Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-08-07
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 août 1885 07 août 1885
Description : 1885/08/07 (N5628). 1885/08/07 (N5628).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75392925
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
N° 5628 — Vendredi 7 Août 1885
Le numéro: IDc". ■— Départements s 15 c.
20 Thermidor an 93 — N8 5628
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ADMINISTRATION
58, RTIE DE VALOIS, 43
A33 OKSEMENTS
1PARIS
IFroïsmois. 40 v
Sîîjx: mois .a. 20 »
DÉPARTEMENTS1
Trois mois 13 50
Sis mois. 22*
Adresser ïcllres et man3ats
A M. ERNEST LEFÈVRE: f
1
REDACTION
S'adresser au Secréfaire de la Réfaction,
J)e & à 6 heures du soir
ta 1 XOJE DE VALOIS,. 18
iOS maûiiscpUsjioiiinseres ne seront as renua
ENONCES
3TO. Ch. MGRANGE, CERF et ce
^•I»3ace de la Bonrse,6
.{LA MENACE
La Gazette de VAllemagne du Nord
à enflé la voix, ces jours-ci, parce qu'il
a été question d'échelonner nos régi-
ments de cavalerie sur notre frontière
de l'Est. « L'Allemagne, dit la susdite
Gazette, pourrait changer d'attitude. »
Les journaux européens semblent fort
inquiets de cet article. Que veut dire la
Gazette de l Allemagne du N or d'ï Me-
nace-t-elle sérieusement? Son inspira-
teur, qui n'est autre que M. de Bis-
marck, veut-il la guerre?
Je crois qu'on va trop loin en affir-
mant les dispositions, belliqueuses de
l'empire. L'Allemagne a été si étonnée,
si surprise de sa victoire, qu'elle aime
faire du bruit de temps en temps pour
se bien convaincre que tout cela est
arrivé. Au fond, la population alle-
mande, sinon le gouvernement, craint
la guerre, et ni dans la bourgeoisie, ni
dans le peuple, personne ne voudrait
recommencer une affaire comme celle
le 1870. Elle pourrait être moins heu-
reuse. On est fier de Sedan. Mais on se
souvient d'Auerstaëdt et d'Iéna.
De temps en temps, seulement, on
aime à taper sur son gros sabre. On
élève des statues menaçantes au Nie-
derwald, ou l'on fait gronder les feuilles
officieuses. Prenez garde! Nous allons
vous envahir! Donnerweter! Si jamais
la lame sort du fourreau !
Et pourquoi sortirait-elle cette fois-
ci? Tout simplement, parce que nous-
prendrions une précaution que nous
aurions dû prendre depuis longtemps et
que nous avons le droit de prendre sans
que personne y trouve rien à blâmer.
L'Allemagne augmente sans cesse ses
forces sur notre frontière. Qu'a-t-elle à
dire quand nous augmentons les nôtres?
Rien. Si elle se fâche, elle est dans
Son tort. Nous avons le droit de nous
défier d'elle. La faiblesse de l'empire
lui a été un prétexte pour nous enlever
deux provinces. Elle s'est montrée
cruelle dans la guerre, rapace après la
victoire. Elle a emporté cinq milliards
de notre argent. Qu'elle ne demande
donc rien de plus et qu'elle ne parle pas
d'empêcher nos régiments de changer
de garnison !
Son gouvernement veut-il accumuler
des griefs sérieux ou ridicules contre
nous? Cela est possible. Oui, il est pos-
sible que, prévoyant des embarras inté-
rieurs, il prépare pour l'avenir une di-
version sanglante; il est possible aussi
qu'il veuille influer sur nos élections,
pousser les uns à des manifestations
hostiles, apeurer les autres et nous
plonger dans le gâchis. C'est ajouter
au gâchis que j'ai voulu dire. On ne
peut jurer de rien.
Ce qui ressort cependant de cette at-
titude de la Gazette de lAllemagne du
NOi'd, c'est l'hostilité du gouvernement
allemand contre la France. Cette hos-
tilité doit nous montrer quelle politique
nous avons à suivre, ce que nous de-
vons faire aux élections générales.
," La première chose, c'est de concen-
trer nos forces ; c'est de penser à l'Al-
lemagne, puisqu'elle veut qu'on pense
à elle ! c'est de rester hypnotisés par
la trouée des Vosges; c'est de ne plus
nous tant préoccuper de ce qui se passe
aux antipodes. Vous souvenez-vous de
l'astrologue qui tombe dans un puits
en contemplant les étoiles? Evitons un
accident pareil. On veut nous faire
regarder la mappemonde. Songeons au
Rhin qui est tout près de nous et qui
est un fossé. Peut-être un jour ne
nous laissera-t-on d'autre alternative
que d'y tomber ou de le franchir !
EDOUARD LOCKROY.
——III
COULISSES DES CHAMBRES
Outre les nombreux projets qu'elle a
votés concurremment avec le Sénat, et
qui sont devenus lois de l'Etat, la Cham-
bre laisse, en se retirant, un nombre assez
considérable de projets votés par elle et
qui ne deviendront pas caducs. Ces pro-
jets émanés de l'initiative du gouverne-
ment et votés par la Chambre n'attendent
plus que la sanction du Sénat pour se
transformer en lois. Les délibérations aux-
quelles la Chambre s'est livrée à propos
de ces projets sont, en effet, valables, et
lenrs effets subsistent même après sa dis-
parition.
Au nombre des projets de cette catégo-
rie qui devront être soumis au Sénat au
cours de la prochaine session, nous cite-
rons :
Les projets sur le recrutement de l'ar-
mée ; sur l'armée coloniale ; sur le classe-
ment des lignes de chemins de fer com-
plémentaires.
Le Sénat est en outre saisi déjà de
divers projets votés par la Chambre, sur
lesquels il n'a pu encore statuer,mais qui,
étant à l'état de rapports, devront être
discutés par lui ; même lorsque la Cham-
bre nouvelle sera entrée en fonctions. De
ce nombre sont les projets ou proposi-
tions :
Sur les conditions d'exercice de l'en-
seignement secondaire libre ; sur l'attri-
bution aux communes du monopole des
pompes funèbres ; sur les rapports des
compagnies de chemins de fer avec leurs
agents commissionnés; sur l'aliénation
des diamants de la couronne; sur les so-
ciétés de secours mutuels.
Enfin, il y a une dernière catégorie de
projets, ce sont ceux qui, votés par le
Sénat et modifiés par la Chambre, doivent
de nouveau être soumis au vote du Sénat.
Dans cette catégorie se trouve le projet
sur la caisse des retraites pour la vieil-
lesse.
La nouvelle Chambre devra être saisie
à titre absolument nouveau de projets
votés par le Sénat et que la Chambre ac-
tuelle n'a pu mettre en délibération, à sa-
voir :
Le projet sur la revision du Code d'ins-
truction criminelle ;
Le projet sur la revision de la loi de
1867 sur les sociétés.
Les rapports que les commissions de la
Chambre actuelle ont faits sur les deux
premiers projets de cette catégorie seront
sans valeur légale et la nouvelle Chambre
devra recommencer toutes les formalités
parlementaires pour arriver à la discus-
sion de ces projets.
'A LA CHAMBRE
fi est bien difficile de parler sérieu-
sement des dernières séances d'une
Assemblée qui ne s'est jamais prise au
sérieux et qui ressemble, à cette heure,
à une troupe d'écoliers attendant les va-
cances. Des questions importantes ont
cependant été posées dans cette séance
et, avant tout, la Chambre a dû affir-
mer ses droits contre les velléités usur-
patrices du Sénat. Sur le rapport de la
commission du budget, et d'accord
avec le gouvernement, il a été décidé
de maintenir, pour 1887, la suppression
de l'impôt sur le papier. En d'autres
termes, on a refusé, au Sénat, le droit
d'établir un impôt. Sur un autre point,
la Chambre a cédé : il s'agissait de la
perception de l'impôt foncier sur les
locations vacantes. Le Sénat avait ap-
porté à cet article une modification qui
a été acceptée.
G© ~û'est pas seulement dans les
questions politiques que l'action mau-
vaise du Sénat se fait sentir. M. Madiër
de Montjau a raconté à la Chambre un
curieux épisode relatif à la canalisation
des eaux dérivées du Rhône. Le projet,
depuis deux ans et plus, ne peut abou-
tir, grâce au Sénat. Là, comme ailleurs,
il faut subir les caprices luxembour-
geois.
A la demande de M. Roque (de Fi-
lhol) ,rapporteur, qui, depuis longtemps,
s'est efforcé de faire aboutir cette ques-
tion, on a abordé, en seconde lecture,
la discussion du projet de loi sur les
incompatibilités, revenu du Sénat avec
quelques modifications; M. H. Brisson
s'est déclaré prêt à ce débat et il a prié
la Chambre de consentir à voter les
amendements sénatoriaux. C'est, selon
M. le président du conseil, le seul
moyen de rendre la loi applicable im-
médiatement et d'en assurer la promul-
gation. Malheureusement, il était peut-
être difficile d'en passer par là ; car on
sait que les sénateurs ont commencé
par se mettre eux-mêmes à l'abri de la
réforme. Leurs amendements n'ont
donc pas été tous admis, et un nouveau
vote de leur part devient nécessaire.
Peut-on espérer qu'ils auront la bonne
volonté nécessaire?
A. GAULIEIU
———————.— .————————.
AU SÉNAT
La séance du Sénat est comme tou-
jours, à cette époque de l'année, une
séance de liquidation : on vote les proj ets
arriérés, arrivés de l'autre Chambre. C'est
ainsi que les conventions avec la Hollande,
le projet surtaxant les produits de la Rou-
manie, les concessions de lignes nou-
velles, etc., etc., sont venus successive-
ment à l'ordre du jour.
A propos du projet de surtaxe sur les
produits roumains, il faut noter les quel-
ques paroles prononcées par M. le mi-
nistre des affaires étrangères.
Comme à la Chambre, le gouvernement
a tenu le langage le plus conciliant. Nous
considérons, a dit M. de Freycinet, la
Roumanie commet une jeune sœur et nous
sommes convaincus que les négociations,
que rien ne doit interrompre, nous don-
neront bientôt un résultat satisfaisant
pour tous.
Le Sénat a applaudi ces déclarations.
Aujourd'hui, à une heure, séance pour
entendre la lecture du rapport de la com-
mission des finances sur le budget. La
commission s'incline devant la volonté de
la Chambre et accepte, pour 1887, la sup-
pression de l'impôt du papier. — A. G.
i i ■■ a
LE PESSIMISME
Dans le discours qu'il a prononcé à la
Sorbonne, à la distribution des prix du
concours général, M. René Goblet a pro-
noncé de fermes et saines paroles. Il a
mis la jeunesse qui l'écoutait en garde
contre cette manie du doute et de la
désespérance qui semble la maladie à la
mode. Par delà les obscurités et les contra-
dictions de la théorie il a montré les cer-
titudes et les joies de la pratique; il a
réveillé les croyances, réchauffé les en-
thousiasmes; il a parlé en homme d'Etat
et en ministre de l'éducation nationale.
La harangue de M. Goblet a rencontré
dans le parti républicain une adhésion
unanime ; il est un point seulement sur
lequel mon avis n'est pas tout à fait celui
de la majorité de mes confrères, c'est sur
l'étendue du mal qu'il s'agit de guérir.
L'opinion commune est que la jeunesse
d'aujourd'hui est en proie au pessimisme
le plus sombre, qu'elle ne trouve aucun
goût à la vie, qu'elle est privée de tout
ressort. C'est se fier un peu trop aux ap-
parences et confondre deux choses qui ne
vont pas toujours de pair, la littérature
et les mœurs.
Il est incontestable que notre littérature
est en train de broyer du noir; on dirait
que nos poètes, romanciers, philosophes,
ont tous plus ou moins passé par l'atelier
de Ribera ou de M. Ribot. Cette prédomi-
nance du bitume en littérature a plusieurs
causes, en tête desquelles il faut placer
l'influence de la philosophie allemande.
Depuis un siècle, bien que nous ayons
en France des penseurs de premier ordre,
nous avons pris l'habitude de demander
à nos voisins d'outre-Rhin l'idée qu'il nous
faut avoir du monde, de notre desti-
née, etc.; nous faisons venir d'Allemagne
notre bière et notre métaphysique. Etant
donné ce préjugé national, nos commis-
sionnaires en philosophie se sont succes-
sivement adressés à Kant, à Fichte, à
Schelling, à Hegel. Ce stock épuisé, ils
sont arrivés à Schopenhauer, et nous nous
sommes ralliés au néo-boudhisme avec
autant de docilité que nous avions adopté
le criticisme, la philosophie de la nature,
l'idéalisme absolu. Schopenhauer avait sur
ses devanciers un avantage, celui d'être
amusant, et il devait cette supériorité
aux écrivains français du siècle dernier,
dont il avait fait une étude toute particu-
lière. Des idées indiennes exprimées dans
la langue de Voltaire, voilà en deux mots
le Monde comme représentation et volonté.
Le style a ramené ceux qui ne mordaient
pas à la métaphysique ! une fois de plus
la sauce a fait avaler le poisson ; ce qui
nous vaut ce spectacle assurément bi-
zarre : des Parisiens prêchant avec con-
viction la religion de Cokyd-Mouné qu'ils
ne connaissent d'ailleurs que par l'inter-
médiaire d'un Allemand, qui est pour une
forte part le disciple et le continuateur
de Chamfort.
L'autre facteur du pessimisme est ce
qu'on appelle le naturalisme. Un beau jour
un certain nombre d'hommes d'esprit se
sont avisés que la vérité était un élément
inconnu en littérature et qu'il fallait l'y
introduire au plus vite. Ils auraient pu
choisir comme objet d'étude le bien au
lieu du mal, ou tout au moins montrer
l'honnêteté en regard de la canaillerie ;
mais la vertu n'est pas très drôle et dé-
passe malaisément le premier mille. Il a
donc été convenu que la vérité c'était le
laid, le dégoûtant, l'obscène, que les ver-
rues, les chancres, les pustules étaient
seules dans la nature, que la Vénus de
Médicis était un préjugé, et l'Antiope un
poncif. Autrefois un héros de roman était
un homme jeune, beau, doué de tous les
talents de l'esprit et de toutes les qualités
de cœur ; aujourd'hui, par un parti pris
contraire, ce doit être un abrégé de tous
les vices.
Il est accepté que tous les hommes sont
des satyres, et toutes les femmes des bac-
chantes, sinon mieux, que tous les gens
de lettres devraient s'appeler Alphonse, et
que c'est grâce à leurs charmes physiques
que Louis Veuillot, MM. Weiss, John Le-
moinne, Sarcey, etc., sont parvenus à se
faire dans le journalisme une certaine si-
tuation ; eufin, que s'il y a encore des
traces de générosité, de grandeur d'âme,
de désintéressement sur la terre, c'est sur
les trottoirs et dans les maisons de tolé-
rance qu'on a quelques chances de les
rencontrer.
Evidemment, ces descriptions ne sont
pas flatteuses; mais qui en est dupe?
Quel est l'adolescent assez naïf pour pren-
dre cette prétendue psychologie pour ar-
gent comptant. On lit cela parce qu'il
faut bien lire quelque chose pour s'en-
dormir; on en rit, on en cause, puis au-
tant en emporte le vent. Quant à l'in-
fluence que ces productions peuvent avoir
sur la jeunesse, ma conviction est qu'elle
est égale à zéro. Chaque génération a sa
façon de parler, de s'amuser, de porter la
barbe, sa langue, ses plaisanteries, ses
engouements, ses têtes de turc. Ce serait
une erreur de croire que, parce que la
jeunesse actuelle s'abstient de courir le
boulevard Saint-Michel avec des pipes et
des bérets, ce soit fait à jamais de
toute foi, de toute vitalité. Absté-
nons-nous surtout de synthèses trop
commodes et de généralisations hâtives.
Il n'y a pas de générations enthousiastes
et de générations passives et déprimées ;
il y a dans chaque génération des exubé-
rants et des mélancoliques, des aprioristes
et des expérimentaux, des travailleurs et
des paresseux, des esprits bien doués et
des esprits mal doués. Dans son ensemble
la jeunesse française est aujourd'hui ce
qu'elle était hier et ce qu'elle sera de-
main. Une race ne se métamorphose pas
en quelques années : ce n'est pas dans le
pays de Rabelais, de Molière, de Beaumar-
chais qu'on oubliera de sitôt le rire ; ce
n'est pas dans le pays qui a fait la révolu-
tion qu'on désapprendra l'action.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
La Gazette nationale, de Berlin, publie,
à la date du 4, un article dans lequel elle
s'efforce de démontrer l'inexactitude des
chiffres publiés par le Temps, concernant
l'effectif de la cavalerie allemande et de
la cavalerie française près de la frontière
franco-allemande.
D'après le journal allemand, la cavalerie
des deux pays serait échelonnée, à la
frontière de la manière suivante :
CAVALERIE FRANÇAISE
Première zone, Jusqu'à 50 kilomètres
428 régim. de dragons, à Commercy.
68 — chasseurs, à Saint-Mihiel.
t Or - cuirassiers, à Lunéville.
2° — cuirassiers, à Lunéville.
78 - dragons, à Lunéville.
18° - dragons, à Lunéville.
ioe - hussards, à Nancy.
5° — hussards, à Pont-à-Mous-
son.
3* — cuirassiers, au camp de
Châlons.
Ge « cuirassiers, au camp de
Châlons.
36 - chasseurs, à Verdun.
5° — chasseurs, à Epinal.
9° — hussards, à Belfort.
Deuxième zone, jusqu'à 100 kilomètres
44e régim. de chasseurs, à Sedan.
4° — chasseurs, à Vesoul.
Treizième zone, -jusqu'à 150 kilomètres
-- 3° régim. de cuirassiers, àMaubeuge.
sa - dragons, a Valenciennes.
1 er 1 dragons, à Gray.
278 - dragons, à Dijon.
46e - chasseurs, à Auxonne.
Quatrième zone, jusqu'à 200 kilomètres
49* régim. de chasseurs, à Lille.
9° - — dragons, à Cambrai.
22° — dragons, à Provins.
En iout, 23 régiments, dont 15 destinés
aux divisions de cavalerie et 8 destinés aux
corps d'armée.
CAVALERIE ALLEMANDE
Première zone
6e régim. de dragons, à Thionville.
9° — dragons, à Metz.
106 — dragons, à Metz.
43e — dragons, à Saint-Avold.
78 — uhlans, à Sarrebourg.
4o8 — uhlans, à Strasbourg.
14" — dragons, à Colmar.
Deuxième zone
ge régim. de hussards, à Trêves. -
78 - dragons, a Sarrebruck.
51 - chevau-légers, à Sarregue-
mines.
24Q — dragons, à Rastatt.
151, - dragons, à Haguenau.
Troisième zone
20e régim. de dragons, à Mannheim.
22° - — dragons, à CarIsrnhe.
258 .— dragons, à Ludwigsbourg.
20. — uhlans, à Ludwigsbourg ;
49® — uhlans, à Stuttgard.
1 Quatrième zone
50 régim. de uhlans, à Dusseldorf.
Il 8 — hussards, à Dusseldorf.
8e — cuirassiers, à Deutz.
- 7e régim. de hussards, à Bonn.
43° — hussards, à Francfort:
23° — dragons, à Darmstfcdt.
24" — dragons, à Darrastadt.
268 - dragons, à UJm.
-
En tout 25 régiments, dont 15 destinés
aux divisions de cavalerie et 10 destinés
aux divisions d'infanterie.
Il ressort de ce tableau détaillé, ajoute la
Gazette nationale, que les forces destinées à
protéger la frontière au promier moment sont
égales des deux côtés.
—— —————
LES ON-DIT
C'est décidé, nous aurons de la monnaie
de nickel. Le module, l'effigie et l'alliage
sont dès à présent fixés :
Quinze pour cent de cuivre, comme
dans le billon des Etats-Unis; à l'avers,
la tête de la République, conforme au
coin d'Oudiné avec le millésime et l'ins-
cription : « République française » ; au
revers une couronne de chêne et de lau-
rier, et les chiffres 5, 10, 20 en très gros
caractères, suivant les différentes valeurs;
la tranche restera lisse, afin d'éviter toute
confusion avec l'argent. Le diamètre sera
de dix-huit millimètres pour les pièces de
5 centimes, de vingt pour celles de 10 cen-
times et de vingt-deux pour le type à
20 centimes, qui entraînera forcément la
démonétisation des minuscules pièces
d'argent de même valeur, d'un emploi si
rare et si incommode.
Il n'y aura donc, entre les monnaies
d'argent inférieures et de billon de nickel,
qu'une très légère différence de module;
mais la couleur vaguement grisâtre de ce
dernier métal, l'épaisseur, le son mat et
une certaine impression à laquelle le tou-
cher s'habituera bientôt, rendront impos-
sible les méprises.
La première émission est fixée à 7 mil-
lions de francs.
<3-
& â
M. Théodore Toussenel, inspecteur ho-
noraire de l'académie de Paris, est mort
avant-hier, à l'âge de quatre vingts ans, à
la suite d'une douloureuse maladie.
M. Théodore Toussener était bien connu
dans le monde universitaire; il fut pen-
dant vingt ans professeur d'histoire à.
Charlemagne, puis censeur à Bonaparte.
On lui doit un grand nombre de traduc-
tions allemandes et une Histoire de l'Eu.
rope aux seizième et dtx-septlème siècles, qui
a paru en 1879.
Il a été longtemps collaborateur du
Temps et de la Revue de Paris.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui &
midi.
q
OD a
Voici les noms des-trois premiers élèves
de la promotion de sortie à l'Ecole poly-
technique :
N° 1. — M. Emile Coste, entré à l'Ecole
en 1883 avec le même n° 1. Il a conservé
son rang dans tous les classements.
N° 2. — M. Bernheim, entré, lui aussi,
avec ce même n° 2, en 1883, et qui, aux
examens de février et de juillet, a cons.
tamment conservé le second rang.
N° 3. — M. Prost, qui était entré en
1883 avec le n° 41.
Ces trois premiers élèves sortent dans
les Mines, ainsi que les nos 9 et 10.
Les n08 4, 5, 6, 7 et 8 avaient aussi le
droit de choisir les mines ; ils ont préféré
les ponts et chaussées.
La promotion comprend 223 élèves sur
les 230 qui avaient été admis à l'Ecole en
1883.
Six ont été forcés d'abondonner l'Ecole
à la suite de maladie, d'insuffisance, etc.
ta'
& «
Les 200,000 fr. du gros lot de femprunt
de 1869 dont le tirage a eu lieu le mois
dernier sont échus à M. Guerrier, ancien
garde au bois de Boulogne, qui avait pris
justement sa retraite quelques jours avant
le tirage.
Voilà qui va arrondir dans de belles
proportions sa pension de retraite.
w
& &
Les bonnes de Salamanque (Espagne)
Feuilleton du RAPPEL
DU 7 AOUT
—-
LA BANDE
DES
COPURCHICS
HOMAN PARISIEN
VI
Mademoiselle Elvire — (Suite)
Ils étaient jolis et de bonne humeur, les
hiariés. L'époux avait l'air d'un brave
garçon, robuste et même intelligent. L'é.
pouse était une brunette aux yeux bleus,
bien en point, fort appétissante et qui fré-
tillait de plaisir comme truite en eau
vive.
,. -
Reproduction interdite.
.Voir le Rappel du 13 juillet au 6 iloat.
— Comment, c'est vous, messieurs, qui
dansez d'une manière si remarquable, dit
la mariée, mais je retiens le meilleur dan-
seur de vous quatre pour la prochaine
valse.
— Permettez-moi, dit Coqsigno en s'a-
vançant, puisque vous me faites l'insigne
honneur de m'inviter, vous, la reine du
bal; madame.
- Noli, non, s'écria M. Fagotin, il faut
dire « mademoiselle » jusqu'à demain.
C'est le dernier jour, et vous comprenez
qu'elle y tient.
La mariée rougit légèrement.
— Taisez-vous donc, dit-elle.-
— Je me tairais que la fleur d'oranger
parlerait pour toi, et tu la mérites.
— Mademoiselle, dit Coqsigno en s'in-
clinant, voulez-vous me faire.la grâce de
m'accorder la prochaine polka ?
— Je l'ai promise à mon mari, mon-
sieur.
— Alors, le premier quadrille.
— Je vous accorde le deuxième.
— Ah ! dit Camboulives, qui avait fait
ses salutations pendant la valse, je vous
cherche pour vous présenter à mon tor.
respondant.
- Attendez qu'ils aient bat dit Ms Fa-
golia. Du chamoagae 1 -.-
- Oui.
- C'est du vrai, vous savez, une des
meilleures marques. Je me suis arrangé
avec le patron d'ici, et il y en a deux pa-
niers de cinquante bouteilles à boire cette
nuit.
— Excellent ! excellent 1
— Il faut redoubleralors. Eh bien, com-
ment les trouvez-vous ?
-Qui?
— Les mariés.
— Mais charmants l'un et l'autre.
— Ma fille?
- Adorable, monteur Fagotin, dit Coq-
signo, on voudrait être le marié.
— Je vous crois, dit M. Fagotin, et si
vous saviez comme elle est amoureuse!
Elle ne songe qu'à ça. Mais elle trouvera
à qui parler. Je le connais mon gendre.
Nous avons fait plus d'une partie en-
semble.
- Ah t ah t vraiment?
- Et je vous garantis, oh! mais là, je
vous garantis.
- Venez-vous ? dit Camboulives.
- Allons, à tout à l'heure, monsieur
Fagotin.
— Mais elle n'est pas ma! du tout, cette
noce, dit Pictonaez. Le beau-père est à
lui taper sur le ventre, et il y a des jeunes
filles absolument ravissantes.
- Tais-toi, mon cœurl
- Quel dommage que Guibolmar ne
soit pas avec nous 1
Dans le bal, on regardait les Copur-
chics avec une considération mêlée d'in-
quiétude.
— C'est des étudiants, disait-on.
Les filles ouvraient de grands yeux, les
mères pensaient qu'elles devaient moins
perdre de vue leurs filles.
Toujours droits et roides, les Copur-
chics faisaient la connaissance des Blé-
riotte.
•— Vous m'accorderez la prochaine
polka et le deuxième quadrille, vis-à-vis
la mariée, mademoiselle? demanda Mail-
lochon à Elvire.
— Monsieur, voici une mazurka; si vous
voulez?..
Maillochon ne se le fit pas dire deux
"1\15. Il enleva Mlle Elvire, tandis que ses
camarades cherchaient des danseuses. *
— Camboulives ne nous avait jamais
dit, mademoiselle, qu'il avait une si jolie
correspondante, dit Maillochon.
- C'est donc un homme discret? de.
manda négligemment Elvire.
- la ne 14 vois que trop. et c'est re-
grettable au possible. Je suis certain que
si j'avais été lui au lieu d'être moi, je
n'aurais pu taire que je connaissais la
plus charmante jeune fille de Paris.
- Vous êtes flatteur, monsieur.
- Je ne suis certainement pas le pre-
mier à constater une vérité aussi évidente,
avouez-le.
— Je l'avoue.
— Et ce n'est pas seulement le visage
que vous avez d'adorable; le cou, sous vos
cheveux, descend gracieusement, et votre
corsage dessine une cambrure d'une pu-
reté!.
— Comment ! s'écria Elvire, je l'ai fait
faire si basse.
— Pas trop, dit Maillochon, tranquilli-
sez-vous.
— Oh ! je suis tranquille.
— J'ai cru que vous aviez eu peur ?
— Non, monsieur, maman l'avait vu,
— J'avais cru, là, sous votre collier, dit
Maillochon en la pressant contre lui et en
fixant l'endroit du regard, :voir rougir lé-
gèrement votre épiderme si fin et si trans-
parent.
— Si votre ami Camboulives vous en-
tendait, dit Mlle Elvire en regardant son
danseur-dans les yeux, croyez-vous qu'il
serait satisfait 2 (
— Est-ce que [Camboulives vous aime î
— Je le crois.
— Et il est aimé, sans doute?
— Vous en voulez trop savoir.
— C'est pour envier son sort.
— S'il ne l'est pas, il se croit au moim
sûr de l'être.
— C'est tout ce qu'il faut pour le repos
de sa conscience.
— Elle repose trop, sa conscience.
— Comment cela?
- Il ne se donne plus la peine de me
faire la cour.
— C'est qu'un de ses amis n'a pas piqul
sa jalousie.
— Vous pensez?
- Oui, il faut que ce soit un ami qui
vous réveille quand on a de ces torpeurs.
Un étranger'ne suffit pas, car on croit n'&1
voir pas à le craindre.
— C'est peut-être juste, ce que vous
dites.
- Voulez-vous essayer ?
Oh l non.
- Rien qu'un pou.
— Pour rire?
- Sûrement,
JEDGA& MONTEIU
(A sM.'yrÉélï
Le numéro: IDc". ■— Départements s 15 c.
20 Thermidor an 93 — N8 5628
-%
ADMINISTRATION
58, RTIE DE VALOIS, 43
A33 OKSEMENTS
1PARIS
IFroïsmois. 40 v
Sîîjx: mois .a. 20 »
DÉPARTEMENTS1
Trois mois 13 50
Sis mois. 22*
Adresser ïcllres et man3ats
A M. ERNEST LEFÈVRE: f
1
REDACTION
S'adresser au Secréfaire de la Réfaction,
J)e & à 6 heures du soir
ta 1 XOJE DE VALOIS,. 18
iOS maûiiscpUsjioiiinseres ne seront as renua
ENONCES
3TO. Ch. MGRANGE, CERF et ce
^•I»3ace de la Bonrse,6
.{LA MENACE
La Gazette de VAllemagne du Nord
à enflé la voix, ces jours-ci, parce qu'il
a été question d'échelonner nos régi-
ments de cavalerie sur notre frontière
de l'Est. « L'Allemagne, dit la susdite
Gazette, pourrait changer d'attitude. »
Les journaux européens semblent fort
inquiets de cet article. Que veut dire la
Gazette de l Allemagne du N or d'ï Me-
nace-t-elle sérieusement? Son inspira-
teur, qui n'est autre que M. de Bis-
marck, veut-il la guerre?
Je crois qu'on va trop loin en affir-
mant les dispositions, belliqueuses de
l'empire. L'Allemagne a été si étonnée,
si surprise de sa victoire, qu'elle aime
faire du bruit de temps en temps pour
se bien convaincre que tout cela est
arrivé. Au fond, la population alle-
mande, sinon le gouvernement, craint
la guerre, et ni dans la bourgeoisie, ni
dans le peuple, personne ne voudrait
recommencer une affaire comme celle
le 1870. Elle pourrait être moins heu-
reuse. On est fier de Sedan. Mais on se
souvient d'Auerstaëdt et d'Iéna.
De temps en temps, seulement, on
aime à taper sur son gros sabre. On
élève des statues menaçantes au Nie-
derwald, ou l'on fait gronder les feuilles
officieuses. Prenez garde! Nous allons
vous envahir! Donnerweter! Si jamais
la lame sort du fourreau !
Et pourquoi sortirait-elle cette fois-
ci? Tout simplement, parce que nous-
prendrions une précaution que nous
aurions dû prendre depuis longtemps et
que nous avons le droit de prendre sans
que personne y trouve rien à blâmer.
L'Allemagne augmente sans cesse ses
forces sur notre frontière. Qu'a-t-elle à
dire quand nous augmentons les nôtres?
Rien. Si elle se fâche, elle est dans
Son tort. Nous avons le droit de nous
défier d'elle. La faiblesse de l'empire
lui a été un prétexte pour nous enlever
deux provinces. Elle s'est montrée
cruelle dans la guerre, rapace après la
victoire. Elle a emporté cinq milliards
de notre argent. Qu'elle ne demande
donc rien de plus et qu'elle ne parle pas
d'empêcher nos régiments de changer
de garnison !
Son gouvernement veut-il accumuler
des griefs sérieux ou ridicules contre
nous? Cela est possible. Oui, il est pos-
sible que, prévoyant des embarras inté-
rieurs, il prépare pour l'avenir une di-
version sanglante; il est possible aussi
qu'il veuille influer sur nos élections,
pousser les uns à des manifestations
hostiles, apeurer les autres et nous
plonger dans le gâchis. C'est ajouter
au gâchis que j'ai voulu dire. On ne
peut jurer de rien.
Ce qui ressort cependant de cette at-
titude de la Gazette de lAllemagne du
NOi'd, c'est l'hostilité du gouvernement
allemand contre la France. Cette hos-
tilité doit nous montrer quelle politique
nous avons à suivre, ce que nous de-
vons faire aux élections générales.
," La première chose, c'est de concen-
trer nos forces ; c'est de penser à l'Al-
lemagne, puisqu'elle veut qu'on pense
à elle ! c'est de rester hypnotisés par
la trouée des Vosges; c'est de ne plus
nous tant préoccuper de ce qui se passe
aux antipodes. Vous souvenez-vous de
l'astrologue qui tombe dans un puits
en contemplant les étoiles? Evitons un
accident pareil. On veut nous faire
regarder la mappemonde. Songeons au
Rhin qui est tout près de nous et qui
est un fossé. Peut-être un jour ne
nous laissera-t-on d'autre alternative
que d'y tomber ou de le franchir !
EDOUARD LOCKROY.
——III
COULISSES DES CHAMBRES
Outre les nombreux projets qu'elle a
votés concurremment avec le Sénat, et
qui sont devenus lois de l'Etat, la Cham-
bre laisse, en se retirant, un nombre assez
considérable de projets votés par elle et
qui ne deviendront pas caducs. Ces pro-
jets émanés de l'initiative du gouverne-
ment et votés par la Chambre n'attendent
plus que la sanction du Sénat pour se
transformer en lois. Les délibérations aux-
quelles la Chambre s'est livrée à propos
de ces projets sont, en effet, valables, et
lenrs effets subsistent même après sa dis-
parition.
Au nombre des projets de cette catégo-
rie qui devront être soumis au Sénat au
cours de la prochaine session, nous cite-
rons :
Les projets sur le recrutement de l'ar-
mée ; sur l'armée coloniale ; sur le classe-
ment des lignes de chemins de fer com-
plémentaires.
Le Sénat est en outre saisi déjà de
divers projets votés par la Chambre, sur
lesquels il n'a pu encore statuer,mais qui,
étant à l'état de rapports, devront être
discutés par lui ; même lorsque la Cham-
bre nouvelle sera entrée en fonctions. De
ce nombre sont les projets ou proposi-
tions :
Sur les conditions d'exercice de l'en-
seignement secondaire libre ; sur l'attri-
bution aux communes du monopole des
pompes funèbres ; sur les rapports des
compagnies de chemins de fer avec leurs
agents commissionnés; sur l'aliénation
des diamants de la couronne; sur les so-
ciétés de secours mutuels.
Enfin, il y a une dernière catégorie de
projets, ce sont ceux qui, votés par le
Sénat et modifiés par la Chambre, doivent
de nouveau être soumis au vote du Sénat.
Dans cette catégorie se trouve le projet
sur la caisse des retraites pour la vieil-
lesse.
La nouvelle Chambre devra être saisie
à titre absolument nouveau de projets
votés par le Sénat et que la Chambre ac-
tuelle n'a pu mettre en délibération, à sa-
voir :
Le projet sur la revision du Code d'ins-
truction criminelle ;
Le projet sur la revision de la loi de
1867 sur les sociétés.
Les rapports que les commissions de la
Chambre actuelle ont faits sur les deux
premiers projets de cette catégorie seront
sans valeur légale et la nouvelle Chambre
devra recommencer toutes les formalités
parlementaires pour arriver à la discus-
sion de ces projets.
'A LA CHAMBRE
fi est bien difficile de parler sérieu-
sement des dernières séances d'une
Assemblée qui ne s'est jamais prise au
sérieux et qui ressemble, à cette heure,
à une troupe d'écoliers attendant les va-
cances. Des questions importantes ont
cependant été posées dans cette séance
et, avant tout, la Chambre a dû affir-
mer ses droits contre les velléités usur-
patrices du Sénat. Sur le rapport de la
commission du budget, et d'accord
avec le gouvernement, il a été décidé
de maintenir, pour 1887, la suppression
de l'impôt sur le papier. En d'autres
termes, on a refusé, au Sénat, le droit
d'établir un impôt. Sur un autre point,
la Chambre a cédé : il s'agissait de la
perception de l'impôt foncier sur les
locations vacantes. Le Sénat avait ap-
porté à cet article une modification qui
a été acceptée.
G© ~û'est pas seulement dans les
questions politiques que l'action mau-
vaise du Sénat se fait sentir. M. Madiër
de Montjau a raconté à la Chambre un
curieux épisode relatif à la canalisation
des eaux dérivées du Rhône. Le projet,
depuis deux ans et plus, ne peut abou-
tir, grâce au Sénat. Là, comme ailleurs,
il faut subir les caprices luxembour-
geois.
A la demande de M. Roque (de Fi-
lhol) ,rapporteur, qui, depuis longtemps,
s'est efforcé de faire aboutir cette ques-
tion, on a abordé, en seconde lecture,
la discussion du projet de loi sur les
incompatibilités, revenu du Sénat avec
quelques modifications; M. H. Brisson
s'est déclaré prêt à ce débat et il a prié
la Chambre de consentir à voter les
amendements sénatoriaux. C'est, selon
M. le président du conseil, le seul
moyen de rendre la loi applicable im-
médiatement et d'en assurer la promul-
gation. Malheureusement, il était peut-
être difficile d'en passer par là ; car on
sait que les sénateurs ont commencé
par se mettre eux-mêmes à l'abri de la
réforme. Leurs amendements n'ont
donc pas été tous admis, et un nouveau
vote de leur part devient nécessaire.
Peut-on espérer qu'ils auront la bonne
volonté nécessaire?
A. GAULIEIU
———————.— .————————.
AU SÉNAT
La séance du Sénat est comme tou-
jours, à cette époque de l'année, une
séance de liquidation : on vote les proj ets
arriérés, arrivés de l'autre Chambre. C'est
ainsi que les conventions avec la Hollande,
le projet surtaxant les produits de la Rou-
manie, les concessions de lignes nou-
velles, etc., etc., sont venus successive-
ment à l'ordre du jour.
A propos du projet de surtaxe sur les
produits roumains, il faut noter les quel-
ques paroles prononcées par M. le mi-
nistre des affaires étrangères.
Comme à la Chambre, le gouvernement
a tenu le langage le plus conciliant. Nous
considérons, a dit M. de Freycinet, la
Roumanie commet une jeune sœur et nous
sommes convaincus que les négociations,
que rien ne doit interrompre, nous don-
neront bientôt un résultat satisfaisant
pour tous.
Le Sénat a applaudi ces déclarations.
Aujourd'hui, à une heure, séance pour
entendre la lecture du rapport de la com-
mission des finances sur le budget. La
commission s'incline devant la volonté de
la Chambre et accepte, pour 1887, la sup-
pression de l'impôt du papier. — A. G.
i i ■■ a
LE PESSIMISME
Dans le discours qu'il a prononcé à la
Sorbonne, à la distribution des prix du
concours général, M. René Goblet a pro-
noncé de fermes et saines paroles. Il a
mis la jeunesse qui l'écoutait en garde
contre cette manie du doute et de la
désespérance qui semble la maladie à la
mode. Par delà les obscurités et les contra-
dictions de la théorie il a montré les cer-
titudes et les joies de la pratique; il a
réveillé les croyances, réchauffé les en-
thousiasmes; il a parlé en homme d'Etat
et en ministre de l'éducation nationale.
La harangue de M. Goblet a rencontré
dans le parti républicain une adhésion
unanime ; il est un point seulement sur
lequel mon avis n'est pas tout à fait celui
de la majorité de mes confrères, c'est sur
l'étendue du mal qu'il s'agit de guérir.
L'opinion commune est que la jeunesse
d'aujourd'hui est en proie au pessimisme
le plus sombre, qu'elle ne trouve aucun
goût à la vie, qu'elle est privée de tout
ressort. C'est se fier un peu trop aux ap-
parences et confondre deux choses qui ne
vont pas toujours de pair, la littérature
et les mœurs.
Il est incontestable que notre littérature
est en train de broyer du noir; on dirait
que nos poètes, romanciers, philosophes,
ont tous plus ou moins passé par l'atelier
de Ribera ou de M. Ribot. Cette prédomi-
nance du bitume en littérature a plusieurs
causes, en tête desquelles il faut placer
l'influence de la philosophie allemande.
Depuis un siècle, bien que nous ayons
en France des penseurs de premier ordre,
nous avons pris l'habitude de demander
à nos voisins d'outre-Rhin l'idée qu'il nous
faut avoir du monde, de notre desti-
née, etc.; nous faisons venir d'Allemagne
notre bière et notre métaphysique. Etant
donné ce préjugé national, nos commis-
sionnaires en philosophie se sont succes-
sivement adressés à Kant, à Fichte, à
Schelling, à Hegel. Ce stock épuisé, ils
sont arrivés à Schopenhauer, et nous nous
sommes ralliés au néo-boudhisme avec
autant de docilité que nous avions adopté
le criticisme, la philosophie de la nature,
l'idéalisme absolu. Schopenhauer avait sur
ses devanciers un avantage, celui d'être
amusant, et il devait cette supériorité
aux écrivains français du siècle dernier,
dont il avait fait une étude toute particu-
lière. Des idées indiennes exprimées dans
la langue de Voltaire, voilà en deux mots
le Monde comme représentation et volonté.
Le style a ramené ceux qui ne mordaient
pas à la métaphysique ! une fois de plus
la sauce a fait avaler le poisson ; ce qui
nous vaut ce spectacle assurément bi-
zarre : des Parisiens prêchant avec con-
viction la religion de Cokyd-Mouné qu'ils
ne connaissent d'ailleurs que par l'inter-
médiaire d'un Allemand, qui est pour une
forte part le disciple et le continuateur
de Chamfort.
L'autre facteur du pessimisme est ce
qu'on appelle le naturalisme. Un beau jour
un certain nombre d'hommes d'esprit se
sont avisés que la vérité était un élément
inconnu en littérature et qu'il fallait l'y
introduire au plus vite. Ils auraient pu
choisir comme objet d'étude le bien au
lieu du mal, ou tout au moins montrer
l'honnêteté en regard de la canaillerie ;
mais la vertu n'est pas très drôle et dé-
passe malaisément le premier mille. Il a
donc été convenu que la vérité c'était le
laid, le dégoûtant, l'obscène, que les ver-
rues, les chancres, les pustules étaient
seules dans la nature, que la Vénus de
Médicis était un préjugé, et l'Antiope un
poncif. Autrefois un héros de roman était
un homme jeune, beau, doué de tous les
talents de l'esprit et de toutes les qualités
de cœur ; aujourd'hui, par un parti pris
contraire, ce doit être un abrégé de tous
les vices.
Il est accepté que tous les hommes sont
des satyres, et toutes les femmes des bac-
chantes, sinon mieux, que tous les gens
de lettres devraient s'appeler Alphonse, et
que c'est grâce à leurs charmes physiques
que Louis Veuillot, MM. Weiss, John Le-
moinne, Sarcey, etc., sont parvenus à se
faire dans le journalisme une certaine si-
tuation ; eufin, que s'il y a encore des
traces de générosité, de grandeur d'âme,
de désintéressement sur la terre, c'est sur
les trottoirs et dans les maisons de tolé-
rance qu'on a quelques chances de les
rencontrer.
Evidemment, ces descriptions ne sont
pas flatteuses; mais qui en est dupe?
Quel est l'adolescent assez naïf pour pren-
dre cette prétendue psychologie pour ar-
gent comptant. On lit cela parce qu'il
faut bien lire quelque chose pour s'en-
dormir; on en rit, on en cause, puis au-
tant en emporte le vent. Quant à l'in-
fluence que ces productions peuvent avoir
sur la jeunesse, ma conviction est qu'elle
est égale à zéro. Chaque génération a sa
façon de parler, de s'amuser, de porter la
barbe, sa langue, ses plaisanteries, ses
engouements, ses têtes de turc. Ce serait
une erreur de croire que, parce que la
jeunesse actuelle s'abstient de courir le
boulevard Saint-Michel avec des pipes et
des bérets, ce soit fait à jamais de
toute foi, de toute vitalité. Absté-
nons-nous surtout de synthèses trop
commodes et de généralisations hâtives.
Il n'y a pas de générations enthousiastes
et de générations passives et déprimées ;
il y a dans chaque génération des exubé-
rants et des mélancoliques, des aprioristes
et des expérimentaux, des travailleurs et
des paresseux, des esprits bien doués et
des esprits mal doués. Dans son ensemble
la jeunesse française est aujourd'hui ce
qu'elle était hier et ce qu'elle sera de-
main. Une race ne se métamorphose pas
en quelques années : ce n'est pas dans le
pays de Rabelais, de Molière, de Beaumar-
chais qu'on oubliera de sitôt le rire ; ce
n'est pas dans le pays qui a fait la révolu-
tion qu'on désapprendra l'action.
FRÉDÉRIC MONTARGIS.
La Gazette nationale, de Berlin, publie,
à la date du 4, un article dans lequel elle
s'efforce de démontrer l'inexactitude des
chiffres publiés par le Temps, concernant
l'effectif de la cavalerie allemande et de
la cavalerie française près de la frontière
franco-allemande.
D'après le journal allemand, la cavalerie
des deux pays serait échelonnée, à la
frontière de la manière suivante :
CAVALERIE FRANÇAISE
Première zone, Jusqu'à 50 kilomètres
428 régim. de dragons, à Commercy.
68 — chasseurs, à Saint-Mihiel.
t Or - cuirassiers, à Lunéville.
2° — cuirassiers, à Lunéville.
78 - dragons, à Lunéville.
18° - dragons, à Lunéville.
ioe - hussards, à Nancy.
5° — hussards, à Pont-à-Mous-
son.
3* — cuirassiers, au camp de
Châlons.
Ge « cuirassiers, au camp de
Châlons.
36 - chasseurs, à Verdun.
5° — chasseurs, à Epinal.
9° — hussards, à Belfort.
Deuxième zone, jusqu'à 100 kilomètres
44e régim. de chasseurs, à Sedan.
4° — chasseurs, à Vesoul.
Treizième zone, -jusqu'à 150 kilomètres
-- 3° régim. de cuirassiers, àMaubeuge.
sa - dragons, a Valenciennes.
1 er 1 dragons, à Gray.
278 - dragons, à Dijon.
46e - chasseurs, à Auxonne.
Quatrième zone, jusqu'à 200 kilomètres
49* régim. de chasseurs, à Lille.
9° - — dragons, à Cambrai.
22° — dragons, à Provins.
En iout, 23 régiments, dont 15 destinés
aux divisions de cavalerie et 8 destinés aux
corps d'armée.
CAVALERIE ALLEMANDE
Première zone
6e régim. de dragons, à Thionville.
9° — dragons, à Metz.
106 — dragons, à Metz.
43e — dragons, à Saint-Avold.
78 — uhlans, à Sarrebourg.
4o8 — uhlans, à Strasbourg.
14" — dragons, à Colmar.
Deuxième zone
ge régim. de hussards, à Trêves. -
78 - dragons, a Sarrebruck.
51 - chevau-légers, à Sarregue-
mines.
24Q — dragons, à Rastatt.
151, - dragons, à Haguenau.
Troisième zone
20e régim. de dragons, à Mannheim.
22° - — dragons, à CarIsrnhe.
258 .— dragons, à Ludwigsbourg.
20. — uhlans, à Ludwigsbourg ;
49® — uhlans, à Stuttgard.
1 Quatrième zone
50 régim. de uhlans, à Dusseldorf.
Il 8 — hussards, à Dusseldorf.
8e — cuirassiers, à Deutz.
- 7e régim. de hussards, à Bonn.
43° — hussards, à Francfort:
23° — dragons, à Darmstfcdt.
24" — dragons, à Darrastadt.
268 - dragons, à UJm.
-
En tout 25 régiments, dont 15 destinés
aux divisions de cavalerie et 10 destinés
aux divisions d'infanterie.
Il ressort de ce tableau détaillé, ajoute la
Gazette nationale, que les forces destinées à
protéger la frontière au promier moment sont
égales des deux côtés.
—— —————
LES ON-DIT
C'est décidé, nous aurons de la monnaie
de nickel. Le module, l'effigie et l'alliage
sont dès à présent fixés :
Quinze pour cent de cuivre, comme
dans le billon des Etats-Unis; à l'avers,
la tête de la République, conforme au
coin d'Oudiné avec le millésime et l'ins-
cription : « République française » ; au
revers une couronne de chêne et de lau-
rier, et les chiffres 5, 10, 20 en très gros
caractères, suivant les différentes valeurs;
la tranche restera lisse, afin d'éviter toute
confusion avec l'argent. Le diamètre sera
de dix-huit millimètres pour les pièces de
5 centimes, de vingt pour celles de 10 cen-
times et de vingt-deux pour le type à
20 centimes, qui entraînera forcément la
démonétisation des minuscules pièces
d'argent de même valeur, d'un emploi si
rare et si incommode.
Il n'y aura donc, entre les monnaies
d'argent inférieures et de billon de nickel,
qu'une très légère différence de module;
mais la couleur vaguement grisâtre de ce
dernier métal, l'épaisseur, le son mat et
une certaine impression à laquelle le tou-
cher s'habituera bientôt, rendront impos-
sible les méprises.
La première émission est fixée à 7 mil-
lions de francs.
<3-
& â
M. Théodore Toussenel, inspecteur ho-
noraire de l'académie de Paris, est mort
avant-hier, à l'âge de quatre vingts ans, à
la suite d'une douloureuse maladie.
M. Théodore Toussener était bien connu
dans le monde universitaire; il fut pen-
dant vingt ans professeur d'histoire à.
Charlemagne, puis censeur à Bonaparte.
On lui doit un grand nombre de traduc-
tions allemandes et une Histoire de l'Eu.
rope aux seizième et dtx-septlème siècles, qui
a paru en 1879.
Il a été longtemps collaborateur du
Temps et de la Revue de Paris.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui &
midi.
q
OD a
Voici les noms des-trois premiers élèves
de la promotion de sortie à l'Ecole poly-
technique :
N° 1. — M. Emile Coste, entré à l'Ecole
en 1883 avec le même n° 1. Il a conservé
son rang dans tous les classements.
N° 2. — M. Bernheim, entré, lui aussi,
avec ce même n° 2, en 1883, et qui, aux
examens de février et de juillet, a cons.
tamment conservé le second rang.
N° 3. — M. Prost, qui était entré en
1883 avec le n° 41.
Ces trois premiers élèves sortent dans
les Mines, ainsi que les nos 9 et 10.
Les n08 4, 5, 6, 7 et 8 avaient aussi le
droit de choisir les mines ; ils ont préféré
les ponts et chaussées.
La promotion comprend 223 élèves sur
les 230 qui avaient été admis à l'Ecole en
1883.
Six ont été forcés d'abondonner l'Ecole
à la suite de maladie, d'insuffisance, etc.
ta'
& «
Les 200,000 fr. du gros lot de femprunt
de 1869 dont le tirage a eu lieu le mois
dernier sont échus à M. Guerrier, ancien
garde au bois de Boulogne, qui avait pris
justement sa retraite quelques jours avant
le tirage.
Voilà qui va arrondir dans de belles
proportions sa pension de retraite.
w
& &
Les bonnes de Salamanque (Espagne)
Feuilleton du RAPPEL
DU 7 AOUT
—-
LA BANDE
DES
COPURCHICS
HOMAN PARISIEN
VI
Mademoiselle Elvire — (Suite)
Ils étaient jolis et de bonne humeur, les
hiariés. L'époux avait l'air d'un brave
garçon, robuste et même intelligent. L'é.
pouse était une brunette aux yeux bleus,
bien en point, fort appétissante et qui fré-
tillait de plaisir comme truite en eau
vive.
,. -
Reproduction interdite.
.Voir le Rappel du 13 juillet au 6 iloat.
— Comment, c'est vous, messieurs, qui
dansez d'une manière si remarquable, dit
la mariée, mais je retiens le meilleur dan-
seur de vous quatre pour la prochaine
valse.
— Permettez-moi, dit Coqsigno en s'a-
vançant, puisque vous me faites l'insigne
honneur de m'inviter, vous, la reine du
bal; madame.
- Noli, non, s'écria M. Fagotin, il faut
dire « mademoiselle » jusqu'à demain.
C'est le dernier jour, et vous comprenez
qu'elle y tient.
La mariée rougit légèrement.
— Taisez-vous donc, dit-elle.-
— Je me tairais que la fleur d'oranger
parlerait pour toi, et tu la mérites.
— Mademoiselle, dit Coqsigno en s'in-
clinant, voulez-vous me faire.la grâce de
m'accorder la prochaine polka ?
— Je l'ai promise à mon mari, mon-
sieur.
— Alors, le premier quadrille.
— Je vous accorde le deuxième.
— Ah ! dit Camboulives, qui avait fait
ses salutations pendant la valse, je vous
cherche pour vous présenter à mon tor.
respondant.
- Attendez qu'ils aient bat dit Ms Fa-
golia. Du chamoagae 1 -.-
- Oui.
- C'est du vrai, vous savez, une des
meilleures marques. Je me suis arrangé
avec le patron d'ici, et il y en a deux pa-
niers de cinquante bouteilles à boire cette
nuit.
— Excellent ! excellent 1
— Il faut redoubleralors. Eh bien, com-
ment les trouvez-vous ?
-Qui?
— Les mariés.
— Mais charmants l'un et l'autre.
— Ma fille?
- Adorable, monteur Fagotin, dit Coq-
signo, on voudrait être le marié.
— Je vous crois, dit M. Fagotin, et si
vous saviez comme elle est amoureuse!
Elle ne songe qu'à ça. Mais elle trouvera
à qui parler. Je le connais mon gendre.
Nous avons fait plus d'une partie en-
semble.
- Ah t ah t vraiment?
- Et je vous garantis, oh! mais là, je
vous garantis.
- Venez-vous ? dit Camboulives.
- Allons, à tout à l'heure, monsieur
Fagotin.
— Mais elle n'est pas ma! du tout, cette
noce, dit Pictonaez. Le beau-père est à
lui taper sur le ventre, et il y a des jeunes
filles absolument ravissantes.
- Tais-toi, mon cœurl
- Quel dommage que Guibolmar ne
soit pas avec nous 1
Dans le bal, on regardait les Copur-
chics avec une considération mêlée d'in-
quiétude.
— C'est des étudiants, disait-on.
Les filles ouvraient de grands yeux, les
mères pensaient qu'elles devaient moins
perdre de vue leurs filles.
Toujours droits et roides, les Copur-
chics faisaient la connaissance des Blé-
riotte.
•— Vous m'accorderez la prochaine
polka et le deuxième quadrille, vis-à-vis
la mariée, mademoiselle? demanda Mail-
lochon à Elvire.
— Monsieur, voici une mazurka; si vous
voulez?..
Maillochon ne se le fit pas dire deux
"1\15. Il enleva Mlle Elvire, tandis que ses
camarades cherchaient des danseuses. *
— Camboulives ne nous avait jamais
dit, mademoiselle, qu'il avait une si jolie
correspondante, dit Maillochon.
- C'est donc un homme discret? de.
manda négligemment Elvire.
- la ne 14 vois que trop. et c'est re-
grettable au possible. Je suis certain que
si j'avais été lui au lieu d'être moi, je
n'aurais pu taire que je connaissais la
plus charmante jeune fille de Paris.
- Vous êtes flatteur, monsieur.
- Je ne suis certainement pas le pre-
mier à constater une vérité aussi évidente,
avouez-le.
— Je l'avoue.
— Et ce n'est pas seulement le visage
que vous avez d'adorable; le cou, sous vos
cheveux, descend gracieusement, et votre
corsage dessine une cambrure d'une pu-
reté!.
— Comment ! s'écria Elvire, je l'ai fait
faire si basse.
— Pas trop, dit Maillochon, tranquilli-
sez-vous.
— Oh ! je suis tranquille.
— J'ai cru que vous aviez eu peur ?
— Non, monsieur, maman l'avait vu,
— J'avais cru, là, sous votre collier, dit
Maillochon en la pressant contre lui et en
fixant l'endroit du regard, :voir rougir lé-
gèrement votre épiderme si fin et si trans-
parent.
— Si votre ami Camboulives vous en-
tendait, dit Mlle Elvire en regardant son
danseur-dans les yeux, croyez-vous qu'il
serait satisfait 2 (
— Est-ce que [Camboulives vous aime î
— Je le crois.
— Et il est aimé, sans doute?
— Vous en voulez trop savoir.
— C'est pour envier son sort.
— S'il ne l'est pas, il se croit au moim
sûr de l'être.
— C'est tout ce qu'il faut pour le repos
de sa conscience.
— Elle repose trop, sa conscience.
— Comment cela?
- Il ne se donne plus la peine de me
faire la cour.
— C'est qu'un de ses amis n'a pas piqul
sa jalousie.
— Vous pensez?
- Oui, il faut que ce soit un ami qui
vous réveille quand on a de ces torpeurs.
Un étranger'ne suffit pas, car on croit n'&1
voir pas à le craindre.
— C'est peut-être juste, ce que vous
dites.
- Voulez-vous essayer ?
Oh l non.
- Rien qu'un pou.
— Pour rire?
- Sûrement,
JEDGA& MONTEIU
(A sM.'yrÉélï
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