Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-26
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 septembre 1900 26 septembre 1900
Description : 1900/09/26 (N11156). 1900/09/26 (N11156).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
- CINQ CENTIMES le Nuzne:ro. PaRIS a UtWHTHWfcWTS L. N'uZDro, CINQ CENTIMES
foNDATEUR: AUGUSTE VACQUERIE
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Il ntis Tnil Mil Six itfi fi Ii
Paris » 2 fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
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et AUX BUREAUX du jqgRNAfesc
RÉDACTION : 131, rue Montmartre, 131
De 1 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
N. t 1156. - Mercredi as Septembre 1900
7 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
le revers e la nÉil
Pour une fois, tout le monde se trouve
d'accord en France. Il y a longtemps
que cela n'était pas arrivé. Il convient
de le noter avec soin. C'est le banquet
qui en est cause. On ne s'entendait pas
avant ; on s'entend après. Potel et Cha-
bot sont décidément de grands politi-
ques. Ils ne croient faire que de la
gastronomie et font de la diplomatie.
Le gouvernement est enchanté, le
président, couvert de fleurs, succombe
tous le poids de son triomphe. On pou-
vait s'attendre à une certaine mauvaise
humeur du côté des nationalistes. Leur
posture était plutôt ridicule. C'était une
erreur. D'abord, ils contestent que tous
les maires qui sont venus soient contre
eux. Ils n'ont pas tout à fait tort. J'en
connais au moins un qui leur appar-
tient. Echappé de sacristie, il est au-
jourd'hui, un personnage dans le
parti démocratique de sa circonscrip-
tion. Le garde des sceaux, Monis, trou-
vant sans doute qu'il n'avait pas assez
de prestige ainsi, le nomma à des fonc-
tions judiciaires non loin de chez lui.
Cette nomination fut naturellement vi-
vement approuvée par La Croix. Notre
homme ne perd pas son temps. Grâce à
la proximité de son tribunal, de son
champ d'action politique, il prépare
ferme sa candidature aux élections lé-
gislatives. Il ne contribuera pas peu à
jeter la division dans le parti républi-
cain. Et le candidat réactionnaire peut
dormir sur ses deux oreilles. Le fonc-
tionnaire de M. Monis travaille pour
lui. Si M. Méline revient, il sera, ça va
sans dire, le candidat officiel.
La République aura bien été défendue,
en cet endroit, n'est-ce pas, pauvres
naïfs qui pensez que la politique est
d'une simplicité enfantine, et aux yeux
desquels la figuration des mots tient
lieu de la contingence des faits ? Les
nationalistes qui savent que rien n'est
changé, que tout reste à la merci d'un
carton ministériel qui se déchire, éprou-
vent donc dans leur confusion une joie
assez légitime. Le couteau est sur leur
gorge. Mais il ne coupe pas.
Ils ont, d'ailleurs, un autre sujet de
joie, et pas le moindre. C'est le dis-
cours lui-même du Président de la Ré-
publique. Leur grand pontife, M. Jules
LemaItre, n'y va pas de main-morte. Il
intitule son article — « Loubet natio-
naliste. » Il l'apprécie ainsi qu'il suit :
« Ce discours est irréprochable. Le
plus exalté d'entre nous le contresi-
gnerait. »
Tiens, tiens, Loubet-la-Honte n'est
plus. Le chapeau d'Auteuil est oublié.
Y pensent seuls encore ceux qui se jetè-
rent en travers pour empêcher qu'il ne
rot trop endommagé.
M. Lemaitre, lui, veut bien oublier les
injures. Déjà, nos grands chefs militai-
res avaient donné le signal de cet oubli,
en voulant bien consentir à ce que le
Président de la République vint passer
une armée en revue sur le terrain des
manœuvres, sans lui exprimer leur pro-
fond mépris du pouvoir civil.
Oue s'est-il donc Dass6 ? D'abord, une
chose assez naturelle en apparence, très
grave cependant au fond. M. Loubet a
prononcé les mots de patrie, de patrio-
tisme, de défense nationale. Voilà qui
dépasse en portée les événements de
Chine ou du Transvaal.
Il n'a pas encore prononcé celui de
« Patrie française ». Ce sera probable-
ment pour le prochain banquet. Il ne
faudrait pas s'exposei à faire mourir
M. Lemaître de joie. Mais quel succès
pour le nationalisme 1
De plus, — et ceci est plus sérieux —
le Président a dit ; « Messieurs, vous
n'avez voulu ni adhérer à un programme
de parti, ni donner à quelques hommes
politiques le plaisir de voir leur. amis
réunis autour d'eux. » Sans doute, le
Président a voulu définir seulement le
caractère éminemment national de cette
tentative de fédération. Il faut avouer
cependant que l'expression est malheu-
reuse. Il ne pouvait ignorer, et personne
n'ignore, qu'il y a un parti qui prétend
monopoliser le patriotisme, chasser de
la patrie commune ceux qui ne croient
pas, ne pensent pas comme eux. Il est
le dernier qui ait le droit de ne pas son-
ger à ce monstrueux attentat contre
l'unité morale du pays Je ne perçois
pas bien la raison qui l'a décidé à pa-
raître ne pas le savoir. M. Lemaître
croit la trouver dans cette autre phrase:
« Dites surtout que nous n'avons de
haine ni de rancune contre personne. »
Il y voit la preuve non du pardon accor-
dé aux misérables qui l'ont outragé, sali,
sans souci delà dignité nationale,comme
Ils outragèrent salirent Félix Faure,
avant qu'il ne devînt leur instrument.
Pour lui, c'est « le mouvement imprévu
d'irrésistible sympathie » qui emporte
M. Loubet du côté où depuis un an on
ne lui marchande ni les flétrissures, ni
les menaces, ri les coups.
Pour un peu, il y trouverait la preuve
que les présidents de uotre République
sont comme la femme de Sganarelle,
aiment à être battus.Ce serait avouer que
la France n'est plus dignequedu régime
des maîtres chanteurs.
Nous espérons que M, Lemaître se
trompe. --
..Sa-rtç dtbltR, dan* le dilAOUC* •© AIMA*
tion, chacun peut y trouver à boire et
à manger. A l'époque où le ventre do-
mine, cela n'est pas négligeable. Néan-
moins, nous croyons plutôt à un senti-
ment généreux qui, imposant au Prési-
dent une réserve trop absolue, permet au
parti de la guerre ci vile d'y trouver l'ou-
bli de ses attentats, et jusqu'à l'approba-
tion de ses doctrines.
On a compare volontiers ces fêtes à
celle de la Fédération de 1790. M. Lou-
bet lui-même a déclaré qu'il était résolu
à rester fidèle à l'esprit de la Révolu-
tion.
Mais quoi ! Est-ce que la Fédération
de 1790. si nationalen'excluait pas hau-
tement du sein de la Patrie les nobles,
les prêtres, et les émigrés qui préten-
daient en faire leur chose exclusive
comme les nationalistes actuels ? Est-ce
que le réveil ne fut pas terrible, après
l'ivresse d'un moment d'enthousiasme,
quand le peuple se trouva de nouveau
en présence des mensonges du roi et de
la corruption parlementaire ?
Enfin, que veut dire l'esprit de la Ré-
volution ?
Tout le monde s'en réclame aujour-
d'hui, même les Jésuites. C'est elle que
les bandes du Sacré-Cœur prétendent
imiter dans leurs appels à la proscription
et au meurtre. Ce sont des procédés
violents que l'on entend renouveler con-
tre elle.
Les journalistes nationalistes ne sont
que des Marat en sens inverse, comme
le furent l'abbé Royou, Peltier, Suleau,
qui bien avant Marat, parlèrent de corde
et réclamèrent des têtes. L'esprit de la
Révolution est celui des hommes qui la
firent au prix de leur vie, et non celui
des hommes qui lui résistèrent par la
trahison ou l'abandonnèrent par lâcheté.
Il fallait préciser. Si M. Loubet l'eût
fait, M. Jules Lemaître se serait gardé
d'interpréter ses paroles au profit des
ennemis de la République.
Mais tout le monde n'eât pas été con-
tent.
Seul l'esprit de la Révolution s'en fût
bien trouvé. Ii
Olivier Bascou.
EN CHINE
Sans voir les choses trop
en noir, M semble que cela
se gâte encore une fois en
Chine : le prince Tuan, un
instant abasourdi par l'ar-
rivée des Européens à Pékin,
remonte sur sa bête, et se
fait attribuer diverses fonctions qui indi-
quent tout au moins qu'il n'est pas en dis-
grâce.
Il est certain que la note allemande
n'était point faite pour arranger les choses.
On dit à Li-Hung-Chang : — Avez-vous
des pleins pouvoirs ? — Oui. — Montrez
les. Il les montre. Alors, on lui parle
préalablement à toute négociation, délivrer,
pour être expédiés par la justice européenne,
les auteurs et complices de la sédition chi-
noise. Comme une pareille proposition
équivaut à lui demander, pour débuter, la
tete du pére de son futur empereur, il fait
mieux que d'hésiter, il se récuse. Et on peut
le traiter de menteur, de fourbe, de coquin;
cela ne servira de rien : à qui fera-t-on
croire que Li-Hung-Chang soit en état —
le voudrait-il — de mettre la main sur le
prince Tuan ?
La note allemande est donc singulière-
ment maladroite, si elle n'est, au contraire,
très adroite; si elle n'a pas pour but d'em-
pêcher tout arrangement, et de nous met-
tre, quelque jour, en présence de quelque
incident irrémédiable. Pourtant voici la
Russie qui commence l'évacuation de Pé-
kin; tout le monde sauf quelques excep-
tions que l'on devine - veut la suivre; et
alors, que se passera-t-il si les demandes
faites à la Chine sont d'une nature si aHe
mande que les Célestes se voient dans
l'obligation de les repousser par la question
préalable ? Ce sera le commencement de la
curée, essayée par chacun dans la limite
de ses forces et de son appétit.
11 faudrait, tout d'abord, que les puis-
sances s'entendissent entre elles sur le pro-
gramme complet des réclamations à pré-
senter aux Chinois. Une fois cette entente
établie, il Wy aurait plus aucun inconvé-
nient à quitter Pékin. Mais pourquoi la di-
plomatie européeanen'est-elle point encore
unanime sur ce point préliminaire des ré-
clamations à faire triompher? Quelle caco-
phonie que ce concert européen !
T— O
CONTRE LES COURSES Di TAUREAUX
Oviedo, 24 septembre.
Un millier de personnes ont fait hier une
nouvelle manifestation contre les courses de
taureaux.
L'orphéon socialiste et un orchestre de gui-
tare. y ont pris part.
Les manifestants ont ehanté l'Internu.
lional" que les assistants ont écoutée tête
nue.
LE RETOUR DE LI 1155101 ILlICHET
i. Saint-Louis, 14 septembre.
La mission Blenchet, organisée par le Ma-
tin, est arrivée è N'diagoè quinze milles de
Saint-Louis.
Elle est attendue demain le Saint Louis.
LEl CADETS MOMSMM3
Les cadet.. norvégien* ont dtijeuDé, hier. à
l'Exposition.
Ce déjeuner était présidf pal, eapitslau de
vaisseau Marquer, sous-directeur da personnel
au ministère de la marine.
Le capitaine Marquer avait en face de lui le
commandant Sparre, commandant du Sleupekr
et de l'école navale norvégienne II t adressé,
au nom dr. ministre de la marine, quelque
mots de bienvenue aux jeanet cadets, et il a
bu à la marine noriégienne.
Les cadets ont visité ensuite l'Exposition.
Ils ont passé la Soirée as Théâtre Français.
Ils doivent déjeuner ce matin chez l'amiral
Bienaimé, chef de l'état major général de la
mMine.
M. de LMeMâa lu r d
UN TRAIN SUR
UN TROTTOIR
VINGT BLESSÉS
A I* gare Montparnasse. — Comme en
1895. — Deux wagons écrasés. —
Un train ouvrier. — Le buttoir
défoncé. — A l'entrée du
grand escalier. — Les
freins qui ne fonc-
tionnent pas. -
Dégâts impor-
tants.
Un très grave accident s'est produit hier ma-
tin à la gare Montparnasse. Un train a défoncé
le buttoir, à l'arrivée, et la locomotive est ve-
nue s'enfoncer dans un trottoir. Les victimes,
dont aucune, heureusement, n'est en danger de
mort, sont au nombre de 20.
On remarquera que cet accident réédite, en
quelque sorte, celui qui se produisit au mois
d'octobre 1895, à cette même gare Montpar-
nasse.
A cette époque, on s'en souvient, un train
défonça de la même manière les buttoirs et le
trottoir, la machine passa au travers du grand
hall vitré et tomba sur la place de Rennes. Une
marchande de journaux fut tuée.
Pourquoi l'accident d'hier a-4-il eu des pro-
portions un peu moindres ? On le doit sans
doute à la transformation de la gare. Pour éta-
blir de nouveaux bâtiments, on a dû reculer
le point d'arrivée des trains.
Cependant, si la vitesse acquise par la loco-
motive, quand s'est produit l'accident d'hier,
avait été un peu plus grande, le tpain aurait
pu, non pas tomber sur la place de Rennes,
mais y descendre par un grand escalier dont
la locomotive est venue boucher l'entrée.
L'accident d'hier
Voici exactement comment s'est produit l'ac-
cident d'hier matin :
Le train 6 venant de Versailles et qui amène
surtout des abonnés ouvriers et des employés,
devait arriver à 7 h. 15. On le signala seule-
ment à 7 h. 28.
Cependant, contrairement à un bruit qui a
couru, le mécanicien ne forçait pas de vapeur
pour diminuer le retard.
Le train entra dans la gare à une vitesse de
10 kilomètres à l'heure seulement.
Mais au lieu de s'arrêter, la machine continua
sa course, et, comme nous le disons plus haut,
culbuta les heurtoirs et vint s'enfoncer dans le
bitume d'un trottoir.
Le choc, ainsi amorti, ne fut donc pas aussi
terrible qu'on aurait pu le craindre, et deux
fourgons' placés derrière la machine, furent les
seules voitures écrasées.
Parmi les voyageurs l'émotion fut grande
sans prendre les proportions d'une panique.
Les employés s'occupèrent de les faire des-
cendre des wagons,
Les blessés furent réunis dans une salle d'at-
tente.
On prit les noms des personnes qui avaient
perdu des objets, cannes ou chapeaux, dans le
trouble de la première minute, et on s'empressa
de les faire sortir de la gare.
Les blessés
Cependant MM. Cleisz, demeurant 27, rue
Mayet et Boihler, demeurant 8, rue de Baby-
lone, médecins de la compagnie, prodiguaient
des soins aux blessés. Voici la liste de ces der-
niers :
Mlle Marie Lefèvre, 22 ans, couturière, 99, rue
de Paris, à Meudon : malaise général.
M. Léon Grandcamp, 42 ans, relieur, 3, rue du
Coron, à Malakoll: contusions à la jambe gau-
che.
M. Bertrand, 37 ans, mécanicien, 15, rue des
Tournelles, à Versailles: entorse au pied droit.
M. René Cartier, 2t ans, dûssinateur,38 avenue de
Villeneuve-L'Etarig, à Versailles: plaie à la jova
gauche.
Mme Marie Bertrand, 16 ans, couturière, 18, rue
Valentine, à Met/don : douleurs internes.
M. Arthur Basquin, 48 ans, imprimeur, 31, route
Nationale, à Viroflay: plaie à l'arcade sourcillière
gauche.
M. Jules Boudouard, 42 ans, peintre, 60, rue do
Parts, à Vantes : plaie au poignet gauche.
M. Victor Atiard, 18 ans, bijoutier, 34, route
Nationale, à Viroflay. : douleurs internes et contu-
sions à la joue droite.
H. Henri Sénéchal, 66 ans, employé des postes
rue Louis. Blanc, à Vanves. plaie au genou
droit.
M, Eloi Rambaux, 42 ans, garçon de recettes à
la Compagnie Générale, 4, avenue Centrale, à Viro-
flay : blessure à J'œil gauche et contusions au côté
gauche.
M. Louis Brodbeoker, 40 ans, tailleur, 30, rue de
Paris, à Meudon : blessure pénétrante au dessus de
l'œil gauche et douleurs internes.
Mme Marie Commes, rue Cécile-Dinant, à Cla-
mart : malaise général.
M. Maurice Rivet, inspecteur au Bon-Marché, 15,
rue Cécile-Dinant, à Clamart : contusions légères
aveo érosion superficielle au genou gauche.
M. Friohmann, 10, rue Paul-Bert, à Malakofï :
douleurs dans les reins.
Mlle Rey, 4, rue des Potagers, à Bellevue : oon-
tusions à la tête et à la joue gauche.
Mme Béguin, 12, rue de Satory, à Versailles :
douleurs dans le dos.
Mlle Jeanne Marquis, 3, rue Guépln,à Clamart:
douleurs à la jambe gauche.
M.Paul Bouet,S15,rue de Paris,à Clamart: contu-
sion* à la crète du tibia de la jambe gauche.
Mme Turpault, 40 ans, 60, rue Denis, à Clamart :
douleuri internès.
Les causse de l'aocident
M. Bordère, commissaire spécial de la gare
Montparnasse, a ouvert immédiatement une
enquête sur les causes de l'accident : il a fait
venir devant lui le mécanicien du train 6, M.
Jouquet et le chauffeur M. Hudin.
Ceux-ci ont déclaré que le manque d'air
avait empêché le fonctionnement .des freins
Westinghouse.
Le mécanicien suppose que la provision d'air
comprimé se sera échappée par les raccords des
freins entre les wagons.
Il s'était aperçu, du reste, que la pression de-
venait moins forte à chaque station : il avait
cru cependant qu'elle resterait suffisante pour
assbrer son arrêt normal à Paris.
La responsabilité de M. Jouquet n'est nulle-
ment engagée ; avec beaucoup de Ing froid, il
a fait machine en arrière et a renversé la va-
peur, quand il s'est aperçu que malgré ses ef-
forts, les freins ne fonctionnaient pas.
M. Lemercier, juge d'instruction, arrivé à la
gare vers onze heures, eo compagnie du juge de
paix du quinzième arrondissement, a procédé à
un examen minutieux du frein auquel ot at-
tribut l'accident.
Lt magistrat w pl.", \ou\e la Jourofc 1 la
sera
M. Foucault, chef de gare principal. lui four-
nissait les explicitioni jugée., nécessaires et
opérait une enquête pour le compte de la compa-
gnie,
Premières mesurea
L'accident do train 6 avait momentanément
désorganisé les divers services de la gare La
plupart des trains du matin, par exemple, ont
subi des retards assez considérables.
Cependant les mesures nécessaires ont été
prises avec assez de rapidité ; à 8 heures et
demie, tous les blessés étaient partis pour leur
domicile.
A neuf heures, le commissaire de police au-
torisait les travaux de déblaiement et à dix heu-
res la voie était libre.
Les dégât.
> On âTeluft I'imporUuce. des dégâts k il ou
13,000 francs : dans ce chiffre, relativement
peu élevé, il faudrait comprendre les avaries
de la locomotive, celles des deux fourgons dé-
molis et les dégâts subis par les bagages qu'ils
transportaient et qu'on a retrouvés en piteux
état.
A la gare Montparnasse
Nous nous sommes rendus A la - gare Mont-
parnasse. Le grand escalier celltrâl, donnant
sur la place de Rennes, est inaccessible, obs-
trué, comme nous le disons plus haut, par la
locomotive du train 6.
On accède sur les quais par les escalisrs de
droite et de gauche.
C'est d'une des voies centrales qu'est sortie
la machine que, toute la journée, les voyageurs
ont pu contempler.
Elle est comme enlisée dans le bitume. Le
tampon de gauche dépasse la première marche
de l'escalier. La lanterne de droite est absolu-
ment tordue et hors d'usage. Une boîte à jour-
naux démolie, a vidé son contenu sous les roues
de la machine. La porte d'un réduit servant de
lampisterie est défoncée ; des cloisons donnant
sur une salle d'attente ont subi le même sort.
Des rails arrachés ont été portés sur le trot-
toir et enfoncés dans le sol par la locomotive.
Le buttoir arraché cale les roues d'arrière de
la machine. Juste au-dessus du tuyau de la
locomotive est suspendu un écriteau qui porte
cette inscription, qu'on ne peut pas lire sans
ironie : Sortie sur la rue de Rennes.
La machine du train 6 porte le numéro 1397.
et la marque de l'usine Cail.
Un drapeau rouge a été placé à quelques mè-
tres derrière l'endroit où s'est produit l'acci-
dent.
Quant aux deux fourgons brisés, on les a
rentrés dans les dépôts de la Compagnie.
Disons en terminant que le train 6 était formé
de 17 wagons et qu'on évalue à envrron 1,200
le nombre des voyageurs qu'il transpor-
tm.t
voir à la a- page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UNE RÉFORME A SAINT-CYR
La France militaire de Limoges, annonce
que tous les officiers, professeurs à Saint-Cyr,
élevés dans les établissements libres, vont être
remplacés par des officiers sortant des écoles
du gouvernement.
LE NOUVEAU REPRÉSENTANT BULGARE
Le docteur Lubomir Zolotovitz est nommé
agent diplomatique de Bulgarie à Paris.
Le nouveau ministre bulgare est un grand
ami de la France, qu'il habita longtemps et où
il a d'ailleurs fait toutes ses études.
Il remporta de brillants succès au lycée de
Montpellier, et fut lauréat du concours géné-
ral des lycées des départements.
Il occupa pendant huit années une place dis-
tinguée au Sobranié, et représenta plusieurs
fois son gouvernement, avec une grande auto-
rité, à des congrès scientifiques, notamment au
congrès de Rome en 1894.
1 UN ÉCHAFAUDAGE QUI S'EFFONDRE
Chttte terrible. — Trois victimes
Hier soir, à sept heures, l'échafaudage d'une
maison en construction, 17. rue Lacordaire,
s'est effondré subitement. Six ouvriers em-
ployés par M. Guyot, entrepreneur, 44, rue de
l'Amiral-Roussin ont été précipités sur le sol.
Trois ont été blessés. Ce sont : François La-
grange, trente-huit ans, demeurant 190, rue de
Paris, à Vanves ; Fernand Villatte, trente-neuf
ans, 51, rue Castagnary ; Masson, vingt-huit
ans, 21, rue Capreau. Ils ont été transportés à
l'hôpital Boucicaut et admis salle Saint-
Jacques.
Villatte est le plus grièvement atteint; on
craint une fracture du crâne.
.———————————— o» —
LE NAUFRAGE DU SARIIA"
Quarante passagers noyés
Constantinople, 24 septembre.
Le capitaine du steamer Sarkia annonce que
quarante personnes ont péri dans le nau-
frage de ce navire près du phare de rUe An-
dros.
LES DRAMES DE LA MONTAGNE
Emmura dans une crevasse. — Le tes-
tament d'un homme qui se voit
mourir. -- Une agonie de 18
heures. — Suprême et
vain effort.
D'intéressants et émouvants détails sont don-
nés sur une catastrophe qui eut lieu, le 23 août
dernier dans les montagnesduTyrolautrichien.
Le docteur Schaeffer, de Mayence, était parti
avec le guide Offer pour faire l'ascension du
massif de l'Ortler.Ils disparurent tous les deux,
et ce n'est que la semaine dernière qu'on trouva
leurs corps gelés dans une crevasse de 24 mè-
très de profondeur.
La reconstitution du drame qui leur coûta la
vie est navrante : c'est le docteur Schœffer qui,
avant de mourir, eut encore la force de l'écrire
sur son calepin.
Les touristes avaient commis une grande Im-
prudence, car, au lieu de s'attacher à la corde
à une distance de 20 mètres l'un de l'autre, ils
n'avaient laissé qu'un intervalle de dix mètres.
Le docteur Shoeffer, qui marchait devant, pesait
120 kilos. Lorsqu'il fut précipité dans la cre-
vusse, son poids formidable entraîna le guide,
qui tenta en vain de se retenir au glacier.
Dans sa chute, le guide se brisa bras et jambes,
tandis que le docteur Schœffer n'eut qu'une
blessure sans importance au genou. Par deux
fois, le docteur chercha à sortir de la crevasse,
qui mesure 1 m. 30 de large. Les deux fois, il
retomba, La seconde fois, il était arrivé jus-
qu'à six mètres de l'ouverture, mais il glissa
et, en retombant, il et cassa les deux pieds.
Le docteur Schœffer se sentit perdu. Rien ne
pouvait le sauver. Il avait des allumettes et il
en profita pour s'éclairer pendant qu'il écrivait
sur son calepin son testament. Possédant une
fortune considérable, il rédigea, avec une li-
berté d'esprit incroyable, ses dernière. dispo-
sitions.
Pendant dix-huit heures. le malheureux at-
tendit la mort, torturé par le froid et les souf-
frances de toute sorte. Il écrivit longuement à
sa famille, et prit des note* sui IL crevasse
dans laquelle il était enterré vivant.
Lorsqu'on trouva les cadrvres. ol s'aperçut
qut le docteur Shœffer avait creusé six mar-
ches dans la glace avec I'sspoiv d'atteindre la
sortie de son tombeau.
Sur lui on découvrit une 80mmb dt 900
marcs et cinq billets de 10 florins ; dans sa
"bourse il avait en outre plaei toutes ses ba-
gues.
LA RUSSIE ET LA fEBSE
Le correspondant du Daily Telegraph à Co-
penhague reproduit le bruit que le gouverne-
ment russe aurait prêté 25 millions de francs
au gouvernement persan pour lui permettre de
fortifier les porte de la Per" loâridioMl»
LA GUERRE EN CHINE
LES CHINOIS RESISTENT
Difficultés dans les négociations. —
Zil - Hung - Chang se décourage.
- Le prince Tusn su pouvoir.
- Les Russes quittent Pé-
kin. — Nouveaux mas-
sacres.
EN FRANCE
LES MALADES ET LES BLESSÉS
La préfecture maritime de Toulon a reçu
l'ordre d'armer, à la date du 26 septembre, le
transport Le Mythe, pour aller en Chine évacuer
les malades et les blessés.
A son voyage d'aller,Le Mytho emportera des
troupes pour la Chine.
Ce transport sera prêt à partir vers le 10 oc-
tobre.
LE GÉNÉRAL VOYRON
Le ministère de la marine a reçu du général
Voyron un télégramme dans lequel ce général
annonce qu'il est arrivé le 20 septembre à Ta-
kou et qu'il débarquera des troupes le 21.
LES RENFORTS
Un télégramme du contre-amiral Courrejol-
les, en date de Takou, 22 septembre, annonce
l'arrivée de VAdour et de YEi-ida.
LES PUISSANCES
LA NOTE AMÉRICAINE
La Gazette de Cologne est informée de Berlin,
à la date du 23 septembre, que le cabinet de
Washington s'efforce, dans sa réponse à la note
circulaire de l'Allemagne, de convaincre le
gouvernement allemand qu'il serait erroné de
conclure des propositions plus clémentes des
Etats-Unis, au sujet de la punition des coupa-
bles en Chine, que les intérêts américains
n'exigent pas une protection aussi vigilante
que ceux des autres grandes nations civili-
sées.
Les intérêts commerciaux des Etats-Unis et
l'activité que déploient les missions américai-
nes, activité supérieure à celle des missions
d'autres pays, exigeraient que les conseillers
de la cour chinoise qui se sont rendus coupa-
bles subissent un châtiment exemplaire; mais
l'Amérique est obligée de se montrer conci-
liante à cause de l'action défavorable exercée
sur sa situation aux Philippines par ce fait que
les troupes opérant dans ces lies ont été dimi-
nuées du montant des effectifs du corps expé-
ditionnaire en Chine.
Quant à ce qui regarde à un accomodement
des puissances avec la Chine, il importe peu
que l'Amérique continue ou non à unir ses ef-
forts dans ce but à ceux des puissances. Il reste
des troupes assez considérables pour exiger
l'expiation que réclame le monde civilisé.
L'ALLEMAGNE ET LA RUSSIE
Les renseignements reçus par la Politische
de Saint-Pétersbourg font prévoir comme cer-
taine l'attitude favorable de la Russie vis-à-
vis des récentes propositions de l'Allemagne
concernant la Chine.
Les cercles compétents de Saint-Pétersbourg
commentent favorablement le ton et le fond
des idées de la note de M. de Bulow; ils dé-
clarent que le retard de la réponse russe ne
peut être attribué qu'à l'absence du Tsar de
Saint-Pétersbourg, ce qui cause une certaine
perte de temps.
EN CHINE
L'OPPOSITION CHINOISE
Le correspondant du Times à Shanghaï dit
que tout indique, dans les milieux officiels,
-que les demandes des puissances concernant le
châtiment des principaux instigateurs de trou-
bles et le départ de l'Impératrice douairière
rencontrent une opposition énergique.
D'après une dépêche du correspondant du
Daily News à Shanghaï. en date du 23, Li-
Hung-Chang aurait télégraphié aux autorités
de Shanghaï que h prince Tuan, les généraux
Kang-Yi et Tung-Fuh-Siang et le gouverneur
du Chang-Si, ne sauraient être livrés aux
puissances et qu'en conséquence la paix est im-
possible.
LE PRINCE TUAN
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
dit que le prince Tuan a été nommé président
du grand conseil et que Tung-Fuh-Siang de-
vient généralissime de l'armée du Nord.
Le prince Tuan est chargé de rejeter toute la
responsabilité des troubles sur le tao-taï Man-
Wen-Huan, qui dernièrement encore remplis-
sait les fonctions de conseiller militaire des
Boxers.
De Shanghaï au Herald :
Chen annonce que le prince Tuan a été
nommé grand secrétaire de l'Empereur, ce qui
lui permet de contrôler les communications
adressées au trône et celles envoyées par lui.
Suivant une dépêche de Washington au
Herald, le ministre de Chine dans cette ville
n'attache pas foi à la nouvelle de la nomina-
tion du prince Tusn.
A SHANGHAI
On mande de Shanghaï au Times :
Le consul général anglais a protesté contre
le déplacement du tao-taï. Le consul français
avait déjà protesté contre ce déplacement au-
près du vice-roi de Nankin.
Tous les correspondants voient dans cette
nomination du tao-taï au siège de juge provin-
cial le premier symptôme de la veugeance du
prince Tuan contre les fonctionnaires du Sud
qui ont fait preuve de bonnes dispositions à
l'égard des puissances.
YUNG-LU
On télégraphie de Pékin au Times, à la date
du 19 septembre -
Yung-Lu va retourner à Pékin ; un édit im-
périal le désigne pour faire partie de la com-
mission de la paix, bien que les puissances
aient refusé d'accepter sa nomination lorsqu'il
fut proposé par Li-Hung-Chang.
LE SUCCESSEUR DE LI-HUNG-CHANG
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
annonce que Loh, ancien gouverneur du Kiang-
Sou, u été désigné pour succéder à Li-Hung-
Chang comme vice-roi.
Lob est un mandchou xénophobe.
L'ÉVACUATION DE PÉKIN
Le Messager du Gouvèrnement russe annonce
que l'ukase impérial concernant le départ de la
légation de Russie et des troupes qui sont à
Pékin et le transfert des sujets russes de Pékin
à Tien-Tain, ukaae communiqué aux autorités
qu'il concerne par dépêehe télégraphiqub en
date du 25 et du 26 août, u été reçu seulement
le 5 septembre par le ministre d. Russie à Pé-
kin et le 6 septembre par le commandant des
troupes russes.
Le conseiller d'Etat de Giers et le lieutenant
général Lénévitch ont pris immédiatement tou-
tes les mesures nécessaires pour exécuter les
ordres de l'Empereur.
Quelques membres de la légation et les pre-
miers échelons du corps expéditionnaire sont
déjà partis pour Tien-Tsin ; le reste des troupes
quittera Pékin petit à petit, à mesure que les
conditions locales le permettront.
A PÉKIN
On mande de Pékin le 19 septembre :
a Toutes les légations sont encore ici. »
LA PRISE DES FORTS DE PEI-TANG
D'ait. «Hias^oadtal te Standard è
ShMgha!,lM alliés auraient perdu 80 hommes
devant Pei-Tang,
D'après le Daily Tellgraph, l'explosion de
mines à contact aurait fait perdre 300 hommes
aux troupes internatioaales.
LES MASSACRES
Un télégramme daté de Takou, 19 septsmbre,
annonce qu'un indigène a apporté la nouvelle
du massacre de tous les missionnaires de Ta-
toug-Fou et de Seping-Fou, à l'ouest de Pékin.
A L ÉLYSÉE
Les réceptions d'hier. — Les chambres
syndicales. — Les chambres de
commerce. — Les congressistes
du chemin de fer.
Le président de la République a reçu, hier
matin, à neuf heures et demie, dans son cabi-
net, le bureau du cinquième congrès des cham-
bres syndicalell de France et des chambres de
commerce françaises à l'étranger, composé de
MM. A. Muzet, président, Bertrand, Marguery-
Legrand, Lanier, Hartmann, Valère Mabille
(Charleroi), Gondrand (Milan), Benassy-Phi-
lippe (Genève), Hallo (Bruxelles), vice-prési-
sidents ; Jolly, secrétaire général ; Chapel,
Bongarel, Simonet, E.-N. David, Fainchon, se.
crétaires; Mascuraud, trésorier.
Le Président de la République s'est entretenu
avec les délégués de plusieurs questions inté-
ressant le commerce et l'industrie.
Le Congrès du chemin de fer
A dix heures, le Président de la République,
ayant à ses côtés MM. Baudin, ministre dot
travaux publics, Alfred Picard, commissairt
général de l'Exposition ; Pérouse, directeur des
chemins de fer au ministère des travaux pu-
blics; Dejean, chef du cabinet du ministre des
travaux publics et entouré de sa maison civils
et militaire, a reçu, dans la salle des fêtes, les
membres du Congrès des chemins de fer, au
nombre d'un millier.
Parmi les délégués présents, nous citerons :
MM. le baron Alphonse de Rothschild, prúldent
du conseil d'administration de la Compagnie du
Nord, président honoraire du Congrès ; Dubois,
administrateur des chemins de fer de fEtat belge ;
lord Stalbridge; lord Cawdor, sir Andrew Fair-
barn : de Brujj, ancien ministre des travaux
publics de Belgique ; don Carlos Maschwitz, ingé-
nieur au ministère des travaux publics de la Répu-
blique argentine ; le chevalier Max von Pichler
(Autriche) ; Jules Ludvigh (Hongrie) , Macario
Pinilia (BoliTe) ; Arthur Alvim (Brésil) ; Popotr
(Bulgarie) ; Norgaard (Danemark) ; de Echegaray
(Espagne), Knapp (Etats-Unis) ; Pavoncelll (Italie) ;
de Miassoiodofl (Russie) ; de Werkgovsky (Russie),
etc., etc.
Le ministre des travaux publics, en présen*
tant les congressistes au chef de l'Etat, a pro-
noncé l'allocution suivante :
Monsieur le Président de la République,
J'ai l'honneur de vous présenter les membres dô
la commission internationale, les délégués des Etats
et les membres du congrès des chemins de fer.
Au cours de votre belle carrière, vous avez
administré le département des travaux publics. Je
n'ai donc pas à vous dire les services que cet orga-
nisme permanent a rendus à la technique et au
développement des réseaux du monde. Son influence
n'a cessé de grandir, grâce à la haute compétence,
aux efforts solidaires et à la confiance réciproque
qui, dès le début, a réuni ceux qui l'ont créé.
Les témoignages de sympathie que le Congrès
international a donnés à la France sont nombreux.
Il a choisi Paris comme siège,de sa sixième session.
Il a élu comme présidents d'honneur, le ministre
des travaux publics et le doyen des présidents de
conseil d'administration des réseaux français. Il a
nommé comme président effectif l'homme dont la
dernière œuvre pour admirable et décisive qu'elle
soit, n'est pas encore le couronnement d'une car-
rière qui a été remplie par tant de travaux do
haute valeur économique et morale.
Mais nos honorables collègues du Congrès ont
tenu surtout à venir vous apporter le témoignage
de leur profond respect, de leur dévouement à
l'œuvre internationale à laquelle ils se sont consa-
crés et de leur amour du bien public.
Le Président de la République a répondu :
Discours de M. Loubet
Mon cher ministre,
Je vous suis obligé d'avoir rappelé mon
passage au ministère des travaux publics.
J'ai contracté dans cette maison des ami-
tiés qui me sont restées chères. J'y ai ap-
pris à connaître les hommes éminents qui,
dans tous les pays du monde et en France
particulièrement, sont placés à la tête des
travaux publics et des administrations de
chemins de fer.
Les réseaux ferrés prennent chaque jour
un développement plus considérable et leur
action sur la fortune publique est accrue
par le développement parallèle des lignes
télégraphiques et téléphoniques. L'indus-
trie des chemins de fer contribue à la pros-
périté générale et au rapprochement des
nations ; elle crée entre les peuples des in-
térêts communs qui ont pour effet à la fois
de faire cesser bien des causes de discordes
et de créerdes raisons nouvelles d'entente et
de sympathie.
Je suis particulièrement heureux et fier
pour mon pays du choix que le Congrès in-
ternational a fait de Paris pour y tenir sa
dernière session, au moment où la Franco
convie les nations à venir admirer les pro-
grès qui ont été réalisés dans ces dernières
années.
Je remercie le Congrès d'avoir mis à sa
tête M. le ministre des travaux publics et
le doyen des présidents de conseil d'admi-
nistration des chemins de fer français, dont
l'expérience et la haute compétence sont
unanimement appréciées.
Je le remercie enfin de l'honneur qu'il a
fait à la France par l'élection de M. Alfred
Picard; M. Picard fait autorité en matière
de chemins de fer ; vous lui avez décerné
ainsi, Messieurs, une récompense bien due
à ses services et à ses travaux et pour
laq.uelle son nom n'a pas dû soulever beau-
coup de compétitions.
Je me félicite, au nom de la France, de
vous souhaiter une cordiale bienvenue.
Après ces discours, la plupart des membres
ont été présentés par le ministre des travaux
publics au Président de la République qui
s'est entretenu avec les délégués de chaque
Etat.
Audiences diverses
Le Président de la République a également
reçu hier matin, le vice-amiral de Maigret et
le général Libermann.
de>
LE VOYAGE DU SHAH DE PERSE
Vienne, 24 septembre.
Le Shah de Perse, après de brillantes fêtes
données hier, est parti dans la matinée pour
Buda-Peslh, où il séjournera jusqu'au 29 sep-
tembre, comme hôte de l'Empereur.
Bien que les deux souverains se fussent déjà
fait leurs adieux hier, l'Empereur a accompa-
gné le Shah jusqu'à la gare, au milieu des ac-
clamations dé la foule.
Les hauts fonctionnaires attendaient les sou*
verains à la gare, où une compagnie rendait
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Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
le revers e la nÉil
Pour une fois, tout le monde se trouve
d'accord en France. Il y a longtemps
que cela n'était pas arrivé. Il convient
de le noter avec soin. C'est le banquet
qui en est cause. On ne s'entendait pas
avant ; on s'entend après. Potel et Cha-
bot sont décidément de grands politi-
ques. Ils ne croient faire que de la
gastronomie et font de la diplomatie.
Le gouvernement est enchanté, le
président, couvert de fleurs, succombe
tous le poids de son triomphe. On pou-
vait s'attendre à une certaine mauvaise
humeur du côté des nationalistes. Leur
posture était plutôt ridicule. C'était une
erreur. D'abord, ils contestent que tous
les maires qui sont venus soient contre
eux. Ils n'ont pas tout à fait tort. J'en
connais au moins un qui leur appar-
tient. Echappé de sacristie, il est au-
jourd'hui, un personnage dans le
parti démocratique de sa circonscrip-
tion. Le garde des sceaux, Monis, trou-
vant sans doute qu'il n'avait pas assez
de prestige ainsi, le nomma à des fonc-
tions judiciaires non loin de chez lui.
Cette nomination fut naturellement vi-
vement approuvée par La Croix. Notre
homme ne perd pas son temps. Grâce à
la proximité de son tribunal, de son
champ d'action politique, il prépare
ferme sa candidature aux élections lé-
gislatives. Il ne contribuera pas peu à
jeter la division dans le parti républi-
cain. Et le candidat réactionnaire peut
dormir sur ses deux oreilles. Le fonc-
tionnaire de M. Monis travaille pour
lui. Si M. Méline revient, il sera, ça va
sans dire, le candidat officiel.
La République aura bien été défendue,
en cet endroit, n'est-ce pas, pauvres
naïfs qui pensez que la politique est
d'une simplicité enfantine, et aux yeux
desquels la figuration des mots tient
lieu de la contingence des faits ? Les
nationalistes qui savent que rien n'est
changé, que tout reste à la merci d'un
carton ministériel qui se déchire, éprou-
vent donc dans leur confusion une joie
assez légitime. Le couteau est sur leur
gorge. Mais il ne coupe pas.
Ils ont, d'ailleurs, un autre sujet de
joie, et pas le moindre. C'est le dis-
cours lui-même du Président de la Ré-
publique. Leur grand pontife, M. Jules
LemaItre, n'y va pas de main-morte. Il
intitule son article — « Loubet natio-
naliste. » Il l'apprécie ainsi qu'il suit :
« Ce discours est irréprochable. Le
plus exalté d'entre nous le contresi-
gnerait. »
Tiens, tiens, Loubet-la-Honte n'est
plus. Le chapeau d'Auteuil est oublié.
Y pensent seuls encore ceux qui se jetè-
rent en travers pour empêcher qu'il ne
rot trop endommagé.
M. Lemaitre, lui, veut bien oublier les
injures. Déjà, nos grands chefs militai-
res avaient donné le signal de cet oubli,
en voulant bien consentir à ce que le
Président de la République vint passer
une armée en revue sur le terrain des
manœuvres, sans lui exprimer leur pro-
fond mépris du pouvoir civil.
Oue s'est-il donc Dass6 ? D'abord, une
chose assez naturelle en apparence, très
grave cependant au fond. M. Loubet a
prononcé les mots de patrie, de patrio-
tisme, de défense nationale. Voilà qui
dépasse en portée les événements de
Chine ou du Transvaal.
Il n'a pas encore prononcé celui de
« Patrie française ». Ce sera probable-
ment pour le prochain banquet. Il ne
faudrait pas s'exposei à faire mourir
M. Lemaître de joie. Mais quel succès
pour le nationalisme 1
De plus, — et ceci est plus sérieux —
le Président a dit ; « Messieurs, vous
n'avez voulu ni adhérer à un programme
de parti, ni donner à quelques hommes
politiques le plaisir de voir leur. amis
réunis autour d'eux. » Sans doute, le
Président a voulu définir seulement le
caractère éminemment national de cette
tentative de fédération. Il faut avouer
cependant que l'expression est malheu-
reuse. Il ne pouvait ignorer, et personne
n'ignore, qu'il y a un parti qui prétend
monopoliser le patriotisme, chasser de
la patrie commune ceux qui ne croient
pas, ne pensent pas comme eux. Il est
le dernier qui ait le droit de ne pas son-
ger à ce monstrueux attentat contre
l'unité morale du pays Je ne perçois
pas bien la raison qui l'a décidé à pa-
raître ne pas le savoir. M. Lemaître
croit la trouver dans cette autre phrase:
« Dites surtout que nous n'avons de
haine ni de rancune contre personne. »
Il y voit la preuve non du pardon accor-
dé aux misérables qui l'ont outragé, sali,
sans souci delà dignité nationale,comme
Ils outragèrent salirent Félix Faure,
avant qu'il ne devînt leur instrument.
Pour lui, c'est « le mouvement imprévu
d'irrésistible sympathie » qui emporte
M. Loubet du côté où depuis un an on
ne lui marchande ni les flétrissures, ni
les menaces, ri les coups.
Pour un peu, il y trouverait la preuve
que les présidents de uotre République
sont comme la femme de Sganarelle,
aiment à être battus.Ce serait avouer que
la France n'est plus dignequedu régime
des maîtres chanteurs.
Nous espérons que M, Lemaître se
trompe. --
..Sa-rtç dtbltR, dan* le dilAOUC* •© AIMA*
tion, chacun peut y trouver à boire et
à manger. A l'époque où le ventre do-
mine, cela n'est pas négligeable. Néan-
moins, nous croyons plutôt à un senti-
ment généreux qui, imposant au Prési-
dent une réserve trop absolue, permet au
parti de la guerre ci vile d'y trouver l'ou-
bli de ses attentats, et jusqu'à l'approba-
tion de ses doctrines.
On a compare volontiers ces fêtes à
celle de la Fédération de 1790. M. Lou-
bet lui-même a déclaré qu'il était résolu
à rester fidèle à l'esprit de la Révolu-
tion.
Mais quoi ! Est-ce que la Fédération
de 1790. si nationalen'excluait pas hau-
tement du sein de la Patrie les nobles,
les prêtres, et les émigrés qui préten-
daient en faire leur chose exclusive
comme les nationalistes actuels ? Est-ce
que le réveil ne fut pas terrible, après
l'ivresse d'un moment d'enthousiasme,
quand le peuple se trouva de nouveau
en présence des mensonges du roi et de
la corruption parlementaire ?
Enfin, que veut dire l'esprit de la Ré-
volution ?
Tout le monde s'en réclame aujour-
d'hui, même les Jésuites. C'est elle que
les bandes du Sacré-Cœur prétendent
imiter dans leurs appels à la proscription
et au meurtre. Ce sont des procédés
violents que l'on entend renouveler con-
tre elle.
Les journalistes nationalistes ne sont
que des Marat en sens inverse, comme
le furent l'abbé Royou, Peltier, Suleau,
qui bien avant Marat, parlèrent de corde
et réclamèrent des têtes. L'esprit de la
Révolution est celui des hommes qui la
firent au prix de leur vie, et non celui
des hommes qui lui résistèrent par la
trahison ou l'abandonnèrent par lâcheté.
Il fallait préciser. Si M. Loubet l'eût
fait, M. Jules Lemaître se serait gardé
d'interpréter ses paroles au profit des
ennemis de la République.
Mais tout le monde n'eât pas été con-
tent.
Seul l'esprit de la Révolution s'en fût
bien trouvé. Ii
Olivier Bascou.
EN CHINE
Sans voir les choses trop
en noir, M semble que cela
se gâte encore une fois en
Chine : le prince Tuan, un
instant abasourdi par l'ar-
rivée des Européens à Pékin,
remonte sur sa bête, et se
fait attribuer diverses fonctions qui indi-
quent tout au moins qu'il n'est pas en dis-
grâce.
Il est certain que la note allemande
n'était point faite pour arranger les choses.
On dit à Li-Hung-Chang : — Avez-vous
des pleins pouvoirs ? — Oui. — Montrez
les. Il les montre. Alors, on lui parle
préalablement à toute négociation, délivrer,
pour être expédiés par la justice européenne,
les auteurs et complices de la sédition chi-
noise. Comme une pareille proposition
équivaut à lui demander, pour débuter, la
tete du pére de son futur empereur, il fait
mieux que d'hésiter, il se récuse. Et on peut
le traiter de menteur, de fourbe, de coquin;
cela ne servira de rien : à qui fera-t-on
croire que Li-Hung-Chang soit en état —
le voudrait-il — de mettre la main sur le
prince Tuan ?
La note allemande est donc singulière-
ment maladroite, si elle n'est, au contraire,
très adroite; si elle n'a pas pour but d'em-
pêcher tout arrangement, et de nous met-
tre, quelque jour, en présence de quelque
incident irrémédiable. Pourtant voici la
Russie qui commence l'évacuation de Pé-
kin; tout le monde sauf quelques excep-
tions que l'on devine - veut la suivre; et
alors, que se passera-t-il si les demandes
faites à la Chine sont d'une nature si aHe
mande que les Célestes se voient dans
l'obligation de les repousser par la question
préalable ? Ce sera le commencement de la
curée, essayée par chacun dans la limite
de ses forces et de son appétit.
11 faudrait, tout d'abord, que les puis-
sances s'entendissent entre elles sur le pro-
gramme complet des réclamations à pré-
senter aux Chinois. Une fois cette entente
établie, il Wy aurait plus aucun inconvé-
nient à quitter Pékin. Mais pourquoi la di-
plomatie européeanen'est-elle point encore
unanime sur ce point préliminaire des ré-
clamations à faire triompher? Quelle caco-
phonie que ce concert européen !
T— O
CONTRE LES COURSES Di TAUREAUX
Oviedo, 24 septembre.
Un millier de personnes ont fait hier une
nouvelle manifestation contre les courses de
taureaux.
L'orphéon socialiste et un orchestre de gui-
tare. y ont pris part.
Les manifestants ont ehanté l'Internu.
lional" que les assistants ont écoutée tête
nue.
LE RETOUR DE LI 1155101 ILlICHET
i. Saint-Louis, 14 septembre.
La mission Blenchet, organisée par le Ma-
tin, est arrivée è N'diagoè quinze milles de
Saint-Louis.
Elle est attendue demain le Saint Louis.
LEl CADETS MOMSMM3
Les cadet.. norvégien* ont dtijeuDé, hier. à
l'Exposition.
Ce déjeuner était présidf pal, eapitslau de
vaisseau Marquer, sous-directeur da personnel
au ministère de la marine.
Le capitaine Marquer avait en face de lui le
commandant Sparre, commandant du Sleupekr
et de l'école navale norvégienne II t adressé,
au nom dr. ministre de la marine, quelque
mots de bienvenue aux jeanet cadets, et il a
bu à la marine noriégienne.
Les cadets ont visité ensuite l'Exposition.
Ils ont passé la Soirée as Théâtre Français.
Ils doivent déjeuner ce matin chez l'amiral
Bienaimé, chef de l'état major général de la
mMine.
M. de LMeMâa lu r d
UN TRAIN SUR
UN TROTTOIR
VINGT BLESSÉS
A I* gare Montparnasse. — Comme en
1895. — Deux wagons écrasés. —
Un train ouvrier. — Le buttoir
défoncé. — A l'entrée du
grand escalier. — Les
freins qui ne fonc-
tionnent pas. -
Dégâts impor-
tants.
Un très grave accident s'est produit hier ma-
tin à la gare Montparnasse. Un train a défoncé
le buttoir, à l'arrivée, et la locomotive est ve-
nue s'enfoncer dans un trottoir. Les victimes,
dont aucune, heureusement, n'est en danger de
mort, sont au nombre de 20.
On remarquera que cet accident réédite, en
quelque sorte, celui qui se produisit au mois
d'octobre 1895, à cette même gare Montpar-
nasse.
A cette époque, on s'en souvient, un train
défonça de la même manière les buttoirs et le
trottoir, la machine passa au travers du grand
hall vitré et tomba sur la place de Rennes. Une
marchande de journaux fut tuée.
Pourquoi l'accident d'hier a-4-il eu des pro-
portions un peu moindres ? On le doit sans
doute à la transformation de la gare. Pour éta-
blir de nouveaux bâtiments, on a dû reculer
le point d'arrivée des trains.
Cependant, si la vitesse acquise par la loco-
motive, quand s'est produit l'accident d'hier,
avait été un peu plus grande, le tpain aurait
pu, non pas tomber sur la place de Rennes,
mais y descendre par un grand escalier dont
la locomotive est venue boucher l'entrée.
L'accident d'hier
Voici exactement comment s'est produit l'ac-
cident d'hier matin :
Le train 6 venant de Versailles et qui amène
surtout des abonnés ouvriers et des employés,
devait arriver à 7 h. 15. On le signala seule-
ment à 7 h. 28.
Cependant, contrairement à un bruit qui a
couru, le mécanicien ne forçait pas de vapeur
pour diminuer le retard.
Le train entra dans la gare à une vitesse de
10 kilomètres à l'heure seulement.
Mais au lieu de s'arrêter, la machine continua
sa course, et, comme nous le disons plus haut,
culbuta les heurtoirs et vint s'enfoncer dans le
bitume d'un trottoir.
Le choc, ainsi amorti, ne fut donc pas aussi
terrible qu'on aurait pu le craindre, et deux
fourgons' placés derrière la machine, furent les
seules voitures écrasées.
Parmi les voyageurs l'émotion fut grande
sans prendre les proportions d'une panique.
Les employés s'occupèrent de les faire des-
cendre des wagons,
Les blessés furent réunis dans une salle d'at-
tente.
On prit les noms des personnes qui avaient
perdu des objets, cannes ou chapeaux, dans le
trouble de la première minute, et on s'empressa
de les faire sortir de la gare.
Les blessés
Cependant MM. Cleisz, demeurant 27, rue
Mayet et Boihler, demeurant 8, rue de Baby-
lone, médecins de la compagnie, prodiguaient
des soins aux blessés. Voici la liste de ces der-
niers :
Mlle Marie Lefèvre, 22 ans, couturière, 99, rue
de Paris, à Meudon : malaise général.
M. Léon Grandcamp, 42 ans, relieur, 3, rue du
Coron, à Malakoll: contusions à la jambe gau-
che.
M. Bertrand, 37 ans, mécanicien, 15, rue des
Tournelles, à Versailles: entorse au pied droit.
M. René Cartier, 2t ans, dûssinateur,38 avenue de
Villeneuve-L'Etarig, à Versailles: plaie à la jova
gauche.
Mme Marie Bertrand, 16 ans, couturière, 18, rue
Valentine, à Met/don : douleurs internes.
M. Arthur Basquin, 48 ans, imprimeur, 31, route
Nationale, à Viroflay: plaie à l'arcade sourcillière
gauche.
M. Jules Boudouard, 42 ans, peintre, 60, rue do
Parts, à Vantes : plaie au poignet gauche.
M. Victor Atiard, 18 ans, bijoutier, 34, route
Nationale, à Viroflay. : douleurs internes et contu-
sions à la joue droite.
H. Henri Sénéchal, 66 ans, employé des postes
rue Louis. Blanc, à Vanves. plaie au genou
droit.
M, Eloi Rambaux, 42 ans, garçon de recettes à
la Compagnie Générale, 4, avenue Centrale, à Viro-
flay : blessure à J'œil gauche et contusions au côté
gauche.
M. Louis Brodbeoker, 40 ans, tailleur, 30, rue de
Paris, à Meudon : blessure pénétrante au dessus de
l'œil gauche et douleurs internes.
Mme Marie Commes, rue Cécile-Dinant, à Cla-
mart : malaise général.
M. Maurice Rivet, inspecteur au Bon-Marché, 15,
rue Cécile-Dinant, à Clamart : contusions légères
aveo érosion superficielle au genou gauche.
M. Friohmann, 10, rue Paul-Bert, à Malakofï :
douleurs dans les reins.
Mlle Rey, 4, rue des Potagers, à Bellevue : oon-
tusions à la tête et à la joue gauche.
Mme Béguin, 12, rue de Satory, à Versailles :
douleurs dans le dos.
Mlle Jeanne Marquis, 3, rue Guépln,à Clamart:
douleurs à la jambe gauche.
M.Paul Bouet,S15,rue de Paris,à Clamart: contu-
sion* à la crète du tibia de la jambe gauche.
Mme Turpault, 40 ans, 60, rue Denis, à Clamart :
douleuri internès.
Les causse de l'aocident
M. Bordère, commissaire spécial de la gare
Montparnasse, a ouvert immédiatement une
enquête sur les causes de l'accident : il a fait
venir devant lui le mécanicien du train 6, M.
Jouquet et le chauffeur M. Hudin.
Ceux-ci ont déclaré que le manque d'air
avait empêché le fonctionnement .des freins
Westinghouse.
Le mécanicien suppose que la provision d'air
comprimé se sera échappée par les raccords des
freins entre les wagons.
Il s'était aperçu, du reste, que la pression de-
venait moins forte à chaque station : il avait
cru cependant qu'elle resterait suffisante pour
assbrer son arrêt normal à Paris.
La responsabilité de M. Jouquet n'est nulle-
ment engagée ; avec beaucoup de Ing froid, il
a fait machine en arrière et a renversé la va-
peur, quand il s'est aperçu que malgré ses ef-
forts, les freins ne fonctionnaient pas.
M. Lemercier, juge d'instruction, arrivé à la
gare vers onze heures, eo compagnie du juge de
paix du quinzième arrondissement, a procédé à
un examen minutieux du frein auquel ot at-
tribut l'accident.
Lt magistrat w pl.", \ou\e la Jourofc 1 la
sera
M. Foucault, chef de gare principal. lui four-
nissait les explicitioni jugée., nécessaires et
opérait une enquête pour le compte de la compa-
gnie,
Premières mesurea
L'accident do train 6 avait momentanément
désorganisé les divers services de la gare La
plupart des trains du matin, par exemple, ont
subi des retards assez considérables.
Cependant les mesures nécessaires ont été
prises avec assez de rapidité ; à 8 heures et
demie, tous les blessés étaient partis pour leur
domicile.
A neuf heures, le commissaire de police au-
torisait les travaux de déblaiement et à dix heu-
res la voie était libre.
Les dégât.
> On âTeluft I'imporUuce. des dégâts k il ou
13,000 francs : dans ce chiffre, relativement
peu élevé, il faudrait comprendre les avaries
de la locomotive, celles des deux fourgons dé-
molis et les dégâts subis par les bagages qu'ils
transportaient et qu'on a retrouvés en piteux
état.
A la gare Montparnasse
Nous nous sommes rendus A la - gare Mont-
parnasse. Le grand escalier celltrâl, donnant
sur la place de Rennes, est inaccessible, obs-
trué, comme nous le disons plus haut, par la
locomotive du train 6.
On accède sur les quais par les escalisrs de
droite et de gauche.
C'est d'une des voies centrales qu'est sortie
la machine que, toute la journée, les voyageurs
ont pu contempler.
Elle est comme enlisée dans le bitume. Le
tampon de gauche dépasse la première marche
de l'escalier. La lanterne de droite est absolu-
ment tordue et hors d'usage. Une boîte à jour-
naux démolie, a vidé son contenu sous les roues
de la machine. La porte d'un réduit servant de
lampisterie est défoncée ; des cloisons donnant
sur une salle d'attente ont subi le même sort.
Des rails arrachés ont été portés sur le trot-
toir et enfoncés dans le sol par la locomotive.
Le buttoir arraché cale les roues d'arrière de
la machine. Juste au-dessus du tuyau de la
locomotive est suspendu un écriteau qui porte
cette inscription, qu'on ne peut pas lire sans
ironie : Sortie sur la rue de Rennes.
La machine du train 6 porte le numéro 1397.
et la marque de l'usine Cail.
Un drapeau rouge a été placé à quelques mè-
tres derrière l'endroit où s'est produit l'acci-
dent.
Quant aux deux fourgons brisés, on les a
rentrés dans les dépôts de la Compagnie.
Disons en terminant que le train 6 était formé
de 17 wagons et qu'on évalue à envrron 1,200
le nombre des voyageurs qu'il transpor-
tm.t
voir à la a- page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UNE RÉFORME A SAINT-CYR
La France militaire de Limoges, annonce
que tous les officiers, professeurs à Saint-Cyr,
élevés dans les établissements libres, vont être
remplacés par des officiers sortant des écoles
du gouvernement.
LE NOUVEAU REPRÉSENTANT BULGARE
Le docteur Lubomir Zolotovitz est nommé
agent diplomatique de Bulgarie à Paris.
Le nouveau ministre bulgare est un grand
ami de la France, qu'il habita longtemps et où
il a d'ailleurs fait toutes ses études.
Il remporta de brillants succès au lycée de
Montpellier, et fut lauréat du concours géné-
ral des lycées des départements.
Il occupa pendant huit années une place dis-
tinguée au Sobranié, et représenta plusieurs
fois son gouvernement, avec une grande auto-
rité, à des congrès scientifiques, notamment au
congrès de Rome en 1894.
1 UN ÉCHAFAUDAGE QUI S'EFFONDRE
Chttte terrible. — Trois victimes
Hier soir, à sept heures, l'échafaudage d'une
maison en construction, 17. rue Lacordaire,
s'est effondré subitement. Six ouvriers em-
ployés par M. Guyot, entrepreneur, 44, rue de
l'Amiral-Roussin ont été précipités sur le sol.
Trois ont été blessés. Ce sont : François La-
grange, trente-huit ans, demeurant 190, rue de
Paris, à Vanves ; Fernand Villatte, trente-neuf
ans, 51, rue Castagnary ; Masson, vingt-huit
ans, 21, rue Capreau. Ils ont été transportés à
l'hôpital Boucicaut et admis salle Saint-
Jacques.
Villatte est le plus grièvement atteint; on
craint une fracture du crâne.
.———————————— o» —
LE NAUFRAGE DU SARIIA"
Quarante passagers noyés
Constantinople, 24 septembre.
Le capitaine du steamer Sarkia annonce que
quarante personnes ont péri dans le nau-
frage de ce navire près du phare de rUe An-
dros.
LES DRAMES DE LA MONTAGNE
Emmura dans une crevasse. — Le tes-
tament d'un homme qui se voit
mourir. -- Une agonie de 18
heures. — Suprême et
vain effort.
D'intéressants et émouvants détails sont don-
nés sur une catastrophe qui eut lieu, le 23 août
dernier dans les montagnesduTyrolautrichien.
Le docteur Schaeffer, de Mayence, était parti
avec le guide Offer pour faire l'ascension du
massif de l'Ortler.Ils disparurent tous les deux,
et ce n'est que la semaine dernière qu'on trouva
leurs corps gelés dans une crevasse de 24 mè-
très de profondeur.
La reconstitution du drame qui leur coûta la
vie est navrante : c'est le docteur Schœffer qui,
avant de mourir, eut encore la force de l'écrire
sur son calepin.
Les touristes avaient commis une grande Im-
prudence, car, au lieu de s'attacher à la corde
à une distance de 20 mètres l'un de l'autre, ils
n'avaient laissé qu'un intervalle de dix mètres.
Le docteur Shoeffer, qui marchait devant, pesait
120 kilos. Lorsqu'il fut précipité dans la cre-
vusse, son poids formidable entraîna le guide,
qui tenta en vain de se retenir au glacier.
Dans sa chute, le guide se brisa bras et jambes,
tandis que le docteur Schœffer n'eut qu'une
blessure sans importance au genou. Par deux
fois, le docteur chercha à sortir de la crevasse,
qui mesure 1 m. 30 de large. Les deux fois, il
retomba, La seconde fois, il était arrivé jus-
qu'à six mètres de l'ouverture, mais il glissa
et, en retombant, il et cassa les deux pieds.
Le docteur Schœffer se sentit perdu. Rien ne
pouvait le sauver. Il avait des allumettes et il
en profita pour s'éclairer pendant qu'il écrivait
sur son calepin son testament. Possédant une
fortune considérable, il rédigea, avec une li-
berté d'esprit incroyable, ses dernière. dispo-
sitions.
Pendant dix-huit heures. le malheureux at-
tendit la mort, torturé par le froid et les souf-
frances de toute sorte. Il écrivit longuement à
sa famille, et prit des note* sui IL crevasse
dans laquelle il était enterré vivant.
Lorsqu'on trouva les cadrvres. ol s'aperçut
qut le docteur Shœffer avait creusé six mar-
ches dans la glace avec I'sspoiv d'atteindre la
sortie de son tombeau.
Sur lui on découvrit une 80mmb dt 900
marcs et cinq billets de 10 florins ; dans sa
"bourse il avait en outre plaei toutes ses ba-
gues.
LA RUSSIE ET LA fEBSE
Le correspondant du Daily Telegraph à Co-
penhague reproduit le bruit que le gouverne-
ment russe aurait prêté 25 millions de francs
au gouvernement persan pour lui permettre de
fortifier les porte de la Per" loâridioMl»
LA GUERRE EN CHINE
LES CHINOIS RESISTENT
Difficultés dans les négociations. —
Zil - Hung - Chang se décourage.
- Le prince Tusn su pouvoir.
- Les Russes quittent Pé-
kin. — Nouveaux mas-
sacres.
EN FRANCE
LES MALADES ET LES BLESSÉS
La préfecture maritime de Toulon a reçu
l'ordre d'armer, à la date du 26 septembre, le
transport Le Mythe, pour aller en Chine évacuer
les malades et les blessés.
A son voyage d'aller,Le Mytho emportera des
troupes pour la Chine.
Ce transport sera prêt à partir vers le 10 oc-
tobre.
LE GÉNÉRAL VOYRON
Le ministère de la marine a reçu du général
Voyron un télégramme dans lequel ce général
annonce qu'il est arrivé le 20 septembre à Ta-
kou et qu'il débarquera des troupes le 21.
LES RENFORTS
Un télégramme du contre-amiral Courrejol-
les, en date de Takou, 22 septembre, annonce
l'arrivée de VAdour et de YEi-ida.
LES PUISSANCES
LA NOTE AMÉRICAINE
La Gazette de Cologne est informée de Berlin,
à la date du 23 septembre, que le cabinet de
Washington s'efforce, dans sa réponse à la note
circulaire de l'Allemagne, de convaincre le
gouvernement allemand qu'il serait erroné de
conclure des propositions plus clémentes des
Etats-Unis, au sujet de la punition des coupa-
bles en Chine, que les intérêts américains
n'exigent pas une protection aussi vigilante
que ceux des autres grandes nations civili-
sées.
Les intérêts commerciaux des Etats-Unis et
l'activité que déploient les missions américai-
nes, activité supérieure à celle des missions
d'autres pays, exigeraient que les conseillers
de la cour chinoise qui se sont rendus coupa-
bles subissent un châtiment exemplaire; mais
l'Amérique est obligée de se montrer conci-
liante à cause de l'action défavorable exercée
sur sa situation aux Philippines par ce fait que
les troupes opérant dans ces lies ont été dimi-
nuées du montant des effectifs du corps expé-
ditionnaire en Chine.
Quant à ce qui regarde à un accomodement
des puissances avec la Chine, il importe peu
que l'Amérique continue ou non à unir ses ef-
forts dans ce but à ceux des puissances. Il reste
des troupes assez considérables pour exiger
l'expiation que réclame le monde civilisé.
L'ALLEMAGNE ET LA RUSSIE
Les renseignements reçus par la Politische
de Saint-Pétersbourg font prévoir comme cer-
taine l'attitude favorable de la Russie vis-à-
vis des récentes propositions de l'Allemagne
concernant la Chine.
Les cercles compétents de Saint-Pétersbourg
commentent favorablement le ton et le fond
des idées de la note de M. de Bulow; ils dé-
clarent que le retard de la réponse russe ne
peut être attribué qu'à l'absence du Tsar de
Saint-Pétersbourg, ce qui cause une certaine
perte de temps.
EN CHINE
L'OPPOSITION CHINOISE
Le correspondant du Times à Shanghaï dit
que tout indique, dans les milieux officiels,
-que les demandes des puissances concernant le
châtiment des principaux instigateurs de trou-
bles et le départ de l'Impératrice douairière
rencontrent une opposition énergique.
D'après une dépêche du correspondant du
Daily News à Shanghaï. en date du 23, Li-
Hung-Chang aurait télégraphié aux autorités
de Shanghaï que h prince Tuan, les généraux
Kang-Yi et Tung-Fuh-Siang et le gouverneur
du Chang-Si, ne sauraient être livrés aux
puissances et qu'en conséquence la paix est im-
possible.
LE PRINCE TUAN
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
dit que le prince Tuan a été nommé président
du grand conseil et que Tung-Fuh-Siang de-
vient généralissime de l'armée du Nord.
Le prince Tuan est chargé de rejeter toute la
responsabilité des troubles sur le tao-taï Man-
Wen-Huan, qui dernièrement encore remplis-
sait les fonctions de conseiller militaire des
Boxers.
De Shanghaï au Herald :
Chen annonce que le prince Tuan a été
nommé grand secrétaire de l'Empereur, ce qui
lui permet de contrôler les communications
adressées au trône et celles envoyées par lui.
Suivant une dépêche de Washington au
Herald, le ministre de Chine dans cette ville
n'attache pas foi à la nouvelle de la nomina-
tion du prince Tusn.
A SHANGHAI
On mande de Shanghaï au Times :
Le consul général anglais a protesté contre
le déplacement du tao-taï. Le consul français
avait déjà protesté contre ce déplacement au-
près du vice-roi de Nankin.
Tous les correspondants voient dans cette
nomination du tao-taï au siège de juge provin-
cial le premier symptôme de la veugeance du
prince Tuan contre les fonctionnaires du Sud
qui ont fait preuve de bonnes dispositions à
l'égard des puissances.
YUNG-LU
On télégraphie de Pékin au Times, à la date
du 19 septembre -
Yung-Lu va retourner à Pékin ; un édit im-
périal le désigne pour faire partie de la com-
mission de la paix, bien que les puissances
aient refusé d'accepter sa nomination lorsqu'il
fut proposé par Li-Hung-Chang.
LE SUCCESSEUR DE LI-HUNG-CHANG
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
annonce que Loh, ancien gouverneur du Kiang-
Sou, u été désigné pour succéder à Li-Hung-
Chang comme vice-roi.
Lob est un mandchou xénophobe.
L'ÉVACUATION DE PÉKIN
Le Messager du Gouvèrnement russe annonce
que l'ukase impérial concernant le départ de la
légation de Russie et des troupes qui sont à
Pékin et le transfert des sujets russes de Pékin
à Tien-Tain, ukaae communiqué aux autorités
qu'il concerne par dépêehe télégraphiqub en
date du 25 et du 26 août, u été reçu seulement
le 5 septembre par le ministre d. Russie à Pé-
kin et le 6 septembre par le commandant des
troupes russes.
Le conseiller d'Etat de Giers et le lieutenant
général Lénévitch ont pris immédiatement tou-
tes les mesures nécessaires pour exécuter les
ordres de l'Empereur.
Quelques membres de la légation et les pre-
miers échelons du corps expéditionnaire sont
déjà partis pour Tien-Tsin ; le reste des troupes
quittera Pékin petit à petit, à mesure que les
conditions locales le permettront.
A PÉKIN
On mande de Pékin le 19 septembre :
a Toutes les légations sont encore ici. »
LA PRISE DES FORTS DE PEI-TANG
D'ait. «Hias^oadtal te Standard è
ShMgha!,lM alliés auraient perdu 80 hommes
devant Pei-Tang,
D'après le Daily Tellgraph, l'explosion de
mines à contact aurait fait perdre 300 hommes
aux troupes internatioaales.
LES MASSACRES
Un télégramme daté de Takou, 19 septsmbre,
annonce qu'un indigène a apporté la nouvelle
du massacre de tous les missionnaires de Ta-
toug-Fou et de Seping-Fou, à l'ouest de Pékin.
A L ÉLYSÉE
Les réceptions d'hier. — Les chambres
syndicales. — Les chambres de
commerce. — Les congressistes
du chemin de fer.
Le président de la République a reçu, hier
matin, à neuf heures et demie, dans son cabi-
net, le bureau du cinquième congrès des cham-
bres syndicalell de France et des chambres de
commerce françaises à l'étranger, composé de
MM. A. Muzet, président, Bertrand, Marguery-
Legrand, Lanier, Hartmann, Valère Mabille
(Charleroi), Gondrand (Milan), Benassy-Phi-
lippe (Genève), Hallo (Bruxelles), vice-prési-
sidents ; Jolly, secrétaire général ; Chapel,
Bongarel, Simonet, E.-N. David, Fainchon, se.
crétaires; Mascuraud, trésorier.
Le Président de la République s'est entretenu
avec les délégués de plusieurs questions inté-
ressant le commerce et l'industrie.
Le Congrès du chemin de fer
A dix heures, le Président de la République,
ayant à ses côtés MM. Baudin, ministre dot
travaux publics, Alfred Picard, commissairt
général de l'Exposition ; Pérouse, directeur des
chemins de fer au ministère des travaux pu-
blics; Dejean, chef du cabinet du ministre des
travaux publics et entouré de sa maison civils
et militaire, a reçu, dans la salle des fêtes, les
membres du Congrès des chemins de fer, au
nombre d'un millier.
Parmi les délégués présents, nous citerons :
MM. le baron Alphonse de Rothschild, prúldent
du conseil d'administration de la Compagnie du
Nord, président honoraire du Congrès ; Dubois,
administrateur des chemins de fer de fEtat belge ;
lord Stalbridge; lord Cawdor, sir Andrew Fair-
barn : de Brujj, ancien ministre des travaux
publics de Belgique ; don Carlos Maschwitz, ingé-
nieur au ministère des travaux publics de la Répu-
blique argentine ; le chevalier Max von Pichler
(Autriche) ; Jules Ludvigh (Hongrie) , Macario
Pinilia (BoliTe) ; Arthur Alvim (Brésil) ; Popotr
(Bulgarie) ; Norgaard (Danemark) ; de Echegaray
(Espagne), Knapp (Etats-Unis) ; Pavoncelll (Italie) ;
de Miassoiodofl (Russie) ; de Werkgovsky (Russie),
etc., etc.
Le ministre des travaux publics, en présen*
tant les congressistes au chef de l'Etat, a pro-
noncé l'allocution suivante :
Monsieur le Président de la République,
J'ai l'honneur de vous présenter les membres dô
la commission internationale, les délégués des Etats
et les membres du congrès des chemins de fer.
Au cours de votre belle carrière, vous avez
administré le département des travaux publics. Je
n'ai donc pas à vous dire les services que cet orga-
nisme permanent a rendus à la technique et au
développement des réseaux du monde. Son influence
n'a cessé de grandir, grâce à la haute compétence,
aux efforts solidaires et à la confiance réciproque
qui, dès le début, a réuni ceux qui l'ont créé.
Les témoignages de sympathie que le Congrès
international a donnés à la France sont nombreux.
Il a choisi Paris comme siège,de sa sixième session.
Il a élu comme présidents d'honneur, le ministre
des travaux publics et le doyen des présidents de
conseil d'administration des réseaux français. Il a
nommé comme président effectif l'homme dont la
dernière œuvre pour admirable et décisive qu'elle
soit, n'est pas encore le couronnement d'une car-
rière qui a été remplie par tant de travaux do
haute valeur économique et morale.
Mais nos honorables collègues du Congrès ont
tenu surtout à venir vous apporter le témoignage
de leur profond respect, de leur dévouement à
l'œuvre internationale à laquelle ils se sont consa-
crés et de leur amour du bien public.
Le Président de la République a répondu :
Discours de M. Loubet
Mon cher ministre,
Je vous suis obligé d'avoir rappelé mon
passage au ministère des travaux publics.
J'ai contracté dans cette maison des ami-
tiés qui me sont restées chères. J'y ai ap-
pris à connaître les hommes éminents qui,
dans tous les pays du monde et en France
particulièrement, sont placés à la tête des
travaux publics et des administrations de
chemins de fer.
Les réseaux ferrés prennent chaque jour
un développement plus considérable et leur
action sur la fortune publique est accrue
par le développement parallèle des lignes
télégraphiques et téléphoniques. L'indus-
trie des chemins de fer contribue à la pros-
périté générale et au rapprochement des
nations ; elle crée entre les peuples des in-
térêts communs qui ont pour effet à la fois
de faire cesser bien des causes de discordes
et de créerdes raisons nouvelles d'entente et
de sympathie.
Je suis particulièrement heureux et fier
pour mon pays du choix que le Congrès in-
ternational a fait de Paris pour y tenir sa
dernière session, au moment où la Franco
convie les nations à venir admirer les pro-
grès qui ont été réalisés dans ces dernières
années.
Je remercie le Congrès d'avoir mis à sa
tête M. le ministre des travaux publics et
le doyen des présidents de conseil d'admi-
nistration des chemins de fer français, dont
l'expérience et la haute compétence sont
unanimement appréciées.
Je le remercie enfin de l'honneur qu'il a
fait à la France par l'élection de M. Alfred
Picard; M. Picard fait autorité en matière
de chemins de fer ; vous lui avez décerné
ainsi, Messieurs, une récompense bien due
à ses services et à ses travaux et pour
laq.uelle son nom n'a pas dû soulever beau-
coup de compétitions.
Je me félicite, au nom de la France, de
vous souhaiter une cordiale bienvenue.
Après ces discours, la plupart des membres
ont été présentés par le ministre des travaux
publics au Président de la République qui
s'est entretenu avec les délégués de chaque
Etat.
Audiences diverses
Le Président de la République a également
reçu hier matin, le vice-amiral de Maigret et
le général Libermann.
de>
LE VOYAGE DU SHAH DE PERSE
Vienne, 24 septembre.
Le Shah de Perse, après de brillantes fêtes
données hier, est parti dans la matinée pour
Buda-Peslh, où il séjournera jusqu'au 29 sep-
tembre, comme hôte de l'Empereur.
Bien que les deux souverains se fussent déjà
fait leurs adieux hier, l'Empereur a accompa-
gné le Shah jusqu'à la gare, au milieu des ac-
clamations dé la foule.
Les hauts fonctionnaires attendaient les sou*
verains à la gare, où une compagnie rendait
Mthooneui*
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