Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-04-07
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 avril 1873 07 avril 1873
Description : 1873/04/07 (N1137). 1873/04/07 (N1137).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7533517c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
1 Ko 1137. = Lundi 7 Avril 1873; 1 g.* nomiro i 10 et "-' oiputMieiiUl 11 il t8 germinal an 812 s No 1197.
KÊBACTION
MMMM au Secrétaire de la Hôdactfeg
: De i à 6 heuru du soir-
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Les manuscrits nea insérés se seront pas yytjjij
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Trois mois. 10 » j Trois mois 13 £ 1
Six moit.,,. 20 » Six mois 37 y
Adresser lettres et mandais
X M. ERNEST LEFÈYRI
.f.DVJNJIfJ'B..i nua..fiun
ÉLECTIONS MUNIClPALES DE LA SEINE
Candidats répu'bllealn.
Ille ARRONDISSEMENT
(Quartier des Enfants-Rouges)
M. CLÉRA. y
VIUe ARRONDISSEMENT
(Quartier des Champs-Elysées
M. DELIGNY
XVÏI9 ARRONDISSEMENT
(Quartier des Ternes)
r ;. MM. CamHe BOCQUET,
De HÉRÉDIA,
MALDAN. -
V LE PRONOSTIC
Une légende bretonne raconte quef,
lorsqu'un roi du pays devait mourir, les
pâtres voyaient apparaître, au sommet
des montagnes noires, l'ombre gigantes-
que d'un lapin. Ce lapin, qui annonçait
aux souverains l'approche du néant et de
l'oubli, M. Buffet me l'a rappelé en mon-
tant hier au fauteuil.
Ceux qui comprennent le langage mys-
térieux dès fantômes ne s'y trompent pas.
C'est, pour l'Assemblée , un signe de
mort prochaine que la venue de cet hom-
me, alchimiste honnête qui a préparé Se-
dan, Reischoffen et Forbach dans l'alam-
bic de l'empire libéral; chirurgien mo-
déré qui a « opéré » le suffrage universel;
t conservateur loyal qui s'efforce de ren-
verser l'ordre étab.li 1 Toutes les fois qu'il
s'est introduit dans un gouvernement ou
dans une Assemblée, on a vu le gouver-
nement sombrer et l'Assemblée se dis-
soudre.
, En 1851, il proposait cette loi du 31
mai qui devait tuer la « législative » ; en
1870, il s'incorporait au ministère Olli-
vier qui devait tuer le second empire. Il
a la spécialité d'enterrer ses amis. Quel-
ques-uns le disent intéressé dans une
agence de pompes funèbres. On frémit à
le voir, speqtre des attentats passés et des
hypocrisies présentes, croque-mort de sa
propre cause, lapin sinistre 1
M. Thiers a tremblé en le voyant sur-
gir de l'urne avec ses grandes oreilles
droites et son petit nez qui remuait. Je le
r; conçois. M. Thiers avait songé à s'appuyer
**'' sur les amis de M. de Broglie. Il avait
cru à leur bonne foi, à leur dévouement,
à leur républicanisme tout neuf et tout
frais sorti de chez le fabricant. Bon M.
: Thiers ! Et voilà, que les amis du duc de
Broglie ne cessent pas de lui faire des
farces de collégiens.
Première farce : pétition du prince. Les
alliés du ministère saisissent l'occasion
qui leur est offerte de mettre le minis-
tère à la porte. Ils ne réussissent pas, et
ce n'est pas leur faute. Seconde farce :
ils promettent au président de voter pour
M. Martel, et ils votent en masse pour
M. Buffet. 0 les alliés fidèles et sûrs que
les centre-droitiers ! Erudimini qui ju-
dicatis terl'am 1 comme dit Bossuet.
Je me souviens encore du jour où M.
Léon Say, nommé le matin ministre des
finances, disait au conseil municipal :
« Il y a dans la Chambre les éléments
d'une majorité. » Où est-ellè, cette ma-
jorité, monsieur le ministre? Sur quoi le
gouvernement peut-il s'appuyer? Vos
amis vous donnent des crocs-en-jambes.
Hélas ! vous souvenez-vous qu'autrefois
les Débats nous traitaient de révolution-
naires et de perturbateurs, parce que
nous demandions la dissolution ? Les Dé-
bats impriment ceci aujourd'hui : « La
dissolution est désirée par tous ceux qui
ont lé sens politique. » Les Débats, mon-
sieur le ministre, sont-ils devenus révo-
lutionnaires? N'avaient-ils pas le sens
, politique, autrefois ?
J'avoue que les plus cruels ennemis de
Versailles ne pouvaient point prévoir ce
qui allait arriver. 0 « bagage » ! mot ter-
rible et à double tranchant, dont la France
ne connaissait pas la perfidie; toi qui
avais un air si innocent quand on te ren-
contrait dans les dictionnaires; toi qui
passais entre nos lèvres comme le premier
mot venu ; était-il possible de deviner que
tu contenais la foudre et que tu déchaî-
nais les tempêtes ? Un député te prononce,
les échos te répètent, et voilà le gouver-
nement qui oscille, et le président de
l'Assemblée qui vacille. Hélas 1 et voilà
le lapin prophétique qui se dresse à l'ho-
rizon!
Car tu n'as pas seulement atteint M.
Grévy, mot tragique! tu as donné à
l'Assemblée le coup mortel. La France ne
lui pardonnera jamais la colère que tu as
provoquée ni le changement dont tu es
cause. C'est à, toi que nous devrons la
dissolution.
Tu seras sur tous les bulletins de vote
aux élections d'avril. Le Nord dira : —
Faites vos bagages ! Le Midi : — Faites
vos bagages ! Le Centre, l'Est, l'Ouest :
— Faites vos bagages ! La France criera :
- Bagages 1 bagages 1 avec ses millions
de voix. Ce mot, échappé à M. Leroyer,
résumera toute une situation politique.
0 lapin funèbre ! tu as senti un écrou-
lement et une dégringolade, et tu as vou-
lu en être, et, avec ce sérieux qui jamais
ne t'abandonne, tu es monté au fauteuil.
Merci 1 Tant que tu te tenais à l'écart, on
pouvait croire que l'Assemblée avait de
longs jours à vivre. Aujourd'hui que tu
émerges à l'horizon politique, le doute
n'est plus possible : la dissolution est
proche.
ÉDOUARD LOCKROY.
LE PRÉSIDENT DE COMBAT
C'était en mai 1850, Le suffrage uni-
versel, institué par la République, et
fonctionnant régulièrement depuis deux
ans et trois mois, venait de commettre
un crime. Ayant à élire un représentant
de Paris, il avait préféré à nous ne savons
plus quel fabricant de papier un écrivain
d'une célébrité plus qu'européenne, un
penseur dès longtemps préoccupé du
problème social, Eugène Sue. « Rien que
la mort n'était capable d'expier un pareil
forfait ». Il y avait là, n'est-ce pas, de
quoi supprimer la souveraineté du peu-
ple ? Louis Bonaparte fut bon prince : il
se contenta de la mutiler.
Le 2 mai, il nomma une commission
pour rechercher ce qu'on pourrait cou-
per au suffrage universel. La commis-
sion ne perdit pas de temps. Elle rédigea
en moins de quatre jours un projet de
loi que Michel de Bourges qualifia ainsi :
« J'ai besoin de modérer le sentiment
que m'inspire cette loi au frontispice de
laquelle je lis le mensonge et l'hypocri-
sie, et derrière laquelle j'entrevois les
horreurs de la guerre civile ».
Un des commissaires était M. Buffet.
L'urgence fut demandée et votée. La
discussion fut une tempête. On ne se bor-
na à déposséder les électeurs, on les in-
sulta. Les moindres qualifications qu'ils
obtinrent des orateurs et des journaux
ministériels furent : « mendiants, vaga-
bonds et repris de justice. » Une feuille
semi-officielle les traita franchement de
« coquins ». La loi, votée le 31 mai par
la Chambre, fut promulguée immédiate-
ment par le président de ce qu'on nom-
mait encore la République. -
Puis il se passa dix-huit mois, pendant
lesquels le président et la majorité firent
en collaboration d'autres lois qui ne dépa-
rèrent pas celle-là. M. Buffet devint mi-
nistre. ,
Mais en novembre 1851, au moment
d'étrangler la République, Louis Bona-
parte eut peur. Ce peuple qu'il avait mu-
tilé pouvait lui en garder rancune. Il pro-
posa brusquement à son ministère de re-
coller au corps électoral les membres qu'il
lui avait amputés. Il eut l'idée d'envoyer
un de ses ministres lire à l'Assembléd un
message où les « coquins » étaient devenus
d-, « paisibles habitants des campagnes»
et où le président s'excusait de sa loi ; il
n'en avait pas prévu les conséquences ; il
l'avait présentée et promulguée sans la
connaître ; il était tombé des nues en
voyant combien d'électeurs elle rayait,
et quels électeurs; il fallait lui pardonner,
c'était sans le vouloir et sans le savoir
qu'il avait anéanti trois millions de ci-
toyens, comme on écrase du pied un in-
secte qu'on ne voit pas; il avait marché
par mégarde sur ce ver de terre, le
peuple.
Quand Louis Bonaparte annonça à son
ministère — dont était M. Buffet — son
intention de demander le retrait de la loi
du 31 mai, M. Buffet donna sa démission.
Ce n'est pas donc seulement au gouver-
nement, c'est au pays que les monarchistes
de Versailles viennent de s'attaquer en pre-
nant pour leur président l'homme qui a
mieux aimé rendre son portefeuille que
de rendre au pays le suffrage universel.
AUGUSTE VACQUERIE.
LES DEUX SÉANCES
La séance du matin n'aurait présenté
aucun intérêt sans l'allocution que le
nouveau président a adressée à ses collè-
gues, en prenant place au fauteuil. Con-
trairement à l'attente de quelques mem-
bres de l'Assemblée, M. Buffet s'est, en
effet, décidé à accepter son élection peu
triomphante. Ses six voix lui suffisent. Il
est vrai que peut-être, parmi ces six voix,
il y a la sienne, qui, pour M. Buffet, vaut
toutes les autres.
Toutefois, un président qui doit son
élection à six suffrages a peut-être, plus
qu'un autre, le devoir de ne laisser per-
cer, dans son langage, aucune préoccu-
pation de parti. C'est précisément ce de-
voir que, dès son entrée en fonction, M.
Buffet nous semble avoir absolument
méconnu.
Nous reconnaissons que les paroles
prononcées par le nouveau prelW^tf
n'ont point, en elles-mêmes, une signifi-
cation menaçante. Dans la bouche de M.
Martel, par exemple, elles auraient pro-
bablement passé inaperçues. Mais, étant
donné la personnalité de M. Buffet, les
opinions qu'il a toujours affichées dans
l'Assemblée, les intrigues auxquelles il a
été mêlé et les espérances auxquelles il
s'est associé, il faut reconnaître que son
langage prête aux interprétations les plus
fâcheuses.
M. Buffet a oublié qu'il n'avait point à
formuler, comme président de l'Assem-
blée, le programme du centre droit, en-
core moins celui du gouvernement de
combat.
Or, les circonstances sont telles au-
jourd'hui, la situation est à ce point
tendue, qu'il est absolument impossible
de parler « de la tâche qui reste à accom-
plir à l'Assemblée » sans exciter aussitôt
les plus vifs, et nous ajouterons les plus
légitimes soupçons. Il est impossible de
parler « de dévouement absolu aux droits
de l'Assemblée nationale » sans faire
naître, dans l'esprit, Ja pensée d'un con-
flit préparé de longue main, entre le pou-
voir législatif d'un côté, le pays et le
pouvoir exécutif de l'autre. Qu'est-ce
donc, quand de telles paroles passent par
la bouche de M. Buffet, c'est-à-dire d'un
homme qu'on sait personnellement hos-
tile au président de la République, plus
hostile encore à la République elle-même
et au suffrage universel?
On a donc eu raison de dire de ce dis-
cours qu'il était le manifeste du gouver-
nement de combat. Il a, en effet, ce ca-
ractère, autant du moins que le compor-
taient la situation et la prudence ordi-
naire de M. Buffet.
Telle a été l'impression générale après
l'audition, et telle sans doute elle sera
pour la majorité des lecteurs. Si, de cette
façon, les intentions de M. Buffet, ses sen-
timents sont mal interprétés, il ne devra
s'en prendre qu'à lui-même.
Il a, en effet, assez d'expérience poli-
tique pour avoir prévu qu'on chercherait
sous sa parole la pensée d'un parti et il
devait tenir à honneur de ne pas l'y lais-
ser voir.
Au surplus, les passages qui ont sou-
levé les susceptibilités d'une partie de la
Chambre ne sont pas les seuls sur les-
quels nous pourrions fake des observa-
tions. Ainsi, M. Buffet a parlé « de là
cause de toutes les Assemblées, de la
cause du régime parlementaire, de la vraie
liberté qu'il fallait sauvegarder par l'ordre
et la dignité des délibérations. » Nous ne
conseillons point le désordre aux mem-
bres de l'Assemblée. Mais nous pensons
qu'en ce moment le régime parlemen-
taire, cher à M. Buffet, est compromis de
la manière la plus grave, par une cause
plus générale que les agitations qui se
produisent dans les séances.
- Ce qui compromet le régime parlemen-
taire, ou plutôt ce qui en est la négation
même, c'est le spectacle d'une Assemblée
divisée en deux fractions presque égales,
condamnée par conséquent à l'impuis-
sance et refusant cependant de céder sa
place. Ce qui compromet le régime par-
lementaire, ce qui lui est absolument con-
traire, c'est de voir un gouvernement bal-
lotté tantôt à droite, tantôt à gauche par
des scrutins contradictoires, et ne sachant
pas si l'absence fortuite d'une vingtaine
de membres ne va pas lui faire perdre le
pouvoir.
Ce qui répugne au régime parlemen-
taire, c'est de voir une majorité, désavouée
par quatre grandes manifestations électo-
rales, agir et parler comme si elle venait
d'être élue. Nous ajouterons enfin que ce
qui n'est point non plus l'idéal du ré-
gime parlementaire c'est de voir le prési-
dent de l'Assemblée péniblement élu par
6 voix de majorité.
1 Deux discours sont à signaler, à des ti-
tres divers, dans la discussion sur la loi
des indemnités qui a occupé la seconde
séance : le discours de M. André (de la
Charente) et celui de M. Denormandie.
M. André, qui a été candidat officiel, et
qui semble digne de l'être encore, M.
André, qui a voté, sans mot dire, au Corps
législatif, tout ce qu'on lui a demandé
de voter, à commencer par l'expédition du
Mexique, M. André qui, en 1870, fut de
ceux qui votèrent la guerre sans phra-
ses et étouffèrent toute tentative pour éclai-
rer le pays, M. André a osé hier s'élever
contre les légitimes réclamations de la
ville de Paris, de cette ville de Paris sur
laquelle lui et ses pareils ont déchaîné
tant d'affreux malheurs.
Nous ne dirons rien de plus du dis-
cours de ce personnage : c'est assez de le
signaler et ce serait plus peut-être qu'il
ne mérite si l'opinion publique n'avait le
droit de savoir jusqu'où peut aller le cy-
nisme de certaines gens.
Le premier éloge que nous ayons à faire
du très remarquable discours de M. De-
normandie, c'est précisément d'avoir lais-
sé de côté, avec un juste dédain, le factum
violent de M. André (de la Charente).
Ayant écarté, avec dignité, les questions
qui pouvaient passionner le débat, M. De-
normandie a traité avec une clarté sai-
sissante la question litigieuse engagée
entre Paris et l'Etat.
L'orateur a d'abord prouvé, par la na-
ture même de la convention imposée par
M. de Bismark, et signée par M. J. Fa-
vre, qu'il s'agissait là, non d'une contri-
bution municipale/mais d'une négocia-
tion internationale. Voilà pour les 200
millions payés à la Prusse. Quant aux 90
millions nécessaires pour indemniser les
victimes de la guerre civile, M. Denor-
mandie a prouvé, par des textes et par des
citations empruntées à M. le président de
la République, que la loi, aussi bien que
les engagements pris, ne permettaient
pas de contester cette créance.
Cependant la ville de Paris a transigé
et consent à ne recevoir que 140 millions.
La droite trouve que c'est encore trop.
Au moment où, dans sa lucide démons-
tration, M. Denormandie parlait des deux
cents millions payés aux Prussiens et
prouvait que la ville n'était intervenue en
rien dans cette transaction, sauf pour en
faciliter l'exécution, un droitier n'a pas
craint de s'écrier : C'était votre rançon î
— Nqn, ce n'était pas notre rançon, a
vivement riposté l'orateur, c'était le prix
auquel le vainqueur consentait à mettre
un terme aux réquisitions que vous su-
bissiez en province. »
M. Denormandie a terminé son dis-
cours par un tableau véritablement élo-
quent des souffrances endurées, pendant
le siège, par cette population de Paris si
admirable et si calomniée. De l'avis de
tous les auditeurs impartiaux, l'orateur a
noblement vengé des plates infamies dé-
bitées contre elle la grande et patriotique
cité, et il faut avouer que sans avoir pris
envers elle autant d'engagements que M.
Vautrain, il a su se montrer beaucoup
plus digne de la représenter.
Trois salves d'applaudissements ont ac.
cueilli M. Denormandie lorsqu'il est des-
cendu de la tribune, en proie lui-même à
une émotion qui l'honore et qu'il a su.
faire partager.
Après une réplique de M. Venta von, la
Chambre, reconnaissant que la discus-
sion ne pouvait se terminer, en une
séance, 4a décidé, sur la proposition de
M. Lambert Sainte-Croix, qu'elle ne s'a-
journerait pas avant d'avoir voté cette loi.
Lundi, il y aura encore deux séances,
la première à neuf heures du matin.
A. GAULIER.
—
LES COULISSES DE VERSAILLES
Le président de la République voit
maintenant ce qu'on gagne au système des
compromis et des concessions. C'est le
lendemain du jour où il a consenti à la
loi contre Lyon que l'Assemblée a élu
pour la diriger l'ennemi particulier de M.
Thiers. C'est tout ce que cela lui a valu
d'avoir abandonné Lyon à la droite.
— Pourtant, disait hier un centre-gau-
cher mélancolique, on dit que les petits
cadeaux entretiennent l'amitié.
— Oh ! lui a répliqué M. R., de la gau-
che, Lyon n'est pas un petit cadeau.
Et il a ajouté :
- M. Thieis pourra dire que, si les pe-
tits cadeaux entretiennent l'amitié, les
grands cadeaux entretiennent la haine.
—o—
M. Thiers, déjà très froissé de la nomi-
nation de M. Buffet, n'a pas été calmé
par l'allocution du président de combat.
Le conseil des ministres, qui s'est réuni
hier, s'est ressenti de ces agitations.
Des reproches très vifs auraient été faits
à M. de Goulard qui avait promis que ses
amis voteraient pour M. Buffet si le gou-
vernement acceptait le projet de la com-
mission sur la municipalité lyonnaise. Il
aurait même été question de la démis-
sion de M. de Goulard, et on en parlait
hier dans plusieurs groupes de députés.
- M. Thiers, sous le coup de cette irrita-
tion, a décliné l'invitation à dîner du duc
d'Aumale qu'il avait acceptée jeudi à l'A-
cadémie. Il a craint qu'on ne le considérât
comme d'accord avec le parti des princes,
dans toutes les intrigues qui s'agitent en
ce moment à Versailles.
On parle beaucoup de la fusion du cen-
tre gauche Christophle et de la gauche
républicaine en un seul groupe dont la
présidence a été offerte à M. Grévy. C'est
à la rentrée que ce projet sera mis à exé-
cution.
—o—
Le projet que M. Bérenger a déposé
hier, — comme on le verra par le compte
rendu de la Chambre, — est inspiré direc-
tement par M. Casimir Périer, au groupe
duquel appartient M. Bérenger.
—o—
M. Thiers a manifesté l'intention, à
moins d'événements graves, de ne pas se
rendre à la commission de permanence,
durant la prorogation. Le président de la
République veut éviter de se trouver en
rapport trop direct avec M. Buffet, qui
présidera de droit la commission.
■ .2 ■
LA SITUATION
Il y a longtemps que nous avons prévu
et annoncé que la dernière période de
l'Assemblée versaillaise serait, de toutes,
la plus agitée, la plus orageuse, la plus
coupée d'incidents et de crises ; c'est pour
cela que nous n'avons cessé de demander,
moins dans l'intérêt de la République que
dans l'intérêt des affaires et de l'ordre,
que cette période fût abrégée autant que
possible, un peuple ne pouvant ni se ré-
générer, ni même vivre au milieu- d'a-
larmes perpétuelles.
Nous n'avions que trop raison. La dé-
mission de M. Grévy, soulignée encore
par la nomination de M. Buffet, atteste
que nous en sommes venus à l'heure de
la crise aiguë. Tant que les partis roya-
listes ont pu nourrir l'espérance qu'ils
arriveraient au pouvoir, soit avant, soit
après les élections générales que la
France réclame, ils se sont présentés à
l'opinion publique comme des partis de
gouvernement; ils ont agi en dessous
avec une fiévreuse ambition ; mais exté-
rieurement, et sauf les éclats subits qui
trahissaient leurs vrais desseins, ils con-
servaient un certain calme; ils affec-
taient même, à l'occasion, de protéger ce
qu'ils appellent la République conser-
vatrice contre ce que nous nommons la
République progressive. Mais comme
cette tactique n'a pas réussi, comme tous
les petits complots ont été déjoués par
le bon sens du pays, il ne leur reste plus
qu'à tenter les suprêmes aventures, les
coups de désespoir, et il est malheureu-
sement trop probable qu'ils les tenteront.
Qui n'aurait cru, il y a une semaine,
alors que la Chambre allait entrer en va-
cances, qu'elle nous laisserait en repos
jusqu'à son retour ? Mais point. Tous les
calculs de la prévision humaine sont dé-
çus, parce que la passion, l'instinct, le
préjugé dominent les partis qui n'ont plus
de chances rationnelles de prévaloir. A
mesure que l'idée républicaine faisait des
progrès dans toutes les classes de la popu-
lation française, le parti républicain
avancé montrait chaque jour plus de ma-
turité, plus de sagesse, quelquefois une
sagesse poussée à des concessions, sui-
vant nous, excessives ; mais par un effet
à la fois semblable et contraire, plus les
royalistes perdaient de terrain dans l'o-
pinion publique, plus ils laissaient domi-
ner dans leurs rangs les hommes passion-
nés, les hommes « de combat H, de telle
sort& que la lutte aujourd'hui n'est plus
entre la République et la monarchie, elle
est entre la réaction la plus absolue et la
France elle-même.
Une pareille situation ne peut durer
longtemps, elle a pour dernière consé-
quence le plus grave des conflits ; si elle
n'était pas dénouée à temps par le procé-
dé si simple de la dissolution, elle abou-
tirait de toute nécessité au dilemme sui-
vant : un coup d'Etat militaire ou une ré-
volution populaire.
L'intérêt suprême des républicains, du
commerce, des ouvriers, des industriels,
de tous les patriotes comme de tous les
producteurs, est donc actuellement d'a-
mener le plus tôt possible une nouvelle
Chambre. Pour arriver à ce but, il faut
employer tous les moyens légitimes. Il y
va du salut de la France.
Si chacun fait son devoir, si tout le
monde est en éveil, si l'on a dans le pays
la dose suffisante de fermeté et de pru-
dence (et la fermeté aujourd'hui fait sur-*
tout défaut), nous doublerons, non sans
quelques secousses douloureuses, mais
avec succès du moins, le cap des Tempê-
tes. Mais il suffirait d'une défaillance ou
d'une fausse manœuvre pour que nous
fussions jetés sur l'écueil. ,.
Disons toute notre pensée. Le gouver-
nement, qui veut la République (nous lui
en savons gpé), mais qui la veut à sa fa-
çon, a trop rêvé que les monarchistes
comprendraient leur impuissance abso-
lue à fonder la monarchie et se rallie-
raient à lui-pour fonder, contre le vrai
parti républicain, une petite république
toute monarchique dans son personnel et
dans ses institutions.
La résistance que la commission des
Trente a opposée si longtemps à ces pro-
jets si conservateurs ne l'a pas même
complètement éclairé. Le centre droit qui,
un moment, avait rêvé une fusion à son
profit, se voyant déçu dans ses espérances
royalistes par une manifestation à la fois
sincère et habile du comte de Chambord,
parla de pactiser avec M. Thiers, qu'il
ne pouvait renverser : aussitôt les bras
officiels lui furent largement ouverts.
Le Message, sans être désavoué, fut ra.
turé en ses meilleurs endroits. Les or-
léanistes, un moment déconcertés, re-
prirent courage. Ils s'armèrent contre le
gouvernement des concessions impru-
dentes que le gouvernement leur avait
faites. A peine étaient-ils réconciliés avec
lui, en apparence, qu'ils entreprenaient
le siège en règle de toutes les positions
avancées où il défend son existence. Et
le gouvernement a eu la faiblesse de les
leur laisser prendre.
Nous savons toutes les difficultés au mi-
lieu desquelles il est obligé de se débattre;
nous concevons qu'il manœuvre en tacti-
cien ; mais une tactique qui consiste à na
jamais combattre, à toujours se replier,
nous rappelle celle du général Trochu, et
nous n'en voulons pas.
C'est donc par une série de faiblesses~
de condescendances, de compromis, dé..
corés du beau nom de politique, qu'on en
est arrivé à la crise aiguë que signale la
démission de M. Grévy. Nous ne voulont
pas récriminer ici; à quoi bon? Laissons
de côté le passé, mais songeons à l'avez
nir.
On a aggravé la situation par un exeèg
de complaisances. Il était bon d'être modé-
ré, mais l'on a été immodérément modérer
Sous prétexte de sagesse, on s'est abs-
tenu de combattre et l'on a fini par re-
culer sur toute la ligne. Assez de retrai-
tes en bon ordre 1
La détermination si grave de l'homme
le plus modéré, le plus légal, du parti ré-
publicain, de renoncer à des fonctions
neutres, et de se jeter dans la lutte avec
prudence sans doute, mais avec fermeté,'
est un appel qui doit être entendu de
tous. Il n'est que temps. L'heure des sor.
ties est venue. Le parti républicain tout
entier doit se mettre enfin sur le pied
de guerre — de guerre légale — contre
ses ennemis, qui sont aussi, la France le
sait, les ennemis incorrigibles de l'ordre
public. ,
FRÉDÉRIC MORIN.
IMII —
LES ON-DIT
L'Académie des Beaux-Arts avait hief a
remplacer, dans la section de musique,
Carafa, mort il y a quelques mois.
La section de musique avait, comme
nous l'avons dit, proposé MM. François
Bazin et Ernest Reyer (ex œquo), Ernest
Boulanger, Semet et le prince Ponia-
towski. L'Académie avait ajouté à ce*
noms ceux de MM. Alary, Barbereau et
Elwart.
Les votants étaient au nombre de 37. Il
y a eu deux tours de scrutin.
Au premier tour, les voix se sont réparn
ties ainsi : MM. Bazin, 18; — Reyer, 8; -
Bouhnger, 7; — Poniatowski, 2; — Se^
met, i.
Au second tour : MM. Bazin, 22 ; -
Reyer, 14 ; — Boulanger, 1.
M. François Bazin est donc membre de
l'Académie des Beaux-Arts.
0°.
M. Bazin a cinquante-sept ans,.
Il est né à Marseille et y a, cothmencé
ses études musicales. En 1834, fi vint les
KÊBACTION
MMMM au Secrétaire de la Hôdactfeg
: De i à 6 heuru du soir-
18, RUE DB V.LOU. il
18a iiuli DE VALOIS, il
1> 'e ,
Les manuscrits nea insérés se seront pas yytjjij
• bb ■ li ï à» v,
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, , ANNONCES
J8K.' Ch. LAGRANGE, CERF et et
- I, place de la Bourse, a
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ADMINISTRATION
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Trois mois. 10 » j Trois mois 13 £ 1
Six moit.,,. 20 » Six mois 37 y
Adresser lettres et mandais
X M. ERNEST LEFÈYRI
.f.DVJNJIfJ'B..i nua..fiun
ÉLECTIONS MUNIClPALES DE LA SEINE
Candidats répu'bllealn.
Ille ARRONDISSEMENT
(Quartier des Enfants-Rouges)
M. CLÉRA. y
VIUe ARRONDISSEMENT
(Quartier des Champs-Elysées
M. DELIGNY
XVÏI9 ARRONDISSEMENT
(Quartier des Ternes)
r ;. MM. CamHe BOCQUET,
De HÉRÉDIA,
MALDAN. -
V LE PRONOSTIC
Une légende bretonne raconte quef,
lorsqu'un roi du pays devait mourir, les
pâtres voyaient apparaître, au sommet
des montagnes noires, l'ombre gigantes-
que d'un lapin. Ce lapin, qui annonçait
aux souverains l'approche du néant et de
l'oubli, M. Buffet me l'a rappelé en mon-
tant hier au fauteuil.
Ceux qui comprennent le langage mys-
térieux dès fantômes ne s'y trompent pas.
C'est, pour l'Assemblée , un signe de
mort prochaine que la venue de cet hom-
me, alchimiste honnête qui a préparé Se-
dan, Reischoffen et Forbach dans l'alam-
bic de l'empire libéral; chirurgien mo-
déré qui a « opéré » le suffrage universel;
t conservateur loyal qui s'efforce de ren-
verser l'ordre étab.li 1 Toutes les fois qu'il
s'est introduit dans un gouvernement ou
dans une Assemblée, on a vu le gouver-
nement sombrer et l'Assemblée se dis-
soudre.
, En 1851, il proposait cette loi du 31
mai qui devait tuer la « législative » ; en
1870, il s'incorporait au ministère Olli-
vier qui devait tuer le second empire. Il
a la spécialité d'enterrer ses amis. Quel-
ques-uns le disent intéressé dans une
agence de pompes funèbres. On frémit à
le voir, speqtre des attentats passés et des
hypocrisies présentes, croque-mort de sa
propre cause, lapin sinistre 1
M. Thiers a tremblé en le voyant sur-
gir de l'urne avec ses grandes oreilles
droites et son petit nez qui remuait. Je le
r; conçois. M. Thiers avait songé à s'appuyer
**'' sur les amis de M. de Broglie. Il avait
cru à leur bonne foi, à leur dévouement,
à leur républicanisme tout neuf et tout
frais sorti de chez le fabricant. Bon M.
: Thiers ! Et voilà, que les amis du duc de
Broglie ne cessent pas de lui faire des
farces de collégiens.
Première farce : pétition du prince. Les
alliés du ministère saisissent l'occasion
qui leur est offerte de mettre le minis-
tère à la porte. Ils ne réussissent pas, et
ce n'est pas leur faute. Seconde farce :
ils promettent au président de voter pour
M. Martel, et ils votent en masse pour
M. Buffet. 0 les alliés fidèles et sûrs que
les centre-droitiers ! Erudimini qui ju-
dicatis terl'am 1 comme dit Bossuet.
Je me souviens encore du jour où M.
Léon Say, nommé le matin ministre des
finances, disait au conseil municipal :
« Il y a dans la Chambre les éléments
d'une majorité. » Où est-ellè, cette ma-
jorité, monsieur le ministre? Sur quoi le
gouvernement peut-il s'appuyer? Vos
amis vous donnent des crocs-en-jambes.
Hélas ! vous souvenez-vous qu'autrefois
les Débats nous traitaient de révolution-
naires et de perturbateurs, parce que
nous demandions la dissolution ? Les Dé-
bats impriment ceci aujourd'hui : « La
dissolution est désirée par tous ceux qui
ont lé sens politique. » Les Débats, mon-
sieur le ministre, sont-ils devenus révo-
lutionnaires? N'avaient-ils pas le sens
, politique, autrefois ?
J'avoue que les plus cruels ennemis de
Versailles ne pouvaient point prévoir ce
qui allait arriver. 0 « bagage » ! mot ter-
rible et à double tranchant, dont la France
ne connaissait pas la perfidie; toi qui
avais un air si innocent quand on te ren-
contrait dans les dictionnaires; toi qui
passais entre nos lèvres comme le premier
mot venu ; était-il possible de deviner que
tu contenais la foudre et que tu déchaî-
nais les tempêtes ? Un député te prononce,
les échos te répètent, et voilà le gouver-
nement qui oscille, et le président de
l'Assemblée qui vacille. Hélas 1 et voilà
le lapin prophétique qui se dresse à l'ho-
rizon!
Car tu n'as pas seulement atteint M.
Grévy, mot tragique! tu as donné à
l'Assemblée le coup mortel. La France ne
lui pardonnera jamais la colère que tu as
provoquée ni le changement dont tu es
cause. C'est à, toi que nous devrons la
dissolution.
Tu seras sur tous les bulletins de vote
aux élections d'avril. Le Nord dira : —
Faites vos bagages ! Le Midi : — Faites
vos bagages ! Le Centre, l'Est, l'Ouest :
— Faites vos bagages ! La France criera :
- Bagages 1 bagages 1 avec ses millions
de voix. Ce mot, échappé à M. Leroyer,
résumera toute une situation politique.
0 lapin funèbre ! tu as senti un écrou-
lement et une dégringolade, et tu as vou-
lu en être, et, avec ce sérieux qui jamais
ne t'abandonne, tu es monté au fauteuil.
Merci 1 Tant que tu te tenais à l'écart, on
pouvait croire que l'Assemblée avait de
longs jours à vivre. Aujourd'hui que tu
émerges à l'horizon politique, le doute
n'est plus possible : la dissolution est
proche.
ÉDOUARD LOCKROY.
LE PRÉSIDENT DE COMBAT
C'était en mai 1850, Le suffrage uni-
versel, institué par la République, et
fonctionnant régulièrement depuis deux
ans et trois mois, venait de commettre
un crime. Ayant à élire un représentant
de Paris, il avait préféré à nous ne savons
plus quel fabricant de papier un écrivain
d'une célébrité plus qu'européenne, un
penseur dès longtemps préoccupé du
problème social, Eugène Sue. « Rien que
la mort n'était capable d'expier un pareil
forfait ». Il y avait là, n'est-ce pas, de
quoi supprimer la souveraineté du peu-
ple ? Louis Bonaparte fut bon prince : il
se contenta de la mutiler.
Le 2 mai, il nomma une commission
pour rechercher ce qu'on pourrait cou-
per au suffrage universel. La commis-
sion ne perdit pas de temps. Elle rédigea
en moins de quatre jours un projet de
loi que Michel de Bourges qualifia ainsi :
« J'ai besoin de modérer le sentiment
que m'inspire cette loi au frontispice de
laquelle je lis le mensonge et l'hypocri-
sie, et derrière laquelle j'entrevois les
horreurs de la guerre civile ».
Un des commissaires était M. Buffet.
L'urgence fut demandée et votée. La
discussion fut une tempête. On ne se bor-
na à déposséder les électeurs, on les in-
sulta. Les moindres qualifications qu'ils
obtinrent des orateurs et des journaux
ministériels furent : « mendiants, vaga-
bonds et repris de justice. » Une feuille
semi-officielle les traita franchement de
« coquins ». La loi, votée le 31 mai par
la Chambre, fut promulguée immédiate-
ment par le président de ce qu'on nom-
mait encore la République. -
Puis il se passa dix-huit mois, pendant
lesquels le président et la majorité firent
en collaboration d'autres lois qui ne dépa-
rèrent pas celle-là. M. Buffet devint mi-
nistre. ,
Mais en novembre 1851, au moment
d'étrangler la République, Louis Bona-
parte eut peur. Ce peuple qu'il avait mu-
tilé pouvait lui en garder rancune. Il pro-
posa brusquement à son ministère de re-
coller au corps électoral les membres qu'il
lui avait amputés. Il eut l'idée d'envoyer
un de ses ministres lire à l'Assembléd un
message où les « coquins » étaient devenus
d-, « paisibles habitants des campagnes»
et où le président s'excusait de sa loi ; il
n'en avait pas prévu les conséquences ; il
l'avait présentée et promulguée sans la
connaître ; il était tombé des nues en
voyant combien d'électeurs elle rayait,
et quels électeurs; il fallait lui pardonner,
c'était sans le vouloir et sans le savoir
qu'il avait anéanti trois millions de ci-
toyens, comme on écrase du pied un in-
secte qu'on ne voit pas; il avait marché
par mégarde sur ce ver de terre, le
peuple.
Quand Louis Bonaparte annonça à son
ministère — dont était M. Buffet — son
intention de demander le retrait de la loi
du 31 mai, M. Buffet donna sa démission.
Ce n'est pas donc seulement au gouver-
nement, c'est au pays que les monarchistes
de Versailles viennent de s'attaquer en pre-
nant pour leur président l'homme qui a
mieux aimé rendre son portefeuille que
de rendre au pays le suffrage universel.
AUGUSTE VACQUERIE.
LES DEUX SÉANCES
La séance du matin n'aurait présenté
aucun intérêt sans l'allocution que le
nouveau président a adressée à ses collè-
gues, en prenant place au fauteuil. Con-
trairement à l'attente de quelques mem-
bres de l'Assemblée, M. Buffet s'est, en
effet, décidé à accepter son élection peu
triomphante. Ses six voix lui suffisent. Il
est vrai que peut-être, parmi ces six voix,
il y a la sienne, qui, pour M. Buffet, vaut
toutes les autres.
Toutefois, un président qui doit son
élection à six suffrages a peut-être, plus
qu'un autre, le devoir de ne laisser per-
cer, dans son langage, aucune préoccu-
pation de parti. C'est précisément ce de-
voir que, dès son entrée en fonction, M.
Buffet nous semble avoir absolument
méconnu.
Nous reconnaissons que les paroles
prononcées par le nouveau prelW^tf
n'ont point, en elles-mêmes, une signifi-
cation menaçante. Dans la bouche de M.
Martel, par exemple, elles auraient pro-
bablement passé inaperçues. Mais, étant
donné la personnalité de M. Buffet, les
opinions qu'il a toujours affichées dans
l'Assemblée, les intrigues auxquelles il a
été mêlé et les espérances auxquelles il
s'est associé, il faut reconnaître que son
langage prête aux interprétations les plus
fâcheuses.
M. Buffet a oublié qu'il n'avait point à
formuler, comme président de l'Assem-
blée, le programme du centre droit, en-
core moins celui du gouvernement de
combat.
Or, les circonstances sont telles au-
jourd'hui, la situation est à ce point
tendue, qu'il est absolument impossible
de parler « de la tâche qui reste à accom-
plir à l'Assemblée » sans exciter aussitôt
les plus vifs, et nous ajouterons les plus
légitimes soupçons. Il est impossible de
parler « de dévouement absolu aux droits
de l'Assemblée nationale » sans faire
naître, dans l'esprit, Ja pensée d'un con-
flit préparé de longue main, entre le pou-
voir législatif d'un côté, le pays et le
pouvoir exécutif de l'autre. Qu'est-ce
donc, quand de telles paroles passent par
la bouche de M. Buffet, c'est-à-dire d'un
homme qu'on sait personnellement hos-
tile au président de la République, plus
hostile encore à la République elle-même
et au suffrage universel?
On a donc eu raison de dire de ce dis-
cours qu'il était le manifeste du gouver-
nement de combat. Il a, en effet, ce ca-
ractère, autant du moins que le compor-
taient la situation et la prudence ordi-
naire de M. Buffet.
Telle a été l'impression générale après
l'audition, et telle sans doute elle sera
pour la majorité des lecteurs. Si, de cette
façon, les intentions de M. Buffet, ses sen-
timents sont mal interprétés, il ne devra
s'en prendre qu'à lui-même.
Il a, en effet, assez d'expérience poli-
tique pour avoir prévu qu'on chercherait
sous sa parole la pensée d'un parti et il
devait tenir à honneur de ne pas l'y lais-
ser voir.
Au surplus, les passages qui ont sou-
levé les susceptibilités d'une partie de la
Chambre ne sont pas les seuls sur les-
quels nous pourrions fake des observa-
tions. Ainsi, M. Buffet a parlé « de là
cause de toutes les Assemblées, de la
cause du régime parlementaire, de la vraie
liberté qu'il fallait sauvegarder par l'ordre
et la dignité des délibérations. » Nous ne
conseillons point le désordre aux mem-
bres de l'Assemblée. Mais nous pensons
qu'en ce moment le régime parlemen-
taire, cher à M. Buffet, est compromis de
la manière la plus grave, par une cause
plus générale que les agitations qui se
produisent dans les séances.
- Ce qui compromet le régime parlemen-
taire, ou plutôt ce qui en est la négation
même, c'est le spectacle d'une Assemblée
divisée en deux fractions presque égales,
condamnée par conséquent à l'impuis-
sance et refusant cependant de céder sa
place. Ce qui compromet le régime par-
lementaire, ce qui lui est absolument con-
traire, c'est de voir un gouvernement bal-
lotté tantôt à droite, tantôt à gauche par
des scrutins contradictoires, et ne sachant
pas si l'absence fortuite d'une vingtaine
de membres ne va pas lui faire perdre le
pouvoir.
Ce qui répugne au régime parlemen-
taire, c'est de voir une majorité, désavouée
par quatre grandes manifestations électo-
rales, agir et parler comme si elle venait
d'être élue. Nous ajouterons enfin que ce
qui n'est point non plus l'idéal du ré-
gime parlementaire c'est de voir le prési-
dent de l'Assemblée péniblement élu par
6 voix de majorité.
1 Deux discours sont à signaler, à des ti-
tres divers, dans la discussion sur la loi
des indemnités qui a occupé la seconde
séance : le discours de M. André (de la
Charente) et celui de M. Denormandie.
M. André, qui a été candidat officiel, et
qui semble digne de l'être encore, M.
André, qui a voté, sans mot dire, au Corps
législatif, tout ce qu'on lui a demandé
de voter, à commencer par l'expédition du
Mexique, M. André qui, en 1870, fut de
ceux qui votèrent la guerre sans phra-
ses et étouffèrent toute tentative pour éclai-
rer le pays, M. André a osé hier s'élever
contre les légitimes réclamations de la
ville de Paris, de cette ville de Paris sur
laquelle lui et ses pareils ont déchaîné
tant d'affreux malheurs.
Nous ne dirons rien de plus du dis-
cours de ce personnage : c'est assez de le
signaler et ce serait plus peut-être qu'il
ne mérite si l'opinion publique n'avait le
droit de savoir jusqu'où peut aller le cy-
nisme de certaines gens.
Le premier éloge que nous ayons à faire
du très remarquable discours de M. De-
normandie, c'est précisément d'avoir lais-
sé de côté, avec un juste dédain, le factum
violent de M. André (de la Charente).
Ayant écarté, avec dignité, les questions
qui pouvaient passionner le débat, M. De-
normandie a traité avec une clarté sai-
sissante la question litigieuse engagée
entre Paris et l'Etat.
L'orateur a d'abord prouvé, par la na-
ture même de la convention imposée par
M. de Bismark, et signée par M. J. Fa-
vre, qu'il s'agissait là, non d'une contri-
bution municipale/mais d'une négocia-
tion internationale. Voilà pour les 200
millions payés à la Prusse. Quant aux 90
millions nécessaires pour indemniser les
victimes de la guerre civile, M. Denor-
mandie a prouvé, par des textes et par des
citations empruntées à M. le président de
la République, que la loi, aussi bien que
les engagements pris, ne permettaient
pas de contester cette créance.
Cependant la ville de Paris a transigé
et consent à ne recevoir que 140 millions.
La droite trouve que c'est encore trop.
Au moment où, dans sa lucide démons-
tration, M. Denormandie parlait des deux
cents millions payés aux Prussiens et
prouvait que la ville n'était intervenue en
rien dans cette transaction, sauf pour en
faciliter l'exécution, un droitier n'a pas
craint de s'écrier : C'était votre rançon î
— Nqn, ce n'était pas notre rançon, a
vivement riposté l'orateur, c'était le prix
auquel le vainqueur consentait à mettre
un terme aux réquisitions que vous su-
bissiez en province. »
M. Denormandie a terminé son dis-
cours par un tableau véritablement élo-
quent des souffrances endurées, pendant
le siège, par cette population de Paris si
admirable et si calomniée. De l'avis de
tous les auditeurs impartiaux, l'orateur a
noblement vengé des plates infamies dé-
bitées contre elle la grande et patriotique
cité, et il faut avouer que sans avoir pris
envers elle autant d'engagements que M.
Vautrain, il a su se montrer beaucoup
plus digne de la représenter.
Trois salves d'applaudissements ont ac.
cueilli M. Denormandie lorsqu'il est des-
cendu de la tribune, en proie lui-même à
une émotion qui l'honore et qu'il a su.
faire partager.
Après une réplique de M. Venta von, la
Chambre, reconnaissant que la discus-
sion ne pouvait se terminer, en une
séance, 4a décidé, sur la proposition de
M. Lambert Sainte-Croix, qu'elle ne s'a-
journerait pas avant d'avoir voté cette loi.
Lundi, il y aura encore deux séances,
la première à neuf heures du matin.
A. GAULIER.
—
LES COULISSES DE VERSAILLES
Le président de la République voit
maintenant ce qu'on gagne au système des
compromis et des concessions. C'est le
lendemain du jour où il a consenti à la
loi contre Lyon que l'Assemblée a élu
pour la diriger l'ennemi particulier de M.
Thiers. C'est tout ce que cela lui a valu
d'avoir abandonné Lyon à la droite.
— Pourtant, disait hier un centre-gau-
cher mélancolique, on dit que les petits
cadeaux entretiennent l'amitié.
— Oh ! lui a répliqué M. R., de la gau-
che, Lyon n'est pas un petit cadeau.
Et il a ajouté :
- M. Thieis pourra dire que, si les pe-
tits cadeaux entretiennent l'amitié, les
grands cadeaux entretiennent la haine.
—o—
M. Thiers, déjà très froissé de la nomi-
nation de M. Buffet, n'a pas été calmé
par l'allocution du président de combat.
Le conseil des ministres, qui s'est réuni
hier, s'est ressenti de ces agitations.
Des reproches très vifs auraient été faits
à M. de Goulard qui avait promis que ses
amis voteraient pour M. Buffet si le gou-
vernement acceptait le projet de la com-
mission sur la municipalité lyonnaise. Il
aurait même été question de la démis-
sion de M. de Goulard, et on en parlait
hier dans plusieurs groupes de députés.
- M. Thiers, sous le coup de cette irrita-
tion, a décliné l'invitation à dîner du duc
d'Aumale qu'il avait acceptée jeudi à l'A-
cadémie. Il a craint qu'on ne le considérât
comme d'accord avec le parti des princes,
dans toutes les intrigues qui s'agitent en
ce moment à Versailles.
On parle beaucoup de la fusion du cen-
tre gauche Christophle et de la gauche
républicaine en un seul groupe dont la
présidence a été offerte à M. Grévy. C'est
à la rentrée que ce projet sera mis à exé-
cution.
—o—
Le projet que M. Bérenger a déposé
hier, — comme on le verra par le compte
rendu de la Chambre, — est inspiré direc-
tement par M. Casimir Périer, au groupe
duquel appartient M. Bérenger.
—o—
M. Thiers a manifesté l'intention, à
moins d'événements graves, de ne pas se
rendre à la commission de permanence,
durant la prorogation. Le président de la
République veut éviter de se trouver en
rapport trop direct avec M. Buffet, qui
présidera de droit la commission.
■ .2 ■
LA SITUATION
Il y a longtemps que nous avons prévu
et annoncé que la dernière période de
l'Assemblée versaillaise serait, de toutes,
la plus agitée, la plus orageuse, la plus
coupée d'incidents et de crises ; c'est pour
cela que nous n'avons cessé de demander,
moins dans l'intérêt de la République que
dans l'intérêt des affaires et de l'ordre,
que cette période fût abrégée autant que
possible, un peuple ne pouvant ni se ré-
générer, ni même vivre au milieu- d'a-
larmes perpétuelles.
Nous n'avions que trop raison. La dé-
mission de M. Grévy, soulignée encore
par la nomination de M. Buffet, atteste
que nous en sommes venus à l'heure de
la crise aiguë. Tant que les partis roya-
listes ont pu nourrir l'espérance qu'ils
arriveraient au pouvoir, soit avant, soit
après les élections générales que la
France réclame, ils se sont présentés à
l'opinion publique comme des partis de
gouvernement; ils ont agi en dessous
avec une fiévreuse ambition ; mais exté-
rieurement, et sauf les éclats subits qui
trahissaient leurs vrais desseins, ils con-
servaient un certain calme; ils affec-
taient même, à l'occasion, de protéger ce
qu'ils appellent la République conser-
vatrice contre ce que nous nommons la
République progressive. Mais comme
cette tactique n'a pas réussi, comme tous
les petits complots ont été déjoués par
le bon sens du pays, il ne leur reste plus
qu'à tenter les suprêmes aventures, les
coups de désespoir, et il est malheureu-
sement trop probable qu'ils les tenteront.
Qui n'aurait cru, il y a une semaine,
alors que la Chambre allait entrer en va-
cances, qu'elle nous laisserait en repos
jusqu'à son retour ? Mais point. Tous les
calculs de la prévision humaine sont dé-
çus, parce que la passion, l'instinct, le
préjugé dominent les partis qui n'ont plus
de chances rationnelles de prévaloir. A
mesure que l'idée républicaine faisait des
progrès dans toutes les classes de la popu-
lation française, le parti républicain
avancé montrait chaque jour plus de ma-
turité, plus de sagesse, quelquefois une
sagesse poussée à des concessions, sui-
vant nous, excessives ; mais par un effet
à la fois semblable et contraire, plus les
royalistes perdaient de terrain dans l'o-
pinion publique, plus ils laissaient domi-
ner dans leurs rangs les hommes passion-
nés, les hommes « de combat H, de telle
sort& que la lutte aujourd'hui n'est plus
entre la République et la monarchie, elle
est entre la réaction la plus absolue et la
France elle-même.
Une pareille situation ne peut durer
longtemps, elle a pour dernière consé-
quence le plus grave des conflits ; si elle
n'était pas dénouée à temps par le procé-
dé si simple de la dissolution, elle abou-
tirait de toute nécessité au dilemme sui-
vant : un coup d'Etat militaire ou une ré-
volution populaire.
L'intérêt suprême des républicains, du
commerce, des ouvriers, des industriels,
de tous les patriotes comme de tous les
producteurs, est donc actuellement d'a-
mener le plus tôt possible une nouvelle
Chambre. Pour arriver à ce but, il faut
employer tous les moyens légitimes. Il y
va du salut de la France.
Si chacun fait son devoir, si tout le
monde est en éveil, si l'on a dans le pays
la dose suffisante de fermeté et de pru-
dence (et la fermeté aujourd'hui fait sur-*
tout défaut), nous doublerons, non sans
quelques secousses douloureuses, mais
avec succès du moins, le cap des Tempê-
tes. Mais il suffirait d'une défaillance ou
d'une fausse manœuvre pour que nous
fussions jetés sur l'écueil. ,.
Disons toute notre pensée. Le gouver-
nement, qui veut la République (nous lui
en savons gpé), mais qui la veut à sa fa-
çon, a trop rêvé que les monarchistes
comprendraient leur impuissance abso-
lue à fonder la monarchie et se rallie-
raient à lui-pour fonder, contre le vrai
parti républicain, une petite république
toute monarchique dans son personnel et
dans ses institutions.
La résistance que la commission des
Trente a opposée si longtemps à ces pro-
jets si conservateurs ne l'a pas même
complètement éclairé. Le centre droit qui,
un moment, avait rêvé une fusion à son
profit, se voyant déçu dans ses espérances
royalistes par une manifestation à la fois
sincère et habile du comte de Chambord,
parla de pactiser avec M. Thiers, qu'il
ne pouvait renverser : aussitôt les bras
officiels lui furent largement ouverts.
Le Message, sans être désavoué, fut ra.
turé en ses meilleurs endroits. Les or-
léanistes, un moment déconcertés, re-
prirent courage. Ils s'armèrent contre le
gouvernement des concessions impru-
dentes que le gouvernement leur avait
faites. A peine étaient-ils réconciliés avec
lui, en apparence, qu'ils entreprenaient
le siège en règle de toutes les positions
avancées où il défend son existence. Et
le gouvernement a eu la faiblesse de les
leur laisser prendre.
Nous savons toutes les difficultés au mi-
lieu desquelles il est obligé de se débattre;
nous concevons qu'il manœuvre en tacti-
cien ; mais une tactique qui consiste à na
jamais combattre, à toujours se replier,
nous rappelle celle du général Trochu, et
nous n'en voulons pas.
C'est donc par une série de faiblesses~
de condescendances, de compromis, dé..
corés du beau nom de politique, qu'on en
est arrivé à la crise aiguë que signale la
démission de M. Grévy. Nous ne voulont
pas récriminer ici; à quoi bon? Laissons
de côté le passé, mais songeons à l'avez
nir.
On a aggravé la situation par un exeèg
de complaisances. Il était bon d'être modé-
ré, mais l'on a été immodérément modérer
Sous prétexte de sagesse, on s'est abs-
tenu de combattre et l'on a fini par re-
culer sur toute la ligne. Assez de retrai-
tes en bon ordre 1
La détermination si grave de l'homme
le plus modéré, le plus légal, du parti ré-
publicain, de renoncer à des fonctions
neutres, et de se jeter dans la lutte avec
prudence sans doute, mais avec fermeté,'
est un appel qui doit être entendu de
tous. Il n'est que temps. L'heure des sor.
ties est venue. Le parti républicain tout
entier doit se mettre enfin sur le pied
de guerre — de guerre légale — contre
ses ennemis, qui sont aussi, la France le
sait, les ennemis incorrigibles de l'ordre
public. ,
FRÉDÉRIC MORIN.
IMII —
LES ON-DIT
L'Académie des Beaux-Arts avait hief a
remplacer, dans la section de musique,
Carafa, mort il y a quelques mois.
La section de musique avait, comme
nous l'avons dit, proposé MM. François
Bazin et Ernest Reyer (ex œquo), Ernest
Boulanger, Semet et le prince Ponia-
towski. L'Académie avait ajouté à ce*
noms ceux de MM. Alary, Barbereau et
Elwart.
Les votants étaient au nombre de 37. Il
y a eu deux tours de scrutin.
Au premier tour, les voix se sont réparn
ties ainsi : MM. Bazin, 18; — Reyer, 8; -
Bouhnger, 7; — Poniatowski, 2; — Se^
met, i.
Au second tour : MM. Bazin, 22 ; -
Reyer, 14 ; — Boulanger, 1.
M. François Bazin est donc membre de
l'Académie des Beaux-Arts.
0°.
M. Bazin a cinquante-sept ans,.
Il est né à Marseille et y a, cothmencé
ses études musicales. En 1834, fi vint les
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