Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-06-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1898 19 juin 1898
Description : 1898/06/19 (N10327). 1898/06/19 (N10327).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75427067
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- INO" - le Numéro.
PARIS & DÉPARTEMENTS
h 1
, f
- rt-.
Ler>Iumêro; CINQ CENTIMES
FONDATEUR : AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Du mois Trois mois Six mois V.
Pàris 2fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
(Départements.. 2 - 6 - 11 — 20 -
Ipoion Postale. 3— 9 - i6 - 32 -
FONDATEUR : AUGUSTE VACQUER^;
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & OW
6, Place de la Bourse, 6 v
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 htures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
N° 10327. - Diznanche 19 Juin 1898
1er MESSIDOR AN 106 ,
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
NOS LEADERS
LEUR ATTITUDE
Il est bien curieux le langage que tien-
nent les journaux modérés, les anciens
journaux officieux du défunt cabinet Mé-
line. A les en croire, un seul homme
était désigné et par le Parlement et
même — car ils vont jusque là — par
l'opinion publique pour constituer le
nouveau ministère. Naturellement, cet
homme n'est autre que M. Méline.On l'a
prié de conserver le pouvoir, disent-ils,
il a cru devoir refuser; on l'a pressé,
on l'a harcelé, il a persisté dans son
refus. Et nos confrères de vanter sa
modestie, de faire le panégyrique de ce
député si modeste, qu'ayant eu la ma-4
jorité à la Chambre, une majorité réelle,
23 voix ! il n'hésite pas à se retirer mal-
gré les désirs si éloquemment manifes-
tés par ses amis.
Il faut pourtant en rabattre. On con-
nait M. Méline, on sait son entêtement,
on n'ignore point son amour immodéré
du pouvoir. S'il a donné sa démission,
c'est qu'il a compris qu'il ne pouvait
plus rester à la tête des affaires de ce
pays. N'aurait-il eu que l'ombre d'une
espérance de se faire une petite majo-
rité qu'il se serait bien gardé de se ser-
vir de son portefeuille ! Alors, que vient-
on nous chanter?
On a beau, en effet, ergoter sur la
Constitution et essayer de nous démon-
trer que les députés de la droite ont les
mêmes droits que ies députés républi-
cains, on ne convertira personne. Qu'il
soit inconstitutionnel que des républi-
cains déclarent ne devoir soutenir qu'un
ministère qui s'appuiera exclusivement
sur une majorité républicaine, soit, mais
qu'importe? Est-ce que les modérés ne
comprennent pas qu'en disant ces cho-
ses, ils font un aveu terrible pour le
ministère Méline? Est-ce qu'ils ne se
rendent pas compte qu'ils reconnais-
sent que le ministère n'a jamais vécu
que grâce à la droite et par la volonté
de la droite, qu'il n'a jamais eu une ma
jorité que par l'adjonction des voix de
la droite à celles des républicains mo-
dérés?
Dans leur amertume, ils sont d'ail-
leurs inconscients. Ils déclarent eux-
mêmes — et personne ne les obligeait
à le faire — que les 23 voix de majo-
rité obtenues par M. Méline ont été four-
nies par la réaction. Fort bien, mais
pourquoi se montrent-ils si intraitables ?
Pourquoi nient-ils l'importance de la
minorité de 49 voix devant laquelle s'est
trouvé M. Méline parce qu'il n'a pas
voulu renoncer au concours des enne-
mis de la République?
0.-.'
Néanmoins, ils sont bien forcés de
faire contre mauvaise fortune bon cœur.
M. Méline est impossible; comment
pourrait-il gouverner avec 23 voix de
majorité seulement, même ces voix étant
de droite ? Bon. A la rigueur, ils accep-
tent cela. Mais, ce pauvre M. Hanotaux,
ne pourrait-on pas le sauver? Vous les
voyez d'ici : ils ont les yeux humides en
parlant de leur ministre des affaires
étrangères. Un si bon diplomate, mes-
sieurs, gardez-le.
Que non pas. Pourquoi M. Hanotaux
et pourquoi pas M. Barthou, qui les a
fait réélire, pour ne prendre qu'un
exemple ?
Ce traitement de la nation la plus fa-
vorisée accordé à M. Hanotaux et point
à M. Barthou me frappe beaucoup. Il
me paraît singulier que personne., dans
la presse modérée, ne verse un pleur
— quelle ingratitude ! — sur M. Bar-
thou et que tous, au contraire, répan-
dent des larmes de crocodile au sujet
de M. Hanotaux. Le bon ministre, mes-
sieurs ! Il a la barbe, la robe du cardi-
nal — comme robe de chambre — la
copie même du cardinal de Richelieu.
H imite les gestes favoris du célèbre
ministre de Louis XIII ; et puis n'est-il
pas son historiographe ?
Et, voici ce qu'il y a de plus curieux,
les journaux anglais et allemands s'u-
nissent aux journaux officieux français
pour chanter les louanges de M. Hano-
taux, Cette trinité n'est décidément pas
faite pour nous inspirer une grande
confiance. Songez donc à ceci : si la
presse anglaise et la presse allemande
sont d'accord pour regretter le départ
de M. Hanotaux, c'est évidemment que
la politique de ce dernier ne leur a pas
fait beaucoup de mal. M. Hanotaux au-
rait bien défendu les intérêts de la
France, que nos rivaux pourraient ren-
dre hommage à son habileté - personne
n'y trouverait à redire — mais, à coup
sûr, ils se déclareraient enchantés d'ê-
tre débarrassés de lui.
■ ♦%
De fait, on cherche en vain les ser-
vices rendus à la France par l'ambition
impatiente de M. Hanotaux. Si l'Allema-
gne a aujourd'hui une situation merveil-
leuse dans l'Extrême-Orient, c'est grâce
à lui ; si la même nation commande à
Constantinople, c'est même grâce à lui ;
enfin, si l'Angleterre a reconquis quelque
influence en Chine, si elle commande plus
que jamais en Egypte; si elle est la
jpaaîtresse de l'Afrigue, si fille se jette
dans les bras des Etats-Unis, c'est tou-
jours grâce à lui.
tl a humilié les traditions de la poli-
tique française. A-t-il songé un seul ins-
tant à prendre en main la cause de la
Grèce, de la Crète, de l'Arménie, de
Cuba, de tous ces petits peuples qui
luttent pour leur indépendance? Il s'est
toujours mis du côté des forts contre
les faibles ; il n'a pas hésité à approu-
ver — en recevant ses cadeaux — les
atrocités du sultan. Que ferions-nous
donc d'un pareil ministre des affaires
étrangères? C'est la honte de ce pays
qu'il soit resté si longtemps au quai
d'Orsay.
•%
Beaucoup de rage,le sentiment de leur
impuissance puisqu'ils sont la minorité
du parti républicain dans la Chambre
et qu'ils ont commis la faute de se
brouiller avec la droite dans la pensée
qu'ils détacheraient un certain nombre
de voix de gauche, une colère visible à
l'égard de l'opposition plus forte qu'eux
et enfin l'ennui mal dissimulé d'être
obligé de rentrer dans le rang, tel est, à
cette heure, l'état d'esprit des modé-
rés. Que pensent les électeurs de cette
attitude?
Pour notre part, nous n'y allons pas
par quatre chemins. Nous préférons
tout au ministère Méline, tout pour le
moment du moins, car quel qu'il soit,
le chef du nouveau cabinet devra renon-
cer, pour être accepté par la Chambre,
à gouverner avec le concours de la
droite, avec une majorité dont la droite
ferait l'appoint.
CHARLES BOS.
Nous publierons demain un article
de M. Lucien Victor-Meunier.
LA CRISE MINISTERIELLE
M. Ribot appelé. — Dernières démarches.
L'opinion au Parlement.
M. Félix Faure ayant terminé ses consulta-
tions politiques a fait appeler, hier dans l'a-
près-midi, M. Ribot et lui a confié la mission
de former le nouveau cabinet.
Voici, d'ailleurs, la note offiicielle qui a été
communiquée, à ce sujet, par la présidence
de la République :
« Le Président de la République a fait appe-
ler M. Ribot, député, et lui a demandé de se
charger de former le cabinet.
» M. Ribot a répondu que pour déférer à
ces ouvertures, il avait besoin de se concerter
préalablement avec un certain nombre d'hom-
mes politiques.
» il a demandé au Président de la Répu-
blique de lui accorder jusqu'à demain soir
pour rendre compte du résultat de ses confé-
rences. »
En sortant de l'Elysée, M. Ribot a fait les
visites traditionnelles. Il s'est rendu d'abord
auprès du président du conseil démissionnaire,
M. Méline, avec lequel il a conféré exactement
une demi-heure.
Il a fait ensuite une visite à M. Paul Des-
chanel, président de la Chambre et à M. Lou-
bet, président du Sénat.
Puis M. Ribot a eu une longue conversation
avec MM. Poincaré et Delcassé.
Dans la soirée, le député du Pas - de -
Calais a conféré avec les membres du co-
mité directeur du groupe des républicains pro-
gressistes : MM. Charles Dupuy, Poincaré,Geor-
ges Leygues et Jonnart.
Dans cette dernière on a examiné les
grandes lignes du programme politique du
nouveau ministère..
Ce matin, M. Ribot verra M. Peytral, vice-
président du Sénat et aussi M. Sarrien, vice-
président de la Chambre.
A la Chambre
Ce n'est que vers quatre heures que l'on a
su à la Chambre que M. Ribot avait reçu offi-
ciellement la mission de former le nouveau
ministère.
Aussitôt, dans les groupes, cette nouvelle a
été très commentée.
Du côté radical on est nettement hostile à
cette combinaison pour cette raison que
M. Ribot a été battu avec M. Méline.
Comme nous le disions hier, on estime, dans
les groupes de gauche, que le Président de la
République devait désigner un homme politi-
que parmi les 295 députés qui ont voté l'ordre
du jour de MM. Ricard et Bourgeois, du Jura.
Dans ces conditions, il est à prévoir que M.
Ribot ne trouvera aucun concours parmi les
députés faisant partie de ces groupes.
S'il faut en croire ses amis M. Sarrien refu-
sera très nettement d'entrer dans ht nouvelle
combinaison.
Parmi les modérés l'impression est égale-
ment mauvaise, on aurait préféré M. Charles
Dupuy.
Enfin, les groupes nationalistes et antisémi-
tes sont décidés à combattre, dès à présent, le
ministère Ribot, et à l'interpeller dès sa cons-
titution, sur l'affaire Dreyfus.
« — C'est, disent-ils, le ministère de la re-
vision du procès Dreyfus, nous lui ferons une
guerre à mort. »
M. Georges Berry n'est pas moins affir-
matif. -
— Si-ce ministère se constitue, dit-il, nous
l'interpellerons tout de suite sur l'affaire
Dreyfus.
Donc, si le ministère Ribot arrive à se for-
mer, il sera très fraîchement accueilli au
Palais-Bourbon.
Par contre, M. Ribot, qui est persona grata
à l'Elysée sera très soutenu dans les négocia-
tions qu'il vient d'ouvrir par M. Méline et par
les présidents des deux Chambres.
D'autre part, on affirme que M. Ribot va
tenter de constituer un ministère de concilia-
tion en faisant appel à plusieurs radicaux, no-
tamment à MM. Sarrien et Peytral, mais on le
dit très décidé à aboutir.
De telle façon que si le concours des radi-
caux lui manque, il fera son ministère quand
même.
Une liste
Voici une liste qui était communiquée hier
soir par des amis de M. Ribot :
Présidence du conseil,
affaires étrangères MM. Ribot.
Intérieur. Charles Dupuy.
Justice. Sarrien.
Instruction publique. Leygues.
Financ.es - Paul Delombre.
Guerre. Général Saussier.
Marine., i • • 5 * » - Delcassé* -
Co!'mi,:,s. Krantz.
Agriculture. Jean Dupuy.
Travaux publics Peytral.
Commerce Barbey.
Il se pourrait toutefois que M. Ribot de-
mandât à M.Hanotaux de conserver le porte-
feuille des affaires étrangères.
On croit également que le député du Pas-
de -Calais fera l'offre d'un portefeuille à M. de
Freycinet.
Les groupes sénatoriaux
Les bureaux des groupes républicains du
Sénat, après les réunions séparées de leurs
groupes respectifs, ont tenu hier une réunion
collective sous la présidence de M. Barbey.
Les présidents de chaque groupe ont rendu
compte des décisions prises par leurs grou-
pes.
Après un débat assez court, auquel ont pris
part MM. Leporché, Peytral, Labiche, Barbey
et Franck Chaùveau, les bureaux ont décidé
qu'il n'y avait pas lieu de faire un ordre du
jour commun et qu'il fallait laisser, toute en-
tière, la liberté d'action au Président de la
République. 1
ATTEINTE A LA LIBERTE
On verra plus loin quelles extraordinaires
poursuites sont intentées par l'autorité mili-
taire contre M. Joseph Reinach.
Elle est bonne ! Il paraît que M. JosephRei-
nach, dans son dernier article du Siècle a of-
ftnsé gravement ses « supérieurs hiérarchi-
ques ». Quels peuvent bien être les supérieurs
hiérarchiques de M. Reinach? Je Nous le donne
en mille : ce sont les membres de notre glo-
rieux état-major général. -
En effet, M. Joseph Reinach est un militaire,
un militaire de la territoriale ; comme tel, il
n'est, paraît-il, pas plus maître de sa pensée
et du droit d'exprimer cette pensée que tel ou
tel pauvre diable de pousse-caillou, en train de
tirer ses trois ans.
M. Joseph Reinach est loin d'être ode nos
amis politiques; il a été souvent attaqué, et à
juste cause pour sa politique réactionnaire par
les démocrates. De ces combats, il ne semble
pas que l'ancien député des Basses-Alpes soit
sorti à son avantage : on peut même dire que
de ces luttes publiques, il a retiré surtout de
l'impopularité. Et nous n'aurions pas à défen-
dre M. Reinach si les coups que veulent lui
porter les alliés de M du Paty de Clam ne pa-
raissaient devoir ricocher sur les principes re-
vendiqués de tout temps, et pour tout le
monde, par l'unanimité du parti républi-
cain.
Militaires, que diable, nous le sommes tous :
chacun de nous, à l'occasion de ses vingt-huit
jours, ou de ses treize jours, est sûr d'avoir à
se plier à la discipline immuable du régiment.
Ce soir ou demain, un ordre de la Place peut
faire d'un peuple de civils un peuple de sol-
dats.Nous le savons : mais si l'autorité des offi-
ciers déborde maintenantles cadres des batail-
lons etvientagir sur nos actes de citoyens; si un
article de journal peut nous amener devant
des tribunaux qui, conseils d'enquête cette se-
maine, seront peut-être des conseils de
guerre, des cours martiales la semaine pro-
chaine, qu'adviendra-t-il de nos libertés?
Vous n'aimez pas M. Reinach, direz-vous!
l'état-major, soyez-en sûr, fait justement cet
aflront aux républicains avancés, de croire
qu'ils n'oseront pas défendre un adversaire
impopulaire.
Mais ce n'est pas un homme politique que
nous défendons : c'est la liberté de penser et
d'écrire, commune à vous et à moi, à M. de
Cassagnac et à Jaurès, à M. Drumont et à M.
Joseph Reinach.
Et puis, l'appétit vient en mangeant : main-
tenant, lé militarisme mord dans un opportu-
niste : son appétit ne sera pas rassasié tant
qu'il restera un républicain à dévorer.
LES ON-DIT
CHEZ NOúJ
--- L'Exposition de 1900.
On a commencé hier matin à poser, à
l'Esplanade des Invalides, les palissades
destinées à clore les chantiers de l'Expo-
sition de 1900.
Ces palissades, toutes de trois mètres,
auront le même caractère artistique que
celles placées aux Champs-Elysées. Il sera
interdit d'y placarder des affiches. Elles
subsisteront jusqu'à la clôture de l'Exposi-
tion, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'année
1900. t , d
Le bureau du comité supérieur de revi-
sion de l'Exposition est ainsi constitué :
M. Magnin, vice-président du Sénat,
président ;
MM. Poirrier, sénateur, et Aynard, dé-
puté, vice-présidents ;
MM. Georges Sohier, juge au tribunal
de commerce de la Seine, et Claude La-
fontaine, banquier, membre de la chambre
de commerce de la Seine, secrétaires.
AAVVW M. Paul Deschanel, président de la
Chambre des députés, a constitué son ca-
binet de la manière suivante :
M. Emile Charrier, chef-adjoint du ca-
binet du ministre de l'intérieur, est nommé
chef de cabinet ;
MM. Georges Gérald, rédacteur au mi-
nistère des finances, et René Henry, lau-
réat de l'Ecole libre des sciences politi-
ques, sont nommés chefs adjoints du ca-
binet.
Sont en outre désignés comme attachés :
MM. Pacthod,docteur en droit, et Gabriel
Lepetit, licencié en droit.
.VVVV\I La presse agricole vient de se réu-
nir en une association syndicale sous le
nom d'Association de la presse agricole.
Ont été élus : Président, M. Legludic,
sénateur, président de la Société d'en-
couragement à l'industrie laitière, pré-
sident du Syndicat des agriculteurs de
la Sarthe ; vice-présidents, MM. Edouard
André, Battanchon, Grandeau et Henry
Sagnier ; secrétaire général, M. Char-
les Deloncle ; conseillers, MM. Bour-
guignon, Brillaud-Laujardière, de Cérès,
Chauré, Degrully, Dutey-Harispe, de La-
gorse, Léon Lesage, Lesne, Marsais, Me-
nault, Martinet, docteur Trabul, Villa ;
secrétaire général adjoint, M. J. Troude ;
secrétaires, MM. Henri Bocher, Loiys
Brechemin, J. de Loverdo ; trésorier, M.
Paul Dubreuil.
L'assemblée a nommé président d'hon-
neur M. Jean Dupuy, président du syndi-
cat de la presse parisienne.
Le siègebsocial a été provisoirement ûxé,
i8J rue d'Enghieo. - >. -
»««• L'exposition publique des P&ptic
présentés au concours ouvert pour la dé-
coration de la salle des Fêtes de la mairie
de Vincennes, aura lieu dans la salle des
Fêtes de l'Hôtel de Ville de Paris, premier
étage, tous les jours, de midi à quatre heu-
rts, du 19 au 28 juin inclusivement.
*—, La visite des salons de l'Hôtel de
Ville est provisoirement suspendue, en
raison de l'Exposition des esquisses du
concours de décoration picturale de la
mairie de Vincennes.
-" La vente Tabourier.
C'est aujourd'hui qu'aura lieu, à l'hôtel
Drouot, l'exposition particulière de l'ad-
mirable collection de tableaux anciens et
modernes réunie par M. Tabourier, mort
récemment, et qui fut un des plus délicats
amateurs d'art de Paris.
Les écoles hollandaise, flamande et alle-
mande sont représentées par Vermeer de
Delft, Berkheyde, Aart van Gelder, Jacob
Cuyp, Hans et Sigismond Holbeins, Mole-
naar, van Ostade, Téniers, van der Wey-
den, etc. Des canaletti et deux Guardi ex-
traordinaires représentent l'école italienne,
et un Reynolds, l'école anglaise. Quant
aux Français, il suffit de citer Boucher,
Fragonard, Lancret, de Poter, Watteau,
Chardin, Prudhon, Géricault, Dela-
croix, Decamps, Corot, Millet, Th.
Rousseau, Dupré, Diaz, Fromentin, Bou-
vin, Daubigny, Meissonier, et des aqua,
relies et crayons de Gavarni, Eugène Lami-
Isabey, Ingres et Charlet.
L'exposition publique aura lieu demain,
dimanche et lundi. La vente se fera mardi.
EN PASSANT
Si toutes les familles royales se mon-
traient aussi prolifiques que - la race des
Bourbons, le monde finirait bientôt par
ressembler à ce régiment qu'un de nos con-
frères a vu passer sur le boulevaril, et où
l'on comptait presque autant de gradés que
de simples soldats : il y aurait, avant long-
temps, plus de princes que de sujets. Mon
ami, le déterminé repopulateur AndréHoll-
norat, malgréses convictions républicaines,
ne doit point pouvoir refuser une part de sa
sympathie à cette maison si débordante de
sève. Voici, par exemple, le duc Robert de
Parme, père de la princesse de Bulgarie.
Ce Bourbon vient de devenir père de son
dix-huitième enfant. Ce dernier rejeton,
et quand je dis « dernier », c'est dans le
sens de « plus récent », est une petite prin-
cesse, et porte à neuf le nombre des héritiers
tssus du second mariage du duc avec une
Bragance. De son premier lit, cet exubérant
gentilhomme en avait eu neuf autres. Toute
cette progéniture est belle et bien vivante.
Neuf garçons et neuf filles, voilà le bilan. Et
on prétend que les grands de la terre sont
des fainéants !
LOUIS MÀRSOLLEATT,
t
.- M. Delpeuch, ancien sous-secré-
taire d'Etat des posles et télégraphes,
ancien député, est nommé percepteur à
Paris, dans la 2e division du 1er arrondisse-
ment. ,
- On annonce la mort :
De M. Lartigue, maire de Givet, vice-
président du conseil général des Ardennes.
Le corps de M. Lartigue sera transporté
demain à Paris pour être incinéré.
Du peintre anglais Burne-Jones, dont la
réputation était universelle, et qui a suc-
combé brusquement à Londres, à l'âge de
soixante-cinq ans.
- L'incinération de Mme Potonié-
Pierre, qui avait été ajournée, ainsi que
nous l'avons dit, par suite d'une demande
d'enquête formulée par la sœur de la dé-
funte, a eu lieu hier après-midi, à une
heure, au Père-Lachaise.
M. Potonié-Pierre a remercié l'assis-
tance et le procureur de la République
qui, « saisi d'une plainte injustifiée, n'a
même pas ordonné l'autopsie du corps et
a délivré un permis d'incinérer ».
Après lui, Mme Paule Mink a pris la pa-
role et souhaité que le nom d'Eugénie
Potonié-Pierre fût donné à une rue de
Paris.
Les lettres de faire part envoyées aux
amis de Mme Potonié-Pierre portaient, en
guise d'épigraphe, ces mots : « Il me sem-
ble que je vais, que nous allons tous à
quelque chose de très bien et de parfaite-
ment gai. »
4tNVUW Le Jardin d'Acclimatation va don-
ner, pendant un mois, l'hospitalité à deux
orangs-outans, mâle et femelle, adultes,
amenés de Bornéo par le docteur Mougeot
qui, avant de leur donner leur destination
définitive, a bien voulu autoriser le Jardin
d'Acclimatation à les présenter à ses visi-
teurs.
Pendant la traversée, fort mauvaise, la
dame des bois a été éprouvée par une
fausse couche.
Elle paraît aujourd'hui rétablie ; et les
deux énormes singes sont dès à présent
visibles dans une même cage, installée
dans la travée centrale de l'écurie des élé-
phants.
"Y' La Société nationale d'acclimata-
tion a procédé au renouvellement de son
bureau.
Ont été élus : président, M. Le Myre de,
Vilers ; secrétaire général, le baron de
Guerne; trésorier, M. A. Imbert.
Les membres sortants du conseil ont été
réélus ; la Société a pourvu à une vacance
résultant d'un décès, en faisant choix de
M. L. Mersey, directeur du service de la
pêche et de la pisciculture au ministère de
l'agriculture.
- La ville de Moulins, nous apprend
la Revue Municipale, vient d'inaugurer un
mode d'assistance très intéressant : Au lieu
de donner des secours de loyer souvent
très onéreux et, qui parfois n'atteignent
pas leur but, elle a loué des logements et
en donne la jouissance aux nécessiteux ne
jpouvant payer leur loyer*.
ËÉB&SJT AIVETRANGER
- Le comte Emeric Arco-Valley, at-
taché à l'ambassade d'Allemagne à Lon-
dres qui, par méprise, a été l'objet d'une
tentative d'assassinat, était, avant d'entrer
dans la diplomatie, un des meilleurs avo-
cats du barreau de Munich.
Détail qui ne manque pas de piquant :
M. d'Arco-Valley n'hésitait jamais à plai-
der dans les nombreux procès socialistes
qu'on avait intentés au temps du régime
de M. de Bismarck. Entre autres il a dé-
fendu avec beaucoup d'éloquence les ré-
dacteurs du journal socialiste le Zeitgéist
poursuivis pour délit de presse.
Inutile de dire que ces plaidoiries
étaient purement gratuites.
""ovvv La Croix nous apprend que le car-
dinal Steinhuber, préfet de la Sacrée Con-
grégation de l'Index vient de prendre une
mesure importante. Il a nommé une com-
mission spéciale chargée de reviser toutes
les condamnations d'ouvrages faites depuis
300 ans par cette congrégation. Il est à
prévoir que le travail durera plusieurs an-
nées. ,
'——' Anthropophages en Sibérie.
L'explorateur russe M. Nossilowa cons-
taté pendant son dernier voyage dans le
Nord de la Sibérie que l'anthropophagie
est toujours fort en honneur chez les Sa-
moyèdes et les Ostialkes. C'est surtout
parmi les indigènes du fleuve de Jasou
que la consommation de la chair humaine
est très en vogue.
.,," Le Passant.'
4.
CHRONIQUE
UN COUP DE BALAI
Quelques instituteurs ont organisé der-
nièrement à la mairie du onzième arron-
dissement une exposition point banale.
Ils ont recueilli toutes les images, gravu-
res, grands et petits papiers obscènes
mis en vedette dans les kiosques et der-
rière les vitres de certains libraires à
proximité dé leurs écoles. Et après avoir
installé ce petit musée des horreurs, ils
ont dit aux pères de famille : « Entrez
donc un peu et jugez. Voilà ce que vos
garçons et vos filles ne peuvent manquer
de voir toutes les fois qu'ils se rendent
à l'école. Qu'en pensez-vous ? »
Je n'ai pu malheureusement assister à
cette leçon de choses. Mais j'imagine ai-
sément qu'il devait s'èndégager une im-
pression analogue à celle qu'éprouvent
les visiteurs du musée Dupuytren. Les
articles et les discours ont du bon, mais
rien ne vaut le contact avec la réalité.
J'en demande pardon à Jules Lemaître,
mais j'ai au bout de ma plume deux vers
d'Horace qui voudraient bien sortir. Tra-
duisons-les grosso modo pour les moder-
nes : De tous les modes d'enseignement,
l'enseignement par l'aspect est le plus
efficace, celui qui frappe plus sûrement
le but.
Si je n'ai pu voir l'exposition de la place
Voltaire, d'autres en sont revenus édifiés.
Un de mes amis m'a écrit l'autre jour à ce
sujet : « Vous savez que je ne pèche pas
par excès de pruderie. J'ai daubé jadis,
moi aussi, le sénateur Bérenger qui me
semblait abuser vraiment de la feuille de
vigne. Mais il faut bien se rendre à l'évi-
dence.Ce que j'ai vu à la mairie du onziè-
me m'a rendu moins indulgent et je fais
volontiers mon mea culpa. Que les ama-
teurs de ces malpropretés les collection-
nent et s'en gaudissent en famille, dans
leurs cénacles ou dans leurs cercles plus
ou moins vicieux, c'est leur affaire. Mais
la rue est à tout le monde. Il faut que les
enfants puissent aller à l'école ou à la
promenade sans avoir à rougir devant ces
ordures. Nous réclamons le nettoyage de
la rue. Tous les jours on arrose et on ba-
laie la chaussée. Il faut que le balai se
porte un peu plus haut et fasse tomber les
immondices qui garnissent encore certai-
nes devantures. Ne pouvez-vous nous ai-
der dans cette œuvre d'assainissement ?»
Permettez-moi de vous dire, mon cher
correspondant, que vous n'êtes pas aussi
désarmé que vous paraissez le croire.
Mais, comme les trois quarts des Fran-
çais, vous suivez attentivement les séan-
ces du Parlement, quand il y a tapage,
scandales, cris d'animaux, échange de
horions, capilotade de ministères. Que si
par hasard, la Chambre au repos vote à
la sourdine une bonne petite loi d'af-
iaires, vous jetez négligemment votre
journal en disant que ces députés sont
bien raseurs.
En fait, les mesures que vous réclamez
contre la pornographie ont été votées par
le Sénat et renforcées encore par la
Chambre. Lisez l'Officiel du 17 mars der-
nier, vous y verrez que le gouvernement
est suffisamment armé contre les mal-
propres qui choisissent les kiosques et
les vitrines des libraires pour y déposer
leurs ordures.
Et la loi nouvelle n'atteint pas seule-
ment les exhibitions obscènes, mais tout
ce qui est jugé contraire aux mœurs.
Ainsi que l'écrivait ces jours-ci M. Béren-
ger, « tous les moyens nouveaux imagi-
nés par le libertinage pour propager plus
sûrement ses ignobles productions, la
remise à la poste et la distribution à do-
micile des prospectus ou écrits licencieux,
les correspondances ou offres galantes
par la voie de la presse, véritable petite
Bourse de la prostitution, la vente des
écrits condamnés deviennent punissables.
Le livre et la chanson licencieuse peu-
vent être plus facilement poursuivis. »
Il y a, me direz-vous, entre la loi et
l'application de la loi beaucoup plus loin
qu'entre là coupe et les lèvres. "La vigi-
lance de la police est souvent en défaut.
Les trois quarts du temps, elle n'ouvre
qu'un œil et pas toujours le bon. Inter-
mittente, caprican-te,:elle frappe à tort ou
à côté. Mais pourquoi comptons-nous tou-
jours sur l'administration et.jamais sur
nous-mêmes? Vis-à-vis de celui qui blesse
les yeux du .passant jjar l'exhibition d'une
saleté, le passant est dans le cas de légi-
time défense. Sans doute, il ne peut pas
se substituer à l'action publique, mais il
peut mettre cette action publique en mou-
vement et réclamer l'application des me-
sures de salubrité que prescrit la loi.
J'ajoute que de tous les citoyens, les
plus qualifiês pour provoquer cet éche-
nillage, sont encore les instituteurs. Re-
présentants des pères de famille, il leur
appartient de défendre l'école et les
abords de l'école contre les provocations
des pornographes. Par l'exposition de la
place Voltaire, ils ont eu le courage d'at-
tirer l'attention publique sur la gravité du
mal. Ils nous doivent plus encore. Il faut
qu'ils nous aident à promenerle ferrouge
sur toutes ces chairs putréfiées.
Ils peuvent intervenir isolément soit
par une plainte en règle, soit par un aver-
tissement donné à temps au libraire oa
au photographe qui, en exhibant le corps
du délit, devient le complice naturel de'
celui qui l'a commis. Et si ce mode d'in
tervention leur déplaît, s'ils n'aiment pas
à se mettre en avant, c'est aux associa-
tions dont ils font partie à prendre leur
place. Ces associations sont aujourd'hui
nombreuses et vivantes. Elles ne limitent
pas leur activité à la question des se-
cours mutuels et des repas de corps. Elles
sont attentives à tous les mouvements de
l'opinion ; elles relèvent et discutent dans
leurs bulletins et leurs journaux tout ce
qui intéresse l'éducation nationale. Tout
le public applaudira quand on les verra
marcher bravement contre ceux qui font
métier de souiller l'enfance.
Un confrère me contait hier un mot de
petit garçon trop nature pour avoir été
inventé par un journaliste.
Un père de famille passe avec son jeune
fils devant un kiosque où s'étalait un de
ces dessins suspects : « Viens donc ! lui
dit le père, on ne s'arrête pas devant ces
saletés. - « Mais alors, papa, pcurquoir
les met-on là? » L'enfant est souvent plus
logique que les grandes personnes. Il
protestait à sa manière contre ce que Ju-
les Simon a éloquemment appelé « le viol
des yeux ». La pornographie nous objec-
tera la liberté. Nous ne défendrons ja-
mais la liberté du viol.
ANDRÉ BALZ.
Nous publierons demain la Chronique
de M. Paul Ginisty.
MAUVAISE VIANDE
A la suite d'yne distribution de conserve
faite mercredi dernier, plusieurs hommes du 3°.
escadron du 3e régiment de cuirassiers, à
Tours, se sont senti malades.
Les soins les plus énergiques leur furent
donnés, cependant un des malades a suc-
combé. I
En ce moment, quinze hommes sont à l'hô-
pital et une soixantaine sont soignés à l'infir-'
merie et à la chambre. ;
Les officiers et les médecins ont passé la
nuit au quartier. ,
Le Théâtre municipal populaire
C'est fini !
On tente un replâtrage. — Lyrique ou
dramatique
Il y a quelques jours, j'ai dit ici que le pro-
jet de théâtre municipal lyrique populaire ne
serait pas adopté par le conseil municipal et'
qu'il faudrait attendre encore longtemps sa
réalisation.
Hier M. Deville a défendu son rapport, con-
cluant qu'il y avait lieu de créer un théâtre
municipal lyrique et populaire, avec une sai-
son lyrique de huit mois environ ; pendant les
quatre autres mois le théâtre pourrait être
concédé pour des représentations dramatiques,7
œuvres primées au concours ou non jouées
dans d'autres théâtres et qui paraîtraient di-
gnes d'être produites.
Ce théâtre serait exploité directement par
la Ville ou serait concédé avec une subvention
d'environ 300,000 francs et en plus le loyer
actuellement de 80,000 francs.
Immédiatement M. Alpy est venu causer
chiffres et déclarer que s'il s'en tenait aux dé-
clarations de M. de Selves, le budget n'était
pas en état de subir pareille dépense et il a
déposé un ordre du jour demandant la mise
en adjudication immédiate.
M. Landrin, partisan d'un théâtre populaire
mais pas lyrique, il le veut littéraire, drames,
comédies, etc., a combattu le rapport de M.
Deville et déposé la proposition suivante :
« La salle du théâtre des Nations sera af-
fectée à un théâtre municipal littéraire, drame,
comédie, etc. La commission spéciale est invi-
tée à présenter au plus tôt un projet d'orga-
nisation en s'inspirant des propositions qui
tout en étant les plus favorables aux intérêts
flnanciers de la Ville donnent les garanties les
plus efficaces sur le geijre des pièces qui y se-
ront représentées et assurent le mieux la si-
tuation du personnel employé. »
M. Levraud a répondu aux détracteurs du
projet Deville,et on allait passer aux vote lors-
que M. Grébauval est monté à la tribune.
En sa qualité de rapporteur du budget, il a
causé recettes et dépenses et a conclu : « A la
veille d'un budget très pénible qui n'ira peut-
être pas jusqu'aux centimes additionnels, mais
duquel nous serons forcés d'expurger bien des
dépenses obligatoires, voyez si vous pouvez
faire une dépensé somptuaire annuelle de
300.000 francs de subventions et l'abandon
d'une recette de 80.090 francs. C'est pourquoi
je demande que l'article premier du projet di-
sant : « Il y a lieu de créer un théâtre lyrique
municipal populaire, ce que nous voterions
tous en tant que principe parle également de
la subvention. »
L'article premier a aussitôt été modifié
ainsi : « il y a lieu de créer un théâtre muni-
cipal lyrique populaire comportant une sub-
vention de 300,000 frans et le loyer gratuit. »
et l'on a passé au vote.
Le résultat a été négatif pour la proposition,
51 étaient contre et 13 pour sur 64 votants.
Alors on a tenté de repêcher ce pauvre théâ-
tre par la comédie. M. Baudin a pris la parole,
finalement cinq ou six ordres du jour ont été
déposés et renvoyés à la commission qui va
étudier (pauvre M. Deville!) la création d'un
théâtre lyrique ou dramatique sans subvention,.
le concessionnaire ne serait exonéré que du.
loyer.
Tous cela est très bien, mais il serait temps
que quelqu'un, au cours de ces discussion.
inutiles où l'on invoque l'éducation du peuple-,.',
rappellât au conseil municipal qu'il n'y a pas:
assez de place dans les écoles Dour les eufaots-
de Paris. ,
PARIS & DÉPARTEMENTS
h 1
, f
- rt-.
Ler>Iumêro; CINQ CENTIMES
FONDATEUR : AUGUSTE VACQUERIE
ABONNEMENTS
Du mois Trois mois Six mois V.
Pàris 2fr. 5 fr. 9 fr. 18 fr.
(Départements.. 2 - 6 - 11 — 20 -
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FONDATEUR : AUGUSTE VACQUER^;
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF & OW
6, Place de la Bourse, 6 v
et AUX BUREAUX du JOURNAL
RÉDACTION: 131, rue Montmartre, 131
De 4 à 8 htures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
N° 10327. - Diznanche 19 Juin 1898
1er MESSIDOR AN 106 ,
ADMINISTRATION: 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
NOS LEADERS
LEUR ATTITUDE
Il est bien curieux le langage que tien-
nent les journaux modérés, les anciens
journaux officieux du défunt cabinet Mé-
line. A les en croire, un seul homme
était désigné et par le Parlement et
même — car ils vont jusque là — par
l'opinion publique pour constituer le
nouveau ministère. Naturellement, cet
homme n'est autre que M. Méline.On l'a
prié de conserver le pouvoir, disent-ils,
il a cru devoir refuser; on l'a pressé,
on l'a harcelé, il a persisté dans son
refus. Et nos confrères de vanter sa
modestie, de faire le panégyrique de ce
député si modeste, qu'ayant eu la ma-4
jorité à la Chambre, une majorité réelle,
23 voix ! il n'hésite pas à se retirer mal-
gré les désirs si éloquemment manifes-
tés par ses amis.
Il faut pourtant en rabattre. On con-
nait M. Méline, on sait son entêtement,
on n'ignore point son amour immodéré
du pouvoir. S'il a donné sa démission,
c'est qu'il a compris qu'il ne pouvait
plus rester à la tête des affaires de ce
pays. N'aurait-il eu que l'ombre d'une
espérance de se faire une petite majo-
rité qu'il se serait bien gardé de se ser-
vir de son portefeuille ! Alors, que vient-
on nous chanter?
On a beau, en effet, ergoter sur la
Constitution et essayer de nous démon-
trer que les députés de la droite ont les
mêmes droits que ies députés républi-
cains, on ne convertira personne. Qu'il
soit inconstitutionnel que des républi-
cains déclarent ne devoir soutenir qu'un
ministère qui s'appuiera exclusivement
sur une majorité républicaine, soit, mais
qu'importe? Est-ce que les modérés ne
comprennent pas qu'en disant ces cho-
ses, ils font un aveu terrible pour le
ministère Méline? Est-ce qu'ils ne se
rendent pas compte qu'ils reconnais-
sent que le ministère n'a jamais vécu
que grâce à la droite et par la volonté
de la droite, qu'il n'a jamais eu une ma
jorité que par l'adjonction des voix de
la droite à celles des républicains mo-
dérés?
Dans leur amertume, ils sont d'ail-
leurs inconscients. Ils déclarent eux-
mêmes — et personne ne les obligeait
à le faire — que les 23 voix de majo-
rité obtenues par M. Méline ont été four-
nies par la réaction. Fort bien, mais
pourquoi se montrent-ils si intraitables ?
Pourquoi nient-ils l'importance de la
minorité de 49 voix devant laquelle s'est
trouvé M. Méline parce qu'il n'a pas
voulu renoncer au concours des enne-
mis de la République?
0.-.'
Néanmoins, ils sont bien forcés de
faire contre mauvaise fortune bon cœur.
M. Méline est impossible; comment
pourrait-il gouverner avec 23 voix de
majorité seulement, même ces voix étant
de droite ? Bon. A la rigueur, ils accep-
tent cela. Mais, ce pauvre M. Hanotaux,
ne pourrait-on pas le sauver? Vous les
voyez d'ici : ils ont les yeux humides en
parlant de leur ministre des affaires
étrangères. Un si bon diplomate, mes-
sieurs, gardez-le.
Que non pas. Pourquoi M. Hanotaux
et pourquoi pas M. Barthou, qui les a
fait réélire, pour ne prendre qu'un
exemple ?
Ce traitement de la nation la plus fa-
vorisée accordé à M. Hanotaux et point
à M. Barthou me frappe beaucoup. Il
me paraît singulier que personne., dans
la presse modérée, ne verse un pleur
— quelle ingratitude ! — sur M. Bar-
thou et que tous, au contraire, répan-
dent des larmes de crocodile au sujet
de M. Hanotaux. Le bon ministre, mes-
sieurs ! Il a la barbe, la robe du cardi-
nal — comme robe de chambre — la
copie même du cardinal de Richelieu.
H imite les gestes favoris du célèbre
ministre de Louis XIII ; et puis n'est-il
pas son historiographe ?
Et, voici ce qu'il y a de plus curieux,
les journaux anglais et allemands s'u-
nissent aux journaux officieux français
pour chanter les louanges de M. Hano-
taux, Cette trinité n'est décidément pas
faite pour nous inspirer une grande
confiance. Songez donc à ceci : si la
presse anglaise et la presse allemande
sont d'accord pour regretter le départ
de M. Hanotaux, c'est évidemment que
la politique de ce dernier ne leur a pas
fait beaucoup de mal. M. Hanotaux au-
rait bien défendu les intérêts de la
France, que nos rivaux pourraient ren-
dre hommage à son habileté - personne
n'y trouverait à redire — mais, à coup
sûr, ils se déclareraient enchantés d'ê-
tre débarrassés de lui.
■ ♦%
De fait, on cherche en vain les ser-
vices rendus à la France par l'ambition
impatiente de M. Hanotaux. Si l'Allema-
gne a aujourd'hui une situation merveil-
leuse dans l'Extrême-Orient, c'est grâce
à lui ; si la même nation commande à
Constantinople, c'est même grâce à lui ;
enfin, si l'Angleterre a reconquis quelque
influence en Chine, si elle commande plus
que jamais en Egypte; si elle est la
jpaaîtresse de l'Afrigue, si fille se jette
dans les bras des Etats-Unis, c'est tou-
jours grâce à lui.
tl a humilié les traditions de la poli-
tique française. A-t-il songé un seul ins-
tant à prendre en main la cause de la
Grèce, de la Crète, de l'Arménie, de
Cuba, de tous ces petits peuples qui
luttent pour leur indépendance? Il s'est
toujours mis du côté des forts contre
les faibles ; il n'a pas hésité à approu-
ver — en recevant ses cadeaux — les
atrocités du sultan. Que ferions-nous
donc d'un pareil ministre des affaires
étrangères? C'est la honte de ce pays
qu'il soit resté si longtemps au quai
d'Orsay.
•%
Beaucoup de rage,le sentiment de leur
impuissance puisqu'ils sont la minorité
du parti républicain dans la Chambre
et qu'ils ont commis la faute de se
brouiller avec la droite dans la pensée
qu'ils détacheraient un certain nombre
de voix de gauche, une colère visible à
l'égard de l'opposition plus forte qu'eux
et enfin l'ennui mal dissimulé d'être
obligé de rentrer dans le rang, tel est, à
cette heure, l'état d'esprit des modé-
rés. Que pensent les électeurs de cette
attitude?
Pour notre part, nous n'y allons pas
par quatre chemins. Nous préférons
tout au ministère Méline, tout pour le
moment du moins, car quel qu'il soit,
le chef du nouveau cabinet devra renon-
cer, pour être accepté par la Chambre,
à gouverner avec le concours de la
droite, avec une majorité dont la droite
ferait l'appoint.
CHARLES BOS.
Nous publierons demain un article
de M. Lucien Victor-Meunier.
LA CRISE MINISTERIELLE
M. Ribot appelé. — Dernières démarches.
L'opinion au Parlement.
M. Félix Faure ayant terminé ses consulta-
tions politiques a fait appeler, hier dans l'a-
près-midi, M. Ribot et lui a confié la mission
de former le nouveau cabinet.
Voici, d'ailleurs, la note offiicielle qui a été
communiquée, à ce sujet, par la présidence
de la République :
« Le Président de la République a fait appe-
ler M. Ribot, député, et lui a demandé de se
charger de former le cabinet.
» M. Ribot a répondu que pour déférer à
ces ouvertures, il avait besoin de se concerter
préalablement avec un certain nombre d'hom-
mes politiques.
» il a demandé au Président de la Répu-
blique de lui accorder jusqu'à demain soir
pour rendre compte du résultat de ses confé-
rences. »
En sortant de l'Elysée, M. Ribot a fait les
visites traditionnelles. Il s'est rendu d'abord
auprès du président du conseil démissionnaire,
M. Méline, avec lequel il a conféré exactement
une demi-heure.
Il a fait ensuite une visite à M. Paul Des-
chanel, président de la Chambre et à M. Lou-
bet, président du Sénat.
Puis M. Ribot a eu une longue conversation
avec MM. Poincaré et Delcassé.
Dans la soirée, le député du Pas - de -
Calais a conféré avec les membres du co-
mité directeur du groupe des républicains pro-
gressistes : MM. Charles Dupuy, Poincaré,Geor-
ges Leygues et Jonnart.
Dans cette dernière on a examiné les
grandes lignes du programme politique du
nouveau ministère..
Ce matin, M. Ribot verra M. Peytral, vice-
président du Sénat et aussi M. Sarrien, vice-
président de la Chambre.
A la Chambre
Ce n'est que vers quatre heures que l'on a
su à la Chambre que M. Ribot avait reçu offi-
ciellement la mission de former le nouveau
ministère.
Aussitôt, dans les groupes, cette nouvelle a
été très commentée.
Du côté radical on est nettement hostile à
cette combinaison pour cette raison que
M. Ribot a été battu avec M. Méline.
Comme nous le disions hier, on estime, dans
les groupes de gauche, que le Président de la
République devait désigner un homme politi-
que parmi les 295 députés qui ont voté l'ordre
du jour de MM. Ricard et Bourgeois, du Jura.
Dans ces conditions, il est à prévoir que M.
Ribot ne trouvera aucun concours parmi les
députés faisant partie de ces groupes.
S'il faut en croire ses amis M. Sarrien refu-
sera très nettement d'entrer dans ht nouvelle
combinaison.
Parmi les modérés l'impression est égale-
ment mauvaise, on aurait préféré M. Charles
Dupuy.
Enfin, les groupes nationalistes et antisémi-
tes sont décidés à combattre, dès à présent, le
ministère Ribot, et à l'interpeller dès sa cons-
titution, sur l'affaire Dreyfus.
« — C'est, disent-ils, le ministère de la re-
vision du procès Dreyfus, nous lui ferons une
guerre à mort. »
M. Georges Berry n'est pas moins affir-
matif. -
— Si-ce ministère se constitue, dit-il, nous
l'interpellerons tout de suite sur l'affaire
Dreyfus.
Donc, si le ministère Ribot arrive à se for-
mer, il sera très fraîchement accueilli au
Palais-Bourbon.
Par contre, M. Ribot, qui est persona grata
à l'Elysée sera très soutenu dans les négocia-
tions qu'il vient d'ouvrir par M. Méline et par
les présidents des deux Chambres.
D'autre part, on affirme que M. Ribot va
tenter de constituer un ministère de concilia-
tion en faisant appel à plusieurs radicaux, no-
tamment à MM. Sarrien et Peytral, mais on le
dit très décidé à aboutir.
De telle façon que si le concours des radi-
caux lui manque, il fera son ministère quand
même.
Une liste
Voici une liste qui était communiquée hier
soir par des amis de M. Ribot :
Présidence du conseil,
affaires étrangères MM. Ribot.
Intérieur. Charles Dupuy.
Justice. Sarrien.
Instruction publique. Leygues.
Financ.es - Paul Delombre.
Guerre. Général Saussier.
Marine., i • • 5 * » - Delcassé* -
Co!'mi,:,s. Krantz.
Agriculture. Jean Dupuy.
Travaux publics Peytral.
Commerce Barbey.
Il se pourrait toutefois que M. Ribot de-
mandât à M.Hanotaux de conserver le porte-
feuille des affaires étrangères.
On croit également que le député du Pas-
de -Calais fera l'offre d'un portefeuille à M. de
Freycinet.
Les groupes sénatoriaux
Les bureaux des groupes républicains du
Sénat, après les réunions séparées de leurs
groupes respectifs, ont tenu hier une réunion
collective sous la présidence de M. Barbey.
Les présidents de chaque groupe ont rendu
compte des décisions prises par leurs grou-
pes.
Après un débat assez court, auquel ont pris
part MM. Leporché, Peytral, Labiche, Barbey
et Franck Chaùveau, les bureaux ont décidé
qu'il n'y avait pas lieu de faire un ordre du
jour commun et qu'il fallait laisser, toute en-
tière, la liberté d'action au Président de la
République. 1
ATTEINTE A LA LIBERTE
On verra plus loin quelles extraordinaires
poursuites sont intentées par l'autorité mili-
taire contre M. Joseph Reinach.
Elle est bonne ! Il paraît que M. JosephRei-
nach, dans son dernier article du Siècle a of-
ftnsé gravement ses « supérieurs hiérarchi-
ques ». Quels peuvent bien être les supérieurs
hiérarchiques de M. Reinach? Je Nous le donne
en mille : ce sont les membres de notre glo-
rieux état-major général. -
En effet, M. Joseph Reinach est un militaire,
un militaire de la territoriale ; comme tel, il
n'est, paraît-il, pas plus maître de sa pensée
et du droit d'exprimer cette pensée que tel ou
tel pauvre diable de pousse-caillou, en train de
tirer ses trois ans.
M. Joseph Reinach est loin d'être ode nos
amis politiques; il a été souvent attaqué, et à
juste cause pour sa politique réactionnaire par
les démocrates. De ces combats, il ne semble
pas que l'ancien député des Basses-Alpes soit
sorti à son avantage : on peut même dire que
de ces luttes publiques, il a retiré surtout de
l'impopularité. Et nous n'aurions pas à défen-
dre M. Reinach si les coups que veulent lui
porter les alliés de M du Paty de Clam ne pa-
raissaient devoir ricocher sur les principes re-
vendiqués de tout temps, et pour tout le
monde, par l'unanimité du parti républi-
cain.
Militaires, que diable, nous le sommes tous :
chacun de nous, à l'occasion de ses vingt-huit
jours, ou de ses treize jours, est sûr d'avoir à
se plier à la discipline immuable du régiment.
Ce soir ou demain, un ordre de la Place peut
faire d'un peuple de civils un peuple de sol-
dats.Nous le savons : mais si l'autorité des offi-
ciers déborde maintenantles cadres des batail-
lons etvientagir sur nos actes de citoyens; si un
article de journal peut nous amener devant
des tribunaux qui, conseils d'enquête cette se-
maine, seront peut-être des conseils de
guerre, des cours martiales la semaine pro-
chaine, qu'adviendra-t-il de nos libertés?
Vous n'aimez pas M. Reinach, direz-vous!
l'état-major, soyez-en sûr, fait justement cet
aflront aux républicains avancés, de croire
qu'ils n'oseront pas défendre un adversaire
impopulaire.
Mais ce n'est pas un homme politique que
nous défendons : c'est la liberté de penser et
d'écrire, commune à vous et à moi, à M. de
Cassagnac et à Jaurès, à M. Drumont et à M.
Joseph Reinach.
Et puis, l'appétit vient en mangeant : main-
tenant, lé militarisme mord dans un opportu-
niste : son appétit ne sera pas rassasié tant
qu'il restera un républicain à dévorer.
LES ON-DIT
CHEZ NOúJ
--- L'Exposition de 1900.
On a commencé hier matin à poser, à
l'Esplanade des Invalides, les palissades
destinées à clore les chantiers de l'Expo-
sition de 1900.
Ces palissades, toutes de trois mètres,
auront le même caractère artistique que
celles placées aux Champs-Elysées. Il sera
interdit d'y placarder des affiches. Elles
subsisteront jusqu'à la clôture de l'Exposi-
tion, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'année
1900. t , d
Le bureau du comité supérieur de revi-
sion de l'Exposition est ainsi constitué :
M. Magnin, vice-président du Sénat,
président ;
MM. Poirrier, sénateur, et Aynard, dé-
puté, vice-présidents ;
MM. Georges Sohier, juge au tribunal
de commerce de la Seine, et Claude La-
fontaine, banquier, membre de la chambre
de commerce de la Seine, secrétaires.
AAVVW M. Paul Deschanel, président de la
Chambre des députés, a constitué son ca-
binet de la manière suivante :
M. Emile Charrier, chef-adjoint du ca-
binet du ministre de l'intérieur, est nommé
chef de cabinet ;
MM. Georges Gérald, rédacteur au mi-
nistère des finances, et René Henry, lau-
réat de l'Ecole libre des sciences politi-
ques, sont nommés chefs adjoints du ca-
binet.
Sont en outre désignés comme attachés :
MM. Pacthod,docteur en droit, et Gabriel
Lepetit, licencié en droit.
.VVVV\I La presse agricole vient de se réu-
nir en une association syndicale sous le
nom d'Association de la presse agricole.
Ont été élus : Président, M. Legludic,
sénateur, président de la Société d'en-
couragement à l'industrie laitière, pré-
sident du Syndicat des agriculteurs de
la Sarthe ; vice-présidents, MM. Edouard
André, Battanchon, Grandeau et Henry
Sagnier ; secrétaire général, M. Char-
les Deloncle ; conseillers, MM. Bour-
guignon, Brillaud-Laujardière, de Cérès,
Chauré, Degrully, Dutey-Harispe, de La-
gorse, Léon Lesage, Lesne, Marsais, Me-
nault, Martinet, docteur Trabul, Villa ;
secrétaire général adjoint, M. J. Troude ;
secrétaires, MM. Henri Bocher, Loiys
Brechemin, J. de Loverdo ; trésorier, M.
Paul Dubreuil.
L'assemblée a nommé président d'hon-
neur M. Jean Dupuy, président du syndi-
cat de la presse parisienne.
Le siègebsocial a été provisoirement ûxé,
i8J rue d'Enghieo. - >. -
»««• L'exposition publique des P&ptic
présentés au concours ouvert pour la dé-
coration de la salle des Fêtes de la mairie
de Vincennes, aura lieu dans la salle des
Fêtes de l'Hôtel de Ville de Paris, premier
étage, tous les jours, de midi à quatre heu-
rts, du 19 au 28 juin inclusivement.
*—, La visite des salons de l'Hôtel de
Ville est provisoirement suspendue, en
raison de l'Exposition des esquisses du
concours de décoration picturale de la
mairie de Vincennes.
-" La vente Tabourier.
C'est aujourd'hui qu'aura lieu, à l'hôtel
Drouot, l'exposition particulière de l'ad-
mirable collection de tableaux anciens et
modernes réunie par M. Tabourier, mort
récemment, et qui fut un des plus délicats
amateurs d'art de Paris.
Les écoles hollandaise, flamande et alle-
mande sont représentées par Vermeer de
Delft, Berkheyde, Aart van Gelder, Jacob
Cuyp, Hans et Sigismond Holbeins, Mole-
naar, van Ostade, Téniers, van der Wey-
den, etc. Des canaletti et deux Guardi ex-
traordinaires représentent l'école italienne,
et un Reynolds, l'école anglaise. Quant
aux Français, il suffit de citer Boucher,
Fragonard, Lancret, de Poter, Watteau,
Chardin, Prudhon, Géricault, Dela-
croix, Decamps, Corot, Millet, Th.
Rousseau, Dupré, Diaz, Fromentin, Bou-
vin, Daubigny, Meissonier, et des aqua,
relies et crayons de Gavarni, Eugène Lami-
Isabey, Ingres et Charlet.
L'exposition publique aura lieu demain,
dimanche et lundi. La vente se fera mardi.
EN PASSANT
Si toutes les familles royales se mon-
traient aussi prolifiques que - la race des
Bourbons, le monde finirait bientôt par
ressembler à ce régiment qu'un de nos con-
frères a vu passer sur le boulevaril, et où
l'on comptait presque autant de gradés que
de simples soldats : il y aurait, avant long-
temps, plus de princes que de sujets. Mon
ami, le déterminé repopulateur AndréHoll-
norat, malgréses convictions républicaines,
ne doit point pouvoir refuser une part de sa
sympathie à cette maison si débordante de
sève. Voici, par exemple, le duc Robert de
Parme, père de la princesse de Bulgarie.
Ce Bourbon vient de devenir père de son
dix-huitième enfant. Ce dernier rejeton,
et quand je dis « dernier », c'est dans le
sens de « plus récent », est une petite prin-
cesse, et porte à neuf le nombre des héritiers
tssus du second mariage du duc avec une
Bragance. De son premier lit, cet exubérant
gentilhomme en avait eu neuf autres. Toute
cette progéniture est belle et bien vivante.
Neuf garçons et neuf filles, voilà le bilan. Et
on prétend que les grands de la terre sont
des fainéants !
LOUIS MÀRSOLLEATT,
t
.- M. Delpeuch, ancien sous-secré-
taire d'Etat des posles et télégraphes,
ancien député, est nommé percepteur à
Paris, dans la 2e division du 1er arrondisse-
ment. ,
- On annonce la mort :
De M. Lartigue, maire de Givet, vice-
président du conseil général des Ardennes.
Le corps de M. Lartigue sera transporté
demain à Paris pour être incinéré.
Du peintre anglais Burne-Jones, dont la
réputation était universelle, et qui a suc-
combé brusquement à Londres, à l'âge de
soixante-cinq ans.
- L'incinération de Mme Potonié-
Pierre, qui avait été ajournée, ainsi que
nous l'avons dit, par suite d'une demande
d'enquête formulée par la sœur de la dé-
funte, a eu lieu hier après-midi, à une
heure, au Père-Lachaise.
M. Potonié-Pierre a remercié l'assis-
tance et le procureur de la République
qui, « saisi d'une plainte injustifiée, n'a
même pas ordonné l'autopsie du corps et
a délivré un permis d'incinérer ».
Après lui, Mme Paule Mink a pris la pa-
role et souhaité que le nom d'Eugénie
Potonié-Pierre fût donné à une rue de
Paris.
Les lettres de faire part envoyées aux
amis de Mme Potonié-Pierre portaient, en
guise d'épigraphe, ces mots : « Il me sem-
ble que je vais, que nous allons tous à
quelque chose de très bien et de parfaite-
ment gai. »
4tNVUW Le Jardin d'Acclimatation va don-
ner, pendant un mois, l'hospitalité à deux
orangs-outans, mâle et femelle, adultes,
amenés de Bornéo par le docteur Mougeot
qui, avant de leur donner leur destination
définitive, a bien voulu autoriser le Jardin
d'Acclimatation à les présenter à ses visi-
teurs.
Pendant la traversée, fort mauvaise, la
dame des bois a été éprouvée par une
fausse couche.
Elle paraît aujourd'hui rétablie ; et les
deux énormes singes sont dès à présent
visibles dans une même cage, installée
dans la travée centrale de l'écurie des élé-
phants.
"Y' La Société nationale d'acclimata-
tion a procédé au renouvellement de son
bureau.
Ont été élus : président, M. Le Myre de,
Vilers ; secrétaire général, le baron de
Guerne; trésorier, M. A. Imbert.
Les membres sortants du conseil ont été
réélus ; la Société a pourvu à une vacance
résultant d'un décès, en faisant choix de
M. L. Mersey, directeur du service de la
pêche et de la pisciculture au ministère de
l'agriculture.
- La ville de Moulins, nous apprend
la Revue Municipale, vient d'inaugurer un
mode d'assistance très intéressant : Au lieu
de donner des secours de loyer souvent
très onéreux et, qui parfois n'atteignent
pas leur but, elle a loué des logements et
en donne la jouissance aux nécessiteux ne
jpouvant payer leur loyer*.
ËÉB&SJT AIVETRANGER
- Le comte Emeric Arco-Valley, at-
taché à l'ambassade d'Allemagne à Lon-
dres qui, par méprise, a été l'objet d'une
tentative d'assassinat, était, avant d'entrer
dans la diplomatie, un des meilleurs avo-
cats du barreau de Munich.
Détail qui ne manque pas de piquant :
M. d'Arco-Valley n'hésitait jamais à plai-
der dans les nombreux procès socialistes
qu'on avait intentés au temps du régime
de M. de Bismarck. Entre autres il a dé-
fendu avec beaucoup d'éloquence les ré-
dacteurs du journal socialiste le Zeitgéist
poursuivis pour délit de presse.
Inutile de dire que ces plaidoiries
étaient purement gratuites.
""ovvv La Croix nous apprend que le car-
dinal Steinhuber, préfet de la Sacrée Con-
grégation de l'Index vient de prendre une
mesure importante. Il a nommé une com-
mission spéciale chargée de reviser toutes
les condamnations d'ouvrages faites depuis
300 ans par cette congrégation. Il est à
prévoir que le travail durera plusieurs an-
nées. ,
'——' Anthropophages en Sibérie.
L'explorateur russe M. Nossilowa cons-
taté pendant son dernier voyage dans le
Nord de la Sibérie que l'anthropophagie
est toujours fort en honneur chez les Sa-
moyèdes et les Ostialkes. C'est surtout
parmi les indigènes du fleuve de Jasou
que la consommation de la chair humaine
est très en vogue.
.,," Le Passant.'
4.
CHRONIQUE
UN COUP DE BALAI
Quelques instituteurs ont organisé der-
nièrement à la mairie du onzième arron-
dissement une exposition point banale.
Ils ont recueilli toutes les images, gravu-
res, grands et petits papiers obscènes
mis en vedette dans les kiosques et der-
rière les vitres de certains libraires à
proximité dé leurs écoles. Et après avoir
installé ce petit musée des horreurs, ils
ont dit aux pères de famille : « Entrez
donc un peu et jugez. Voilà ce que vos
garçons et vos filles ne peuvent manquer
de voir toutes les fois qu'ils se rendent
à l'école. Qu'en pensez-vous ? »
Je n'ai pu malheureusement assister à
cette leçon de choses. Mais j'imagine ai-
sément qu'il devait s'èndégager une im-
pression analogue à celle qu'éprouvent
les visiteurs du musée Dupuytren. Les
articles et les discours ont du bon, mais
rien ne vaut le contact avec la réalité.
J'en demande pardon à Jules Lemaître,
mais j'ai au bout de ma plume deux vers
d'Horace qui voudraient bien sortir. Tra-
duisons-les grosso modo pour les moder-
nes : De tous les modes d'enseignement,
l'enseignement par l'aspect est le plus
efficace, celui qui frappe plus sûrement
le but.
Si je n'ai pu voir l'exposition de la place
Voltaire, d'autres en sont revenus édifiés.
Un de mes amis m'a écrit l'autre jour à ce
sujet : « Vous savez que je ne pèche pas
par excès de pruderie. J'ai daubé jadis,
moi aussi, le sénateur Bérenger qui me
semblait abuser vraiment de la feuille de
vigne. Mais il faut bien se rendre à l'évi-
dence.Ce que j'ai vu à la mairie du onziè-
me m'a rendu moins indulgent et je fais
volontiers mon mea culpa. Que les ama-
teurs de ces malpropretés les collection-
nent et s'en gaudissent en famille, dans
leurs cénacles ou dans leurs cercles plus
ou moins vicieux, c'est leur affaire. Mais
la rue est à tout le monde. Il faut que les
enfants puissent aller à l'école ou à la
promenade sans avoir à rougir devant ces
ordures. Nous réclamons le nettoyage de
la rue. Tous les jours on arrose et on ba-
laie la chaussée. Il faut que le balai se
porte un peu plus haut et fasse tomber les
immondices qui garnissent encore certai-
nes devantures. Ne pouvez-vous nous ai-
der dans cette œuvre d'assainissement ?»
Permettez-moi de vous dire, mon cher
correspondant, que vous n'êtes pas aussi
désarmé que vous paraissez le croire.
Mais, comme les trois quarts des Fran-
çais, vous suivez attentivement les séan-
ces du Parlement, quand il y a tapage,
scandales, cris d'animaux, échange de
horions, capilotade de ministères. Que si
par hasard, la Chambre au repos vote à
la sourdine une bonne petite loi d'af-
iaires, vous jetez négligemment votre
journal en disant que ces députés sont
bien raseurs.
En fait, les mesures que vous réclamez
contre la pornographie ont été votées par
le Sénat et renforcées encore par la
Chambre. Lisez l'Officiel du 17 mars der-
nier, vous y verrez que le gouvernement
est suffisamment armé contre les mal-
propres qui choisissent les kiosques et
les vitrines des libraires pour y déposer
leurs ordures.
Et la loi nouvelle n'atteint pas seule-
ment les exhibitions obscènes, mais tout
ce qui est jugé contraire aux mœurs.
Ainsi que l'écrivait ces jours-ci M. Béren-
ger, « tous les moyens nouveaux imagi-
nés par le libertinage pour propager plus
sûrement ses ignobles productions, la
remise à la poste et la distribution à do-
micile des prospectus ou écrits licencieux,
les correspondances ou offres galantes
par la voie de la presse, véritable petite
Bourse de la prostitution, la vente des
écrits condamnés deviennent punissables.
Le livre et la chanson licencieuse peu-
vent être plus facilement poursuivis. »
Il y a, me direz-vous, entre la loi et
l'application de la loi beaucoup plus loin
qu'entre là coupe et les lèvres. "La vigi-
lance de la police est souvent en défaut.
Les trois quarts du temps, elle n'ouvre
qu'un œil et pas toujours le bon. Inter-
mittente, caprican-te,:elle frappe à tort ou
à côté. Mais pourquoi comptons-nous tou-
jours sur l'administration et.jamais sur
nous-mêmes? Vis-à-vis de celui qui blesse
les yeux du .passant jjar l'exhibition d'une
saleté, le passant est dans le cas de légi-
time défense. Sans doute, il ne peut pas
se substituer à l'action publique, mais il
peut mettre cette action publique en mou-
vement et réclamer l'application des me-
sures de salubrité que prescrit la loi.
J'ajoute que de tous les citoyens, les
plus qualifiês pour provoquer cet éche-
nillage, sont encore les instituteurs. Re-
présentants des pères de famille, il leur
appartient de défendre l'école et les
abords de l'école contre les provocations
des pornographes. Par l'exposition de la
place Voltaire, ils ont eu le courage d'at-
tirer l'attention publique sur la gravité du
mal. Ils nous doivent plus encore. Il faut
qu'ils nous aident à promenerle ferrouge
sur toutes ces chairs putréfiées.
Ils peuvent intervenir isolément soit
par une plainte en règle, soit par un aver-
tissement donné à temps au libraire oa
au photographe qui, en exhibant le corps
du délit, devient le complice naturel de'
celui qui l'a commis. Et si ce mode d'in
tervention leur déplaît, s'ils n'aiment pas
à se mettre en avant, c'est aux associa-
tions dont ils font partie à prendre leur
place. Ces associations sont aujourd'hui
nombreuses et vivantes. Elles ne limitent
pas leur activité à la question des se-
cours mutuels et des repas de corps. Elles
sont attentives à tous les mouvements de
l'opinion ; elles relèvent et discutent dans
leurs bulletins et leurs journaux tout ce
qui intéresse l'éducation nationale. Tout
le public applaudira quand on les verra
marcher bravement contre ceux qui font
métier de souiller l'enfance.
Un confrère me contait hier un mot de
petit garçon trop nature pour avoir été
inventé par un journaliste.
Un père de famille passe avec son jeune
fils devant un kiosque où s'étalait un de
ces dessins suspects : « Viens donc ! lui
dit le père, on ne s'arrête pas devant ces
saletés. - « Mais alors, papa, pcurquoir
les met-on là? » L'enfant est souvent plus
logique que les grandes personnes. Il
protestait à sa manière contre ce que Ju-
les Simon a éloquemment appelé « le viol
des yeux ». La pornographie nous objec-
tera la liberté. Nous ne défendrons ja-
mais la liberté du viol.
ANDRÉ BALZ.
Nous publierons demain la Chronique
de M. Paul Ginisty.
MAUVAISE VIANDE
A la suite d'yne distribution de conserve
faite mercredi dernier, plusieurs hommes du 3°.
escadron du 3e régiment de cuirassiers, à
Tours, se sont senti malades.
Les soins les plus énergiques leur furent
donnés, cependant un des malades a suc-
combé. I
En ce moment, quinze hommes sont à l'hô-
pital et une soixantaine sont soignés à l'infir-'
merie et à la chambre. ;
Les officiers et les médecins ont passé la
nuit au quartier. ,
Le Théâtre municipal populaire
C'est fini !
On tente un replâtrage. — Lyrique ou
dramatique
Il y a quelques jours, j'ai dit ici que le pro-
jet de théâtre municipal lyrique populaire ne
serait pas adopté par le conseil municipal et'
qu'il faudrait attendre encore longtemps sa
réalisation.
Hier M. Deville a défendu son rapport, con-
cluant qu'il y avait lieu de créer un théâtre
municipal lyrique et populaire, avec une sai-
son lyrique de huit mois environ ; pendant les
quatre autres mois le théâtre pourrait être
concédé pour des représentations dramatiques,7
œuvres primées au concours ou non jouées
dans d'autres théâtres et qui paraîtraient di-
gnes d'être produites.
Ce théâtre serait exploité directement par
la Ville ou serait concédé avec une subvention
d'environ 300,000 francs et en plus le loyer
actuellement de 80,000 francs.
Immédiatement M. Alpy est venu causer
chiffres et déclarer que s'il s'en tenait aux dé-
clarations de M. de Selves, le budget n'était
pas en état de subir pareille dépense et il a
déposé un ordre du jour demandant la mise
en adjudication immédiate.
M. Landrin, partisan d'un théâtre populaire
mais pas lyrique, il le veut littéraire, drames,
comédies, etc., a combattu le rapport de M.
Deville et déposé la proposition suivante :
« La salle du théâtre des Nations sera af-
fectée à un théâtre municipal littéraire, drame,
comédie, etc. La commission spéciale est invi-
tée à présenter au plus tôt un projet d'orga-
nisation en s'inspirant des propositions qui
tout en étant les plus favorables aux intérêts
flnanciers de la Ville donnent les garanties les
plus efficaces sur le geijre des pièces qui y se-
ront représentées et assurent le mieux la si-
tuation du personnel employé. »
M. Levraud a répondu aux détracteurs du
projet Deville,et on allait passer aux vote lors-
que M. Grébauval est monté à la tribune.
En sa qualité de rapporteur du budget, il a
causé recettes et dépenses et a conclu : « A la
veille d'un budget très pénible qui n'ira peut-
être pas jusqu'aux centimes additionnels, mais
duquel nous serons forcés d'expurger bien des
dépenses obligatoires, voyez si vous pouvez
faire une dépensé somptuaire annuelle de
300.000 francs de subventions et l'abandon
d'une recette de 80.090 francs. C'est pourquoi
je demande que l'article premier du projet di-
sant : « Il y a lieu de créer un théâtre lyrique
municipal populaire, ce que nous voterions
tous en tant que principe parle également de
la subvention. »
L'article premier a aussitôt été modifié
ainsi : « il y a lieu de créer un théâtre muni-
cipal lyrique populaire comportant une sub-
vention de 300,000 frans et le loyer gratuit. »
et l'on a passé au vote.
Le résultat a été négatif pour la proposition,
51 étaient contre et 13 pour sur 64 votants.
Alors on a tenté de repêcher ce pauvre théâ-
tre par la comédie. M. Baudin a pris la parole,
finalement cinq ou six ordres du jour ont été
déposés et renvoyés à la commission qui va
étudier (pauvre M. Deville!) la création d'un
théâtre lyrique ou dramatique sans subvention,.
le concessionnaire ne serait exonéré que du.
loyer.
Tous cela est très bien, mais il serait temps
que quelqu'un, au cours de ces discussion.
inutiles où l'on invoque l'éducation du peuple-,.',
rappellât au conseil municipal qu'il n'y a pas:
assez de place dans les écoles Dour les eufaots-
de Paris. ,
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