Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-08-17
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 août 1885 17 août 1885
Description : 1885/08/17 (N5638). 1885/08/17 (N5638).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75393023
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
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N- 5633 - Lundi 17 Août 1885 Xe mirnépo: iOe. — Départements: It X c. 30 Fbésiziidor an 93 — N- 5638
ADMINISTRATIOIT
.4.3, .RUE DE VALOIS, la
ABONNEMENTS
tTARIS -* -
l'rois 10 P
i-isiBois. 20 »
DEPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Sixraoi22 H
.A(Uessei- lettres et mauvais
JL M. ERNEST LEFÈVR& *
ÉHAin!
♦4SMcasirjvisrB.-G
LE RAPPEL
RÉDACTION
7i S'wesser au Secrétaire 3e la lléâaclioï-
NJ De & à 6 heures du soir
48) HUE DE VALOIS, la
-
Sî es Eacuscrifs non insères ne seront pis re&SjS
sV ANNONCES
M Milf. Ch. IAGRANGE, CERF et C.
e«j'Iace de la. Bourse, G
I LES TREIZE
H ne s'agit pas des treize associés
avec lesquels Balzac a fait un de ses
meilleurs romans. Les treize d'aujour-
d'hui ne sont pas gens à escalader les
couvents et à en briser les grilles pour
en arracher une pénitente. Leur idéal
serait plutôt d'y fourrer tout le monde
et d'y mettre la France en pénitence.
II suffit de nommer MM. de Mun, de
Ravignan, Chesnelong, de la Basse-
tière, Lucien Brun, etc., pour qu'on
sache qu'on a affaire à des cléricaux de
- la plus belle eau bénite.
Pourquoi ces messieurs se sont-ils
mis à treize? Pour rédiger un mani-
feste électoral. Lisons.
« Le devoir est dair, l'obligation est
impérieuse. Electeurs, chassez du Par-
lement les ennemis de toute foi et de
tout droit. »
En français, les républicains.
Ennemis de toute foi? Les républi.
sains ont foi au progrès, à l'améliora-
tion continue des êtres et des choses, à
la raison humaine, à la souveraineté
du peuple, etc. Mais pour les treize du
bénitier, il n'y a qu'une foi qui sauve,
la foi aux prêtres et aux miracles. Je
Suis le premier à reconnaître que les
républicains ne croient pas que l'eau de
Lourdes fasse repousser les jambes
aux culs-de-jatte ni que la supérieure
Se la Sainte-Uuion-des-Sacrés-Cœurs,
qui tient un bureau de poste pour le
paradis, fasse parvenir les lettres qu'on
écrit à la Vierge et en transmette la ré-
ponse.
Ennemis de tout droit? Pas des
y droits de l'homme », toujours. Mais
il va sans dire que, pour les signataires
du manifeste, il n'y a de droits que les
tt droits » de l'Eglise.
cc Votez pour des hommes qui soient
résolus à défendre, sans compromission
ni faiblesse, les droits imprescriptibles
de l'Eglise et ses libertés nécessaires.
Nous savons, nous catholiques, que ces
droits et ces libertés ne sont pas une
concession de l'Etat. Nous savons que
l'indépendance de l'Eglise, à raison de
Son institution divine, est un droit an-
térieur à toutes les formes de gouver-
nement, supérieur au caprice de tous
les pouvoirs, quels qu'ils soient. »
Vous savez cela, vous catholiques ?
Eh bien, nous libres penseurs, nous ne
le savons pas.
Le « droit » de l'Eglise antérieur à
toutes les formes de gouvernement? Je
Croyais qu'il y avait eu des gouverne-
- ments de toute forme bien des siècles
avant la naissance de l'Eglise. L'Eglise
supérieure à l'Etat? L'Etat n'est pas de
cet avis.
- Mais c'est la volonté de Dieu? L'E-
glise est d' « institution divine » ? Ah
Dui tu es Petrus et super hanc petram..,
Il faudrait peut-être, pour que l'Etat
3'humiliât et s'aplatit devant l'Eglise,
quelque chose de plus qu'un calem-
bour.
Ce calembour suffit aux treize prê-
cheurs de la croisade électorale. C'est
sur ce calembour qu'ils proposent au
suffrage universel d'édifier la société
moderne. Je serais étonné que le suf-
frage universel ne préférât pas une base
plus solide.
Une chose à remarquer, c'est que ce
manifeste, œuvre de gens qui, en
même temps que cléricaux ardents,
sont d'ardents monarchistes, non seule-
ment ne prononce pas le mot monar-
chie, mais ne fait pas même allusion à
un changement de régime. Quel aveu
de l'impopularité de la monarchie et de
l'impossibilité de l'introduire à la
Chambre autrement que masquée et
muette! Seulement, la naïveté est de
croire qu'elle entrera plus facilement
sous le masque clérical. Les treize doi-
vent pourtant se souvenir qu'il a suffi
d'appeler le Seize-Mai le gouvernement
des curés pour que le suffrage univer-
sel, d'un grand coup de balai, l'ait jeté
aux ordures.
Oui, il faut être fortement doué de
candeur pour espérer que, dans le pays
de la Déclaration des droits de l'hom-
me, un manifeste électoral pourra être
une copie du Syllabus. C'est ce qu'est
le manifeste de MM. Chesnelong et de
Mun.
Chassez du Parlement ceux qui n'ad-
mettent pas la supériorité de l'Eglise
sur l'Etat, dit M. de Mun.- Anathème,
avait dit Pie IX, (c anathème à qui pré-
tendra qu'en cas de conflit entre les
lois des deux autorités, c'est le droit
civil qui prévaut » l
Anathème avait dit le pape, « à qui
dira : des catholiques peuvent approu-
ver un système d'éducation en dehors
de la foi catholique et de l'autorité de
l'Eglise ; à qui dira : toute la direction
des écoles publiques peut et doit être
remise entre les mains de l'autorité ci-
vile » 1 Les treize répètent : — Ana-
thème à qui « bannit Dieu de l'ensei-
gnement officiel »! , '¡", ',.. ,
L'enseignement, c'est là-dessus prin-
cipalement que le cléricalisme aimerait
à mettre la main. Tenir les jeunes gé-
nérations, les façonner à - sa guise,
substituer en elles les dogmes aux
principes, la foi à l'examen, la supers-
tition de la grâce à la notion de la jus-
tice, éteindre dans leur esprit tout ce
que nous y allumons, c'est son rêve.
Les élections d'octobre l'en réveil-
leront. Le suffrage universel ne voudra
pas que la France, qui a été le porte-
flambeau du monde, devienne le porte-
éteignoir du Vatican.
AUGUSTE VACQUERIE.
4>
LES ELECTIONS DU 4 OCTOBRE
Quoique les candidatures ne soient pas
encore arrêtées dans tous les départe-
ments, on peut constater dès aujourd'hui
un fait curieux. Il y a une tendance de la
part des anciens sénateurs réactionnaires
évincés lorsdes renouvellements successifs
de leur assemblée, à se présenter aux pro-
chaines élections législatives.
Dès aujourd'hui on signale, en effet, les
candidatures suivantes d'anciens sénateurs
monarchistes ou bonapartistes.
Dans l'Allier: M. Martenot bonapartiste;
dans l'Ardèche: M.Tailhand monarchiste;
dans l'Aude : M. Lambert Sainte-Croix
orléaniste; dans le Cantal : M. de Parieu
bonapartiste; dans la Charente-Inférieure :
M. Vast-Vimeux bonapartiste; dans la
Dordogne : MM. de Fourtou et de Bosre-
don bonapartistes; dans l'Eure : M. de
Broglie monarchiste; dans le Pas-de-Ca-
lais : M. de Rosamel monarchiste ; dans
le Puy-de-Dôme : M. de Barante orléanis-
te ; etc.
Il y a une forte dose de présomption
naïve chez ces réactionnaires qui, évincés
déjà une ou plusieurs fois par le suffrage
restreint, s'imaginent qu'ils pourront se
faire accepter par le suffrage universel.
Le verdict du pays ne nous paraît nulle-
ment douteux, quant à nous, et le suffrage
universel confirmera, nous en sommes
certains, la condamnation prononcée par
les électeurs sénatoriaux. Le fait n'en est
pas moins singulier à signaler et c'est à
titre de curiosité que nous croyons de-
voir l'enregistrer.
La levée de boucliers des partis réac-
tionnaires s'étend non-seulement aux an-
ciens sénateurs; mais encore à la plupart
des anciens députés à l'Assemblée natio-
nale ou aux Chambres qui l'ont suivie.
Tous ces anciens législateurs de droite
posent leurs candidatures. Il n'y a pas
jusqu'aux anciens ministres ou aux an-
ciennes notabilités du parti réactionnaire
qui, quoique n'ayant pas fait partie du
Parlement jusqu'ici, ne se considèrent
comme obligés de briguer un mandat
législatif. -
On signale, en effet, les candidatures
du général du Barail, l'ex-ministre de la
guerre du 24 Mai, dans Indre-et-Loire; du
général Barry, l'ancien protecteur de don
Carlos, dans la Seine-Inférieure; de M. de
Bellomayre, l'ancien conseiller d'Etat de
l'ordre moral, dans le Tarn.Signalons égale-
ment les candidatures d'un certain nombre
de magistrats évincés lors de la réforme
j udiciaire il y a deux ans : M. Daguilhon-Pu-
jol, ancien premier président de la cour
de Pau, est candidat dans le Tarn; M. Ri-
gaud, ancien premier président de la cour
d'Aix, est candidat dans les Bouches-du-
Rhône; M. Carrère. ancien premier prési-
dent de la cour d'Alger, est candidat dans
les Basses-Pyrénées, etc.
C'est un véritable assaut que les partis
réactionnaires se préparent à livrer à la
République le 4 octobre prochain. Mais
nous sommes sans crainte sur l'issue de
cette tentative; nous sommes certains
que le pays saura infliger à tous ces par-
tisans des régimes déchus la leçon qu'ils
méritent.
BROUILLONS ET SAGES
Le résultat le plus clair de la politique
de M. Jules Ferry ayant été la division
du parti républicain, M. Brisson a pu
dire à la Chambre, sans craindre aucun
démenti, que son cabinet se distinguait
suffisamment du précédent puisqu'il se
proposait de concentrer les forces que,
jusque-là, l'on s'était appliqué à divi-
ser. Il est certain qu'on imaginerait dif-
ficilement deux conceptions plus oppo-
sées de l'action gouvernementale, et si
M. le président du conseil s'était borné
à faire cette courte déclaration, per-
sonne n'aurait pu se tromper sur ses in-
tentions et sur le caractère vrai de la
nouvelle administration. Par malheur
sa pensée principale a été, on s'en sou-
vient, un peu noyée dans d'autres dé-
clarations moins importantes et surtout
moins nettes. C'est ce qui a permis à
M. Jules Ferry d'essayer de tirer parti
de ce discours, et c'est probablement ce
qui va, dit-on, obliger, soit le ministre
de l'intérieur, soit M. Brisson lui-même
à préciser les dissemblances qu'on ne
veut pas apercevoir et qui sont, après
tout, la raison d'être de leur présence
aux affaires.
Nous n'avons pas lieu de considérer (
ces informations comme inexactes, et
on comprend assez que les ministres
soient impatients de se dégager d'une
solidarité si compromettante, sibruyam-
ment exploitée. Mais M. Henri Brisson
et ses collègues se tromperaient, et se
tromperaient d'une façon dangereuse,
s'ils croyaient qu'à cette heure les
bonnes intentions suffisent. Vouloir
l'union, c'est très bien et personne ne
doute que la plupart des ministres ac-
tuels ne la veuillent sincèrement. Mais
cette aspiration louable, si différente
qu'elle soit de l'attitude agressive et
cassante du dernier cabinet, suffit-elle
à faire disparaître des divisions dont
les causes essentielles, après tout, sont
la mauvaise direction imprimée aux
affaires depuis deux ans?
La concentration des forces républi-
caines, qui a toujours été et qui reste
l'objectif de M. Henri Brisson, peut-
elle s'opérer ailleurs que sur le terrain
républicain ? Pour faciliter l'union,
faudra-t-il que M. Brisson jette au feu
son programme de 1869 comme M. J.
Ferry a renvoyé au vingt et unième
siècle son programme des destructions
nécessaires? Que la concentration doive
se faire à ces conditions, l'honorabilité
de M. Henri Brisson ne nous permet pas
d'y songer un instant. Mais enfin on a
donné si souvent à ce pays le triste
spectacle des opinions successives et
contraires qu'il ne faut pas s'étonner
si une déclaration claire et catégorique
a toutes chances pour être accueillie
avec faveur. Nous comprenons donc
très bien ques les ministres aient, avant
les élections, le désir de la faire en-
tendre.
En attendant que ces "équivoques,
entretenues à dessein, soient dissipées;
en attendant que le cabine 'xpose,
à nouveau, son programme a union,
que personne du moins n'oublie les
causes de nos querelles et de nos divi-
sions.
Le parti républicain est désuni parce
que les uns, qui sont les brouillons,
parait-il, ont voulu rester fidèles au
vieux programme républicain, au pro-
gramme de M. Jules Ferry notamment;
,.parce que les autres, les sages sans
doute, ontremplacé, sur ce programme,
la séparation de l'Eglise et de l'Etat par
des aventures ruineuses. Le parti ré-
publicain est divisé en brouillons et en
sages, parce que les brouillons, uni-
quement préoccupés du relèvement de
la France,voulaient ménager ses forces
et son crédit, et parce que les sages ont
cru bon de jeter dans les mers de Chine
un demi-milliard et d'y sacrifier dix
milliers de soldats.
Le parti républicain est divisé en
brouillons et en sages, parce que les
brouillons ont pensé qu'une Constitu-
tion imposée par les royalistes de Ver-
sailles pourrait n'être pas la meilleur"
pour une République. Ils ont pensé ce
que l'unanimité des républicains pen-
sait en 1875. Les sages ont soutenu
d'abord qu'il fallait conserver pieuse-
ment ce legs de l'Assemblée de mal-
heur ; puis, une fois forcés de consentir
à la revision, ils ont revisé de manière
à fortifier le Sénat et à sacrifier le suf
frage universel au suffrage restreint. Ils
ont travaillé, eux les sages, à la re-
constitution de ce que M. Léon Say, ce
démagogue bien connu, a si justement
appelé : le pays légal; de ce pays qu'on
voit fonctionner aujourd'hui et qui tente
d'escompter les élections à son profit.
Le parti républicain est divisé en
brouillons et en sages. Les brouillons
n'ont cessé de réclamer la réforme
des impôts, de proposer, au moins
comme essai, l'application de systèmes
fiscaux, plus justes et moins compli-
qués, fonctionnant depuis des siècles
dans d'autres pays. Les sages, comme
chacun sait, ont trouvé ces propositions
inacceptables et ils ont préféré léguer
à la Chambre future un déficit gran-
dissant chaque année. Enfin, et pour
nous résumer, le parti républicain
compte des brouillons et des sages :
des brouillons, qui ont toujours prêché
la prud ence, la vigilance, au dehors
comme au dedans, et par qui la moin-
dre réforme économique eût été mieux
accueillie que le renchérissement de la
viande et du pain. A cette politique mes-
quine, indigne de leur génie, de leur
vastes conceptions, à cette politique
qualifiée dédaigneusement de politique
du pot-au-feu, les sages, à la très grande
joie de tous nos ennemis du dehors et
de tous nos adversaires du dedans, à
la très grande joie de M. de Bismarck
et des royalistes, les sages, disons-
nous, ont préféré la politique des folies
sans but et sans issue et des gaspil-
lages sans fin !
Avant d'être ministres, M. Brisson
et la plupart de ses collègues avaient
l'honneur de se trouver au nombre des
brouillons. On conçoit qu'ils éprouvent
le besoin de s'expliquer quand on les
représente comme convertis à une sa-
gesse qui a tout compromis et dont ils
sont chargés de liquider les sottises.
A. GACUBH.
Nous avons annoncé l'arrivée à Mar-
seille de M. Ristelhueber, consul de
France à Tien-Tsin, apportant le texte
officiel du traité de paix franco-chinois.
M. Ristelhueber est depuis hier soir à
Paris.
Le traité, scellé dans un rouleau de soie
jaune retenu par des cordons en or, est
dans une boîte de laque rouge incrustée
en nacra et fermée avec une serrure en
or. Cette boîte est elle-même placée dans
une boite en bois de santal richement
sculptée, et enfin dans une caisse à métal
soudée.
——————— ———————
L'UNION LATINE
Les conférences engagées pour le renou-
vellement de l'Union monétaire latine
menacent d'échouer par suite du refus de
la Belgique d'accepter la clause de liqui-
dation. L'attitude des délégués du cabinet
Bernaert a été cause que la conférence a
dû être renvoyée à une date ultérieure.
Cette date ne peut guère dépasser la fin
d'octobre, car la convention expire le
31 décembre 1885. Espérons que d'ici là
on trouvera un arrangement.
Voici ce qui cause l'opposition de la
Belgique. Quand l'Union latine a été
fondée, il y avait entre l'or et l'argent un
rapport mathématique de 15 1[2 à 1. Or,
aujourd'hui, il n'en est plus ainsi; les mi-
nes d'argent du Nevada ont été trouvées ;
d'énormes quantités de ce métal ont été
apportées sur le marché; une dépréciation
s'en est suivie, tant et si bien que la pièce
de cent sous que vous avez dans votre
poche vaut peut-être encore cinq francs
par suite d'une convention préétablie,mais
ne dépasse pas 4 fr. en réalité. Certains
disent même 3 fr. 94.
Cette situation est la même pour tous
les adhérents à l'Union, objectera-t-on.
Non, la Belgique est plus menacée que les
autres, et voici pourquoi. Nos voisins ont,
de tout temps, aimé cette belle monnaie
d'or qui reluit si bien et tient si peu de
place. Ils ont donc accaparé le plus qu'ils
ont pu nos louis et nos pistoles et nous
ont donné en échange une quantité de
rois Léopold en argent qui représente
quelque chose comme 465 millions. Ce
drainage de l'or a existé de tout temps,
mais on conçoit qu'avec la dépréciation
de l'argent il n'ait fait que croître et em-
bellir. Or imaginez que la liquidation soit
votée; chaque peuple reprend son argent.
Il y a en Belgique 195 millions de mon-
naie d'argent française, il y a par contra
pour près de 500 millions de pièces belges
d'argent en France. C'est donc une petite
différence de 300 millions que nos amis
devront nous payer.
Nous leur rendrons" en échange leurs
Léopolds de vingt sous, de quarante sous
et de cinq francs. Mais comme ils ont
perdu un cinquième de leur valeur, ce
serait pour la Belgique une perte de
60 millions.
II reste à savoir si la dissolution de
l'Union n'entraînerait pas pour la Belgi-
que des inconvénients plus grands que
l'addition dans le traité d'une clause de
toute équité et qui, selon toutes vraisem-
blances, ne sera jamais appliquée.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
LES ON-DIT
Le sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts a l'intention d'organiser, cette année,
à l'Ecole des beaux-arts, une exposition
de tous les achats faits par le gouverne-
ment au Salon.
De cette façon, le public et les critiques
d'art pourront juger, en bloc, de la valeur
des œuvres acquises par l'Etat.
Cette exposition s'ouvrira au mois de
novembre.
o
cc
On vient de rouvrir, au musée du Lou-
vre, la salle des Gladiateurs, qui fait pen-
dant à la salle de Vénus, laquelle a été
récemment livrée au public. Restées fer-
mées pendant près de deux années, pour
faciliter la construction de sous-sols en
vue de les assainir, ces salles ont été ré-
tablies dans leur état primitif, avec les
mêmes chefs-d'œuvre de la statuaire
qu'on y voyait auparavant. Les artistes
munis d'une autorisation sont admis de
nouveau, depuis trois jours, à travailler
dans ces galeries.
S?
3r ©
M. Ressman, ministre d'Italie près du
gouvernement français, a inauguré hiei
la section italienne de l'exposition du tra-
vail.
O
«r ô
On inaugure aujourd'hui à Monay (Jura),-
le buste du statuaire Perraud par son
élève Max Claudet.
La cérémonie sera présidée par M. Pas-
teur..
«
ec
A l'état-major général, on prépare
toutes les oispositions nécessaires au
relèvement des officiers, sous-officiers
et soldats qui vont compter deux années
de service au Tonkin, de manière que le
départ s'effectue, en France, dans le cou-
rant de septembre.
S
C*'
Deux contre-amiraux passent ce mois~
ci dans la deuxième section du cadre de
l'état-major général de la marine: le con.
tre-amiral Juin, major général de la ma-
rine à Rochefort, atteint la limite d'âge le
20 août; le contre-amiral Brosselet, en
service à Paris, le 25 août.
11 y aura donc à remplir ces deux va-
cances, et, conséquemment, à faire une
promotion dans le corps des officiers de
marine. -
Dans sa prochaine session, le conseil
municipal aura à examiner de nouvelles
propositions tendant à changer le nom
de près de deux cents rues, places, ave-
nues, etc.
Voici, à ce sujet, quelques détails inté-
ressants sur l'origine des dénominations
et des numérotages des rues.
Avant 1725, le nom des voies publiques
feuilleton du RAPPEL
DU 17 AOUT
33
LA BANDE
DES
COPURCHICS
ItOMAN PARISIEN
IX
! Le Cochon - Fidèle
( Suite)
(Quand les étudiants entrèrent au Co-
thon-Fidèle avec leurs habits déchirés,
leurs yeux pochés, leur nez en marme-
lade, Camboulives en bras de chemise, ils
obtinrent un succès fou.
— 'fiw.s f voilà Coqsigno 1 s'écrièrent
Jes Copurchics.
- Et Cochegrue n'est pas le.
1
■
Reproduction interdite.
-Yoir le ïlaml du 13 juillet an "';ao4f. j
Coqsigno, s'étant esquivé, avait retrouvé
la fillette devant la Pomme-de-Pin, et ils
étaient venus au Cochon-Fidèle.
— Un de retrouvé, un autre de perdu,
dit Maillochon. Où donc est Guibolmar?
Guibolmar avait disparu.
— Et Cochegrue, pater Armandus?
— Pas venu, ce soir, messieurs.
— Ma foi, dit Peinturlure, mademoiselle
est si gentille que nous ne regrettons pas
de nous être battus pour elle et d'avoir
reçu des gnons.
— Veinard, dit Maillochon, tu rencon-
tres des petites jeunesses comme ça t
Rien n'est encor formé dans cet être charmant.
— Voyons, dit Coqsigno à la fillette,
quel âge est le tien ?
— J'ai quinze ans, dit-elle.
— Quinze ans ! s'écria Coûtant.
Quinze ans! 0 Roméo, l'âge de Juliette l
Il ne faut pas te moucher du pied,
Coqsigno. Seulement, tu sais, prends
garde, ajouta-t-il tout bas; une fillette du
Vieux-Chêne, c'est joliment dangereux!
Et j'en trouverais là une que je verrais
sortir du ventre de sa mère que je n'y
toucherais pas du bout du doigt.
— Bah ! dit Coqsigno, je l'adore.
— Méfiance 1
— Vous m'embêtez !
Ah ! voilà Amelina. dit Camboulives,
— Toute seule ?
- Oui. L'Absinthe est partie, dit Ame-
| lina.
— Pour quel pays? demanda Maillo-
chon.
— Pour la rive droite..
— Elle va chez les calicots l
— Oui, et pour toujours.
- Pour toujours?
— A ce qu'elle a dit.
Maillochon resta un moment rêveur,
- Pauvre fille, soupira-il 1
Et frappant du poing la table :
- Pater Armandus 1 s'écria-t-il, allons,
tavernier du diable ! tu ne sais plus ton
service. Des chopes 1 des chopes 1
— A la santé du compagnon de saint
Antoine I s'écria Pictonnez. Voyez, qui se
ressemble s'assemble, et comme chante le
poète Sedaine, duquel on pourrait dire :
Soyez plutôt maçon, si c'est votre métier,
comme chante Sedaine, dis-je :
Quelques-uns prirent le cochon
De ce bon saint Antoine,
Et l'affublant d'un capuchon
Ils en firent un moine.
Il n'en coûta que la façon
La faridondaine
La faridondon.
- Avez-vous remarqué que dans toutes
les tentations on ne met que les choses
les plus épouvantables et les moins ten-
tantes.
— Voyez Callot, dit Peinturlure.
— Oh! dit Coûtant, on met souvent
M. Antoine en face d'une jolie femme.
— Oui, dit Maillochon, mais on le fait
si décharné, blanchi et vieux, que du
diable si c'est capable de lui produire de
l'effet.
- La vertu ne lui coûte guère.
— Ne lui coûte rien du tout.
— Pater Armandus, des chopes t
- Ah ça! dit Amelina, dans quel état
êtes-vous.
— C'est, dit Camboulives, que nous ve-
nons de flanquer une tripotée à la tribu
entièré des Beni-Moufmouf. Tu vois ce
bras, Amelina, c'est un bras vainqueur.
Je suis de Sistçron,
Ron, ron,
De rien je ne doute.
Les femmes en dansant en ron4
Sèment de fleurs ma route.
Je sais de Sisteron,
Ron, ron,
Je suis de Sisteron.
Il faudra que j'ajoute un couplet pour
célébrer la vaillance de mon bras.
— En attendant, tu as un œil au beurre
noir comme une simple raie.
- Et tu n'as plus d'habit.
- J'ai mieux aimé le jeter, dit Cam-
boulives, que de paraitre ici comme vous, 1
vêtu de toques.
— Il est certain que nous ne sommes
pas beaux.
— Et que demain nous aurons à penser
sérieusement aux moyens de nous acheter
de nouvelles nippes.
— Diantre ! diantre t
— Hé 1 les amis, c'est l'heure de man-
ger la choucroute classique.
— Pater Armandus, la choucroute au
jambon du bon La Fontaine.
— Pour tout le monde ? demanda le
père Armand.
— Pour tous.
— Et vous ne m'en offrez pas une avec
vous? demanda Rigolette.
— Comment donc !. Assieds-toi là.
— Sapristi ! dit Pictonnez, j'ai mal au
dos. Un sacripant de poisson rayé comme
un canon m'a envoyé un coup d'aileron
entre les omoplates.
— Je serai enchanté de m'allonger entre
mes draps, dit Voissière. Je me sens un
peu moulu. Je vous engage tous à vous
frotter avec de l'araica étendu d'eau.
— Coqsigno, mon mignon, tu dois à
l'honorable compagnie de calmer la sala-
cité de tes esprits, dit Coûtant.
— Et comment se nomme cette enfant
charmante ? demanda Peinturlure.
La fillette ne répondit pas.
— Elle ne répond pas l s'écria Maillo-
chon, elle ne dit mot 1 elle est est timide l
<
Oh! oh! petite, le milieu dans lequel nous
t'avons trouvée a dû cependant te dé-
gourdir.
— Ou l'abrutir, murmura Voissière.
— Eh bien 1 dit Maillochon, je vais te
baptiser, moi. Approche ta tête.
Et lui versant deux gouttes de bière sur
le front, l'étudiant lui dit :
— Au nom des Copurchics, je te bap-
tise. Tu te nommeras Nichonnette.
— Tiens, le nom est bien trouvé, dit
Amelina, car la pauvre petite!.
— On ne demande pas d'explications,
dit Pictonnez.
- Allons nous coucher, dit Cambou-
lives. J'ai besoin de repos.
— Nous aussi, dirent les autres à l'a-
nisson.
— Allons, allons, dit Pictonnez.
Allons nous coucher dans de beaux draps blancs
Avec la nonnain de quinze ou seize ans.
— Ça, c'est pour cet heureux Coqsigno.
- Heureux? on verra ça dans trois sae
maines.
- Ou dans huit jours?
EDGAR MONTEIL.
tA suivre,)
N- 5633 - Lundi 17 Août 1885 Xe mirnépo: iOe. — Départements: It X c. 30 Fbésiziidor an 93 — N- 5638
ADMINISTRATIOIT
.4.3, .RUE DE VALOIS, la
ABONNEMENTS
tTARIS -* -
l'rois 10 P
i-isiBois. 20 »
DEPARTEMENTS
Trois mois. 13 50
Sixraoi22 H
.A(Uessei- lettres et mauvais
JL M. ERNEST LEFÈVR& *
ÉHAin!
♦4SMcasirjvisrB.-G
LE RAPPEL
RÉDACTION
7i S'wesser au Secrétaire 3e la lléâaclioï-
NJ De & à 6 heures du soir
48) HUE DE VALOIS, la
-
Sî es Eacuscrifs non insères ne seront pis re&SjS
sV ANNONCES
M Milf. Ch. IAGRANGE, CERF et C.
e«j'Iace de la. Bourse, G
I LES TREIZE
H ne s'agit pas des treize associés
avec lesquels Balzac a fait un de ses
meilleurs romans. Les treize d'aujour-
d'hui ne sont pas gens à escalader les
couvents et à en briser les grilles pour
en arracher une pénitente. Leur idéal
serait plutôt d'y fourrer tout le monde
et d'y mettre la France en pénitence.
II suffit de nommer MM. de Mun, de
Ravignan, Chesnelong, de la Basse-
tière, Lucien Brun, etc., pour qu'on
sache qu'on a affaire à des cléricaux de
- la plus belle eau bénite.
Pourquoi ces messieurs se sont-ils
mis à treize? Pour rédiger un mani-
feste électoral. Lisons.
« Le devoir est dair, l'obligation est
impérieuse. Electeurs, chassez du Par-
lement les ennemis de toute foi et de
tout droit. »
En français, les républicains.
Ennemis de toute foi? Les républi.
sains ont foi au progrès, à l'améliora-
tion continue des êtres et des choses, à
la raison humaine, à la souveraineté
du peuple, etc. Mais pour les treize du
bénitier, il n'y a qu'une foi qui sauve,
la foi aux prêtres et aux miracles. Je
Suis le premier à reconnaître que les
républicains ne croient pas que l'eau de
Lourdes fasse repousser les jambes
aux culs-de-jatte ni que la supérieure
Se la Sainte-Uuion-des-Sacrés-Cœurs,
qui tient un bureau de poste pour le
paradis, fasse parvenir les lettres qu'on
écrit à la Vierge et en transmette la ré-
ponse.
Ennemis de tout droit? Pas des
y droits de l'homme », toujours. Mais
il va sans dire que, pour les signataires
du manifeste, il n'y a de droits que les
tt droits » de l'Eglise.
cc Votez pour des hommes qui soient
résolus à défendre, sans compromission
ni faiblesse, les droits imprescriptibles
de l'Eglise et ses libertés nécessaires.
Nous savons, nous catholiques, que ces
droits et ces libertés ne sont pas une
concession de l'Etat. Nous savons que
l'indépendance de l'Eglise, à raison de
Son institution divine, est un droit an-
térieur à toutes les formes de gouver-
nement, supérieur au caprice de tous
les pouvoirs, quels qu'ils soient. »
Vous savez cela, vous catholiques ?
Eh bien, nous libres penseurs, nous ne
le savons pas.
Le « droit » de l'Eglise antérieur à
toutes les formes de gouvernement? Je
Croyais qu'il y avait eu des gouverne-
- ments de toute forme bien des siècles
avant la naissance de l'Eglise. L'Eglise
supérieure à l'Etat? L'Etat n'est pas de
cet avis.
- Mais c'est la volonté de Dieu? L'E-
glise est d' « institution divine » ? Ah
Dui tu es Petrus et super hanc petram..,
Il faudrait peut-être, pour que l'Etat
3'humiliât et s'aplatit devant l'Eglise,
quelque chose de plus qu'un calem-
bour.
Ce calembour suffit aux treize prê-
cheurs de la croisade électorale. C'est
sur ce calembour qu'ils proposent au
suffrage universel d'édifier la société
moderne. Je serais étonné que le suf-
frage universel ne préférât pas une base
plus solide.
Une chose à remarquer, c'est que ce
manifeste, œuvre de gens qui, en
même temps que cléricaux ardents,
sont d'ardents monarchistes, non seule-
ment ne prononce pas le mot monar-
chie, mais ne fait pas même allusion à
un changement de régime. Quel aveu
de l'impopularité de la monarchie et de
l'impossibilité de l'introduire à la
Chambre autrement que masquée et
muette! Seulement, la naïveté est de
croire qu'elle entrera plus facilement
sous le masque clérical. Les treize doi-
vent pourtant se souvenir qu'il a suffi
d'appeler le Seize-Mai le gouvernement
des curés pour que le suffrage univer-
sel, d'un grand coup de balai, l'ait jeté
aux ordures.
Oui, il faut être fortement doué de
candeur pour espérer que, dans le pays
de la Déclaration des droits de l'hom-
me, un manifeste électoral pourra être
une copie du Syllabus. C'est ce qu'est
le manifeste de MM. Chesnelong et de
Mun.
Chassez du Parlement ceux qui n'ad-
mettent pas la supériorité de l'Eglise
sur l'Etat, dit M. de Mun.- Anathème,
avait dit Pie IX, (c anathème à qui pré-
tendra qu'en cas de conflit entre les
lois des deux autorités, c'est le droit
civil qui prévaut » l
Anathème avait dit le pape, « à qui
dira : des catholiques peuvent approu-
ver un système d'éducation en dehors
de la foi catholique et de l'autorité de
l'Eglise ; à qui dira : toute la direction
des écoles publiques peut et doit être
remise entre les mains de l'autorité ci-
vile » 1 Les treize répètent : — Ana-
thème à qui « bannit Dieu de l'ensei-
gnement officiel »! , '¡", ',.. ,
L'enseignement, c'est là-dessus prin-
cipalement que le cléricalisme aimerait
à mettre la main. Tenir les jeunes gé-
nérations, les façonner à - sa guise,
substituer en elles les dogmes aux
principes, la foi à l'examen, la supers-
tition de la grâce à la notion de la jus-
tice, éteindre dans leur esprit tout ce
que nous y allumons, c'est son rêve.
Les élections d'octobre l'en réveil-
leront. Le suffrage universel ne voudra
pas que la France, qui a été le porte-
flambeau du monde, devienne le porte-
éteignoir du Vatican.
AUGUSTE VACQUERIE.
4>
LES ELECTIONS DU 4 OCTOBRE
Quoique les candidatures ne soient pas
encore arrêtées dans tous les départe-
ments, on peut constater dès aujourd'hui
un fait curieux. Il y a une tendance de la
part des anciens sénateurs réactionnaires
évincés lorsdes renouvellements successifs
de leur assemblée, à se présenter aux pro-
chaines élections législatives.
Dès aujourd'hui on signale, en effet, les
candidatures suivantes d'anciens sénateurs
monarchistes ou bonapartistes.
Dans l'Allier: M. Martenot bonapartiste;
dans l'Ardèche: M.Tailhand monarchiste;
dans l'Aude : M. Lambert Sainte-Croix
orléaniste; dans le Cantal : M. de Parieu
bonapartiste; dans la Charente-Inférieure :
M. Vast-Vimeux bonapartiste; dans la
Dordogne : MM. de Fourtou et de Bosre-
don bonapartistes; dans l'Eure : M. de
Broglie monarchiste; dans le Pas-de-Ca-
lais : M. de Rosamel monarchiste ; dans
le Puy-de-Dôme : M. de Barante orléanis-
te ; etc.
Il y a une forte dose de présomption
naïve chez ces réactionnaires qui, évincés
déjà une ou plusieurs fois par le suffrage
restreint, s'imaginent qu'ils pourront se
faire accepter par le suffrage universel.
Le verdict du pays ne nous paraît nulle-
ment douteux, quant à nous, et le suffrage
universel confirmera, nous en sommes
certains, la condamnation prononcée par
les électeurs sénatoriaux. Le fait n'en est
pas moins singulier à signaler et c'est à
titre de curiosité que nous croyons de-
voir l'enregistrer.
La levée de boucliers des partis réac-
tionnaires s'étend non-seulement aux an-
ciens sénateurs; mais encore à la plupart
des anciens députés à l'Assemblée natio-
nale ou aux Chambres qui l'ont suivie.
Tous ces anciens législateurs de droite
posent leurs candidatures. Il n'y a pas
jusqu'aux anciens ministres ou aux an-
ciennes notabilités du parti réactionnaire
qui, quoique n'ayant pas fait partie du
Parlement jusqu'ici, ne se considèrent
comme obligés de briguer un mandat
législatif. -
On signale, en effet, les candidatures
du général du Barail, l'ex-ministre de la
guerre du 24 Mai, dans Indre-et-Loire; du
général Barry, l'ancien protecteur de don
Carlos, dans la Seine-Inférieure; de M. de
Bellomayre, l'ancien conseiller d'Etat de
l'ordre moral, dans le Tarn.Signalons égale-
ment les candidatures d'un certain nombre
de magistrats évincés lors de la réforme
j udiciaire il y a deux ans : M. Daguilhon-Pu-
jol, ancien premier président de la cour
de Pau, est candidat dans le Tarn; M. Ri-
gaud, ancien premier président de la cour
d'Aix, est candidat dans les Bouches-du-
Rhône; M. Carrère. ancien premier prési-
dent de la cour d'Alger, est candidat dans
les Basses-Pyrénées, etc.
C'est un véritable assaut que les partis
réactionnaires se préparent à livrer à la
République le 4 octobre prochain. Mais
nous sommes sans crainte sur l'issue de
cette tentative; nous sommes certains
que le pays saura infliger à tous ces par-
tisans des régimes déchus la leçon qu'ils
méritent.
BROUILLONS ET SAGES
Le résultat le plus clair de la politique
de M. Jules Ferry ayant été la division
du parti républicain, M. Brisson a pu
dire à la Chambre, sans craindre aucun
démenti, que son cabinet se distinguait
suffisamment du précédent puisqu'il se
proposait de concentrer les forces que,
jusque-là, l'on s'était appliqué à divi-
ser. Il est certain qu'on imaginerait dif-
ficilement deux conceptions plus oppo-
sées de l'action gouvernementale, et si
M. le président du conseil s'était borné
à faire cette courte déclaration, per-
sonne n'aurait pu se tromper sur ses in-
tentions et sur le caractère vrai de la
nouvelle administration. Par malheur
sa pensée principale a été, on s'en sou-
vient, un peu noyée dans d'autres dé-
clarations moins importantes et surtout
moins nettes. C'est ce qui a permis à
M. Jules Ferry d'essayer de tirer parti
de ce discours, et c'est probablement ce
qui va, dit-on, obliger, soit le ministre
de l'intérieur, soit M. Brisson lui-même
à préciser les dissemblances qu'on ne
veut pas apercevoir et qui sont, après
tout, la raison d'être de leur présence
aux affaires.
Nous n'avons pas lieu de considérer (
ces informations comme inexactes, et
on comprend assez que les ministres
soient impatients de se dégager d'une
solidarité si compromettante, sibruyam-
ment exploitée. Mais M. Henri Brisson
et ses collègues se tromperaient, et se
tromperaient d'une façon dangereuse,
s'ils croyaient qu'à cette heure les
bonnes intentions suffisent. Vouloir
l'union, c'est très bien et personne ne
doute que la plupart des ministres ac-
tuels ne la veuillent sincèrement. Mais
cette aspiration louable, si différente
qu'elle soit de l'attitude agressive et
cassante du dernier cabinet, suffit-elle
à faire disparaître des divisions dont
les causes essentielles, après tout, sont
la mauvaise direction imprimée aux
affaires depuis deux ans?
La concentration des forces républi-
caines, qui a toujours été et qui reste
l'objectif de M. Henri Brisson, peut-
elle s'opérer ailleurs que sur le terrain
républicain ? Pour faciliter l'union,
faudra-t-il que M. Brisson jette au feu
son programme de 1869 comme M. J.
Ferry a renvoyé au vingt et unième
siècle son programme des destructions
nécessaires? Que la concentration doive
se faire à ces conditions, l'honorabilité
de M. Henri Brisson ne nous permet pas
d'y songer un instant. Mais enfin on a
donné si souvent à ce pays le triste
spectacle des opinions successives et
contraires qu'il ne faut pas s'étonner
si une déclaration claire et catégorique
a toutes chances pour être accueillie
avec faveur. Nous comprenons donc
très bien ques les ministres aient, avant
les élections, le désir de la faire en-
tendre.
En attendant que ces "équivoques,
entretenues à dessein, soient dissipées;
en attendant que le cabine 'xpose,
à nouveau, son programme a union,
que personne du moins n'oublie les
causes de nos querelles et de nos divi-
sions.
Le parti républicain est désuni parce
que les uns, qui sont les brouillons,
parait-il, ont voulu rester fidèles au
vieux programme républicain, au pro-
gramme de M. Jules Ferry notamment;
,.parce que les autres, les sages sans
doute, ontremplacé, sur ce programme,
la séparation de l'Eglise et de l'Etat par
des aventures ruineuses. Le parti ré-
publicain est divisé en brouillons et en
sages, parce que les brouillons, uni-
quement préoccupés du relèvement de
la France,voulaient ménager ses forces
et son crédit, et parce que les sages ont
cru bon de jeter dans les mers de Chine
un demi-milliard et d'y sacrifier dix
milliers de soldats.
Le parti républicain est divisé en
brouillons et en sages, parce que les
brouillons ont pensé qu'une Constitu-
tion imposée par les royalistes de Ver-
sailles pourrait n'être pas la meilleur"
pour une République. Ils ont pensé ce
que l'unanimité des républicains pen-
sait en 1875. Les sages ont soutenu
d'abord qu'il fallait conserver pieuse-
ment ce legs de l'Assemblée de mal-
heur ; puis, une fois forcés de consentir
à la revision, ils ont revisé de manière
à fortifier le Sénat et à sacrifier le suf
frage universel au suffrage restreint. Ils
ont travaillé, eux les sages, à la re-
constitution de ce que M. Léon Say, ce
démagogue bien connu, a si justement
appelé : le pays légal; de ce pays qu'on
voit fonctionner aujourd'hui et qui tente
d'escompter les élections à son profit.
Le parti républicain est divisé en
brouillons et en sages. Les brouillons
n'ont cessé de réclamer la réforme
des impôts, de proposer, au moins
comme essai, l'application de systèmes
fiscaux, plus justes et moins compli-
qués, fonctionnant depuis des siècles
dans d'autres pays. Les sages, comme
chacun sait, ont trouvé ces propositions
inacceptables et ils ont préféré léguer
à la Chambre future un déficit gran-
dissant chaque année. Enfin, et pour
nous résumer, le parti républicain
compte des brouillons et des sages :
des brouillons, qui ont toujours prêché
la prud ence, la vigilance, au dehors
comme au dedans, et par qui la moin-
dre réforme économique eût été mieux
accueillie que le renchérissement de la
viande et du pain. A cette politique mes-
quine, indigne de leur génie, de leur
vastes conceptions, à cette politique
qualifiée dédaigneusement de politique
du pot-au-feu, les sages, à la très grande
joie de tous nos ennemis du dehors et
de tous nos adversaires du dedans, à
la très grande joie de M. de Bismarck
et des royalistes, les sages, disons-
nous, ont préféré la politique des folies
sans but et sans issue et des gaspil-
lages sans fin !
Avant d'être ministres, M. Brisson
et la plupart de ses collègues avaient
l'honneur de se trouver au nombre des
brouillons. On conçoit qu'ils éprouvent
le besoin de s'expliquer quand on les
représente comme convertis à une sa-
gesse qui a tout compromis et dont ils
sont chargés de liquider les sottises.
A. GACUBH.
Nous avons annoncé l'arrivée à Mar-
seille de M. Ristelhueber, consul de
France à Tien-Tsin, apportant le texte
officiel du traité de paix franco-chinois.
M. Ristelhueber est depuis hier soir à
Paris.
Le traité, scellé dans un rouleau de soie
jaune retenu par des cordons en or, est
dans une boîte de laque rouge incrustée
en nacra et fermée avec une serrure en
or. Cette boîte est elle-même placée dans
une boite en bois de santal richement
sculptée, et enfin dans une caisse à métal
soudée.
——————— ———————
L'UNION LATINE
Les conférences engagées pour le renou-
vellement de l'Union monétaire latine
menacent d'échouer par suite du refus de
la Belgique d'accepter la clause de liqui-
dation. L'attitude des délégués du cabinet
Bernaert a été cause que la conférence a
dû être renvoyée à une date ultérieure.
Cette date ne peut guère dépasser la fin
d'octobre, car la convention expire le
31 décembre 1885. Espérons que d'ici là
on trouvera un arrangement.
Voici ce qui cause l'opposition de la
Belgique. Quand l'Union latine a été
fondée, il y avait entre l'or et l'argent un
rapport mathématique de 15 1[2 à 1. Or,
aujourd'hui, il n'en est plus ainsi; les mi-
nes d'argent du Nevada ont été trouvées ;
d'énormes quantités de ce métal ont été
apportées sur le marché; une dépréciation
s'en est suivie, tant et si bien que la pièce
de cent sous que vous avez dans votre
poche vaut peut-être encore cinq francs
par suite d'une convention préétablie,mais
ne dépasse pas 4 fr. en réalité. Certains
disent même 3 fr. 94.
Cette situation est la même pour tous
les adhérents à l'Union, objectera-t-on.
Non, la Belgique est plus menacée que les
autres, et voici pourquoi. Nos voisins ont,
de tout temps, aimé cette belle monnaie
d'or qui reluit si bien et tient si peu de
place. Ils ont donc accaparé le plus qu'ils
ont pu nos louis et nos pistoles et nous
ont donné en échange une quantité de
rois Léopold en argent qui représente
quelque chose comme 465 millions. Ce
drainage de l'or a existé de tout temps,
mais on conçoit qu'avec la dépréciation
de l'argent il n'ait fait que croître et em-
bellir. Or imaginez que la liquidation soit
votée; chaque peuple reprend son argent.
Il y a en Belgique 195 millions de mon-
naie d'argent française, il y a par contra
pour près de 500 millions de pièces belges
d'argent en France. C'est donc une petite
différence de 300 millions que nos amis
devront nous payer.
Nous leur rendrons" en échange leurs
Léopolds de vingt sous, de quarante sous
et de cinq francs. Mais comme ils ont
perdu un cinquième de leur valeur, ce
serait pour la Belgique une perte de
60 millions.
II reste à savoir si la dissolution de
l'Union n'entraînerait pas pour la Belgi-
que des inconvénients plus grands que
l'addition dans le traité d'une clause de
toute équité et qui, selon toutes vraisem-
blances, ne sera jamais appliquée.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
LES ON-DIT
Le sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts a l'intention d'organiser, cette année,
à l'Ecole des beaux-arts, une exposition
de tous les achats faits par le gouverne-
ment au Salon.
De cette façon, le public et les critiques
d'art pourront juger, en bloc, de la valeur
des œuvres acquises par l'Etat.
Cette exposition s'ouvrira au mois de
novembre.
o
cc
On vient de rouvrir, au musée du Lou-
vre, la salle des Gladiateurs, qui fait pen-
dant à la salle de Vénus, laquelle a été
récemment livrée au public. Restées fer-
mées pendant près de deux années, pour
faciliter la construction de sous-sols en
vue de les assainir, ces salles ont été ré-
tablies dans leur état primitif, avec les
mêmes chefs-d'œuvre de la statuaire
qu'on y voyait auparavant. Les artistes
munis d'une autorisation sont admis de
nouveau, depuis trois jours, à travailler
dans ces galeries.
S?
3r ©
M. Ressman, ministre d'Italie près du
gouvernement français, a inauguré hiei
la section italienne de l'exposition du tra-
vail.
O
«r ô
On inaugure aujourd'hui à Monay (Jura),-
le buste du statuaire Perraud par son
élève Max Claudet.
La cérémonie sera présidée par M. Pas-
teur..
«
ec
A l'état-major général, on prépare
toutes les oispositions nécessaires au
relèvement des officiers, sous-officiers
et soldats qui vont compter deux années
de service au Tonkin, de manière que le
départ s'effectue, en France, dans le cou-
rant de septembre.
S
C*'
Deux contre-amiraux passent ce mois~
ci dans la deuxième section du cadre de
l'état-major général de la marine: le con.
tre-amiral Juin, major général de la ma-
rine à Rochefort, atteint la limite d'âge le
20 août; le contre-amiral Brosselet, en
service à Paris, le 25 août.
11 y aura donc à remplir ces deux va-
cances, et, conséquemment, à faire une
promotion dans le corps des officiers de
marine. -
Dans sa prochaine session, le conseil
municipal aura à examiner de nouvelles
propositions tendant à changer le nom
de près de deux cents rues, places, ave-
nues, etc.
Voici, à ce sujet, quelques détails inté-
ressants sur l'origine des dénominations
et des numérotages des rues.
Avant 1725, le nom des voies publiques
feuilleton du RAPPEL
DU 17 AOUT
33
LA BANDE
DES
COPURCHICS
ItOMAN PARISIEN
IX
! Le Cochon - Fidèle
( Suite)
(Quand les étudiants entrèrent au Co-
thon-Fidèle avec leurs habits déchirés,
leurs yeux pochés, leur nez en marme-
lade, Camboulives en bras de chemise, ils
obtinrent un succès fou.
— 'fiw.s f voilà Coqsigno 1 s'écrièrent
Jes Copurchics.
- Et Cochegrue n'est pas le.
1
■
Reproduction interdite.
-Yoir le ïlaml du 13 juillet an "';ao4f. j
Coqsigno, s'étant esquivé, avait retrouvé
la fillette devant la Pomme-de-Pin, et ils
étaient venus au Cochon-Fidèle.
— Un de retrouvé, un autre de perdu,
dit Maillochon. Où donc est Guibolmar?
Guibolmar avait disparu.
— Et Cochegrue, pater Armandus?
— Pas venu, ce soir, messieurs.
— Ma foi, dit Peinturlure, mademoiselle
est si gentille que nous ne regrettons pas
de nous être battus pour elle et d'avoir
reçu des gnons.
— Veinard, dit Maillochon, tu rencon-
tres des petites jeunesses comme ça t
Rien n'est encor formé dans cet être charmant.
— Voyons, dit Coqsigno à la fillette,
quel âge est le tien ?
— J'ai quinze ans, dit-elle.
— Quinze ans ! s'écria Coûtant.
Quinze ans! 0 Roméo, l'âge de Juliette l
Il ne faut pas te moucher du pied,
Coqsigno. Seulement, tu sais, prends
garde, ajouta-t-il tout bas; une fillette du
Vieux-Chêne, c'est joliment dangereux!
Et j'en trouverais là une que je verrais
sortir du ventre de sa mère que je n'y
toucherais pas du bout du doigt.
— Bah ! dit Coqsigno, je l'adore.
— Méfiance 1
— Vous m'embêtez !
Ah ! voilà Amelina. dit Camboulives,
— Toute seule ?
- Oui. L'Absinthe est partie, dit Ame-
| lina.
— Pour quel pays? demanda Maillo-
chon.
— Pour la rive droite..
— Elle va chez les calicots l
— Oui, et pour toujours.
- Pour toujours?
— A ce qu'elle a dit.
Maillochon resta un moment rêveur,
- Pauvre fille, soupira-il 1
Et frappant du poing la table :
- Pater Armandus 1 s'écria-t-il, allons,
tavernier du diable ! tu ne sais plus ton
service. Des chopes 1 des chopes 1
— A la santé du compagnon de saint
Antoine I s'écria Pictonnez. Voyez, qui se
ressemble s'assemble, et comme chante le
poète Sedaine, duquel on pourrait dire :
Soyez plutôt maçon, si c'est votre métier,
comme chante Sedaine, dis-je :
Quelques-uns prirent le cochon
De ce bon saint Antoine,
Et l'affublant d'un capuchon
Ils en firent un moine.
Il n'en coûta que la façon
La faridondaine
La faridondon.
- Avez-vous remarqué que dans toutes
les tentations on ne met que les choses
les plus épouvantables et les moins ten-
tantes.
— Voyez Callot, dit Peinturlure.
— Oh! dit Coûtant, on met souvent
M. Antoine en face d'une jolie femme.
— Oui, dit Maillochon, mais on le fait
si décharné, blanchi et vieux, que du
diable si c'est capable de lui produire de
l'effet.
- La vertu ne lui coûte guère.
— Ne lui coûte rien du tout.
— Pater Armandus, des chopes t
- Ah ça! dit Amelina, dans quel état
êtes-vous.
— C'est, dit Camboulives, que nous ve-
nons de flanquer une tripotée à la tribu
entièré des Beni-Moufmouf. Tu vois ce
bras, Amelina, c'est un bras vainqueur.
Je suis de Sistçron,
Ron, ron,
De rien je ne doute.
Les femmes en dansant en ron4
Sèment de fleurs ma route.
Je sais de Sisteron,
Ron, ron,
Je suis de Sisteron.
Il faudra que j'ajoute un couplet pour
célébrer la vaillance de mon bras.
— En attendant, tu as un œil au beurre
noir comme une simple raie.
- Et tu n'as plus d'habit.
- J'ai mieux aimé le jeter, dit Cam-
boulives, que de paraitre ici comme vous, 1
vêtu de toques.
— Il est certain que nous ne sommes
pas beaux.
— Et que demain nous aurons à penser
sérieusement aux moyens de nous acheter
de nouvelles nippes.
— Diantre ! diantre t
— Hé 1 les amis, c'est l'heure de man-
ger la choucroute classique.
— Pater Armandus, la choucroute au
jambon du bon La Fontaine.
— Pour tout le monde ? demanda le
père Armand.
— Pour tous.
— Et vous ne m'en offrez pas une avec
vous? demanda Rigolette.
— Comment donc !. Assieds-toi là.
— Sapristi ! dit Pictonnez, j'ai mal au
dos. Un sacripant de poisson rayé comme
un canon m'a envoyé un coup d'aileron
entre les omoplates.
— Je serai enchanté de m'allonger entre
mes draps, dit Voissière. Je me sens un
peu moulu. Je vous engage tous à vous
frotter avec de l'araica étendu d'eau.
— Coqsigno, mon mignon, tu dois à
l'honorable compagnie de calmer la sala-
cité de tes esprits, dit Coûtant.
— Et comment se nomme cette enfant
charmante ? demanda Peinturlure.
La fillette ne répondit pas.
— Elle ne répond pas l s'écria Maillo-
chon, elle ne dit mot 1 elle est est timide l
<
Oh! oh! petite, le milieu dans lequel nous
t'avons trouvée a dû cependant te dé-
gourdir.
— Ou l'abrutir, murmura Voissière.
— Eh bien 1 dit Maillochon, je vais te
baptiser, moi. Approche ta tête.
Et lui versant deux gouttes de bière sur
le front, l'étudiant lui dit :
— Au nom des Copurchics, je te bap-
tise. Tu te nommeras Nichonnette.
— Tiens, le nom est bien trouvé, dit
Amelina, car la pauvre petite!.
— On ne demande pas d'explications,
dit Pictonnez.
- Allons nous coucher, dit Cambou-
lives. J'ai besoin de repos.
— Nous aussi, dirent les autres à l'a-
nisson.
— Allons, allons, dit Pictonnez.
Allons nous coucher dans de beaux draps blancs
Avec la nonnain de quinze ou seize ans.
— Ça, c'est pour cet heureux Coqsigno.
- Heureux? on verra ça dans trois sae
maines.
- Ou dans huit jours?
EDGAR MONTEIL.
tA suivre,)
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