Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1887-07-19
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juillet 1887 19 juillet 1887
Description : 1887/07/19 (N6339). 1887/07/19 (N6339).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7542008n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/12/2012
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fit C539 Mardi 19 Juillet 188T e numéros IOc. — Hépartemeiits s 5.5» c. fer fhermlQOr an 95 - No 6339
1. ADMINISTRATION c'' ^t
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48, HUE DE VALOIS > 48 -
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ABONNEMENTS 1 jfr
'PA'R!S
ÊPOÎS mois. 10 »
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Trois mois 13 50
Six mois 22 4i
Adresser lettres et mandats
A M. ERNEST LEFÈVRE .;. Y
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4BJBHXSTRA1ETOR-GÉKAOT h':' ï
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REDACTION > -
S'adresser au Secrétaire (le la RéactiQn.
De 4 a 6 heures du soir ■ *.
18, HUE DE VAIOIS, 13
es manuscrits non insères ne seront pas rendus
, -
-- ANNONCES
3BT. Cil. LAGRANGE, CERF et ce
6, jjlace de la Bourse, 6
L'ÉLECTION DE LÀ. GIRONDE
A la bonne heure î voilà enfin un
Candidat réactionnaire qui ne met pas
son drapeau dans sa poche. Hàtons-
nous d'écrire son nom désormais illus-
tre. Ci candidat unique de son espèce
s'appelle Charles Gasqueton. Il ne se
présente pas en conservateur vague et
- inodore :
Je tiens avaût tout à préciser
nettement le caractère que j'entends
,, attribuer à ma candidature et je yeux
que nul ne se méprenne sur la cou-
leur de mon drapeau. Ma candidature
est une candidature de protestation
'contre la République. Je suis un impé-
rialiste convaincu. »
, C'est dans ces termes, fort nets, en
efi* H. Ci&arl&g Gasqueion s'offre
jmx électeurs qui ont à faire, le 31 juillet,
un sénateur girondin.
Cette crânerie n'exclut pas la mélan-
colie. — Hélas ! gémit bientôt ce terri-
ble pourfendeur de la République, « je
conçois pas la moindre illusion su?
l'issue de la lutte ».
Et cependant cet impérialiste con-
vaincu, ayant compté le petit nombre
des impérialistes, a pactisé avec les
yoyalistes : *
— «Je suis un impérialiste convain-
cu. et en même temps un partisan
résolu et inébranlable, sur le terrain
électoral, de l'alliance patriotique et
cordiale conclue entre les deux frac-
,tions du parti conservateur a.
Sur le terrain électoral. Entendons-
nous pour nous faire élire. Après,
nous nous disputerons. Si nous réus-
sissions jamais à renverser la Répu-
he) nous nous ruerions les uns
sur les autres et nous procurerions
au pays une jolie guerre civile.1
C'est en cela que l'alliance des
impérialistes et des royalistes est pa-
friotique.
Même avec l'aide des royalistes, M.
Charles Gasqueton se prophétise un
blackboulage sérieux. Il en donne une
raison modeste : « — Je n'ai pas l'or-
gueilleuse prétention d'être connu en
dehors de mon arrondissement ». Une
autre raison, qu'il ne donne pas, est
qu'en s'acquiérant les royalistes cet
impérialiste convaincu s'est aliéné les
impérialistes plus convaincus que lui.
Ils le qualifient de déserteur et de traî-
tre, et leurs journaux l'éclaboussent de
tels articles que le candidat de l'empire-
royauté fait un procès au Journal de
Bordeaux. N'est-ce pas une bonne scène
de vaudeville cet impérialiste convaincu
demandant à la justice de la Républi-
que de le protéger contre la presse im-
périaliste?
M. Gasqueton en est donc réduit aux
modérément impérialistes et aux roya-
listes. L'alliance entre ces deux frac-
tions est « patriotique », comme nous
l'avons dit; est-elle aussi « cordiale »
que le dit le candidat? — « Nous ac-
ceptons tous les concours, toutes les
alliances », disait, l'autre jour, dans
une réunion bonapartiste, le porte-
paroles des victoriens. «. Mais »; -,-.':. Et
il parlait aux royalistes comme on ne
parlerait pas à des domestiques. -
« Mais nous entendons qu'on tienne
les paroles données. Qu'on le sache
bien! ce ne sont pas là de vaines dé-
clarations ï Personne plus que moi ne
désire l'alliance de tous les conserva-
teurs sans distinction ; personne ne l'a
plus loyalement pratiquée ; mais si je
croyais jamais et si j'avais la preuve
qu'elle n'est pas par nos alliés aussi
sincèrement respectée que par nous,
oh ! alors.,. » Et M. Clément de Royer
mettait aux royalistes le marché à la
main
- « S'il nous fallait faire tout
seuls la campagne, eh bien, nous la
ferions tout seuls! » Que les roya-
listes y prennent garde, « les impé-
rialistes les plus modérés sont bien
décidés à l'avenir à n'être ni des victi-
mes ni des dupes ! n. A l'avenir. C'e't-
â-dire que jusqu'à présent le|, impé-
lisdistes ont été victimés éÍ aupés par
Ws royalistes. C'est-à-dire que les roya-
listes sont des menteurs et des fripons.
Doux compliments. Les impérialistes
disent aux royalistes : — Associons-
nous. Vous êtes des filous et nous vous
avons pris plusieurs fois la main dans
le sac. Associons-nous. Mais si jamais
nous vous y reprenons !. C'est ce
qu'on peut appeler une association à
couteaux tirés.
On conçoit que lâché par les impé-
rialistes purs, avec des alliés suspects,
coq de clocher mais pas aigle de dépar-
tement, l'impérialiste convaincu de la
Gironde ait la conviction de son black-
boulage. Mais qu'il se console de n'a-
voir pas des alliés plus sûrs, d'être
lâché par le Journal de Bordeaux et de
n'être que coq, il serait coq et aigle, il
ne serait pas la dupe des .royalistes et
le Journal de Bordeaux le patronnerait,
que l'issue de la lutte serait la même.
Contre les coqs-aigles du royalisme et
de l'impérialisme réunis, les républi-
cains n'ont pas besoin, eux, de cher-
cher des alliés ; ils en ont un qui leur
suffit : le pays. - ]
f :: AUGUSTE VACQUERIE.'
f'' 7
La veille de la revue, M. Paul Dérou-
lède adressait aux membres de la Ligue
des patriotes un « ordre du jour » où il
leur rappelait que, « si tous les citoyens
ont le droit d'acclamer le nom des Fran-
çais qui leur sont chers, la loi interdit au
contraire ëî punirait comme séditieux les
cris poussés contre tel ou tel membre du
gouvernement ». Il recommandait aux
ligueurs de « respecta la loi ».
Le lendemain du jour' où M. Déroulède
ordonnait aux ligueurs de crier pour et
leur défendait de crier contre, 51 déclarait
publiquement que c'était sur ::.,QD mot
d'ordre qu'en même temps que : Vive
Boulanger! les ligueurs avaient cris : À
bas Ferry !
Il peut répondre qu'il avait défendu de
crier contre. les membres du gouverne-
ment, et que M. Jules Ferry n'est pas
membre du gouvernement. '-
Il y a eu des moments où les amis de
M. Boulanger ont dit que le gouvernement
avait pour directeur occulte et pour vrai
chef M. Jules Ferry. Mais soit, ils se trom-
paient, M. Jules Ferry n'est qu'un simple
particulier comme vous et moi.
Alors c'est un simple particulier que le
président d'honneur de la Ligue des pa-
triotes a fait injurier par des milliers de
jeunes gens ?
FÉDÉRATION DE 1889
APPEL
A TOUS LES RÉPUBLICAINS DE FRANCE
Citoyens,
Nous venons vous demander de vous
joindre à nous pour célébrer dans une
grande fédération le centenaire de 1789.
Partout on se prépare à donner à cette
glorification du plus grand évènement de
l'histoire, un incomparable éclat. L'Ex-
position universelle* un monument com-
mémoratif érigé sur l'emplacement des
Tuileries, le musée de la Révolution, la
Société d'histoire de la Révolution, une
série de fêtes réunissant, à Paris, dans le
même élan de fraternité, les républicains
des départements aux républicains de la
capitale : tels sont les projets dont on
s'occupe déjà. -
Mais nous pensons que ces témoigna-
ges extérieurs seraient insuffisants, s'ils
n'étaient accompagnés, appuyés, par un
grand mouvement des esprits ; si le cen-
tenaire, en un mot, ne devait pas donner
le signal d'un retour aux traditions de la
Révolution.
La Révolution française, éveil du peu-
ple, préparé par les philosophes du
dix-huitième siècle, les Voltaire, les Di-
derot, les Rousseau, les Montesquieu,
les d'Alembert, qui répandirent, à pleines
mains, sur le vieux monde, la semence
des idées; — la Révolution française,
mise en marche de tous les parias, de
tous les déshérités, de tous les miséra-
bles vers ia justice, vers la vérité, vers
la lumière; — la Révolution française,
vous le savez, c'est la Loi, faite et con-
sentie par tous, remplaçant le bon plai-
sir du roi ; c'est la conscience rempla-
çant le prêtre ; c'est la liberté du travail
remplaçant la corporation fermée ; c'est
le protestant, le juif devenant citoyen ;
l'esclave, le serf redevenant homme ;
c'est l'émancipation des intelligences ; la
rupture de toutes les chaînes, l'écroule-
ment de toutes les Bastilles ; l'affranchis-
sement du genre humain. -.-
Liberté!—Mais être libre, c'est pou-
voir. On ne peut rien quand on n'a rien,
quand on ne sait rien. Si la lutte pour
l'existence est la. condition des sociétés
humainesl il faut que tous les citoyens
soient armés également pour cette lutte.
De là, l'admirable série de déclarations,
de lois, de décrets, ayant pour but de dé-
livrer l'homme de la misère et de l'igno-
rance, et qui sont l'œuvre même, vivante
et agissante, de la Révolution, auxqUdls se
rattachent les noms deLakanal, deLepel-
ïetiçr-SaiPt-Far £ e^Uj, de Goadorcet qui, le
premier, a parlé de l'éducation intégrale,
et de tant d'autres : institution de tra-
vaux « de secours » pour les pauvres va-
lides « dans les temps morts au travail
ou de calamités ii, création de maisons
de santé pour les malades sans domicile,
d'hospices pour les vieillards et les en-
fants abandonnés; œuvres grandioses et
sereines dans lesquelles la Révolution,
terrible aux ennemis de la liberté, s'est
montrée, envers les malheureux, mater-
nelle.
Certes, tous les républicains se recom-
mandent des principes de 89. Mais pro-
clamer la fidélité aux principes ne suffit
pas. La Révolution n'est pas terminée
encore. Nos mains ne peuvent encore
attacher le bouquet symbolique au som-
met de l'édifice. Il nous reste de la beso-
gne. Il faut travailler, il faut combattre
pour faire entrer ces principes dans les
mœurs, dans les lois et dans les faits. —
Souvenons-nous de nos ancêtres, des ré-
publicains du commencement de ce siè-
cle, les hommes de l'âge héroïque, qui,
résistant à toutes les tentatives de réac-
tion, nous ont, au prix de leur fortune,
de eur liberté, de leur vie, transmis, dépôt
sacré les traditions révoluliotmaires.
La sitlt:tlOn présente nous impose de
graves et imsérieux devoirs. Ne sont-ils
pas, en vérité, qfidèles à la Révolution,
les républicains q":'Í préconisent une poli-
tique d'ajournement 1 - > qui, par
peur, disent-ils, de trop, de hâte, se con-
damnent à l'immobilité stérile; qui, sous
prétexte de tenir compte des forces du
passé, vont jusqu'à transiger ave J* elles;
les républicains qui admettent le CoirGOf"
dat avec le pape et les compromis ava-
les royalistes? !
C'est contre cette doctrine funeste que
nous devons nous élever, à la veille du
Centenaire; c'est elle que nous devons
combattre, nous qui réclamons, immé-
diates, les réformes depuis si longtemps
promises par la République au peuple :
la séparation des Eglises et de l'Etat, les
libertés communales, l'instruction pour
l'enfant, la protection pour la femme,
l'assistance pour le vieillard, le crédit
pour le travailleur, la justice gratuite,
l'impôt progressif, l'égalité, enfin, de
tous devant le service militaire, car nous
voulons reconstituer ce que nos aïeux de
92 appelaient : le grand parti des Pa-
triotes, prêts à tout pour défendre le sol
de la France et l'idée de la Révolution.
Voilà donc pourvoi nous faisons ap.
pei A tous les républicains radicaux.
Voilà Dourquoi nous leur demandons
de former partout des comités, aC s'orga-
niser, afin de poursuivre, par la paC,-'Île,
par la plume, par les réunions, par le
vote, par l'action individuelle et collec-
tive, l'œuvre de la Révolution.
Ces comités, étroitement liés par une
pensée commune, seront indépendants.
Celui de Paris ne sera pas supérieur à
celui de la plus petite CDmmunè. S'il
prend l'initiative, c'est pour centraliser,
non pour diriger, les efforts épars qui
tendront tous au même but :
La réalisation des réformes politiques
et sociales qu'ont voulues nos pères, pour
lesquelles ils ont souffert, pour lesquelles 1
ils sont morts.
Paris, le 14 juillet 1887.
PIERRE ALYPE, ACHARD, ANATOLE DE LA
FORGE, députés. — LOUIS AMIABLE, publiciste.
— ALLAIRE, conseiller général de la Seine.
CHARLES BOYSSET, A. BLATIN, BRUGEILLES,
BOISSY-D'ANGLAS, BIZARELLI, E. BOULLAY,
BOVIER-LAPIERRE, BORIE, J. BOURGEOIS, BOUR-
NEVILLE, J. BARRÉ, EMILE BROUSSE, BASLY,
BRIALOU, BOYER, BARODET, BERGER, députés.
— BOMPARD, BOUÉ, DENON: BASSINET, J. DE
BOUTEILLER, conseillers municipaux de Paris
et conseillers généraux de la Seine.— BAILLY,
BAULARD, conseillers généraux de la Seine.
E. CLARIS, COMBESCURE, sénateurs. —
COLFAVRU, A. CLAUZEL, JULES CARRET, JULES
CALES, CHARONNAT, CHEVANDIER, CRÉMIEUX,
CAMÉLIAT, CLEMENCEAU, CECCALDI, CAL-
VINHAC, CHEVILLON, COUSSET, CHANTAGREL,
députés. — RAOUL CANIVET, ETIENNE CHARA-
VAY, publicistes. — CERNESSON, CHASSAING,
CHAUTEMPS, CUSSET, CURÉ, CHAMPOUDRY,
COLLIN, CATTIAUX, conseillers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
DUFRAIGNE, AUGUSTE DIDE, sénateurs. —
DELLESTABLE, F. DUCHASSAINT, D. DUPUY,
DUREAU DE VAULCOMTE, CAMILLE DREYFUS,
DESMONS, DUTAILLY, DAUMAS, DÉANDREIS,
DUCOUDRAY, DELATTRE, DOUVILLE-MAILLEFEU,
DUGUYOT, députés. — DELHOMME, E. DUBOIS,
DAUMAS, DESCHAMPS, LÉON DONNAT, DARLOT,
DEPASSE, conseillers municipaux de Paris et
conseillers généraux de la Seine.
ERNEST LEFÈVRE, député.
FORCIOLI, sénateur. — MAURICE FAURE,
FERNAND FAURE, EUGÈNEFARGY, FAGOT, FRÉ-
BAULT, FOREST, FRANCONIE, députés. — FOUS-
SIER, conseiller municipal de Paris et con-
seiller général de la Seine.
GIRAULT, sénateur. — L. GUILLEKAUT,
GUILLAUMOU, C. GERMAIN, GAULIER, GUYOT-
DESSAIGNE, JULES GAILLARD (Vaucluse), GAUS-
SORGUES, GRANET, GALTIER, GILLY, députés.
— GUICHARD, conseiller municipal de Paris
et conseiller général de la Seine.
HÉRISSON, G. HUBBARD, FRÉDÉRIC HUM-
BERT, CLOVIS HUGUES, HUDE, députés. —
HOVELACQUE, ALPHONSE HUMBERT, conseillers
municipaux de Paris et conseillers généraux
de la Seine.
ISAAC, sénateur. — PAUL DE JOUVENCEL,
JACQUEMART, JULLIEN, EMILE JAMAIS, dépu-
tés. — JACQUES, conseiller municipal de Pa-
ris, conseiller général de la Seine.— JALLON,
conseiller général de la Seine.
LE MONNIER, sénateur. — LEPORCHÉ, LE-
GLUDIC, A. LACÔTE, RENÉ LAFFON, LESGUIL-
LIER, HENRI DE LACRETELLE, CH. LEFEBVRE
(Seine-et-Marne), A. LETELLIER, tOUÀîiCÛET,
EDOUARD LOCKROY, CASIMIR LESAGE, FRANCIS
LAUR, A. LYONNAIS, V. LAGRANGE, LAISANT,
SIGISMOND LACROIX, LABORDÉRE, G. LAGUERRE,
D. LAMAZIÈRE, LASBAYSSES, LEYDET. GASTON
LAPOllTB, députés. — LALOU, publiciste. —
ARSÈNE LOPIN, LEVRAUD, LECLERC, LYON-
ALEMAND, LONGUET, conseillers municipaux
de Paris et conseillers généraux de la Seine.
LÉVÊQUE, ALEX. LEFÈVRE, conseillers géné-
raux ih ia Seine.
MASSÉ, GEORGES MARTIN, MARCOV) séna-
teurs. — G. DE MORTILLET, MONTAtJr, A. MA-
DIER DE MONTJAU, A. MAGNIEN, MESUREUR,
A. MILLERAND, H. MATHÉ, FÉLIX MATHÉ,
B, BUCflEUN, HEERY SURIiT, MAIIIEL, MAIL-
1, - 1 -,
LARD, MÉNARD-DORIAN, MICHEL, députés. -
EUGÈNE MAYER, EDGAR MONTEIL, publicistes.
— G. MAYER, E. DE MÉNORVAL, MARSOULAN,
conseillers municipaux de Paris et conseillers
généraux de la Seine.
A. NAQUET, sénateur. — NAVARRE, con-
seiller municipal de Paris et conseiller géné-
ral de la Seine.
LOUIS PAULIAT, PEAUDECERF, sénateurs.
— PÉRILLIER, H. PRUDON, PRADON, PAPINAUD,
E. PHILIPON, PONS-TANDE, VICTOR POUPIN,
H. PRÉVERAUD, PEYTRAL, GEORGES PÉRIN,
CAMILLE PELLETAN, E. PRESSAT, S. PICHON,
PAJOT, PALLY, PLANTEAU, POCHON, députés.
— PIÉGU, publiciste. — PATENNE, PAILLOT,
PIPERAUD, conseillers municipaux de Paris et
conseillers généraux de la Seine. — PÉAN,
conseiller général de la Seine.
RUBILLARD, énateur. - RIVIÈRE, EUGÈNE
RIGAUT, REMOIVILLE, C. RICHARD, GUSTAVE
RIVET, J. ROCHET, REYBERT, CAMILLE RAS-
PAIL, BENJAMIN RASPAIL, ROQUE (DE FILLOL),
L.-C. RANSON, TONY RÉVILLON, RATHIER, RA-
ZIMBAUD, députés. — HENRI ROCHEFORT, pu-
b!iciste.. — ROBINET, EMILE RICHARD, ROUS-
SELLE, ROUZÉ; conseiilers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
SONGEON, sénateur. — STEENACKERS,
SAINT-FERRÉOL, SIMYAN, SALIS, SAINT-MARTIN,
SUSINI, députés. — v. SIMQND, publicisteP—
F. SAUTON, RENÉ SAINT-MARTIN, SIMONEAU,
PAUL STRAUSS, conseillers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
TRYSTRAM, L. THÉRON, TURIGNY, députés.
VERNHES, VERGOIN, VERNIÈRE, VILAR, dé-
putés. - AUGUSTE VACQUERIE, LUCIEN VICTOR-
MEUNIER, publicistes. — PAUL VIGUIER, con-
seiller municipal de Paris et conseiller géné-
ral de la Seine.
WICKERSHEIMER, YVES GUYOT, députés.
Les journaux : ACTION. — FRANCE. —
INTRANSIGEANT. - JUSTICE. — LANTERNE. —
NATION. - PARIS. - PETIT PARISIEN. —
RADICAL. - RAPPEL.
Tous 1:0,5 signataires de l'appel ci-dessus
sont convo ^k3 en assemblée générale le
mardi 19 à neuf heures du soir,
16, rue Cadet.
16, rue Cadet.
Nous recevons la dépêche suivant •-
Digne, 17 juillet.
M. Dupuy-Mon'brun, professeur d'agricul-
ture, a été arrêté comme espion à l'Argen-
tière parles autorités italiennes.
Cette arrestation illégale, que rien ne jus-
tifie, a produit une grande émotion dans
tout le pays, où M. Dupuy-Montbrun est très
etimé.
Nous comptons bien que notre compa-
triote sera promptement rendu à la liberté.
————————
ACTiVE. ET RESERVES
Le Sénat n'ayant pàî> statué encore, la
discussion ne peut être considérée comme
close sur les projets de loi mih»air®s votés
l'autre jour au palais Bourbon, sns dé-
bats pour ainsi dire. Nous avons dû, en
rendant compte de la séance où ils ont
été adoptés, en parler avec une extrême
brièveté, n'ayant pas eu plus que la com-
mission de l'armée , pas plus que la
Chambre, le temps matériel d'étudier
comme ils méritaient de l'être ces projets
dont l'un, tout au moins, dont nous nous
occupons ici, celui relatif à l'organisation
de l'infanterie, est en réalité, d'une im-
portance exceptionnelle. Nous devons
dire qu'un examen plus approfondi n'a
fait que nous confirmer dans notre pre-
mière imDression.
Le système actuel qui, malgré ses nom-
breux défauts, constitue une immense
progrès sur ce qui existait auparavant, a
pour but d'amalgamer indissolublement
les réserves à l'armée active. On peut
dire que l'armée de première ligne est
un tout composé de deux fractions
dont l'une est au régiment, l'autre dans
ses foyers. Mais les hommes de la dis-
ponibilité et de la réserve ne sont pas
absents, au sens propre du mot ; chacun
a sâ place dans le rang, son fusil, son
uniforme qui l'attendent. Tout est prêt
pour le recevoir. Vingt-quatre heures
après son arrivée au corps, il y aura iden-
tité entre lui et son camarade de l'armée
active. Le projet du général Perron
change tout cela.
Suppression des 4es bataillons et des
compagnies de dépôt, création de 18 ré-
giments régionaux, tout cela n'a qu'un
but et ne peut avoir qu'un effet : séparer
l'armée active de la réserve; faire de l'ar-
mée active seule un tout autonome et
indépendant, et réléguer la réserve au
rang de troupe de seconde ligne. Et la
mobilisation se trouve compromise. Sup-
primer les compagnies de dépôt ! Mais le
ministre de la guerre, dit le rapport de
M. Mérillon, « assurant qu'elles se for-
meront instantanément au moment de la
mobilisation, aucune difficulté ne sub-
siste. » Supprimer les 8 bataillons! Mais,
dit encore le même rapport, « cette sup-
pression est plutôt une suspension en
temps de paix, le projet conserve au 48
bataillon un cadra d'officiers restreint,
mais suffisant, prêt à recevoir et à former
à la mobilisation ses quatre unités de
combat. » — Vraiment, n est-ce pas tran-
cher avec bien de la iégèreté une question
bien grave? Ainsi, une organisation exis-
tait, on la supprime ; et à ceux qui s'ef-
fraient, on dit : Soyez sans crainte, cette
organisation se refera « instantanément »
au moment de la mobilisation.
Notre patriotisme ne peut se contenter
d'une semblable affirmation. Nous avons
toujours craint qu'au jour de la mobilisa-
tion, même avec l'organisation actuelle,
l'arrivée en masse des réserves ne produi-
sît un plus ou moins grand désordre. Que
sera-ce donc quand tout sera à créer à la
fois et qu'il faudra en même temps for-
mer le cadre destiné à recevoir les réser-
ves? Forcément les réserves se trouveront
repoussées en deuxième place, et comme
nous le disions plus haut, l'armée active,
mise en marche toute seule, aura toute
seu'e à supporter le premier choc.
Et si — car il faut avoir le courage
d'envisager toutes les éventualités - si ce
premier choc était pour nous une défaite,
qu'est-ce que l'ennemi trouverait devant
lui pour arrêter sa marche? les réserves ;
non point mêlées à l'armée active, mais
les.réserves toutes seules. Ah! nous ne
pouvons imposer silence à nos appréhen-
sions légitimes! Si grand est le péril qui
nous apparaît !. Savez-vous où l'on
nous entraîne ainsi? On veut nous faire
retourner de dix-sept ans en arrière. Au
début de la fatale guerre de 1870 on ne
voyait aussi que l'armée active, on ne
comptait que sur elle ; quant aux réserves,
d'une existence assez problématique d'ail-
leurs, on ne s'en préoccupait pas. « S'il
était nécessaire d'appeler les réserves,
disait le maréchal Niel à la tribune du
Sénat, le 9 avril 1869, il ne faudrait pas
longtemps pour les mettre en route. »
Mais cela devrait-il être nécessaire? Non
évidemment; bon pour les Allemands de
s'embarrasser des mille détails d'une mo-
bilisation, d'armer la nation entière ;
tout cela ne fait que prendre du temps.
Et M. Paul de Cassagnac, dans le Pays
du 12 juillet 1870, s'écriait triomphale-
ment : « Personne n'ignore qu'en ce mo-
ment, nous avons vingt jours d'avance
sur la Prusse. Nous sommes prêts. Ils ne
le sont pas. »
On pourrait peut-être, au jour d'une
nouvelle guerre, arriver à une semblable
« avance », en jetant à la frontière l'armée
active telle quelle, et en laissant, der-
rière elle, la mobilisation se faire au petit
bonheur. Et c'est là où l'on en arrive fa-
talement par le système qui jouit en ce
moment d'une faveur si inexplicable. Et
c'est pourquoi nous avons cru de notre
devoir de rotester hautement. Qu'on le
sache bien : l'augmentation de l'effectif
de paix, qu'on Vbut réaliser aujourd'hui,
ne peut s'obtenir qu aux dépens de la mo-
bilisation, c'est-à-dirt.' de l'effectif de
guerre. Donc, toute me;i¡e, toute ré-
forme ou prétendue réforme, (Zui n'a pas
la mobilisation comme principal et nous
dirions presque unique objectif, nous
apparaîtra, par cela seul, comme funest?#
et nous la combattrons. — Nous avorKs
pourtant, en 1870, reçu de rudes ensei-
gnements; on pouvait croire qu'instruit
par le malheur et la souffrance, nous ne
retomberions jamais dans lu-, œrnes erre-
ments qui ont déjà coûté si cher à noife
malheureux pays ; se peut-il que les sé-
vères leçons d'un passé si proche soient
déjà oubliées?
LUCIEN VICTOR-MEUNIER.
L'abondance des matières nous
oblige à remettre à demain la suite
de notre feuilleton
SARAH BLONDEL
PAR
LOUIS GALLET
LES VACANCES SCOLAIRES
Les vacances vont commencer dans
quinze jours. A dire vrai, elles devraient
être déjà ouvertes. En Allemagne, pays
pratique, les cours vaquent tout le mois
de juillet; on reprend les études pendant
le mois d'août; il y a encore un demi-
mois de liberté, du 1er au 15 septembre;
à cette dernière date, la rentrée générale
a lieu. Personnellement, je n'aimerais
pas beaucoup ces vacances ainsi coupées
en deux, mais j'estime à tout le moins
qu'on pourrait, comme dans le système
allemand, fermer les classes à dater du
14 juillet pour les rouvrir à la mi-septem-
bre. C'est une véritable cruauté, et une
cruauté inutile, de retenir élèves et maî-
tres dans ces casernes qui sont nos ly-
cées, par ces temps de chaleur accablante
que nous traversons depuis le Grand-
Prix. La santé des enfants ne peut qu'en
souffrir et le travail n'y gagne rien.
Il est d'ailleurs incontestable qu'il y a
tendance depuis deux ou trois années à
avancer le moment des exomens et con-
cours. C'est ainsi que les épreuves écrites
des différentes agrégations, qui de mon
temps ne s'effectuaient qu'au commence-
ment d'août, sont déjà terminées ou à
peu près. Ce que l'on a fait pour des
hommes de vingt-trois à quarante ans, il
me semble qu'à plus forte raison on de-
vrait le faire pour de pauvres enfants qui
n'ont souvent, pour les dédommager d'a-
voir grillé à Paris durant toute la cani-
cule, d'autre plaisir que celui de geler et
d'éternuer en automne au bord de la mer,
grâce à ces terribles tempêtes d'équinoxe
j qui font tant de dégâts sur nos côtes du
15 au 25 septembre.
Puisque nous sommes sur le chapitré
des vacances, il serait injuste de passer,
sous silence une idée de M. Edmondi
Coltinet relative à ceux de nos écoliers
dont les parents ont le tort de n'avoir pas?
assez de fortune pour les mener dans les!
montagnes ou à la mer, c'est-à-dire à la;
grande majorité de ceux qui fréquentent
nos écoles primaires. Ces pauvres enfants!
sont condamnés à passer leurs congés'
dans l'étroit domicile familial, ce qui est
maigre au point de vue de leur agrément,
et bien pis encore au point de vue de leur
santé. M. Edmond Cottinet estime avec
juste raison qu'on ne fait pas assez dans
nos établissements d'instruction pour le
développement corporel. Sans doute la
gymnastique figure dans les programmes,
mais tout le monde sait comment on les
applique. Aussi bien, ce n'est pas avec
deux ou trois heures de barres fixes,
d'haltères et de rétablissements aux an-
neaux par semaine qu'on donnera de la
résistance et du ressort à des enfants
souvent débiles et astreints à un régime
défectueux. Les vacances devraient être
employées à combler cette lacune, mais
encore une fois toutes les familles ne sont
pas en situation d'envoyer leurs enfants
à la campagne.
Il y a quelques années, sous l'inspira-
tion de M. Cottinet, diverses mairies pa:
risiennes ont formé des caravanes sco-
laires, qui ont donné les meilleurs résul-
tats. Malheureusement les ressources des
municipalités sont extrêmement bornées:
dans l'état actuel de nos finances, on ne
saurait faire appel au concours des dé-f
partements et de l'Etat. En 1884, les
élèves de Condorcet et de Rollin ont eu:
la généreuse pensée de se cotiser entre;
eux, ce qui a permis à bon nombre;
d'entre leurs camarades des écoles pri
maires d'aller, durant quelques semainesj!
respirer un air plus hygiénique que celui(
des ruisseaux de la rue du Bac ou de la
chaussée Clignancourt. Pourquoi, s'est;
dit M. Cottinet, pourquoi cet exemple ne
serait-il pas suivi par les élèves des autres ;
lycées ? Il y a 90,000 collégiens en France;':
que chacun d'eux donne seulement un!
franc et cette faible somme suffira pour
faire une règle de ce qui n'était encore
qu'une heureuse, mais trop rare excep-l ;
tion. La générosité bien connue de la i
jeunesse de nos écoles nous autorise ai
espérer que ce noble appel sera entendue.
FRÉDÉRIC MONTARGIS. ,
■ <&»■ i 11 ■■
Ul élection législative a eu lieu hier.,
dimaIite dans la Loire-Inférieure. Aux;
dernières nouvelles, M. de Lareinty, reac-1
tionnaire, ayait 48,639 voix, et son éleci
tion étai* ncsnréfc"/
Les chiffres qtt. nous parviennent
des villes sont curieux : 1¿4'. - -^;ntv J
25,704 ; votants, 9,380; M. de La,.
5,079 voix (moins du cinquième des ins-
crits); Saint-Nazaire : inscrits, 4,7f3;1
votants, 2,232; M. de Lareinty : 489-voix
(à peu près le neuvième des inscrits).
———————- ———————- : r
LES ON-DIT
Le duel de Grenoble : ;
A la suite de la rencontre entre MM)
Gustave Naquet et Menvielle, dont nous
avons raconté hier les incidents, M. Na-
quet, sur la plainte des témoins de M. :
Menvielle, a été arrêté dans la soirée. ;
Voici le procès-verbal de la rencontre :
A la suite d'une polémique engagée entre
M. MBNnvielle, rédacteur en chef du Réveil du
nàuvhùiï, et M. Gustave Naquet, rédacteur
en chef dl1 Petit Dauphinois, une rencontre a
été jugée inévitable par les témoins des deux
Paie
M. Menvielle, considéré comme l'offensé,
avait choisi l'épée de combat. Sur la demande
de M. Naquet. I» combat ne devait cesser,
qu'après une blessure assel grave kpour met-
tre l'un des deux adversaires dans i U-1.
bilité de continuer la lutte.
La rencontre a eu lieu à l'heure et au lieu
désignés.
A la troisième reprise, M. Naquet ayant saisi
de la main gauche l'épée de son adversaire,
l'a maintenue assez longtemps pour lui per-
mettre de blesser M. Menvielle, mis ainsi s ns
défense, au tiers interne de l'aine gauche. Ea )
maintenant l'arme, M. Naquet s'est blessé'
lui-même à la main gauche.
Cet acte inaualifiable et contraire à toutes'
les règles de l'honneur en matière de duel a
été blâmé avec la plus grande énergie par
les quatre témoins. f
Un médecin assistait à la rencontre.
Un maître d'armes, en qualité d arbitre,
dirigeait le combat.
Ont signé :
Pour M. Menvielle: Pour M. Naquet i
MARTIN, capitaine en FRAÎTTZ PERREAL, ex-;
retraite, chevalier rédacteur au Petit,
de la Légion d'hon- Dauphinois.
neur. PAYEN fils, conseiller
FÉLIX FAURE, rédac- général.
teur au Réveil du
D Luphiné
(ic
CO
Noas apprenons la mort de M. Leoit
Sabatier, vice-président de l'Association
des artistes peintres, sculpteurs, etc.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui,
lundi, à dix heuies, rue de Bondy.
O."
Le personnel de l'EcOla de gUerre'
offert, avant-hier, au cercle militaire, uni
banquet au général Schneegans, son com
mandant, passé dans le cadre de réserve
Au dessert, le général, &U¡¡
- --- ,---,. -. -- ,:.,!2L,:"!4':-:::-',s
! 1
fit C539 Mardi 19 Juillet 188T e numéros IOc. — Hépartemeiits s 5.5» c. fer fhermlQOr an 95 - No 6339
1. ADMINISTRATION c'' ^t
h
48, HUE DE VALOIS > 48 -
- l 1
i [if
ABONNEMENTS 1 jfr
'PA'R!S
ÊPOÎS mois. 10 »
fSjcs; mois. 20 v
.-.,
Trois mois 13 50
Six mois 22 4i
Adresser lettres et mandats
A M. ERNEST LEFÈVRE .;. Y
=
4BJBHXSTRA1ETOR-GÉKAOT h':' ï
•t,-- *
::'_£;¿.; -, -
REDACTION > -
S'adresser au Secrétaire (le la RéactiQn.
De 4 a 6 heures du soir ■ *.
18, HUE DE VAIOIS, 13
es manuscrits non insères ne seront pas rendus
, -
-- ANNONCES
3BT. Cil. LAGRANGE, CERF et ce
6, jjlace de la Bourse, 6
L'ÉLECTION DE LÀ. GIRONDE
A la bonne heure î voilà enfin un
Candidat réactionnaire qui ne met pas
son drapeau dans sa poche. Hàtons-
nous d'écrire son nom désormais illus-
tre. Ci candidat unique de son espèce
s'appelle Charles Gasqueton. Il ne se
présente pas en conservateur vague et
- inodore :
Je tiens avaût tout à préciser
nettement le caractère que j'entends
,, attribuer à ma candidature et je yeux
que nul ne se méprenne sur la cou-
leur de mon drapeau. Ma candidature
est une candidature de protestation
'contre la République. Je suis un impé-
rialiste convaincu. »
, C'est dans ces termes, fort nets, en
efi* H. Ci&arl&g Gasqueion s'offre
jmx électeurs qui ont à faire, le 31 juillet,
un sénateur girondin.
Cette crânerie n'exclut pas la mélan-
colie. — Hélas ! gémit bientôt ce terri-
ble pourfendeur de la République, « je
conçois pas la moindre illusion su?
l'issue de la lutte ».
Et cependant cet impérialiste con-
vaincu, ayant compté le petit nombre
des impérialistes, a pactisé avec les
yoyalistes : *
— «Je suis un impérialiste convain-
cu. et en même temps un partisan
résolu et inébranlable, sur le terrain
électoral, de l'alliance patriotique et
cordiale conclue entre les deux frac-
,tions du parti conservateur a.
Sur le terrain électoral. Entendons-
nous pour nous faire élire. Après,
nous nous disputerons. Si nous réus-
sissions jamais à renverser la Répu-
he) nous nous ruerions les uns
sur les autres et nous procurerions
au pays une jolie guerre civile.1
C'est en cela que l'alliance des
impérialistes et des royalistes est pa-
friotique.
Même avec l'aide des royalistes, M.
Charles Gasqueton se prophétise un
blackboulage sérieux. Il en donne une
raison modeste : « — Je n'ai pas l'or-
gueilleuse prétention d'être connu en
dehors de mon arrondissement ». Une
autre raison, qu'il ne donne pas, est
qu'en s'acquiérant les royalistes cet
impérialiste convaincu s'est aliéné les
impérialistes plus convaincus que lui.
Ils le qualifient de déserteur et de traî-
tre, et leurs journaux l'éclaboussent de
tels articles que le candidat de l'empire-
royauté fait un procès au Journal de
Bordeaux. N'est-ce pas une bonne scène
de vaudeville cet impérialiste convaincu
demandant à la justice de la Républi-
que de le protéger contre la presse im-
périaliste?
M. Gasqueton en est donc réduit aux
modérément impérialistes et aux roya-
listes. L'alliance entre ces deux frac-
tions est « patriotique », comme nous
l'avons dit; est-elle aussi « cordiale »
que le dit le candidat? — « Nous ac-
ceptons tous les concours, toutes les
alliances », disait, l'autre jour, dans
une réunion bonapartiste, le porte-
paroles des victoriens. «. Mais »; -,-.':. Et
il parlait aux royalistes comme on ne
parlerait pas à des domestiques. -
« Mais nous entendons qu'on tienne
les paroles données. Qu'on le sache
bien! ce ne sont pas là de vaines dé-
clarations ï Personne plus que moi ne
désire l'alliance de tous les conserva-
teurs sans distinction ; personne ne l'a
plus loyalement pratiquée ; mais si je
croyais jamais et si j'avais la preuve
qu'elle n'est pas par nos alliés aussi
sincèrement respectée que par nous,
oh ! alors.,. » Et M. Clément de Royer
mettait aux royalistes le marché à la
main
- « S'il nous fallait faire tout
seuls la campagne, eh bien, nous la
ferions tout seuls! » Que les roya-
listes y prennent garde, « les impé-
rialistes les plus modérés sont bien
décidés à l'avenir à n'être ni des victi-
mes ni des dupes ! n. A l'avenir. C'e't-
â-dire que jusqu'à présent le|, impé-
lisdistes ont été victimés éÍ aupés par
Ws royalistes. C'est-à-dire que les roya-
listes sont des menteurs et des fripons.
Doux compliments. Les impérialistes
disent aux royalistes : — Associons-
nous. Vous êtes des filous et nous vous
avons pris plusieurs fois la main dans
le sac. Associons-nous. Mais si jamais
nous vous y reprenons !. C'est ce
qu'on peut appeler une association à
couteaux tirés.
On conçoit que lâché par les impé-
rialistes purs, avec des alliés suspects,
coq de clocher mais pas aigle de dépar-
tement, l'impérialiste convaincu de la
Gironde ait la conviction de son black-
boulage. Mais qu'il se console de n'a-
voir pas des alliés plus sûrs, d'être
lâché par le Journal de Bordeaux et de
n'être que coq, il serait coq et aigle, il
ne serait pas la dupe des .royalistes et
le Journal de Bordeaux le patronnerait,
que l'issue de la lutte serait la même.
Contre les coqs-aigles du royalisme et
de l'impérialisme réunis, les républi-
cains n'ont pas besoin, eux, de cher-
cher des alliés ; ils en ont un qui leur
suffit : le pays. - ]
f :: AUGUSTE VACQUERIE.'
f'' 7
La veille de la revue, M. Paul Dérou-
lède adressait aux membres de la Ligue
des patriotes un « ordre du jour » où il
leur rappelait que, « si tous les citoyens
ont le droit d'acclamer le nom des Fran-
çais qui leur sont chers, la loi interdit au
contraire ëî punirait comme séditieux les
cris poussés contre tel ou tel membre du
gouvernement ». Il recommandait aux
ligueurs de « respecta la loi ».
Le lendemain du jour' où M. Déroulède
ordonnait aux ligueurs de crier pour et
leur défendait de crier contre, 51 déclarait
publiquement que c'était sur ::.,QD mot
d'ordre qu'en même temps que : Vive
Boulanger! les ligueurs avaient cris : À
bas Ferry !
Il peut répondre qu'il avait défendu de
crier contre. les membres du gouverne-
ment, et que M. Jules Ferry n'est pas
membre du gouvernement. '-
Il y a eu des moments où les amis de
M. Boulanger ont dit que le gouvernement
avait pour directeur occulte et pour vrai
chef M. Jules Ferry. Mais soit, ils se trom-
paient, M. Jules Ferry n'est qu'un simple
particulier comme vous et moi.
Alors c'est un simple particulier que le
président d'honneur de la Ligue des pa-
triotes a fait injurier par des milliers de
jeunes gens ?
FÉDÉRATION DE 1889
APPEL
A TOUS LES RÉPUBLICAINS DE FRANCE
Citoyens,
Nous venons vous demander de vous
joindre à nous pour célébrer dans une
grande fédération le centenaire de 1789.
Partout on se prépare à donner à cette
glorification du plus grand évènement de
l'histoire, un incomparable éclat. L'Ex-
position universelle* un monument com-
mémoratif érigé sur l'emplacement des
Tuileries, le musée de la Révolution, la
Société d'histoire de la Révolution, une
série de fêtes réunissant, à Paris, dans le
même élan de fraternité, les républicains
des départements aux républicains de la
capitale : tels sont les projets dont on
s'occupe déjà. -
Mais nous pensons que ces témoigna-
ges extérieurs seraient insuffisants, s'ils
n'étaient accompagnés, appuyés, par un
grand mouvement des esprits ; si le cen-
tenaire, en un mot, ne devait pas donner
le signal d'un retour aux traditions de la
Révolution.
La Révolution française, éveil du peu-
ple, préparé par les philosophes du
dix-huitième siècle, les Voltaire, les Di-
derot, les Rousseau, les Montesquieu,
les d'Alembert, qui répandirent, à pleines
mains, sur le vieux monde, la semence
des idées; — la Révolution française,
mise en marche de tous les parias, de
tous les déshérités, de tous les miséra-
bles vers ia justice, vers la vérité, vers
la lumière; — la Révolution française,
vous le savez, c'est la Loi, faite et con-
sentie par tous, remplaçant le bon plai-
sir du roi ; c'est la conscience rempla-
çant le prêtre ; c'est la liberté du travail
remplaçant la corporation fermée ; c'est
le protestant, le juif devenant citoyen ;
l'esclave, le serf redevenant homme ;
c'est l'émancipation des intelligences ; la
rupture de toutes les chaînes, l'écroule-
ment de toutes les Bastilles ; l'affranchis-
sement du genre humain. -.-
Liberté!—Mais être libre, c'est pou-
voir. On ne peut rien quand on n'a rien,
quand on ne sait rien. Si la lutte pour
l'existence est la. condition des sociétés
humainesl il faut que tous les citoyens
soient armés également pour cette lutte.
De là, l'admirable série de déclarations,
de lois, de décrets, ayant pour but de dé-
livrer l'homme de la misère et de l'igno-
rance, et qui sont l'œuvre même, vivante
et agissante, de la Révolution, auxqUdls se
rattachent les noms deLakanal, deLepel-
ïetiçr-SaiPt-Far £ e^Uj, de Goadorcet qui, le
premier, a parlé de l'éducation intégrale,
et de tant d'autres : institution de tra-
vaux « de secours » pour les pauvres va-
lides « dans les temps morts au travail
ou de calamités ii, création de maisons
de santé pour les malades sans domicile,
d'hospices pour les vieillards et les en-
fants abandonnés; œuvres grandioses et
sereines dans lesquelles la Révolution,
terrible aux ennemis de la liberté, s'est
montrée, envers les malheureux, mater-
nelle.
Certes, tous les républicains se recom-
mandent des principes de 89. Mais pro-
clamer la fidélité aux principes ne suffit
pas. La Révolution n'est pas terminée
encore. Nos mains ne peuvent encore
attacher le bouquet symbolique au som-
met de l'édifice. Il nous reste de la beso-
gne. Il faut travailler, il faut combattre
pour faire entrer ces principes dans les
mœurs, dans les lois et dans les faits. —
Souvenons-nous de nos ancêtres, des ré-
publicains du commencement de ce siè-
cle, les hommes de l'âge héroïque, qui,
résistant à toutes les tentatives de réac-
tion, nous ont, au prix de leur fortune,
de eur liberté, de leur vie, transmis, dépôt
sacré les traditions révoluliotmaires.
La sitlt:tlOn présente nous impose de
graves et imsérieux devoirs. Ne sont-ils
pas, en vérité, qfidèles à la Révolution,
les républicains q":'Í préconisent une poli-
tique d'ajournement 1 - > qui, par
peur, disent-ils, de trop, de hâte, se con-
damnent à l'immobilité stérile; qui, sous
prétexte de tenir compte des forces du
passé, vont jusqu'à transiger ave J* elles;
les républicains qui admettent le CoirGOf"
dat avec le pape et les compromis ava-
les royalistes? !
C'est contre cette doctrine funeste que
nous devons nous élever, à la veille du
Centenaire; c'est elle que nous devons
combattre, nous qui réclamons, immé-
diates, les réformes depuis si longtemps
promises par la République au peuple :
la séparation des Eglises et de l'Etat, les
libertés communales, l'instruction pour
l'enfant, la protection pour la femme,
l'assistance pour le vieillard, le crédit
pour le travailleur, la justice gratuite,
l'impôt progressif, l'égalité, enfin, de
tous devant le service militaire, car nous
voulons reconstituer ce que nos aïeux de
92 appelaient : le grand parti des Pa-
triotes, prêts à tout pour défendre le sol
de la France et l'idée de la Révolution.
Voilà donc pourvoi nous faisons ap.
pei A tous les républicains radicaux.
Voilà Dourquoi nous leur demandons
de former partout des comités, aC s'orga-
niser, afin de poursuivre, par la paC,-'Île,
par la plume, par les réunions, par le
vote, par l'action individuelle et collec-
tive, l'œuvre de la Révolution.
Ces comités, étroitement liés par une
pensée commune, seront indépendants.
Celui de Paris ne sera pas supérieur à
celui de la plus petite CDmmunè. S'il
prend l'initiative, c'est pour centraliser,
non pour diriger, les efforts épars qui
tendront tous au même but :
La réalisation des réformes politiques
et sociales qu'ont voulues nos pères, pour
lesquelles ils ont souffert, pour lesquelles 1
ils sont morts.
Paris, le 14 juillet 1887.
PIERRE ALYPE, ACHARD, ANATOLE DE LA
FORGE, députés. — LOUIS AMIABLE, publiciste.
— ALLAIRE, conseiller général de la Seine.
CHARLES BOYSSET, A. BLATIN, BRUGEILLES,
BOISSY-D'ANGLAS, BIZARELLI, E. BOULLAY,
BOVIER-LAPIERRE, BORIE, J. BOURGEOIS, BOUR-
NEVILLE, J. BARRÉ, EMILE BROUSSE, BASLY,
BRIALOU, BOYER, BARODET, BERGER, députés.
— BOMPARD, BOUÉ, DENON: BASSINET, J. DE
BOUTEILLER, conseillers municipaux de Paris
et conseillers généraux de la Seine.— BAILLY,
BAULARD, conseillers généraux de la Seine.
E. CLARIS, COMBESCURE, sénateurs. —
COLFAVRU, A. CLAUZEL, JULES CARRET, JULES
CALES, CHARONNAT, CHEVANDIER, CRÉMIEUX,
CAMÉLIAT, CLEMENCEAU, CECCALDI, CAL-
VINHAC, CHEVILLON, COUSSET, CHANTAGREL,
députés. — RAOUL CANIVET, ETIENNE CHARA-
VAY, publicistes. — CERNESSON, CHASSAING,
CHAUTEMPS, CUSSET, CURÉ, CHAMPOUDRY,
COLLIN, CATTIAUX, conseillers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
DUFRAIGNE, AUGUSTE DIDE, sénateurs. —
DELLESTABLE, F. DUCHASSAINT, D. DUPUY,
DUREAU DE VAULCOMTE, CAMILLE DREYFUS,
DESMONS, DUTAILLY, DAUMAS, DÉANDREIS,
DUCOUDRAY, DELATTRE, DOUVILLE-MAILLEFEU,
DUGUYOT, députés. — DELHOMME, E. DUBOIS,
DAUMAS, DESCHAMPS, LÉON DONNAT, DARLOT,
DEPASSE, conseillers municipaux de Paris et
conseillers généraux de la Seine.
ERNEST LEFÈVRE, député.
FORCIOLI, sénateur. — MAURICE FAURE,
FERNAND FAURE, EUGÈNEFARGY, FAGOT, FRÉ-
BAULT, FOREST, FRANCONIE, députés. — FOUS-
SIER, conseiller municipal de Paris et con-
seiller général de la Seine.
GIRAULT, sénateur. — L. GUILLEKAUT,
GUILLAUMOU, C. GERMAIN, GAULIER, GUYOT-
DESSAIGNE, JULES GAILLARD (Vaucluse), GAUS-
SORGUES, GRANET, GALTIER, GILLY, députés.
— GUICHARD, conseiller municipal de Paris
et conseiller général de la Seine.
HÉRISSON, G. HUBBARD, FRÉDÉRIC HUM-
BERT, CLOVIS HUGUES, HUDE, députés. —
HOVELACQUE, ALPHONSE HUMBERT, conseillers
municipaux de Paris et conseillers généraux
de la Seine.
ISAAC, sénateur. — PAUL DE JOUVENCEL,
JACQUEMART, JULLIEN, EMILE JAMAIS, dépu-
tés. — JACQUES, conseiller municipal de Pa-
ris, conseiller général de la Seine.— JALLON,
conseiller général de la Seine.
LE MONNIER, sénateur. — LEPORCHÉ, LE-
GLUDIC, A. LACÔTE, RENÉ LAFFON, LESGUIL-
LIER, HENRI DE LACRETELLE, CH. LEFEBVRE
(Seine-et-Marne), A. LETELLIER, tOUÀîiCÛET,
EDOUARD LOCKROY, CASIMIR LESAGE, FRANCIS
LAUR, A. LYONNAIS, V. LAGRANGE, LAISANT,
SIGISMOND LACROIX, LABORDÉRE, G. LAGUERRE,
D. LAMAZIÈRE, LASBAYSSES, LEYDET. GASTON
LAPOllTB, députés. — LALOU, publiciste. —
ARSÈNE LOPIN, LEVRAUD, LECLERC, LYON-
ALEMAND, LONGUET, conseillers municipaux
de Paris et conseillers généraux de la Seine.
LÉVÊQUE, ALEX. LEFÈVRE, conseillers géné-
raux ih ia Seine.
MASSÉ, GEORGES MARTIN, MARCOV) séna-
teurs. — G. DE MORTILLET, MONTAtJr, A. MA-
DIER DE MONTJAU, A. MAGNIEN, MESUREUR,
A. MILLERAND, H. MATHÉ, FÉLIX MATHÉ,
B, BUCflEUN, HEERY SURIiT, MAIIIEL, MAIL-
1, - 1 -,
LARD, MÉNARD-DORIAN, MICHEL, députés. -
EUGÈNE MAYER, EDGAR MONTEIL, publicistes.
— G. MAYER, E. DE MÉNORVAL, MARSOULAN,
conseillers municipaux de Paris et conseillers
généraux de la Seine.
A. NAQUET, sénateur. — NAVARRE, con-
seiller municipal de Paris et conseiller géné-
ral de la Seine.
LOUIS PAULIAT, PEAUDECERF, sénateurs.
— PÉRILLIER, H. PRUDON, PRADON, PAPINAUD,
E. PHILIPON, PONS-TANDE, VICTOR POUPIN,
H. PRÉVERAUD, PEYTRAL, GEORGES PÉRIN,
CAMILLE PELLETAN, E. PRESSAT, S. PICHON,
PAJOT, PALLY, PLANTEAU, POCHON, députés.
— PIÉGU, publiciste. — PATENNE, PAILLOT,
PIPERAUD, conseillers municipaux de Paris et
conseillers généraux de la Seine. — PÉAN,
conseiller général de la Seine.
RUBILLARD, énateur. - RIVIÈRE, EUGÈNE
RIGAUT, REMOIVILLE, C. RICHARD, GUSTAVE
RIVET, J. ROCHET, REYBERT, CAMILLE RAS-
PAIL, BENJAMIN RASPAIL, ROQUE (DE FILLOL),
L.-C. RANSON, TONY RÉVILLON, RATHIER, RA-
ZIMBAUD, députés. — HENRI ROCHEFORT, pu-
b!iciste.. — ROBINET, EMILE RICHARD, ROUS-
SELLE, ROUZÉ; conseiilers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
SONGEON, sénateur. — STEENACKERS,
SAINT-FERRÉOL, SIMYAN, SALIS, SAINT-MARTIN,
SUSINI, députés. — v. SIMQND, publicisteP—
F. SAUTON, RENÉ SAINT-MARTIN, SIMONEAU,
PAUL STRAUSS, conseillers municipaux de
Paris et conseillers généraux de la Seine.
TRYSTRAM, L. THÉRON, TURIGNY, députés.
VERNHES, VERGOIN, VERNIÈRE, VILAR, dé-
putés. - AUGUSTE VACQUERIE, LUCIEN VICTOR-
MEUNIER, publicistes. — PAUL VIGUIER, con-
seiller municipal de Paris et conseiller géné-
ral de la Seine.
WICKERSHEIMER, YVES GUYOT, députés.
Les journaux : ACTION. — FRANCE. —
INTRANSIGEANT. - JUSTICE. — LANTERNE. —
NATION. - PARIS. - PETIT PARISIEN. —
RADICAL. - RAPPEL.
Tous 1:0,5 signataires de l'appel ci-dessus
sont convo ^k3 en assemblée générale le
mardi 19 à neuf heures du soir,
16, rue Cadet.
16, rue Cadet.
Nous recevons la dépêche suivant •-
Digne, 17 juillet.
M. Dupuy-Mon'brun, professeur d'agricul-
ture, a été arrêté comme espion à l'Argen-
tière parles autorités italiennes.
Cette arrestation illégale, que rien ne jus-
tifie, a produit une grande émotion dans
tout le pays, où M. Dupuy-Montbrun est très
etimé.
Nous comptons bien que notre compa-
triote sera promptement rendu à la liberté.
————————
ACTiVE. ET RESERVES
Le Sénat n'ayant pàî> statué encore, la
discussion ne peut être considérée comme
close sur les projets de loi mih»air®s votés
l'autre jour au palais Bourbon, sns dé-
bats pour ainsi dire. Nous avons dû, en
rendant compte de la séance où ils ont
été adoptés, en parler avec une extrême
brièveté, n'ayant pas eu plus que la com-
mission de l'armée , pas plus que la
Chambre, le temps matériel d'étudier
comme ils méritaient de l'être ces projets
dont l'un, tout au moins, dont nous nous
occupons ici, celui relatif à l'organisation
de l'infanterie, est en réalité, d'une im-
portance exceptionnelle. Nous devons
dire qu'un examen plus approfondi n'a
fait que nous confirmer dans notre pre-
mière imDression.
Le système actuel qui, malgré ses nom-
breux défauts, constitue une immense
progrès sur ce qui existait auparavant, a
pour but d'amalgamer indissolublement
les réserves à l'armée active. On peut
dire que l'armée de première ligne est
un tout composé de deux fractions
dont l'une est au régiment, l'autre dans
ses foyers. Mais les hommes de la dis-
ponibilité et de la réserve ne sont pas
absents, au sens propre du mot ; chacun
a sâ place dans le rang, son fusil, son
uniforme qui l'attendent. Tout est prêt
pour le recevoir. Vingt-quatre heures
après son arrivée au corps, il y aura iden-
tité entre lui et son camarade de l'armée
active. Le projet du général Perron
change tout cela.
Suppression des 4es bataillons et des
compagnies de dépôt, création de 18 ré-
giments régionaux, tout cela n'a qu'un
but et ne peut avoir qu'un effet : séparer
l'armée active de la réserve; faire de l'ar-
mée active seule un tout autonome et
indépendant, et réléguer la réserve au
rang de troupe de seconde ligne. Et la
mobilisation se trouve compromise. Sup-
primer les compagnies de dépôt ! Mais le
ministre de la guerre, dit le rapport de
M. Mérillon, « assurant qu'elles se for-
meront instantanément au moment de la
mobilisation, aucune difficulté ne sub-
siste. » Supprimer les 8 bataillons! Mais,
dit encore le même rapport, « cette sup-
pression est plutôt une suspension en
temps de paix, le projet conserve au 48
bataillon un cadra d'officiers restreint,
mais suffisant, prêt à recevoir et à former
à la mobilisation ses quatre unités de
combat. » — Vraiment, n est-ce pas tran-
cher avec bien de la iégèreté une question
bien grave? Ainsi, une organisation exis-
tait, on la supprime ; et à ceux qui s'ef-
fraient, on dit : Soyez sans crainte, cette
organisation se refera « instantanément »
au moment de la mobilisation.
Notre patriotisme ne peut se contenter
d'une semblable affirmation. Nous avons
toujours craint qu'au jour de la mobilisa-
tion, même avec l'organisation actuelle,
l'arrivée en masse des réserves ne produi-
sît un plus ou moins grand désordre. Que
sera-ce donc quand tout sera à créer à la
fois et qu'il faudra en même temps for-
mer le cadre destiné à recevoir les réser-
ves? Forcément les réserves se trouveront
repoussées en deuxième place, et comme
nous le disions plus haut, l'armée active,
mise en marche toute seule, aura toute
seu'e à supporter le premier choc.
Et si — car il faut avoir le courage
d'envisager toutes les éventualités - si ce
premier choc était pour nous une défaite,
qu'est-ce que l'ennemi trouverait devant
lui pour arrêter sa marche? les réserves ;
non point mêlées à l'armée active, mais
les.réserves toutes seules. Ah! nous ne
pouvons imposer silence à nos appréhen-
sions légitimes! Si grand est le péril qui
nous apparaît !. Savez-vous où l'on
nous entraîne ainsi? On veut nous faire
retourner de dix-sept ans en arrière. Au
début de la fatale guerre de 1870 on ne
voyait aussi que l'armée active, on ne
comptait que sur elle ; quant aux réserves,
d'une existence assez problématique d'ail-
leurs, on ne s'en préoccupait pas. « S'il
était nécessaire d'appeler les réserves,
disait le maréchal Niel à la tribune du
Sénat, le 9 avril 1869, il ne faudrait pas
longtemps pour les mettre en route. »
Mais cela devrait-il être nécessaire? Non
évidemment; bon pour les Allemands de
s'embarrasser des mille détails d'une mo-
bilisation, d'armer la nation entière ;
tout cela ne fait que prendre du temps.
Et M. Paul de Cassagnac, dans le Pays
du 12 juillet 1870, s'écriait triomphale-
ment : « Personne n'ignore qu'en ce mo-
ment, nous avons vingt jours d'avance
sur la Prusse. Nous sommes prêts. Ils ne
le sont pas. »
On pourrait peut-être, au jour d'une
nouvelle guerre, arriver à une semblable
« avance », en jetant à la frontière l'armée
active telle quelle, et en laissant, der-
rière elle, la mobilisation se faire au petit
bonheur. Et c'est là où l'on en arrive fa-
talement par le système qui jouit en ce
moment d'une faveur si inexplicable. Et
c'est pourquoi nous avons cru de notre
devoir de rotester hautement. Qu'on le
sache bien : l'augmentation de l'effectif
de paix, qu'on Vbut réaliser aujourd'hui,
ne peut s'obtenir qu aux dépens de la mo-
bilisation, c'est-à-dirt.' de l'effectif de
guerre. Donc, toute me;i¡e, toute ré-
forme ou prétendue réforme, (Zui n'a pas
la mobilisation comme principal et nous
dirions presque unique objectif, nous
apparaîtra, par cela seul, comme funest?#
et nous la combattrons. — Nous avorKs
pourtant, en 1870, reçu de rudes ensei-
gnements; on pouvait croire qu'instruit
par le malheur et la souffrance, nous ne
retomberions jamais dans lu-, œrnes erre-
ments qui ont déjà coûté si cher à noife
malheureux pays ; se peut-il que les sé-
vères leçons d'un passé si proche soient
déjà oubliées?
LUCIEN VICTOR-MEUNIER.
L'abondance des matières nous
oblige à remettre à demain la suite
de notre feuilleton
SARAH BLONDEL
PAR
LOUIS GALLET
LES VACANCES SCOLAIRES
Les vacances vont commencer dans
quinze jours. A dire vrai, elles devraient
être déjà ouvertes. En Allemagne, pays
pratique, les cours vaquent tout le mois
de juillet; on reprend les études pendant
le mois d'août; il y a encore un demi-
mois de liberté, du 1er au 15 septembre;
à cette dernière date, la rentrée générale
a lieu. Personnellement, je n'aimerais
pas beaucoup ces vacances ainsi coupées
en deux, mais j'estime à tout le moins
qu'on pourrait, comme dans le système
allemand, fermer les classes à dater du
14 juillet pour les rouvrir à la mi-septem-
bre. C'est une véritable cruauté, et une
cruauté inutile, de retenir élèves et maî-
tres dans ces casernes qui sont nos ly-
cées, par ces temps de chaleur accablante
que nous traversons depuis le Grand-
Prix. La santé des enfants ne peut qu'en
souffrir et le travail n'y gagne rien.
Il est d'ailleurs incontestable qu'il y a
tendance depuis deux ou trois années à
avancer le moment des exomens et con-
cours. C'est ainsi que les épreuves écrites
des différentes agrégations, qui de mon
temps ne s'effectuaient qu'au commence-
ment d'août, sont déjà terminées ou à
peu près. Ce que l'on a fait pour des
hommes de vingt-trois à quarante ans, il
me semble qu'à plus forte raison on de-
vrait le faire pour de pauvres enfants qui
n'ont souvent, pour les dédommager d'a-
voir grillé à Paris durant toute la cani-
cule, d'autre plaisir que celui de geler et
d'éternuer en automne au bord de la mer,
grâce à ces terribles tempêtes d'équinoxe
j qui font tant de dégâts sur nos côtes du
15 au 25 septembre.
Puisque nous sommes sur le chapitré
des vacances, il serait injuste de passer,
sous silence une idée de M. Edmondi
Coltinet relative à ceux de nos écoliers
dont les parents ont le tort de n'avoir pas?
assez de fortune pour les mener dans les!
montagnes ou à la mer, c'est-à-dire à la;
grande majorité de ceux qui fréquentent
nos écoles primaires. Ces pauvres enfants!
sont condamnés à passer leurs congés'
dans l'étroit domicile familial, ce qui est
maigre au point de vue de leur agrément,
et bien pis encore au point de vue de leur
santé. M. Edmond Cottinet estime avec
juste raison qu'on ne fait pas assez dans
nos établissements d'instruction pour le
développement corporel. Sans doute la
gymnastique figure dans les programmes,
mais tout le monde sait comment on les
applique. Aussi bien, ce n'est pas avec
deux ou trois heures de barres fixes,
d'haltères et de rétablissements aux an-
neaux par semaine qu'on donnera de la
résistance et du ressort à des enfants
souvent débiles et astreints à un régime
défectueux. Les vacances devraient être
employées à combler cette lacune, mais
encore une fois toutes les familles ne sont
pas en situation d'envoyer leurs enfants
à la campagne.
Il y a quelques années, sous l'inspira-
tion de M. Cottinet, diverses mairies pa:
risiennes ont formé des caravanes sco-
laires, qui ont donné les meilleurs résul-
tats. Malheureusement les ressources des
municipalités sont extrêmement bornées:
dans l'état actuel de nos finances, on ne
saurait faire appel au concours des dé-f
partements et de l'Etat. En 1884, les
élèves de Condorcet et de Rollin ont eu:
la généreuse pensée de se cotiser entre;
eux, ce qui a permis à bon nombre;
d'entre leurs camarades des écoles pri
maires d'aller, durant quelques semainesj!
respirer un air plus hygiénique que celui(
des ruisseaux de la rue du Bac ou de la
chaussée Clignancourt. Pourquoi, s'est;
dit M. Cottinet, pourquoi cet exemple ne
serait-il pas suivi par les élèves des autres ;
lycées ? Il y a 90,000 collégiens en France;':
que chacun d'eux donne seulement un!
franc et cette faible somme suffira pour
faire une règle de ce qui n'était encore
qu'une heureuse, mais trop rare excep-l ;
tion. La générosité bien connue de la i
jeunesse de nos écoles nous autorise ai
espérer que ce noble appel sera entendue.
FRÉDÉRIC MONTARGIS. ,
■ <&»■ i 11 ■■
Ul élection législative a eu lieu hier.,
dimaIite dans la Loire-Inférieure. Aux;
dernières nouvelles, M. de Lareinty, reac-1
tionnaire, ayait 48,639 voix, et son éleci
tion étai* ncsnréfc"/
Les chiffres qtt. nous parviennent
des villes sont curieux : 1¿4'. - -^;ntv J
25,704 ; votants, 9,380; M. de La,.
5,079 voix (moins du cinquième des ins-
crits); Saint-Nazaire : inscrits, 4,7f3;1
votants, 2,232; M. de Lareinty : 489-voix
(à peu près le neuvième des inscrits).
———————- ———————- : r
LES ON-DIT
Le duel de Grenoble : ;
A la suite de la rencontre entre MM)
Gustave Naquet et Menvielle, dont nous
avons raconté hier les incidents, M. Na-
quet, sur la plainte des témoins de M. :
Menvielle, a été arrêté dans la soirée. ;
Voici le procès-verbal de la rencontre :
A la suite d'une polémique engagée entre
M. MBNnvielle, rédacteur en chef du Réveil du
nàuvhùiï, et M. Gustave Naquet, rédacteur
en chef dl1 Petit Dauphinois, une rencontre a
été jugée inévitable par les témoins des deux
Paie
M. Menvielle, considéré comme l'offensé,
avait choisi l'épée de combat. Sur la demande
de M. Naquet. I» combat ne devait cesser,
qu'après une blessure assel grave kpour met-
tre l'un des deux adversaires dans i U-1.
bilité de continuer la lutte.
La rencontre a eu lieu à l'heure et au lieu
désignés.
A la troisième reprise, M. Naquet ayant saisi
de la main gauche l'épée de son adversaire,
l'a maintenue assez longtemps pour lui per-
mettre de blesser M. Menvielle, mis ainsi s ns
défense, au tiers interne de l'aine gauche. Ea )
maintenant l'arme, M. Naquet s'est blessé'
lui-même à la main gauche.
Cet acte inaualifiable et contraire à toutes'
les règles de l'honneur en matière de duel a
été blâmé avec la plus grande énergie par
les quatre témoins. f
Un médecin assistait à la rencontre.
Un maître d'armes, en qualité d arbitre,
dirigeait le combat.
Ont signé :
Pour M. Menvielle: Pour M. Naquet i
MARTIN, capitaine en FRAÎTTZ PERREAL, ex-;
retraite, chevalier rédacteur au Petit,
de la Légion d'hon- Dauphinois.
neur. PAYEN fils, conseiller
FÉLIX FAURE, rédac- général.
teur au Réveil du
D Luphiné
(ic
CO
Noas apprenons la mort de M. Leoit
Sabatier, vice-président de l'Association
des artistes peintres, sculpteurs, etc.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui,
lundi, à dix heuies, rue de Bondy.
O."
Le personnel de l'EcOla de gUerre'
offert, avant-hier, au cercle militaire, uni
banquet au général Schneegans, son com
mandant, passé dans le cadre de réserve
Au dessert, le général, &U¡¡
- --- ,---,. -. -- ,:.,!2L,:"!4':-:::-',s
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