Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-06-20
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 juin 1910 20 juin 1910
Description : 1910/06/20 (N14710). 1910/06/20 (N14710).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7544159x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/12/2012
N° 14710. - 5 MESSIDOR, AN 118.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
LUDI 20 WIN 1910. — N° 14710.
Fondateur r
AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Un mois Trtii moii Si mois Ita ■
Paris 2fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
départements 2 — 6 - if - 20-
Union Postale 3 - 9 - 16 - 32 .;
Fondateur t
AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
MM. LAGRANGE, CÉRF & Cie
6, Place de ta Bourse
et aux BUREAUX DU JOURNAZj
Adresser toutes les Communications au Directeur
Adressée Lettres et Mandats au Directeur
ADMINISTRATION & RÉDACTION : 53, rue du Chàteau-d'Eau : Téléphone 438-14. *-
- TRIBUNE LIBRE
«=atgjfc~» -
L'Union se fait
« 'C8"--..
Nous en sommes, à peu
près certain, maintenant. M.
le président du Conseil, re-
viendra, nouvel enfant prodi-
gue, à sa majorité de gauche.
C'est pour elle spécialement
-qu'il parlera ; c'est avec elle, seule-
ment, qu'il gouvernera.
Ainsi, sera loyalement scelié, stable
et certainement durable, le pacte que
M.Briand réclamait hier, dans un inter-
ruption à mon excellent ami M. Ber-
teaux. Nul n'y trouvera à redire. Et
ceux même que M. Briand tient en sin-
gulière suspicion, lui apporteront le
concours le plus large et le plus désin-
téressé.
De ce concours M. le président du
Conseil n'aurait jamais douté, s'il n'a-
vait dans la déclaration ministérielle
voulu jouer les « Célimène ». Non pas
qu'il ait été" inférieur dans ce rôle. M.
Briand est un remarquable artiste. Il
excelle à jouer les coquettes. Ses inti-
mes disent même qu'il ne peut être dé-
passé. Cette fois, s'il n'a pas satisfait
tout le monde, il a réussi à se faire,
tour à tour, applaudir par les membres
des divers groupes.
Bientôt il- est vrai,
M. Briand désire en effet parler net. Il
ne veut plus qu'il y ait la moindre dis-
semblance entre les deux déclarations,
qu'à neuf mois de distance, il a appor-
tées au Parlement. Du moins, il nous l'a
dit hier. Pourquoi se refuserait-on à
croire qu'amendée, corrigée, fortifiée,
la dernière ne devienne et ne soit le pro-
longement de l'autre ?
La défense de l'école laïque ne reste-
ra pas « en queue » M. Briand, désor-
mais, la place au premier plan de ses
préoccupations. Il reprendra aussi tous
les projets dont le Parlement a déjà été
saisi. Ne se dit-il pas d'accord avec
nous pour penser encore que « cet en-
semble de réformes est destiné à mettre
J'enseignement « laïque à l'abri de ses
« adversaires qui sont en même temps
« les ennemis de la République ». Nom-
breux sont ceux qui ont pensé que
« notre œuvre du passé, notre œuvre
« de laïcité qui fait honneur à la Répu-
« blique » était répudiée par M. Briand!
Ils reconnaîtront qu'ils se sont mépris.
Le gouvernement ne renie plus rien. Il
respecte et défendra tout le patrimoine
que nous ont légué nos devanciers et ses
prédécesseurs.
Tous les grands artistes recherchent
la difficulté. M. Briand ne pouvait
échapper à cette règle. Malheureuse-
ment pour lui, il l'a exagérée. Beau-
coup s'en sont montrés surpris. Ses
grands admirateurs en paraissent cons-
ternés. Quant aux indifférents, désireux
d'une politique de réalisation, ils en
Sont arrivés à qualifier celle qu'il vou-
lait pratiquer de politique de mots.
Pour qu'elle soit agissante et de sin-
cère réalité, la politique du gouverne-
ment doit être nette, précise et explici-
te. A-t-on le désir d'obtenir l'adhésion
du Sénat au projet d'impôt sur le reve-
nu ? Est-ce bien la volonté nettement
xpriméepar la. Chambre qu'on s'effor-
cera de faire prévaloir devant l'autre
assemblée ? Si on néglige de taxer la ri- ;
chesse. acquise qui, à l'heure actuelle,
échappe à l'impôt, et de réclamer la
progression et la globalité, nous appor-
terons au peuple une parodie de réfor-
me. Et le lendemain du vote de cette
nouvelle loi, beaucoup pourront penser
avec quelque raison, que les réformes
sont discutées dans l'unique désir de les
rendre inefficaces et impopulaires. -
Cette critique, tous les parlementai-1
jes l'ont entendu formuler au cours de
la campagne électorale, chaque fois
qu'ils furent amenés à parler des re-
traites ouvrières et paysannes. Elle
prendrait davantage de force si nous to-1
lérions qu'on retarde la date de son
fonctionnement.
• Envers nous le gouvernement a pris
des engagements formels. Nous en avons
contracté à notre tour envers nos élec-
teurs. Il y aurait donc duplicité ou men-
songe à ne pas établir dès maintenant
dans quelles conditions et dans quelle
mesure jouera cette loi sociale. M. le
ministre de la Prévoyance sociale s'est
déchargé, sur le chef du gouvernement,
du soin de nous l'expliquer. M. Briand
R accepté de le dire. Très formellement,
lorsqu'il y fut invité, il nous donna l'as-
surance de respecter ses premiers en-
gagements et d'éclaircir Tout ce qui,
dans sa dernière déclaration écrite, pa-
raîtrait incertain ou compromettant.
La réalisation de cette promesse le
préserve,sans aucun doute, du concours
du centre et de la droite ; mais elle
groupera autour de lui les prétendus
conjurés, qu'il a trop légèrement ex-
communiés, alors qu'ils lui deman-
daient seulement de défendre l'école laï-
que et de réaliser la réforme fiscale sans
laquelle il n'est pas d'améliorations so-
ciales possibles.
Pascal CECCALDI,
Député de VAUne.
'---'--
LA POLITIQUE
LES COUPABLES
Il nous faut bien revenir sur
la catastrophe du Pluviôse. Il
JIOUS faut bien dire, encore, la
vérité — quelque pénible qu'elle
puisse être — aux dirigeants de
notre marine.
Car ce qui se passe, à Calais, depuis
quelques semaines - ; toutes les tentatives
de renflouement avortées ; les multiples
accidents aux chalands, aux chaînes, aux
engins de sauvetage, que les télégrammes
signalent quotidiennement ; les preuves
d'incompétence et d'incohérence que l'on
ne signale pas, mais qui sont manifestes,
tout cela serait grotesque si ce n'était
navrant.
Le pays est doué d'une prodigieuse
dose de patience pour ne pas céder à un
mouvement d'indignation contre une ad-
ministration qui nous fait ainsi la risée
du monde.
On reste stupéfait, nous y insistons,
lorsqu'on constate partout le manque de
précautions élémentaires dont devraient
être entourés les soldats ou les marins qui
se livrent à des exercices périlleux tou-
jours, mortels souvent ; lorsqu'on se
rend compte que si beaucoup de nations
— la petite Hollande, entre autres, —
possèdent de puissants appareils-capa-
bles de retirer du fond de l'eau des navi-
res de gros tonnage, rien de semblable
n'a été prévu en France, et nous sommes
incapables de relever une épave par des
fonds moyens.
Que peuverit servir l'esprit de décision
d'un ministre, la bonne volonté évidente
d'un, amiral ; que servent, en l'occurrence,
l'ingéniosité déployée par les sauveteurs,
techniciens et ouvriers, leur audace de-
vant le danger, leur patriotique enduran-
ce ? Si l'opinion, ces jours derniers tant
de fois déçue, et qui s'étonne et souffre,
leur doit le tribut de son admiration,
avec quelle rigueur elle juge ceux-là mê-
mes qui, par leur incapacité, leur impré-
voyance, leur routine invétérée, rendent
vains tous les généreux efforts dépensés.
Ladministration de la rue Royale
constitue un véritable péril national, et
l'heure a sonné depuis longtemps de son
remaniement de fond en comble. La tra-
gique aventure du Pluviôse est pour dé-
montrer la nécessité immédiate de cette
réorganisation. Les bureaux paraissent
n'avoir aucune conscience de leur tâche ;
ils s'obstinent dans des errements antédi-
luviens ; forts de leur irresponsabilité,
ils font ce qu'ils veulent faire, — c'est-à-
dire rien. Quel compte ont-ils tenu des
cris d'alarme si justement poussés par la
Commission d'enquête, de ses critiques
répétées ? Quel accueil réservent-ils aux
dévouements éclairés, aux compétences
notoires qui viennent s'offrir a eux ? Ne
les voit-on pas, d'ordinaire, éconduire
sans phrase, ou énerver et décourager par
leur inertie - le cas s'est produit récem-
ment et nous y reviendrons — des inven-
teurs dont les travaux mériteraient au
moins un sérieux examen ? Quel souci
témoignent-ils, enfin, de la sécurité des
braves gui prodiguent leur existence en
vue d'assurer notre propre sécurité ?
Et ce sont ces bureaux — où l'incurie,
le désordre, l'incohérence, l'insuffisance
règnent en maitres — qui sont chargés de
l'utilisation d'es quatorze cent millions
que vient d'affecter le Parlement a la réa-
lisation d'une partie de notre program-
me naval ! Les bons citoyens de tous les
partis n'ont-ils pas le droit d'être in-
quiets :?..
»
LES ON .Dlr
■ ---
Aujourd'hui dimanche : i
Lever du soleil : 3 h. 58 du-matin.
Coucher du soleil ; 8 h. * du soir.
Lever de la lune : 5 h. 2 du soir.
Coucher de la lune : 1 h. 51 du matin*
Courses à Auteuil (Grand Steeple).
AUTREFOIS
Le Rappel, frappé d'interdiction par le
gouvernement de l'Ordre moraU au nom de
la libertét ne paraît pas le 20 juin 9874.
A de beaux yeux.
A. certaine dame de sa connaissance qui
avait de beaux yeux, le poète Benserade
(1612-1691) adressait ce sonnet galant ;
Beaux yeux dont l'atteinte profonde
Trouble des coeurs incessamment,
Le doux repos qui ne se fonde
Que sur un ei doux mouvement,
De tous ce qu'on dit en aimant,
Beaux yeux, source vive et féconde,
Beau refrain doux commencement
Des plus belles chansons du monde.
Beaux yeux qui sur les cœurs avez -
Tant de puissance, et qui savez -
Si bien jouer de la prunelle, --,'
Beaux yeux, divins charmes des sens,
Votre amour est en sentinelle -
Pour attraper tous les passantB.
AUJOURD'HUI
Feu Pourboire.
— 1
Le Parquet vient, à la date du 9 juin,
d'adresser cette circulaire aux juges d'ins-
truction, substituts et commissaires de po-
lice du ressort :
« Messieurs,
fi Certains d'entre vous ont, je pense,
l'hibitude de donner un pourboire aux co-
dhers qu'ils requièrent de transporter des
prisonniers et d'en comprendre le montant
dans Je prix de la course.
« M. le ministre de la justice a décidé
qu'à l'avenir il ne pourra plus être alloué
aux cochers requis des indemnités supé-
rieures à celles fixées par le tarif des voi-
tures publiques.
«Veuillez, messieurs, vous conformer
« strictement » à ces instructions n.
Que, néanmoins, nos auAamédon© pari-
siens se rassurent. Cela se passe à Bruxel-
les, et le procureur qui a signé cette circu-
laire est M. de Lantsheere.
Dépréciation -,
Le tribunal de Saint-Gall (Suisse) vient de
juger un curieux procès et de proclamer un
principe original : l'indemnité pour dépré-
ciation matrimoniale.
Mordu par un chien, un écolier est resté
tout défiguré par la blessure que l'animal
lui fit à la lèvre supérieure ; celle-ci. est à
présent toute retroussée.
Le père de famille a fait un procès au
propriétaire du chien : pour paiement de
frais médicaux, et aussi pour entrave ap-
portée au futur établissement matrimonial
du jeune homme.
Le tribunal, après avoir fait comparaître
le isujet, a reconnu le bien-fondé de la die-
mande paternelle, tout en déclarant que la
beauté physique est iu-n avantage plus pré-
cieux chez une fille que chez un garçon.
Néanmoins il a octroyé au propriétaire
du chien quatre condamnations comme on
n'en verra jamais prononcer en r rance par
une magistrature hostile en principe aux
dommages-intérêts.
100 francs d'amende, ont dit les juges de
Saint-Gall. Plus 400 francs pour Irais me-
dicaux. Plus 1.000 francs « d'argent de
douleur o, joli euphémisme, et 5.000 francs
pour dépréciation matrimoniale.
Plaisanterie.
Les Américains, on le sait, adorent les
plaisanteries excentriques, les fotoes sen-
sationnelles, et ils font preuve, dans la
recherche de l'inédit, d'une rémarquable
ingéniosité. Mais leur goût de l'originalité
les entraîne parfois à de fâcheux excès.
C'est le cas d'un millionnaire de New-
York, clubman des plus en vue.
Voulant divertir ses hôtes, ce fastueux
Yankee organisa dernièrement, à l'inten-
tion de quelques dames, parmi lesquelles
la nièce du président Taft, une excursion
en mail-coach.
La voiture traversait une forêt quand,
soudain, surgissant de derrière un taillis,
un groupe de brigands poussant des cris
sauvages l'assaillit. En un clin d'œil le
cocher fut renversé et ligoté, les dames
brutalement dépouillées de leurs bourses et
de leurs bijoux. Folles de frayeur, les
malheureuses s'évanouirent. Quand elles
revinrent à elles, elles s'aperçurent que les
redoutables bandits du Far-West n'étaient
autres que leur hôte et quelques amis qui
s'étaient déguisés. Ils avaient tenu, par
cette farce excellente, à leur procurer quel-
que rare émotion.
Ce petit jeu, renouvelé des Indiens, se-
rait certainement dans nos pays arriérés'
fort mal compris., ,
1 "-
Ppeijez tii) JldipistFafeiiF
Qu'attend le ministre des colonies pour
nommer le successeur de M. Augagneur au
gouvernement général de Madagascar ?
Sans doute, des ballons d'essai sont lan-
oës tous les jours, mais ils. crèvent aussi-
tôt est il faut s'm iéiicitiesr,
Il semble bien, en effet, que les choix
auxquels M. Trouillot voudrait préparer
l'opinion publique ne. sont pas* très heu-
l'eux'f\
Qu'il s'agisse d'hommes politiques aux-
quels le suffrage universel s'est montré
sévère — ou qu'il s'agisse de M. Grégoire,
l& décision ne serait pas plus heureuse.
Quels sont les titres de M. Grégoire à'
te po&te ?
Est-ce parce qu'il fut jadis préfet du Lot-
et-Garonne ? -
, Ce sympathique département nous a déjà
donné le général Chocolat. C'est assez.
Et, pour le surplus, le gouvernement
sera bien inspiré en confiant l'administra-
tion de notre grand lie africaine à un co-
lonial de carrière qui ait acquis de la com-
pétence ailleurs que dans les bureaux des
préfectures ou dans les dhefs-lieux de can-
ton.
La dernière
du Général Chocolat
Le général Brun vient de fournir, une
ris 4e plus, à la Chambre la mesure de
a lamentable incapacité.
Convié par M. Bénazet à expliquer pour- ,
quoi il avait cru. devoir faire passer de
1 irtillerie au génie les services de l'avia-
tion 'militaire.— et cela contrairement à
'des votes répétés du Parlement — le gé-
néral Chocolat s'est contenté, pour toute
réponse, d'affirmer que « les crédits votés
pour l'aviation sont exclusivement em-
ployés à cet objet. »
Vraiment, devant une telle galéjade, on
croit rêver.
Ainsi l'ineffable ministre de la guerre
croit avoir fait tout son devoir quand il n'a
pas consacré les crédits d'aviation à eol-
der des chapeaux de dame ou, comme le
dit Gil Blas, « à acheter des parapluies
re.SJOOuad et à fabriquer des serrures
pour les terrains de ni-anoeuvre. »
Quant à son argument, que cette modi-
fication apfporterait 200,000 francs d'écono-
mies au budget, nous nous demandons
avec notre confrère « comment le passage
d'une direction à une autre est-il capable
d'amener deux cent miHe francs d'écono-
mies ? On ne peut réduire que le person-
nel ou le matériel, et ce n'est pas cela que
réclame le pays, au moment où il importe
ft la défense nationale de donner à la cons-
truction et à l'usage ide ces engins nou-
veaux la plus vive impulsion. Obtient-on
cette économie sans réduire le matériel ou
le personnel ? Alors ce serait l'aveu que
jusqu'ici l'argent a été gaspillé. »
Plutôt que de réciter en un français de
Chambrée un couplet patriotique que per-
sonne ne lui demandait, le général Choco-
lat eût mieux fait de fournir à M. Bénazet
et au pays des explications qui s'impo-
ent.
1
Paris - les -Trous
Nous ne voulions plus entretenir nos lec-
teurs de l'état lamentable de la voirie pa-
risienne.
M'ajiS le triumsaligotat qui a fait vœu de
transformer Paris en chantier de démoli-
tions n'a plus assez de'3 rues, des avenues
et des boulevards pour se livrer à ses ex-
ploits. 31 lui faut maintenant les trottoirs.
Ecoutez plutôt le Figaro :
Comme il ne reste plus guère de chaussées
à défoncer et de places ou de carrefour à
transformer en puits entourés de palissades
monumentales, la direction des travaux de la
Ville; de Paris, dont la sollicitude pour les pié-
tons. est toujours en éveil, a :mgé que le mo-
ment était venu de s'attaquer aux trottoirs.
Au cours du seul après-midi d'hier, nous
avons constaté que des travaux étaient en
cours d'exécution rue de Châteaudun, boule-
vard Haussmann et rue Pasquier, rue du
4-Septembre, et en rentrant au Figaro, où l'on
achève la réfection du trottoir de la rue
Drouot, nous nous sommes heurtés, à côté de.
la mairie, à une formidable fondrière qui con-
traint les malheureux piétons à emprunter la
chaussée.
Et naturellement la sage et vigilante direc-
tion des travaux a choisi, pour achever de
transformer la capitale en une ville qui pa-
raît avoir été secouée par un tremblement dè
terre. le moment où la. grande saison des cour-
ses attire à Paris le plus d'étrangers et où la
circulation est la plus intense.
On ne saurait vraiment mieux .prendre
les intérêts des contribuables.
—— ♦
LE CALORIFÈRE DU JARDIN
Le palais de Versailles nécessite certains
travaux d'entretien. On les exécute actuel-
lement.
Or, on s'aperçoit tout à coup que les
tuyaux du calorifère du palais traversent
d'énormes poutres vermoulues, datant
de Louis XIV, et que la moindre étincelle
peut enflammer.
Notre excellent confrère le Figaro, qui
s'intéresse si heureusement aux choses
d'art, dit à ce sujet : --
« C'est miracle que Versailles n'ait pas
brûlé vingt fois depuis le temps qu'on,
chauffait le palais avec les dangereux ap-
pareils dont on va commencer sans retard
la destruction. »
Sans retard 1 Notre confrère a encore
quelque naïveté.
M. Dujardin-Beaumetz a mieux à faire.
Il soigne en ce moment le grand-cordon
abyssin que sa sympathie pour les lions.
morts lui vaudra certainement.
En attendant le calorifère du Jardin
Beaumetz sévit toujours.
NOS INTERVIEWS
I '♦ ♦-♦-—3
La Politique Paysanne
, ----+-8t.
H. Jean Dorand, député de l'Aude. président du Groupe des
Républicains Paysans, nous en expose le programme.
M. Jean Durand, député de l'Aude, qu'un
vote parlementaire récent vient d'investir
des fonctions de questeur, n'est pas seule-
ment un homme aimable : radical socia-
liste militant, il est issu de cette robuste
race de paysans méridionaux qui surent
racheter tant de fois, par la vaillance, les
ingratitudes ou les infidélités de la nature,
gardant inébranlable au cœur la foi ré-
publicaine et sachant la faire partager et
croître dans le sein de cette admirable dé-
mocratie rurale, qui fut et reste le meilleur
soutien de la République.
Fondateur d'un groupe parlementaire
important) nous avons tenu, au seuil d'une
nouvelle législature, à lui demander le but,
le 'programme, les tendances de ce groupe.
Avec sa souriante amabilité, M. Durand
a bien voulu nous faire les déclarations
suivantes ;
- Le groupe républicain des paysans que
j'ai créé a une physionomie particulière et
je suis bien aise d'en marquer les princi-
paux traits au rédacteur d'un journal qui
m'est particulièrement sympathique, nous
dit tout d'abord M. Durand.
Le Groupe va se reconstituer avec les
mêmes traditions, puisque les membres
actifs de ce groupement ont été réélus. Jo.
me réjouis de ce succès devant le corps
électoral.
Le suffrage universel n'a pas, parmi
nous, fait subir de notables changements
de personnes.
POLITIQUE DE RESULTATS
- Avez-voue déjà obtenu des résultats
tangibles ?
— Oui, nous en avons déjà obtenu. Com-
me 'le paysan, nous avons su travailler len-
tement, puissamment, sans manifestations
stériles, en creusant le" siMon profond et
droit.
Le Groupe, d'ailleurs, n'a pas été fondé
pour mettre en vue telle ou telle personna-
lité. Il puise sa force dans la. netteté de sa
conduite et la rectitude de sa politique.
Il pratiqué la politique des résultats et
— chose charmante ! — il n'a pas cru né-
cessaire de crier sur les toits lesuccès qu'il
a obtenu par sa persévérance.
N'est-ce pas a lui qu'est due la nouvelle
évaluation de la propriété foncière, qui au-
ra pour conséquence de diminuer leschej,
ges de la terre, quel que soit le mode de re-
fonte de Vimpôt ? -
Ai-je besoin de rappeler son rôle dans le
vote des retraites ouvrières et paysannes ?
-- La déclaration que j'ai faite à la Cham-
bre au nom de 116 de mes collègues suffit
pour cela.
Les organismes, voyez-vous, observe fi-
nement M. Durand, les groupements peu-
vent être comparés aux individus. Dès sa
naissance, l'individu a sa forme définitive-
ment fixée. Sans doute, telle ou telle partie
se développera pour arriver à l'âge adulte.
Mais la physionomie première ne change
jamais complètement.
Notre groupe de paysans avec sa phy-
sionomie propre, avec cette force lente et
persévérante du paysan lui-même, est ap-
pelé à se développer puissamment.
— Que comptez-vous faire au seuil de cet-
te législature ?
EN CONTACT AVEC LES PAYSANS
— M'est avis qu'il sera indispensable, Au
cours de cette nouvelle législature de se
mettre en contact plus direct avsc ies pay-
sans eux-mêmes. Les conférences canto-
nales, les discours, les réunions, la créa-
tion d'un organe particulier ou l'utilisation
d'un journal républicain qui voudrait en-
trer dans cette voie féconde, et surtout une
vaste organisation paysanne, sont à dési-
rer, à rechercher, à accomplir.
Cela est d'autant plus nécessaire que le
Parlement ayant voté les lois bienfaisantes
d'accession à la propriété par le crédit in-
dividuel à long terme, il faudrait descendre
des régions législatives pour apprendre a
nos ruraux l'efficacité de ces lois et les
moyens de s'en servir.
Ainsi, d'une part, nous devons faire pé-
nétrer dans nos campagnes la connaissan-
ce et l'utilisation des nouvelles lois. D'au-
tre part, nous réclamerons à la Chambre
les réformes nécessaires. Nous devrons
surtout surveiller,ét-udier la transformation
des impôts communaux et départementaux,
qui sont à l'ordre du jour. -
Nous affirmerons bien haut que le pay-
san a droit aux moyens de communication
faciles et économiques, à la propreté et à
l'hygiène des hameaux et des fermes, aux
mêmes avantages en un mot que l'homme
des villes.
SEPARATION ET REFORME FISCALE
Après la séparation des Eglises et de l'E-
tat, le paysan français est allé au parti ra-
dical qui avait accompli un grand acte.
Pourquoi ? Est-ce qu'il en avait aperçu
la portée philosophique et toute l'impor-
tance ? Certes, non.
Depuis si longtemps on réclamait cette
séparation, mais en -même temps on la re-
doutait, on craignait toutes les conséquen-
ces de ce grand événement politique.
Et le paysan, quand il a vu un parti po-
litique accomplir cette réforme qu'on lui
disait si difficile, a eu confiance en ce par-
ti radical pour réaliser cette autre réforme,
tout aussi difficile : la diminution des char-
ges fiscales.
Mon ami Malvy l'a dit justement : « le
paysan attend du parti républicain la ré-
forme de l'impôt. Il l'attend de notre par-
ti. Il
Notre groupe reconstitué peut et 'doit
l'obtenir du Parlement. Ce sera sa ta.e
de demain et pour l'accomplir il ne man-
que pas à la Chambre de députés qui con-r
sacreront leur activité et leur talent à la dé-
fense de ceux-là qui les ont élus.
Mon aimable interlocuteur était en trop
bonne voie. Je me gardai bien de l'arrêter..
NOTRE PROGRAMME
Je vais vous dire maintenant ce que nous.
réclamons, ce que nous voulons obtenir :
1° C'est d'abord la suppression de ce for-r
malisme exagéré dans les transmis im-
mobiliers (purge des hypothèques, procé-
dures de ventes judiciaires, procédures.
d'expropriation forcée, de. surenchère, de
délaissement d'ordre, etc.).
20 La diminution des frais de trans-,
mission d'immeubles.
3° la diminution de l'impôt foncier. -
Ce programme peut paraître vaste et am-
bitieux. Je le crois réalisable rapidement.
L'électeur des campagnes a manifesté sa
volonté. Républicain, il a cependant voulu
témoigner par des changements de person-
nes, de la nécessité de solutionner ces
questions vitales pour lui et de réaliser les
réformes toujours promises.
Il serait injuste et imprudent de ne pas
tenir compte de sa volonté.
Dites bien, mon cher ami, que notre
groupement est un groupement politique,
républicain, mais sans ostracisme, faisant
appel à tous ceux dont le sentiment com-
mun est que le paysan doit être le plus fer-
me soutien de la République.
RESTONS PAYSANS
L'ambition personnelle n'ayant pas pré-
sidé à sa naissance, ne saura certainement
pas se développer dans notre groupe.
Paysans, nous devrons le rester et nous
aurons d'autant plus d'action feu Parle-i
ment que nous saurons éviter avec soin de
susciter des rivalités dont on meurt ou d'é-
veiller les inquiétudes qui paralysent les
généreux élans.
Par cette méthode patiente, persévéran-
te, accentue le député de l'Aude, le groupe
républicain des paysans jouira à la Cham-
bre de l'influence que lui donnent à la fois
le nombre de ses membres et la rectitude
de sa politique. »
Tout cela me fut dit gentiment, sans
morgue, avec une simplicité que l'accent dè
sincérité qui s'en dégageait était loin'at-
ténuer.
Je serrai cette main loyale et m'en fus
bien vite — il était tard J — pour vous con-
ter la chose
Léon Lacour.
*
Conseil des Ministres
Le conseil des ministres s'est iéuni hier,
matin à l'Eysée, sous la présidence de M.
Fallières.
LE BUDGET DE 1911
Le ministre des finances a fait savoir
qu'il serait en mesure de déposer le pro..
jet de budget pour 1911 sur le bureau de
la Chambre dans quelques jours, do ma-
nière que la commission chargée de i'exa-,
miner puisse être nommée avant, les va-
cances. Le dépôt aura lieu. probablement
dès que la Chambre aura procédé aux votes
destinés à servir de clôture aux internelle-
tions en cours.
LA QUESTION CRETOISE
Au sujet de cette question, U. nute sui-
vante est communiquée :
« Le ministre des affaires étrangères a
renseigné le conseil sur l'état de& affaires
relatives à la question crétcise.
» L'initiative prise par le go verneiniîoi;
de la République a eu pour résultat de mo-
tiver de la part des puissances protectrices
un échange de vues et des prclJosiUClns sur
lesquelles un accord complet s'établit en-
tre elles. Elle a eu de même pour consé-
quence d'atténuer beaucoup l'agitation qui
se produisait en Turquie.
» Pour assurer le respect de leurs déci-
sions et parer, en. cas de besoin à toute
éventualité, les quatre puissances vont
augmenter leurs forces navales dans la
baie de la Sude. »
CEREMONIES DIVERSES
Le président du conseil a fait savoir que
l'inauguration du monument élevé à
Waldeck-Rousseau aurait lieu le G juillet.
M. Cochery, ministre des finances a ac-
cepté de présider le banquet de la prnsse
républicaine départementale.
LA DIRECTION
DE L'ECOLE CENTRALE
Le ministre du commerce a fait signer
un décret par lequel M. Noël, sénateur de
l'Oise, est chargé de la direction, à titre
provisoire, de l'Ecole centrale des arts et
manufactures, en remplacement de M. Bu-
quet, admis à la retraite.
M. Noël est ingénieur et ancien élève de
l'Ecole centrale.
Il y a un précédent à cette nomination.
M. Reymond, sénateur de la Loire, aujour-.
d'hui décédé.. père du docteur Reymond, sé-.
nateur actuel, fut délégué jadis de la même
manière à la direction temporaire "de t'rim
cole centrale dont il était un anoien élève-
CINQ CENTIMES LE NUMERO
LUDI 20 WIN 1910. — N° 14710.
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- TRIBUNE LIBRE
«=atgjfc~» -
L'Union se fait
« 'C8"--..
Nous en sommes, à peu
près certain, maintenant. M.
le président du Conseil, re-
viendra, nouvel enfant prodi-
gue, à sa majorité de gauche.
C'est pour elle spécialement
-qu'il parlera ; c'est avec elle, seule-
ment, qu'il gouvernera.
Ainsi, sera loyalement scelié, stable
et certainement durable, le pacte que
M.Briand réclamait hier, dans un inter-
ruption à mon excellent ami M. Ber-
teaux. Nul n'y trouvera à redire. Et
ceux même que M. Briand tient en sin-
gulière suspicion, lui apporteront le
concours le plus large et le plus désin-
téressé.
De ce concours M. le président du
Conseil n'aurait jamais douté, s'il n'a-
vait dans la déclaration ministérielle
voulu jouer les « Célimène ». Non pas
qu'il ait été" inférieur dans ce rôle. M.
Briand est un remarquable artiste. Il
excelle à jouer les coquettes. Ses inti-
mes disent même qu'il ne peut être dé-
passé. Cette fois, s'il n'a pas satisfait
tout le monde, il a réussi à se faire,
tour à tour, applaudir par les membres
des divers groupes.
Bientôt il- est vrai,
M. Briand désire en effet parler net. Il
ne veut plus qu'il y ait la moindre dis-
semblance entre les deux déclarations,
qu'à neuf mois de distance, il a appor-
tées au Parlement. Du moins, il nous l'a
dit hier. Pourquoi se refuserait-on à
croire qu'amendée, corrigée, fortifiée,
la dernière ne devienne et ne soit le pro-
longement de l'autre ?
La défense de l'école laïque ne reste-
ra pas « en queue » M. Briand, désor-
mais, la place au premier plan de ses
préoccupations. Il reprendra aussi tous
les projets dont le Parlement a déjà été
saisi. Ne se dit-il pas d'accord avec
nous pour penser encore que « cet en-
semble de réformes est destiné à mettre
J'enseignement « laïque à l'abri de ses
« adversaires qui sont en même temps
« les ennemis de la République ». Nom-
breux sont ceux qui ont pensé que
« notre œuvre du passé, notre œuvre
« de laïcité qui fait honneur à la Répu-
« blique » était répudiée par M. Briand!
Ils reconnaîtront qu'ils se sont mépris.
Le gouvernement ne renie plus rien. Il
respecte et défendra tout le patrimoine
que nous ont légué nos devanciers et ses
prédécesseurs.
Tous les grands artistes recherchent
la difficulté. M. Briand ne pouvait
échapper à cette règle. Malheureuse-
ment pour lui, il l'a exagérée. Beau-
coup s'en sont montrés surpris. Ses
grands admirateurs en paraissent cons-
ternés. Quant aux indifférents, désireux
d'une politique de réalisation, ils en
Sont arrivés à qualifier celle qu'il vou-
lait pratiquer de politique de mots.
Pour qu'elle soit agissante et de sin-
cère réalité, la politique du gouverne-
ment doit être nette, précise et explici-
te. A-t-on le désir d'obtenir l'adhésion
du Sénat au projet d'impôt sur le reve-
nu ? Est-ce bien la volonté nettement
xpriméepar la. Chambre qu'on s'effor-
cera de faire prévaloir devant l'autre
assemblée ? Si on néglige de taxer la ri- ;
chesse. acquise qui, à l'heure actuelle,
échappe à l'impôt, et de réclamer la
progression et la globalité, nous appor-
terons au peuple une parodie de réfor-
me. Et le lendemain du vote de cette
nouvelle loi, beaucoup pourront penser
avec quelque raison, que les réformes
sont discutées dans l'unique désir de les
rendre inefficaces et impopulaires. -
Cette critique, tous les parlementai-1
jes l'ont entendu formuler au cours de
la campagne électorale, chaque fois
qu'ils furent amenés à parler des re-
traites ouvrières et paysannes. Elle
prendrait davantage de force si nous to-1
lérions qu'on retarde la date de son
fonctionnement.
• Envers nous le gouvernement a pris
des engagements formels. Nous en avons
contracté à notre tour envers nos élec-
teurs. Il y aurait donc duplicité ou men-
songe à ne pas établir dès maintenant
dans quelles conditions et dans quelle
mesure jouera cette loi sociale. M. le
ministre de la Prévoyance sociale s'est
déchargé, sur le chef du gouvernement,
du soin de nous l'expliquer. M. Briand
R accepté de le dire. Très formellement,
lorsqu'il y fut invité, il nous donna l'as-
surance de respecter ses premiers en-
gagements et d'éclaircir Tout ce qui,
dans sa dernière déclaration écrite, pa-
raîtrait incertain ou compromettant.
La réalisation de cette promesse le
préserve,sans aucun doute, du concours
du centre et de la droite ; mais elle
groupera autour de lui les prétendus
conjurés, qu'il a trop légèrement ex-
communiés, alors qu'ils lui deman-
daient seulement de défendre l'école laï-
que et de réaliser la réforme fiscale sans
laquelle il n'est pas d'améliorations so-
ciales possibles.
Pascal CECCALDI,
Député de VAUne.
'---'--
LA POLITIQUE
LES COUPABLES
Il nous faut bien revenir sur
la catastrophe du Pluviôse. Il
JIOUS faut bien dire, encore, la
vérité — quelque pénible qu'elle
puisse être — aux dirigeants de
notre marine.
Car ce qui se passe, à Calais, depuis
quelques semaines - ; toutes les tentatives
de renflouement avortées ; les multiples
accidents aux chalands, aux chaînes, aux
engins de sauvetage, que les télégrammes
signalent quotidiennement ; les preuves
d'incompétence et d'incohérence que l'on
ne signale pas, mais qui sont manifestes,
tout cela serait grotesque si ce n'était
navrant.
Le pays est doué d'une prodigieuse
dose de patience pour ne pas céder à un
mouvement d'indignation contre une ad-
ministration qui nous fait ainsi la risée
du monde.
On reste stupéfait, nous y insistons,
lorsqu'on constate partout le manque de
précautions élémentaires dont devraient
être entourés les soldats ou les marins qui
se livrent à des exercices périlleux tou-
jours, mortels souvent ; lorsqu'on se
rend compte que si beaucoup de nations
— la petite Hollande, entre autres, —
possèdent de puissants appareils-capa-
bles de retirer du fond de l'eau des navi-
res de gros tonnage, rien de semblable
n'a été prévu en France, et nous sommes
incapables de relever une épave par des
fonds moyens.
Que peuverit servir l'esprit de décision
d'un ministre, la bonne volonté évidente
d'un, amiral ; que servent, en l'occurrence,
l'ingéniosité déployée par les sauveteurs,
techniciens et ouvriers, leur audace de-
vant le danger, leur patriotique enduran-
ce ? Si l'opinion, ces jours derniers tant
de fois déçue, et qui s'étonne et souffre,
leur doit le tribut de son admiration,
avec quelle rigueur elle juge ceux-là mê-
mes qui, par leur incapacité, leur impré-
voyance, leur routine invétérée, rendent
vains tous les généreux efforts dépensés.
Ladministration de la rue Royale
constitue un véritable péril national, et
l'heure a sonné depuis longtemps de son
remaniement de fond en comble. La tra-
gique aventure du Pluviôse est pour dé-
montrer la nécessité immédiate de cette
réorganisation. Les bureaux paraissent
n'avoir aucune conscience de leur tâche ;
ils s'obstinent dans des errements antédi-
luviens ; forts de leur irresponsabilité,
ils font ce qu'ils veulent faire, — c'est-à-
dire rien. Quel compte ont-ils tenu des
cris d'alarme si justement poussés par la
Commission d'enquête, de ses critiques
répétées ? Quel accueil réservent-ils aux
dévouements éclairés, aux compétences
notoires qui viennent s'offrir a eux ? Ne
les voit-on pas, d'ordinaire, éconduire
sans phrase, ou énerver et décourager par
leur inertie - le cas s'est produit récem-
ment et nous y reviendrons — des inven-
teurs dont les travaux mériteraient au
moins un sérieux examen ? Quel souci
témoignent-ils, enfin, de la sécurité des
braves gui prodiguent leur existence en
vue d'assurer notre propre sécurité ?
Et ce sont ces bureaux — où l'incurie,
le désordre, l'incohérence, l'insuffisance
règnent en maitres — qui sont chargés de
l'utilisation d'es quatorze cent millions
que vient d'affecter le Parlement a la réa-
lisation d'une partie de notre program-
me naval ! Les bons citoyens de tous les
partis n'ont-ils pas le droit d'être in-
quiets :?..
»
LES ON .Dlr
■ ---
Aujourd'hui dimanche : i
Lever du soleil : 3 h. 58 du-matin.
Coucher du soleil ; 8 h. * du soir.
Lever de la lune : 5 h. 2 du soir.
Coucher de la lune : 1 h. 51 du matin*
Courses à Auteuil (Grand Steeple).
AUTREFOIS
Le Rappel, frappé d'interdiction par le
gouvernement de l'Ordre moraU au nom de
la libertét ne paraît pas le 20 juin 9874.
A de beaux yeux.
A. certaine dame de sa connaissance qui
avait de beaux yeux, le poète Benserade
(1612-1691) adressait ce sonnet galant ;
Beaux yeux dont l'atteinte profonde
Trouble des coeurs incessamment,
Le doux repos qui ne se fonde
Que sur un ei doux mouvement,
De tous ce qu'on dit en aimant,
Beaux yeux, source vive et féconde,
Beau refrain doux commencement
Des plus belles chansons du monde.
Beaux yeux qui sur les cœurs avez -
Tant de puissance, et qui savez -
Si bien jouer de la prunelle, --,'
Beaux yeux, divins charmes des sens,
Votre amour est en sentinelle -
Pour attraper tous les passantB.
AUJOURD'HUI
Feu Pourboire.
— 1
Le Parquet vient, à la date du 9 juin,
d'adresser cette circulaire aux juges d'ins-
truction, substituts et commissaires de po-
lice du ressort :
« Messieurs,
fi Certains d'entre vous ont, je pense,
l'hibitude de donner un pourboire aux co-
dhers qu'ils requièrent de transporter des
prisonniers et d'en comprendre le montant
dans Je prix de la course.
« M. le ministre de la justice a décidé
qu'à l'avenir il ne pourra plus être alloué
aux cochers requis des indemnités supé-
rieures à celles fixées par le tarif des voi-
tures publiques.
«Veuillez, messieurs, vous conformer
« strictement » à ces instructions n.
Que, néanmoins, nos auAamédon© pari-
siens se rassurent. Cela se passe à Bruxel-
les, et le procureur qui a signé cette circu-
laire est M. de Lantsheere.
Dépréciation -,
Le tribunal de Saint-Gall (Suisse) vient de
juger un curieux procès et de proclamer un
principe original : l'indemnité pour dépré-
ciation matrimoniale.
Mordu par un chien, un écolier est resté
tout défiguré par la blessure que l'animal
lui fit à la lèvre supérieure ; celle-ci. est à
présent toute retroussée.
Le père de famille a fait un procès au
propriétaire du chien : pour paiement de
frais médicaux, et aussi pour entrave ap-
portée au futur établissement matrimonial
du jeune homme.
Le tribunal, après avoir fait comparaître
le isujet, a reconnu le bien-fondé de la die-
mande paternelle, tout en déclarant que la
beauté physique est iu-n avantage plus pré-
cieux chez une fille que chez un garçon.
Néanmoins il a octroyé au propriétaire
du chien quatre condamnations comme on
n'en verra jamais prononcer en r rance par
une magistrature hostile en principe aux
dommages-intérêts.
100 francs d'amende, ont dit les juges de
Saint-Gall. Plus 400 francs pour Irais me-
dicaux. Plus 1.000 francs « d'argent de
douleur o, joli euphémisme, et 5.000 francs
pour dépréciation matrimoniale.
Plaisanterie.
Les Américains, on le sait, adorent les
plaisanteries excentriques, les fotoes sen-
sationnelles, et ils font preuve, dans la
recherche de l'inédit, d'une rémarquable
ingéniosité. Mais leur goût de l'originalité
les entraîne parfois à de fâcheux excès.
C'est le cas d'un millionnaire de New-
York, clubman des plus en vue.
Voulant divertir ses hôtes, ce fastueux
Yankee organisa dernièrement, à l'inten-
tion de quelques dames, parmi lesquelles
la nièce du président Taft, une excursion
en mail-coach.
La voiture traversait une forêt quand,
soudain, surgissant de derrière un taillis,
un groupe de brigands poussant des cris
sauvages l'assaillit. En un clin d'œil le
cocher fut renversé et ligoté, les dames
brutalement dépouillées de leurs bourses et
de leurs bijoux. Folles de frayeur, les
malheureuses s'évanouirent. Quand elles
revinrent à elles, elles s'aperçurent que les
redoutables bandits du Far-West n'étaient
autres que leur hôte et quelques amis qui
s'étaient déguisés. Ils avaient tenu, par
cette farce excellente, à leur procurer quel-
que rare émotion.
Ce petit jeu, renouvelé des Indiens, se-
rait certainement dans nos pays arriérés'
fort mal compris., ,
1 "-
Ppeijez tii) JldipistFafeiiF
Qu'attend le ministre des colonies pour
nommer le successeur de M. Augagneur au
gouvernement général de Madagascar ?
Sans doute, des ballons d'essai sont lan-
oës tous les jours, mais ils. crèvent aussi-
tôt est il faut s'm iéiicitiesr,
Il semble bien, en effet, que les choix
auxquels M. Trouillot voudrait préparer
l'opinion publique ne. sont pas* très heu-
l'eux'f\
Qu'il s'agisse d'hommes politiques aux-
quels le suffrage universel s'est montré
sévère — ou qu'il s'agisse de M. Grégoire,
l& décision ne serait pas plus heureuse.
Quels sont les titres de M. Grégoire à'
te po&te ?
Est-ce parce qu'il fut jadis préfet du Lot-
et-Garonne ? -
, Ce sympathique département nous a déjà
donné le général Chocolat. C'est assez.
Et, pour le surplus, le gouvernement
sera bien inspiré en confiant l'administra-
tion de notre grand lie africaine à un co-
lonial de carrière qui ait acquis de la com-
pétence ailleurs que dans les bureaux des
préfectures ou dans les dhefs-lieux de can-
ton.
La dernière
du Général Chocolat
Le général Brun vient de fournir, une
ris 4e plus, à la Chambre la mesure de
a lamentable incapacité.
Convié par M. Bénazet à expliquer pour- ,
quoi il avait cru. devoir faire passer de
1 irtillerie au génie les services de l'avia-
tion 'militaire.— et cela contrairement à
'des votes répétés du Parlement — le gé-
néral Chocolat s'est contenté, pour toute
réponse, d'affirmer que « les crédits votés
pour l'aviation sont exclusivement em-
ployés à cet objet. »
Vraiment, devant une telle galéjade, on
croit rêver.
Ainsi l'ineffable ministre de la guerre
croit avoir fait tout son devoir quand il n'a
pas consacré les crédits d'aviation à eol-
der des chapeaux de dame ou, comme le
dit Gil Blas, « à acheter des parapluies
re.SJOOuad et à fabriquer des serrures
pour les terrains de ni-anoeuvre. »
Quant à son argument, que cette modi-
fication apfporterait 200,000 francs d'écono-
mies au budget, nous nous demandons
avec notre confrère « comment le passage
d'une direction à une autre est-il capable
d'amener deux cent miHe francs d'écono-
mies ? On ne peut réduire que le person-
nel ou le matériel, et ce n'est pas cela que
réclame le pays, au moment où il importe
ft la défense nationale de donner à la cons-
truction et à l'usage ide ces engins nou-
veaux la plus vive impulsion. Obtient-on
cette économie sans réduire le matériel ou
le personnel ? Alors ce serait l'aveu que
jusqu'ici l'argent a été gaspillé. »
Plutôt que de réciter en un français de
Chambrée un couplet patriotique que per-
sonne ne lui demandait, le général Choco-
lat eût mieux fait de fournir à M. Bénazet
et au pays des explications qui s'impo-
ent.
1
Paris - les -Trous
Nous ne voulions plus entretenir nos lec-
teurs de l'état lamentable de la voirie pa-
risienne.
M'ajiS le triumsaligotat qui a fait vœu de
transformer Paris en chantier de démoli-
tions n'a plus assez de'3 rues, des avenues
et des boulevards pour se livrer à ses ex-
ploits. 31 lui faut maintenant les trottoirs.
Ecoutez plutôt le Figaro :
Comme il ne reste plus guère de chaussées
à défoncer et de places ou de carrefour à
transformer en puits entourés de palissades
monumentales, la direction des travaux de la
Ville; de Paris, dont la sollicitude pour les pié-
tons. est toujours en éveil, a :mgé que le mo-
ment était venu de s'attaquer aux trottoirs.
Au cours du seul après-midi d'hier, nous
avons constaté que des travaux étaient en
cours d'exécution rue de Châteaudun, boule-
vard Haussmann et rue Pasquier, rue du
4-Septembre, et en rentrant au Figaro, où l'on
achève la réfection du trottoir de la rue
Drouot, nous nous sommes heurtés, à côté de.
la mairie, à une formidable fondrière qui con-
traint les malheureux piétons à emprunter la
chaussée.
Et naturellement la sage et vigilante direc-
tion des travaux a choisi, pour achever de
transformer la capitale en une ville qui pa-
raît avoir été secouée par un tremblement dè
terre. le moment où la. grande saison des cour-
ses attire à Paris le plus d'étrangers et où la
circulation est la plus intense.
On ne saurait vraiment mieux .prendre
les intérêts des contribuables.
—— ♦
LE CALORIFÈRE DU JARDIN
Le palais de Versailles nécessite certains
travaux d'entretien. On les exécute actuel-
lement.
Or, on s'aperçoit tout à coup que les
tuyaux du calorifère du palais traversent
d'énormes poutres vermoulues, datant
de Louis XIV, et que la moindre étincelle
peut enflammer.
Notre excellent confrère le Figaro, qui
s'intéresse si heureusement aux choses
d'art, dit à ce sujet : --
« C'est miracle que Versailles n'ait pas
brûlé vingt fois depuis le temps qu'on,
chauffait le palais avec les dangereux ap-
pareils dont on va commencer sans retard
la destruction. »
Sans retard 1 Notre confrère a encore
quelque naïveté.
M. Dujardin-Beaumetz a mieux à faire.
Il soigne en ce moment le grand-cordon
abyssin que sa sympathie pour les lions.
morts lui vaudra certainement.
En attendant le calorifère du Jardin
Beaumetz sévit toujours.
NOS INTERVIEWS
I '♦ ♦-♦-—3
La Politique Paysanne
, ----+-8t.
H. Jean Dorand, député de l'Aude. président du Groupe des
Républicains Paysans, nous en expose le programme.
M. Jean Durand, député de l'Aude, qu'un
vote parlementaire récent vient d'investir
des fonctions de questeur, n'est pas seule-
ment un homme aimable : radical socia-
liste militant, il est issu de cette robuste
race de paysans méridionaux qui surent
racheter tant de fois, par la vaillance, les
ingratitudes ou les infidélités de la nature,
gardant inébranlable au cœur la foi ré-
publicaine et sachant la faire partager et
croître dans le sein de cette admirable dé-
mocratie rurale, qui fut et reste le meilleur
soutien de la République.
Fondateur d'un groupe parlementaire
important) nous avons tenu, au seuil d'une
nouvelle législature, à lui demander le but,
le 'programme, les tendances de ce groupe.
Avec sa souriante amabilité, M. Durand
a bien voulu nous faire les déclarations
suivantes ;
- Le groupe républicain des paysans que
j'ai créé a une physionomie particulière et
je suis bien aise d'en marquer les princi-
paux traits au rédacteur d'un journal qui
m'est particulièrement sympathique, nous
dit tout d'abord M. Durand.
Le Groupe va se reconstituer avec les
mêmes traditions, puisque les membres
actifs de ce groupement ont été réélus. Jo.
me réjouis de ce succès devant le corps
électoral.
Le suffrage universel n'a pas, parmi
nous, fait subir de notables changements
de personnes.
POLITIQUE DE RESULTATS
- Avez-voue déjà obtenu des résultats
tangibles ?
— Oui, nous en avons déjà obtenu. Com-
me 'le paysan, nous avons su travailler len-
tement, puissamment, sans manifestations
stériles, en creusant le" siMon profond et
droit.
Le Groupe, d'ailleurs, n'a pas été fondé
pour mettre en vue telle ou telle personna-
lité. Il puise sa force dans la. netteté de sa
conduite et la rectitude de sa politique.
Il pratiqué la politique des résultats et
— chose charmante ! — il n'a pas cru né-
cessaire de crier sur les toits lesuccès qu'il
a obtenu par sa persévérance.
N'est-ce pas a lui qu'est due la nouvelle
évaluation de la propriété foncière, qui au-
ra pour conséquence de diminuer leschej,
ges de la terre, quel que soit le mode de re-
fonte de Vimpôt ? -
Ai-je besoin de rappeler son rôle dans le
vote des retraites ouvrières et paysannes ?
-- La déclaration que j'ai faite à la Cham-
bre au nom de 116 de mes collègues suffit
pour cela.
Les organismes, voyez-vous, observe fi-
nement M. Durand, les groupements peu-
vent être comparés aux individus. Dès sa
naissance, l'individu a sa forme définitive-
ment fixée. Sans doute, telle ou telle partie
se développera pour arriver à l'âge adulte.
Mais la physionomie première ne change
jamais complètement.
Notre groupe de paysans avec sa phy-
sionomie propre, avec cette force lente et
persévérante du paysan lui-même, est ap-
pelé à se développer puissamment.
— Que comptez-vous faire au seuil de cet-
te législature ?
EN CONTACT AVEC LES PAYSANS
— M'est avis qu'il sera indispensable, Au
cours de cette nouvelle législature de se
mettre en contact plus direct avsc ies pay-
sans eux-mêmes. Les conférences canto-
nales, les discours, les réunions, la créa-
tion d'un organe particulier ou l'utilisation
d'un journal républicain qui voudrait en-
trer dans cette voie féconde, et surtout une
vaste organisation paysanne, sont à dési-
rer, à rechercher, à accomplir.
Cela est d'autant plus nécessaire que le
Parlement ayant voté les lois bienfaisantes
d'accession à la propriété par le crédit in-
dividuel à long terme, il faudrait descendre
des régions législatives pour apprendre a
nos ruraux l'efficacité de ces lois et les
moyens de s'en servir.
Ainsi, d'une part, nous devons faire pé-
nétrer dans nos campagnes la connaissan-
ce et l'utilisation des nouvelles lois. D'au-
tre part, nous réclamerons à la Chambre
les réformes nécessaires. Nous devrons
surtout surveiller,ét-udier la transformation
des impôts communaux et départementaux,
qui sont à l'ordre du jour. -
Nous affirmerons bien haut que le pay-
san a droit aux moyens de communication
faciles et économiques, à la propreté et à
l'hygiène des hameaux et des fermes, aux
mêmes avantages en un mot que l'homme
des villes.
SEPARATION ET REFORME FISCALE
Après la séparation des Eglises et de l'E-
tat, le paysan français est allé au parti ra-
dical qui avait accompli un grand acte.
Pourquoi ? Est-ce qu'il en avait aperçu
la portée philosophique et toute l'impor-
tance ? Certes, non.
Depuis si longtemps on réclamait cette
séparation, mais en -même temps on la re-
doutait, on craignait toutes les conséquen-
ces de ce grand événement politique.
Et le paysan, quand il a vu un parti po-
litique accomplir cette réforme qu'on lui
disait si difficile, a eu confiance en ce par-
ti radical pour réaliser cette autre réforme,
tout aussi difficile : la diminution des char-
ges fiscales.
Mon ami Malvy l'a dit justement : « le
paysan attend du parti républicain la ré-
forme de l'impôt. Il l'attend de notre par-
ti. Il
Notre groupe reconstitué peut et 'doit
l'obtenir du Parlement. Ce sera sa ta.e
de demain et pour l'accomplir il ne man-
que pas à la Chambre de députés qui con-r
sacreront leur activité et leur talent à la dé-
fense de ceux-là qui les ont élus.
Mon aimable interlocuteur était en trop
bonne voie. Je me gardai bien de l'arrêter..
NOTRE PROGRAMME
Je vais vous dire maintenant ce que nous.
réclamons, ce que nous voulons obtenir :
1° C'est d'abord la suppression de ce for-r
malisme exagéré dans les transmis im-
mobiliers (purge des hypothèques, procé-
dures de ventes judiciaires, procédures.
d'expropriation forcée, de. surenchère, de
délaissement d'ordre, etc.).
20 La diminution des frais de trans-,
mission d'immeubles.
3° la diminution de l'impôt foncier. -
Ce programme peut paraître vaste et am-
bitieux. Je le crois réalisable rapidement.
L'électeur des campagnes a manifesté sa
volonté. Républicain, il a cependant voulu
témoigner par des changements de person-
nes, de la nécessité de solutionner ces
questions vitales pour lui et de réaliser les
réformes toujours promises.
Il serait injuste et imprudent de ne pas
tenir compte de sa volonté.
Dites bien, mon cher ami, que notre
groupement est un groupement politique,
républicain, mais sans ostracisme, faisant
appel à tous ceux dont le sentiment com-
mun est que le paysan doit être le plus fer-
me soutien de la République.
RESTONS PAYSANS
L'ambition personnelle n'ayant pas pré-
sidé à sa naissance, ne saura certainement
pas se développer dans notre groupe.
Paysans, nous devrons le rester et nous
aurons d'autant plus d'action feu Parle-i
ment que nous saurons éviter avec soin de
susciter des rivalités dont on meurt ou d'é-
veiller les inquiétudes qui paralysent les
généreux élans.
Par cette méthode patiente, persévéran-
te, accentue le député de l'Aude, le groupe
républicain des paysans jouira à la Cham-
bre de l'influence que lui donnent à la fois
le nombre de ses membres et la rectitude
de sa politique. »
Tout cela me fut dit gentiment, sans
morgue, avec une simplicité que l'accent dè
sincérité qui s'en dégageait était loin'at-
ténuer.
Je serrai cette main loyale et m'en fus
bien vite — il était tard J — pour vous con-
ter la chose
Léon Lacour.
*
Conseil des Ministres
Le conseil des ministres s'est iéuni hier,
matin à l'Eysée, sous la présidence de M.
Fallières.
LE BUDGET DE 1911
Le ministre des finances a fait savoir
qu'il serait en mesure de déposer le pro..
jet de budget pour 1911 sur le bureau de
la Chambre dans quelques jours, do ma-
nière que la commission chargée de i'exa-,
miner puisse être nommée avant, les va-
cances. Le dépôt aura lieu. probablement
dès que la Chambre aura procédé aux votes
destinés à servir de clôture aux internelle-
tions en cours.
LA QUESTION CRETOISE
Au sujet de cette question, U. nute sui-
vante est communiquée :
« Le ministre des affaires étrangères a
renseigné le conseil sur l'état de& affaires
relatives à la question crétcise.
» L'initiative prise par le go verneiniîoi;
de la République a eu pour résultat de mo-
tiver de la part des puissances protectrices
un échange de vues et des prclJosiUClns sur
lesquelles un accord complet s'établit en-
tre elles. Elle a eu de même pour consé-
quence d'atténuer beaucoup l'agitation qui
se produisait en Turquie.
» Pour assurer le respect de leurs déci-
sions et parer, en. cas de besoin à toute
éventualité, les quatre puissances vont
augmenter leurs forces navales dans la
baie de la Sude. »
CEREMONIES DIVERSES
Le président du conseil a fait savoir que
l'inauguration du monument élevé à
Waldeck-Rousseau aurait lieu le G juillet.
M. Cochery, ministre des finances a ac-
cepté de présider le banquet de la prnsse
républicaine départementale.
LA DIRECTION
DE L'ECOLE CENTRALE
Le ministre du commerce a fait signer
un décret par lequel M. Noël, sénateur de
l'Oise, est chargé de la direction, à titre
provisoire, de l'Ecole centrale des arts et
manufactures, en remplacement de M. Bu-
quet, admis à la retraite.
M. Noël est ingénieur et ancien élève de
l'Ecole centrale.
Il y a un précédent à cette nomination.
M. Reymond, sénateur de la Loire, aujour-.
d'hui décédé.. père du docteur Reymond, sé-.
nateur actuel, fut délégué jadis de la même
manière à la direction temporaire "de t'rim
cole centrale dont il était un anoien élève-
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