Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-12-02
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 décembre 1869 02 décembre 1869
Description : 1869/12/02 (N198). 1869/12/02 (N198).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
lqo 198. =r Jeudi 2 décembre 1809.
.n 11 16, o. - Départëmentl 1 20 o.
H frimaire an 78. s- né les.
RÉDACTION
S ddèasser au SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION
De 3 à 5 b. du soir
iO, rue du Faubourg-Montmartre, 10.
- Lçs manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
f - ;
ANNONCES ,
- CH. LAGRANGE, CERF» et G* -
-11 "; 1 I.- :.
ff V i. i k I 3• s
- 6, bise© de la Bourse, & •*
ADMINISTRATION
S'adresser à M. AUGUSTE PANIS
ABONNEMENTS
PARIS
On mois. 5 ea
Trois mois. 13 50
DÉPARTEMENTS
Un mois. 6 M
Trois mois, 16 »»
BUREAUX
13, rue du Faubourg-Montmartre, 13.
LE PROJET DE LOI DE Là GAUCHE
L'événement d'hier a été le projet de
loi suivant déposé, au nom de la gau-
che, par M. Jules Favre :
EXPOSÉ DES MOTIFS
Ha souveraineté nationale est le principe
sur lequel reposent nos institutions.
Elle se délègue, mais elle De peut ni
s'aliéner ni se diviser; en s'aliénant, elle
s'anéantirait ; en se divisant, elle serait un
élément d'anarchie.
, L'auteur de la Constitution de 1852, en
invoquant lui-même les principes de 1789,
s'est soumis à cette loi fondamentale de
toutes les sociétés libres.
- Cependant, après s'être fait attribuer le
pouvoir constituant, le pouvoir exécutif
entend le retenir, et par là élude la volon-
té du pays. Il l'exerce par l'intermédiaire
du sénat, qui émane de lui. Il modifie à
son gré la Constitution, il usurpe le pou-
voir législatif, et, grâce à cette autorité
exorbitante, reste le maître souverain de
nos institutions.
Un tel état de choses est la confiscation
de la souveraineté nationale.
Il compromet tous les intérêts en détrui-
sant toute sécurité ; il place le progrès non
dansle vœu de tous, mais dans la main d'un
seul.
Le pays a nettement déclaré, par les
dernières élections, qu'il voulait dépendre
de lui-même et non d'une personne.
C'est pour se conformer à cette décision
qu'il importe de revenir aux principes. Le
pouvoir constituant et le pouvoir législa-
tif ne peuvent appartenir qu'à la nation
représentée par ses marfdataires librement
élus.
Il ne suffirait pas à cette nation de pren-
dre une part illusoire au changement de
sa Constitution en ratifiant par un plébiscite
des résolutions arrêtées sans elle. Le plé-
biscite, qui supprime la délibération, porte
par là même l'atteinte la plus jrave à la
liberté du vote. Il est la forme la plus dé-
fectueuse du gouvernement direct ; il n'a
jamais été que le levier du despotisme.
C'est l'application de ces principes que
consacre le projet de loi que nous avons,
en vertu de notre initiative, l'honneur de
soumettre à la chambre :
ARTICLE UXIQUE. — Le pouvoir consti-
tuant appartiendra désormais au corps lé-
gislatif.
Bancel, Esquirop, Girault, Saint Hilaire, Ferry,
Picaré, Simon, Tachard, Bethmorn, Gam-
betta, Grévy, Dorian, Guyot-Montpayroux,
Crémieux, N. de Choiseul, Ordinaire, de Ké-
ratry, Pellëfan, Magnin, Larrieu, J. Favre,
Gagneur, Desseaux, Garnier-Pugès, Lecesne,
RampoD, MarioD, Malézieux.
*
* *
Effarement de M. de Forcade la Ro-
quette. Il demande la question préalable.
Transformer le corps législatif en assem-
blée coûstituante ! Cela fait frémir. Vite,
qu'on balaye ce projet de loi monstrueux,
et que personne p'en entende plus ja-
mais parler.
M. Jules Favre comprend la « pru-
dence » du ministre des élections, mais
il n'admet pas qué « la terreur du gouver-
nement » soit une raison pour que le par-
lement repoussé sans examen le premier
projet né de l'initiative parlementaire, et
il réclame le renvoi aux bureaux.
Le ministre de l'intérieur ne renonce
pas. Il prend la chambre par la recon-
naissance. L'empereur et le sénat ne
viennent-ils pas de la combler? Le séna-
tus-consultè dont la discussion a été si
solennelle (ô bon vieux sénat !) ne donne-
t-il pas au corps législatif toutes les pré-
rogatives désirables? Et c'est le lende-
main de tant de cadeaux qu'on a l'ingra-
titude et la férocité de présenter une loi
« qui aurait pour conséquence de chan-
ger la forme du gouvernement ! »
Hélas ! ce n'est pas seulement pour cet
excellent sénat et ce généreux empereur
que la chambre est ingrate, c'est pour le
ministre auquel elle doit tant. Ce pauvre
M. de Forcade voit sa propre majorité
résister à ses adjurations les plus atten-
drissantes, et accorder à M. Jules Favre
le renvoi aux bureaux.
*
* *
Rendons justice à la gauche : cette
fois, elle a posé la vraie question.
En France, le peuple est souverain.
Voici de quelle façon :
Le 14 janvier 1852, six semaines après
la nuit de Décembre, sous le coup des
fusillades, des transportations et des dé-
portations, l'auteur du coup d'Etat a de-
mandé au peuple dix ans de pouvoir, èt
le peuple, terrifié, les lui a donnés. La
• même année, il a plu au président de la
République de s'appeler empereur, et
"le peuple a voté « le rétablissement de
la dignité impériale dans la personne de
Louis-Napoléon Bonaparte, avec héré-
dité dans sa descendance directe légi-
time ou adoptive, et avec droit, à dé-
faut de descendance directe, de régler
l'ordre de succession au trône dans sa
famille. 1) *
Cette loi du lendemain du coup d'Etat
est encore la loi.
Depuis dix-huit ans, trente-six mil-
lions d'hommes appartiennent à un
homme, qui dispose d'eux selon sa fan-
taisie, qui peut les envoyer où bon lui
semble, à Rome contre une nationalité,
au Mexique contre une démocratie, qui
est leur maître, et dont ils ne sont pas
même les valets, car un valet ne l'est que
pour un temps et sera libre quand il
voudra, au lieu qu'ils sont possédés à
perpétuité. Ils ne sont pas même ses es-
claves, car un esclave peut se racheter,
et ils sont sa propriété à jamais, eux,
leurs enfants et les enfants de leurs en-
fants. 1
C'est ce qu'on nomme en France la
souveraineté du peuple.
tl'tr
*
Est-il au moins possible que cette ser-
vitude s'atténiie ?
Cela dépend du sénat. n Le sénat peut
proposer des modifications à la Constitu-
tion. Si la proposition est adoptée par le
pouvoir exécutif, il y est statué par un
sénatus-consulte. » La Constitution est
bien bonne d'avoir cru les. sénateurs ca-
pables de propositions que le pouvoir
exécutif n'adopterait pas. Est-ce que le
sénat français est nommé, comme le sénat
américain, par le suffrage universel?
Est-ce que le sénat ce n'est pas l'empe-
reur? Le sénat n'a proposé jusqu'ici
qu'une modification sérieuse : c'est lui
qui a fait du président de dix ans un em-
pereur héréditaire.
Le sénat ne compte donc pas. Mais il
y a un cas où le peuple intervient en,
personne. Comment donc! il peut « re-
tirer sa confiance » à l'empereur. La
Constitution ne s'explique pas sur les
conséquences de ce retrait de confiance.
Elle parle vaguement d'une responsabi-
lité qu'elle s'abstient de définir et qui
permet de douter que l'empereur, même
blâmé, s'empressât de donner sa démis-
sion. Mais la nation ne supporterait pas
longtemps un empereur que son vote
aurait flétri, Voyons dans quelle occa-
sion l'empereur comparaît devant le
pays.
Le préambule de la Constitution va
nous le dire :
« Français, le chef que vous avez élu
est responsable devant vous ; il a tou-
jours le droit de faire appel à votre juge-
ment souverain, afin que, dans les cir-
constances solennelles, vous puissiez lui
continuer ou-lui retirer votre confiance.»
Il a toujours le droit ? Qui, il ? Le chef.
Ainsi ce n'est pas le peuple qui a le droit
de citer l'empereur devant sa justice,
c'est l'empereur qui a le droit de se citer
lui-même. Et ce droit, il l'a toujours, il
l'avait le lendemain de Sadowa, et aurait
pu se faire juger sur l'agrandissement de
la Prusse; il l'avait le lendemain de Que-
retaro, et aurait pu demander un arrêt
sur le service qu'il avait rendu à Maximi-
lien. Il n'en a pas abusé.
Donner pour garantie à la nation le
droit de l'empereur de se faire juger
quand il voudra, ce n'est plus la sup-
pression de la souveraineté du peuple,
c'en est la dérision. *
*
* *
La gauche trouve qu'il est temps « de
revenir aux principes ».
Ce n'est pas à un empereur accepté ou
subi par des électeurs d'il y a dix-sept
ans, dont un tiers au moins est mort et
dont un autre tiers voterait autrement
aujourd'hui^ ce n'est pa* à un sénat
nommé par cet empereur, qu'appartient
le pouvoir constituant.
Il n'appartient qu'à la nation.
Comment le lui rendre ?
La gauche dit : « En le rendant au
corps législatif ».
Pas au corps législatif d'aujourd'hui,
cela va sans dire. Il est dissous morale-
ment, avant de l'être de fait. Il n'aurait
pas son origine, qu'il aurait la manière
dont il a été traité par le gouvernement.
Car c'est là l'estime que l'empire a lui-
même pour ses œuvres. Il fait une as-
semblée, et il lui donne le soufflet du 12
juillet ; il fait une Constitution, et il lui
donne le coup de pied du 26 octobre.
Il ne s'agit pas de la chambre actuelle.
Mais, quelle que puisse être là chambre,
elle ne sera jamais le pays même. Et
pourquoi ne pas préférer, à la traduc-
tion de la volonté nationalé par le parle-
ment, le texte même, c'est-à-dire le plé-
biscite? Non pas, certes, le plébiscite que
le projet de loi de la gauche rejette si
légitimement, le plébiscite « qui sup-
prime - la délibération », le plébiscite
comme celui qui a amnistié leJJeux-Dé-
cembre, le plébiscite sans journaux, sans
réunions, sous l'effroyable pression des
commissions militaires, sous les fusîls
braqués, mais le plébiscite libre, le plé-
biscite éclairé par la triple discussion
de la tribune, du meeting et de la presse ;
non pas le plébiscite lâche et stupide
qui vend le présent et l'avenir, mais le
plébiscite intelligent et fier qui les dé -
livre !
Quelques réserves qu'on doive faire
contre le parlementarisme, la gauche
vient enfin - d'aborder la question ur-
gente. La sommation faite au pouvoir
par les électeurs de mai et de novembre, -
voici les élus qui la lui répètent. La re-
vendication est entrée d'hier à la
chambre, et n'en sortira plus avant d'a-
voir obtenu satisfaction. Il est temps
qu'un peuple ne soit plus la propriété
d'un homme. Il est temps qu'on sache
lequel est le souverain, de l'empereur
ou du souverain.
AUGUSTE VACQUERIE.
LA PETITE GUERRE
m
Le discours du trône m'a ravi. C'est une
pièce adorable. Il révèle, chez son auteur,
une merveilleuse intelligence de la situa-
tion. Mais ce que les journalistes sérieux
n'ont pas assez remarqué, et ce qui lui
donne du prix, c'est qu'il est la traduction
exacte, presque mot à mot, d'une chanson
intitulée : Les deux Gendarme s.
Tous les comptes rendus de la séance
impériale m'ont paru, comme le discdurs,
pouvoir se chanter sur l'air célèbre dé Na-
daud : ]
i
Un empereur, un beau dimanche, j'
Ouvrait le corps législatif. -
Il avait le poing sur la hanche,
Et l'autre était très-attentif.
Le premier dit d'un ton sonore :
« De sauver l'ordre, je répond !»
Majesté, répondit Pandore,
Majesté 1 vous avez raison.
La première phrase du discours est em-
pruntée tout entière au brigadier : « Il n'est
pas facile d'établir, en France, la liber-
té, » etc., etc.
Ah ! c'est un métier difficile,
Que d'établir la liberté ;
Préserver les champs et la ville $'
De Gagne et de l'iniquité. 1:
Et la phrase : a Si l'impératrice n'assiste
pas à l'ouverture des chambres, c'est que
j'ai tenu à ce que, par sa présence en
Égypte, » etc., etc., n'est-elle pas la tra- -
duction exacte de la fin du couplet
Pourtant l'épouse qui m'adore,
Ne rentre pas à la maison !
Majesté, répondait Pandore,
Majesté! vous a^ez raison!
• Quand le souverain dit : «La liberté
compromise par. les excès de la presse et
des réunions publiques, » etc., ne croit-on
pas entendre i
Il me souvient de ma jeunesse.
Le temps passé nè revient pas !
Quand la France était ma maîtresse,
Elle me trouvait des appas.
Mais son cœur, .pourquoi ? je l'ignore !
Aime à changer de garnison. ;
Majesté, répondait Pandore,
Majesté ! vous avez raison !
Quand sa majesté ajoute : « J'ai entendu
inaugurer une ère nouvelle de conciliation
et de progrès, » ne croit-on pas entendre :
La gloire, c'est une couronne
Faite de rose et de laurier ;
J'ai servi Vénus et Bellone,
Je vais me servir d'Ollivier.
Et je pcurstiis ce météore
Qui vers Calchas guidait Jason!
Majesté, répondait Pandore,
Majesté ! vous avez raison!
Et les affaires extérieures !..;
Ah ! notre époque est magnifique !
Les Anglais sont maîtres des mer?, J
Et la Russie et l'Amérique
Donnent l'exemple à l'univers !,..
La France, — et c'est ce qui l'honore —
N'a rien fait en comparaison !
Pour le coup, répondait Pandore,
Pour le coup, vous avez raison !
Mais, à la fin de la séance, .-. -"-..
K Au milieu d'un calme complet,
Tàndis que, pris de somnolence,
Le corps législatif ronflait,
On vit la République. Aurore
Qui se levait à l'Horizon.
Majesté, répétait Pandore,
Majesté! vous avez raison 1
Êdouard Lockro,
AUTOUR DE LA CHAMBRE
Avant l'ouverture de la séance, une nuée
d'agents de police entoure le corps législa-
lif jusqu'à la place de la Concorde et lutte
courageusement contre la pluie battante.
Quant à la foule, elle est absente.
A deux heures moins quelques minutes,
le colonel Réguis, président d'âge, prend
place au bureau.
Les bancs se garnissent assez rapide-
ment. Rochefort entre, vient serrer la main
à Raspail et se place à côté de lui et de
M. de Kératry. Sa présence paraît exciter,
à droite, une vive curiosité.
La gauche ne débute pas mal. Jules
Favre vient déposer quatre demandes d in-
terpellation : — sur la convocation tar-
dive du corps législatif, — sur le système
des candidatures officielles, — sur les
troubles de juin, — sur les sanglantes ré-
pressions de la Ricamarie et d'Aubin.
Nous rendons compte plus haut du grave
incident de la présentation du projet de
loi tendant à donner au corps législatif le
pouvoir constituant.
Raspail, sans attendre que la chambre ait
voté sur le renvoi aux bureaux, monte à la
tribune et dépose une demande de mise
en accusation du ministère pour les « as-
sassinats » de juin.
Il parle au milieu du bruit. La tactique
savante et polie des conversations particu-
lières, des cris et des couteaux de bois, em-
pêche d'entendre le discours du député de
Lyon. On ne saisit que quelques mots éner-
giques : assassin. pouvoir homicide.
Les demandes d'interpellation de la gau-
che et la proposition de mise en accusation
du ministère ont été renvoyés après la con-
stitution du bureau.
- - - IW çui- asi sign~n f~rr~~ de mise
en accusation? a demandé un membre de
l'assemblée.
Le président a répondu : - De M. Ras-
pail seul.
A l'issue de la séance, il y a eu réunion,
dans la isalle du Trône, de la nouvelle ma-
jorité, composée de l'ancienne droite et
des 116 les plus réactionnaires, à la tête
desquels marche M. Emile Ollivier.
On avait à s'entendre sur le choix des
quatre vice-présidents que la chambre a
décidé de nommer.
On s'est partagé amicalement les quatre
places ; on a désigné dans l'ancienne droite
MM. Jérôme David et du Mirai, et, dans
les 116, MM. de Talhouët et Chevandier
de Valdrôme.
On a remarqué que la droite a fort peu
soutenu M. de 'Forcade la Roquette,
quand il a essayé de demander la question
préalable sur le projet de loi « inconstitu-
tionnel » que déposait Jules Favre.
0
Le nombre des dissidents du groupe des
116 s'est trouvé doublé hier. Lee 21 sont
maintenant les 41.
A l'issue de la séance, ils se sont réunis
dans un salon du Grand-Hôtel, sous la pré-
sidence de M. d'Andelarre.
Etaient présents : MM. Latour-du-Mou—
lin, Leféburè, de Dâlmas, de Grammont,
d'Estourmel, de Tillancourt, Cochery, Ci-
vrac, G. Fould, Calley;Saint-Paul, d'Yvoire,
Keller, Buffet; Planai, i Goi&sa, Riondèl,
RaenÍjens, Iloussaïd, èLèfebvre-Pontalis,
Carré Kérisouet, Tàséin, Bauduin, Malé-
zieuj, Martel, Daru;.: Plichon, Kolb-Ber-
nard, Chambrun, Grollier, Wilson, Estan-
celin, Gevelot, Yiellard-Migeon, Bastide,
Goerg, de la Monneraye, d'Andelarre, Ho-
race de Choiseul, d'Hésecques, de Barante,
de Kératry.
La délibération a porté sur le choix des
candidats à la présidence et à la vice-pré-
sidence de la chambre.
Voici la liste qui a été adoptée : -,
Pour la présidence : M, Schneider.
Pour la vice-présidence : MM. Buffet,
Daru, de Talhouët, Giévy.
A. Barbieux.
«
LES ON-MT DU BOULEVARD
- Enfin! les séances du sénat sont publi-
ques !
Il ne tenait qu'au public de s'y précipi-
ter hier, — mais le public n'y a pas tenu,
lui. Une belle indifférence a répondu à l'ap-
pel de ce corps vénérable.
Cet empressement de la foule à ne pas
* alîgf édîTutër ifes UTscours "d«f MM. Lefif
vre-Duruflé et Charles Dupin me rappelle
ces visiteurs qui demandent au portier :
- Madame X. est-elle chez elle?
Et qui, quand le portier leur répond :
— Oui, monsieur! ,
Disent :
— C'est bien, je repasserai. -
Et regagnent vivement la porte.
*•
■k -k
M. Rouher prononcera, dans l'une des
premières séances du sénat, l'éloge de
trois sénateurs un peu plus morts que les
autres: — MM. Niel, Grivel et Sainte-
Beuve.
*
* *
Prix de la correspondance entre l'empe-
reur et l'impératrice, pendant le voyage en
Orient: 160,000 fr.
Dans ce moment, l'impératrice visite la
Sicile. 25,000 fr, par jour.
*
* *
Les ambassadeurs continuent à remplir
leurs importantes fonctions.
Le prince de Metternich doit partir de-
main soir pour Vienne, où il passera un
congé de deux mois.
*
* *
M. Emile Ollivier, qui déjeunait avec
l'impératrice lorsqu'il n'était encore que
tiers-parti et renégat honteux, dîne main-
tenant aux Tuileries, en compagnie de
M. de Mackau et de M. Clément Duver-
nois.
L'office impérial n'aura plus de mystères
pour lui.
En attendant son portefeuille, il a sa
serviette au palais.
C'est toujours ça.
*
★ * -
Tous les corps de garde de Paris et les
postes de sapeurs-pompiers vont être reliés
par des fils télégraphiques qui correspon-
dront aux états-majors de la rue du Vieux-
Colombier et de la place Vendôme.
De semblables mesures seront prises
dans toutes les grandes villes de France.
Nous sommes bien gardés l
*
* *
Le discours prononcé par l'empereur, le
29 novembre, à l'ouverture de la session lé-
gislative, a été transmis immndiatemenit
par le télégraphe à toutes les villes de l'em-
pire et aux capitales étrangères.
Expédié de la station centrale de la rue
de Grenelle, à une heure vingt minutes, il
était rendu à Londres à une heure qua-
rante minutes.
L'administration télégraphique avait con-
sacré spécialement cinq fils à cette trans-
mission. Le discours dont il s'agit, conte-
nant 1229 mots, on a passé, en moyenne,
13 mots par minute et par fil. L'appareil
employé était celui de Morse.
Le même discours a été reçu au moyen
de l'appareil Hugues : à Berlin, à deux heu-
res quinze minutes ; à Florence, à une
heure quarante-cinq minutes ; à Bruxelles,
à deux heures cinq minutes ; à Vienne, à
deux heures quarante minutes; à Lille, à
une heure quarante-deux minutes ; à Bor-
deaux, à une heure cinquante-cinq minu-
tes ; à Lyon et à Marseille, à une heure
cinquante-trois minutes.
La transmission, favorisée par un état
de lignes généralement bon, a été si rapide
que toute l'Europe a pu le lire le soir
même.
En revanche, le télégraphe se repose
avec les citoyens qui payent pour envoyer
ou recevoir des communications sérieuses.
*
* *
M. R. de., riche négociant de Mar-
seille, descendu dans l'un des plus riches
hôtels qui avoisinent l'Opéra, vient d'être
victime d'un vol bizarre et surtout auda-
cieux.
Dimanche matin, vers sept heures, une
jeune dame, élégamment mise, descend de
voiture devant l'hôtel et le demande en di-
sant qu'elle est la parentetfu nouveau dé-
barqué.
On fait observer à la visiteuse matinale
que M. R. est encore au lit.
— Peu importe. Il faut absolument que
je le voie.
On prévient donc le négociant marseil-
lais ; on lui donne la carte de la dame, et
en effet, c'était celle d'une personne ma-
riée tout récemment à son neveu, et qu'il
ne connaissait pas.
Il s'étonne bien un peu qu'on vienne lui
rendre visite d'aussi bon matin, mais il met
cela sur le compte de l'affection que son
neveu a pour lui.
L'étrangère entre, et tout d'abord se pré-
cipite au cou de M. R.— On cause pen-
dant une demi-heure ; enfin la jeune
femme prend congé en faisant promettre
à son oncle qu'il viendra déjeuner chez
elle.
M. R. se retourné tlans son lit pour
rattraper son sommeil, lorsqu'un regard
jeté sur sa table de nuit le fait sauter
comme une bombe.
Sa montre (un bijou de 1,500 fr.) et
deux bagues en diamants avaient dis-
paru. -
On courut, mais il était trop tard : l'ha-
bile voleuse au bonjour était déjA bien
loin.
-', .-:
* *
M. X. le célèbre avocat, possède un do-
mestique qui est un calino très-impôr-
tant. 1-ig .1 --
Hier un visiteur se présen
- M. X. est-il chez luiÂ?
- Non, monsieur, fait
enrouée, -— il est sorti. e ;
-Vous êtes bien enrhiflèé
fait le visiteur avec bonhomie
— Oui, monsieur, mon mat
nier six heures sans débrider; — je ne puis
pas me remettre depuis ce moment-là.
*
* *
Est-ce un canard ? je l'ignore. Laissons
la responsabilité de ce fait au journal amé-
ricain qui le raconte. Il s'agit d'un cas de
fécondité qui enfonce la réputation de feu
la mère Gigogne.
Une dame mariée depuis trois ans seule-
ment aurait mis au monde, dans ce court
espace de temps, dix-huit enfants, tous
parfaitement constitués. -
Décidément, nous aurons beau faire,
nous ne pourrons jamais lutter avec ce
peuple-là.
*
* *
La jeune et déjà célèbre violoniste
hongroise, Mlle Charlotte Dekner, qui
s'est fait entendre à Vienne, à Berlin, à
Copenhague, à Bucharest, à Florence et
aux grands concerts populaires de Lwpsick,
vient d'arriver à Paris pour chércher la
seule consécration qui manque à sa répu-
tation.
Elle est en ce moment en pourparlers
avec M. Pasdeloup pour les ooncerts du
cirque Napoléon.. -
Mlle Charlotte Deckner a droit à toutes
nos sympathies, non-seulement à cause de
l'originalité de son talent et de la délica-
tesse de son jeu, mais encore à cause de sa
famille.
Elle est la petite-fille de Dekner, ce vieux
patriote hongrois qui fut une des premières
victimes de Radetzki en 1848 ; et son père
combattait vaillammeat, pendant la guerre
de l'indépendance, sous \$s ordres de Kos-
suth.
*
* *
Le fer tend de plus en plus à se substi-
tuer au bois dans la construction tnoderne.
Aujourd'hui, on ne voit plus guère que des
charpentes en fer.
Une compagnie d'armateurs du Havre
vient de remplacer à bord de ses navires
l'ancien système par des mâtures en mé-
tal, ce qui permet l'installation -d'un appa-
reil à prendre des ris et à larguer les voiles
sans que l'équipage ait besoin de quitter le
pont du bâtiment.
*
* *
La duchesse d'Aumale est dangereuse-
ment malade à Orléans-House.
On a épuisé pour elle, nous dit-on, non
seulement toutes les révalescières, mais
toutes les superstitions.
Il aurait été dépensé, notamment, neuf
mille huit cents francs en messes !
- *
,* *
Les généraux Babcock et ingalls viennent
de se rendre à Saint-Domingue, en vue de
négociations pour l'annexion de cette tIe
aux Etats-Unis..
- ,- - - -
**
,
Hier, dans le foyer d'un théâtre où l'on
va reprendre Hatnlet, Mlle X., dont la
maigreur est proverbiale, disait qu'elle vou-j
drait bien y avoir un rôle.
— Il est de fait, lui dit une eamarade,
qu'il y en a un où personne ne te vaudrait.
— Lequel ?
— Celui du spectre.
*
•k iz
-
Un fait divers cueilli dans un journal
belge:
« M.Van-Geel, boulanger, est mort jeudi
dernier, sans laisser un morceau de pain à
sa veuve et à ses enfants. »
THÉÂTRES.
Théâtre de l'Ambigu. —- V RéfiÜtge faiaii
drame en cinq actes de MM. Maurice Coste et
Demay. , ",'
L'héritage fatal, c'est la folié;h folie que
les barons de Sparre .se transmettent de
père en fils avec régularité. Tous ils sont
morts fous de génération en génération.
Philippe de Sparre n'en veut :pae moins
épouser une jeune fille, qu'il annw; mais il
fait jurer à son ami Albert de lui brûler
la cervelle à la première crise du mal ter-
rible.
Il va sans dire que l'ami Albert est un
traître, et qu'il aime, lui aussi, la jeune
fille.
Il s'empresse donc de brûler à l'impru-
dent Albert sa cervelle étourdie, et glisse
dans sa poche le papier signé de la victime,
qui s'accuse de suicide.
Oui, mais la providence veille. Au mo-
ment où l'affreux Albert va encore voler
un testament à son ami étendu mort, le
mort se relève. Duel effroyable entre l'as.
sassin et l'assassiné. «
Tout à coup l'un des combattants s'ar-
rête, laisse tomber soh épée : il est fou ! -
Lequel? Philippe ? — Non, Albert 1
Ce drame noir a réussi. Il est fort bien
joué par Régnier, Montlouis et Mme Dica
Petit.
Un Passant.
.n 11 16, o. - Départëmentl 1 20 o.
H frimaire an 78. s- né les.
RÉDACTION
S ddèasser au SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION
De 3 à 5 b. du soir
iO, rue du Faubourg-Montmartre, 10.
- Lçs manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
f - ;
ANNONCES ,
- CH. LAGRANGE, CERF» et G* -
-11 "; 1 I.- :.
ff V i. i k I 3• s
- 6, bise© de la Bourse, & •*
ADMINISTRATION
S'adresser à M. AUGUSTE PANIS
ABONNEMENTS
PARIS
On mois. 5 ea
Trois mois. 13 50
DÉPARTEMENTS
Un mois. 6 M
Trois mois, 16 »»
BUREAUX
13, rue du Faubourg-Montmartre, 13.
LE PROJET DE LOI DE Là GAUCHE
L'événement d'hier a été le projet de
loi suivant déposé, au nom de la gau-
che, par M. Jules Favre :
EXPOSÉ DES MOTIFS
Ha souveraineté nationale est le principe
sur lequel reposent nos institutions.
Elle se délègue, mais elle De peut ni
s'aliéner ni se diviser; en s'aliénant, elle
s'anéantirait ; en se divisant, elle serait un
élément d'anarchie.
, L'auteur de la Constitution de 1852, en
invoquant lui-même les principes de 1789,
s'est soumis à cette loi fondamentale de
toutes les sociétés libres.
- Cependant, après s'être fait attribuer le
pouvoir constituant, le pouvoir exécutif
entend le retenir, et par là élude la volon-
té du pays. Il l'exerce par l'intermédiaire
du sénat, qui émane de lui. Il modifie à
son gré la Constitution, il usurpe le pou-
voir législatif, et, grâce à cette autorité
exorbitante, reste le maître souverain de
nos institutions.
Un tel état de choses est la confiscation
de la souveraineté nationale.
Il compromet tous les intérêts en détrui-
sant toute sécurité ; il place le progrès non
dansle vœu de tous, mais dans la main d'un
seul.
Le pays a nettement déclaré, par les
dernières élections, qu'il voulait dépendre
de lui-même et non d'une personne.
C'est pour se conformer à cette décision
qu'il importe de revenir aux principes. Le
pouvoir constituant et le pouvoir législa-
tif ne peuvent appartenir qu'à la nation
représentée par ses marfdataires librement
élus.
Il ne suffirait pas à cette nation de pren-
dre une part illusoire au changement de
sa Constitution en ratifiant par un plébiscite
des résolutions arrêtées sans elle. Le plé-
biscite, qui supprime la délibération, porte
par là même l'atteinte la plus jrave à la
liberté du vote. Il est la forme la plus dé-
fectueuse du gouvernement direct ; il n'a
jamais été que le levier du despotisme.
C'est l'application de ces principes que
consacre le projet de loi que nous avons,
en vertu de notre initiative, l'honneur de
soumettre à la chambre :
ARTICLE UXIQUE. — Le pouvoir consti-
tuant appartiendra désormais au corps lé-
gislatif.
Bancel, Esquirop, Girault, Saint Hilaire, Ferry,
Picaré, Simon, Tachard, Bethmorn, Gam-
betta, Grévy, Dorian, Guyot-Montpayroux,
Crémieux, N. de Choiseul, Ordinaire, de Ké-
ratry, Pellëfan, Magnin, Larrieu, J. Favre,
Gagneur, Desseaux, Garnier-Pugès, Lecesne,
RampoD, MarioD, Malézieux.
*
* *
Effarement de M. de Forcade la Ro-
quette. Il demande la question préalable.
Transformer le corps législatif en assem-
blée coûstituante ! Cela fait frémir. Vite,
qu'on balaye ce projet de loi monstrueux,
et que personne p'en entende plus ja-
mais parler.
M. Jules Favre comprend la « pru-
dence » du ministre des élections, mais
il n'admet pas qué « la terreur du gouver-
nement » soit une raison pour que le par-
lement repoussé sans examen le premier
projet né de l'initiative parlementaire, et
il réclame le renvoi aux bureaux.
Le ministre de l'intérieur ne renonce
pas. Il prend la chambre par la recon-
naissance. L'empereur et le sénat ne
viennent-ils pas de la combler? Le séna-
tus-consultè dont la discussion a été si
solennelle (ô bon vieux sénat !) ne donne-
t-il pas au corps législatif toutes les pré-
rogatives désirables? Et c'est le lende-
main de tant de cadeaux qu'on a l'ingra-
titude et la férocité de présenter une loi
« qui aurait pour conséquence de chan-
ger la forme du gouvernement ! »
Hélas ! ce n'est pas seulement pour cet
excellent sénat et ce généreux empereur
que la chambre est ingrate, c'est pour le
ministre auquel elle doit tant. Ce pauvre
M. de Forcade voit sa propre majorité
résister à ses adjurations les plus atten-
drissantes, et accorder à M. Jules Favre
le renvoi aux bureaux.
*
* *
Rendons justice à la gauche : cette
fois, elle a posé la vraie question.
En France, le peuple est souverain.
Voici de quelle façon :
Le 14 janvier 1852, six semaines après
la nuit de Décembre, sous le coup des
fusillades, des transportations et des dé-
portations, l'auteur du coup d'Etat a de-
mandé au peuple dix ans de pouvoir, èt
le peuple, terrifié, les lui a donnés. La
• même année, il a plu au président de la
République de s'appeler empereur, et
"le peuple a voté « le rétablissement de
la dignité impériale dans la personne de
Louis-Napoléon Bonaparte, avec héré-
dité dans sa descendance directe légi-
time ou adoptive, et avec droit, à dé-
faut de descendance directe, de régler
l'ordre de succession au trône dans sa
famille. 1) *
Cette loi du lendemain du coup d'Etat
est encore la loi.
Depuis dix-huit ans, trente-six mil-
lions d'hommes appartiennent à un
homme, qui dispose d'eux selon sa fan-
taisie, qui peut les envoyer où bon lui
semble, à Rome contre une nationalité,
au Mexique contre une démocratie, qui
est leur maître, et dont ils ne sont pas
même les valets, car un valet ne l'est que
pour un temps et sera libre quand il
voudra, au lieu qu'ils sont possédés à
perpétuité. Ils ne sont pas même ses es-
claves, car un esclave peut se racheter,
et ils sont sa propriété à jamais, eux,
leurs enfants et les enfants de leurs en-
fants. 1
C'est ce qu'on nomme en France la
souveraineté du peuple.
tl'tr
*
Est-il au moins possible que cette ser-
vitude s'atténiie ?
Cela dépend du sénat. n Le sénat peut
proposer des modifications à la Constitu-
tion. Si la proposition est adoptée par le
pouvoir exécutif, il y est statué par un
sénatus-consulte. » La Constitution est
bien bonne d'avoir cru les. sénateurs ca-
pables de propositions que le pouvoir
exécutif n'adopterait pas. Est-ce que le
sénat français est nommé, comme le sénat
américain, par le suffrage universel?
Est-ce que le sénat ce n'est pas l'empe-
reur? Le sénat n'a proposé jusqu'ici
qu'une modification sérieuse : c'est lui
qui a fait du président de dix ans un em-
pereur héréditaire.
Le sénat ne compte donc pas. Mais il
y a un cas où le peuple intervient en,
personne. Comment donc! il peut « re-
tirer sa confiance » à l'empereur. La
Constitution ne s'explique pas sur les
conséquences de ce retrait de confiance.
Elle parle vaguement d'une responsabi-
lité qu'elle s'abstient de définir et qui
permet de douter que l'empereur, même
blâmé, s'empressât de donner sa démis-
sion. Mais la nation ne supporterait pas
longtemps un empereur que son vote
aurait flétri, Voyons dans quelle occa-
sion l'empereur comparaît devant le
pays.
Le préambule de la Constitution va
nous le dire :
« Français, le chef que vous avez élu
est responsable devant vous ; il a tou-
jours le droit de faire appel à votre juge-
ment souverain, afin que, dans les cir-
constances solennelles, vous puissiez lui
continuer ou-lui retirer votre confiance.»
Il a toujours le droit ? Qui, il ? Le chef.
Ainsi ce n'est pas le peuple qui a le droit
de citer l'empereur devant sa justice,
c'est l'empereur qui a le droit de se citer
lui-même. Et ce droit, il l'a toujours, il
l'avait le lendemain de Sadowa, et aurait
pu se faire juger sur l'agrandissement de
la Prusse; il l'avait le lendemain de Que-
retaro, et aurait pu demander un arrêt
sur le service qu'il avait rendu à Maximi-
lien. Il n'en a pas abusé.
Donner pour garantie à la nation le
droit de l'empereur de se faire juger
quand il voudra, ce n'est plus la sup-
pression de la souveraineté du peuple,
c'en est la dérision. *
*
* *
La gauche trouve qu'il est temps « de
revenir aux principes ».
Ce n'est pas à un empereur accepté ou
subi par des électeurs d'il y a dix-sept
ans, dont un tiers au moins est mort et
dont un autre tiers voterait autrement
aujourd'hui^ ce n'est pa* à un sénat
nommé par cet empereur, qu'appartient
le pouvoir constituant.
Il n'appartient qu'à la nation.
Comment le lui rendre ?
La gauche dit : « En le rendant au
corps législatif ».
Pas au corps législatif d'aujourd'hui,
cela va sans dire. Il est dissous morale-
ment, avant de l'être de fait. Il n'aurait
pas son origine, qu'il aurait la manière
dont il a été traité par le gouvernement.
Car c'est là l'estime que l'empire a lui-
même pour ses œuvres. Il fait une as-
semblée, et il lui donne le soufflet du 12
juillet ; il fait une Constitution, et il lui
donne le coup de pied du 26 octobre.
Il ne s'agit pas de la chambre actuelle.
Mais, quelle que puisse être là chambre,
elle ne sera jamais le pays même. Et
pourquoi ne pas préférer, à la traduc-
tion de la volonté nationalé par le parle-
ment, le texte même, c'est-à-dire le plé-
biscite? Non pas, certes, le plébiscite que
le projet de loi de la gauche rejette si
légitimement, le plébiscite « qui sup-
prime - la délibération », le plébiscite
comme celui qui a amnistié leJJeux-Dé-
cembre, le plébiscite sans journaux, sans
réunions, sous l'effroyable pression des
commissions militaires, sous les fusîls
braqués, mais le plébiscite libre, le plé-
biscite éclairé par la triple discussion
de la tribune, du meeting et de la presse ;
non pas le plébiscite lâche et stupide
qui vend le présent et l'avenir, mais le
plébiscite intelligent et fier qui les dé -
livre !
Quelques réserves qu'on doive faire
contre le parlementarisme, la gauche
vient enfin - d'aborder la question ur-
gente. La sommation faite au pouvoir
par les électeurs de mai et de novembre, -
voici les élus qui la lui répètent. La re-
vendication est entrée d'hier à la
chambre, et n'en sortira plus avant d'a-
voir obtenu satisfaction. Il est temps
qu'un peuple ne soit plus la propriété
d'un homme. Il est temps qu'on sache
lequel est le souverain, de l'empereur
ou du souverain.
AUGUSTE VACQUERIE.
LA PETITE GUERRE
m
Le discours du trône m'a ravi. C'est une
pièce adorable. Il révèle, chez son auteur,
une merveilleuse intelligence de la situa-
tion. Mais ce que les journalistes sérieux
n'ont pas assez remarqué, et ce qui lui
donne du prix, c'est qu'il est la traduction
exacte, presque mot à mot, d'une chanson
intitulée : Les deux Gendarme s.
Tous les comptes rendus de la séance
impériale m'ont paru, comme le discdurs,
pouvoir se chanter sur l'air célèbre dé Na-
daud : ]
i
Un empereur, un beau dimanche, j'
Ouvrait le corps législatif. -
Il avait le poing sur la hanche,
Et l'autre était très-attentif.
Le premier dit d'un ton sonore :
« De sauver l'ordre, je répond !»
Majesté, répondit Pandore,
Majesté 1 vous avez raison.
La première phrase du discours est em-
pruntée tout entière au brigadier : « Il n'est
pas facile d'établir, en France, la liber-
té, » etc., etc.
Ah ! c'est un métier difficile,
Que d'établir la liberté ;
Préserver les champs et la ville $'
De Gagne et de l'iniquité. 1:
Et la phrase : a Si l'impératrice n'assiste
pas à l'ouverture des chambres, c'est que
j'ai tenu à ce que, par sa présence en
Égypte, » etc., etc., n'est-elle pas la tra- -
duction exacte de la fin du couplet
Pourtant l'épouse qui m'adore,
Ne rentre pas à la maison !
Majesté, répondait Pandore,
Majesté! vous a^ez raison!
• Quand le souverain dit : «La liberté
compromise par. les excès de la presse et
des réunions publiques, » etc., ne croit-on
pas entendre i
Il me souvient de ma jeunesse.
Le temps passé nè revient pas !
Quand la France était ma maîtresse,
Elle me trouvait des appas.
Mais son cœur, .pourquoi ? je l'ignore !
Aime à changer de garnison. ;
Majesté, répondait Pandore,
Majesté ! vous avez raison !
Quand sa majesté ajoute : « J'ai entendu
inaugurer une ère nouvelle de conciliation
et de progrès, » ne croit-on pas entendre :
La gloire, c'est une couronne
Faite de rose et de laurier ;
J'ai servi Vénus et Bellone,
Je vais me servir d'Ollivier.
Et je pcurstiis ce météore
Qui vers Calchas guidait Jason!
Majesté, répondait Pandore,
Majesté ! vous avez raison!
Et les affaires extérieures !..;
Ah ! notre époque est magnifique !
Les Anglais sont maîtres des mer?, J
Et la Russie et l'Amérique
Donnent l'exemple à l'univers !,..
La France, — et c'est ce qui l'honore —
N'a rien fait en comparaison !
Pour le coup, répondait Pandore,
Pour le coup, vous avez raison !
Mais, à la fin de la séance, .-. -"-..
K Au milieu d'un calme complet,
Tàndis que, pris de somnolence,
Le corps législatif ronflait,
On vit la République. Aurore
Qui se levait à l'Horizon.
Majesté, répétait Pandore,
Majesté! vous avez raison 1
Êdouard Lockro,
AUTOUR DE LA CHAMBRE
Avant l'ouverture de la séance, une nuée
d'agents de police entoure le corps législa-
lif jusqu'à la place de la Concorde et lutte
courageusement contre la pluie battante.
Quant à la foule, elle est absente.
A deux heures moins quelques minutes,
le colonel Réguis, président d'âge, prend
place au bureau.
Les bancs se garnissent assez rapide-
ment. Rochefort entre, vient serrer la main
à Raspail et se place à côté de lui et de
M. de Kératry. Sa présence paraît exciter,
à droite, une vive curiosité.
La gauche ne débute pas mal. Jules
Favre vient déposer quatre demandes d in-
terpellation : — sur la convocation tar-
dive du corps législatif, — sur le système
des candidatures officielles, — sur les
troubles de juin, — sur les sanglantes ré-
pressions de la Ricamarie et d'Aubin.
Nous rendons compte plus haut du grave
incident de la présentation du projet de
loi tendant à donner au corps législatif le
pouvoir constituant.
Raspail, sans attendre que la chambre ait
voté sur le renvoi aux bureaux, monte à la
tribune et dépose une demande de mise
en accusation du ministère pour les « as-
sassinats » de juin.
Il parle au milieu du bruit. La tactique
savante et polie des conversations particu-
lières, des cris et des couteaux de bois, em-
pêche d'entendre le discours du député de
Lyon. On ne saisit que quelques mots éner-
giques : assassin. pouvoir homicide.
Les demandes d'interpellation de la gau-
che et la proposition de mise en accusation
du ministère ont été renvoyés après la con-
stitution du bureau.
- - - IW çui- asi sign~n f~rr~~ de mise
en accusation? a demandé un membre de
l'assemblée.
Le président a répondu : - De M. Ras-
pail seul.
A l'issue de la séance, il y a eu réunion,
dans la isalle du Trône, de la nouvelle ma-
jorité, composée de l'ancienne droite et
des 116 les plus réactionnaires, à la tête
desquels marche M. Emile Ollivier.
On avait à s'entendre sur le choix des
quatre vice-présidents que la chambre a
décidé de nommer.
On s'est partagé amicalement les quatre
places ; on a désigné dans l'ancienne droite
MM. Jérôme David et du Mirai, et, dans
les 116, MM. de Talhouët et Chevandier
de Valdrôme.
On a remarqué que la droite a fort peu
soutenu M. de 'Forcade la Roquette,
quand il a essayé de demander la question
préalable sur le projet de loi « inconstitu-
tionnel » que déposait Jules Favre.
0
Le nombre des dissidents du groupe des
116 s'est trouvé doublé hier. Lee 21 sont
maintenant les 41.
A l'issue de la séance, ils se sont réunis
dans un salon du Grand-Hôtel, sous la pré-
sidence de M. d'Andelarre.
Etaient présents : MM. Latour-du-Mou—
lin, Leféburè, de Dâlmas, de Grammont,
d'Estourmel, de Tillancourt, Cochery, Ci-
vrac, G. Fould, Calley;Saint-Paul, d'Yvoire,
Keller, Buffet; Planai, i Goi&sa, Riondèl,
RaenÍjens, Iloussaïd, èLèfebvre-Pontalis,
Carré Kérisouet, Tàséin, Bauduin, Malé-
zieuj, Martel, Daru;.: Plichon, Kolb-Ber-
nard, Chambrun, Grollier, Wilson, Estan-
celin, Gevelot, Yiellard-Migeon, Bastide,
Goerg, de la Monneraye, d'Andelarre, Ho-
race de Choiseul, d'Hésecques, de Barante,
de Kératry.
La délibération a porté sur le choix des
candidats à la présidence et à la vice-pré-
sidence de la chambre.
Voici la liste qui a été adoptée : -,
Pour la présidence : M, Schneider.
Pour la vice-présidence : MM. Buffet,
Daru, de Talhouët, Giévy.
A. Barbieux.
«
LES ON-MT DU BOULEVARD
- Enfin! les séances du sénat sont publi-
ques !
Il ne tenait qu'au public de s'y précipi-
ter hier, — mais le public n'y a pas tenu,
lui. Une belle indifférence a répondu à l'ap-
pel de ce corps vénérable.
Cet empressement de la foule à ne pas
* alîgf édîTutër ifes UTscours "d«f MM. Lefif
vre-Duruflé et Charles Dupin me rappelle
ces visiteurs qui demandent au portier :
- Madame X. est-elle chez elle?
Et qui, quand le portier leur répond :
— Oui, monsieur! ,
Disent :
— C'est bien, je repasserai. -
Et regagnent vivement la porte.
*•
■k -k
M. Rouher prononcera, dans l'une des
premières séances du sénat, l'éloge de
trois sénateurs un peu plus morts que les
autres: — MM. Niel, Grivel et Sainte-
Beuve.
*
* *
Prix de la correspondance entre l'empe-
reur et l'impératrice, pendant le voyage en
Orient: 160,000 fr.
Dans ce moment, l'impératrice visite la
Sicile. 25,000 fr, par jour.
*
* *
Les ambassadeurs continuent à remplir
leurs importantes fonctions.
Le prince de Metternich doit partir de-
main soir pour Vienne, où il passera un
congé de deux mois.
*
* *
M. Emile Ollivier, qui déjeunait avec
l'impératrice lorsqu'il n'était encore que
tiers-parti et renégat honteux, dîne main-
tenant aux Tuileries, en compagnie de
M. de Mackau et de M. Clément Duver-
nois.
L'office impérial n'aura plus de mystères
pour lui.
En attendant son portefeuille, il a sa
serviette au palais.
C'est toujours ça.
*
★ * -
Tous les corps de garde de Paris et les
postes de sapeurs-pompiers vont être reliés
par des fils télégraphiques qui correspon-
dront aux états-majors de la rue du Vieux-
Colombier et de la place Vendôme.
De semblables mesures seront prises
dans toutes les grandes villes de France.
Nous sommes bien gardés l
*
* *
Le discours prononcé par l'empereur, le
29 novembre, à l'ouverture de la session lé-
gislative, a été transmis immndiatemenit
par le télégraphe à toutes les villes de l'em-
pire et aux capitales étrangères.
Expédié de la station centrale de la rue
de Grenelle, à une heure vingt minutes, il
était rendu à Londres à une heure qua-
rante minutes.
L'administration télégraphique avait con-
sacré spécialement cinq fils à cette trans-
mission. Le discours dont il s'agit, conte-
nant 1229 mots, on a passé, en moyenne,
13 mots par minute et par fil. L'appareil
employé était celui de Morse.
Le même discours a été reçu au moyen
de l'appareil Hugues : à Berlin, à deux heu-
res quinze minutes ; à Florence, à une
heure quarante-cinq minutes ; à Bruxelles,
à deux heures cinq minutes ; à Vienne, à
deux heures quarante minutes; à Lille, à
une heure quarante-deux minutes ; à Bor-
deaux, à une heure cinquante-cinq minu-
tes ; à Lyon et à Marseille, à une heure
cinquante-trois minutes.
La transmission, favorisée par un état
de lignes généralement bon, a été si rapide
que toute l'Europe a pu le lire le soir
même.
En revanche, le télégraphe se repose
avec les citoyens qui payent pour envoyer
ou recevoir des communications sérieuses.
*
* *
M. R. de., riche négociant de Mar-
seille, descendu dans l'un des plus riches
hôtels qui avoisinent l'Opéra, vient d'être
victime d'un vol bizarre et surtout auda-
cieux.
Dimanche matin, vers sept heures, une
jeune dame, élégamment mise, descend de
voiture devant l'hôtel et le demande en di-
sant qu'elle est la parentetfu nouveau dé-
barqué.
On fait observer à la visiteuse matinale
que M. R. est encore au lit.
— Peu importe. Il faut absolument que
je le voie.
On prévient donc le négociant marseil-
lais ; on lui donne la carte de la dame, et
en effet, c'était celle d'une personne ma-
riée tout récemment à son neveu, et qu'il
ne connaissait pas.
Il s'étonne bien un peu qu'on vienne lui
rendre visite d'aussi bon matin, mais il met
cela sur le compte de l'affection que son
neveu a pour lui.
L'étrangère entre, et tout d'abord se pré-
cipite au cou de M. R.— On cause pen-
dant une demi-heure ; enfin la jeune
femme prend congé en faisant promettre
à son oncle qu'il viendra déjeuner chez
elle.
M. R. se retourné tlans son lit pour
rattraper son sommeil, lorsqu'un regard
jeté sur sa table de nuit le fait sauter
comme une bombe.
Sa montre (un bijou de 1,500 fr.) et
deux bagues en diamants avaient dis-
paru. -
On courut, mais il était trop tard : l'ha-
bile voleuse au bonjour était déjA bien
loin.
-', .-:
* *
M. X. le célèbre avocat, possède un do-
mestique qui est un calino très-impôr-
tant. 1-ig .1 --
Hier un visiteur se présen
- M. X. est-il chez luiÂ?
- Non, monsieur, fait
enrouée, -— il est sorti. e ;
-Vous êtes bien enrhiflèé
fait le visiteur avec bonhomie
— Oui, monsieur, mon mat
nier six heures sans débrider; — je ne puis
pas me remettre depuis ce moment-là.
*
* *
Est-ce un canard ? je l'ignore. Laissons
la responsabilité de ce fait au journal amé-
ricain qui le raconte. Il s'agit d'un cas de
fécondité qui enfonce la réputation de feu
la mère Gigogne.
Une dame mariée depuis trois ans seule-
ment aurait mis au monde, dans ce court
espace de temps, dix-huit enfants, tous
parfaitement constitués. -
Décidément, nous aurons beau faire,
nous ne pourrons jamais lutter avec ce
peuple-là.
*
* *
La jeune et déjà célèbre violoniste
hongroise, Mlle Charlotte Dekner, qui
s'est fait entendre à Vienne, à Berlin, à
Copenhague, à Bucharest, à Florence et
aux grands concerts populaires de Lwpsick,
vient d'arriver à Paris pour chércher la
seule consécration qui manque à sa répu-
tation.
Elle est en ce moment en pourparlers
avec M. Pasdeloup pour les ooncerts du
cirque Napoléon.. -
Mlle Charlotte Deckner a droit à toutes
nos sympathies, non-seulement à cause de
l'originalité de son talent et de la délica-
tesse de son jeu, mais encore à cause de sa
famille.
Elle est la petite-fille de Dekner, ce vieux
patriote hongrois qui fut une des premières
victimes de Radetzki en 1848 ; et son père
combattait vaillammeat, pendant la guerre
de l'indépendance, sous \$s ordres de Kos-
suth.
*
* *
Le fer tend de plus en plus à se substi-
tuer au bois dans la construction tnoderne.
Aujourd'hui, on ne voit plus guère que des
charpentes en fer.
Une compagnie d'armateurs du Havre
vient de remplacer à bord de ses navires
l'ancien système par des mâtures en mé-
tal, ce qui permet l'installation -d'un appa-
reil à prendre des ris et à larguer les voiles
sans que l'équipage ait besoin de quitter le
pont du bâtiment.
*
* *
La duchesse d'Aumale est dangereuse-
ment malade à Orléans-House.
On a épuisé pour elle, nous dit-on, non
seulement toutes les révalescières, mais
toutes les superstitions.
Il aurait été dépensé, notamment, neuf
mille huit cents francs en messes !
- *
,* *
Les généraux Babcock et ingalls viennent
de se rendre à Saint-Domingue, en vue de
négociations pour l'annexion de cette tIe
aux Etats-Unis..
- ,- - - -
**
,
Hier, dans le foyer d'un théâtre où l'on
va reprendre Hatnlet, Mlle X., dont la
maigreur est proverbiale, disait qu'elle vou-j
drait bien y avoir un rôle.
— Il est de fait, lui dit une eamarade,
qu'il y en a un où personne ne te vaudrait.
— Lequel ?
— Celui du spectre.
*
•k iz
-
Un fait divers cueilli dans un journal
belge:
« M.Van-Geel, boulanger, est mort jeudi
dernier, sans laisser un morceau de pain à
sa veuve et à ses enfants. »
THÉÂTRES.
Théâtre de l'Ambigu. —- V RéfiÜtge faiaii
drame en cinq actes de MM. Maurice Coste et
Demay. , ",'
L'héritage fatal, c'est la folié;h folie que
les barons de Sparre .se transmettent de
père en fils avec régularité. Tous ils sont
morts fous de génération en génération.
Philippe de Sparre n'en veut :pae moins
épouser une jeune fille, qu'il annw; mais il
fait jurer à son ami Albert de lui brûler
la cervelle à la première crise du mal ter-
rible.
Il va sans dire que l'ami Albert est un
traître, et qu'il aime, lui aussi, la jeune
fille.
Il s'empresse donc de brûler à l'impru-
dent Albert sa cervelle étourdie, et glisse
dans sa poche le papier signé de la victime,
qui s'accuse de suicide.
Oui, mais la providence veille. Au mo-
ment où l'affreux Albert va encore voler
un testament à son ami étendu mort, le
mort se relève. Duel effroyable entre l'as.
sassin et l'assassiné. «
Tout à coup l'un des combattants s'ar-
rête, laisse tomber soh épée : il est fou ! -
Lequel? Philippe ? — Non, Albert 1
Ce drame noir a réussi. Il est fort bien
joué par Régnier, Montlouis et Mme Dica
Petit.
Un Passant.
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