Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-09-18
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 septembre 1900 18 septembre 1900
Description : 1900/09/18 (N11148). 1900/09/18 (N11148).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS a DEPARTEMENTS ---- Le XSTxxm&ro, CINQ CENTIMES
FONDATEUR : AUGUSTE VACgUERiE
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et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION : 131, rue Montmartre, 131
De 1 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
No 1 1148. — Mardi 18 Septembre 1900
29 FRUCTIDOR AN 108
ADMINISTRATION : *31, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats l'administrateur
NOS LEADERS
Les Puissances en tine
En fait, les puissances unies pour in-
tervenir militairement en Chine et met-
tre fin aux désordres sanglants qui vien-
nent d'éclater, se sont accordées pour
déclarer que leur action était désinté-
nuée et que leur but était de rétablir
rordre et la paix, mais en maintenant
intégritê territoriale du Céleste-Em-
pire. Cette solution est, en effet, la so-
lution nécessaire. Il est indispensable
maintenant— et pour une période de
temps dont on ne peut fixer la durée
— de renoncer à toute politique ayant
pour objet une occupation territoriale
avec, comme but, un démembrement,à
plus ou moins longue échéance, de
l'Empire chinois ; du moins, si l'on veut
éviter de redoutables difficultés et pré-
parer les voies à des interventions pra-
tiques et fécondes.
Cette théorie, préconisée par ceux
qui connaissent le mieux le pays des
Célestes, est celle que les Anglais sou-
tiennent aujourd'hui — en l'adaptant à
leurs intérêts — et dont lord Beresford
s'est fait l'apôtre. C'est le principe de la
c porte ouverte », en opposition avec
la politique des « zones d'influence » et
des « hinterlands ».
.*.
Il est à peine besoin de faire remar-
quer que les Anglais, qui ont l'air de se
taire les promoteurs d'une politique
franchement libérale et à tendances gé-
néreuses, s'attachent tout simplement à
servir leurs propres intérêts. Le com-
merce anglais s'accommoderait mal, on
le comprend, de toute mesure qui res-
treindrait, sur un point donné du terri-
ritoire chinois, la liberté d'accès des
marchandises sous n'importe quel pa-
villon. C'est ce qui se produirait si au
principe de la « porte ouverte » se subs-
tituait celui des, « zones d'influence »
ou des protectorats territoriaux. Les
Français et les Russes et très vraisem-
blablement les Allemands aussi, sans
compter les Belges dont l'effort devient
très appréciable, ne manqueraient pas,
dans ce dernier système, de protéger
l'expansion de leur commerce aux dé-
pens de celui de la Grande-Bretagne. Il
est donc aisé d'apercevoir que c'est leur
égoïsme habituel qui pousse les Anglais
à crier « La Chine à tous ! que l'on ou-
vre largement les portes ! » etc. C'est
'interprétation de la politique de non-
intervention territoriale, politique né-
cessaire" mise au service des intérêts
anglais.
On conçoit que cette action de la
Grande-Bretagne ait exercé une vive
influence sur le groupement des gran-
des puissances. La politique nouvelle,
que les événements chinois et les orien-
tations modifiées des Chancelleries euro-
Séennes ont déterminée, en sauvegar-
ant, pour un temps, l'intégrité du
Céleste-Empire,a eu pour conséquence
an classement des forces occidentales
qui se caractérise par l'entente anglo-
américaine. Pour cacher leur jeu, les
Anglais sont restés dans la coulisse et
l'action a été engagée par les Etats-
Unis. Cette combinaison très adroite a
beaucoup aidé au succès des négocia-
tions. Il est évident qu'on ne peut guère
incriminer les intentions des Etats-Unis,
car, à l'heure actuelle, ils n'ont pas un
intérêt immédiat et absolu à augmenter
le marché chinois. Ils sont donc en
excellente posture pour faire triompher
la cause qu'ils ont prise en mains. Mais
il ne faut pas s'y tromper, ils jouent un
rôle qui leur est soufflé par les Anglais
et, pour qu'ils aient consenti à se prêter
I ce manège, il faut qu'ils y trouvent
leur intérêt.
L'un des motifs qui a certainement le
plus contribué à fixer leurs résolutions,
c'est, à n'en pas douter, la crainte d'une
coalition européenne : France, Russie,
Allemagne, ayant pour but un protec-
torat effectif de l'Empire chinois. En se
rapprochant des Anglais, les Américains
ont obéi à un mouvement naturel, qui
les a jetés dans le plateau de la balance
qui tendait à remonter. C'est ce souci de
l'équilibre dans l'Extrême-Orient, où ils
ont l'intention de jouer un rôle impor-
tant, beaucoup plus qu'une sympathie
réelle ou une communauté d'intérêts,
qui a décidé le gouvernement américain
1 accentuer ainsi le rapprochement avec
l'Angleterre et à se solidariser avec
elle.
Le rôle du Japon est plus complexe :
o est en bonnes relations avec la Russie
et montre une assez vive sympathie
à l'Angleterre, ainsi que le prouvent les
déclarations de M. Ito à lord Beresford
-et l'accueil que cet amiral anglais a re-
çu au Japon, et de la part des autorités
et de la part des Chambres de commerce
indigènes, lorsque après sa mission of-
ficieuse — octobre 1898-janvier 1899—
II commença à prêcher l'évangile de
ila « porte ouverte ».
, La ligne de conduite suivie par trois
des grandes puissances intéressées en
Chine : Grande-Bretagne, Etats-Unis,
est donc parfaitement justifiée et tracée
tigoureuiement selon les nécessités
actuelles.
On ne trouve pas, à la vérité, chez
Jrûia autres grandes puissances: France,
U
aussi nette, une méthode d'aetion aussi
claire.
.*.
Pour les Allemands, dont le commerce
va se développant si rapidement dans
ces mers, on peut supposer qu'ils ont
pensé qu'après tout ils ne pouvaient que
bénéficier d'une situation qui leur per-
mettra de concurrencer librement le
commerce britannique et qu'en somme
leur main-mise sur la province de Chan-
tong leur donne actuellement toute sa-
tisfaction pour leurs ambitions territo-
riales.
Quant aux Russes, ils se désintéres-
sent presque complètement de tout ce
qui n'est pas partie de l'effort gigan-
tesque qu'ils tentent dans le Nord et
qui les rendra, un de cet jours, arbitres
souverains des destinées de la Chine,
s'il réussit. Hs n'ont donc pas voulu
soulever de difficultés à un moment où
ils ont à craindre qu'on ne mette obsta-
cle à l'activité de leur expansion en
Mandchourie et sur les eonfins du Pet-
chili.
Ces considérations expliquent com-
ment les Allemands et les Russes —
d'ailleurs pourvus de territoires dans le
Nord — ont accepté les vues du groupe
anglo-américain. Pour les premiers,
leur attitude était dictée par les avan-
tages qu'ils doivent retirer d'une situa-
tion qui reste très favorable et pour les
seconds,elle était déterminée par l'obli-
gation de ne pas se laisser détourner —
par des complications occasionnelles —
de préoccupations vitales.
Mais nous, quel a été notre rôle ?
N'est-il pas utile, tout en adhérant
sincèrement - nous l'avons d'ailleurs
affirmé des premiers-au principe d'une
Chine indépendante où toutes les na-
tions commerceront sur le même pied,de
faire reconnaître qu'en plus de Kouang-
Tchéou-Wan, nous entendons prendre
en mains les clefs du golfe du Tonkin,
en nous assurant le moyen d'ouvrir ou
de fermer à notre gré le détroit d'Hai-
nan ? Pouvons-nous accepter,d'un autre
côté, qu'on nous écarte complètement
et définitivement du Nord de la Chine ?
Nous imaginons-nous qu'en nous ef-
façant ainsi dans le Nord nous gagne-
rons d'avoir les coudées plus franches
dans le Sud ? Mais les An * avec leur
occupation de Hong-Kong prolongée
jusque vors les portes de Canton, se
mettront en travers dès que nous ferons
mine d'acquérir des droits privilégiés
sur Kouang-Tongou le Kovang-Si. L'os
qu'on nous a donné à ronger — plein
de moelle, il est vrai — avec l'Indo-
Chine, est déjà sous les pattes d'un mâ-
tin qui ne nous laissera pas en extraire
la substance comme nous le voudrons.
Déjà un traité de 1896, limite notre
développement dans les provinces chi-
noises du Sud. Et cela s'explique.
Croit-on que l'Angleterre ne sait pas
l'importance qu. pour ses intérêts dans
ces pays la région du Yunnan? Bien
moins partagée que nous dans cette par-
tie — la vie du Tonkin étant bien pré-
férable à celle de la Birmanie — la
Grande-Bretagne n'en est que plus ar-
dente à nous y disputer le terrain.
Nos intérêts commandent donc de
donner à notre action en Chine une
forme plus active et de suivre de près les
événements pour en tirer des bénéfices
plus directs et plus immédiats. Notre
rôle a été jusqu'ici trop effacé et il est
nécessaire,pour l'influence de notre pays,
pour son développement économique,
pour la grandeur de notre patrie, que
notre politique en EItrême-Orient se
dégage de ses hésitations et de ses tâ-
tonnements et que, s'affranohissant de
toute allure subalterne, elle fasse don-
ner à la France la place à laquelle elle a
droit au premier rang.
Notre ministre des affaires étrangères,
M. Delcassé, par ses habiles et sages
mesures, a donné à la France dalb les
derniers événements, une attitude digne
et forte qui, nous l'espérons bien, pro-
curera a notre patrie des résultats dura-
bles et féconds.
A Qervaie.
Nous publierons demala l'article
de M. Olivier Bt»eeu
IL EST A GENOUX
Le roi de Portugal qui
avait dejà quelques petites
choses à se faire pardonner,
vient de se distinguer par
la façon dont il a fait rece-
voir à Lourenço-Marquez
le président Krager. 11 ne
s'est pas borne & le traiter poliment, en
prisonnier, dans la maison du gouverneur
du Mozambique,il a entoure de précautions
multiformes et aussi blessantes qu'il lui a
ete possible de les imaginer, le départ du
président pour l'Europe.
M. Kruger,en arrivant à Lourenço-Mar-
quez, avait cru mettre le pied sur le sol d'un
pays libre ; il a appris, en débarquant, que
le Mozambique, s'il appartient nominale-
ment au Portugal, dépend en réalité de
Lord Roberts. On l'a empêché de conférer
avec les représentants boers, oa l'a sépare
de ses amis ; on n'a autorisé son embarque-
ment qu'à la condition d'avoir la certitude
qu'il partait pour l'Europe il faut croire que
Lord .Roberts soupçonnait M. KrOger de
vouloir débarquer au Cap et conquérir la
côloole anglaise à lui tout seul.
Le roi de Portugal, dam toute cette af-
faire,est un peu trop i genoux devant l'An-
gleterre; pendant qu'il tenait M. Kruger,
il aurait bien dû essayer d'apprendre du
président boèr par quels procédés un pe-
tit peuple etâ t
.J!DI, ,.
LA SITUATION
DES PERCEPTEURS
Anomalies administratives. — Le re-
crutement. — Détails peu connus
Dans les villes et dans les cam-
pagnes. — Au sujet des
appointements.—Contri-
buables et percep -
leurs
Notre journal a eu plusieurs fois l'occasion
de parler des percepteurs, de soumettre leurs
desiderata au ministre des finances et de s'oc-
cuper d'antres questions également intéres-
santes pour cette catégorie de fonctionnaires
dont le travail est peu connu du grand public,
qui ne va dans leurs bureaux qu'à son corps
défendant — ce qui se conçoit, du reste, le
Français, toujours frondeur, l'étant davantage
quand il s'agit de se soumettre aux lois et aux
obligations fiscales.
Le travail des percepteurs est si multiple que
les plus anciens — nous parlons de ceux vou-
lant tenir leur comptabilité toujours en état
— arrivent même difficilement à satisfaire aux
exigences nouvelles, qui croissent chaque jour.
A plus forte raison, les jeunes n'arrivent-ils
que rarement à r juvoir soutenir l'avalanche
d'états se rapportant soit à leurs fonctions pro-
prement dites, soit à celles de receveur muni-
cipal qui leur incombent en dehors des villes
importantes, soit encore la comptabilité des
hospices et bureaux de bienfaisance.
Aussi, un grand nombre de jeunes gens nou-
vellement nommés, d'anciens sous-officiers,
doivent-ils renoncer à une carrière qui a des
dehors assez tentateurs, mais qui procure un
travail trop compliqué et trop considérable.
Le traitement des percepteurs
On s'explique facilement le désir qu'ont tant
de jeunes gens d'entrer dans cette partie de
l'administration des finances, si l'on considère
ec bloc le traitement affecté aux percepteurs,
même à ceux de la dernière classe. Mais ce
traitement n'est qu'un trompe-l'œil; plus d'un
quart doit en être employé pour les frais de
bureau, achat de tous les imprimés, envoi de
lettres et de tous les avertissements, frais de
voyage pour les jours de recette dans les com-
munes, etc.
Quand un percepteur gagne 4.000 francs, il
doit consacrer de 1.000 à 1.200 francs à ces
frais divers. Le public ignore trop souvent ce
détail. Il en ignore bien d'autres qui forment
un véritable stock d'anomalies, comme on en
trouve trop souvent dans nos diverses admi-
nistrations.
Les instituteurs ont, et avec juste raison, car
ce sont d'humbles et dévoués serviteurs, le
droit de voyager à demi-tarif. Mais, en somme,
ils ne voyagent, sauf de rares exceptions, que
pour leur plaisir, pendant les vacances notam-
ment ; beaucoup d'autres fonctionnaires ou em-
ployés jouissent des mêmes droits. Le percep-
teur qui a une réunion de 8 ou 10 communes,
quelquefois plus, doit se déplacer souvent, tous
les deux jours en moyenne et à ses frais, alors
que ce déplacement est motivé par le sorvice.
Qu'il aille effectuer son versement mensuel à
la recette des finances du chef-lieu d'arrondis-
sement ; qu'il aille dans l'une des communes
de son ressort pour assister à une adjudication
ou pour percevoir l'impôt, le chemin de fer et
la Toiture sont à ses frais.
Il est bien payé, me direz-vous ? Oui, quand
il a franchi les deux dernières classes; mais il
faut ajouter qu'il a dû fournir un cautionne-
ment, qu'il a une responsabilité en rapport
avec l'importance de sa charge, qu'il doit se
loger très convenablement « et faire agréer la
disposition de son logement par l'autorité su-
périeure D, qu'il est assujetti à des déplace-
ments qui le conduisent souvent du Nord au
Midi. toujours à ses frais.
Nous parlions d'anomalies. Conçoit-on qu'un
percepteur, dans une mutation régulière, puisse
se trouver avoir une suspension de traitement
résultant de l'amphigourie des décrets en vi-
gueur et qui se contredisent. Pourtant cela
existe et il est fort probable que c'est un cas
que l'on ne retrouve dans aucune autre bran-
che de nos administrations de l'Etat.
Le travail dans les perceptions
Les difficultés matérielles du travail dans les
perceptions sont si nombreuses qu'on ne peut
s'en faire qu'une idée très incomplète. Cela
est si vrai que le contrôle trouvo généralement
tout bien, alors qu'un percepteur remplaçant
un collègue ne s'y reconnaît pas du tout. Joignez,
& cela, les dérangements continuels, la venue
incessante des malheureux contribuables qui
croient toujours bien faire quand ils apportent
leur argent et qui tombent souvent au beau
milieu d'une addition ou d'un calcul compli-
qué.
Joignez-y encore les exigences des receveurs
des finances ou de leurs fondés de pouvoir,
voulant recevoir dans un délai trop réduit les
pièces comptables se rapportant, quelquefsis,
à l'heure ou elles devraient être fournies, à
des opérations de recette ou autres qui ne sont
pas terminées,
Joignez-y encore beaucoup d'autres diffi-
cultés soulevées comme à plaisir et vous vous
ferez une idée de la situation d'un percep-
teur.
Dans les villes, ce dernier, qui a de beaux
appointements, a et est forcé d'avoir de nom-
breux employés. Du reste, comme c'est souvent
un homme politique ou un haut fonctionnaire
d'uu autre service, casé là miraculeusement, il
est )11.. forcé d'avoir recours à des employés
au courant de la besogne. Mais, dans les com-
munes de moindre importance, il n'en est pas
ainsi. Du reste, le traitement des percepteurs
n'y suffirait pas ; il doit tout faire par lui-même
et, quoiqu'il soit à la campagne, il n'a guère
le temps de planter ses choux.
Ah 1 comme on arrangerait tout cela, en
simplifiant la comptabilité, en répartissant
mieux les charges, en ne montrant d'exigence
qu'à bon escient. Tout le monde y gagnerait,
môme le contribuable, qui paierait probable-
ment autant, mais qui paierait au moins à un
fonctionnaire moins rébarbatif, parce que
moins accablé de besogne et de chiffres.
CONTRE LES CONGREGATIONS
Carcassonne, 16 septembre.
Un banquet populaire a tu lieu hier soir à
l'occasion de l'inauguration du Cercle du pro-
létariat Barbès. Un ordre du jour demandant
à la Chambre des députés de voter le projet de
loi Brisson concernant leb congrégations, et au
Congrès socialiste de réaliser l'unification du
parti socialiste, a été voté après des discours
de MM. Castel, maire de Lézignan et Maurice
Sarraut.
♦—
A U MARINE
Renvoi de la classe 1896
Le ministre de la marine vient de décider
que les militaires des troupes de la marine ap-
partenant à la classe 1896 et les hommes de-
vant passer dans la réserve avaïil lé fi no-
vembre prochain, actuellement présents au
corps en France ou en congé de convalescence
dans leurs foyers, seront envoyés en congé aux
datai ci-après :
t* Le 23 septembre dans les corps qui ne pren-
uvres gis dw Qt:
ayant participé aux manœuvres, seront rentrés dans
lettrs garnisons en temps utile pour exécuter avant
cette date toutes les opérations de désarmement ;
t* A une date aussi rapprochée du 23 septembre
que le permettront les opérations du désarmement,
dans les corps qui rentreront dans leurs garnisons
le 23 septembre ou postérieurement à cette date.
D'autre part, les hommes de la métropole ap-
partenant à la classe 1896 ou marchant avec
cette classe en service aux colonies,seront con-
gédiés au fur et à mesure de leur débarque-
ment en France.
VOYAGEURS EN PANEE
La fête de Versailles
80.000 spectateurs. — Accident à la
gare Montparnasse. — Le service
des trains suspendu.
On évalue à 80.000 le nombre des personnes
qui ont assisté hier à la fête de Versailles que
nous avons annoncée et dont nous avions
donné le programme.
Les joutes, sur la pièce d'eau des Suisses,
ont eu le plus grand succès.
Les illuminations du soir ont été extrême-
ment brillantes.
Accident à la gare Montparnasse
Un certain nombre de Parisiens sont arrivés
à Versailles plus tard qu'ils ne l'auraient
voulu.
En effet, par suite de la rupture d'une con-
duite à la gare Montparnasse, les locomotives
sont restées privées d'eau et les trains n'ont pu
partir. Cet accident a arrêté,depuis deux heu-
res cinq le départ des trains de banlieue, et de-
puis quatre heures le départ des trains de
grandes lignes.
La Compagnie a remboursé aux voyageurs
le montant de leurs billets, sans pouvoir indi-
quer l'heure de la reprise dès services.
Cet arrêt total de la circulation a provoqué
parmi le public, qui afflue chaque dimanche
à la gare Montparnasse, un vif mécontente-
ment et une assez grosse effervescence. Des me-
sures d'ordre supplémentaires ont été prises
aussitôt.
Le train de deux heures est arrivé à cinq
heures et demie à Versailles.
La Compagnie de l'Ouest n'est d'ailleurs nul-
lement responsable des retards d'hier ; la con-
duite d'eau qui a fait manquer le service ap-
partient, en effet, à la Ville de Paris.
A Versailles
Dans la matinée, un accident était arrivé
dans la cour de la gare de la rive droite, à
Versailles! François Mornas, 55 ans, sacris-
tain d'une église de Montpellier, est tombé
d'un grand char-à-bancs.
Il a reçu une grave blessure à la tête et il a
eu l'épaule droite fracturée.
«ow-
ARRESTATION D'UNE BANDE
A Levallois-Perret. — Dix arresta-
tions. — Entrepôt de cambrioleurs.
Des cambrioleurs audacieux et qui étaient
jusqu'ici restés inconnus mettaient en coupe
réglée depuis pas mal de temps déjà les rues
Gide, Frères-Herbert, Greffuhle, etc.Nombre de
commerçants étaient chaque jour victimes de
lours vols et de leurs escroqueries.
M. Dumas, commissaire de police, vient de
mettre la main, la nuit dernière, sur le gros de
la bande. Il a fait dix arrestations d'un seul
coup, dans un débit de vins du quai Michelet,
qui était le quartior général de l'associa-
tion.
Ont été appréhendés les nommés
Paul Moignès, 45 ans, dit le Pâtissier, chef
avéré de la bande ; Auguste Rébert, 30 ans,
dit l'Avocat; Marius Vranier, dit le Moko,
marchand de ticketq, 25 ans ; Norbert David,
dit le Monarque, 50 ans; Bertrand Olivès, 20
ans, repris de justice ; Pierre Bardin, dit la
Vrille, 18 ans ; Louis Rougy, 17 ans, dit Bibi ;
Henri Payot, dit la Taupe, 29 ans ; Arthur Va-
lentinez, dit le Bel Arthur, 20 ans ; Georges
Jaumet, dit le Baron, 28 ans.
Une perquisition opérée dans le débit de
vins où ils se réunissaient, a fait découvrir uu
véritable entrepôt d'objeb volés et un attirail
complet de cambriolage. Une correspondance a
en outre été saisie, qui mettra sans doute sur
la trace d'autres individus appartenant a la
même organisation.
On peut estimer à plus de 100.000 fr. le pro-
duit de leurs rapines.
Ils ont été envoyés au Dépôt.
Voir à la 3e page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
LA BOULANGERIE SOCIALISTE
Hier a eu lieu l'inauguration de la Boulan-
gerie coopérative socialiste du treizième arron-
dissement.
Au milieu de la foule, très nombreuse des
assistants, nous avons reconnu MM. Amilcare
Cipriani, Gérault-Richard. Navarre, Mallebay,
Chateaux, Bigot, Givort, Gabriel Deville, Fa-
berot, Elie May, docteur Thioux, Landrieux,
Blossier et des délégués de plusieurs groupe-
ments politiques et syndicaux du parti socia-
liste.
Pendant la visite de la boulangerie, dont
l'organisation très moderne a été fort remar-
quée, différents morceaux ont été exécutés par
les sociétés musicales : l'Avenir de Plaisance,
l'Utilité sociale, l'Union des Travailleurs, les
Trompettes du XVII. et la chorale du Patro-
nage laiquè du XIV..
A la suite de la visite de la boulangerie so-
cialiste, un vin d'honneur a été offert par la
coopérative la hutte économique. M. Furne-
mont, député de Charleroi, a pris la parole
pour apporter aux socialistes français le salut
des socialistes belges.
Ensuite a eu lieu un meeting dans un terrain
appartenant lA la Lutte économique. Plus de
6,000 personnes y ont assisté. M. Gérault-Ri-
chard y a prononcé un discours très applaudi
sur l'utilité de répandre, au moyen des jour-
naux et des brochures, l'idée socialiste dans le
monde des travailleurs. Il a terminé son allo-
cution en exprimant l'espoir que les bénéfices
réalisés par les coopératives socialistes permet-
tront de faire face aux dépenses nécessitées par
l'impression de ces journaux et de ces brochu-
res.
Au moment où les assistants, après le vin
d'honneur, se rendaient au meeting, un inci-
dent s'est produit. Les gardiens de la paix ont
voulu s'emparer du drapeau rouge de la Lyre
du XIV arrondissement. Après une courte ba-
garre, l'emblème des manifestants a été dépo-
sé dans la boutique d'un charbonnier. Il n'y a
pas eu d'autres incidents.
we ,
RETOUR OU UC DES ABRUZZES
Rome, 16 septembre.
Le duc des Abruzzes est arrivé ce matin à
Rome. Il a été reçu psr les ministres, les auto-
rités et de nombreuses associations. La foule
était énorme et poufsait des acclamations en-
thousiastes.
Le duc des Abruzzei l'est rendu au Pan-
théon et a déposé UAfl C$&91U& £ ftr U ,,
4» Ni Bumbgfh - '-.--
LA GUERRE EN CHINE
TÉLÉGRAMME DE M. PICHON
Le ministre des affaires étrangères a reçu du
ministre de France en Chine. le télégramme
suivant, parti de Pékin, le 1" septembre et de
Takou, le 13 seulement :
Nous sommes profondément touchés des fé-
licitations que vous nous avez adressées par
votre télégramme du 12 août, que j'ai reçu au-
jourd'hui. Je vous prie d'agréer mes remer-
ciements et ceux du personnel. Toutes les da-
mes de la légation et les enfants vont bien.
Nous avons eu à déplorer la perte de M.
Wagner, agent des douanes, fils de mon an-
cien collègue, de M. Grundgens, agent du che-
min de ferde Hang-Kéou-Pékin, du capitaine
d'infanterie de marine Labrousse, de l'enseigne
Henry, de l'aspirant Herbert et de 13 marins.
LE GÉNÉRAL VOYRON
On annonce de Shanghai, 15 septembre, que
le général Voyron va repartir, à bord de l'In-
dus, pour Nagasaki où il trouvera un navire
de guerre qui le conduira à Takou.
En débarquant à Shanghai, le général Voy-
ron avait passé en revue les troupes françai-
ses.
$os. PROTESTATION ANGLAISE
Les journaux anglais publient la dépêche
suivante, datée de New-York, 15 septembre :
Au moment où Li-Hung-Chang s'embar-
quait sur ÏAnping, escorté d'un navire de
guerre russe, l'amiral Seymour a protesté.
Le départ de Li-Hung-Chang a été re-
tardé.
A ptKIN
Une dépêche de Pékin. 10 septembre, via
Takou, 13 septembre source anglaise, donne les
détails suivants :
Un escadron de cavalerie américaine partira
demain pour aller au secours d'un village de
chrétien qui a été attaquépar les Boxers à 46 mil-
les au Sud-Est.
Il y a eu plusieurs petits combats entre
Tong-Chao et Siang-Ho-Sien, dans lesquels on
a tué de nombreux Boxers.
Les civils se rendant à Tien-Tsion sont pré-
venus de ne pas voyager sans escorte mili-
taire.
Les Russes ont reçu des nouvelles annon-
çant des revers subisipar leurs troupes en Mand-
chourie.
200 milles de voie forrés ont été détruits et
les gares ont été brûlées.
Il y a eu beaucoup de combats et les pertes
russes seraient grandes.
Trois régiments russes ont quitté Pékin far
terre pour s? rendre en Mandchourie.
La réduction graduelle des forces russes de
Pékin. commencé.
Cinq régiments ont été déjà retirés ; il n'y a
plus que 8.000 Russes ici.
Le total des troupes de toutes nationalités
est actuellement de 70.000 hommes dont 22.000
Japonais.
Le ministre du Japon est d'avis de faire
partir 15.000 hommes et de les tenir en réserve
au Japon.
ÉLECTION SÉNATORIALE DE LA VIENNE
Inscrits : 703. — Votants : 697
Premier tour
MM. De Beauchamp, réactionnaire 197 voix.
Tiribilot, cons. général, radie. 177
Demarçay, député, républ. 149
Surreaux, maire de Poitiers,
radical 122
Dahogues, maire de Chàtel-
lerault. radical. 49
(Ballot lage)
Deuxième tour
MM. Qemarçay. c 345 voix ELU.
Tiribilot. 215 -
De Beauchamp 131 —
Il s'agissait de remplacer M. Contancin, séna-
teur. radical, élu pour la première fois au renou-
vellement triennal du 28 janvier dernier, décédé
le 21 juin.
♦
£LECTIONS LEGISLATIVES
HAUTE-LOIRE
Première circonscription du Puy.
Inscrits : 20.580 — Votants, 16.104
MM. Vigouroux, rép 9.942 voix ELU.
Chaîner. 6.578 —
Il s'agissait de remplacer M. Charles Dupuy,
nommé sénateur, qui avait eté réélu aux élections
générales de t898, par 12,229 suffrages, sans con-
current,
PUY-DE-DOME
Première circonscription de Riom.
Inscrits : 19.720 - Votants : 15.079
MM. de Clémentel, répub. 9.804 voix ELU.
Bonnefoy, républicain 4.592
Il s'agissait de remplacer M. Girard, républicain
modéré décédé qui avait été élu, en 1898, par
11,325 voix, sans concurrent.
Comme on le voit, toutes les élections d'hier
ont été des succès pour le gouvernement.
LES JMÊVES
La compagnie La Seine a donné satisfaction
aux mécaniciens des treize pontons-grues du
port de Rouen, qui gagnaient précédemment
180 francs par mois, et qui reprennent le tra-
vail à 200 francs.
Le syndicat des mariniers de Rouen a reçu
une lettre des mariniers actuellement à Paris,
dans laquelle ils annoncent que la Compagnie
offre une augmentation mensuelle de 15 francs
à chaque patron et de 5 francs à chaque ou-
vrier.
Le syndicat a répondu que la satisfaction
accordée n'était pas suffisante, et la continua-
tion de la grève a été votée.
Un incident s'est produit aux écluses de
Carrières-sous-Poissy.
La Compagnie La Seine avait fait partir de
Paris un train de bateaux chargés, remorqué
par le vapeur Licorne.
Le convoi, à destination de Rouen, était es-
corté par le torpilleur 114.
Au barrage de Carrières-sous-Poissy, pen-
dant un arrêt, un groupe de grévistes réussit à
se mettre en communication avec les mécani-
ciens et chauffeurs de la Licorne et les décida à
abandonner le travail. Le convoi, malgré la
présence du torpilleur, dut rester en détresse
dans l'écluse, qui s'ost ainsi trouvée encom-
brée.
Marseille, 16 septembre.
Le maire a reçu les ouvriers boulangers gré-
vistes et les a exhortés à renouer des pourpar-
lers avec leurs patrons. Ils paraissent vouloir
entrer dans cette vole.
Le Havre, 16 septembre.
La grève des camionneurs est terminée.
Le travail sera repris demain matin, excepté
chez six patrons qui n'ont pas accepté la con-
vention conclue entre les délégués ouvriers et
la commission da syndicat des patrons.
Alger,' 16 septembre.
Les grèves des diverses corporations sont
terminées. La reprise du travail est générale.
Ce résultat est dû à l'action des représentants
du gouverneur général et du préfet qui ont
JlJ." t~MB ._-.
importantes et qui ont amené les personnalités
indigènes à user de l'influence et de l'autorité
dont ils jouissent, à l'exclusion de tous autres,
auprès de leurs coreligionnaires, qui consti-
tuaientla presque totalité des grévistes, pour
déterminer qfux-ci à la reprise immédiate de
travail.
Une délégation de notables indigènes s'est,
rendue à la prélecture, où, épi l'absence de M..
Lutaud, elle a été reçue par le secrétaire géné-
ral, pour remercier l'administration de son at-
titude.
Une démarche de même nature a été faite
par les représentants du commerce d'Alger.
Londres, 16 septembre.
La grève des ouvriers du Great Eastern rail-
way, qui avait été redoutée un moment, n'écla-
tera pas. Les ouvriers ont décidé d'accepter les
concessions des directeurs.
LES MAIRES RÉPUBLICAINS
Révocation d'un maire nationaliste
Lettre d'un nationaliste. — Les ezpr
cations du président. — Toujours
des refus
Enfin, il s'est trouvé un autre maire que
Max Régis pour approuver le manque de civi-
lité du conseil municipal de Paris. C'est le
maire de la commune d'Izernay (1674 habitante,
département de Maine-et-Loire).
Faut-il dire avec quelle joie les journaux de-
la réaction s'emparent de la lettre signée du
noble nom de ce fonctionnaire?
Celui-ci, M. Jean de Chabot, dan son billet-
de refus adressé au président du conseil, s'ex-
prime aussi peu courtoisement qu'il est possi-
ble de le faire. Les maires républicains, bien
que n'ayant pas de particule dans leur nom,
ont, toujours avec la politesse qui est l'apanage
des vrais Français, décliné l'offre de M. Gré-
bauval. M. Jean de Chabot n'a pas reçu de
ses ancêtres cette qualité exquise; ou du moiu
il n'en veut point faire usage envers le gouver-
nement. Cela ne lui donne pas raison. Et, com-
me il avait déclaré que le « ministre de la-
guerre était un frère qui organisait nos
futures défaites », le ministre de l'intérieur a
pris hier une mesure de révocation. C'est jus-
tice. Il n'est pas possible de tolérer comme
maire l'auteur d'une épltre aussi « piquante 9,
comme dit la Patrie,
Jésuitisme nationaliste
Le président du Conseil municipal, dans
l'Echo de Paris, s'explique, non sans une rage
contenue, sur la lettre d'un préfet disant que
le gouvernement n'aurait pas été iuvité :
Le gouvernement pas invité, qu'en sait-il ? Lt
bureau du Conseil municipal décida, au contraire,
de prier M. Emile Loubet ; j'ai signé des missives
galantes aux dignitaires de la Chambre et du Sé-
nat. Trois présidents ont en conséquence leur cou-
vert chez nous, libres d'y venir ou non. Il n'y a
que le quatrième, celui du Conseil des ministres,
dont nous négligeons de solliciter la présence. Sim-
ple querelle de famille : il nous fait injurier et nous
lui tournons le dos. MM. Loubet, Fallières, Des-
chanel n'étant point exclus, le « gouvernement x,
serait-ce donc M. Waldeck-Rousseau seul ?.
Nous nous en doutions un peu, sans oser le jurer
en province. A présent, les fonctionnaires débinent
le truc. L'Etat, c'est Lui !.
Or, il est invité, oui, invité à la soirée du Il du
courant, comme sénateur de la Loire, comme le
sont tcus les sénateurs, tous les députés Deux de
ses collaborateurs directs, MM. Baudin et Millerand,
reçurent leurs cartes de banquet en qualité d'élus
de Paris. Aux fêtes municipales, tout le mond&
peut venir en un mot, sauf M. le général André,
lequel n'entre dans aucune des catégories, lequel
n'est que ministre. Conclusion : le ministère reste
écarté, et rien de plus.
Et, maintenant, qui donc pourrait douter qu*
le gouvernement a été invité ?
Encore des refus
Nous avons encore à signaler, parmi les
lettres de refus d'assister au banquet nationa-
liste de Vincennes, celles de MM. Phasmann,
maire de Saint-Mihiel, Rabaut, maire de Saint-
Jean-d'Angély, Simon Lebrun, maire deCroisy
(Cher), docteur Marquet, maire de Roche-
chouart (Haute-Vienne), et celles des maires
de Clermont-Ferrand, d'Ambert, de Thiers et
d'Issoire.
M. Mayer, maire d'Issy-les-Moulineaux, et
M. L. Clément, son adjoint, qui avaient primi-
tivement accepté l'invitation, ont retiré hier
leur acceptation.
GRAVE ACCIDENT DE CHEMII DE FER
Tours, 16 septembre.
Le train 27, venant d'Orléans, a été pris ani
écharpe, en gare de Tours, à 2 h. 30, cet aprw
midi, par une machine rentrant au dépôt.
Une vingtaine de personnes ont été blessé#> :
dont quelques-unes grièvement ; ellles ont ?J&
soignées à la gare et au petit hôpital.
Après examen des victimes, trois ou qu .trl,
seulement ont été reconnues attointes sérieuse-
ment, mais sans redouter de conséquences,
fatales,
LES MANŒUVRES
L'hypothèse du jour
Illiers Omnibus, 16 se,r- imbre.
Dans son instruction générale pour l'exécu-
tion des manœuvres, le général Brugère a in-
diqué qu'aucune opération ne devait avoir lieu
après la cessation de la manœuvre et pendant
la nuit sans l'ordre du général directeur.
Le général voulait ainsi, tout en ménageant
ses troupes se réserver la possibilité de tènter,
sur le point où il le jugerait convenable, un ou
des combats de nuit, de façon à ne négliger
aucun des enseignements que l'on doit tirer des-
grandes manœuvres.
Il avait, dans ce but, prescrit, dès le 11, aux
armées en présence, de prendre rigoureusement
leurs avant-postes et d'assurer leur sécurité
comme si elles étaient en présence de l'ennemi.
Le général Brugère a choisi la nuit qui
vient de s'écouler pour faire exécuter une atta-
que par des effectifs réduits. Il a imaginé l'hy-
pothèse suivante :
L'armée du Nord, qui tient, on le sait, le
Loir, d'Illier à Alluyes, peut être gênée dans
son passage de la rivière, à Saumeray, par
l'ennemi qui occupe, un peu au sud de cette
ville, une petite hauteur appelée Grandboit.
Elle envoie, la nuit, un régiment pour enle-
ver Grandbois et fortifier cette position.
te général Brugère voulait que l'expérience
fut faite en grand secret : il ne prévint donc
qu'à 2 heures du matin l'armée du Nord de sa
décision, tout en laissant soigneusement igno-
rer au général Lucas, commandant l'armée du*
Sud, qu'il allait être attaqué.
A 2 h. 112, le général Brugère monte en au-
tomobile et, accompagné de son état-major, se
rend à Saumeray pour surveiller l'exécution
de la manoeuvre. Une voiturette électrique avec
projecteur le suit.
La nuit est superbe : le ciel est parsemé d'é-
toiles et la lune que ne cache aucun nuagL
donne une clarté suffisante pour distinguer les
préparatifs du combat.
Le 103* régiment de ligne, de la db.
Niox, vient d'être rassemble en grand silenàe ;
les routes se dirigeant sur Grandbois sont Ra
vèrement gardées et l'on arrête les rares voya-
geurs qui voudraient aller dans cette direcUOa.
afin de ne pas donner l'éveil à l'ennemi
Le projecteur électrique
.;.!aIJ!I' "1.1''
FONDATEUR : AUGUSTE VACgUERiE
ABONNEMENTS
Ibo* IWiaw Siarii son
Paris. 2fr. 5fr. 9 fr. 1.8 fr.
Départements.. 2 - 6 - ti - 20 —
Union Postale. 3— 9 — 46— 32 —
RÉDACTEUR EN CHEF : CHARLES 60S
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et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION : 131, rue Montmartre, 131
De 1 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
No 1 1148. — Mardi 18 Septembre 1900
29 FRUCTIDOR AN 108
ADMINISTRATION : *31, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats l'administrateur
NOS LEADERS
Les Puissances en tine
En fait, les puissances unies pour in-
tervenir militairement en Chine et met-
tre fin aux désordres sanglants qui vien-
nent d'éclater, se sont accordées pour
déclarer que leur action était désinté-
nuée et que leur but était de rétablir
rordre et la paix, mais en maintenant
intégritê territoriale du Céleste-Em-
pire. Cette solution est, en effet, la so-
lution nécessaire. Il est indispensable
maintenant— et pour une période de
temps dont on ne peut fixer la durée
— de renoncer à toute politique ayant
pour objet une occupation territoriale
avec, comme but, un démembrement,à
plus ou moins longue échéance, de
l'Empire chinois ; du moins, si l'on veut
éviter de redoutables difficultés et pré-
parer les voies à des interventions pra-
tiques et fécondes.
Cette théorie, préconisée par ceux
qui connaissent le mieux le pays des
Célestes, est celle que les Anglais sou-
tiennent aujourd'hui — en l'adaptant à
leurs intérêts — et dont lord Beresford
s'est fait l'apôtre. C'est le principe de la
c porte ouverte », en opposition avec
la politique des « zones d'influence » et
des « hinterlands ».
.*.
Il est à peine besoin de faire remar-
quer que les Anglais, qui ont l'air de se
taire les promoteurs d'une politique
franchement libérale et à tendances gé-
néreuses, s'attachent tout simplement à
servir leurs propres intérêts. Le com-
merce anglais s'accommoderait mal, on
le comprend, de toute mesure qui res-
treindrait, sur un point donné du terri-
ritoire chinois, la liberté d'accès des
marchandises sous n'importe quel pa-
villon. C'est ce qui se produirait si au
principe de la « porte ouverte » se subs-
tituait celui des, « zones d'influence »
ou des protectorats territoriaux. Les
Français et les Russes et très vraisem-
blablement les Allemands aussi, sans
compter les Belges dont l'effort devient
très appréciable, ne manqueraient pas,
dans ce dernier système, de protéger
l'expansion de leur commerce aux dé-
pens de celui de la Grande-Bretagne. Il
est donc aisé d'apercevoir que c'est leur
égoïsme habituel qui pousse les Anglais
à crier « La Chine à tous ! que l'on ou-
vre largement les portes ! » etc. C'est
'interprétation de la politique de non-
intervention territoriale, politique né-
cessaire" mise au service des intérêts
anglais.
On conçoit que cette action de la
Grande-Bretagne ait exercé une vive
influence sur le groupement des gran-
des puissances. La politique nouvelle,
que les événements chinois et les orien-
tations modifiées des Chancelleries euro-
Séennes ont déterminée, en sauvegar-
ant, pour un temps, l'intégrité du
Céleste-Empire,a eu pour conséquence
an classement des forces occidentales
qui se caractérise par l'entente anglo-
américaine. Pour cacher leur jeu, les
Anglais sont restés dans la coulisse et
l'action a été engagée par les Etats-
Unis. Cette combinaison très adroite a
beaucoup aidé au succès des négocia-
tions. Il est évident qu'on ne peut guère
incriminer les intentions des Etats-Unis,
car, à l'heure actuelle, ils n'ont pas un
intérêt immédiat et absolu à augmenter
le marché chinois. Ils sont donc en
excellente posture pour faire triompher
la cause qu'ils ont prise en mains. Mais
il ne faut pas s'y tromper, ils jouent un
rôle qui leur est soufflé par les Anglais
et, pour qu'ils aient consenti à se prêter
I ce manège, il faut qu'ils y trouvent
leur intérêt.
L'un des motifs qui a certainement le
plus contribué à fixer leurs résolutions,
c'est, à n'en pas douter, la crainte d'une
coalition européenne : France, Russie,
Allemagne, ayant pour but un protec-
torat effectif de l'Empire chinois. En se
rapprochant des Anglais, les Américains
ont obéi à un mouvement naturel, qui
les a jetés dans le plateau de la balance
qui tendait à remonter. C'est ce souci de
l'équilibre dans l'Extrême-Orient, où ils
ont l'intention de jouer un rôle impor-
tant, beaucoup plus qu'une sympathie
réelle ou une communauté d'intérêts,
qui a décidé le gouvernement américain
1 accentuer ainsi le rapprochement avec
l'Angleterre et à se solidariser avec
elle.
Le rôle du Japon est plus complexe :
o est en bonnes relations avec la Russie
et montre une assez vive sympathie
à l'Angleterre, ainsi que le prouvent les
déclarations de M. Ito à lord Beresford
-et l'accueil que cet amiral anglais a re-
çu au Japon, et de la part des autorités
et de la part des Chambres de commerce
indigènes, lorsque après sa mission of-
ficieuse — octobre 1898-janvier 1899—
II commença à prêcher l'évangile de
ila « porte ouverte ».
, La ligne de conduite suivie par trois
des grandes puissances intéressées en
Chine : Grande-Bretagne, Etats-Unis,
est donc parfaitement justifiée et tracée
tigoureuiement selon les nécessités
actuelles.
On ne trouve pas, à la vérité, chez
Jrûia autres grandes puissances: France,
U
aussi nette, une méthode d'aetion aussi
claire.
.*.
Pour les Allemands, dont le commerce
va se développant si rapidement dans
ces mers, on peut supposer qu'ils ont
pensé qu'après tout ils ne pouvaient que
bénéficier d'une situation qui leur per-
mettra de concurrencer librement le
commerce britannique et qu'en somme
leur main-mise sur la province de Chan-
tong leur donne actuellement toute sa-
tisfaction pour leurs ambitions territo-
riales.
Quant aux Russes, ils se désintéres-
sent presque complètement de tout ce
qui n'est pas partie de l'effort gigan-
tesque qu'ils tentent dans le Nord et
qui les rendra, un de cet jours, arbitres
souverains des destinées de la Chine,
s'il réussit. Hs n'ont donc pas voulu
soulever de difficultés à un moment où
ils ont à craindre qu'on ne mette obsta-
cle à l'activité de leur expansion en
Mandchourie et sur les eonfins du Pet-
chili.
Ces considérations expliquent com-
ment les Allemands et les Russes —
d'ailleurs pourvus de territoires dans le
Nord — ont accepté les vues du groupe
anglo-américain. Pour les premiers,
leur attitude était dictée par les avan-
tages qu'ils doivent retirer d'une situa-
tion qui reste très favorable et pour les
seconds,elle était déterminée par l'obli-
gation de ne pas se laisser détourner —
par des complications occasionnelles —
de préoccupations vitales.
Mais nous, quel a été notre rôle ?
N'est-il pas utile, tout en adhérant
sincèrement - nous l'avons d'ailleurs
affirmé des premiers-au principe d'une
Chine indépendante où toutes les na-
tions commerceront sur le même pied,de
faire reconnaître qu'en plus de Kouang-
Tchéou-Wan, nous entendons prendre
en mains les clefs du golfe du Tonkin,
en nous assurant le moyen d'ouvrir ou
de fermer à notre gré le détroit d'Hai-
nan ? Pouvons-nous accepter,d'un autre
côté, qu'on nous écarte complètement
et définitivement du Nord de la Chine ?
Nous imaginons-nous qu'en nous ef-
façant ainsi dans le Nord nous gagne-
rons d'avoir les coudées plus franches
dans le Sud ? Mais les An * avec leur
occupation de Hong-Kong prolongée
jusque vors les portes de Canton, se
mettront en travers dès que nous ferons
mine d'acquérir des droits privilégiés
sur Kouang-Tongou le Kovang-Si. L'os
qu'on nous a donné à ronger — plein
de moelle, il est vrai — avec l'Indo-
Chine, est déjà sous les pattes d'un mâ-
tin qui ne nous laissera pas en extraire
la substance comme nous le voudrons.
Déjà un traité de 1896, limite notre
développement dans les provinces chi-
noises du Sud. Et cela s'explique.
Croit-on que l'Angleterre ne sait pas
l'importance qu. pour ses intérêts dans
ces pays la région du Yunnan? Bien
moins partagée que nous dans cette par-
tie — la vie du Tonkin étant bien pré-
férable à celle de la Birmanie — la
Grande-Bretagne n'en est que plus ar-
dente à nous y disputer le terrain.
Nos intérêts commandent donc de
donner à notre action en Chine une
forme plus active et de suivre de près les
événements pour en tirer des bénéfices
plus directs et plus immédiats. Notre
rôle a été jusqu'ici trop effacé et il est
nécessaire,pour l'influence de notre pays,
pour son développement économique,
pour la grandeur de notre patrie, que
notre politique en EItrême-Orient se
dégage de ses hésitations et de ses tâ-
tonnements et que, s'affranohissant de
toute allure subalterne, elle fasse don-
ner à la France la place à laquelle elle a
droit au premier rang.
Notre ministre des affaires étrangères,
M. Delcassé, par ses habiles et sages
mesures, a donné à la France dalb les
derniers événements, une attitude digne
et forte qui, nous l'espérons bien, pro-
curera a notre patrie des résultats dura-
bles et féconds.
A Qervaie.
Nous publierons demala l'article
de M. Olivier Bt»eeu
IL EST A GENOUX
Le roi de Portugal qui
avait dejà quelques petites
choses à se faire pardonner,
vient de se distinguer par
la façon dont il a fait rece-
voir à Lourenço-Marquez
le président Krager. 11 ne
s'est pas borne & le traiter poliment, en
prisonnier, dans la maison du gouverneur
du Mozambique,il a entoure de précautions
multiformes et aussi blessantes qu'il lui a
ete possible de les imaginer, le départ du
président pour l'Europe.
M. Kruger,en arrivant à Lourenço-Mar-
quez, avait cru mettre le pied sur le sol d'un
pays libre ; il a appris, en débarquant, que
le Mozambique, s'il appartient nominale-
ment au Portugal, dépend en réalité de
Lord Roberts. On l'a empêché de conférer
avec les représentants boers, oa l'a sépare
de ses amis ; on n'a autorisé son embarque-
ment qu'à la condition d'avoir la certitude
qu'il partait pour l'Europe il faut croire que
Lord .Roberts soupçonnait M. KrOger de
vouloir débarquer au Cap et conquérir la
côloole anglaise à lui tout seul.
Le roi de Portugal, dam toute cette af-
faire,est un peu trop i genoux devant l'An-
gleterre; pendant qu'il tenait M. Kruger,
il aurait bien dû essayer d'apprendre du
président boèr par quels procédés un pe-
tit peuple etâ t
.J!DI, ,.
LA SITUATION
DES PERCEPTEURS
Anomalies administratives. — Le re-
crutement. — Détails peu connus
Dans les villes et dans les cam-
pagnes. — Au sujet des
appointements.—Contri-
buables et percep -
leurs
Notre journal a eu plusieurs fois l'occasion
de parler des percepteurs, de soumettre leurs
desiderata au ministre des finances et de s'oc-
cuper d'antres questions également intéres-
santes pour cette catégorie de fonctionnaires
dont le travail est peu connu du grand public,
qui ne va dans leurs bureaux qu'à son corps
défendant — ce qui se conçoit, du reste, le
Français, toujours frondeur, l'étant davantage
quand il s'agit de se soumettre aux lois et aux
obligations fiscales.
Le travail des percepteurs est si multiple que
les plus anciens — nous parlons de ceux vou-
lant tenir leur comptabilité toujours en état
— arrivent même difficilement à satisfaire aux
exigences nouvelles, qui croissent chaque jour.
A plus forte raison, les jeunes n'arrivent-ils
que rarement à r juvoir soutenir l'avalanche
d'états se rapportant soit à leurs fonctions pro-
prement dites, soit à celles de receveur muni-
cipal qui leur incombent en dehors des villes
importantes, soit encore la comptabilité des
hospices et bureaux de bienfaisance.
Aussi, un grand nombre de jeunes gens nou-
vellement nommés, d'anciens sous-officiers,
doivent-ils renoncer à une carrière qui a des
dehors assez tentateurs, mais qui procure un
travail trop compliqué et trop considérable.
Le traitement des percepteurs
On s'explique facilement le désir qu'ont tant
de jeunes gens d'entrer dans cette partie de
l'administration des finances, si l'on considère
ec bloc le traitement affecté aux percepteurs,
même à ceux de la dernière classe. Mais ce
traitement n'est qu'un trompe-l'œil; plus d'un
quart doit en être employé pour les frais de
bureau, achat de tous les imprimés, envoi de
lettres et de tous les avertissements, frais de
voyage pour les jours de recette dans les com-
munes, etc.
Quand un percepteur gagne 4.000 francs, il
doit consacrer de 1.000 à 1.200 francs à ces
frais divers. Le public ignore trop souvent ce
détail. Il en ignore bien d'autres qui forment
un véritable stock d'anomalies, comme on en
trouve trop souvent dans nos diverses admi-
nistrations.
Les instituteurs ont, et avec juste raison, car
ce sont d'humbles et dévoués serviteurs, le
droit de voyager à demi-tarif. Mais, en somme,
ils ne voyagent, sauf de rares exceptions, que
pour leur plaisir, pendant les vacances notam-
ment ; beaucoup d'autres fonctionnaires ou em-
ployés jouissent des mêmes droits. Le percep-
teur qui a une réunion de 8 ou 10 communes,
quelquefois plus, doit se déplacer souvent, tous
les deux jours en moyenne et à ses frais, alors
que ce déplacement est motivé par le sorvice.
Qu'il aille effectuer son versement mensuel à
la recette des finances du chef-lieu d'arrondis-
sement ; qu'il aille dans l'une des communes
de son ressort pour assister à une adjudication
ou pour percevoir l'impôt, le chemin de fer et
la Toiture sont à ses frais.
Il est bien payé, me direz-vous ? Oui, quand
il a franchi les deux dernières classes; mais il
faut ajouter qu'il a dû fournir un cautionne-
ment, qu'il a une responsabilité en rapport
avec l'importance de sa charge, qu'il doit se
loger très convenablement « et faire agréer la
disposition de son logement par l'autorité su-
périeure D, qu'il est assujetti à des déplace-
ments qui le conduisent souvent du Nord au
Midi. toujours à ses frais.
Nous parlions d'anomalies. Conçoit-on qu'un
percepteur, dans une mutation régulière, puisse
se trouver avoir une suspension de traitement
résultant de l'amphigourie des décrets en vi-
gueur et qui se contredisent. Pourtant cela
existe et il est fort probable que c'est un cas
que l'on ne retrouve dans aucune autre bran-
che de nos administrations de l'Etat.
Le travail dans les perceptions
Les difficultés matérielles du travail dans les
perceptions sont si nombreuses qu'on ne peut
s'en faire qu'une idée très incomplète. Cela
est si vrai que le contrôle trouvo généralement
tout bien, alors qu'un percepteur remplaçant
un collègue ne s'y reconnaît pas du tout. Joignez,
& cela, les dérangements continuels, la venue
incessante des malheureux contribuables qui
croient toujours bien faire quand ils apportent
leur argent et qui tombent souvent au beau
milieu d'une addition ou d'un calcul compli-
qué.
Joignez-y encore les exigences des receveurs
des finances ou de leurs fondés de pouvoir,
voulant recevoir dans un délai trop réduit les
pièces comptables se rapportant, quelquefsis,
à l'heure ou elles devraient être fournies, à
des opérations de recette ou autres qui ne sont
pas terminées,
Joignez-y encore beaucoup d'autres diffi-
cultés soulevées comme à plaisir et vous vous
ferez une idée de la situation d'un percep-
teur.
Dans les villes, ce dernier, qui a de beaux
appointements, a et est forcé d'avoir de nom-
breux employés. Du reste, comme c'est souvent
un homme politique ou un haut fonctionnaire
d'uu autre service, casé là miraculeusement, il
est )11.. forcé d'avoir recours à des employés
au courant de la besogne. Mais, dans les com-
munes de moindre importance, il n'en est pas
ainsi. Du reste, le traitement des percepteurs
n'y suffirait pas ; il doit tout faire par lui-même
et, quoiqu'il soit à la campagne, il n'a guère
le temps de planter ses choux.
Ah 1 comme on arrangerait tout cela, en
simplifiant la comptabilité, en répartissant
mieux les charges, en ne montrant d'exigence
qu'à bon escient. Tout le monde y gagnerait,
môme le contribuable, qui paierait probable-
ment autant, mais qui paierait au moins à un
fonctionnaire moins rébarbatif, parce que
moins accablé de besogne et de chiffres.
CONTRE LES CONGREGATIONS
Carcassonne, 16 septembre.
Un banquet populaire a tu lieu hier soir à
l'occasion de l'inauguration du Cercle du pro-
létariat Barbès. Un ordre du jour demandant
à la Chambre des députés de voter le projet de
loi Brisson concernant leb congrégations, et au
Congrès socialiste de réaliser l'unification du
parti socialiste, a été voté après des discours
de MM. Castel, maire de Lézignan et Maurice
Sarraut.
♦—
A U MARINE
Renvoi de la classe 1896
Le ministre de la marine vient de décider
que les militaires des troupes de la marine ap-
partenant à la classe 1896 et les hommes de-
vant passer dans la réserve avaïil lé fi no-
vembre prochain, actuellement présents au
corps en France ou en congé de convalescence
dans leurs foyers, seront envoyés en congé aux
datai ci-après :
t* Le 23 septembre dans les corps qui ne pren-
uvres gis dw Qt:
ayant participé aux manœuvres, seront rentrés dans
lettrs garnisons en temps utile pour exécuter avant
cette date toutes les opérations de désarmement ;
t* A une date aussi rapprochée du 23 septembre
que le permettront les opérations du désarmement,
dans les corps qui rentreront dans leurs garnisons
le 23 septembre ou postérieurement à cette date.
D'autre part, les hommes de la métropole ap-
partenant à la classe 1896 ou marchant avec
cette classe en service aux colonies,seront con-
gédiés au fur et à mesure de leur débarque-
ment en France.
VOYAGEURS EN PANEE
La fête de Versailles
80.000 spectateurs. — Accident à la
gare Montparnasse. — Le service
des trains suspendu.
On évalue à 80.000 le nombre des personnes
qui ont assisté hier à la fête de Versailles que
nous avons annoncée et dont nous avions
donné le programme.
Les joutes, sur la pièce d'eau des Suisses,
ont eu le plus grand succès.
Les illuminations du soir ont été extrême-
ment brillantes.
Accident à la gare Montparnasse
Un certain nombre de Parisiens sont arrivés
à Versailles plus tard qu'ils ne l'auraient
voulu.
En effet, par suite de la rupture d'une con-
duite à la gare Montparnasse, les locomotives
sont restées privées d'eau et les trains n'ont pu
partir. Cet accident a arrêté,depuis deux heu-
res cinq le départ des trains de banlieue, et de-
puis quatre heures le départ des trains de
grandes lignes.
La Compagnie a remboursé aux voyageurs
le montant de leurs billets, sans pouvoir indi-
quer l'heure de la reprise dès services.
Cet arrêt total de la circulation a provoqué
parmi le public, qui afflue chaque dimanche
à la gare Montparnasse, un vif mécontente-
ment et une assez grosse effervescence. Des me-
sures d'ordre supplémentaires ont été prises
aussitôt.
Le train de deux heures est arrivé à cinq
heures et demie à Versailles.
La Compagnie de l'Ouest n'est d'ailleurs nul-
lement responsable des retards d'hier ; la con-
duite d'eau qui a fait manquer le service ap-
partient, en effet, à la Ville de Paris.
A Versailles
Dans la matinée, un accident était arrivé
dans la cour de la gare de la rive droite, à
Versailles! François Mornas, 55 ans, sacris-
tain d'une église de Montpellier, est tombé
d'un grand char-à-bancs.
Il a reçu une grave blessure à la tête et il a
eu l'épaule droite fracturée.
«ow-
ARRESTATION D'UNE BANDE
A Levallois-Perret. — Dix arresta-
tions. — Entrepôt de cambrioleurs.
Des cambrioleurs audacieux et qui étaient
jusqu'ici restés inconnus mettaient en coupe
réglée depuis pas mal de temps déjà les rues
Gide, Frères-Herbert, Greffuhle, etc.Nombre de
commerçants étaient chaque jour victimes de
lours vols et de leurs escroqueries.
M. Dumas, commissaire de police, vient de
mettre la main, la nuit dernière, sur le gros de
la bande. Il a fait dix arrestations d'un seul
coup, dans un débit de vins du quai Michelet,
qui était le quartior général de l'associa-
tion.
Ont été appréhendés les nommés
Paul Moignès, 45 ans, dit le Pâtissier, chef
avéré de la bande ; Auguste Rébert, 30 ans,
dit l'Avocat; Marius Vranier, dit le Moko,
marchand de ticketq, 25 ans ; Norbert David,
dit le Monarque, 50 ans; Bertrand Olivès, 20
ans, repris de justice ; Pierre Bardin, dit la
Vrille, 18 ans ; Louis Rougy, 17 ans, dit Bibi ;
Henri Payot, dit la Taupe, 29 ans ; Arthur Va-
lentinez, dit le Bel Arthur, 20 ans ; Georges
Jaumet, dit le Baron, 28 ans.
Une perquisition opérée dans le débit de
vins où ils se réunissaient, a fait découvrir uu
véritable entrepôt d'objeb volés et un attirail
complet de cambriolage. Une correspondance a
en outre été saisie, qui mettra sans doute sur
la trace d'autres individus appartenant a la
même organisation.
On peut estimer à plus de 100.000 fr. le pro-
duit de leurs rapines.
Ils ont été envoyés au Dépôt.
Voir à la 3e page
LES DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
LA BOULANGERIE SOCIALISTE
Hier a eu lieu l'inauguration de la Boulan-
gerie coopérative socialiste du treizième arron-
dissement.
Au milieu de la foule, très nombreuse des
assistants, nous avons reconnu MM. Amilcare
Cipriani, Gérault-Richard. Navarre, Mallebay,
Chateaux, Bigot, Givort, Gabriel Deville, Fa-
berot, Elie May, docteur Thioux, Landrieux,
Blossier et des délégués de plusieurs groupe-
ments politiques et syndicaux du parti socia-
liste.
Pendant la visite de la boulangerie, dont
l'organisation très moderne a été fort remar-
quée, différents morceaux ont été exécutés par
les sociétés musicales : l'Avenir de Plaisance,
l'Utilité sociale, l'Union des Travailleurs, les
Trompettes du XVII. et la chorale du Patro-
nage laiquè du XIV..
A la suite de la visite de la boulangerie so-
cialiste, un vin d'honneur a été offert par la
coopérative la hutte économique. M. Furne-
mont, député de Charleroi, a pris la parole
pour apporter aux socialistes français le salut
des socialistes belges.
Ensuite a eu lieu un meeting dans un terrain
appartenant lA la Lutte économique. Plus de
6,000 personnes y ont assisté. M. Gérault-Ri-
chard y a prononcé un discours très applaudi
sur l'utilité de répandre, au moyen des jour-
naux et des brochures, l'idée socialiste dans le
monde des travailleurs. Il a terminé son allo-
cution en exprimant l'espoir que les bénéfices
réalisés par les coopératives socialistes permet-
tront de faire face aux dépenses nécessitées par
l'impression de ces journaux et de ces brochu-
res.
Au moment où les assistants, après le vin
d'honneur, se rendaient au meeting, un inci-
dent s'est produit. Les gardiens de la paix ont
voulu s'emparer du drapeau rouge de la Lyre
du XIV arrondissement. Après une courte ba-
garre, l'emblème des manifestants a été dépo-
sé dans la boutique d'un charbonnier. Il n'y a
pas eu d'autres incidents.
we ,
RETOUR OU UC DES ABRUZZES
Rome, 16 septembre.
Le duc des Abruzzes est arrivé ce matin à
Rome. Il a été reçu psr les ministres, les auto-
rités et de nombreuses associations. La foule
était énorme et poufsait des acclamations en-
thousiastes.
Le duc des Abruzzei l'est rendu au Pan-
théon et a déposé UAfl C$&91U& £ ftr U ,,
4» Ni Bumbgfh - '-.--
LA GUERRE EN CHINE
TÉLÉGRAMME DE M. PICHON
Le ministre des affaires étrangères a reçu du
ministre de France en Chine. le télégramme
suivant, parti de Pékin, le 1" septembre et de
Takou, le 13 seulement :
Nous sommes profondément touchés des fé-
licitations que vous nous avez adressées par
votre télégramme du 12 août, que j'ai reçu au-
jourd'hui. Je vous prie d'agréer mes remer-
ciements et ceux du personnel. Toutes les da-
mes de la légation et les enfants vont bien.
Nous avons eu à déplorer la perte de M.
Wagner, agent des douanes, fils de mon an-
cien collègue, de M. Grundgens, agent du che-
min de ferde Hang-Kéou-Pékin, du capitaine
d'infanterie de marine Labrousse, de l'enseigne
Henry, de l'aspirant Herbert et de 13 marins.
LE GÉNÉRAL VOYRON
On annonce de Shanghai, 15 septembre, que
le général Voyron va repartir, à bord de l'In-
dus, pour Nagasaki où il trouvera un navire
de guerre qui le conduira à Takou.
En débarquant à Shanghai, le général Voy-
ron avait passé en revue les troupes françai-
ses.
$os. PROTESTATION ANGLAISE
Les journaux anglais publient la dépêche
suivante, datée de New-York, 15 septembre :
Au moment où Li-Hung-Chang s'embar-
quait sur ÏAnping, escorté d'un navire de
guerre russe, l'amiral Seymour a protesté.
Le départ de Li-Hung-Chang a été re-
tardé.
A ptKIN
Une dépêche de Pékin. 10 septembre, via
Takou, 13 septembre source anglaise, donne les
détails suivants :
Un escadron de cavalerie américaine partira
demain pour aller au secours d'un village de
chrétien qui a été attaquépar les Boxers à 46 mil-
les au Sud-Est.
Il y a eu plusieurs petits combats entre
Tong-Chao et Siang-Ho-Sien, dans lesquels on
a tué de nombreux Boxers.
Les civils se rendant à Tien-Tsion sont pré-
venus de ne pas voyager sans escorte mili-
taire.
Les Russes ont reçu des nouvelles annon-
çant des revers subisipar leurs troupes en Mand-
chourie.
200 milles de voie forrés ont été détruits et
les gares ont été brûlées.
Il y a eu beaucoup de combats et les pertes
russes seraient grandes.
Trois régiments russes ont quitté Pékin far
terre pour s? rendre en Mandchourie.
La réduction graduelle des forces russes de
Pékin. commencé.
Cinq régiments ont été déjà retirés ; il n'y a
plus que 8.000 Russes ici.
Le total des troupes de toutes nationalités
est actuellement de 70.000 hommes dont 22.000
Japonais.
Le ministre du Japon est d'avis de faire
partir 15.000 hommes et de les tenir en réserve
au Japon.
ÉLECTION SÉNATORIALE DE LA VIENNE
Inscrits : 703. — Votants : 697
Premier tour
MM. De Beauchamp, réactionnaire 197 voix.
Tiribilot, cons. général, radie. 177
Demarçay, député, républ. 149
Surreaux, maire de Poitiers,
radical 122
Dahogues, maire de Chàtel-
lerault. radical. 49
(Ballot lage)
Deuxième tour
MM. Qemarçay. c 345 voix ELU.
Tiribilot. 215 -
De Beauchamp 131 —
Il s'agissait de remplacer M. Contancin, séna-
teur. radical, élu pour la première fois au renou-
vellement triennal du 28 janvier dernier, décédé
le 21 juin.
♦
£LECTIONS LEGISLATIVES
HAUTE-LOIRE
Première circonscription du Puy.
Inscrits : 20.580 — Votants, 16.104
MM. Vigouroux, rép 9.942 voix ELU.
Chaîner. 6.578 —
Il s'agissait de remplacer M. Charles Dupuy,
nommé sénateur, qui avait eté réélu aux élections
générales de t898, par 12,229 suffrages, sans con-
current,
PUY-DE-DOME
Première circonscription de Riom.
Inscrits : 19.720 - Votants : 15.079
MM. de Clémentel, répub. 9.804 voix ELU.
Bonnefoy, républicain 4.592
Il s'agissait de remplacer M. Girard, républicain
modéré décédé qui avait été élu, en 1898, par
11,325 voix, sans concurrent.
Comme on le voit, toutes les élections d'hier
ont été des succès pour le gouvernement.
LES JMÊVES
La compagnie La Seine a donné satisfaction
aux mécaniciens des treize pontons-grues du
port de Rouen, qui gagnaient précédemment
180 francs par mois, et qui reprennent le tra-
vail à 200 francs.
Le syndicat des mariniers de Rouen a reçu
une lettre des mariniers actuellement à Paris,
dans laquelle ils annoncent que la Compagnie
offre une augmentation mensuelle de 15 francs
à chaque patron et de 5 francs à chaque ou-
vrier.
Le syndicat a répondu que la satisfaction
accordée n'était pas suffisante, et la continua-
tion de la grève a été votée.
Un incident s'est produit aux écluses de
Carrières-sous-Poissy.
La Compagnie La Seine avait fait partir de
Paris un train de bateaux chargés, remorqué
par le vapeur Licorne.
Le convoi, à destination de Rouen, était es-
corté par le torpilleur 114.
Au barrage de Carrières-sous-Poissy, pen-
dant un arrêt, un groupe de grévistes réussit à
se mettre en communication avec les mécani-
ciens et chauffeurs de la Licorne et les décida à
abandonner le travail. Le convoi, malgré la
présence du torpilleur, dut rester en détresse
dans l'écluse, qui s'ost ainsi trouvée encom-
brée.
Marseille, 16 septembre.
Le maire a reçu les ouvriers boulangers gré-
vistes et les a exhortés à renouer des pourpar-
lers avec leurs patrons. Ils paraissent vouloir
entrer dans cette vole.
Le Havre, 16 septembre.
La grève des camionneurs est terminée.
Le travail sera repris demain matin, excepté
chez six patrons qui n'ont pas accepté la con-
vention conclue entre les délégués ouvriers et
la commission da syndicat des patrons.
Alger,' 16 septembre.
Les grèves des diverses corporations sont
terminées. La reprise du travail est générale.
Ce résultat est dû à l'action des représentants
du gouverneur général et du préfet qui ont
JlJ." t~MB ._-.
importantes et qui ont amené les personnalités
indigènes à user de l'influence et de l'autorité
dont ils jouissent, à l'exclusion de tous autres,
auprès de leurs coreligionnaires, qui consti-
tuaientla presque totalité des grévistes, pour
déterminer qfux-ci à la reprise immédiate de
travail.
Une délégation de notables indigènes s'est,
rendue à la prélecture, où, épi l'absence de M..
Lutaud, elle a été reçue par le secrétaire géné-
ral, pour remercier l'administration de son at-
titude.
Une démarche de même nature a été faite
par les représentants du commerce d'Alger.
Londres, 16 septembre.
La grève des ouvriers du Great Eastern rail-
way, qui avait été redoutée un moment, n'écla-
tera pas. Les ouvriers ont décidé d'accepter les
concessions des directeurs.
LES MAIRES RÉPUBLICAINS
Révocation d'un maire nationaliste
Lettre d'un nationaliste. — Les ezpr
cations du président. — Toujours
des refus
Enfin, il s'est trouvé un autre maire que
Max Régis pour approuver le manque de civi-
lité du conseil municipal de Paris. C'est le
maire de la commune d'Izernay (1674 habitante,
département de Maine-et-Loire).
Faut-il dire avec quelle joie les journaux de-
la réaction s'emparent de la lettre signée du
noble nom de ce fonctionnaire?
Celui-ci, M. Jean de Chabot, dan son billet-
de refus adressé au président du conseil, s'ex-
prime aussi peu courtoisement qu'il est possi-
ble de le faire. Les maires républicains, bien
que n'ayant pas de particule dans leur nom,
ont, toujours avec la politesse qui est l'apanage
des vrais Français, décliné l'offre de M. Gré-
bauval. M. Jean de Chabot n'a pas reçu de
ses ancêtres cette qualité exquise; ou du moiu
il n'en veut point faire usage envers le gouver-
nement. Cela ne lui donne pas raison. Et, com-
me il avait déclaré que le « ministre de la-
guerre était un frère qui organisait nos
futures défaites », le ministre de l'intérieur a
pris hier une mesure de révocation. C'est jus-
tice. Il n'est pas possible de tolérer comme
maire l'auteur d'une épltre aussi « piquante 9,
comme dit la Patrie,
Jésuitisme nationaliste
Le président du Conseil municipal, dans
l'Echo de Paris, s'explique, non sans une rage
contenue, sur la lettre d'un préfet disant que
le gouvernement n'aurait pas été iuvité :
Le gouvernement pas invité, qu'en sait-il ? Lt
bureau du Conseil municipal décida, au contraire,
de prier M. Emile Loubet ; j'ai signé des missives
galantes aux dignitaires de la Chambre et du Sé-
nat. Trois présidents ont en conséquence leur cou-
vert chez nous, libres d'y venir ou non. Il n'y a
que le quatrième, celui du Conseil des ministres,
dont nous négligeons de solliciter la présence. Sim-
ple querelle de famille : il nous fait injurier et nous
lui tournons le dos. MM. Loubet, Fallières, Des-
chanel n'étant point exclus, le « gouvernement x,
serait-ce donc M. Waldeck-Rousseau seul ?.
Nous nous en doutions un peu, sans oser le jurer
en province. A présent, les fonctionnaires débinent
le truc. L'Etat, c'est Lui !.
Or, il est invité, oui, invité à la soirée du Il du
courant, comme sénateur de la Loire, comme le
sont tcus les sénateurs, tous les députés Deux de
ses collaborateurs directs, MM. Baudin et Millerand,
reçurent leurs cartes de banquet en qualité d'élus
de Paris. Aux fêtes municipales, tout le mond&
peut venir en un mot, sauf M. le général André,
lequel n'entre dans aucune des catégories, lequel
n'est que ministre. Conclusion : le ministère reste
écarté, et rien de plus.
Et, maintenant, qui donc pourrait douter qu*
le gouvernement a été invité ?
Encore des refus
Nous avons encore à signaler, parmi les
lettres de refus d'assister au banquet nationa-
liste de Vincennes, celles de MM. Phasmann,
maire de Saint-Mihiel, Rabaut, maire de Saint-
Jean-d'Angély, Simon Lebrun, maire deCroisy
(Cher), docteur Marquet, maire de Roche-
chouart (Haute-Vienne), et celles des maires
de Clermont-Ferrand, d'Ambert, de Thiers et
d'Issoire.
M. Mayer, maire d'Issy-les-Moulineaux, et
M. L. Clément, son adjoint, qui avaient primi-
tivement accepté l'invitation, ont retiré hier
leur acceptation.
GRAVE ACCIDENT DE CHEMII DE FER
Tours, 16 septembre.
Le train 27, venant d'Orléans, a été pris ani
écharpe, en gare de Tours, à 2 h. 30, cet aprw
midi, par une machine rentrant au dépôt.
Une vingtaine de personnes ont été blessé#> :
dont quelques-unes grièvement ; ellles ont ?J&
soignées à la gare et au petit hôpital.
Après examen des victimes, trois ou qu .trl,
seulement ont été reconnues attointes sérieuse-
ment, mais sans redouter de conséquences,
fatales,
LES MANŒUVRES
L'hypothèse du jour
Illiers Omnibus, 16 se,r- imbre.
Dans son instruction générale pour l'exécu-
tion des manœuvres, le général Brugère a in-
diqué qu'aucune opération ne devait avoir lieu
après la cessation de la manœuvre et pendant
la nuit sans l'ordre du général directeur.
Le général voulait ainsi, tout en ménageant
ses troupes se réserver la possibilité de tènter,
sur le point où il le jugerait convenable, un ou
des combats de nuit, de façon à ne négliger
aucun des enseignements que l'on doit tirer des-
grandes manœuvres.
Il avait, dans ce but, prescrit, dès le 11, aux
armées en présence, de prendre rigoureusement
leurs avant-postes et d'assurer leur sécurité
comme si elles étaient en présence de l'ennemi.
Le général Brugère a choisi la nuit qui
vient de s'écouler pour faire exécuter une atta-
que par des effectifs réduits. Il a imaginé l'hy-
pothèse suivante :
L'armée du Nord, qui tient, on le sait, le
Loir, d'Illier à Alluyes, peut être gênée dans
son passage de la rivière, à Saumeray, par
l'ennemi qui occupe, un peu au sud de cette
ville, une petite hauteur appelée Grandboit.
Elle envoie, la nuit, un régiment pour enle-
ver Grandbois et fortifier cette position.
te général Brugère voulait que l'expérience
fut faite en grand secret : il ne prévint donc
qu'à 2 heures du matin l'armée du Nord de sa
décision, tout en laissant soigneusement igno-
rer au général Lucas, commandant l'armée du*
Sud, qu'il allait être attaqué.
A 2 h. 112, le général Brugère monte en au-
tomobile et, accompagné de son état-major, se
rend à Saumeray pour surveiller l'exécution
de la manoeuvre. Une voiturette électrique avec
projecteur le suit.
La nuit est superbe : le ciel est parsemé d'é-
toiles et la lune que ne cache aucun nuagL
donne une clarté suffisante pour distinguer les
préparatifs du combat.
Le 103* régiment de ligne, de la db.
Niox, vient d'être rassemble en grand silenàe ;
les routes se dirigeant sur Grandbois sont Ra
vèrement gardées et l'on arrête les rares voya-
geurs qui voudraient aller dans cette direcUOa.
afin de ne pas donner l'éveil à l'ennemi
Le projecteur électrique
.;.!aIJ!I' "1.1''
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