Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-10-05
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 79956 Nombre total de vues : 79956
Description : 05 octobre 1900 05 octobre 1900
Description : 1900/10/05 (N11165). 1900/10/05 (N11165).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7545368w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS & DEPARTEMENTS Lie Numéro. CINQ CENTIMES
FONDATEUR .• AUGUSTE VflCQUERIE
ABONNEMENTS
El Mit lroiJ lOiI Six Mit lia Il
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 48fr. N
Départements.v 2— 6— 11 — 20
Union Postale. 3 - 9 — 16 - 32-
^Il
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
--- ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & OU
Il r 6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heurt du malin
N# 11|65< Vendredi 5 Octobre lôfrO
18 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rué Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
PROCHAINEMENT nous commence-
rons dans notre feuilleton de la 4o page la
publication de :
La Vengeance de la Comtesse
Grand roman parisien
par
PIERRE LORNAY
Nos lecteurs feront certainement le meil-
leur accueil à cette œuwe passionnante et
mouvementée où sont mis en relief, à travers
une action semée des plus tragiques péripé-
ties, tous les caractères de la société pari-
sienne moderne.
Tout le monde lira avec intérêt et émotion
LA VENGEANCE DE LA COMTESSE
PAR
PIERRE LORNAY
NOS LEADERS
La Démoratie Militaire
Laborieusement, de volonté réfléchie
et tenace, dédaigneux, comme il sied,
des criailleries et des haines, le général
André, ministre de la guerre, poursuit
son œuvre. — Grande œuvre : la réor-
ganisation de l'armée française.
A la faveur d'une trop longue paix,
les mauvaises habitudes ont pris force
de traditions, les abus forment, on
dirait, un corps de doctrines auquel il
semble téméraire de vouloir toucher,
l'erreur est devenue dogme. — Ainsi
dans les parcs livrés à eux-mêmes, par
négligence du propriétaire, l'exubérance
des végétations parasitaires s'empare de
la place et comprime et refoule et écrase
sous sion ombre les plantes modestement
utiles.
Pour remettre le jardin, selon l'ex-
pression consacrée,« en plein rapport »,
i) faut, dans pitié, faucher orties et
cha .donl et ne point se lasser de com-
battre ce chiendent vorace qui ne se
fatigue point, lui, de repousser sans
cesse.
C'est à cette besogne que s'est attelé
le général André. Il émonde, sarcle,
taille, prépare la récolte de demain. Son
plus récent décret sur la réorganisation
de J'Ecole de Saint-Cyr est admirable de
précision.
***
La formation de l'escadron, après
trois mois seulement de séjour à l'Ecole,
avait uniquement pour but de favoriser
le recrutement des officiers de cavalerie
parmi les favorisés de la naissance et de
la fortune, len titrés et les riches ; re-
porté après la première année d'études
V'examep redeviendra une vérité, per-
met d'espérer que les méritants pourront
enfin arriver à cette cavalerie dont les
cadres semblaient réservés aux fils du
faubourg Saint-Germain.
D'importance plus grande encore, j
peut-être, est la disposition par la-
quelle le ministre se réserve le droit de
choisir les instructeurs parmi les offi-
ciers des corps de troupe, même non
brevetés.
Il y avait longtemps que les officiers
des corps de troupe attendaient ce com-
mencement de satisfaction.
Ils forment, ceux-là, ne l'oubliez pas,
la démocratie militaire, laborieuse,
agissante et toujours sacrifiée.
Ils travaillent, obscurément, dans les
garnisons. apprennent à toute la jeu-
nesse de France à se servir des armes
pour la défense de la patrie, partagent,
en manœuvres, la vie de leurs hommes,
souffrent le froid, le chaud, les priva:-
tions et ne sont point suffisamment ré-
compensés de leurs peines.
Avancement, croix sont accaparés
par ceux qui, ayant passé par l'Ecole
de guerre, font dans les Etats-majors,
dans les bureaux, pour employer le mot
propre, métier moins fatigant et plus
ucratif.
.'fc.
Certes, les Etats-majors auraient, en
tas de guerre, un rôle d'une importance
capitale à jouer, mais il n'est que juste
de considérel comme plus haute encore
la mission de l'officier de troupe.
L'Etat-rnajoi vit dans des sphères spé-
ciales,constitue — ce qui est absolument
fâcheux — une sorte de caste à part ;
l'armée -nous avons eu bien des fois
occasion de le redire— n'est point là,
dans ces bureaux, dans ces couloirs où
l'on fait parfois, des incidents récents
nous l'ont prouvé, une besogne qui n'a
rien de militaire, là, dans ces bureaux,
règne trop souvent un mauvais air, une
atmosphère d'intrigues ; la partie saine
de l'armée -heureusement de beaucoup
la plus nombreuse — est représentée
par les officiers de troupe.
Croyez que ceux-là se sentent soule-
vés par un grand souffle d'espoir, lors-
qu'ils voient un ministre de la guerre
— c'est le premier — songer à leur
rendre justice,
C'est la fin des petites coteries, des
chapelles, des faveurs scandaleuses, des
iniquités qui ont mis au cœur de plus
d'un, soyez en sftrs, le découragement
et la rancune.
C'est l'armée régénérée.
***
On a commis assez communément,
dans ces derniers temps, la grave erreur
de solidariser l'armée tout entière avec
carUttas privilégiés dont les agissements !
avafeDWli juste titre, soulevé ri,j&:'j
tion de tous les honnêtes gens. C'était
un tort.
Ces privilégiés ne l'étaient; ne le sont
qu'aux dépens des modestes serviteurs
perpétuellement frustrés et dont on pour-
rait dire qu'ils usent leur vie dans un
labeur ingrat, si leur cœur français ne
trouvait pas la meilleure récompense
dans cette conviction qu'ils sont utiles
à la patrie,
Précisément parce que les « brevetés»,
comme je le disais tout à l'heure, ont
fini par constituer une catégorie, une
classe, une *aste, monopolisatrice des
faveurs et des privilèges,il existe, par la
force des choses, entre ces brevetés et
les officiers des corps de troupe un an-
tagonisme constant.
C'est à dessein que je me sers des
mots : aristocratie et démocratie ; ils
peignent exactement la situation.
D'un côté, le petit nombre des favori-
sés ; de l'autre,la masse de ceux qui,par
leur travail, se sont élevés lentement,
ont conquis un à un, par un effort pa-
tient et continu, leurs grades et qui, ar-
rivés à un certain degré, trouvent la
route barrée, toutes les places prises par
d'autres.
Est-ce le mérite seul qui ouvre les
portes de l'Ecole do Guerre ? Combien
ont échoué par suite de circonstances
accessoires, à cause du mauvais vouloir
d'un supérieur, en raison des opinions
républicaines qu'ils n'avaient point su
ou point voulu dissimuler.
.*.
Je viens d'écrire le mot nécessaire ;
cette démocratie militaire, si intéres-
sante, si digne de sympathie et d'estime,
et qui souffre depuis si longtemps des
passe-droits, des dénis de justice dont
jouit et abuse uni) oligarchie artificielle,
est républicaine, c'est-à-dire respec-
tueuse des volontés de la nation, et vit
en relations trop constantes avec le
peuple des cités et des campagnes pour
qu'il ne s'établisse pas, à la longue, entre
elle et lui, une pénétration réciproque
d'idées et de sentiment.
Ce n'est pas dans ses rangs que les ama-
teurs de dictature, les partisans de coup
d'Etat, pourraient recruter des instru-
ments ou des complices.
Ils sont honnêtes et loyaux ; ils sa-
vent très bien, quelques mensonges
qu'on leur ait fait, qu'on nous a indi-
gnement calomniés, nous autres, en
nous accusant d'être les ennemis de
l'armée ; cette solidarité, à laquelle je
faisais allusion tout à l'heure, cette so-
lidarité compromettante avec des indi-
vidus tarés, flétris, ils la repoussent
hautement ; ils n'en veulent à aucun
prix, C'est en vain qu'on a essayé de les
égarer ou de les corrompre.
Et le général André est aujourd'hui
le chef de cette démocratie militaire sur
laquelle le pays et la République peu-
vent et doivent compter.
Lucien Victor-Meunier.
Nous publierons demain l'article
de M, Henry Fouquier
ESPOIR D'EN FINIR
Les journaux allemands
font remarquer aujourd'hui
que la lettre de l'empereur
d'Allemagne à celui de
Chine, lettre que nous avons
publiée, représente par son
allure modérée, une sorte
d'atténuation de la première note alle-
mande ; d'autre part on peut voir, à nos
dépêches, que les puissances ne méconnais-
sent pas le droit pour l'Allemagne de pré-
senter des revendications particulièrement'
énergiques, à raison de l'assassinat de son
ambassadeur; enfin on n'a pas oublié avec'
quelle clarté la Russie a protesté contre la
fausse nouvelle qui lui attribuait l'intention
de garder la Mandchourie.
Il semble donc, désormais, que l'on ait le
droit d'entrevoir un accord prochain des
puissances, accord probablement peu dif-
férent des bases posées récemment par la
note-circulaire de M. Delcassé. C'est, on ne
l'a peut-être pas oublié, un accord que nous
n'avons jamais cessé de réclamer ; il servi-
rait, d'ailleurs, à rendre plus décisive l'ac-
tion de l'Europe, si l'effort déjà fait devait
être suivi d'un autre; mais il est difficile de
douter de la résignation actuelle de ce qui
reste du gouvernement chinois, aujourd'hui
que tous les :abinets ont reçu, par l'inter-
médiaire des ambassadeurs de Chine, la
copie officielle des décrets disgraciant le
prince Tuan et d'autres personnages.
Le principe, non seulement d'une indem-
nité, mais d'une juste punition des coupa-
bles,en accordant d'ailleurs aux accusés les
garanties d'équitable enquête et de justice
qui sont dues, est donc admis par la Chine ;
aux négociateurs européens à faire en sorte
que ces bases soient sérieusement détermi-
nées dans le détail. Si personne n'a plus de
pensées de derrière la tête on aura bientôt
fait d'obtenir des Célestes les conditions
présentées par l'unanimité des puissances.
LE BUDGET DE LA MARINE
La commission du budget a continué hier la
discussion du budget de la marine,
Elle a examiné les chapitres des salaires et
de matériels concernant les constructions na-
vales, l'artillerie, les services hydrauliques,
etc. Sur ces divers chapitres, elle a décidé une
réduction globale de 2,279,135 francs, qui vien-
nent s'ajouter aux 400,000 francs d'économies
réalisées dans une séance antérieure sur le ti-
tre du personnel.
La commission a décidé d'entendre le minis-
tre de la marine sur, diverses questions impor-
tantes, telles que l'augmentation des effectifs,
le programme des constructions çeuves, les
travaux à exécuter dans les ports militaires et
les points d'appui coloaiaiif - -
COINS DE PARIS
Les Notre-Dame des Carrefours
Pour éclairer les rues. — La protec-
trice de Lutèce. — Quelques légen-
des. — Mutilations huguenotes. —
Vierge en argent et franc-initou.
On rencontre au coin des vieilles maisons
d'angle des carrefours du vieux Paris des sta-
tuettes de vierges décapitées ou des niches
vides que surmontent encore des dais en pier-
res sculptées en forme de coquille.
C'étaient les premiers luminaires qui éclai-
raient les rues sombres et étroites de la bonne
ville de Paris. Les échevins, pour faire respec-
ter l'éclairage public, l'avaient placé nous l'é -
gide de la Vierge, de la Madone pour qui le
bon peuple de Paris, pendant tout le moyen
âge, avait grande ferveur. Il est vrai, comme
le déclare E. Fournier, un écrivain catholique,
qu'il obéissait à une vieille tradition de culte
pour Isis, la déesse mère, la protectrice de Lu-
tèce.
« Lutèce païenne avait cru à Isis, 1a grande
déesse, Paris chrétien continua d'y croire. »
Le culte d'Iii.
Pour le Parisienne culte d'Isi. survécut dans
celui de la Madone. Le serpent d'isia laissé
sous les pieds de la Vierge, la teinte noire qui
chez quelques madones fait revivre su* son
front la couleuir do la déesse égyptienne, con-
cessions de l'église catholique, facilitèrent la
transition.
Le peuple de Paris était fort amoureux de ses
Bonnes Dames ; elles étaient toutes, dans leurs
niches de pierre, merveilleusement attifées,
nimbées de couronrws d'or ou de verdure et
comme ensevelies dans des jonchées de lys et
de roses.Le soir, une lampe à l'huile parfumée
les éclairait dans les quartiers riches; une belle
chandelle dans les rues do misère.
Chaque madone avait son nom, ses vertus
propres, son histoire et sa légende.
Celle qui faisait le coin de la rue des Mare
mousets s'appelait la Vierge à l'Anel, à caus-
d'une aventure galante dont elle avait été
l'héroïne : un jour, un jeune escolier allant
jouer à la paume, mit l'anneau de fiançailles
qu'il craignait de perdre, au doigt de la statue
de la viarge en lui disant : a Dame, je vous
donne cet anneau comme gage d'amour. »
Quand il voulut retirer son anneau, la statue
plia le doigt. Malgré cet avertissement il épousa
sa fiancée. Une nuit, Notre-Dame lui apparut
en l'appelant payme et foi mmtie. Effrayé, il
s'enfuit, prit habit de moinage et se consacra à
Marie.
Notre-Dame de la Carolle
Au coin de la rue aux Ours était une statue
de la Vierge brillamment éclairée, où, tous les
soirs, filles et garçons venaient danser aux
chansons. Aussi l'appelait-on Notre-Dame de la
Carolle (danse ).La légende rapporte qu'un sol-
dat bourguignon ivre avait frappé le. statuette
de son poignard et que le sang avait jailli. Le
soldat fut pris, attaché à un poteau en face de
la Vierge et fut frappé jusqu'à ce que les en-
trailles lui sortissent du corps; il fut ensuite
jeté au feu.
Vers la seizième siècle, les huguenots, qui
regardaient toutes ces dévotions exagérées
comme des actes d'idolâtrie, passaient souvent
devant ces petits autels populaires, sculptés
dant les murailles, le feutre sm- l'oreille, en
chantonnant des psaumes, affectant d'outrager
ce culte enfantin.
Quelquefois le peuple, irrité par cette mala^
droite provocation, voulait los forcel' d'adorer,
etc alors le sank coulait. Len huguenots se
vengeaient la nuit f c'était une vengeance bien
innocente en échange des flots de sang qu'ils
payaient chaque jour au fanatisme catholique.
Le 1" juin 1528, la Belle-Dame de pierre,
placée à l'angle des rues du Roi-de-Sicile et
des Juifs, si bien vêtue de soie et d'or, si bien
parée de menus bijoux par les bachelettes
d'alentour, fut trouvée gisante à terre, muti-
lée, la tête coupée ainsi que celle du petit Jé-
sus ; sa bella robe de brocard bleue, son man-
teau de velours pers, sa coiffure dorée, souil-
lées de boue Il n'y eut qu'un cri d'norreur
dans les paroisses. Une procession expiatoire
eut lieu; le Roi plaça lui-même dans la nicha
une Notre-Dame-d'Argent qui fut bientôt vo-
lée par quelque franc mitou, probablement très
indifférent en matière religieuse.
Vierges mutilées
Deux ans après une autre image de la Vierge
fut profanée au coin des rues Aubry-le-Bou-
cher et Saint-Martin. La Vierge Saint-Fiacre
et Saint-Roch eurent les yeux crevés. On re-
plaça une autre vierge et le Parlement fit la
procession indispensable où l'on chanta des
versets appelant la mort sur les réformés.
Cette méchante villenaille
Remplie de Léviathans !
,,-,_.,..,2
Nos capitaines capraux
Ont de longs couteaux
Aussi longs comme un voulgfl
Pour Hugenots egorgetter
Et une écharpe rouge
Que tous voudront porter.
Louise de Lorraine, femme de Henri III, en
fit établir, de ses deniers, un grand nombre
dans les rues trop pauvres pour en faire les
frais.
On les protégea alors des sacrilèges futurs,
par des petits grillages en for. On voit encore
une de ces vierges grillagées, datant de cette
époque, au coin des rues de Torcy et de la
Chapelle.
C'est à leurs pieds que, pendant la Ligue,
les moines, montés sur la borne dont ils fai-
saient un hurloir, prêchaient le massacre.
Peu à peu, le sentiment religieux, allant tou-
jours en diminuant, le populaire passa indiffé-
rent devant les Notre-Dame de Carréfour. Mo-
nier raconte, cependant, que pendant la Ter-
reur, on voyait encore les fillettes quêter, au
pied des Madones, pour l'ornementation des
reposoirs.
Au coin de vieilles rues de Paris, on voit en-
core des niches où des Madones sont demeu
rées intangibles et immuables, au coin des rues
de Saint-Sulpice, Elzévir, Aubriot, des Chanoi-
nesses. D'autres sont vides,comme au coin des
rues de Bagneux, Saint-Merry, des Lavandiè-
res-Sainte-Opporlune.
La plus curieuse est eelle que l'on voit au
coin de la rue Le Regrattier, à l'Ile-Saint-Louis.
La Madone a été aux deux tiers cassée par Cof-
finhal qui habitait en face et qui fit mettre au-
dessous cette inscription irrévérencieuse : Rue
de la Femme-sans-Tête — inscription qui est
encore gravée dans la pierre. — A. C.
——————————— au- —————,
AUX PHILIPPINES
La délégation des Philippines à Paris & reçu
au sujet dos combats qui viennent d'avoir lieu
à Luçon, jusqu'aux environs de Manille, et
dans les Visayas, un télégramme portant les
détails suivants :
Les Américains ont été délogés de Polo, Antipole,
Cabuyan, Compostela, CamarineaiNorte et d'autres
villes de moindre importance.
A Laguna, trois compagnies américaines furent
complètement misss en déroute par des guéril-
las.
Le détachement américain de Baler, composé de
100 hommes, s'est rendu ; les prisonniers furent re-
mis en liberté en vertu d'un décret du général
Aguinaldo..
ftarteoi quatre BOb fepéMtta» à tffeJsBW
", -.',
"':" :. 1' :.
les Américain. perdirent 2G8 hommes et les Philip-
pins 10S.
L'amnistie du général Mac-Arthur n'i eu aucun
résultat. Le peuple n'accepte pas le régime munici-
pal de la commission Taft * les autorités américai-
nes emploient des moyens coercitifa, potu obliger
les habitants pacifique à accepter des charges sous
ledit régime et à reconnaître par serment la souve-
raineté des Etats-Unis.
Voir à la 38 page
LESDERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
"SERVICE SPÉCIAL"
Le « Service spécial » de la Patrie continue
à être très spécial, si spécial que nous ne sau-
rions vraiment ne pas en signaler la grande
originalité.
Une dépêche envoyée de Bergame, hier 3
octobre, à notre confrère, par son « Service
spécial » lui a donné la nouvelle de la mort
affreuse du docteur Schœffer et de son guide
dans les montagnes de l'Ortier.
Nous avons publié un télégramme identique
dans notre numéro paru le mardi 25 septembre.
Cela fait huit jourl d'écart. Bien « spécial o,
n'est-ce pas, ce « Service » du journal natio-
naliste.
PROCHAINS MOUVEMENTS
M. Ballot - Beaupré nommé premier
président. — M. Laferrière rem-
place M. Manau. — M. Jonnart
Le mouvement judiciaire discuté mardi der-
nier au conseil des ministres est définitive-
ment arrêté.
C'est M. Ballot-Beaupré, le courageux rap-
porteur du procès Dreyfus qui est nommé pre-
mier président de la Cour de cassation en rem-
placement de M. Mazeau, atteint par la limite
d'âge.
M. Laferrière, gouverneur de l'Algérie, est
nommé procureur général près la COUif de
cassation, en remplacement de M. Manau, ad-
mis à faire valoir ses droits a la retraite.
M. Manau, qui a soixante-dix-huit an», i
exactement, depuis le 11 septembre dernier,
trente années de services.
Pour récompenser ce bon fonctionnaire et eb
vieux et toujours vaillant républicain, le con-
seil des ministres m décidé de 1 élever à la di-
gnité de grand-officier de la Légion d'hon-
neur.
De même M. Laferrière sera nommé grand-
croix.
Le mouvement, qui est très étendu, porte sut
de nombreux sièges, et non des moins impor-
tants.
M. Octave Bernard, procureur général près
la cour d'appel dé Paris et près la Haute Cour
de justice, est nommé président de chambre à
la Cour de cassation.
M, Bulot, procureur de la République, suc-
cède à M. Octave Bernard à la tête du parquet
général.
D'autre part, M. Herbeaux, secrétaire géné-
ral du ministère de la justice, qui assista M.
Bernard lors du procès de la Haute Cour, di-
rigé contre MM. Dérouiède, Buffet, Jules Gué-
rin et consorts, est nommé procureur de la
République.
M. La Borde, directeur des affaires criminel-
les et du sceau au ministère de la justice, est
nommé conseiller à la Cout- de cassation, en
remplacement de M. Lcpelletier, décédé.
Toutes ces nominations paraîtront demain
matin, vendredi, au Journal officiel.
En même temps paraîtra la nomination de
M. Jonnart, comme gouverneur général de
l'Algérie.
M. Jonnart est, on le sait, député du Pas-de-
Calais ; il conservera son siège, le gouverne-
ment lui ayant donné une mission renouvela-
ble de six mois.
Rappelons que M. Albert Grévy, ancien
gouverneur de l'Algérie, garda son siège de
sénateur pendant tout le temps qu'il administra
notre grande colonie africaine.
De même M. Paul Bert — qui fut à la fois
gouverneur de l'Indo-Chine et député, et M.
Constaus qui resta sénateur pendant tout le
temptl qu'il fut ministre plénipotentiaire de
France en Chine.
LA CROIX A LA CASERNE
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur en chef,
Je crois devoir porter à votre connaissance un
fait qui montre de quelle facon est comprise à Gué-
ret, la circulaire du général do Galliffet interdisant
dans les milieux militaires la lecture des journaux
hostiles au gouvernement.
Dans les casernes de Guéret, deux journaux sont
admis : le Petit Journal et la Croix. Sont-ce là des
journaux favorables au régime? Oui, peut-être, si
les lecteurs militaires de la Croix appliquant la
restriction mentale chère aux jésuites, ajoutent in-
térieurement ; au régime qui n'est pas le régime
actuel.
Ne trouvez-vous pas étonnant que l'on permette
— et par conséquent que l'on favorise — dans nos
casernes la lecture de journaux hostiles aux Insti-
tutions républicaines ?
Veuillez agréer, etc.
Eh bien ! non. N'en déplaise à notre corres-
pondant de Guéret, ce qu'il nous signale ne
nous étonne nullement. Nous pourrions citer
des garnisons du Nord où les officiers qui ne
vont pas à la messe sont assurés de « piquer
la cote d'amour » pour le tableau d'avauce-
ment.
Nous pourrions citer tel régiment de l'Ouest
dont les soldats ne passent caporaux et les ca-
poraux sous-officiers que s'ils fréquentent le
cercle catholique militaire.
Remercions néanmoins notre correspondant
de Guéret Il était utile de porter à la connais-
sance du ministre de la guerre les faits qu'il
nout signalé. Le général André a manifesté
assez souvent son énergique volonté d'écarter
de l'armée la politique — et surtout la politi-
que antirépublicaine — pour que la faveur ac-
cordée à la Croix, dans les casernes de Guéret,
reçoive, à brève échéance, la sanction qu'elle
comporte.
POUR LES VIGNERONS
Les vignerons, craignant pour leurs récoltes
les suites des intempéries, s'efforcent d, les
lever le plus promptement possible. '*
D'Auvergne, de la Bourgogne, de la vallée
du Rhône et de la Saône ils ont fait solliciter
le ministre do la guerre de mettre des militai-
res à leur disposition pour parer au manque de
bras et de renvoyer dans leurs foyers les réser-
vistes et territoriaux appelés actuellement pour
une période d'instruction.
Pour venir autant que possible en aide aux
populations viticoles, le ministre,dè. qu'il a eu
connaissance de la situation critique de la viti-
culture, a prescrit aux commandants de corps
d'armée d'accorder, dans la plus large mesure,
compatible avec les exigences du service, des
permissions aux hommes de l'active, de la ré-
serve et de l'armée territoriale des diverses
régions vilicolei où li rioatè nt put tacere
levée, ", , - -,
LA GUERRE EN CHINE
L'ATTITUDE DE L'AMÉRIQUE
Nos blessés récompensés. — A Chan
Haï-Kouan et à Kiang - Nan. -
Capture des forts et des arse-
naux.
EN FRANCE
LE DÉCRET DU 2 OCTOBRE
Le ministre de Chine a fait parvenir au mi-
nistre des affaires étrangères la copie d'un té-
légramme reçu par lui de Shanghaï ; ce télé-
gramme contient le texte d'un décret impérial
du 2 octobre annonçant des mesures contre les
princes et hauts fonctionnaires coupables d'a-
voir prêté leur appui aux Boxers et entamé les
hostilités contre les étrangers.
LES RENFORTS
Le Colombo, de la Compagnie Nationale, est
parti hier matin de Marseille avec 550 soldats
de la légion étrangère. En défilant à travers
les rues, les légionnaires ont été très accla-
més.
Le Colombo va à Toulon pour embarquer 600
hommes d'infanterie de marine ; il se dirigera
ensuite sur Takou.
LES RÉCOMPENSES
Par décision du ministre de la marine, les
militaires des troupes de la Biarine dont les
noms suivent ont été inscrits d'office pour faits
de guerre en Chine, 1* à la suite du tableau de
classement (faits de guerre), des clàDdidatli pré-
sentés pour le grade de chevalier de la Légion
d'honneur :
MM. Rousseau, lieutenant au 11* régiment
d'infanterie de marine : Blessé le 6 juillet.
Giraud, capitaine d'artillerie de marine.
2' A la suite du tableau de classement (faits
de guerre), des candidats présentés pour la
médaille militaire :
Fichter, adjudant au 11* d'infanterie de ma-
rine ; blessé le 3 juillet.
Lamiable, clairon au 11° d'infanterie de ma-
rine blessé le 3 juillet, a été amputé du bras
droit et a les deux jambes paralysées.
Pacilet, soldat au 11* d'infanterie de marine:
blessé le 8 juillet.
Soubii, soldat au tt, d'infanterie de marine:
blessé grièvement, le 6 juillet.
Noël, soldat au 11° d'infanterie de marine :
blessé grièvement la 4 juillet.
Jacquemin, soldat au 11* d'infanterie de ma-
rine : blessé gravement le 5 juillet.
Bouvard, soldat au 11' d'infanterià de ma-
rine blessure grave le 4 juillet.
Bruyère, soldat au 11* d'infanterie de ma-
rine : le S juillet, blessure grave.
Broiuig, sous-chef artificier d'artillerie de
marine.
Dubail, maréchal des logis d'artillerie de
marine blessé le 3 juillet.
Crosse, canonnier d'artillerie de marine :
blessé le 6 juillet. Amputé d'un bras et d'une
jambe, blessé, en outre, b Ig main droite.
Ont été cités à l'ordre du jour .du corps ex-
péditionnaire de Chine :
Lacordaire. lieutenant d'artillerie de ma-
rine
Hervé, lieutenant d'artillerie de marine.
LES PUISSANCES
LES ÉTATS-UNIS
ET LES GOUVERNEMENTS
Le gouvernement des Etats-Unis, dit une
dépêche de New-York, a reçu des chancelleries
étrangères des nouvelles indiquantquo l'accord
complet des puissances au sujet de la Chine
peut êtr6 considéré comme prochain.
Cet accord aura pour bases la note de M.
Hay, en date du 2 juillet, et les notes subit.
quentes.
L'entente entre les Etat-Unis et la Russie est
plus complète qu'on ne l'escomptait.
La note en question est ainsi conçue :
« Les Etats-Unis ne reconnaissent pas l'exis-
tence de l'état de guerre. Les troupes et les na-
vires n'ont pas été envoyés pour combattre la
Chine, mais pour protéger les Américains,
veiller sur leurs intérêts, et aider le gouverne-
ment légal à rétablir l'ordre, pour se retirer en-
suite, lorsque la paix sera revenue. »
On annonce officiellement à Washington que
le gouvernement n'a reçu aucune note de la
France au sujet de l'ouverture des négocia-
tions et du désarmement permanent des Chi-
nois.
On déclare que si une note de cette nature
est envoyée, la proposition du désarmement
ne sera pas considérée favorablement par les
Etats-Unis, en raison de la nécessité de main-
tenir la sécurité du commerce, et du fait que
l'autorité souveraine de la Chine, comme na-
tion, est reconnue.
L'ALLEMAGNE
M. Eugène Richter, dans un discours pro-
noncé à Barmen, i. critiqué la politique chi-
noise de l'Empereur et de M. de Bulow qui va
au-delà des intérêts allemands en. Extrême-
Orient, lesquels ne justifiaient pas l'envoi du
feld-maréchal de Waldersee.
L'orateur s'est plaint que le Reichstag n'ait
pas été convoqué et il a reproché au prince de
Hohenlohe d'être resté éloigné de Berlin quand
l'expédition de Chine fut décidée.
Les deux groupes progressistes du Reichstag
ont déposé une résolution déclarant intoléra-
ble la situation créée par l'effacement du chan-
celier, laissant dans toutes les graves circons-
tances l'Empereur intervenir seul.
La non convocation du Reichstag constitue
une violation de la constitution étant données
les dépenses extraordinaires que rend néces-
saires l'extension donnée à l'expédition de
Chine.
Le Lokalenzeiger, reçoit de Pékin une dépê-
che prétendant que l'Empereur et l'Impératrice
de Chine reviendraient, sous certaines condi-
tions, à Pékin, afin d'accélérer les négociations
de paix.
Le gouvernement garde à sa disposition les
paquebots nolisés pour le transport des troupes
en Chine, afin de transporter du matériel de
guerre de Tsing-Tau à Takou.
Le Frankfurt est allé à San-Francisco embar-
quer des chevaux pour monter la cavalerie du
corps expéditionnaire.
EN CHINE
ARRIVÉE D'UN
VAISSEAU AMBULANCE
La Société de secours aux blessés militaires
vient de recevoir de M. de Valence, son délégué
en Chine, une dépêche chiffrée, annonçant
l'arrivée à Takou, le 29 septembre, du vais-
seau-ambulance Notre-Dame-de-Salut. Toutes
les sanlés sont bonnes ; il ajoute que l'amiral
est venu à bord et remercie la Société.
PRISE DE CHAN-HAI-KOUAN
On télégraphie dt Shanghaï au Daily Ntios
la 111 octobre -
On annonce de source thinoise que les forts
de Chan-Haï-Kouan ont été pris par les forces
alliées. i
L'ARSENAL DE KIANG-NAN 1
Un& dépêche de Shanghaï, publiée par les
journaux, annonce que l'arsenal de Kiang-Nan
a été offert par les Chinois à un syndicat alle- Il
mand.
A PÉKIN
Une. patrouille allemande ayant été attaquée J
le 24 septembre, le général Hœpfner, avec
JtOWliQpsti ftj tfArkfittftri* 4f campagne, ri
fait hier une expédition au sud du parc des
chasses. k
La colonne a brûlé pfneieurs villages, puis
elle s'est rendue à Nan-Hung-Men.
Elle a rencontré les Boxers en dehors de cette
ville et les a dispersés après un court com-
bat. ,
Quatre Allemands ont étitbtessés.
Los Américains, avec l'aige des mission-
naires, ont commencé l'applicition d'un sys-
tème de pacification dans de nombreux villages
du voisinage de Tong-Chao.
Le 26, après le retour de la colonne alle-
mande, un petit délachoment japonais a quitté
Huang-Tsun pour Tsin-Gyang, pour opérer
contre les Boxers.
Les troupes russes qui restent à Pékin se
composent de deux bataillons d'infanterie et
d'une batterie d'artillerie, sous le commande-
ment du colonel Tretiakoff.
Ces troupes occuperont ln palais d'Eté et le
terminus du chemin de fer de Machiapo.
————————— 4> ———————————
LE DRAME DE LA RUE FONTAINE
L'enquête. — Déclaration de la
concierge.
L'enquête se poursuit; chaque heure amène
de nouvelles découvertes. de bijoux ou d'ar-
gent, cachés et disséminés dans les coins les
plus invraisemblables de l'appartement.
Quant au meurtrier, point de trace.
M. Pasques, juge d'instruction, a interrogé
hier, de nouveau, Mme Delage, concierge de
la maison portant le n* 43 de la rue Fontaine.
Elle aurait déclaré qu'Augustine Durand rece-
vait dès lettres toutes les semaines, principale-
ment le samedi, d'un jeune homme qui passait
pour son amant de cœur.
Cet individu est activement recherché par le
service de la Sûreté.
Une piste
M. Cochefert a reçu hier une déclaration in*
téressante et qui deviendra très importante si
elle est vérifiée. Le chef de la Sûreté ne veut
encore donner aucun renseignement sur cette
nouvelle piste.
Il s'est également occupé hier d'une affaire
qui lui semblait avoir une certaine connexité
avec le crime de la rue Fontaine. Mais il sem-
ble avoir déjà renoncé à pousser ses recher-
ches de ce côté.
L'ASILE DE Mlle NouàlHtER
L'asile que tenait à Limoges Mlle Noualhief
et dont on a tant parlé, il y a quelque temps,
est fermé depuis le 1" octobre, conformément
à l'arrêté du maire de cette ville.
Il n'y restait plu, ces derniers temps, que
siu malades. Ces malheureux avaient, d'ail-
leurs, vidé les lieux au moment de la forme-
ture.
Les agents de l'autorité n'ont pas eu & in-
tervenir.
On sait, du reste, que Mlle Noualhier a ma-
nifesté l'intention de se oourvoir devant le
Conseil d'Etat contre l'arrêté du maire de
Limoges.
L'EPIDEMIE DE DYSENTERIE A BREST
Brest, 3 octobre.
L'épidémie de dysenterie qui avait éclaté
dans la commune de Spezet et qui paraissait
en décroissance,a repris avec plus de force. La
commune de Campeneac a été à son tour con-
taminée.
L'amiral Barréra, préfet maritime, vient de
prescrire des mesures de préservation sembla-
bles aux mesures prises pour les communes de
Spezet et Trégourez.
TRENTE-SIX MAISONS EN FEU
Toulouse, 3 octobre.
Un incendie a détruit, au hameau de Carol
(Ariège), trente-six maisons et six granges. Il
n'y a pas eu d'accidents de personne. Les habi-
tants sont ruinés.
♦ —
1 L'HOTEL DE VILLE
Le bureau du conseil municipal s'est réuni
hier après-midi, sous la présidence de M. Gré-
bauval.
Il s'est occupé des affaires courantes.
Il a aussi examiné la question des deux fêtes
qu'il a l'intention de donner avant la clôture de
l'Exposilion.
Il a résolu d'adresser une lettre au préfet de
la Seine pour lui demander de convoquer le
conseil le vendredi 19 octobre.
UNE FÊTE DU TRAVAIL
Une fête du travail particulièrement tou-
chante vient d'avoir lieu à Montrouge M. Ha-
limbourg, le grand confectionneur, qui a à
Montrouge des ateliers extrêmement impor-
tants a offert à tout son personnel, à l'occasion
de sa nomination au grade de chevalier de la
Légion d'honneur, un banquet familial.
Plus de sixeents convives étaient réunis sous
la présidence de M. A. Gervais. député de la
circonscription. Cette fête, d'une cordialité
toute fraternelle, qui réunissait M. Halim-
bourg et 56 famille, à cette autre fauuiie ou-
vrière, qui est l'ensemble doses collaborateurs,
n'a été qu'une longue manifestation de sympa-
thie et d'amitié entre tous, sympathie et Rmi-
tié qui n'étaient qué l'expression des relations
de solidarité qui règnent dans la maison et
président aux rapports quotidiens du porson-
nol.
Au dessert, de nombreux toasts ont été por-
tés. M. Halimbourg s'est exprimé ainsi :
« Je puis dire que jamais, durant ma longue
existence, je n'ai eu un aussi grand plaisir et
une émotion pareille à celle que j'ai éprouvée
le 18 août en venant vous voir, après la char-
mante dépêcho que vous m'avez adressée J'ai
reçu bien des félicilalious, mais aucune ne m'a
été aussi sensible et si précieuse que les vô-
tres. »
En terminant, M. Halimbourg a porté la
santé de M.Millerand,ministre du commerce. Le
nom du ministre a été acclamé.
M, A. Gervais a pris ensuite la parole. Rap-
pelant que, par une pétition générale et una-
nime les ouvriers avaient demandé la croix
pour M. Halimbourg, il s'est exprimé ainsi :
« Mesdames et vous, Messieurs, vous avoz
demandé par une pétition générale la croix de
la Légion d'honneur pour M. Halimbourg;
vous avez appuyé votre demande des meilleurs
arguments et vous l'avez présentée avec
un tel accent de sincérité que, j'en suis
sûr, on doit la placer au préiiiîèr iang des
raisons qui ont déterminé la décision du mi-
nistre du commerce. C'est qu'on sait bien que
vous êtes bons juges en la matière et que,
lorsque toute une maison s'associe, comme
vous l'avez fait, en faveur de son chef, c'est
qu'il y a là des mérites certains et qu'on ne se
trompe pas en déférant à cette sollicitation.
a Quel contrôle meilleur, en effet, dans cette
course effrénée aux distinctions et aux hon-
neurs, qtie celui des travailleurs qui, voyant
quolidisoA&" qiMt l'effort et les résultats, à l'abri
* *
1- - -
FONDATEUR .• AUGUSTE VflCQUERIE
ABONNEMENTS
El Mit lroiJ lOiI Six Mit lia Il
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 48fr. N
Départements.v 2— 6— 11 — 20
Union Postale. 3 - 9 — 16 - 32-
^Il
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
--- ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & OU
Il r 6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heurt du malin
N# 11|65< Vendredi 5 Octobre lôfrO
18 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rué Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
PROCHAINEMENT nous commence-
rons dans notre feuilleton de la 4o page la
publication de :
La Vengeance de la Comtesse
Grand roman parisien
par
PIERRE LORNAY
Nos lecteurs feront certainement le meil-
leur accueil à cette œuwe passionnante et
mouvementée où sont mis en relief, à travers
une action semée des plus tragiques péripé-
ties, tous les caractères de la société pari-
sienne moderne.
Tout le monde lira avec intérêt et émotion
LA VENGEANCE DE LA COMTESSE
PAR
PIERRE LORNAY
NOS LEADERS
La Démoratie Militaire
Laborieusement, de volonté réfléchie
et tenace, dédaigneux, comme il sied,
des criailleries et des haines, le général
André, ministre de la guerre, poursuit
son œuvre. — Grande œuvre : la réor-
ganisation de l'armée française.
A la faveur d'une trop longue paix,
les mauvaises habitudes ont pris force
de traditions, les abus forment, on
dirait, un corps de doctrines auquel il
semble téméraire de vouloir toucher,
l'erreur est devenue dogme. — Ainsi
dans les parcs livrés à eux-mêmes, par
négligence du propriétaire, l'exubérance
des végétations parasitaires s'empare de
la place et comprime et refoule et écrase
sous sion ombre les plantes modestement
utiles.
Pour remettre le jardin, selon l'ex-
pression consacrée,« en plein rapport »,
i) faut, dans pitié, faucher orties et
cha .donl et ne point se lasser de com-
battre ce chiendent vorace qui ne se
fatigue point, lui, de repousser sans
cesse.
C'est à cette besogne que s'est attelé
le général André. Il émonde, sarcle,
taille, prépare la récolte de demain. Son
plus récent décret sur la réorganisation
de J'Ecole de Saint-Cyr est admirable de
précision.
***
La formation de l'escadron, après
trois mois seulement de séjour à l'Ecole,
avait uniquement pour but de favoriser
le recrutement des officiers de cavalerie
parmi les favorisés de la naissance et de
la fortune, len titrés et les riches ; re-
porté après la première année d'études
V'examep redeviendra une vérité, per-
met d'espérer que les méritants pourront
enfin arriver à cette cavalerie dont les
cadres semblaient réservés aux fils du
faubourg Saint-Germain.
D'importance plus grande encore, j
peut-être, est la disposition par la-
quelle le ministre se réserve le droit de
choisir les instructeurs parmi les offi-
ciers des corps de troupe, même non
brevetés.
Il y avait longtemps que les officiers
des corps de troupe attendaient ce com-
mencement de satisfaction.
Ils forment, ceux-là, ne l'oubliez pas,
la démocratie militaire, laborieuse,
agissante et toujours sacrifiée.
Ils travaillent, obscurément, dans les
garnisons. apprennent à toute la jeu-
nesse de France à se servir des armes
pour la défense de la patrie, partagent,
en manœuvres, la vie de leurs hommes,
souffrent le froid, le chaud, les priva:-
tions et ne sont point suffisamment ré-
compensés de leurs peines.
Avancement, croix sont accaparés
par ceux qui, ayant passé par l'Ecole
de guerre, font dans les Etats-majors,
dans les bureaux, pour employer le mot
propre, métier moins fatigant et plus
ucratif.
.'fc.
Certes, les Etats-majors auraient, en
tas de guerre, un rôle d'une importance
capitale à jouer, mais il n'est que juste
de considérel comme plus haute encore
la mission de l'officier de troupe.
L'Etat-rnajoi vit dans des sphères spé-
ciales,constitue — ce qui est absolument
fâcheux — une sorte de caste à part ;
l'armée -nous avons eu bien des fois
occasion de le redire— n'est point là,
dans ces bureaux, dans ces couloirs où
l'on fait parfois, des incidents récents
nous l'ont prouvé, une besogne qui n'a
rien de militaire, là, dans ces bureaux,
règne trop souvent un mauvais air, une
atmosphère d'intrigues ; la partie saine
de l'armée -heureusement de beaucoup
la plus nombreuse — est représentée
par les officiers de troupe.
Croyez que ceux-là se sentent soule-
vés par un grand souffle d'espoir, lors-
qu'ils voient un ministre de la guerre
— c'est le premier — songer à leur
rendre justice,
C'est la fin des petites coteries, des
chapelles, des faveurs scandaleuses, des
iniquités qui ont mis au cœur de plus
d'un, soyez en sftrs, le découragement
et la rancune.
C'est l'armée régénérée.
***
On a commis assez communément,
dans ces derniers temps, la grave erreur
de solidariser l'armée tout entière avec
carUttas privilégiés dont les agissements !
avafeDWli juste titre, soulevé ri,j&:'j
tion de tous les honnêtes gens. C'était
un tort.
Ces privilégiés ne l'étaient; ne le sont
qu'aux dépens des modestes serviteurs
perpétuellement frustrés et dont on pour-
rait dire qu'ils usent leur vie dans un
labeur ingrat, si leur cœur français ne
trouvait pas la meilleure récompense
dans cette conviction qu'ils sont utiles
à la patrie,
Précisément parce que les « brevetés»,
comme je le disais tout à l'heure, ont
fini par constituer une catégorie, une
classe, une *aste, monopolisatrice des
faveurs et des privilèges,il existe, par la
force des choses, entre ces brevetés et
les officiers des corps de troupe un an-
tagonisme constant.
C'est à dessein que je me sers des
mots : aristocratie et démocratie ; ils
peignent exactement la situation.
D'un côté, le petit nombre des favori-
sés ; de l'autre,la masse de ceux qui,par
leur travail, se sont élevés lentement,
ont conquis un à un, par un effort pa-
tient et continu, leurs grades et qui, ar-
rivés à un certain degré, trouvent la
route barrée, toutes les places prises par
d'autres.
Est-ce le mérite seul qui ouvre les
portes de l'Ecole do Guerre ? Combien
ont échoué par suite de circonstances
accessoires, à cause du mauvais vouloir
d'un supérieur, en raison des opinions
républicaines qu'ils n'avaient point su
ou point voulu dissimuler.
.*.
Je viens d'écrire le mot nécessaire ;
cette démocratie militaire, si intéres-
sante, si digne de sympathie et d'estime,
et qui souffre depuis si longtemps des
passe-droits, des dénis de justice dont
jouit et abuse uni) oligarchie artificielle,
est républicaine, c'est-à-dire respec-
tueuse des volontés de la nation, et vit
en relations trop constantes avec le
peuple des cités et des campagnes pour
qu'il ne s'établisse pas, à la longue, entre
elle et lui, une pénétration réciproque
d'idées et de sentiment.
Ce n'est pas dans ses rangs que les ama-
teurs de dictature, les partisans de coup
d'Etat, pourraient recruter des instru-
ments ou des complices.
Ils sont honnêtes et loyaux ; ils sa-
vent très bien, quelques mensonges
qu'on leur ait fait, qu'on nous a indi-
gnement calomniés, nous autres, en
nous accusant d'être les ennemis de
l'armée ; cette solidarité, à laquelle je
faisais allusion tout à l'heure, cette so-
lidarité compromettante avec des indi-
vidus tarés, flétris, ils la repoussent
hautement ; ils n'en veulent à aucun
prix, C'est en vain qu'on a essayé de les
égarer ou de les corrompre.
Et le général André est aujourd'hui
le chef de cette démocratie militaire sur
laquelle le pays et la République peu-
vent et doivent compter.
Lucien Victor-Meunier.
Nous publierons demain l'article
de M, Henry Fouquier
ESPOIR D'EN FINIR
Les journaux allemands
font remarquer aujourd'hui
que la lettre de l'empereur
d'Allemagne à celui de
Chine, lettre que nous avons
publiée, représente par son
allure modérée, une sorte
d'atténuation de la première note alle-
mande ; d'autre part on peut voir, à nos
dépêches, que les puissances ne méconnais-
sent pas le droit pour l'Allemagne de pré-
senter des revendications particulièrement'
énergiques, à raison de l'assassinat de son
ambassadeur; enfin on n'a pas oublié avec'
quelle clarté la Russie a protesté contre la
fausse nouvelle qui lui attribuait l'intention
de garder la Mandchourie.
Il semble donc, désormais, que l'on ait le
droit d'entrevoir un accord prochain des
puissances, accord probablement peu dif-
férent des bases posées récemment par la
note-circulaire de M. Delcassé. C'est, on ne
l'a peut-être pas oublié, un accord que nous
n'avons jamais cessé de réclamer ; il servi-
rait, d'ailleurs, à rendre plus décisive l'ac-
tion de l'Europe, si l'effort déjà fait devait
être suivi d'un autre; mais il est difficile de
douter de la résignation actuelle de ce qui
reste du gouvernement chinois, aujourd'hui
que tous les :abinets ont reçu, par l'inter-
médiaire des ambassadeurs de Chine, la
copie officielle des décrets disgraciant le
prince Tuan et d'autres personnages.
Le principe, non seulement d'une indem-
nité, mais d'une juste punition des coupa-
bles,en accordant d'ailleurs aux accusés les
garanties d'équitable enquête et de justice
qui sont dues, est donc admis par la Chine ;
aux négociateurs européens à faire en sorte
que ces bases soient sérieusement détermi-
nées dans le détail. Si personne n'a plus de
pensées de derrière la tête on aura bientôt
fait d'obtenir des Célestes les conditions
présentées par l'unanimité des puissances.
LE BUDGET DE LA MARINE
La commission du budget a continué hier la
discussion du budget de la marine,
Elle a examiné les chapitres des salaires et
de matériels concernant les constructions na-
vales, l'artillerie, les services hydrauliques,
etc. Sur ces divers chapitres, elle a décidé une
réduction globale de 2,279,135 francs, qui vien-
nent s'ajouter aux 400,000 francs d'économies
réalisées dans une séance antérieure sur le ti-
tre du personnel.
La commission a décidé d'entendre le minis-
tre de la marine sur, diverses questions impor-
tantes, telles que l'augmentation des effectifs,
le programme des constructions çeuves, les
travaux à exécuter dans les ports militaires et
les points d'appui coloaiaiif - -
COINS DE PARIS
Les Notre-Dame des Carrefours
Pour éclairer les rues. — La protec-
trice de Lutèce. — Quelques légen-
des. — Mutilations huguenotes. —
Vierge en argent et franc-initou.
On rencontre au coin des vieilles maisons
d'angle des carrefours du vieux Paris des sta-
tuettes de vierges décapitées ou des niches
vides que surmontent encore des dais en pier-
res sculptées en forme de coquille.
C'étaient les premiers luminaires qui éclai-
raient les rues sombres et étroites de la bonne
ville de Paris. Les échevins, pour faire respec-
ter l'éclairage public, l'avaient placé nous l'é -
gide de la Vierge, de la Madone pour qui le
bon peuple de Paris, pendant tout le moyen
âge, avait grande ferveur. Il est vrai, comme
le déclare E. Fournier, un écrivain catholique,
qu'il obéissait à une vieille tradition de culte
pour Isis, la déesse mère, la protectrice de Lu-
tèce.
« Lutèce païenne avait cru à Isis, 1a grande
déesse, Paris chrétien continua d'y croire. »
Le culte d'Iii.
Pour le Parisienne culte d'Isi. survécut dans
celui de la Madone. Le serpent d'isia laissé
sous les pieds de la Vierge, la teinte noire qui
chez quelques madones fait revivre su* son
front la couleuir do la déesse égyptienne, con-
cessions de l'église catholique, facilitèrent la
transition.
Le peuple de Paris était fort amoureux de ses
Bonnes Dames ; elles étaient toutes, dans leurs
niches de pierre, merveilleusement attifées,
nimbées de couronrws d'or ou de verdure et
comme ensevelies dans des jonchées de lys et
de roses.Le soir, une lampe à l'huile parfumée
les éclairait dans les quartiers riches; une belle
chandelle dans les rues do misère.
Chaque madone avait son nom, ses vertus
propres, son histoire et sa légende.
Celle qui faisait le coin de la rue des Mare
mousets s'appelait la Vierge à l'Anel, à caus-
d'une aventure galante dont elle avait été
l'héroïne : un jour, un jeune escolier allant
jouer à la paume, mit l'anneau de fiançailles
qu'il craignait de perdre, au doigt de la statue
de la viarge en lui disant : a Dame, je vous
donne cet anneau comme gage d'amour. »
Quand il voulut retirer son anneau, la statue
plia le doigt. Malgré cet avertissement il épousa
sa fiancée. Une nuit, Notre-Dame lui apparut
en l'appelant payme et foi mmtie. Effrayé, il
s'enfuit, prit habit de moinage et se consacra à
Marie.
Notre-Dame de la Carolle
Au coin de la rue aux Ours était une statue
de la Vierge brillamment éclairée, où, tous les
soirs, filles et garçons venaient danser aux
chansons. Aussi l'appelait-on Notre-Dame de la
Carolle (danse ).La légende rapporte qu'un sol-
dat bourguignon ivre avait frappé le. statuette
de son poignard et que le sang avait jailli. Le
soldat fut pris, attaché à un poteau en face de
la Vierge et fut frappé jusqu'à ce que les en-
trailles lui sortissent du corps; il fut ensuite
jeté au feu.
Vers la seizième siècle, les huguenots, qui
regardaient toutes ces dévotions exagérées
comme des actes d'idolâtrie, passaient souvent
devant ces petits autels populaires, sculptés
dant les murailles, le feutre sm- l'oreille, en
chantonnant des psaumes, affectant d'outrager
ce culte enfantin.
Quelquefois le peuple, irrité par cette mala^
droite provocation, voulait los forcel' d'adorer,
etc alors le sank coulait. Len huguenots se
vengeaient la nuit f c'était une vengeance bien
innocente en échange des flots de sang qu'ils
payaient chaque jour au fanatisme catholique.
Le 1" juin 1528, la Belle-Dame de pierre,
placée à l'angle des rues du Roi-de-Sicile et
des Juifs, si bien vêtue de soie et d'or, si bien
parée de menus bijoux par les bachelettes
d'alentour, fut trouvée gisante à terre, muti-
lée, la tête coupée ainsi que celle du petit Jé-
sus ; sa bella robe de brocard bleue, son man-
teau de velours pers, sa coiffure dorée, souil-
lées de boue Il n'y eut qu'un cri d'norreur
dans les paroisses. Une procession expiatoire
eut lieu; le Roi plaça lui-même dans la nicha
une Notre-Dame-d'Argent qui fut bientôt vo-
lée par quelque franc mitou, probablement très
indifférent en matière religieuse.
Vierges mutilées
Deux ans après une autre image de la Vierge
fut profanée au coin des rues Aubry-le-Bou-
cher et Saint-Martin. La Vierge Saint-Fiacre
et Saint-Roch eurent les yeux crevés. On re-
plaça une autre vierge et le Parlement fit la
procession indispensable où l'on chanta des
versets appelant la mort sur les réformés.
Cette méchante villenaille
Remplie de Léviathans !
,,-,_.,..,2
Nos capitaines capraux
Ont de longs couteaux
Aussi longs comme un voulgfl
Pour Hugenots egorgetter
Et une écharpe rouge
Que tous voudront porter.
Louise de Lorraine, femme de Henri III, en
fit établir, de ses deniers, un grand nombre
dans les rues trop pauvres pour en faire les
frais.
On les protégea alors des sacrilèges futurs,
par des petits grillages en for. On voit encore
une de ces vierges grillagées, datant de cette
époque, au coin des rues de Torcy et de la
Chapelle.
C'est à leurs pieds que, pendant la Ligue,
les moines, montés sur la borne dont ils fai-
saient un hurloir, prêchaient le massacre.
Peu à peu, le sentiment religieux, allant tou-
jours en diminuant, le populaire passa indiffé-
rent devant les Notre-Dame de Carréfour. Mo-
nier raconte, cependant, que pendant la Ter-
reur, on voyait encore les fillettes quêter, au
pied des Madones, pour l'ornementation des
reposoirs.
Au coin de vieilles rues de Paris, on voit en-
core des niches où des Madones sont demeu
rées intangibles et immuables, au coin des rues
de Saint-Sulpice, Elzévir, Aubriot, des Chanoi-
nesses. D'autres sont vides,comme au coin des
rues de Bagneux, Saint-Merry, des Lavandiè-
res-Sainte-Opporlune.
La plus curieuse est eelle que l'on voit au
coin de la rue Le Regrattier, à l'Ile-Saint-Louis.
La Madone a été aux deux tiers cassée par Cof-
finhal qui habitait en face et qui fit mettre au-
dessous cette inscription irrévérencieuse : Rue
de la Femme-sans-Tête — inscription qui est
encore gravée dans la pierre. — A. C.
——————————— au- —————,
AUX PHILIPPINES
La délégation des Philippines à Paris & reçu
au sujet dos combats qui viennent d'avoir lieu
à Luçon, jusqu'aux environs de Manille, et
dans les Visayas, un télégramme portant les
détails suivants :
Les Américains ont été délogés de Polo, Antipole,
Cabuyan, Compostela, CamarineaiNorte et d'autres
villes de moindre importance.
A Laguna, trois compagnies américaines furent
complètement misss en déroute par des guéril-
las.
Le détachement américain de Baler, composé de
100 hommes, s'est rendu ; les prisonniers furent re-
mis en liberté en vertu d'un décret du général
Aguinaldo..
ftarteoi quatre BOb fepéMtta» à tffeJsBW
", -.',
"':" :. 1' :.
les Américain. perdirent 2G8 hommes et les Philip-
pins 10S.
L'amnistie du général Mac-Arthur n'i eu aucun
résultat. Le peuple n'accepte pas le régime munici-
pal de la commission Taft * les autorités américai-
nes emploient des moyens coercitifa, potu obliger
les habitants pacifique à accepter des charges sous
ledit régime et à reconnaître par serment la souve-
raineté des Etats-Unis.
Voir à la 38 page
LESDERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
"SERVICE SPÉCIAL"
Le « Service spécial » de la Patrie continue
à être très spécial, si spécial que nous ne sau-
rions vraiment ne pas en signaler la grande
originalité.
Une dépêche envoyée de Bergame, hier 3
octobre, à notre confrère, par son « Service
spécial » lui a donné la nouvelle de la mort
affreuse du docteur Schœffer et de son guide
dans les montagnes de l'Ortier.
Nous avons publié un télégramme identique
dans notre numéro paru le mardi 25 septembre.
Cela fait huit jourl d'écart. Bien « spécial o,
n'est-ce pas, ce « Service » du journal natio-
naliste.
PROCHAINS MOUVEMENTS
M. Ballot - Beaupré nommé premier
président. — M. Laferrière rem-
place M. Manau. — M. Jonnart
Le mouvement judiciaire discuté mardi der-
nier au conseil des ministres est définitive-
ment arrêté.
C'est M. Ballot-Beaupré, le courageux rap-
porteur du procès Dreyfus qui est nommé pre-
mier président de la Cour de cassation en rem-
placement de M. Mazeau, atteint par la limite
d'âge.
M. Laferrière, gouverneur de l'Algérie, est
nommé procureur général près la COUif de
cassation, en remplacement de M. Manau, ad-
mis à faire valoir ses droits a la retraite.
M. Manau, qui a soixante-dix-huit an», i
exactement, depuis le 11 septembre dernier,
trente années de services.
Pour récompenser ce bon fonctionnaire et eb
vieux et toujours vaillant républicain, le con-
seil des ministres m décidé de 1 élever à la di-
gnité de grand-officier de la Légion d'hon-
neur.
De même M. Laferrière sera nommé grand-
croix.
Le mouvement, qui est très étendu, porte sut
de nombreux sièges, et non des moins impor-
tants.
M. Octave Bernard, procureur général près
la cour d'appel dé Paris et près la Haute Cour
de justice, est nommé président de chambre à
la Cour de cassation.
M, Bulot, procureur de la République, suc-
cède à M. Octave Bernard à la tête du parquet
général.
D'autre part, M. Herbeaux, secrétaire géné-
ral du ministère de la justice, qui assista M.
Bernard lors du procès de la Haute Cour, di-
rigé contre MM. Dérouiède, Buffet, Jules Gué-
rin et consorts, est nommé procureur de la
République.
M. La Borde, directeur des affaires criminel-
les et du sceau au ministère de la justice, est
nommé conseiller à la Cout- de cassation, en
remplacement de M. Lcpelletier, décédé.
Toutes ces nominations paraîtront demain
matin, vendredi, au Journal officiel.
En même temps paraîtra la nomination de
M. Jonnart, comme gouverneur général de
l'Algérie.
M. Jonnart est, on le sait, député du Pas-de-
Calais ; il conservera son siège, le gouverne-
ment lui ayant donné une mission renouvela-
ble de six mois.
Rappelons que M. Albert Grévy, ancien
gouverneur de l'Algérie, garda son siège de
sénateur pendant tout le temps qu'il administra
notre grande colonie africaine.
De même M. Paul Bert — qui fut à la fois
gouverneur de l'Indo-Chine et député, et M.
Constaus qui resta sénateur pendant tout le
temptl qu'il fut ministre plénipotentiaire de
France en Chine.
LA CROIX A LA CASERNE
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le rédacteur en chef,
Je crois devoir porter à votre connaissance un
fait qui montre de quelle facon est comprise à Gué-
ret, la circulaire du général do Galliffet interdisant
dans les milieux militaires la lecture des journaux
hostiles au gouvernement.
Dans les casernes de Guéret, deux journaux sont
admis : le Petit Journal et la Croix. Sont-ce là des
journaux favorables au régime? Oui, peut-être, si
les lecteurs militaires de la Croix appliquant la
restriction mentale chère aux jésuites, ajoutent in-
térieurement ; au régime qui n'est pas le régime
actuel.
Ne trouvez-vous pas étonnant que l'on permette
— et par conséquent que l'on favorise — dans nos
casernes la lecture de journaux hostiles aux Insti-
tutions républicaines ?
Veuillez agréer, etc.
Eh bien ! non. N'en déplaise à notre corres-
pondant de Guéret, ce qu'il nous signale ne
nous étonne nullement. Nous pourrions citer
des garnisons du Nord où les officiers qui ne
vont pas à la messe sont assurés de « piquer
la cote d'amour » pour le tableau d'avauce-
ment.
Nous pourrions citer tel régiment de l'Ouest
dont les soldats ne passent caporaux et les ca-
poraux sous-officiers que s'ils fréquentent le
cercle catholique militaire.
Remercions néanmoins notre correspondant
de Guéret Il était utile de porter à la connais-
sance du ministre de la guerre les faits qu'il
nout signalé. Le général André a manifesté
assez souvent son énergique volonté d'écarter
de l'armée la politique — et surtout la politi-
que antirépublicaine — pour que la faveur ac-
cordée à la Croix, dans les casernes de Guéret,
reçoive, à brève échéance, la sanction qu'elle
comporte.
POUR LES VIGNERONS
Les vignerons, craignant pour leurs récoltes
les suites des intempéries, s'efforcent d, les
lever le plus promptement possible. '*
D'Auvergne, de la Bourgogne, de la vallée
du Rhône et de la Saône ils ont fait solliciter
le ministre do la guerre de mettre des militai-
res à leur disposition pour parer au manque de
bras et de renvoyer dans leurs foyers les réser-
vistes et territoriaux appelés actuellement pour
une période d'instruction.
Pour venir autant que possible en aide aux
populations viticoles, le ministre,dè. qu'il a eu
connaissance de la situation critique de la viti-
culture, a prescrit aux commandants de corps
d'armée d'accorder, dans la plus large mesure,
compatible avec les exigences du service, des
permissions aux hommes de l'active, de la ré-
serve et de l'armée territoriale des diverses
régions vilicolei où li rioatè nt put tacere
levée, ", , - -,
LA GUERRE EN CHINE
L'ATTITUDE DE L'AMÉRIQUE
Nos blessés récompensés. — A Chan
Haï-Kouan et à Kiang - Nan. -
Capture des forts et des arse-
naux.
EN FRANCE
LE DÉCRET DU 2 OCTOBRE
Le ministre de Chine a fait parvenir au mi-
nistre des affaires étrangères la copie d'un té-
légramme reçu par lui de Shanghaï ; ce télé-
gramme contient le texte d'un décret impérial
du 2 octobre annonçant des mesures contre les
princes et hauts fonctionnaires coupables d'a-
voir prêté leur appui aux Boxers et entamé les
hostilités contre les étrangers.
LES RENFORTS
Le Colombo, de la Compagnie Nationale, est
parti hier matin de Marseille avec 550 soldats
de la légion étrangère. En défilant à travers
les rues, les légionnaires ont été très accla-
més.
Le Colombo va à Toulon pour embarquer 600
hommes d'infanterie de marine ; il se dirigera
ensuite sur Takou.
LES RÉCOMPENSES
Par décision du ministre de la marine, les
militaires des troupes de la Biarine dont les
noms suivent ont été inscrits d'office pour faits
de guerre en Chine, 1* à la suite du tableau de
classement (faits de guerre), des clàDdidatli pré-
sentés pour le grade de chevalier de la Légion
d'honneur :
MM. Rousseau, lieutenant au 11* régiment
d'infanterie de marine : Blessé le 6 juillet.
Giraud, capitaine d'artillerie de marine.
2' A la suite du tableau de classement (faits
de guerre), des candidats présentés pour la
médaille militaire :
Fichter, adjudant au 11* d'infanterie de ma-
rine ; blessé le 3 juillet.
Lamiable, clairon au 11° d'infanterie de ma-
rine blessé le 3 juillet, a été amputé du bras
droit et a les deux jambes paralysées.
Pacilet, soldat au 11* d'infanterie de marine:
blessé le 8 juillet.
Soubii, soldat au tt, d'infanterie de marine:
blessé grièvement, le 6 juillet.
Noël, soldat au 11° d'infanterie de marine :
blessé grièvement la 4 juillet.
Jacquemin, soldat au 11* d'infanterie de ma-
rine : blessé gravement le 5 juillet.
Bouvard, soldat au 11' d'infanterià de ma-
rine blessure grave le 4 juillet.
Bruyère, soldat au 11* d'infanterie de ma-
rine : le S juillet, blessure grave.
Broiuig, sous-chef artificier d'artillerie de
marine.
Dubail, maréchal des logis d'artillerie de
marine blessé le 3 juillet.
Crosse, canonnier d'artillerie de marine :
blessé le 6 juillet. Amputé d'un bras et d'une
jambe, blessé, en outre, b Ig main droite.
Ont été cités à l'ordre du jour .du corps ex-
péditionnaire de Chine :
Lacordaire. lieutenant d'artillerie de ma-
rine
Hervé, lieutenant d'artillerie de marine.
LES PUISSANCES
LES ÉTATS-UNIS
ET LES GOUVERNEMENTS
Le gouvernement des Etats-Unis, dit une
dépêche de New-York, a reçu des chancelleries
étrangères des nouvelles indiquantquo l'accord
complet des puissances au sujet de la Chine
peut êtr6 considéré comme prochain.
Cet accord aura pour bases la note de M.
Hay, en date du 2 juillet, et les notes subit.
quentes.
L'entente entre les Etat-Unis et la Russie est
plus complète qu'on ne l'escomptait.
La note en question est ainsi conçue :
« Les Etats-Unis ne reconnaissent pas l'exis-
tence de l'état de guerre. Les troupes et les na-
vires n'ont pas été envoyés pour combattre la
Chine, mais pour protéger les Américains,
veiller sur leurs intérêts, et aider le gouverne-
ment légal à rétablir l'ordre, pour se retirer en-
suite, lorsque la paix sera revenue. »
On annonce officiellement à Washington que
le gouvernement n'a reçu aucune note de la
France au sujet de l'ouverture des négocia-
tions et du désarmement permanent des Chi-
nois.
On déclare que si une note de cette nature
est envoyée, la proposition du désarmement
ne sera pas considérée favorablement par les
Etats-Unis, en raison de la nécessité de main-
tenir la sécurité du commerce, et du fait que
l'autorité souveraine de la Chine, comme na-
tion, est reconnue.
L'ALLEMAGNE
M. Eugène Richter, dans un discours pro-
noncé à Barmen, i. critiqué la politique chi-
noise de l'Empereur et de M. de Bulow qui va
au-delà des intérêts allemands en. Extrême-
Orient, lesquels ne justifiaient pas l'envoi du
feld-maréchal de Waldersee.
L'orateur s'est plaint que le Reichstag n'ait
pas été convoqué et il a reproché au prince de
Hohenlohe d'être resté éloigné de Berlin quand
l'expédition de Chine fut décidée.
Les deux groupes progressistes du Reichstag
ont déposé une résolution déclarant intoléra-
ble la situation créée par l'effacement du chan-
celier, laissant dans toutes les graves circons-
tances l'Empereur intervenir seul.
La non convocation du Reichstag constitue
une violation de la constitution étant données
les dépenses extraordinaires que rend néces-
saires l'extension donnée à l'expédition de
Chine.
Le Lokalenzeiger, reçoit de Pékin une dépê-
che prétendant que l'Empereur et l'Impératrice
de Chine reviendraient, sous certaines condi-
tions, à Pékin, afin d'accélérer les négociations
de paix.
Le gouvernement garde à sa disposition les
paquebots nolisés pour le transport des troupes
en Chine, afin de transporter du matériel de
guerre de Tsing-Tau à Takou.
Le Frankfurt est allé à San-Francisco embar-
quer des chevaux pour monter la cavalerie du
corps expéditionnaire.
EN CHINE
ARRIVÉE D'UN
VAISSEAU AMBULANCE
La Société de secours aux blessés militaires
vient de recevoir de M. de Valence, son délégué
en Chine, une dépêche chiffrée, annonçant
l'arrivée à Takou, le 29 septembre, du vais-
seau-ambulance Notre-Dame-de-Salut. Toutes
les sanlés sont bonnes ; il ajoute que l'amiral
est venu à bord et remercie la Société.
PRISE DE CHAN-HAI-KOUAN
On télégraphie dt Shanghaï au Daily Ntios
la 111 octobre -
On annonce de source thinoise que les forts
de Chan-Haï-Kouan ont été pris par les forces
alliées. i
L'ARSENAL DE KIANG-NAN 1
Un& dépêche de Shanghaï, publiée par les
journaux, annonce que l'arsenal de Kiang-Nan
a été offert par les Chinois à un syndicat alle- Il
mand.
A PÉKIN
Une. patrouille allemande ayant été attaquée J
le 24 septembre, le général Hœpfner, avec
JtOWliQpsti ftj tfArkfittftri* 4f campagne, ri
fait hier une expédition au sud du parc des
chasses. k
La colonne a brûlé pfneieurs villages, puis
elle s'est rendue à Nan-Hung-Men.
Elle a rencontré les Boxers en dehors de cette
ville et les a dispersés après un court com-
bat. ,
Quatre Allemands ont étitbtessés.
Los Américains, avec l'aige des mission-
naires, ont commencé l'applicition d'un sys-
tème de pacification dans de nombreux villages
du voisinage de Tong-Chao.
Le 26, après le retour de la colonne alle-
mande, un petit délachoment japonais a quitté
Huang-Tsun pour Tsin-Gyang, pour opérer
contre les Boxers.
Les troupes russes qui restent à Pékin se
composent de deux bataillons d'infanterie et
d'une batterie d'artillerie, sous le commande-
ment du colonel Tretiakoff.
Ces troupes occuperont ln palais d'Eté et le
terminus du chemin de fer de Machiapo.
————————— 4> ———————————
LE DRAME DE LA RUE FONTAINE
L'enquête. — Déclaration de la
concierge.
L'enquête se poursuit; chaque heure amène
de nouvelles découvertes. de bijoux ou d'ar-
gent, cachés et disséminés dans les coins les
plus invraisemblables de l'appartement.
Quant au meurtrier, point de trace.
M. Pasques, juge d'instruction, a interrogé
hier, de nouveau, Mme Delage, concierge de
la maison portant le n* 43 de la rue Fontaine.
Elle aurait déclaré qu'Augustine Durand rece-
vait dès lettres toutes les semaines, principale-
ment le samedi, d'un jeune homme qui passait
pour son amant de cœur.
Cet individu est activement recherché par le
service de la Sûreté.
Une piste
M. Cochefert a reçu hier une déclaration in*
téressante et qui deviendra très importante si
elle est vérifiée. Le chef de la Sûreté ne veut
encore donner aucun renseignement sur cette
nouvelle piste.
Il s'est également occupé hier d'une affaire
qui lui semblait avoir une certaine connexité
avec le crime de la rue Fontaine. Mais il sem-
ble avoir déjà renoncé à pousser ses recher-
ches de ce côté.
L'ASILE DE Mlle NouàlHtER
L'asile que tenait à Limoges Mlle Noualhief
et dont on a tant parlé, il y a quelque temps,
est fermé depuis le 1" octobre, conformément
à l'arrêté du maire de cette ville.
Il n'y restait plu, ces derniers temps, que
siu malades. Ces malheureux avaient, d'ail-
leurs, vidé les lieux au moment de la forme-
ture.
Les agents de l'autorité n'ont pas eu & in-
tervenir.
On sait, du reste, que Mlle Noualhier a ma-
nifesté l'intention de se oourvoir devant le
Conseil d'Etat contre l'arrêté du maire de
Limoges.
L'EPIDEMIE DE DYSENTERIE A BREST
Brest, 3 octobre.
L'épidémie de dysenterie qui avait éclaté
dans la commune de Spezet et qui paraissait
en décroissance,a repris avec plus de force. La
commune de Campeneac a été à son tour con-
taminée.
L'amiral Barréra, préfet maritime, vient de
prescrire des mesures de préservation sembla-
bles aux mesures prises pour les communes de
Spezet et Trégourez.
TRENTE-SIX MAISONS EN FEU
Toulouse, 3 octobre.
Un incendie a détruit, au hameau de Carol
(Ariège), trente-six maisons et six granges. Il
n'y a pas eu d'accidents de personne. Les habi-
tants sont ruinés.
♦ —
1 L'HOTEL DE VILLE
Le bureau du conseil municipal s'est réuni
hier après-midi, sous la présidence de M. Gré-
bauval.
Il s'est occupé des affaires courantes.
Il a aussi examiné la question des deux fêtes
qu'il a l'intention de donner avant la clôture de
l'Exposilion.
Il a résolu d'adresser une lettre au préfet de
la Seine pour lui demander de convoquer le
conseil le vendredi 19 octobre.
UNE FÊTE DU TRAVAIL
Une fête du travail particulièrement tou-
chante vient d'avoir lieu à Montrouge M. Ha-
limbourg, le grand confectionneur, qui a à
Montrouge des ateliers extrêmement impor-
tants a offert à tout son personnel, à l'occasion
de sa nomination au grade de chevalier de la
Légion d'honneur, un banquet familial.
Plus de sixeents convives étaient réunis sous
la présidence de M. A. Gervais. député de la
circonscription. Cette fête, d'une cordialité
toute fraternelle, qui réunissait M. Halim-
bourg et 56 famille, à cette autre fauuiie ou-
vrière, qui est l'ensemble doses collaborateurs,
n'a été qu'une longue manifestation de sympa-
thie et d'amitié entre tous, sympathie et Rmi-
tié qui n'étaient qué l'expression des relations
de solidarité qui règnent dans la maison et
président aux rapports quotidiens du porson-
nol.
Au dessert, de nombreux toasts ont été por-
tés. M. Halimbourg s'est exprimé ainsi :
« Je puis dire que jamais, durant ma longue
existence, je n'ai eu un aussi grand plaisir et
une émotion pareille à celle que j'ai éprouvée
le 18 août en venant vous voir, après la char-
mante dépêcho que vous m'avez adressée J'ai
reçu bien des félicilalious, mais aucune ne m'a
été aussi sensible et si précieuse que les vô-
tres. »
En terminant, M. Halimbourg a porté la
santé de M.Millerand,ministre du commerce. Le
nom du ministre a été acclamé.
M, A. Gervais a pris ensuite la parole. Rap-
pelant que, par une pétition générale et una-
nime les ouvriers avaient demandé la croix
pour M. Halimbourg, il s'est exprimé ainsi :
« Mesdames et vous, Messieurs, vous avoz
demandé par une pétition générale la croix de
la Légion d'honneur pour M. Halimbourg;
vous avez appuyé votre demande des meilleurs
arguments et vous l'avez présentée avec
un tel accent de sincérité que, j'en suis
sûr, on doit la placer au préiiiîèr iang des
raisons qui ont déterminé la décision du mi-
nistre du commerce. C'est qu'on sait bien que
vous êtes bons juges en la matière et que,
lorsque toute une maison s'associe, comme
vous l'avez fait, en faveur de son chef, c'est
qu'il y a là des mérites certains et qu'on ne se
trompe pas en déférant à cette sollicitation.
a Quel contrôle meilleur, en effet, dans cette
course effrénée aux distinctions et aux hon-
neurs, qtie celui des travailleurs qui, voyant
quolidisoA&" qiMt l'effort et les résultats, à l'abri
* *
1- - -
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.86%.
- Collections numériques similaires musique traditionnelle étrangère musique traditionnelle étrangère /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "musique traditionnelle étrangère"Ya benti yelli thab erraks (1) ; Ya benti yelli thab erraks (2) / Dalila Taliana, chant /ark:/12148/bpt6k1083037b.highres El paso del Ebro / harmonisation et orchestration de Rodolfo Halffter ; Rodolfo Halffter, dir.. El tragala (Siglo XIX) / Harmonis et orchestr. de G. Pittaluga ; Gustavo Pittaluga, dir. /ark:/12148/bpt6k1082788r.highres
- Auteurs similaires musique traditionnelle étrangère musique traditionnelle étrangère /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "musique traditionnelle étrangère"Ya benti yelli thab erraks (1) ; Ya benti yelli thab erraks (2) / Dalila Taliana, chant /ark:/12148/bpt6k1083037b.highres El paso del Ebro / harmonisation et orchestration de Rodolfo Halffter ; Rodolfo Halffter, dir.. El tragala (Siglo XIX) / Harmonis et orchestr. de G. Pittaluga ; Gustavo Pittaluga, dir. /ark:/12148/bpt6k1082788r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7545368w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7545368w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7545368w/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7545368w/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7545368w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7545368w
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7545368w/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest