Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-22
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 septembre 1900 22 septembre 1900
Description : 1900/09/22 (N11152). 1900/09/22 (N11152).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75453558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
feïWQ CENTIMES le Numéro. a DÉPUflTTEWiaWS La NomAro, CTIVQ CENTIMES
DNOITEURAUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
(i Mis Irtii Mil Sk ub h si
Paris 2fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr*
Départements.. 2 - 6 - ti - 20-
Union Postale. 3 - 9 - t6 - 32-
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES BOS
ANNONCES
- MM. Ch. LAGRANGE, CE
) 6, Place de la Bourte, | Il
et AUX BUREAUX du JoijRNÇdfcZ
!.. - -
RÉDACTION : ISI, rue Montmartre, 13fi
De 1 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à i heure du matin
No 11152. — Samedi 22 Septembre 1900
3 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
N
Adresser lettres et mandats il l'a> dministrateur
NOS LEADERS
Civils et Militaires
Par un temps admirable, un temps
* fait tout exprès », disent les braves
gens, le Président de la République pas-
se la revue des troupes qui viennent
d'exécuter les grandes manœuvres.
Le ministre de la guerre s'est rendu
déjà sur le terrain des manœuvres. Il a
félieité les officiers et aussi « les petits
soldats », d'un mot familier dont il faut
le louer d'avoir fait usage dans sa ha-
rangue.
Le banquet présidé par le ministre de
la guerre a été une cérémonie empreinte
de cordialité et de camaraderie militai-
res.
La cérémonie de la revue passé par le
Président de la République est une cé-
*■ rémonie empreinte de solennité.
Elle doit cette solennité non seulement
à la présence du premier magistrat de
la République et des hommes qui com-
posent le gouvernement du pays, mais
encore à son importance morale que
les circonstances font plus significatives
que jamais.
L'effort essentiel des ennemis de la
, République a été de chercher à créer un
antagonisme entre le pouvoir civil et le
commandement militaire, à séparer l'ar-
mée de la Nation et de ceux qui représen-
tent celle-ci.
C'est exactement la campagne faite, il
y a un demi siècle — mais l'histoire est
là pour nous la rappeler — pour pré-
parer le coup d'Etat et la Restauration
do l'Empire.
Campagne toujours criminelle, mais
heureusement plus difficile à mener à
bien aujourd'hui qu'autrefois, car l'ar-
mée du service universel, comme le
* suffrage, est. la nation entière qui ne
saurait être divisée contre soi-même.
On tente cependant de le faire. On
prête au gouvernement des idées qu'il
Ha pas, on travestit les paroles qu'il
prononce, on les raille de cette basse
raillerie que Musset caractérisait si bien
en disant à un parodiste des nobles sen-
timent* :
e Tu railles bassement et misérablement. »
Hélas! oui. Il a pu se trouver des
hommes pour dire mensongèrement à
l'armée que le gouvernement de la Ré-
publique n'était pas de cœur avec elle,
ne l'aimait pas, ne s'associait pas à ses
travaux — qu'il aide et encourage d'ail-
leurs de toutes ses forces et de toutes
ses ressources!
Passons sur ces choses, négligeons
ces hommes, qu'il faut plaindre plus
que haïr.
Les faits sont là.
Le gouvernement de la République
qui, en cela, a montré une magnifique
et patriotique unité de pensée et d'ac-
tion depuis trente ans, a eu le souci
constant de donner à l'armée tout ce
qu'on demandait pour elle.
Et le gouvernement d'aujourd'hui, ne
s'écartant en rien de la ligne de conduite
de ses devanciers, lui apporte, avec la
présence du chef de l'Etat, le salut
de la Nation.
Seulement — et c'est à un soldat que
j'emprunte cette parole — l'armée est
et doit rester une force nationale et non
pas être un pouvoir politique.
Quiconque n'est pas de cet avis aime
mal l'armée — s'il l'aime — et ne l'ai-
me pas de la façon dont elle veut être
aimée.
A moins d'en arriver à un effroyable
désordre, à une véritable anarchie,
l'armée ne doit pas être un « pouvoir. »
Elle est un agent d'exécution. Elle a le
commandement de l'action : elle n'en a
pas l'initiative.
J'affirme, sans qu'il y ait dans mon
esprit le moindre doute et la moindre
hésitation, que ceci est le sentiment
même de l'armée.
Elle met sa gloire à obéir. Elle assure
son esprit et sa conscience sur les or-
dres reçus. Elle est prête à tous les sa-
çrifices, à tous les dévouements, à con-
dition d'être, comme on dit au régi-
ment, en « service commandé. »
Ceci a toujours été le véritable esprit
de l'armée. Et cet état d'esprit est de-
venu. aujourd'hui, une nécessité plus
Impérieuse que jamais. Sans aucune
exagération, si cette façon de concevoir
les choses n'était plus celle de nos sol-
dats, on pourrait dire que ce serait la
fin -- de - l'armée. - - - --
De tous les maux qu a créés l'affaire
Dreyfus, le pire a été celui-ci : qu'on
avait fini par donner à quelques offi-
ciers la tentation — devant laquelle ils
ont reculé — de s'attribuer une initia-
tive qui ne saurait leur appartenir.
J'estime que ce mauvais vent qu'on
avait soufflé sur l'armée et qui faillit
devenir un vent d'orage, n'existe déjà
plus.
L'armée d'aujourd'hui, celle que le
Président de la République et son gou-
vernement sont allés saluer en notre
nom, c'est l'armée de la nation. Rien
de plus, mais rien de moins — et c'est
assez beau !
Elle est et elle doit être dans la paix ce
qu'elle fut en 1870, dans la* guerre.
A cette heure, il est certain que l'armée,
constituée sur d'autres bases qu'au-
jourd'hui, ayant une autre tradition,
ayant éprouvé pendant vingt ans la
fcienveiHance de Napoléon III — que je
me garde bien 4e aier — s'avait pas,
en majorité, des sentiments républi-
cains.
Mais elle était l'armée nationale,
c'est-à-dire l'agent d'exécution de la
volonté du pouvoir politique. Et les
généraux d'Italie, de Crimée et du
Mexique, aussi bien que les volontaires de
Charrette, anciens zouaves pontificaux,
obéirent à Gambetta.
Je me trompe. Il y en eut un qui
n'obéit pas. Il se nomme Bazaine.
L'armée n'a pas une règle, une mo-
rale, un devoir, une âme en temps de
guerre et d'autres devoirs, une autre
règle, une autre morale, une autre âme
en temps de paix. Elle reste toujours
fidèle à elle-même. Qui en doute, qui
espère le contraire, ne l'aime pas.
Henry Fouquier.
Nous publierons demain l'artiele
a. M. A. Gepvaia
LE BANQUET DE DEMAIN
C'est demain que 22.000
magistrats municipaux vien-
nent par leur présence af-
firmer au gouvernement ré-
publicain leur attachement
invincible à la République
et leur horreur du nationa-
lisme.
Ils viennent, absolument comme en 1889,
ils vinrent déclarer que l'assaut tenté par le
boulangisme contre la République avait été
vain ; qu'ils étaient fidèles à la réelle in-
terprétation des idées de 1789 ; qu'ils vou-
laient maintenir intact le patrimoine moral
de la Révolution française. ,
Les nationalistes se garderont bien de
faire cette remarque, qu'en 1889, sous le
président le moins contesté que nous ayons
eu, sous Sadi-Carnot, les maires ne se
présentèrent qu'au nombre de 9,000. Ils
sont 22,000, aujourd'hui qu'il s'agit de ven-
ger le Président Loubet des diffamations
et des injures dont cet honnête homme
ne cesse d'être abreuvé. A cet écart de voix,
les nationalistes peuvent mesurer de com-
bien plus profonde est leur chute, com-
parée à la chute même du boulangisme qui
fut pourtant assez retentissante.
Maintenant, soyons à nos hôtes ; accueil-
lons-les comme des frères venus pour nous
porter leur appui, leur chaleureuse adhé-
sion à la lutte que nous soutenons contre
les réactionnaires de toute couleur, de
toute soutane et de tout masque. Ayons
la fierté de leur dire que Paris fut sur-
pris en mai, mais qu'il s'est repris, mais
qu'il est toujours la ville républicaine, la
ville des idées généreuses, la ville des
belles luttes pour la liberté. Tendons aux
républicains des départements nos mains
fraternelles.
Et crions leur : merci ; car ce qu'ils fon-
dent aujourd'hui par l'arrivée de leurs ba-
taillons vraiment patriotes, c'est, une fois
encore : le triomphe de la République.
LA OUESTION DES MARCHÉS A TERME
L'industrie de la laine et la crise de
Roubaix-Tourcoing. — Une note
du syndicat de Reims
Le syndicat fondé à Reims pour la suppression
du marché à terme sur la laine peignée publie la
réponse suivante à la note du ministère du com-
merce sur cette question dont nous avons déjà
donné le texte : .--
Le ministre du commerce fait publier dans
la presse que le syndicat fondé à Reims pour
la suppression du marché à terme sur la laine
peignée a été inexactement renseigné sur la'
communication adressée par M. Millerand au
préfet du Nord.
Le syndicat expose ce qui suit à M. le mi-
nistre et au public :
La Bourse de jeu organisée à Roubaix-Tour-
coing sur la laine peignée n'intéresse pas seu-
lement ces deux villes, mais la France en-
tière.
Il est exact de dire que le marché à terme a
été organisé à Roubaix - Tourcoing par
décrets en date des 30 septembre et 22 novem-
bre 1875, et ce sur l'avis des chambres de
commerce et tribunaux de commerce de ces
deux villes.
Mais conclure de là que la question de sup-
pression radicale ou temporaire doit être seule-
ment soumise à l'examen des corps constitués
do ces deux localités, c'est ce que nous nous
refusons d'admettre.
Nous voulons généraliser la question, parce
que le mal causé par le marché à terme n'est
pas seulement limité à Roubaix-Tourcoing ; il
est général dans les 53 départements qui
ont manifesté contre l'existence et le fonction-
nement de cette institution.
Le marché à terme ne réglemente donc pas
seulementl'industrie lainière de Roubaix-Tour-
coing, mais bien celle de toute la France et
cette dernière partie de l'industrie nationale
est beaucoup plus importante dans son ensem-
ble que Roubaix-Tourcoing réunis.
Il est tout naturel que ceux qui souffrent
d'un mal soient consultés sur le remède qui
peut le guérir.
C'est ce que nous avons exposé d ans notre
circulaire & tous les corps constitués et c'est co
qui a été compris par t ous.
POUR LES PAUVRES DE PARIS
Le bureau du Conseil municipal de Paris a
décidé de faire distribuer dimanche prochain,
au nom de la Ville, une somme de 200,000 fr.,
dans les vingt arrondissements.
Le préfet a ratifié cette décision.
LA MISSION FIVE
1 Bruxelles, 20 septembre.
On dit ici que la nouvelle du massacre en
Mongolie, du colonel belge Five et de deux su-
jets belges de sa mission serait parvenue au
ministère des affaires étrangères par un télé-
gramme de M. Joosteme, ministre de Belgique
à Pékin.
Un Belge, nommé Splingaert, établi depuis
longtemps en Mongolie et qui y avait acquis le
titre de mandarin, aurait été également mil-
sacré.
On comptait beaucou p ici sur l'influence de
M. Splingaert pour faire réussir la mission
commerciale et industrielle du colonel Fire,
mission patronée par le roi des Belges.
Dans certains milieux on hésite à ajouter foi
à cette nouvelle, parce qu'un télégramme de
M. Five, arrivé au commencement de septem-
bre, annonçait que tout allait bien et qu'il se
dirigeait avec sa mission vers le Nord, pour
rentrer en Europe par le Transsibérien.
La nouvelle du massacre de la mission belge
est parvenue par lettre de Mongolie à M. Joos-
teme.
LA GUERRE EN CHINE
U-Hung-Chang à Pékim
-
Les gouvernements échangent des
notes. — Jiivacuera-t-on Pékin 9
- Le chiffre de l'indemnité
chinoise. — Le combat de
Peï-Tang.
LE8 PUIS'SANCES
LES DISPOSITIONS DE LA RUSSIE
Le Nouveau Temps russe publie des informa-
tions relatant avec assez d'exactitude ce qui se
dit actuellement dans les cercles politiques pé-
tersbourgeois compétents, par rapport à la
question de l'évacuation de Pékin par les trou-
pes russes. Il affirme, par exemple, que celles-
ci quitteront la capitale chinoise dès qu'il y
aura possibilité de le faire, attendu que leur
mission de ce côté est achevée et que leur pré-
sence sera beaucoup plus utile en Mandchou-
rie pour y protéger le chemin de fer en cons-
truction.
D'autre part. le gouvernement chinois n'as-
pire, dit le Nouveau Temps, qu'au rétablisse-
ment de la paix et des bonnes relations de
son pays avec les grandes puissances. Quant à
Li-Hung-Chang, on a tout lieu de lo croire fa-
vorablement disposé envers la Russie et dési-
reux de voir s'établir des rapports pacifiques
entre celle-ci et la Chine. On ne saurait donc
que se féliciter à Saint-Pétersbourg, du choix
de ce personnage comme négociateur de la paix,
ainsi que de 1 adjonction qu'on lui a faite du
prince Iching, car le prince est un homme
éclairé et convaincu de la nécessité de mettre
un terme aux désordres qui troublent la
Chine.
Les pourparlers de la Russie avec les repré-
sentants diplomatiques chinois s'effectueront
par l'entremise de M. de Giars, ministro plé-
nipotentiaire russe à Pékin, qui va maintenant
séjourner à TienTsin, mais qui se rendra, en
cas de besoin, dans la capitale du Céleate-
Empire.
LES ÉTATS-UNIS
Une conférence a été tenue hier à la Maison-
Blanche.
MM. Mac-Kinley, Griggs, attorney général,
le général Corbin, faisant fonctions do secré-
aire d'Etat à la guerre, Hiil et Adee, secrétai-
res d'Etat adjoints, étaient présents.
On croit savoir qu'un projet de réponse à la
note allemande y a été préparé.
Cette réponse équivaudrait au rejet de la
proposition.
L'ALLEMAGNE
- Les journaux de Londres publient une dépê-
che de Washington disant que le ministre alle-
mand, dans une interview au sujet de la note
de son gouvernement, a déclaré que l'Allema-
gne désire l'unité d'action pour les puissances,
qu'elle ne se propose pas de poursuivre une
politique indépendante et qu'elle espère que sa
proposition sera suivie de contre-proposi-
tions.
EN CHINE <
'-.. L'INDEMNITÉ
Le correspondant du Daily Mail à Vienne dit
qu'on estime que le montant de l'indemnité que
les alliés demanderont à la Chine sera de 60 à
80 millions de livres storling.
.-- LI-HUNG-CHANG
Les journaux anglais publient une dépêche
de Takou, 19 septembre, disant que Li-Hung-
Chang est -rrivé à Pékin.
LES COMMISSAIRES CHINOIS
Un édit impérial désigne le vice-roi de Nan-
kin et le vice-roi de Wu-Chang pour faire par-
tie de la commission de la paix avec le prince
Ching, Li-Hung-Chang et Yung-Lu.
Un autre édit impérial reçu à Canton dési-
gne seulement comme négociateurs pour la
paix Li-Hung-Chang, le prince Ching et le.
tao-taï Cheng.
AVANT LES NÉGOCIATIONS
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
dit que les ministres étrangers, dans une con-
férence avec le prince Ching, ont insisté sur
la déposition de l'Impératrice douairière et le
retour de l'Empereur au pouvoir.
On dit que le vice-roi du Szé-Chouen se rend
dans le Chan-Si à la tête de 10.000 hommes
pour porter assistance à l'Empereur.
ARRESTATIONS DE BOXERS
Les journaux anglais publient la dépêche
suivante de Shanghaï, 18 septembre :
Le tao-taï a demandé aujourd'hui aux con-
suls leur consentement à l'arrestation de plu-
sieurs chefs de sociétés secrètes.
Les consuls ont donné leur consentement
verbal. Il est probable que plusieurs exécutions
auront lieu.
LES MASSACRES
Un télégramme daté de Scheut (Belgique),
publié par les Missions Catholiques, dit que,
suivant une dépêcho du ministre belge à Pé-
kin, l'évêque Hamer et les Pères Heirman et
Mallet ont été massacrés dans là Mongolie cen-
trale.
Un autre télégramme annonce le massacre
du Père Segers, dans la Mongolie centrale,
et relate le désastre de nombreuses mis-
sions.
MENSONGES CHINOIS
Depuis la suppression des journaux de Can-
ton, des brochures anonymes circulent dans la
ville de Hong-Kong.
Elles annoncent que Pékin tient toujours
contre les étrangers, que les puissances cher-
chent à obtenir la paix & tout prix, que la Chine
leur dicte ses conditions et demande le retrait
de tous les étrangers, la remise de tous les ter
ritoires aliénés et, de plus, une forte indem-
nité.
On croit que ces brochures sont l'œuvre des
lettrés.
Le vice-roi est impuissant à supprimer ces
brochures qui font plus de mal que les journaux
eux-mêmes, en raison de leur circulation plus
étendue. -
LES FORTS DE PEI-TANG
Par dépêche de Takou, 20 septembre:
Les alliés ont attaqué anjourd'hui, à l'aube,
les forts de Poi-Tang. Une violente canonnade
continue.
LE CONGRÈS LIBERTAIRE
Interdiction ministérielle. — Lettre
de M. Clovis Hugues.
Le congrès international libertaire ou anar*
chiste vient d'être interdit par le ministre de
l'intérieur.
A ce sujet, M. Clovis Hugues adresse au
président du conseil la lettre suivante :
Monsieur le président du conseil,
J'ai l'honneur de vous informer que je vous In-
terpellerai, dès la rentrée des Chambres, sur l'in-
terdiction du congrès ouvrier révolutionnaire in-
ternational.
Vous avez autorisé le congrès des prêtres, &
Lyon, et je ne vous en blâme pas, étant pour la
liberté de chacun. »•
Vous supprimez celui des penseurs. La Chambre
et le pays jugeront.
Aveo l'assurance de mu sentiment* les plus
distingués»
CLOVIS HUÛUI9.
- la eontffci anarchiite &va% « test,_pris le
titre de « congrès ouvrier révolutionnaire in-
ternational ». Il devait s'ouvrir le 18 septem-
bre et on devait y lire des rapports du prince
Kropotkine sur le communisme et sur les pe-
tites industries; du docteur Netlan sur les de-
voir. des ouvriers en temps de grève ; de
Tcherkesof, de Mac Pherson, de Malatesta ; un
travail d'Elisée Reclus sur l'existence de Dieu,
etc., etc.
Voir à la 3• page
LESDERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
LE BANOUET DES MAIRES
-
Les vins du banquet
Nous avons dit hier que le maire d'Aloxe-
Corton a protesté contre l'absence des vins de
Bourgogne sur le menu du banquet des maires.
On annonce que c'est par erreur que ces vins
n'y ont pas été inscrits. Tous les grands crus de
France seront servis aux invités du président
de la République.
Le doyen et le benjamin des maires
La liste des maires qui doivent assister au
banquet des Tuileries étant aujourd'hui défini-
tivement close, on connaît officiellement le
maire le plus Agé et le maire le plus jeune qui
s'asseoiront aux côtés du Président de la Répu-
blique.
Le plus Agé est M. Rigaud, maire de Mari-
gny-sur-Yonne, né le 29 juillet 1808, et à son
défaut, M. Laugier, maire de Dionne, arron-
dissement de Poitiers, né le 1" novembre 1808.
Le plus jeune est M. Antoine Bourthoumiou,
maire de Bourret (Tarn-et-Garonne), né le 5
juin 1875.
Le record des services municipaux
Une place d'honneur a été destinée au maire
qui occupe depuis le plus longtemps ses fonc-
tions,
Il se trouve que justement le détenteur de ce
record nouveau est maire dans le département
do la Drôme, compatriote par conséquent de
M. Loubet.
Pour le personnel
Nous avons annoncé, avant-hier, que M. Le-
grand, directeur de la maison Potel et Chabot,
a fait autographier, pour son personnel, une
brochure donnant toutes les explications néces
saires au service du banquet du 22 septembre.
Nous extrayons, aujourd'hui, de nouveaux
passages concernant la discipline de ce person
nel pendant le banquet :
Pour les hommes qui auront besoin de boira ov
tle casser une croûte, dit M. Legrand, il sera ins-
tallé dans la réserve, au milieu de chacune des ton
tes, un buffet pour les maîtres d'hôtel et les hom
mes de service. Ils trouveront là, dès le matin, du
vin rouge, du vin blanc, de la bière, de l'eau miné
raie, du pain et de la viande froide à discrétion.
Ces dispositions étant prises, et chacun pouvant
prendre ce dont il aura besoin, je compte qu'il ne
sera pas louché avant le repas aux vins qui seront
sur les tables.
On trouvera, en outre, à la réserve, une
pharmacie de campagne qui permettra, en cas
d'accidents, de faire les premiers pansements.
Pendant le déjeuner, M. Legrand donnera le
signal du départ des premiers plats au moyen
d'une sonnerie électrique.
— Je sonnerai plusieurs coups répétés, dit encore
M. Legrand. Afln d'éviter toute erreur ou fumiste
rie, je préviendrai les chefs de division du nombre
exact des coups qui seront sonnés. Je compte que
les chefs de division veilleront bien à ca départ,
qui est un des points les plus importants dans la
réussite de l'affaire.
Lettre d'un maire
La lettre suivante a été adressée par le maire
de Méry-sur-Oise, au directeur de l'Auto-
rité :
Méry sur-Oise, ce 18 septembre 1900.
A Monsieur Paul de Clusagnao,
Monsieur,
Maire d'une commune qui vient de s'affirmer
nettement et franchement républicaine aux derniè-
res élections municipales en rejetant les débris de
l'Empire, j'ai accepté avec empressement l'invita-
tion qui m'était offerte par M. le Président de la
République, pour le banquet contre lequel vous
faites une abominable campagne.
Les outrages.que votre journal adresse aux ma-
gistrats munioipaux ne relèvent que de leur mé-
pris.
Je comprends, d'ailleurs, que vous éprouviez de
la colère à voir le triomphe d'un gouvernement
que vous détestez.
Vous ôtee dans votre rôle d'adversaire déclaré de
la République en vous servant de la liberté illimi
tée de la prosse pour essaye.. de détruire la Repu
blique.
Avec d'autres, qui osent se dire répubIicllfnlt,
vous vous efforcez de diffamer, de salir tous les
jours l'honnête l'homme qui représente la France
devant l'étranger. Vous êtes tous en parfait accord
nationaliste et clérical.
C'est pour protester contre cette antipatriotique
besogneque j'irai, avec 20.000 maires, présenter mes
respectueux homanages à M. Loubet et aux mem-
bres du gouvernement et toaster avec eux à la
prospérité de la République et de la France.
Recevez. Monsieur, mas salutations.
DUFAYET,
Maire de Méry-sur-Oise.
■ »jr>
ENCORE IL GRÉBIUV AL
Propagande électorale, — Tous les
les maires du Var invités. -
On sait qua pour le banquet. rentré du
conseil municipal de Paris, des invitations
avaient été adressées à tous les maires des
chefs-lieux de départements et à tous les mai-
res des communes ayant plus de 5.000 habi-
tant..
Mais cette règle n'a pas été suivie pour les
maires du département du Var; tous ont été
invités. sans aucune exception.
Or, M. Grébauval est candidat dans ce dé-
partement pour le siège législatif de M. Clu-
seret.
- Cela explique la munificence du président
du conseil municipal.
LE NAUFRAGE DU STEAMER SARIUA
Cent victimes. — Deux Parisiens
; sauvés.
Athènes, 20 septembre
On parle de cent victimes dans la naufrage
du steamer Sarkia, qui a eu lieu près de l'Ut
Andros.
Vi avocat de Paris et sa femme, qui so
trouvaient parmi les passageris, ont été sau
vés.
LU PESTE
Glascow. 20 septembre.
On a constaté dfllîî nouveaux cas de peste.
RotterdaM, 20 septembre.
On annonce qu'un navire ayant a bord un
passager atteint de la peste est arrivé au" Book-
van-Holland. Le patient, un nègre, a été trS
porté au Lazaret de Saint-Gravesande, après
quoi le navire a repris la mer.
D'autre part, on dément catégoriquement
qu'un cas de peste ait été constaté à Amster-
dam: il s'agissait simplement d'un cas de
typtuu.
LA REVUE DAÉILLY -
-
La cérémonie d'hier. — Une belle journée. — Détails de la revue. — Le toast
d'un maire. — Réponse de M. Loubet. — Devant les troupes. — Déco-
rations. — Fermez le ban. — Le défilé. — La charge. — Discours
du ministre de la guerre, du Président de la République
et du général chef de la mission russe. — Les
réceptions. — Nouveaux discours.
t
Réception préliminaire
Chartres, 19 septembre.
Ce soir a en lieu, dans les salons de la mai-
rie de la ville, la soirée de réception offerte par
la municipalité chartraine aux officiers étran-
gers, aux généraux ayant commandé les ma-
nœuvres qui viennent de se terminer en France,
aux officiers de tous grades présents à Char-
tres et aux autorités qe la ville.
La cour d'honneur avait été, pour la circons-
tance. recouverte d'un immense vélum et ma-
gnifiquement ornée de fleurs, d'arbustes, de
drapeaux et de panoplies d'armes, de casques
et de cuirasses, empruntés au 13* cuirassiers.
A 9 heures, MM. Fessard, maire, Besnard et
Delacroix, adjoints, entourés de tout le conseil
municipal, reçoivent les invités à leur arrivée
dans le premier salon. Ils ont un mot aimable
pour tous.
Un détachement de cuirassiers, sabre au
clair, rend les honneurs. Bientôt les salles sont
bondées de notabilités. On compte plus de vingt
généraux, quatre cents officiers de tous grades
et tous les notables de la ville. M. BreIet, pré-
fet, assiste à la soirée.
A 9 heures, le général André, ministre de la
guerre, fait son entrée ; son arrivée est saluée
par la Marseillaise, jouée par l'Harmonie Char-
traine qui prête son concours à la féte.
Le maire souhaite la bienvenue au ministre
en ces termes :
Monsieur le Ministre,
Votre présence parmi nous m'est une occasion
précieuse d'affirmer au représentant du gouverne-
ment lew sentiments républicains de la population
chartraine, en même temps qu'au chef de notre
armée la foi sincèrement patriotique de nos conci-
toyens.
Veuillez en porter l'assurance à M. le Président
de la République, Monsieur le Ministre, et recevoir
pour vous-même l'hommage de notre gratitude
respectueuse pour l'honneur que vous nous avez
fait de présider une réunion à laquelle nous atta-
chons un prix singulier.
C'est qu'en effet, Messieurs, dès que nous fut
connue U décision qui faisait de Chartres le centre
des manœuvres auxquelles vous venez de procéder
et la ville la plus voisine de la grande solennité
qui doit les olore, il nous sembla que Chartres ne
pouvait laisser défiler dans ses murs l'armée la plus
considérable que la France ait réunie en temps de
paix, sans la saluer à son passage en la personne
de ses chefs et sans témoigner iL ceux-ci la con-
fiance que met la France dans leur science, leur
caractère, leur lovauté et leur mérite.
A ces motifs s'en ajoutait un autre non. moins
puissant ; c'est qu'aux côtés de nos généraux les
plus distingués devaient figurer les représentants
militaires de tout le monde civilisé.-Or, nous avons
gardé le souvenir qu'à pareille date de l'année
183*, ici-même, nous avons déjà eu le grand hon-
nour de souhaiter la bienvenue aux officiers étran-
gers, venus alors pour assister aux manœuvres
qui précédèrent la rovue de Chàteaudun, et ce sou-
venir nous est resté trùp cher pour que nous n'a-
yons pas tenu à faire honneur à nos nouveaux
hôtes comme à leurs devanciers.
Nous ne reconnaissons plus, en effet, en vous,
Messieurs les officiera étrangers, nos visiteurs de
1894 ; mais si les personnes ont changé, nos senti-
ments sont restés les mêmes à l'égard des distin-
gues représentants que les nations ont envoyés
parmi nous, et c'est pour vous les témoigner que
nous vous avons conviés à la fête que la ville de
Chartres offre à l'armée, convaincus que nous ne
pouvions vous proposer de spectacle plus propre à
toucher vos cœurs que celui qui consiste à vous
montrer citoyens et soldats sincèrement heureux
de se sentir étroitement unis dans l'amour de la
pairie et de fraterniser autour du drapeau na-
tional.
Messieurs, les journées que nous venons de pas-
ser au contact des cant mille hommes venus de
Bretagne, de l'Anjou, du Maine, de la Vendée, de
la Belm09 et de la région parisienne, nous laisse-
ront un sentiment indicible et inoffaçable de satis-
faction et de confiance.
Ce sentiment, demain, la France entière la parta-
gera, et Monsieur le Président de la République est
certain de recueillir sa large part de reconnaissance
populaire pour la sollicitude qu'il ne cesse de té-
moigner à notre armée nationale et dont il a voulu
donner un nouveau gage en assistant à la revue
d'Amilly.
Pour nous, cette soirée, consacrée au culte de
l'hospitalité et du patriotisme, comptera parmi les
meilleures et les plus réconfortantes. A la manière
IUlÍJqUtl, nous la marquerons d'une pierre blanche
et nous lu termiuerODS en oriant : Honneur à nos
hôtes éiran^#Vb 1 Honneur aux nations dont ils sont
fas représentants ! Honneur à M. le Président de la
République ! Vive la France ! Vive l'armée ! (Nom-
breux applaudissements).
Le ministre de la guerre répond au maire
par le discours suivant :
Monsieur le maira.
En vous adrossaut, à la fois comme membre du
gouvernement de la République et comme chef de
l'armée, mes remerciements les plus sincères pour
nous avoir convoqués à la cordiale réception qui
nous est offerte par la municipalité, de Chartres,
je tiens à comprendre dans mes remerciements la
municipalité qui s'est associée à vous dans cette
manifestation patriotique, et toute la population de
la ville de Chartres, dont vous êtes ici le fidèle
mandataire et le digne représentant.
En m'associant à vous pour les paroles chaleu-
reuses que vous venez d'adresser au Président de
la République et à notre armée, qui, pour la plus
grande force et pour la plus grande gloire de la
France, se serre loyalement autour de sa personne
respectée, j'y comprendrai toute la brave popula-
tion d'Eure-et-Loir qui n'a cessé de considérer et
de traiter nos soldats comme des fils et des frères
do la famille française.
Partout, dans vos villes, comme & Chartres, dans
vos villages comme dans vos villes, ceux-ci ont
trouvé l'accueil bienveillant, familial et réconfor-
tant dû à tous ceux qui s'exercent et s'endurcissent
en vue de la protection et de la défense de la cause
commune.
Cet accueil, messieurs, n'a pas été sans contri-
buer à la miee en action 4es qualités morales de
leur race. Et c'est à cet accueil que j'attribue, pour
une part sensible, les qualités militaires si exoep-
tionnelles que viennent de déployer nos soldats,
les réservistes comme leurs cadets de l'active.
Le général Vonliarliarsky, au nom des offi-
ciers étrangers, a prié le maire et la municipa-
lité de recevoir ses remerciements pour la
bonne hospitalité qu'ils ont reçue à Chartres et
dont ils emporteront dans leur pays le meilleur
souvenir.
Il a levé son verre à la santé du maire. du
cr "sail municipal et de tous les habitants de la
ville de Chartres.
Il a termin6 en s'écriant : C'est de grand
cœur que je bois li la France I
A AiNILLY
Amilly-Revue, 20 septembre.
Los inquiétudes que l'on pouvait avoir sur le
temps se dissipent rapidement; le ciel est pur
et, malgré un vent du Nord qui souffle assez
fort, la journée promet d'être superbe. Char-
tres s'éveille de bonne heure et, dès quatre
heures, l'animation commence à se mani-
fester pour aller grandissante jusqu'à oeuf
".reI.
D^> milliers de voyageurs arrivés hier soir
ou daÍ1 ta Dit prennent la direction d'Amilly
et la popúlaon presque entière de Chartres se
Joint a eUI. vaiillente est considérable il Pa-
-m
ris a apporté son large contingent à la masté
des spectateurs venus pour assister à la revue
des quatre corps d'armée.
Pittoresque animation
L'aspect des rues de Chartres par lesquelles
on accède à la route d'Amilly est pittoresque :
bicyclettes, voitures et automobiles l'avancent
en range serrés, encadrés par la foule des pié-
tons, et force est aux automobiles de modérer
la vitesse vertigineuse qui a été la leur pendant
toute la durée des manœuvres.
Depuis longtemps, Chartres n'a plus une
seule voiture libre pour la revue. Rambouillet
a envoyé tous ses véhicules disponibles et les
industriels, qui de Paris ont fait venir des
breaks ou des omnibus pour transporter en
commun les spectateurs, ne paraissent pas faire
de mauvaises affaires.
A la sortie de Chartres. la physionomie se
modifie légèrement.
Une administration prévoyante a, pour éviter
l'encombrement, désigné trois routes pour ga-
gner le terrain de la revue : la première doit
servir aux cyclistes et aux automobiles, la se-
conde aux voitures et la troisième aux pié-
tons.
L'initiative est fort appréciée, surtout par les
piétons que le voisinage des automobiles n'est
pas sans gêner quelque peu.
Par contre, certains chauffeurs, auxquels
ordre est donné de ne pas dépasser douze kilo-
mètres à l'heure, témoignent quelque mécon-
tentement.
De loin en loin, sur les sept kilomètres de la
route, on aperçoit de vagues débits de boissons
ou de victuailles, à la construction sommaire,
que des commerçants avisés ont élevés en quel-
ques heures.
Délaissés maintenant, ils risquent fort d'être
envahis au retour par une fo île affamée.
Sur le terrain de la revue
Lorsque nous arrivons sur le terrain de la
revue, les troupes qui ont mangé la soupe on
bu le café avant le départ des cantoDnemeDw.
prennent leur position de rassemblement.
Les régiments d'infanterie sont constituée à
trois bataillons ; dans les régiments à quatre
bataillons, les hommes du bataillon supprimé
sont répartis entre les trois autres.
Les troupes à pied et la cavalerie n'ont pu
de voitures dvec elles.
Les batteries de 75 sont constituées à 4 pièces
et à quatre caissons à l'exclusion de toute autre
voiture.
Les batteries de 80 n'emmènent que leurs
pièces.
Toutes les troupes ont la tenue de campagne}
l'infanterie forme les faisceaux et met le sas
à terre. Les cavaliers sont également au
repos.
Les effectifs présents & la revue sont exac-
tement de 97.000 hommes. Il y a 20.000 che-
vaux.
Nous avons déjà indiqué l'emplacement des
troupes et décrit les tribunes.
Rappelons que le front des troupes forme un
rectangle dont la ligne des tribunes est un des
côtés.
A gauche, l'armée du Sud ; en face, l'armée
du Nord ; à droite, la cavalerie.
Derrière la tribune présidentielle est placé
l'omnibus télégraphique qui. sous la direction
de M. Ménager, commis principal des télégra-
phes, assisté de précieux collaborateurs. rend
au cours des manœuvres tant de services à la
presse.
Les tribunes se garnissent vite et toutes sont
bientôt bondées.
Dans la ti ibune d'honneur, on remarque la
présence de MM. Chautemps, ancien ministre
des colonies, Lhopiteau, David (Indre), Fleury-
Ravarin, Maurice Faure, députés, de l'évêque
de Chartres, etc.
Beaucoup d'offlcier, généraux n'ayant pas
pris part aux manœuvres, sont venus assister
& la revue. Le général Garnier des Gare., qui
a fait le trajet de Chartres à Amilly en auto-
mobile, est des premiers arrivés.
A 8 h. 1/2, descend de voiture le Roi de Mas-
sina, accompagné de son fils. Le Roi est drapé
dans un grand manteau rouge et or sur lequel
est épinglée la croix de la Légion d'honneur.
Il obtient un vif succès de curiosité.
Les personnages exotiques sa succèdent.
Voici le prince Salim, gouverneur de la côte
ouest de Madagascar, le cheik Sédik Ben
Ahmet, etc.
Le train spécial
Rambouillet, 20 septembre.
Un train spécial parlait ce matin, à 6 h. 40
de la gare Montparnasse pour conduire à Rnm-
bouillet les ministres présents à Paris. MM. do
Larminat, directeur; et Cordier, sous-chef de
l'exploitation de la Compagnie de l'Ouest, ont
reçu, à leur arrivée à la gare, MM. Waldeck-
Rousseau, président du conseil, Manis, garde
dos sceaux, Delcassé. minixtre des affaires étran-
gères, Millerand, ministre du commerce, Jean
Dupuy, ministre de l'agricutture, ainsi que
MM. Paul Deschanel, député d'Eure-et-Loir,
membre du conseil général d'Eure-et-Loir.
Ulrich, directeur du cabinet du président du
conseil. Charrier, ehef du cabinet du président
de la Chambre, Crozier, directeur et Mollard,
sous-directeur du protoooie.
A l'arrivée du train en gare de Rambouillet,
les ministres et les personnages officiels sont
allés saluer le Président de la République, qui
se tenait sur le quai; à ses côtés : le général
Dubois, M. Combarieu, secrétaires généraux
de la Présidence, le lieutenant-colonel Bataille,
les commandants Lamy, de la Motte et HugueL
M. Loubet a invité les membres» du gouver-
nement à prendre place dans le train prèsiden-
tiel, ainsi que MM. de Larminat et Cordier et
le signal du départ pour le terrain de la revue
a été donné immédiaLemeftt.
Chartres, 20 septembre.
Le ministre de la guerre, qui est venu au-
devant du chef de l'Etat, monte dans le train
présidentiel à Chartres où a lieu un arrêt de
quelques instants.
MM. Vinet, sénateur, flambart; Victor Du-
bois, Bordiet et Lhopiteau, députés d'Eure-et-
Loir, le préfet et les sous-préfets du départe-
ment, ainsi que M. Maurice Faure. député de
la Drôme, vice-président de la Chambre, 1118
joignent aux personnages qui accompagnent
le président de la République.
Un détachement du 130' de ligne, en tenue
de campagne, rend les honneurs.
KRBIVEE DU PRÉSIDENT
A neuf heures. le train présidentiel stoppé
en rase campagne, au passage à niveau d'A-
milly.
M. Loubet est salué par le maire qui lui pré-
sente le conseil municipal, le curé, l'institu-
teur et les sapeurs-oomoiers. Ce sont, avec 1M
DNOITEURAUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
(i Mis Irtii Mil Sk ub h si
Paris 2fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr*
Départements.. 2 - 6 - ti - 20-
Union Postale. 3 - 9 - t6 - 32-
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De 1 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à i heure du matin
No 11152. — Samedi 22 Septembre 1900
3 VENDÉMIAIRE AN 108
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
N
Adresser lettres et mandats il l'a> dministrateur
NOS LEADERS
Civils et Militaires
Par un temps admirable, un temps
* fait tout exprès », disent les braves
gens, le Président de la République pas-
se la revue des troupes qui viennent
d'exécuter les grandes manœuvres.
Le ministre de la guerre s'est rendu
déjà sur le terrain des manœuvres. Il a
félieité les officiers et aussi « les petits
soldats », d'un mot familier dont il faut
le louer d'avoir fait usage dans sa ha-
rangue.
Le banquet présidé par le ministre de
la guerre a été une cérémonie empreinte
de cordialité et de camaraderie militai-
res.
La cérémonie de la revue passé par le
Président de la République est une cé-
*■ rémonie empreinte de solennité.
Elle doit cette solennité non seulement
à la présence du premier magistrat de
la République et des hommes qui com-
posent le gouvernement du pays, mais
encore à son importance morale que
les circonstances font plus significatives
que jamais.
L'effort essentiel des ennemis de la
, République a été de chercher à créer un
antagonisme entre le pouvoir civil et le
commandement militaire, à séparer l'ar-
mée de la Nation et de ceux qui représen-
tent celle-ci.
C'est exactement la campagne faite, il
y a un demi siècle — mais l'histoire est
là pour nous la rappeler — pour pré-
parer le coup d'Etat et la Restauration
do l'Empire.
Campagne toujours criminelle, mais
heureusement plus difficile à mener à
bien aujourd'hui qu'autrefois, car l'ar-
mée du service universel, comme le
* suffrage, est. la nation entière qui ne
saurait être divisée contre soi-même.
On tente cependant de le faire. On
prête au gouvernement des idées qu'il
Ha pas, on travestit les paroles qu'il
prononce, on les raille de cette basse
raillerie que Musset caractérisait si bien
en disant à un parodiste des nobles sen-
timent* :
e Tu railles bassement et misérablement. »
Hélas! oui. Il a pu se trouver des
hommes pour dire mensongèrement à
l'armée que le gouvernement de la Ré-
publique n'était pas de cœur avec elle,
ne l'aimait pas, ne s'associait pas à ses
travaux — qu'il aide et encourage d'ail-
leurs de toutes ses forces et de toutes
ses ressources!
Passons sur ces choses, négligeons
ces hommes, qu'il faut plaindre plus
que haïr.
Les faits sont là.
Le gouvernement de la République
qui, en cela, a montré une magnifique
et patriotique unité de pensée et d'ac-
tion depuis trente ans, a eu le souci
constant de donner à l'armée tout ce
qu'on demandait pour elle.
Et le gouvernement d'aujourd'hui, ne
s'écartant en rien de la ligne de conduite
de ses devanciers, lui apporte, avec la
présence du chef de l'Etat, le salut
de la Nation.
Seulement — et c'est à un soldat que
j'emprunte cette parole — l'armée est
et doit rester une force nationale et non
pas être un pouvoir politique.
Quiconque n'est pas de cet avis aime
mal l'armée — s'il l'aime — et ne l'ai-
me pas de la façon dont elle veut être
aimée.
A moins d'en arriver à un effroyable
désordre, à une véritable anarchie,
l'armée ne doit pas être un « pouvoir. »
Elle est un agent d'exécution. Elle a le
commandement de l'action : elle n'en a
pas l'initiative.
J'affirme, sans qu'il y ait dans mon
esprit le moindre doute et la moindre
hésitation, que ceci est le sentiment
même de l'armée.
Elle met sa gloire à obéir. Elle assure
son esprit et sa conscience sur les or-
dres reçus. Elle est prête à tous les sa-
çrifices, à tous les dévouements, à con-
dition d'être, comme on dit au régi-
ment, en « service commandé. »
Ceci a toujours été le véritable esprit
de l'armée. Et cet état d'esprit est de-
venu. aujourd'hui, une nécessité plus
Impérieuse que jamais. Sans aucune
exagération, si cette façon de concevoir
les choses n'était plus celle de nos sol-
dats, on pourrait dire que ce serait la
fin -- de - l'armée. - - - --
De tous les maux qu a créés l'affaire
Dreyfus, le pire a été celui-ci : qu'on
avait fini par donner à quelques offi-
ciers la tentation — devant laquelle ils
ont reculé — de s'attribuer une initia-
tive qui ne saurait leur appartenir.
J'estime que ce mauvais vent qu'on
avait soufflé sur l'armée et qui faillit
devenir un vent d'orage, n'existe déjà
plus.
L'armée d'aujourd'hui, celle que le
Président de la République et son gou-
vernement sont allés saluer en notre
nom, c'est l'armée de la nation. Rien
de plus, mais rien de moins — et c'est
assez beau !
Elle est et elle doit être dans la paix ce
qu'elle fut en 1870, dans la* guerre.
A cette heure, il est certain que l'armée,
constituée sur d'autres bases qu'au-
jourd'hui, ayant une autre tradition,
ayant éprouvé pendant vingt ans la
fcienveiHance de Napoléon III — que je
me garde bien 4e aier — s'avait pas,
en majorité, des sentiments républi-
cains.
Mais elle était l'armée nationale,
c'est-à-dire l'agent d'exécution de la
volonté du pouvoir politique. Et les
généraux d'Italie, de Crimée et du
Mexique, aussi bien que les volontaires de
Charrette, anciens zouaves pontificaux,
obéirent à Gambetta.
Je me trompe. Il y en eut un qui
n'obéit pas. Il se nomme Bazaine.
L'armée n'a pas une règle, une mo-
rale, un devoir, une âme en temps de
guerre et d'autres devoirs, une autre
règle, une autre morale, une autre âme
en temps de paix. Elle reste toujours
fidèle à elle-même. Qui en doute, qui
espère le contraire, ne l'aime pas.
Henry Fouquier.
Nous publierons demain l'artiele
a. M. A. Gepvaia
LE BANQUET DE DEMAIN
C'est demain que 22.000
magistrats municipaux vien-
nent par leur présence af-
firmer au gouvernement ré-
publicain leur attachement
invincible à la République
et leur horreur du nationa-
lisme.
Ils viennent, absolument comme en 1889,
ils vinrent déclarer que l'assaut tenté par le
boulangisme contre la République avait été
vain ; qu'ils étaient fidèles à la réelle in-
terprétation des idées de 1789 ; qu'ils vou-
laient maintenir intact le patrimoine moral
de la Révolution française. ,
Les nationalistes se garderont bien de
faire cette remarque, qu'en 1889, sous le
président le moins contesté que nous ayons
eu, sous Sadi-Carnot, les maires ne se
présentèrent qu'au nombre de 9,000. Ils
sont 22,000, aujourd'hui qu'il s'agit de ven-
ger le Président Loubet des diffamations
et des injures dont cet honnête homme
ne cesse d'être abreuvé. A cet écart de voix,
les nationalistes peuvent mesurer de com-
bien plus profonde est leur chute, com-
parée à la chute même du boulangisme qui
fut pourtant assez retentissante.
Maintenant, soyons à nos hôtes ; accueil-
lons-les comme des frères venus pour nous
porter leur appui, leur chaleureuse adhé-
sion à la lutte que nous soutenons contre
les réactionnaires de toute couleur, de
toute soutane et de tout masque. Ayons
la fierté de leur dire que Paris fut sur-
pris en mai, mais qu'il s'est repris, mais
qu'il est toujours la ville républicaine, la
ville des idées généreuses, la ville des
belles luttes pour la liberté. Tendons aux
républicains des départements nos mains
fraternelles.
Et crions leur : merci ; car ce qu'ils fon-
dent aujourd'hui par l'arrivée de leurs ba-
taillons vraiment patriotes, c'est, une fois
encore : le triomphe de la République.
LA OUESTION DES MARCHÉS A TERME
L'industrie de la laine et la crise de
Roubaix-Tourcoing. — Une note
du syndicat de Reims
Le syndicat fondé à Reims pour la suppression
du marché à terme sur la laine peignée publie la
réponse suivante à la note du ministère du com-
merce sur cette question dont nous avons déjà
donné le texte : .--
Le ministre du commerce fait publier dans
la presse que le syndicat fondé à Reims pour
la suppression du marché à terme sur la laine
peignée a été inexactement renseigné sur la'
communication adressée par M. Millerand au
préfet du Nord.
Le syndicat expose ce qui suit à M. le mi-
nistre et au public :
La Bourse de jeu organisée à Roubaix-Tour-
coing sur la laine peignée n'intéresse pas seu-
lement ces deux villes, mais la France en-
tière.
Il est exact de dire que le marché à terme a
été organisé à Roubaix - Tourcoing par
décrets en date des 30 septembre et 22 novem-
bre 1875, et ce sur l'avis des chambres de
commerce et tribunaux de commerce de ces
deux villes.
Mais conclure de là que la question de sup-
pression radicale ou temporaire doit être seule-
ment soumise à l'examen des corps constitués
do ces deux localités, c'est ce que nous nous
refusons d'admettre.
Nous voulons généraliser la question, parce
que le mal causé par le marché à terme n'est
pas seulement limité à Roubaix-Tourcoing ; il
est général dans les 53 départements qui
ont manifesté contre l'existence et le fonction-
nement de cette institution.
Le marché à terme ne réglemente donc pas
seulementl'industrie lainière de Roubaix-Tour-
coing, mais bien celle de toute la France et
cette dernière partie de l'industrie nationale
est beaucoup plus importante dans son ensem-
ble que Roubaix-Tourcoing réunis.
Il est tout naturel que ceux qui souffrent
d'un mal soient consultés sur le remède qui
peut le guérir.
C'est ce que nous avons exposé d ans notre
circulaire & tous les corps constitués et c'est co
qui a été compris par t ous.
POUR LES PAUVRES DE PARIS
Le bureau du Conseil municipal de Paris a
décidé de faire distribuer dimanche prochain,
au nom de la Ville, une somme de 200,000 fr.,
dans les vingt arrondissements.
Le préfet a ratifié cette décision.
LA MISSION FIVE
1 Bruxelles, 20 septembre.
On dit ici que la nouvelle du massacre en
Mongolie, du colonel belge Five et de deux su-
jets belges de sa mission serait parvenue au
ministère des affaires étrangères par un télé-
gramme de M. Joosteme, ministre de Belgique
à Pékin.
Un Belge, nommé Splingaert, établi depuis
longtemps en Mongolie et qui y avait acquis le
titre de mandarin, aurait été également mil-
sacré.
On comptait beaucou p ici sur l'influence de
M. Splingaert pour faire réussir la mission
commerciale et industrielle du colonel Fire,
mission patronée par le roi des Belges.
Dans certains milieux on hésite à ajouter foi
à cette nouvelle, parce qu'un télégramme de
M. Five, arrivé au commencement de septem-
bre, annonçait que tout allait bien et qu'il se
dirigeait avec sa mission vers le Nord, pour
rentrer en Europe par le Transsibérien.
La nouvelle du massacre de la mission belge
est parvenue par lettre de Mongolie à M. Joos-
teme.
LA GUERRE EN CHINE
U-Hung-Chang à Pékim
-
Les gouvernements échangent des
notes. — Jiivacuera-t-on Pékin 9
- Le chiffre de l'indemnité
chinoise. — Le combat de
Peï-Tang.
LE8 PUIS'SANCES
LES DISPOSITIONS DE LA RUSSIE
Le Nouveau Temps russe publie des informa-
tions relatant avec assez d'exactitude ce qui se
dit actuellement dans les cercles politiques pé-
tersbourgeois compétents, par rapport à la
question de l'évacuation de Pékin par les trou-
pes russes. Il affirme, par exemple, que celles-
ci quitteront la capitale chinoise dès qu'il y
aura possibilité de le faire, attendu que leur
mission de ce côté est achevée et que leur pré-
sence sera beaucoup plus utile en Mandchou-
rie pour y protéger le chemin de fer en cons-
truction.
D'autre part. le gouvernement chinois n'as-
pire, dit le Nouveau Temps, qu'au rétablisse-
ment de la paix et des bonnes relations de
son pays avec les grandes puissances. Quant à
Li-Hung-Chang, on a tout lieu de lo croire fa-
vorablement disposé envers la Russie et dési-
reux de voir s'établir des rapports pacifiques
entre celle-ci et la Chine. On ne saurait donc
que se féliciter à Saint-Pétersbourg, du choix
de ce personnage comme négociateur de la paix,
ainsi que de 1 adjonction qu'on lui a faite du
prince Iching, car le prince est un homme
éclairé et convaincu de la nécessité de mettre
un terme aux désordres qui troublent la
Chine.
Les pourparlers de la Russie avec les repré-
sentants diplomatiques chinois s'effectueront
par l'entremise de M. de Giars, ministro plé-
nipotentiaire russe à Pékin, qui va maintenant
séjourner à TienTsin, mais qui se rendra, en
cas de besoin, dans la capitale du Céleate-
Empire.
LES ÉTATS-UNIS
Une conférence a été tenue hier à la Maison-
Blanche.
MM. Mac-Kinley, Griggs, attorney général,
le général Corbin, faisant fonctions do secré-
aire d'Etat à la guerre, Hiil et Adee, secrétai-
res d'Etat adjoints, étaient présents.
On croit savoir qu'un projet de réponse à la
note allemande y a été préparé.
Cette réponse équivaudrait au rejet de la
proposition.
L'ALLEMAGNE
- Les journaux de Londres publient une dépê-
che de Washington disant que le ministre alle-
mand, dans une interview au sujet de la note
de son gouvernement, a déclaré que l'Allema-
gne désire l'unité d'action pour les puissances,
qu'elle ne se propose pas de poursuivre une
politique indépendante et qu'elle espère que sa
proposition sera suivie de contre-proposi-
tions.
EN CHINE <
'-.. L'INDEMNITÉ
Le correspondant du Daily Mail à Vienne dit
qu'on estime que le montant de l'indemnité que
les alliés demanderont à la Chine sera de 60 à
80 millions de livres storling.
.-- LI-HUNG-CHANG
Les journaux anglais publient une dépêche
de Takou, 19 septembre, disant que Li-Hung-
Chang est -rrivé à Pékin.
LES COMMISSAIRES CHINOIS
Un édit impérial désigne le vice-roi de Nan-
kin et le vice-roi de Wu-Chang pour faire par-
tie de la commission de la paix avec le prince
Ching, Li-Hung-Chang et Yung-Lu.
Un autre édit impérial reçu à Canton dési-
gne seulement comme négociateurs pour la
paix Li-Hung-Chang, le prince Ching et le.
tao-taï Cheng.
AVANT LES NÉGOCIATIONS
Le correspondant du Daily News à Shanghaï
dit que les ministres étrangers, dans une con-
férence avec le prince Ching, ont insisté sur
la déposition de l'Impératrice douairière et le
retour de l'Empereur au pouvoir.
On dit que le vice-roi du Szé-Chouen se rend
dans le Chan-Si à la tête de 10.000 hommes
pour porter assistance à l'Empereur.
ARRESTATIONS DE BOXERS
Les journaux anglais publient la dépêche
suivante de Shanghaï, 18 septembre :
Le tao-taï a demandé aujourd'hui aux con-
suls leur consentement à l'arrestation de plu-
sieurs chefs de sociétés secrètes.
Les consuls ont donné leur consentement
verbal. Il est probable que plusieurs exécutions
auront lieu.
LES MASSACRES
Un télégramme daté de Scheut (Belgique),
publié par les Missions Catholiques, dit que,
suivant une dépêcho du ministre belge à Pé-
kin, l'évêque Hamer et les Pères Heirman et
Mallet ont été massacrés dans là Mongolie cen-
trale.
Un autre télégramme annonce le massacre
du Père Segers, dans la Mongolie centrale,
et relate le désastre de nombreuses mis-
sions.
MENSONGES CHINOIS
Depuis la suppression des journaux de Can-
ton, des brochures anonymes circulent dans la
ville de Hong-Kong.
Elles annoncent que Pékin tient toujours
contre les étrangers, que les puissances cher-
chent à obtenir la paix & tout prix, que la Chine
leur dicte ses conditions et demande le retrait
de tous les étrangers, la remise de tous les ter
ritoires aliénés et, de plus, une forte indem-
nité.
On croit que ces brochures sont l'œuvre des
lettrés.
Le vice-roi est impuissant à supprimer ces
brochures qui font plus de mal que les journaux
eux-mêmes, en raison de leur circulation plus
étendue. -
LES FORTS DE PEI-TANG
Par dépêche de Takou, 20 septembre:
Les alliés ont attaqué anjourd'hui, à l'aube,
les forts de Poi-Tang. Une violente canonnade
continue.
LE CONGRÈS LIBERTAIRE
Interdiction ministérielle. — Lettre
de M. Clovis Hugues.
Le congrès international libertaire ou anar*
chiste vient d'être interdit par le ministre de
l'intérieur.
A ce sujet, M. Clovis Hugues adresse au
président du conseil la lettre suivante :
Monsieur le président du conseil,
J'ai l'honneur de vous informer que je vous In-
terpellerai, dès la rentrée des Chambres, sur l'in-
terdiction du congrès ouvrier révolutionnaire in-
ternational.
Vous avez autorisé le congrès des prêtres, &
Lyon, et je ne vous en blâme pas, étant pour la
liberté de chacun. »•
Vous supprimez celui des penseurs. La Chambre
et le pays jugeront.
Aveo l'assurance de mu sentiment* les plus
distingués»
CLOVIS HUÛUI9.
- la eontffci anarchiite &va% « test,_pris le
titre de « congrès ouvrier révolutionnaire in-
ternational ». Il devait s'ouvrir le 18 septem-
bre et on devait y lire des rapports du prince
Kropotkine sur le communisme et sur les pe-
tites industries; du docteur Netlan sur les de-
voir. des ouvriers en temps de grève ; de
Tcherkesof, de Mac Pherson, de Malatesta ; un
travail d'Elisée Reclus sur l'existence de Dieu,
etc., etc.
Voir à la 3• page
LESDERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
LE BANOUET DES MAIRES
-
Les vins du banquet
Nous avons dit hier que le maire d'Aloxe-
Corton a protesté contre l'absence des vins de
Bourgogne sur le menu du banquet des maires.
On annonce que c'est par erreur que ces vins
n'y ont pas été inscrits. Tous les grands crus de
France seront servis aux invités du président
de la République.
Le doyen et le benjamin des maires
La liste des maires qui doivent assister au
banquet des Tuileries étant aujourd'hui défini-
tivement close, on connaît officiellement le
maire le plus Agé et le maire le plus jeune qui
s'asseoiront aux côtés du Président de la Répu-
blique.
Le plus Agé est M. Rigaud, maire de Mari-
gny-sur-Yonne, né le 29 juillet 1808, et à son
défaut, M. Laugier, maire de Dionne, arron-
dissement de Poitiers, né le 1" novembre 1808.
Le plus jeune est M. Antoine Bourthoumiou,
maire de Bourret (Tarn-et-Garonne), né le 5
juin 1875.
Le record des services municipaux
Une place d'honneur a été destinée au maire
qui occupe depuis le plus longtemps ses fonc-
tions,
Il se trouve que justement le détenteur de ce
record nouveau est maire dans le département
do la Drôme, compatriote par conséquent de
M. Loubet.
Pour le personnel
Nous avons annoncé, avant-hier, que M. Le-
grand, directeur de la maison Potel et Chabot,
a fait autographier, pour son personnel, une
brochure donnant toutes les explications néces
saires au service du banquet du 22 septembre.
Nous extrayons, aujourd'hui, de nouveaux
passages concernant la discipline de ce person
nel pendant le banquet :
Pour les hommes qui auront besoin de boira ov
tle casser une croûte, dit M. Legrand, il sera ins-
tallé dans la réserve, au milieu de chacune des ton
tes, un buffet pour les maîtres d'hôtel et les hom
mes de service. Ils trouveront là, dès le matin, du
vin rouge, du vin blanc, de la bière, de l'eau miné
raie, du pain et de la viande froide à discrétion.
Ces dispositions étant prises, et chacun pouvant
prendre ce dont il aura besoin, je compte qu'il ne
sera pas louché avant le repas aux vins qui seront
sur les tables.
On trouvera, en outre, à la réserve, une
pharmacie de campagne qui permettra, en cas
d'accidents, de faire les premiers pansements.
Pendant le déjeuner, M. Legrand donnera le
signal du départ des premiers plats au moyen
d'une sonnerie électrique.
— Je sonnerai plusieurs coups répétés, dit encore
M. Legrand. Afln d'éviter toute erreur ou fumiste
rie, je préviendrai les chefs de division du nombre
exact des coups qui seront sonnés. Je compte que
les chefs de division veilleront bien à ca départ,
qui est un des points les plus importants dans la
réussite de l'affaire.
Lettre d'un maire
La lettre suivante a été adressée par le maire
de Méry-sur-Oise, au directeur de l'Auto-
rité :
Méry sur-Oise, ce 18 septembre 1900.
A Monsieur Paul de Clusagnao,
Monsieur,
Maire d'une commune qui vient de s'affirmer
nettement et franchement républicaine aux derniè-
res élections municipales en rejetant les débris de
l'Empire, j'ai accepté avec empressement l'invita-
tion qui m'était offerte par M. le Président de la
République, pour le banquet contre lequel vous
faites une abominable campagne.
Les outrages.que votre journal adresse aux ma-
gistrats munioipaux ne relèvent que de leur mé-
pris.
Je comprends, d'ailleurs, que vous éprouviez de
la colère à voir le triomphe d'un gouvernement
que vous détestez.
Vous ôtee dans votre rôle d'adversaire déclaré de
la République en vous servant de la liberté illimi
tée de la prosse pour essaye.. de détruire la Repu
blique.
Avec d'autres, qui osent se dire répubIicllfnlt,
vous vous efforcez de diffamer, de salir tous les
jours l'honnête l'homme qui représente la France
devant l'étranger. Vous êtes tous en parfait accord
nationaliste et clérical.
C'est pour protester contre cette antipatriotique
besogneque j'irai, avec 20.000 maires, présenter mes
respectueux homanages à M. Loubet et aux mem-
bres du gouvernement et toaster avec eux à la
prospérité de la République et de la France.
Recevez. Monsieur, mas salutations.
DUFAYET,
Maire de Méry-sur-Oise.
■ »jr>
ENCORE IL GRÉBIUV AL
Propagande électorale, — Tous les
les maires du Var invités. -
On sait qua pour le banquet. rentré du
conseil municipal de Paris, des invitations
avaient été adressées à tous les maires des
chefs-lieux de départements et à tous les mai-
res des communes ayant plus de 5.000 habi-
tant..
Mais cette règle n'a pas été suivie pour les
maires du département du Var; tous ont été
invités. sans aucune exception.
Or, M. Grébauval est candidat dans ce dé-
partement pour le siège législatif de M. Clu-
seret.
- Cela explique la munificence du président
du conseil municipal.
LE NAUFRAGE DU STEAMER SARIUA
Cent victimes. — Deux Parisiens
; sauvés.
Athènes, 20 septembre
On parle de cent victimes dans la naufrage
du steamer Sarkia, qui a eu lieu près de l'Ut
Andros.
Vi avocat de Paris et sa femme, qui so
trouvaient parmi les passageris, ont été sau
vés.
LU PESTE
Glascow. 20 septembre.
On a constaté dfllîî nouveaux cas de peste.
RotterdaM, 20 septembre.
On annonce qu'un navire ayant a bord un
passager atteint de la peste est arrivé au" Book-
van-Holland. Le patient, un nègre, a été trS
porté au Lazaret de Saint-Gravesande, après
quoi le navire a repris la mer.
D'autre part, on dément catégoriquement
qu'un cas de peste ait été constaté à Amster-
dam: il s'agissait simplement d'un cas de
typtuu.
LA REVUE DAÉILLY -
-
La cérémonie d'hier. — Une belle journée. — Détails de la revue. — Le toast
d'un maire. — Réponse de M. Loubet. — Devant les troupes. — Déco-
rations. — Fermez le ban. — Le défilé. — La charge. — Discours
du ministre de la guerre, du Président de la République
et du général chef de la mission russe. — Les
réceptions. — Nouveaux discours.
t
Réception préliminaire
Chartres, 19 septembre.
Ce soir a en lieu, dans les salons de la mai-
rie de la ville, la soirée de réception offerte par
la municipalité chartraine aux officiers étran-
gers, aux généraux ayant commandé les ma-
nœuvres qui viennent de se terminer en France,
aux officiers de tous grades présents à Char-
tres et aux autorités qe la ville.
La cour d'honneur avait été, pour la circons-
tance. recouverte d'un immense vélum et ma-
gnifiquement ornée de fleurs, d'arbustes, de
drapeaux et de panoplies d'armes, de casques
et de cuirasses, empruntés au 13* cuirassiers.
A 9 heures, MM. Fessard, maire, Besnard et
Delacroix, adjoints, entourés de tout le conseil
municipal, reçoivent les invités à leur arrivée
dans le premier salon. Ils ont un mot aimable
pour tous.
Un détachement de cuirassiers, sabre au
clair, rend les honneurs. Bientôt les salles sont
bondées de notabilités. On compte plus de vingt
généraux, quatre cents officiers de tous grades
et tous les notables de la ville. M. BreIet, pré-
fet, assiste à la soirée.
A 9 heures, le général André, ministre de la
guerre, fait son entrée ; son arrivée est saluée
par la Marseillaise, jouée par l'Harmonie Char-
traine qui prête son concours à la féte.
Le maire souhaite la bienvenue au ministre
en ces termes :
Monsieur le Ministre,
Votre présence parmi nous m'est une occasion
précieuse d'affirmer au représentant du gouverne-
ment lew sentiments républicains de la population
chartraine, en même temps qu'au chef de notre
armée la foi sincèrement patriotique de nos conci-
toyens.
Veuillez en porter l'assurance à M. le Président
de la République, Monsieur le Ministre, et recevoir
pour vous-même l'hommage de notre gratitude
respectueuse pour l'honneur que vous nous avez
fait de présider une réunion à laquelle nous atta-
chons un prix singulier.
C'est qu'en effet, Messieurs, dès que nous fut
connue U décision qui faisait de Chartres le centre
des manœuvres auxquelles vous venez de procéder
et la ville la plus voisine de la grande solennité
qui doit les olore, il nous sembla que Chartres ne
pouvait laisser défiler dans ses murs l'armée la plus
considérable que la France ait réunie en temps de
paix, sans la saluer à son passage en la personne
de ses chefs et sans témoigner iL ceux-ci la con-
fiance que met la France dans leur science, leur
caractère, leur lovauté et leur mérite.
A ces motifs s'en ajoutait un autre non. moins
puissant ; c'est qu'aux côtés de nos généraux les
plus distingués devaient figurer les représentants
militaires de tout le monde civilisé.-Or, nous avons
gardé le souvenir qu'à pareille date de l'année
183*, ici-même, nous avons déjà eu le grand hon-
nour de souhaiter la bienvenue aux officiers étran-
gers, venus alors pour assister aux manœuvres
qui précédèrent la rovue de Chàteaudun, et ce sou-
venir nous est resté trùp cher pour que nous n'a-
yons pas tenu à faire honneur à nos nouveaux
hôtes comme à leurs devanciers.
Nous ne reconnaissons plus, en effet, en vous,
Messieurs les officiera étrangers, nos visiteurs de
1894 ; mais si les personnes ont changé, nos senti-
ments sont restés les mêmes à l'égard des distin-
gues représentants que les nations ont envoyés
parmi nous, et c'est pour vous les témoigner que
nous vous avons conviés à la fête que la ville de
Chartres offre à l'armée, convaincus que nous ne
pouvions vous proposer de spectacle plus propre à
toucher vos cœurs que celui qui consiste à vous
montrer citoyens et soldats sincèrement heureux
de se sentir étroitement unis dans l'amour de la
pairie et de fraterniser autour du drapeau na-
tional.
Messieurs, les journées que nous venons de pas-
ser au contact des cant mille hommes venus de
Bretagne, de l'Anjou, du Maine, de la Vendée, de
la Belm09 et de la région parisienne, nous laisse-
ront un sentiment indicible et inoffaçable de satis-
faction et de confiance.
Ce sentiment, demain, la France entière la parta-
gera, et Monsieur le Président de la République est
certain de recueillir sa large part de reconnaissance
populaire pour la sollicitude qu'il ne cesse de té-
moigner à notre armée nationale et dont il a voulu
donner un nouveau gage en assistant à la revue
d'Amilly.
Pour nous, cette soirée, consacrée au culte de
l'hospitalité et du patriotisme, comptera parmi les
meilleures et les plus réconfortantes. A la manière
IUlÍJqUtl, nous la marquerons d'une pierre blanche
et nous lu termiuerODS en oriant : Honneur à nos
hôtes éiran^#Vb 1 Honneur aux nations dont ils sont
fas représentants ! Honneur à M. le Président de la
République ! Vive la France ! Vive l'armée ! (Nom-
breux applaudissements).
Le ministre de la guerre répond au maire
par le discours suivant :
Monsieur le maira.
En vous adrossaut, à la fois comme membre du
gouvernement de la République et comme chef de
l'armée, mes remerciements les plus sincères pour
nous avoir convoqués à la cordiale réception qui
nous est offerte par la municipalité, de Chartres,
je tiens à comprendre dans mes remerciements la
municipalité qui s'est associée à vous dans cette
manifestation patriotique, et toute la population de
la ville de Chartres, dont vous êtes ici le fidèle
mandataire et le digne représentant.
En m'associant à vous pour les paroles chaleu-
reuses que vous venez d'adresser au Président de
la République et à notre armée, qui, pour la plus
grande force et pour la plus grande gloire de la
France, se serre loyalement autour de sa personne
respectée, j'y comprendrai toute la brave popula-
tion d'Eure-et-Loir qui n'a cessé de considérer et
de traiter nos soldats comme des fils et des frères
do la famille française.
Partout, dans vos villes, comme & Chartres, dans
vos villages comme dans vos villes, ceux-ci ont
trouvé l'accueil bienveillant, familial et réconfor-
tant dû à tous ceux qui s'exercent et s'endurcissent
en vue de la protection et de la défense de la cause
commune.
Cet accueil, messieurs, n'a pas été sans contri-
buer à la miee en action 4es qualités morales de
leur race. Et c'est à cet accueil que j'attribue, pour
une part sensible, les qualités militaires si exoep-
tionnelles que viennent de déployer nos soldats,
les réservistes comme leurs cadets de l'active.
Le général Vonliarliarsky, au nom des offi-
ciers étrangers, a prié le maire et la municipa-
lité de recevoir ses remerciements pour la
bonne hospitalité qu'ils ont reçue à Chartres et
dont ils emporteront dans leur pays le meilleur
souvenir.
Il a levé son verre à la santé du maire. du
cr "sail municipal et de tous les habitants de la
ville de Chartres.
Il a termin6 en s'écriant : C'est de grand
cœur que je bois li la France I
A AiNILLY
Amilly-Revue, 20 septembre.
Los inquiétudes que l'on pouvait avoir sur le
temps se dissipent rapidement; le ciel est pur
et, malgré un vent du Nord qui souffle assez
fort, la journée promet d'être superbe. Char-
tres s'éveille de bonne heure et, dès quatre
heures, l'animation commence à se mani-
fester pour aller grandissante jusqu'à oeuf
".reI.
D^> milliers de voyageurs arrivés hier soir
ou daÍ1 ta Dit prennent la direction d'Amilly
et la popúlaon presque entière de Chartres se
Joint a eUI. vaiillente est considérable il Pa-
-m
ris a apporté son large contingent à la masté
des spectateurs venus pour assister à la revue
des quatre corps d'armée.
Pittoresque animation
L'aspect des rues de Chartres par lesquelles
on accède à la route d'Amilly est pittoresque :
bicyclettes, voitures et automobiles l'avancent
en range serrés, encadrés par la foule des pié-
tons, et force est aux automobiles de modérer
la vitesse vertigineuse qui a été la leur pendant
toute la durée des manœuvres.
Depuis longtemps, Chartres n'a plus une
seule voiture libre pour la revue. Rambouillet
a envoyé tous ses véhicules disponibles et les
industriels, qui de Paris ont fait venir des
breaks ou des omnibus pour transporter en
commun les spectateurs, ne paraissent pas faire
de mauvaises affaires.
A la sortie de Chartres. la physionomie se
modifie légèrement.
Une administration prévoyante a, pour éviter
l'encombrement, désigné trois routes pour ga-
gner le terrain de la revue : la première doit
servir aux cyclistes et aux automobiles, la se-
conde aux voitures et la troisième aux pié-
tons.
L'initiative est fort appréciée, surtout par les
piétons que le voisinage des automobiles n'est
pas sans gêner quelque peu.
Par contre, certains chauffeurs, auxquels
ordre est donné de ne pas dépasser douze kilo-
mètres à l'heure, témoignent quelque mécon-
tentement.
De loin en loin, sur les sept kilomètres de la
route, on aperçoit de vagues débits de boissons
ou de victuailles, à la construction sommaire,
que des commerçants avisés ont élevés en quel-
ques heures.
Délaissés maintenant, ils risquent fort d'être
envahis au retour par une fo île affamée.
Sur le terrain de la revue
Lorsque nous arrivons sur le terrain de la
revue, les troupes qui ont mangé la soupe on
bu le café avant le départ des cantoDnemeDw.
prennent leur position de rassemblement.
Les régiments d'infanterie sont constituée à
trois bataillons ; dans les régiments à quatre
bataillons, les hommes du bataillon supprimé
sont répartis entre les trois autres.
Les troupes à pied et la cavalerie n'ont pu
de voitures dvec elles.
Les batteries de 75 sont constituées à 4 pièces
et à quatre caissons à l'exclusion de toute autre
voiture.
Les batteries de 80 n'emmènent que leurs
pièces.
Toutes les troupes ont la tenue de campagne}
l'infanterie forme les faisceaux et met le sas
à terre. Les cavaliers sont également au
repos.
Les effectifs présents & la revue sont exac-
tement de 97.000 hommes. Il y a 20.000 che-
vaux.
Nous avons déjà indiqué l'emplacement des
troupes et décrit les tribunes.
Rappelons que le front des troupes forme un
rectangle dont la ligne des tribunes est un des
côtés.
A gauche, l'armée du Sud ; en face, l'armée
du Nord ; à droite, la cavalerie.
Derrière la tribune présidentielle est placé
l'omnibus télégraphique qui. sous la direction
de M. Ménager, commis principal des télégra-
phes, assisté de précieux collaborateurs. rend
au cours des manœuvres tant de services à la
presse.
Les tribunes se garnissent vite et toutes sont
bientôt bondées.
Dans la ti ibune d'honneur, on remarque la
présence de MM. Chautemps, ancien ministre
des colonies, Lhopiteau, David (Indre), Fleury-
Ravarin, Maurice Faure, députés, de l'évêque
de Chartres, etc.
Beaucoup d'offlcier, généraux n'ayant pas
pris part aux manœuvres, sont venus assister
& la revue. Le général Garnier des Gare., qui
a fait le trajet de Chartres à Amilly en auto-
mobile, est des premiers arrivés.
A 8 h. 1/2, descend de voiture le Roi de Mas-
sina, accompagné de son fils. Le Roi est drapé
dans un grand manteau rouge et or sur lequel
est épinglée la croix de la Légion d'honneur.
Il obtient un vif succès de curiosité.
Les personnages exotiques sa succèdent.
Voici le prince Salim, gouverneur de la côte
ouest de Madagascar, le cheik Sédik Ben
Ahmet, etc.
Le train spécial
Rambouillet, 20 septembre.
Un train spécial parlait ce matin, à 6 h. 40
de la gare Montparnasse pour conduire à Rnm-
bouillet les ministres présents à Paris. MM. do
Larminat, directeur; et Cordier, sous-chef de
l'exploitation de la Compagnie de l'Ouest, ont
reçu, à leur arrivée à la gare, MM. Waldeck-
Rousseau, président du conseil, Manis, garde
dos sceaux, Delcassé. minixtre des affaires étran-
gères, Millerand, ministre du commerce, Jean
Dupuy, ministre de l'agricutture, ainsi que
MM. Paul Deschanel, député d'Eure-et-Loir,
membre du conseil général d'Eure-et-Loir.
Ulrich, directeur du cabinet du président du
conseil. Charrier, ehef du cabinet du président
de la Chambre, Crozier, directeur et Mollard,
sous-directeur du protoooie.
A l'arrivée du train en gare de Rambouillet,
les ministres et les personnages officiels sont
allés saluer le Président de la République, qui
se tenait sur le quai; à ses côtés : le général
Dubois, M. Combarieu, secrétaires généraux
de la Présidence, le lieutenant-colonel Bataille,
les commandants Lamy, de la Motte et HugueL
M. Loubet a invité les membres» du gouver-
nement à prendre place dans le train prèsiden-
tiel, ainsi que MM. de Larminat et Cordier et
le signal du départ pour le terrain de la revue
a été donné immédiaLemeftt.
Chartres, 20 septembre.
Le ministre de la guerre, qui est venu au-
devant du chef de l'Etat, monte dans le train
présidentiel à Chartres où a lieu un arrêt de
quelques instants.
MM. Vinet, sénateur, flambart; Victor Du-
bois, Bordiet et Lhopiteau, députés d'Eure-et-
Loir, le préfet et les sous-préfets du départe-
ment, ainsi que M. Maurice Faure. député de
la Drôme, vice-président de la Chambre, 1118
joignent aux personnages qui accompagnent
le président de la République.
Un détachement du 130' de ligne, en tenue
de campagne, rend les honneurs.
KRBIVEE DU PRÉSIDENT
A neuf heures. le train présidentiel stoppé
en rase campagne, au passage à niveau d'A-
milly.
M. Loubet est salué par le maire qui lui pré-
sente le conseil municipal, le curé, l'institu-
teur et les sapeurs-oomoiers. Ce sont, avec 1M
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