Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1875-04-11
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 avril 1875 11 avril 1875
Description : 1875/04/11 (N1857). 1875/04/11 (N1857).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7533000c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
'1.
N'~85~ ,~ Dimanche 11 Avril lâ7e
Le numéro : llO e ;.lPâBe_eia.~¡;.It'~e.'
*22 Germinal'an*83^ 4^;.485^
REDACTION
STtdreuerau Secrétaire #e la Rédaction
,. De 4 à 6 heures du soir
!8, ftVB »K VALOIS, il
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£ es miituicrita non insérés ne seront pas rend..
ANNONCES
Dr Ch.; LA GRANGE, CERF et
place, de la*Bouwe,
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AD ISINISTR ATIOlfc
t<, fiCI DB VALOIS, II:--'
âBOflsntncsf^
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Six mois, .»••• 20b » j
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Trtfis/iîïîâs^
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Adresser lettres et mandata
4 J, ERNEST LLUEIF F 'RU
AOIimiSlUlTËU&'K^B^^
<~
Ipoi DES CONSEILLEES 6Ê\MAUX
BE LA SEINE
(Dimanche 11 avril)
'*" )
CIVDlDATS DES COIBITÉS RÉPUBLICAINS
CANTON DE SAINT-DENIS
MOBEAUX (maire révoqué)
CANTON DE NEUILLV
docteur VILLENEUVE
CANTON DE VlNÇENEÎES
LEFÈVRE
CANTON DE CHAUENTON
BÉCLARD
CANTON DE SCEAUX
ARMAND GOftTIER 1
CANTON DE VILLEJUIF
BENJAMIN RASPAIL
CANTON DE COURBE VOIE
Candidat des comités de Puteaux
et de Suresnes
''¡ LESAGE
Candidat du comité da Colombes
",.' GUILLQîT
, CANTON ME PANTIN
i.. JACQUET (maire révoqué)
M COLÈRE DE LEURS JOIMAÏX
>9
Presque tous les présidents des con-
seils généraux ont cru devoir parler, au
début de la session, de F « acte mémo-
iable » accompli par l'Assemblée. Pres-
que tous ont exprimé leur, satisfaction
d'avoir, enfin, un gouvernement défini
et définitif. Ces discours ont mis les
journaux de M. do Soiibeyran et de M.
de Broglie dans un état indescriptible.
M. de Broglie ni M. de Soubeyran ne
t,OI\t satisfaits de Y « acte mémorable ».
il s'ensuit que quiconque se trouve sa-
tisfait est .considéré par les journalistes
de M. de Soubéyran et de M. de Broglie
comme un révolutionnaire. C'est, à
loûrs yeux, commettre un acte subversif
que de se déclarer partisan du gouver-
nement établi. ,. ,
Leur colère atteiotJfi^extribaafeJ» .fron-
tières du comique. Chaque nouvelle al-
locution leur donne des attaques de
nerfs. Ils jettent de petits cris effarou-
chés comme des femmes honnêtes à qui
l'on manquerait de respect. Parler de
République, de repos, de travail, est, à
leur avis, le comble de l'indécence. M.
Beslay fiis, surtout, a des mouvements
de pudeur remarquables. Il se voile la
face avec une colère d'autant mieux
jouée qu'il cherche à dissimuler une
petite humiliation. On sait que M. Bes-
lay fils avait embouché lff premier la
trompette révisionniste. Nous fîmes
alors remarquer combien cette attitude
était compromettante pour certain grand
personnage officiel dont le Français se
disait le protégé. Elle l'était si bien, en
effet, qu'on a prié tout bas M. Beslay
fils de suspendre sa fanfare. Il a dû
changer de langage et annoncer qu'il ne
parlerait plus de la révision. Aujour-
d'hui, il passe sa rage sur les présidents
de conseils généraux.
Ce que M. Beslay fils leur reproche,
en même temps que toute la presse
réactionnaire, c'est d'être de l'avis de
M. le garde des sceaux et de M. le mi-
nistre de l'instruction publique. C'est
aussi de ne pas conspirer contre le pou-
voir établi par l'Assemblée. Il y a un
crime que les journaux de droite ne
pardonnent plus : c'est d'être conserva-
teur. Comme, cependant, ils n'osent
point formuler leurs reproches, ils di-
sent : les présidents des conseils géné-
raux violent la loi. La loi leur interdit
de s'occuper de politique.
Il faudrait pourtant s'entendre sur ce
point. Quand on a discuté la loi sur les
conseils généraux, les soi-disant con-
servateurs, qui comptaient sur la majo-
rité, ont commencé par déclarer que les
conseils généraux devaient jouer un rôle
politique de premier ordre. C'est aux
conseils généraux qu'ils ont éonfié le
droit de suppléer l'Assemblée nationale,
au cas où elle serait dispersée. En ce
temps-là, non-seulement on ne défen-
dait pas aux conseils généraux de s'oc-
cuper de politique, mais on les plongeait
dans la politique jusqu'au cou.
Les conseils généraux furent, contre
toute attente, composés en majorité de
républicains. Leurs présidents félici-
tèrent M. Thiers d'avoir déclaré la Ré-
publique le gouvernement légal du pays.
Ils firent des manifestations républi-
caines à l'ouverture des sessions. Aus-
sitôt, ce fut un toile dans la presse soi-
disant conservatrice. Comment ! ces
gens à qui nous avons donné des pou-
voirs politiques osent se mêler de poli-
tique ! Voilà qui est intolérable. Le gou-
vernement doit les mettre à la raison.
Leurs discours ne seraient supportables
que. s'ils prêchaient la révolution auma-
lieRne, chislehurstienne ou henriquin-
quiste.
Arriva la discussion des lois constitu-
tionnelles. C'était le moment de pro-i
noncer la séparation définitive de la po-
litique et des conseils généraux. Ah!
ouiche ! Les soi-disant conservateurs
craignaient le suffrage universel. Si Vous
votez la République, disaient-ils à leurs
frères séparés, ne nous livrez pas, du
moins, au suffrage universel. Ne faites
pas élire le Sénat par le peuple. Mais
par qui, alors? Eh bien, les conseils gé-
néraux ne sont-ils pas là? Il y a beau-
coup d'ennemis du gouvernement que
vous établissez, dans les conseils géné-
raux. C'est une garantie d'ordre moral
et matériel. Les conseils généraux sont
des assemblées éminemment politiques.
La preuve est que nous avons soutenu
le contraire. Qr, vous savez que le con-
traire de ce que nous disons est tou-
jours vrai. Seulement, la loi Tréveneuc
ne plongeait les conseils généraux dans
la politique que jusqu'aux aisselles. Il
faut les y entrer jusqu'aux cheveux.
Maintenant, les conseils généraux ont
une opinion politique. Ils ne veulent
point renverser le gouvernement. On
s'écrie que c'est une horreur., une ah a.
mination et un scandale. Il faut les em-
pêcher de parler. Il faut, au besoin leur
couper la langue. — 0 hommes d'or-
dre !. ?. ô Tartuffes!. ô farceurs !
EDOUARD LOCKROY.
imiAGl ET LA BELGIQUE
Les journaux belges sont, naturelle-
ment, fort émus de la question diplo-
matique qui s'agite entre le gouverne-
ment de Berlin et le gouvernement de
Bruxelles au sujet du parti qu'ont pris
les évêques de Belgique dans la querelle
ecclésiastique d'Allemagne.
L'Indépendance dit justement qu' «on
pourrait aller loin » avec la théorie ar-
borée par M. de Bismarck. Il est certain
que, si un gouvernement étranger pou-
vait intervenir dans la législation de ses
voisins et leur dicter les lois dont il a
envie, personne ne serait plus chez soi.
L'Indépendance belge conseille spiri-
tuellement au gouvernement allemand
d'essayer sa théorie sur l'Angleterre, où
il s'est publié, à propos du conflit ec-
clésiastique allemand, des choses qui
ne cèdent en rien en violence contre
l'Allemagne à celles qui ont pu paraître
en Belgique. « Or, on n'a pas dit jus-
qu'ici que des observations analogues à
celles qui ont été adressées au gouver-
nement belge aient été soumises au
gouvernement anglais. » D'où vient cette
différence? Serait-ce de ce que l'Angle-
terre est une grande puissance et la Bel-
gique un Etat faible ? « Si cela était, il
faudrait donc admettre qu'il n'y a plus
qu'un seul privilège de par le monde :
la force. »
Le malheur pour la Belgique est
qu'en 1852 un autre ea!Se~ ih:
tervenu dans sa leglslatlOi et qu'elle l'a
laissé faire. Un livre venà^ d'être pu..
t>fié à Bruxelles. Ce livre, @qu(1 - s'appelait
Napoléon-le-Petit, n'a pas p^ cela se
conçoit amplement, a celui qu'il n'était
pas l'autre Napoléon. Mais la Bè^jqUe
était un pays où la presse était Unre;"t
où il n'y avait pas de loi qui empêchât
de dire la vérité. Pas de loi? eh bien,
faites-en une! La Belgique est un petit
Etat, comme dit l'Indépendance; celui
qui se plaignait avait dans la main l'ar-
mée française ; il venait de prouver
qu'il était capable de tout, et de bien
d'autres choses encore ; la Belgique
eut peur de lui, et fit la loi Faider. Eh
bien, lui dit aujourd'hui l'empereur
d'Allemagne, ce que vous avez fait
pour l'empereur français, faites-le pour
l'empereur allemand.
A quoi les Belges répandent : Mais
l'empereur français, c'était Louis Bona-
parte, l'homme du guet-apens, le César
de grand chemin qui avait arrêté la
France au coin d'une Constitution et qui
lui avait mis un plébiscite sur la gorge ;
vçilà celui que vous imiteriez ! « Nous
ne pensions pas que l'Allemagne libé-
rale et constitutionnelle voulût prendre
pour modèle le gouvernement du 2 dé-
cembre ! » Et « l'Allemagne libérale et
constitutionnelle» doit bien faire rire
M. de Bismarck, qui nous fait l'effet
d'être gêné par les constitutions comme
les écuyers du Cirque par les ronds de
papier qu'ils crèvent au galop.
Il y a un côté par où ces exigences
hautaines de l'Allemagne ne nous cha-
grinent pas. Nous n'avons aucun inté-
rêt à ce que celle qui nous a arraché
deux de nos provinces soit bien avec
l'Europe, et ce n'est pas par ces inter-
ventions violentes, qu'elle s'acquerra
beaucoup d'amitiés. Au lendemain
d'une guerre victorieuse, quand on a
tout envahi et tout écrasé, quand on a
rapporté autant de milliards qu'on en a
voulu, quand on est pour son peuple
une espèce de Dieu, on n'admet plus,
on ne comprend même plus la résis-
tance, pas plus au dehors qu'au dedans.'
On se croit chez soi partout, et l'on
parle aux peuples comme à des sujets.
Mais les peuples n'aiment pas cela, et il
arrive que peu à peu on les met tous
contre soi. Or, - un empereur qui va-
lait bien Guillaume en a fait l'expérience
au commencement de ce siècle, — per-
sonne n'est fort contre tout le monde.
C'est pourquoi nous assistons avec
plus de curiosité que d'inquiétude à ce
qui se passe entre le gouvernement al-
lemand et le gouvernement belge. No-
tre patriotisme ne peut que souhaiter
de voir l'Allemagne s'engager à fond
dans la voie où elle semble vouloir en-
trer. Il est possible que la force « prime »
le droit en ce sens que la force a sou-
vent le « premier » mot ; mais le droit
a toujours le dernier.
AUGUSTE VACQUBRIE.
Nous avions annoncé que le ministre de
la gtrerrravait adressé aux généra^M^m~
mandants des corps ~d'armée circu-
laire analogue à celle que ie/mmistre de
la justice avait adressée ay* procureurs
généraux. Les journaux qrl n'aiment pas
la République avaient dit que nous pre.
nions désir djdi>* I** réalité.
Cei\e circulaire, dont nous affirmions et
dont ils niaient l'existence, existait telle-
ment, que le Times la publiait hier. îîous
la traduisons :
Général, ,'1
Les lois réglant l'organisation des pouvoirs
publics en France viennent d'être promulguées,
vous le savez. Il faut donc que, dès mainte-
nant, tous dans le pays s'y soumettent et y con-
forment leur conduite.
Celte obligation devient d'autant plus stricte
qu'on occupe dans la hiérarchie gouvernemen-
tale un rang plus élevé.
Aussi, bien que décidé à respecter les convic-
tions et les souvenirs que chacun peut avoir
gardé dans son for intérieur,le gouvernement en-
tend que, dans l'intérêt de la paix publique, on
ne les produise au dehors sous aucune forme
répréhensible, et il compte qu'aucun de ses re-
présentants ou de ses délégués ne s'associera
par ses paroles, ses écrits ou ses actes, à
des manifestations hostiles à la Constitution
que l'Assemblée nationale a adoptée.
Comme ministre de la guerre, mon devoir
est de veiller à ce que chacun dans l'armée se
conforme strictement à cette ligne de conduite.
Je ne manquerai pas à l'accomplissement de
cette tâche. Je sais d'ailleurs qu'elle me sera
rendue facile par l'esprit de devoir et d'obéis-
sance, dont les preuves, je me réjouis de le
dire, continuent d'être données à tous les de-
grés de la hiérarchie.
Cette circulaire du ministre de la guerre
sera accueillie, dans le pays et dans l'ar-
mée, avec une égale satisfaction. Il faut
louer M. le général de Cissey d'avoir com-
pris qu'après deux années de tiraillements,
après avoir vu tout mettre en question,
jusqu'à son drapeau même, l'armée enten-
drait avec joie une affirmation enfin nette
et précise des institutions sous lesquelles
nous vivons et qu'elle a mission de défen-
dre.
LES COULISSES DE VERSAILLES
Quelques jours avant la séparation de
l'Assemblée, les députés républicains mem-
bres des conseils généraux se sont réunis,
au nombre de 127, pour s'occuper .de la
situation que tendent à faire chaque jour
de plus en plus aux assemblées départe-
mentales le gouvernement et le conseil
d'Etat. La loi de 1871, conçue dans le
sens de la décentralisation, a notamment
accru les attributions des conseils géné-
raux, et aujourd'hui ces attributious sont
l'objet de restrictions incessantes, tant de
la part des divers ministres de l'intérieur
que du conseil d'Elat, dont la jurispru-
dence depuis trois ans a été constamment
opposée à l'esprit de la loi du 10 août
1871.
Les 127 députés en question ont chargé
une commission de cinq membres : MM.
le comte Rampon, Magnin, Lepère, Méline
et Waddington, d'étudier la question, de
négocier avec le gouvernement, et enfin
de lui présenter un projet susceptible d'ê-
tre soumis à la Chambre, et délimitant net-
tement les attributions des conseils géné-
raux.
Les cinq membres de cette commission
vont se réunir dans quelques jours, dès
que leurs conseils généraux respectifs au-
ront terminé leurs travaux. Ils doivent se
rendre chez M. Buffet, pour l'entretenir de
la question. On remarquera que la com-
mission compte parmi ses membres M.
Waddington qui fut rapporteur de la loi
du 10 août 1871 sur 1
Le point principal de Cette. !l
celui qui concerne les droits des conseils
généraux en matière de conces*K>44.i.
mins de fer départementanr. - -
sur ce point est engagée- en ce njotwent
avec M.Caillaux, minis.tre des travaux pu-
blies.
Les autres points sont relatifs aux tAp*
ports des conseils généraux avec les pfeiets
et les bureaux des préfectures. On se lsQU'"
vient particulièrement des longs deme.es
du conseil général des Bouches-da-Rhône
avec M. de Kératry. V-\ ,
Tous ces points vont faire 1 objet û A> ttB.e«
étude approfondie. '-
—o— > f
Au cours de la dernière Sèssi<3»i Utw-
proposition signée par MM. Léon Say et
Calmon, comme anciens préfet de la Sa-
ne, et MM. Paul Bel"i'Mt-..,r de Rémusat,
fut soumise à la commission du budget
1875.
Cette proposition tendait à la recons-
truction de la Faculté des sciences et def
l'Ecole pratique de la Faculté de médecine
de Paris sur les terrains libres du Luxem-
bourg.,.
Les frais étaient évalués à 8 millions ,
dont 4 étaient demandés à l'Etat et 4 à la
ville de Paris. L'adhésion de celle-ci était
acquise d'avance; restait à obtenir celle de
l'Etat. Les ministres des finances et dfi
l'instruction publique du cabinet précédente
MM. Mathieu-Bodet et dé Cumont, consul-
tés, refusèrent de s'engager. La commis-
sion du budget était favorable à la propo-
sition, mais il fallait qu'elle fût saisie, di-
rectement par le gouvernement; elle émit
donc le vœu que celui-ci prît l'initiative
que M. Léon Say s'était proposé de pro-
voquer par le dépôt de sa proposition.
Survint le 6 janvier, où le ministère
Chabaud-Latour tomba, et il ne fut plu2
question de ce projet.
Mais aujourd'hui, M. Léon Say va re-
prendre, comme ministre des finances e*
au nom de l'Etat, la proposition qu'il avaH
faite comme simple député.
L'adhésion de M. Wallon lui est acquise
Et il faut espérer que bientôt nous verronï
sortir ces deux grands établissement?
scientifiques de l'état précaire où la parci-
monie des budgets les maintient depuis
trop longtemps au grand détriment de la
science.
—Q—
On va distribuer aux députés, à la ren-
trée le dernier rapport de la commission
d'enquête du 4 septembre, celui de M. Cal-
let. C'est un travail sur .l'ensemble des ac-
tes du gouvernement de la défense natio-
nale et sur les événements qui ont précédé
le 4 septembre.
La publication de ce rapport a ét~ retar -
dée par un conflit survenu entre M. Callet.
et M. Daru, président de la commission..
M. Callet a apprécié en termes sévères x
la conduite des derniers cabinets de l'em-
pire, et M. Daru a cru devoir prendre la
défense du régime du 2 décembre. Le con-
flit est aujourd'hui dénoué et l'impression
du rapport va se terminer très prochaine-
ment.
-0-
Dans leur session actuelle, tous les con-
seils généraux sont appelés à nommer, aux
termes de la 4oi votée en uécembré der-
nier, deux membres par conseil pour as-
surer la protection des enfants dû premier
âge.
RÉPUBLIQU E
On se disait : « Bah 1 qu'importa le vote
du 25 février? La gauche y voyait sa vic-
toire : il est aisé de la lui subtiliser. Pour
annuler la République, que faut-il? la taire.
Une périphrase change tout; un synonyme
sauve l'ordre moral; une locution habile
désarme le vote du 25 février. On regar-
dera les affiches des préfets : on verra qu'on
a un régime en blanc. Ce régime s'appelle
Veulllcton dis 13appas
9 lu U AVRIL
, 62 ,- "-- , ,_
LA PISTE
DU CRIME
>
.,.,.,
:, DEUXIÈME PARTIE
": - -"
XVIII
■ Vttpas én f»%ant
- Où demeura Mme Bauly ? m'écriai-je.
:. Et où demeure cette seyante, qui est dans
sa confidence? ':'
Je ne puis vous le dire, répondit
Dexter, je ne le sais PAie
—. Mais où poutrais-je m'en informer ?
Il réfléchit un moment.
.-rjlyaunhotnme qui doit savoir où
elle demeure, —.ou bien qui pourrait s'en
informer pour vous. -
— Oui est-ce? Son fiom?
— Q'est un ami d'Albert; le major Fitz-
Pavid. - ---- ::-,
, •• ■ ; JL»..
10 avril*
— Je le connais! je dois dîner chez lui,
la semaine prochaine. Il vous a invité à
être de la partie.
Miserrimus Dexter se prit à rire avec dé-
dain.
.;.Le major Fitz David, dit-il, aime à
obliger les dames. Les dames peuvent le
traiter comme une espèce de vieux chien
de manchon. Je ne dîne pas avec de tels
hommes. J'ai répondu par un refus. —
Mais, vous, allez à ce dîner. Lui ou quel-
qu'une de ses favorites peut vous être
utile. Quels sont ses convives ? Vous les
a-t-il fait connaître?
: - Je sais qu'il y aura une lady Cla-
rinda. ,
- Bravo ! cette dame est une amie de
Mme Bauly. Elle sait assurément où Mme
Bauly demeure. Venez me revoir quand
vous aurez obtenu d'elle ce renseigne-
ment. Demandez si la femme de chambre
est toujours avec Mme Bauly. C'est la plus
facile des deux à. faire parler. Obtenez seu-
lement que cette Ûllô s~ouvre à vous, et
alors nous tenons Mme Bauly. Et nousTé-
fcraserons, — s'écria-t-il eir abaissant sa
main avec la rapidité d'un éclair sur la
dernière môuche de la saison, qui rampait
languissamment sur le bras de son fau-
teuil,— nous l'écraserons, comme j'écrase
cette mouche!
Je me tus, presque effrayée. Il reprit : *
— J'y pense. Une question, une question
très importante : Avez-vous de l'argent à
vôtre disposition?
— Oui, et beaucoup.
Il fit claquer joyeusement ses doigts.
.,p Cette fille est à nous 1 s'éc'ria-t-iL
Avec elle, c'est une question de livres et
de schelUngs. Attendez : une autre ques-
tion, à propos de votre nom. Si vous vobs
présentez à Mme Bauly comme la femme
d'Albert, elle verra en vous celle, qui a pris
sa place. Vous trouverez subitement en
elle, songez-y bien, votre plus mortelle
ennemie !
La jalousie que je nourrissais contre
Mme Bauly, et qui avait couvé dans mon
cœur pendant tout notre entretien, fit ex-
plosion à ces mots. Est-ce que vraiment
mon mari avait jamais aimé cette femme?
- Parlez-moi en toute franchise, dis-je
avec impétuosité, Albert a-t-il donc réel-
lement?.
Il éclata d'un rire moqueur. Il avait de-
viné ma jalousie avant que ma question
fût sur mes lèvres.
- Oui, dit-il, oui, Albert l'a réellement
aimée. Ne vous y trompez pas, elle avait
tout lieu de croire — avant le procès-
que la mort de la femme d'Albert la met-
trait en son lieu et place. Mais le juge*
ment a fait d'Albert un autre homme.
Mme Bauly avait été témoin de ce qu'il ap-
pelle sa dégradation. C'en fut assez pour
l'empêcher de l'épouser. Il rompit avec
elle tout d'un coup et pour toujours,—pa,r
la même raison qui l'a depuis poussé à aie
séparer de vous. L'existence avec une
femme informée du jugement qui l'avait
atteint comme meurtrier de sa femme,
était un supplice qu'il n'avait pas le cou-
rage d'envisager en face. Vous avez voulu
que je vous dise la vérité ; la voilà. Il.faut
de la prudence avec Mme Bauly ; vous ne
devez pas en être jalouse. Entendez-vous
avec le major, quand vous vous rencon-
trerez à sa table avec lady Clarinda, pour
lui être présentée sous un nom d'emprunt,
- J'irai au dîner, sous le nom que mon
mari a pris en m'épousant, sous le nom de
Mme Woodville*
- C'est cela ! s'écria Dexter. Ah ! que ne
donnerais-je pas pour être là, quand lady
Clarinda vous présentera à Mme Bauly !
Quelle situation ! D'un côté une femme qui
cache, dans les plus profonds replis de son
cœur, un horrible secret ; de l'autre, une
seconde femme qui médite de faire appa-
raître ce secret au grand jour, par tous les
moyens, bons ou mauvais, qu'elle pourra
employer. Quelte lutte ! quelle péripétie !
J'en ai la fièvre. Je voiS l'avenir; je vois
Mme Borgia-Bauly tomber, éperdue, sur
les deux genoux!. Ah! voilà que mon
cerveau-recommence à bouillonner dans
ma tête ! N'ayez aucune crainte, mais il
faut que j'aie recours à quelque violent
exercice physique. Il faut que je laisse
échapper la vapeur, ou elle fera tout-à-
coup explosion.
S'a folie intermittente s'empara encore
une fois de lui. Je m'approchai de la porte
pour assurer au besoin ma retraite ; puis
je me hasardai à regarder.
Il s'élança d'une course furieuse, dans
son fauteuil qui semblait voler comme un
ouragan, vers l'extrémité opposée de la
chambre. Mais cet exercice n'était pas en-
core assez violent dans l'état où se trou-
vaient ses esprits. En un clin d'oeil, il se
précipita sur le parquet, et se dressa sur
ses mains, semblable à une monstrueuse
grenouille. Puis, sautelant à travers la
chambre, il renversa, l'un après l'autre,
tous tes fauteuils légers près desquels il
passait. Arrivé à l'autre extrémité, il se
retourna, contempla les fauteuils boule-
versés, s'encouragea en poussant un cri
de triomphe, et sauta rapidement par des.
sus chacun d'eux, avec le seul secours de
ses mains. Son corps privé de jambes» tan.
tôt se rejetait en arrière par un mouve-
ment des épaules, tantôt se redressait en
avant pour rétablir l'équilibre.
— C'est le saut de mouton de Dexter I
s'écria-t-il joyeusement en se perchant,
avec la légèreté d'un oiseau, sur le dernier
des fauteuils renversés. Je suis joliment
leste, hein, madame Valeria, malgré mon
infirmité ?- Et maintenant buvons un autre
verre de bourgogne à la pendaison de
Mme Bauly !
Je saisis désespérément la première ex-
cuse qui me vint à l'esprit.
— Vous oubliez, dis-je, qu'il faut que je
coure chez le major. Si je ne l'avertis pas
à temps, il peut parler de moi à lady Cla-
rinda, en me donnant le nom qu'il ne faut
pas qu'il me donne.
Dans sa fièvre, il entra aussitôt dans ma
pensée.
— Oui! oui! de l'action! du mouve-
ment ! de la hâte ! s'écria-t-il.
Il donna un vigoureux coup de sifflet.
— Ariel, dit-il, va vous aller chercher
une voiture. Et alors, au galop chez le ma-
jor! Tendez sans retard le filet où doit
tomber Mme Bauly. Ah! le beau jourl Ah!
quel soalagement de me sentir délivré de
mon effroyable secret, et d'en partager le
fardeau avec vous! Ma joie m'enivre. Je
suis pareil à l'Esprit de la Terre, dans le
Prométhée délivré de Shelley, quand la Ter-
re sent l'esprit de l'Amour.
Comme je dépassais le seuil, il décla-
mait les beaux vers du poète, perdu dans
ce flot lyrique, appuyé sur son fauteuil
renversé, les yeux fixés sur un ciel imagi-
naire. Mais quand je traversai l'anticham-
bre, c'était déjà autre chose, il poussait
son cri strident et sautait follement par
dessus les fauteuils renversés. j
Ariel était dans la salle du rez-de-chaus-
sée qui m'attendait.
J'allais mettre mon gant, au moment
où je m'approchais d'elle. Elle m'ar-
rêta, et, saisissant ma main, la porta
vivement à sa figure; était-ce pour la bai-
ser ou pour la mordre? Ni l'un ni l'autre.
Elle la flaira, comme aurait fait un chien.
Cela fait, elle la laissa retomber-en pous-
sant un gros rire, qui ressemblait à un
gloussement.
— Vous n'avez pas l'odeur de ses par-
fums, vous n'avez pas touché sa barbe t
dit-elle. Maintenant je vous crois. - Vous
voulez une voiture?
- Merci! j'irai à pied, jusqu'à ce qua
j'en rencontre une.
- Elle était disposée à être polie envers
moi, du moment où « je n'avais pas tou-
ché à sa barbe ». J'en fis la remarque tout
haut.
Elle éclata de rire. (
— A présent, dit-elle, je suis contenta
de ne vous avoir pas jetée dans le canal.
Elle me donna sur l'épaule une tapa
amicale qui faillit me renverser. Puis* alla
reprit son air stupide, et me .précéda jus..
qu'à la porte d'entrée, qu'elle referma der-
rière moi, en riant toujours de son gros
rire.
Mon étoile était enfin dans
d'ascension : j'avais gagné à la foisrla con-
fiance d'Ariel et de son maitroi
t
WILKIE COLLINS.
(A suivrQ 0
N'~85~ ,~ Dimanche 11 Avril lâ7e
Le numéro : llO e ;.lPâBe_eia.~¡;.It'~e.'
*22 Germinal'an*83^ 4^;.485^
REDACTION
STtdreuerau Secrétaire #e la Rédaction
,. De 4 à 6 heures du soir
!8, ftVB »K VALOIS, il
---"
£ es miituicrita non insérés ne seront pas rend..
ANNONCES
Dr Ch.; LA GRANGE, CERF et
place, de la*Bouwe,
r -
r 'I'
AD ISINISTR ATIOlfc
t<, fiCI DB VALOIS, II:--'
âBOflsntncsf^
unis 1
iro\e mç>js 40 Ill
Six mois, .»••• 20b » j
insyxBflttroRï^N^
- -- 3 56
Trtfis/iîïîâs^
~.: ., "',
six : ,
Adresser lettres et mandata
4 J, ERNEST LLUEIF F 'RU
AOIimiSlUlTËU&'K^B^^
<~
Ipoi DES CONSEILLEES 6Ê\MAUX
BE LA SEINE
(Dimanche 11 avril)
'*" )
CIVDlDATS DES COIBITÉS RÉPUBLICAINS
CANTON DE SAINT-DENIS
MOBEAUX (maire révoqué)
CANTON DE NEUILLV
docteur VILLENEUVE
CANTON DE VlNÇENEÎES
LEFÈVRE
CANTON DE CHAUENTON
BÉCLARD
CANTON DE SCEAUX
ARMAND GOftTIER 1
CANTON DE VILLEJUIF
BENJAMIN RASPAIL
CANTON DE COURBE VOIE
Candidat des comités de Puteaux
et de Suresnes
''¡ LESAGE
Candidat du comité da Colombes
",.' GUILLQîT
, CANTON ME PANTIN
i.. JACQUET (maire révoqué)
M COLÈRE DE LEURS JOIMAÏX
>9
Presque tous les présidents des con-
seils généraux ont cru devoir parler, au
début de la session, de F « acte mémo-
iable » accompli par l'Assemblée. Pres-
que tous ont exprimé leur, satisfaction
d'avoir, enfin, un gouvernement défini
et définitif. Ces discours ont mis les
journaux de M. do Soiibeyran et de M.
de Broglie dans un état indescriptible.
M. de Broglie ni M. de Soubeyran ne
t,OI\t satisfaits de Y « acte mémorable ».
il s'ensuit que quiconque se trouve sa-
tisfait est .considéré par les journalistes
de M. de Soubéyran et de M. de Broglie
comme un révolutionnaire. C'est, à
loûrs yeux, commettre un acte subversif
que de se déclarer partisan du gouver-
nement établi. ,. ,
Leur colère atteiotJfi^extribaafeJ» .fron-
tières du comique. Chaque nouvelle al-
locution leur donne des attaques de
nerfs. Ils jettent de petits cris effarou-
chés comme des femmes honnêtes à qui
l'on manquerait de respect. Parler de
République, de repos, de travail, est, à
leur avis, le comble de l'indécence. M.
Beslay fiis, surtout, a des mouvements
de pudeur remarquables. Il se voile la
face avec une colère d'autant mieux
jouée qu'il cherche à dissimuler une
petite humiliation. On sait que M. Bes-
lay fils avait embouché lff premier la
trompette révisionniste. Nous fîmes
alors remarquer combien cette attitude
était compromettante pour certain grand
personnage officiel dont le Français se
disait le protégé. Elle l'était si bien, en
effet, qu'on a prié tout bas M. Beslay
fils de suspendre sa fanfare. Il a dû
changer de langage et annoncer qu'il ne
parlerait plus de la révision. Aujour-
d'hui, il passe sa rage sur les présidents
de conseils généraux.
Ce que M. Beslay fils leur reproche,
en même temps que toute la presse
réactionnaire, c'est d'être de l'avis de
M. le garde des sceaux et de M. le mi-
nistre de l'instruction publique. C'est
aussi de ne pas conspirer contre le pou-
voir établi par l'Assemblée. Il y a un
crime que les journaux de droite ne
pardonnent plus : c'est d'être conserva-
teur. Comme, cependant, ils n'osent
point formuler leurs reproches, ils di-
sent : les présidents des conseils géné-
raux violent la loi. La loi leur interdit
de s'occuper de politique.
Il faudrait pourtant s'entendre sur ce
point. Quand on a discuté la loi sur les
conseils généraux, les soi-disant con-
servateurs, qui comptaient sur la majo-
rité, ont commencé par déclarer que les
conseils généraux devaient jouer un rôle
politique de premier ordre. C'est aux
conseils généraux qu'ils ont éonfié le
droit de suppléer l'Assemblée nationale,
au cas où elle serait dispersée. En ce
temps-là, non-seulement on ne défen-
dait pas aux conseils généraux de s'oc-
cuper de politique, mais on les plongeait
dans la politique jusqu'au cou.
Les conseils généraux furent, contre
toute attente, composés en majorité de
républicains. Leurs présidents félici-
tèrent M. Thiers d'avoir déclaré la Ré-
publique le gouvernement légal du pays.
Ils firent des manifestations républi-
caines à l'ouverture des sessions. Aus-
sitôt, ce fut un toile dans la presse soi-
disant conservatrice. Comment ! ces
gens à qui nous avons donné des pou-
voirs politiques osent se mêler de poli-
tique ! Voilà qui est intolérable. Le gou-
vernement doit les mettre à la raison.
Leurs discours ne seraient supportables
que. s'ils prêchaient la révolution auma-
lieRne, chislehurstienne ou henriquin-
quiste.
Arriva la discussion des lois constitu-
tionnelles. C'était le moment de pro-i
noncer la séparation définitive de la po-
litique et des conseils généraux. Ah!
ouiche ! Les soi-disant conservateurs
craignaient le suffrage universel. Si Vous
votez la République, disaient-ils à leurs
frères séparés, ne nous livrez pas, du
moins, au suffrage universel. Ne faites
pas élire le Sénat par le peuple. Mais
par qui, alors? Eh bien, les conseils gé-
néraux ne sont-ils pas là? Il y a beau-
coup d'ennemis du gouvernement que
vous établissez, dans les conseils géné-
raux. C'est une garantie d'ordre moral
et matériel. Les conseils généraux sont
des assemblées éminemment politiques.
La preuve est que nous avons soutenu
le contraire. Qr, vous savez que le con-
traire de ce que nous disons est tou-
jours vrai. Seulement, la loi Tréveneuc
ne plongeait les conseils généraux dans
la politique que jusqu'aux aisselles. Il
faut les y entrer jusqu'aux cheveux.
Maintenant, les conseils généraux ont
une opinion politique. Ils ne veulent
point renverser le gouvernement. On
s'écrie que c'est une horreur., une ah a.
mination et un scandale. Il faut les em-
pêcher de parler. Il faut, au besoin leur
couper la langue. — 0 hommes d'or-
dre !. ?. ô Tartuffes!. ô farceurs !
EDOUARD LOCKROY.
imiAGl ET LA BELGIQUE
Les journaux belges sont, naturelle-
ment, fort émus de la question diplo-
matique qui s'agite entre le gouverne-
ment de Berlin et le gouvernement de
Bruxelles au sujet du parti qu'ont pris
les évêques de Belgique dans la querelle
ecclésiastique d'Allemagne.
L'Indépendance dit justement qu' «on
pourrait aller loin » avec la théorie ar-
borée par M. de Bismarck. Il est certain
que, si un gouvernement étranger pou-
vait intervenir dans la législation de ses
voisins et leur dicter les lois dont il a
envie, personne ne serait plus chez soi.
L'Indépendance belge conseille spiri-
tuellement au gouvernement allemand
d'essayer sa théorie sur l'Angleterre, où
il s'est publié, à propos du conflit ec-
clésiastique allemand, des choses qui
ne cèdent en rien en violence contre
l'Allemagne à celles qui ont pu paraître
en Belgique. « Or, on n'a pas dit jus-
qu'ici que des observations analogues à
celles qui ont été adressées au gouver-
nement belge aient été soumises au
gouvernement anglais. » D'où vient cette
différence? Serait-ce de ce que l'Angle-
terre est une grande puissance et la Bel-
gique un Etat faible ? « Si cela était, il
faudrait donc admettre qu'il n'y a plus
qu'un seul privilège de par le monde :
la force. »
Le malheur pour la Belgique est
qu'en 1852 un autre ea!Se~ ih:
tervenu dans sa leglslatlOi et qu'elle l'a
laissé faire. Un livre venà^ d'être pu..
t>fié à Bruxelles. Ce livre, @qu(1 - s'appelait
Napoléon-le-Petit, n'a pas p^ cela se
conçoit amplement, a celui qu'il n'était
pas l'autre Napoléon. Mais la Bè^jqUe
était un pays où la presse était Unre;"t
où il n'y avait pas de loi qui empêchât
de dire la vérité. Pas de loi? eh bien,
faites-en une! La Belgique est un petit
Etat, comme dit l'Indépendance; celui
qui se plaignait avait dans la main l'ar-
mée française ; il venait de prouver
qu'il était capable de tout, et de bien
d'autres choses encore ; la Belgique
eut peur de lui, et fit la loi Faider. Eh
bien, lui dit aujourd'hui l'empereur
d'Allemagne, ce que vous avez fait
pour l'empereur français, faites-le pour
l'empereur allemand.
A quoi les Belges répandent : Mais
l'empereur français, c'était Louis Bona-
parte, l'homme du guet-apens, le César
de grand chemin qui avait arrêté la
France au coin d'une Constitution et qui
lui avait mis un plébiscite sur la gorge ;
vçilà celui que vous imiteriez ! « Nous
ne pensions pas que l'Allemagne libé-
rale et constitutionnelle voulût prendre
pour modèle le gouvernement du 2 dé-
cembre ! » Et « l'Allemagne libérale et
constitutionnelle» doit bien faire rire
M. de Bismarck, qui nous fait l'effet
d'être gêné par les constitutions comme
les écuyers du Cirque par les ronds de
papier qu'ils crèvent au galop.
Il y a un côté par où ces exigences
hautaines de l'Allemagne ne nous cha-
grinent pas. Nous n'avons aucun inté-
rêt à ce que celle qui nous a arraché
deux de nos provinces soit bien avec
l'Europe, et ce n'est pas par ces inter-
ventions violentes, qu'elle s'acquerra
beaucoup d'amitiés. Au lendemain
d'une guerre victorieuse, quand on a
tout envahi et tout écrasé, quand on a
rapporté autant de milliards qu'on en a
voulu, quand on est pour son peuple
une espèce de Dieu, on n'admet plus,
on ne comprend même plus la résis-
tance, pas plus au dehors qu'au dedans.'
On se croit chez soi partout, et l'on
parle aux peuples comme à des sujets.
Mais les peuples n'aiment pas cela, et il
arrive que peu à peu on les met tous
contre soi. Or, - un empereur qui va-
lait bien Guillaume en a fait l'expérience
au commencement de ce siècle, — per-
sonne n'est fort contre tout le monde.
C'est pourquoi nous assistons avec
plus de curiosité que d'inquiétude à ce
qui se passe entre le gouvernement al-
lemand et le gouvernement belge. No-
tre patriotisme ne peut que souhaiter
de voir l'Allemagne s'engager à fond
dans la voie où elle semble vouloir en-
trer. Il est possible que la force « prime »
le droit en ce sens que la force a sou-
vent le « premier » mot ; mais le droit
a toujours le dernier.
AUGUSTE VACQUBRIE.
Nous avions annoncé que le ministre de
la gtrerrravait adressé aux généra^M^m~
mandants des corps ~d'armée circu-
laire analogue à celle que ie/mmistre de
la justice avait adressée ay* procureurs
généraux. Les journaux qrl n'aiment pas
la République avaient dit que nous pre.
nions désir djdi>* I** réalité.
Cei\e circulaire, dont nous affirmions et
dont ils niaient l'existence, existait telle-
ment, que le Times la publiait hier. îîous
la traduisons :
Général, ,'1
Les lois réglant l'organisation des pouvoirs
publics en France viennent d'être promulguées,
vous le savez. Il faut donc que, dès mainte-
nant, tous dans le pays s'y soumettent et y con-
forment leur conduite.
Celte obligation devient d'autant plus stricte
qu'on occupe dans la hiérarchie gouvernemen-
tale un rang plus élevé.
Aussi, bien que décidé à respecter les convic-
tions et les souvenirs que chacun peut avoir
gardé dans son for intérieur,le gouvernement en-
tend que, dans l'intérêt de la paix publique, on
ne les produise au dehors sous aucune forme
répréhensible, et il compte qu'aucun de ses re-
présentants ou de ses délégués ne s'associera
par ses paroles, ses écrits ou ses actes, à
des manifestations hostiles à la Constitution
que l'Assemblée nationale a adoptée.
Comme ministre de la guerre, mon devoir
est de veiller à ce que chacun dans l'armée se
conforme strictement à cette ligne de conduite.
Je ne manquerai pas à l'accomplissement de
cette tâche. Je sais d'ailleurs qu'elle me sera
rendue facile par l'esprit de devoir et d'obéis-
sance, dont les preuves, je me réjouis de le
dire, continuent d'être données à tous les de-
grés de la hiérarchie.
Cette circulaire du ministre de la guerre
sera accueillie, dans le pays et dans l'ar-
mée, avec une égale satisfaction. Il faut
louer M. le général de Cissey d'avoir com-
pris qu'après deux années de tiraillements,
après avoir vu tout mettre en question,
jusqu'à son drapeau même, l'armée enten-
drait avec joie une affirmation enfin nette
et précise des institutions sous lesquelles
nous vivons et qu'elle a mission de défen-
dre.
LES COULISSES DE VERSAILLES
Quelques jours avant la séparation de
l'Assemblée, les députés républicains mem-
bres des conseils généraux se sont réunis,
au nombre de 127, pour s'occuper .de la
situation que tendent à faire chaque jour
de plus en plus aux assemblées départe-
mentales le gouvernement et le conseil
d'Etat. La loi de 1871, conçue dans le
sens de la décentralisation, a notamment
accru les attributions des conseils géné-
raux, et aujourd'hui ces attributious sont
l'objet de restrictions incessantes, tant de
la part des divers ministres de l'intérieur
que du conseil d'Elat, dont la jurispru-
dence depuis trois ans a été constamment
opposée à l'esprit de la loi du 10 août
1871.
Les 127 députés en question ont chargé
une commission de cinq membres : MM.
le comte Rampon, Magnin, Lepère, Méline
et Waddington, d'étudier la question, de
négocier avec le gouvernement, et enfin
de lui présenter un projet susceptible d'ê-
tre soumis à la Chambre, et délimitant net-
tement les attributions des conseils géné-
raux.
Les cinq membres de cette commission
vont se réunir dans quelques jours, dès
que leurs conseils généraux respectifs au-
ront terminé leurs travaux. Ils doivent se
rendre chez M. Buffet, pour l'entretenir de
la question. On remarquera que la com-
mission compte parmi ses membres M.
Waddington qui fut rapporteur de la loi
du 10 août 1871 sur 1
Le point principal de Cette. !l
celui qui concerne les droits des conseils
généraux en matière de conces*K>44.i.
mins de fer départementanr. - -
sur ce point est engagée- en ce njotwent
avec M.Caillaux, minis.tre des travaux pu-
blies.
Les autres points sont relatifs aux tAp*
ports des conseils généraux avec les pfeiets
et les bureaux des préfectures. On se lsQU'"
vient particulièrement des longs deme.es
du conseil général des Bouches-da-Rhône
avec M. de Kératry. V-\ ,
Tous ces points vont faire 1 objet û A> ttB.e«
étude approfondie. '-
—o— > f
Au cours de la dernière Sèssi<3»i Utw-
proposition signée par MM. Léon Say et
Calmon, comme anciens préfet de la Sa-
ne, et MM. Paul Bel"i'Mt-..,r de Rémusat,
fut soumise à la commission du budget
1875.
Cette proposition tendait à la recons-
truction de la Faculté des sciences et def
l'Ecole pratique de la Faculté de médecine
de Paris sur les terrains libres du Luxem-
bourg.,.
Les frais étaient évalués à 8 millions ,
dont 4 étaient demandés à l'Etat et 4 à la
ville de Paris. L'adhésion de celle-ci était
acquise d'avance; restait à obtenir celle de
l'Etat. Les ministres des finances et dfi
l'instruction publique du cabinet précédente
MM. Mathieu-Bodet et dé Cumont, consul-
tés, refusèrent de s'engager. La commis-
sion du budget était favorable à la propo-
sition, mais il fallait qu'elle fût saisie, di-
rectement par le gouvernement; elle émit
donc le vœu que celui-ci prît l'initiative
que M. Léon Say s'était proposé de pro-
voquer par le dépôt de sa proposition.
Survint le 6 janvier, où le ministère
Chabaud-Latour tomba, et il ne fut plu2
question de ce projet.
Mais aujourd'hui, M. Léon Say va re-
prendre, comme ministre des finances e*
au nom de l'Etat, la proposition qu'il avaH
faite comme simple député.
L'adhésion de M. Wallon lui est acquise
Et il faut espérer que bientôt nous verronï
sortir ces deux grands établissement?
scientifiques de l'état précaire où la parci-
monie des budgets les maintient depuis
trop longtemps au grand détriment de la
science.
—Q—
On va distribuer aux députés, à la ren-
trée le dernier rapport de la commission
d'enquête du 4 septembre, celui de M. Cal-
let. C'est un travail sur .l'ensemble des ac-
tes du gouvernement de la défense natio-
nale et sur les événements qui ont précédé
le 4 septembre.
La publication de ce rapport a ét~ retar -
dée par un conflit survenu entre M. Callet.
et M. Daru, président de la commission..
M. Callet a apprécié en termes sévères x
la conduite des derniers cabinets de l'em-
pire, et M. Daru a cru devoir prendre la
défense du régime du 2 décembre. Le con-
flit est aujourd'hui dénoué et l'impression
du rapport va se terminer très prochaine-
ment.
-0-
Dans leur session actuelle, tous les con-
seils généraux sont appelés à nommer, aux
termes de la 4oi votée en uécembré der-
nier, deux membres par conseil pour as-
surer la protection des enfants dû premier
âge.
RÉPUBLIQU E
On se disait : « Bah 1 qu'importa le vote
du 25 février? La gauche y voyait sa vic-
toire : il est aisé de la lui subtiliser. Pour
annuler la République, que faut-il? la taire.
Une périphrase change tout; un synonyme
sauve l'ordre moral; une locution habile
désarme le vote du 25 février. On regar-
dera les affiches des préfets : on verra qu'on
a un régime en blanc. Ce régime s'appelle
Veulllcton dis 13appas
9 lu U AVRIL
, 62 ,- "-- , ,_
LA PISTE
DU CRIME
>
.,.,.,
:, DEUXIÈME PARTIE
": - -"
XVIII
■ Vttpas én f»%ant
- Où demeura Mme Bauly ? m'écriai-je.
:. Et où demeure cette seyante, qui est dans
sa confidence? ':'
Je ne puis vous le dire, répondit
Dexter, je ne le sais PAie
—. Mais où poutrais-je m'en informer ?
Il réfléchit un moment.
.-rjlyaunhotnme qui doit savoir où
elle demeure, —.ou bien qui pourrait s'en
informer pour vous. -
— Oui est-ce? Son fiom?
— Q'est un ami d'Albert; le major Fitz-
Pavid. - ---- ::-,
, •• ■ ; JL»..
10 avril*
— Je le connais! je dois dîner chez lui,
la semaine prochaine. Il vous a invité à
être de la partie.
Miserrimus Dexter se prit à rire avec dé-
dain.
.;.Le major Fitz David, dit-il, aime à
obliger les dames. Les dames peuvent le
traiter comme une espèce de vieux chien
de manchon. Je ne dîne pas avec de tels
hommes. J'ai répondu par un refus. —
Mais, vous, allez à ce dîner. Lui ou quel-
qu'une de ses favorites peut vous être
utile. Quels sont ses convives ? Vous les
a-t-il fait connaître?
: - Je sais qu'il y aura une lady Cla-
rinda. ,
- Bravo ! cette dame est une amie de
Mme Bauly. Elle sait assurément où Mme
Bauly demeure. Venez me revoir quand
vous aurez obtenu d'elle ce renseigne-
ment. Demandez si la femme de chambre
est toujours avec Mme Bauly. C'est la plus
facile des deux à. faire parler. Obtenez seu-
lement que cette Ûllô s~ouvre à vous, et
alors nous tenons Mme Bauly. Et nousTé-
fcraserons, — s'écria-t-il eir abaissant sa
main avec la rapidité d'un éclair sur la
dernière môuche de la saison, qui rampait
languissamment sur le bras de son fau-
teuil,— nous l'écraserons, comme j'écrase
cette mouche!
Je me tus, presque effrayée. Il reprit : *
— J'y pense. Une question, une question
très importante : Avez-vous de l'argent à
vôtre disposition?
— Oui, et beaucoup.
Il fit claquer joyeusement ses doigts.
.,p Cette fille est à nous 1 s'éc'ria-t-iL
Avec elle, c'est une question de livres et
de schelUngs. Attendez : une autre ques-
tion, à propos de votre nom. Si vous vobs
présentez à Mme Bauly comme la femme
d'Albert, elle verra en vous celle, qui a pris
sa place. Vous trouverez subitement en
elle, songez-y bien, votre plus mortelle
ennemie !
La jalousie que je nourrissais contre
Mme Bauly, et qui avait couvé dans mon
cœur pendant tout notre entretien, fit ex-
plosion à ces mots. Est-ce que vraiment
mon mari avait jamais aimé cette femme?
- Parlez-moi en toute franchise, dis-je
avec impétuosité, Albert a-t-il donc réel-
lement?.
Il éclata d'un rire moqueur. Il avait de-
viné ma jalousie avant que ma question
fût sur mes lèvres.
- Oui, dit-il, oui, Albert l'a réellement
aimée. Ne vous y trompez pas, elle avait
tout lieu de croire — avant le procès-
que la mort de la femme d'Albert la met-
trait en son lieu et place. Mais le juge*
ment a fait d'Albert un autre homme.
Mme Bauly avait été témoin de ce qu'il ap-
pelle sa dégradation. C'en fut assez pour
l'empêcher de l'épouser. Il rompit avec
elle tout d'un coup et pour toujours,—pa,r
la même raison qui l'a depuis poussé à aie
séparer de vous. L'existence avec une
femme informée du jugement qui l'avait
atteint comme meurtrier de sa femme,
était un supplice qu'il n'avait pas le cou-
rage d'envisager en face. Vous avez voulu
que je vous dise la vérité ; la voilà. Il.faut
de la prudence avec Mme Bauly ; vous ne
devez pas en être jalouse. Entendez-vous
avec le major, quand vous vous rencon-
trerez à sa table avec lady Clarinda, pour
lui être présentée sous un nom d'emprunt,
- J'irai au dîner, sous le nom que mon
mari a pris en m'épousant, sous le nom de
Mme Woodville*
- C'est cela ! s'écria Dexter. Ah ! que ne
donnerais-je pas pour être là, quand lady
Clarinda vous présentera à Mme Bauly !
Quelle situation ! D'un côté une femme qui
cache, dans les plus profonds replis de son
cœur, un horrible secret ; de l'autre, une
seconde femme qui médite de faire appa-
raître ce secret au grand jour, par tous les
moyens, bons ou mauvais, qu'elle pourra
employer. Quelte lutte ! quelle péripétie !
J'en ai la fièvre. Je voiS l'avenir; je vois
Mme Borgia-Bauly tomber, éperdue, sur
les deux genoux!. Ah! voilà que mon
cerveau-recommence à bouillonner dans
ma tête ! N'ayez aucune crainte, mais il
faut que j'aie recours à quelque violent
exercice physique. Il faut que je laisse
échapper la vapeur, ou elle fera tout-à-
coup explosion.
S'a folie intermittente s'empara encore
une fois de lui. Je m'approchai de la porte
pour assurer au besoin ma retraite ; puis
je me hasardai à regarder.
Il s'élança d'une course furieuse, dans
son fauteuil qui semblait voler comme un
ouragan, vers l'extrémité opposée de la
chambre. Mais cet exercice n'était pas en-
core assez violent dans l'état où se trou-
vaient ses esprits. En un clin d'oeil, il se
précipita sur le parquet, et se dressa sur
ses mains, semblable à une monstrueuse
grenouille. Puis, sautelant à travers la
chambre, il renversa, l'un après l'autre,
tous tes fauteuils légers près desquels il
passait. Arrivé à l'autre extrémité, il se
retourna, contempla les fauteuils boule-
versés, s'encouragea en poussant un cri
de triomphe, et sauta rapidement par des.
sus chacun d'eux, avec le seul secours de
ses mains. Son corps privé de jambes» tan.
tôt se rejetait en arrière par un mouve-
ment des épaules, tantôt se redressait en
avant pour rétablir l'équilibre.
— C'est le saut de mouton de Dexter I
s'écria-t-il joyeusement en se perchant,
avec la légèreté d'un oiseau, sur le dernier
des fauteuils renversés. Je suis joliment
leste, hein, madame Valeria, malgré mon
infirmité ?- Et maintenant buvons un autre
verre de bourgogne à la pendaison de
Mme Bauly !
Je saisis désespérément la première ex-
cuse qui me vint à l'esprit.
— Vous oubliez, dis-je, qu'il faut que je
coure chez le major. Si je ne l'avertis pas
à temps, il peut parler de moi à lady Cla-
rinda, en me donnant le nom qu'il ne faut
pas qu'il me donne.
Dans sa fièvre, il entra aussitôt dans ma
pensée.
— Oui! oui! de l'action! du mouve-
ment ! de la hâte ! s'écria-t-il.
Il donna un vigoureux coup de sifflet.
— Ariel, dit-il, va vous aller chercher
une voiture. Et alors, au galop chez le ma-
jor! Tendez sans retard le filet où doit
tomber Mme Bauly. Ah! le beau jourl Ah!
quel soalagement de me sentir délivré de
mon effroyable secret, et d'en partager le
fardeau avec vous! Ma joie m'enivre. Je
suis pareil à l'Esprit de la Terre, dans le
Prométhée délivré de Shelley, quand la Ter-
re sent l'esprit de l'Amour.
Comme je dépassais le seuil, il décla-
mait les beaux vers du poète, perdu dans
ce flot lyrique, appuyé sur son fauteuil
renversé, les yeux fixés sur un ciel imagi-
naire. Mais quand je traversai l'anticham-
bre, c'était déjà autre chose, il poussait
son cri strident et sautait follement par
dessus les fauteuils renversés. j
Ariel était dans la salle du rez-de-chaus-
sée qui m'attendait.
J'allais mettre mon gant, au moment
où je m'approchais d'elle. Elle m'ar-
rêta, et, saisissant ma main, la porta
vivement à sa figure; était-ce pour la bai-
ser ou pour la mordre? Ni l'un ni l'autre.
Elle la flaira, comme aurait fait un chien.
Cela fait, elle la laissa retomber-en pous-
sant un gros rire, qui ressemblait à un
gloussement.
— Vous n'avez pas l'odeur de ses par-
fums, vous n'avez pas touché sa barbe t
dit-elle. Maintenant je vous crois. - Vous
voulez une voiture?
- Merci! j'irai à pied, jusqu'à ce qua
j'en rencontre une.
- Elle était disposée à être polie envers
moi, du moment où « je n'avais pas tou-
ché à sa barbe ». J'en fis la remarque tout
haut.
Elle éclata de rire. (
— A présent, dit-elle, je suis contenta
de ne vous avoir pas jetée dans le canal.
Elle me donna sur l'épaule une tapa
amicale qui faillit me renverser. Puis* alla
reprit son air stupide, et me .précéda jus..
qu'à la porte d'entrée, qu'elle referma der-
rière moi, en riant toujours de son gros
rire.
Mon étoile était enfin dans
d'ascension : j'avais gagné à la foisrla con-
fiance d'Ariel et de son maitroi
t
WILKIE COLLINS.
(A suivrQ 0
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