Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1887-05-08
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mai 1887 08 mai 1887
Description : 1887/05/08 (N6267). 1887/05/08 (N6267).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75399329
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/11/2012
W>62Ô7 •" Oiiia&ÈlD 8 Mai 1887 lie numérot lOc.. - I>épa* ptements s §^S ci -19 Floréal an 95 — No162S7[
ADMINISTRATION
18, RUE DE VALOIS, 13
ABONNEMENTS
PARIS
frois mois.10 »
six mois
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Six mois. 27 D
Adresser .lettres et mandats
A M. ERNESÏ LEFÈVRE
ADMlNISTPuVTEiT..GKKAST
LE RAPPEL
REDACTION
Stresser au. Secrétaire de la Rédaction
De 1 à G heures du soir
18, RtiE DE VALOIS, 18
Les m amiscrUs non insères ne seront jpasrendui
ANNONCES
JIM. Cil. LA.GRANGE, CERF et ce
G, jiîaee de la Bourse, 6
ÉLECTIONS MUNICIPALES
DU 8 MAI
! -
LISTE DES CANDIDATS
1er arrondissement
St-Germain-l'Auxer. RENÉ SAINT-MARTIN.
Halles. MIJOUL.
PalaÍs- Royal. OLIVIEF,
Place Vendôme. ZOPFF.
9* Arrondissement
G illOTl BLACHETTE.
Vivienne. CUSSET.
Mail. LECLERC.
Bonne-Nouvelle. MESUREUR.
se arrondissement
A rts-et- Métiers CHAUTEMPS.
Enfants-Rouges. BOUZÉ.
Archives. FOUSSIEB.
Sainte-Avoie. DARLOT.
4* arrondissement
Saint-Merri. CHASSAING.
Saint-Gervais. PIPERAUD.
Arsenal. DE MÉNORVAL ou
OULMANN.
Holre-Dame JEAUD.
58 arrondissement
Saint-Victor. SAUTON.
Jardin-des-Plantes. COLLIN.
Val-de-Grâce. DELÉTOILLB.
Sorbonne. DESCHAMPS.
e* arrondissement
Monnaie. ROBINET.
Odéon ». PARÉ.
N.-D.-des-Champs.. DELABROUSSE.
St-Germ.-des-Prés. PÉTROT.
9e arrondissement
St-Thomas-d'Aquin. HAIUSMENDY.
***
Invalides
Ecole-Militaire. J. VINSON.
Gros-Caillou. A. LOPIN.
el arrondissement
Champs-Elysées. DROUET.
Faubourg du Roule. FORTIN.
MADELEINE. LISBONNE. , ':
Europe. WORMS. 1.
8" arrondissement
Saint Georges. R. VAILLANT.
Chaussée-d'Antin.. CH. LAURENT.
Faub.-Montmartre. DAUMAS.
Rochechoua:t. PINARD.
10' arrondissement
St-Vincent-de-Paul. DE SERRES. A
Porte-St-Denis. L. BOEUF.
Porte-St-Martin. L. FIAUX.
Hôpital-St-Louis. FAILLET.
il* arrondissement
Folie-Méricourt LEFEBVRE-RONCIER.
Saint-Ambroise. LEVRAUD.
Roquette. LOSGUET.
Sainte-Marguerite.. MAYER.
lOO arrondissement
Bel-Air. MARSOULAN.-
Picpus BOUE.
Bercy LYON-ALEMAND.
OU inze- Vingts. BENON.
18" arrondissement
Salpêtrière. HOVELACQUB.
Gare. NAVARRE.
Maison-Blanche. ROUSSELLF.
Croulebarbe. TITARD.
A4* arrondissement
Montparnasse. E. RICHARD.
Santé. P. DUBOIS OUDAVOUST
Petit-Montrouge. CHAMPOUDRY.
Plaisance. JACQUES.
15e arrondissement
Saint-Lambert. DELHOMME.
Necker. BASSMET.
Grenelle. ALPH. HUMBERT.
Javel. CURÉ.
16e arrondissement
Auteuil. CERNESSON.
Muette. DONNAT.
Porte-Dauphine. DELIGNY.
Bassins DE BOUTEILLER.
19° arrondissement
Les Ternes. p. VIGUIER.
Plaine-Monceau. BOMPARD.
Batignolles. AUBLET.
Epinettes. E. ROCHE.
18e arrondissement
Grandes-Carrières.. SIMONNEAU.
Clignancourt. JACLARD.
Goutte-d'Or. ROLLET.
La Chapelle. LEFORT.
19e arrondissement
La Villette GUICHABD.
Pont-de-Flandre. REYGEAL.
Amérique. CATTIAUX.
Combat. CHABERT.
eW arrondissement
Belleville. LARUE on LACOUR.
Saint-Fargeau. VOISIN.
Père-Lachaise. VAILLANT.
Charonne. PATENNE.
CONSEIL GÉNÉRAL
RTemàlIy TRÉBOIS ou ALLAIRE
COM'FSEVOIE. BAILLY.
Montreuil A. LEFÈYRE.
f::harenton. BAULARD.
Pantin. PÉAN.
Saiut-DeDis. STANISLAS LEVEN.
SeeaMX. ***
Vi5ae|niS BRAULT.
LES ESPIONS
Il y a une nation entre toutes qui a
la réputation de pratiquer l'espionnage.
Il serait hardi d'affirmer que cette ré-
putation n'est pas méritée. Il se passe
peu de jours sans qu'on surprenne un
étranger en train de rôder autour de
nos arsenaux ou de faire un croquis de
nos forteresses. Lorsqu'on vient l'exa-
miner d'un peu près, il s'empresse de
fermer son album et de le fourrer dans
sa poche; si le lendemain il s'aperçoit
qu'il est surveillé, il n'hésite pas à
enjamber la frontière.Quelquefois on ne
lui en laisse pas le temps,, on l'arrête,
et on découvre que ce dessinateur est
un officier allemand. )
,
On fait en ce moment un procès pour
espionnage. Vous vous dites que la
France s'est lassée à la fin d'être tant
espionnée par l'Allemagne, qu'elle veut
en finir, qu'elle ne lâche pas cette fois
le « curieux » sur lequel elle a mis la
main, et qu'elle va faire un exemple.
Yous êtes naïf. Ce n'est pas la France
qui fait un procès à un Allemand, c'est
l'Allemagne qui fait un procès à un
Français.
Comme il était facile de le prévoir
d'après la no'e de la Gazette de ? Alle-
magne du Nord, la cour suprême de
Leipzig poursuit le procès de M. Schnae-
helé.
Ça va être drôle, n'est-ce pas? le
gouvernement allemand accusant que'-
qu'un d'espionner. Pour espérer que
l'Europe n'éclatera pas de rire, il faut
qu'il croie qu'elle a oublié le latin et
qu'elle traduise le : Quis tuerit Gracchos
de seditione querentesl par : C'est au
pays des espions qu'il appartient de se
plaindre de l'espionnage.
Nous disions, l'autre jour, que, si
le gouvernement allemand poursuivait
l'instruction de l'affaire Schnaebelé, le
gouvernement français n'avait qu'une
chose à faire : commencer l'instruction
de l'affaire Eyrolles. Ce n'est pas seu-
lement l'affaire Eyrolles qu'il pourrait
instruire. En admettant que M. Schnae-
belé ait espionné l'Allemagne, il l'a
espionnée de France; combien d'Alle-
mands ont espionné la France en France!
M. de Bismarck a dit que Je seul motif
qui lui a fait relâcher M. Schnaebelé
était que M. Schnaebelé avait été attiré
sur la terre allemande par un agent du
gouvernement allemand; nous ne sup-
posons pas que co soit le gouvernement
français qui invite les dessinateurs de
nos forts. Il aurait donc une raison de
plus de leur faire des procès de haute
trahison.
Il ne leur en fait pas. Il ne s'indigne
pas, il no s'étonne même pas qu'un
gouvernement fasse tout pour se ren-
seigner sur les forces et sur les inten-
tions de ses voisins. L'espionnage est
un vilain mot, mais n'est pas toujours
une vilaine chose. Il y a un beau ro-
man dont le dénouement est qu'on
trouve sur un des morts d'une ba-
taille pour l'indépendance américaine
ce billet :
« Harvey Birch a toujours été un
serviteur fidèle et désintéressé de sa
patrie. Puisse Dieu lui accorder la ré-
compense qu'il n'a pas reçue des
hommes ! — GEORGE WASHINGTON. »
Harvey Birch , ajoute Fenimore
Cooper, « était un espion. Il mourut
comme il avait vécu , martyr de sa
patrie et de la liberté ».
Que l'Allemagne glorifie ses espions,
soit; mais qu'en même temps elle in-
jurie les nôtres, c'est amusant. Qu'elle
appelle « traîtres » les fonctionnaires
français qui la surveillent et s'infor-
ment de ses mouvements, qu'elle leur
demande de baisser pudiquement les
yeux et de détourner la tête poyr ne
pas voir ce qu'elle prépare contre
nous, c'est ce que ses meilleurs amis
auront de la peine à ne pas trouver
grotesque.
AUGUSTE VACQUERIE.
f * ;
; COULISSES DES CHAMBRES
Les Chambres reprennent mardi pro-
chain, 10 mai, leur session interrompue
depuis le 6 avril dernier. L'ordre du jour
de la séance de rentrée est réglé pour
chaque Chambre : il a été fixé à la dernière
séance qui a précédé les vacances. Les
vacances de Pâques ne constituent, en
effet, qu'une simple suspension des séances
décidée par les Chambres en vertu de leur
droit propre et en dehors du pouvoir exé-
cutif. La session se poursuit officielle-
ment et la marque la plus caractéristique
de cet état de choses c'est que pendant
cette prorogation les députés et sénateurs
continuent à jouir des privilège de l'invio-
labilité parlementaire.
C'est donc l'ordre du jour réglé le 6
avril dernier qui sera applicable à la
rentrée.
A la Chambre, on sait que c'est la loi
militaire qui doit venir en discussion, ou
du moins les deux premier? titres du projet
du général Bouianger : l'un relatif au re-
crutement., l'autre à l'état des sous-offi-
ciers.
Le conseil des ministres s'est préoc-
eupé. dans sa dernière séance, de la ques-
tion de savoir si cet ordre du jour devait
être maintenu. Il avait été question, en
effet, de faire discuter avant la loi mili-
taire, les deux projets de loi concernant
le régime des sucres, en raison de l'inté-
rêt qui s'attache, au point de vue fiscal,
à une prompte solution.
Mais le conseil a été d'avis de ne pro-
poser aucune modification à l'ordre du
jour et de laisser venir en discussion la
loi militaire. Mais si une motion émanée
de l'initiative parlementaire se produit
dans le but de faire donner la priorité
aux projets sur les sucres, le gouverne-
ment exposera à la Chambre l'état de la
question pour qu'elle puisse statuer en
parfaite connaissance de cause.
Vingt-trois orateurs sont déjà inscrits
pour la discussion de Uloi militaire, dont
cinq de gauche et dix-huit de droite, la
plupart de ces derniers contre le projet
Boulanger.
Les premiers orateurs inscrits en faveur
du projet sont MM. Millerand, Jamais,
H motaux et Mérillon.
—o—
M. Rouvier, président de la commission
du budget,s'est rendu ch z M. Goblet et lui
a communiqué la décision de cette com-
mission que nous avons fait connaître.
Le président du conseil a fait savoir à
M. Rouvier que le conseil des ministres
délibérerait lundi malin sur cette affaire
et que sa réponse serait communiquée
ensuite à la commission.
En conséquence M. Rouvier a contre-
mandé la réunion que la commission de-
vait tenir aujourd'hui et a fait reporter la
convocation à lundi prochain.
La commission des fêtes pour les inon-
dés du Midi s'est réunie hier, au siège
du comité, 18, rue Grange-Batelière. Le
rapport détaillé des comptes de dépenses
et de recettes lui a été soumis. En voici
le résumé qui a été approuvé :
Répétition générale de Patrie
Recettes. 1(0.167 »
Dépenses 24.166 90
iiénéfices. ----- 76.050 10
Fête de gymnastique et des
pompiers
Recel'es. 19.077 85
Dépenses. 6. f 38 35
Bénéfices. 12.939 50
Promenades dans les egouts
Recelles. 2.680 »
1. 3 2 20
Dépenses 1.132 "20
Bénéfices. 1.447 80
Pa lais de fIndnstri1
Fêtes du Soleil
Recettes. 188.417 20
Dépenses 188.033 40
Bénéfices. --- -- 383 80
Courses de taureaux
Recettes. 207.734 55
Dépenses. 71.628 50
Bénéfices. ---------- 136.106 15
- Exposition de tableaux - anciens - - - - - -
Recettes 10.500 »»
Dépenser. 7.235 45
.Bénéfices.-.. ----- 3.364 55
•
230.291 90 -
Recettes diverses
Don de la ville d'A îeti et pro-
duit» du bal des officiers en re-
traite. 20.912 85
--- ---
251.204 7b
Frais généraux d'administra-
tion 6.925 10
-i- -
Reste net 244.279 65
Sur ces 244,279 fr. 65, il a été versé au
comité général de répartition, la somme
de deux cent mille francs.
LE SCRUTIN DE DEMAIN
Au moment où paraîtront ces lignes,
vingt-quatre heures nous sépareront de
l'ouverture du scrutin. Il est encore temps
d'adresser aux électeurs quelques mots
qui, peut-être, ne seront pas tout à fait
inutiles. La période électorale, dont c'est
aujourd'hui le dernier jour, a été calme,
excessivement calme, trop calme ; le nier
serait puéril. La grande masse du public
n'est pas sortie de l'indifférence qu'elle
avait tout d'abord témoignée. Cela s'ex-
plique aisément. Quand le Sénat, ajour-
nant toute réforme, a décidé que le
renouvellement du conseil municipal
aurait lieu selon l'ancien mode de vota-
tion, la population parisienne a éprouvé
un vif mouvement de désappointement.
Et l'on s'est persuadé facilement que le
conseil que nous allons nommer demain
ne devait être que provisoire, voué à la
dissolution sitôt que le pro jet de loi de
réorganisation municipale aura été voté
par le Parlement; alors, on s'est dit : à
quoi bon s'en soucier? cela n'a qu'une
importance relative; les véritables élec-
tions auront lieu plus tard. Puis est
venue l'affaire de Pagny, tournant toutes
les préoccupations du côté de la frontière;
ajoutez les incidents de ces derniers
jours, Lohengrin, etc. — Bon nombre de
Parisiens se trouvent appelés à émettre
un vote sans savoir quel nom écrire sur
leur bulletin.
Nous constatons le fait. Mais il va sans
dire que nous n'approuvons nullement
celte indifférence. Nous la croyons extrê-
mement dangereuse; et voici pourquoi.
D'abord, il n'est pas certain du tout que
les projets de loi portant modification du
régime municipal de Paris ne dorment
pas longtemps encore dans les cartons
sénatoriaux; par suite, il pourrait très
bien se faire que le prochain conseil mu-
nicipal fît ses trois ans, tout comme celui
auquel il va succéder. Et puis quand bien
même ce ne devrait être que pour un an,
pour six mois, ne serait-ce pas une honte
et un malheur pour Paris d'avoir un
conseil municipal où les idées réaction-
naires seraient largement représentées et
que les royalistes montreraient triom-
phalement aux départements en leur di-
sant : Voyez! les idées conservatrices font
des progrès dans la capitale.
Vous figurez-vous, sur l'esprit de ces
excellentes populations rurales qui ont
lutté, et lutté victorieusement, pour ré-
parer, autant que faire était possible,
l'erreur du 4 octobre 1885, le désastreux
effet produit par un succès des conserva-
teurs à Paris? Si, grâce à un mode de
votation arbitraire, depuis longtemps
condamné, les cléricaux arrivaient à
gagner quelques sièges à l'Hôtel de Ville,
cela, certes, nous causerait peu d'émo-
tion ; mais combien ces victoires de rac-
croc, sur la portée desquelles nous n'au-
rions pas besoin d'être édifiés, nous,
seraient exploiteés auprès des provinciaux!
C'est cela qu'il faut éviter. Il est de né-
cessite absolue que Paris non-seulement
ne recule pas, mais n'ait pas l'air de re-
culer. Noblesse oblige. Paris ne peut
faire autrement que d'être la tête de la
France.
C'est pourquoi nous disons à tous les
électeurs des quartiers où se porte un
réactionnaire : Aux urnes ! aux urnes,
même si le candidat ne représente pas
exactement vos aspirations, vos idées, vos
convictions. Aux urnes ! non pour tel ou
tel nom, mais pour la République. Aux
urnes! parce qne c'est le devoir. — Il s'a-
git ici de la bonne renommée de notre
grand Paris. Pourquoi n'y a-t-il pas de
concurrent républicain dans le quartier
des Invalides? M. Cochin a été, il est vrai,
élu au premier tour de scrutin, en 1884,
par 1,275 voix, mais son compétiteur ré-
publicain avait groupé 611 suffrages. Qui
sait si autour de ces 641 ne seraient pas
venus aujourd'hui s'en grouper d'autreal
Il fallait essayer. Est-ce qu'on abandonD;
la lutte? Est-ce qu'on laisse, à Paris, qu
clérical triompher sans combat? ';'
Et prenez garde à l'équivoque, aux'
candidatures à double sens, nous dirons
presque: à double fond. Beaucoup dflf
candidats - réactionnaires en sont, aujour-
-- --- ---.., -""JVW.a.-
d'hui, après avoir proclamé le plus grand
dédain possible de la politique, à faire
même disparaître de leurs affiches de
dernière heure, même le mot « conserva-
teur D. Un a fait mieux, c'est M. Davrillé
des Essarts qui, dans le quartier des
Bassins, se présente avec simplicité comme
« républicain ». Il est rédacteur du Gau-
lois. En 1881, candidat dans le quartier
de 1a Porte-Dauphine, sous le patronage
de MM. Bartholoni, Binder, Mari us Mar-
tin et Riant, il adressait « aux conserva-
teurs » une prefession de foi où nous
trouvons les phrases suivantes : « Le
conseil municipal que vous avez à rem-
placer a chassé des écoles les frères, ces
humbles ouvriers de l'instruction pri-
maire, honneur du peuple. Le conseil
municipal a chassé les sœurs de charité,
ces admirables femmes. » etc. En jan-
vier 1886, il était candidat réactionnaire
dans ce même quartier des Bassins eu il
est républicain aujourd'hui. Se méfier de
ces a républicains-là M. Les électeurs des
Bassins ne s'y tromperont pas. Comme
en 1886, ils donneront une forte majorité
à M. de Bouteiller. Mais il est bon qu'ils
soient dûment avertis. Les réactionnaires
ne peuvent, pour leur élection, compter
que sur les surprises, les malentendus,
les ambiguïtés, les équivoques, que d'ail-
leurs ils se chargent parfaitement de faire
naître. Le bon sens, la clairvoyance, le
zèle et l'union des vrais républicains
déjoueront ces manoeuvres.
LUCIEN VICTOR-MEUNIER, P
: l,'
On télégraphie de Londres, 6 mai : :
Les négociations entre les cabinets de Pa?
ris et de Londres, relatives à l'affaire du COD;(
sul anglais à Madagascar, qui avait demandd
l'exequatur au gouvernement hova, viennent
d'aboutir de la manière la plus honorahls
pour la France, Le gouvernement anglais af
adressé à son consul à Madagascar l'ordre der
demander un nouvel exequatur par l'entre**
mise du résident de France. t'
Cette solution est d'une importance ex$
trême, car elle est la reconnaissance formelle
dans la pratique des droits réclamés par laf
France à Madagascar ; et comme le cas do;
consul anglais était le premier qui se présent
tait depuis la conclusion du traité entre lai
France et L s Ho,vas, son application servir.,
de précédent.
Les négociations ont été très laborieusel(;
parce qu'on avait à combattre les efforts des?
missionnaires, qui luttent avec acharnement
contre toute extension des intérêts français;?
mais la solution est intervenue, grâce à 1#
résolution du gouvernement anglais, et par-4
ticulièrement de lord Salisbury, de ne pas
intervenir en quoi que ce soit, à Madagascar.
conire les Français. -
—_ 0 J
L'AFFAIRE HARTlN -SARGEAUM
Un regrettable incident vient de se pre,
duire en Egypte. Un membre de la cour
d'appel d'Alexandrie, et malheureusement
un juge français, M. Martin-Sargeaud, vient
d'être suspendu de ses fonctions sous
l'inculpation de corruption, d'abus def
confiance, etc. Dans une lettre qu'il
adresse au Journal des Débats, ce magis-
trat s'inscrit en faux contre ces accusaV
tions et s'engage à en démontrer l'inanité.
Quel que soit le résultat de la procédure
engagée, que M. Martin-Sargeaud soit
déclaré innocent ou coupable, il y a uiv
fait certain, c'est que sa présence est
devenue impossiblj "à Alexandrie. LuiV
même l'a compris, car, avant mêmç
d'être l'objet de la mesure disciplinaire
dont nous avons parlé plus haut, il avaity
d'accord avec notre ministre plénipoten*'
tiaire, M. d'Aulnay, et le premier ministre
Feuilleton du RAPPEL
DU 8 MAI
61
JE DIS NON
; LIVRE TROISIEME
!' , NETHERWOODS
CHAPITRE IY
Les trahisons de la pipe
Alban prit mistress Ellmother au mot.
— Je vais me hasarder à deviner, dit-
il.Vous, quittiez miss vous ai vue?
■a- Oui, monsieur MôrrÎs. Elle m'avait
so :née, sous prétexte d'examiner mon ou-
vrage, et, pour la première fois depuis
rue je suis à - son service, elle montrait
qu--Iqtié, amabilité. Lorsqu'elle m'a en-
Weproduction interdi'e..
V/r Je Rappel du 5 mars au 6 mai.
gagée, ses manières ne me déplaisaient
pas trop ; mais j'ai de bonnes raisons
maintenant de me repentir de mon opi-
nion. Oui ! ce soir, elle m'a laissé
voir le pied fourchu! « Asseyez-vous,
me dit-elle, je n'ai rien à lire et je dé-
teste travailler. Causons un peu. » Elle
a la langue bien pendue et je n'avais
qu'à la laisser aller, en plaçant un mot de
temps en temps. Il était temps d'allumer
la lampe qu'elle bavardait encore. Elle a
voulu que l'abat-jour fut baissé, de telle
sorte que nous étions à demi dans la lu-
mière, à demi dans les ténèbres. Elle m'a
amenée à parler de pays étrangers, en
parlant elle-même de celui où elle vivait
avant qu'on l'envoyât en Angleterre. Sa-
viez-vous qu'elle vient des Indes-Occiden-
tales?
— Oui, je sais cela. Continuez.
— Une minute, monsieur. Il y a quel-
que chose que je voudrais vous deman-
der. Croyez-vous à la sorcellerie?
— Je vous avoue que je n'y ai jamais
pensé. Est-ce que miss de Sor vous a fait
semblable question ?
.- Oui.
- Et qu'avez-vous répondu?
- Pas bien nettement. Je n'ai pas
d'idée quant à la sorcellerie. Dans mon
jeune temps, il v avait au village une
vieille qu'on se montrait. Les gens ve-
naient la voir de loin, des gens riches et
bien nés quelquefois. C'était son grand
âge qui la rendait si fameuse : elle avait
passé cent ans. Un de nos voisins disait
qu'elle n'était pas si vieille que ça., On lui
a répété le propos. Elle a jeté un mauvais
sort sur son troupeau. C'est vrai comme
je vous le dis, elle lui a donné la peste, la
peste des moutons, et le troupeau a péri
tout entier. Je me le rappelle bien. Les
uns disaient que les bêtes seraient mortes
ni plus ni moins, les autres que c'était un
sort. Qui avait raison? Ce n'est pas moi
qui en déciderai.
— Avez-vous raconté cette histoire à
miss de Sor?
— Elle m'y a contrainte. Ne vous ai-je
pas dit à l'instant que je n'étais pas sûre
de mes idées sur la sorcellerie? Elle a
fait : « Vous n'osez donc pas dire ce que
vous croye»? » Pour n'avoir pas l'air
d'une bête, je lui ai répondu que j'avais
mes raisons pour résister; elle a insisté
pour les connaître, et j'ai dû les lui don-
ner. ,.
— Qu'a-t-elle dit ensuite?
— Elle a dit : « Je sais une histoire de
sorcière bien meilleure que la vôtre. »
.Puis elle a ouvert un petit livre tout rem-
pli de fine écriture et s'est mise à lire.
En l'écoutant, j'avais la chair de poule.
Et le frisson me reprend, monsieur, rien
que d'y penser.
Un gémissement lui échappa et ses
dents s'entrechoquèrent. Si intrigué que
fût Morris, il la plaignait trop sincère-
ment pour la pousser vivement; mais sa
compassion était superflue. On peut, sans
violents efforts, résister à la fascination
du beau; là fascination de l'horreur, au-
trement puissante, ne desserre plus son
étreinte dès qu'elle est parvenue à nous
envelopper. Malgré elle; mistress Ellmo-
ther poursuivit son récit.
— C'est arrivé dans les Indes-Occiden-
tales, reprit-elle, et c'est l'écriture de
l'esclave qui remplissait le petit livre.
L'esclave parlait de sa mère qui était né-
gresse et sorcière. Le diable lui-même lui
avait enseigné la magie en pleine forêt.
Les serpents et les bêtes sauvages n'o-
saient pas la toucher. Elle vivait sans
manger. On la vendit et on l'envoya dans
une ile des Indes-Occidentales. Elle y
rencontra un vieil homme, le plus mé-
chant qui ait jamais existé. Il était ins-
truit et il repassa sa science diabolique à la
sorcière noire. 11 lui apprit à faire des
images de cire. Ces images-là jettent des
sorts. Vous y mettez des épingles. A cha-
que épingle qu'on enfonce, la personçç
ensorcelée se rapproche davantage de la
mort. Il y avait par là un pauvre noir qui
avait offensé la sorcière. Elle fit son effi-
gie en cire. Bientôt il perdit le sommeil
et l'appétit. Il devint si lâche que le
moindre bruit le faisait sauter de peur.
Comme moi ! ah ! mon Dieu ! comme
moi !
, - Reposez-vous, dit Alban, ne vous
agitez plus.
- Je ne m'agite pas, monsieur. - Vous
croyez qu'une fois l'histoire finie, miss
de Sor a fermé son livre? non, elle avait
mieux que ça en réserve pour moi. Je ne
sais pas en quoi j'ai pu l'irriter, mais elle
me regardait comme si j'avais été la boue
de ses souliers. « Si vous êtes trop stu-
pide pour comprendre ce que je viens de
vous lire, qu'elle a fait, allez au miroir.
Regardez-vous bien et rappelez-vous ce
qu'il est advenu de l'esclave ensorcclé.
Vous devenez de jour en jour plus pâle
et plus maigre; vous tombez d'épui-
sement comme lui. Vous dirai-je pour-
quoi?. » Elle a enlevé brusquement
l'abat-jour, a mis la main sous la
table et en à retiré une image de cire.
Mon image à moi 1 Du doigt elle me fit
voir trois épingles, qui y étaient déjà
piquées. « Une pour vos insomnies, qu'elle
a dit, une pour le manaue d'appétit, une
pour les nerfs ébranlés » ! Je lui ai de-t
mandé ce que j'avais fait pour avoir eni
elle une si cruefle ennemie. Elle m'a
répondu : « Souvenez-vous de ce que je<
désirais savoir de vous lorsque vous êteq,
entrée à mon service, et maintenant choi^
sissez : ou mourir à petit feu. — je jura'
que ce sont là ses propres paroles, auss.
vrai que j'espère aller au ciel." - om
mourir à petit feu, ou me dire. » l'
Au milieu de son élan, mistress Ellmb^
ther s'arrêta court.. J:
Dans le premier instant, Morris supposa
qu'elle avait perdu connaissance; mais»'
en se penchant vers elle, il vit que sont
altitude n'ava t pas changé. (-)
- VODS êtes malade? dit-il.
— Non. ,
- Alors, pourquoi n'achovez-vous pas?
— J'ai fini, répondit-elle. ,\
— Espérez-vous donc vous^débarrasse»'
de moi de la sorte? reprit-il sévèrement.
Vous avez premis d'avoir confiance en,
moi. Soyez fidèle à votre promesse.
Qu'exigeait de vous miss de Sor?
WILKIE COLLINS.
(A suivre.) *
ADMINISTRATION
18, RUE DE VALOIS, 13
ABONNEMENTS
PARIS
frois mois.10 »
six mois
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Six mois. 27 D
Adresser .lettres et mandats
A M. ERNESÏ LEFÈVRE
ADMlNISTPuVTEiT..GKKAST
LE RAPPEL
REDACTION
Stresser au. Secrétaire de la Rédaction
De 1 à G heures du soir
18, RtiE DE VALOIS, 18
Les m amiscrUs non insères ne seront jpasrendui
ANNONCES
JIM. Cil. LA.GRANGE, CERF et ce
G, jiîaee de la Bourse, 6
ÉLECTIONS MUNICIPALES
DU 8 MAI
! -
LISTE DES CANDIDATS
1er arrondissement
St-Germain-l'Auxer. RENÉ SAINT-MARTIN.
Halles. MIJOUL.
PalaÍs- Royal. OLIVIEF,
Place Vendôme. ZOPFF.
9* Arrondissement
G illOTl BLACHETTE.
Vivienne. CUSSET.
Mail. LECLERC.
Bonne-Nouvelle. MESUREUR.
se arrondissement
A rts-et- Métiers CHAUTEMPS.
Enfants-Rouges. BOUZÉ.
Archives. FOUSSIEB.
Sainte-Avoie. DARLOT.
4* arrondissement
Saint-Merri. CHASSAING.
Saint-Gervais. PIPERAUD.
Arsenal. DE MÉNORVAL ou
OULMANN.
Holre-Dame JEAUD.
58 arrondissement
Saint-Victor. SAUTON.
Jardin-des-Plantes. COLLIN.
Val-de-Grâce. DELÉTOILLB.
Sorbonne. DESCHAMPS.
e* arrondissement
Monnaie. ROBINET.
Odéon ». PARÉ.
N.-D.-des-Champs.. DELABROUSSE.
St-Germ.-des-Prés. PÉTROT.
9e arrondissement
St-Thomas-d'Aquin. HAIUSMENDY.
***
Invalides
Ecole-Militaire. J. VINSON.
Gros-Caillou. A. LOPIN.
el arrondissement
Champs-Elysées. DROUET.
Faubourg du Roule. FORTIN.
MADELEINE. LISBONNE. , ':
Europe. WORMS. 1.
8" arrondissement
Saint Georges. R. VAILLANT.
Chaussée-d'Antin.. CH. LAURENT.
Faub.-Montmartre. DAUMAS.
Rochechoua:t. PINARD.
10' arrondissement
St-Vincent-de-Paul. DE SERRES. A
Porte-St-Denis. L. BOEUF.
Porte-St-Martin. L. FIAUX.
Hôpital-St-Louis. FAILLET.
il* arrondissement
Folie-Méricourt LEFEBVRE-RONCIER.
Saint-Ambroise. LEVRAUD.
Roquette. LOSGUET.
Sainte-Marguerite.. MAYER.
lOO arrondissement
Bel-Air. MARSOULAN.-
Picpus BOUE.
Bercy LYON-ALEMAND.
OU inze- Vingts. BENON.
18" arrondissement
Salpêtrière. HOVELACQUB.
Gare. NAVARRE.
Maison-Blanche. ROUSSELLF.
Croulebarbe. TITARD.
A4* arrondissement
Montparnasse. E. RICHARD.
Santé. P. DUBOIS OUDAVOUST
Petit-Montrouge. CHAMPOUDRY.
Plaisance. JACQUES.
15e arrondissement
Saint-Lambert. DELHOMME.
Necker. BASSMET.
Grenelle. ALPH. HUMBERT.
Javel. CURÉ.
16e arrondissement
Auteuil. CERNESSON.
Muette. DONNAT.
Porte-Dauphine. DELIGNY.
Bassins DE BOUTEILLER.
19° arrondissement
Les Ternes. p. VIGUIER.
Plaine-Monceau. BOMPARD.
Batignolles. AUBLET.
Epinettes. E. ROCHE.
18e arrondissement
Grandes-Carrières.. SIMONNEAU.
Clignancourt. JACLARD.
Goutte-d'Or. ROLLET.
La Chapelle. LEFORT.
19e arrondissement
La Villette GUICHABD.
Pont-de-Flandre. REYGEAL.
Amérique. CATTIAUX.
Combat. CHABERT.
eW arrondissement
Belleville. LARUE on LACOUR.
Saint-Fargeau. VOISIN.
Père-Lachaise. VAILLANT.
Charonne. PATENNE.
CONSEIL GÉNÉRAL
RTemàlIy TRÉBOIS ou ALLAIRE
COM'FSEVOIE. BAILLY.
Montreuil A. LEFÈYRE.
f::harenton. BAULARD.
Pantin. PÉAN.
Saiut-DeDis. STANISLAS LEVEN.
SeeaMX. ***
Vi5ae|niS BRAULT.
LES ESPIONS
Il y a une nation entre toutes qui a
la réputation de pratiquer l'espionnage.
Il serait hardi d'affirmer que cette ré-
putation n'est pas méritée. Il se passe
peu de jours sans qu'on surprenne un
étranger en train de rôder autour de
nos arsenaux ou de faire un croquis de
nos forteresses. Lorsqu'on vient l'exa-
miner d'un peu près, il s'empresse de
fermer son album et de le fourrer dans
sa poche; si le lendemain il s'aperçoit
qu'il est surveillé, il n'hésite pas à
enjamber la frontière.Quelquefois on ne
lui en laisse pas le temps,, on l'arrête,
et on découvre que ce dessinateur est
un officier allemand. )
,
On fait en ce moment un procès pour
espionnage. Vous vous dites que la
France s'est lassée à la fin d'être tant
espionnée par l'Allemagne, qu'elle veut
en finir, qu'elle ne lâche pas cette fois
le « curieux » sur lequel elle a mis la
main, et qu'elle va faire un exemple.
Yous êtes naïf. Ce n'est pas la France
qui fait un procès à un Allemand, c'est
l'Allemagne qui fait un procès à un
Français.
Comme il était facile de le prévoir
d'après la no'e de la Gazette de ? Alle-
magne du Nord, la cour suprême de
Leipzig poursuit le procès de M. Schnae-
helé.
Ça va être drôle, n'est-ce pas? le
gouvernement allemand accusant que'-
qu'un d'espionner. Pour espérer que
l'Europe n'éclatera pas de rire, il faut
qu'il croie qu'elle a oublié le latin et
qu'elle traduise le : Quis tuerit Gracchos
de seditione querentesl par : C'est au
pays des espions qu'il appartient de se
plaindre de l'espionnage.
Nous disions, l'autre jour, que, si
le gouvernement allemand poursuivait
l'instruction de l'affaire Schnaebelé, le
gouvernement français n'avait qu'une
chose à faire : commencer l'instruction
de l'affaire Eyrolles. Ce n'est pas seu-
lement l'affaire Eyrolles qu'il pourrait
instruire. En admettant que M. Schnae-
belé ait espionné l'Allemagne, il l'a
espionnée de France; combien d'Alle-
mands ont espionné la France en France!
M. de Bismarck a dit que Je seul motif
qui lui a fait relâcher M. Schnaebelé
était que M. Schnaebelé avait été attiré
sur la terre allemande par un agent du
gouvernement allemand; nous ne sup-
posons pas que co soit le gouvernement
français qui invite les dessinateurs de
nos forts. Il aurait donc une raison de
plus de leur faire des procès de haute
trahison.
Il ne leur en fait pas. Il ne s'indigne
pas, il no s'étonne même pas qu'un
gouvernement fasse tout pour se ren-
seigner sur les forces et sur les inten-
tions de ses voisins. L'espionnage est
un vilain mot, mais n'est pas toujours
une vilaine chose. Il y a un beau ro-
man dont le dénouement est qu'on
trouve sur un des morts d'une ba-
taille pour l'indépendance américaine
ce billet :
« Harvey Birch a toujours été un
serviteur fidèle et désintéressé de sa
patrie. Puisse Dieu lui accorder la ré-
compense qu'il n'a pas reçue des
hommes ! — GEORGE WASHINGTON. »
Harvey Birch , ajoute Fenimore
Cooper, « était un espion. Il mourut
comme il avait vécu , martyr de sa
patrie et de la liberté ».
Que l'Allemagne glorifie ses espions,
soit; mais qu'en même temps elle in-
jurie les nôtres, c'est amusant. Qu'elle
appelle « traîtres » les fonctionnaires
français qui la surveillent et s'infor-
ment de ses mouvements, qu'elle leur
demande de baisser pudiquement les
yeux et de détourner la tête poyr ne
pas voir ce qu'elle prépare contre
nous, c'est ce que ses meilleurs amis
auront de la peine à ne pas trouver
grotesque.
AUGUSTE VACQUERIE.
f * ;
; COULISSES DES CHAMBRES
Les Chambres reprennent mardi pro-
chain, 10 mai, leur session interrompue
depuis le 6 avril dernier. L'ordre du jour
de la séance de rentrée est réglé pour
chaque Chambre : il a été fixé à la dernière
séance qui a précédé les vacances. Les
vacances de Pâques ne constituent, en
effet, qu'une simple suspension des séances
décidée par les Chambres en vertu de leur
droit propre et en dehors du pouvoir exé-
cutif. La session se poursuit officielle-
ment et la marque la plus caractéristique
de cet état de choses c'est que pendant
cette prorogation les députés et sénateurs
continuent à jouir des privilège de l'invio-
labilité parlementaire.
C'est donc l'ordre du jour réglé le 6
avril dernier qui sera applicable à la
rentrée.
A la Chambre, on sait que c'est la loi
militaire qui doit venir en discussion, ou
du moins les deux premier? titres du projet
du général Bouianger : l'un relatif au re-
crutement., l'autre à l'état des sous-offi-
ciers.
Le conseil des ministres s'est préoc-
eupé. dans sa dernière séance, de la ques-
tion de savoir si cet ordre du jour devait
être maintenu. Il avait été question, en
effet, de faire discuter avant la loi mili-
taire, les deux projets de loi concernant
le régime des sucres, en raison de l'inté-
rêt qui s'attache, au point de vue fiscal,
à une prompte solution.
Mais le conseil a été d'avis de ne pro-
poser aucune modification à l'ordre du
jour et de laisser venir en discussion la
loi militaire. Mais si une motion émanée
de l'initiative parlementaire se produit
dans le but de faire donner la priorité
aux projets sur les sucres, le gouverne-
ment exposera à la Chambre l'état de la
question pour qu'elle puisse statuer en
parfaite connaissance de cause.
Vingt-trois orateurs sont déjà inscrits
pour la discussion de Uloi militaire, dont
cinq de gauche et dix-huit de droite, la
plupart de ces derniers contre le projet
Boulanger.
Les premiers orateurs inscrits en faveur
du projet sont MM. Millerand, Jamais,
H motaux et Mérillon.
—o—
M. Rouvier, président de la commission
du budget,s'est rendu ch z M. Goblet et lui
a communiqué la décision de cette com-
mission que nous avons fait connaître.
Le président du conseil a fait savoir à
M. Rouvier que le conseil des ministres
délibérerait lundi malin sur cette affaire
et que sa réponse serait communiquée
ensuite à la commission.
En conséquence M. Rouvier a contre-
mandé la réunion que la commission de-
vait tenir aujourd'hui et a fait reporter la
convocation à lundi prochain.
La commission des fêtes pour les inon-
dés du Midi s'est réunie hier, au siège
du comité, 18, rue Grange-Batelière. Le
rapport détaillé des comptes de dépenses
et de recettes lui a été soumis. En voici
le résumé qui a été approuvé :
Répétition générale de Patrie
Recettes. 1(0.167 »
Dépenses 24.166 90
iiénéfices. ----- 76.050 10
Fête de gymnastique et des
pompiers
Recel'es. 19.077 85
Dépenses. 6. f 38 35
Bénéfices. 12.939 50
Promenades dans les egouts
Recelles. 2.680 »
1. 3 2 20
Dépenses 1.132 "20
Bénéfices. 1.447 80
Pa lais de fIndnstri1
Fêtes du Soleil
Recettes. 188.417 20
Dépenses 188.033 40
Bénéfices. --- -- 383 80
Courses de taureaux
Recettes. 207.734 55
Dépenses. 71.628 50
Bénéfices. ---------- 136.106 15
- Exposition de tableaux - anciens - - - - - -
Recettes 10.500 »»
Dépenser. 7.235 45
.Bénéfices.-.. ----- 3.364 55
•
230.291 90 -
Recettes diverses
Don de la ville d'A îeti et pro-
duit» du bal des officiers en re-
traite. 20.912 85
--- ---
251.204 7b
Frais généraux d'administra-
tion 6.925 10
-i- -
Reste net 244.279 65
Sur ces 244,279 fr. 65, il a été versé au
comité général de répartition, la somme
de deux cent mille francs.
LE SCRUTIN DE DEMAIN
Au moment où paraîtront ces lignes,
vingt-quatre heures nous sépareront de
l'ouverture du scrutin. Il est encore temps
d'adresser aux électeurs quelques mots
qui, peut-être, ne seront pas tout à fait
inutiles. La période électorale, dont c'est
aujourd'hui le dernier jour, a été calme,
excessivement calme, trop calme ; le nier
serait puéril. La grande masse du public
n'est pas sortie de l'indifférence qu'elle
avait tout d'abord témoignée. Cela s'ex-
plique aisément. Quand le Sénat, ajour-
nant toute réforme, a décidé que le
renouvellement du conseil municipal
aurait lieu selon l'ancien mode de vota-
tion, la population parisienne a éprouvé
un vif mouvement de désappointement.
Et l'on s'est persuadé facilement que le
conseil que nous allons nommer demain
ne devait être que provisoire, voué à la
dissolution sitôt que le pro jet de loi de
réorganisation municipale aura été voté
par le Parlement; alors, on s'est dit : à
quoi bon s'en soucier? cela n'a qu'une
importance relative; les véritables élec-
tions auront lieu plus tard. Puis est
venue l'affaire de Pagny, tournant toutes
les préoccupations du côté de la frontière;
ajoutez les incidents de ces derniers
jours, Lohengrin, etc. — Bon nombre de
Parisiens se trouvent appelés à émettre
un vote sans savoir quel nom écrire sur
leur bulletin.
Nous constatons le fait. Mais il va sans
dire que nous n'approuvons nullement
celte indifférence. Nous la croyons extrê-
mement dangereuse; et voici pourquoi.
D'abord, il n'est pas certain du tout que
les projets de loi portant modification du
régime municipal de Paris ne dorment
pas longtemps encore dans les cartons
sénatoriaux; par suite, il pourrait très
bien se faire que le prochain conseil mu-
nicipal fît ses trois ans, tout comme celui
auquel il va succéder. Et puis quand bien
même ce ne devrait être que pour un an,
pour six mois, ne serait-ce pas une honte
et un malheur pour Paris d'avoir un
conseil municipal où les idées réaction-
naires seraient largement représentées et
que les royalistes montreraient triom-
phalement aux départements en leur di-
sant : Voyez! les idées conservatrices font
des progrès dans la capitale.
Vous figurez-vous, sur l'esprit de ces
excellentes populations rurales qui ont
lutté, et lutté victorieusement, pour ré-
parer, autant que faire était possible,
l'erreur du 4 octobre 1885, le désastreux
effet produit par un succès des conserva-
teurs à Paris? Si, grâce à un mode de
votation arbitraire, depuis longtemps
condamné, les cléricaux arrivaient à
gagner quelques sièges à l'Hôtel de Ville,
cela, certes, nous causerait peu d'émo-
tion ; mais combien ces victoires de rac-
croc, sur la portée desquelles nous n'au-
rions pas besoin d'être édifiés, nous,
seraient exploiteés auprès des provinciaux!
C'est cela qu'il faut éviter. Il est de né-
cessite absolue que Paris non-seulement
ne recule pas, mais n'ait pas l'air de re-
culer. Noblesse oblige. Paris ne peut
faire autrement que d'être la tête de la
France.
C'est pourquoi nous disons à tous les
électeurs des quartiers où se porte un
réactionnaire : Aux urnes ! aux urnes,
même si le candidat ne représente pas
exactement vos aspirations, vos idées, vos
convictions. Aux urnes ! non pour tel ou
tel nom, mais pour la République. Aux
urnes! parce qne c'est le devoir. — Il s'a-
git ici de la bonne renommée de notre
grand Paris. Pourquoi n'y a-t-il pas de
concurrent républicain dans le quartier
des Invalides? M. Cochin a été, il est vrai,
élu au premier tour de scrutin, en 1884,
par 1,275 voix, mais son compétiteur ré-
publicain avait groupé 611 suffrages. Qui
sait si autour de ces 641 ne seraient pas
venus aujourd'hui s'en grouper d'autreal
Il fallait essayer. Est-ce qu'on abandonD;
la lutte? Est-ce qu'on laisse, à Paris, qu
clérical triompher sans combat? ';'
Et prenez garde à l'équivoque, aux'
candidatures à double sens, nous dirons
presque: à double fond. Beaucoup dflf
candidats - réactionnaires en sont, aujour-
-- --- ---.., -""JVW.a.-
d'hui, après avoir proclamé le plus grand
dédain possible de la politique, à faire
même disparaître de leurs affiches de
dernière heure, même le mot « conserva-
teur D. Un a fait mieux, c'est M. Davrillé
des Essarts qui, dans le quartier des
Bassins, se présente avec simplicité comme
« républicain ». Il est rédacteur du Gau-
lois. En 1881, candidat dans le quartier
de 1a Porte-Dauphine, sous le patronage
de MM. Bartholoni, Binder, Mari us Mar-
tin et Riant, il adressait « aux conserva-
teurs » une prefession de foi où nous
trouvons les phrases suivantes : « Le
conseil municipal que vous avez à rem-
placer a chassé des écoles les frères, ces
humbles ouvriers de l'instruction pri-
maire, honneur du peuple. Le conseil
municipal a chassé les sœurs de charité,
ces admirables femmes. » etc. En jan-
vier 1886, il était candidat réactionnaire
dans ce même quartier des Bassins eu il
est républicain aujourd'hui. Se méfier de
ces a républicains-là M. Les électeurs des
Bassins ne s'y tromperont pas. Comme
en 1886, ils donneront une forte majorité
à M. de Bouteiller. Mais il est bon qu'ils
soient dûment avertis. Les réactionnaires
ne peuvent, pour leur élection, compter
que sur les surprises, les malentendus,
les ambiguïtés, les équivoques, que d'ail-
leurs ils se chargent parfaitement de faire
naître. Le bon sens, la clairvoyance, le
zèle et l'union des vrais républicains
déjoueront ces manoeuvres.
LUCIEN VICTOR-MEUNIER, P
: l,'
On télégraphie de Londres, 6 mai : :
Les négociations entre les cabinets de Pa?
ris et de Londres, relatives à l'affaire du COD;(
sul anglais à Madagascar, qui avait demandd
l'exequatur au gouvernement hova, viennent
d'aboutir de la manière la plus honorahls
pour la France, Le gouvernement anglais af
adressé à son consul à Madagascar l'ordre der
demander un nouvel exequatur par l'entre**
mise du résident de France. t'
Cette solution est d'une importance ex$
trême, car elle est la reconnaissance formelle
dans la pratique des droits réclamés par laf
France à Madagascar ; et comme le cas do;
consul anglais était le premier qui se présent
tait depuis la conclusion du traité entre lai
France et L s Ho,vas, son application servir.,
de précédent.
Les négociations ont été très laborieusel(;
parce qu'on avait à combattre les efforts des?
missionnaires, qui luttent avec acharnement
contre toute extension des intérêts français;?
mais la solution est intervenue, grâce à 1#
résolution du gouvernement anglais, et par-4
ticulièrement de lord Salisbury, de ne pas
intervenir en quoi que ce soit, à Madagascar.
conire les Français. -
—_ 0 J
L'AFFAIRE HARTlN -SARGEAUM
Un regrettable incident vient de se pre,
duire en Egypte. Un membre de la cour
d'appel d'Alexandrie, et malheureusement
un juge français, M. Martin-Sargeaud, vient
d'être suspendu de ses fonctions sous
l'inculpation de corruption, d'abus def
confiance, etc. Dans une lettre qu'il
adresse au Journal des Débats, ce magis-
trat s'inscrit en faux contre ces accusaV
tions et s'engage à en démontrer l'inanité.
Quel que soit le résultat de la procédure
engagée, que M. Martin-Sargeaud soit
déclaré innocent ou coupable, il y a uiv
fait certain, c'est que sa présence est
devenue impossiblj "à Alexandrie. LuiV
même l'a compris, car, avant mêmç
d'être l'objet de la mesure disciplinaire
dont nous avons parlé plus haut, il avaity
d'accord avec notre ministre plénipoten*'
tiaire, M. d'Aulnay, et le premier ministre
Feuilleton du RAPPEL
DU 8 MAI
61
JE DIS NON
; LIVRE TROISIEME
!' , NETHERWOODS
CHAPITRE IY
Les trahisons de la pipe
Alban prit mistress Ellmother au mot.
— Je vais me hasarder à deviner, dit-
il.Vous, quittiez miss
■a- Oui, monsieur MôrrÎs. Elle m'avait
so :née, sous prétexte d'examiner mon ou-
vrage, et, pour la première fois depuis
rue je suis à - son service, elle montrait
qu--Iqtié, amabilité. Lorsqu'elle m'a en-
Weproduction interdi'e..
V/r Je Rappel du 5 mars au 6 mai.
gagée, ses manières ne me déplaisaient
pas trop ; mais j'ai de bonnes raisons
maintenant de me repentir de mon opi-
nion. Oui ! ce soir, elle m'a laissé
voir le pied fourchu! « Asseyez-vous,
me dit-elle, je n'ai rien à lire et je dé-
teste travailler. Causons un peu. » Elle
a la langue bien pendue et je n'avais
qu'à la laisser aller, en plaçant un mot de
temps en temps. Il était temps d'allumer
la lampe qu'elle bavardait encore. Elle a
voulu que l'abat-jour fut baissé, de telle
sorte que nous étions à demi dans la lu-
mière, à demi dans les ténèbres. Elle m'a
amenée à parler de pays étrangers, en
parlant elle-même de celui où elle vivait
avant qu'on l'envoyât en Angleterre. Sa-
viez-vous qu'elle vient des Indes-Occiden-
tales?
— Oui, je sais cela. Continuez.
— Une minute, monsieur. Il y a quel-
que chose que je voudrais vous deman-
der. Croyez-vous à la sorcellerie?
— Je vous avoue que je n'y ai jamais
pensé. Est-ce que miss de Sor vous a fait
semblable question ?
.- Oui.
- Et qu'avez-vous répondu?
- Pas bien nettement. Je n'ai pas
d'idée quant à la sorcellerie. Dans mon
jeune temps, il v avait au village une
vieille qu'on se montrait. Les gens ve-
naient la voir de loin, des gens riches et
bien nés quelquefois. C'était son grand
âge qui la rendait si fameuse : elle avait
passé cent ans. Un de nos voisins disait
qu'elle n'était pas si vieille que ça., On lui
a répété le propos. Elle a jeté un mauvais
sort sur son troupeau. C'est vrai comme
je vous le dis, elle lui a donné la peste, la
peste des moutons, et le troupeau a péri
tout entier. Je me le rappelle bien. Les
uns disaient que les bêtes seraient mortes
ni plus ni moins, les autres que c'était un
sort. Qui avait raison? Ce n'est pas moi
qui en déciderai.
— Avez-vous raconté cette histoire à
miss de Sor?
— Elle m'y a contrainte. Ne vous ai-je
pas dit à l'instant que je n'étais pas sûre
de mes idées sur la sorcellerie? Elle a
fait : « Vous n'osez donc pas dire ce que
vous croye»? » Pour n'avoir pas l'air
d'une bête, je lui ai répondu que j'avais
mes raisons pour résister; elle a insisté
pour les connaître, et j'ai dû les lui don-
ner. ,.
— Qu'a-t-elle dit ensuite?
— Elle a dit : « Je sais une histoire de
sorcière bien meilleure que la vôtre. »
.Puis elle a ouvert un petit livre tout rem-
pli de fine écriture et s'est mise à lire.
En l'écoutant, j'avais la chair de poule.
Et le frisson me reprend, monsieur, rien
que d'y penser.
Un gémissement lui échappa et ses
dents s'entrechoquèrent. Si intrigué que
fût Morris, il la plaignait trop sincère-
ment pour la pousser vivement; mais sa
compassion était superflue. On peut, sans
violents efforts, résister à la fascination
du beau; là fascination de l'horreur, au-
trement puissante, ne desserre plus son
étreinte dès qu'elle est parvenue à nous
envelopper. Malgré elle; mistress Ellmo-
ther poursuivit son récit.
— C'est arrivé dans les Indes-Occiden-
tales, reprit-elle, et c'est l'écriture de
l'esclave qui remplissait le petit livre.
L'esclave parlait de sa mère qui était né-
gresse et sorcière. Le diable lui-même lui
avait enseigné la magie en pleine forêt.
Les serpents et les bêtes sauvages n'o-
saient pas la toucher. Elle vivait sans
manger. On la vendit et on l'envoya dans
une ile des Indes-Occidentales. Elle y
rencontra un vieil homme, le plus mé-
chant qui ait jamais existé. Il était ins-
truit et il repassa sa science diabolique à la
sorcière noire. 11 lui apprit à faire des
images de cire. Ces images-là jettent des
sorts. Vous y mettez des épingles. A cha-
que épingle qu'on enfonce, la personçç
ensorcelée se rapproche davantage de la
mort. Il y avait par là un pauvre noir qui
avait offensé la sorcière. Elle fit son effi-
gie en cire. Bientôt il perdit le sommeil
et l'appétit. Il devint si lâche que le
moindre bruit le faisait sauter de peur.
Comme moi ! ah ! mon Dieu ! comme
moi !
, - Reposez-vous, dit Alban, ne vous
agitez plus.
- Je ne m'agite pas, monsieur. - Vous
croyez qu'une fois l'histoire finie, miss
de Sor a fermé son livre? non, elle avait
mieux que ça en réserve pour moi. Je ne
sais pas en quoi j'ai pu l'irriter, mais elle
me regardait comme si j'avais été la boue
de ses souliers. « Si vous êtes trop stu-
pide pour comprendre ce que je viens de
vous lire, qu'elle a fait, allez au miroir.
Regardez-vous bien et rappelez-vous ce
qu'il est advenu de l'esclave ensorcclé.
Vous devenez de jour en jour plus pâle
et plus maigre; vous tombez d'épui-
sement comme lui. Vous dirai-je pour-
quoi?. » Elle a enlevé brusquement
l'abat-jour, a mis la main sous la
table et en à retiré une image de cire.
Mon image à moi 1 Du doigt elle me fit
voir trois épingles, qui y étaient déjà
piquées. « Une pour vos insomnies, qu'elle
a dit, une pour le manaue d'appétit, une
pour les nerfs ébranlés » ! Je lui ai de-t
mandé ce que j'avais fait pour avoir eni
elle une si cruefle ennemie. Elle m'a
répondu : « Souvenez-vous de ce que je<
désirais savoir de vous lorsque vous êteq,
entrée à mon service, et maintenant choi^
sissez : ou mourir à petit feu. — je jura'
que ce sont là ses propres paroles, auss.
vrai que j'espère aller au ciel." - om
mourir à petit feu, ou me dire. » l'
Au milieu de son élan, mistress Ellmb^
ther s'arrêta court.. J:
Dans le premier instant, Morris supposa
qu'elle avait perdu connaissance; mais»'
en se penchant vers elle, il vit que sont
altitude n'ava t pas changé. (-)
- VODS êtes malade? dit-il.
— Non. ,
- Alors, pourquoi n'achovez-vous pas?
— J'ai fini, répondit-elle. ,\
— Espérez-vous donc vous^débarrasse»'
de moi de la sorte? reprit-il sévèrement.
Vous avez premis d'avoir confiance en,
moi. Soyez fidèle à votre promesse.
Qu'exigeait de vous miss de Sor?
WILKIE COLLINS.
(A suivre.) *
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