Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-10-09
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 octobre 1885 09 octobre 1885
Description : 1885/10/09 (N5691). 1885/10/09 (N5691).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75393557
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
Nr 5691 - Vendredi 9 Octobre 1885 le numéro: :tOc. - aJéparteMeals s 15 c. i8 Vendémiaire an 94 — N. 5691
N° 5691 - Vendredi 9 Octobre 1885 Le nume»: loe. - »
ADMINISTRATION
i8, HUE DE VALOIS, 42» ]
A AB03VN3E2HENTS1
jPABIS
^l'ôîs mois. 10 M
Six mois ..»•••••20 s
DEPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Six mois.
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- - Adresser îèilres et mauvais -4
A M. ERNEST IEFÈVRS.
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01
REDACTION
^'a^Pesscr au Secréfaire de la Réilacfioifc
Ve & à 6 heures du soin
48 a M® 3KE "VALOIS, 1$
tïe-miauuscriis JIO]I lu s éw's ne seroaî 2u re,#«
ANNONCES
Ch. 1AGRANGE, CERF et ce
^»4»!ace di la Bourse, 6'
UNION
tels réactionnaires, qui savent comme
nous ce qu'il y a de factice et d'éphé-
mère dans leur succès du premier tour
de scrutin, ne dissimulent pas leur in-
quiétude sur l'entente qui va s'établir
entre les républicains au ballottage.
Ecoutez un de leurs journaux :
« Nous savons bien qu'on se promet
àbref délai une revanche éclatante avec
les 2SQ élections de ballottage qui au-
ront lieu le 18 courant. Déjà le mot
d'ordre court dans les journaux répu-
blicains qu'il faut mettre de côté tout
ce qui divise, tout ce qui affaiblit pour
faire tête à l'ennemi commun. Nous
reconnaissons bien là les gens chez
qui les principes, les convictions ne
pèsent guère. Oui, il y aura le 18 oc-
tobre des alliances monstrueuses entre
radicaux et opportunistes. »
Et le Moniteur universel se voile la face
ivec une vertueuse indignation.
N'est-ce pas admirable, cet organe
3e l'union dite des conservateurs, de
l'union des royalistes avec les bona-
partistes, de l'union des orléanistes
avec ceux qui ont coupé la bourse aux
princes d'Orléans, de l'union des par-
lementaires avec ceux dont la spécia-
lité est de jeter le Parlement par les
fenêtres, de l'union de ceux qui gou-
vernent par la tribune avec ceux qui
gouvernent par le gourdin, par le
casse-tête et par la matraque, n'est-ce
pas admirable le journal qui trouve
cette union-là normale, honnête et
belle, trouvant monstrueuse l'union
des républicains avec des républicains !
Leur indignation, qui n'est au fond
que de la frayeur, sera une raison de
plus pour l'accord des républicains de
toute nuance. Cet accord est déjà com-
mencé. S'il y a un département où la
lutte ait été vive entre deux listes ré-
publicaines, c'est la Haute-Vienne. Les
choses ont été jusqu'à un duel entre
M. Georges Perin et M. Henri Laver-
tujon. Or, voici ce que nous lisons
dans le Petit Centre, dont, M. Henri
Lavertujon est rédacteur en chef :
« Dans la Haute-Vienne, nous nous
trouvons en présence d'un ballottage,
mais la liste radicale tout entière arrive
en tête. Fidèle aux engagements qu'il
a pris pendant la période électorale,
respectueux de la discipline répu-
blicaine, le Petit Centre soutiendra,
au deuxième tour de scrutin, les can-
didatures de MM. Perin, Lamazière,
Pressât, Ranson et Planteau. Sans
renier la politique que nous avons
défendue, sans abandonner nos amis,
qui ont vaillamment combattu pour la
cause commune, nous voterons dans
quinze jours pour la liste radicale et
nous convierons tous les républicains
au département, sans distinction de
[ nuancés, à marcher unis au scrutin
pour infliger à la réaction un échec
définitif. »
Le bon exemple donné par M. Henri
Lavertujon sera suivi, et, quand les
républicains seront réunis, les réac-
tionnaires pourront se rendre compte
de la justesse du proverbe : « Tel qui
rit vendredi dimanche pleurera. » On a
vu, par les chiffres que le Rappel a
publiés hier, avec quel poids de suf-
frages le ballottage peut faire repen-
cher la balance du côté de la Répu-
blique. Cette journée du 4, dont la
réaction triomphe si bruyamment, a
constaté : dans l'Aisne, 70,000 répu-
blicains contre 30,000 réactionnaires;
dans les Ardennes, 42,000 contre
28,000; dans la Côte-d'Or, 52,000 con-
tre 36,000; dans la Creuse, 40,000
contre 10,000; dans l'Isère, 73,000
contre 33,000; dans le Rhône, 84,000
contre 45,000; dans Seine-et-Oise,
100,000 contre 27,000 ; dans la Haute-
Vienne, 48,000 contre 16,000, etc. On
voit sous quelle masse les républicains,
s'ils le veulent, écraseront leurs en-
nemis.
Ils le voudront. L union se tera au
scrutin — et se continuera à la Cham-
bre. Puisque les ennemis de la Répu-
blique essayent de reprendre l'offen-
sive, ils peuvent s'attendre à trouver
devant eux les républicains à l'état com-
pact comme au Seize-Mai. Ce n'est
pas chez nous que sera la division, c'est
chez eux. Car, de même que leur vic-
toire de dimanche dernier n'est qu'une
apparence, leur minorité de deux cents
voix ne sera qu'un trompe-l'œil. Les
trois cent quatrevingts députés de la
gauche seront trois cent quatre-
vingts républicains, les deux cents
députés de la droite seront cent qua-
trente royalistes et soixante impérialis-
tes. Et les royalistes et les impérialistes
peuvent bien fraterniser momentané-
ment pour une action définie, mais ils
« se battent après ». ;
, Déjà on peut remarquer que les im-
périalistes triomphent infiniment moins
que les monarchistes. Le Gaulois a
illuminé un coq; nous n'avons pas en-
tendu dire que le Pays ait illuminé un
aigle. Les bonapartistes s'aperçoivent
qu'ils ont plus fait les affaires des or-
léanistes que les leurs et qu'ils ont été
les Ratons des marrons du feu électo-
ral. Ce rôle de dupes doit leur être
d'autant plus sensible qu'ils étaient
habitués au rôle contraire*
En attendant que la minorité réaction-
naire se désagrège, unissons-nous.D'a-
bord, au ballottage. Que, le 18, il n'y ait
plus, dans chaque département, qu'une
liste républicaine, la liste radicale si
c'est elle quia eu le plus de voix diman-
che, la liste opportuniste si elle est ar-
rivée la première, une liste de fusion
si elle est préférable pour le succès. Et
nous prouverons une fois de plus à la
réaction que la République est plus
forte à elle seule que l'empire et la
royauté coalisés.,
AUGUSTE VACQUERIE.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du 4 octobre 1885
SEINE
Résulta* de 940 sections
Inscrits : 477.377 1 Votants 350.713
Majorité absolue : 175.357
Voici les 53 noms qui ont réuni le plus
grand nombre de voix
1. Lockroy.iT.T.Î..ïï.. 237.573
2. Floquet.; 232.512
3. Anatole de La Forge. 196.236
4. Brisson 189.589
5. Barodet. 181.041
6. Clémenceau. 179.636
7. AUain-Targé. < 179.328
8. Raspai1. 177.886
9. Ilcnry Maret. 172.790
10. Tony Révillon ï.; 172.689
il. G. Perin .• 166.873
12. Ernest Lefèvre 163.224
13. Sigismond Lacrcix. 164.764
14. Cantagrel 164.093
15. De Lanessan. 160.768
16. Yves Guyot .v 148.247
17. Matho. 142.108
18. Frébault.:. 142.000
19. Delaltre. 141.563
20. Forest. 138.420
21. Drevfus. 137.992
22. PaulBert .- 131346
23. Brelay. 125.416
24. Basly 121.041
23. Roque (de Fillol}.119.197
26. Bourneville. 119.190
27. Germain Casse..117.689
28. Lafont 114.701
29. Rochefort 114.366
30. Laisant.. 111.076
31. Pichon. 108.406
32. Camélinat. 108.211
33. Villeneuve. 105.381
34. Michelin. 101.617
35. Farcy. 98.494
36. De Héredia. 93.248
37. FrédéricPassy..».v.i. 91.643
38. Spuller.90.440
39. Ranc. 89.815
40. Dais 88.460
41. J. Roche. 88.273
42. Hervé. 85.015
43. Caîla -.s 81.646
44. Du Barrail. 81.374
45. Haussmann. 81.101
46. Vacherot. 80.577
47. Dalloz 79.605'
48. Keller 79.533
49. Marius "Martin.79.485
50. G. Berry. 79.431
51. Riant. 78.969
52. DespatY3.; 78.243
53. H. Chevreau., 77.371
Il reste à connaître les résultats d'une.
centaine de sections.
Le dépouillement sera terminé dans la
journée.
Nous publierons demain le nombre de
voix obtenu par chaque candidat par ar-
rondissent ent*
t LES ÉLECTIONS DU 4 OCTOBRE
Et tenant compte des modifications que
les dernières dépêches ont fait connaître,
les résultats des élections du 4 octobre se
décomposent ainsi :
134 députés républicains élus ;
180 députés réactionnaires élus ;
222 ballottages.
Soit 536 résultats; si l'on tient compte
des insultais à venir de la Seine et des co-
lonies, on retrouve le nombre 584, qui est
celui des sièges de la nouvelle Chambre.
Les 180 réactionnaires comprennent 52
bonapartistes avérés; quant aux 128 au-
tres, ils se composent de légitimistes purs,
d'orléanistes, et enfin de cléricaufc sans
nuance politique déterminée, connus seu-
lement comme antirépublicains.
Parmi ces 180 réactionnaires se trouvent,
outre les neuf dixièmes des députés bona-
partistes et monarchistes sortants, un cer-
tain nombre de candidats officiels du 16 mai,
qui avaient été invalidés et non réélus, ou
qui ayant siégé jusqu'à la fin de leur man-
dat n'avaient pas été réélus au 21 août
188L
Ces membres, au nombre de vingt-cinq,
sont MM. :
D'Ariste, d'Ayguevives;
Blachère, Barascud, Berger, BO\lV'\tlier,
de Breteuil;
De Cardenau, de Clercq;
Dussaussoy;
Fairé;
Ganivet, Gamier-Bodeléac;
Hermary, Harispe;
De Luppé, Lorois (Finistère);
Monteils;
De Partz, Peyrusse;
Renard, Roques, de Rainvillers;
Sens;
Trubert.
A propos du 16 mai, nous avons fait
une curieuse comparaison : Les élections
du 14 octobre 1877, faites sous l'adminis-
tration de l'ordre moral, avaient abouti à
la nomination de 328 républicains contre
207 réactionnaires sur 535 membres dont
se composait alors la Chambre.
En admettant — ce qui est sans doute
une prévision exagérée — qu'après les
ballottages du 18 les réactionnaires soient
au nombre de 200, il restera en face d'eux
384 républicains, c'est-à-dire que la Répu-
blique disposera dans la nouvelle Cham-
bre de 184 voix de majorité sur l'ensem-
ble des réactionnaires, alors qu'après le
16 mai, elle n'avait qu'une majorité de
121 voix.
Ce qui lui a suffi pour réduire. ses ad-
versaires à l'impuissance.
--
La soirée d'hier a été marquée par une
troisième manifestation devant les bu-
reaux du Gaulois.
Dès sept heures et demie, la foule se
massait très nombreuse devant le journal,
lorsque plusieurs escouades d'agents, ar-
rivant presque aussitôt, la refoulèrent jus-
qu'à la rue de Riehelièu d'une part, et de
l'autre jusqu'à la rue de Grammont..
Par trois fois les manifestants essayè-
rent d'occuper à nouveau cette partie du
boulevard ; les agents finirent par former
un vaste demi-cercle à chaque coin.
, A partir de la rue Vivienne, les omni-
bus du boulevard tournaient dans cette
rue, prenaient la rue du Quatre-Septem-
bre et regagnaient le boulevard par la rue
de Grammont.
Vers dix heures, la foule, très pacifi-
que mais très décidée à acclamer la Ré-
publique, était encore dans toutes les
rues adjacentes et sur les boulevards. Une
panique s'est produite qui a refoulé le pu-
, blic jusqu'aux passages des Panoramas et
Jouffroy, dout les grilles avaient été fer-
mées.
Dans les groupes massés aux abords
de la rue Richelieu et de la rue Drouot, on
chante la Marseillaise; on crie le Gaulois
sur l'air des lampz'ons; des sifflets éclatent
au milieu des cris : A bas Mayer !
Les agents repoussent quiconque tente
de forcer le cordon qui défend le boule-
vard des Italiens.
A ce moment, un millier de personnes
se détachent de la foule et se rendent par
rla rue Saint-Marc à la France, puis à l'In-
transigeant, où ils demandent un drapeau.
On leur dit qu'on ne peut leur en donner.
Des cris s'élèvent : « Allons au Rappel i
— Oui, oui, au Rappell vive le Rappell »
Les manifestants se dirigent vers la rue
de Valois et viennent, en effet, nous de-
mander le drapeau que leurs camarades
de la veille avaient laissé en dépôt au
journal.
Une fois en possession du drapeau, les
manifestants s'éloignent aux cris de : Vive
la République! et en chantant la Mar-
seillaise.
Le drapeau était porté par M. B. Ber-
fini, rédacteur au Journal de la Corse. Les
manifestants ont pris par la rue Richelieu
et ont traversé le boulevard. Tout à coup,
rue Drouot, des agents surgissent. M.
Berfini est frappé. Les agents lui arra-
chent le drapeau et l'arrêtent. Mais plu-
sieurs de nos confrères de l'Evènement
interviennent, entre autres M. Galli, et
M. Berfini est relaxé.
A ce moment, sur le boulevard, des
agents repoussent la foule qui se précipite
en désordre vers la rue Vivienne.
En quelques minutes, le boulevard est
balayé jusqu'à la rue Montmartre. Plu-
sieurs personnes se- blessent en tombant.
A minuit, la manifestation était termi-
née. II ne restait plus que de rares groupes
devant le théâtre des Variétés et au coin
de la rue Montmartre.
A plusieurs reprises, pendant la soirée,
de pacifiques manifestations se sont pré-
sentées rue de Valois, acclamant le Rap-
pel et poussant des vivats en l'honneur de
la République.
Comme la veille, le cri qui dominait
dans ces foules, où la jeunesse des ate-
liers et celle des écoles fraternisaient dans
un même sentiment d'amour pour la
France, pour la liberté et pour l'égalité,
était celui-ci : « Vive l'union des républi-
cains ! »
, ..,..
,. QUESTION URGENTE
Il faut reconnaître que les organes
de l'ancienne majorité ne se sont pas
fait trop prier pour avouer que l'expé-
dition du Tonkin étaU bien pour quel-
que chose dans les succès des monar-
chistes. L'un, le Temps, le plus engagé
de tous d'ans la politique d'aventures,
accorde seulement que la direction a
été mauvaise et c'est dans cette série
de maladresses qu'il voit la cause des
irritations de l'opinion. Plus franc ou
plus clairvoyant, le Paris n'hésite pas à
constater que c'est la politique colo-
niale elle-même qui a été condamnée
par le suffrage universel. Ce journal
ajoute que toute illusion à cet égard
serait funeste.
Il croit que la question de l'évacua-
tion ne peut manquer d'être posée aux
premiers jours de la session. Sur un
pareil thème il serait trop facile de
récriminer, de rappeler les existences
sacrifiées à la poursuite d'un rêve, les
sommes follement dépensées. Nous ne
le ferons pas. Nous préférons nous
demander, comme le journal que nous
venons de citer, si entre les adversaires
et les partisans de l'entreprise, on ne
peut trouver une politique transaction-
nelle. On peut deviner ce que serait
cette politique : occupation restreinte
du delta par des troupes indigènes,
rappel des troupes françaises, etc., etc.
Sans doute et a priori, surtout dans
les circonstances actuelles, aucune so-
lution ne devra être rejetée sans le plus
sérieux examen. Mais, en étudiant de
très près celle qui vient d'être indiquée,
la Chambre et le gouvernement de-
vront se rappeler qu'elle n'est pas nou-
velle. On l'a plus d'une fois préconisée
et abandonnée. Tel ministre, tel mili-
taire en a été successivement adver-
saire et partisan. On peut même dire
qu'au début c'est celle qu'on croyait
adoptée et, à tout moment, elle a tenté
tous ceux qui ne voulaient pas, en
bloc, condamner cette aventure.
Mais il nous semble, si notre mé-
moire est fidèle, qu'il a été souvent
démontré par les hommes compétents
que c'était là un système chimérique,
plus chimérique encore que l'occupa-
tion totale. Si cela n'était pas à peu
près certain, combien seraient coupa-
bles les hommes qui, inutilement, au-
raient fait succéder une opération très
chanceuse à une opération- facile? Est-
ce que M. Jules Ferry, à la grande co-
lère de quelques-uns de ses amis, ne
se prononçait pas lui-même, un jour,
pour l'occupation restreinte ? Si, quel-
ques semaines plus tard, il renonçait à
cette idée, sans d'ailleurs avertir pèr*
sonne, c'est sans doute qu'elle lui avait
para impraticable. ---
Ce n'est pas à dire que, selon la mé~
thode trop souvent suivie en cettti
affaire, nous demandions qu'on refuse
d'étudier les documents, qu'on passes
du blanc au noir, sans raison et sang;
réflexion. Loin de là. Le ministre de fi:,",
guerre sera probablement en mesurer
d'apporter, sur cette question, toutes**
les informations dont lui seul disposa
Il faut qu'on fasse la lumière et on lâ
fera, nous n'en doutons pas. Si la
Chambre, @ ayant pesé le pour et le
contre, découvre une solution acceq
table, qu'elle l'adopte sans tarder. Mais
que personne, dans la discussion, nef
perde de vue le danger inhérent aux
demi-mesures, aux solutions boiteuses*.
Qu'on relise surtout tout ce qui a déjS
été dit sur ces matières, tant par l'op £
position que par les orateurs officielsi
On ne peut pas prétendre que tout ait
été dit, mais la question a été cepen;
dant déjà examinée sous bien des faces*;
C'est là ce qui abrégera certainement
l'étude approfondie à laquelle le sufT;
frage universel invite ses représen^;
tants et dont l'organe opportuniste
constate lui-même la nécessité et l'ur-
gence, A. GàULIBU.
LA GUERRE DES LANGUES
La lutte pour la vie , qui arme les
peuples les uns contre lesl autres, ne se
décide pas seulement sur les champs dff
bataille et les chancelleries. Les conflits
politiques se compliquent d'une guerre
économique, financière, ethnographique.
Les Allemands ont compris admirables
ment l'importance des langues comme
instrument de colonisation et d'expan-.
sion, et ils essayent de faire servir l'idioma
de Schiller et de Gœthe au succès du pan-
germanisme en Europe et ailleurs.
C'est de Vienne qu'est venu le signai
Au printemps de 1880, une association s'y
fonda, dans le but, dit l'article 1er des sta-
tuts, de fonder, d'entretenir et de secourii
les écoles allemandes là où la langue alle-
mande est menacée. Elle comptait, dès la
2 juillet de la même année, près 4e 3,000
membres, et aujourd'hui le nombre de
ses adhérents dépasse 100,000 formant
plus de 1,000 comités locaux. Ses recettes'
s'élèvent à un demi-million de francs, eÊ
les frais annuels des écoles et des salles
d'asile fondées et entretenues par l'asso*
ciation dépassent 100,000 florins.
Presque en même temps, nous dit M-f
Flammermont, à la très intéressante bro*
chure duquel j'emprunte ces détails, une
société analogue se constituait à Berlin
sur l'initiative du professeur WattenbacIlL
Le 17 décembre, l'Association tenait si;
première séance, et, sans avoir progressé
aussi rapidement que la Société viennoise,.
Y AUgemein deutsh Schtel- Verein compre^
nait en décembre 1883 10,000 membres
répartis en 77 comités locaux. ;
Le but de ces associations n'est pas, oDf
le conçoit, de développer l'instruction po-
pulaire dans les pays allemands ; c'est
une besogne à laquelle les gouvernements
locaux suffisent amplement ; ce qui les
préoccupe exclusivement, ce sont les pays
où la race allemande se trouve en conflit
avec des nationalités étrangères et risque
d'être absorbée par elles. C'est en Autriche-
Hongrie que cette lutte est la plus vive ;
aussi est-ce sur ce point que se sont por«-j
tés principalement leurs efforts. Il faut
reconnaître que leurs démarches auprès
des Chambres n'ont guère été couronnées
de succès. D'après les statistiques, il y a
en Autriche 8 millions à peine d'habitants
de langue allemande sur 22 ; en Hongrie^
Feuilleton du RAPPEL
DU 9 OCTOBRE
'¿'.fdIo.I..:'", t,. ,. -.I,- ).)..W. .,,.
11
LA
PRINCESSE BELLADONE
HÔMAN PARISIEN
PREMIÈRE PARTIE -
LA SÉDUCTION 1
Odette. (Suite) -
Emma revint à sa 611*, -V'întem-
plant, la dévorant du regard
- Est-ce qu^ tu viens pour longtemps,
ïnamap,? demanda Odette.
~* Ohère mignonne, répondit la mère,
"in'èc un soupir; aujourd'hui et demain.
îoilà tout ce que je puis te donner J
Reproduction interdite. — Droit de traduc-
Ion réservé.
voiiiB ~c~~ ~je~m~ ~oc~b~.
Les yeux d'Odette s'attristèrent brus-
quement.
— Crois bien que cela me coûte autant
qu'à toi, poursuivit Emma, de te quitter
si promptement. Mais. j'y suis con-
trainte. Prends patience. et à la joie
de l'arrivée ne mêlons pas l'amertume du
départ.
Il n'y avait plus qu'à monter en voi-
ture.
A une heure, tous nos personnages
étaient réunis dans la salle à manger.
— Allons, à table 1 dit Mme Miche-
lin. Vous devez avoir faim. Il est tard et
le mouvement du voyage ça creuse.
— A table donc! fit Mme de Curgis,
en se plaçant près de sa fille. C'est si bon
de manger à la campagne et d'avoir sa
fille près de soi l
Un légep nuage assombrit un instant
sôh regard ; mais elle le détourna aussitôt
vers Odette et il s'éclaira soudain de plus
de lumière.
— C'est adorable; ici! disàît-eîle, sem-
blant reposer ses y<;u^ sur la simplicité
qui l'entourait, humant à pleins pou-
mons l'air embaumé des bois et des prai-
ries qui tenait jusqu'aux convives par les
fenêtres large ouvertes.
Tout lui paraissait bon, exquis, bien
qu'elle mangeât peu, parlant sans cesse à
OJette*, -". - -
- Ah! qu'il serait doux de vivre ici,
près de toi, toujours! lui disait-elle.
— Sans doute, maman, — répondait
Odette; — mais il serait encore meilleur
de vivre ensemble à Paris. Je serais aussi
près de toi.
— Paris! répéta Emma reprenant, pour
un instant fugitif, l'expression de la prin-
cesse Belladone. Paris. Ah! ma mi-
gnonne, laisse-moi l'oublier..; pendant
quelques heures !
— Il me reprendra assez tôt! mur-
mura-t-elle, en penchant le front et en
cessant de regarder sa RIIe; * ,-
VI ;:
Si» mère
Ce mouvement n'avait pas échappé à la
Micheline, qui se hâta de changer le cours
de la conversation, en 'offrant d'un cer-
tain fromage onctueux comme une crème,
qu'elle fabriquait, de ses propres mains,
du meilleur lait de ses vaches.
C'était la surprise et la gourmandise
des grands jours.
Mais elle eut beau faire, Emma ne pou-
vait retrouver la gaieté des premiers
instants, gaieté trop passagère pour n'a-
voir pas été un peu factice,
Le déjeuner terminé, Odette et la Mi-
cheline conduisirent Mme de Curgis dans
la chambre qu'elle devait occuper durant
son court séjour à la ferme.
Emma, aidée de sa fille, qui était toute
heureuse de déboucler la malle et d'ou-
vrir la valise de sa mère, rangea le peu
d'effets qu'elle avait apportés et changea
son costume de voyage contre un costume
plus commode et mieux approprié à la vie
de campagne.
La malle, d'ailleurs, contenait, chaque
année, un joli cadeau pour Odette, sans
compter un souvenir à la Micheline et à
Pierre Michelin.
Odette avait repris sa joie, avec cette
rapidité de-la jeunesse qui oublie si faci-
lement la veille, et, absorbée par le pré-
sent, ne songe pas davantage au lende-
main.
Sa mère semblait charmée et comme
détendue par cette joie enfantine
— Naïve, douce, gaie. pensait-elle, en
regardant sa fille. Voilà ce que j'étais au-
trefois, moi aussi! Que c'est loin 1 Mais
toi, du moins, Odette!.u tu resteras ce
que tu es 1
La journée passa pour les deux femmes
comme un rêve.
On se promena dans le bois; on parcou-
rut le jardin; on visita les étables, et, au
milieu de ces occupations, Emma inter-
rogeait sa fille SUI son pensionnat, ses
études, les progrès qu'elle y faisait..
Cenendant, en répondant àfrsa mère,
Odette éprouvait une certaine contrainte.
La chose qui lui tenait le plus au cœur
était celle dont elle n'osait point parler.
Une question brûlait ses lèvres :
« Quand sortirai-je de pension? Quand
me prendras-tu près de toi ? Quand quit-
terai-je Bracieux pour Paris? »
Mais maman Michelin était là, et Odette
redoutait fort sa nourrice, bonne à coup
sûr, mais douée de cette fermeté, cousine
germaine de la dureté, qui est particulière
aux gens de la campagne.
Or, maman Michelin lui avait bien re-
commandé de ne point poser de ces ques-
tions indiscrètes à Mme de Curgis.
— En lui parlant de cela, en lui mon-
trant ton impatience et ton ennui, tu l'af-
fliges inutilement, lui avait dit la Miche-
line. Respecte ses volontés, mon enfant,
et crois bien que ce qu'elle ne fait pas.
c'est qu'elle ne peut pas le faire,
— Demain, se disait Odette in petto,
nous devons faire une excursion toutes
les deux seules, et je lui parlerai. Quel
mal y a-t-il à ce que je désire vivre au-
près de ma mère, et quelle peine peut lui'
causer cette preuve de mon affection ?
Le soir venu, Emma voulut assister
elle-même au coucher de sa fille qu'elle
ne quitta que lorsqu'elle la vit, peloton-
née dans son lit blanc» aprës Y
guewent embrassée^ - -
Puis, elle gagna sa propre chambre ou
la nourrice l'attendait.
— Eh bien, Micheline, dit la princesse
Belladone, en lui prenant les deux mains
avec une sorte d'effusion qui étonnait
chez elle, habituellement si froide et si
hautaine, et dont la gaîté même, dans son:
salon parisien, avait quelque chose qui
glaçait; eh bien, ma bonne Micheline^
voilà des heures de joie qui, pour mot:
valent des années ! J'ai vu mon Odette, ja
l'ai embrassée ; j'ai entendu son gazouillis
de fillette innocente. Que c'est bon 1 Si
cela pouvait durer ! 'f.
— Oh ! si vous l'aimez, c'est une bravai
fille qui vous aime bien aussi, allez ! EU*
ne parle que de vous. pour vous attetf*
dre, quand vous devez venir, ou pour.
vous regretter. quand vous êtes partiel
Elle ne vit que pendant que vous êtçs[
là. Elle n'est plus reconnaissable!. -'
- Hélas 1 que ne puis-je rester ? Maié
j'ai toujours peur, si mon absence sdr
prolongeait, qu'on ne finît par savoir ofr
je viens et qu'on ne découvrît le secret dot
cette retraite. qui cache ma fille. Ep
je ne veux pas que ceux..; qui me coa-"
naissent sachent même son existence 1.
Oh ! non, cela jamais ! ajouta-t-elle plus^
bas, avec un regard presque farouche/-
~j&~-~-.~-~
N° 5691 - Vendredi 9 Octobre 1885 Le nume»: loe. - »
ADMINISTRATION
i8, HUE DE VALOIS, 42» ]
A AB03VN3E2HENTS1
jPABIS
^l'ôîs mois. 10 M
Six mois ..»•••••20 s
DEPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Six mois.
*
- - Adresser îèilres et mauvais -4
A M. ERNEST IEFÈVRS.
w
01
REDACTION
^'a^Pesscr au Secréfaire de la Réilacfioifc
Ve & à 6 heures du soin
48 a M® 3KE "VALOIS, 1$
tïe-miauuscriis JIO]I lu s éw's ne seroaî 2u re,#«
ANNONCES
Ch. 1AGRANGE, CERF et ce
^»4»!ace di la Bourse, 6'
UNION
tels réactionnaires, qui savent comme
nous ce qu'il y a de factice et d'éphé-
mère dans leur succès du premier tour
de scrutin, ne dissimulent pas leur in-
quiétude sur l'entente qui va s'établir
entre les républicains au ballottage.
Ecoutez un de leurs journaux :
« Nous savons bien qu'on se promet
àbref délai une revanche éclatante avec
les 2SQ élections de ballottage qui au-
ront lieu le 18 courant. Déjà le mot
d'ordre court dans les journaux répu-
blicains qu'il faut mettre de côté tout
ce qui divise, tout ce qui affaiblit pour
faire tête à l'ennemi commun. Nous
reconnaissons bien là les gens chez
qui les principes, les convictions ne
pèsent guère. Oui, il y aura le 18 oc-
tobre des alliances monstrueuses entre
radicaux et opportunistes. »
Et le Moniteur universel se voile la face
ivec une vertueuse indignation.
N'est-ce pas admirable, cet organe
3e l'union dite des conservateurs, de
l'union des royalistes avec les bona-
partistes, de l'union des orléanistes
avec ceux qui ont coupé la bourse aux
princes d'Orléans, de l'union des par-
lementaires avec ceux dont la spécia-
lité est de jeter le Parlement par les
fenêtres, de l'union de ceux qui gou-
vernent par la tribune avec ceux qui
gouvernent par le gourdin, par le
casse-tête et par la matraque, n'est-ce
pas admirable le journal qui trouve
cette union-là normale, honnête et
belle, trouvant monstrueuse l'union
des républicains avec des républicains !
Leur indignation, qui n'est au fond
que de la frayeur, sera une raison de
plus pour l'accord des républicains de
toute nuance. Cet accord est déjà com-
mencé. S'il y a un département où la
lutte ait été vive entre deux listes ré-
publicaines, c'est la Haute-Vienne. Les
choses ont été jusqu'à un duel entre
M. Georges Perin et M. Henri Laver-
tujon. Or, voici ce que nous lisons
dans le Petit Centre, dont, M. Henri
Lavertujon est rédacteur en chef :
« Dans la Haute-Vienne, nous nous
trouvons en présence d'un ballottage,
mais la liste radicale tout entière arrive
en tête. Fidèle aux engagements qu'il
a pris pendant la période électorale,
respectueux de la discipline répu-
blicaine, le Petit Centre soutiendra,
au deuxième tour de scrutin, les can-
didatures de MM. Perin, Lamazière,
Pressât, Ranson et Planteau. Sans
renier la politique que nous avons
défendue, sans abandonner nos amis,
qui ont vaillamment combattu pour la
cause commune, nous voterons dans
quinze jours pour la liste radicale et
nous convierons tous les républicains
au département, sans distinction de
[ nuancés, à marcher unis au scrutin
pour infliger à la réaction un échec
définitif. »
Le bon exemple donné par M. Henri
Lavertujon sera suivi, et, quand les
républicains seront réunis, les réac-
tionnaires pourront se rendre compte
de la justesse du proverbe : « Tel qui
rit vendredi dimanche pleurera. » On a
vu, par les chiffres que le Rappel a
publiés hier, avec quel poids de suf-
frages le ballottage peut faire repen-
cher la balance du côté de la Répu-
blique. Cette journée du 4, dont la
réaction triomphe si bruyamment, a
constaté : dans l'Aisne, 70,000 répu-
blicains contre 30,000 réactionnaires;
dans les Ardennes, 42,000 contre
28,000; dans la Côte-d'Or, 52,000 con-
tre 36,000; dans la Creuse, 40,000
contre 10,000; dans l'Isère, 73,000
contre 33,000; dans le Rhône, 84,000
contre 45,000; dans Seine-et-Oise,
100,000 contre 27,000 ; dans la Haute-
Vienne, 48,000 contre 16,000, etc. On
voit sous quelle masse les républicains,
s'ils le veulent, écraseront leurs en-
nemis.
Ils le voudront. L union se tera au
scrutin — et se continuera à la Cham-
bre. Puisque les ennemis de la Répu-
blique essayent de reprendre l'offen-
sive, ils peuvent s'attendre à trouver
devant eux les républicains à l'état com-
pact comme au Seize-Mai. Ce n'est
pas chez nous que sera la division, c'est
chez eux. Car, de même que leur vic-
toire de dimanche dernier n'est qu'une
apparence, leur minorité de deux cents
voix ne sera qu'un trompe-l'œil. Les
trois cent quatrevingts députés de la
gauche seront trois cent quatre-
vingts républicains, les deux cents
députés de la droite seront cent qua-
trente royalistes et soixante impérialis-
tes. Et les royalistes et les impérialistes
peuvent bien fraterniser momentané-
ment pour une action définie, mais ils
« se battent après ». ;
, Déjà on peut remarquer que les im-
périalistes triomphent infiniment moins
que les monarchistes. Le Gaulois a
illuminé un coq; nous n'avons pas en-
tendu dire que le Pays ait illuminé un
aigle. Les bonapartistes s'aperçoivent
qu'ils ont plus fait les affaires des or-
léanistes que les leurs et qu'ils ont été
les Ratons des marrons du feu électo-
ral. Ce rôle de dupes doit leur être
d'autant plus sensible qu'ils étaient
habitués au rôle contraire*
En attendant que la minorité réaction-
naire se désagrège, unissons-nous.D'a-
bord, au ballottage. Que, le 18, il n'y ait
plus, dans chaque département, qu'une
liste républicaine, la liste radicale si
c'est elle quia eu le plus de voix diman-
che, la liste opportuniste si elle est ar-
rivée la première, une liste de fusion
si elle est préférable pour le succès. Et
nous prouverons une fois de plus à la
réaction que la République est plus
forte à elle seule que l'empire et la
royauté coalisés.,
AUGUSTE VACQUERIE.
ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Du 4 octobre 1885
SEINE
Résulta* de 940 sections
Inscrits : 477.377 1 Votants 350.713
Majorité absolue : 175.357
Voici les 53 noms qui ont réuni le plus
grand nombre de voix
1. Lockroy.iT.T.Î..ïï.. 237.573
2. Floquet.; 232.512
3. Anatole de La Forge. 196.236
4. Brisson 189.589
5. Barodet. 181.041
6. Clémenceau. 179.636
7. AUain-Targé. < 179.328
8. Raspai1. 177.886
9. Ilcnry Maret. 172.790
10. Tony Révillon ï.; 172.689
il. G. Perin .• 166.873
12. Ernest Lefèvre 163.224
13. Sigismond Lacrcix. 164.764
14. Cantagrel 164.093
15. De Lanessan. 160.768
16. Yves Guyot .v 148.247
17. Matho. 142.108
18. Frébault.:. 142.000
19. Delaltre. 141.563
20. Forest. 138.420
21. Drevfus. 137.992
22. PaulBert .- 131346
23. Brelay. 125.416
24. Basly 121.041
23. Roque (de Fillol}.119.197
26. Bourneville. 119.190
27. Germain Casse..117.689
28. Lafont 114.701
29. Rochefort 114.366
30. Laisant.. 111.076
31. Pichon. 108.406
32. Camélinat. 108.211
33. Villeneuve. 105.381
34. Michelin. 101.617
35. Farcy. 98.494
36. De Héredia. 93.248
37. FrédéricPassy..».v.i. 91.643
38. Spuller.90.440
39. Ranc. 89.815
40. Dais 88.460
41. J. Roche. 88.273
42. Hervé. 85.015
43. Caîla -.s 81.646
44. Du Barrail. 81.374
45. Haussmann. 81.101
46. Vacherot. 80.577
47. Dalloz 79.605'
48. Keller 79.533
49. Marius "Martin.79.485
50. G. Berry. 79.431
51. Riant. 78.969
52. DespatY3.; 78.243
53. H. Chevreau., 77.371
Il reste à connaître les résultats d'une.
centaine de sections.
Le dépouillement sera terminé dans la
journée.
Nous publierons demain le nombre de
voix obtenu par chaque candidat par ar-
rondissent ent*
t LES ÉLECTIONS DU 4 OCTOBRE
Et tenant compte des modifications que
les dernières dépêches ont fait connaître,
les résultats des élections du 4 octobre se
décomposent ainsi :
134 députés républicains élus ;
180 députés réactionnaires élus ;
222 ballottages.
Soit 536 résultats; si l'on tient compte
des insultais à venir de la Seine et des co-
lonies, on retrouve le nombre 584, qui est
celui des sièges de la nouvelle Chambre.
Les 180 réactionnaires comprennent 52
bonapartistes avérés; quant aux 128 au-
tres, ils se composent de légitimistes purs,
d'orléanistes, et enfin de cléricaufc sans
nuance politique déterminée, connus seu-
lement comme antirépublicains.
Parmi ces 180 réactionnaires se trouvent,
outre les neuf dixièmes des députés bona-
partistes et monarchistes sortants, un cer-
tain nombre de candidats officiels du 16 mai,
qui avaient été invalidés et non réélus, ou
qui ayant siégé jusqu'à la fin de leur man-
dat n'avaient pas été réélus au 21 août
188L
Ces membres, au nombre de vingt-cinq,
sont MM. :
D'Ariste, d'Ayguevives;
Blachère, Barascud, Berger, BO\lV'\tlier,
de Breteuil;
De Cardenau, de Clercq;
Dussaussoy;
Fairé;
Ganivet, Gamier-Bodeléac;
Hermary, Harispe;
De Luppé, Lorois (Finistère);
Monteils;
De Partz, Peyrusse;
Renard, Roques, de Rainvillers;
Sens;
Trubert.
A propos du 16 mai, nous avons fait
une curieuse comparaison : Les élections
du 14 octobre 1877, faites sous l'adminis-
tration de l'ordre moral, avaient abouti à
la nomination de 328 républicains contre
207 réactionnaires sur 535 membres dont
se composait alors la Chambre.
En admettant — ce qui est sans doute
une prévision exagérée — qu'après les
ballottages du 18 les réactionnaires soient
au nombre de 200, il restera en face d'eux
384 républicains, c'est-à-dire que la Répu-
blique disposera dans la nouvelle Cham-
bre de 184 voix de majorité sur l'ensem-
ble des réactionnaires, alors qu'après le
16 mai, elle n'avait qu'une majorité de
121 voix.
Ce qui lui a suffi pour réduire. ses ad-
versaires à l'impuissance.
--
La soirée d'hier a été marquée par une
troisième manifestation devant les bu-
reaux du Gaulois.
Dès sept heures et demie, la foule se
massait très nombreuse devant le journal,
lorsque plusieurs escouades d'agents, ar-
rivant presque aussitôt, la refoulèrent jus-
qu'à la rue de Riehelièu d'une part, et de
l'autre jusqu'à la rue de Grammont..
Par trois fois les manifestants essayè-
rent d'occuper à nouveau cette partie du
boulevard ; les agents finirent par former
un vaste demi-cercle à chaque coin.
, A partir de la rue Vivienne, les omni-
bus du boulevard tournaient dans cette
rue, prenaient la rue du Quatre-Septem-
bre et regagnaient le boulevard par la rue
de Grammont.
Vers dix heures, la foule, très pacifi-
que mais très décidée à acclamer la Ré-
publique, était encore dans toutes les
rues adjacentes et sur les boulevards. Une
panique s'est produite qui a refoulé le pu-
, blic jusqu'aux passages des Panoramas et
Jouffroy, dout les grilles avaient été fer-
mées.
Dans les groupes massés aux abords
de la rue Richelieu et de la rue Drouot, on
chante la Marseillaise; on crie le Gaulois
sur l'air des lampz'ons; des sifflets éclatent
au milieu des cris : A bas Mayer !
Les agents repoussent quiconque tente
de forcer le cordon qui défend le boule-
vard des Italiens.
A ce moment, un millier de personnes
se détachent de la foule et se rendent par
rla rue Saint-Marc à la France, puis à l'In-
transigeant, où ils demandent un drapeau.
On leur dit qu'on ne peut leur en donner.
Des cris s'élèvent : « Allons au Rappel i
— Oui, oui, au Rappell vive le Rappell »
Les manifestants se dirigent vers la rue
de Valois et viennent, en effet, nous de-
mander le drapeau que leurs camarades
de la veille avaient laissé en dépôt au
journal.
Une fois en possession du drapeau, les
manifestants s'éloignent aux cris de : Vive
la République! et en chantant la Mar-
seillaise.
Le drapeau était porté par M. B. Ber-
fini, rédacteur au Journal de la Corse. Les
manifestants ont pris par la rue Richelieu
et ont traversé le boulevard. Tout à coup,
rue Drouot, des agents surgissent. M.
Berfini est frappé. Les agents lui arra-
chent le drapeau et l'arrêtent. Mais plu-
sieurs de nos confrères de l'Evènement
interviennent, entre autres M. Galli, et
M. Berfini est relaxé.
A ce moment, sur le boulevard, des
agents repoussent la foule qui se précipite
en désordre vers la rue Vivienne.
En quelques minutes, le boulevard est
balayé jusqu'à la rue Montmartre. Plu-
sieurs personnes se- blessent en tombant.
A minuit, la manifestation était termi-
née. II ne restait plus que de rares groupes
devant le théâtre des Variétés et au coin
de la rue Montmartre.
A plusieurs reprises, pendant la soirée,
de pacifiques manifestations se sont pré-
sentées rue de Valois, acclamant le Rap-
pel et poussant des vivats en l'honneur de
la République.
Comme la veille, le cri qui dominait
dans ces foules, où la jeunesse des ate-
liers et celle des écoles fraternisaient dans
un même sentiment d'amour pour la
France, pour la liberté et pour l'égalité,
était celui-ci : « Vive l'union des républi-
cains ! »
, ..,..
,. QUESTION URGENTE
Il faut reconnaître que les organes
de l'ancienne majorité ne se sont pas
fait trop prier pour avouer que l'expé-
dition du Tonkin étaU bien pour quel-
que chose dans les succès des monar-
chistes. L'un, le Temps, le plus engagé
de tous d'ans la politique d'aventures,
accorde seulement que la direction a
été mauvaise et c'est dans cette série
de maladresses qu'il voit la cause des
irritations de l'opinion. Plus franc ou
plus clairvoyant, le Paris n'hésite pas à
constater que c'est la politique colo-
niale elle-même qui a été condamnée
par le suffrage universel. Ce journal
ajoute que toute illusion à cet égard
serait funeste.
Il croit que la question de l'évacua-
tion ne peut manquer d'être posée aux
premiers jours de la session. Sur un
pareil thème il serait trop facile de
récriminer, de rappeler les existences
sacrifiées à la poursuite d'un rêve, les
sommes follement dépensées. Nous ne
le ferons pas. Nous préférons nous
demander, comme le journal que nous
venons de citer, si entre les adversaires
et les partisans de l'entreprise, on ne
peut trouver une politique transaction-
nelle. On peut deviner ce que serait
cette politique : occupation restreinte
du delta par des troupes indigènes,
rappel des troupes françaises, etc., etc.
Sans doute et a priori, surtout dans
les circonstances actuelles, aucune so-
lution ne devra être rejetée sans le plus
sérieux examen. Mais, en étudiant de
très près celle qui vient d'être indiquée,
la Chambre et le gouvernement de-
vront se rappeler qu'elle n'est pas nou-
velle. On l'a plus d'une fois préconisée
et abandonnée. Tel ministre, tel mili-
taire en a été successivement adver-
saire et partisan. On peut même dire
qu'au début c'est celle qu'on croyait
adoptée et, à tout moment, elle a tenté
tous ceux qui ne voulaient pas, en
bloc, condamner cette aventure.
Mais il nous semble, si notre mé-
moire est fidèle, qu'il a été souvent
démontré par les hommes compétents
que c'était là un système chimérique,
plus chimérique encore que l'occupa-
tion totale. Si cela n'était pas à peu
près certain, combien seraient coupa-
bles les hommes qui, inutilement, au-
raient fait succéder une opération très
chanceuse à une opération- facile? Est-
ce que M. Jules Ferry, à la grande co-
lère de quelques-uns de ses amis, ne
se prononçait pas lui-même, un jour,
pour l'occupation restreinte ? Si, quel-
ques semaines plus tard, il renonçait à
cette idée, sans d'ailleurs avertir pèr*
sonne, c'est sans doute qu'elle lui avait
para impraticable. ---
Ce n'est pas à dire que, selon la mé~
thode trop souvent suivie en cettti
affaire, nous demandions qu'on refuse
d'étudier les documents, qu'on passes
du blanc au noir, sans raison et sang;
réflexion. Loin de là. Le ministre de fi:,",
guerre sera probablement en mesurer
d'apporter, sur cette question, toutes**
les informations dont lui seul disposa
Il faut qu'on fasse la lumière et on lâ
fera, nous n'en doutons pas. Si la
Chambre, @ ayant pesé le pour et le
contre, découvre une solution acceq
table, qu'elle l'adopte sans tarder. Mais
que personne, dans la discussion, nef
perde de vue le danger inhérent aux
demi-mesures, aux solutions boiteuses*.
Qu'on relise surtout tout ce qui a déjS
été dit sur ces matières, tant par l'op £
position que par les orateurs officielsi
On ne peut pas prétendre que tout ait
été dit, mais la question a été cepen;
dant déjà examinée sous bien des faces*;
C'est là ce qui abrégera certainement
l'étude approfondie à laquelle le sufT;
frage universel invite ses représen^;
tants et dont l'organe opportuniste
constate lui-même la nécessité et l'ur-
gence, A. GàULIBU.
LA GUERRE DES LANGUES
La lutte pour la vie , qui arme les
peuples les uns contre lesl autres, ne se
décide pas seulement sur les champs dff
bataille et les chancelleries. Les conflits
politiques se compliquent d'une guerre
économique, financière, ethnographique.
Les Allemands ont compris admirables
ment l'importance des langues comme
instrument de colonisation et d'expan-.
sion, et ils essayent de faire servir l'idioma
de Schiller et de Gœthe au succès du pan-
germanisme en Europe et ailleurs.
C'est de Vienne qu'est venu le signai
Au printemps de 1880, une association s'y
fonda, dans le but, dit l'article 1er des sta-
tuts, de fonder, d'entretenir et de secourii
les écoles allemandes là où la langue alle-
mande est menacée. Elle comptait, dès la
2 juillet de la même année, près 4e 3,000
membres, et aujourd'hui le nombre de
ses adhérents dépasse 100,000 formant
plus de 1,000 comités locaux. Ses recettes'
s'élèvent à un demi-million de francs, eÊ
les frais annuels des écoles et des salles
d'asile fondées et entretenues par l'asso*
ciation dépassent 100,000 florins.
Presque en même temps, nous dit M-f
Flammermont, à la très intéressante bro*
chure duquel j'emprunte ces détails, une
société analogue se constituait à Berlin
sur l'initiative du professeur WattenbacIlL
Le 17 décembre, l'Association tenait si;
première séance, et, sans avoir progressé
aussi rapidement que la Société viennoise,.
Y AUgemein deutsh Schtel- Verein compre^
nait en décembre 1883 10,000 membres
répartis en 77 comités locaux. ;
Le but de ces associations n'est pas, oDf
le conçoit, de développer l'instruction po-
pulaire dans les pays allemands ; c'est
une besogne à laquelle les gouvernements
locaux suffisent amplement ; ce qui les
préoccupe exclusivement, ce sont les pays
où la race allemande se trouve en conflit
avec des nationalités étrangères et risque
d'être absorbée par elles. C'est en Autriche-
Hongrie que cette lutte est la plus vive ;
aussi est-ce sur ce point que se sont por«-j
tés principalement leurs efforts. Il faut
reconnaître que leurs démarches auprès
des Chambres n'ont guère été couronnées
de succès. D'après les statistiques, il y a
en Autriche 8 millions à peine d'habitants
de langue allemande sur 22 ; en Hongrie^
Feuilleton du RAPPEL
DU 9 OCTOBRE
'¿'.fdIo.I..:'", t,. ,. -.I,- ).)..W. .,,.
11
LA
PRINCESSE BELLADONE
HÔMAN PARISIEN
PREMIÈRE PARTIE -
LA SÉDUCTION 1
Odette. (Suite) -
Emma revint à sa 611*, -V'întem-
plant, la dévorant du regard
- Est-ce qu^ tu viens pour longtemps,
ïnamap,? demanda Odette.
~* Ohère mignonne, répondit la mère,
"in'èc un soupir; aujourd'hui et demain.
îoilà tout ce que je puis te donner J
Reproduction interdite. — Droit de traduc-
Ion réservé.
voiiiB ~c~~ ~je~m~ ~oc~b~.
Les yeux d'Odette s'attristèrent brus-
quement.
— Crois bien que cela me coûte autant
qu'à toi, poursuivit Emma, de te quitter
si promptement. Mais. j'y suis con-
trainte. Prends patience. et à la joie
de l'arrivée ne mêlons pas l'amertume du
départ.
Il n'y avait plus qu'à monter en voi-
ture.
A une heure, tous nos personnages
étaient réunis dans la salle à manger.
— Allons, à table 1 dit Mme Miche-
lin. Vous devez avoir faim. Il est tard et
le mouvement du voyage ça creuse.
— A table donc! fit Mme de Curgis,
en se plaçant près de sa fille. C'est si bon
de manger à la campagne et d'avoir sa
fille près de soi l
Un légep nuage assombrit un instant
sôh regard ; mais elle le détourna aussitôt
vers Odette et il s'éclaira soudain de plus
de lumière.
— C'est adorable; ici! disàît-eîle, sem-
blant reposer ses y<;u^ sur la simplicité
qui l'entourait, humant à pleins pou-
mons l'air embaumé des bois et des prai-
ries qui tenait jusqu'aux convives par les
fenêtres large ouvertes.
Tout lui paraissait bon, exquis, bien
qu'elle mangeât peu, parlant sans cesse à
OJette*, -". - -
- Ah! qu'il serait doux de vivre ici,
près de toi, toujours! lui disait-elle.
— Sans doute, maman, — répondait
Odette; — mais il serait encore meilleur
de vivre ensemble à Paris. Je serais aussi
près de toi.
— Paris! répéta Emma reprenant, pour
un instant fugitif, l'expression de la prin-
cesse Belladone. Paris. Ah! ma mi-
gnonne, laisse-moi l'oublier..; pendant
quelques heures !
— Il me reprendra assez tôt! mur-
mura-t-elle, en penchant le front et en
cessant de regarder sa RIIe; * ,-
VI ;:
Si» mère
Ce mouvement n'avait pas échappé à la
Micheline, qui se hâta de changer le cours
de la conversation, en 'offrant d'un cer-
tain fromage onctueux comme une crème,
qu'elle fabriquait, de ses propres mains,
du meilleur lait de ses vaches.
C'était la surprise et la gourmandise
des grands jours.
Mais elle eut beau faire, Emma ne pou-
vait retrouver la gaieté des premiers
instants, gaieté trop passagère pour n'a-
voir pas été un peu factice,
Le déjeuner terminé, Odette et la Mi-
cheline conduisirent Mme de Curgis dans
la chambre qu'elle devait occuper durant
son court séjour à la ferme.
Emma, aidée de sa fille, qui était toute
heureuse de déboucler la malle et d'ou-
vrir la valise de sa mère, rangea le peu
d'effets qu'elle avait apportés et changea
son costume de voyage contre un costume
plus commode et mieux approprié à la vie
de campagne.
La malle, d'ailleurs, contenait, chaque
année, un joli cadeau pour Odette, sans
compter un souvenir à la Micheline et à
Pierre Michelin.
Odette avait repris sa joie, avec cette
rapidité de-la jeunesse qui oublie si faci-
lement la veille, et, absorbée par le pré-
sent, ne songe pas davantage au lende-
main.
Sa mère semblait charmée et comme
détendue par cette joie enfantine
— Naïve, douce, gaie. pensait-elle, en
regardant sa fille. Voilà ce que j'étais au-
trefois, moi aussi! Que c'est loin 1 Mais
toi, du moins, Odette!.u tu resteras ce
que tu es 1
La journée passa pour les deux femmes
comme un rêve.
On se promena dans le bois; on parcou-
rut le jardin; on visita les étables, et, au
milieu de ces occupations, Emma inter-
rogeait sa fille SUI son pensionnat, ses
études, les progrès qu'elle y faisait..
Cenendant, en répondant àfrsa mère,
Odette éprouvait une certaine contrainte.
La chose qui lui tenait le plus au cœur
était celle dont elle n'osait point parler.
Une question brûlait ses lèvres :
« Quand sortirai-je de pension? Quand
me prendras-tu près de toi ? Quand quit-
terai-je Bracieux pour Paris? »
Mais maman Michelin était là, et Odette
redoutait fort sa nourrice, bonne à coup
sûr, mais douée de cette fermeté, cousine
germaine de la dureté, qui est particulière
aux gens de la campagne.
Or, maman Michelin lui avait bien re-
commandé de ne point poser de ces ques-
tions indiscrètes à Mme de Curgis.
— En lui parlant de cela, en lui mon-
trant ton impatience et ton ennui, tu l'af-
fliges inutilement, lui avait dit la Miche-
line. Respecte ses volontés, mon enfant,
et crois bien que ce qu'elle ne fait pas.
c'est qu'elle ne peut pas le faire,
— Demain, se disait Odette in petto,
nous devons faire une excursion toutes
les deux seules, et je lui parlerai. Quel
mal y a-t-il à ce que je désire vivre au-
près de ma mère, et quelle peine peut lui'
causer cette preuve de mon affection ?
Le soir venu, Emma voulut assister
elle-même au coucher de sa fille qu'elle
ne quitta que lorsqu'elle la vit, peloton-
née dans son lit blanc» aprës Y
guewent embrassée^ - -
Puis, elle gagna sa propre chambre ou
la nourrice l'attendait.
— Eh bien, Micheline, dit la princesse
Belladone, en lui prenant les deux mains
avec une sorte d'effusion qui étonnait
chez elle, habituellement si froide et si
hautaine, et dont la gaîté même, dans son:
salon parisien, avait quelque chose qui
glaçait; eh bien, ma bonne Micheline^
voilà des heures de joie qui, pour mot:
valent des années ! J'ai vu mon Odette, ja
l'ai embrassée ; j'ai entendu son gazouillis
de fillette innocente. Que c'est bon 1 Si
cela pouvait durer ! 'f.
— Oh ! si vous l'aimez, c'est une bravai
fille qui vous aime bien aussi, allez ! EU*
ne parle que de vous. pour vous attetf*
dre, quand vous devez venir, ou pour.
vous regretter. quand vous êtes partiel
Elle ne vit que pendant que vous êtçs[
là. Elle n'est plus reconnaissable!. -'
- Hélas 1 que ne puis-je rester ? Maié
j'ai toujours peur, si mon absence sdr
prolongeait, qu'on ne finît par savoir ofr
je viens et qu'on ne découvrît le secret dot
cette retraite. qui cache ma fille. Ep
je ne veux pas que ceux..; qui me coa-"
naissent sachent même son existence 1.
Oh ! non, cela jamais ! ajouta-t-elle plus^
bas, avec un regard presque farouche/-
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