Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-23
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 septembre 1900 23 septembre 1900
Description : 1900/09/23 (N11153). 1900/09/23 (N11153).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
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CINQ CENTIMES le Numéro. PflTOS a OEFemEHEHTS L» Numéro, CINQ CENTIMES
fONDATEUR; AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Il wk Trois Mit Sii itJt Va U
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 48 fr.
Départements.. 2— 6— 14 — 20-
Union Postale. 3 — 9 — 46 — 32-
REDACTEUR EN CHEF : CHWGFHH»
ANNONCES !N.,J?/
MM. Ch. LAGRANGE, RF &ljll
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION : f 3f, rue Montmartre, 131
De 1 à 8 heut-es du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
We 11153. — Dimanche 23 Septembre 1900
4 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION: 131. rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats A l'administrateur
NOS LEADERS
laction française en Ctiinc
Dire qu'il faut agir en Chine, c'est
Hen ; mais encore faut-il penser quelle
Iorme doit avoir aujourd'hui notre in-
tervention.
Toutes réserves faites sur les actes
passés, d'après les événements dont la
Chine est aujourd'hui le théâtre, étant
donné la nature du pays, les mœurs de
ses habitants, les traditions et les nécessi-
tés historiques, il y a accord, nous l'avons
dit, sur un point entre les puissances
— pour quelque temps du moins et sauf
modifications imprévues —pour écarte.
toute politique de conquête territoriale.
Mais cela est une résolution négative.
Il y a, pour les questions d'avenir — je
laisse de côté les incidents du moment
qui appellent des mesures spéciales dont
j'ai parlé précédemment - — des solu-
tions positives qu'il faut déterminer et
préparer. Par quels moyens effectifs
notre action réalisera-t-elle des résul-
tats ?
Puisque, ainsi que nous l'avons dit,
l'expansion étrangère, quelle que soit
sa force, se briserait contre l'opposition
irréductiblement fataliste des Célestes,
il faut diriger l'action suivant les li-
gnes de moindre résistance.
La méthode qu'il faut appliquer au-
jourd'hui — pour désarmer les violences
et préparer les solutions de l'avenir —
c'est l'infiltration de l'élément occiden-
tal dans l'administration et la mise en
valeur économique du pays. On peut
citer comme le prototype de ce « sys-
tème spécial de protectorat », le service
des douanes impériales. L'exemple de
ce qui a été fait en Egypte, dans ces
dernières années, et aussi en Tunisie,
nous offre également d'excellents mo-
dèles du processus qu'il faut instituer
pour l'action européenne, dans le Cé-
leste-Empire.
Déjà la douane maritime tend à en-
glober le contrôle des taxes des bar-
rières intérieures.De là à une réorgani-
sation générale des finances, il n'y a
qu'un pas. Les finances passant entre
les mains des Européens, leur livreraient
l'administration civile ; puis la direc-
tion de l'armée et de la marine qu'il est
nécessaire — comme le prouvent les
événements d'aujourd'hui — de soumet-
tre au contrôle rigoureux des puissances
occidentales. Les chemins de fer cons-
truits par les étrangers avec le produit
d'emprunts étrangers dont ils sont le
igitge, seront nécessairement adminis-
trés par des étrangers. La poste et le
télégraphe, la voirie, etc., se reforme-
ront ou se créeront sous la surveillance
et avec le concours du même élément.
Pais il y a d'autres œuvres de nature à
aider au développement industriel et
commercial et propres à former une
clientèle indigène solidement attachée
)l nos produits. Enfin, il y a les entre-
prises diverses, au premier rang des-
quelles il faut placer l'exploitation des
mines.
On voit, dans ce système de con-
quête économique, quel champ d'acti-
vité s'ouvre à nos énergies, & cet excé-
dent considérable de forces civilisatrices
dont notre Occident est le foyer. On ne
doit, donc pas être surpris de constater
que les Anglais — avec leur politique
expédionte et pratique — commencent
à tourner leurs regards vers cette « con-
quête pacifique », cette « invasion sans
violence », et veulent faire admettre
que les services internationaux qui vont
sûrement être institués en Chine de-
vraient être présidés par des Anglais et
compter une majorité d'Anglais, parce
que « le commerce de la Grand e-Bftta-
gne est de beaucoup le plus important-
de la Chine ». C'est là une prétention
vraiment extraordinaire! Cela revien-
drait à dire que parce que les Anglais
ont l'avantage sur un point, ils doivent
l'avoir sur tous les autres. Et quand
l'axe du commerce se déplacerait,
qoradviendrait-il ? Faudrait-il remanier
chaque année la composition du per-
sonnel des différentes administrations,
de façon à le mettre en harmonie avec
la statistique des échanges?
Cette façon de raisonner, dont l'ab-
Mrdité est évidente, est destinée, ne nous
y trompons point, à forger une arme
contre nous Français. C'est de l'élément
français que sur ce terrain les Anglais
ont surtout peur. Ils savent bien quels
redoutables rivaux nous leur serons, le
jour où les Chinois feront — de gré ou
de force — appel aux étrangers pour
reformer l'Empire, lui donner de bon-
nes finances et tous les organes qui lui
manquent maintenant pour pouvoir
vivre dans l'ambiance civilisée. Oui, le
Français avec ses qualités d'assimila-
tion, son caractère sympathique, sa
vive intelligence, serait un dangereux
émule qu'il importe d'écarter et à qui il
serait expédient de fermer la porte de
la politique de « la Porte ouverte), en
faisant décréter que le peu d'importance
de son commerce ne lui donne droit
qu'à une toute petite place.
Mais vraiment cet argument est-il
eDet au fond? Et notre commerce avec
la Chine est-il si peu important qu'on
veut bien le dire ? Les statistiques sur
lesquelles on se fonde pour arriver à
cette constatation se basent sur le pa-
villon de la maison de commission ou
de la Compagnie de transport qui fait
ta* dédUuvitk>»» âjAntréB et de lowe en
Chine et si l'on s'arrête là, on est forcé
de convenir que 60 010 environ des
maJfhandises étrangères — c'est-à-dire
venant de l'étranger ou y allant--pas-
sent par les mains des Anglais, en
premier ou en dernier lieu. Mais qu'est-
ce à dire, sinon que les Anglais sont
les grands facteurs, les grands conces-
sionnaires et rouliers du commerce de
la Chine avec le reste du monde ? Cela
est de toute évidence et peut leur don-
ner une certaine prérogative occasion-
nelle, mais non une suprématie géné-
rale et absolue.
Une pareille considération met à
néant les prétentions de la Grande-
Bretagne à se faire reconnaître une
situation à part en Chine. Agents,
voituriers, assureurs, les Anglais le sont
plus que tous les autres étrangers —
pour le moment --; mais, principaux
clients, principaux fournisseurs, non,
assurément. Envisagée sous ce jour,
moins artificiellement ménagée,la valeur
des relations commerciales de la France
avec la Chine cesse d'être insignifiante.
Et, par exemple, i) est constant que,
pour la soie, notre marché tient le pre-
mier rang.
Il faut, d'ailleurs, ramener à leur juste
expression les prétentions économiques
de l'Angleterre, qui vont s'exagérant.
En politique extérieure, comme le fait
justement remarquer M. Chevrillon,
dans la Revue de Paris, « le droit, selon
les Anglais, c'est le droit réalisé, possé-
dant la vertu résistante de l'être, incarné
soit dans le fait acquis, c'est-à-dire dans
le fait qui tend à persister, parce qu'il
existe déjà et mérite d'autant mieux de
durer qu'il est plus ancien ; soit dans le
fait commençant, à condition qu'il ait
pour lui la force efficace ».
« Considérez, ajoute M. Chevrillon,
les litiges pendants entre la France et
l'Angleterre et vous retrouverez tou-
jours une conception de ce genre au
fond de l'argumentation anglaise. Le
fait créé par l'arrivée à Fachoda de cin-
quante Français n'avait ni l'autorité du
fait ancien, ni la force du fait copieux.
Si trois mille Français avaient occupé
Fachoda, les Anglais disent qu'ils au-
raient compris notre prétention, tout au
moins accepté de discuter. De la même
façon, ce qui constitue le droit des An-
glais en Egypte, c'est qu'ils y sont.
En principe, les intérêts de l'Angleterre
sont des faits de première importance :
ils créent son droit. Ce qui mesure la
quantité de son droit sur telle ou telle
région, c'est la quantité de son com-
merce dans cette région. Qu'un pays
dont le commerce est moindre que le
sien, à Madagascar, ait voulu mettre la
main sur cette île, simplement, de
bonne foi, elle s'en étonne. Cela sur-
prend comme un illogisme ses habitu
des de penser. C'est une absurdité com-
plaisamment consentie pour ne pas se
brouiller avec un voisin nerveux, sen-
sitif et bizarre. Raisonnement général :
l'Angleterre réussit dans ses colonies,
donc elle a droit à des colonies. Elle y
réussit mieux que les autres, donc elle
y a plus de droits. »
Nous pouvons, en Chine, nous appro-
prier ces doctrines. Nos intérêts créent
notre droit. Nos intérêts commerciaux
réels équivalent ceux de l'Angleterre;
notre droit est donc égal.
Cette constatation faite, ajoutons que
lorsqu'il s'agit d'élargir le champ de
l'activité étrangère en Chine, il est assez
étrange de « conditionner »--handicaper
pour ainsi dire — l'effort économique
d'un concurrent et de vouloir le res-
treindrè à n'être que le corollaire d'un
développement atteint sur un autre
terrain.
A. Gervais.
Nous publierons demain l'article
de Me Lacieft Victor-Mennier.
CORDIALITE JEPUBLICAINE
De quoi parler aujourd'hui
encore, si ce n'est de la ra-
dieuse manifestation qui s'an-
nonce pour ce matin. N'est-ce
pas la plus admirable traduc-
tion qui soit de nos fédéra-
tions de 89, que cette com-
munion sincère des magistrats municipaux
de France avec le premier magistrat de la
République ? Quel superbe symbole de
l'âme fraternelle du peuple français, cette
âme charmante que des scélérais essaient
de dresser à la haine et qui veut revenir à
l'amitié,à la cordialité qui doit régner entre
les citoyens d'une même patrie ?
C'est dans un banquet d'où le luxe est
banni, dans un déjeuner simple et sans ap-
parat inutile, que les maires de France
viennent choquer le verre avec le Président.
On entendra celui-ci dire quelques paroles
de bon accueil et de bonne grâce. Ce sera
tout. La France se sera ressaisie dans cette
réunion de tous ses éléments sincèrement
patriotes; chacun s'en retournera dans son
département, rapportant à nos concitoyens
la nouvelle du pacte conclu ea toute con-
fiance,en toute loyauté.
Et le lendemain, ce seront les congres-
sistes des chemins de fer, quinze cents ou-
vriers et employés, qui iront à l'Elysée,
serrer la main de M. Loubet. On avait eu
la pensée de recevoir ceux-ci à Rambouillet;
c'était un déplacement; il est toujours diffi-
cile d'inviter quinze cents hommes à se dé-
placer. M. Loubet a décidé qu'il les atten-
drait à l'Elysée, à deux pas de l'Exposition.
Comme cela tout le monde pourra parti-
ciper à l'entrevue.
Ainsi, par ces simples exemples, il est
bien démontré que le vieux pays des Francs
entend être une démocratie cordiale, uni-
fiée par la libre amitié, non divisée par la
haine, par l'esprit de chapelles, de castes,
ou de races.
LE BANQUET
DES MAIRES
L'homme du jour. — Le teuf-teuf de
M. Legrand. — Les travaux. —
Les inquiétudes de M. Bouvard.
— Une montagne de vic-
tuailles. — On sera prêt.
— Le plus jeune
maire
L'homme du jour, c'est aujourd'hui M. Le-
grand, chargé d'organiser le banquet formida-
ble où s'assoieront plus de vingt mille con-
vives. C'est aussi, si nous pouvons nous per-
mettre cette expression, l'homme de la nuit,
car voilà plusieurs fois vingt-quatre heures
qu'il ne s'est pas couché.
C'est que, pour concevoir, organiser ces
agapes et en diriger les travaux, il a fallu un
effort immense, il a fallu imaginer de nou-
velles méthodes, avoir recours aux dernières
inventions de la science et de l'industrie, mo-
biliser d'énormes masses de maîtres d'hôtel, de
cuisiniers et de sommeliers, et l'entrepreneur
du banquet est devenu un général en chef.
D'ailleurs, comme le généralissime Brugère
aux manœuvres d'armées de la Beauce, n'a-t-il
pas employé la voiturette à pétrole pour faire
aux Tuileries le tour de ses tables ?
Sera-t-on prêt ?
C'est la question que se posaient avec inquié-
tude, hier matin encore, les quelques personnes
admises à pénétrer sur le lieu du festin. Du
côté de la rue de Rivoli, tout était prêt depuis
avant-hier soir et le couvert étalait sur les
tablelil la polychromie de ses assiettes dépa-
reillée.. Il eut été difficile, en effet, avec la
meilleure volonté du monde, de réunir le nom-
bre nécessaire d'assiettes du même service.
Mais du côté de l'allée centrale des Tuileries,
l'organisation était loin d'être aussi avancée.
C'est à peine si quelques mètres de terrain,
près du grand bassin, étaient recouverts de
tentes destinées à abri ter les maires des colonies,
de l'Algérie, de l'Yonne et des Vosges.
Les maires compris entre le département de
l'Orne et celui des Vosges (par ordre alphabé-
tique) allaient-ils donc être obligés de manger
en plein air ?
Rien ne pouvait être plus rassurant, à cet
égard, qu'une seconde visite aux Tuileries. A
quatre heures de l'après-midi, les charpen-
tiers, aidés par les pompiers, avaient recouvert
la moitié de l'espace laissé vide le matin. Et
c'était un spectacle des plus intéressants que
celui de cette fourmillière humaine en proie à
une activité fébrile. Sitôt tendues les cordes et
posés les arcs-boutants, la toile se déroulait,
s'ajustait et se clouait sous les doigts des ta-
pissiers, tandis qu'au dessous d'eux les menui-
siers confectionnaient à la hâte les tables com-
posées rudimentairement de planches clouées
sut des bâtons. Et la table à peine équilibrée,
arrivaient les maîtres d'hôtel y étendant les
nappes et y disposant les couverts. Aussi la
salle du banquet s'est-elle allongée à vue d'œil
et tout sera-t-il prêt.
Interview de M. Bouvard
C'était d'ailleurs l'opinion de M. Bouvard
que nous avons rencontré vers quatre heures,
veillant aux apprêts de la salle du banquet.
Enfin, nous dit-il, je suis sur maintenant que
nous serons prêts. Ce n'aura pas été sans mal.
Songez qu'il y a peu, très peu de temps, on n'es-
comptait la présence que de quatorze mille con-
vives au maximum. Les plans avaient été faits en
conséquence, et tout marchait le mieux du monde,
quand nons a été transmis l'avis d'avoir à prépa-
rer un local pouvant contenir 23,000 invités. Il a
fallu tout modifier, sans trop déranger l'organi-
sation primitive, pour éviter une perte de temps.
Un simple détail vous donnera une idée de la
difficulté et de la délicatesse ea même temps, de
l'organisation de ce service. Par suite d'une erreur
de quelques centimètres dans l'écartement entre
chaque table, il nous manquait dans chaque ran-
gée la place d'une table. D'où, nécessité d'un re-
maniement.
Et de tout il a été ainsi. Il avait été primitive-
ment question d'installer des vestiaires. Le nombre
toujours croissant des adhésionlt nous a fait renon-
cer à ce projet. Nous avons dû les remplacer par
des porte-manteaux établis à proximité des tables.
Mais enfin nous sommes au bout des difficultél, et
nous serons prêts, je vous le répète.
Tout est bien qui finit bien.
Le service
Nous avons déjà donné des détails très précis
sur l'organisation du service. Aussi ne nous
étendrons-nous pas longuement sur ce sujet.
Le service du banquet sera dirigé par M. Le-
grand qui commandera à 1215 maîtres d'hôtel
dont chacun aura sous ses ordres 18 serveurs.
Cela représente environ 20,000 personnes; à
peu près l'importance d'un corps d'armée sur
le pied de paix f
Pour assurer l'uniformité du service, M. Le-
grand donnera au moyen d'une sonnerie élec-
trique le signal du départ des plats de chaque
cuisine.
Et enfin, pour terminer ces quelques détails
complémentaires, ajoutons qu'il n'aura pas
fallu moins de 8 kilomètres de nappes pour
recouvrir les tables.
Les cuisines
Il y en a onze désignées par des banderoles
de couleur et les quatre premières lettres de
l'alphabet.
La cuisine rouge dessert la table d'honneur
et 54 autres tables comportant 1,989 cou-
verts:
La cuisine verte. 60 tables et 2.160 couverts
La cuisine jaune. 54 — 1.944 —
La cuisine bleue. 63 — 2.268 -
La cuisine rose 87 — 2.052 —
La cuisine violette. 57 — 2.052 —
La cuisine marron.. 36 — 1.296 —
La cuisine A 54 — 1.944 —
La cuisine B. 54 — 1.944 —
La cuisine C. 54 — 1.944 —
La cuisine D 63 - 2.268 —
Ces cuisines offraient hier un aspect des plus
curieux. D'un côté sont disposées des caves,
formées par des étagères entourées de barriè-
res vertes autour desquelles veillent les gar-
diens de la paix et dans lesquelles s'entassent,
par milliers, les bouteilles de vin.
Les cuisines sont rudimentaires. Les vastes
fourneaux qu'elles contiennent ne serviront
qu'à réchauffer les plats qui auront été pré-
parés dans les cuisines de la maison Potel et
Chabot.
On y travaillait hier à la préparation de café
dont plus de 8,000 litres ont été filtrés dans la
nuit.
La même activité fiévreuse que dans la salle
du banquet s'y manifestait. Quelques chiffres,
au surplus, donneront une idée approximative
de la montagne de victuailles qui passera par
ces cuisines.
Il y est arrivé hier 328 saumons, 2430 fai-
sans ; 2,400 kilogrammes ds filets qui ont né-
cessité la mise à mort d'un troupeau de 250
bœufs. Et une armée de marmitons a passé
l'après-midi d'hier a confectionner 1200 litres de
mayonnaise f
De ce côté encore tout sera prêt. Aucun à-
coup ne s'est produit et ce banquet, sans pré-
cédent, sera l'occasion d'un nouveau triomphe
pour la cuisine française.
Après le banquet
Les organisateurs du banquet ont décidé que
des cigares seraient offerts aux maires, au mo-
ment du café. Une commande de 30.000 cigares
dits « sénateurs » a donc été faite par le miais*
tre dos finances à la auauftoturs aos Rbau, j
Ajoutons que le discours que le président de
1 la République prononcera à l'issue du banquet,
a été imprimé hier par les soins du Journal
officiel. Un exemplaire en sera remis à chaque
magistrat municipal. Un grand nombre de
maires qui assisteront au banquet seront, en
effet, si éloignés de la tribune présidentielle,
qu'ils ne pourront entendre les paroles de M,
Loubet.
Tout, on le voit, a été prévu, et tout sera
prêt, même la décoration florale des salles, qui
a été commencée hier matin par le service des
Jardiniers de l'Exposition.
Dans Paris
Tous les édifices publics sont depuis hier pa-
voisés. Beaucoup de particuliers ont suivi cet
exemple. Dans les quartiers du centre, sur
les grands boulevards, aux abords de l'Opéra,
notamment, les commerçants ont mis à leurs
fenêtres des trophées do drapeaux.
Quelques maires
La question du plus jeune maire ne serait
point encore résolue. On parlait hier de M. de
Castellane, maire de Marcenat (Cantal), né le
15 octobre 1875.
Le maire le plus anciennement en fonctions
serait M. Quesnel, maire de Tessancourt
(Seine-et-Oise), maire depuis le 13 août 1848.
On signale aussi un prêtre, M Galien, maire
de Sauzon (Morbihan), qui portera l'écharpe
en sautoir.
Enfin le maire delaeommunede Plassay(Cha-
rente-Inférieure), M. Plassay, a succédé à son
père et à son grand-père. La mairie de cette
localité est dirigée depuis cent deux ans par la
même famille.
Ajoutons que l'on parlait hier du projet du
gouvernement qui profiterait de l'occasion du
banquet pout attribuer enfin à la ville héroïque
de Bazeilles la croix d'honneur qu'elle mérite
tant.
Voir à la 38 page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
A L'OCCASION DU BANQUET
A l'occasion du banquet des maires le
garde des sceaux, ministre de la justice,
a soumis à la signature de M. le Président de
la République un décret de grâce contenant
cent soixante-dix remises de peines.
Trente journaux parmi lesquels figurent des
feuilles de toutes nuances, bénéficient de ces
mesures de clémence.
Ob
RÉVOQUE
La noblesse se distingue. Après M. de Chabot
M. de Saint-Léger. Ce dernier, maire de Limé
(Aisne), adressa la lettre suivante au ministre
de l'intérieur :
Limé, le 20 septembre 1900.
Monsieur le ministre,
Vous m'avez envoyé par votre préfet de l'Aisne,
qui est une casserole vous le savez bien — et lui aussi
puisque je le lui ai écrit, une invitation au banquet
des maires. -
J'ai accepté parce que cette beuverie ne sera
payée ni de vos deniers ni de ceux de M. Loubet,
mais avec le bel argent des contribuables dont je
suis.
J'irai donc aux Tuileries le 22 septembre, sans
adhérer à la « défense républicaine H, sans même gar-
der la reconnaissance du ventre.
Je veux seulement voir si les maires de France,
mes collègues,sont des hommes indépendan ts,et dans
quelle mesure
On les entraîne
On les enchaîne
Par des bienfaits
A nos frais.
Vive la liberté ! Vive la France ! Vive l'armée 1
Le Maire,
P. M SAINT-LÉGER.
M. Waldeck-Rousseau a pris hier une me-
sure de révocation à l'égard du signataire de
cette lettre, qui ne pourra par conséquent, con-
trairement à son désir, participer au banquet
d'aujourd'hui.
Il se sera dérangé inutilement.
LES GAFFES DU PRÉSIDENT GRÉBAUVAL
Un bureau ondoyant et divers. — La
réponse de M. Waldeck-Rousseau.
— Une leçon de savoir vivre.
Los nationaleux du Conseil municipal de Pa-
ris qui découvrent tous les jours le boulevard
des Italiens avaient, par l'entremise de M. Es-
cudier, vice-président du Conseil municipal,
adressé la lettre suivante à M. Waldeck-Rous-
seau :
Monsieur le président du conseil,
Le bureau du Conseil municipal, par une délibé-
ration du 2 juillet 1900, a reçu mandat d'intervenir
auprès des pouvoirs publics pour l'obtention d'une
loi municipale réglant définitivement la situation
de la ville de Paris.
En exécution de cette délibération, j'ai l'honneur
de vous prier de bien vouloir nous faire connaître
le jour et l'heure où vous pourrez nous recevoir,
M. Gay, syndio du Conseil municipal, et mol, délé-
gués à cet effet.
Veuillez agréer, monsieur le président du oonseil,
l'assurance de ma haute considération.
Pour le bureau :
Paul Escudibr,
premier vice-président.
M. Waldeck-Rousseau a transmis la lettre de
M. Escudier au préfet de la Seine en l'accom-
pagnant de la lettre suivante également adres-
sée au préfet :
Monsieur le préfet,
Je vous remets en communication une lettre par
laquelle M. Escudier, premier vice-président du
Conseil municipal, me demande au nom du bureau
de cette assemblée une audienoe afin de m'entrete-
nir de la situation municipale de la ville de Paris.
Je vous prie de vouloir bien lui faire connaître
que je ne puis, à mon vif reeret, déférer & son
désir.
Le président du Conseil municipal a cru devoir
rompre toute relation avec le ministre de l'intérieur
et rien n'autorise à penser qu'il ait, en cette cir-
constance, méconnu les intentions du bureau. M.
Escudier comprendra dès lors combien il est diffi-
cile d'admettre que le Conseil soit tour à tour re-
présenté par son vice-président quand il désire
entrer en communication avec le gouvernement,
et par son président lorsqu'il s'agit de lui faire
injure.
J'ajoute que vos fonctions dans la municipalité
de Paris vous appellent tout naturellement à enttn
dre et à me soumettre, si vous le jugez utile, toutes
les observations qui peuvent être formulées sur
son organisation.
Recevez, monsieur le préfet, l'assurance de ma
considération la plus distinguée.
Le président du conseil,
ministre de l'intérieur et des cultes,
W^ldkck-Roussbau
go- ---
AUX PHILIPPINES
Le général Mac-Arthur télégraphie, la 19
septembre, qu'un combat a eu lieu le 16, à
Mavitac,entre 140 Américains et 800 Philippins.
A la suite de ce combat, les Américains ont dû
battre en retraite sur Siniloan, après avoir eu
24 tués dont 2 officiers.
De leur côté, les Philippins ont eu 20 blessés
et 10 tués dont un colonel.
Il serait question d'envoyer un autre batail-
lon d'infanterie de marias aux Philippines.
LA GUERRE EN CHINE
Assaut des forts de Peï-Tang
Une émeute à Sun-Taé. — Prise de
Chin - Haï. — Débarquement du
maréchal de Walderaee. — La
nouvelle capitale chinoise.
EN FRANCE
DÉPÊCHE DE
L'AMIRAL COURREJOLLES
L'amiral Courre jolles télégraphie au minis-
tre de la marine que le 20 septembre, les forces
alliées se sont rendues maltresses des forts de
Peï-Tang.
Un bataillon français a pris part à l'attaque.
L'amiral ajoute que Li -Hung - Chang est
parti le même jour de Takou pour Tien-Tsin.
Des cosaques russes ont accompagné Li-
Hung Chang de la gare au palais construit au-
trefois à Takou pour l'Empereur de Chine.
MISSIONNAIRES EN FUITE
Un petit groupe de missionnaires américains
échappés par la Sibérie et venant de Kalgane
(Chine), est parti hier de Saint-Pétersbourg et
arrivera à Paris aujourd'hui, samedi.
LES PUISSANCES
LA CHINE ET LES ÉTATS-UNIS
Le ministre de Chine a transmis au gouver-
nement une dépêche des vice-rois des provinces
méridionales, demandant aux Etats-Unis de
prescrire à leur représentant en Chine de com-
mencer les négociations.
Le ministre insiste vivement pour que les
Etats-Unis prennent l'initiative d'engager les
négociations, dans l'espoir que les puissances
suivront leur exemple.
Il a également transmis au département
d'Etat une r.equête des vice-rois de Wou-Chang
et de Nankin : ceux-ci demandent qu'on ne
débarque plus de troupes dans leurs provinces,
dans la crainte que la présence de ces troupes
n'amène un soulèvement des Chinois. A cette
condition, ils sont prêts à garantir l'ordre et la
sécurité des étrangers.
EN CHINE
ARRIVÉE DU MARÉCHAL
DE WALDERSEE
Le croiseur Hertha, ayant à son bord le feld-
maréchal de Waldersee, est arrivé le 21 sep-
tembre à Wu-Sang.
Au ponton de débarquement, des soldats al-
lemands, français, anglais et japonais formaient
une garde d'honneur, à laquelle s'était jointe
la musique de l'escadre allemande. Une eseorte
de cavalerie anglaise a accompagné la voiture
du maréchal jusqu'au consulat général.
Le maréchal doit continuer, le 22 septembre,
sa route sur Tsing-Tan.
LES TROUBLES DE SUN-TAE
Le consul de France à Canton télégraphie à
la date du 20 que des troubles ont éclaté près
de Canton, dans la sous-préfecture de Sun-
Tae.
Plusieurs villages ont été détruits ; d'autres
sont assiégés. Les missionnaires ont pu s'é-
chapper.
Les premières forces envoyées par le vice-roi
ayant été impuissantes à réprimer les troubles,
des démarches pressantes ont été faites par le
corps consulaire pour faire envoyer des trou-
pes beaucoup plus nombreuses.
Le chancelier du consulat de France et la
canonnière française VAvalanche accompagne-
ront ces troupes.
CHIN-HAI
Chin-Hai a été pris par les forces alliées,
mais les Boxers se sont évadés. La ville entière
de Tului a été brûlée.
Le général Chaffee télégraphie de Pékin, le
15 septembre, que la colonne expéditionnaire
américaine est rentrée, après avoir réussi à
porter secours à un certain nombre de chrétiens
indigènes, dans la direction du nord-ouest. La
colonne ramenait quatorze d'entre ceux-Di. Elle
rapporte que les alentours de Pékin se pacifient
et que les habitants se montrent moins hostiles.
L'ATTAQUE DE PEI-TANG
La colonne qui a attaqué les forts de Pei-Tang
se composait de 6.000 hommes de toutes les ar-
mées alliées.
LI-HUNG-CHANG
Li-Hung-Chang est arrivé le 19 à Tong-Kou.
Il a été reçu d'une façon très simple. Seuls, les
officiers russes et japonais lui ont rendu visite
après son débarquement.
Dans le courant de la journée, Li-Hung-
Chang s'est longuement entretenu avec l'ami-
ral Alexéieff, à bord d'un navire de guerre
russe.
Il était accompagné d'une garde russe et de
sept hommes de son escorte personnelle. Ces
derniers qui n'étaient pas armés, portaient
l'uniforme impérial.
Li-Hung-Chang va se rendre par train spé-
cial à Tien-Tsin où une maison a été préparée
pour le recevoir.
Dimanche dernier, le prince Ching a envoyé
le télégramme suivant pour être remis à Li-
Hung-Chang à son arrivée à Tien-Tsin :
« J'ai reçu votre télégramme; vous serez pro-
tégé par les ministres étrangers ; par consé-
quent, rendez-vous à Pékin dès que vous serez
arrivé à Tien-Tsin. »
L'EMPEREUR ET L'IMPÉRATRICE
On télégraphie de Pékin au Herald de New-
York: -
Un décret impérial qui vient d'être reçu ici,
annonce l'arrivée de l'empereur et de l'impéra-
trice douairière à Taï-Yuen-Fou.
Il donne l'ordre au gouverneur de Shan-Foù
de réunir les fonds nécessaires à l'érection d'un
palais à Hsian-Fou, qui deviendra la nouvelle
capitale.
DISPOSITIONS DE L'IMPÉRATRICE
On mande Pékin au Daily Mail ;
Le prince Cbing déclare que l'impératrice
douairière veut la paix et qu'elle est disposée
à céder le pouvoir à l'Empereur et à se re-
tirer.
On examine une proposition tendant à nom-
mer le prince Ching régent arec le consente-
ment des vice-rois.
A PÉKIN
Une colonne mixte composée de 800 Améri-
cains, 600 Anglais et 10 canons est partie le 16
septembre, de Pékin pour Sanhaitien afin de
s'emparer de l'arsenal et des forts.
Une autre colonne mixte est chargée de s'em-
parer de Patiachu.
Ces mouvements ont pour but d'assurer le
ravitaillement des troupes alliées.
Ce sera probablement lt dernière expédition
importante entreprise, car les Américains et les
Anglais et préparent à évacuer Pékin.
Les Anglais ont donntf contre-ordre à leurs
commandes de vêtements d'hiver.
Leur intention serait de se replier sur Wei-
Bai-Wei,
On télégraphie de Pékin au kornxng Post, le
13 septembre, vid Takou, le 16 :
Les membres de la légation russe avaient fait
leurs préparatifs de départ, mais ils sont reve-
nus sur leur décision; ils resteront ici jusqu'à
ce qu'ils aient reçu de nouvelles instruc-
tions.
Les troupes qui devaient les escorter à Tien-
Tsin vont partir immédiatement Dour celte des-
tination
, La légttion russe a probablement jugé t
propos oe rester, parce que les autres légations
n'ont pas l'intentron de partirj
Une dépêche de Yokohama (Japon), annonce
que les Japonais ont occupé la station df
Huang-Tsun, près de Feng-Taï.
Ils vont commencer immédiatement, de con.
cert avec les Anglais, la mue en état de la
ligne.
Comme on s'y attendait, le ministre russe a
remis son départ de Pékin à une date indéter-
minée.
Le général Yamaguchi télégraphie de Pékin,
le 16 septembre, qu'un corps de troupes japo-
naises a attaqué et dispersé hier, à He-Lang-
Fang, une troupe de Boxers à laquelle il a tu4
une vingtaine d'hommes.
UN DRAME RUE D'ORSEL
Cousin et cousine. - A coups de ré-
volver.
Hier après-midi, vers deux heures et demie,
un drame s'est déroulé dans la maison portant
le n' 4 de la rue d'Orsel.
C'est dans un logement situé au troisième
étage qu'un tailleur, nommé Constant, âgé de
vingt-sept ans, a tiré quatre coups de révolvef
sur sa cousine germaine,Mme Certain, âgée de
trente-cinq ans, femme d'un courtier en bicy-
clettes et mère de quatre enfants.
Mme Certain a reçu au cou une balle qui l'a
très grièvement blessée.
Le meurtrier a été arrêté.
M. Certain, qui était absent au moment ot
le drame s'est passé, a été prévenu de la ten-
tative d'assassinat dont sa femme avait été vic-
time.
L'émotion, dans le quartier, a été très vive.
LE ROI LÉOPOLD A BREST
Brest, 21 septembre.
Le yacht Jlberta, ayant à bord le roi de Bel-
gique est arrivé hier ici, venant de Lisbonne.
(lU il a quitté mardi.
Dès l'arrivée de l'Alberla, le roi Léopold a
envoyé chercher son courrier au bureau de
postes de Brest.
Il regagne Bruxelles, après une croisière aux
Açores.
Hier soir, le roi est allé faire une promenade
en ville. On croit que VAlberta lèvera l'clnor.
dès ce soir.
LES SIX REVOLVERS DE L'EMIR
DE L'AFGHANISTII
Comme Guillaume Il, l'émir de l'Afghanis-
tan prend depuis quelque temps ses précau-
tions contre les régicides. On lui a rapporté
que des émissaires à ia solde des Anglais ont
l'intention d'attenter à ses jours. Aussi, Ab.
dourrahmab porte-t-il depuis, dans chaque
poche, un revolver chargé à six balles.
Comme il y a deux poches à son pantalon et
quatre à sa tunique, cela lui permet de porter
sur lui six revolvers.
La nuit, il y a tout un arsenal de fusils char--
gés et de sabres auprès de son lit.
Ces préoccupations pour sa sécurité n'em-
pèchent pas l'Emir de cultiver les arts. Son Al-
tesse se dit grand violoniste.
Pourquoi pas ? Néron se croyait bien grand
poète.
DOUZE MILLE MORTS
Austin, 21 septembre.
Dans son rapport officiel sur l'ouragan du 8
septembre, le .gouverneur du Texas déclare
que le nombre des morts, à Galveston et sur
les autres points de la côte, ne peut être estimé
à moins de 12.000
APRÈS LES MANŒUVRES
Félicitations officielles
A la suite de la revue d'Amilly, le Président
de la République a adressé au ministre de U
guerre la lettre suivante :
Rambouillet, tO septembre.
Mon cher ministre,
Le 14 juillet dernier, nous avons pu
constater la valeur de l'armée de Paris. Au
jourd'hui, vous nous avez montré quatre
corps qui, malgré les fatigues de quinze
jours de manœuvres, ont défilé dans un
ordre parfait. Nous avons le droit d'être
satisfaits et fiers de notre armée ; son ins-
truction, son esprit de discipline, son dé-
vouement au devoir, l'endurance dont les
troupes ont fait preuve, la confiance qu'el-
les ont dans leurs chefs, l'état de l'arme-
ment et le fonctionnement de tous les ser-
vices sont faits pour nous rassurer complè-
tement sur sa puissance.
Appelé par mes fonctions, à être en rap-
ports constants avec elle, je suis avec le
plus vif intérêt ses travaux et j'applaudis à
ses succès.
Je suis heureux, au nom du gouverne-
ment de la République, de pouvoir vous
dire que notre satisfaction est complète et
que nous nous réjouissons avec le pays des
progrès accomplis.
Recevez, mon cher ministre, l'assurance
de mes sentiments dévoués.
EMILE LOUBET.
Le ministre de la guerre a transmis au gé
néral Brugère, directeur des manœuvres d'ar-
mées, la lettre du Président de la République
par cette lettre:
Paris, 20 septembre 1900.
Je suis heureux de vous communiquer la
lettre que je viens de recevoir de M. le Pré
sident de la République à l'occasion de le
revue qui a clos les manœuvres d'armées.
Je vous prie de porter cette lettre à la con-
naissance des troupes par la voie de l'ordre
avec l'expression de mes félicitations per-
sonnelles.
Général ANDRÉ.
A Chartres
Chartres, 21 septembre.
Les offieiers étrangers qui ont suivi les ma-
nœuvres en Beauce ont quitté Chartres hier
soir à 7 h. 112 par train spécial. Une foule
nombreuse les a accompagnés à la gare, les
acclamant aux cris de : Vive l'armée : Vive la
Russie !
Toute la soirée. la ville de Chartres a présenté
une animation extraordinaire. Beaucoup d'ha-
bitants avaient illuminé.
Les troupes, après avoir passé la soirée et
une partie de la nuitdans leurs cantonnements
de la veille, les ont quittés le matin dès la pre-
mière heure pour gagner les différentes gares
où se font les embarquements pour transport
ter les troupes dans leurs garnisons respec-
tives.
Ces embarquements, cemmeacés la nuit der-
nière à minuit, vont se continuer la plus
«rt&de partie de la loernéf- Il 'raial sent né-
CINQ CENTIMES le Numéro. PflTOS a OEFemEHEHTS L» Numéro, CINQ CENTIMES
fONDATEUR; AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Il wk Trois Mit Sii itJt Va U
Paris 2 fr. 5 fr. 9 fr. 48 fr.
Départements.. 2— 6— 14 — 20-
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REDACTEUR EN CHEF : CHWGFHH»
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et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION : f 3f, rue Montmartre, 131
De 1 à 8 heut-es du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
We 11153. — Dimanche 23 Septembre 1900
4 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION: 131. rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats A l'administrateur
NOS LEADERS
laction française en Ctiinc
Dire qu'il faut agir en Chine, c'est
Hen ; mais encore faut-il penser quelle
Iorme doit avoir aujourd'hui notre in-
tervention.
Toutes réserves faites sur les actes
passés, d'après les événements dont la
Chine est aujourd'hui le théâtre, étant
donné la nature du pays, les mœurs de
ses habitants, les traditions et les nécessi-
tés historiques, il y a accord, nous l'avons
dit, sur un point entre les puissances
— pour quelque temps du moins et sauf
modifications imprévues —pour écarte.
toute politique de conquête territoriale.
Mais cela est une résolution négative.
Il y a, pour les questions d'avenir — je
laisse de côté les incidents du moment
qui appellent des mesures spéciales dont
j'ai parlé précédemment - — des solu-
tions positives qu'il faut déterminer et
préparer. Par quels moyens effectifs
notre action réalisera-t-elle des résul-
tats ?
Puisque, ainsi que nous l'avons dit,
l'expansion étrangère, quelle que soit
sa force, se briserait contre l'opposition
irréductiblement fataliste des Célestes,
il faut diriger l'action suivant les li-
gnes de moindre résistance.
La méthode qu'il faut appliquer au-
jourd'hui — pour désarmer les violences
et préparer les solutions de l'avenir —
c'est l'infiltration de l'élément occiden-
tal dans l'administration et la mise en
valeur économique du pays. On peut
citer comme le prototype de ce « sys-
tème spécial de protectorat », le service
des douanes impériales. L'exemple de
ce qui a été fait en Egypte, dans ces
dernières années, et aussi en Tunisie,
nous offre également d'excellents mo-
dèles du processus qu'il faut instituer
pour l'action européenne, dans le Cé-
leste-Empire.
Déjà la douane maritime tend à en-
glober le contrôle des taxes des bar-
rières intérieures.De là à une réorgani-
sation générale des finances, il n'y a
qu'un pas. Les finances passant entre
les mains des Européens, leur livreraient
l'administration civile ; puis la direc-
tion de l'armée et de la marine qu'il est
nécessaire — comme le prouvent les
événements d'aujourd'hui — de soumet-
tre au contrôle rigoureux des puissances
occidentales. Les chemins de fer cons-
truits par les étrangers avec le produit
d'emprunts étrangers dont ils sont le
igitge, seront nécessairement adminis-
trés par des étrangers. La poste et le
télégraphe, la voirie, etc., se reforme-
ront ou se créeront sous la surveillance
et avec le concours du même élément.
Pais il y a d'autres œuvres de nature à
aider au développement industriel et
commercial et propres à former une
clientèle indigène solidement attachée
)l nos produits. Enfin, il y a les entre-
prises diverses, au premier rang des-
quelles il faut placer l'exploitation des
mines.
On voit, dans ce système de con-
quête économique, quel champ d'acti-
vité s'ouvre à nos énergies, & cet excé-
dent considérable de forces civilisatrices
dont notre Occident est le foyer. On ne
doit, donc pas être surpris de constater
que les Anglais — avec leur politique
expédionte et pratique — commencent
à tourner leurs regards vers cette « con-
quête pacifique », cette « invasion sans
violence », et veulent faire admettre
que les services internationaux qui vont
sûrement être institués en Chine de-
vraient être présidés par des Anglais et
compter une majorité d'Anglais, parce
que « le commerce de la Grand e-Bftta-
gne est de beaucoup le plus important-
de la Chine ». C'est là une prétention
vraiment extraordinaire! Cela revien-
drait à dire que parce que les Anglais
ont l'avantage sur un point, ils doivent
l'avoir sur tous les autres. Et quand
l'axe du commerce se déplacerait,
qoradviendrait-il ? Faudrait-il remanier
chaque année la composition du per-
sonnel des différentes administrations,
de façon à le mettre en harmonie avec
la statistique des échanges?
Cette façon de raisonner, dont l'ab-
Mrdité est évidente, est destinée, ne nous
y trompons point, à forger une arme
contre nous Français. C'est de l'élément
français que sur ce terrain les Anglais
ont surtout peur. Ils savent bien quels
redoutables rivaux nous leur serons, le
jour où les Chinois feront — de gré ou
de force — appel aux étrangers pour
reformer l'Empire, lui donner de bon-
nes finances et tous les organes qui lui
manquent maintenant pour pouvoir
vivre dans l'ambiance civilisée. Oui, le
Français avec ses qualités d'assimila-
tion, son caractère sympathique, sa
vive intelligence, serait un dangereux
émule qu'il importe d'écarter et à qui il
serait expédient de fermer la porte de
la politique de « la Porte ouverte), en
faisant décréter que le peu d'importance
de son commerce ne lui donne droit
qu'à une toute petite place.
Mais vraiment cet argument est-il
eDet au fond? Et notre commerce avec
la Chine est-il si peu important qu'on
veut bien le dire ? Les statistiques sur
lesquelles on se fonde pour arriver à
cette constatation se basent sur le pa-
villon de la maison de commission ou
de la Compagnie de transport qui fait
ta* dédUuvitk>»» âjAntréB et de lowe en
Chine et si l'on s'arrête là, on est forcé
de convenir que 60 010 environ des
maJfhandises étrangères — c'est-à-dire
venant de l'étranger ou y allant--pas-
sent par les mains des Anglais, en
premier ou en dernier lieu. Mais qu'est-
ce à dire, sinon que les Anglais sont
les grands facteurs, les grands conces-
sionnaires et rouliers du commerce de
la Chine avec le reste du monde ? Cela
est de toute évidence et peut leur don-
ner une certaine prérogative occasion-
nelle, mais non une suprématie géné-
rale et absolue.
Une pareille considération met à
néant les prétentions de la Grande-
Bretagne à se faire reconnaître une
situation à part en Chine. Agents,
voituriers, assureurs, les Anglais le sont
plus que tous les autres étrangers —
pour le moment --; mais, principaux
clients, principaux fournisseurs, non,
assurément. Envisagée sous ce jour,
moins artificiellement ménagée,la valeur
des relations commerciales de la France
avec la Chine cesse d'être insignifiante.
Et, par exemple, i) est constant que,
pour la soie, notre marché tient le pre-
mier rang.
Il faut, d'ailleurs, ramener à leur juste
expression les prétentions économiques
de l'Angleterre, qui vont s'exagérant.
En politique extérieure, comme le fait
justement remarquer M. Chevrillon,
dans la Revue de Paris, « le droit, selon
les Anglais, c'est le droit réalisé, possé-
dant la vertu résistante de l'être, incarné
soit dans le fait acquis, c'est-à-dire dans
le fait qui tend à persister, parce qu'il
existe déjà et mérite d'autant mieux de
durer qu'il est plus ancien ; soit dans le
fait commençant, à condition qu'il ait
pour lui la force efficace ».
« Considérez, ajoute M. Chevrillon,
les litiges pendants entre la France et
l'Angleterre et vous retrouverez tou-
jours une conception de ce genre au
fond de l'argumentation anglaise. Le
fait créé par l'arrivée à Fachoda de cin-
quante Français n'avait ni l'autorité du
fait ancien, ni la force du fait copieux.
Si trois mille Français avaient occupé
Fachoda, les Anglais disent qu'ils au-
raient compris notre prétention, tout au
moins accepté de discuter. De la même
façon, ce qui constitue le droit des An-
glais en Egypte, c'est qu'ils y sont.
En principe, les intérêts de l'Angleterre
sont des faits de première importance :
ils créent son droit. Ce qui mesure la
quantité de son droit sur telle ou telle
région, c'est la quantité de son com-
merce dans cette région. Qu'un pays
dont le commerce est moindre que le
sien, à Madagascar, ait voulu mettre la
main sur cette île, simplement, de
bonne foi, elle s'en étonne. Cela sur-
prend comme un illogisme ses habitu
des de penser. C'est une absurdité com-
plaisamment consentie pour ne pas se
brouiller avec un voisin nerveux, sen-
sitif et bizarre. Raisonnement général :
l'Angleterre réussit dans ses colonies,
donc elle a droit à des colonies. Elle y
réussit mieux que les autres, donc elle
y a plus de droits. »
Nous pouvons, en Chine, nous appro-
prier ces doctrines. Nos intérêts créent
notre droit. Nos intérêts commerciaux
réels équivalent ceux de l'Angleterre;
notre droit est donc égal.
Cette constatation faite, ajoutons que
lorsqu'il s'agit d'élargir le champ de
l'activité étrangère en Chine, il est assez
étrange de « conditionner »--handicaper
pour ainsi dire — l'effort économique
d'un concurrent et de vouloir le res-
treindrè à n'être que le corollaire d'un
développement atteint sur un autre
terrain.
A. Gervais.
Nous publierons demain l'article
de Me Lacieft Victor-Mennier.
CORDIALITE JEPUBLICAINE
De quoi parler aujourd'hui
encore, si ce n'est de la ra-
dieuse manifestation qui s'an-
nonce pour ce matin. N'est-ce
pas la plus admirable traduc-
tion qui soit de nos fédéra-
tions de 89, que cette com-
munion sincère des magistrats municipaux
de France avec le premier magistrat de la
République ? Quel superbe symbole de
l'âme fraternelle du peuple français, cette
âme charmante que des scélérais essaient
de dresser à la haine et qui veut revenir à
l'amitié,à la cordialité qui doit régner entre
les citoyens d'une même patrie ?
C'est dans un banquet d'où le luxe est
banni, dans un déjeuner simple et sans ap-
parat inutile, que les maires de France
viennent choquer le verre avec le Président.
On entendra celui-ci dire quelques paroles
de bon accueil et de bonne grâce. Ce sera
tout. La France se sera ressaisie dans cette
réunion de tous ses éléments sincèrement
patriotes; chacun s'en retournera dans son
département, rapportant à nos concitoyens
la nouvelle du pacte conclu ea toute con-
fiance,en toute loyauté.
Et le lendemain, ce seront les congres-
sistes des chemins de fer, quinze cents ou-
vriers et employés, qui iront à l'Elysée,
serrer la main de M. Loubet. On avait eu
la pensée de recevoir ceux-ci à Rambouillet;
c'était un déplacement; il est toujours diffi-
cile d'inviter quinze cents hommes à se dé-
placer. M. Loubet a décidé qu'il les atten-
drait à l'Elysée, à deux pas de l'Exposition.
Comme cela tout le monde pourra parti-
ciper à l'entrevue.
Ainsi, par ces simples exemples, il est
bien démontré que le vieux pays des Francs
entend être une démocratie cordiale, uni-
fiée par la libre amitié, non divisée par la
haine, par l'esprit de chapelles, de castes,
ou de races.
LE BANQUET
DES MAIRES
L'homme du jour. — Le teuf-teuf de
M. Legrand. — Les travaux. —
Les inquiétudes de M. Bouvard.
— Une montagne de vic-
tuailles. — On sera prêt.
— Le plus jeune
maire
L'homme du jour, c'est aujourd'hui M. Le-
grand, chargé d'organiser le banquet formida-
ble où s'assoieront plus de vingt mille con-
vives. C'est aussi, si nous pouvons nous per-
mettre cette expression, l'homme de la nuit,
car voilà plusieurs fois vingt-quatre heures
qu'il ne s'est pas couché.
C'est que, pour concevoir, organiser ces
agapes et en diriger les travaux, il a fallu un
effort immense, il a fallu imaginer de nou-
velles méthodes, avoir recours aux dernières
inventions de la science et de l'industrie, mo-
biliser d'énormes masses de maîtres d'hôtel, de
cuisiniers et de sommeliers, et l'entrepreneur
du banquet est devenu un général en chef.
D'ailleurs, comme le généralissime Brugère
aux manœuvres d'armées de la Beauce, n'a-t-il
pas employé la voiturette à pétrole pour faire
aux Tuileries le tour de ses tables ?
Sera-t-on prêt ?
C'est la question que se posaient avec inquié-
tude, hier matin encore, les quelques personnes
admises à pénétrer sur le lieu du festin. Du
côté de la rue de Rivoli, tout était prêt depuis
avant-hier soir et le couvert étalait sur les
tablelil la polychromie de ses assiettes dépa-
reillée.. Il eut été difficile, en effet, avec la
meilleure volonté du monde, de réunir le nom-
bre nécessaire d'assiettes du même service.
Mais du côté de l'allée centrale des Tuileries,
l'organisation était loin d'être aussi avancée.
C'est à peine si quelques mètres de terrain,
près du grand bassin, étaient recouverts de
tentes destinées à abri ter les maires des colonies,
de l'Algérie, de l'Yonne et des Vosges.
Les maires compris entre le département de
l'Orne et celui des Vosges (par ordre alphabé-
tique) allaient-ils donc être obligés de manger
en plein air ?
Rien ne pouvait être plus rassurant, à cet
égard, qu'une seconde visite aux Tuileries. A
quatre heures de l'après-midi, les charpen-
tiers, aidés par les pompiers, avaient recouvert
la moitié de l'espace laissé vide le matin. Et
c'était un spectacle des plus intéressants que
celui de cette fourmillière humaine en proie à
une activité fébrile. Sitôt tendues les cordes et
posés les arcs-boutants, la toile se déroulait,
s'ajustait et se clouait sous les doigts des ta-
pissiers, tandis qu'au dessous d'eux les menui-
siers confectionnaient à la hâte les tables com-
posées rudimentairement de planches clouées
sut des bâtons. Et la table à peine équilibrée,
arrivaient les maîtres d'hôtel y étendant les
nappes et y disposant les couverts. Aussi la
salle du banquet s'est-elle allongée à vue d'œil
et tout sera-t-il prêt.
Interview de M. Bouvard
C'était d'ailleurs l'opinion de M. Bouvard
que nous avons rencontré vers quatre heures,
veillant aux apprêts de la salle du banquet.
Enfin, nous dit-il, je suis sur maintenant que
nous serons prêts. Ce n'aura pas été sans mal.
Songez qu'il y a peu, très peu de temps, on n'es-
comptait la présence que de quatorze mille con-
vives au maximum. Les plans avaient été faits en
conséquence, et tout marchait le mieux du monde,
quand nons a été transmis l'avis d'avoir à prépa-
rer un local pouvant contenir 23,000 invités. Il a
fallu tout modifier, sans trop déranger l'organi-
sation primitive, pour éviter une perte de temps.
Un simple détail vous donnera une idée de la
difficulté et de la délicatesse ea même temps, de
l'organisation de ce service. Par suite d'une erreur
de quelques centimètres dans l'écartement entre
chaque table, il nous manquait dans chaque ran-
gée la place d'une table. D'où, nécessité d'un re-
maniement.
Et de tout il a été ainsi. Il avait été primitive-
ment question d'installer des vestiaires. Le nombre
toujours croissant des adhésionlt nous a fait renon-
cer à ce projet. Nous avons dû les remplacer par
des porte-manteaux établis à proximité des tables.
Mais enfin nous sommes au bout des difficultél, et
nous serons prêts, je vous le répète.
Tout est bien qui finit bien.
Le service
Nous avons déjà donné des détails très précis
sur l'organisation du service. Aussi ne nous
étendrons-nous pas longuement sur ce sujet.
Le service du banquet sera dirigé par M. Le-
grand qui commandera à 1215 maîtres d'hôtel
dont chacun aura sous ses ordres 18 serveurs.
Cela représente environ 20,000 personnes; à
peu près l'importance d'un corps d'armée sur
le pied de paix f
Pour assurer l'uniformité du service, M. Le-
grand donnera au moyen d'une sonnerie élec-
trique le signal du départ des plats de chaque
cuisine.
Et enfin, pour terminer ces quelques détails
complémentaires, ajoutons qu'il n'aura pas
fallu moins de 8 kilomètres de nappes pour
recouvrir les tables.
Les cuisines
Il y en a onze désignées par des banderoles
de couleur et les quatre premières lettres de
l'alphabet.
La cuisine rouge dessert la table d'honneur
et 54 autres tables comportant 1,989 cou-
verts:
La cuisine verte. 60 tables et 2.160 couverts
La cuisine jaune. 54 — 1.944 —
La cuisine bleue. 63 — 2.268 -
La cuisine rose 87 — 2.052 —
La cuisine violette. 57 — 2.052 —
La cuisine marron.. 36 — 1.296 —
La cuisine A 54 — 1.944 —
La cuisine B. 54 — 1.944 —
La cuisine C. 54 — 1.944 —
La cuisine D 63 - 2.268 —
Ces cuisines offraient hier un aspect des plus
curieux. D'un côté sont disposées des caves,
formées par des étagères entourées de barriè-
res vertes autour desquelles veillent les gar-
diens de la paix et dans lesquelles s'entassent,
par milliers, les bouteilles de vin.
Les cuisines sont rudimentaires. Les vastes
fourneaux qu'elles contiennent ne serviront
qu'à réchauffer les plats qui auront été pré-
parés dans les cuisines de la maison Potel et
Chabot.
On y travaillait hier à la préparation de café
dont plus de 8,000 litres ont été filtrés dans la
nuit.
La même activité fiévreuse que dans la salle
du banquet s'y manifestait. Quelques chiffres,
au surplus, donneront une idée approximative
de la montagne de victuailles qui passera par
ces cuisines.
Il y est arrivé hier 328 saumons, 2430 fai-
sans ; 2,400 kilogrammes ds filets qui ont né-
cessité la mise à mort d'un troupeau de 250
bœufs. Et une armée de marmitons a passé
l'après-midi d'hier a confectionner 1200 litres de
mayonnaise f
De ce côté encore tout sera prêt. Aucun à-
coup ne s'est produit et ce banquet, sans pré-
cédent, sera l'occasion d'un nouveau triomphe
pour la cuisine française.
Après le banquet
Les organisateurs du banquet ont décidé que
des cigares seraient offerts aux maires, au mo-
ment du café. Une commande de 30.000 cigares
dits « sénateurs » a donc été faite par le miais*
tre dos finances à la auauftoturs aos Rbau, j
Ajoutons que le discours que le président de
1 la République prononcera à l'issue du banquet,
a été imprimé hier par les soins du Journal
officiel. Un exemplaire en sera remis à chaque
magistrat municipal. Un grand nombre de
maires qui assisteront au banquet seront, en
effet, si éloignés de la tribune présidentielle,
qu'ils ne pourront entendre les paroles de M,
Loubet.
Tout, on le voit, a été prévu, et tout sera
prêt, même la décoration florale des salles, qui
a été commencée hier matin par le service des
Jardiniers de l'Exposition.
Dans Paris
Tous les édifices publics sont depuis hier pa-
voisés. Beaucoup de particuliers ont suivi cet
exemple. Dans les quartiers du centre, sur
les grands boulevards, aux abords de l'Opéra,
notamment, les commerçants ont mis à leurs
fenêtres des trophées do drapeaux.
Quelques maires
La question du plus jeune maire ne serait
point encore résolue. On parlait hier de M. de
Castellane, maire de Marcenat (Cantal), né le
15 octobre 1875.
Le maire le plus anciennement en fonctions
serait M. Quesnel, maire de Tessancourt
(Seine-et-Oise), maire depuis le 13 août 1848.
On signale aussi un prêtre, M Galien, maire
de Sauzon (Morbihan), qui portera l'écharpe
en sautoir.
Enfin le maire delaeommunede Plassay(Cha-
rente-Inférieure), M. Plassay, a succédé à son
père et à son grand-père. La mairie de cette
localité est dirigée depuis cent deux ans par la
même famille.
Ajoutons que l'on parlait hier du projet du
gouvernement qui profiterait de l'occasion du
banquet pout attribuer enfin à la ville héroïque
de Bazeilles la croix d'honneur qu'elle mérite
tant.
Voir à la 38 page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
A L'OCCASION DU BANQUET
A l'occasion du banquet des maires le
garde des sceaux, ministre de la justice,
a soumis à la signature de M. le Président de
la République un décret de grâce contenant
cent soixante-dix remises de peines.
Trente journaux parmi lesquels figurent des
feuilles de toutes nuances, bénéficient de ces
mesures de clémence.
Ob
RÉVOQUE
La noblesse se distingue. Après M. de Chabot
M. de Saint-Léger. Ce dernier, maire de Limé
(Aisne), adressa la lettre suivante au ministre
de l'intérieur :
Limé, le 20 septembre 1900.
Monsieur le ministre,
Vous m'avez envoyé par votre préfet de l'Aisne,
qui est une casserole vous le savez bien — et lui aussi
puisque je le lui ai écrit, une invitation au banquet
des maires. -
J'ai accepté parce que cette beuverie ne sera
payée ni de vos deniers ni de ceux de M. Loubet,
mais avec le bel argent des contribuables dont je
suis.
J'irai donc aux Tuileries le 22 septembre, sans
adhérer à la « défense républicaine H, sans même gar-
der la reconnaissance du ventre.
Je veux seulement voir si les maires de France,
mes collègues,sont des hommes indépendan ts,et dans
quelle mesure
On les entraîne
On les enchaîne
Par des bienfaits
A nos frais.
Vive la liberté ! Vive la France ! Vive l'armée 1
Le Maire,
P. M SAINT-LÉGER.
M. Waldeck-Rousseau a pris hier une me-
sure de révocation à l'égard du signataire de
cette lettre, qui ne pourra par conséquent, con-
trairement à son désir, participer au banquet
d'aujourd'hui.
Il se sera dérangé inutilement.
LES GAFFES DU PRÉSIDENT GRÉBAUVAL
Un bureau ondoyant et divers. — La
réponse de M. Waldeck-Rousseau.
— Une leçon de savoir vivre.
Los nationaleux du Conseil municipal de Pa-
ris qui découvrent tous les jours le boulevard
des Italiens avaient, par l'entremise de M. Es-
cudier, vice-président du Conseil municipal,
adressé la lettre suivante à M. Waldeck-Rous-
seau :
Monsieur le président du conseil,
Le bureau du Conseil municipal, par une délibé-
ration du 2 juillet 1900, a reçu mandat d'intervenir
auprès des pouvoirs publics pour l'obtention d'une
loi municipale réglant définitivement la situation
de la ville de Paris.
En exécution de cette délibération, j'ai l'honneur
de vous prier de bien vouloir nous faire connaître
le jour et l'heure où vous pourrez nous recevoir,
M. Gay, syndio du Conseil municipal, et mol, délé-
gués à cet effet.
Veuillez agréer, monsieur le président du oonseil,
l'assurance de ma haute considération.
Pour le bureau :
Paul Escudibr,
premier vice-président.
M. Waldeck-Rousseau a transmis la lettre de
M. Escudier au préfet de la Seine en l'accom-
pagnant de la lettre suivante également adres-
sée au préfet :
Monsieur le préfet,
Je vous remets en communication une lettre par
laquelle M. Escudier, premier vice-président du
Conseil municipal, me demande au nom du bureau
de cette assemblée une audienoe afin de m'entrete-
nir de la situation municipale de la ville de Paris.
Je vous prie de vouloir bien lui faire connaître
que je ne puis, à mon vif reeret, déférer & son
désir.
Le président du Conseil municipal a cru devoir
rompre toute relation avec le ministre de l'intérieur
et rien n'autorise à penser qu'il ait, en cette cir-
constance, méconnu les intentions du bureau. M.
Escudier comprendra dès lors combien il est diffi-
cile d'admettre que le Conseil soit tour à tour re-
présenté par son vice-président quand il désire
entrer en communication avec le gouvernement,
et par son président lorsqu'il s'agit de lui faire
injure.
J'ajoute que vos fonctions dans la municipalité
de Paris vous appellent tout naturellement à enttn
dre et à me soumettre, si vous le jugez utile, toutes
les observations qui peuvent être formulées sur
son organisation.
Recevez, monsieur le préfet, l'assurance de ma
considération la plus distinguée.
Le président du conseil,
ministre de l'intérieur et des cultes,
W^ldkck-Roussbau
go- ---
AUX PHILIPPINES
Le général Mac-Arthur télégraphie, la 19
septembre, qu'un combat a eu lieu le 16, à
Mavitac,entre 140 Américains et 800 Philippins.
A la suite de ce combat, les Américains ont dû
battre en retraite sur Siniloan, après avoir eu
24 tués dont 2 officiers.
De leur côté, les Philippins ont eu 20 blessés
et 10 tués dont un colonel.
Il serait question d'envoyer un autre batail-
lon d'infanterie de marias aux Philippines.
LA GUERRE EN CHINE
Assaut des forts de Peï-Tang
Une émeute à Sun-Taé. — Prise de
Chin - Haï. — Débarquement du
maréchal de Walderaee. — La
nouvelle capitale chinoise.
EN FRANCE
DÉPÊCHE DE
L'AMIRAL COURREJOLLES
L'amiral Courre jolles télégraphie au minis-
tre de la marine que le 20 septembre, les forces
alliées se sont rendues maltresses des forts de
Peï-Tang.
Un bataillon français a pris part à l'attaque.
L'amiral ajoute que Li -Hung - Chang est
parti le même jour de Takou pour Tien-Tsin.
Des cosaques russes ont accompagné Li-
Hung Chang de la gare au palais construit au-
trefois à Takou pour l'Empereur de Chine.
MISSIONNAIRES EN FUITE
Un petit groupe de missionnaires américains
échappés par la Sibérie et venant de Kalgane
(Chine), est parti hier de Saint-Pétersbourg et
arrivera à Paris aujourd'hui, samedi.
LES PUISSANCES
LA CHINE ET LES ÉTATS-UNIS
Le ministre de Chine a transmis au gouver-
nement une dépêche des vice-rois des provinces
méridionales, demandant aux Etats-Unis de
prescrire à leur représentant en Chine de com-
mencer les négociations.
Le ministre insiste vivement pour que les
Etats-Unis prennent l'initiative d'engager les
négociations, dans l'espoir que les puissances
suivront leur exemple.
Il a également transmis au département
d'Etat une r.equête des vice-rois de Wou-Chang
et de Nankin : ceux-ci demandent qu'on ne
débarque plus de troupes dans leurs provinces,
dans la crainte que la présence de ces troupes
n'amène un soulèvement des Chinois. A cette
condition, ils sont prêts à garantir l'ordre et la
sécurité des étrangers.
EN CHINE
ARRIVÉE DU MARÉCHAL
DE WALDERSEE
Le croiseur Hertha, ayant à son bord le feld-
maréchal de Waldersee, est arrivé le 21 sep-
tembre à Wu-Sang.
Au ponton de débarquement, des soldats al-
lemands, français, anglais et japonais formaient
une garde d'honneur, à laquelle s'était jointe
la musique de l'escadre allemande. Une eseorte
de cavalerie anglaise a accompagné la voiture
du maréchal jusqu'au consulat général.
Le maréchal doit continuer, le 22 septembre,
sa route sur Tsing-Tan.
LES TROUBLES DE SUN-TAE
Le consul de France à Canton télégraphie à
la date du 20 que des troubles ont éclaté près
de Canton, dans la sous-préfecture de Sun-
Tae.
Plusieurs villages ont été détruits ; d'autres
sont assiégés. Les missionnaires ont pu s'é-
chapper.
Les premières forces envoyées par le vice-roi
ayant été impuissantes à réprimer les troubles,
des démarches pressantes ont été faites par le
corps consulaire pour faire envoyer des trou-
pes beaucoup plus nombreuses.
Le chancelier du consulat de France et la
canonnière française VAvalanche accompagne-
ront ces troupes.
CHIN-HAI
Chin-Hai a été pris par les forces alliées,
mais les Boxers se sont évadés. La ville entière
de Tului a été brûlée.
Le général Chaffee télégraphie de Pékin, le
15 septembre, que la colonne expéditionnaire
américaine est rentrée, après avoir réussi à
porter secours à un certain nombre de chrétiens
indigènes, dans la direction du nord-ouest. La
colonne ramenait quatorze d'entre ceux-Di. Elle
rapporte que les alentours de Pékin se pacifient
et que les habitants se montrent moins hostiles.
L'ATTAQUE DE PEI-TANG
La colonne qui a attaqué les forts de Pei-Tang
se composait de 6.000 hommes de toutes les ar-
mées alliées.
LI-HUNG-CHANG
Li-Hung-Chang est arrivé le 19 à Tong-Kou.
Il a été reçu d'une façon très simple. Seuls, les
officiers russes et japonais lui ont rendu visite
après son débarquement.
Dans le courant de la journée, Li-Hung-
Chang s'est longuement entretenu avec l'ami-
ral Alexéieff, à bord d'un navire de guerre
russe.
Il était accompagné d'une garde russe et de
sept hommes de son escorte personnelle. Ces
derniers qui n'étaient pas armés, portaient
l'uniforme impérial.
Li-Hung-Chang va se rendre par train spé-
cial à Tien-Tsin où une maison a été préparée
pour le recevoir.
Dimanche dernier, le prince Ching a envoyé
le télégramme suivant pour être remis à Li-
Hung-Chang à son arrivée à Tien-Tsin :
« J'ai reçu votre télégramme; vous serez pro-
tégé par les ministres étrangers ; par consé-
quent, rendez-vous à Pékin dès que vous serez
arrivé à Tien-Tsin. »
L'EMPEREUR ET L'IMPÉRATRICE
On télégraphie de Pékin au Herald de New-
York: -
Un décret impérial qui vient d'être reçu ici,
annonce l'arrivée de l'empereur et de l'impéra-
trice douairière à Taï-Yuen-Fou.
Il donne l'ordre au gouverneur de Shan-Foù
de réunir les fonds nécessaires à l'érection d'un
palais à Hsian-Fou, qui deviendra la nouvelle
capitale.
DISPOSITIONS DE L'IMPÉRATRICE
On mande Pékin au Daily Mail ;
Le prince Cbing déclare que l'impératrice
douairière veut la paix et qu'elle est disposée
à céder le pouvoir à l'Empereur et à se re-
tirer.
On examine une proposition tendant à nom-
mer le prince Ching régent arec le consente-
ment des vice-rois.
A PÉKIN
Une colonne mixte composée de 800 Améri-
cains, 600 Anglais et 10 canons est partie le 16
septembre, de Pékin pour Sanhaitien afin de
s'emparer de l'arsenal et des forts.
Une autre colonne mixte est chargée de s'em-
parer de Patiachu.
Ces mouvements ont pour but d'assurer le
ravitaillement des troupes alliées.
Ce sera probablement lt dernière expédition
importante entreprise, car les Américains et les
Anglais et préparent à évacuer Pékin.
Les Anglais ont donntf contre-ordre à leurs
commandes de vêtements d'hiver.
Leur intention serait de se replier sur Wei-
Bai-Wei,
On télégraphie de Pékin au kornxng Post, le
13 septembre, vid Takou, le 16 :
Les membres de la légation russe avaient fait
leurs préparatifs de départ, mais ils sont reve-
nus sur leur décision; ils resteront ici jusqu'à
ce qu'ils aient reçu de nouvelles instruc-
tions.
Les troupes qui devaient les escorter à Tien-
Tsin vont partir immédiatement Dour celte des-
tination
, La légttion russe a probablement jugé t
propos oe rester, parce que les autres légations
n'ont pas l'intentron de partirj
Une dépêche de Yokohama (Japon), annonce
que les Japonais ont occupé la station df
Huang-Tsun, près de Feng-Taï.
Ils vont commencer immédiatement, de con.
cert avec les Anglais, la mue en état de la
ligne.
Comme on s'y attendait, le ministre russe a
remis son départ de Pékin à une date indéter-
minée.
Le général Yamaguchi télégraphie de Pékin,
le 16 septembre, qu'un corps de troupes japo-
naises a attaqué et dispersé hier, à He-Lang-
Fang, une troupe de Boxers à laquelle il a tu4
une vingtaine d'hommes.
UN DRAME RUE D'ORSEL
Cousin et cousine. - A coups de ré-
volver.
Hier après-midi, vers deux heures et demie,
un drame s'est déroulé dans la maison portant
le n' 4 de la rue d'Orsel.
C'est dans un logement situé au troisième
étage qu'un tailleur, nommé Constant, âgé de
vingt-sept ans, a tiré quatre coups de révolvef
sur sa cousine germaine,Mme Certain, âgée de
trente-cinq ans, femme d'un courtier en bicy-
clettes et mère de quatre enfants.
Mme Certain a reçu au cou une balle qui l'a
très grièvement blessée.
Le meurtrier a été arrêté.
M. Certain, qui était absent au moment ot
le drame s'est passé, a été prévenu de la ten-
tative d'assassinat dont sa femme avait été vic-
time.
L'émotion, dans le quartier, a été très vive.
LE ROI LÉOPOLD A BREST
Brest, 21 septembre.
Le yacht Jlberta, ayant à bord le roi de Bel-
gique est arrivé hier ici, venant de Lisbonne.
(lU il a quitté mardi.
Dès l'arrivée de l'Alberla, le roi Léopold a
envoyé chercher son courrier au bureau de
postes de Brest.
Il regagne Bruxelles, après une croisière aux
Açores.
Hier soir, le roi est allé faire une promenade
en ville. On croit que VAlberta lèvera l'clnor.
dès ce soir.
LES SIX REVOLVERS DE L'EMIR
DE L'AFGHANISTII
Comme Guillaume Il, l'émir de l'Afghanis-
tan prend depuis quelque temps ses précau-
tions contre les régicides. On lui a rapporté
que des émissaires à ia solde des Anglais ont
l'intention d'attenter à ses jours. Aussi, Ab.
dourrahmab porte-t-il depuis, dans chaque
poche, un revolver chargé à six balles.
Comme il y a deux poches à son pantalon et
quatre à sa tunique, cela lui permet de porter
sur lui six revolvers.
La nuit, il y a tout un arsenal de fusils char--
gés et de sabres auprès de son lit.
Ces préoccupations pour sa sécurité n'em-
pèchent pas l'Emir de cultiver les arts. Son Al-
tesse se dit grand violoniste.
Pourquoi pas ? Néron se croyait bien grand
poète.
DOUZE MILLE MORTS
Austin, 21 septembre.
Dans son rapport officiel sur l'ouragan du 8
septembre, le .gouverneur du Texas déclare
que le nombre des morts, à Galveston et sur
les autres points de la côte, ne peut être estimé
à moins de 12.000
APRÈS LES MANŒUVRES
Félicitations officielles
A la suite de la revue d'Amilly, le Président
de la République a adressé au ministre de U
guerre la lettre suivante :
Rambouillet, tO septembre.
Mon cher ministre,
Le 14 juillet dernier, nous avons pu
constater la valeur de l'armée de Paris. Au
jourd'hui, vous nous avez montré quatre
corps qui, malgré les fatigues de quinze
jours de manœuvres, ont défilé dans un
ordre parfait. Nous avons le droit d'être
satisfaits et fiers de notre armée ; son ins-
truction, son esprit de discipline, son dé-
vouement au devoir, l'endurance dont les
troupes ont fait preuve, la confiance qu'el-
les ont dans leurs chefs, l'état de l'arme-
ment et le fonctionnement de tous les ser-
vices sont faits pour nous rassurer complè-
tement sur sa puissance.
Appelé par mes fonctions, à être en rap-
ports constants avec elle, je suis avec le
plus vif intérêt ses travaux et j'applaudis à
ses succès.
Je suis heureux, au nom du gouverne-
ment de la République, de pouvoir vous
dire que notre satisfaction est complète et
que nous nous réjouissons avec le pays des
progrès accomplis.
Recevez, mon cher ministre, l'assurance
de mes sentiments dévoués.
EMILE LOUBET.
Le ministre de la guerre a transmis au gé
néral Brugère, directeur des manœuvres d'ar-
mées, la lettre du Président de la République
par cette lettre:
Paris, 20 septembre 1900.
Je suis heureux de vous communiquer la
lettre que je viens de recevoir de M. le Pré
sident de la République à l'occasion de le
revue qui a clos les manœuvres d'armées.
Je vous prie de porter cette lettre à la con-
naissance des troupes par la voie de l'ordre
avec l'expression de mes félicitations per-
sonnelles.
Général ANDRÉ.
A Chartres
Chartres, 21 septembre.
Les offieiers étrangers qui ont suivi les ma-
nœuvres en Beauce ont quitté Chartres hier
soir à 7 h. 112 par train spécial. Une foule
nombreuse les a accompagnés à la gare, les
acclamant aux cris de : Vive l'armée : Vive la
Russie !
Toute la soirée. la ville de Chartres a présenté
une animation extraordinaire. Beaucoup d'ha-
bitants avaient illuminé.
Les troupes, après avoir passé la soirée et
une partie de la nuitdans leurs cantonnements
de la veille, les ont quittés le matin dès la pre-
mière heure pour gagner les différentes gares
où se font les embarquements pour transport
ter les troupes dans leurs garnisons respec-
tives.
Ces embarquements, cemmeacés la nuit der-
nière à minuit, vont se continuer la plus
«rt&de partie de la loernéf- Il 'raial sent né-
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