Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1871-01-05
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1871 05 janvier 1871
Description : 1871/01/05 (N572). 1871/01/05 (N572).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7536259m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/10/2012
W 572. S Jeudi 5 janvier 1671.
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Le zraînlro: 16 le 1 - DêpatlemMts : 15 e
H nivose an 79. ob- w au
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RÉD-ACTION
S'adresser aa Secrétttire de la Rédactio^-
De 5 à 7 heures du soir r
18, au a DE Valois» 19 î
fceft manuscritsnon insérés ne seront pal reaêi
* ANNONCES -
f MM. Ch. LAGRANGE, CERF et C* U
( S, place de la Bourse, 8 V
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ADMINISTRATION
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4iresser les rêclamaeint et Mauffliti
A M. ALBERT BARBIEUX
»
LE BOMBARDEMENT
ta: commencement du bombardement
prussien, comme effet matériel, a été, jus-*
et, comme effet moral, il a produit le conJ
traire de ce qu'en espéraient les assié-
geants.: -
Ils avaient cru que Paris en serait
ébranlé : Paris en a été affermi.
affermi.
Paris s'est demandé pourquoi les Prus-
siens changeraient subitement de manière.
Depuis plus de cent jours, ils nous inves-
tissaient, interceptaient nos communica-
tions, nous emprisonnaient, nous cou-
paient les vivres. Il était évident que leur
itfWntton était de nous prendre par la fa-
inpme.
- Ils fortifiaient leurs retranchements et
lfârràtent le passage à nos sorties, mais
ils. nous laissaienst rentrée sank difficulté
et ils n'approchaient pas. Ils attendaient
franquillement et pieusement le jour où,
ayant vu un nombre suffisant de femmes
tember d'inanition, et une honnête quan-
tité de petits enfants crever de faim, nous
leur vendrions Paris et la France pour une
bouchée de pain et une goutte de lait.
Et brusquement, voici que ce plan, si
digne1 d'un roi et si digne du peuple qui
fait ce roi empereur, est abandonné.
voici que les canons Kruppy muets si
longtemps se mettent à aboyer et à es-
sayer rie "nous mordre. ,:'
Pourquoi ce changement ?. Un convoi
dé; bteufs • et dà.,- moutons a-t-il réussi à
passerà travers l'ennemi ? Sommes-
nous ravitaillés ? Non". Paris continue
àiéptn$er se provisions, 'et le - jbur vient
rapid(ome.ftt. l''épuisement sera com-
plet. Les Prussiens, qui ont attendu des
mois, semblent, n'avoir plus à attendre
que des semaines. Pourquoi n'attepdent-
itejp3s? Poui%i3oi perdenfe-iîa le bénéfice
(^ieur longi^f^atiencè?^ t', -
., - - * M .-
: ~*"
L'explication la plus naturelle de ce
soudain changement, c'est que les Sépar-
t|menu acbourént à notre aide ; c'est que
les Prussiens me seraient pas pris toot à
cúnp de la ragé'd'en finir et de se jeter sur
- nous si la province ne se jetait pas sur
qlj-i ; c-eît^qii'Hs craignent d'être écrasés
efrlrâ i''arnT6e7du?dedans et l'armée du de-
hors; c'est que arr.ive- et que,
quand P«Vte va leur sauter à la face, la
France leur cassera les reins ! :
- Iby a d'autres explications au bombar-
dûment" rTAJIënraghe vidée d'Hommes,
(l'argent, de commerce, de tout, les mères
s&ns-tife, les fiancées veuves, les champs
sans tout mort, le mécontenté
meati moataot à mesuré que la guerre se
prolongé, la gloriole se Redorant de jour
enjoué et^iiïs, dans l'armée même, les
alliés en ayant assez de grelotter sous la
pluie, de coucher dans wneigeet de re-
cevoir des baltes et des éclats d'obus pour
que le roi Guillaume pèse sur eux du
poids- .de leurs victoires et pour que leur
pays soit l'antichambre de la Prusse.
Quelque soit le motif qui ait fait re-
- ,
îrôneeî* la Prusse a son espérance de nous
réduire par la famine et qui l'ait acculée
à la nécessité de brusquer la situation, ce
motif ne peut être que bon pour la France.
La lutte dont le dénouement approche nous
inspire une, profonde émotion, mais une
ferme, conGance. ,
- * - ;
Si nous voulons, nous ferons repentir
- noys v~ulons, nOU3 fe:OIls repentit"
ces bandes d'être venues faire chez no®
leur métier de pillage, d'incendie et d'égor-
gement. Mais il faut vouloir! il faut agirI
il faut que l'opinion publique presse 3a
lenteur et Casse la trahison ! Il ne fâlit
plus perdre un jour, ni une heure, ni
une minute. Il faut inquiéter l'ennemi,
l'empêcher de dormir, le condamner à
une fatigue sans trêve. Le harcellemei it
Continu, jusqu*à la trouée!
Et nous te délivrerons, patrie I
Jusqu'à Sedan, les Allemands se bat-
taient pour l'intégrité de leur territoire
pour leur drôit de se constituer en nation,
pour leur indépendance, Ils avaient dans
leur camp la force morale. Le duel était
entre un peuple qui voulait être un peuple:
et un empereur qui voulait être une dy-
nastie. i 1
L'empereur devait être vaincu par le
peuple. Il l'a été. ; |
Depuis le 4 septembre, les Allemands J
io- défendent plus leur indépendance, ils l
attaquent la nôtre. Ce qu'ils nous ont i
reproché, ils le font. Ce n'est pas la Prusse 1
qui a vaincu, c'est le droit : il a changé ûc :
côté ; nous l'avions contre nous, nous l'a-
vons avec nous, La France, qui était un
tàs de sujets, est devenue une armée de ;
citoyens, et l'Allemagne, qui était une na-
tion, n'est plus que la meute d'un roi.
Ce roi pour se faire empereur commet
tout ce qu'a commis l'autre empereur pour
le rester. La lutte est encore entre un peu-
ple et un empereur.
L'empereur doit être vaincu par le peu-
ple. Il le sera. *
AUGUSTE VACQtfiBlK,
JOURNAL DU SIÈGE
3 JANVIER 1871. - 1094 JOURNÉE.
Rapports militaires.
Paris, le 3 janvier 1871,
Le bataillon Poulizac, des éclaireurs de
la Seine, a fait une petite expédition en
avant de Groslay.
Quelques Prussiens ont été tués,,6 ont
été ramenés prisonniers: ils appartiennent
à la garde.
Nous avons eu trois blessés, dont un of- i
Acier.
La canonnade sur les forts a recommencé
ce matin, il n'y a aucun incident à signa-
tes ~-~ "1" --? _-0'
Paris, le 3 Janvier (soir).
Ainsi qu'il a été dit, le feu contre nos
forts a repris ce matin avec vivacité. Il à
été extrêmement violent jusqu'à quatre
heures trois quarts sur le fort de Nogent.
Il n'y a eu qu'un seul blessé sans gravité.
Sur Bondy, le feu a continué a raison de
trois coups par minuté- 1
, Au fort de Rosny, le feu a été assez ac-
tif. jl y a eu trois hommes légèrement at-
teints par des éclats.
Le nommé .Wei'ter, soldat d'infanterie
de marine, avant été pris par un poste
avancé, au moment où al passait à l'enne-
mi, a 'été jugé par la cour martiale et passé
par les armes immédiateanent. Les ordres
les plus rigoureux ont été renouvela aux
avant-postes pour se saisir des individus
qui chercheraient à les dépasser, et au be-
soin pour faire feu sur ceux qui ne s'arrê-
teraient pas au premier signal.
Le gouverneur de Parts,
P. 0. Le général chef l'état-major général,
; SCHMITZ.
Une 'reconnaissance de cavalene a eu
Bieu hier, de midi à. trois heures, entre No-
gent et Neuilly-sur-Marne, Elle a parcouru
tout le plateau de la Raffinerie et la route
nationale n9 43, qui va de Fontenay-sousr
Bois à Ville-Evrard. , fille a essuyé le feu
des Prussiens, mais elle a fait prisonniers
deux uhlans, qui ont été laissés en dépOt à
là ferme de la Faisanderie
Le Caiion a grondé pendlant une grande
partie de la journée dans la direction du
Sud.
Le fort d'Issy a tiré sur Meudon, le fort
de Montrouge sur Châtillon et le fort de
Bicôtre sor Cachan. -
Là batterie prussienne établie à Cachan
a dirigé son feu sur'le fort d'Ivry, qui n'a
pas jugé utile de répondre.
l, Le Soir raconte aiufn l'expédition des
éclaireurs de la Seine, mentionnée par le
rapport mEitaire : r
Hier soir, le gênéràl Dncrot, qui faisait une
tournée du côté de n03 avant-postes, disait de-
vant le commandant Pouliizac, commandartt du
premier bataillon des -éclairetirs de la Seiiié,
« Nous manquons de nouvelles, ce sont les
Prussiens seuls qui peuvent nous en dogner; il
serait bien utile de faire quelques prisonniers;
mais on prétend que c'est impossible..
- impossible, mon général, allons donc, dit
ile. brave conïmandant; combien en voulez-
voU s ? ,
- Ce qlJe vous voudrez, ce que vous pourrez.
— è*esf^ten.
Ce maliir donc, à quatre heures et demie, lé
zo-mm. andupt., Poulizac;, accompagné de cin-
fluante hommes résolus, se lançait au pas
ijymnastitfiie sur les fossés garnis de barricadas
qui protègent les avant-postes, prussiens du
colé du chemin d['c fer de Soissons, ¡r,çs du
'Bourget.'
Les ennemis fur ent étourdis et surpris d'une
a Jaque si whitetét si imprévue. Les premiers
coups de l'eu ne partirent qu'au moment où la
t«cU;c.. [roupe éla it-à. peine à dis mètres de la
maison du cantonnier qui servait de corps dé
garde.
La sentinelle Uut tuée d'un coup de baïon-
nette. Un instant après, la porte était forcée et
le sergent-fourier Kuel entrait le premier
dans la maison. Ce fut alors un combat terri-
ble et corps à corps. Quarante Prussiens occu-
paient le poste; IJix environ furent tues en sè
défendant, trois furent blessés et faits prison-
niers, cinq furent forcés de mettre bas les ar-
mes. Ceux qui s'étaient, réfugiés dans la cave et
qui ne voulaient pas se rendre fureat tués à
coups de fusil. Les autres britèrent les fenêtres
et s'enfuirent en laissant une partie de leurs
armes et bagages.
, Cette brillante expédition, si vivement con-
duite, ne nous a coûté aucun mort. Le lieu-
tenant Ruel, qui déjà deux fois a été mis à
l'ordre du jour, a reçu une balle à la cuissa
et vient d'être transporté à l'ambulance du
Théâtre-Français. Heureusement, l'os n'a pas
été touché, et l'on espère que la blessure-de
.ce jeune et brillant officier ne présente aucun
caractère sérieux.
Deux soldats ont été blessés également par
les baïonnettes prussiennes et ont été rappor-
tés par leurs camarades.
Au petit jour, la vaillante troupe rentrait à
sa caserna de la Folie, ramenant ses trophées
trt ses prisonniers, qui ne di»simuia(eBt pas
k
leur joie êt. leur surprise de ne pas être fu-
sillés.
Une heure après, Us prisonniers étaient re-
nis au géoéral^- - , -, -1 v
- Vous Voyez, mon général, dit le brave
commandant Poulizac, ce n'est pas plus diffi-
cile que cela !
,. Les prisonniers sont-ils porteurs de journaux,
dé nouvelles? Nous le saurons demain, car ils
ont été immédiatement conduits à l'état-major
pour y être fouillés et examinés.
Le lieutenant Ruel, qui vient d'être blessé
aujourd'hui, appartient à une famille dont h
dévouement et le courage sont au-dessus de
tout éloge.
Deux fois, ainsi que son frère, sergent-
fourrier dans la compagnie des éclaireurs de
la Seine, il a été mis à l'ordre du jour de
l'armée.
Un autre frère, officier comme lui, a été blessé
et fait prisonnier à Sedan.
Un quatrième est volontaire dans un bataillon
de marche actuellement aux avant-postes.
Trois journaux allemands ont été trou-
vés sur les prisonniers faits dans la journée
d'hier.
Ces journaux portent la date du 27 dé-
cembre.
Ils ont été portés au ministère de l'inté-
rieur, où l'on se hâte de les traduire. Ils
seront publiés demain.
Ce seront encore là des nouvelles au point
de vue ée Temiemî, riiahi enfmcg^erroTrt de»
nouvelles.
Lé général Chanzy, dont le nom est en
ce moment dans toutes les bouches et que
les derniers journaux anglais qualifient,
peut-être un peu hâtivement, de héros,
doit sa récente élévation à une recomman-
dation du maréchal Mac-Mahon.
Au mois de novembre dernier, le maré-
chal, prisonnier dans une ville de la Prusse
rhénane et encore retenu au lit par la
blessure reçue a la bataille de Sedan, écri-
vit à la délégation de Tours une lettre con-
fidentielle qu'un messager sûr et discret
emporta, malgré la surveillance de la po-
lice prussienne. Cette lettre parvint à Tours
peu de temps après la reprise d'Orléans
par d'Aurelles da Paladines.
Le maréchal, tout en déplorant la situa-
tion cruelle qui l'empêchait de servir sa
patrie, se faisait un devoir de signaler à
l'attention du gouvernement un jeune offi-
cier qui s'était fait remarquer en Afrique
par son intelligence studieuse et par son
caractère énergique. Cet officier qui, en
ce moment, commandait une brigade sous
les ordres du général d'Aurelles et qui, au
besoin, affirmait le maréchal, saurait com-
mander une armée, était M. Chanzy.
Après la malheureuse retraite du 2 dé-
cembre et l'évacuation d'Orléans, Gam-
betta retira le commandement en chef à
M. d'Aurelles et, se rappelant fort à pro-
pos la recommandation de Mac-Mahon, le
donna ù M. Chanzy.
Et voilà comment il se fait qu'en dépit
des vieilles règles de l'avancement, un sim-
ple général de brigade a été fait d'emblée
-généralissime d'une armée de cent mille
hommes.
Jusqu'à présent, le succès paraît avoir jus-
tifié les prévisions de Mac-Mahon et le choix
de Gambetta.
Ort exécutè en ce moment à Saint-Denis
et dans les forts de l'Est, de la Briche et de
la .., Itouhle Couronne, des travaux pour
mettre la population et la troupe à l'abri
du bombardement.
Dans toutes les cours des forts et des ca-
sernes, on élève des constructions connues
sous lemom de pare-éclats. On renforce les
blindages des casemates avec des sacs à
terre. On prépare les réservoirs d'eau pour
éteindre le. s incendies que pourraient allu-
mer les boinbes.
On s'attend au bombardement d'un ins-
tant à l'autre ; les soldats ont ordre, à l'ar-
rivée du premier obus prussien, de quitter
le * grandes casernes qu'ils occupent actuel-
lement et de «e-réfugier dans les casemates
préparées pour les recevoir.
On assure" >gue pour bombarder Saint-
Denis et les fofrts environnants, les Prus-
siens ont établi desT batteries de gros cali-
bre .à Dugny et au ÊJOUrget, qui devront
agir en même temps qu G Ce!}® de la butte
Pinson. Mais, cette fois, oiisetà p:;:.êt à leur
répondre ; on ne se laissera pas Sürprt.:ndra
comme à Avron, à Rosny et à Nogent.
t —aa—w mii iV mu M
î L'ARMÉE DE LA LOIRE
4
v Les bonnes nouvelles qui s'étaientt répan-
dues hier prennent de la consistante au-
jourd'hui, et tous les indices, tous le^bruits
recueillis çà et là les confirment deytoutes
parts. ,:
; Les journaux que M. de Bismarcel t laisse
arriver à M. Washburn, le ministr e amé-
ricain, ne lui parviennent, dit le F: rançais,
que soigneusement coupés et co napléte-
ment expurgés. Il n'est pas probabl e qu'on
veuille lui dissimuler les victoin ss prus-
siennes.
Autre excellent symptôme: le 1 bulletin
de la Bourse de Londres, indiscret sans le
vouloir, indiquait, le 23, une hauzusse de
deux franes sur les fonds français.
* La Presse confirme et, sur certains Ipoints,
précise les détails que nous avons ptjb^és
hier. -
I Le Times du 23 Uécecabre, que knous
avons eu hier entre les mains, publie une
corrèspondarice militaire d'un très haut in-
térêt MalheureiL'ement, nous., avons eu ce
~~t~ ~h~nta numéro trop- peu
d'instants sous les yeux, pour qu'il nous
ait été possible d'en traduire même Les pas-
sages les plu~ saillants, les plus capables
aussi de i affermir notre confiance, d'en-
tlammer notre patriotisme.
Nous devons donc nous contenter d'en
donner de mémoire une analyse succincte.
Mais les quelques renseignements que nous
avons puisés dans cette très-rapide lecture
suffiront à marquer toute l'importance des'
révélations contenues dans les lettres du
Times et qui empruntent une très-grande
valeur à leur signataire, M. Odo Hussell.
Le correspondant militaire du journal
anglais n'hésite pas à dire, dans son lan-
gage pittoresque, que le général de Chanzy
joue avec l'armée du prince de Mecklem-
bourg comme un chat ferait d'une souris.
Il l'attire, le saisit, le roule ; ne le lâche un
moment, que pour rebondir sur lui et lui
faire sentir l'atteinte d'un nouveau coup
de griffe, jusqu'à ce que, le sentant à bout
de forces, il puisse étendre une dernière
fois la main sur le corps du prince de
Mecklemhourg, mais cette fois pour ne
plus le laisser échapper et afin de recueillir
son dernier râle.
Aussi la conduite du prince aurait-elle
soulevé de très vifs mécontentements au
quartier-général de Versailles. On s'y se-
rait hautement plaint de son incapacité.
Pour remédier à son insuffisance et répa-
re^f^^mt^Â'il en itailt cncnr~ ien~j)~
roi lui aurait envoyé un des officiers d'état-
major les plus distingués pour l'aider de
ses conseils. M. Odo Uussell ajoute même,
si nous ne nous trompons, que M. de
Moltke aurait conseillé de retirer au prince
son commandement.
Le correspondant du Times ne parle pas
de nouveaux combats entre l'armée du
prince Frédéric-Charles et celle de Bour-
baki. Mais il parait que l'ennemi aurait
traversé la Loire et passé sur la rive droite,
où il était arrêté et tenu en échec par le
général français.
Le vainqueur de Reichshoffen, de Gra-
velotte et de Metz ne rencontrait plus d'aus-
si faciles victoires. A chaque pas surgis-
saient devant lui de nombreux et puissants
obstacles qui arrêtaient sa marche. Les at-
taques journalières de nos jeunes troupes
de ligne, pleines de valeur et de souplesse ;
les surprises continuelles de nos francs-ti-
reurs rendaient la situation de l'armée al-
lemande de plus en plus critique.
Le correspondant du Times nous montre
ensuite l'Alsace et la Lorraine donnant un
admirable exemple de dévouement à la
patrie. Dans ces deux provinces, souillées
par la présence de l'étranger, il n'était pas
un citoyen valide, capable de porter une
arme, qui ne s'empressât de se soustraire
à la domination allemande. Jeunes gens et
vieillards se montraient unis dans un seul
sentiment de fidélité à Ta France. Tous
étaient animés du même désir de ven-
geance contre l'insolent et implacable en-
vahisseur.
On sait que les autorités prussiennes ont
osé frapper les mères de famille d'une
amende de 50 fiancs pour leur mari ou
chacun de leur fils qui, sachant manier un
fusil, quitterait le foyer. Malgré ce moyen
d'intimidation et d'autres châtiments plus
terribles encore qui attendent les réfrac-
taires, M. Odo Husscll dit qu'il est impos-
sible de retenir les hommes dans leurs de-
meures, sans cesse ouvertes aux vexations
de l'ennemi. Tous quittent l'Alsace et la
Lorraine. -
M. Odo Russell parle en termes émus de
cet exode. Bientôt, dit-il, on ne rencon-
trera plus, dans ces deux provinces si fran-
çaises de cœur, que des femmes ou des
hommes trop malades ou trop vieux pour
émigrer.
Les villes, les villages et jusqu'aux moin-
dres hameaux sont abandonnés par les ci-
toyens valides, qui vont rejoindre l'armée
de l'Est, résolus à mourir plutôt que de su-
bir la honte d'une annexion à l'empire ger-
manique. -
On lit dans le Siècle :
A défaut de renseignements précis, il im-
porte de recueillir tous les indices qui peuvent
faire un peu de lumière dans nos ténèbres.
Or, voici un incident qui, selon nous, a une
signification toute spéciale.
Il y a deux jours, un officier de marine fran-
çais dînait chez un haut personnage de la di-
plomatie étrangère.
La conversation, comme de raison, revenait
toujours tourner malgré elle autour des sujets
dont la terrible actualité tient le monde entier
en suspens.
Le diplomate était muet et impénétrable.
A un certain instant pourtant, comme il
avait été questionné avec un redoublement
d'insistance :
-
— C'est inutile, dit-il, je n'ai le droit de rien
vous éprendre sur ce qui se passe au dehors,
j'ai pris à Cë sujet un engagement formel, qui a
d'ailleurs été exigé de moi. Tout ce que je puis
vous dire, c'est que le général Chanzy est un vrai
homme de guerre.
A bon entendeur, salut et espoir J
M. Thicrs est à Bordeaux avec MM. Cré-
mieux et Glais-Bizoin.
Quant à Gambetta, il paraît avoir voulu
rester au centre de l'action. près de l'ar-
mée de la Loire.
REUNION DES MAIRES
La réunion hebdomadaire des maires et
adjoints a eu lieu lundi à cinq heures, à
l'Hôtel de Ville, sous la présidence de
M. Jules Ferry.
M. Jules Ferry tolère les maires, mais
n'aime décidément pas les adjoints. H n
observé que, - tous les jeudis, une réunion
des, municipal ilés devant avoir lieu au mi-
nistère de l'intérieur, pour traiter surtoul
des questions politiques, les adjoints n'a-
; vaient pas besoin d'assister à la réunion di
undi,, où ne doivent être agitées que des
questions administratives. -
> tes adjoints ont difficilement partagé cet
avis. Ne sont-ils pas souvent délégués à tel
service spécial? Leur présence n'est-elle pas
utile aux réunions générales de la munici.
palité, ne fût-ce que pour fournir les ren-
seignements nécessaires sur les questions à
l'ordre du jour?
L'observation malencontreuse de M.
Jules Ferry n'a abouti qu'à soulever de
nouveau cette question : - Dans les réu-
nions poliiiques du jeudi, les maires au-
ront-ils seuls voix délibérative?
Ces questions doctrinales enfin épuisées,
sans être d'ailleurs entièrement résolues,
on en est venu à la question pratique du
combustible.
Une commission de cinq membres a été
nommée. Nous espérons qu'elle délibérera
peu et qu'elle agira beaucoup. Le temps
presse, et le froid est dur.
Est venue ensuite la question des farines.
La consommation quotidienne, dans les
sept derniers jours, s'est élevée de 35,000
à 53,000 kilogrammes. Cette surélévation
se reproduit d'une manière normale cha-
que année , à pareille époque. C'est à elle
que sont dus les quelques embarras qui se
sont produits cette semaine. Le camion-
nage employé par la ville n'a pas eu de
chevaux en nombre suffisant pour satisfaire
à toutes les demandes. On va porter leur
nombre de 300 à 400.
La discussion s'est terminée aussi par la
nouÀnâïïon ff tme commission de cînq fliem»-1
bres.
L'approche du terme de janvier a soulevé
la question des loyers.
Une commission de six membres a été dé-
signée et devra s'adjoindre à la réunion des
juges de paix chargée de statuer sur ce grave
intérêt.
Les commissaires nommés sont : MM. Ti-
rard, Emile Ferry, Blanchon, Bougry, Ma-
Ion et Lafont.
Lundi soir, à neuf heures, a eu lieu, à la
mairie du troisième arrondissement, une
nouvelle réunion des maires, ayant pour
but d'arrêter les questions qui doivent être
traitées demain jeudi au ministère de l'in-
térieur.
La réunion s'est ajournée à aujourd'hui
mercredi.
La Commission des juges de paix et des
délégués de la municipalité, chargée de
délibérer sur la question des loyers, s'est
assemblée hier mardi, au ministère de la
Justice, sous la présidence de M. Emmar
nuel Arago.
M. Leblond, procureur général, M. Di-
dier procureur de la République. MM. Hé-
rold et Drouin avaient été adjoints à la
Commission.
Le maintien du décret du 30 septem-
bre 1870, pour la prorogation du terme de
janvier, a été adopté à l'unanimité.
Une seule restriction y a été introduite.
Les propriétaires seront admis à fournir
devant le juge de paix de l'arrondissement
les preuves de la solvabilité de leurs loca-
taires,
T Ive. Guych
LES ON-DIT OU REMPART
Les artilleurs de la garde nationale
avaient rendez-vous, hier matin, à onze
heures et demie, au parc Notre-Dame.
Il s'agissait cl-urc marche militaire et
d'une visite à leurs camarades des batteries
de guerre.
A midi, ils se sont mis en route et se
sont dirigés vers Montreuil.
Ils ont fait halte à mi-chemin, et, à trois
heures, ils étaient rangés à Montreuil sur
la place do la mairie.
Le colonel Schœlcher, prévenu aussitôt
de leur arrivée, les a passés en revue.
Au moment du défilé, trois obus prus-
siens sont venus tomber presque dans les
rangs. Chacun des trois a été salué d'un
vigoureux cri de : Vive la République !
Un de nos camarades s'est écrié en
riant :
— Tiens! des pêches de Montreuil!
On est rentré à Paris vers six heures,
Nous avons raconté la mort dramatique
de ce brave citoyen qui, après avoir réussi
plusieurs fois à traverser les lignes prus-
siennes, avait été moins heureux à une
autre tentative, et avait été trouvé, nu et
agonisant, dans une maison isolée au bord
de la Marne.
Une lettre adressée au Combat répète à
peu près les détails que nous avons donnés.
Le même journal a reçu une autre let-
tre, d'après laquelle le mort ne serait pas
le citoyen Richard, mais un habitant de
Bry sur-Marne, nommé Lauck Victor, qui
aurait à plusieurs reprises passé la Marne
à la nage pour fournir des indications mi-
litaires et à qui le froid de l'eau aurait
donné une congestion cérébrale.
Tous les blessés qui étaient à Saint-Denis
dans l'ambulance de la Légion d'honneur
ou dans les ambulances privées, ont été
amenés à Paiis, avant hier et hier, en pré-
vision du bombardement,
La Liberté compare le prix des princi-
pales denrées alimentaires sous le siége
avec leur prix moyen en 1869.
Prix moyen en i869 en 1870.
Pommes de terre (le décal.). 1 fr. » 20 fr. »
Céleri (le pied). 9 • • • , a 25 1 73
Betterave (le Jcilog.). , a 29 t 20
MuiTe tToIîvè (idi).. , W, i - ri to a
Lait (le litre). ( a 30 2 fc
Beurre frais (le kilog.). • • » 6 a 70 ?
Œufs frais (la pièce).«» a lî> 2 0.
Graisse de bœuf (le kilog.), i 30 4 »
— de cheval (id.). i a 6 a
Tête de bœuf (id.). • • a 60 50
Lapins 3 n 30 a
Pigeons. •••••• ; 190 35 a
Poulets. 6 a 55 »
Oies. 7 a 8e >
Dindons. t ; 10 » 90 1
Le lieutenant-colonel du 2^ régiment dfll
guerre de la garde nationale, M. Janin, est;
mort — de colère. -
Une lettre parue dans le Figaro l'avait
irrité, et il était allé demander des expli-
cations. Le général Clément Thomas l'avait
fait appeler, et ils avaient eu une con'
versation fort vive.
- En rentrant, M. Janin fut pris d'un
violent mal de tête, qui devint bientôt une
congestion cérébrale. Deux heures après,
il étaty mort.
Des ceintures de flanelle vont être dis*
tribuées incessamment aux gardes natio-
naux faisant partie des compagnies d$
^uôieê*
Auj ourd'hui, quatorze bataillons dd
guerre doivent sortir de Paris -pour urig
destination inconnue.
Le 151e bataillon de la garde nationale;
commandé par le citoyen Barbieux, notre
gérant, a été passé hier en revue par l'ami-
ral de Chaillé.
, Cet officier général a témoigné au com-
mandant toute sa satisfaction pour la bonuq
tenue de son bataillon.
Une intéressante cérémonie avait lieii
hier dans la rue de Châteaudun. Le 116e
bataillon de la garde nationale était rangé
sur une seule ligne, allant de Notre-Dame-
de-Lorette à la Trinité. En. tête, la musr*
que exécutait des airs patriotiques. lA
commandant Langlois s'est avancé et a
remis la croix au capitaine de là 11 1 COM4
pagnie de guerre. Le commandant a dit.
en quelques mots la vaillante conduite dai
Capitaine ; puis le bataillon a défilé aut
dris redoublés de Vive la RépubliqueJ
J
Durant toute Ajournée d'hier; on 1 Jflf
voir passer sur lo boulevard de nombreux
camions venant de la Bastille et chargéf
d'énormes tronres d'arbres. C'était la coup.
du bois de Vi/icennes.
Les côqs nous manqueront, mais nod
leurs crêtes; On en mange autant qu'ofl^
veut.
Seulement, ce sont des rittes da coq i*,
imitées. Je ne dois. pas vous dissimule
qu'on les fait avec de l'osséine, JI
- des NoA
assôciatiûn rr3!~Ï'nene dt?s N()~
«H|||grésent« à Paris s'est formée dant:
"cuir e» aide à 1 rs é-Amnd.4
i113m's ou Lette associai
iion, ^core que quelques semaines
d'existence, a déjà rendur de vraiV\*er^
vices. ,..
« La garde mobile de la Seine-Inférieiirè
a été des plus éprouvées dans les rudet,
combats du 30 novembre et du 2 décerné
ire. Quatre cents blessés, retrouvés par les*
sociétaires dès le lendemain de l'actiond,
ans les hôpitaux et dans les ambulanceSi
ont été visités assidûment, et l'association
ç'est empressée de les aider et de transe
lettre de leurs nouvelles à leurs parentaj
et à leurs amis.
v Le comité, composé de MM. Edmond"
Adam, Néel, F. Millet; Delassiaux, Burettel
Pouchet, etc., fait appel à tous les Nor-
mands et leur demande chaleureusement
leur concours pour cette œuvre de compa;
4riotique fraternité.
Toutes les communications doivent êtr&
adressées au secrétaire de l'association
M. Burette, 10, rue des Jeûneurs.
Le vaste établissement des Magasin*
Réunis, situé place du Château-d'Eau, el
qui était resté inoccupé depuis un an en4
viron, va être transformé en ambulance.
On travaille activement à l'aménager pour
cet usage, auquel le rendent très propre la
disposition des salles et les conditions d'hy-
giène et de ventilation.
Pour ménager les chevaux que la réquH
sltion lui laisse, la Compagnie des omnibua
a dû restreindre de nouveau son service
Les voitures ne circulent plus que jusqu'à
dix heures du soir et à un quart d'heure
d'intervalle.
Je finis par où j'ai commencé : par lee
artilleurs de la garde nationale.
J'ai rencontré hier un ami que je n'avàis
pas vu depuis fort longtemps, et qui est of-,'
ficier d'ordonnance du général ***.
Après nous être mutuellement souhaita
que l'année 1871 soit moins dure à travers
ser que sa sœur aînée :
— Tiens ! fait mon ami en voyant les caM
nous qui ornent mon képi, TOUS faites donJ_
e -
Le zraînlro: 16 le 1 - DêpatlemMts : 15 e
H nivose an 79. ob- w au
"-' '0'- .,-..- -
RÉD-ACTION
S'adresser aa Secrétttire de la Rédactio^-
De 5 à 7 heures du soir r
18, au a DE Valois» 19 î
fceft manuscritsnon insérés ne seront pal reaêi
* ANNONCES -
f MM. Ch. LAGRANGE, CERF et C* U
( S, place de la Bourse, 8 V
.: ; .,
, , O.
'0
ADMINISTRATION
; l t
'• j ;; IS, BOULEVARD MONTitABTRBt Ji
ABOSHËflBIHfl
PARIS 1 DÉPARTEMENTS
ïfûls tneis.»>.»,'« 11 » Trois moi3 <• 14 t
SU mois. 21 »S1% mois..27 4
1
4iresser les rêclamaeint et Mauffliti
A M. ALBERT BARBIEUX
»
LE BOMBARDEMENT
ta: commencement du bombardement
prussien, comme effet matériel, a été, jus-*
traire de ce qu'en espéraient les assié-
geants.: -
Ils avaient cru que Paris en serait
ébranlé : Paris en a été affermi.
affermi.
Paris s'est demandé pourquoi les Prus-
siens changeraient subitement de manière.
Depuis plus de cent jours, ils nous inves-
tissaient, interceptaient nos communica-
tions, nous emprisonnaient, nous cou-
paient les vivres. Il était évident que leur
itfWntton était de nous prendre par la fa-
inpme.
- Ils fortifiaient leurs retranchements et
lfârràtent le passage à nos sorties, mais
ils. nous laissaienst rentrée sank difficulté
et ils n'approchaient pas. Ils attendaient
franquillement et pieusement le jour où,
ayant vu un nombre suffisant de femmes
tember d'inanition, et une honnête quan-
tité de petits enfants crever de faim, nous
leur vendrions Paris et la France pour une
bouchée de pain et une goutte de lait.
Et brusquement, voici que ce plan, si
digne1 d'un roi et si digne du peuple qui
fait ce roi empereur, est abandonné.
voici que les canons Kruppy muets si
longtemps se mettent à aboyer et à es-
sayer rie "nous mordre. ,:'
Pourquoi ce changement ?. Un convoi
dé; bteufs • et dà.,- moutons a-t-il réussi à
passerà travers l'ennemi ? Sommes-
nous ravitaillés ? Non". Paris continue
àiéptn$er se provisions, 'et le - jbur vient
rapid(ome.ftt. l''épuisement sera com-
plet. Les Prussiens, qui ont attendu des
mois, semblent, n'avoir plus à attendre
que des semaines. Pourquoi n'attepdent-
itejp3s? Poui%i3oi perdenfe-iîa le bénéfice
(^ieur longi^f^atiencè?^ t', -
., - - * M .-
: ~*"
L'explication la plus naturelle de ce
soudain changement, c'est que les Sépar-
t|menu acbourént à notre aide ; c'est que
les Prussiens me seraient pas pris toot à
cúnp de la ragé'd'en finir et de se jeter sur
- nous si la province ne se jetait pas sur
qlj-i ; c-eît^qii'Hs craignent d'être écrasés
efrlrâ i''arnT6e7du?dedans et l'armée du de-
hors; c'est que arr.ive- et que,
quand P«Vte va leur sauter à la face, la
France leur cassera les reins ! :
- Iby a d'autres explications au bombar-
dûment" rTAJIënraghe vidée d'Hommes,
(l'argent, de commerce, de tout, les mères
s&ns-tife, les fiancées veuves, les champs
sans tout mort, le mécontenté
meati moataot à mesuré que la guerre se
prolongé, la gloriole se Redorant de jour
enjoué et^iiïs, dans l'armée même, les
alliés en ayant assez de grelotter sous la
pluie, de coucher dans wneigeet de re-
cevoir des baltes et des éclats d'obus pour
que le roi Guillaume pèse sur eux du
poids- .de leurs victoires et pour que leur
pays soit l'antichambre de la Prusse.
Quelque soit le motif qui ait fait re-
- ,
îrôneeî* la Prusse a son espérance de nous
réduire par la famine et qui l'ait acculée
à la nécessité de brusquer la situation, ce
motif ne peut être que bon pour la France.
La lutte dont le dénouement approche nous
inspire une, profonde émotion, mais une
ferme, conGance. ,
- * - ;
Si nous voulons, nous ferons repentir
- noys v~ulons, nOU3 fe:OIls repentit"
ces bandes d'être venues faire chez no®
leur métier de pillage, d'incendie et d'égor-
gement. Mais il faut vouloir! il faut agirI
il faut que l'opinion publique presse 3a
lenteur et Casse la trahison ! Il ne fâlit
plus perdre un jour, ni une heure, ni
une minute. Il faut inquiéter l'ennemi,
l'empêcher de dormir, le condamner à
une fatigue sans trêve. Le harcellemei it
Continu, jusqu*à la trouée!
Et nous te délivrerons, patrie I
Jusqu'à Sedan, les Allemands se bat-
taient pour l'intégrité de leur territoire
pour leur drôit de se constituer en nation,
pour leur indépendance, Ils avaient dans
leur camp la force morale. Le duel était
entre un peuple qui voulait être un peuple:
et un empereur qui voulait être une dy-
nastie. i 1
L'empereur devait être vaincu par le
peuple. Il l'a été. ; |
Depuis le 4 septembre, les Allemands J
io- défendent plus leur indépendance, ils l
attaquent la nôtre. Ce qu'ils nous ont i
reproché, ils le font. Ce n'est pas la Prusse 1
qui a vaincu, c'est le droit : il a changé ûc :
côté ; nous l'avions contre nous, nous l'a-
vons avec nous, La France, qui était un
tàs de sujets, est devenue une armée de ;
citoyens, et l'Allemagne, qui était une na-
tion, n'est plus que la meute d'un roi.
Ce roi pour se faire empereur commet
tout ce qu'a commis l'autre empereur pour
le rester. La lutte est encore entre un peu-
ple et un empereur.
L'empereur doit être vaincu par le peu-
ple. Il le sera. *
AUGUSTE VACQtfiBlK,
JOURNAL DU SIÈGE
3 JANVIER 1871. - 1094 JOURNÉE.
Rapports militaires.
Paris, le 3 janvier 1871,
Le bataillon Poulizac, des éclaireurs de
la Seine, a fait une petite expédition en
avant de Groslay.
Quelques Prussiens ont été tués,,6 ont
été ramenés prisonniers: ils appartiennent
à la garde.
Nous avons eu trois blessés, dont un of- i
Acier.
La canonnade sur les forts a recommencé
ce matin, il n'y a aucun incident à signa-
tes ~-~ "1" --? _-0'
Paris, le 3 Janvier (soir).
Ainsi qu'il a été dit, le feu contre nos
forts a repris ce matin avec vivacité. Il à
été extrêmement violent jusqu'à quatre
heures trois quarts sur le fort de Nogent.
Il n'y a eu qu'un seul blessé sans gravité.
Sur Bondy, le feu a continué a raison de
trois coups par minuté- 1
, Au fort de Rosny, le feu a été assez ac-
tif. jl y a eu trois hommes légèrement at-
teints par des éclats.
Le nommé .Wei'ter, soldat d'infanterie
de marine, avant été pris par un poste
avancé, au moment où al passait à l'enne-
mi, a 'été jugé par la cour martiale et passé
par les armes immédiateanent. Les ordres
les plus rigoureux ont été renouvela aux
avant-postes pour se saisir des individus
qui chercheraient à les dépasser, et au be-
soin pour faire feu sur ceux qui ne s'arrê-
teraient pas au premier signal.
Le gouverneur de Parts,
P. 0. Le général chef l'état-major général,
; SCHMITZ.
Une 'reconnaissance de cavalene a eu
Bieu hier, de midi à. trois heures, entre No-
gent et Neuilly-sur-Marne, Elle a parcouru
tout le plateau de la Raffinerie et la route
nationale n9 43, qui va de Fontenay-sousr
Bois à Ville-Evrard. , fille a essuyé le feu
des Prussiens, mais elle a fait prisonniers
deux uhlans, qui ont été laissés en dépOt à
là ferme de la Faisanderie
Le Caiion a grondé pendlant une grande
partie de la journée dans la direction du
Sud.
Le fort d'Issy a tiré sur Meudon, le fort
de Montrouge sur Châtillon et le fort de
Bicôtre sor Cachan. -
Là batterie prussienne établie à Cachan
a dirigé son feu sur'le fort d'Ivry, qui n'a
pas jugé utile de répondre.
l, Le Soir raconte aiufn l'expédition des
éclaireurs de la Seine, mentionnée par le
rapport mEitaire : r
Hier soir, le gênéràl Dncrot, qui faisait une
tournée du côté de n03 avant-postes, disait de-
vant le commandant Pouliizac, commandartt du
premier bataillon des -éclairetirs de la Seiiié,
« Nous manquons de nouvelles, ce sont les
Prussiens seuls qui peuvent nous en dogner; il
serait bien utile de faire quelques prisonniers;
mais on prétend que c'est impossible..
- impossible, mon général, allons donc, dit
ile. brave conïmandant; combien en voulez-
voU s ? ,
- Ce qlJe vous voudrez, ce que vous pourrez.
— è*esf^ten.
Ce maliir donc, à quatre heures et demie, lé
zo-mm. andupt., Poulizac;, accompagné de cin-
fluante hommes résolus, se lançait au pas
ijymnastitfiie sur les fossés garnis de barricadas
qui protègent les avant-postes, prussiens du
colé du chemin d['c fer de Soissons, ¡r,çs du
'Bourget.'
Les ennemis fur ent étourdis et surpris d'une
a Jaque si whitetét si imprévue. Les premiers
coups de l'eu ne partirent qu'au moment où la
t«cU;c.. [roupe éla it-à. peine à dis mètres de la
maison du cantonnier qui servait de corps dé
garde.
La sentinelle Uut tuée d'un coup de baïon-
nette. Un instant après, la porte était forcée et
le sergent-fourier Kuel entrait le premier
dans la maison. Ce fut alors un combat terri-
ble et corps à corps. Quarante Prussiens occu-
paient le poste; IJix environ furent tues en sè
défendant, trois furent blessés et faits prison-
niers, cinq furent forcés de mettre bas les ar-
mes. Ceux qui s'étaient, réfugiés dans la cave et
qui ne voulaient pas se rendre fureat tués à
coups de fusil. Les autres britèrent les fenêtres
et s'enfuirent en laissant une partie de leurs
armes et bagages.
, Cette brillante expédition, si vivement con-
duite, ne nous a coûté aucun mort. Le lieu-
tenant Ruel, qui déjà deux fois a été mis à
l'ordre du jour, a reçu une balle à la cuissa
et vient d'être transporté à l'ambulance du
Théâtre-Français. Heureusement, l'os n'a pas
été touché, et l'on espère que la blessure-de
.ce jeune et brillant officier ne présente aucun
caractère sérieux.
Deux soldats ont été blessés également par
les baïonnettes prussiennes et ont été rappor-
tés par leurs camarades.
Au petit jour, la vaillante troupe rentrait à
sa caserna de la Folie, ramenant ses trophées
trt ses prisonniers, qui ne di»simuia(eBt pas
k
leur joie êt. leur surprise de ne pas être fu-
sillés.
Une heure après, Us prisonniers étaient re-
nis au géoéral^- - , -, -1 v
- Vous Voyez, mon général, dit le brave
commandant Poulizac, ce n'est pas plus diffi-
cile que cela !
,. Les prisonniers sont-ils porteurs de journaux,
dé nouvelles? Nous le saurons demain, car ils
ont été immédiatement conduits à l'état-major
pour y être fouillés et examinés.
Le lieutenant Ruel, qui vient d'être blessé
aujourd'hui, appartient à une famille dont h
dévouement et le courage sont au-dessus de
tout éloge.
Deux fois, ainsi que son frère, sergent-
fourrier dans la compagnie des éclaireurs de
la Seine, il a été mis à l'ordre du jour de
l'armée.
Un autre frère, officier comme lui, a été blessé
et fait prisonnier à Sedan.
Un quatrième est volontaire dans un bataillon
de marche actuellement aux avant-postes.
Trois journaux allemands ont été trou-
vés sur les prisonniers faits dans la journée
d'hier.
Ces journaux portent la date du 27 dé-
cembre.
Ils ont été portés au ministère de l'inté-
rieur, où l'on se hâte de les traduire. Ils
seront publiés demain.
Ce seront encore là des nouvelles au point
de vue ée Temiemî, riiahi enfmcg^erroTrt de»
nouvelles.
Lé général Chanzy, dont le nom est en
ce moment dans toutes les bouches et que
les derniers journaux anglais qualifient,
peut-être un peu hâtivement, de héros,
doit sa récente élévation à une recomman-
dation du maréchal Mac-Mahon.
Au mois de novembre dernier, le maré-
chal, prisonnier dans une ville de la Prusse
rhénane et encore retenu au lit par la
blessure reçue a la bataille de Sedan, écri-
vit à la délégation de Tours une lettre con-
fidentielle qu'un messager sûr et discret
emporta, malgré la surveillance de la po-
lice prussienne. Cette lettre parvint à Tours
peu de temps après la reprise d'Orléans
par d'Aurelles da Paladines.
Le maréchal, tout en déplorant la situa-
tion cruelle qui l'empêchait de servir sa
patrie, se faisait un devoir de signaler à
l'attention du gouvernement un jeune offi-
cier qui s'était fait remarquer en Afrique
par son intelligence studieuse et par son
caractère énergique. Cet officier qui, en
ce moment, commandait une brigade sous
les ordres du général d'Aurelles et qui, au
besoin, affirmait le maréchal, saurait com-
mander une armée, était M. Chanzy.
Après la malheureuse retraite du 2 dé-
cembre et l'évacuation d'Orléans, Gam-
betta retira le commandement en chef à
M. d'Aurelles et, se rappelant fort à pro-
pos la recommandation de Mac-Mahon, le
donna ù M. Chanzy.
Et voilà comment il se fait qu'en dépit
des vieilles règles de l'avancement, un sim-
ple général de brigade a été fait d'emblée
-généralissime d'une armée de cent mille
hommes.
Jusqu'à présent, le succès paraît avoir jus-
tifié les prévisions de Mac-Mahon et le choix
de Gambetta.
Ort exécutè en ce moment à Saint-Denis
et dans les forts de l'Est, de la Briche et de
la .., Itouhle Couronne, des travaux pour
mettre la population et la troupe à l'abri
du bombardement.
Dans toutes les cours des forts et des ca-
sernes, on élève des constructions connues
sous lemom de pare-éclats. On renforce les
blindages des casemates avec des sacs à
terre. On prépare les réservoirs d'eau pour
éteindre le. s incendies que pourraient allu-
mer les boinbes.
On s'attend au bombardement d'un ins-
tant à l'autre ; les soldats ont ordre, à l'ar-
rivée du premier obus prussien, de quitter
le * grandes casernes qu'ils occupent actuel-
lement et de «e-réfugier dans les casemates
préparées pour les recevoir.
On assure" >gue pour bombarder Saint-
Denis et les fofrts environnants, les Prus-
siens ont établi desT batteries de gros cali-
bre .à Dugny et au ÊJOUrget, qui devront
agir en même temps qu G Ce!}® de la butte
Pinson. Mais, cette fois, oiisetà p:;:.êt à leur
répondre ; on ne se laissera pas Sürprt.:ndra
comme à Avron, à Rosny et à Nogent.
t —aa—w mii iV mu M
î L'ARMÉE DE LA LOIRE
4
v Les bonnes nouvelles qui s'étaientt répan-
dues hier prennent de la consistante au-
jourd'hui, et tous les indices, tous le^bruits
recueillis çà et là les confirment deytoutes
parts. ,:
; Les journaux que M. de Bismarcel t laisse
arriver à M. Washburn, le ministr e amé-
ricain, ne lui parviennent, dit le F: rançais,
que soigneusement coupés et co napléte-
ment expurgés. Il n'est pas probabl e qu'on
veuille lui dissimuler les victoin ss prus-
siennes.
Autre excellent symptôme: le 1 bulletin
de la Bourse de Londres, indiscret sans le
vouloir, indiquait, le 23, une hauzusse de
deux franes sur les fonds français.
* La Presse confirme et, sur certains Ipoints,
précise les détails que nous avons ptjb^és
hier. -
I Le Times du 23 Uécecabre, que knous
avons eu hier entre les mains, publie une
corrèspondarice militaire d'un très haut in-
térêt MalheureiL'ement, nous., avons eu ce
~~t~ ~h~nta numéro trop- peu
d'instants sous les yeux, pour qu'il nous
ait été possible d'en traduire même Les pas-
sages les plu~ saillants, les plus capables
aussi de i affermir notre confiance, d'en-
tlammer notre patriotisme.
Nous devons donc nous contenter d'en
donner de mémoire une analyse succincte.
Mais les quelques renseignements que nous
avons puisés dans cette très-rapide lecture
suffiront à marquer toute l'importance des'
révélations contenues dans les lettres du
Times et qui empruntent une très-grande
valeur à leur signataire, M. Odo Hussell.
Le correspondant militaire du journal
anglais n'hésite pas à dire, dans son lan-
gage pittoresque, que le général de Chanzy
joue avec l'armée du prince de Mecklem-
bourg comme un chat ferait d'une souris.
Il l'attire, le saisit, le roule ; ne le lâche un
moment, que pour rebondir sur lui et lui
faire sentir l'atteinte d'un nouveau coup
de griffe, jusqu'à ce que, le sentant à bout
de forces, il puisse étendre une dernière
fois la main sur le corps du prince de
Mecklemhourg, mais cette fois pour ne
plus le laisser échapper et afin de recueillir
son dernier râle.
Aussi la conduite du prince aurait-elle
soulevé de très vifs mécontentements au
quartier-général de Versailles. On s'y se-
rait hautement plaint de son incapacité.
Pour remédier à son insuffisance et répa-
re^f^^mt^Â'il en itailt cncnr~ ien~j)~
roi lui aurait envoyé un des officiers d'état-
major les plus distingués pour l'aider de
ses conseils. M. Odo Uussell ajoute même,
si nous ne nous trompons, que M. de
Moltke aurait conseillé de retirer au prince
son commandement.
Le correspondant du Times ne parle pas
de nouveaux combats entre l'armée du
prince Frédéric-Charles et celle de Bour-
baki. Mais il parait que l'ennemi aurait
traversé la Loire et passé sur la rive droite,
où il était arrêté et tenu en échec par le
général français.
Le vainqueur de Reichshoffen, de Gra-
velotte et de Metz ne rencontrait plus d'aus-
si faciles victoires. A chaque pas surgis-
saient devant lui de nombreux et puissants
obstacles qui arrêtaient sa marche. Les at-
taques journalières de nos jeunes troupes
de ligne, pleines de valeur et de souplesse ;
les surprises continuelles de nos francs-ti-
reurs rendaient la situation de l'armée al-
lemande de plus en plus critique.
Le correspondant du Times nous montre
ensuite l'Alsace et la Lorraine donnant un
admirable exemple de dévouement à la
patrie. Dans ces deux provinces, souillées
par la présence de l'étranger, il n'était pas
un citoyen valide, capable de porter une
arme, qui ne s'empressât de se soustraire
à la domination allemande. Jeunes gens et
vieillards se montraient unis dans un seul
sentiment de fidélité à Ta France. Tous
étaient animés du même désir de ven-
geance contre l'insolent et implacable en-
vahisseur.
On sait que les autorités prussiennes ont
osé frapper les mères de famille d'une
amende de 50 fiancs pour leur mari ou
chacun de leur fils qui, sachant manier un
fusil, quitterait le foyer. Malgré ce moyen
d'intimidation et d'autres châtiments plus
terribles encore qui attendent les réfrac-
taires, M. Odo Husscll dit qu'il est impos-
sible de retenir les hommes dans leurs de-
meures, sans cesse ouvertes aux vexations
de l'ennemi. Tous quittent l'Alsace et la
Lorraine. -
M. Odo Russell parle en termes émus de
cet exode. Bientôt, dit-il, on ne rencon-
trera plus, dans ces deux provinces si fran-
çaises de cœur, que des femmes ou des
hommes trop malades ou trop vieux pour
émigrer.
Les villes, les villages et jusqu'aux moin-
dres hameaux sont abandonnés par les ci-
toyens valides, qui vont rejoindre l'armée
de l'Est, résolus à mourir plutôt que de su-
bir la honte d'une annexion à l'empire ger-
manique. -
On lit dans le Siècle :
A défaut de renseignements précis, il im-
porte de recueillir tous les indices qui peuvent
faire un peu de lumière dans nos ténèbres.
Or, voici un incident qui, selon nous, a une
signification toute spéciale.
Il y a deux jours, un officier de marine fran-
çais dînait chez un haut personnage de la di-
plomatie étrangère.
La conversation, comme de raison, revenait
toujours tourner malgré elle autour des sujets
dont la terrible actualité tient le monde entier
en suspens.
Le diplomate était muet et impénétrable.
A un certain instant pourtant, comme il
avait été questionné avec un redoublement
d'insistance :
-
— C'est inutile, dit-il, je n'ai le droit de rien
vous éprendre sur ce qui se passe au dehors,
j'ai pris à Cë sujet un engagement formel, qui a
d'ailleurs été exigé de moi. Tout ce que je puis
vous dire, c'est que le général Chanzy est un vrai
homme de guerre.
A bon entendeur, salut et espoir J
M. Thicrs est à Bordeaux avec MM. Cré-
mieux et Glais-Bizoin.
Quant à Gambetta, il paraît avoir voulu
rester au centre de l'action. près de l'ar-
mée de la Loire.
REUNION DES MAIRES
La réunion hebdomadaire des maires et
adjoints a eu lieu lundi à cinq heures, à
l'Hôtel de Ville, sous la présidence de
M. Jules Ferry.
M. Jules Ferry tolère les maires, mais
n'aime décidément pas les adjoints. H n
observé que, - tous les jeudis, une réunion
des, municipal ilés devant avoir lieu au mi-
nistère de l'intérieur, pour traiter surtoul
des questions politiques, les adjoints n'a-
; vaient pas besoin d'assister à la réunion di
undi,, où ne doivent être agitées que des
questions administratives. -
> tes adjoints ont difficilement partagé cet
avis. Ne sont-ils pas souvent délégués à tel
service spécial? Leur présence n'est-elle pas
utile aux réunions générales de la munici.
palité, ne fût-ce que pour fournir les ren-
seignements nécessaires sur les questions à
l'ordre du jour?
L'observation malencontreuse de M.
Jules Ferry n'a abouti qu'à soulever de
nouveau cette question : - Dans les réu-
nions poliiiques du jeudi, les maires au-
ront-ils seuls voix délibérative?
Ces questions doctrinales enfin épuisées,
sans être d'ailleurs entièrement résolues,
on en est venu à la question pratique du
combustible.
Une commission de cinq membres a été
nommée. Nous espérons qu'elle délibérera
peu et qu'elle agira beaucoup. Le temps
presse, et le froid est dur.
Est venue ensuite la question des farines.
La consommation quotidienne, dans les
sept derniers jours, s'est élevée de 35,000
à 53,000 kilogrammes. Cette surélévation
se reproduit d'une manière normale cha-
que année , à pareille époque. C'est à elle
que sont dus les quelques embarras qui se
sont produits cette semaine. Le camion-
nage employé par la ville n'a pas eu de
chevaux en nombre suffisant pour satisfaire
à toutes les demandes. On va porter leur
nombre de 300 à 400.
La discussion s'est terminée aussi par la
nouÀnâïïon ff tme commission de cînq fliem»-1
bres.
L'approche du terme de janvier a soulevé
la question des loyers.
Une commission de six membres a été dé-
signée et devra s'adjoindre à la réunion des
juges de paix chargée de statuer sur ce grave
intérêt.
Les commissaires nommés sont : MM. Ti-
rard, Emile Ferry, Blanchon, Bougry, Ma-
Ion et Lafont.
Lundi soir, à neuf heures, a eu lieu, à la
mairie du troisième arrondissement, une
nouvelle réunion des maires, ayant pour
but d'arrêter les questions qui doivent être
traitées demain jeudi au ministère de l'in-
térieur.
La réunion s'est ajournée à aujourd'hui
mercredi.
La Commission des juges de paix et des
délégués de la municipalité, chargée de
délibérer sur la question des loyers, s'est
assemblée hier mardi, au ministère de la
Justice, sous la présidence de M. Emmar
nuel Arago.
M. Leblond, procureur général, M. Di-
dier procureur de la République. MM. Hé-
rold et Drouin avaient été adjoints à la
Commission.
Le maintien du décret du 30 septem-
bre 1870, pour la prorogation du terme de
janvier, a été adopté à l'unanimité.
Une seule restriction y a été introduite.
Les propriétaires seront admis à fournir
devant le juge de paix de l'arrondissement
les preuves de la solvabilité de leurs loca-
taires,
T Ive. Guych
LES ON-DIT OU REMPART
Les artilleurs de la garde nationale
avaient rendez-vous, hier matin, à onze
heures et demie, au parc Notre-Dame.
Il s'agissait cl-urc marche militaire et
d'une visite à leurs camarades des batteries
de guerre.
A midi, ils se sont mis en route et se
sont dirigés vers Montreuil.
Ils ont fait halte à mi-chemin, et, à trois
heures, ils étaient rangés à Montreuil sur
la place do la mairie.
Le colonel Schœlcher, prévenu aussitôt
de leur arrivée, les a passés en revue.
Au moment du défilé, trois obus prus-
siens sont venus tomber presque dans les
rangs. Chacun des trois a été salué d'un
vigoureux cri de : Vive la République !
Un de nos camarades s'est écrié en
riant :
— Tiens! des pêches de Montreuil!
On est rentré à Paris vers six heures,
Nous avons raconté la mort dramatique
de ce brave citoyen qui, après avoir réussi
plusieurs fois à traverser les lignes prus-
siennes, avait été moins heureux à une
autre tentative, et avait été trouvé, nu et
agonisant, dans une maison isolée au bord
de la Marne.
Une lettre adressée au Combat répète à
peu près les détails que nous avons donnés.
Le même journal a reçu une autre let-
tre, d'après laquelle le mort ne serait pas
le citoyen Richard, mais un habitant de
Bry sur-Marne, nommé Lauck Victor, qui
aurait à plusieurs reprises passé la Marne
à la nage pour fournir des indications mi-
litaires et à qui le froid de l'eau aurait
donné une congestion cérébrale.
Tous les blessés qui étaient à Saint-Denis
dans l'ambulance de la Légion d'honneur
ou dans les ambulances privées, ont été
amenés à Paiis, avant hier et hier, en pré-
vision du bombardement,
La Liberté compare le prix des princi-
pales denrées alimentaires sous le siége
avec leur prix moyen en 1869.
Prix moyen en i869 en 1870.
Pommes de terre (le décal.). 1 fr. » 20 fr. »
Céleri (le pied). 9 • • • , a 25 1 73
Betterave (le Jcilog.). , a 29 t 20
MuiTe tToIîvè (idi).. , W, i - ri to a
Lait (le litre). ( a 30 2 fc
Beurre frais (le kilog.). • • » 6 a 70 ?
Œufs frais (la pièce).«» a lî> 2 0.
Graisse de bœuf (le kilog.), i 30 4 »
— de cheval (id.). i a 6 a
Tête de bœuf (id.). • • a 60 50
Lapins 3 n 30 a
Pigeons. •••••• ; 190 35 a
Poulets. 6 a 55 »
Oies. 7 a 8e >
Dindons. t ; 10 » 90 1
Le lieutenant-colonel du 2^ régiment dfll
guerre de la garde nationale, M. Janin, est;
mort — de colère. -
Une lettre parue dans le Figaro l'avait
irrité, et il était allé demander des expli-
cations. Le général Clément Thomas l'avait
fait appeler, et ils avaient eu une con'
versation fort vive.
- En rentrant, M. Janin fut pris d'un
violent mal de tête, qui devint bientôt une
congestion cérébrale. Deux heures après,
il étaty mort.
Des ceintures de flanelle vont être dis*
tribuées incessamment aux gardes natio-
naux faisant partie des compagnies d$
^uôieê*
Auj ourd'hui, quatorze bataillons dd
guerre doivent sortir de Paris -pour urig
destination inconnue.
Le 151e bataillon de la garde nationale;
commandé par le citoyen Barbieux, notre
gérant, a été passé hier en revue par l'ami-
ral de Chaillé.
, Cet officier général a témoigné au com-
mandant toute sa satisfaction pour la bonuq
tenue de son bataillon.
Une intéressante cérémonie avait lieii
hier dans la rue de Châteaudun. Le 116e
bataillon de la garde nationale était rangé
sur une seule ligne, allant de Notre-Dame-
de-Lorette à la Trinité. En. tête, la musr*
que exécutait des airs patriotiques. lA
commandant Langlois s'est avancé et a
remis la croix au capitaine de là 11 1 COM4
pagnie de guerre. Le commandant a dit.
en quelques mots la vaillante conduite dai
Capitaine ; puis le bataillon a défilé aut
dris redoublés de Vive la RépubliqueJ
J
Durant toute Ajournée d'hier; on 1 Jflf
voir passer sur lo boulevard de nombreux
camions venant de la Bastille et chargéf
d'énormes tronres d'arbres. C'était la coup.
du bois de Vi/icennes.
Les côqs nous manqueront, mais nod
leurs crêtes; On en mange autant qu'ofl^
veut.
Seulement, ce sont des rittes da coq i*,
imitées. Je ne dois. pas vous dissimule
qu'on les fait avec de l'osséine, JI
- des NoA
assôciatiûn rr3!~Ï'nene dt?s N()~
«H|||grésent« à Paris s'est formée dant:
"cuir e» aide à 1 rs é-Amnd.4
i113m's ou Lette associai
iion, ^core que quelques semaines
d'existence, a déjà rendur de vraiV\*er^
vices. ,..
« La garde mobile de la Seine-Inférieiirè
a été des plus éprouvées dans les rudet,
combats du 30 novembre et du 2 décerné
ire. Quatre cents blessés, retrouvés par les*
sociétaires dès le lendemain de l'actiond,
ans les hôpitaux et dans les ambulanceSi
ont été visités assidûment, et l'association
ç'est empressée de les aider et de transe
lettre de leurs nouvelles à leurs parentaj
et à leurs amis.
v Le comité, composé de MM. Edmond"
Adam, Néel, F. Millet; Delassiaux, Burettel
Pouchet, etc., fait appel à tous les Nor-
mands et leur demande chaleureusement
leur concours pour cette œuvre de compa;
4riotique fraternité.
Toutes les communications doivent êtr&
adressées au secrétaire de l'association
M. Burette, 10, rue des Jeûneurs.
Le vaste établissement des Magasin*
Réunis, situé place du Château-d'Eau, el
qui était resté inoccupé depuis un an en4
viron, va être transformé en ambulance.
On travaille activement à l'aménager pour
cet usage, auquel le rendent très propre la
disposition des salles et les conditions d'hy-
giène et de ventilation.
Pour ménager les chevaux que la réquH
sltion lui laisse, la Compagnie des omnibua
a dû restreindre de nouveau son service
Les voitures ne circulent plus que jusqu'à
dix heures du soir et à un quart d'heure
d'intervalle.
Je finis par où j'ai commencé : par lee
artilleurs de la garde nationale.
J'ai rencontré hier un ami que je n'avàis
pas vu depuis fort longtemps, et qui est of-,'
ficier d'ordonnance du général ***.
Après nous être mutuellement souhaita
que l'année 1871 soit moins dure à travers
ser que sa sœur aînée :
— Tiens ! fait mon ami en voyant les caM
nous qui ornent mon képi, TOUS faites donJ_
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