Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-04-01
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1873 01 avril 1873
Description : 1873/04/01 (N1131). 1873/04/01 (N1131).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7533511w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
1
No 1131» - Mardi 1er Avril 1873. Le jottunèro i 10 ûi - i lft «•
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De 4 à 6 heures du soir
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Les manuscrits non insérés ne seront pas K^ai|
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MM. Ch. LAGRANGE, CERF etIl place de la Bourse..
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Adresser lettre» et mandat8
A M. ERNEST LEFÈVRI 1
IDamîSTBATJtDa. âijUflTT
Nous prions ceux de nos abonnés dont
l'abonnement expire le 1er avril de vou-
loir bien le renouveler sans retard, pour
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tion du journal.
Il est utile d'accompagner les deman-
des de renouvellement, ou changement
d'adresse, d'une des dernières bandes im-
primées.
LE CRIME DE LA RÉPUBLIQUE
Une nuit, Paris dormait. Des brigands,
sortis d'un caveau, lui sautèrent à la gorge.
Il se trouva des commissaires de police
pour aller arrêter, chez eux, les députés;
pour fermer les portes de l'Assemblée na-
tionale ; pour emporter les clefs de la
caisse ; pour déchirer la Constitution ;
pour assommer la République. Et, quand
cela fut fait, le Parjure se proclama l'hé-
ritier légitime d'Austerlitz et de Marengo,
et il monta sur le trône de France.
Il se trouva des généraux pour faire
ranger leurs troupes sur les boutevards.
Des femmes regardaient, teov dafts
leurs bras leurs petits enfants-Ces géné-
raux commandèrent : Feu 1 On tua les
enfants et on tua les femmes. On prit
d'assaut Tortoni et on entra par une brè-
che dans la manufacture d'Aubusson. Et
quand cela fut fait, le Vol se déclara le
descendant du roi de Hollande et le ne-
veu de la colonne Vendôme, et il alla
coucher aux Tuileries.
Il se trouva des magistrats pour rendre
la justice au nom du guet-apens, des
prêtres pour asperger le crime d'eau bé-
nite, un archevêque pour chanter, à No-
tre-Dame, Domine salvum fac imperato-
rem. Et quand cela fut fait, l'Assassinat
s'écria qu'il était sanctifié et béatifié et
qu'il allait fonder une dynastie.
Vingt ans après, la dynastie expirait
sur la frontière de Belgique, à Sedan.
Or, il y a deux mois, quand trois dépu-
tés demandèrent qu'on indemnisât les vic-
times de ce guet-apens, comme on avait
indemnisé le duc d'Aumale et le comte de
Paris, l'Assemblée répondit par un éclat
de rire.
Voici ce qu'a fait la République :
Il y a quelque temps, un monsieur
se trouvait dans une maison de campagne
aux environs de Paris. Ce monsieur meh
naçait le gouvernement légal; il aspi-
rait à troubler l'ordre ; il rêvait de don-
ner à la loi ce que, dans son monde,
on appelle « le coup du lapin. » La Ré-
publique se présenta chez lui.
La République salua, comme une per-
sonne bien élevée. Elle ôta son bonnet
rouge, et de sa voix la plus aimable : —
Cher prince, dit-elle, voulez-vous me per-
mettre de vous reconduire à la fron-
tière?
— Marchez devant, répondit le prince
qui croyait parler à son domestique.
— Cher prince, ajouta la République,
je vous ai fait préparer un joli wagon ca-
pitonné. Vous pouvez emmener avec vous
des amis. Avez-vous les pieds chauds,
prince? On a placé sous les tapis des
boules d'eau bouillante. Relevez le collet
de votre paletot, cher prince, il y a des
courants d'air. Peut-être désirez-vous un
cigare? voilà des londrès. Vous aimez
mieux manger? qu'on apporte un pâté
de foie gras et du Champagne. Bien. Em-
piffrez-vous, prince ! Vous avez toujours
bon appétit. Cela me fait plaisir. Encore 1
Prenez garde aux indigestions. Si vous
aviez une indigestion, je ne me consolerais
pas. Là, un peu de café? Oui? Le pousse-
café maintenant. Etes-vous plein? Le
prince est plein, desservez. Voilà la fron-
tière. Prince, je vous présente toutes mes
excuses.
Les monarchistes qui amnistient le
Deux-Décembre ; les monarchistes qui ne
veulent pas qu'on réclame contre le par-
jure, contre le vol, contre l'assassinat,
déclarent que la conduite de la Républi-
que est « criminelle ».
Les monarchistes qui ne veulent rien
donner aux victimes de Napoléon III
prennent la défense de la victime de M.
Léon Renault. Egorger les enfants et les
femmes sur les boulevards, cela se passe.
Asseoir un. prince dans un compartiment
de première classe, cela est infâme et
monstrueux. Il n'y a eu, depuis cinquante
ans, en France, qu'une victime, qu'un
héros et qu'un martyr : c'est ce prince
qui a gagné la Suisse entre une bouteille
de champagne et un pâté 1
Oh ! si la République est coupable,
n'est-ce pas d'être trop douce avec les
princes ? N'est-ce pas de se laisser duper
par tous les rejetons impériaux et royaux ?
N'est-ce pas de ne pas dire à ces préten-
dants sans vergogne qui osent demander
qu'on leur applique la loi : — Oui, je
vais te l'appliquer, la loi ; la loi qui frappe
la trahison, la loi qui frappe le vol, la loi
qui frappe l'assassinat, la loi qui frappe
tous les crimes dont tu as été complice,
puisque tu en as partagé le produit 1
ÉDOEARD LOCKROY.
LE RAPPORT CONTRE LYON
Nous avons publié le réquisitoire que
M. de Meaux a lancé, sous forme de rap-
port, contre le conseil municipal et contre
la mairie de Lyon. Si nous sommes bien
renseigné, ce réquisitoire a été un sujet
de déception pour les réactionnaires de
Versailles. Ce n'est pas qu'il ne soit
émaillé de ces mots acerbes et injustes
dont certains partis ont pris l'habitude,
mais enfin il ne relate aucun de ces scan-
dales administratifs, politiques ou finan-
ciers, que quelques-uns attendaient pour
justifier l'ostracisme porté contre une
grande ville.
Au fond, M. de Meaux n'expose que
deux accusations contre la municipalité
lyonnaise : d'abord, elle est ou a été, à
diverses reprises, en conflit avec l'admi-
nistration préfectorale; en second lieu,
elle a remplacé, dans quelques modestes
fonctions, des employés bonapartistes par
des employés républicains. c
Ces deux griefs, fussent-ils légitimes, ce
ne serait certes pas une raison pour bou-
leverser l'organisation municipale d'une
ville, et se jeter dans mille difficultés in-
solubles que les meilleurs amis du gou-
vernement lui ont fait déjà entrevoir.
Les conflits de la municipalité lyonnaise
avec le préfet du Rhône ? Oui, certes, il y
en a eu, et du reste, il y en a toujours eu
de i830 à 1851, sans que la bonne admi-
nistration et les intérêts généraux de l'E-
tat en souffrissent. On se fâchait un peu
de part et d'autre, puis le ministre de l'in-
térieur intervenait et la paix était réta-
blie. Les conflits d'attributions et de ten-
dances sont l'histoire quotidienne des
gouvernements libres ; la seule chose im-
portante, c'est qu'ils n'affectent pas le res-
pect de la loi, la tranquillité publique, la
marche des affaires, et qu'il soit facile de
les résoudre à l'amiable.
Or, des quatre préfets qui ont adminis-
tré le Rhône depuis le 4 septembre, MM.
Challemel-Lacour, Valentin, Pascal et
Cantonnet, il y en a trois qui ont déclaré
très nettement qu'il est bien plus facile
de s'entendre avec la mairie centrale de
Lyon que de s'en passer. Et leur témoi-
gnage avait convaincu le gouvernement,
puisque le projet officiel maintenait la
mairie centrale.
Au fond, entre le pouvoir central et les
pouvoirs locaux de Lyon, il n'y a jamais
eu qu'une question d'une certaine gra-
vité : c'est la question des écoles primai-
res. Le gouvernement a regardé comme
nul et non avenu un arrêté de M. Valen-
tin, qui, de concert avec M. Hénon, alors
maire de la ville, régularisait l'établisse-
ment de l'enseignement laïque. Cet ar-
rêté n'était pas exempt de certains vices
de forme, comme il s'en glisse toujours
dans des actes publics de transaction
qui succèdent à des émotions populaires ;
mais il était du moins conforme à l'esprit
de la loi du 15 mars 1850. La sagesse
voulait que le gouvernement laissât les
choses dans le statu quo jusqu'à ce qu'une
loi vînt régler le régime scolaire de la
France.
M. Pascal, successeur de M. Valentin,
rétablit d'autorité nombre d'écoles con-
gréganistes, et alors la municipalité, ju-
geant, à tort ou à raison, qu'il excédait son
droit, se pourvut auprès du conseil d'Etat.
Rien de plus régulier qu"une telle con-
duite, et tous les actes du conseil munici-
pal et de la mairie, tous ces actes si vive-
ment critiqués par M. de Meaux, n'en
sont que la consécration parfaitement lo-
gique et, ce qui est plus essentiel encore
à noter, parfaitement inoffensive.
Par exemple, l'administration locale, ne
reconnaissant pas au préfet la faculté lé-
gitime de rétablir les écoles congréga-
nistes, refusa d'inscrire au budget le trai-
tement des instituteurs qui devaient les
diriger. Ce refus t ■ : entraver un
service public? Pas le :t< !.H;; du monde.
car le préfet, dans ce cas-là, et jusqu'à dé-
cision contraire du conseil d'Eut. inscrit
d'office la dépense qu'il juge légale. V
refus du conseil municipal n'est donc
qu'une méthode toute platonique par la-
quelle le droit que la ville avait ou croyait
avoir sur ses écoles, était maintenu.
Ajoutons que cette méthode, outre
qu'elle réserve tout sans rien entraver,
est dans les vieilles traditions, dans les
traditions les plus respectables des muni-
cipalités françaises. On a vu notamment,
sous un régime qui ne se piquait pas
d'être libéral, sous le régime du Deux-Dé-
cembre, des conseils municipaux refuser
tout traitement aux commissaires de po-
lice cantonaux qui leur paraissaient plus
nuisibles qu'utiles au bon ordre. Que
faisait le préfet ? Il ne se répandait pas en
imprécations, il inscrivait de sa main le
traitement du commissaire, et tout était
fini. La petite ville avait fait sa protesta-
tion, le commissaire était payé, et l'on
pensait bien vite à autre chose.
En résumé, les représentants élus de
Lyon se sont trouvés en litige, sur une
question très complexe, avec le représen-
tant du pouvoir central; ils ont plaidé
contre lui, ce qui était leur droit incon-
testable, et, s'étant décidés à plaider, ils
ont accompli certains actes de procédure
qui étaient le corollaire de leur procès en-
tamé, et qui n'ont jamais troublé l'ordre
un seul instant. Voilà la stricte vérité.
Mais les emplois administratifs et « mo-
destes » livrés « aux soldats de l'émeute»?
De quelle émeute veut parler M. de
Meaux? Appelle-t-il émeute la très légi-
time manitestation politique dont M. Hé-
non fut le chef et qui renversa le régime
du 2 Décembre ? La plupart des emplois
modestes qui préoccupent si fort le rap-
porteur versaillais ont été donnés, nqn
par le maire actuel, mais par M. Hénon,
qui est mort environné du respect de tous
les partis; il est très vrai qu'en les distri-
buant avec la longue expérience des hom-
mes et des choses, il n'a pas cru devoir
exclure les citoyens qui, dix-huit ans,
avaient lutté contre le despotisme impé-
rial ; mais on aura quelque peine à per-
suader aujourd'hui à la France qu'il suf-
fise à un Francais d'être républicain sous
la République pour être déclaré indigne
de participer à l'administration de la
République.
M. de Meaux, nous devons le recon-
naître, n'a pas donné place dans son rap-
port à une grossière calomnie qui a été
colportée dans tous les journaux royalis-
tes. On a écrit cent fois que le conseil
municipal de Lyon n'est qu'un ramassis
de gens illettrés, déclassés, incapables,
sans titres, sans précédents, sans posi-
tions, sans expérience. La vérité est que
les électeurs de la ville ont appelé à leur
assemblée administrative :
Deux anciens députés ;
Un ancien conseiller général ;
Quatre ou cinq anciens conseillers d'ar-
rondissement ;
Dix commerçants;
Des manufacturiers importants ;
Un grand propriétaire ;
Plusieurs médecins dont la valeur scien-
tifique est attestée par leur position ou
par leur clientèle.
Enfin, lorsque la ville a été attaquée à
Versailles pour les mesures financières
qu'elle a prises pendant la défense natio-
nale, c'est un conseiller municipal de
Lyon, l'honorable M. Ferouillat, qui s'est
levé pour répondre, et ce conseiller mu-
nicipal a été placé par l'opinion publique,
dès son discours de début, au premier
rang des orateurs de la Chambre.
Un mot pour finir. Certains partis ne
demandent la suppression de la mairie
centrale que pour provoquer un conflit
violent, un conflit sans solution entre la
préfecture et le conseil municipal, et ils
veulent ce conflit pour arriver à remettre
Lyon sous le joug d'une commission non
élue, triste parodie de celle qui a fonc-
tionné pendant la période impériale et
qui n'a laissé après elle que des ruines.
FRÉDÉRIC MORIN.
LES COULISSES DE VERSAILLES
Le gouvernement n'attendait, paraît-il,
que l'issue de la séance de samedi pour
prendre un parti dans celle d'aujourd'hui.
Malgré la promesse faite par M. de Gou-
lard de « briser les municipalités » (répu-
blicaines), la majorité du conseil des mi-
nistres est pour maintenir à Lyon le statu
quo, modifié seulement par le sectionne-
ment de la ville. C'est, on s'en souvient, le
but du projet déposé, il y a quelque temps,
par le gouvernement.
l' 7
• * zsure que le gouvernement
(m'~-~, sinon le vote immédiat sur
~;'ojé, primitif, au moins l'ajourne-
t da ctëbat sur la question lyonnaise.
- .a discussion s'engage, les fractions
ue la gâueli qui avaient pensé d'abord à
s'en abstenir se sont décidées à y prendre
part, MM. Miltaud et Leroyer, députés du
T.hôoe, Ferouillat, député du Var et con-
seiller municipal de Lyon, doivent répon-
dre a"x bruUies et gratuit- s injures prodi-
guée; d,Tc: le rapport de M. de Meaux à la
pa ..iotiqn., population lyonnaise.
\,ette ui:-cession nous réservera une sur-
prise. M. Ducarre, que la droite a depuis
longtemps et si souvent récompensé de sa
défection, doit abandonner aujourd'hui ses
bons amis les monarchistes. Il se fera le
champion de la mairie centrale.
On nous dit — mais nous nous refusons
à y croire — que ce député songe depuis
longtemps à hériter de la situation de
M. Barodet, et que c'est dans cette « son-
gerie » qu'il faut chercher l'explication de
sa conduite ; mais nous sommes convain-
cus que c'est une calomnie, et qu'il n'y a
pas la moindre arrière-pensée personnelle
dans les agissements de ce député ex-répu
blicain.
-o-
Le gouvernement vient de saisir le con-
seil d'Etat de la question de l'indemnité
de logement à payer aux desservants du
culte catholique par les municipalités.
On se souvient que le conseil munici-
pal de Paris a refusé d'allouer cette in-
demnité à plusieurs curés de la capitale.
Avant d'inscrire d'office au budget de la
Ville cette dépense, le ministre de l'inté-
rieur veut avoir l'avis du conseil d'Etat.
— o—
Les poursuites dirigées contre la Gazette
du Midi pour avoir ouvert une souscrip-
tion au profit des carlistes, sont basées sur
le délit de « manœuvres contre la sûreté
extérieure de l'Etat et contre les citoyens
français. »
Le parquet s'appuiera notamment sur
les attentats commis par les carlistes con-
tre les chauffeurs et les mécaniciens du
chemin de fer du Nord, qui étaient Fran-
çais et qui ont été fusillés par la bande du
curé Santa-Cruz.
Nous apprenons en outre que des ren-
forts de troupes sont journellement expé-
diés dans les départements qui touchent à
l'Espagne et que des ordres viennent d'être
tonnés aux préfets pour faire surveiller
plus rigoureusement les passages de la
frontière par la gendarmerie.
Les monarchistes comptent un peu trop,
décidément, sur la naïveté du public. C'est
avec un haussement d'épaules que le pays
a lu la leçon de libéralisme que la droite a
essayé de donner au gouvernement à l'oc-
casion du prince Napoléon.
En entendant les monarchistes profes-
ser si magistralement les grands principes
de la liberté individuelle, tout le monde
s'est souvenu qu'ils avaient, la semaine
d'auparavant, professé non moins ma-
gistralement les grands principes de la
liberté de la presse. Il s'agissait alors
de journaux de leur bord ; mais, le minis-
tre de l'intérieur leur ayant fait amende
honorable, et la même question s'étant re-
produite quinze jours après au sujet de
journaux démocratiques, ces loyaux dé-
fenseurs du droit d'écrire ont approuvé le
bon plaisir de l'état de siège, et ont dé-
fendu la liberté de la parole — comme ils
défendraient la liberté individuelle le jour
où, au lieu d'un prince, on expulserait un
républicain.
Et c'est le lendemain de la séance où ils
se sont démasqués si effrontément et où
l'on a vu leur hypocrisie en plein visage,
qu'ils veulent nous faire croire à leur mas-
que! C'est le lendemain de leur tartuffe.
rie prise en flagrant délit qu'ils espèrent
nous persuader que c'est la liberté qu'ils
défendent dfms la personne du cousin de
Décembre! Farceurs!
RÉUNION DE LA GAUCHE
La séance s'ouvre par le rapport de M.
Sadi-Carnot sur les pétitions pour la disso-
lution. Le Journal officiel a constaté sur
les pétitions déposées un total de 590,000
signatures. Il faut ajouter les pétitions dé-
posées sans que le chiffre des signatures
fût indiqué et les pétitions non encore dé-
posées.
Sur la question lyonnaise, la réunion a
décidé qu'un de ses membres, après la dis-
cussion générale, s'opposerait à la discus-
sion des articles, par la raison qu'il y a
lieu de maintenir le statu quo à Lyon jus-
qu'au vote de la loi municipale générale.
Prévoyant bien que son opposition n'arrê-
tera pas la Chambre, la gauche se ra-
battra sur le projet primitif du gouverne-
ment, que le centre gauche doit reprendre
à titre d'amendement.
La réunion s'est ensuite occupée de la
convention conclue entre la Compagnie
des chemins de fer de l'Est et l'Etat, et
dont la discussion a été fixée à jeudi. Cette
convention, destinée à indemniser la Com-
pagnie de la perte de son réseau d'Alsace-
Lorraine en lui concédant l'exploitation de
nouvelles lignes, a rencontré dans la réu-
nion de nombreux opposants. Mais on a
remis à mercredi pour prendre un parti.
uft».
M. Dufaure a qualifié à la tribune les
« violentes et ignobles attaques » des bro-
chures et des journaux bonapartistes con-
tre la République, contre le gouvernement,
contre tout ce qui n'est pas l'empire. Il en
a lu des passages où les députés sont trai-
tés d'usurpateurs que le bonapartisme va
bientôt venir mettre à la raison, où l'on pro-
clame Napoléon IV, où les fidèles de Chis-
lehurst annoncent tranquillement que le
jour de la libération du territoire sera la
date de leur entrée en campagne pour pro-
céder au retour de l'empire.
C'est pourquoi, les journaux bonapar-
tistes insultant, calomniant et menaçant
le gouvernement de la République sous
toutes ses formes, M. Dufaure, qui voit
dans leurs excitations perpétuelles un dan-
ger pour la paix publique, et qui est minis-
tre de la justice, traduit en cour d'assises
— les journaux répubticains.
L'Indépendant de la Charente-Inférieure
apprécie en ces termes la condamnation du
Rappel :
La condamnation du Rappel nous inspire les
plus amères réflexions : et les rigueurs dé-
ployées par les magistrats d'une République
contre l'un des plus zélés défenseurs de la
cause démocratique nous laissent dans l'esprit
un sentiment de tristesse que notre plume est
impuissante à traduire.
Hélas 1 où allons-nous ? combien de temps
encore serons-nous le jouet des fureurs réac-
tionnaires? Etait-ce là, mon Dieu, le gouver-
nement de justice et de liberté que nous
avions rêvé ?
Quoi 1 les feuilles qui s'intitulent conserva-
trices, auront le droit de tout dire ; elles au-
ront le droit de traiter les républicains de gre-
dins, de misérables, de scélérats, et les répu-
blicains ne pourront se défendre ; ils ne pour-
ront répondre à des attaques inqualifiables et
d'une mauvaise foi révoltante ! Quoi 1 tous les
jésuites et les badingoins pourront se servir de
pareilles épithètes, — qui sont, d'ailleurs, le
témoignage de leur bonne éducation, — à
l'encontre des hommes qui ont voulu sauver
la patrie de l'abîme dans lequel eux l'avaient
précipitée ; et ces hommes m pourront élever
la voix et réduire au silence leurs calomnia-
teurs sa' s s'exposer à des poursuites judi-
ciaires 1 En vérité, si ce n'était triste, ce serait
la plus bouffonne des comédies.
Ah 1 nous gavons bien qu'on invoquera la
suppression de l'Assemblée nationale, l'inter-
diction de la voie publique à l'Espérance et à
Paris-Journal ; mais ces mesures rigoureuses
n'ont pas été de longue durée, en ce qui tou-
che, du moins, Parts-Journal; et nous espérons
bien que les deux autres organes conserva-
teurs ne tarderont pas à rentrer dans le droit
commun.
Quelle idée devons-nous avoir d'un gouver-
nement qui favorise les gens qui cherchent à
le renverser, et réserve toutes ses sévérités
pour ceux qui le soutiennent 1 Franchement,
jamais aucun régime ne poussa la naïveté aussi
loin.
Ce serait à désespérer de la cause à laquelle
nous sommes fiers d'appartenir, si nous ne
voyions poindre le jour qui rendra aux loisirs
de ia vh privée les monarchistes de Versailles,
et soustraira la République à leur influence
pernicieuse.
LES ON-DIT
Envois pour les familles des condam-
nés :
Un lecteur du Rappel (Mayenne), 50 tr.
Collecte faite le lendemain d'un ma-
riage civil, à Saint-Mandé, 31 fr. 15.
Un groupe de graveurs, 10 fr.
M. A. M., 2 fr.
M. Knobloch, à Lyon, 3 fr.
Les compositeurs du Rappel (ue verse-
ment), 10 fr.
of»o
Encore un député de moins.
M. de Chasseloup-Laubat est mort hier.
Il avait soixante-huit ans jour pour jour,
car il était né le 29 mars 1805.
Justin-Napoléon marquis de Chasseloup-
Laubat avait été élu député, pour la pre-
mière fois, en 1837, à Marennes (Charente-
Inférieure). L'année suivante, il était nom-
mé conseiller d'Etat.
Il était député en 1849. Il embrassa le
parti de l'homme de l'Elysée, qui, à la
veille du coup d'Etat, le fit ministre de
la marine.
Il fut député officiel, sénateur, ministre
présidant le conseil d'Etat, grand' croix
de la Légion d'honneur, etc.
Le département de la Charente-Infé-
rieure l'envoya à l'Assemblée actuelle. Il
vota pour la paix et contre le retour à
Paris.
• *
Le comte Thibeaudeau, dont j'annon-
çais hier la mort à la suite d'une chute de
voiture, avait été directeur de théâtre (Va-
riétés, Vaudeville, etc.) Et, avant d'être
directeur, il avait été acteur.
Il avait dû débuter d'abord au Théâtre-
Français, où Scribe lui avait distribué le
rôle de l'amoureux dans Une Chaîne. Le
rôle n'était pas bon; Scribe trouva que
c'était l'acteur qui était mauvais, et* après
quelques répétitions, préféra Maillard.
Milon quitta le Théâtre-Français et passa
la Seine. Ce fut lui qui, dans Antigone, créa
Hémon. Ceux qui l'y ont vu se souvien-
nent de son succès dans la scène où le
cadavre d'Hémon était rapporté par le
père du mort. Il n'y eut qu'une voix pour
constater avec quel talent Milon «faisait le
mort. »
Malgré ce succès, il quitta bientôt le
théâtre, — pas tout d'un coup ; il fut di-
recteur quelque temps, puis il redevint
tout à fait le comte Thibeaudeau, et peu
de personnes se souvinrent qu'il avait
été Milon.
C;
On s'est occupé, samedi, du remplace-
ment de Carafa à l'Académie des Beaux-
Arts.
Voici la liste des candidats dressée,
après plusieurs tours de scrutin, par les
membres de la section de musique :
MM. François Bazin et Ernest Reyer, ex
œquo ;
Théophile Semet ;
Prince Poniatowski ;
Ernest Boulanger.
Les sections réunies de l'Institut ont
ajouté à ces noms ceux de :
MM. Elwart;
Boïeldieu.
L'élection aura lieu samedi prochain.
a
L'Académie des Beaux-Arts a décerné le
prix d'architecture Achille Leclerc à M.
Blondel (Paul), élève de M. Daunet.
Une mention honorable a été obtenue
par M. Gout (PauUEmile), élève de M. An-
dré.
M. Paul Blondel, un tout jeune homme,
est l'auteur de la jolie esquisse du projet
de restauration de 1 Hôtel de Ville, que
tout le monde artiste a remarquée à l'ex-
position de ces projets, et que nous avions
signalée.
«
e •
Un projet de convention littéraire desti-
née à mettre fin à l'exploitation dont les
auteurs français sont victimes de la part
des « arrangeurs » du théâtre anglais,
vient d'être transmis au ministre du com-
merce par la Société des gens de lettres.
M. Teisserenc de Bort a transmis ce nou-
veau projet de convention (celle de 1851
étant absolument sans effet) à la commis-
sion des traités de commerce.
0
Mardi, Mme Brès, née Madeleine Gibe-
lin, a subi avec succès son premier exa-
men de doctorat en médecine.
Mariée et mère de deux enfants,, Mme
Brès n'a pas attendu le diplôme qui lui
sera certainement conféré pour utiliser ses
connaissances scientifiques au soulage-
ment de l'humanité.
Pendant les deux sièges de Paris, elle
s'est rendue fort utile dans les hôpitaux.
•%
Deux des condamnés de l'affaire de la
.rue de Suresnes, Georges Eppinger et la
fille Larron, sont sur le point de se ma-
rier.
L'exposition hippique ne doit ouvrir que
le 1er avril, et déjà tout est en mouvement
au Palais de l'Industrie.
Le jury est réuni, procédant à la récep-
tion, au mesura ge et au numérotage des
futurs exposés.
Il y a environ 500 stalles disposées pour
les chevaux. Ces stalles sont vastes, com-
modes et parfaitement agencées.
Hier, à 4 heures du soir, il y avait déjà
près de 200 chevaux installés. C'est la moi-
tié du contingent de l'exibition. Il y a 460
animaux inscrits : chevaux de selle, de ca-
briolet ou de grand attelage. Dans les pre-
miers jours d'avril, on recevra les chevaux
de course et les chevaux de chasse qui
formeront une catégorie à part.
Le 13 aura lieu le grand concours pour,
la répartition des prix. Ce sera la partie, ia
plus intéressante de l'exposition. : 1
00,
!
Les journaux des honnêtes gens ort^',
peu parlé d'une mesure que vient de pma.
dre le conseil d'Etat, que nous nous em-
pressons de la leur faire connaître :
Le conseil d'Etat vient d'ordonner qu'il
soit pris hypothèque sur les biens person-
nels de MM. Janvier de la Motte, Chérel
et Boulanger, en rendant ceux-ci respon-
sables des déficits constatés au détriment
de l'Etat ou des particuliers dans la ges-
tion de leurs fonctions.
.-.
On vient de découvrir sur une toile
dlHolbein que contient la galerie du ba-
ron de Stackelberg, au château de Tachna,
une inscription qui fixe d'une manière po-
sitive la naisssance de ce grand peintre en
1497.
-.r 1.
"S
No 1131» - Mardi 1er Avril 1873. Le jottunèro i 10 ûi - i lft «•
--- -- !
1- ----
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12 germinal an 81. — No 1131;
EÉDACTIOM
"adreuer au Secrétaire de la Rédactfoq
De 4 à 6 heures du soir
18, KGB DB VALOIS, 18 /*($
v>
Les manuscrits non insérés ne seront pas K^ai|
ANNONCES \<)
MM. Ch. LAGRANGE, CERF et
T aJ- H AAPITP* TMTTM
drijy *1
*
ADMINISTRATION
1 58; avic Du TALOIli il
amonsmungwo
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froit mois .• 4ft >
Six mois. 20 »
DÈPiJlTEMBNTi
Trois mois , la Si
Six mois. 21 v*
Adresser lettre» et mandat8
A M. ERNEST LEFÈVRI 1
IDamîSTBATJtDa. âijUflTT
Nous prions ceux de nos abonnés dont
l'abonnement expire le 1er avril de vou-
loir bien le renouveler sans retard, pour
éviter toute interruption dans la récep-
tion du journal.
Il est utile d'accompagner les deman-
des de renouvellement, ou changement
d'adresse, d'une des dernières bandes im-
primées.
LE CRIME DE LA RÉPUBLIQUE
Une nuit, Paris dormait. Des brigands,
sortis d'un caveau, lui sautèrent à la gorge.
Il se trouva des commissaires de police
pour aller arrêter, chez eux, les députés;
pour fermer les portes de l'Assemblée na-
tionale ; pour emporter les clefs de la
caisse ; pour déchirer la Constitution ;
pour assommer la République. Et, quand
cela fut fait, le Parjure se proclama l'hé-
ritier légitime d'Austerlitz et de Marengo,
et il monta sur le trône de France.
Il se trouva des généraux pour faire
ranger leurs troupes sur les boutevards.
Des femmes regardaient, teov dafts
leurs bras leurs petits enfants-Ces géné-
raux commandèrent : Feu 1 On tua les
enfants et on tua les femmes. On prit
d'assaut Tortoni et on entra par une brè-
che dans la manufacture d'Aubusson. Et
quand cela fut fait, le Vol se déclara le
descendant du roi de Hollande et le ne-
veu de la colonne Vendôme, et il alla
coucher aux Tuileries.
Il se trouva des magistrats pour rendre
la justice au nom du guet-apens, des
prêtres pour asperger le crime d'eau bé-
nite, un archevêque pour chanter, à No-
tre-Dame, Domine salvum fac imperato-
rem. Et quand cela fut fait, l'Assassinat
s'écria qu'il était sanctifié et béatifié et
qu'il allait fonder une dynastie.
Vingt ans après, la dynastie expirait
sur la frontière de Belgique, à Sedan.
Or, il y a deux mois, quand trois dépu-
tés demandèrent qu'on indemnisât les vic-
times de ce guet-apens, comme on avait
indemnisé le duc d'Aumale et le comte de
Paris, l'Assemblée répondit par un éclat
de rire.
Voici ce qu'a fait la République :
Il y a quelque temps, un monsieur
se trouvait dans une maison de campagne
aux environs de Paris. Ce monsieur meh
naçait le gouvernement légal; il aspi-
rait à troubler l'ordre ; il rêvait de don-
ner à la loi ce que, dans son monde,
on appelle « le coup du lapin. » La Ré-
publique se présenta chez lui.
La République salua, comme une per-
sonne bien élevée. Elle ôta son bonnet
rouge, et de sa voix la plus aimable : —
Cher prince, dit-elle, voulez-vous me per-
mettre de vous reconduire à la fron-
tière?
— Marchez devant, répondit le prince
qui croyait parler à son domestique.
— Cher prince, ajouta la République,
je vous ai fait préparer un joli wagon ca-
pitonné. Vous pouvez emmener avec vous
des amis. Avez-vous les pieds chauds,
prince? On a placé sous les tapis des
boules d'eau bouillante. Relevez le collet
de votre paletot, cher prince, il y a des
courants d'air. Peut-être désirez-vous un
cigare? voilà des londrès. Vous aimez
mieux manger? qu'on apporte un pâté
de foie gras et du Champagne. Bien. Em-
piffrez-vous, prince ! Vous avez toujours
bon appétit. Cela me fait plaisir. Encore 1
Prenez garde aux indigestions. Si vous
aviez une indigestion, je ne me consolerais
pas. Là, un peu de café? Oui? Le pousse-
café maintenant. Etes-vous plein? Le
prince est plein, desservez. Voilà la fron-
tière. Prince, je vous présente toutes mes
excuses.
Les monarchistes qui amnistient le
Deux-Décembre ; les monarchistes qui ne
veulent pas qu'on réclame contre le par-
jure, contre le vol, contre l'assassinat,
déclarent que la conduite de la Républi-
que est « criminelle ».
Les monarchistes qui ne veulent rien
donner aux victimes de Napoléon III
prennent la défense de la victime de M.
Léon Renault. Egorger les enfants et les
femmes sur les boulevards, cela se passe.
Asseoir un. prince dans un compartiment
de première classe, cela est infâme et
monstrueux. Il n'y a eu, depuis cinquante
ans, en France, qu'une victime, qu'un
héros et qu'un martyr : c'est ce prince
qui a gagné la Suisse entre une bouteille
de champagne et un pâté 1
Oh ! si la République est coupable,
n'est-ce pas d'être trop douce avec les
princes ? N'est-ce pas de se laisser duper
par tous les rejetons impériaux et royaux ?
N'est-ce pas de ne pas dire à ces préten-
dants sans vergogne qui osent demander
qu'on leur applique la loi : — Oui, je
vais te l'appliquer, la loi ; la loi qui frappe
la trahison, la loi qui frappe le vol, la loi
qui frappe l'assassinat, la loi qui frappe
tous les crimes dont tu as été complice,
puisque tu en as partagé le produit 1
ÉDOEARD LOCKROY.
LE RAPPORT CONTRE LYON
Nous avons publié le réquisitoire que
M. de Meaux a lancé, sous forme de rap-
port, contre le conseil municipal et contre
la mairie de Lyon. Si nous sommes bien
renseigné, ce réquisitoire a été un sujet
de déception pour les réactionnaires de
Versailles. Ce n'est pas qu'il ne soit
émaillé de ces mots acerbes et injustes
dont certains partis ont pris l'habitude,
mais enfin il ne relate aucun de ces scan-
dales administratifs, politiques ou finan-
ciers, que quelques-uns attendaient pour
justifier l'ostracisme porté contre une
grande ville.
Au fond, M. de Meaux n'expose que
deux accusations contre la municipalité
lyonnaise : d'abord, elle est ou a été, à
diverses reprises, en conflit avec l'admi-
nistration préfectorale; en second lieu,
elle a remplacé, dans quelques modestes
fonctions, des employés bonapartistes par
des employés républicains. c
Ces deux griefs, fussent-ils légitimes, ce
ne serait certes pas une raison pour bou-
leverser l'organisation municipale d'une
ville, et se jeter dans mille difficultés in-
solubles que les meilleurs amis du gou-
vernement lui ont fait déjà entrevoir.
Les conflits de la municipalité lyonnaise
avec le préfet du Rhône ? Oui, certes, il y
en a eu, et du reste, il y en a toujours eu
de i830 à 1851, sans que la bonne admi-
nistration et les intérêts généraux de l'E-
tat en souffrissent. On se fâchait un peu
de part et d'autre, puis le ministre de l'in-
térieur intervenait et la paix était réta-
blie. Les conflits d'attributions et de ten-
dances sont l'histoire quotidienne des
gouvernements libres ; la seule chose im-
portante, c'est qu'ils n'affectent pas le res-
pect de la loi, la tranquillité publique, la
marche des affaires, et qu'il soit facile de
les résoudre à l'amiable.
Or, des quatre préfets qui ont adminis-
tré le Rhône depuis le 4 septembre, MM.
Challemel-Lacour, Valentin, Pascal et
Cantonnet, il y en a trois qui ont déclaré
très nettement qu'il est bien plus facile
de s'entendre avec la mairie centrale de
Lyon que de s'en passer. Et leur témoi-
gnage avait convaincu le gouvernement,
puisque le projet officiel maintenait la
mairie centrale.
Au fond, entre le pouvoir central et les
pouvoirs locaux de Lyon, il n'y a jamais
eu qu'une question d'une certaine gra-
vité : c'est la question des écoles primai-
res. Le gouvernement a regardé comme
nul et non avenu un arrêté de M. Valen-
tin, qui, de concert avec M. Hénon, alors
maire de la ville, régularisait l'établisse-
ment de l'enseignement laïque. Cet ar-
rêté n'était pas exempt de certains vices
de forme, comme il s'en glisse toujours
dans des actes publics de transaction
qui succèdent à des émotions populaires ;
mais il était du moins conforme à l'esprit
de la loi du 15 mars 1850. La sagesse
voulait que le gouvernement laissât les
choses dans le statu quo jusqu'à ce qu'une
loi vînt régler le régime scolaire de la
France.
M. Pascal, successeur de M. Valentin,
rétablit d'autorité nombre d'écoles con-
gréganistes, et alors la municipalité, ju-
geant, à tort ou à raison, qu'il excédait son
droit, se pourvut auprès du conseil d'Etat.
Rien de plus régulier qu"une telle con-
duite, et tous les actes du conseil munici-
pal et de la mairie, tous ces actes si vive-
ment critiqués par M. de Meaux, n'en
sont que la consécration parfaitement lo-
gique et, ce qui est plus essentiel encore
à noter, parfaitement inoffensive.
Par exemple, l'administration locale, ne
reconnaissant pas au préfet la faculté lé-
gitime de rétablir les écoles congréga-
nistes, refusa d'inscrire au budget le trai-
tement des instituteurs qui devaient les
diriger. Ce refus t ■ : entraver un
service public? Pas le :t< !.H;; du monde.
car le préfet, dans ce cas-là, et jusqu'à dé-
cision contraire du conseil d'Eut. inscrit
d'office la dépense qu'il juge légale. V
refus du conseil municipal n'est donc
qu'une méthode toute platonique par la-
quelle le droit que la ville avait ou croyait
avoir sur ses écoles, était maintenu.
Ajoutons que cette méthode, outre
qu'elle réserve tout sans rien entraver,
est dans les vieilles traditions, dans les
traditions les plus respectables des muni-
cipalités françaises. On a vu notamment,
sous un régime qui ne se piquait pas
d'être libéral, sous le régime du Deux-Dé-
cembre, des conseils municipaux refuser
tout traitement aux commissaires de po-
lice cantonaux qui leur paraissaient plus
nuisibles qu'utiles au bon ordre. Que
faisait le préfet ? Il ne se répandait pas en
imprécations, il inscrivait de sa main le
traitement du commissaire, et tout était
fini. La petite ville avait fait sa protesta-
tion, le commissaire était payé, et l'on
pensait bien vite à autre chose.
En résumé, les représentants élus de
Lyon se sont trouvés en litige, sur une
question très complexe, avec le représen-
tant du pouvoir central; ils ont plaidé
contre lui, ce qui était leur droit incon-
testable, et, s'étant décidés à plaider, ils
ont accompli certains actes de procédure
qui étaient le corollaire de leur procès en-
tamé, et qui n'ont jamais troublé l'ordre
un seul instant. Voilà la stricte vérité.
Mais les emplois administratifs et « mo-
destes » livrés « aux soldats de l'émeute»?
De quelle émeute veut parler M. de
Meaux? Appelle-t-il émeute la très légi-
time manitestation politique dont M. Hé-
non fut le chef et qui renversa le régime
du 2 Décembre ? La plupart des emplois
modestes qui préoccupent si fort le rap-
porteur versaillais ont été donnés, nqn
par le maire actuel, mais par M. Hénon,
qui est mort environné du respect de tous
les partis; il est très vrai qu'en les distri-
buant avec la longue expérience des hom-
mes et des choses, il n'a pas cru devoir
exclure les citoyens qui, dix-huit ans,
avaient lutté contre le despotisme impé-
rial ; mais on aura quelque peine à per-
suader aujourd'hui à la France qu'il suf-
fise à un Francais d'être républicain sous
la République pour être déclaré indigne
de participer à l'administration de la
République.
M. de Meaux, nous devons le recon-
naître, n'a pas donné place dans son rap-
port à une grossière calomnie qui a été
colportée dans tous les journaux royalis-
tes. On a écrit cent fois que le conseil
municipal de Lyon n'est qu'un ramassis
de gens illettrés, déclassés, incapables,
sans titres, sans précédents, sans posi-
tions, sans expérience. La vérité est que
les électeurs de la ville ont appelé à leur
assemblée administrative :
Deux anciens députés ;
Un ancien conseiller général ;
Quatre ou cinq anciens conseillers d'ar-
rondissement ;
Dix commerçants;
Des manufacturiers importants ;
Un grand propriétaire ;
Plusieurs médecins dont la valeur scien-
tifique est attestée par leur position ou
par leur clientèle.
Enfin, lorsque la ville a été attaquée à
Versailles pour les mesures financières
qu'elle a prises pendant la défense natio-
nale, c'est un conseiller municipal de
Lyon, l'honorable M. Ferouillat, qui s'est
levé pour répondre, et ce conseiller mu-
nicipal a été placé par l'opinion publique,
dès son discours de début, au premier
rang des orateurs de la Chambre.
Un mot pour finir. Certains partis ne
demandent la suppression de la mairie
centrale que pour provoquer un conflit
violent, un conflit sans solution entre la
préfecture et le conseil municipal, et ils
veulent ce conflit pour arriver à remettre
Lyon sous le joug d'une commission non
élue, triste parodie de celle qui a fonc-
tionné pendant la période impériale et
qui n'a laissé après elle que des ruines.
FRÉDÉRIC MORIN.
LES COULISSES DE VERSAILLES
Le gouvernement n'attendait, paraît-il,
que l'issue de la séance de samedi pour
prendre un parti dans celle d'aujourd'hui.
Malgré la promesse faite par M. de Gou-
lard de « briser les municipalités » (répu-
blicaines), la majorité du conseil des mi-
nistres est pour maintenir à Lyon le statu
quo, modifié seulement par le sectionne-
ment de la ville. C'est, on s'en souvient, le
but du projet déposé, il y a quelque temps,
par le gouvernement.
l' 7
• * zsure que le gouvernement
(m'~-~, sinon le vote immédiat sur
~;'ojé, primitif, au moins l'ajourne-
t da ctëbat sur la question lyonnaise.
- .a discussion s'engage, les fractions
ue la gâueli qui avaient pensé d'abord à
s'en abstenir se sont décidées à y prendre
part, MM. Miltaud et Leroyer, députés du
T.hôoe, Ferouillat, député du Var et con-
seiller municipal de Lyon, doivent répon-
dre a"x bruUies et gratuit- s injures prodi-
guée; d,Tc: le rapport de M. de Meaux à la
pa ..iotiqn., population lyonnaise.
\,ette ui:-cession nous réservera une sur-
prise. M. Ducarre, que la droite a depuis
longtemps et si souvent récompensé de sa
défection, doit abandonner aujourd'hui ses
bons amis les monarchistes. Il se fera le
champion de la mairie centrale.
On nous dit — mais nous nous refusons
à y croire — que ce député songe depuis
longtemps à hériter de la situation de
M. Barodet, et que c'est dans cette « son-
gerie » qu'il faut chercher l'explication de
sa conduite ; mais nous sommes convain-
cus que c'est une calomnie, et qu'il n'y a
pas la moindre arrière-pensée personnelle
dans les agissements de ce député ex-répu
blicain.
-o-
Le gouvernement vient de saisir le con-
seil d'Etat de la question de l'indemnité
de logement à payer aux desservants du
culte catholique par les municipalités.
On se souvient que le conseil munici-
pal de Paris a refusé d'allouer cette in-
demnité à plusieurs curés de la capitale.
Avant d'inscrire d'office au budget de la
Ville cette dépense, le ministre de l'inté-
rieur veut avoir l'avis du conseil d'Etat.
— o—
Les poursuites dirigées contre la Gazette
du Midi pour avoir ouvert une souscrip-
tion au profit des carlistes, sont basées sur
le délit de « manœuvres contre la sûreté
extérieure de l'Etat et contre les citoyens
français. »
Le parquet s'appuiera notamment sur
les attentats commis par les carlistes con-
tre les chauffeurs et les mécaniciens du
chemin de fer du Nord, qui étaient Fran-
çais et qui ont été fusillés par la bande du
curé Santa-Cruz.
Nous apprenons en outre que des ren-
forts de troupes sont journellement expé-
diés dans les départements qui touchent à
l'Espagne et que des ordres viennent d'être
tonnés aux préfets pour faire surveiller
plus rigoureusement les passages de la
frontière par la gendarmerie.
Les monarchistes comptent un peu trop,
décidément, sur la naïveté du public. C'est
avec un haussement d'épaules que le pays
a lu la leçon de libéralisme que la droite a
essayé de donner au gouvernement à l'oc-
casion du prince Napoléon.
En entendant les monarchistes profes-
ser si magistralement les grands principes
de la liberté individuelle, tout le monde
s'est souvenu qu'ils avaient, la semaine
d'auparavant, professé non moins ma-
gistralement les grands principes de la
liberté de la presse. Il s'agissait alors
de journaux de leur bord ; mais, le minis-
tre de l'intérieur leur ayant fait amende
honorable, et la même question s'étant re-
produite quinze jours après au sujet de
journaux démocratiques, ces loyaux dé-
fenseurs du droit d'écrire ont approuvé le
bon plaisir de l'état de siège, et ont dé-
fendu la liberté de la parole — comme ils
défendraient la liberté individuelle le jour
où, au lieu d'un prince, on expulserait un
républicain.
Et c'est le lendemain de la séance où ils
se sont démasqués si effrontément et où
l'on a vu leur hypocrisie en plein visage,
qu'ils veulent nous faire croire à leur mas-
que! C'est le lendemain de leur tartuffe.
rie prise en flagrant délit qu'ils espèrent
nous persuader que c'est la liberté qu'ils
défendent dfms la personne du cousin de
Décembre! Farceurs!
RÉUNION DE LA GAUCHE
La séance s'ouvre par le rapport de M.
Sadi-Carnot sur les pétitions pour la disso-
lution. Le Journal officiel a constaté sur
les pétitions déposées un total de 590,000
signatures. Il faut ajouter les pétitions dé-
posées sans que le chiffre des signatures
fût indiqué et les pétitions non encore dé-
posées.
Sur la question lyonnaise, la réunion a
décidé qu'un de ses membres, après la dis-
cussion générale, s'opposerait à la discus-
sion des articles, par la raison qu'il y a
lieu de maintenir le statu quo à Lyon jus-
qu'au vote de la loi municipale générale.
Prévoyant bien que son opposition n'arrê-
tera pas la Chambre, la gauche se ra-
battra sur le projet primitif du gouverne-
ment, que le centre gauche doit reprendre
à titre d'amendement.
La réunion s'est ensuite occupée de la
convention conclue entre la Compagnie
des chemins de fer de l'Est et l'Etat, et
dont la discussion a été fixée à jeudi. Cette
convention, destinée à indemniser la Com-
pagnie de la perte de son réseau d'Alsace-
Lorraine en lui concédant l'exploitation de
nouvelles lignes, a rencontré dans la réu-
nion de nombreux opposants. Mais on a
remis à mercredi pour prendre un parti.
uft».
M. Dufaure a qualifié à la tribune les
« violentes et ignobles attaques » des bro-
chures et des journaux bonapartistes con-
tre la République, contre le gouvernement,
contre tout ce qui n'est pas l'empire. Il en
a lu des passages où les députés sont trai-
tés d'usurpateurs que le bonapartisme va
bientôt venir mettre à la raison, où l'on pro-
clame Napoléon IV, où les fidèles de Chis-
lehurst annoncent tranquillement que le
jour de la libération du territoire sera la
date de leur entrée en campagne pour pro-
céder au retour de l'empire.
C'est pourquoi, les journaux bonapar-
tistes insultant, calomniant et menaçant
le gouvernement de la République sous
toutes ses formes, M. Dufaure, qui voit
dans leurs excitations perpétuelles un dan-
ger pour la paix publique, et qui est minis-
tre de la justice, traduit en cour d'assises
— les journaux répubticains.
L'Indépendant de la Charente-Inférieure
apprécie en ces termes la condamnation du
Rappel :
La condamnation du Rappel nous inspire les
plus amères réflexions : et les rigueurs dé-
ployées par les magistrats d'une République
contre l'un des plus zélés défenseurs de la
cause démocratique nous laissent dans l'esprit
un sentiment de tristesse que notre plume est
impuissante à traduire.
Hélas 1 où allons-nous ? combien de temps
encore serons-nous le jouet des fureurs réac-
tionnaires? Etait-ce là, mon Dieu, le gouver-
nement de justice et de liberté que nous
avions rêvé ?
Quoi 1 les feuilles qui s'intitulent conserva-
trices, auront le droit de tout dire ; elles au-
ront le droit de traiter les républicains de gre-
dins, de misérables, de scélérats, et les répu-
blicains ne pourront se défendre ; ils ne pour-
ront répondre à des attaques inqualifiables et
d'une mauvaise foi révoltante ! Quoi 1 tous les
jésuites et les badingoins pourront se servir de
pareilles épithètes, — qui sont, d'ailleurs, le
témoignage de leur bonne éducation, — à
l'encontre des hommes qui ont voulu sauver
la patrie de l'abîme dans lequel eux l'avaient
précipitée ; et ces hommes m pourront élever
la voix et réduire au silence leurs calomnia-
teurs sa' s s'exposer à des poursuites judi-
ciaires 1 En vérité, si ce n'était triste, ce serait
la plus bouffonne des comédies.
Ah 1 nous gavons bien qu'on invoquera la
suppression de l'Assemblée nationale, l'inter-
diction de la voie publique à l'Espérance et à
Paris-Journal ; mais ces mesures rigoureuses
n'ont pas été de longue durée, en ce qui tou-
che, du moins, Parts-Journal; et nous espérons
bien que les deux autres organes conserva-
teurs ne tarderont pas à rentrer dans le droit
commun.
Quelle idée devons-nous avoir d'un gouver-
nement qui favorise les gens qui cherchent à
le renverser, et réserve toutes ses sévérités
pour ceux qui le soutiennent 1 Franchement,
jamais aucun régime ne poussa la naïveté aussi
loin.
Ce serait à désespérer de la cause à laquelle
nous sommes fiers d'appartenir, si nous ne
voyions poindre le jour qui rendra aux loisirs
de ia vh privée les monarchistes de Versailles,
et soustraira la République à leur influence
pernicieuse.
LES ON-DIT
Envois pour les familles des condam-
nés :
Un lecteur du Rappel (Mayenne), 50 tr.
Collecte faite le lendemain d'un ma-
riage civil, à Saint-Mandé, 31 fr. 15.
Un groupe de graveurs, 10 fr.
M. A. M., 2 fr.
M. Knobloch, à Lyon, 3 fr.
Les compositeurs du Rappel (ue verse-
ment), 10 fr.
of»o
Encore un député de moins.
M. de Chasseloup-Laubat est mort hier.
Il avait soixante-huit ans jour pour jour,
car il était né le 29 mars 1805.
Justin-Napoléon marquis de Chasseloup-
Laubat avait été élu député, pour la pre-
mière fois, en 1837, à Marennes (Charente-
Inférieure). L'année suivante, il était nom-
mé conseiller d'Etat.
Il était député en 1849. Il embrassa le
parti de l'homme de l'Elysée, qui, à la
veille du coup d'Etat, le fit ministre de
la marine.
Il fut député officiel, sénateur, ministre
présidant le conseil d'Etat, grand' croix
de la Légion d'honneur, etc.
Le département de la Charente-Infé-
rieure l'envoya à l'Assemblée actuelle. Il
vota pour la paix et contre le retour à
Paris.
• *
Le comte Thibeaudeau, dont j'annon-
çais hier la mort à la suite d'une chute de
voiture, avait été directeur de théâtre (Va-
riétés, Vaudeville, etc.) Et, avant d'être
directeur, il avait été acteur.
Il avait dû débuter d'abord au Théâtre-
Français, où Scribe lui avait distribué le
rôle de l'amoureux dans Une Chaîne. Le
rôle n'était pas bon; Scribe trouva que
c'était l'acteur qui était mauvais, et* après
quelques répétitions, préféra Maillard.
Milon quitta le Théâtre-Français et passa
la Seine. Ce fut lui qui, dans Antigone, créa
Hémon. Ceux qui l'y ont vu se souvien-
nent de son succès dans la scène où le
cadavre d'Hémon était rapporté par le
père du mort. Il n'y eut qu'une voix pour
constater avec quel talent Milon «faisait le
mort. »
Malgré ce succès, il quitta bientôt le
théâtre, — pas tout d'un coup ; il fut di-
recteur quelque temps, puis il redevint
tout à fait le comte Thibeaudeau, et peu
de personnes se souvinrent qu'il avait
été Milon.
C;
On s'est occupé, samedi, du remplace-
ment de Carafa à l'Académie des Beaux-
Arts.
Voici la liste des candidats dressée,
après plusieurs tours de scrutin, par les
membres de la section de musique :
MM. François Bazin et Ernest Reyer, ex
œquo ;
Théophile Semet ;
Prince Poniatowski ;
Ernest Boulanger.
Les sections réunies de l'Institut ont
ajouté à ces noms ceux de :
MM. Elwart;
Boïeldieu.
L'élection aura lieu samedi prochain.
a
L'Académie des Beaux-Arts a décerné le
prix d'architecture Achille Leclerc à M.
Blondel (Paul), élève de M. Daunet.
Une mention honorable a été obtenue
par M. Gout (PauUEmile), élève de M. An-
dré.
M. Paul Blondel, un tout jeune homme,
est l'auteur de la jolie esquisse du projet
de restauration de 1 Hôtel de Ville, que
tout le monde artiste a remarquée à l'ex-
position de ces projets, et que nous avions
signalée.
«
e •
Un projet de convention littéraire desti-
née à mettre fin à l'exploitation dont les
auteurs français sont victimes de la part
des « arrangeurs » du théâtre anglais,
vient d'être transmis au ministre du com-
merce par la Société des gens de lettres.
M. Teisserenc de Bort a transmis ce nou-
veau projet de convention (celle de 1851
étant absolument sans effet) à la commis-
sion des traités de commerce.
0
Mardi, Mme Brès, née Madeleine Gibe-
lin, a subi avec succès son premier exa-
men de doctorat en médecine.
Mariée et mère de deux enfants,, Mme
Brès n'a pas attendu le diplôme qui lui
sera certainement conféré pour utiliser ses
connaissances scientifiques au soulage-
ment de l'humanité.
Pendant les deux sièges de Paris, elle
s'est rendue fort utile dans les hôpitaux.
•%
Deux des condamnés de l'affaire de la
.rue de Suresnes, Georges Eppinger et la
fille Larron, sont sur le point de se ma-
rier.
L'exposition hippique ne doit ouvrir que
le 1er avril, et déjà tout est en mouvement
au Palais de l'Industrie.
Le jury est réuni, procédant à la récep-
tion, au mesura ge et au numérotage des
futurs exposés.
Il y a environ 500 stalles disposées pour
les chevaux. Ces stalles sont vastes, com-
modes et parfaitement agencées.
Hier, à 4 heures du soir, il y avait déjà
près de 200 chevaux installés. C'est la moi-
tié du contingent de l'exibition. Il y a 460
animaux inscrits : chevaux de selle, de ca-
briolet ou de grand attelage. Dans les pre-
miers jours d'avril, on recevra les chevaux
de course et les chevaux de chasse qui
formeront une catégorie à part.
Le 13 aura lieu le grand concours pour,
la répartition des prix. Ce sera la partie, ia
plus intéressante de l'exposition. : 1
00,
!
Les journaux des honnêtes gens ort^',
peu parlé d'une mesure que vient de pma.
dre le conseil d'Etat, que nous nous em-
pressons de la leur faire connaître :
Le conseil d'Etat vient d'ordonner qu'il
soit pris hypothèque sur les biens person-
nels de MM. Janvier de la Motte, Chérel
et Boulanger, en rendant ceux-ci respon-
sables des déficits constatés au détriment
de l'Etat ou des particuliers dans la ges-
tion de leurs fonctions.
.-.
On vient de découvrir sur une toile
dlHolbein que contient la galerie du ba-
ron de Stackelberg, au château de Tachna,
une inscription qui fixe d'une manière po-
sitive la naisssance de ce grand peintre en
1497.
-.r 1.
"S
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