Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-03-25
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1873 25 mars 1873
Description : 1873/03/25 (N1124). 1873/03/25 (N1124).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7533504r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
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Le numéro: 10 c. — Départements : 15 et
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LE'S ÉLÈCTIONSPROCIIAINES ¡
Dans tous les camps, on comprend
l'importance aes élections partielles qui
vont être le dernier avertissement du
pays à l'Assemblée. Le journal des princes
invite les monarchistes àsjy préparer
énergiquement.
Une forte préparation paraît, t3H effet,
leuï êîfS nécessaire. Le Soleil lui-même
Ressaye pas de dissimuler Tira puissance
,des tronçons de la monarchie. Et, fc cette
^occasion, il donne uklç Íolie idée. de la
cohésion du « grand parti conservateur»
et de l'unité qu'aurait un goïiverkiemCTït
qui sortirait de ce parti : « Les coik-
rservateurs ne sont-ils pas, dans cha,"
que bourg, sfcon dans chaque commune,
coupés BU pu : trois', njorceaux i0 >f
,,(an;oa.t -ctWKkBH. mxntrois mafOÊaux.qiVijl
s'agit de recoller « en nouant des al-
liances jusque, d&n*,ale: plus humble liaL
meau de France »s Le recollage ne sera
-. 'Pas très solide, le journal orléaniste en
convient; mai&Jfi/.peu qu'il tienne, « ne
fût-ce qu'un instant », pourvu qu'on ait le
Uemps d'escamoter l'élection, qu'importe
qu'après cela tout tombe en morceaux !
Donc, que « toutes les fractions conser-
vatrices du corps électoral » se rejoignent.
Que le parti conservateur renonce à ses
divisions t , • uartout qu un seul can-
didat. Orléaniste, napartiste ou légiti-
miste, cela est secondaire; 1 esseilliel UbL
qu'il n'y en ait qu'un, pou^ lequel t,ous
voteront. Il ne faut pas de petu 6 Use
il ne faut pas « mêler à la question T 4e
narchique la question de clocher ». Le
clocher sous-entend le coq. Les orléanistes 1
co-n^t prêts à sacrifier le coq si les autres 1
mon achistes sacrifient l'aigle et le lys.
L'aigle, c'est facile. Les bonapartistes ont
déjà oft '!rt d'immoler sur l'autel des roya-
listes leu r hête empaillée. Mais le lys sera
peut-être moins commode. Nos lecteurs
connaisseï 1t les aménités dont les légiti-
mistes coixuMeni quotidiennement les dr-
léanistes : « Si vous n'ôtez pas vos mas-
ques, nous, "vvous flagellerons les épau-
les! » Il est peut-être décile d'espérer
que le droit div. inva passer subitement
de la flagellation à l'embrassade.
Pourvut l'ente.nto deg trois monar-
chismes — « ne fût-ce que pour un ins-
tant » - - est la seiile chance des ennemis
de la République. Ils en font l'aveu mé-
lancolique. S'ils ne SL Nht pas trois contre
un, 11s se reconnaissent vaincus : « Si
nous n'étouffons pas tm ite division dans
notN; propre sein, la lutte. n'est pas sou-
tenable. Le parti radical n\')us battra sur
toute la ligne. » Et, même dans le cas où
l'ententes'accomplirait, «ils ne se font pas
.Q'illnsioos, sur les difficultés de la situa-
tion actuelle », ils, comptent peu sur Je
succès, et c'est plutôt par acquit de
conscience et pour n'avoir pas l'air de
déserter, qu'ils accepteront le combat :
<« A quoi bon, nous dira-t-on, avoir un
candidat dans un département où la dé-
faite est assurée? On n'est d'abord jamais
sûr de l'issue d'une élection, et le fût-on,
qu'il faudrait encore planter son dra-
peau. Si vous ne triomphez pas, vous
avez au moins la certitude de fortifier vos
amis dans leur attachement à vos idées et
dans leur fidélité à votre étendard. »
Tiens! c'est pour planter leur drapeau
que les royalistes du drapeau tricolore
voteraient pour un royaliste du drapeau
blanc ! C'est pour fortifier leufsamis dans
la fidélité à leur oiseau que les serviteurs de
l'aigle voteraient pour les candidats du coq!
Ce qui ressort de tout cela, c'est le pro-
fond découragement des ennemis de la
République. Ils sentent qu'ils ne peuvent
, plus rien contre elle, et ils voient quelle
misérable minorité ils sont à eux tous de-
vant ce qui est le pays même. Mais il faut
s'attendre que, jusqu'au dernier moment,
ils feront des efforts désespérés. Soyons
prêts. Ils s'organisent pdïir le vote d'a-
vril. Faisons comme eux. Songeons que
nous avons tout au plus quelques semai-
nes. Mettons-nous -- à - l'oeuvre dès - mainte-
nant. Et que ces dernières élections par-
tielles soient le digne prélude des grandes
élections générales qui seront la fin de la
monarchie et le recommencement de la
France.
MJGCSTfi VACQUERIE,
't x
■ t
m
- LA QUESTION LYONNAISE,
• M,
Dès que la question de l'organisation
municipale de Lyon a été soulevée à Ver-
sailles, nous avons dévoilé les desseins se-
crets du parti clérical, qui ne la posait
que pour en tirer profit. Nous avons dit
«pie les jésuites et les bonapartistes ligués,
exploitant de petites rivalités personnel-
les, faisaient semblant- d'attaquer pure-
ment et simplement la mairie centrale,
peu agréable au préfet, mais qu'au fond
ils se proposaient d'atteindre, à travers le
maire et les adjoints, le conseil municipal
I lui-même, et de lui. substituer, le plus
longtemps possible, une commission non
élue, tris Le parodie, de celle qui, sous
l'empire, a laissé, pendant dix-huit ans.
dilapider les finances lyonnaises. - t
Nos appréhensions n'étaient que trop
légitimes; et tout récemment deux jour-
naux, la Liberté et le Constitutionnel, nous
révélaient que certaines personnes insis-
taient auprès du gouvernement ppur 41
"tenir, -ùoii p~etticmcut l'ttiM~tim~
d'un préfet. maire ii Lyon, non pas seu-
lement un& modification pernicieuse dans
le recrutement du conseil municipal,
mais, de plus, la déchéance administra-
tive de la seconde ville de France et le re-
tour au régime bonapartiste.
Nous croyons savoir, de plus, que M.
Thiers s'est opposé jusqu'ici et très ëner-
giquement à cette solution 'que l'on pré-
sente comme provisoire et qui deviendrait-
bien vite définitive. Mais nous sommes
moins complètement renseignés sur les
intentions de M. de Goulard ; et il im-
porte que lui aussi soit averti des, con-
séquences certaines des concessions que
le centre droit lui demande, et qu'il
comprenne à quels conflits elles abouti-
raient infailliblement.. I
- : ; — 'A fi
La ville de Lyon, considérée au point
1 1
(jfc vue intrigues .jésuitiques, est unit
que eii son- genre. 'Sfwi'sla Restauration j
c'est-à4îàe*W* ^■ JÈ»Bi^d»jSleoteur^
à 300 francs, elle !lIt la Ç^pitaîa du parti
congréganiste ; c'est là qu'il centralisait
ses ressources; c'est là qu'il préparait ses
manœuvres ; c'est là qu'il réunissait le-li
moineries, des deux sexes. Lorsque la
bourgeoisie moyenne prit le pouvoir,
après la révolution de Juillet, les congré-
ganistes durent se replier ; ils affectèrent
même une petite physionomie semi-
cléricale, Enfin, le suffrage universel
tilt établi ; à ce moment-là, le cléricalis-
me était vaincu, absolument yaincu,
comme puissance électorale et politique ;
mais il resta comme puissance finan-
cière.
De là, la situation présente de la cité
lyonnaise. Il n'y en a pas Oil l'immense
majorité de la population soit plus énergi-
quement, plus universellement hostile
aux cléricaux; il n'y en a pas non plus où.
les cléricaux, minorité infime, mais re-
muante, exercent, par mille moyens su-
balternes, indirects, efficaces, une action
plus mystérieuse sur tous les pouvoirs pu-
blics ; il n'y en à pas, dès lors, où les ca-
lomnies contre le parti démocratique, et
même simplement contre le parti libéral,
soient lancées avec plus d'ensemble, avec
plus de perfidie.
Un jeune médecin s'établit-il à Lyon?
Aussitôt il est entouré d'agents qui lui
font entrevoir une carrière lucrative et de
hautes protections, s'il veut se rallier à la
« bonne cause ».
L'avocat qui débute est en proie aux
mêmes obsessions. -
A plus forte raison quand un adminis.
trateur arrive, le parti congréganiste,
dont il ignore les secrètes relations, agit-
il indirectement sur son esprit en circon-
venant son entourage. Le pauvre homme,
si intelligent qu'il soit, à moins qu'il ne
se rende un compte très exact de ce qui
se passe autour de lui, est circonvenu, en-
chaîné, sans qu'il s'en doute.
Des individus qui, déjà sous l'empire,
jouaient ce rôle d'amorce jésuitique au-
près des préfets de Louis Bonaparte, se
transforment soudain, d'après un mot
d'ordre habile, en monarchistes du centre
droit pu même en républicains conserva-
teurs, et, poussés par des recomma-nda-
tions puissantes et concertées, sont rap"
pelés, sous la République, au partage du
pouvoir administratif, et se servent de
leur influence renouvelée au profit de la
coterie jésuitique, qui les protège et se
cache derrière eux pour assouvir ses ran-
cunes ,et se~ passions.
C'est ainsi que des administrateurs que
leurs antécédents font accueillir avec une
faveur légitime, sont trompés et dévient
-.
de leur ligne; c'est ainsi que des conflits
très subalternes, comme il s'en est tou-
jours produit entre la la
mairie, et qu'un ministre habile apai-
serait d'un mot, s'envjmiment, s'éter-
nisent, deviennent des affaires d'Etat.
C'est ainsi enfin que les jésuites et les bo-
napartistes de Lyon se croient à la veille
de réaliser leur programme et d'arriver à
dominer, malgré eUe, cette ville qu'ils ont
déjà ruinée et qui les a en horreur.
Jamais, quoi qu'on fasse, de quelque
façon que l'on découpe le corps électoral
lyonnais, jamais les cléricaux ne feront
prévaloir dans les élections municipales
un seul : de leuFs adhérents. Voilà œ qui
explique-toutes leurs manœavres depuis
dix-huit mois. Ne pouvant arriver à l'ad-
ministration de la Ville par le jeu légi-
time du suffrage universel, et comptant
bien y parvenir par la pre ssion mysté-
rieuse qu'ils exercent sur la préfecture,
ils se proposent de substituer une com-
mission municipale, nommée indirecte-
ment par la préfecture, au conseil nommé
par les citoyens, par les contribuables.
: Pour ne pas attaquer de front et trop vi-
siblement les principes, ils allèguent, non
sans quelque hypocrisie, qu'après tout
cette commission serait provisoire et qu'on
ne lui donnerait que deux mandats cir-
conscrits : P le mandat de liquider h si-
tuation financière de la ville; 2° le man-
dat de refaire les listes électorales.
La situation financière de la ville ? Mais
Lyon, comme Paris, est en dissidence
avec le gouvernement central, au sujet de
certaines dépenses faites pour la défense
nationale ; et vous voulez que ce soit le
gouvernement qui, au lieu de traiter di-
rectement avec les élus de la ville, con-
tracte avec des personnes sans mandai,
électif et désignées par lui-même? N'est-
ce pas là le renversement de tous les prin-
cipes de justice? 1
J - Quant - aux listes électorales, la princi-
j pale opération des conseillers municipaux
actuels a jêjté de rayer deux mille faillis^
maintenus soigneusement par l'adminis-
tration impériale, Veut-on les réinté-
grer? Et si, par hasard, le conseil a mis
.•sur.JljÊS listes des habitants qui n'ont pas
encore leur temps légal de domicile fait
.qui n'est pas établi — le préfet ne peut-il
pas, dès à présent, se faire communiquer
ces listes et demander en justice les ra-
diations légitimes ? •. 1
Disons toute la vérité : les jésuites et
les bonapartistes demandent une commis-
sion provisoire pour la rendre définiUve.
Une fois que cette commission existera,
les prétextes ne manqueront pas pour la
maintenir. S il faut une loi qui prolonge
ses pouvoirs, cette loi sera proposée et vo-
tée. Ç'çst donc aujourd'hui qu'il faut que
M. Thiers résiste a des projets de l'autre
mondel dirigés contre lui autant que con-
tré nôtiâ.. - • «» -, p
« FRÉDËMC MORIN. 1
C'est aujourd'hui que notre collabora-
teur Edouard Lockroy et notre gérant Pel-
leport comparaissent en conr d'assises.
.III < £ £ ».
Ce n'est pas seulement en France qu'on
juge avec sévérité la conduite antipatrioti-
que de ceux qui, dans un intérêt de parti,
sinon dans un intérêt personnel, ont atta-
qué le gouvernement de la République, et
créé des crises au risque de compromett e
la libération du territoire. Le même juge-
ment est porté en Angleterre, aux Etats -
Unis, partout.
Le Journal d:?s Débats analysa un article
de la Presse de Vienne, lequel, dit-il, « fait
ressortir le Gontraste frappant qui existe
entre l'activité patriotique du président et
l'égoïsme funeste des conspirateurs et des pré-
tendants. » Le Journal des Débats cite cette
phrase : « Dès que M. Thiers se sera dé-
barrassé des partis qui, à l'Assemblée de
Versailles, trouvent la République beau-
coup plus gênante que les Prussiens, il pourra
se consacrer tout entier au travail de ré-
organisation, au lieu de se laisser entra-
ver par d(s agitations violentes et stériles. »
Ii
RÉUNION DE LA GAUCHE
La gauche républicaine a tenu séance
hier sous la présidence de M. Fourcand.
Le secrétaire a annoncé qu'il venait de
recevoir les pétitions pour la dissolution
de l'Assemplée de Versailles, recueillies
par un seul journal. Ces pétitions, don-
nant un total de 192,205 signatures, seront
déposées sur le bureau de la Chambre.
Un long débat s'est ensuite engagé
sur. la question du remboursement des
140 millions de la ville de Paris et du com-
plément d'indemnité pour les départe-
ments envahis. -
MM. Guichard et Magnin ont donné,
Comme membres de la commission du bud-
get, d'intéressants détails sur les pxplica-
tions fournies iôtttlf- Ú cette- commission
par M. Thiers.
M.Jules Faviv-a rappelé dans quelles
conditions avait ét é pondu l'armistiee du
28 janvier 1871, rde façon à bien établir le
caractère de la contribution de guerre de
200 mil ions payée par la ville de Paris.
La réunion s; est prononcée pour la rem-
boursement de s 1-40 millions proposés par
le gouverner nt à la ville de Paris et pour
l'allocation d'une seconde et dernière in-
demnité 'J,(; 400 millions aux départements
envahis.
Dans, la dernière partie de la séance on
a abordé la discussion du projet de re-
cop.sVructioiï de,1a colonne Vendôme.
La réunion a d'abord exprimé unanime-
, ú 0
ment ïejMsjrvet de 7oir soulever une pareille
que^tîcaj, au moment où U territoire est
mtore, ()Cùupé, et lorsque l'état de nos fi -
nances ne permet pas de l::.Ü'e db dépenses
dont l'urgence n'est pas déro oi~
PuîSu, la réunion a décidé qu'elle propo-
serait de substituer à la statue dfc au
léon CE41le d'uu soldai français.
---'-----. 11 flSffiBjST—■—
L'ESCLAVAGE CHEZ NOUS
L'esclavage, à la Martinique et à la
Guadeloupe, a-t-il bien réellement cessé
d'exister ?
Voilà ce qu'on est presque tenté de se
demander quand on a lu la brochure que
Victor Schœlcher vient de publier, s
ce titre : L'arrêté Gueydon à la Marti-
nique, et l'arrêté ffusson, à la Guade-
loupe. (i) r
Le sentiment qu'on éprouve à la lec-
ture de cet opuscule est de- ceux qui tout
à la fois élèvent l'âme et l'attristent.
Comment, en effet, assister sans une
sorle d'émotion fière à la lutte soutenue
depuis tant d'années contre le mal par un
honnête homme? Et, d'un autre côté,
comment se défendre d'une émotion dOn'¡
loureuse en voyant combien le mal est
difficile à dompter ?
Ce que Sehœlcher a fait pour l'abolition
de l'esclavage, nul ne l'ignore. Passionné
pour le droit, austère et inflexible amant
de la justice, on peut dire qu'en ce qui
touche les opprim/s à peau noire, il a été
pour la France ce que Wilberforee fut
pour 1 Angleterre. Pas de dépense, Ea$ dQ
fatigue, pas de danger qui l'aient fait hé-
siter un moment dans la poursuite de ce
qui a été le noble but, et j'ajoute la
grande victoire de sa vie. Lorsque la Ré-
volution de février éclata, il revenait du
Sénégal, où il était allé étudier la candi..
tion des esclaves, question qu'il s'était
mis en état de bien résoudre, par de
longs travaux et-de courageux voyages.
Il fut dû à son initiative, le décret qui
commençait par ces simples et belles pa-
roles : « Considérant que nulle terre fran-
çaise ne peut plus désormais porter d'es-
claves. »
Je n'oublierai jamais l'attitude des
membres du gouvernement provisoire
lorsque, le 27 avril 1848, l'acte d'éman-
cipation leur fut présenté. Elle révélait,
cette attitude, le même enthousiasme
grave et profond qui les animait lorsqu'ils
abolirent la peine de mort en matière po-
litique. De fait, en abolissant l'esclavage,
ils consacraient le principe de l'inviolabi-
lité de la vie humaine; car ne pas s'ap-
partenirç c'est ne pas vivre 1
Depuis, un quart de siècle s'est écoulé;
et si l'on veut savoir quelle force 'de résis-
tance il y a dans le mal, on n'a qu'à lire
ce que l'infatigable champion de la race
noire nous apprend de la police du travail
à la Martinique et du régime du travail à
la Guadeloupe.
Voici quelques traits du régime auquel
le contre-amiral Gueydon a soumis la pre-
mière de ces colonies :
Aux termes d'un arrêté publié le 10
septembre I800, toute personne de l'un
et de l'autre sexe, âgée de seize ans, est
tenue de se munir d'un passeport à l'in-
térieur. Il faut que ce passeport soit visé
chaque année par le maire, et qu'il dise
si le porteur a payé son impôt personnel ;
s'il est, oui ou non, sujet à livret. Obliga-
tion de montrer le passeport au premier
gendarme venu qui le demande. A-t-on
oublié de le prendre sur soi, ou se trouve-
t-il irrégulier, on est condamné à une
amende que les frais de poursuite peuvent
élever jusqu'à 40 fr., somme considérable
pour lu plupart de ceux que cette pénalité
(1) Chez Le Chevalier, rue Richelieu.
menace, dans un pays où, selon la décla-
ration du directeur de l'intérieur, M.
Trillard, - « Jes sept huitièmes de la popu-
lation n'offrent pas de gages saisissâblôsfe,
c'est à dire ne possèdent rien. Et s'il ar-
rive que, dans ces conditions, l'amende
ne puisse pas être payée? L'arrêté Guey-
don a prévu le cas. On en jugera par les
dispositions suivantes, que cite Schœl-
clier :
« Les amendes, ainsi que les condam-
nations aux frais et dépens, prononcées par
les tribunaux de police, seront converties
de droit en travail à la journée ou en
travail à la tÙche, à défaut de payement
dans la quinzaine des premières pour-
suites.
» Tout dettier qui refusera de s'acquitter
envers l'enregistrement, au moyen d'un
travail fourni dans les conditions ci-des-
sus indiquées, sera mis dans un atelier
de discipline. » !
C'était la contrainte par corps appliquée
au recouvrement de l'impôt. « En effet,
au Sehœlcher, le passeport ne
dit très bien qu'autant qu'on avait
pouvant êt £ £ vistj^^a^mpôt, et le por-
justifié du payement de l~- ., "'6.8-
teur d'un passeport irrégulier ~i
damne à une amende qui le rendait
sible de l'atelier de discipline s'il ne pou
vait acquitter, c'était bien la contrainte
par corps qu'il subissait.»
Il y avait là une atteinte si flagrante aux
principes en matière de recouvrement
d'impôts, que le evnseH général de la
Martinique fut enfin conduit à décider,
dans sa séance -, du 28 novembre 1871 que
impôt perloimd serait à l'avenir perçu
par les voies ordinaires appliquées aux
autres impots et sans contrainte par corps,
n a même été ultérieurement supprimé.
Le conseil général voulait davantage;
il demandait uue le passeport fût aboli.
Ce vœu n'a pas été exaucé. Et pourquoi ?
Il faut voir dans le livre de Schϕcher
avec quel mélange d'éloquence indignée
et de haute raison il démontre que les fà-
t^ieux i'é.uïtats de ce système de compres-
sion ne sont compensés par aucune sorte
d'avantages; qu'il attente à la liberté
sans profit pour l'ordre; qu'il ne sert de
rien contre les vagabonds ; qu'il soumet à
une humiliation gratuite les prolétaires
de la Martinique, et ne fait qu'agiter dans
leur cœur le souvenir amer de l'esclavage !
.çtÚ'¡ biçn que l'arrêté Gueydon n'éta-
blisse aucune distinction entre les bJ^cs
et les noirs, c'est sur ces derniers seule-
ment qu'il pèse. Abandonner à l'arbi-
traire des agents de police et des gendar-
mes la liberté de ceux qui appartiennent
à la race dominatrice ! Effacer à ce point
la ligne de démarcation qu'a si profondé-
ment creusée entre les habitants le pré-
jugé de la peau! Impossible. Le despo-
tisme des mœurs coloniales est là! L'ap-
plication à un blanc de ce même édit 1
qu'on applique rigoureusement aux noirs 1
Mais ce serait un scandale 1
L'esclavage aholi a donc laissé après
lui une lourde chaîne. Un des anneaux de
cette chaîne, c'est l'obligation du passe-
port à l'intérieur; une autre plus gênante
encore, c'est l'obligation du livret.
En quoi consiste, à la Martinique, la
tyrannie du livret? Quels sont ceux qui
y sont assujettis ? A partir de quel âge ?
Qu'est-ce que « l'atelier de discipline ? »
Pour quel genre de délit les noirs coupa-
bles du crime de pauvreté sont-ils con-
damnés à subir les rigueurs d'un régime
qui fait du travail un châtiment et un dés-
honneur ? Que - résuIte-t-il du système -
qui oonsiste a convertir en journées de
travail les amendes prononcées par les tri-
bunaux de simple police, ou, si vous ai-
mez mieux, à appliquer la peine des tra-
vaux forcés au payement d'une amende ?
La réponse à ces interrogations est dans
la brochure dont je rends compte, et elle
s'y trouve accompagnée de remarques
dont chacune porte la double empreinte
d'un esprit judicieux et d'une âme géné-
reuse. , 1
Mais de toutes les nécessaires et légi-
times dénonciations que contient le livre,
les plus .frappantes sont celles qui concer-
nent la question du vagabondage.
On sait de quelle manière l'article 270
du code pénal définit le vagabond : c'est
celui qui n'a ni domicile certain ni moyens
d'existence, et qui n'exerce- habituelle-
ment ni métier ni profession. N'appar-
tiennent point, par conséquent, à la ca-
tégorie des vagabonds ceux qui possèdent,
des moyens de subsistance, quelque mo-
diques qu'ils soient. Eh bien ! par une vio-
lation flagrante de. l'article 270 du code 1
i "'---"
pénal, l'arrêté Gueydon veut qu'on v>U^r-
suive comme vagabond quiconque, rivï^mt
pénal, l'arrêté GUeYd,,(,Jl1 .,e, ut, q4;(,'l,m~~jr..
ni domicile propre ni employeur habi-
tael, ne peut justifier de l'emploi de ,son,
temps. .J\
Mais si cet homme auqud l ous vous
arrogez le droit do demander compte de
son temps a de quoi vivre sans être habi-
tuellement employé ; si le salaire de deux
jours de travail par semaine suffit à ses
besoins, parce qu'il est sobre, par.:e
qu'il boit de l'eau, parce qu'avec 10
ou 18 centimes il pourvoit à sa nourri-
ture, parce que la douceur du climat
des colonies lui permet de n'avoir pour
vêtement qu'une chemise ou un panta-
lon de toile, et pour abri qu'une ca-
bane de feuillage, en vertu de quel prin-
cipe prétendez-vous le contraindre a tra-
vailler au-Jelà de ce qu'exigent ses be-
soins? A-t-il bien réellonent cessé d'être
esclave, celui auquel vous ôtez la libre
disposition de son temps, alors qu'il n'a
commis et ne commet aucun acte dont
vous ayez sujet de vous plaindre? Est-il
bien réellement devenu libre, celui con-
tre qui, selon l'énergique expression de
Schœlcher, vous vous autorisez des bien-
faits mêmes de la nature pour l'asservir E
"ns convenances ?
--is trop à noter et trop à citer si
**re en saillie tout ce que la
J'auiw "Q mes yeux renferme
je voulais met,. trouve
brochure qui est sou. D
d'intéressant et d'instructu.
à la suite du tableau des vexatio. *
gées aux noirs de la Martinique, une sai-
sissante peinture du régime auquel l'ar-
rêté Husson a soumis ceux à* u r..-,. i.
loupe. Il est vrai que cet arrêté est moins
strictement, moins généralement appli-
qué dans cette seconde colonie que Tar-
rêté Gueyd "On 'le l'est dail,% )a prernière.
Mais que prouve cela? qu'il est inutile?
Alors, qu'on l'abroge.
T i •
Je 111us qu'un mot : excellent
aau u point de vue de ce qu'il dit, l'opus-
cule en question l'est aussi au pointée
vue de a manière dont les choses y sont
uites. Le style en est simple, clair, et
d'une précision relevée de temps en
temps par l'éloquence - celle qui a sa
source dans les émotions d'une âme vi-
rile, et dont je dirais volontiers qu'elle
est le battement de cœur d'un homme de
bien.
LOUIS BLANC. < jb
C&
__1
Les dépêches de Madrid nous apportent
une grande nouvelle : Les Cortès viennent
d'abolir l'esclavage à Porto-Rico. *
C'est la République qui, en France, le
27 avril 1848, a émancipé les esclaves ;
c'est la République qui les a émancipés en
Espagne, le 22 mars 1873.
C'est toujours à la République que les
hommes doivent d'être des hommes.
————————— —— 9<~B~—————————— iUi-t
Un journal prétend que M. Frédéric Mo-
rin, déposai t devant la commission d'en-
quête de la défense nationale, s'est attiré,
par ses réponses, fJes observations sévères. Il y
a là une petite insinuation parfaitement
fausse. M. Frédéric Morin a témoigné de-
vant la commission, non pour justifie'r sa
conduite devant des .adversaires politiques,
mais pour raconter, avec preuves à l'appui,
la part glorieuse, que le département de
Saône-:t-Loire a prise, sous son admi-
nistration, à la lutte contre l'étranger; et, si
un seul instant on avait manqué aux égards
qui lui étaient dus, il se serait retiré im-
médiatement.
— ——— » iMîjn~ —
LES ON-DIT
« ,
C'était hier l'ouverture, — ou plutôt
l'entr'ouverture — de l'exposition gasiror
nomique des Champs-Elysées ; cir, comme
toujours, la première exhibition est loin
d'être complète. Sur 400 comptoirs rete-
nus, il y en a bien cinquante qui ne sont
pas encore occupés.
Telle qu'elle est cependant, l'exposition
présente un assez bel assortiment de
harnais de gueule.
Il y a là à peu près tout ce qui se man-
ge, sans compter co qui se boit, tt même
ce qui ne se boit ni ne se mange.
Un boucher a exposé des quartiers de
veau, des gigots et des filets, qu'on man-
gerait crus! Et quelles volailles! Par exem-
pte, le gibier est rare ; quelques tétras,
quelques pintardes, quelques faisans d'A-
mérique, et puis, c'est tout. De gibier
Le numéro: 10 c. — Départements : 15 et
5 germinal aD si - PM K< i~~<
-
*- -«» ; >»I - J .-. ,».
RÉDACTION
Fadresseï SôCBétalre dô la KMactlôâ.
b •-'J Be i à 6 heures du soir * 1":.'
':Ü it* RSB SB VAï*Ql&s SI
> iw'f'i é Jwftiè' —"-r— •«. * > »• é'4 «
• LeI ïaanuscriu non insérés ne seront pas retic^
-/ aiïPîiCB»'.é ■■ j1
MM, Qj, JLâGRANGK, jGEHF et &> '■
®, fiaes de la Boaxss, @
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ADMINISTRATION >
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gotz luis M Tiî-OW, \!! y
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ABUSIEffiEMIt 1
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trois mois. Ifl »
Rii mois. 20 »
DÉPARTEMENT:
Trois mois. i. ^N, s *
Six mois. - * P
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4à*66ft6P leur es et œtoéatt J
A M, ERNKST LEf|#^ A
u. ,1- ^GKmisra^ïssa-a&aANtA V <\
LE'S ÉLÈCTIONSPROCIIAINES ¡
Dans tous les camps, on comprend
l'importance aes élections partielles qui
vont être le dernier avertissement du
pays à l'Assemblée. Le journal des princes
invite les monarchistes àsjy préparer
énergiquement.
Une forte préparation paraît, t3H effet,
leuï êîfS nécessaire. Le Soleil lui-même
Ressaye pas de dissimuler Tira puissance
,des tronçons de la monarchie. Et, fc cette
^occasion, il donne uklç Íolie idée. de la
cohésion du « grand parti conservateur»
et de l'unité qu'aurait un goïiverkiemCTït
qui sortirait de ce parti : « Les coik-
rservateurs ne sont-ils pas, dans cha,"
que bourg, sfcon dans chaque commune,
coupés BU pu : trois', njorceaux i0 >f
,,(an;oa.t -ctWKkBH. mxntrois mafOÊaux.qiVijl
s'agit de recoller « en nouant des al-
liances jusque, d&n*,ale: plus humble liaL
meau de France »s Le recollage ne sera
-. 'Pas très solide, le journal orléaniste en
convient; mai&Jfi/.peu qu'il tienne, « ne
fût-ce qu'un instant », pourvu qu'on ait le
Uemps d'escamoter l'élection, qu'importe
qu'après cela tout tombe en morceaux !
Donc, que « toutes les fractions conser-
vatrices du corps électoral » se rejoignent.
Que le parti conservateur renonce à ses
divisions t , • uartout qu un seul can-
didat. Orléaniste, napartiste ou légiti-
miste, cela est secondaire; 1 esseilliel UbL
qu'il n'y en ait qu'un, pou^ lequel t,ous
voteront. Il ne faut pas de petu 6 Use
il ne faut pas « mêler à la question T 4e
narchique la question de clocher ». Le
clocher sous-entend le coq. Les orléanistes 1
co-n^t prêts à sacrifier le coq si les autres 1
mon achistes sacrifient l'aigle et le lys.
L'aigle, c'est facile. Les bonapartistes ont
déjà oft '!rt d'immoler sur l'autel des roya-
listes leu r hête empaillée. Mais le lys sera
peut-être moins commode. Nos lecteurs
connaisseï 1t les aménités dont les légiti-
mistes coixuMeni quotidiennement les dr-
léanistes : « Si vous n'ôtez pas vos mas-
ques, nous, "vvous flagellerons les épau-
les! » Il est peut-être décile d'espérer
que le droit div. inva passer subitement
de la flagellation à l'embrassade.
Pourvut l'ente.nto deg trois monar-
chismes — « ne fût-ce que pour un ins-
tant » - - est la seiile chance des ennemis
de la République. Ils en font l'aveu mé-
lancolique. S'ils ne SL Nht pas trois contre
un, 11s se reconnaissent vaincus : « Si
nous n'étouffons pas tm ite division dans
notN; propre sein, la lutte. n'est pas sou-
tenable. Le parti radical n\')us battra sur
toute la ligne. » Et, même dans le cas où
l'ententes'accomplirait, «ils ne se font pas
.Q'illnsioos, sur les difficultés de la situa-
tion actuelle », ils, comptent peu sur Je
succès, et c'est plutôt par acquit de
conscience et pour n'avoir pas l'air de
déserter, qu'ils accepteront le combat :
<« A quoi bon, nous dira-t-on, avoir un
candidat dans un département où la dé-
faite est assurée? On n'est d'abord jamais
sûr de l'issue d'une élection, et le fût-on,
qu'il faudrait encore planter son dra-
peau. Si vous ne triomphez pas, vous
avez au moins la certitude de fortifier vos
amis dans leur attachement à vos idées et
dans leur fidélité à votre étendard. »
Tiens! c'est pour planter leur drapeau
que les royalistes du drapeau tricolore
voteraient pour un royaliste du drapeau
blanc ! C'est pour fortifier leufsamis dans
la fidélité à leur oiseau que les serviteurs de
l'aigle voteraient pour les candidats du coq!
Ce qui ressort de tout cela, c'est le pro-
fond découragement des ennemis de la
République. Ils sentent qu'ils ne peuvent
, plus rien contre elle, et ils voient quelle
misérable minorité ils sont à eux tous de-
vant ce qui est le pays même. Mais il faut
s'attendre que, jusqu'au dernier moment,
ils feront des efforts désespérés. Soyons
prêts. Ils s'organisent pdïir le vote d'a-
vril. Faisons comme eux. Songeons que
nous avons tout au plus quelques semai-
nes. Mettons-nous -- à - l'oeuvre dès - mainte-
nant. Et que ces dernières élections par-
tielles soient le digne prélude des grandes
élections générales qui seront la fin de la
monarchie et le recommencement de la
France.
MJGCSTfi VACQUERIE,
't x
■ t
m
- LA QUESTION LYONNAISE,
• M,
Dès que la question de l'organisation
municipale de Lyon a été soulevée à Ver-
sailles, nous avons dévoilé les desseins se-
crets du parti clérical, qui ne la posait
que pour en tirer profit. Nous avons dit
«pie les jésuites et les bonapartistes ligués,
exploitant de petites rivalités personnel-
les, faisaient semblant- d'attaquer pure-
ment et simplement la mairie centrale,
peu agréable au préfet, mais qu'au fond
ils se proposaient d'atteindre, à travers le
maire et les adjoints, le conseil municipal
I lui-même, et de lui. substituer, le plus
longtemps possible, une commission non
élue, tris Le parodie, de celle qui, sous
l'empire, a laissé, pendant dix-huit ans.
dilapider les finances lyonnaises. - t
Nos appréhensions n'étaient que trop
légitimes; et tout récemment deux jour-
naux, la Liberté et le Constitutionnel, nous
révélaient que certaines personnes insis-
taient auprès du gouvernement ppur 41
"tenir, -ùoii p~etticmcut l'ttiM~tim~
d'un préfet. maire ii Lyon, non pas seu-
lement un& modification pernicieuse dans
le recrutement du conseil municipal,
mais, de plus, la déchéance administra-
tive de la seconde ville de France et le re-
tour au régime bonapartiste.
Nous croyons savoir, de plus, que M.
Thiers s'est opposé jusqu'ici et très ëner-
giquement à cette solution 'que l'on pré-
sente comme provisoire et qui deviendrait-
bien vite définitive. Mais nous sommes
moins complètement renseignés sur les
intentions de M. de Goulard ; et il im-
porte que lui aussi soit averti des, con-
séquences certaines des concessions que
le centre droit lui demande, et qu'il
comprenne à quels conflits elles abouti-
raient infailliblement.. I
- : ; — 'A fi
La ville de Lyon, considérée au point
1 1
(jfc vue intrigues .jésuitiques, est unit
que eii son- genre. 'Sfwi'sla Restauration j
c'est-à4îàe*W* ^■ JÈ»Bi^d»jSleoteur^
à 300 francs, elle !lIt la Ç^pitaîa du parti
congréganiste ; c'est là qu'il centralisait
ses ressources; c'est là qu'il préparait ses
manœuvres ; c'est là qu'il réunissait le-li
moineries, des deux sexes. Lorsque la
bourgeoisie moyenne prit le pouvoir,
après la révolution de Juillet, les congré-
ganistes durent se replier ; ils affectèrent
même une petite physionomie semi-
cléricale, Enfin, le suffrage universel
tilt établi ; à ce moment-là, le cléricalis-
me était vaincu, absolument yaincu,
comme puissance électorale et politique ;
mais il resta comme puissance finan-
cière.
De là, la situation présente de la cité
lyonnaise. Il n'y en a pas Oil l'immense
majorité de la population soit plus énergi-
quement, plus universellement hostile
aux cléricaux; il n'y en a pas non plus où.
les cléricaux, minorité infime, mais re-
muante, exercent, par mille moyens su-
balternes, indirects, efficaces, une action
plus mystérieuse sur tous les pouvoirs pu-
blics ; il n'y en à pas, dès lors, où les ca-
lomnies contre le parti démocratique, et
même simplement contre le parti libéral,
soient lancées avec plus d'ensemble, avec
plus de perfidie.
Un jeune médecin s'établit-il à Lyon?
Aussitôt il est entouré d'agents qui lui
font entrevoir une carrière lucrative et de
hautes protections, s'il veut se rallier à la
« bonne cause ».
L'avocat qui débute est en proie aux
mêmes obsessions. -
A plus forte raison quand un adminis.
trateur arrive, le parti congréganiste,
dont il ignore les secrètes relations, agit-
il indirectement sur son esprit en circon-
venant son entourage. Le pauvre homme,
si intelligent qu'il soit, à moins qu'il ne
se rende un compte très exact de ce qui
se passe autour de lui, est circonvenu, en-
chaîné, sans qu'il s'en doute.
Des individus qui, déjà sous l'empire,
jouaient ce rôle d'amorce jésuitique au-
près des préfets de Louis Bonaparte, se
transforment soudain, d'après un mot
d'ordre habile, en monarchistes du centre
droit pu même en républicains conserva-
teurs, et, poussés par des recomma-nda-
tions puissantes et concertées, sont rap"
pelés, sous la République, au partage du
pouvoir administratif, et se servent de
leur influence renouvelée au profit de la
coterie jésuitique, qui les protège et se
cache derrière eux pour assouvir ses ran-
cunes ,et se~ passions.
C'est ainsi que des administrateurs que
leurs antécédents font accueillir avec une
faveur légitime, sont trompés et dévient
-.
de leur ligne; c'est ainsi que des conflits
très subalternes, comme il s'en est tou-
jours produit entre la la
mairie, et qu'un ministre habile apai-
serait d'un mot, s'envjmiment, s'éter-
nisent, deviennent des affaires d'Etat.
C'est ainsi enfin que les jésuites et les bo-
napartistes de Lyon se croient à la veille
de réaliser leur programme et d'arriver à
dominer, malgré eUe, cette ville qu'ils ont
déjà ruinée et qui les a en horreur.
Jamais, quoi qu'on fasse, de quelque
façon que l'on découpe le corps électoral
lyonnais, jamais les cléricaux ne feront
prévaloir dans les élections municipales
un seul : de leuFs adhérents. Voilà œ qui
explique-toutes leurs manœavres depuis
dix-huit mois. Ne pouvant arriver à l'ad-
ministration de la Ville par le jeu légi-
time du suffrage universel, et comptant
bien y parvenir par la pre ssion mysté-
rieuse qu'ils exercent sur la préfecture,
ils se proposent de substituer une com-
mission municipale, nommée indirecte-
ment par la préfecture, au conseil nommé
par les citoyens, par les contribuables.
: Pour ne pas attaquer de front et trop vi-
siblement les principes, ils allèguent, non
sans quelque hypocrisie, qu'après tout
cette commission serait provisoire et qu'on
ne lui donnerait que deux mandats cir-
conscrits : P le mandat de liquider h si-
tuation financière de la ville; 2° le man-
dat de refaire les listes électorales.
La situation financière de la ville ? Mais
Lyon, comme Paris, est en dissidence
avec le gouvernement central, au sujet de
certaines dépenses faites pour la défense
nationale ; et vous voulez que ce soit le
gouvernement qui, au lieu de traiter di-
rectement avec les élus de la ville, con-
tracte avec des personnes sans mandai,
électif et désignées par lui-même? N'est-
ce pas là le renversement de tous les prin-
cipes de justice? 1
J - Quant - aux listes électorales, la princi-
j pale opération des conseillers municipaux
actuels a jêjté de rayer deux mille faillis^
maintenus soigneusement par l'adminis-
tration impériale, Veut-on les réinté-
grer? Et si, par hasard, le conseil a mis
.•sur.JljÊS listes des habitants qui n'ont pas
encore leur temps légal de domicile fait
.qui n'est pas établi — le préfet ne peut-il
pas, dès à présent, se faire communiquer
ces listes et demander en justice les ra-
diations légitimes ? •. 1
Disons toute la vérité : les jésuites et
les bonapartistes demandent une commis-
sion provisoire pour la rendre définiUve.
Une fois que cette commission existera,
les prétextes ne manqueront pas pour la
maintenir. S il faut une loi qui prolonge
ses pouvoirs, cette loi sera proposée et vo-
tée. Ç'çst donc aujourd'hui qu'il faut que
M. Thiers résiste a des projets de l'autre
mondel dirigés contre lui autant que con-
tré nôtiâ.. - • «» -, p
« FRÉDËMC MORIN. 1
C'est aujourd'hui que notre collabora-
teur Edouard Lockroy et notre gérant Pel-
leport comparaissent en conr d'assises.
.III < £ £ ».
Ce n'est pas seulement en France qu'on
juge avec sévérité la conduite antipatrioti-
que de ceux qui, dans un intérêt de parti,
sinon dans un intérêt personnel, ont atta-
qué le gouvernement de la République, et
créé des crises au risque de compromett e
la libération du territoire. Le même juge-
ment est porté en Angleterre, aux Etats -
Unis, partout.
Le Journal d:?s Débats analysa un article
de la Presse de Vienne, lequel, dit-il, « fait
ressortir le Gontraste frappant qui existe
entre l'activité patriotique du président et
l'égoïsme funeste des conspirateurs et des pré-
tendants. » Le Journal des Débats cite cette
phrase : « Dès que M. Thiers se sera dé-
barrassé des partis qui, à l'Assemblée de
Versailles, trouvent la République beau-
coup plus gênante que les Prussiens, il pourra
se consacrer tout entier au travail de ré-
organisation, au lieu de se laisser entra-
ver par d(s agitations violentes et stériles. »
Ii
RÉUNION DE LA GAUCHE
La gauche républicaine a tenu séance
hier sous la présidence de M. Fourcand.
Le secrétaire a annoncé qu'il venait de
recevoir les pétitions pour la dissolution
de l'Assemplée de Versailles, recueillies
par un seul journal. Ces pétitions, don-
nant un total de 192,205 signatures, seront
déposées sur le bureau de la Chambre.
Un long débat s'est ensuite engagé
sur. la question du remboursement des
140 millions de la ville de Paris et du com-
plément d'indemnité pour les départe-
ments envahis. -
MM. Guichard et Magnin ont donné,
Comme membres de la commission du bud-
get, d'intéressants détails sur les pxplica-
tions fournies iôtttlf- Ú cette- commission
par M. Thiers.
M.Jules Faviv-a rappelé dans quelles
conditions avait ét é pondu l'armistiee du
28 janvier 1871, rde façon à bien établir le
caractère de la contribution de guerre de
200 mil ions payée par la ville de Paris.
La réunion s; est prononcée pour la rem-
boursement de s 1-40 millions proposés par
le gouverner nt à la ville de Paris et pour
l'allocation d'une seconde et dernière in-
demnité 'J,(; 400 millions aux départements
envahis.
Dans, la dernière partie de la séance on
a abordé la discussion du projet de re-
cop.sVructioiï de,1a colonne Vendôme.
La réunion a d'abord exprimé unanime-
, ú 0
ment ïejMsjrvet de 7oir soulever une pareille
que^tîcaj, au moment où U territoire est
mtore, ()Cùupé, et lorsque l'état de nos fi -
nances ne permet pas de l::.Ü'e db dépenses
dont l'urgence n'est pas déro oi~
PuîSu, la réunion a décidé qu'elle propo-
serait de substituer à la statue dfc au
léon CE41le d'uu soldai français.
---'-----. 11 flSffiBjST—■—
L'ESCLAVAGE CHEZ NOUS
L'esclavage, à la Martinique et à la
Guadeloupe, a-t-il bien réellement cessé
d'exister ?
Voilà ce qu'on est presque tenté de se
demander quand on a lu la brochure que
Victor Schœlcher vient de publier, s
ce titre : L'arrêté Gueydon à la Marti-
nique, et l'arrêté ffusson, à la Guade-
loupe. (i) r
Le sentiment qu'on éprouve à la lec-
ture de cet opuscule est de- ceux qui tout
à la fois élèvent l'âme et l'attristent.
Comment, en effet, assister sans une
sorle d'émotion fière à la lutte soutenue
depuis tant d'années contre le mal par un
honnête homme? Et, d'un autre côté,
comment se défendre d'une émotion dOn'¡
loureuse en voyant combien le mal est
difficile à dompter ?
Ce que Sehœlcher a fait pour l'abolition
de l'esclavage, nul ne l'ignore. Passionné
pour le droit, austère et inflexible amant
de la justice, on peut dire qu'en ce qui
touche les opprim/s à peau noire, il a été
pour la France ce que Wilberforee fut
pour 1 Angleterre. Pas de dépense, Ea$ dQ
fatigue, pas de danger qui l'aient fait hé-
siter un moment dans la poursuite de ce
qui a été le noble but, et j'ajoute la
grande victoire de sa vie. Lorsque la Ré-
volution de février éclata, il revenait du
Sénégal, où il était allé étudier la candi..
tion des esclaves, question qu'il s'était
mis en état de bien résoudre, par de
longs travaux et-de courageux voyages.
Il fut dû à son initiative, le décret qui
commençait par ces simples et belles pa-
roles : « Considérant que nulle terre fran-
çaise ne peut plus désormais porter d'es-
claves. »
Je n'oublierai jamais l'attitude des
membres du gouvernement provisoire
lorsque, le 27 avril 1848, l'acte d'éman-
cipation leur fut présenté. Elle révélait,
cette attitude, le même enthousiasme
grave et profond qui les animait lorsqu'ils
abolirent la peine de mort en matière po-
litique. De fait, en abolissant l'esclavage,
ils consacraient le principe de l'inviolabi-
lité de la vie humaine; car ne pas s'ap-
partenirç c'est ne pas vivre 1
Depuis, un quart de siècle s'est écoulé;
et si l'on veut savoir quelle force 'de résis-
tance il y a dans le mal, on n'a qu'à lire
ce que l'infatigable champion de la race
noire nous apprend de la police du travail
à la Martinique et du régime du travail à
la Guadeloupe.
Voici quelques traits du régime auquel
le contre-amiral Gueydon a soumis la pre-
mière de ces colonies :
Aux termes d'un arrêté publié le 10
septembre I800, toute personne de l'un
et de l'autre sexe, âgée de seize ans, est
tenue de se munir d'un passeport à l'in-
térieur. Il faut que ce passeport soit visé
chaque année par le maire, et qu'il dise
si le porteur a payé son impôt personnel ;
s'il est, oui ou non, sujet à livret. Obliga-
tion de montrer le passeport au premier
gendarme venu qui le demande. A-t-on
oublié de le prendre sur soi, ou se trouve-
t-il irrégulier, on est condamné à une
amende que les frais de poursuite peuvent
élever jusqu'à 40 fr., somme considérable
pour lu plupart de ceux que cette pénalité
(1) Chez Le Chevalier, rue Richelieu.
menace, dans un pays où, selon la décla-
ration du directeur de l'intérieur, M.
Trillard, - « Jes sept huitièmes de la popu-
lation n'offrent pas de gages saisissâblôsfe,
c'est à dire ne possèdent rien. Et s'il ar-
rive que, dans ces conditions, l'amende
ne puisse pas être payée? L'arrêté Guey-
don a prévu le cas. On en jugera par les
dispositions suivantes, que cite Schœl-
clier :
« Les amendes, ainsi que les condam-
nations aux frais et dépens, prononcées par
les tribunaux de police, seront converties
de droit en travail à la journée ou en
travail à la tÙche, à défaut de payement
dans la quinzaine des premières pour-
suites.
» Tout dettier qui refusera de s'acquitter
envers l'enregistrement, au moyen d'un
travail fourni dans les conditions ci-des-
sus indiquées, sera mis dans un atelier
de discipline. » !
C'était la contrainte par corps appliquée
au recouvrement de l'impôt. « En effet,
au Sehœlcher, le passeport ne
dit très bien qu'autant qu'on avait
pouvant êt £ £ vistj^^a^mpôt, et le por-
justifié du payement de l~- ., "'6.8-
teur d'un passeport irrégulier ~i
damne à une amende qui le rendait
sible de l'atelier de discipline s'il ne pou
vait acquitter, c'était bien la contrainte
par corps qu'il subissait.»
Il y avait là une atteinte si flagrante aux
principes en matière de recouvrement
d'impôts, que le evnseH général de la
Martinique fut enfin conduit à décider,
dans sa séance -, du 28 novembre 1871 que
impôt perloimd serait à l'avenir perçu
par les voies ordinaires appliquées aux
autres impots et sans contrainte par corps,
n a même été ultérieurement supprimé.
Le conseil général voulait davantage;
il demandait uue le passeport fût aboli.
Ce vœu n'a pas été exaucé. Et pourquoi ?
Il faut voir dans le livre de Schϕcher
avec quel mélange d'éloquence indignée
et de haute raison il démontre que les fà-
t^ieux i'é.uïtats de ce système de compres-
sion ne sont compensés par aucune sorte
d'avantages; qu'il attente à la liberté
sans profit pour l'ordre; qu'il ne sert de
rien contre les vagabonds ; qu'il soumet à
une humiliation gratuite les prolétaires
de la Martinique, et ne fait qu'agiter dans
leur cœur le souvenir amer de l'esclavage !
.çtÚ'¡ biçn que l'arrêté Gueydon n'éta-
blisse aucune distinction entre les bJ^cs
et les noirs, c'est sur ces derniers seule-
ment qu'il pèse. Abandonner à l'arbi-
traire des agents de police et des gendar-
mes la liberté de ceux qui appartiennent
à la race dominatrice ! Effacer à ce point
la ligne de démarcation qu'a si profondé-
ment creusée entre les habitants le pré-
jugé de la peau! Impossible. Le despo-
tisme des mœurs coloniales est là! L'ap-
plication à un blanc de ce même édit 1
qu'on applique rigoureusement aux noirs 1
Mais ce serait un scandale 1
L'esclavage aholi a donc laissé après
lui une lourde chaîne. Un des anneaux de
cette chaîne, c'est l'obligation du passe-
port à l'intérieur; une autre plus gênante
encore, c'est l'obligation du livret.
En quoi consiste, à la Martinique, la
tyrannie du livret? Quels sont ceux qui
y sont assujettis ? A partir de quel âge ?
Qu'est-ce que « l'atelier de discipline ? »
Pour quel genre de délit les noirs coupa-
bles du crime de pauvreté sont-ils con-
damnés à subir les rigueurs d'un régime
qui fait du travail un châtiment et un dés-
honneur ? Que - résuIte-t-il du système -
qui oonsiste a convertir en journées de
travail les amendes prononcées par les tri-
bunaux de simple police, ou, si vous ai-
mez mieux, à appliquer la peine des tra-
vaux forcés au payement d'une amende ?
La réponse à ces interrogations est dans
la brochure dont je rends compte, et elle
s'y trouve accompagnée de remarques
dont chacune porte la double empreinte
d'un esprit judicieux et d'une âme géné-
reuse. , 1
Mais de toutes les nécessaires et légi-
times dénonciations que contient le livre,
les plus .frappantes sont celles qui concer-
nent la question du vagabondage.
On sait de quelle manière l'article 270
du code pénal définit le vagabond : c'est
celui qui n'a ni domicile certain ni moyens
d'existence, et qui n'exerce- habituelle-
ment ni métier ni profession. N'appar-
tiennent point, par conséquent, à la ca-
tégorie des vagabonds ceux qui possèdent,
des moyens de subsistance, quelque mo-
diques qu'ils soient. Eh bien ! par une vio-
lation flagrante de. l'article 270 du code 1
i "'---"
pénal, l'arrêté Gueydon veut qu'on v>U^r-
suive comme vagabond quiconque, rivï^mt
pénal, l'arrêté GUeYd,,(,Jl1 .,e, ut, q4;(,'l,m~~jr..
ni domicile propre ni employeur habi-
tael, ne peut justifier de l'emploi de ,son,
temps. .J\
Mais si cet homme auqud l ous vous
arrogez le droit do demander compte de
son temps a de quoi vivre sans être habi-
tuellement employé ; si le salaire de deux
jours de travail par semaine suffit à ses
besoins, parce qu'il est sobre, par.:e
qu'il boit de l'eau, parce qu'avec 10
ou 18 centimes il pourvoit à sa nourri-
ture, parce que la douceur du climat
des colonies lui permet de n'avoir pour
vêtement qu'une chemise ou un panta-
lon de toile, et pour abri qu'une ca-
bane de feuillage, en vertu de quel prin-
cipe prétendez-vous le contraindre a tra-
vailler au-Jelà de ce qu'exigent ses be-
soins? A-t-il bien réellonent cessé d'être
esclave, celui auquel vous ôtez la libre
disposition de son temps, alors qu'il n'a
commis et ne commet aucun acte dont
vous ayez sujet de vous plaindre? Est-il
bien réellement devenu libre, celui con-
tre qui, selon l'énergique expression de
Schœlcher, vous vous autorisez des bien-
faits mêmes de la nature pour l'asservir E
"ns convenances ?
--is trop à noter et trop à citer si
**re en saillie tout ce que la
J'auiw "Q mes yeux renferme
je voulais met,. trouve
brochure qui est sou. D
d'intéressant et d'instructu.
à la suite du tableau des vexatio. *
gées aux noirs de la Martinique, une sai-
sissante peinture du régime auquel l'ar-
rêté Husson a soumis ceux à* u r..-,. i.
loupe. Il est vrai que cet arrêté est moins
strictement, moins généralement appli-
qué dans cette seconde colonie que Tar-
rêté Gueyd "On 'le l'est dail,% )a prernière.
Mais que prouve cela? qu'il est inutile?
Alors, qu'on l'abroge.
T i •
Je 111us qu'un mot : excellent
aau u point de vue de ce qu'il dit, l'opus-
cule en question l'est aussi au pointée
vue de a manière dont les choses y sont
uites. Le style en est simple, clair, et
d'une précision relevée de temps en
temps par l'éloquence - celle qui a sa
source dans les émotions d'une âme vi-
rile, et dont je dirais volontiers qu'elle
est le battement de cœur d'un homme de
bien.
LOUIS BLANC. < jb
C&
__1
Les dépêches de Madrid nous apportent
une grande nouvelle : Les Cortès viennent
d'abolir l'esclavage à Porto-Rico. *
C'est la République qui, en France, le
27 avril 1848, a émancipé les esclaves ;
c'est la République qui les a émancipés en
Espagne, le 22 mars 1873.
C'est toujours à la République que les
hommes doivent d'être des hommes.
————————— —— 9<~B~—————————— iUi-t
Un journal prétend que M. Frédéric Mo-
rin, déposai t devant la commission d'en-
quête de la défense nationale, s'est attiré,
par ses réponses, fJes observations sévères. Il y
a là une petite insinuation parfaitement
fausse. M. Frédéric Morin a témoigné de-
vant la commission, non pour justifie'r sa
conduite devant des .adversaires politiques,
mais pour raconter, avec preuves à l'appui,
la part glorieuse, que le département de
Saône-:t-Loire a prise, sous son admi-
nistration, à la lutte contre l'étranger; et, si
un seul instant on avait manqué aux égards
qui lui étaient dus, il se serait retiré im-
médiatement.
— ——— » iMîjn~ —
LES ON-DIT
« ,
C'était hier l'ouverture, — ou plutôt
l'entr'ouverture — de l'exposition gasiror
nomique des Champs-Elysées ; cir, comme
toujours, la première exhibition est loin
d'être complète. Sur 400 comptoirs rete-
nus, il y en a bien cinquante qui ne sont
pas encore occupés.
Telle qu'elle est cependant, l'exposition
présente un assez bel assortiment de
harnais de gueule.
Il y a là à peu près tout ce qui se man-
ge, sans compter co qui se boit, tt même
ce qui ne se boit ni ne se mange.
Un boucher a exposé des quartiers de
veau, des gigots et des filets, qu'on man-
gerait crus! Et quelles volailles! Par exem-
pte, le gibier est rare ; quelques tétras,
quelques pintardes, quelques faisans d'A-
mérique, et puis, c'est tout. De gibier
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