Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-07-04
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juillet 1897 04 juillet 1897
Description : 1897/07/04 (N9977). 1897/07/04 (N9977).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7543448v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
1 CSINQ .C.Ë'M'TIMES le re, U--'l=évo;,
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FouAYEUR: AUGUSTE VACQUERIE
ANNONCES
IdC. Ch. LAGRANGE, CERF & C"
6, Place de la Bourse, 6
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 181
)e 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
WO 0977- — Dimanche 4 Juillet; 1S97
16 MESSIDOR Alf &05
ÀMjpNISlTtATlON : 131 rue Monartre, 131
1, Adresser lettres, êt mandats à l'Adminiltrateur
NOS LEADERS
B» âRRfiT
Rien d'extraordinaire comme l'arrêt
Je la- Cour de cassation dans l'affaire
de Gàrmaux. Il y a là un symptôme
grave. On s'était jusqu'ici imaginé trou-
ver plus de garanties de justice dans
ce qu'on appelle le tribunal suprême,
que dans les tribunaux prdinaires. Il
est composé d'hommes qui n'ont plus
d'avancement à attendre, ni de disgrâce
à redouter; qui ont à maintenir le
crédit de la plus haute institution judi-
ciaire de France, qu'on doit supposer
recrutée parmi les plus capables. On
faisait un exception en .sa faveur..
Quand l'inamovibilité fut suspenduet
lors de la prétendue réforme de la ma-
gistrature, la Cour de cassation resta ce
qu'elle était ; et les plaideurs conser-
vaient l'idée qu'ils ne trouveraient pas
devant elle les partis pris qu'ils rencon-
traient ailleurs.
De là, la stupéfaction d'une bonne par-
tie du public en lui voyant prendre à
son compte la scandaleuse doctrine de
l'incroyable cour de Toulouse. Il n'existe
plus rien qui corresponde à aucune no-.
tion de droit ou de justice si cette doc-
trine doit être appliquée. Et voici en
quoi cela consiste. Des mineurs se met-
tent en grève: eh bien ! ceux qui se per-
mettent de prendre leur cause en mains,
de les aider, d'empêcher le gouverne-
ment d'employer la violence à leur
égard, pourront être civilement respon-
sables de l'argent que la grève a fait
Derdre au patron.
**
A première vue, cette thèse est ab-
surde. Il tombe en effet sous le sens,
que,,ceux qui ont aidé ou encouragé les
ouvriers, ne pouvaient encourir de res-
ponsabilité à ce sujet, qu'autant que les
ouvriers eux-mêmes en encourraient
une. Ils ont poussé les travailleurs de
telle maison à cesser le travail: (et ici
ce n'est même pas le cas). Ils leur ont
fourni les moyens de ne pas le repren-
dre. Ils ont une part directe dans la con-
tinuation de la grève.
Soit : j'admets l'hypothèse, ici très
Incomplètement réalisée. Encore ne
pourraient-ils être poursuivis que pour
s'être associés aux actes pour lesquels
d'autres ont fait tort au patron ou pour
ies avoir suggérés. Si ces actes, par
eux-mêmes ne donnent le droit de ré-
clamer aucune indemnité, comment en
serait-il autrement de la part, plus ou
moins indirecte, qu'on y a prise ?
Or, malgré la riche collection que
nous possédons, il ne s'est pas encore
rencontré de tribunal assez impudent,
pour soutenir qu'un patron pût récla-
mer à ses ouvriers qui se mettent en
grève, une indemnité pour le préjudice
matériel qu'ils lui causent. Le droit de
grève est écrit dans la loi : on n'a point
encore imaginé qu'il pût être supprimé
par un procédé aussi exorbitant. On
lâche de le rendre impraticable par
d'autres moyens : on a reculé devant
celui-là. N'en parlons donc pas.
Et alors, si les ouvriers ont le droit
de se mettre en grève, comment une
responsabilité juridique pourrait - elle
être encourue par ceux qui les assis
tent dans l'exercice de ce droit cer-
tain, à moins qu'ils n'aient eu recours
pour cela, à des procédés coupables
par eux-mêmes? Or, ce n'est pas le
cas, puisqu'on n'a pu relever aucune
responsabilité criminelle, de la part de
ceux qu'on condamna.
* *
Je le répète : je laisse de côté les faits.
En réalité, on s'en souvient, c'est M.
Résséguier qui a mis ses ouvriers en
grève' Mais je passe. La Cour de cas-
sation juge le droit et non le fait. Et
au point de vue du droit, ce n'est
pas seulement la science (à supposer
que le mot de science soit applicable),
c'est le plus vulgaire bon sens qui in-
dique que la thèse de la Cour de cas-
cassation est insoutenable.
Elle a le tort d'être révoltante par
dessus le marché. On a pu juger sévè-
rement la vieille législation qui poursui-
f < £ , qui frappait de rigoureuses péna-
lités le pauvre, le faible, placé à la
merci du riche industriel qui l'emploie,
et ceux qui prenaient sa cause en main.
1] a fallu supprimer, il y a une quaran-
te'tto d'années, les mesures condamnées
par l'opinion. Elles ont disparu de nos
codes.
On les rétablirait plutôt avec aggrava-
tion, si on leur substituait une prétendue
responsabilité pécuniaire qui ruinerait
celui qui s'y exposerait. Oh ! on est très
libéral ! On ne traîne plus en police cor-
rectionnelle, ni l'ouvrier qui défend ses
intérêts contre son patron, ni ceux qui
l'aident à le faire ! Non: on se sert du
code civil pour ruiner aussi le second.
Celui qui voudra défendre le pauvre
contre ses maîtres économiques, devra,
être, lui aussi millionnaire : sans cela
l'existence lui deviendra impossible.
Condamné à payer des sommes qui
pourront être écrasantes, il. devra s'at-
tendre à la détresse, aux ruines inces-
santes, QU PLUTÔT fuir sur un sol
étranger la magistrature française. On
■■ ■ £
a réduit un peu la somme, pour le dé-
but : mais, admettez la doctrine : c'est
par centaines de mille francs que se
chiffreront les indemnités auxquelles on
sera condamné. Au lieu d'une courte
peine, le défenseur de la cause ou-
vrière devra subir 'une détresse sans fin
et sans merci. -
* *
Il' y a quelque chose qui soulève le
cœur dans l'emploi de pareilles armes.
Un pareil système a le double vice d'être
à la fois plus rigoureux en fait et plus
hypocrite que celui qui était en vigueur
au temps de la négation bien nette de
toute citation. De plus, il y aurait là
moyen de combat politique le plus ina-
vouable.
-. -
Ji consiste à décréter la ruine de tous
ceux qui ont embrassé la cause du peu-
ple, et de tous les journaux qui les se-
condent. Il leur est, en effet, impossible
de. se taire en pareil cas, à moins de re-
nier leurs plus profondes convictions.
Décider que, s'ils parlent, s'ils expri-
ment leur sentiment, comme ils encou-
rageront forcément la grève, ils pour-
ront être condamnés à payer ce qu'elle
supprime de profits au patron, c'est
frapper les convictions, le dévouement
à l'idée ; c'est rançonner, au profit de
l'esprit de lucre le plus âpre, les senti-
ments les plus élevés ; c'est en même
temps ordonner légalement l'isolement
des faibles et des pauvres, l'interdic-
tion de leur venir en aide.
Qu'on ne dise pas que j'exagère, en
s'en tenant au chiffre exorbitant, mais
relativement restreint de l'indemnité
allouée. C'est la doctrine qu'il faut voir.
Il est naturel pour un premier essai, de
chercher à en atténuer les conséquen-
ces. Or, la doctrine, c'est la responsabi-
lité de toutes les conséquences de la
grève : c'est-à-dire la condamnation à
des indemnités dix fois, vingt fois, cin-
quante fois plus fortes que celle qui a été
accordée.
Il serait bien désirable qu'on pût ob-
tenir de la magistrature, au moins dans
ses rangs les plus élevés, qu'elle vou-
lût bien ne pas s'acharner à ruiner
absolument le crédit et le respect de la
justice.
CAMILLE PELLETAN.
Nous publierons demain un al-tiele
de M. Lucien Victor-Meunier
ALLEMANDS ET BOERS
Un journal anglais, — le Daily Mail, — vient
de nous fournir des renseignements fort inté-
ressants sur le but qu'aurait poursuivi et at-
teint le secrétaire d'Etat du Transwaal,
M. Leyds, pendant son voyage en Europe.
Il assure qu'un syndicat politico-financier
aurait été formé avec des fonds fournis moitié
par des maisons allemandes et moitié par le
Gouvernement boër.
Et il ajoute que ce syndicat serait sur le
point-d'obtenir du gouvernement du Portugal,
contre remise d'une forte somme, bien en-
tendu, la concession d'une charte lui octroyant
la baie de Delagoa avec la complète adminis-
tration du port, de la police et des douanes.
Nous n'entreprendrons pas de faire ressor-
tir toutes les conséquences qui résulteraient
du succès d'une telle combinaison.
Il nous suffira seulement de faire remar-
quer que le Transvaal n'ayant accès du côté de
la mer que par la colonie britannique du Cap,
ou par la colonie portugaise de la baie de De-
lagoa, la concession de cette colonie à une
compagnie germano-transvaalienne ne tarde-
rait pas à placer le gouvernement de Prétoria
sous la tutelle de l'Allemagne, en dépit des
traités qui l'unissent à l'Angleterre.
Voilà ce qui rend si grave et si importante
la nouvelle que vient de lancer le Daily Mail.
Les Anglais en seront probablement plus
alarmés que nous. Mais ceci ne signifie pas que
nous l'accueillerons avec beaucoup moins de
déplaisir et d'inquiétude.
La France a des intérêts considérables dans
l'Afrique du Sud. Elle a soutenu le Transvaal
contre l'Angleterre lorsque l'Angleterre a paru
menacer son indépendance, voici dix-huitmôis.
Elle ne saurait le soutenir contre elle, lors-
qu'il semble négocier secrètement avec Berlin,
pour substituer au protectorat nominal
qu'exerce sur lui la Grande-Bretagne, un pro-
tectorat allemand autrement plus effectif.
Les Boërs peuvent être fiers de leurs succès.
Ils auraient tort cependant de supposer qu'ils
les autorisent à se moquer de tout le monde.
— A. H.
o —
L'enquête sur le Panama
Convocation de M. Le Poittevin
Dépouillement d'un dossier
Au début de la séance qu'elle a tenue hier la
commission d'enquête sur le Panama a été in-
formée par son président, M.Vallé, que confor-
mément à la décision prise la veille il avait
avisé le garde des sceaux que la commission
désirait entendre M. Le Poittevin, juge d'ins-
truction.
Le ministre de la justice ne fait pas d'oppo-
sition à cette audition. M. Le Poittevin est con-
voqué pour aujourd'hui samedi.
Le président propose ensuite à la commis-
sion de prendre connaissance des procès-ver-
baux de la commission spéciale qui a examiné
il y a trois mois, les demandes de poursuites
contre MM. Henry Maret, Naquet et Anstide
Boyer.
Ces procès-verbaux ont été mis sous scellés
et déposés aux archives de la Chambre.
M. Théophile Goujon, président de cette
ancienne commission des poursuites qui fait
également partie de la commission d'enquête,
fait savoir que le chef du service des archives
parlementaires a refusé de remettre le pli sous
scellés, parce que la décharge réglementaire
ne lui était pas donnée,
Le scellé en effet, était signé de M. Théo-
phile Goujon, président,et du se cré taire, qui, tous
deux devaient donner décharge? Or, M. Le
Hérissé est absent pour quatre ou cinq jours.
On a alors convoqué l'ancienne commission
des poursuites qui a autorisé l'ouverture des
scellés.
Mais l'archiviste n'a pas jugé que cetté déçi- ;
sien était sufifsante. Il amltoutte intervention ]
< J p<:. -. :, ;" "-- .., ",-.'J:
des questeurs qui ont couvert l'archiviste. Dans
ces conditions, la communication a été faite.
Le scellé du pli a alors été brisé et M. Vallé
a donné lecture des pièces qu'il renfermait.
Cette lecture n'a appris rien de bien nouveau
aux membres de la commission, les journaux
ayant déjà publié un résumé fidèle de ces do-
cuments, notamment celui de la déposition de
M. Le Poittevin.
La commission a ensuite décidé de repren-
dre comme formule pour les témoins qui se-
ront entendus la formule qui avait été admise
en 1892 et qui est ainsi conçue :
« Vous jurez de parler sans haine et sans
crainte, de dire rien que la vérité et toute la
vérité ».
La séance a été ensuite levée. Il était environ
cinq heures.
LA DATE DES VACANCES
On commence à se préoccuper dans les cou-
loirs du Palais-Bourbon de la date à laquelle
s'ouvriront les vacances parlementaires.
Le projet sur la Banque de France étant
voté, la Chambre va se trouver, à partir de
lundi, en présence de la discussion du projet
des réformes fiscales, auxquelles se rattache
l'amendement de M. Cavaignac, portant l'éta-
blissement d'un impôt général sur le revenu.
C'est évidemment un très gros débat qui va
s'engager, mais il semble impossible que la
Chambre puisse le mener à bonne fin avant la
clôture de la session extraordinaire.
Dans ces conditions, on prévoit que l'ajour-
nement s'imposera tout naturellement et qu'on
se mettra d'accord pour inscrire, en tête de
l'ordre du jour de la rentrée, la discussion de
la réforme de l'impôt.
Cette discussion précèderait celle du budget
de 1898. Si les choses se passent ainsi, ce qui
paraît très probable, la rentrée s'effectuerait
plus tôt qu'à l'habitude, dans les premiers
jours d'octobre par exemple. Les Chambres
seraient alors appelées à prendre leurs vacan-
ces avant le 14 juillet, et 1 on pense générale-
ment que le décret pourrait être lu, soit à la
séance du 12 juillet, soit à la séance du 13.
LES ON-DIT
CARNET QUOTIDIEN :
Les courses : A Rambouillet.
- Inscription pour le quatrième trimestre des
Facultés des lettres, sciences, médecine et
Ecoles d8 pharmacie.
— Bourses dans les écoles pratiques d'in-
dustrie.
- Durée du jour, 17 h. 27.
CHEZ NOUS
AAWW Les ricochets d'un ruban rouge.
Il y a une croix qui se promène et qui
n'a véritablement pas de chance, car elle
ne peut arriver à trouver son placement.
Cette croix avait d'abord voltigé autour de
Mme Sarah Bernhardt; puis elle effleura le
corsage de la Duse ; enfin - dernier ava-
tar — elle tourne aujourd'hui autour de la
boutonnière de M. Schurmann, impresario
étranger, berger d'étoiles et meneur d'ac-
trices vagabondes.
Ça, c'est drôle. Est-ce à M. Hanotaux ou
à M. Roujon que revient l'honneur de cette
idée picaresque? On ne sait pas, on ne
saura jamais. Toujours est-il que M. Victo-
rien Sardou s'est violemment élevé contre
ce projet grotesque, encore dans l'œuf
heureusement.
Et tout le monde est de l'avis de M. Sar-
dou.
- Les tirages de la Ville.
Depuis un 'certain nombre d'années, le
tirage des emprunts de la Ville de Paris
avait lieu dans une salle du Palais de l'In-
dustrie.
Par suite de la démolition de ce palais,
un nouveau local, sis rue Lafontaine, 9 et
dépendant du dépôt des collections
artistiques de la Ville, a dû être affecté au
tirage des emprunts.
L'administration municipale vient de
faire procéder au transfert et à l'installation
des sacs qui contiennent les numéros des
obligations et à partir du 5 juillet courant
les tirages auront lieu aux époques habi-
tuelles dans la nouvelle salle, rue Lafon-
taine, 9.
L'exposition des envois de Rome
commencera à l'école des beaux-arts, au-
jourd'hui samedi, et s'y continuera pen-
dant huit jours de dix heures du matin à
quatres heures du soir.
Le ministre des affaires étrangères
a reçu hier matin Chang, un des membres
les plus influents du Tsung-li-Yamen, qui
vient d'assister, en qualité d'ambassadeur
extraordinaire de Chine, au jubilé de la
reine Victoria.
Chang, qui a été présenté à M. Hano-
taux par M. Crozier, directeur du proto-
cole, était accompagné de Tching-Tchang,
ministre de Chine à Paris, et de trois man-
darins dont deux occupent de hautes fonc-
tions au ministère impérial des affaires
étrangères.
Chang, qui part demain pour Saint-Pé-
tersbourg, repassera à son retour par Paris,
où il compte faire un séjour de quelque
durée.
- Le ministre du commerce a reçu
hier matin une délégation de la Société
d'encouragement pour l'industrie, qui lui a
été présentée par M, Mascart, président.
voir un portrait de Vauban, peint par Mlle
Sophie de Vauban, son arrière petite nièce,
et offert par le capitaine Carnot ; la tente
de Lhospital-Dragôns, donnée par le colo-
nel de Mandat-Grancey ; un tableau d'ima-
ges coloriées du siècle dernier présentant
la série des costumes des régiments de
France, offert par le général de Boisdeffre;
l'épée du maréchal de Mac.Mahon et l'ha-
bit brodé du maréchal Canrobert.
L'inauguration, à Neuilly, de la sta-
tue de Perronnet, aura lieu demain, di-
manche, à deux heures, sous la présidence
du ministre des travaux publics, assisté du
préfet de la Seine.
On sait que Perronnet est le fondateur
de l'Ecole nationale des ponts et chaus-
sées; inspecteur général en 1753, il reçut
le titre de premier ingénieur des ponts et
chaussées, qu'il conserva pendant trente
ans.
On foi doit des J?0ût9 importants, no-
tamment ceux de Neuilly, de Pont-Sainte-
Maxence et le pont de la Con&orde-
tifc '• '.- .'- loi;' ? .• •• £
-
EN PASSANT :
Le ciel était bleu comme une romance.
Paris s'égayait dans l'air plus subtil.
Ces premiers frissons de mai qui commence
Sont toujours si doux ! vous en souvient-U t
Un panier au bras, en cheveux et rose, ;
Devant un fruitier, je vous revois,
La mine à la fois gourmande et morose.
Vous considériez des fraises des bois.
Des fraises des bois fraîches et petites;
Vous comptiez vos sous en désespérant,
Et puis, dans un gros soupir, vous parûtes,
Et je vous le dis, c'était déchirant.
Je suis, moi, si tendre, et vous si jolie.
Vous avie^ un pas si vif, en marchant,,
Que j'eus soudain l'âme en mélancolie
Et que j'achetai ces fruits au marchand*
Je vous rejoignis en deux sauts rapides,
Et ces fraises-là parfumaient tant Pair;
Tout vibrait si bien sous les cieux limpides
Que vous ne pouviez refuser, c'est clair/
De bouche qui croque à lèvres qu'on baise,
L'appétit vient en mangeant. Je te dis
Que ta bouche était la meilleure fraise
Et que ton baiser fut le paradis.
LOUIS MARSOLLEAU.
-- L'agence Havas nous transmet la
note suivante :
On nous prie de déclarer qu'il n'y a absolu-
ment rien de fondé dans le fait-divers publié
par quelques journaux et racontant le soi-di-
sant suicide de Mme de L., femme d'un at-
taché à la légation du Mexique à Saint-Pé-
tersbourg.
-" Où se trouve le coeur de Louis XIV.
S'il faut en croire le Monde illustré, il
serait arrivé à ce viscère historique une
aventure étrange :
Un jour, raconte Labouchère, on pré-
senta au docteur Buckland le cœur authen-
tique de Louis XIV, enlevé au reliquaire
des jésuites de la rue Saint-Antoine, afin
d'avoir son opinion sur cette singulière re-
lique. C'était quelque chose de sec et de
ratatiné, ayant une assez grande ressem-
blance avec un morceau de cuir. Le savant
docteur examina l'objet avec la plus grande
attention, le flaira longuement. si lon-
guement qu'il l'avala 1 !
Le fit-il exprès ou par inadvertance ? On
ne l'a jamais bien su.
L'aventure fit un bruit énorme, ainsi
qu'on se l'imagine ; mais comme une « res-
titution » était impossible, l'affaire en resta
là. Seulement, quand le docteur Buckland
mourut, les Anglais, pieusement, inhumè-
rent à Westminster, dans le tombeau des
rois, cet homme dont l'estomac avait digéré
le cœur de Louis XIV1
A L'ETRANGER
A/VWW Le mariage de M. Robertson avec
miss Cynthia Kenna a été célébré dans un
ballon, à Chattanooga (Tennessee). Immé-
diatement après la cérémonie le ballon
s'éleva.
Mais soudain la mariée, affolée, s'élança
de la nacelle dans le vide. Heureusement,
elle tomba dans une rivière. Quand le bal-
lon eut atteint une hauteur de mille pieds,
il commença à descendre. Après quelques
heures, Mme Robertson était remise de
son émotion, et le nouveau couple rece-
vait les félicitations de ses amis.
Le Passant.
— ♦
Informations Parlementaires
Les agents de change
La cinquième commission d'initiative parle-
mentaire du Sénat a pris en considération, la
proposition de loi de MM. Trarieux et Boulan-
ger sur la nouvelle organisation des agents de
change. M. Pauliat a été nommé rapporteur.
Les outrages aux bonnes mœurs
La commission nommée par la Chambre
pour examiner le projet de loi voté par le
Sénat, sur la proposition de M. Bérenger, est
entièrement hostile à ce projet.
Elle accepte seulement le projet déposé par
le gouvernement et qui a pour but la répres-
sion de certains actes délictueux, tels l'envoi
par la poste de prospectus obscènes.
Sur la proposition de M. Goblet la commis-
sion a décidé d'entendre M. le ministre de la
justice.
La réforme fiscale
On a distribué hier le rapport de M. Krantz
sur le second projet de réforme fiscale.
Le principe de cette réforme est la suppres-
sion à partir du 1er janvier 1898 des contribu-
tions personnelle mobilière et des portes et fe-
nêtres, et l'établissement, à partir de la même
époque, sous le nom d'« impôt complémen-
taire », d'une contribution « destinée à attein-
dre l'ensemble des facultés des contribuables »,
basée sur la valeur locative de l'habitation per-
sonnelle des imposables et établie par voie de
répartition.
Les contingents des départements, dans
l'impôt complémentaire, sont calculés à raison
de 11 0/0 des valeurs locatives d'habitation
imposables de chaque département. Ces va-
leurs locatives sont déterminées dans chaque
département en retranchant des valeurs loca-
tives d'habitation de toute nature le montant
des loyers des locaux vacants, et un minimum
de loyer variable suivant la population des
communes.
Le minimum de loyer est fixé pour chacune
des huit catégories de communes au tiers de la
valeur locative d'habitation moyenne par mé-
nage.
Exceptionnellement il est fixé à 160 francs
pour les communes situées dans un rayon de
40 kilomètres autour de Paris, à 180 francs
pour les villes de 200,000 habitants, à 360 fr.
pour Paris.
L'impôt complémentaire est imposé au nom
du chef de la famille ou du ménage. Des dé-
ductions sont effectuées pour les contribuables
ayant à leur charge plus de deux enfants mi-
neurs. Des majorations de taxe frappent les
contribuables employant plusieurs domes-
tiques.
Le taux de la contribution foncière des pro-
priétés bâties sera fixé, en principal, à 4 0/0
de la valeur locative.
Le haut commandement.
La Commission de l'armée s'est réunie hier
sous la présidence de M. ttézières.
M. Raiberti a fait son rapport sur là gMs-
tion 4J\: ser.y¡Ïce d~~m~p~~toum~~
commission le ~ifte cCmtH t '.:,-.'
et de celtes de MM. dêir^renetic et ae man y ,
sur le grand état-major.
Après une discussion à laquelle ont pris part
MM. le baron Reille, de la Ferronays, Sauzet,
Bazille et Cornudet, la commission a accepté
avec quelques lignes modificatives, le texte qui
lui était soumis par M. Raiberti.
M. Saint-Martin contre M. Clovis
Hugues.
M. Saint-Martin, ancien député de Vaucluse,
dont le nom a été prononcé a propos de l'ins-
truction ouverte par M. Le Poittevin, a adressé
à la Chambre une demande en autorisation
de poursuites contre M. Clovis Hugues, auquel
il reproche deux interviews diffamatoi-
res. -.
La commission élue par la Chambre. s'est
prononcée hier à l'unanimité pour le refus de
l'autorisation de poursuites.
M. Saint-Martin avait demandé à être en-
tendu, mais la commission n'a pas accédé à
cette demande.
M. Fornia été nommé rapporteur.
Les Compteurs horo-kilomètriques
Y A-T-IL UNE SANCTION?
Une pétition des fabricants. — Réponse
vague. — Qu'arrivera-t-il le
lor avril 1899?
La question des transports dans Paris qui
est à l'ordre du jour : par le Métropolitin, la
transformation des fiacres en voitures automo-
biles, les vingt lignes de tramways dits de pé-
nétration dans Paris votées par le conseil gé-
néral et la campagne faite en faveur des omni-
bus à 10 centimes vient de s'augmenter de
l'application des compteurs horo-kilomètri-
ques.
Il paraît que c'est-en 1900 que Paris sera
doté de tous les moyens de transports dont il
pourra avoir besoin — sauf bien entendu la pé-
nétration des lignes de chemin de fer, car on
veut bien permettre aux Parisiens de s'ébattre
dans leur cage mais on refuse de les en laisser
sortir — et que c'est aussi à cette date que
nous aurons les compteurs horo-kilométri-
ques.
Cela se peut, en effet, puisque nous devons
avoir pour l'exposition les lignes métropoli-
taines de la porte Dauphine à Vincennes et la
ceinture intérieure des boulevards extérieurs
que nous attendons depuis vingt-cinq ans.
Il y a quelque temps, en annonçant la trans-
formation des fiacres de la Compagnie Pari-
sienne des petites voitures en automobiles, je
disais que ce serait là le clou de l'exposition h
les faits semblent me donner raison : un Mé-
tropolitain, des fiacres allant vite et un système
de tarification évitant les discussions et ren-
dant plus accessibles les fiacres, pardon les
automobiles, on ne nous avait pas habitués à
cela et c'est assez contre la coutume pour nous
faire crier au miracle.
Cependant, il faut constater ceci, c'est que
pour la question particulière qui nous occupe,
les compteurs horo-kilomé triques, on ne se
prépare nullement.
Un arrêté du préfet de la Seine daté du 16
mai 1896, dit bien que toutes les voitures de
place devront être munies le fer avril 1899
d'un compteur horo-kilométrique, mais il ne
dit pas où leurs propriétaires se les procure-
ront, et, comme d'autre part, il n'édicte aucune
peine contre l'infraction à son texte, les fa-
bricants de compteurs n'en fabriquent pas
parce qu'ils ont peur qu'à cette date les com-
pagnies de voitures ou les loueurs ne mettent
pas de compteurs à leurs véhicules.
Dans ces conditions, plusieurs inventeurs de
compteurs, ne voulant se livrer à la construc-
tion de plusieurs milliers de ces appareils pour
les garder comme échantillons en magasin, ont
adressé au conseil municipal une pétition dont
voici quelques extraits :
Par son arrêté du 16 mai 1896, M. le préfet
a prescrit aux loueurs de voitures de place et
de remise de munir leurs voitures, au plus tard
le lor avril 1899, d'un compteur horo-kilomé-
trique d'un modèle agréé par l'administration.
Pour que les loueurs puissent se conformer à
cet arrêté, il faut évidemment qu'ils trouvent à
acheter où à louer le nombre de compteurs
suffisant pour en munir toutes leurs voitures.
Si ces compteurs n'existent pas, l'administra-
tion n'aura @ pas d'action contre eux pour les
obliger à l'exécution de l'arrêté, qui restera
lettre morte.
D'autre part, pour que les propriétaires de
compteurs se décident à faire les frais d'une
fabrication en grand de leurs appareils, il faut
qu'ils soient garantis que cette fabrication ne
sera pas faite en pure perte; or, cette garantie
fait absolument défaut à deux points de vue :
1° Si l'administration vient à retirer ou à
modifier l'arrêté du 16 mai 1896, soit avant,
soit après la mise à exécution, il ne sera pas
possible aux fabricants de rentrer dans leurs
déboursés;
20 Si les loueurs venaient à refuser l'applica-
tion de l'arrêté et si l'administration n'avait pas
le moyen d'exiger cette application d'une ma-
nière efficace, n'ayant pas les appareils, le
même inconvénient se produirait encore.
Si l'administration donc tient à l'exécution
de l'arrêté du 16 mai 1896, il est indispensable
qu'elle fournisse, et dans un très bref délai,
sous une forme quelconque, une garantie aux
fabricants pour leur permettre de se mettre
au travail, autrement-te fer avril 1899 il n'y
aura pas de compteurs.
En conséquence, ils demandent :
1° La garantie formelle que, pendant dix
années, à partir de la mise en application du
compteur aux voitures de place, le principe du
compteur ne pourrait être mis en question;
2° De faire connaître dès à présent aux
loueurs de voitures, dans le cas ou ces der-
niers ne se soumettraientpas àl'arrêté du 16 mai
1896, les moyens que la Ville compte employer
pour amener l'application du compteur et du
nouveau - tarif.
Cela paraît assez logique.
Mais à la ville on n'a pas conclu et M. Pa-
tenne qui vient de rédiger un rapport sur la
question après avoir constaté que l'arrêté pré-
fectoral porte : « Les voitures qui n'auront
pas de compteurs se verront refuser le droit
de stationnement et l'estampille de la préfec-
ture de police » dit : « Si le 1" avril les com-
pagnies importantes, qui, à elles seules, jettent
tous les matins 10,000 voitures sur le pavé pa-
risien, se refusaient à munir ces voitures de
compteurs, elles ne sortiraient point. L'opinion
publique pourrait alors être habilement soule-
vée à la fois contre l'administration et le con-
seil muuicipaL Avec un léger sacrifice, les
compagnies pourraient obtenir ce résultat en
prolongeant leur résistance pendant quelques
jours.
L"arlministiation pourrait donc envisager
cette éventualité et examiner si une amende
assez forte frappant les voitures non pourvues
de compteur à l'époque fixée serait possible, et
ne constituerai! pas une pénalité plus efficace
que le reftts de droit de stationnement et de
1 estampille.-u,; , ;.!{:
C'est l'expression d'une tendance, mais ce
n'est pas une réponse ferme. r
Il en rtêattMftv w. i# - im, le*
loueurs de voiture et les compagnies tiendrons
ce langage à l'administration :
— Nous ne refusons pas d'appliquer les
compteurs horo-kilométriques, mais où les
trouve-t-on, s'il vous plaît ?
Il est vrai que l'amélioration générale des
transports n'est que pour 1900, il restera en-
core neuf mois pour confectionner les comp-
teurs à moins qu'à cette date l'arrêté soit pu-,
rement et simplement rapporté. On a vu deg
choses plus drôles.
EMILE I^ILLÈMB. >
un iCal- A mm
Nous sera-t-il permis, au moment où la com-
mission du budget examine les comptes de no<
différentes administrations publiques, de si-
gnaler à la bienveillante attention de M. Paul
Delombre et de ses collègues une petite réforme
qui ne serait sans doute pas très difficile à opé.
rer et qui aurait pour conséquence de dimi-
nuer certaines dépenses dans une mesure
assez sensible ?
M. Delombre et ses collègues ne sont certai-
nement pas sans avoir remarqué que, dans la
plupart des bureaux de l'Etat, on ne connaît
encore, à l'heure actuelle, d autre mode de
chauffage que le chauffage au bois, ni d'autre
système d'éclairage que l'éclairage à l'huile.
Or, ils n'ignorent pas que si le feu de bois
et la lampe à huile ont l'incontestable avantage
de procurer une chaleur et une lumière extrê-
mement douces, ils ont le non moins incon-
testable désavantage de revenir à un prix
exorbitant.
Ne serait-il donc pas possible d'inviter les
administrations publiques à suivre l'exemple
qui leur a été donné depuis longtemps par
toutes les administrations privées?
L'économie qu'on pourrait réaliser de ce chef
ne serait pas à dédaigner et mieux vaudrait,
ce nous semble,accorder quelques gratifications
aux petits fonctionnaires chargés de famille,
que de faire flamber des bûches dans les che-
minées des ministères ou de brûler de l'huile
dans les deux lampes qu'on accorde généreu-
sement à chaque employé.- ANDRÉ HONNORAT.
CHRONIQUE
AUTOUR DE LA SÉMANTIQUE
J'avais lu comme vous la fine et délicate
chronique de Henry Fouquier, à propos
de ces examens de Sèvres où les jeunes
candidates furent invitées à disserter sur
« l'orthographe, la morphologie, l'étymo-
logie, la syntaxe et la sémantique » d'un
sonnet de Ronsard à Charles IX.
On n'a pas fait trop grise mine à « la
morphologie » qu'on a pu trouver dans
les dictionnaires. Mais la « sémantique »
a passé un bien mauvais quart d'heure
avec les journalistes. Songez donc! le
mot n'est pas dans le Larousse î Compre-
nez-vous un professeur qui s'avise de
donner un sujet avant d'avoir compulsé
son Larousse! Il est bien encombrant sans
doute, ce Larousse, et Bias aurait eu
quelque peine à le porter avec lui. Mais
quelle autorité ! quel prestige ! Au moyen-
âge, on jurait par Aristote; on jure au-
jourd'hui par Larousse. Tout ce qui n'est
pas dans Larousse est nul et non avenu
pour les trois quarts de nos contempo-
rains.
Pour ma part, je ne veux ni vous en
conter ni m'en faire accroire. Il y a huit
jours, je ne connaissais pas plus que les
camarades le sens du mot « sémantique ».
Mais je sais que les professeurs chargés
de donner les sujets aux examens et con-
cours sont choisis d'ordinaire dans l'élite
de l'enseignement public. Je ne crois pas
qu'ils soient nécessairement des imbéciles
ou des tortionnaires, ni qu'il faille a priori
leur appliquer la loi de Lynch.
Et justement j'avais sous la main la
« Revue des Deux-Mondes » du 15 juin
dernier. C'est un recueil. qui n'a rien
d'abscons ni d'obscur, dont les articles
sont accessibles à la moyenrfe des intelli-
gences, quelquefois môme aux intelligen-
ces au-dessous de la moyenne. Or j'ai
trouvé là une très intéressante étude sur
la « sémantique » par le créateur du mot
et aussi de la science, M. Michel Bréal,
professeur au Collège de France, l'un des
plus éminents philologueo de notre
temps.
Pour M. Michel Bréal, la science du
langage n'est pas l'étude d'un pur méca-
nisme, borné au changement des voyelles
et des consonnes, réduit « aux propor-
tions d'une branche secondaire de l'acous-
tique et de la physiologie ». C'est une
science historique. La langue est le résul-
tat des efforts d'intelligence et de volonté
des peuples qui perfectionnent, à travers
des obstacles de toute nature, le plus né-
cessaire de tous les instruments de civili-
sation. « Il n'y a pas un seul changement
de sens, une seule modification de la
grammaire, une seule particularité de
syntaxe qui ne doive être comptée cemmo
un petit événement de l'histoire. »
Cette science, M. Michel Bréal l'appelle
« la démantique », la science des signifi-
cations, par opposition à la phonétique, la
science des sons. Et ce n'est pas dans la
Revue des Deux-Mondes que le mot a
paru pour la première fois.On le retrouve
depuis trois ou quatre ans dans tous les
travaux que M. Bréal a fait paraître dans
des revues spéciales sur cette question
du langage.
Notez maintenant que le concours d€
Sèvres pour les jeune filles, c'est le con-
cours à l'Ecole normale supérieure pour
les jeunes gens. Il est fort au-dessus des
attestations de culture générale qui re-
présentent le brevet supérieur ou le cer-
tificat d'études secondaires. Il n'est ac-
cessible qu'à une élite de jeunes filles qui
se préparent elles-mêmes à l'enseigne-
ment et qui suivent, à cet eftet, des cours
spéciaux dans les Facultés ou dans les
grands lycées de jeunes filles de Paris.
Dans ces conditions, est-il absolument im-
possible qu'elles aient entendu parler de
la « sémantique » avant nous et connais-
sent mieux que nous les travaux de M.
Michel Bréal ?
Mais pourquoi, ont dit quelques-uns de
nos confrères, les inviter à exposer la
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1, Adresser lettres, êt mandats à l'Adminiltrateur
NOS LEADERS
B» âRRfiT
Rien d'extraordinaire comme l'arrêt
Je la- Cour de cassation dans l'affaire
de Gàrmaux. Il y a là un symptôme
grave. On s'était jusqu'ici imaginé trou-
ver plus de garanties de justice dans
ce qu'on appelle le tribunal suprême,
que dans les tribunaux prdinaires. Il
est composé d'hommes qui n'ont plus
d'avancement à attendre, ni de disgrâce
à redouter; qui ont à maintenir le
crédit de la plus haute institution judi-
ciaire de France, qu'on doit supposer
recrutée parmi les plus capables. On
faisait un exception en .sa faveur..
Quand l'inamovibilité fut suspenduet
lors de la prétendue réforme de la ma-
gistrature, la Cour de cassation resta ce
qu'elle était ; et les plaideurs conser-
vaient l'idée qu'ils ne trouveraient pas
devant elle les partis pris qu'ils rencon-
traient ailleurs.
De là, la stupéfaction d'une bonne par-
tie du public en lui voyant prendre à
son compte la scandaleuse doctrine de
l'incroyable cour de Toulouse. Il n'existe
plus rien qui corresponde à aucune no-.
tion de droit ou de justice si cette doc-
trine doit être appliquée. Et voici en
quoi cela consiste. Des mineurs se met-
tent en grève: eh bien ! ceux qui se per-
mettent de prendre leur cause en mains,
de les aider, d'empêcher le gouverne-
ment d'employer la violence à leur
égard, pourront être civilement respon-
sables de l'argent que la grève a fait
Derdre au patron.
**
A première vue, cette thèse est ab-
surde. Il tombe en effet sous le sens,
que,,ceux qui ont aidé ou encouragé les
ouvriers, ne pouvaient encourir de res-
ponsabilité à ce sujet, qu'autant que les
ouvriers eux-mêmes en encourraient
une. Ils ont poussé les travailleurs de
telle maison à cesser le travail: (et ici
ce n'est même pas le cas). Ils leur ont
fourni les moyens de ne pas le repren-
dre. Ils ont une part directe dans la con-
tinuation de la grève.
Soit : j'admets l'hypothèse, ici très
Incomplètement réalisée. Encore ne
pourraient-ils être poursuivis que pour
s'être associés aux actes pour lesquels
d'autres ont fait tort au patron ou pour
ies avoir suggérés. Si ces actes, par
eux-mêmes ne donnent le droit de ré-
clamer aucune indemnité, comment en
serait-il autrement de la part, plus ou
moins indirecte, qu'on y a prise ?
Or, malgré la riche collection que
nous possédons, il ne s'est pas encore
rencontré de tribunal assez impudent,
pour soutenir qu'un patron pût récla-
mer à ses ouvriers qui se mettent en
grève, une indemnité pour le préjudice
matériel qu'ils lui causent. Le droit de
grève est écrit dans la loi : on n'a point
encore imaginé qu'il pût être supprimé
par un procédé aussi exorbitant. On
lâche de le rendre impraticable par
d'autres moyens : on a reculé devant
celui-là. N'en parlons donc pas.
Et alors, si les ouvriers ont le droit
de se mettre en grève, comment une
responsabilité juridique pourrait - elle
être encourue par ceux qui les assis
tent dans l'exercice de ce droit cer-
tain, à moins qu'ils n'aient eu recours
pour cela, à des procédés coupables
par eux-mêmes? Or, ce n'est pas le
cas, puisqu'on n'a pu relever aucune
responsabilité criminelle, de la part de
ceux qu'on condamna.
* *
Je le répète : je laisse de côté les faits.
En réalité, on s'en souvient, c'est M.
Résséguier qui a mis ses ouvriers en
grève' Mais je passe. La Cour de cas-
sation juge le droit et non le fait. Et
au point de vue du droit, ce n'est
pas seulement la science (à supposer
que le mot de science soit applicable),
c'est le plus vulgaire bon sens qui in-
dique que la thèse de la Cour de cas-
cassation est insoutenable.
Elle a le tort d'être révoltante par
dessus le marché. On a pu juger sévè-
rement la vieille législation qui poursui-
f < £ , qui frappait de rigoureuses péna-
lités le pauvre, le faible, placé à la
merci du riche industriel qui l'emploie,
et ceux qui prenaient sa cause en main.
1] a fallu supprimer, il y a une quaran-
te'tto d'années, les mesures condamnées
par l'opinion. Elles ont disparu de nos
codes.
On les rétablirait plutôt avec aggrava-
tion, si on leur substituait une prétendue
responsabilité pécuniaire qui ruinerait
celui qui s'y exposerait. Oh ! on est très
libéral ! On ne traîne plus en police cor-
rectionnelle, ni l'ouvrier qui défend ses
intérêts contre son patron, ni ceux qui
l'aident à le faire ! Non: on se sert du
code civil pour ruiner aussi le second.
Celui qui voudra défendre le pauvre
contre ses maîtres économiques, devra,
être, lui aussi millionnaire : sans cela
l'existence lui deviendra impossible.
Condamné à payer des sommes qui
pourront être écrasantes, il. devra s'at-
tendre à la détresse, aux ruines inces-
santes, QU PLUTÔT fuir sur un sol
étranger la magistrature française. On
■■ ■ £
a réduit un peu la somme, pour le dé-
but : mais, admettez la doctrine : c'est
par centaines de mille francs que se
chiffreront les indemnités auxquelles on
sera condamné. Au lieu d'une courte
peine, le défenseur de la cause ou-
vrière devra subir 'une détresse sans fin
et sans merci. -
* *
Il' y a quelque chose qui soulève le
cœur dans l'emploi de pareilles armes.
Un pareil système a le double vice d'être
à la fois plus rigoureux en fait et plus
hypocrite que celui qui était en vigueur
au temps de la négation bien nette de
toute citation. De plus, il y aurait là
moyen de combat politique le plus ina-
vouable.
-. -
Ji consiste à décréter la ruine de tous
ceux qui ont embrassé la cause du peu-
ple, et de tous les journaux qui les se-
condent. Il leur est, en effet, impossible
de. se taire en pareil cas, à moins de re-
nier leurs plus profondes convictions.
Décider que, s'ils parlent, s'ils expri-
ment leur sentiment, comme ils encou-
rageront forcément la grève, ils pour-
ront être condamnés à payer ce qu'elle
supprime de profits au patron, c'est
frapper les convictions, le dévouement
à l'idée ; c'est rançonner, au profit de
l'esprit de lucre le plus âpre, les senti-
ments les plus élevés ; c'est en même
temps ordonner légalement l'isolement
des faibles et des pauvres, l'interdic-
tion de leur venir en aide.
Qu'on ne dise pas que j'exagère, en
s'en tenant au chiffre exorbitant, mais
relativement restreint de l'indemnité
allouée. C'est la doctrine qu'il faut voir.
Il est naturel pour un premier essai, de
chercher à en atténuer les conséquen-
ces. Or, la doctrine, c'est la responsabi-
lité de toutes les conséquences de la
grève : c'est-à-dire la condamnation à
des indemnités dix fois, vingt fois, cin-
quante fois plus fortes que celle qui a été
accordée.
Il serait bien désirable qu'on pût ob-
tenir de la magistrature, au moins dans
ses rangs les plus élevés, qu'elle vou-
lût bien ne pas s'acharner à ruiner
absolument le crédit et le respect de la
justice.
CAMILLE PELLETAN.
Nous publierons demain un al-tiele
de M. Lucien Victor-Meunier
ALLEMANDS ET BOERS
Un journal anglais, — le Daily Mail, — vient
de nous fournir des renseignements fort inté-
ressants sur le but qu'aurait poursuivi et at-
teint le secrétaire d'Etat du Transwaal,
M. Leyds, pendant son voyage en Europe.
Il assure qu'un syndicat politico-financier
aurait été formé avec des fonds fournis moitié
par des maisons allemandes et moitié par le
Gouvernement boër.
Et il ajoute que ce syndicat serait sur le
point-d'obtenir du gouvernement du Portugal,
contre remise d'une forte somme, bien en-
tendu, la concession d'une charte lui octroyant
la baie de Delagoa avec la complète adminis-
tration du port, de la police et des douanes.
Nous n'entreprendrons pas de faire ressor-
tir toutes les conséquences qui résulteraient
du succès d'une telle combinaison.
Il nous suffira seulement de faire remar-
quer que le Transvaal n'ayant accès du côté de
la mer que par la colonie britannique du Cap,
ou par la colonie portugaise de la baie de De-
lagoa, la concession de cette colonie à une
compagnie germano-transvaalienne ne tarde-
rait pas à placer le gouvernement de Prétoria
sous la tutelle de l'Allemagne, en dépit des
traités qui l'unissent à l'Angleterre.
Voilà ce qui rend si grave et si importante
la nouvelle que vient de lancer le Daily Mail.
Les Anglais en seront probablement plus
alarmés que nous. Mais ceci ne signifie pas que
nous l'accueillerons avec beaucoup moins de
déplaisir et d'inquiétude.
La France a des intérêts considérables dans
l'Afrique du Sud. Elle a soutenu le Transvaal
contre l'Angleterre lorsque l'Angleterre a paru
menacer son indépendance, voici dix-huitmôis.
Elle ne saurait le soutenir contre elle, lors-
qu'il semble négocier secrètement avec Berlin,
pour substituer au protectorat nominal
qu'exerce sur lui la Grande-Bretagne, un pro-
tectorat allemand autrement plus effectif.
Les Boërs peuvent être fiers de leurs succès.
Ils auraient tort cependant de supposer qu'ils
les autorisent à se moquer de tout le monde.
— A. H.
o —
L'enquête sur le Panama
Convocation de M. Le Poittevin
Dépouillement d'un dossier
Au début de la séance qu'elle a tenue hier la
commission d'enquête sur le Panama a été in-
formée par son président, M.Vallé, que confor-
mément à la décision prise la veille il avait
avisé le garde des sceaux que la commission
désirait entendre M. Le Poittevin, juge d'ins-
truction.
Le ministre de la justice ne fait pas d'oppo-
sition à cette audition. M. Le Poittevin est con-
voqué pour aujourd'hui samedi.
Le président propose ensuite à la commis-
sion de prendre connaissance des procès-ver-
baux de la commission spéciale qui a examiné
il y a trois mois, les demandes de poursuites
contre MM. Henry Maret, Naquet et Anstide
Boyer.
Ces procès-verbaux ont été mis sous scellés
et déposés aux archives de la Chambre.
M. Théophile Goujon, président de cette
ancienne commission des poursuites qui fait
également partie de la commission d'enquête,
fait savoir que le chef du service des archives
parlementaires a refusé de remettre le pli sous
scellés, parce que la décharge réglementaire
ne lui était pas donnée,
Le scellé en effet, était signé de M. Théo-
phile Goujon, président,et du se cré taire, qui, tous
deux devaient donner décharge? Or, M. Le
Hérissé est absent pour quatre ou cinq jours.
On a alors convoqué l'ancienne commission
des poursuites qui a autorisé l'ouverture des
scellés.
Mais l'archiviste n'a pas jugé que cetté déçi- ;
sien était sufifsante. Il amltoutte intervention ]
< J p<:. -. :, ;" "-- .., ",-.'J:
des questeurs qui ont couvert l'archiviste. Dans
ces conditions, la communication a été faite.
Le scellé du pli a alors été brisé et M. Vallé
a donné lecture des pièces qu'il renfermait.
Cette lecture n'a appris rien de bien nouveau
aux membres de la commission, les journaux
ayant déjà publié un résumé fidèle de ces do-
cuments, notamment celui de la déposition de
M. Le Poittevin.
La commission a ensuite décidé de repren-
dre comme formule pour les témoins qui se-
ront entendus la formule qui avait été admise
en 1892 et qui est ainsi conçue :
« Vous jurez de parler sans haine et sans
crainte, de dire rien que la vérité et toute la
vérité ».
La séance a été ensuite levée. Il était environ
cinq heures.
LA DATE DES VACANCES
On commence à se préoccuper dans les cou-
loirs du Palais-Bourbon de la date à laquelle
s'ouvriront les vacances parlementaires.
Le projet sur la Banque de France étant
voté, la Chambre va se trouver, à partir de
lundi, en présence de la discussion du projet
des réformes fiscales, auxquelles se rattache
l'amendement de M. Cavaignac, portant l'éta-
blissement d'un impôt général sur le revenu.
C'est évidemment un très gros débat qui va
s'engager, mais il semble impossible que la
Chambre puisse le mener à bonne fin avant la
clôture de la session extraordinaire.
Dans ces conditions, on prévoit que l'ajour-
nement s'imposera tout naturellement et qu'on
se mettra d'accord pour inscrire, en tête de
l'ordre du jour de la rentrée, la discussion de
la réforme de l'impôt.
Cette discussion précèderait celle du budget
de 1898. Si les choses se passent ainsi, ce qui
paraît très probable, la rentrée s'effectuerait
plus tôt qu'à l'habitude, dans les premiers
jours d'octobre par exemple. Les Chambres
seraient alors appelées à prendre leurs vacan-
ces avant le 14 juillet, et 1 on pense générale-
ment que le décret pourrait être lu, soit à la
séance du 12 juillet, soit à la séance du 13.
LES ON-DIT
CARNET QUOTIDIEN :
Les courses : A Rambouillet.
- Inscription pour le quatrième trimestre des
Facultés des lettres, sciences, médecine et
Ecoles d8 pharmacie.
— Bourses dans les écoles pratiques d'in-
dustrie.
- Durée du jour, 17 h. 27.
CHEZ NOUS
AAWW Les ricochets d'un ruban rouge.
Il y a une croix qui se promène et qui
n'a véritablement pas de chance, car elle
ne peut arriver à trouver son placement.
Cette croix avait d'abord voltigé autour de
Mme Sarah Bernhardt; puis elle effleura le
corsage de la Duse ; enfin - dernier ava-
tar — elle tourne aujourd'hui autour de la
boutonnière de M. Schurmann, impresario
étranger, berger d'étoiles et meneur d'ac-
trices vagabondes.
Ça, c'est drôle. Est-ce à M. Hanotaux ou
à M. Roujon que revient l'honneur de cette
idée picaresque? On ne sait pas, on ne
saura jamais. Toujours est-il que M. Victo-
rien Sardou s'est violemment élevé contre
ce projet grotesque, encore dans l'œuf
heureusement.
Et tout le monde est de l'avis de M. Sar-
dou.
- Les tirages de la Ville.
Depuis un 'certain nombre d'années, le
tirage des emprunts de la Ville de Paris
avait lieu dans une salle du Palais de l'In-
dustrie.
Par suite de la démolition de ce palais,
un nouveau local, sis rue Lafontaine, 9 et
dépendant du dépôt des collections
artistiques de la Ville, a dû être affecté au
tirage des emprunts.
L'administration municipale vient de
faire procéder au transfert et à l'installation
des sacs qui contiennent les numéros des
obligations et à partir du 5 juillet courant
les tirages auront lieu aux époques habi-
tuelles dans la nouvelle salle, rue Lafon-
taine, 9.
L'exposition des envois de Rome
commencera à l'école des beaux-arts, au-
jourd'hui samedi, et s'y continuera pen-
dant huit jours de dix heures du matin à
quatres heures du soir.
Le ministre des affaires étrangères
a reçu hier matin Chang, un des membres
les plus influents du Tsung-li-Yamen, qui
vient d'assister, en qualité d'ambassadeur
extraordinaire de Chine, au jubilé de la
reine Victoria.
Chang, qui a été présenté à M. Hano-
taux par M. Crozier, directeur du proto-
cole, était accompagné de Tching-Tchang,
ministre de Chine à Paris, et de trois man-
darins dont deux occupent de hautes fonc-
tions au ministère impérial des affaires
étrangères.
Chang, qui part demain pour Saint-Pé-
tersbourg, repassera à son retour par Paris,
où il compte faire un séjour de quelque
durée.
- Le ministre du commerce a reçu
hier matin une délégation de la Société
d'encouragement pour l'industrie, qui lui a
été présentée par M, Mascart, président.
Sophie de Vauban, son arrière petite nièce,
et offert par le capitaine Carnot ; la tente
de Lhospital-Dragôns, donnée par le colo-
nel de Mandat-Grancey ; un tableau d'ima-
ges coloriées du siècle dernier présentant
la série des costumes des régiments de
France, offert par le général de Boisdeffre;
l'épée du maréchal de Mac.Mahon et l'ha-
bit brodé du maréchal Canrobert.
L'inauguration, à Neuilly, de la sta-
tue de Perronnet, aura lieu demain, di-
manche, à deux heures, sous la présidence
du ministre des travaux publics, assisté du
préfet de la Seine.
On sait que Perronnet est le fondateur
de l'Ecole nationale des ponts et chaus-
sées; inspecteur général en 1753, il reçut
le titre de premier ingénieur des ponts et
chaussées, qu'il conserva pendant trente
ans.
On foi doit des J?0ût9 importants, no-
tamment ceux de Neuilly, de Pont-Sainte-
Maxence et le pont de la Con&orde-
tifc '• '.- .'- loi;' ? .• •• £
-
EN PASSANT :
Le ciel était bleu comme une romance.
Paris s'égayait dans l'air plus subtil.
Ces premiers frissons de mai qui commence
Sont toujours si doux ! vous en souvient-U t
Un panier au bras, en cheveux et rose, ;
Devant un fruitier, je vous revois,
La mine à la fois gourmande et morose.
Vous considériez des fraises des bois.
Des fraises des bois fraîches et petites;
Vous comptiez vos sous en désespérant,
Et puis, dans un gros soupir, vous parûtes,
Et je vous le dis, c'était déchirant.
Je suis, moi, si tendre, et vous si jolie.
Vous avie^ un pas si vif, en marchant,,
Que j'eus soudain l'âme en mélancolie
Et que j'achetai ces fruits au marchand*
Je vous rejoignis en deux sauts rapides,
Et ces fraises-là parfumaient tant Pair;
Tout vibrait si bien sous les cieux limpides
Que vous ne pouviez refuser, c'est clair/
De bouche qui croque à lèvres qu'on baise,
L'appétit vient en mangeant. Je te dis
Que ta bouche était la meilleure fraise
Et que ton baiser fut le paradis.
LOUIS MARSOLLEAU.
-- L'agence Havas nous transmet la
note suivante :
On nous prie de déclarer qu'il n'y a absolu-
ment rien de fondé dans le fait-divers publié
par quelques journaux et racontant le soi-di-
sant suicide de Mme de L., femme d'un at-
taché à la légation du Mexique à Saint-Pé-
tersbourg.
-" Où se trouve le coeur de Louis XIV.
S'il faut en croire le Monde illustré, il
serait arrivé à ce viscère historique une
aventure étrange :
Un jour, raconte Labouchère, on pré-
senta au docteur Buckland le cœur authen-
tique de Louis XIV, enlevé au reliquaire
des jésuites de la rue Saint-Antoine, afin
d'avoir son opinion sur cette singulière re-
lique. C'était quelque chose de sec et de
ratatiné, ayant une assez grande ressem-
blance avec un morceau de cuir. Le savant
docteur examina l'objet avec la plus grande
attention, le flaira longuement. si lon-
guement qu'il l'avala 1 !
Le fit-il exprès ou par inadvertance ? On
ne l'a jamais bien su.
L'aventure fit un bruit énorme, ainsi
qu'on se l'imagine ; mais comme une « res-
titution » était impossible, l'affaire en resta
là. Seulement, quand le docteur Buckland
mourut, les Anglais, pieusement, inhumè-
rent à Westminster, dans le tombeau des
rois, cet homme dont l'estomac avait digéré
le cœur de Louis XIV1
A L'ETRANGER
A/VWW Le mariage de M. Robertson avec
miss Cynthia Kenna a été célébré dans un
ballon, à Chattanooga (Tennessee). Immé-
diatement après la cérémonie le ballon
s'éleva.
Mais soudain la mariée, affolée, s'élança
de la nacelle dans le vide. Heureusement,
elle tomba dans une rivière. Quand le bal-
lon eut atteint une hauteur de mille pieds,
il commença à descendre. Après quelques
heures, Mme Robertson était remise de
son émotion, et le nouveau couple rece-
vait les félicitations de ses amis.
Le Passant.
— ♦
Informations Parlementaires
Les agents de change
La cinquième commission d'initiative parle-
mentaire du Sénat a pris en considération, la
proposition de loi de MM. Trarieux et Boulan-
ger sur la nouvelle organisation des agents de
change. M. Pauliat a été nommé rapporteur.
Les outrages aux bonnes mœurs
La commission nommée par la Chambre
pour examiner le projet de loi voté par le
Sénat, sur la proposition de M. Bérenger, est
entièrement hostile à ce projet.
Elle accepte seulement le projet déposé par
le gouvernement et qui a pour but la répres-
sion de certains actes délictueux, tels l'envoi
par la poste de prospectus obscènes.
Sur la proposition de M. Goblet la commis-
sion a décidé d'entendre M. le ministre de la
justice.
La réforme fiscale
On a distribué hier le rapport de M. Krantz
sur le second projet de réforme fiscale.
Le principe de cette réforme est la suppres-
sion à partir du 1er janvier 1898 des contribu-
tions personnelle mobilière et des portes et fe-
nêtres, et l'établissement, à partir de la même
époque, sous le nom d'« impôt complémen-
taire », d'une contribution « destinée à attein-
dre l'ensemble des facultés des contribuables »,
basée sur la valeur locative de l'habitation per-
sonnelle des imposables et établie par voie de
répartition.
Les contingents des départements, dans
l'impôt complémentaire, sont calculés à raison
de 11 0/0 des valeurs locatives d'habitation
imposables de chaque département. Ces va-
leurs locatives sont déterminées dans chaque
département en retranchant des valeurs loca-
tives d'habitation de toute nature le montant
des loyers des locaux vacants, et un minimum
de loyer variable suivant la population des
communes.
Le minimum de loyer est fixé pour chacune
des huit catégories de communes au tiers de la
valeur locative d'habitation moyenne par mé-
nage.
Exceptionnellement il est fixé à 160 francs
pour les communes situées dans un rayon de
40 kilomètres autour de Paris, à 180 francs
pour les villes de 200,000 habitants, à 360 fr.
pour Paris.
L'impôt complémentaire est imposé au nom
du chef de la famille ou du ménage. Des dé-
ductions sont effectuées pour les contribuables
ayant à leur charge plus de deux enfants mi-
neurs. Des majorations de taxe frappent les
contribuables employant plusieurs domes-
tiques.
Le taux de la contribution foncière des pro-
priétés bâties sera fixé, en principal, à 4 0/0
de la valeur locative.
Le haut commandement.
La Commission de l'armée s'est réunie hier
sous la présidence de M. ttézières.
M. Raiberti a fait son rapport sur là gMs-
tion 4J\: ser.y¡Ïce d~~m~p~~toum~~
commission le ~ifte cCmtH t '.:,-.'
et de celtes de MM. dêir^renetic et ae man y ,
sur le grand état-major.
Après une discussion à laquelle ont pris part
MM. le baron Reille, de la Ferronays, Sauzet,
Bazille et Cornudet, la commission a accepté
avec quelques lignes modificatives, le texte qui
lui était soumis par M. Raiberti.
M. Saint-Martin contre M. Clovis
Hugues.
M. Saint-Martin, ancien député de Vaucluse,
dont le nom a été prononcé a propos de l'ins-
truction ouverte par M. Le Poittevin, a adressé
à la Chambre une demande en autorisation
de poursuites contre M. Clovis Hugues, auquel
il reproche deux interviews diffamatoi-
res. -.
La commission élue par la Chambre. s'est
prononcée hier à l'unanimité pour le refus de
l'autorisation de poursuites.
M. Saint-Martin avait demandé à être en-
tendu, mais la commission n'a pas accédé à
cette demande.
M. Fornia été nommé rapporteur.
Les Compteurs horo-kilomètriques
Y A-T-IL UNE SANCTION?
Une pétition des fabricants. — Réponse
vague. — Qu'arrivera-t-il le
lor avril 1899?
La question des transports dans Paris qui
est à l'ordre du jour : par le Métropolitin, la
transformation des fiacres en voitures automo-
biles, les vingt lignes de tramways dits de pé-
nétration dans Paris votées par le conseil gé-
néral et la campagne faite en faveur des omni-
bus à 10 centimes vient de s'augmenter de
l'application des compteurs horo-kilomètri-
ques.
Il paraît que c'est-en 1900 que Paris sera
doté de tous les moyens de transports dont il
pourra avoir besoin — sauf bien entendu la pé-
nétration des lignes de chemin de fer, car on
veut bien permettre aux Parisiens de s'ébattre
dans leur cage mais on refuse de les en laisser
sortir — et que c'est aussi à cette date que
nous aurons les compteurs horo-kilométri-
ques.
Cela se peut, en effet, puisque nous devons
avoir pour l'exposition les lignes métropoli-
taines de la porte Dauphine à Vincennes et la
ceinture intérieure des boulevards extérieurs
que nous attendons depuis vingt-cinq ans.
Il y a quelque temps, en annonçant la trans-
formation des fiacres de la Compagnie Pari-
sienne des petites voitures en automobiles, je
disais que ce serait là le clou de l'exposition h
les faits semblent me donner raison : un Mé-
tropolitain, des fiacres allant vite et un système
de tarification évitant les discussions et ren-
dant plus accessibles les fiacres, pardon les
automobiles, on ne nous avait pas habitués à
cela et c'est assez contre la coutume pour nous
faire crier au miracle.
Cependant, il faut constater ceci, c'est que
pour la question particulière qui nous occupe,
les compteurs horo-kilomé triques, on ne se
prépare nullement.
Un arrêté du préfet de la Seine daté du 16
mai 1896, dit bien que toutes les voitures de
place devront être munies le fer avril 1899
d'un compteur horo-kilométrique, mais il ne
dit pas où leurs propriétaires se les procure-
ront, et, comme d'autre part, il n'édicte aucune
peine contre l'infraction à son texte, les fa-
bricants de compteurs n'en fabriquent pas
parce qu'ils ont peur qu'à cette date les com-
pagnies de voitures ou les loueurs ne mettent
pas de compteurs à leurs véhicules.
Dans ces conditions, plusieurs inventeurs de
compteurs, ne voulant se livrer à la construc-
tion de plusieurs milliers de ces appareils pour
les garder comme échantillons en magasin, ont
adressé au conseil municipal une pétition dont
voici quelques extraits :
Par son arrêté du 16 mai 1896, M. le préfet
a prescrit aux loueurs de voitures de place et
de remise de munir leurs voitures, au plus tard
le lor avril 1899, d'un compteur horo-kilomé-
trique d'un modèle agréé par l'administration.
Pour que les loueurs puissent se conformer à
cet arrêté, il faut évidemment qu'ils trouvent à
acheter où à louer le nombre de compteurs
suffisant pour en munir toutes leurs voitures.
Si ces compteurs n'existent pas, l'administra-
tion n'aura @ pas d'action contre eux pour les
obliger à l'exécution de l'arrêté, qui restera
lettre morte.
D'autre part, pour que les propriétaires de
compteurs se décident à faire les frais d'une
fabrication en grand de leurs appareils, il faut
qu'ils soient garantis que cette fabrication ne
sera pas faite en pure perte; or, cette garantie
fait absolument défaut à deux points de vue :
1° Si l'administration vient à retirer ou à
modifier l'arrêté du 16 mai 1896, soit avant,
soit après la mise à exécution, il ne sera pas
possible aux fabricants de rentrer dans leurs
déboursés;
20 Si les loueurs venaient à refuser l'applica-
tion de l'arrêté et si l'administration n'avait pas
le moyen d'exiger cette application d'une ma-
nière efficace, n'ayant pas les appareils, le
même inconvénient se produirait encore.
Si l'administration donc tient à l'exécution
de l'arrêté du 16 mai 1896, il est indispensable
qu'elle fournisse, et dans un très bref délai,
sous une forme quelconque, une garantie aux
fabricants pour leur permettre de se mettre
au travail, autrement-te fer avril 1899 il n'y
aura pas de compteurs.
En conséquence, ils demandent :
1° La garantie formelle que, pendant dix
années, à partir de la mise en application du
compteur aux voitures de place, le principe du
compteur ne pourrait être mis en question;
2° De faire connaître dès à présent aux
loueurs de voitures, dans le cas ou ces der-
niers ne se soumettraientpas àl'arrêté du 16 mai
1896, les moyens que la Ville compte employer
pour amener l'application du compteur et du
nouveau - tarif.
Cela paraît assez logique.
Mais à la ville on n'a pas conclu et M. Pa-
tenne qui vient de rédiger un rapport sur la
question après avoir constaté que l'arrêté pré-
fectoral porte : « Les voitures qui n'auront
pas de compteurs se verront refuser le droit
de stationnement et l'estampille de la préfec-
ture de police » dit : « Si le 1" avril les com-
pagnies importantes, qui, à elles seules, jettent
tous les matins 10,000 voitures sur le pavé pa-
risien, se refusaient à munir ces voitures de
compteurs, elles ne sortiraient point. L'opinion
publique pourrait alors être habilement soule-
vée à la fois contre l'administration et le con-
seil muuicipaL Avec un léger sacrifice, les
compagnies pourraient obtenir ce résultat en
prolongeant leur résistance pendant quelques
jours.
L"arlministiation pourrait donc envisager
cette éventualité et examiner si une amende
assez forte frappant les voitures non pourvues
de compteur à l'époque fixée serait possible, et
ne constituerai! pas une pénalité plus efficace
que le reftts de droit de stationnement et de
1 estampille.-u,; , ;.!{:
C'est l'expression d'une tendance, mais ce
n'est pas une réponse ferme. r
Il en rtêattMftv w. i# - im, le*
loueurs de voiture et les compagnies tiendrons
ce langage à l'administration :
— Nous ne refusons pas d'appliquer les
compteurs horo-kilométriques, mais où les
trouve-t-on, s'il vous plaît ?
Il est vrai que l'amélioration générale des
transports n'est que pour 1900, il restera en-
core neuf mois pour confectionner les comp-
teurs à moins qu'à cette date l'arrêté soit pu-,
rement et simplement rapporté. On a vu deg
choses plus drôles.
EMILE I^ILLÈMB. >
un iCal- A mm
Nous sera-t-il permis, au moment où la com-
mission du budget examine les comptes de no<
différentes administrations publiques, de si-
gnaler à la bienveillante attention de M. Paul
Delombre et de ses collègues une petite réforme
qui ne serait sans doute pas très difficile à opé.
rer et qui aurait pour conséquence de dimi-
nuer certaines dépenses dans une mesure
assez sensible ?
M. Delombre et ses collègues ne sont certai-
nement pas sans avoir remarqué que, dans la
plupart des bureaux de l'Etat, on ne connaît
encore, à l'heure actuelle, d autre mode de
chauffage que le chauffage au bois, ni d'autre
système d'éclairage que l'éclairage à l'huile.
Or, ils n'ignorent pas que si le feu de bois
et la lampe à huile ont l'incontestable avantage
de procurer une chaleur et une lumière extrê-
mement douces, ils ont le non moins incon-
testable désavantage de revenir à un prix
exorbitant.
Ne serait-il donc pas possible d'inviter les
administrations publiques à suivre l'exemple
qui leur a été donné depuis longtemps par
toutes les administrations privées?
L'économie qu'on pourrait réaliser de ce chef
ne serait pas à dédaigner et mieux vaudrait,
ce nous semble,accorder quelques gratifications
aux petits fonctionnaires chargés de famille,
que de faire flamber des bûches dans les che-
minées des ministères ou de brûler de l'huile
dans les deux lampes qu'on accorde généreu-
sement à chaque employé.- ANDRÉ HONNORAT.
CHRONIQUE
AUTOUR DE LA SÉMANTIQUE
J'avais lu comme vous la fine et délicate
chronique de Henry Fouquier, à propos
de ces examens de Sèvres où les jeunes
candidates furent invitées à disserter sur
« l'orthographe, la morphologie, l'étymo-
logie, la syntaxe et la sémantique » d'un
sonnet de Ronsard à Charles IX.
On n'a pas fait trop grise mine à « la
morphologie » qu'on a pu trouver dans
les dictionnaires. Mais la « sémantique »
a passé un bien mauvais quart d'heure
avec les journalistes. Songez donc! le
mot n'est pas dans le Larousse î Compre-
nez-vous un professeur qui s'avise de
donner un sujet avant d'avoir compulsé
son Larousse! Il est bien encombrant sans
doute, ce Larousse, et Bias aurait eu
quelque peine à le porter avec lui. Mais
quelle autorité ! quel prestige ! Au moyen-
âge, on jurait par Aristote; on jure au-
jourd'hui par Larousse. Tout ce qui n'est
pas dans Larousse est nul et non avenu
pour les trois quarts de nos contempo-
rains.
Pour ma part, je ne veux ni vous en
conter ni m'en faire accroire. Il y a huit
jours, je ne connaissais pas plus que les
camarades le sens du mot « sémantique ».
Mais je sais que les professeurs chargés
de donner les sujets aux examens et con-
cours sont choisis d'ordinaire dans l'élite
de l'enseignement public. Je ne crois pas
qu'ils soient nécessairement des imbéciles
ou des tortionnaires, ni qu'il faille a priori
leur appliquer la loi de Lynch.
Et justement j'avais sous la main la
« Revue des Deux-Mondes » du 15 juin
dernier. C'est un recueil. qui n'a rien
d'abscons ni d'obscur, dont les articles
sont accessibles à la moyenrfe des intelli-
gences, quelquefois môme aux intelligen-
ces au-dessous de la moyenne. Or j'ai
trouvé là une très intéressante étude sur
la « sémantique » par le créateur du mot
et aussi de la science, M. Michel Bréal,
professeur au Collège de France, l'un des
plus éminents philologueo de notre
temps.
Pour M. Michel Bréal, la science du
langage n'est pas l'étude d'un pur méca-
nisme, borné au changement des voyelles
et des consonnes, réduit « aux propor-
tions d'une branche secondaire de l'acous-
tique et de la physiologie ». C'est une
science historique. La langue est le résul-
tat des efforts d'intelligence et de volonté
des peuples qui perfectionnent, à travers
des obstacles de toute nature, le plus né-
cessaire de tous les instruments de civili-
sation. « Il n'y a pas un seul changement
de sens, une seule modification de la
grammaire, une seule particularité de
syntaxe qui ne doive être comptée cemmo
un petit événement de l'histoire. »
Cette science, M. Michel Bréal l'appelle
« la démantique », la science des signifi-
cations, par opposition à la phonétique, la
science des sons. Et ce n'est pas dans la
Revue des Deux-Mondes que le mot a
paru pour la première fois.On le retrouve
depuis trois ou quatre ans dans tous les
travaux que M. Bréal a fait paraître dans
des revues spéciales sur cette question
du langage.
Notez maintenant que le concours d€
Sèvres pour les jeune filles, c'est le con-
cours à l'Ecole normale supérieure pour
les jeunes gens. Il est fort au-dessus des
attestations de culture générale qui re-
présentent le brevet supérieur ou le cer-
tificat d'études secondaires. Il n'est ac-
cessible qu'à une élite de jeunes filles qui
se préparent elles-mêmes à l'enseigne-
ment et qui suivent, à cet eftet, des cours
spéciaux dans les Facultés ou dans les
grands lycées de jeunes filles de Paris.
Dans ces conditions, est-il absolument im-
possible qu'elles aient entendu parler de
la « sémantique » avant nous et connais-
sent mieux que nous les travaux de M.
Michel Bréal ?
Mais pourquoi, ont dit quelques-uns de
nos confrères, les inviter à exposer la
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