Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-08-29
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 août 1885 29 août 1885
Description : 1885/08/29 (N5650). 1885/08/29 (N5650).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75393149
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
N.5650 - Samedi 29 Août 1885 Pope &e numéro : lOe, - Départements -. là; e. N 12 Fructidor an 93 - N. 5650
ADMINISTRATION
58, HUS DE VALOIS, 13
- .5r
ABONNEMENTS ;
t&Bis
£ roïs"mois. iO V
Six mois.» 20 »
DEPARTEMENTS1
Prois mois. 13 50
Six mois .* 22 JI
A3rcsser IcHrcs et mzniïais
A M. ERNEST LEFÈVRB
4SRîirSISTRAIEI5B. £ lÉBAKC.
«fada iIIbbS ; ghs^MIBI BÉi mmhbbh I ig j gig
REDACTION
, jSV&esser au. Secrétaire Je la RédacfÍOu,
J?e 4 à 6 heures du soin
18) HUE DE VAX OIS, 18
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3*0$manuscrits noninsérés ne seront pas renqu
ANNONCES
te <2i. IAGRANGE, CERF et ce
>> iiace de la.Bowse, r,
LES OUVRIERS MINEURS
Une des premières questions dont
devra s'occuper la Chambre prochaine,
«c'est la question des ouvriers mi-
neurs.
La dernière enquête porte à 111,317
le nombre des travailleurs qui sont
employés dans les houillères, les uns
souterrainement , pour l'abatage du
charbon et son transport, pour le boi-
sage des galeries et des chantiers, etc.;
les autres sur le carreau des mines,
pour la manutention et le triage des
produits. Les premiers forment un peu
plus des deux tiffl du total général ;
ils sont au nombre de 76,982, parmi
lesquels 5,251 garçons âgés de plus de
douze et de moins de seize ans. Les se-
conds, dont l'effectif est de 34,335,
comprennent 2,849 enfants (garçons
ou filles) et 3,963 femmes. Les femmes
et les filles ne peuvent pas être em-
ployées au travail souterrain.
111,317 êtres humains ne sont pas
une quantité négligeable. Pour ceux à
qui les considérations d'humanité et de
justice ne suffiraient pas, il y a la con-
sidération de sécurité publique. La
souffrance est mauvaise conseillère et
l'iniquité provoque les représailles san-
glantes.
La Chambre qui s'en va a voté deux
bonnes lois : la loi des prud'hommes
mineurs et la loi des délégués mineurs.
Elle allait voter celle des caisses de re-
traite et de secours quand la date fatale
3st venue lui dire que ce n'était plus à
elle de légiférer.
Nous ne faisons pas à la Chambre
rature l'injure de lui croire moins de
sollicitude pour les travailleurs qu'à la
Chambre passée.
Quels travailleurs plus intéressants
que ceux de la houille? Le rapport de
la commission chargée d'examiner le
projet de loi cite ces paroles d'autant
plus significatives qu'elles sont d'un
des plus ardents adversaires du projet :
— « Les mineurs ne sont pas des ou-
vriers ordinaires ; séparés souvent de
la mort par la longueur de leur pic,
soumis aux coups de feu, aux éboule-
ments, aux inondations, ils luttent
toute leur vie contre le danger. Il existe
certaines mines où la mortalité par ac-
cidents est de 1 sur 79 et les blessés de
l sur 24. »
Au mois de janvier dernier, il y eut,
i Liévin, trente victimes en un jour.
Les mineurs sont sujets à des mala-
dies spéciales produites par les condi-
tions anormales et contraires à l'hy-
giène dans lesquelles ils sont condamnés
à vivre et à travailler. L'anémie, les
maladies de poitrine.-l'hyd arthrose du
geneu, l'éruption pustuleuse des mem-
bres inférieurs, les rhumatismes articu-
laires , l'encombrement charbonneux
des poumons, les assaillent de tous
côtés. Leur meilleure chance est d'en
mourir jeunes. L'ouvrier mineur, dit
l'ingénieur en chef 0. Keller en résu-
mant les résultats de l'enquête de 1883,
« l'ouvrier mineur, quand il est vieux,
est incapable de tout travail ». Alors,
crève de faim, vieil imbécille qui nous
as donné ta force et ta vie, qui nous as
donné le charbon, le gaz, le chauffage,
l'éclairage, qui as renoncé au soleil pour
que notre nuit soit un autre jour, qui
as vécu dans un trou pour que nous
puissions courir d'un bout de la terre
à l'autre, aller respirer à notre choix la
brise de mer ou l'air vierge de la mon-
tagne ! Tant que tu as pu travailler pour
nous, nous t'avons jeté le morceau de
pain sans lequel cela t'eût été impos-
sible ; mais à présent que tu t'es usé à
nous servir, va crever avec les chiens
galeux !
La République n'a pas voulu qu'il en
fût ainsi.
De là, le projet de loi qui « assurerait
aux ouvriers mineurs le droit à des se-
cours en cas d'accident ou de maladie
et à des pensions de retraite au mo-
ment où ils atteignent une vieillesse
généralement prématurée » et qui
« remplacerait le régime de bon plaisir
et de charité actuellement existant en
cette matière par un régime de mutua-
lité et de droit ».
De mutualité! La loi interviendrait
donc dans les relations des ouvriers et
des compagnies? Halte-là! réclament
les compagnies; « les mines sont une
propriété ordinaire, la législation ne
peut, sans violer le droit de propriété,
sans violer les contrats sous l'empire
desquels s'est créée la concession, in-
tervenir vis-à-vis des propriétaires pour
leur imposer des conditions exorbitan-
tes du droit commun; rien dans celte
industrie plus que dans toute autre
n'autorise les pouvoirs publics à impo-
ser des règles aux relations intérieures
des ouvriers et des patrons ».
Le rapport de la commission « re-
pousse absolument cette affirmation ».
Il s'autorise de l'opinion d'un juriscon-
sulte : — « En droit, l'industrie des
mines n'est pas absolument libre en
France. Si le législateur a imposé des
règles à l'exploitation des mines au
point de vue de la sûreté publique, des
besoins des consommateurs, de la con-
servation des travaux et en raison de
la nature exceptionnelle des substances
minérales, il pourrait de même, et par
un principe analogue, imposer des rè-
gles à l'économie administrative de
l'exploitation souterraine et rendre
obligatoires les caisses de secours et
de prévoyance en raison des dangers
exceptionnels qui menacent la vie des
ouvriers mineurs. En fait, il existe des
précédents. » Le rapport ajoute, fort
justement, que l'octroi d'un monopole
implique pour l'Etat l'obligation d'en
surveiller l'exercice et d'en empêcher
les abus.
Reste à voir comment le projet, de
loi entend le droit des mineurs et le
devoir des compagnies «
AUGUSTE VACQUERIE.
- M -
Un conseil de cabinet a eu Heu hier
dans l'après-midi , au ministère de la
justice, sous la présidence de M. Henri
Brisson.
Les ministres qui y assistaient sont :
MM. Allain-Targé, Goblet, Sadi-Carnot,
général Campenon, amiral Galiber, Pierre
Legrand et Hervé-Mangon.
Ils se sont occupés des mesures à
prendre en vue de faire cesser les cris
poussés sur la voie publique par les col-
porteurs d'écrits scandaleux. Il a été dé-
cidé que les vendeurs ambulants ne pour-
raient annoncer désormais que le titre de
la publication. Des procès-verbaux seront
dressés contre les délinquants qui, s'il y a
lieu, seront déférés au parquet.
Aucun discours ne sera prononcé au-
jourd'hui devant le cercueil de l'amiral
Courbet. La cérémonie ne consistera
qu'en un service religieux qui sera cé-
lébré dans l'église des Invalides. Tous les
membres du cabinet présents à Paris y
assisteront. C'est seulement à Abbeville
que l'amiral Galiber prendra la parole au
nom du gouvernement.
M. Allain-Targé a rendu compte du
meeting qui s'est tenu hier salle Rivoli.
Le ministre de l'intérieur a fait con-
naître que, sur les assertions d'un journal
étranger qui a annoncé la présence du
choléra à Paris et dans les environs, il
avait prescrit une enquête afin d'en vérifier
l'exactitude.
Les résultats de cette enquête ont dé-
montré la fausseté absolue de pareilles
allégations. Il n'existe aucun cas d'épidé-
mie, ni dans la capitale, ni dans les com-
munes suburbaines, ni dans les départe-
ments limitrophes.
M. Allain-Targé a déclaré que, s'il y
avait lieu, il demanderait des crédits pour
venir en aide aux victimes du fléau à Mar-
seille et à Toulon. Ces crédits seront ou-
verts au ministère de l'intérieur et au mi-
nistère du commerce.
Les rapports des préfets sur la situation
électorale en province, analysés verbale-
ment au conseil par le ministre de l'inté-
rieur, font présager le succès des candi-
dats républicains dans presque tous les
départements.
———————— ,
LE NOUVEAU DOGME
D'aimables personnages n'osant pas
demander un mandat en blanc aux
électeurs, cherchent, nous l'avons vu,
à se faire réélire sous la dénomination
vague et équivoque «d'hommes de gou-
vernement». Bien entendu, personne
ne sait ni ne peut dire ce que sera
et ce que fera le prochain gouverne-
ment. Cela est parfaitement égal à ces
hommes ingénieux, les mêmes qui ont
inventé le nouveau dogme de la stabi-
lité l'ninistérielle, dont l'honorable M.
Achard s'est moqué avec beaucoup d'es-
prit.
A en croire ces messieurs, le pays
serait si niais, si stupide qu'il ne s'in-
quiéterait plus du tout de la façon dont
les ministres gouvernent, mais seule-
ment de la durée des ministères, quoi
qu'ils fassent!
Il n'est pas besoin de dire que c'est
là calomnier étrangement les électeurs.
Ceux-ci souhaitent évidemment que
les ministres aient le temps d'étudier
et de i" préparer les affaires, mais ils
souhaitent surtout que ces études pré-
liminaires soient bien dirigées et que
les solutions proposées ne soient pas
contraires aux intérêts de la Républi-
que. Plus longtemps resterait aux af-
faires un cabinet qui ferait faute sur
faute, plus le mal serait grand et, c'est
là une vérité si banale que l'électeur le
moins éclairé doit la saisir. Il faut l'in-
croyable aplomb des babyloniens pour
essayer de donner le change au pays,
pour essayer de' lui faire accepter com-
me principal ce qui est accessoire et
comme toujours salutaire ce qui peut
être (dangereux au plus haut degré.
Le pays n'est pas si bête. Ce qui lui
importe, ce n'est pas le nom du minis-
tre qui gouverne, mais la façon dont il
gouverne. Conserver indéfiniment un
cabinet manquant à la fois de clair-
voyance et de sincérité, un cabinet plus
soucieux de se maintenir que de respec-
ter la Constitution ; ce serait, sans nul
doute, une erreur au moins aussi
grave que de renverser sans motifs suf-
fisants un ministère bien intentionné
et de capacité ordinaire. Tout le monde
en jugerait ainsi, mais les tonkinois
ont des vues spéciales sur ces matières
et ils se sont efforcés de nous faire
croire que l'opinion publique était avec
eux et déraisonnait comme eux. En-
core quelques semaines et, en dépit
des réunions triées sur le volet où au-
cun contradicteur n'est admis, l'opi-
nion publique sera vengée !
Il n'échappera d'ailleurs à personne
que les apôtres du nouveau dogme
n'ont qu'une ferveur très intermittente.
La stabilité ministérielle est une chose
admirable et sans prix tant que leurs
amis sont au pouvoir, et quoi qu'ils y
fassent. Mais, qu'il s'agisse d'autres
républicains, la pcène change et le
dogme n'est guère plus en honneur.
Quand, il y a trois ans, les radicaux
ont voté contre le cabinet Freycinet à
propos de l'affaire d'Egypte, ils émet-
taient un vote conforme à leurs princi-
pes puisqu'ils étaient opposés à toute
intervention. Mais que dire des oppor-
tunistes qui, partisans résolus de cette
intervention, sacrifiaient leur politi-
que — bonne ou mauvaise — à leurs
rancunes? Que faisaient-ils alors du
dogme de la stabilité ministérielle ?
Et, dans ces derniers temps, quand
M. Brisson arrivait à peine aux affai-
res, quand le cabinet était à peine in-
stallé, qui donc, sans motifs, sans pré-
texte, a imaginé contre lui la candida-
ture de M. Fallières à la présidence de
la Chambre? Qui donc, avec plus de
succès, a poussé, à la commission du
budget, les ministres sortants ? Qui
donc a chargé M. Lelièvre de mener,
contre le ministère en général et contre
M. Allain-Targé en particulier, cette
attaque malencontreuse qui a fini dans
le ridicule? Etait-il question, ce jour-
là, du principe sacro-saint de la stabi-
lité ministérielle?
Non; il était question, comme tou-
jours, pour les hommes de ce groupe,
pour « les hommes de gouvernement »
de se saisir du gouvernement. C'est, en
réalité, Ta seule chose qui les intéresse
et c'est, nous l'espérons, un danger
dont les électeurs clairvoyants sauront
bien préserver la République.
A. GAULIER.
Tiff»
Une dépêche de Madrid, 27 août, dit
que les négociants catalans sont unanime-
ment décidés à repousser tous les pro-
duits allemands, aussitôt qu'on aura reçu
confirmation ue l'occupation des Caro-
lines. Il est probable que les négociants
des autres provinces imiteront cet exem-
ple.
Tous les marins du commerce offrent
d'entrer dans la marine de guerre.
Dans les capitales des provinces et dans
les villes secondaires ont lieu des mani-
festations anti-germaniques.
La Epoca et les autres journaux minis-
tériels déclarent que le gouvernement es-
père arriver à une solution satisfaisante
avec le cabinet de Berlin.
Ces journaux conseillent, en consé-
quence la prudence, afin de ne pas com-
promettre l'issue des négociations.
La Gazette nationale apprend que la
note qui doit être envoyée de Berlin à
Madrid, au sujet des îles Carolines, rap-
pelle la note de 1875, publiée officieuse-
ment ces jours derniers.
S'appuyant sur ce document, le cabinet
de Berfin expose que le gouvernement al-
lemand, en agissant comme il l'a fait re-
lativement aux îles Carolinoo, n'a pas
songé à léser les droits d'un tiers.
On compte à Berlin sur le succès des
négociations qui ont été entamées.
Dans les cercles officiels de Berlin, dit
une dépêche de cette ville,«ontient com-
plètement compte de la situation difficile
dans laquelle se trouvele roi Alphonse XII.
On sait que le mouvement actuel est sur-
tout provoqué par les radicaux, les répu-
blicains, les partisans du gouvernement
cantonal, et appuyé par le parti français
existant en Espagne. »
La nouvelle d'après laquelle le gouver-
nement allemand aurait l'intention de de-
mander l'arbitrage d'une autre puissance
ne se confirme pas.
o
Rappelons que la cérémonie funèbre
en l'honneur de l'amiral Courbet a lieu
aujourd'hui vendredi à l'Hôtel des Inva-
lides.
On trouvera plus loin des détails cir-
constanciés sur le transport du corps de
l'amiral de Salins-d'Hyères à Paris ainsi
que sur l'arrivée du cercueil aux Inva-
lides.
- ufjjl» i m
LES MÉMOIRES D'UN REPORTER
M. Archibald Forbes est un des types
les plus curieux du journalisme anglais
et, on peut le dire, du journalisme contem-
porain. Il a, pour ainsi parler, créé le re-
portage militaire. Avant lui, chaque grand
journal avait bien l'habitude d'envoyer à
la suite des armées un correspondant qui
suivait les opérations; tout ce qu'on de-
mandait à cet agent spécial c'était de se
mêler tant bien que mal aux états-majors,
d'assister de plus ou moins près aux af-
faires, et de mettre au télégraphe ou à la
poste, après chaque bataille, une dépêche
ou une lettre qui parvenait quand elle
pouvait.
M. Forbes a exercé, lui aussi, ce métier
pendant la campagne de 1870. Délégué
par un journal assez obscur, le Morning
Advertiser, pour suivre les opérations de
l'armée allemande, il s'aperçut au bout
de quelques jours que ce qu'il faisait ou
rien était à peu près la même chose. 11
revint à Londres, alla trouver le directeur
du Times qui l'éconduisit, se rabattit sur
le Daily News qui traversait alors une pé-
riode difficile, obtint de Yeditor de ce
journal, M. Robinson, une entrevue, et
quinze jours après la fortune du Daihj
News et de M. Archibald Forbes était
faite.
Le nouveau code de reportage militaire
promulgué par M. Forbes tiendrait en
deux articles. — Article premier. Il faut
connaître ce dont on parle; un reporter
militaire doit donc être un militaire. —
Art. 2. Toute dépêche, d'où qu'on l'en-
voie, doit être publiée dans les trois jours
qui suivent l'engagement qu'elle relate.
Et M. Forbes ne s'est pas contenté d'af-
firmer le principe ; il l'a appliqué. Toutes
les t'fois qu'une guerre éclate quelque
part, toutes les fois qu'une rencontre a
lieu entre deux armées, dans quelque
coin du monde que ce soit, on peut être
sur de trouver le surlenueiualu au plus
tard, dans les colonnes du Daity News, un
compte-rendu de l'opération, écrit par un
témoin impartial et compétent, joignant
à un véritable sens stratégique un incon-
testable talent d'exposition. Depuis quinze
ans, M. Forbes a été spectateur de toutes
les grandes batailles ; il a assisté à l'entre?
vue de Napoléon III, prisonnier, avec le
roi de Prusse, à la capitulation de Metz,
à toutes les opérations ae ia guerre des
Achantis, du Zoulouland, de l'Afgbanis..
tan, de l'Egypte. Il a fait de la première
attaque de Plewna un récit demeuré célè-
bre. C'est lui qui a annoncé au tsar
Alexandre la prise de Chipka. Rester à
cheval quarante-huit heures de suite, cre-
ver dix chevaux pour arriver le premier
au télégraphe, écrire sur l'arçon de sa
selle des articles de quinze cents lignes
sont des jeux pour lui.
Qu'il n'y ait pas un peu de puffismé
dans son affaire, on ne me croirait pas si
j'osais le préteadre. M. Forbes est anglais,
et comme tel assez ami d'une certaine
réclame. M. Forbes est anglais, et comme
tel il donne à entendre que lord Wolse-
ley, le vainqueur de Tell-el-Kébir, laisse
bien loin derrière lui tous les généraux
actuellement connus. Mais ce sont là de
petits travers qui n'enlèvent rien à ses
grandes qualités.
La paix dont nous jouissons depuis
quelque temps a fait à M. Forbes des loi-
sirs qu'il occupe à écrire ses mémoires.
Cette autobiographie va paraître prochai-
nement sous ce titre : Souvenirs de quel-
ques continents. Quelques est modeste. M*
Forbes a parcouru l'Europe, l'Asie, l'A..
frique, l'Amérique et l'Océanie. Où diable
veut-il aller, à présent? Dans la lune?
Cela lui arrivera à quelque jour. Il ne
s'agira, comme il le dit lui-même, que de
savoir y mettre le prix.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
- II '»" — ■!■■■■■ ■■>■■■ .■■■ —
LES ON-DIT
Simple rapprochement :
En 1815 le nombre des électeurs en
France était de 20,000. Le reste, vil trou-
peau, ne comptait pas.
La République, en 1848, ouvrit les ur-
nes électorales à 8 millions de Français.
On en compte 11 millions aujourd'hui. ——
~ë !&
Bonne journée hier pour le concourg
de Vincennes. L'atflucnce des tireurs a
été considérable.
De nombreux officiers sont venus pren-
dre part au concours, et chaque jour de
nouvelles sociétés de tir et de gymnasti-
que se font inscrire.
On a fort applaudi la délégation belge,
et le succès d'un tireur suisse, M.. Des-
combats, de Lausanne, qui a gagné la
première coupe des Suisses et l'a reçue
des mains de M. Déroulède.
« y
§ 3
Nous avons demandé à maintes reprises
que l'Etat fit placer en bas des tableaux
et des socles des statues une notice claire
indiquant le sujet traité par l'artiste.
Cette amélioration va être réalisée par
la ville; en exécution d'une délibération
récente du conseil municipal, des plaques
indicatives seront prochainement apposées
sur toutes les œuvres sculpturales qui dé-
corent les squares et jardins publics de la
capitale.
•S» »«•
On sait qu'on a donné le nom de Jules
Bastien-Lepage à une des rues de Paris.
La petite ville de Damvillers où est né le
peintre, se prépare également à rendre
hommage au jeune artiste si prématuré- )
ment enlevé.
San frorck, Il Plmïla Tlaefi nn-T .epagfa, à -,
acheté un terrain, attenant au cimetière.
dans lequel il se propose de construire
un monument funéraire, une sorte de
caveau de famille d'un aspect imposant
et artistique à la fois.
Avec le montant de souscriptions po-
pulaires à 50 centimes, recueillies à Dam-
Feuilleton du RAPPEL
DU 29 AOUT
44
LA BANDE
DES
CO PUR CHI CS
r*.
ROMAN PARISIEN
XII,
-V>; j
lies Coimreihies (saliient
leurs bottes
(Suite
Camboulives sô récria :
— Maillochon a vendu vos bottes! vous
êtes tant que ça dans la dèche?
— Oh! monsieur Camboulives, c'est in-
digne de croire que nous procéderions à
la lessive de nos bardes uniquement parce
que nous aurions mangé notre mois trop
tôt. Nous obéissons, monsieur, à des mo-
biles d'une valeur plus haute, à des con-
sidérations d'un ordre plus élevé. Nous
Reproduction interdite.
Voir le Rappel du i3 juillet au 28 août*
avons l'intention de nous mettre à tra-
vailler, et nous pensons qu'il y a lieu de
nous habiller de la même manière que le
commun des mortels.
— Ah ! vous allez vous habiller comme
tout le monde ! s'écria Camboulives. Ce
n'est pas malheureux que vous vous y
résolviez ; car, entre nous, ce n'était pas
toujours drôle de voir les gens s'arrêter
devant vous la bouche ouverte, vous pre-
nant pour des bêtes curieuses.
— Dis donc, espèce d'insolent I petit
crevé du diable !
— Avec son eau du nommé Cologne
sur ses chaussettes I
- Avec son carreau dans l'œil I Eh
bien, nous entends-tu, nous.
Nous nsoms pas d'ces gandins qu'ont un carreau dans l'oeil
Et des gant'en peau d'caniche.
Au lieu d'boir' du Cliquot, nous buvons d'l'Argenteuil,
Et c'est pas chez Tortoni qu'on iiche,
ni même chez Magny, entends-tu, petit
crevé! Nous descendons déjeuner chez le
père La Boudinette, mastroquet. Va-t-en
chez Magny, va, va, aristo.
fa, oh! va, dans une autre cuisine,
Va cacher ton bonheur, tooon bonheur et ta raine 1
Va, oh! va.
- Eh ! je m'en vais aussi.
- Nous pourrions t'inviter à déjeuner
avec nous, mais nous ne le voulons pas.
- Ah ! non, s'écria Amelina, il doit me
conduire chez Maguy.
- Messieurs les Copurchics, dit Mail-
lochon, à vos chambres, et toi, Guibol-
mar, frappe le gong, nous descendons.
Guibolmar frappa trois coups, trois
coups encore, trois coups enfin.
Aussitôt toutes les fenêtres s'entre-bâil-
lèrent, une tête passa par chacune de ces
fenêtres, et de toutes les bouches sortit
le même cri : Joie ! kEt les fenêtres se re-
fermèrent, les bouches aussi.
- Quelle drôle de cérémonie ! s'écria
Amelina.
— C'est ainsi presque tous les matins,
dit Nichonnette.
Et la petite ouvrière qui tirait sans
relâche son aiguille en face de la fenêtre
de Guibolmar, continuait à soupirer et à
se dire Ils s'amusent, eux?
»
XIII
(jhez Magny
Les Copurchics entrèrent chez le père
la Boudinette, tandis que Camboulives
s'en allait chez Magny en compagnie d'A-
melina.
Arrivés rue Contrescarpe, ces derniers
s'attablèrent, et Amélina commanda « ce
que le garçon voudra » pourvu qu'il y ait
des truffes avec tout.
— Mangez donc des truffes à la ser-
viette, en guise de pain, rien de plus suc-
culent, dit le garçon.
— C'est ça, c'est ça, dit Amelina.
— Tu vas me coûter quarante francs de
truffes !
— Tu m'as dit que je pouvais n'y pas
regarder.
— Va, va, comme chantait tout à
l'heure Maillochon sur l'air de la Favorite.
J'ai reçu mon-inscription, tu la manges,
rien de plus naturel. L'argent des parents,
c'est pour être croqué par les femmes de
messieurs leurs fils.
Amelina commença bientôt à chiquer
les truffes à belles dents et à jouer de la
fourchette d'une façon distinguée, avec
accompagnement de Camboulives dont les
maxillaires ne demeuraient pas oisifs.
A côté d'eux mangeait lentement un
homme au visage maigre, aux cheveux
déjà rares, à l'œil atonique, aux traits
tirés et aux long favoris blonds et clairs,
qui regardait Amelina avec persistance.
— Qu'est-ce qu'il a celui-là? se deman-
dait Camboulives.
— Oh ! que c'est bon ! disait Amelina.
Si j'étais riche, je prendrais pension ici,
moi !
— Gourmande ! jolie gourmande ! dit
Camboulives.
Tout à coup, il jeta sa serviette, bondit
sur son chapeau, fit un saut au milieu de
la salle, tomba en face de celle qu'il occu-
pait en attirant le garçon, et dit à ce der-
nier t
— Allez vite dire à ma femme de ne
faire semblant de rien, d'achever de dé-i
jeuner et de s'en aller. Je la retrouverai
chez moi. Enlevez mon couvert. Je vous
payerai en sortant.
Tandis que le garçon allait porter à
Amelina les paroles de Camboulives, trois
personnes, un homme et deux femmes,
entraient dans le salon et jetaient un re-
gard circulaire sur les tables pour savoir
celle où elles pouvaient s'asseoir.
— Hé té 1 s'écria la dame, c'est le petit
Camboulives qui est là.
— Ah ! s'écria Camboulives, ah ! c'est
vous! quelle surprise ! Comment êtes-vous
chez Magny?
— Eh bien, monsieur Camboulives, dit
Mlle Elvire qui était la troisième personne
entrée, vous avez une jolie figure 1
— Tél qu'est-ce qu'il a donc celui-là?
— C'est une histoire. commença Cam-
boulives. Mais asseyez-vous donc.
— Tu n'as pas encore commencé à dé-
jeuner, à ce que je vois? demanda M. Blé-
riotte.
— Pas encore, comme vous voyez.
- Menteur! dit Elvire en lui envoyant
un coup de pied sous la table. -
— Tu vas déjeuner avec nous?
— Certainement. Mais dites-moi com-
ment vous êtes chez Magny.
— Nous allons souvent manger au res-
taurant, tu le sais bien, ça amuse ma fille.
— Oh! tant, papaj
- Et sur la rive gauche ?
sr Mais oui, quelquçfojs cbOz Fovot,
chez Lapérouse, chez Magny, au café
d'Orsay.
- Ahl
— Dis donc, ça n'a pas l'air de t'amuseï
de nous rencontrer?
— On dirait même que ça le rend triste,,
appuya Elvire,
— Par exemple ! c'est une bonne plai*
santerie 1 dit Camboulives; rien ne ma
rend plus heureux. t
— On ne le croirait pas à vous voip, dit
Elvire..
— C'est que, précisément, dit Cambou<
lives, à me voir je suis méconnaissable.
— Dans quoi as-tu fourré ton visage
pour l'avoir en cet état?
— Vous comprenez que je ne pouvais
aller vous rendre visite avec la tête en(
capilotade, car elle a été grosse commî
un boisseau, ma tête. .:
— Oh ! le pauvre petit 1 dit Mme Blé^
riotte..
— Mais comment ? redemanda M. Blé*"
riotte. i
— Je le dirai si Elvire veut ne pas s'en
âcher. t
f - Vous vous êtes battu pour une fem^
me ? demanda Elvire en envoyant deu~
coups de talon successifs dans lés mollets
de Camboulives.
EDGAR MONTBIL.
i
(A MVfttl ■
ADMINISTRATION
58, HUS DE VALOIS, 13
- .5r
ABONNEMENTS ;
t&Bis
£ roïs"mois. iO V
Six mois.» 20 »
DEPARTEMENTS1
Prois mois. 13 50
Six mois .* 22 JI
A3rcsser IcHrcs et mzniïais
A M. ERNEST LEFÈVRB
4SRîirSISTRAIEI5B. £ lÉBAKC.
«fada iIIbbS ; ghs^MIBI BÉi mmhbbh I ig j gig
REDACTION
, jSV&esser au. Secrétaire Je la RédacfÍOu,
J?e 4 à 6 heures du soin
18) HUE DE VAX OIS, 18
---
3*0$manuscrits noninsérés ne seront pas renqu
ANNONCES
te <2i. IAGRANGE, CERF et ce
>> iiace de la.Bowse, r,
LES OUVRIERS MINEURS
Une des premières questions dont
devra s'occuper la Chambre prochaine,
«c'est la question des ouvriers mi-
neurs.
La dernière enquête porte à 111,317
le nombre des travailleurs qui sont
employés dans les houillères, les uns
souterrainement , pour l'abatage du
charbon et son transport, pour le boi-
sage des galeries et des chantiers, etc.;
les autres sur le carreau des mines,
pour la manutention et le triage des
produits. Les premiers forment un peu
plus des deux tiffl du total général ;
ils sont au nombre de 76,982, parmi
lesquels 5,251 garçons âgés de plus de
douze et de moins de seize ans. Les se-
conds, dont l'effectif est de 34,335,
comprennent 2,849 enfants (garçons
ou filles) et 3,963 femmes. Les femmes
et les filles ne peuvent pas être em-
ployées au travail souterrain.
111,317 êtres humains ne sont pas
une quantité négligeable. Pour ceux à
qui les considérations d'humanité et de
justice ne suffiraient pas, il y a la con-
sidération de sécurité publique. La
souffrance est mauvaise conseillère et
l'iniquité provoque les représailles san-
glantes.
La Chambre qui s'en va a voté deux
bonnes lois : la loi des prud'hommes
mineurs et la loi des délégués mineurs.
Elle allait voter celle des caisses de re-
traite et de secours quand la date fatale
3st venue lui dire que ce n'était plus à
elle de légiférer.
Nous ne faisons pas à la Chambre
rature l'injure de lui croire moins de
sollicitude pour les travailleurs qu'à la
Chambre passée.
Quels travailleurs plus intéressants
que ceux de la houille? Le rapport de
la commission chargée d'examiner le
projet de loi cite ces paroles d'autant
plus significatives qu'elles sont d'un
des plus ardents adversaires du projet :
— « Les mineurs ne sont pas des ou-
vriers ordinaires ; séparés souvent de
la mort par la longueur de leur pic,
soumis aux coups de feu, aux éboule-
ments, aux inondations, ils luttent
toute leur vie contre le danger. Il existe
certaines mines où la mortalité par ac-
cidents est de 1 sur 79 et les blessés de
l sur 24. »
Au mois de janvier dernier, il y eut,
i Liévin, trente victimes en un jour.
Les mineurs sont sujets à des mala-
dies spéciales produites par les condi-
tions anormales et contraires à l'hy-
giène dans lesquelles ils sont condamnés
à vivre et à travailler. L'anémie, les
maladies de poitrine.-l'hyd arthrose du
geneu, l'éruption pustuleuse des mem-
bres inférieurs, les rhumatismes articu-
laires , l'encombrement charbonneux
des poumons, les assaillent de tous
côtés. Leur meilleure chance est d'en
mourir jeunes. L'ouvrier mineur, dit
l'ingénieur en chef 0. Keller en résu-
mant les résultats de l'enquête de 1883,
« l'ouvrier mineur, quand il est vieux,
est incapable de tout travail ». Alors,
crève de faim, vieil imbécille qui nous
as donné ta force et ta vie, qui nous as
donné le charbon, le gaz, le chauffage,
l'éclairage, qui as renoncé au soleil pour
que notre nuit soit un autre jour, qui
as vécu dans un trou pour que nous
puissions courir d'un bout de la terre
à l'autre, aller respirer à notre choix la
brise de mer ou l'air vierge de la mon-
tagne ! Tant que tu as pu travailler pour
nous, nous t'avons jeté le morceau de
pain sans lequel cela t'eût été impos-
sible ; mais à présent que tu t'es usé à
nous servir, va crever avec les chiens
galeux !
La République n'a pas voulu qu'il en
fût ainsi.
De là, le projet de loi qui « assurerait
aux ouvriers mineurs le droit à des se-
cours en cas d'accident ou de maladie
et à des pensions de retraite au mo-
ment où ils atteignent une vieillesse
généralement prématurée » et qui
« remplacerait le régime de bon plaisir
et de charité actuellement existant en
cette matière par un régime de mutua-
lité et de droit ».
De mutualité! La loi interviendrait
donc dans les relations des ouvriers et
des compagnies? Halte-là! réclament
les compagnies; « les mines sont une
propriété ordinaire, la législation ne
peut, sans violer le droit de propriété,
sans violer les contrats sous l'empire
desquels s'est créée la concession, in-
tervenir vis-à-vis des propriétaires pour
leur imposer des conditions exorbitan-
tes du droit commun; rien dans celte
industrie plus que dans toute autre
n'autorise les pouvoirs publics à impo-
ser des règles aux relations intérieures
des ouvriers et des patrons ».
Le rapport de la commission « re-
pousse absolument cette affirmation ».
Il s'autorise de l'opinion d'un juriscon-
sulte : — « En droit, l'industrie des
mines n'est pas absolument libre en
France. Si le législateur a imposé des
règles à l'exploitation des mines au
point de vue de la sûreté publique, des
besoins des consommateurs, de la con-
servation des travaux et en raison de
la nature exceptionnelle des substances
minérales, il pourrait de même, et par
un principe analogue, imposer des rè-
gles à l'économie administrative de
l'exploitation souterraine et rendre
obligatoires les caisses de secours et
de prévoyance en raison des dangers
exceptionnels qui menacent la vie des
ouvriers mineurs. En fait, il existe des
précédents. » Le rapport ajoute, fort
justement, que l'octroi d'un monopole
implique pour l'Etat l'obligation d'en
surveiller l'exercice et d'en empêcher
les abus.
Reste à voir comment le projet, de
loi entend le droit des mineurs et le
devoir des compagnies «
AUGUSTE VACQUERIE.
- M -
Un conseil de cabinet a eu Heu hier
dans l'après-midi , au ministère de la
justice, sous la présidence de M. Henri
Brisson.
Les ministres qui y assistaient sont :
MM. Allain-Targé, Goblet, Sadi-Carnot,
général Campenon, amiral Galiber, Pierre
Legrand et Hervé-Mangon.
Ils se sont occupés des mesures à
prendre en vue de faire cesser les cris
poussés sur la voie publique par les col-
porteurs d'écrits scandaleux. Il a été dé-
cidé que les vendeurs ambulants ne pour-
raient annoncer désormais que le titre de
la publication. Des procès-verbaux seront
dressés contre les délinquants qui, s'il y a
lieu, seront déférés au parquet.
Aucun discours ne sera prononcé au-
jourd'hui devant le cercueil de l'amiral
Courbet. La cérémonie ne consistera
qu'en un service religieux qui sera cé-
lébré dans l'église des Invalides. Tous les
membres du cabinet présents à Paris y
assisteront. C'est seulement à Abbeville
que l'amiral Galiber prendra la parole au
nom du gouvernement.
M. Allain-Targé a rendu compte du
meeting qui s'est tenu hier salle Rivoli.
Le ministre de l'intérieur a fait con-
naître que, sur les assertions d'un journal
étranger qui a annoncé la présence du
choléra à Paris et dans les environs, il
avait prescrit une enquête afin d'en vérifier
l'exactitude.
Les résultats de cette enquête ont dé-
montré la fausseté absolue de pareilles
allégations. Il n'existe aucun cas d'épidé-
mie, ni dans la capitale, ni dans les com-
munes suburbaines, ni dans les départe-
ments limitrophes.
M. Allain-Targé a déclaré que, s'il y
avait lieu, il demanderait des crédits pour
venir en aide aux victimes du fléau à Mar-
seille et à Toulon. Ces crédits seront ou-
verts au ministère de l'intérieur et au mi-
nistère du commerce.
Les rapports des préfets sur la situation
électorale en province, analysés verbale-
ment au conseil par le ministre de l'inté-
rieur, font présager le succès des candi-
dats républicains dans presque tous les
départements.
———————— ,
LE NOUVEAU DOGME
D'aimables personnages n'osant pas
demander un mandat en blanc aux
électeurs, cherchent, nous l'avons vu,
à se faire réélire sous la dénomination
vague et équivoque «d'hommes de gou-
vernement». Bien entendu, personne
ne sait ni ne peut dire ce que sera
et ce que fera le prochain gouverne-
ment. Cela est parfaitement égal à ces
hommes ingénieux, les mêmes qui ont
inventé le nouveau dogme de la stabi-
lité l'ninistérielle, dont l'honorable M.
Achard s'est moqué avec beaucoup d'es-
prit.
A en croire ces messieurs, le pays
serait si niais, si stupide qu'il ne s'in-
quiéterait plus du tout de la façon dont
les ministres gouvernent, mais seule-
ment de la durée des ministères, quoi
qu'ils fassent!
Il n'est pas besoin de dire que c'est
là calomnier étrangement les électeurs.
Ceux-ci souhaitent évidemment que
les ministres aient le temps d'étudier
et de i" préparer les affaires, mais ils
souhaitent surtout que ces études pré-
liminaires soient bien dirigées et que
les solutions proposées ne soient pas
contraires aux intérêts de la Républi-
que. Plus longtemps resterait aux af-
faires un cabinet qui ferait faute sur
faute, plus le mal serait grand et, c'est
là une vérité si banale que l'électeur le
moins éclairé doit la saisir. Il faut l'in-
croyable aplomb des babyloniens pour
essayer de donner le change au pays,
pour essayer de' lui faire accepter com-
me principal ce qui est accessoire et
comme toujours salutaire ce qui peut
être (dangereux au plus haut degré.
Le pays n'est pas si bête. Ce qui lui
importe, ce n'est pas le nom du minis-
tre qui gouverne, mais la façon dont il
gouverne. Conserver indéfiniment un
cabinet manquant à la fois de clair-
voyance et de sincérité, un cabinet plus
soucieux de se maintenir que de respec-
ter la Constitution ; ce serait, sans nul
doute, une erreur au moins aussi
grave que de renverser sans motifs suf-
fisants un ministère bien intentionné
et de capacité ordinaire. Tout le monde
en jugerait ainsi, mais les tonkinois
ont des vues spéciales sur ces matières
et ils se sont efforcés de nous faire
croire que l'opinion publique était avec
eux et déraisonnait comme eux. En-
core quelques semaines et, en dépit
des réunions triées sur le volet où au-
cun contradicteur n'est admis, l'opi-
nion publique sera vengée !
Il n'échappera d'ailleurs à personne
que les apôtres du nouveau dogme
n'ont qu'une ferveur très intermittente.
La stabilité ministérielle est une chose
admirable et sans prix tant que leurs
amis sont au pouvoir, et quoi qu'ils y
fassent. Mais, qu'il s'agisse d'autres
républicains, la pcène change et le
dogme n'est guère plus en honneur.
Quand, il y a trois ans, les radicaux
ont voté contre le cabinet Freycinet à
propos de l'affaire d'Egypte, ils émet-
taient un vote conforme à leurs princi-
pes puisqu'ils étaient opposés à toute
intervention. Mais que dire des oppor-
tunistes qui, partisans résolus de cette
intervention, sacrifiaient leur politi-
que — bonne ou mauvaise — à leurs
rancunes? Que faisaient-ils alors du
dogme de la stabilité ministérielle ?
Et, dans ces derniers temps, quand
M. Brisson arrivait à peine aux affai-
res, quand le cabinet était à peine in-
stallé, qui donc, sans motifs, sans pré-
texte, a imaginé contre lui la candida-
ture de M. Fallières à la présidence de
la Chambre? Qui donc, avec plus de
succès, a poussé, à la commission du
budget, les ministres sortants ? Qui
donc a chargé M. Lelièvre de mener,
contre le ministère en général et contre
M. Allain-Targé en particulier, cette
attaque malencontreuse qui a fini dans
le ridicule? Etait-il question, ce jour-
là, du principe sacro-saint de la stabi-
lité ministérielle?
Non; il était question, comme tou-
jours, pour les hommes de ce groupe,
pour « les hommes de gouvernement »
de se saisir du gouvernement. C'est, en
réalité, Ta seule chose qui les intéresse
et c'est, nous l'espérons, un danger
dont les électeurs clairvoyants sauront
bien préserver la République.
A. GAULIER.
Tiff»
Une dépêche de Madrid, 27 août, dit
que les négociants catalans sont unanime-
ment décidés à repousser tous les pro-
duits allemands, aussitôt qu'on aura reçu
confirmation ue l'occupation des Caro-
lines. Il est probable que les négociants
des autres provinces imiteront cet exem-
ple.
Tous les marins du commerce offrent
d'entrer dans la marine de guerre.
Dans les capitales des provinces et dans
les villes secondaires ont lieu des mani-
festations anti-germaniques.
La Epoca et les autres journaux minis-
tériels déclarent que le gouvernement es-
père arriver à une solution satisfaisante
avec le cabinet de Berlin.
Ces journaux conseillent, en consé-
quence la prudence, afin de ne pas com-
promettre l'issue des négociations.
La Gazette nationale apprend que la
note qui doit être envoyée de Berlin à
Madrid, au sujet des îles Carolines, rap-
pelle la note de 1875, publiée officieuse-
ment ces jours derniers.
S'appuyant sur ce document, le cabinet
de Berfin expose que le gouvernement al-
lemand, en agissant comme il l'a fait re-
lativement aux îles Carolinoo, n'a pas
songé à léser les droits d'un tiers.
On compte à Berlin sur le succès des
négociations qui ont été entamées.
Dans les cercles officiels de Berlin, dit
une dépêche de cette ville,«ontient com-
plètement compte de la situation difficile
dans laquelle se trouvele roi Alphonse XII.
On sait que le mouvement actuel est sur-
tout provoqué par les radicaux, les répu-
blicains, les partisans du gouvernement
cantonal, et appuyé par le parti français
existant en Espagne. »
La nouvelle d'après laquelle le gouver-
nement allemand aurait l'intention de de-
mander l'arbitrage d'une autre puissance
ne se confirme pas.
o
Rappelons que la cérémonie funèbre
en l'honneur de l'amiral Courbet a lieu
aujourd'hui vendredi à l'Hôtel des Inva-
lides.
On trouvera plus loin des détails cir-
constanciés sur le transport du corps de
l'amiral de Salins-d'Hyères à Paris ainsi
que sur l'arrivée du cercueil aux Inva-
lides.
- ufjjl» i m
LES MÉMOIRES D'UN REPORTER
M. Archibald Forbes est un des types
les plus curieux du journalisme anglais
et, on peut le dire, du journalisme contem-
porain. Il a, pour ainsi parler, créé le re-
portage militaire. Avant lui, chaque grand
journal avait bien l'habitude d'envoyer à
la suite des armées un correspondant qui
suivait les opérations; tout ce qu'on de-
mandait à cet agent spécial c'était de se
mêler tant bien que mal aux états-majors,
d'assister de plus ou moins près aux af-
faires, et de mettre au télégraphe ou à la
poste, après chaque bataille, une dépêche
ou une lettre qui parvenait quand elle
pouvait.
M. Forbes a exercé, lui aussi, ce métier
pendant la campagne de 1870. Délégué
par un journal assez obscur, le Morning
Advertiser, pour suivre les opérations de
l'armée allemande, il s'aperçut au bout
de quelques jours que ce qu'il faisait ou
rien était à peu près la même chose. 11
revint à Londres, alla trouver le directeur
du Times qui l'éconduisit, se rabattit sur
le Daily News qui traversait alors une pé-
riode difficile, obtint de Yeditor de ce
journal, M. Robinson, une entrevue, et
quinze jours après la fortune du Daihj
News et de M. Archibald Forbes était
faite.
Le nouveau code de reportage militaire
promulgué par M. Forbes tiendrait en
deux articles. — Article premier. Il faut
connaître ce dont on parle; un reporter
militaire doit donc être un militaire. —
Art. 2. Toute dépêche, d'où qu'on l'en-
voie, doit être publiée dans les trois jours
qui suivent l'engagement qu'elle relate.
Et M. Forbes ne s'est pas contenté d'af-
firmer le principe ; il l'a appliqué. Toutes
les t'fois qu'une guerre éclate quelque
part, toutes les fois qu'une rencontre a
lieu entre deux armées, dans quelque
coin du monde que ce soit, on peut être
sur de trouver le surlenueiualu au plus
tard, dans les colonnes du Daity News, un
compte-rendu de l'opération, écrit par un
témoin impartial et compétent, joignant
à un véritable sens stratégique un incon-
testable talent d'exposition. Depuis quinze
ans, M. Forbes a été spectateur de toutes
les grandes batailles ; il a assisté à l'entre?
vue de Napoléon III, prisonnier, avec le
roi de Prusse, à la capitulation de Metz,
à toutes les opérations ae ia guerre des
Achantis, du Zoulouland, de l'Afgbanis..
tan, de l'Egypte. Il a fait de la première
attaque de Plewna un récit demeuré célè-
bre. C'est lui qui a annoncé au tsar
Alexandre la prise de Chipka. Rester à
cheval quarante-huit heures de suite, cre-
ver dix chevaux pour arriver le premier
au télégraphe, écrire sur l'arçon de sa
selle des articles de quinze cents lignes
sont des jeux pour lui.
Qu'il n'y ait pas un peu de puffismé
dans son affaire, on ne me croirait pas si
j'osais le préteadre. M. Forbes est anglais,
et comme tel assez ami d'une certaine
réclame. M. Forbes est anglais, et comme
tel il donne à entendre que lord Wolse-
ley, le vainqueur de Tell-el-Kébir, laisse
bien loin derrière lui tous les généraux
actuellement connus. Mais ce sont là de
petits travers qui n'enlèvent rien à ses
grandes qualités.
La paix dont nous jouissons depuis
quelque temps a fait à M. Forbes des loi-
sirs qu'il occupe à écrire ses mémoires.
Cette autobiographie va paraître prochai-
nement sous ce titre : Souvenirs de quel-
ques continents. Quelques est modeste. M*
Forbes a parcouru l'Europe, l'Asie, l'A..
frique, l'Amérique et l'Océanie. Où diable
veut-il aller, à présent? Dans la lune?
Cela lui arrivera à quelque jour. Il ne
s'agira, comme il le dit lui-même, que de
savoir y mettre le prix.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
- II '»" — ■!■■■■■ ■■>■■■ .■■■ —
LES ON-DIT
Simple rapprochement :
En 1815 le nombre des électeurs en
France était de 20,000. Le reste, vil trou-
peau, ne comptait pas.
La République, en 1848, ouvrit les ur-
nes électorales à 8 millions de Français.
On en compte 11 millions aujourd'hui. ——
~ë !&
Bonne journée hier pour le concourg
de Vincennes. L'atflucnce des tireurs a
été considérable.
De nombreux officiers sont venus pren-
dre part au concours, et chaque jour de
nouvelles sociétés de tir et de gymnasti-
que se font inscrire.
On a fort applaudi la délégation belge,
et le succès d'un tireur suisse, M.. Des-
combats, de Lausanne, qui a gagné la
première coupe des Suisses et l'a reçue
des mains de M. Déroulède.
« y
§ 3
Nous avons demandé à maintes reprises
que l'Etat fit placer en bas des tableaux
et des socles des statues une notice claire
indiquant le sujet traité par l'artiste.
Cette amélioration va être réalisée par
la ville; en exécution d'une délibération
récente du conseil municipal, des plaques
indicatives seront prochainement apposées
sur toutes les œuvres sculpturales qui dé-
corent les squares et jardins publics de la
capitale.
•S» »«•
On sait qu'on a donné le nom de Jules
Bastien-Lepage à une des rues de Paris.
La petite ville de Damvillers où est né le
peintre, se prépare également à rendre
hommage au jeune artiste si prématuré- )
ment enlevé.
San frorck, Il Plmïla Tlaefi nn-T .epagfa, à -,
acheté un terrain, attenant au cimetière.
dans lequel il se propose de construire
un monument funéraire, une sorte de
caveau de famille d'un aspect imposant
et artistique à la fois.
Avec le montant de souscriptions po-
pulaires à 50 centimes, recueillies à Dam-
Feuilleton du RAPPEL
DU 29 AOUT
44
LA BANDE
DES
CO PUR CHI CS
r*.
ROMAN PARISIEN
XII,
-V>; j
lies Coimreihies (saliient
leurs bottes
(Suite
Camboulives sô récria :
— Maillochon a vendu vos bottes! vous
êtes tant que ça dans la dèche?
— Oh! monsieur Camboulives, c'est in-
digne de croire que nous procéderions à
la lessive de nos bardes uniquement parce
que nous aurions mangé notre mois trop
tôt. Nous obéissons, monsieur, à des mo-
biles d'une valeur plus haute, à des con-
sidérations d'un ordre plus élevé. Nous
Reproduction interdite.
Voir le Rappel du i3 juillet au 28 août*
avons l'intention de nous mettre à tra-
vailler, et nous pensons qu'il y a lieu de
nous habiller de la même manière que le
commun des mortels.
— Ah ! vous allez vous habiller comme
tout le monde ! s'écria Camboulives. Ce
n'est pas malheureux que vous vous y
résolviez ; car, entre nous, ce n'était pas
toujours drôle de voir les gens s'arrêter
devant vous la bouche ouverte, vous pre-
nant pour des bêtes curieuses.
— Dis donc, espèce d'insolent I petit
crevé du diable !
— Avec son eau du nommé Cologne
sur ses chaussettes I
- Avec son carreau dans l'œil I Eh
bien, nous entends-tu, nous.
Nous nsoms pas d'ces gandins qu'ont un carreau dans l'oeil
Et des gant'en peau d'caniche.
Au lieu d'boir' du Cliquot, nous buvons d'l'Argenteuil,
Et c'est pas chez Tortoni qu'on iiche,
ni même chez Magny, entends-tu, petit
crevé! Nous descendons déjeuner chez le
père La Boudinette, mastroquet. Va-t-en
chez Magny, va, va, aristo.
fa, oh! va, dans une autre cuisine,
Va cacher ton bonheur, tooon bonheur et ta raine 1
Va, oh! va.
- Eh ! je m'en vais aussi.
- Nous pourrions t'inviter à déjeuner
avec nous, mais nous ne le voulons pas.
- Ah ! non, s'écria Amelina, il doit me
conduire chez Maguy.
- Messieurs les Copurchics, dit Mail-
lochon, à vos chambres, et toi, Guibol-
mar, frappe le gong, nous descendons.
Guibolmar frappa trois coups, trois
coups encore, trois coups enfin.
Aussitôt toutes les fenêtres s'entre-bâil-
lèrent, une tête passa par chacune de ces
fenêtres, et de toutes les bouches sortit
le même cri : Joie ! kEt les fenêtres se re-
fermèrent, les bouches aussi.
- Quelle drôle de cérémonie ! s'écria
Amelina.
— C'est ainsi presque tous les matins,
dit Nichonnette.
Et la petite ouvrière qui tirait sans
relâche son aiguille en face de la fenêtre
de Guibolmar, continuait à soupirer et à
se dire Ils s'amusent, eux?
»
XIII
(jhez Magny
Les Copurchics entrèrent chez le père
la Boudinette, tandis que Camboulives
s'en allait chez Magny en compagnie d'A-
melina.
Arrivés rue Contrescarpe, ces derniers
s'attablèrent, et Amélina commanda « ce
que le garçon voudra » pourvu qu'il y ait
des truffes avec tout.
— Mangez donc des truffes à la ser-
viette, en guise de pain, rien de plus suc-
culent, dit le garçon.
— C'est ça, c'est ça, dit Amelina.
— Tu vas me coûter quarante francs de
truffes !
— Tu m'as dit que je pouvais n'y pas
regarder.
— Va, va, comme chantait tout à
l'heure Maillochon sur l'air de la Favorite.
J'ai reçu mon-inscription, tu la manges,
rien de plus naturel. L'argent des parents,
c'est pour être croqué par les femmes de
messieurs leurs fils.
Amelina commença bientôt à chiquer
les truffes à belles dents et à jouer de la
fourchette d'une façon distinguée, avec
accompagnement de Camboulives dont les
maxillaires ne demeuraient pas oisifs.
A côté d'eux mangeait lentement un
homme au visage maigre, aux cheveux
déjà rares, à l'œil atonique, aux traits
tirés et aux long favoris blonds et clairs,
qui regardait Amelina avec persistance.
— Qu'est-ce qu'il a celui-là? se deman-
dait Camboulives.
— Oh ! que c'est bon ! disait Amelina.
Si j'étais riche, je prendrais pension ici,
moi !
— Gourmande ! jolie gourmande ! dit
Camboulives.
Tout à coup, il jeta sa serviette, bondit
sur son chapeau, fit un saut au milieu de
la salle, tomba en face de celle qu'il occu-
pait en attirant le garçon, et dit à ce der-
nier t
— Allez vite dire à ma femme de ne
faire semblant de rien, d'achever de dé-i
jeuner et de s'en aller. Je la retrouverai
chez moi. Enlevez mon couvert. Je vous
payerai en sortant.
Tandis que le garçon allait porter à
Amelina les paroles de Camboulives, trois
personnes, un homme et deux femmes,
entraient dans le salon et jetaient un re-
gard circulaire sur les tables pour savoir
celle où elles pouvaient s'asseoir.
— Hé té 1 s'écria la dame, c'est le petit
Camboulives qui est là.
— Ah ! s'écria Camboulives, ah ! c'est
vous! quelle surprise ! Comment êtes-vous
chez Magny?
— Eh bien, monsieur Camboulives, dit
Mlle Elvire qui était la troisième personne
entrée, vous avez une jolie figure 1
— Tél qu'est-ce qu'il a donc celui-là?
— C'est une histoire. commença Cam-
boulives. Mais asseyez-vous donc.
— Tu n'as pas encore commencé à dé-
jeuner, à ce que je vois? demanda M. Blé-
riotte.
— Pas encore, comme vous voyez.
- Menteur! dit Elvire en lui envoyant
un coup de pied sous la table. -
— Tu vas déjeuner avec nous?
— Certainement. Mais dites-moi com-
ment vous êtes chez Magny.
— Nous allons souvent manger au res-
taurant, tu le sais bien, ça amuse ma fille.
— Oh! tant, papaj
- Et sur la rive gauche ?
sr Mais oui, quelquçfojs cbOz Fovot,
chez Lapérouse, chez Magny, au café
d'Orsay.
- Ahl
— Dis donc, ça n'a pas l'air de t'amuseï
de nous rencontrer?
— On dirait même que ça le rend triste,,
appuya Elvire,
— Par exemple ! c'est une bonne plai*
santerie 1 dit Camboulives; rien ne ma
rend plus heureux. t
— On ne le croirait pas à vous voip, dit
Elvire..
— C'est que, précisément, dit Cambou<
lives, à me voir je suis méconnaissable.
— Dans quoi as-tu fourré ton visage
pour l'avoir en cet état?
— Vous comprenez que je ne pouvais
aller vous rendre visite avec la tête en(
capilotade, car elle a été grosse commî
un boisseau, ma tête. .:
— Oh ! le pauvre petit 1 dit Mme Blé^
riotte..
— Mais comment ? redemanda M. Blé*"
riotte. i
— Je le dirai si Elvire veut ne pas s'en
âcher. t
f - Vous vous êtes battu pour une fem^
me ? demanda Elvire en envoyant deu~
coups de talon successifs dans lés mollets
de Camboulives.
EDGAR MONTBIL.
i
(A MVfttl ■
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