Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-01-28
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 janvier 1880 28 janvier 1880
Description : 1880/01/28 (N3610). 1880/01/28 (N3610).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7530279h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
Ne 3610 - Mercredi 28 Janvier 1880 le numéro 1 10 e. Départements 1 15 c. 8 Pluviôse an 83 - Ne 3 3 10
HÉDACTIOH
redresser au Secrétaire de la Rédaction;
De 4' à 6 heures du 80ir
58, RUE DE VALOIS, H
non insérés ne seront pas rendue
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF et G"
l, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
w 18, BUB DB VALOIS, 14
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) ! PARIS
)Trois mois. 10 »
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Trois mois. 13 50
Six mois.. 27 q
Adresser, lettres et mandats
£ A M. ERNEST LEFÈYREJ
ADMINSTRATEUR-GÉRANT
Décentralisation parlementaire
Loin de nous la pensée coupable de
'plagier le duc d'Aumale, qui jetait ré-
cemment dans la circulation cette pen-
sée à jamais mémorable : « Nous vou-
lons bien la fusion, mais pas l'infu-
sion ». Il faut être à la fois prince du
J;ang, général et millionnaire pour
trouver des mois si fantaisistes et si
profonds.
Nous nous contenterons de faire mo-
destement observer qu'en France les
fusions ne produisent guère que con-
fusion. Celle dont on menaçait les
gauches de la Chambre s'était à peine
Esquissée à l'horizon qu'elle s'estom-
pait presque immédiatement dans les
brumes parlementaires. Les Machiavels
de l'ancienne galerie des Tombeaux en
sont pour leurs combinaisons. Autre-
fois, le système était de diviser pour
régner. Aujourd'hui, c'est également
pour régner qu'on fusionne. C'est le
contraire, tout on restant la même
chose.
Opérer la fusion des députés, rien de
mieux, à la condition cependant qu'on
aura opéré d'abord la fusion des élec-
teurs. Le jour où les dix millions de
bulletins qui décident des élections se
marieront dans une seule opinion et
dans une seule urne, rien ne sera plus
facile que d'adopter pour les membres
du Parlement la formule de la Confé-
dération suisse : Tous pour ztî2, un pour
tous. Mais les citoyens qui nomment
des centre-gauche voyant tout autre-
ment que ceux qui nomment des radi-
caux., il serait absolument abusif de
forcer le représentant d'une circons-
cription qui réclame l'amnistie à voter
comme celui d'une circonscription qui
le la réclame pas.
La vérité est que le plan aujourd'hui
naufragé avait pour but principal et
même unique de faire pour la Chambre
îe que le gouvernement fait pour le
pays, c'est-à-dire de la centralisation
1 outrance. Non-seulement il n'y au-
rait plus eu qu'une seule gauche, mais
1 n'y aurait eu qu'un homme dans la
sanche. Ce tout-puissant satrape, ce
Sessler dont on eût fini par saluer le
rhapeau — à larges bords — se fùt
généreusement chargé de penser pour
tout le monde. Les députés seraient
venus respectueusement lui dire chaque
Joir :
« Vous seriez bien aimable de nous
apprendre quelle manière de voir nous
aurons demain matin. »
Et Gessler eût répondu avec bienveil-
lance :
« Je ne sais pas encore. Je vous dirai
tela tout à l'heure. »
Il est si agréable, en effet, pour un
député que huit ans d'opportunisme ont
prédisposé à une douce oisiveté, d'a-
,voir sous la main un intelligent collè-
gue qui lui épargne la besogne, en le
v
dispensant de se créer une conviction
sur les questions à l'ordre du jour.
- Que pensez-vous de la réforme de
la magistrature, de l'article 7 et de la
laïcité de l'enseignement?
— Ce que je pense de tout cela? Je l'i-
gnore absolument. Demandez à un toi.
Lui seul peut vous renseigner à ce
sujet.
Plusieurs même, préoccupés de leurs
affaires personnelles, fussent probable-
ment allés de temps trouver le direc-
teur de leur conscience politique pour
lui adresser cette prière :
« Ma mémoire est si mauvaise que
je ne me souviens plus du tout des opi-
nions que je dois arborer aujourd'hui.
Vous seriez bien aimable de me les
rappeler. »
Les électeurs eussent été ainsi re-
présentés par cinq cent trente-trois
députés qui, eux-mêmes, eussent été
représentés par un seul, comme l'Alle-
magne est représentée par M. de Bis-
marck, qui réfléchit, travaille et agit
pour elle; et la France fut insensible-
ment tombée dans les mains d'un dic-
tateur, en vertu d'un 18 Brumaire qui,
pour être purement moral, n'en eût été
que plus dangereux.
Que la gauche républicaine s'ouvre,
se ferme ou simplement s'entrebâille,
la chose a peu d'importance. L'essen-
tiel est qu'elle ne remplace pas à elle
seule tous les autres groupes de la
Chambre. Nous qui voulons l'autono-
mie des communes, nous voulons aussi
l'autonomie des, députés. Décentrali-
sons, décentralisons, il en/ reste tou-
jours quelque chose. Il n'y aura jamais
trop de groupes à l'Assemblée, car
chacun d'eux peut servir à corriger les
autres. Il y en a déjà un certain nom-
bre dans l'enceinte législative et l'on y
fait peu de chose. Le jour où il n'y en
aurait qu'un, on n'y ferait plus rien du
tout.
Notre idéal serait au contraire que
chaque représentant fût à lui-même son
propre groupe, et qu'il consultât ses
idées au lieu d'emboîter servilement le
pas aux idées dès autres. Faire du par-
lementarisme une espèce d'exercice à
la prussienne, où il serait interdit de
causer dans les rangs, tel eût été évi-
demment le résultat du groupement
projeté. La fusion du Palais-Bourbon
et celle de la maison de Bourbon ont si-
multanément échoué. Frottons-nous.-en
les mains. Dussions-nous étonner le
bon La Fontaine, nous poserons ce prin-
cipe qu'au point de vue de l'initiative
individuelle et du progrès de la Répu-
blique, nul n'est fort, à moins que d'ê-
tre désuni.
Les réunions, les associations et les libéraux
Notre proposition sur les droits d'as-
sociation et de réunion, bien que dé-
fendue par la haute éloquence de
M. Louis Blanc, n'a pas triomphé de-
vant la Chambre. Mais ceux de nos
amis qui l'ont repoussée nous ont au
moins accordé qu'une loi sur les asso-
cations, qui aurait pour objet d'orga-
niser plutôt que de réglementer, était
urgente et nécessaire. Nous espérons
qu'on ne tardera pas à la déposer sur
le bureau. Le droit de réunion et le
droit d'association, bien que de nature
différente, dérivent cependant d'un
même principe. Et, reconnaître l'un,
c'est s'engager à reconnaître l'autre.
L'incident le plus curieux de la
séance a été le discours do M. Ribot.
Il mérite d'être lu et médité. Ce dis-
cours montre la doctrine soi-disant
libérale dans toute sa nudité. C'est la
liberté refusée à la démocratie et ac-
cordée au cléricalisme.
Les libéraux ne veulent point de réu-
nions périodiques. Les réunions pério-
diques sont des clubs; les clubs prépa-
rent les révolutions. C'est, à entendre
ces messieurs, par la violence des clu-
bistes que la République de 1848 a
péri. Les clubistes ont fait la Commune.
Ils nous conduiraient aujourd'hui à la
liquidation sociale.
Nous devons donc restreindre le
droit, ne permettre que des réunions
isolées, exiger des autorisations spécia-
les, emprisonnner le président quand
un orateur commet un délit, laisser
aux préfets et sous-préfets, et même
aux maires, le pouvoir d'interdire les
réunions sous le plus léger prétexte.
Ainsi le veut la liberté.
Pour nous, nous pensions que la Ré-
publique de 1848 avait péri, non par
les violences des clubistes, mais par les
violences des décembristes ; nous pen-
sions que, comme l'a fait remarquer
M. Nadaud, le club le plus violent de
cette époque avait été un club libéral :
la rue de Poitiers. Nous pensions enfin
que la Commune n'était pas née dans
un club, et cela par cette bonne rai-
son que, sous le siège, il n'y a pas eu
de clubs.
Mais laissons cela. Chacun a le droit
de trailer la question historique à sa
façon. L'histoire est comme le papier :
elle souffre tout. Ce qui est curieux,
c'est de voir la façon dont l'école libé-
rale entend ce qu'elle appelle : la li-
berté. ',
- Pour les simples citoyens : interdic-
tion des réunions périodiques ; pri-
son ; amendes ; présence du commis-
saire de police : rien n'est oublié. Mais
l'école libérale trouve toutes naturelles
les réunions périodiques qui ont lieu
dans les églises; réunions où les prê-
tres, sans qu'un commissaire les sur-
veille, sans que personne puisse leur
répondre, prêchent le mépris des lois
et la haine du gouvernement.
L'Eglise a, a sa disposition, qua-
rante mille clubs périodiques, environ,
qui fonctionnent tous les dimanches et
quelquefois dans la semaine. Et, du
haut de ces quarante mille tribunes,
elle commente les doctrines du Syllabus,
qui sont la négation de tout ce qui
constitue Ja société moderne! L'école
libérale, si sévère pour tous ceux qui
ne sont pas tonsurés, applaudit.
Il en est de même pour l'association.
Que les cléricaux s'associent, c'est, par-
fait. L'école libérale trouve même sans
doute aussi légale qu'utile la société
dont M. Brisson a fait connaître les
statuts. Mais que des libres penseurs ou
seulement des ouvriers, des paysans
ou des bourgeois, tentent de s'associer,
l'école libérale crie au péril social. 0
libéraux, quand saurez-vous ce que
c'est que la liberté?
EDOUARD LOCKROY.
Les lecteurs du Rappel savent dès
longtemps quo pour nous la grande
question a toujours été la question
sociale, et qu'à nos yeux le régime
républicain vaut surtout en ce qu'il est
le meilleur instrument de progrès,
d'amélioration et de bien-être uni-
versel.
Maintenant que la question poli-
tique est en grande partie résolue par
l'établissement définitif de Ja Répu-
blique, la question sociale va pouvoir
occuper dans la presse la place qui lui
est due.
Nous sommes heureux de pouvoir
annoncer à nos lecteurs un nouveau
collaborateur dont la compétence et
l'autorité en ces matières ne séront
contestées de personne, M. Corbon.
Le premier article de l'honorable
sénateur qui fut un des fondateurs de
l'Atelier paraîtra demain.
ATT SÉNAT
Une simple observation d'abord. De-
puis trois jours que dure cette discus-
sion sur le conseil supérieur de l'ins-
truction publique, nous n'assistons pas
à un do ces débats mouvementés et fé-
conds en surprises, mais à une suc-
cession de tournois réguliers, de duels
oratoires qui semblent ordonnés d'a-
vance. Le premier jour M. Wallon, au-
quel a succédé M. Roger-Marvaise; le
second jour, M. de Broglie, auquel le
rapporteur a répliqué; puis hier M.
Chesnelong, et après lui M. Jules
Ferrv.
Cette uniformité aurait été rompue
si M. Laboulaye, qui pouvait prendre
la parole à cinq heures, n'avait obtenu
un renvoi au lendemain, de la trop
grande complaisance du Sénat. Il sem-
ble que M. Laboulaye médite depuis
assez longtemps son discours pour
qu'on ne soit pas tenu à lui accorder
de nouveaux délais. Après tout ce qui
avait été dit, la discussion aurait pu
être close hier, sans nul inconvénient,
à.la suite du discours de M. Laboulaye,
tandis que, prononcé à l'ouverture
d'une séance, il provoquera sans doute
une réplique. Il faut pourtant en finir.
Maintenant, nous prendrons la liberté
d'intervertir, pour rendre compte de
cette séance, l'ordre dans lequel les
orateurs se sont succédé à la tribune.
Il convient d'autant mieux de procéder
ainsi aujourd'hui, que le discours de
M. Chesnelong a été plus creux et plus
déclamatoire que ceux de M. le duc de
Broglie et de Mv Wallon ; tandis que le
ministre, au contraire, a, le premier,
apporté dans cette discussion, avec des i
faits concluants, une force d'argumen-
tation véritablement décisive. Nous
sommes d'autant plus à l'aise pour
rendre cette justice à M. J. Ferry que
nous n'avons pas l'espoir d'être tou-
jours d'accord avec lui, sur bien des
points.
?
00
M. le ministre de l'instruction pu-
blique a, dès le début, fait preuve d'un
grand tact et il a montré qu'il avait un
sentiment réel et profond de sa respon-
sabilité et de ses devoirs. Quelles
étaient, en effet, au milieu de toutes
ces accusations passionnées et inj ustes,
celles qui devaient le plus toucher le
chef de l'Université, celles qu'il devait
réfuter tout d'abord? Evidemment
celles qui tendaient à rabaisser le nou-
veau conseil supérieur au profit de
l'ancien et qui le représentaient, lui
ministre de l'instruction publique,
comme cherchant à imposer à l'Uni-
versité un conseil à la fois sans com-
pétence et sans prestige. "C'est contre
ces affirmations sans valeur, sans auto-
rité, mais rééditées trop souvent pour
ne pas appeler une réfutation péremp-
toire que la première partie du dis-
cours de M. Jules Ferry a été dirigée
avec autant de bonheur dans la forme
que de force et de puissance.
L'orateur a d'abord cherché pour-
quoi existait ce conseil supérieur do
l'instruction publique. Justement, M.
Chesnelong, déniant àl'Etat le droit d'a-
voir un enseignement moral, venait de
faire allusion à la fragilité ministérielle.
S'emparant de cette déclaration, dans
laquelle son adversaire avait cherché à
mettre une épigramme, M. J. Ferry
a établi quo c'était précisément en vue
d'obvier à l'instabilité des gouverne-
ments qu'un grand conseil, représen-
tant de la tradition, avait paru néces-
saire à la tête de l'Université. Mais cette
tradition indispensable, à qui la de-
mander? La réponse ne peut être dou-
teuse : aux hommes compétents, aux
professeurs, aux pédagogues.
Voilà, en deux mots, la justification,
d'une part, de l'entrée au conseil des
représentants des divers ordres d'en-
seignement; d'autre part, de l'exclusion
donnée aux notabilités plus ou moins
incompétentes, à commencer par MM.
les évoques.
A propos de ce mot de pédagogie, qui
l'autre jour, avait beaucoup excité l'hi-
larité du duc de Broglie, M. le minis-
tre a rappelé que cette science, assez
noble et assez haute pour braver tous
les dédains aristocratiques, était non
pas une science allemande, mais une
science française. Rousseau et, avant
lui, les écrivains de Port-Royal furent
des maîtres en pédagogie. Telle est, du
moins, l'opinion générale ; mais M.
Buffet refuse ce titre d'honneur aux cé-
lèbres solitaires, et il a interrompu
tout exprès pour dire que Lancelot
n'était pas un professeur.
Nous serions désolés que M. Buffet
n'eût pas fait cette interruption, ap-
plaudie par M. de Broglie, car elle
montre à merveille, sous un jour écla-
tant, l'état mental du parti rétrograde.
Samedi dernier, en effet, pendant le
discours de M. Barthélemy Saint-Hi-
laire, un interrupteur, assis sur ces
mêmes bancs, disait au rapporteur :
« Vous n'auriez pas mis Pascal dans
votre conseil. » M. Barthélemy répon-
dait loyalement que la place de Pascal
eût été ailleurs, car il n'était pas un
pédagogue de profession, et les inter-
rupteurs de se récrier bien fort, eux
qui, hier, frappaient en quelque sorte
d'une exclusion posthume les illustres
clients et amis de ce même Pascal, ces
hommes qui, en matière d'enseigne-
ment, dans la pratique et dans la théo-
rie, n'ont guère été dépassés 1
Décidément le rapporteur avait tout
à fait raison. Si un Pascal vivait de nos
jours, il ne faudrait pas lui demander
d'aller siéger dans un conseil, mais lui
laisser tout le loisir d'écrire de nou-
velles Provinciales.
C'est à ses adversaires que M. Jules
Ferry a demandé une large part de sa
démonstration; il les a battus avec leurs
propres armes. Ainsi, depuis troirf
jours, il n'est question que de ces
grandes forces sociales exclues du nou-
veau conseil, et qui, dit-on, faisaient'
la force do l'ancien. Mais nous savons
déjà, par M. Wallon, que la section
permanente, oubliée en 1873, était au«,'
trefois l'âme du conseil.
Sans doute, les forces sociales con-
couraient à former cette âme? Pas du
tout. Jamais dans la section perma-
nente on n'a fait entrer ces personna*
ges influents, mais incompétents, dont
le nouveau conseil sera débarrassé.
Ce n'est pas tout. En 1873, au mo<
ment où les réformes de M. Jules Si.
mon étaient soumises à cette Assem-
blée, il fut question, sur demande de
M. Wallon, de nommer, dans le seiu
du conseil, une commission. MM. An-
dral et Laboulaye combattirent cette
proposition par la raison, trop vraie,
que le conseil était incompétent, et ils
firent choisir, en dehors de lui, une
commission « composée d'hommes
spéciaux habitués à renseignement »!
Qu'est-ce donc que fait aujourd'hui
le gouvernement ? Il établit à l'état de
règle ce qu'on cherchait à obtenir ex.
ceptionnellemont ; il institue u i con-
seil toujours et parfaitement comné-
tent.
Q
$ £
Mais les défenseurs du conseil ad
untm des évêques et des classes diri.
geantes n'avaient pas seulement sou-
tenu la parfaite compétence de ce con-
seil, compétence, on vient de le voir, à
prendre à côté de lui d'autres juges
plus éclairés. Ils avaient dit encore, et
M. Wallon notamment, que l'ancien
conseil n'était nullement hostile aux
réformes; que, si ces réformes avaient
été rejetées, c'était par l'influence des
universitaires et au grand regret des
représentants de l'enseignement libre.
Ils avaient dit enfin que, dans une cir-
constance donnée, un professeur injus.
tement menacé avait été sauvé par l'in-
dépendance du conseil.
Autant de mots, autant de vérités
retournées.
M. Jules Ferry a Ju les procès-ver-
baux du conseil da l'instruction pu-
blique. Il en est résulté ceci : les ré-
formes de M. Jules Simon, si impor-
tantes, sinécessaires,si dignes d'examen
en tout cas, ont été l'objet de deux
conversations, et ensuite enterrées. C'est
M. Dupanloup et non pas un universi-
taire qui a fait prendre cette décision
funeste.
Quantau professeur menacé, et sauvé
par l'intervention du conseil de l'arbi-
traire ministériel, c'est une fable. La
professeur a bien passé devant le con-
seil supérieur, mais cette assemblée a
voté selon le désir du ministre et dans
son sens.
Pour s'exposer à de pareilles rectifica-
tions, pour altérer les faits de cette
façon audacieuse, à quelles extrémités
nos adversaires ne doivent-ils pas sa
sentir réduits? Dans son embarras,
M. Wallon a demandé à relire les pro-
cès-verbaux. Nous verrons quelles ex«
plications ils pourront lui fournir.
o
3?$
La valeur de l'ancien conseil était
assez victorieusement.mise en lumière.
Le ministre a achevé sa démonstration
en expliquant pourquoi il avait eu re-
cours à l'élection pour former le nou-
veau. Son but est de faire surgir les
hommes jeunes et éminents qui se
trouveront naturellement désignés aux
suffrages de 500 agrégés et de 800 li-
cenciés appelés à nommer les uns deux
délégués, les autres huit.
Feuilleton du RAPPEL
BU 28 JANVIER
i
LE
PALEFRENIER
JiOMAN PARISIEN
CHAPITRE PREMIER
Due de la Chaise
(Suitc)
Le marquis, écrasé par la dialectique
au palefrenier, ne savait plus où donner
de la tête. Il se tenait debout, au milieu
de son œil-de-bœuf, les bras croisés, et
commençait à ouvrir sur sa jument un œil
Inquiet.
— TQut ce que je dis est-il vrai, mon- j
yoir le Rappel des 26 et 27 janvier,
eur le marquis? insista François, qui
osait interroger à son tour.
Pour toute réponse, M. de Curval se
moucha. Quand on sent sa jument mor-
veuse, on se mouche.
Puis, après un silence, il jeta négligem-
ment ces mots, qui ressemblaient à une
reculade :
---r Vous ne partirez que demain ; je
tiens à vous confondre.
Ensuite, il questionna son garçon d'é-
curie sur les maisons où il avait pu servir
pour se montrer aussi ferré sur la science
chevaline.
— Vous avez peut-être été garçon de
salle à l'Ecole d'Alfort?
— Non, monsieur le marquis, répondit
François, qui replaça sur ses yeux son as-
trakan, reprit son balai et se mit à en
donner de petits coups entre les pavés de
la cour.
Cependant, le père d'Yvonne était dés-
arçonné devant l'éloquence équestre du
dernier de ses valets. Où ce diable d'hom-
me avait-il pris ces expressions si exactes
et cette phraséologie presque élégante ?
Pendant trois mois il n'avait pas prononcé
un mot, et tout à coup, sans préparation,
il parlait comme un professeur. Est-ce
que l'égalité parmi les humains serait
autre chose qu'un vain mot?
En attendant la solution de ce pro-
blème social, le marquis constata que la
promenade d'Yvonne avait déjà duré
trente minutes de plus qu'à l'ordinaire.
Aii mois de itiil.let, on peut aimer à voir
lever l'aurore ; mais, au mois de novem-
bre, on n'aime guère à voir tomber la
nuit. Quatre heures et demie sonnèrent,
puis cinq heures, puis cinq heures et demie.
Le marquis commença à trembler sur ses
jarrets. Les prédictions du valet d'écurie
vinrent hanter son cerveau. Pourquoi sa
fille ne rentrait-elle pas ?
Il descendit dans la cour et s'y pro-
mena longtemps dans une fièvre à fendre
l'âme.
Enfin, il n'y tint plus. Il s'approcha de
l'écurie, et, après trois coups secs sur le
chêne de la po. te, il dit sourdement r
— François, ôtes-vous là?
— Oui, répondit François, comme dans
un étranglement.
— Venez, que je vous parle, fit M. de
Curval du même ton caverneux.
François rejoignit son maître dans la
cour. Il faisait heureusement déjà à peu
près nuit noire, sans quoi celui-ci eût
évidemment remarqué la pâleur livide qui
avait ertvahi les joues de son valet qu'il
voulait chasser tout à l'heure, et que
maintenant il venait consulter.
— François, dit-il, j'ai été un peu dur
pour vous. Ce n'est pas dans mes habi-
tudes, vous le savez.
Puis, passant sans plus de transition an
sujet capital :
- La main sur la conscience, François,
croyez-vous que ma fille courait un dan-
ger en montant Carmen?
-rrJQ le crois, monsieur le marauis.
grommela François, qui, si bavard deux
heures auparavant, paraissait avoir à peine
la force d'articuler un son.
— Si la jument allait se capuchonner,
ce serait terrible, fit observer le père.
Yvonne pourrait être projetée au loin!..
Oh! est-ce votre avis que Carmen se ca-
puchonnera?
- Je ne pense pas. Elle faiblira plutôt
de la croupe. Alors, si mademoiselle perd
l'étrier, elle aura peut-être la précaution
de se laisser glisser à terre. Les chutes en
arrière sont toujours moins dangereuses.
Ainsi on en arrivait" à discuter le plus
ou moins de gravité de la chute, qui, dans
l'esprit bouleversé des deux interlocu-
teurs, était à peu près inévitable.
- En tout cas, le piqueur est là pour
secourir mademoiselle.
— Lui, c'est un idiot ! répliqua le mar-
quis sans se rappeler qu'il avait le ma-
tin môme adressé la même épithète à
François.
L'heure avançait, l'angoisse croissait.
S'il eût fait plus jour, c'eût été un specta-
cle bizarre que celui de ces deux hom-
mes, l'un en souquenille, agitant son balai
crotté, l'autre en redingote fine stricte-
ment boutonnée, paré de la rosette d'of-
ficier de la Légion d'honneur, et buvant
avidement les moiijdres observations de
son Interlocuteur, qui, aussi troublé que
lui, ne lui m^ageait pas les reproches.
— Pourquoi I.,.p m'avez-vous pas écouté ?
répétait-il. C'est vùiZS, monsieur le mar-
ïuis. aui êtes responsable de tout.
Tout à coup, le bruit des roues d'une
voiture à fond de train emplit l'oreille des
deux patients, et la voix du cocher criant
ou dehors : — La porte! les secoua d'un
tressaillement, égal en intensité chez le
maître et chez le domestique. -
La porte s'ouvrit, et le coupé entra. Le
marquis en ouvrit la portière et reçut
dans ses bras sa fille, qu'il embrassa sur
les cheveux avec une frénésie muette.
Quant à François, il rentra précipitam-
ment dans l'écurie.
— Tu étais inquiet, demanda Yvonne.
Imagine-toi, la jument.
Au même instant, et avant que la porte
ne fût retombée, le piqueur parut, monté
sur un des deux chevaux et menant l'au-
tre à la main.
Seulement, la selle de femme avait re-
passé sur le dos de Pierrot et la selle
d'homme sur le dos de Carmen.
— La jument a buté, dit-il avec em-
barras; alors mademoiselle a eu peur, et,
dans une des avenuesdu bois de Boulogne,
j'ai changé les selles.
* - J'ai eu peur, c'est-à-dire que, si je
ne m'étais pas retenue à Ja crinière de ma
bête, je tombais par terte tout de mon
long. Carmen a faibli des jambe;;
— Comme l'avait annoncé Franck 1
C'est stupéfiant à quéi point ce garçon^
là connaît les chevaux, fit observer le
marquis.
- Tu vois, père, que nous avons eu
tort de néslizerses observations. Je com-
prends pourquoi le pauvre diable se pen-
dait ainsi à mes guides pour m'empêchel
de partir. Il n'était pas ivre le moins du
monde.
— C'était même le seul de nous qui eût
son bon - sens, dit M. de Curval. A coup
sur, c'est un brave cœur. Je n aurais ja-
mais supposé de pareils sentiments dans
le bas peuple. Si tu avais entendu avec
quelle émotion il énumérait les dangers
auxquels tu t'étais exposée malgré ses
avis. Je t'assure que la peur lui avait délié
la langue. Il n'était certainement pas ni
pour le pauvre métier qu'il exerce.
— Je ne veux pas remonter à la maison
sans l'avoir remercié, dit résolûmes
Yvonne. Fais-le donc appeler. -
Le marquis chercha autour de lui
croyant toujours François à ses côtés. Ne
le voyant plus, il cria :
— François 1 François!
Le piqueur, muet et déconfit, s'offrit à
aller quérir lui-même son inférieur. Il
fouilla les box, le hangar, la loge du con-
cierge. Il poussa jusqu'à la salle à manger
des domestiques, pen&ant l'y voir atla..
blé.
Il fut impossible de trouver le Dale..
treaier.
(À eiuturci
HÉDACTIOH
redresser au Secrétaire de la Rédaction;
De 4' à 6 heures du 80ir
58, RUE DE VALOIS, H
non insérés ne seront pas rendue
ANNONCES
MM. Ch. LAGRANGE, CERF et G"
l, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
w 18, BUB DB VALOIS, 14
t
< ABOHIS1IE1I.III
) ! PARIS
)Trois mois. 10 »
"ax mois.20 a
JDÉPÀRTEMEriTg
Trois mois. 13 50
Six mois.. 27 q
Adresser, lettres et mandats
£ A M. ERNEST LEFÈYREJ
ADMINSTRATEUR-GÉRANT
Décentralisation parlementaire
Loin de nous la pensée coupable de
'plagier le duc d'Aumale, qui jetait ré-
cemment dans la circulation cette pen-
sée à jamais mémorable : « Nous vou-
lons bien la fusion, mais pas l'infu-
sion ». Il faut être à la fois prince du
J;ang, général et millionnaire pour
trouver des mois si fantaisistes et si
profonds.
Nous nous contenterons de faire mo-
destement observer qu'en France les
fusions ne produisent guère que con-
fusion. Celle dont on menaçait les
gauches de la Chambre s'était à peine
Esquissée à l'horizon qu'elle s'estom-
pait presque immédiatement dans les
brumes parlementaires. Les Machiavels
de l'ancienne galerie des Tombeaux en
sont pour leurs combinaisons. Autre-
fois, le système était de diviser pour
régner. Aujourd'hui, c'est également
pour régner qu'on fusionne. C'est le
contraire, tout on restant la même
chose.
Opérer la fusion des députés, rien de
mieux, à la condition cependant qu'on
aura opéré d'abord la fusion des élec-
teurs. Le jour où les dix millions de
bulletins qui décident des élections se
marieront dans une seule opinion et
dans une seule urne, rien ne sera plus
facile que d'adopter pour les membres
du Parlement la formule de la Confé-
dération suisse : Tous pour ztî2, un pour
tous. Mais les citoyens qui nomment
des centre-gauche voyant tout autre-
ment que ceux qui nomment des radi-
caux., il serait absolument abusif de
forcer le représentant d'une circons-
cription qui réclame l'amnistie à voter
comme celui d'une circonscription qui
le la réclame pas.
La vérité est que le plan aujourd'hui
naufragé avait pour but principal et
même unique de faire pour la Chambre
îe que le gouvernement fait pour le
pays, c'est-à-dire de la centralisation
1 outrance. Non-seulement il n'y au-
rait plus eu qu'une seule gauche, mais
1 n'y aurait eu qu'un homme dans la
sanche. Ce tout-puissant satrape, ce
Sessler dont on eût fini par saluer le
rhapeau — à larges bords — se fùt
généreusement chargé de penser pour
tout le monde. Les députés seraient
venus respectueusement lui dire chaque
Joir :
« Vous seriez bien aimable de nous
apprendre quelle manière de voir nous
aurons demain matin. »
Et Gessler eût répondu avec bienveil-
lance :
« Je ne sais pas encore. Je vous dirai
tela tout à l'heure. »
Il est si agréable, en effet, pour un
député que huit ans d'opportunisme ont
prédisposé à une douce oisiveté, d'a-
,voir sous la main un intelligent collè-
gue qui lui épargne la besogne, en le
v
dispensant de se créer une conviction
sur les questions à l'ordre du jour.
- Que pensez-vous de la réforme de
la magistrature, de l'article 7 et de la
laïcité de l'enseignement?
— Ce que je pense de tout cela? Je l'i-
gnore absolument. Demandez à un toi.
Lui seul peut vous renseigner à ce
sujet.
Plusieurs même, préoccupés de leurs
affaires personnelles, fussent probable-
ment allés de temps trouver le direc-
teur de leur conscience politique pour
lui adresser cette prière :
« Ma mémoire est si mauvaise que
je ne me souviens plus du tout des opi-
nions que je dois arborer aujourd'hui.
Vous seriez bien aimable de me les
rappeler. »
Les électeurs eussent été ainsi re-
présentés par cinq cent trente-trois
députés qui, eux-mêmes, eussent été
représentés par un seul, comme l'Alle-
magne est représentée par M. de Bis-
marck, qui réfléchit, travaille et agit
pour elle; et la France fut insensible-
ment tombée dans les mains d'un dic-
tateur, en vertu d'un 18 Brumaire qui,
pour être purement moral, n'en eût été
que plus dangereux.
Que la gauche républicaine s'ouvre,
se ferme ou simplement s'entrebâille,
la chose a peu d'importance. L'essen-
tiel est qu'elle ne remplace pas à elle
seule tous les autres groupes de la
Chambre. Nous qui voulons l'autono-
mie des communes, nous voulons aussi
l'autonomie des, députés. Décentrali-
sons, décentralisons, il en/ reste tou-
jours quelque chose. Il n'y aura jamais
trop de groupes à l'Assemblée, car
chacun d'eux peut servir à corriger les
autres. Il y en a déjà un certain nom-
bre dans l'enceinte législative et l'on y
fait peu de chose. Le jour où il n'y en
aurait qu'un, on n'y ferait plus rien du
tout.
Notre idéal serait au contraire que
chaque représentant fût à lui-même son
propre groupe, et qu'il consultât ses
idées au lieu d'emboîter servilement le
pas aux idées dès autres. Faire du par-
lementarisme une espèce d'exercice à
la prussienne, où il serait interdit de
causer dans les rangs, tel eût été évi-
demment le résultat du groupement
projeté. La fusion du Palais-Bourbon
et celle de la maison de Bourbon ont si-
multanément échoué. Frottons-nous.-en
les mains. Dussions-nous étonner le
bon La Fontaine, nous poserons ce prin-
cipe qu'au point de vue de l'initiative
individuelle et du progrès de la Répu-
blique, nul n'est fort, à moins que d'ê-
tre désuni.
Les réunions, les associations et les libéraux
Notre proposition sur les droits d'as-
sociation et de réunion, bien que dé-
fendue par la haute éloquence de
M. Louis Blanc, n'a pas triomphé de-
vant la Chambre. Mais ceux de nos
amis qui l'ont repoussée nous ont au
moins accordé qu'une loi sur les asso-
cations, qui aurait pour objet d'orga-
niser plutôt que de réglementer, était
urgente et nécessaire. Nous espérons
qu'on ne tardera pas à la déposer sur
le bureau. Le droit de réunion et le
droit d'association, bien que de nature
différente, dérivent cependant d'un
même principe. Et, reconnaître l'un,
c'est s'engager à reconnaître l'autre.
L'incident le plus curieux de la
séance a été le discours do M. Ribot.
Il mérite d'être lu et médité. Ce dis-
cours montre la doctrine soi-disant
libérale dans toute sa nudité. C'est la
liberté refusée à la démocratie et ac-
cordée au cléricalisme.
Les libéraux ne veulent point de réu-
nions périodiques. Les réunions pério-
diques sont des clubs; les clubs prépa-
rent les révolutions. C'est, à entendre
ces messieurs, par la violence des clu-
bistes que la République de 1848 a
péri. Les clubistes ont fait la Commune.
Ils nous conduiraient aujourd'hui à la
liquidation sociale.
Nous devons donc restreindre le
droit, ne permettre que des réunions
isolées, exiger des autorisations spécia-
les, emprisonnner le président quand
un orateur commet un délit, laisser
aux préfets et sous-préfets, et même
aux maires, le pouvoir d'interdire les
réunions sous le plus léger prétexte.
Ainsi le veut la liberté.
Pour nous, nous pensions que la Ré-
publique de 1848 avait péri, non par
les violences des clubistes, mais par les
violences des décembristes ; nous pen-
sions que, comme l'a fait remarquer
M. Nadaud, le club le plus violent de
cette époque avait été un club libéral :
la rue de Poitiers. Nous pensions enfin
que la Commune n'était pas née dans
un club, et cela par cette bonne rai-
son que, sous le siège, il n'y a pas eu
de clubs.
Mais laissons cela. Chacun a le droit
de trailer la question historique à sa
façon. L'histoire est comme le papier :
elle souffre tout. Ce qui est curieux,
c'est de voir la façon dont l'école libé-
rale entend ce qu'elle appelle : la li-
berté. ',
- Pour les simples citoyens : interdic-
tion des réunions périodiques ; pri-
son ; amendes ; présence du commis-
saire de police : rien n'est oublié. Mais
l'école libérale trouve toutes naturelles
les réunions périodiques qui ont lieu
dans les églises; réunions où les prê-
tres, sans qu'un commissaire les sur-
veille, sans que personne puisse leur
répondre, prêchent le mépris des lois
et la haine du gouvernement.
L'Eglise a, a sa disposition, qua-
rante mille clubs périodiques, environ,
qui fonctionnent tous les dimanches et
quelquefois dans la semaine. Et, du
haut de ces quarante mille tribunes,
elle commente les doctrines du Syllabus,
qui sont la négation de tout ce qui
constitue Ja société moderne! L'école
libérale, si sévère pour tous ceux qui
ne sont pas tonsurés, applaudit.
Il en est de même pour l'association.
Que les cléricaux s'associent, c'est, par-
fait. L'école libérale trouve même sans
doute aussi légale qu'utile la société
dont M. Brisson a fait connaître les
statuts. Mais que des libres penseurs ou
seulement des ouvriers, des paysans
ou des bourgeois, tentent de s'associer,
l'école libérale crie au péril social. 0
libéraux, quand saurez-vous ce que
c'est que la liberté?
EDOUARD LOCKROY.
Les lecteurs du Rappel savent dès
longtemps quo pour nous la grande
question a toujours été la question
sociale, et qu'à nos yeux le régime
républicain vaut surtout en ce qu'il est
le meilleur instrument de progrès,
d'amélioration et de bien-être uni-
versel.
Maintenant que la question poli-
tique est en grande partie résolue par
l'établissement définitif de Ja Répu-
blique, la question sociale va pouvoir
occuper dans la presse la place qui lui
est due.
Nous sommes heureux de pouvoir
annoncer à nos lecteurs un nouveau
collaborateur dont la compétence et
l'autorité en ces matières ne séront
contestées de personne, M. Corbon.
Le premier article de l'honorable
sénateur qui fut un des fondateurs de
l'Atelier paraîtra demain.
ATT SÉNAT
Une simple observation d'abord. De-
puis trois jours que dure cette discus-
sion sur le conseil supérieur de l'ins-
truction publique, nous n'assistons pas
à un do ces débats mouvementés et fé-
conds en surprises, mais à une suc-
cession de tournois réguliers, de duels
oratoires qui semblent ordonnés d'a-
vance. Le premier jour M. Wallon, au-
quel a succédé M. Roger-Marvaise; le
second jour, M. de Broglie, auquel le
rapporteur a répliqué; puis hier M.
Chesnelong, et après lui M. Jules
Ferrv.
Cette uniformité aurait été rompue
si M. Laboulaye, qui pouvait prendre
la parole à cinq heures, n'avait obtenu
un renvoi au lendemain, de la trop
grande complaisance du Sénat. Il sem-
ble que M. Laboulaye médite depuis
assez longtemps son discours pour
qu'on ne soit pas tenu à lui accorder
de nouveaux délais. Après tout ce qui
avait été dit, la discussion aurait pu
être close hier, sans nul inconvénient,
à.la suite du discours de M. Laboulaye,
tandis que, prononcé à l'ouverture
d'une séance, il provoquera sans doute
une réplique. Il faut pourtant en finir.
Maintenant, nous prendrons la liberté
d'intervertir, pour rendre compte de
cette séance, l'ordre dans lequel les
orateurs se sont succédé à la tribune.
Il convient d'autant mieux de procéder
ainsi aujourd'hui, que le discours de
M. Chesnelong a été plus creux et plus
déclamatoire que ceux de M. le duc de
Broglie et de Mv Wallon ; tandis que le
ministre, au contraire, a, le premier,
apporté dans cette discussion, avec des i
faits concluants, une force d'argumen-
tation véritablement décisive. Nous
sommes d'autant plus à l'aise pour
rendre cette justice à M. J. Ferry que
nous n'avons pas l'espoir d'être tou-
jours d'accord avec lui, sur bien des
points.
?
00
M. le ministre de l'instruction pu-
blique a, dès le début, fait preuve d'un
grand tact et il a montré qu'il avait un
sentiment réel et profond de sa respon-
sabilité et de ses devoirs. Quelles
étaient, en effet, au milieu de toutes
ces accusations passionnées et inj ustes,
celles qui devaient le plus toucher le
chef de l'Université, celles qu'il devait
réfuter tout d'abord? Evidemment
celles qui tendaient à rabaisser le nou-
veau conseil supérieur au profit de
l'ancien et qui le représentaient, lui
ministre de l'instruction publique,
comme cherchant à imposer à l'Uni-
versité un conseil à la fois sans com-
pétence et sans prestige. "C'est contre
ces affirmations sans valeur, sans auto-
rité, mais rééditées trop souvent pour
ne pas appeler une réfutation péremp-
toire que la première partie du dis-
cours de M. Jules Ferry a été dirigée
avec autant de bonheur dans la forme
que de force et de puissance.
L'orateur a d'abord cherché pour-
quoi existait ce conseil supérieur do
l'instruction publique. Justement, M.
Chesnelong, déniant àl'Etat le droit d'a-
voir un enseignement moral, venait de
faire allusion à la fragilité ministérielle.
S'emparant de cette déclaration, dans
laquelle son adversaire avait cherché à
mettre une épigramme, M. J. Ferry
a établi quo c'était précisément en vue
d'obvier à l'instabilité des gouverne-
ments qu'un grand conseil, représen-
tant de la tradition, avait paru néces-
saire à la tête de l'Université. Mais cette
tradition indispensable, à qui la de-
mander? La réponse ne peut être dou-
teuse : aux hommes compétents, aux
professeurs, aux pédagogues.
Voilà, en deux mots, la justification,
d'une part, de l'entrée au conseil des
représentants des divers ordres d'en-
seignement; d'autre part, de l'exclusion
donnée aux notabilités plus ou moins
incompétentes, à commencer par MM.
les évoques.
A propos de ce mot de pédagogie, qui
l'autre jour, avait beaucoup excité l'hi-
larité du duc de Broglie, M. le minis-
tre a rappelé que cette science, assez
noble et assez haute pour braver tous
les dédains aristocratiques, était non
pas une science allemande, mais une
science française. Rousseau et, avant
lui, les écrivains de Port-Royal furent
des maîtres en pédagogie. Telle est, du
moins, l'opinion générale ; mais M.
Buffet refuse ce titre d'honneur aux cé-
lèbres solitaires, et il a interrompu
tout exprès pour dire que Lancelot
n'était pas un professeur.
Nous serions désolés que M. Buffet
n'eût pas fait cette interruption, ap-
plaudie par M. de Broglie, car elle
montre à merveille, sous un jour écla-
tant, l'état mental du parti rétrograde.
Samedi dernier, en effet, pendant le
discours de M. Barthélemy Saint-Hi-
laire, un interrupteur, assis sur ces
mêmes bancs, disait au rapporteur :
« Vous n'auriez pas mis Pascal dans
votre conseil. » M. Barthélemy répon-
dait loyalement que la place de Pascal
eût été ailleurs, car il n'était pas un
pédagogue de profession, et les inter-
rupteurs de se récrier bien fort, eux
qui, hier, frappaient en quelque sorte
d'une exclusion posthume les illustres
clients et amis de ce même Pascal, ces
hommes qui, en matière d'enseigne-
ment, dans la pratique et dans la théo-
rie, n'ont guère été dépassés 1
Décidément le rapporteur avait tout
à fait raison. Si un Pascal vivait de nos
jours, il ne faudrait pas lui demander
d'aller siéger dans un conseil, mais lui
laisser tout le loisir d'écrire de nou-
velles Provinciales.
C'est à ses adversaires que M. Jules
Ferry a demandé une large part de sa
démonstration; il les a battus avec leurs
propres armes. Ainsi, depuis troirf
jours, il n'est question que de ces
grandes forces sociales exclues du nou-
veau conseil, et qui, dit-on, faisaient'
la force do l'ancien. Mais nous savons
déjà, par M. Wallon, que la section
permanente, oubliée en 1873, était au«,'
trefois l'âme du conseil.
Sans doute, les forces sociales con-
couraient à former cette âme? Pas du
tout. Jamais dans la section perma-
nente on n'a fait entrer ces personna*
ges influents, mais incompétents, dont
le nouveau conseil sera débarrassé.
Ce n'est pas tout. En 1873, au mo<
ment où les réformes de M. Jules Si.
mon étaient soumises à cette Assem-
blée, il fut question, sur demande de
M. Wallon, de nommer, dans le seiu
du conseil, une commission. MM. An-
dral et Laboulaye combattirent cette
proposition par la raison, trop vraie,
que le conseil était incompétent, et ils
firent choisir, en dehors de lui, une
commission « composée d'hommes
spéciaux habitués à renseignement »!
Qu'est-ce donc que fait aujourd'hui
le gouvernement ? Il établit à l'état de
règle ce qu'on cherchait à obtenir ex.
ceptionnellemont ; il institue u i con-
seil toujours et parfaitement comné-
tent.
Q
$ £
Mais les défenseurs du conseil ad
untm des évêques et des classes diri.
geantes n'avaient pas seulement sou-
tenu la parfaite compétence de ce con-
seil, compétence, on vient de le voir, à
prendre à côté de lui d'autres juges
plus éclairés. Ils avaient dit encore, et
M. Wallon notamment, que l'ancien
conseil n'était nullement hostile aux
réformes; que, si ces réformes avaient
été rejetées, c'était par l'influence des
universitaires et au grand regret des
représentants de l'enseignement libre.
Ils avaient dit enfin que, dans une cir-
constance donnée, un professeur injus.
tement menacé avait été sauvé par l'in-
dépendance du conseil.
Autant de mots, autant de vérités
retournées.
M. Jules Ferry a Ju les procès-ver-
baux du conseil da l'instruction pu-
blique. Il en est résulté ceci : les ré-
formes de M. Jules Simon, si impor-
tantes, sinécessaires,si dignes d'examen
en tout cas, ont été l'objet de deux
conversations, et ensuite enterrées. C'est
M. Dupanloup et non pas un universi-
taire qui a fait prendre cette décision
funeste.
Quantau professeur menacé, et sauvé
par l'intervention du conseil de l'arbi-
traire ministériel, c'est une fable. La
professeur a bien passé devant le con-
seil supérieur, mais cette assemblée a
voté selon le désir du ministre et dans
son sens.
Pour s'exposer à de pareilles rectifica-
tions, pour altérer les faits de cette
façon audacieuse, à quelles extrémités
nos adversaires ne doivent-ils pas sa
sentir réduits? Dans son embarras,
M. Wallon a demandé à relire les pro-
cès-verbaux. Nous verrons quelles ex«
plications ils pourront lui fournir.
o
3?$
La valeur de l'ancien conseil était
assez victorieusement.mise en lumière.
Le ministre a achevé sa démonstration
en expliquant pourquoi il avait eu re-
cours à l'élection pour former le nou-
veau. Son but est de faire surgir les
hommes jeunes et éminents qui se
trouveront naturellement désignés aux
suffrages de 500 agrégés et de 800 li-
cenciés appelés à nommer les uns deux
délégués, les autres huit.
Feuilleton du RAPPEL
BU 28 JANVIER
i
LE
PALEFRENIER
JiOMAN PARISIEN
CHAPITRE PREMIER
Due de la Chaise
(Suitc)
Le marquis, écrasé par la dialectique
au palefrenier, ne savait plus où donner
de la tête. Il se tenait debout, au milieu
de son œil-de-bœuf, les bras croisés, et
commençait à ouvrir sur sa jument un œil
Inquiet.
— TQut ce que je dis est-il vrai, mon- j
yoir le Rappel des 26 et 27 janvier,
eur le marquis? insista François, qui
osait interroger à son tour.
Pour toute réponse, M. de Curval se
moucha. Quand on sent sa jument mor-
veuse, on se mouche.
Puis, après un silence, il jeta négligem-
ment ces mots, qui ressemblaient à une
reculade :
---r Vous ne partirez que demain ; je
tiens à vous confondre.
Ensuite, il questionna son garçon d'é-
curie sur les maisons où il avait pu servir
pour se montrer aussi ferré sur la science
chevaline.
— Vous avez peut-être été garçon de
salle à l'Ecole d'Alfort?
— Non, monsieur le marquis, répondit
François, qui replaça sur ses yeux son as-
trakan, reprit son balai et se mit à en
donner de petits coups entre les pavés de
la cour.
Cependant, le père d'Yvonne était dés-
arçonné devant l'éloquence équestre du
dernier de ses valets. Où ce diable d'hom-
me avait-il pris ces expressions si exactes
et cette phraséologie presque élégante ?
Pendant trois mois il n'avait pas prononcé
un mot, et tout à coup, sans préparation,
il parlait comme un professeur. Est-ce
que l'égalité parmi les humains serait
autre chose qu'un vain mot?
En attendant la solution de ce pro-
blème social, le marquis constata que la
promenade d'Yvonne avait déjà duré
trente minutes de plus qu'à l'ordinaire.
Aii mois de itiil.let, on peut aimer à voir
lever l'aurore ; mais, au mois de novem-
bre, on n'aime guère à voir tomber la
nuit. Quatre heures et demie sonnèrent,
puis cinq heures, puis cinq heures et demie.
Le marquis commença à trembler sur ses
jarrets. Les prédictions du valet d'écurie
vinrent hanter son cerveau. Pourquoi sa
fille ne rentrait-elle pas ?
Il descendit dans la cour et s'y pro-
mena longtemps dans une fièvre à fendre
l'âme.
Enfin, il n'y tint plus. Il s'approcha de
l'écurie, et, après trois coups secs sur le
chêne de la po. te, il dit sourdement r
— François, ôtes-vous là?
— Oui, répondit François, comme dans
un étranglement.
— Venez, que je vous parle, fit M. de
Curval du même ton caverneux.
François rejoignit son maître dans la
cour. Il faisait heureusement déjà à peu
près nuit noire, sans quoi celui-ci eût
évidemment remarqué la pâleur livide qui
avait ertvahi les joues de son valet qu'il
voulait chasser tout à l'heure, et que
maintenant il venait consulter.
— François, dit-il, j'ai été un peu dur
pour vous. Ce n'est pas dans mes habi-
tudes, vous le savez.
Puis, passant sans plus de transition an
sujet capital :
- La main sur la conscience, François,
croyez-vous que ma fille courait un dan-
ger en montant Carmen?
-rrJQ le crois, monsieur le marauis.
grommela François, qui, si bavard deux
heures auparavant, paraissait avoir à peine
la force d'articuler un son.
— Si la jument allait se capuchonner,
ce serait terrible, fit observer le père.
Yvonne pourrait être projetée au loin!..
Oh! est-ce votre avis que Carmen se ca-
puchonnera?
- Je ne pense pas. Elle faiblira plutôt
de la croupe. Alors, si mademoiselle perd
l'étrier, elle aura peut-être la précaution
de se laisser glisser à terre. Les chutes en
arrière sont toujours moins dangereuses.
Ainsi on en arrivait" à discuter le plus
ou moins de gravité de la chute, qui, dans
l'esprit bouleversé des deux interlocu-
teurs, était à peu près inévitable.
- En tout cas, le piqueur est là pour
secourir mademoiselle.
— Lui, c'est un idiot ! répliqua le mar-
quis sans se rappeler qu'il avait le ma-
tin môme adressé la même épithète à
François.
L'heure avançait, l'angoisse croissait.
S'il eût fait plus jour, c'eût été un specta-
cle bizarre que celui de ces deux hom-
mes, l'un en souquenille, agitant son balai
crotté, l'autre en redingote fine stricte-
ment boutonnée, paré de la rosette d'of-
ficier de la Légion d'honneur, et buvant
avidement les moiijdres observations de
son Interlocuteur, qui, aussi troublé que
lui, ne lui m^ageait pas les reproches.
— Pourquoi I.,.p m'avez-vous pas écouté ?
répétait-il. C'est vùiZS, monsieur le mar-
ïuis. aui êtes responsable de tout.
Tout à coup, le bruit des roues d'une
voiture à fond de train emplit l'oreille des
deux patients, et la voix du cocher criant
ou dehors : — La porte! les secoua d'un
tressaillement, égal en intensité chez le
maître et chez le domestique. -
La porte s'ouvrit, et le coupé entra. Le
marquis en ouvrit la portière et reçut
dans ses bras sa fille, qu'il embrassa sur
les cheveux avec une frénésie muette.
Quant à François, il rentra précipitam-
ment dans l'écurie.
— Tu étais inquiet, demanda Yvonne.
Imagine-toi, la jument.
Au même instant, et avant que la porte
ne fût retombée, le piqueur parut, monté
sur un des deux chevaux et menant l'au-
tre à la main.
Seulement, la selle de femme avait re-
passé sur le dos de Pierrot et la selle
d'homme sur le dos de Carmen.
— La jument a buté, dit-il avec em-
barras; alors mademoiselle a eu peur, et,
dans une des avenuesdu bois de Boulogne,
j'ai changé les selles.
* - J'ai eu peur, c'est-à-dire que, si je
ne m'étais pas retenue à Ja crinière de ma
bête, je tombais par terte tout de mon
long. Carmen a faibli des jambe;;
— Comme l'avait annoncé Franck 1
C'est stupéfiant à quéi point ce garçon^
là connaît les chevaux, fit observer le
marquis.
- Tu vois, père, que nous avons eu
tort de néslizerses observations. Je com-
prends pourquoi le pauvre diable se pen-
dait ainsi à mes guides pour m'empêchel
de partir. Il n'était pas ivre le moins du
monde.
— C'était même le seul de nous qui eût
son bon - sens, dit M. de Curval. A coup
sur, c'est un brave cœur. Je n aurais ja-
mais supposé de pareils sentiments dans
le bas peuple. Si tu avais entendu avec
quelle émotion il énumérait les dangers
auxquels tu t'étais exposée malgré ses
avis. Je t'assure que la peur lui avait délié
la langue. Il n'était certainement pas ni
pour le pauvre métier qu'il exerce.
— Je ne veux pas remonter à la maison
sans l'avoir remercié, dit résolûmes
Yvonne. Fais-le donc appeler. -
Le marquis chercha autour de lui
croyant toujours François à ses côtés. Ne
le voyant plus, il cria :
— François 1 François!
Le piqueur, muet et déconfit, s'offrit à
aller quérir lui-même son inférieur. Il
fouilla les box, le hangar, la loge du con-
cierge. Il poussa jusqu'à la salle à manger
des domestiques, pen&ant l'y voir atla..
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