Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-02-07
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1885 07 février 1885
Description : 1885/02/07 (N5447). 1885/02/07 (N5447).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7542395v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
JJ* 6447 «-Samedi 1 Février 1885 te numérd :TIOC. — Bépaptements : 115; c. 19 Pluvi6se an 93 — N8 5447
ADMINISTRATION
48, BUE DE VALOIS, iS
AB ORNEMENTS
PARIS
!l'roÍs mois. 10 »
Six. mois. 20 »
DÉPARTEMENTS'
Trois mois. 13 50
Six mois 27
.Aaresser lettres et manflats
A M. ERNEST LEFÈVRE f,:.¡
ADMINISTRATEUR GÉRANT I ;
-
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire 3e la KéelacKoa,
De 4 à 6 heures dit soiv
48, HUE DE VALOIS, 13
les manuscrits non insérés ne seronipas ren ï ul
ANNONCES
) ïnr. Cli. IAGRANGE, CERF et C«
6, llace de la Bourse, 6
IL FAUT CHOISIR
- « Vivre est doux », répond, dans
J'AlCeste d'Euripide, le père d'Admète
quand l'aimable proposition lui est faite
de mourir à la place de son fils. - u Je ne
veux pas mourir encore ! » s'écrie Ja
Jeune Captive d'André Chénier.
Que je vive impotent,
Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme
Je vive, c'est assez, je suis plus que content 1
lépond à la Mort qui lui offre de finir
ses misères le bûcheron de La Fon-
taine.
Peu de personnes éprouvent le be-
soin de voir leur existence abrégée. Il
n'est donc pas contre nature que la
Chambre ait ressenti quelque émoi en
entendant bruire à ses oreilles le mot :
dissolution.
Un journal qui passe pour entendre
Ce qui se dit à l'Elysée rassure les ho-
norables du palais Bourbon. La Paix
« croit pouvoir déclarer avec une certi-
tude absolue qu'il n'a pas même été
question au sein du gouvernement d'une
dissolution anticipée et que jamais le
conseil des ministres n'a eu à s'occuper
de cette éventualité ». D'ailleurs, « il
ne faut pas oublier que tout projet de
dissolution se serait heurté à la ferme
résolution du président de la Répu-
blique de ne pas dissoudre la Cham-
bre » ; M. Jules Grévy « estime, en ef-
fet, que la dissolution est une mesure
d'une telle gravité qu'on ne peut y
avoir recours , surtout sous un ré-
gime républicain, qu'à la dernière extré-
mité, ce qui n'est pas le cas actuelle-
ment ».
Actuellement, c'est vrai; mais après
le scrutin de liste voté? La Chambre
est le produit du scrutin uninominal.
En votant le scrutin de liste, elle votera
l'infériorité et l'indignité du scrutin en
vertu duquel elle existe. Pourra-t-elle
survivre à l'arrêt qu'elle aura porté
contre sa raison d'être?
N'est-ce que cela? dit-on. Eh bien,
ajournons le scrutin de liste.
Oui, mais il y a une question, celle
dont parlait hier notre collaborateur et
ami Gaulier, la question des trente
députés forts en arithmétique qui ont
calculé du premier coup que neuf mille
francs par an pendant neuf ans sont
plus que neuf mille francs pendant
quatre ans, et qui ont préféré le Sénat
à la Chambre.
Si l'on se mettait immédiatement à la
réforme électorale, on pourrait ne pas
remplacer immédiatement cette tren-
taine d'arithméticiens, car ils ne pour-
raient être présentement remplacés
qu'au scrutin que la Chambre serait
en train de condamner.
Mais si l'on remet la réforme du scru-
tin au mois de mai ou de juin, sous
quel prétexte laisser à la Chambre
trente sièges vides? De quel droit priver
de représentants trente circonscrip-
tions?
Il est vrai qu'il a été proposé un
moyen ingénieux de faire qu'il n'y ait
pas de sièges vides sans faire d'élec- 1
tions. En devenant sénateurs, les trente
n'ont pas cessé d'être députés; ils ne
cesseront de l'être qu'après avoir opté.
Qu'ils ne cessent pas même alors ! Le
gouvernement a trois mois pour pour-
voir à leur remplacement: ne peut-on
pas dire qu'ils resteront députés tant
qu'ils ne serontpas remplacés? Qu'on le
dise ! avec le temps que prendra la va-
lidation et les dix jours qu'on a pour
opter, cela fait tout au moins quatre
mois pendant lesquels ils siégeront à la
fois au Luxembourg et au palais Bour-
bon. Un ambassadeur du dernier em-
pire se glorifiait d'avoir eu une fesse
sur le traîneau du tzar : les trente au-
ront pendant quatre mois une fesse sur
le traîneau sénatorial et une fesse sur
le traîneau législatif.
Cette solution, qui est vraisembla-
blement de l'invention des trente eux-
mêmes, prouve qu'ils sont encore plus
forts en addition qu'on ne croyait, car
elle ne serait pas seulement le cumul
de deux mandats, elle serait le cumul
de deux traitements. Il leur plairait,
nous le comprenons, de manger à deux
râteliers, mais cela ne comblerait pas
de la même joie leurs électeurs, dont
quelques-uns ne mangent peut-être pas
à un seul.
Si donc l'idée de faire faire anti-
chambre à la réforme du scrutin légis-
latif prenait de la consistance, le pays
ne tarderait pas à sommer le gouverne-
ment de faire procéder dans le plus
bref délai possible, c'est-à-dire dans les
vingt jours exigés par la loi, au rem-
placement des trente Sosies qui ont
jugé que le véritable suffrage est le
suffrage où l'on dîne le mieux.
Mais où trouver trente remplaçants,
trente braves gens qui consentent à
dépenser vingt mille francs, prix moyen
d'une candidature au scrutin d'arron-
dissement, pour un mandat de quel-
ques semaines?
Qu'ils soient faciles ou non à trou-
ver, le gouvernement est acculé à cette
option, plus embarrassante que celle
des députés-sénateurs :
Ou faire immédiatement discuter la
question du scrutin;
Ou faire immédiatement les élections
partielles.
AUGUSTE VACQUERIE.
-————————— O —————————<
COULISSES DES CHAMBRES
M. Frédéric Passy a écrit au président
du conseil pour l'informer de son intention
de lui adresser une question au sujet des
délibérations de la conférence de Berlin
sur l'Afrique occidentale. M. Frédéric
Passy voulait demander à M. Jules Ferry
de donner des instructions à notre ambas-
sadeur à Berlin pour qu'il fît adopter par
la conférence une disposition portant que
les litiges qui pourraient se produire dans
l'Afrique occidentale seraient toujours
réglés par la voie de l'arbitrage.
M. Jules Ferry a répondu au député de
la Seine qu'il y aurait de sérieux inconvé-
nients, en l'état actuel des négociations,
à ouvrir un débat à la tribune sur les
délibérations de la conférence. Il ajoute
que d'ailleurs ces travaux touchent à leur
terme et que la publication des proto-
coles, qui sera faite immédiatement après,
montrera que le vœu de M. Frédéric Passy
a reçu saiisfaclion dans la séance tenue
par la conférence le 18 janvier dernier.
Nous pouvons ajouter à ce propos que
la question qui était pendante entre la
France et l'Association internationale
africaine est résolue. Hier soir a dû être
signé le traité délimitant les territoires
respectifs de la France et de l'Association
au Congo. Par ce traité, la France recon-
naît le drapeau de l'Association comme
celui « d'un Etat ami », suivant la for-
mule adoptée par les autres puissances. Il
ne reste plus qu'à régler le litige pendant
entre l'Association internationale et le
Portugal au sujet de la propriété des bou-
ches du Congo. La France prête ses bons
offices à l'Association auprès du Portugal
pour le règlement de cette question. Mais
comme on ne prévoit pas que la solution
intervienne avant un délai assez long, la
conférence de Berlin terminera ses tra-
vaux dans quelques jours en laissant en
suspens la question de la neutralisation de
l'Etat du Congo — la seule non encore
résolue — et qui ne peut l'être tant que
les frontières de cet Etat ne sont pas dé-
finitivement arrêtées.
-o-
Le ministre des affaires étrangères va
soumettre à la ratification des Chambres
un traité de commerce et d'établissement
qui vient d'être conclu par ses soins entre
la France et la Birmanie. Ce traité, qui
complète celui de 1874, a été signé à Pa-
ris par M. Jules Ferry et les ambassadeurs
birmans qui étaient venus pour confirmer
le traité de 1874, que l'empereur de Bir-.
manie n'avait jamais ratifié définitivement
jusqu'ici.
-0-
Le ministre des travaux publics dépo-
sera, samedi, sur le bureau de la Chambre,
un important projet de loi portant appro-
bation de la convention conclue entre
l'Etat et la ville de Paris pour la désinfec-
tion des eaux de la Seine et l'utilisation
des eaux des égouts de Paris.
Ce projeta pour objet, en d'autres ter-
mes, d'empêcher que l'on continue à dé-
verser dans la Seine les eaux qui s'échap-
pent de l'égout collecteur et d'employer
ces eaux pour fertiliser le sol, suivant le
système déjà pratiqué dans la plaine de
Gennevilliers.
Un aqueduc unique et fermé conduirait
dans la presqu'ile de Saint-Germain la
partie des eaux du collecteur de Clichy
non utilisée à Gennevilliers.
Le champ a épuration sur lequel les
eaux seraient déversées est situé à l'extré-
mité nord de la presqu'île de Saint-Ger-
main, au bord de la Seine; sa superficie
est de 1,100 hectares.
On a choisi la région la plus déserte
autour de Paris dans un rayon de 30 kilo-
mètres. L'exposé des motifs fait observer
que le champ d'épuration est situé à plus
de 8 kilomètres de Saint-Germain et qu'on
a réservé une zone de préservation d'nn
kilomètre d'épaisseur, plantée de forêt vi-
vace pour protéger la commune de Mai-
sons-Laffitte.
La dépense est évaluée à 9 minions et
sera entièrement à la charge de la ville de
Paris. L'Etat loue les terrains en question
à la ville pour 20 ans, à raison de 135,000
fr. par an.
A tout instant de la durée du bail, la
Vi!le aura la faculté d'acquérir les terrains
pour la somme de 4 millions 1{2. Cette
acquisition deviendra obligatoire si la
ville pousse la location jusqu'à l'expiration
de la vingtième année.
Le projet est contresigné par les mi-
nistres des travaux publics, de l'agricul-
ture et des finances, et le ministre de la
guerre consulté a déclaré n'avoir aucune
opposition à faire.
Il y a eu hier renouvellement des bu-
reaux de divers groupes parlementaires
dans les deux Chambres.
A la Chambre des députés c'est l'union
démocratique qui a changé son bureau.
Elle a élu :
Président : M. Develle (Eure).
Vice-présidents : MM. Rousseau et Be-
lon.
Secrétaires : MM. Morel (Manche) et
Viox.
Questeur : M. Margaine.
Au Sénat, ce sont la gauche et le centre
gauche qui ont procédé au renouvelle-
ment.
Le bureau de la gauche est ainsi com-
posé :
Président : M. Carnot.
Vice-président : M. Fournier (Nord).
Secrétaire : M. Chardon.
Questeur : M. Gayot.
Comité directeur : MM. Mazeau, Rigal,
Dupouy et Guyot-Lavaline.
Le bureau du centre gauche est ainsi
formé :
Président : M. Lenoël.
Vice-présidents : MM. Dauphinot et de
Saint-Pierre.
Secrétaires : MM. Huguet et Denis.
A la Chambre, la gauche radicale et
l'extrême gauche; au Sénat, l'union répu-
blicaine ont encore à renouveler leur bu-
reau.
H) —
Le projet de loi sur les incompatibilités,
voté par la Chambre et modifié par le
Sénat avant les élections du 23 janvier, a
été rapporté hier par le ministre de la
justice à la Chambre, qui aura à en déli-
bérer de nouveau.
-0-
Une délégation de la gauche du Sénat
s'est, conformément à la décision de ce
groupe, rendue chez M. Jules Ferry pour
lui demander de prendre l'initiative d'une
demande de pension en faveur de la veuve
du regretté Eugène Pelletan. M. Jules
Ferry a accueilli très favorablement cette
demande déposera un projet de loi
dans le but d'y donner satisfaction.
—o—
Le Sénat a appliqué hier pour la qua-
trième fois la disposition de la nouvelle
loi du 9 décembre 1884 sur la suppression
des inamovibles.
Le siège d'inamovible devenu vacant
par suite du décès de M. Dupuy de Lôme
est supprimé. Le sort a désigné le dépar-
tement de la Gironde comme appelé à
recueillir ce siège. La Gironde aura désor-
mais cinq sénateurs. L'élection devra être
faite dans les trois mois.
PRISE DE KARTHOUM
PAR LE MAHDI
L'expédition anglaise au Soudan vient
d'aboutir à un résultat tout à fait im-
prévu :
Une dépêche du général Wolseley an-
nonce que le Mahdi s'est emparé de Khar-
toum à la suite d'une trahison. Gordon-
Pacha est probablement prisonnier.
D'autres dépêchés du général annon-
cent que le colonel Wilson a trouvé à son
arrivée à Khartoum la ville au pouvoir
des rebelles, et qu'il est revenu dans la
direction de Metammeh après avoir essuyé
le feu des insurgés qui tiraient sur ses
bateaux des deux rives du fleuve,
Voici les dernières dépêches :
Le ministère de la guerre anglais a fait
aux journaux la communication sui-
vante :
Des dépêches du général Wolseley, reçues
au War-Office, annoncent la chute de KInr-
toum à la date du 20 janvier.
Le colonel Wilson, arrivant le 28, trouva la
place aux mains de l'ennemi. Il s'en retourna
sous un feu violent de l'ennemi posté sur les
rives du fleuve.
Les vapeurs qui portaient Wilson et son es-
corte firent naufrage à quelques milles en aval
de la caiaracle Shabluka. Toutes les personnes
à bord ont pu se sauver sur une île où elles
sont en sûreté.
Un vapeur est parti pour aller les prendre.
On ignore le sort de Gordon.
Le général Wolseley constate que le général
Stewart va bien. Tous les blessés ont été
transportés à Gadkul.
Londres, 5 février.
M. Gladstone est attendu à Londres ce soir.
Un grand conseil de cabinet sera convoqué
immédiatement.
Les nouvelles de la chute de Khartoum ont
produit une grande excitation à Londres et à
Edimbourg.
Les bureaux des journaux de Londres sont
assiégés par une foule énorme, anxieuse de
connaître les derniers renseignements.
Portsmouth, 5 février.
Des instructions ont été reçues aujourd'hui,
modifiant l'ordre de voyage des transports
indiens Malabar et Serapis.
Le Malabar se rendra à Souakim avec des
renforts et des approvisionnements. Il restera
probablement à Souakim comme vaisseau-
hôpital.
La Pall Mail Gazette, dans un article
commentant la nouvelle de la prise de
Khartoum, s'exprime ainsi :
Il est impossible au général Wolseley d'avan-
cer immédiatement sur Khartoum. Mais une
r retraite est également impossible ; elle serait
pour le monde oriental l'aveu de notre dé-
faite et le signal de la révolte et de la guerre
dans toute l'Asie.
H faut d'abord renforcer les garnisons an-
glaises, partout, même aux Indes. Le général
Earle devrait avancer rapidement sur Berber
et, de ce point, jusqu'à Metammeh. La gar-
nison de Souakim, renforcée, ouvrirait de
son côté la route qui conduit de la mer à
Berber.
En tous cas, l'Angleterre ne peut pas recu-
ler ; elle doit se préparer à toutes les éven-
tualités.
De son côté, le Globe pense que, pour
le moment, la chose principale est d'en-
voyer des renforts avec la plus grande
rapidité.
La nation entière, dit le Globe, éprouvera
une grande émotion en apprenant le triomphe
du Mahdi.
Nous devons être prêts à employer toutes
nos forces pour le salut de Gordon.
4> ————————
A LA CHAMBRE
M. Tony Révillon a déposé et déve-
loppé devant la Chambre une propo-
sition de loi et un projet de résolution
pour venir en aide aux ouvriers sans
travail. La proposition consistait à
voler une somme de 25 millions à ré-
partir entro les municipalités. La réso-
lution se bornait à inviter le gouverne-
ment à presser la mise en œuvre ou
l'achèvement des travaux publics de
l'exercice 1885. Après un assez long
débat auquel ont pris part, outre M.
Tony Révillon, M. Ballue, le ministre
de l'intérieur et M. Brialou, la Chambre
a refusé de déclarer l'urgence sur la
proposition, et elle a voté, à l'unani-
mité ou à peu près, la résolution rela-
tive aux travaux.
En ce qui concerne 1 exécution de ces
travaux, M. Tony Révillon a pu, inci-
demment et sans rencontrer de contra-
diction, affirmer que les bureaux du
ministère étaient d'une lenteur déses-
pérante avant de prendre la moindre
décision. Ainsi, des travaux sur les-
quels on semble d'accord depuis 1875
sont encore à l'état de projet.
M. Tony Révillon a très résolument
abordé et discuté avec beaucoup de
chaleur la question plus générale de
l'assistance due à toute infortune. Les
incendies, les épidémies, les inonda-
tions, sont l'occasion constante d'un
recours au budget. Le chômage est-il
un fléau moins grave ou moins intéres-
sant?
Le ministre, qu'une telle question
embarrassait évidemment, a pensé se
tirer d'affaire en disant que, dans ce
cas, le mal était trop étendu pour pou-
voir en atténuer les effets. C'est un
aveu dimpuissauce qu'un gouverne-
ment républicain ne devrait pas faire,
alors surtout qu'avec un peu de bon
vouloir il est certain qu'il eût pu ren-
dre la crise moins aiguë. C'est ce que
lui ont prouvé M. Raymond et M. Bria-
lou.
C'est qu'en effet, pour pouvoir ré-
pondre qu'on ne sait comment soulager
les ouvriers sans travail, il faudrait
ne pas être ce même gouvernement qui,
à tout propos, et l'autre jour encore
pour les financiers intéressés dans le
chemin de fer sénégalais, réclame des
subsides pour les spéculateurs les
moins dignes de bienveillance. Il fau-
drait n'être pas le même gouvernement
qui, à l'heure actuelle, ose soutenir
devant le Parlement un projet tendant
au renchérissement de la viande et du
pain, et cela en même temps que, par
une contradiction étrange, il achète au
dehors les produits fabriqués dont il a
besoin pour ses arsenaux. Il faudrait
enfin ne pas être ce gouvernement im-
prévoyant et malhabile qui dépense,
dans des aventures obscures, des mil-
liers de vies humaines et des centaines
de millions.
C'est pourquoi M. le ministre de
l'intérieur n'aurait jamais dû opposer,
avec cette désinvolture qu'on lui con-
naît, une fin de non-recevoir absolue &
la proposition de l'extrême gauche. Il
peut être difficile de trouver un remède
suffisant pour la crise actuelle, mais il
ne saurait appartenir à ceux dont la
politique funeste rend cette crise plus
menaçante de déclarer qu'il n'y a pas
de remède. En parlant ainsi, c'est leur
propre condamnation qu'ils pronon-
cent.
Après cette discussion on a repris le
débat sur les céréales et M. de Roys a
continué son discours. La suite du
débat a été renvoyée à samedi.
A. GAULIER.
Le projet de loi sur les récidivistes fait
sa réapparition au Sénat, en seconde lec-
ture, et, comme il y a quelques mois, il y
rencontre l'opposition éclairée et hono-
rable de M. Berenge..
Tous les arguments déjà développés par
lui, soit au point de vue financier, soit au
point de vue philosophique, ont été re-
pris par l'honorable M. Bérenger, qui
voudrait toujours arriver par l'améliora-
tion de la loi pénale à l'amélioration des
criminels récidivistes ou non. Les idées de
M. Bérenger avaient un trop grand carac-
tère d'élévation pour n'être pas repous-
sées par M. le ministre de l'intérieur.
Celui-ci s'est opposé à la prise en consi-
dération du contre-projet de M. Bérenger,
et le Sénat, lui donnant gain de cause, a
décidé qu'il passerait à la discussion des
articles du projet gouvernemental. Ce pre.
mier vote du Sénat renouvelé n'a, co "me
on voit, rien de bien merveilleux : il est
en arrière de M. Bérenger, membre du
centre gauche. Nous n'attendions pas da..
vanlage des élus du suffrage restreint;
A G.
.—————————
EXPOSITION
DE L'ŒUVRE D'EUUÈl DELACROIX
à L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
La lettre suivante vient d'être adressée
aux principaux amateurs qui possèdent
des œuvres d'Eugène Delacroix :
M
L'exposition annoncée de l'œuvre d'Eugène
Delacroix, dans le but d'ériger un monument
au maître, aura lieu dans les salles de l'Ecole
des beaux-arts, du fer mars au 30 avril.
Vous avez en votre possession plusieurs des
plus belles œuvres d'Eugène Delacroix. Nous
venons vous prier, M , de vouloir bien
les prêter à cette exposition, certains d'avance
que vous vous associerez à cette manifestation
en l'honneur du grand peintre.
Veuillez agréer, M , avec nos remer-
ciments, l'assurance de nos sentiments les
plus distingués.
Les membres de la commission d'exposition
MEISSOMER,
PAUL BAUORY,
GEROMB,
PAUL DUBOIS,
LÉON BONNAT,
JULES DUPRÉ.
L'organisation de l'exposition est confiée
aux soins de M. Georges Petit.
e
AU SOUDAN
Les Italiens sont comme les carabiniers
de l'opérette : « Ils arrivent toujours trop
tard. » Leurs vaisseaux ont à peine appa-
reillé pour la mer Rouge qu'une dépêche
de lord Wolseley annonce que le Mahdi
s'est emparé de Khartoum et que Gordon-
Pacha est vraisemblablement prisonnier.
Voilà une complication inattendue et
qui va quelque peu troubler les plans si
adroitement bâtis par MM. Mancini et
Depretis. Après pas mal de tergiversations
et d'intrigues, la Consulta semblait avoir
Feuilleton du RAPPEL
DU 6 FÉVRIER
33
LE
SANG BLEU
DEUXIÈME PARTIS !
V (Suite)
A mesure que Guillaumancîia Sê rappro-
chait de la Vivanderie, il entendait des
détonations que les deux collines se ren-
voyaient. Lorsqu'il arriva sur les bords
découverts de l'étang et que sa vue
, (Traduction in le: dite ; reproduction auto-
risée pour les journaux qui ont un traité avec
la Sociéié des gens de lettres, mais après la
Jin de la publication eu feuilleton dans le
Rappel.)
Voir le R >pr>rt du 2 janvier au 5 février.
pardessus les roseaux put courir jusqu'à
la maison, il eut l'explication de ces déto-
nations i à l'ombre d'un arbre, au bord
de l'eau, à cheval sur une chaise, un
homme de haute stature se tenait, une
carabine de salon dans les mains, — le
comte de la Seneviere, qui s'amusait à
tirer.
En apercevant Guillaumanche, qui n'é-
tait plus qu'à une courte distance, La
Senevière lui fit un grand salut moitié
affectueux, moitié moqueur.
- Bonjour voisin.
Et il resta son chapeau de paille à la
main, montrant sa tête aux traits éner-
giques encadrée d'une barbe blonde frisée,
que l'éclat de deux yeux noirs et le hâle
du teint faisaient paraître plus pâle qu'elle
ne l'était réellement, comme les rides du
front et des paupières ajoutaient six ou
huit années de plus aux trente ans qu'il
avait réellement.
Guillaumanche avait continué son che-
min et ayant traversé la chaussée il était
arrivé devant la maison, où il descendit
de cheval.
— Que tirez-vous donc? dit-il en ve-
nant à La Senevière et en montrant la
carabine.
— Je me fais la main; et comme les
cartons coûtent cher, je me sers de buts
que le bon Dieu offre gratuitement en
tirant les hirondelles qui tournoient bête-
ment sur cet étang ; c'est un bon exer-
cice.
Disant cela, il épaula en ajustant une
hirondelle qui rasait l'eau sur laquelle
flottaient déjà les cadavres de plusieurs
hirondelles : le coup partit, et celle qu'il
avait visée tomba à côté de ses cama-
rades.
— Les pauvres bêtes! dit Guillauman-
che, mortes elles ne servent à rien, et
vivantes elles rendent tant de services.
— Ah! voilà la différence, dit La Sene-
vière en riant ; vous voulez bien tuer
quand cela vous est utile, moi la gloire
me suffit,
Guillaumanche n'engagea pas de discus-
sion sur ce sujet; il fit son invitation, que
La Senevière accepta.
- Vous êtes trop aimable, dit-il avec
un sourire énigmatique, de me donner
l'occasion de me retrouver quelquefois
dans ce château où j'ai été élevé.
VI
En écrivant à sa fille qu'elle viendrait le
lendemain à la Senevière) Mme de Colbosc
n'avait pas demandé qu'on l'envoyât cher-
cher, car elle n'aimait pas demander et ne
s'y décidait que lorsqu'on ne lui offrait
pas ce qu'elle voulait : c'était ainsi qu'elle
n'avait pas demandé, mais qu'elle n'avait
pas non plus refusé les douze mille francs
de pension que son gendre lui servait; de
même c'était ainsi qu'elle n'avait pas de-
mandé, mais qu'elle avait accepté que
son gendre, à qui elle n'avait jamais
adressé un mot à ce suW, dépensât deux
cent mille francs pour remettre en état
l'hôtel de Colbosc.
- Mais si elle n'avait pas dit à sa fille
« Envoyez-moi une de vos voitures », il
était bien entendu qu'elle attendait cette
voiture, et des ordres avaient été donnés
pour qu'un cocher partît de la Senevière
dès le petit matin, de façon à se mettre à
la disposition de Mme de Colbosc quand
celle-ci serait levée.
— Nous attendrons votre mère pour
déjeuner, avait dit Guillaumanche; elle
sait que nous déjeunons à onze heures, si
à midi elle n'est pas arrivée, nous nous
mettrons à table ; elle ne viendra que dans
l'après-midi.
Hériberte, qui savait combien son mari
tenait à ses habitudes, n'avait pas ac-
cepté cet arrangement, mais il avait per-
sisté :
— Je vous en prie, laissez-moi saisir les
occasions qui se présentent de donner à
votre mère des marques de respectueuse
soumission, elles ne sont que trop
rares.
C'était jusqu'à midi et demi qu'on avait
attendu ; comme on allait se mettre à ta-
ble, Nicole, qui tambourinait une valse
sur les vitres avec l'impatience d'un esto-
mac de quatorze ans, avait signalé la
voiture.
— La voilà!
En effet, dans la prairie, au tournant
de la route, tout au loin, on apercevait
un petit nuage de poussière qui montait
entre le feuillage gris des saules.
— Vous voyez que j'ai eu raison, dit
Guillaumanche à sa femme.
On ne tarda pas à entendre le trot al-
longé de deux chevaux; blancs d'écume,
fumants malgré la chaleur du jour, ils
arrivaient d'un train qui prouvait que, s'il
y avait du retard, ce n'était ni à eux ni au
cocher qu'il fallait l'imputer.
HECTOR MALOT.
(A ,ui'
ADMINISTRATION
48, BUE DE VALOIS, iS
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!l'roÍs mois. 10 »
Six. mois. 20 »
DÉPARTEMENTS'
Trois mois. 13 50
Six mois 27
.Aaresser lettres et manflats
A M. ERNEST LEFÈVRE f,:.¡
ADMINISTRATEUR GÉRANT I ;
-
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire 3e la KéelacKoa,
De 4 à 6 heures dit soiv
48, HUE DE VALOIS, 13
les manuscrits non insérés ne seronipas ren ï ul
ANNONCES
) ïnr. Cli. IAGRANGE, CERF et C«
6, llace de la Bourse, 6
IL FAUT CHOISIR
- « Vivre est doux », répond, dans
J'AlCeste d'Euripide, le père d'Admète
quand l'aimable proposition lui est faite
de mourir à la place de son fils. - u Je ne
veux pas mourir encore ! » s'écrie Ja
Jeune Captive d'André Chénier.
Que je vive impotent,
Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme
Je vive, c'est assez, je suis plus que content 1
lépond à la Mort qui lui offre de finir
ses misères le bûcheron de La Fon-
taine.
Peu de personnes éprouvent le be-
soin de voir leur existence abrégée. Il
n'est donc pas contre nature que la
Chambre ait ressenti quelque émoi en
entendant bruire à ses oreilles le mot :
dissolution.
Un journal qui passe pour entendre
Ce qui se dit à l'Elysée rassure les ho-
norables du palais Bourbon. La Paix
« croit pouvoir déclarer avec une certi-
tude absolue qu'il n'a pas même été
question au sein du gouvernement d'une
dissolution anticipée et que jamais le
conseil des ministres n'a eu à s'occuper
de cette éventualité ». D'ailleurs, « il
ne faut pas oublier que tout projet de
dissolution se serait heurté à la ferme
résolution du président de la Répu-
blique de ne pas dissoudre la Cham-
bre » ; M. Jules Grévy « estime, en ef-
fet, que la dissolution est une mesure
d'une telle gravité qu'on ne peut y
avoir recours , surtout sous un ré-
gime républicain, qu'à la dernière extré-
mité, ce qui n'est pas le cas actuelle-
ment ».
Actuellement, c'est vrai; mais après
le scrutin de liste voté? La Chambre
est le produit du scrutin uninominal.
En votant le scrutin de liste, elle votera
l'infériorité et l'indignité du scrutin en
vertu duquel elle existe. Pourra-t-elle
survivre à l'arrêt qu'elle aura porté
contre sa raison d'être?
N'est-ce que cela? dit-on. Eh bien,
ajournons le scrutin de liste.
Oui, mais il y a une question, celle
dont parlait hier notre collaborateur et
ami Gaulier, la question des trente
députés forts en arithmétique qui ont
calculé du premier coup que neuf mille
francs par an pendant neuf ans sont
plus que neuf mille francs pendant
quatre ans, et qui ont préféré le Sénat
à la Chambre.
Si l'on se mettait immédiatement à la
réforme électorale, on pourrait ne pas
remplacer immédiatement cette tren-
taine d'arithméticiens, car ils ne pour-
raient être présentement remplacés
qu'au scrutin que la Chambre serait
en train de condamner.
Mais si l'on remet la réforme du scru-
tin au mois de mai ou de juin, sous
quel prétexte laisser à la Chambre
trente sièges vides? De quel droit priver
de représentants trente circonscrip-
tions?
Il est vrai qu'il a été proposé un
moyen ingénieux de faire qu'il n'y ait
pas de sièges vides sans faire d'élec- 1
tions. En devenant sénateurs, les trente
n'ont pas cessé d'être députés; ils ne
cesseront de l'être qu'après avoir opté.
Qu'ils ne cessent pas même alors ! Le
gouvernement a trois mois pour pour-
voir à leur remplacement: ne peut-on
pas dire qu'ils resteront députés tant
qu'ils ne serontpas remplacés? Qu'on le
dise ! avec le temps que prendra la va-
lidation et les dix jours qu'on a pour
opter, cela fait tout au moins quatre
mois pendant lesquels ils siégeront à la
fois au Luxembourg et au palais Bour-
bon. Un ambassadeur du dernier em-
pire se glorifiait d'avoir eu une fesse
sur le traîneau du tzar : les trente au-
ront pendant quatre mois une fesse sur
le traîneau sénatorial et une fesse sur
le traîneau législatif.
Cette solution, qui est vraisembla-
blement de l'invention des trente eux-
mêmes, prouve qu'ils sont encore plus
forts en addition qu'on ne croyait, car
elle ne serait pas seulement le cumul
de deux mandats, elle serait le cumul
de deux traitements. Il leur plairait,
nous le comprenons, de manger à deux
râteliers, mais cela ne comblerait pas
de la même joie leurs électeurs, dont
quelques-uns ne mangent peut-être pas
à un seul.
Si donc l'idée de faire faire anti-
chambre à la réforme du scrutin légis-
latif prenait de la consistance, le pays
ne tarderait pas à sommer le gouverne-
ment de faire procéder dans le plus
bref délai possible, c'est-à-dire dans les
vingt jours exigés par la loi, au rem-
placement des trente Sosies qui ont
jugé que le véritable suffrage est le
suffrage où l'on dîne le mieux.
Mais où trouver trente remplaçants,
trente braves gens qui consentent à
dépenser vingt mille francs, prix moyen
d'une candidature au scrutin d'arron-
dissement, pour un mandat de quel-
ques semaines?
Qu'ils soient faciles ou non à trou-
ver, le gouvernement est acculé à cette
option, plus embarrassante que celle
des députés-sénateurs :
Ou faire immédiatement discuter la
question du scrutin;
Ou faire immédiatement les élections
partielles.
AUGUSTE VACQUERIE.
-————————— O —————————<
COULISSES DES CHAMBRES
M. Frédéric Passy a écrit au président
du conseil pour l'informer de son intention
de lui adresser une question au sujet des
délibérations de la conférence de Berlin
sur l'Afrique occidentale. M. Frédéric
Passy voulait demander à M. Jules Ferry
de donner des instructions à notre ambas-
sadeur à Berlin pour qu'il fît adopter par
la conférence une disposition portant que
les litiges qui pourraient se produire dans
l'Afrique occidentale seraient toujours
réglés par la voie de l'arbitrage.
M. Jules Ferry a répondu au député de
la Seine qu'il y aurait de sérieux inconvé-
nients, en l'état actuel des négociations,
à ouvrir un débat à la tribune sur les
délibérations de la conférence. Il ajoute
que d'ailleurs ces travaux touchent à leur
terme et que la publication des proto-
coles, qui sera faite immédiatement après,
montrera que le vœu de M. Frédéric Passy
a reçu saiisfaclion dans la séance tenue
par la conférence le 18 janvier dernier.
Nous pouvons ajouter à ce propos que
la question qui était pendante entre la
France et l'Association internationale
africaine est résolue. Hier soir a dû être
signé le traité délimitant les territoires
respectifs de la France et de l'Association
au Congo. Par ce traité, la France recon-
naît le drapeau de l'Association comme
celui « d'un Etat ami », suivant la for-
mule adoptée par les autres puissances. Il
ne reste plus qu'à régler le litige pendant
entre l'Association internationale et le
Portugal au sujet de la propriété des bou-
ches du Congo. La France prête ses bons
offices à l'Association auprès du Portugal
pour le règlement de cette question. Mais
comme on ne prévoit pas que la solution
intervienne avant un délai assez long, la
conférence de Berlin terminera ses tra-
vaux dans quelques jours en laissant en
suspens la question de la neutralisation de
l'Etat du Congo — la seule non encore
résolue — et qui ne peut l'être tant que
les frontières de cet Etat ne sont pas dé-
finitivement arrêtées.
-o-
Le ministre des affaires étrangères va
soumettre à la ratification des Chambres
un traité de commerce et d'établissement
qui vient d'être conclu par ses soins entre
la France et la Birmanie. Ce traité, qui
complète celui de 1874, a été signé à Pa-
ris par M. Jules Ferry et les ambassadeurs
birmans qui étaient venus pour confirmer
le traité de 1874, que l'empereur de Bir-.
manie n'avait jamais ratifié définitivement
jusqu'ici.
-0-
Le ministre des travaux publics dépo-
sera, samedi, sur le bureau de la Chambre,
un important projet de loi portant appro-
bation de la convention conclue entre
l'Etat et la ville de Paris pour la désinfec-
tion des eaux de la Seine et l'utilisation
des eaux des égouts de Paris.
Ce projeta pour objet, en d'autres ter-
mes, d'empêcher que l'on continue à dé-
verser dans la Seine les eaux qui s'échap-
pent de l'égout collecteur et d'employer
ces eaux pour fertiliser le sol, suivant le
système déjà pratiqué dans la plaine de
Gennevilliers.
Un aqueduc unique et fermé conduirait
dans la presqu'ile de Saint-Germain la
partie des eaux du collecteur de Clichy
non utilisée à Gennevilliers.
Le champ a épuration sur lequel les
eaux seraient déversées est situé à l'extré-
mité nord de la presqu'île de Saint-Ger-
main, au bord de la Seine; sa superficie
est de 1,100 hectares.
On a choisi la région la plus déserte
autour de Paris dans un rayon de 30 kilo-
mètres. L'exposé des motifs fait observer
que le champ d'épuration est situé à plus
de 8 kilomètres de Saint-Germain et qu'on
a réservé une zone de préservation d'nn
kilomètre d'épaisseur, plantée de forêt vi-
vace pour protéger la commune de Mai-
sons-Laffitte.
La dépense est évaluée à 9 minions et
sera entièrement à la charge de la ville de
Paris. L'Etat loue les terrains en question
à la ville pour 20 ans, à raison de 135,000
fr. par an.
A tout instant de la durée du bail, la
Vi!le aura la faculté d'acquérir les terrains
pour la somme de 4 millions 1{2. Cette
acquisition deviendra obligatoire si la
ville pousse la location jusqu'à l'expiration
de la vingtième année.
Le projet est contresigné par les mi-
nistres des travaux publics, de l'agricul-
ture et des finances, et le ministre de la
guerre consulté a déclaré n'avoir aucune
opposition à faire.
Il y a eu hier renouvellement des bu-
reaux de divers groupes parlementaires
dans les deux Chambres.
A la Chambre des députés c'est l'union
démocratique qui a changé son bureau.
Elle a élu :
Président : M. Develle (Eure).
Vice-présidents : MM. Rousseau et Be-
lon.
Secrétaires : MM. Morel (Manche) et
Viox.
Questeur : M. Margaine.
Au Sénat, ce sont la gauche et le centre
gauche qui ont procédé au renouvelle-
ment.
Le bureau de la gauche est ainsi com-
posé :
Président : M. Carnot.
Vice-président : M. Fournier (Nord).
Secrétaire : M. Chardon.
Questeur : M. Gayot.
Comité directeur : MM. Mazeau, Rigal,
Dupouy et Guyot-Lavaline.
Le bureau du centre gauche est ainsi
formé :
Président : M. Lenoël.
Vice-présidents : MM. Dauphinot et de
Saint-Pierre.
Secrétaires : MM. Huguet et Denis.
A la Chambre, la gauche radicale et
l'extrême gauche; au Sénat, l'union répu-
blicaine ont encore à renouveler leur bu-
reau.
H) —
Le projet de loi sur les incompatibilités,
voté par la Chambre et modifié par le
Sénat avant les élections du 23 janvier, a
été rapporté hier par le ministre de la
justice à la Chambre, qui aura à en déli-
bérer de nouveau.
-0-
Une délégation de la gauche du Sénat
s'est, conformément à la décision de ce
groupe, rendue chez M. Jules Ferry pour
lui demander de prendre l'initiative d'une
demande de pension en faveur de la veuve
du regretté Eugène Pelletan. M. Jules
Ferry a accueilli très favorablement cette
demande déposera un projet de loi
dans le but d'y donner satisfaction.
—o—
Le Sénat a appliqué hier pour la qua-
trième fois la disposition de la nouvelle
loi du 9 décembre 1884 sur la suppression
des inamovibles.
Le siège d'inamovible devenu vacant
par suite du décès de M. Dupuy de Lôme
est supprimé. Le sort a désigné le dépar-
tement de la Gironde comme appelé à
recueillir ce siège. La Gironde aura désor-
mais cinq sénateurs. L'élection devra être
faite dans les trois mois.
PRISE DE KARTHOUM
PAR LE MAHDI
L'expédition anglaise au Soudan vient
d'aboutir à un résultat tout à fait im-
prévu :
Une dépêche du général Wolseley an-
nonce que le Mahdi s'est emparé de Khar-
toum à la suite d'une trahison. Gordon-
Pacha est probablement prisonnier.
D'autres dépêchés du général annon-
cent que le colonel Wilson a trouvé à son
arrivée à Khartoum la ville au pouvoir
des rebelles, et qu'il est revenu dans la
direction de Metammeh après avoir essuyé
le feu des insurgés qui tiraient sur ses
bateaux des deux rives du fleuve,
Voici les dernières dépêches :
Le ministère de la guerre anglais a fait
aux journaux la communication sui-
vante :
Des dépêches du général Wolseley, reçues
au War-Office, annoncent la chute de KInr-
toum à la date du 20 janvier.
Le colonel Wilson, arrivant le 28, trouva la
place aux mains de l'ennemi. Il s'en retourna
sous un feu violent de l'ennemi posté sur les
rives du fleuve.
Les vapeurs qui portaient Wilson et son es-
corte firent naufrage à quelques milles en aval
de la caiaracle Shabluka. Toutes les personnes
à bord ont pu se sauver sur une île où elles
sont en sûreté.
Un vapeur est parti pour aller les prendre.
On ignore le sort de Gordon.
Le général Wolseley constate que le général
Stewart va bien. Tous les blessés ont été
transportés à Gadkul.
Londres, 5 février.
M. Gladstone est attendu à Londres ce soir.
Un grand conseil de cabinet sera convoqué
immédiatement.
Les nouvelles de la chute de Khartoum ont
produit une grande excitation à Londres et à
Edimbourg.
Les bureaux des journaux de Londres sont
assiégés par une foule énorme, anxieuse de
connaître les derniers renseignements.
Portsmouth, 5 février.
Des instructions ont été reçues aujourd'hui,
modifiant l'ordre de voyage des transports
indiens Malabar et Serapis.
Le Malabar se rendra à Souakim avec des
renforts et des approvisionnements. Il restera
probablement à Souakim comme vaisseau-
hôpital.
La Pall Mail Gazette, dans un article
commentant la nouvelle de la prise de
Khartoum, s'exprime ainsi :
Il est impossible au général Wolseley d'avan-
cer immédiatement sur Khartoum. Mais une
r retraite est également impossible ; elle serait
pour le monde oriental l'aveu de notre dé-
faite et le signal de la révolte et de la guerre
dans toute l'Asie.
H faut d'abord renforcer les garnisons an-
glaises, partout, même aux Indes. Le général
Earle devrait avancer rapidement sur Berber
et, de ce point, jusqu'à Metammeh. La gar-
nison de Souakim, renforcée, ouvrirait de
son côté la route qui conduit de la mer à
Berber.
En tous cas, l'Angleterre ne peut pas recu-
ler ; elle doit se préparer à toutes les éven-
tualités.
De son côté, le Globe pense que, pour
le moment, la chose principale est d'en-
voyer des renforts avec la plus grande
rapidité.
La nation entière, dit le Globe, éprouvera
une grande émotion en apprenant le triomphe
du Mahdi.
Nous devons être prêts à employer toutes
nos forces pour le salut de Gordon.
4> ————————
A LA CHAMBRE
M. Tony Révillon a déposé et déve-
loppé devant la Chambre une propo-
sition de loi et un projet de résolution
pour venir en aide aux ouvriers sans
travail. La proposition consistait à
voler une somme de 25 millions à ré-
partir entro les municipalités. La réso-
lution se bornait à inviter le gouverne-
ment à presser la mise en œuvre ou
l'achèvement des travaux publics de
l'exercice 1885. Après un assez long
débat auquel ont pris part, outre M.
Tony Révillon, M. Ballue, le ministre
de l'intérieur et M. Brialou, la Chambre
a refusé de déclarer l'urgence sur la
proposition, et elle a voté, à l'unani-
mité ou à peu près, la résolution rela-
tive aux travaux.
En ce qui concerne 1 exécution de ces
travaux, M. Tony Révillon a pu, inci-
demment et sans rencontrer de contra-
diction, affirmer que les bureaux du
ministère étaient d'une lenteur déses-
pérante avant de prendre la moindre
décision. Ainsi, des travaux sur les-
quels on semble d'accord depuis 1875
sont encore à l'état de projet.
M. Tony Révillon a très résolument
abordé et discuté avec beaucoup de
chaleur la question plus générale de
l'assistance due à toute infortune. Les
incendies, les épidémies, les inonda-
tions, sont l'occasion constante d'un
recours au budget. Le chômage est-il
un fléau moins grave ou moins intéres-
sant?
Le ministre, qu'une telle question
embarrassait évidemment, a pensé se
tirer d'affaire en disant que, dans ce
cas, le mal était trop étendu pour pou-
voir en atténuer les effets. C'est un
aveu dimpuissauce qu'un gouverne-
ment républicain ne devrait pas faire,
alors surtout qu'avec un peu de bon
vouloir il est certain qu'il eût pu ren-
dre la crise moins aiguë. C'est ce que
lui ont prouvé M. Raymond et M. Bria-
lou.
C'est qu'en effet, pour pouvoir ré-
pondre qu'on ne sait comment soulager
les ouvriers sans travail, il faudrait
ne pas être ce même gouvernement qui,
à tout propos, et l'autre jour encore
pour les financiers intéressés dans le
chemin de fer sénégalais, réclame des
subsides pour les spéculateurs les
moins dignes de bienveillance. Il fau-
drait n'être pas le même gouvernement
qui, à l'heure actuelle, ose soutenir
devant le Parlement un projet tendant
au renchérissement de la viande et du
pain, et cela en même temps que, par
une contradiction étrange, il achète au
dehors les produits fabriqués dont il a
besoin pour ses arsenaux. Il faudrait
enfin ne pas être ce gouvernement im-
prévoyant et malhabile qui dépense,
dans des aventures obscures, des mil-
liers de vies humaines et des centaines
de millions.
C'est pourquoi M. le ministre de
l'intérieur n'aurait jamais dû opposer,
avec cette désinvolture qu'on lui con-
naît, une fin de non-recevoir absolue &
la proposition de l'extrême gauche. Il
peut être difficile de trouver un remède
suffisant pour la crise actuelle, mais il
ne saurait appartenir à ceux dont la
politique funeste rend cette crise plus
menaçante de déclarer qu'il n'y a pas
de remède. En parlant ainsi, c'est leur
propre condamnation qu'ils pronon-
cent.
Après cette discussion on a repris le
débat sur les céréales et M. de Roys a
continué son discours. La suite du
débat a été renvoyée à samedi.
A. GAULIER.
Le projet de loi sur les récidivistes fait
sa réapparition au Sénat, en seconde lec-
ture, et, comme il y a quelques mois, il y
rencontre l'opposition éclairée et hono-
rable de M. Berenge..
Tous les arguments déjà développés par
lui, soit au point de vue financier, soit au
point de vue philosophique, ont été re-
pris par l'honorable M. Bérenger, qui
voudrait toujours arriver par l'améliora-
tion de la loi pénale à l'amélioration des
criminels récidivistes ou non. Les idées de
M. Bérenger avaient un trop grand carac-
tère d'élévation pour n'être pas repous-
sées par M. le ministre de l'intérieur.
Celui-ci s'est opposé à la prise en consi-
dération du contre-projet de M. Bérenger,
et le Sénat, lui donnant gain de cause, a
décidé qu'il passerait à la discussion des
articles du projet gouvernemental. Ce pre.
mier vote du Sénat renouvelé n'a, co "me
on voit, rien de bien merveilleux : il est
en arrière de M. Bérenger, membre du
centre gauche. Nous n'attendions pas da..
vanlage des élus du suffrage restreint;
A G.
.—————————
EXPOSITION
DE L'ŒUVRE D'EUUÈl DELACROIX
à L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
La lettre suivante vient d'être adressée
aux principaux amateurs qui possèdent
des œuvres d'Eugène Delacroix :
M
L'exposition annoncée de l'œuvre d'Eugène
Delacroix, dans le but d'ériger un monument
au maître, aura lieu dans les salles de l'Ecole
des beaux-arts, du fer mars au 30 avril.
Vous avez en votre possession plusieurs des
plus belles œuvres d'Eugène Delacroix. Nous
venons vous prier, M , de vouloir bien
les prêter à cette exposition, certains d'avance
que vous vous associerez à cette manifestation
en l'honneur du grand peintre.
Veuillez agréer, M , avec nos remer-
ciments, l'assurance de nos sentiments les
plus distingués.
Les membres de la commission d'exposition
MEISSOMER,
PAUL BAUORY,
GEROMB,
PAUL DUBOIS,
LÉON BONNAT,
JULES DUPRÉ.
L'organisation de l'exposition est confiée
aux soins de M. Georges Petit.
e
AU SOUDAN
Les Italiens sont comme les carabiniers
de l'opérette : « Ils arrivent toujours trop
tard. » Leurs vaisseaux ont à peine appa-
reillé pour la mer Rouge qu'une dépêche
de lord Wolseley annonce que le Mahdi
s'est emparé de Khartoum et que Gordon-
Pacha est vraisemblablement prisonnier.
Voilà une complication inattendue et
qui va quelque peu troubler les plans si
adroitement bâtis par MM. Mancini et
Depretis. Après pas mal de tergiversations
et d'intrigues, la Consulta semblait avoir
Feuilleton du RAPPEL
DU 6 FÉVRIER
33
LE
SANG BLEU
DEUXIÈME PARTIS !
V (Suite)
A mesure que Guillaumancîia Sê rappro-
chait de la Vivanderie, il entendait des
détonations que les deux collines se ren-
voyaient. Lorsqu'il arriva sur les bords
découverts de l'étang et que sa vue
, (Traduction in le: dite ; reproduction auto-
risée pour les journaux qui ont un traité avec
la Sociéié des gens de lettres, mais après la
Jin de la publication eu feuilleton dans le
Rappel.)
Voir le R >pr>rt du 2 janvier au 5 février.
pardessus les roseaux put courir jusqu'à
la maison, il eut l'explication de ces déto-
nations i à l'ombre d'un arbre, au bord
de l'eau, à cheval sur une chaise, un
homme de haute stature se tenait, une
carabine de salon dans les mains, — le
comte de la Seneviere, qui s'amusait à
tirer.
En apercevant Guillaumanche, qui n'é-
tait plus qu'à une courte distance, La
Senevière lui fit un grand salut moitié
affectueux, moitié moqueur.
- Bonjour voisin.
Et il resta son chapeau de paille à la
main, montrant sa tête aux traits éner-
giques encadrée d'une barbe blonde frisée,
que l'éclat de deux yeux noirs et le hâle
du teint faisaient paraître plus pâle qu'elle
ne l'était réellement, comme les rides du
front et des paupières ajoutaient six ou
huit années de plus aux trente ans qu'il
avait réellement.
Guillaumanche avait continué son che-
min et ayant traversé la chaussée il était
arrivé devant la maison, où il descendit
de cheval.
— Que tirez-vous donc? dit-il en ve-
nant à La Senevière et en montrant la
carabine.
— Je me fais la main; et comme les
cartons coûtent cher, je me sers de buts
que le bon Dieu offre gratuitement en
tirant les hirondelles qui tournoient bête-
ment sur cet étang ; c'est un bon exer-
cice.
Disant cela, il épaula en ajustant une
hirondelle qui rasait l'eau sur laquelle
flottaient déjà les cadavres de plusieurs
hirondelles : le coup partit, et celle qu'il
avait visée tomba à côté de ses cama-
rades.
— Les pauvres bêtes! dit Guillauman-
che, mortes elles ne servent à rien, et
vivantes elles rendent tant de services.
— Ah! voilà la différence, dit La Sene-
vière en riant ; vous voulez bien tuer
quand cela vous est utile, moi la gloire
me suffit,
Guillaumanche n'engagea pas de discus-
sion sur ce sujet; il fit son invitation, que
La Senevière accepta.
- Vous êtes trop aimable, dit-il avec
un sourire énigmatique, de me donner
l'occasion de me retrouver quelquefois
dans ce château où j'ai été élevé.
VI
En écrivant à sa fille qu'elle viendrait le
lendemain à la Senevière) Mme de Colbosc
n'avait pas demandé qu'on l'envoyât cher-
cher, car elle n'aimait pas demander et ne
s'y décidait que lorsqu'on ne lui offrait
pas ce qu'elle voulait : c'était ainsi qu'elle
n'avait pas demandé, mais qu'elle n'avait
pas non plus refusé les douze mille francs
de pension que son gendre lui servait; de
même c'était ainsi qu'elle n'avait pas de-
mandé, mais qu'elle avait accepté que
son gendre, à qui elle n'avait jamais
adressé un mot à ce suW, dépensât deux
cent mille francs pour remettre en état
l'hôtel de Colbosc.
- Mais si elle n'avait pas dit à sa fille
« Envoyez-moi une de vos voitures », il
était bien entendu qu'elle attendait cette
voiture, et des ordres avaient été donnés
pour qu'un cocher partît de la Senevière
dès le petit matin, de façon à se mettre à
la disposition de Mme de Colbosc quand
celle-ci serait levée.
— Nous attendrons votre mère pour
déjeuner, avait dit Guillaumanche; elle
sait que nous déjeunons à onze heures, si
à midi elle n'est pas arrivée, nous nous
mettrons à table ; elle ne viendra que dans
l'après-midi.
Hériberte, qui savait combien son mari
tenait à ses habitudes, n'avait pas ac-
cepté cet arrangement, mais il avait per-
sisté :
— Je vous en prie, laissez-moi saisir les
occasions qui se présentent de donner à
votre mère des marques de respectueuse
soumission, elles ne sont que trop
rares.
C'était jusqu'à midi et demi qu'on avait
attendu ; comme on allait se mettre à ta-
ble, Nicole, qui tambourinait une valse
sur les vitres avec l'impatience d'un esto-
mac de quatorze ans, avait signalé la
voiture.
— La voilà!
En effet, dans la prairie, au tournant
de la route, tout au loin, on apercevait
un petit nuage de poussière qui montait
entre le feuillage gris des saules.
— Vous voyez que j'ai eu raison, dit
Guillaumanche à sa femme.
On ne tarda pas à entendre le trot al-
longé de deux chevaux; blancs d'écume,
fumants malgré la chaleur du jour, ils
arrivaient d'un train qui prouvait que, s'il
y avait du retard, ce n'était ni à eux ni au
cocher qu'il fallait l'imputer.
HECTOR MALOT.
(A ,ui'
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