Titre : Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-16
Contributeur : Barbieux, Albert. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328479063
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1869 16 juillet 1869
Description : 1869/07/16 (N59). 1869/07/16 (N59).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7529777x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-43
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
N° 59.-Vendredi 16 juillet 1869. .1
Le numéro : 15 o.-Départements : 20 o.
RÉfiACTIOH
S'adresser au secrétaire de la rédaction
Wi. ALBEHT BAUME
0e 3 à 5 11. du soir
10, rue du Faubourg-S&mtmartre, 10,
Les mantmrUs non insérés ne sont pas rmdus,
y • w
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1tM CH. L'AGRANSE-, CERF et .0,F •••
6, place - de la fcourse, 6, 1 I :
-" op
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JkDVHISTBATIOJr
M. AUGUSTE PARIS
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:
PREMIER RÉSULTAT OBTENU
Le cri des dernières ékûtions a été :
Suppression du pouvoir personnel.
Et maintenant, regardez.
Premièrement, plus de corps législatif.
C'est, dit-on, M. Schneider qui a con-
seillé la prorogation, par peur des débats
sur le message impérial. Nous admirons
ce président qui a retiré sa démission et
qui donne celle des autres. La chambre
n'avait pas lieu de s'attendre à ce brusque
congé; elle avait été bien sage et bien
doiice ; elle avait attendu pour se consti-
tuer que le gouvernement lui en octroyât
la permission. Ene avait, la veille, pris
cinq de ses secrétaires dans la majorité
pure, le sixième dan? le tiers-parti, et pas un
dans l'opposition ; le farouche centre gau-
che lui-mêm?, au moment où on le proro-
geait, était bravement en train de reîirer
son interpel ation àl'unanimité. Li poignée
de députés de la gauche a suffi à M. Schnei-
der pour désirer l'ajournement de la con-
versation. La chambre est prorogée indé-
finiment, avant même d'être constituée,
et quand cinquante-cinq de ses membres
ne savent pas s'ils sont députés.—La
-chambre n'e:t pas seulement en congé,
eUe e?t en décomposition. Ses conditions
d'exisience vont être modifiées, et dépen-
dent du sénat, qui va transformer son
règlement, simplifier son mode d'amen-
dement, diviser son vote du budget, res-
treindre ses incompatibilités, étendre ses
interpellation^. Dans ce sens encore, jus-
qu'à ce que le sénat l'ait refaite, et quand
même on la rappellerait immédiatement,
la chambre n'est plus.
Deuxièmement, le sénat n'est pas en-
core. Il ne sera que le 2 août. Et sera-t-il
même alors? A en croire les on-dit, le
gouvernement ne le trouverait pas moins
à refaire que le corps législatif. Le sénat
serait sur le point d'être renouvelé par
l'élection. Les journaux anglais, qu'on
informe souvent de nos affaires avant
nous, parlent d'une réforme qu'on em-
prunterait aux Etats-Unis, dont les séna-
teurs sont nommés par les législatures
des divers Etats. Il serait question de
faire nommer les nôtres, à mesure des
vacances, par les conseils généraux. Si
c'était vrai, le sénat actuel, même réuni,
ne serait qu'un sénat en formation. Mais
-tenons-nous-en au fait : le sénat est ab-
sent.
- Troisièmement, la Constitution n'a pas
mal souffert de tout ce pêle-mêle des in-
terpellations. L'a-t-on a..sez chiffonnée,
froissée, palpée 1 Pas nous, qui avions plu-
sieurs raisons pour ne pas y toucher, mais
ceux qui dînent chez elle. On se souvient
de ce vieux Constitutionnel ragaillardi un
moment jusqu'à inviter le centre gauche,
la majorité, le gouvernement, tout le
monde, à ne pas se gêner avec elle. Ses
eunuques ne la défendaient plus. Eux-
mêmes se livraient sur elle à des audaces,
d'ailleurs inoffensives. Pour l'instant, elle
- a un peu disparu. Elle ne reparaîtra qu'a-
près avoir changé de robe.
Quatrièmement, plus même de minis-
tres. Certes, on ne dira pas que l'empereur
ait été jamais opprimé par ses ministres.
Les plus raides ont étonné les populations
par la souplesse de leur échine. Leur ca-
ractère n'a jamais été de désobéir; on leur
a peu vu l'entêtement puéril de ne pas
vouloir glorifier publiquement, quand le
maître l'adoptait, l'idée qu'ils avaient pu-
bliquement flétrie. N'importe, c'est encore
un pli de rose d'avoir sous soi des gens
qui, avec la meilleure volonté du monde,
ne prévoient pas toujours ce que vous allez
décider et sont exposés à avoir pendant
cinq minutes une opinion contraire à la
vôtre. Ils peuvent même, car il ne faut
rien exagérer, vous faire de temps à autre
une objection, dont vous ne tenez pas
: comptefmais qui taquine votre infaillibi-
!!?." — :" - - - - ——
En résumé, pour le quart d'heure, ni
corps législatif, ni sénat, ni constitution, ni
même de ministère. C'est une démolition
générale. On croirait que M. Haussmann
est allé à Saint-Cloud..
Il ne reste debout que l'empereur.
L'empereur tout seul, sans contrôle,
sans conseil, plus libre et plus souverain
qu'il ne l'a jamais été.
Et voilà le premier résultat obtenu par
la revendication du suffrage universel : le
pays réclamant l'amoindrissement du pou-
voir personnel, on a commencé par lui en
accorder l'augmentation,
*
* *
On ne manque assurément pas de res-
pect envers celui qui dirige le « chsr de
l'Etat » en lui disant qu'il est îe contraire
d'un cocher de fiacre. ,
Quand vous prenez un fiacre, c'est vous
qui dites au cocher ûil vous voulez qu'il
vous conduise. Tout au contraire, c'est le
conducteur du char de l'Etat qui vous
mène où bon lui femb'e. Il vous dispense
de toute adresse. Une fois dans sa voiture,-
vous lui appartenez. Comme il compte
aller lentement, il vous engage à vous
arranger dans votre coin, à dormir, pas à
rêver. Il vous lève les glaces pour que l'air
ne vous incommode pas, et il vous baisse
les stores de peur que vous n'ayez trop de
jour.
Et quand un cahot vous réveille subite-
ment et que, passant la tête à la portière
et voyant le chemin qu'il suit, vous criez :
— Mais, cocher, ce n'est pas ma route;
c'est à la barrière de l'Étoile que j'ai af-
faire 1
Il vous répond :
— A la barrière de l'Étoile? Très bien.
Et il vous mène à la Bastille.
*
* *
Ce qui n'encourage pas à s'en rappor-
ter absolument au pouvoir personnel,
c'est la façon dont il conduit. Sans re-
monter jusqu'à Viilafranea, où il a lai-sé
l'Italie au beau milieu du chemin, ni mê-
me jusqu'au Mexique, où il a versé Maxi-
milien dans le fossé de Queretaro, c'est
assez, pour n'être pas confiant à l'excèi, de
l'incunsistance de sa direction dans les
dernières semaines, et des cahotements
qu'il nous a fait subir, nous secouant,
nous accrochant, nous jetant de droite à
gauche et, de gauche à droite, nous lan-
çant de la lettre de M. de Mackau sur la
lettre à M. Schneider, nous précipitant
du speach de M. Rouher au message du 12
juillet. D'abord, la session n'avait pour but
que la vérification des pouvoirs ; on en est
encore à cinquante élections de distance,
et voilà la voiture dételée. iS^medi, Ijb pou-
voir personnel demande pour les députés
non validés le droit de voter immédiate-
ment; il l'obtient — et leur ferme l'urne.
Mardi, le même numéro du Journal offi*
ciel indique l'ordre du jour de la séance
— et la prorogation de la session. Onze
heures : il n'y aura pas de séance; midi :
il y en a une. La prorogation est indé-
finie, et, pour qu'il soit bien entendu que
les députés n'ont pas à revenir de si-
tôt,, on les invite à toucher leurs ap-
pointements. Voici vos 2,500 fr., et bon
voyage 1 Eh bien, qu'est-ce donc que
vous faites? Vous partez? Mais on va
rouvrir 1 et la preuve, c'est que l'empe-
reur vous invite jeudi à Saint-Cloud.
Hier, la prorogation était jusqu'en octo-
bre; on parlait même de dissolution. Au-
jourd'hui, il ne s'agirait plus que de quel-
ques jours, de quelques heures. La cham-
bre, si brusquement congédiée, serait vite
rappelée. On hésiterait entre lundi et
mercredi.
Ces soubresauts répétés d'une politique
qui zigzague ainsi d'un trottoir à l'autre,
autorisent peut-être la nation à ne pas se
fier aveuglément au cocher, et à vouloir
monter sur le siège.
Auguste Vacquerie.
AUTOUR DE LA CHAMBRE
Nous gardons notre titre : Autour de la
chambre. Il nous semble qu'il n'a jamais été
plus en situation. Tous les députés, ceux
de la droite, ceux du centre, ceux de la
gauche, errent, comme des âmes en peine,
autour de la salle des séances, dans les cou-
loirs et dans les bureaux.
Il n'y a plus de cinquânte-cinq, ils sont
tous des cinquante-cinq, les validés comme
les invalidés.
Tous en purgatoire !
Seulement, les non-vérifiés sont dans les
limbes.
-, « m,
", -"
1 'ZfcSfat toê^fbrtifl>rflésCooife'M..Scîioêî- £
der. Il paraît certain que c'est lui qui a sol-
licité, réclamé, exigé le décret de proroga-
tion.
- A la pensée que le banc des ministres
serait vide et que lui, président de la
chambre, serait seul à tenir tête à la cham-
bre, M. Schneider a été pris d'une salu-
taire terreur.
Il a eu peur de la g::u;he, peur des in-
terpellations, peur de la vérification des
pouvoirs, peur de M. Haspail, peur de M.
Jubinil. peur de tout et de tous.
Il a persuadé à l'empereur que le décret
de prorogation serait reçu comme un bien-
fait.
On a donc été fort surpris en haut lieu
du désastreux effet produit par la mesure.
La droite est furieuse. Avec respect, mais
elle est furieuse. -..
La gauche dit : escamotage ; la droite
dit : surprise.
Les cinquante-cinq, conduits par M. Du
Mirai, ont demande une audience pour aller
déposer aux pieds de qui de droit l'expres-
ion de leur « commune sollicitude. »
On a entendu M. Pinard s'écrier : « La
prorogation est une fausse mesure 1 »
M, Dréolle va jusqu'à dire : « La proroga-
tion est une faute! rit an <• ; r , j
On (spère qu'au moins cet ajournement
indéterminé sera de courte durée.
M. Schneider avait d'abord dit négligem-
ment que la rentrée serait pour octobre.
Mais l'impression a été si fâcheuse qu'il n'a
plus reparlé de ces ides funes'es.
Les impatients voudraient que la cham-
bre fût rappelée dès ltl!)rli ou mercredi.
D'autres attendraient jusqu'après le vote du
sénatus-consulte. Mais il faudra que le sé-
nat se dépêche.
Il se dépêchera.
En attendant, il faut constituer le-nou-
veau ministère, et l'enfantement en partit
assez laborieux.
I! y s là, en effet., une difficulté, sérieuse
et curieuse, qu'on n'a pas encore signalée.
Tant que le sénntus«consulte n'c-.t pas
voté, les ministres pris dans la chambre
sont obligés de donner leur démission de
députés. Mdis, voyez Li malice des choses:
une fois le sénatus-consulte voté, il s :ra
dans l'esprit de dispositions nouvelles que
les niiniem -9 soient députôcu Qtyltt» mini s»
très qui auront donné leur démission ne
seront pas du tout sûr d'être réélus.
Aussi M. Segi is, dont l'hésitation est pro-
verbiale, hési:e plus que jaraa:s.
M. Buffet se réserve.
Mme de Talhouet ne veut pas que M. TaI-
houët accepte. >
Ce que voyant, M. de Làtour-d'Auvergne
demande à ne pas changer son ambassade
de Londres pour le ministère des affairés
étrangères. Il est souffrant, et les médecins
lui recommandent pour sa santé les brouil-
lards de la Tamise.
La Liberté annonce officiellement que M.
Emile O livier se tiendra à l'écart et « don-
nera ainsi le plus péremptoire des démen-
tis à ceux qui l'ont faussement accusé d'une
ambition autre que celle qui 1 honore. »
Quelle est donc cette autre ambition qui
l'honore?
La voici :
M. Emile Oilivier attendra que la vérifi-
cation des pouvoirs soit achevér, que Les
sénatus-consultes soient votés, que l'emmé-
nagement soit fait, que les plâtres soient
essuyés. Alors « sonnera l'heure à laquelle
viendra utilement et nécessairement son tour.')
M. Oilivier daignera décacheter les lettres
suppliante^ que jusque là lui apporteront
vainement chaque matin sur des plats d'or
des esclaves venus de Saint-Cloud. M. Oni-
vier consentira à être m:nistre.
Et qui donc osera encore, je vous prie,
l'accuser d'ambition?
Quant aux scènes de la Convention que
M. Ollivier a promises, — elles sont re-
mises.
Nous craignons bien qu'elles ne le soient
toujours.
Ceci nous rappelle un mot d'un compa-
triote de M. Olivier, lequtl ne semblait
pas tenir son « pays) pour prophète :
Le tribun fruit sec descendait de la tri-
bune après un discours assez pâle, et le
Provençal de s'écrier, avec Cet accent qui
est c mme la gousse d'ail de la parole : -
-Alil fadasse ! toi Mirabeau ! tu n'es
seulement pas mirabelle !
Il y a eu hier matin à Saint-Clond, sinon
conseil, au moins réunion des ministres
démissionnaires.
M. Rouher y est venu de Cercey.
On dit, - est-ce pour le faire redire?;
— que M. Rouher est furieux. Il jetterait
feu et flamme contre ses anciens collègues
qui restent ministres sans lui, contre la
droite qui le délaisse, contre l'uniters qui
l'abandonne.
L'empereur aurait persisté à lui offrir
la'présidence du sénat. Mais il ne l'accep-
terait pas. Il se retirerait sous sa tente. Il
attendrait. On verrait si on peut se passer
de lui.
Nous nous servons pour tous ce) bruits
du conditionne], forme dubitative du verbe.
Règle générale : Quand vous parlez de
la retraite de M. Rouher, n'employez ja-
maisque.le conditionnel. Quand vous parlez
deTafënsîïftwt' de M. OQiwer, employez
toujours le futur.
*
111 III
M. Rouher e:t l'auteur d'ua contre-projet
qui veut être, qni peut être sinon plus libé-
ral, du moins plus démocratique que la
dtni
Les « concessions » seraient faite?, non à
la représentation du pays, mais au pays lui-
même.
La t oni'naticn des maires serait rendue
aux électeurs. Paris et Lyon recouvreraient
l'dcefon de leurs conseils .municipaux. Les
conseils généraux nommeraient !curs pré-
sidents et auraient des - attributions plus
étendues. Le nombre des sénateurs serait
augmenté d'untiers, et ce tiers serait nommé
par les conseils généraux. Enfin un appel à
la nation soumettrait ces mesures à la con-
sécration du peuple, et le même plébiscite,
par ovi et par non, associerait le prince im-
périal à l'empire, renouvellerait les pou-
voirs de l'empereur et les continuerait
d'avance à sa dynastie.
11 es t question de créer un ministère spé-
cial des travaux publics, qui engloberait
non-seukment. les l^aux arts, mais les
gnnds-tJ:¥aoxde-la ville de Paris.
M. Haussmann en serait le titulaire.
Dans la réunion de la gauche, qni s'est te-
nue mardi s oir rue Neuve-d es-Petit s-Champs,
Jules Favre a été chaudement remercié et
fêté pour son érergique et fière attitude à la
séance di!e de la prorogation.
Le manifeste a été discuté et préparé,
mais les termes n'en sont pas arrêtés en-
core. On n'en fixe: a la réfaction définitive
que la veille delà rentrée du corps législatif.
Quant à la publication, on a des raisons
pour ne la faire dans les journaux démocra-
ties que le jour même où se réunira la
chambre. le jolit- même où se réunira la
On lit dans Li Patrie :
« La violente atiitude de M. Jules Favre
» a été poliment atténuée par le Journal of-
» ficiel. »
La Patrie, s: eH.' arait vécu du temps de
Mirabeau, aurai- trouvé que dans son apos-
trophe à-M. de Diîjux-Btézé. il avait man-
qué de « polito-H-'. »
Ainsi, les paroles' âèSo&i FâtrëTSnt été
atiénuées. Ce:a Lit rêver. -Qu'est-ce donc
alors qu'il a dû «iire?
Nous trouvons dans les notes d'un député,
qui n'est pas de 1 s gauche, cette phrase je-
tée à la droite, et saisie au vol dans l'orage:
« Je vous mets au défi de pousser le cri :
Vive l'empertu - ! » !
Cre t à ce défi qu'aurait essayé de répon-
dre M. de Pire, M lis il n'a jeté qu'un demi-
cri.
On ne dit plus : la chamore; on dit
l'antichambre.
1 Le secrétaire de la rédaction :
Albert Baume.
NOS PROCÈS
-, Trois mois de prison et 3,000 fr. d'a-
mende à M. Ai thur Arnould;
Item. Un mois de et 500 fr. d'amende à
M. Laferrière.
Item. Deux mois de prit on et 3,000 fr.
d'amende à notre gérant, M. Barbieux :
Item. Un mois de prison et 1,000 fr. d'a-
mende à notre ci-devant imprimeur.
Au total, sept mois de prison et 8,625 fr.
d'amende (décimes compris).
Tel est le bilan de notre premier procès.
C'est l'expiatiofi de vieux péchés. Les ar-
ticles incriminés remontaient aux 15, 16 et
17 mai !
Mais nos méfaits n'étaient pas de ceux
qui pussent être effacés en deux mois; tout
au plus pouvaient-ils l'être par sept mois
- de prison.
N'avions-nous pas imprimé que la police
avait un peu chiffonné les bons Parisiens à
la porte des réunions électorales?
N'avions nous pis été jusqu'à prétendre
que des corps durs — très durs — des ins-
truments tranchants, piquants ou conton-
dants s'etaient trouvés en contact avec des
crânes, des épaules et des reins parisiens,
certains soirs où l'on acclamait Raspail,
Bancel et Rochefort ?
- Eh bien?.
— Eh bien c'étaient des nouvelles faus-
ses, inventées tout exprès pour troubler la
tranquillité publique et exciter à la haine
et au mépris du gouvernement, et on nous
l'a fait bien voir.
- Mais pourtant.
- Il n'y a "point à répliquer. N'avons-
nous pas entendu trois commissaires de
police affirmer que nos articles ne conte-
naient pas un mot de vrai et que les ho-
rions dont nous avions parlé étaient pure-
ment imaginaires?
— Mais ces messieurs n'étaient peut-être
pas tout à fait désintéressés ; la police, en
somme, déposait dans sa propre cause.
Pourquoi n'a-t-ori pas fait entendra des té-
moins dégagés de tout lien atec M.Pietri?
- Nous n'y avetas pasrrpanqué; miis cela
n'a guère servi !'
— On n'en avait peut-être pas appelé en
nombre sufi}sarlt? Ne faut-il pas au moins
quatre témoins étrangers à la police pour
en contredire un qui lui appartient?
- Oui, mais comme l'accusation s'était
contentée d'appeler cinq commissairès et
que nous avions cité quatre-vingt-cinq
bourgeois de Paris, il y avait dix-sept bour-
geois pour un commissaire,
Cela n'a pourtant pas suffi — même pour
nous absoudre du reproche de mauvaise foi.
Il est vrai que sur 85 témoins il y en a une
quarantaine que le tribunal n'a pas voulu
entendre — parce que c'eût été trop long.
— Et dire que ce sont peut-être précisé-
ment ceux-là qui nous auraient tirés d'af-
faire !
: Ce jugement nous fournit de nombreux
sujets de méditation :, d'abord sur la diver-
sité des témoignages humains et sur l'iné..
galité de leur poids dans les balances de la
justice. Il y a à cet sujet, dans les Preuvts
judiciaires de Bentham, un fort beau cha-
pitre que je me propose de relire.
Puis, sur deux autres choses encore :
D'abordé sur Timmacse supériorité des
préfets sur les journalistes. Voici, par exem-
ple, le préfet de la Haute-Yienne qui déclare
avec aplomb, à la veille des élections, que
M. Jules Simon a pris l'engagement d'op-
ter pour Montpellier.
La nouvelle pouvait être utile à M.
Noualhier, mais elle était absolument faus-
se. Le gouvernement l'a humblement
avoué. La mauvaise foi n'était pas douteuse.
— Pas de poursuite, pas de procès contre
le préfet de Limoges. pourquui?
Autre sujet d'étonnement. — II n'y a pas
longtemps un écrivain développe cette
idée que le gouvernement, c'est la police.
Les juges trouvent le rapprochement in-
convenant et condamnent l'auteur pour ex-
citation à la haine et au mépris du gouver-
nement.
Peu après, notre confrère Arthur Ar-
noud critique vertement les actes de la
police et émet des doutes -sur la pureté de
ses intentions. On le condamne, lui aussi,
pour excitation à la haine et, au mépris du
gouvernement.
Dansle premier cas,, l'assimi'ation du gou-
vernement à la police est réprimée comme
un délit. Dans le second cas, elle pariit ad-
mise a priori, et elle fournit au juge les
prémisses du syllogisme dont des mois de
prison sont la conclusion. '-
On dit qu'on a vingt-quatre heures pour
maudire ses juges. - Combien de temps a-
t-on pour les comprendre?
E. LaCerrière.
Si les juges courent après les prévenus,
il arrive aussi que certains prévenus cou-
rent après leurs juges, — mais avec moins
de succès.
Témoins les fameux conspirateurs -
hommes de lettres, professeurs, journa-
listes, avocats — que le préfet de police a
cru voir, il y a plus d'un mois, ourdir des
complots contre la sûreté de l'Etat.
La justice semble aujourd'hui fort em-
barrassée d'eux. Ils ont beau redoubler
d'efforts pour faire marcher la procédure,
rieir ne bouge. Ils ont beau réclamer un in-
terrogatoire, demander à grands cris des
accusateurs et des juges, l'écho seul leur
répond.
Notre confrère Laferrière ne se décou-
rage pas. La semaine dernière, il écrivait à
M. de Gonet une lettre pressante que nous
avons publiée. — Pas de réponse.
Hier, il recommence et prend à la fois à
partie le juge d'instruction et le préfet de
police.
Rien ne prouve qu'il sera plus heureux.
— En tout cas, il se réserve de réitérer,
une fois au moins par semaine, jusqu'à ce
qu'il ait satisfaction. - A.-B.
Voici la lettre de M. Laferrière à M. de
Gonet :
Paris, le H juillet 1869.
Monsieur le juge d'instruction,
Pour la cinquième fois, je viens vous deman-
der de vouloir bien m'interroger sur l'inculpa-
tion de complot portée contre moi par M. le
préfet de police.
La lettre que je vous ai adressée le 7 juillet
pour vous renouveler cette demande est restée
sans réponse.
Je doia ei pposer, pour m'expliquer ce silence,
que la préfecture de police vous laisse ignorer
les charges qu'elle a recueillies contre moi.
Dans cette pensée, j'écris à M. le préfet une
lettre dont je vous transmets copie. J'espère que
vous voudrez bien joindre vos efforts aux mier a
pour stimuler ses souvenirs et hâter ses commu-
nications.
Veuillez agréer, etc.
E. LAFERRIÉRE.,
Voici la léttre adressée à M. Piétri :
Monsieur le préfet de police,
Voici trente-quatre jours que vous m'avez
fait arre er sous inculpation de complot contre
la sûreté de l'Etat.
Depuis lors, je n'ai pu obtenir du magistrat
instructeur la communication des charges que
vous avez dû recueillir avant de formuler cette
accusation.
J'ai lieu de craindre que vous n'ayez omis de
donner avis de ces charges-è l'autorité judi-
ciaire.
Si cette omission a été commise, je vous pria
et vous requiers au besoin de la réparer le
plus tôt possible.
J'ai le droit fait arrêter, et pourquoi je suis encore, grâce À
vous, sous une inculpation de complot contre
la sûreté de l'Etat.
J'ai l'honneur de vous saluer.
E. LAFEIlIUÈRB.
LES ON-DIT DU BOULEVARD
Hier avait lieu, à Londres, la première
exposition de babys. 400 enfants, choisis
entre 8.000, sont exposés. La gratification
royale a été pour madame Bootu, mère de
trois jumeaux (deux garçons et Une fille),
qui avaient hier dix-neuf jours.
Cette triple naissance i appelle les trois
petites tilles,, nées le même jour, de l'excel-
lent dessinateur et photographe Bertall,
que Paris admirait tous les joui s, il y a deux
an?, dans la petite voitrtfe qui les prome-
nait aux Champs Elysées."
« *
L'élection des bébés ne s'est pas faite
sans tumulte. Les pavillons Gardeas de
Norlh Woolwich, où l'exposition avait Jieu;
étant insuffisans pour les demandes d'ad-
mission, il y a eu mécontentement et va.
carme des mères non admises. Toutes
trouvaient naturellement leurs enfants les
plus beaux et ne comprenaient pas que d'au-
tres eussent la préférence.
On n'en a que trop admis, car les mères
et les enfants étouffent dans les salles, et
on doute qu'ils puissent y rester les troii
jours.
Il y a trois prix pour les garçons de
moins d'un an : premier prix : 10 livres
sterling et une tasse d'argent; deuxième
prix : 5 livres; troisième : 2 livres.
Mêmes prix pour les petites filles.
Mais il ne suffit pas d'être beau, il f,:ut
être lourd. On vous pèse, tt la gloire est au
poids.
Il y a aussi un prix de propreté pour les
berceaux.
*
« 0
Pluie de giffles, à Mabille, échange de
cartes au Cirque, "correspondances insul-
tantes dans les journaux, voici le bilan du
monde parisien pour la journée d'hier: ta
dame, premier auteur de tout ce bruit,
vient d'être priée d'aller faire un tour à
l'étranger.
*
< «
Un philosophe, devant les coups et ies
injures que ces messieurs échangent entre
eux, s'écriait : — Et dire qu'ils ont tous rai-
son.
*
• 0
On annonce le mariage de M. François
de Maistre, petit-fils de Xavier de Maislre,
avec Mlle Henriette de Lamoricière, fille du
général.
f *
Aujourd'hui, à une heure, à l'hôtel-de-
ville (salle Saint-Jean), premier tirage des
lots de l'emprunt de 1869.
Il sera tiré 15 numéros : 10 auront droit
à 10,000 fr., 4 à 40,000 et 1 à 200f000.
m
* *
La désorganisation est partout, là même
où l'esprit de discipline était le plus tradi-
tionnel.
Le père Gratry, indirectement blâmé par
le supérieur de l'ordre des oratoriens, et
sachant d'où le coup est parti, prépare une
réponse dans laquelle il doit déclarer ne pas
vouloir courber la tête devant les répri-
mandes anonymes de V Univers.
*
* *
La France avait « commis une erreur de
plume » en annonçant que l'impératrice se
rendait à l'inauguration du canal de Suez,
« sur l'invitation expresse de Sa Majesté le
sultan ».
L'invitation a été moins « majestueuse D,
elle a été faite par une simple altesse, S. A.
le kédive.
*
* *
Hier, aujourd'hui et demain, examens
d'admission à l'Ecole polytechnique.
Ces examens se passent dans les deux
orangeries du Luxembourg et aux lycées
Saint-Louis et Louis le Grand (car on conti-
nue à appeler Louis XIV le Grand).
Rien qu'à Paris, il y a cette année quatre
cent cinquante aspirants.
*
< 0
Le pianiste Joseph Acher vient de mou-
rir, à trente-neuf ans, à Londres, eu il
était né.
Joseph Acher avait aspiré longtemps au
titre de « pianiste de l'impératrice dEs Fran-
çais. » Il avait fini par obtenir cette gloire
et ses cartes de visite en resplendisssaient,
Nous ne voulons pas croire que c'est cette
haute faveur qui lui a donné le veltige.
mais il est mort en état d'aliénationmentale,
< *
Un de ces incrédules qui n'ont pas uae
foi absolue dans les promesses, résistait hier
Le numéro : 15 o.-Départements : 20 o.
RÉfiACTIOH
S'adresser au secrétaire de la rédaction
Wi. ALBEHT BAUME
0e 3 à 5 11. du soir
10, rue du Faubourg-S&mtmartre, 10,
Les mantmrUs non insérés ne sont pas rmdus,
y • w
- : AJUrOX" ,:
1tM CH. L'AGRANSE-, CERF et .0,F •••
6, place - de la fcourse, 6, 1 I :
-" op
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M. AUGUSTE PARIS
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au la juillet) de vouloir bien le renouve..
ler sans retard pour éviter toute interrup-
tion dans la nicepiion du journal.
Le mode d'abon nement le plus simple et
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vue sur Paris, ou sur la poste, à l'ordre de
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Montmartre, n° 13.
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du roman : L HOMME QUI RIT, dont les
quatre volumes coûtent 30 fr. en li-
brairie.
:
PREMIER RÉSULTAT OBTENU
Le cri des dernières ékûtions a été :
Suppression du pouvoir personnel.
Et maintenant, regardez.
Premièrement, plus de corps législatif.
C'est, dit-on, M. Schneider qui a con-
seillé la prorogation, par peur des débats
sur le message impérial. Nous admirons
ce président qui a retiré sa démission et
qui donne celle des autres. La chambre
n'avait pas lieu de s'attendre à ce brusque
congé; elle avait été bien sage et bien
doiice ; elle avait attendu pour se consti-
tuer que le gouvernement lui en octroyât
la permission. Ene avait, la veille, pris
cinq de ses secrétaires dans la majorité
pure, le sixième dan? le tiers-parti, et pas un
dans l'opposition ; le farouche centre gau-
che lui-mêm?, au moment où on le proro-
geait, était bravement en train de reîirer
son interpel ation àl'unanimité. Li poignée
de députés de la gauche a suffi à M. Schnei-
der pour désirer l'ajournement de la con-
versation. La chambre est prorogée indé-
finiment, avant même d'être constituée,
et quand cinquante-cinq de ses membres
ne savent pas s'ils sont députés.—La
-chambre n'e:t pas seulement en congé,
eUe e?t en décomposition. Ses conditions
d'exisience vont être modifiées, et dépen-
dent du sénat, qui va transformer son
règlement, simplifier son mode d'amen-
dement, diviser son vote du budget, res-
treindre ses incompatibilités, étendre ses
interpellation^. Dans ce sens encore, jus-
qu'à ce que le sénat l'ait refaite, et quand
même on la rappellerait immédiatement,
la chambre n'est plus.
Deuxièmement, le sénat n'est pas en-
core. Il ne sera que le 2 août. Et sera-t-il
même alors? A en croire les on-dit, le
gouvernement ne le trouverait pas moins
à refaire que le corps législatif. Le sénat
serait sur le point d'être renouvelé par
l'élection. Les journaux anglais, qu'on
informe souvent de nos affaires avant
nous, parlent d'une réforme qu'on em-
prunterait aux Etats-Unis, dont les séna-
teurs sont nommés par les législatures
des divers Etats. Il serait question de
faire nommer les nôtres, à mesure des
vacances, par les conseils généraux. Si
c'était vrai, le sénat actuel, même réuni,
ne serait qu'un sénat en formation. Mais
-tenons-nous-en au fait : le sénat est ab-
sent.
- Troisièmement, la Constitution n'a pas
mal souffert de tout ce pêle-mêle des in-
terpellations. L'a-t-on a..sez chiffonnée,
froissée, palpée 1 Pas nous, qui avions plu-
sieurs raisons pour ne pas y toucher, mais
ceux qui dînent chez elle. On se souvient
de ce vieux Constitutionnel ragaillardi un
moment jusqu'à inviter le centre gauche,
la majorité, le gouvernement, tout le
monde, à ne pas se gêner avec elle. Ses
eunuques ne la défendaient plus. Eux-
mêmes se livraient sur elle à des audaces,
d'ailleurs inoffensives. Pour l'instant, elle
- a un peu disparu. Elle ne reparaîtra qu'a-
près avoir changé de robe.
Quatrièmement, plus même de minis-
tres. Certes, on ne dira pas que l'empereur
ait été jamais opprimé par ses ministres.
Les plus raides ont étonné les populations
par la souplesse de leur échine. Leur ca-
ractère n'a jamais été de désobéir; on leur
a peu vu l'entêtement puéril de ne pas
vouloir glorifier publiquement, quand le
maître l'adoptait, l'idée qu'ils avaient pu-
bliquement flétrie. N'importe, c'est encore
un pli de rose d'avoir sous soi des gens
qui, avec la meilleure volonté du monde,
ne prévoient pas toujours ce que vous allez
décider et sont exposés à avoir pendant
cinq minutes une opinion contraire à la
vôtre. Ils peuvent même, car il ne faut
rien exagérer, vous faire de temps à autre
une objection, dont vous ne tenez pas
: comptefmais qui taquine votre infaillibi-
!!?." — :" - - - - ——
En résumé, pour le quart d'heure, ni
corps législatif, ni sénat, ni constitution, ni
même de ministère. C'est une démolition
générale. On croirait que M. Haussmann
est allé à Saint-Cloud..
Il ne reste debout que l'empereur.
L'empereur tout seul, sans contrôle,
sans conseil, plus libre et plus souverain
qu'il ne l'a jamais été.
Et voilà le premier résultat obtenu par
la revendication du suffrage universel : le
pays réclamant l'amoindrissement du pou-
voir personnel, on a commencé par lui en
accorder l'augmentation,
*
* *
On ne manque assurément pas de res-
pect envers celui qui dirige le « chsr de
l'Etat » en lui disant qu'il est îe contraire
d'un cocher de fiacre. ,
Quand vous prenez un fiacre, c'est vous
qui dites au cocher ûil vous voulez qu'il
vous conduise. Tout au contraire, c'est le
conducteur du char de l'Etat qui vous
mène où bon lui femb'e. Il vous dispense
de toute adresse. Une fois dans sa voiture,-
vous lui appartenez. Comme il compte
aller lentement, il vous engage à vous
arranger dans votre coin, à dormir, pas à
rêver. Il vous lève les glaces pour que l'air
ne vous incommode pas, et il vous baisse
les stores de peur que vous n'ayez trop de
jour.
Et quand un cahot vous réveille subite-
ment et que, passant la tête à la portière
et voyant le chemin qu'il suit, vous criez :
— Mais, cocher, ce n'est pas ma route;
c'est à la barrière de l'Étoile que j'ai af-
faire 1
Il vous répond :
— A la barrière de l'Étoile? Très bien.
Et il vous mène à la Bastille.
*
* *
Ce qui n'encourage pas à s'en rappor-
ter absolument au pouvoir personnel,
c'est la façon dont il conduit. Sans re-
monter jusqu'à Viilafranea, où il a lai-sé
l'Italie au beau milieu du chemin, ni mê-
me jusqu'au Mexique, où il a versé Maxi-
milien dans le fossé de Queretaro, c'est
assez, pour n'être pas confiant à l'excèi, de
l'incunsistance de sa direction dans les
dernières semaines, et des cahotements
qu'il nous a fait subir, nous secouant,
nous accrochant, nous jetant de droite à
gauche et, de gauche à droite, nous lan-
çant de la lettre de M. de Mackau sur la
lettre à M. Schneider, nous précipitant
du speach de M. Rouher au message du 12
juillet. D'abord, la session n'avait pour but
que la vérification des pouvoirs ; on en est
encore à cinquante élections de distance,
et voilà la voiture dételée. iS^medi, Ijb pou-
voir personnel demande pour les députés
non validés le droit de voter immédiate-
ment; il l'obtient — et leur ferme l'urne.
Mardi, le même numéro du Journal offi*
ciel indique l'ordre du jour de la séance
— et la prorogation de la session. Onze
heures : il n'y aura pas de séance; midi :
il y en a une. La prorogation est indé-
finie, et, pour qu'il soit bien entendu que
les députés n'ont pas à revenir de si-
tôt,, on les invite à toucher leurs ap-
pointements. Voici vos 2,500 fr., et bon
voyage 1 Eh bien, qu'est-ce donc que
vous faites? Vous partez? Mais on va
rouvrir 1 et la preuve, c'est que l'empe-
reur vous invite jeudi à Saint-Cloud.
Hier, la prorogation était jusqu'en octo-
bre; on parlait même de dissolution. Au-
jourd'hui, il ne s'agirait plus que de quel-
ques jours, de quelques heures. La cham-
bre, si brusquement congédiée, serait vite
rappelée. On hésiterait entre lundi et
mercredi.
Ces soubresauts répétés d'une politique
qui zigzague ainsi d'un trottoir à l'autre,
autorisent peut-être la nation à ne pas se
fier aveuglément au cocher, et à vouloir
monter sur le siège.
Auguste Vacquerie.
AUTOUR DE LA CHAMBRE
Nous gardons notre titre : Autour de la
chambre. Il nous semble qu'il n'a jamais été
plus en situation. Tous les députés, ceux
de la droite, ceux du centre, ceux de la
gauche, errent, comme des âmes en peine,
autour de la salle des séances, dans les cou-
loirs et dans les bureaux.
Il n'y a plus de cinquânte-cinq, ils sont
tous des cinquante-cinq, les validés comme
les invalidés.
Tous en purgatoire !
Seulement, les non-vérifiés sont dans les
limbes.
-, « m,
", -"
1 'ZfcSfat toê^fbrtifl>rflésCooife'M..Scîioêî- £
der. Il paraît certain que c'est lui qui a sol-
licité, réclamé, exigé le décret de proroga-
tion.
- A la pensée que le banc des ministres
serait vide et que lui, président de la
chambre, serait seul à tenir tête à la cham-
bre, M. Schneider a été pris d'une salu-
taire terreur.
Il a eu peur de la g::u;he, peur des in-
terpellations, peur de la vérification des
pouvoirs, peur de M. Haspail, peur de M.
Jubinil. peur de tout et de tous.
Il a persuadé à l'empereur que le décret
de prorogation serait reçu comme un bien-
fait.
On a donc été fort surpris en haut lieu
du désastreux effet produit par la mesure.
La droite est furieuse. Avec respect, mais
elle est furieuse. -..
La gauche dit : escamotage ; la droite
dit : surprise.
Les cinquante-cinq, conduits par M. Du
Mirai, ont demande une audience pour aller
déposer aux pieds de qui de droit l'expres-
ion de leur « commune sollicitude. »
On a entendu M. Pinard s'écrier : « La
prorogation est une fausse mesure 1 »
M, Dréolle va jusqu'à dire : « La proroga-
tion est une faute! rit an <• ; r , j
On (spère qu'au moins cet ajournement
indéterminé sera de courte durée.
M. Schneider avait d'abord dit négligem-
ment que la rentrée serait pour octobre.
Mais l'impression a été si fâcheuse qu'il n'a
plus reparlé de ces ides funes'es.
Les impatients voudraient que la cham-
bre fût rappelée dès ltl!)rli ou mercredi.
D'autres attendraient jusqu'après le vote du
sénatus-consulte. Mais il faudra que le sé-
nat se dépêche.
Il se dépêchera.
En attendant, il faut constituer le-nou-
veau ministère, et l'enfantement en partit
assez laborieux.
I! y s là, en effet., une difficulté, sérieuse
et curieuse, qu'on n'a pas encore signalée.
Tant que le sénntus«consulte n'c-.t pas
voté, les ministres pris dans la chambre
sont obligés de donner leur démission de
députés. Mdis, voyez Li malice des choses:
une fois le sénatus-consulte voté, il s :ra
dans l'esprit de dispositions nouvelles que
les niiniem -9 soient députôcu Qtyltt» mini s»
très qui auront donné leur démission ne
seront pas du tout sûr d'être réélus.
Aussi M. Segi is, dont l'hésitation est pro-
verbiale, hési:e plus que jaraa:s.
M. Buffet se réserve.
Mme de Talhouet ne veut pas que M. TaI-
houët accepte. >
Ce que voyant, M. de Làtour-d'Auvergne
demande à ne pas changer son ambassade
de Londres pour le ministère des affairés
étrangères. Il est souffrant, et les médecins
lui recommandent pour sa santé les brouil-
lards de la Tamise.
La Liberté annonce officiellement que M.
Emile O livier se tiendra à l'écart et « don-
nera ainsi le plus péremptoire des démen-
tis à ceux qui l'ont faussement accusé d'une
ambition autre que celle qui 1 honore. »
Quelle est donc cette autre ambition qui
l'honore?
La voici :
M. Emile Oilivier attendra que la vérifi-
cation des pouvoirs soit achevér, que Les
sénatus-consultes soient votés, que l'emmé-
nagement soit fait, que les plâtres soient
essuyés. Alors « sonnera l'heure à laquelle
viendra utilement et nécessairement son tour.')
M. Oilivier daignera décacheter les lettres
suppliante^ que jusque là lui apporteront
vainement chaque matin sur des plats d'or
des esclaves venus de Saint-Cloud. M. Oni-
vier consentira à être m:nistre.
Et qui donc osera encore, je vous prie,
l'accuser d'ambition?
Quant aux scènes de la Convention que
M. Ollivier a promises, — elles sont re-
mises.
Nous craignons bien qu'elles ne le soient
toujours.
Ceci nous rappelle un mot d'un compa-
triote de M. Olivier, lequtl ne semblait
pas tenir son « pays) pour prophète :
Le tribun fruit sec descendait de la tri-
bune après un discours assez pâle, et le
Provençal de s'écrier, avec Cet accent qui
est c mme la gousse d'ail de la parole : -
-Alil fadasse ! toi Mirabeau ! tu n'es
seulement pas mirabelle !
Il y a eu hier matin à Saint-Clond, sinon
conseil, au moins réunion des ministres
démissionnaires.
M. Rouher y est venu de Cercey.
On dit, - est-ce pour le faire redire?;
— que M. Rouher est furieux. Il jetterait
feu et flamme contre ses anciens collègues
qui restent ministres sans lui, contre la
droite qui le délaisse, contre l'uniters qui
l'abandonne.
L'empereur aurait persisté à lui offrir
la'présidence du sénat. Mais il ne l'accep-
terait pas. Il se retirerait sous sa tente. Il
attendrait. On verrait si on peut se passer
de lui.
Nous nous servons pour tous ce) bruits
du conditionne], forme dubitative du verbe.
Règle générale : Quand vous parlez de
la retraite de M. Rouher, n'employez ja-
maisque.le conditionnel. Quand vous parlez
deTafënsîïftwt' de M. OQiwer, employez
toujours le futur.
*
111 III
M. Rouher e:t l'auteur d'ua contre-projet
qui veut être, qni peut être sinon plus libé-
ral, du moins plus démocratique que la
dtni
Les « concessions » seraient faite?, non à
la représentation du pays, mais au pays lui-
même.
La t oni'naticn des maires serait rendue
aux électeurs. Paris et Lyon recouvreraient
l'dcefon de leurs conseils .municipaux. Les
conseils généraux nommeraient !curs pré-
sidents et auraient des - attributions plus
étendues. Le nombre des sénateurs serait
augmenté d'untiers, et ce tiers serait nommé
par les conseils généraux. Enfin un appel à
la nation soumettrait ces mesures à la con-
sécration du peuple, et le même plébiscite,
par ovi et par non, associerait le prince im-
périal à l'empire, renouvellerait les pou-
voirs de l'empereur et les continuerait
d'avance à sa dynastie.
11 es t question de créer un ministère spé-
cial des travaux publics, qui engloberait
non-seukment. les l^aux arts, mais les
gnnds-tJ:¥aoxde-la ville de Paris.
M. Haussmann en serait le titulaire.
Dans la réunion de la gauche, qni s'est te-
nue mardi s oir rue Neuve-d es-Petit s-Champs,
Jules Favre a été chaudement remercié et
fêté pour son érergique et fière attitude à la
séance di!e de la prorogation.
Le manifeste a été discuté et préparé,
mais les termes n'en sont pas arrêtés en-
core. On n'en fixe: a la réfaction définitive
que la veille delà rentrée du corps législatif.
Quant à la publication, on a des raisons
pour ne la faire dans les journaux démocra-
ties que le jour même où se réunira la
chambre. le jolit- même où se réunira la
On lit dans Li Patrie :
« La violente atiitude de M. Jules Favre
» a été poliment atténuée par le Journal of-
» ficiel. »
La Patrie, s: eH.' arait vécu du temps de
Mirabeau, aurai- trouvé que dans son apos-
trophe à-M. de Diîjux-Btézé. il avait man-
qué de « polito-H-'. »
Ainsi, les paroles' âèSo&i FâtrëTSnt été
atiénuées. Ce:a Lit rêver. -Qu'est-ce donc
alors qu'il a dû «iire?
Nous trouvons dans les notes d'un député,
qui n'est pas de 1 s gauche, cette phrase je-
tée à la droite, et saisie au vol dans l'orage:
« Je vous mets au défi de pousser le cri :
Vive l'empertu - ! » !
Cre t à ce défi qu'aurait essayé de répon-
dre M. de Pire, M lis il n'a jeté qu'un demi-
cri.
On ne dit plus : la chamore; on dit
l'antichambre.
1 Le secrétaire de la rédaction :
Albert Baume.
NOS PROCÈS
-, Trois mois de prison et 3,000 fr. d'a-
mende à M. Ai thur Arnould;
Item. Un mois de et 500 fr. d'amende à
M. Laferrière.
Item. Deux mois de prit on et 3,000 fr.
d'amende à notre gérant, M. Barbieux :
Item. Un mois de prison et 1,000 fr. d'a-
mende à notre ci-devant imprimeur.
Au total, sept mois de prison et 8,625 fr.
d'amende (décimes compris).
Tel est le bilan de notre premier procès.
C'est l'expiatiofi de vieux péchés. Les ar-
ticles incriminés remontaient aux 15, 16 et
17 mai !
Mais nos méfaits n'étaient pas de ceux
qui pussent être effacés en deux mois; tout
au plus pouvaient-ils l'être par sept mois
- de prison.
N'avions-nous pas imprimé que la police
avait un peu chiffonné les bons Parisiens à
la porte des réunions électorales?
N'avions nous pis été jusqu'à prétendre
que des corps durs — très durs — des ins-
truments tranchants, piquants ou conton-
dants s'etaient trouvés en contact avec des
crânes, des épaules et des reins parisiens,
certains soirs où l'on acclamait Raspail,
Bancel et Rochefort ?
- Eh bien?.
— Eh bien c'étaient des nouvelles faus-
ses, inventées tout exprès pour troubler la
tranquillité publique et exciter à la haine
et au mépris du gouvernement, et on nous
l'a fait bien voir.
- Mais pourtant.
- Il n'y a "point à répliquer. N'avons-
nous pas entendu trois commissaires de
police affirmer que nos articles ne conte-
naient pas un mot de vrai et que les ho-
rions dont nous avions parlé étaient pure-
ment imaginaires?
— Mais ces messieurs n'étaient peut-être
pas tout à fait désintéressés ; la police, en
somme, déposait dans sa propre cause.
Pourquoi n'a-t-ori pas fait entendra des té-
moins dégagés de tout lien atec M.Pietri?
- Nous n'y avetas pasrrpanqué; miis cela
n'a guère servi !'
— On n'en avait peut-être pas appelé en
nombre sufi}sarlt? Ne faut-il pas au moins
quatre témoins étrangers à la police pour
en contredire un qui lui appartient?
- Oui, mais comme l'accusation s'était
contentée d'appeler cinq commissairès et
que nous avions cité quatre-vingt-cinq
bourgeois de Paris, il y avait dix-sept bour-
geois pour un commissaire,
Cela n'a pourtant pas suffi — même pour
nous absoudre du reproche de mauvaise foi.
Il est vrai que sur 85 témoins il y en a une
quarantaine que le tribunal n'a pas voulu
entendre — parce que c'eût été trop long.
— Et dire que ce sont peut-être précisé-
ment ceux-là qui nous auraient tirés d'af-
faire !
: Ce jugement nous fournit de nombreux
sujets de méditation :, d'abord sur la diver-
sité des témoignages humains et sur l'iné..
galité de leur poids dans les balances de la
justice. Il y a à cet sujet, dans les Preuvts
judiciaires de Bentham, un fort beau cha-
pitre que je me propose de relire.
Puis, sur deux autres choses encore :
D'abordé sur Timmacse supériorité des
préfets sur les journalistes. Voici, par exem-
ple, le préfet de la Haute-Yienne qui déclare
avec aplomb, à la veille des élections, que
M. Jules Simon a pris l'engagement d'op-
ter pour Montpellier.
La nouvelle pouvait être utile à M.
Noualhier, mais elle était absolument faus-
se. Le gouvernement l'a humblement
avoué. La mauvaise foi n'était pas douteuse.
— Pas de poursuite, pas de procès contre
le préfet de Limoges. pourquui?
Autre sujet d'étonnement. — II n'y a pas
longtemps un écrivain développe cette
idée que le gouvernement, c'est la police.
Les juges trouvent le rapprochement in-
convenant et condamnent l'auteur pour ex-
citation à la haine et au mépris du gouver-
nement.
Peu après, notre confrère Arthur Ar-
noud critique vertement les actes de la
police et émet des doutes -sur la pureté de
ses intentions. On le condamne, lui aussi,
pour excitation à la haine et, au mépris du
gouvernement.
Dansle premier cas,, l'assimi'ation du gou-
vernement à la police est réprimée comme
un délit. Dans le second cas, elle pariit ad-
mise a priori, et elle fournit au juge les
prémisses du syllogisme dont des mois de
prison sont la conclusion. '-
On dit qu'on a vingt-quatre heures pour
maudire ses juges. - Combien de temps a-
t-on pour les comprendre?
E. LaCerrière.
Si les juges courent après les prévenus,
il arrive aussi que certains prévenus cou-
rent après leurs juges, — mais avec moins
de succès.
Témoins les fameux conspirateurs -
hommes de lettres, professeurs, journa-
listes, avocats — que le préfet de police a
cru voir, il y a plus d'un mois, ourdir des
complots contre la sûreté de l'Etat.
La justice semble aujourd'hui fort em-
barrassée d'eux. Ils ont beau redoubler
d'efforts pour faire marcher la procédure,
rieir ne bouge. Ils ont beau réclamer un in-
terrogatoire, demander à grands cris des
accusateurs et des juges, l'écho seul leur
répond.
Notre confrère Laferrière ne se décou-
rage pas. La semaine dernière, il écrivait à
M. de Gonet une lettre pressante que nous
avons publiée. — Pas de réponse.
Hier, il recommence et prend à la fois à
partie le juge d'instruction et le préfet de
police.
Rien ne prouve qu'il sera plus heureux.
— En tout cas, il se réserve de réitérer,
une fois au moins par semaine, jusqu'à ce
qu'il ait satisfaction. - A.-B.
Voici la lettre de M. Laferrière à M. de
Gonet :
Paris, le H juillet 1869.
Monsieur le juge d'instruction,
Pour la cinquième fois, je viens vous deman-
der de vouloir bien m'interroger sur l'inculpa-
tion de complot portée contre moi par M. le
préfet de police.
La lettre que je vous ai adressée le 7 juillet
pour vous renouveler cette demande est restée
sans réponse.
Je doia ei pposer, pour m'expliquer ce silence,
que la préfecture de police vous laisse ignorer
les charges qu'elle a recueillies contre moi.
Dans cette pensée, j'écris à M. le préfet une
lettre dont je vous transmets copie. J'espère que
vous voudrez bien joindre vos efforts aux mier a
pour stimuler ses souvenirs et hâter ses commu-
nications.
Veuillez agréer, etc.
E. LAFERRIÉRE.,
Voici la léttre adressée à M. Piétri :
Monsieur le préfet de police,
Voici trente-quatre jours que vous m'avez
fait arre er sous inculpation de complot contre
la sûreté de l'Etat.
Depuis lors, je n'ai pu obtenir du magistrat
instructeur la communication des charges que
vous avez dû recueillir avant de formuler cette
accusation.
J'ai lieu de craindre que vous n'ayez omis de
donner avis de ces charges-è l'autorité judi-
ciaire.
Si cette omission a été commise, je vous pria
et vous requiers au besoin de la réparer le
plus tôt possible.
J'ai le droit fait arrêter, et pourquoi je suis encore, grâce À
vous, sous une inculpation de complot contre
la sûreté de l'Etat.
J'ai l'honneur de vous saluer.
E. LAFEIlIUÈRB.
LES ON-DIT DU BOULEVARD
Hier avait lieu, à Londres, la première
exposition de babys. 400 enfants, choisis
entre 8.000, sont exposés. La gratification
royale a été pour madame Bootu, mère de
trois jumeaux (deux garçons et Une fille),
qui avaient hier dix-neuf jours.
Cette triple naissance i appelle les trois
petites tilles,, nées le même jour, de l'excel-
lent dessinateur et photographe Bertall,
que Paris admirait tous les joui s, il y a deux
an?, dans la petite voitrtfe qui les prome-
nait aux Champs Elysées."
« *
L'élection des bébés ne s'est pas faite
sans tumulte. Les pavillons Gardeas de
Norlh Woolwich, où l'exposition avait Jieu;
étant insuffisans pour les demandes d'ad-
mission, il y a eu mécontentement et va.
carme des mères non admises. Toutes
trouvaient naturellement leurs enfants les
plus beaux et ne comprenaient pas que d'au-
tres eussent la préférence.
On n'en a que trop admis, car les mères
et les enfants étouffent dans les salles, et
on doute qu'ils puissent y rester les troii
jours.
Il y a trois prix pour les garçons de
moins d'un an : premier prix : 10 livres
sterling et une tasse d'argent; deuxième
prix : 5 livres; troisième : 2 livres.
Mêmes prix pour les petites filles.
Mais il ne suffit pas d'être beau, il f,:ut
être lourd. On vous pèse, tt la gloire est au
poids.
Il y a aussi un prix de propreté pour les
berceaux.
*
« 0
Pluie de giffles, à Mabille, échange de
cartes au Cirque, "correspondances insul-
tantes dans les journaux, voici le bilan du
monde parisien pour la journée d'hier: ta
dame, premier auteur de tout ce bruit,
vient d'être priée d'aller faire un tour à
l'étranger.
*
< «
Un philosophe, devant les coups et ies
injures que ces messieurs échangent entre
eux, s'écriait : — Et dire qu'ils ont tous rai-
son.
*
• 0
On annonce le mariage de M. François
de Maistre, petit-fils de Xavier de Maislre,
avec Mlle Henriette de Lamoricière, fille du
général.
f *
Aujourd'hui, à une heure, à l'hôtel-de-
ville (salle Saint-Jean), premier tirage des
lots de l'emprunt de 1869.
Il sera tiré 15 numéros : 10 auront droit
à 10,000 fr., 4 à 40,000 et 1 à 200f000.
m
* *
La désorganisation est partout, là même
où l'esprit de discipline était le plus tradi-
tionnel.
Le père Gratry, indirectement blâmé par
le supérieur de l'ordre des oratoriens, et
sachant d'où le coup est parti, prépare une
réponse dans laquelle il doit déclarer ne pas
vouloir courber la tête devant les répri-
mandes anonymes de V Univers.
*
* *
La France avait « commis une erreur de
plume » en annonçant que l'impératrice se
rendait à l'inauguration du canal de Suez,
« sur l'invitation expresse de Sa Majesté le
sultan ».
L'invitation a été moins « majestueuse D,
elle a été faite par une simple altesse, S. A.
le kédive.
*
* *
Hier, aujourd'hui et demain, examens
d'admission à l'Ecole polytechnique.
Ces examens se passent dans les deux
orangeries du Luxembourg et aux lycées
Saint-Louis et Louis le Grand (car on conti-
nue à appeler Louis XIV le Grand).
Rien qu'à Paris, il y a cette année quatre
cent cinquante aspirants.
*
< 0
Le pianiste Joseph Acher vient de mou-
rir, à trente-neuf ans, à Londres, eu il
était né.
Joseph Acher avait aspiré longtemps au
titre de « pianiste de l'impératrice dEs Fran-
çais. » Il avait fini par obtenir cette gloire
et ses cartes de visite en resplendisssaient,
Nous ne voulons pas croire que c'est cette
haute faveur qui lui a donné le veltige.
mais il est mort en état d'aliénationmentale,
< *
Un de ces incrédules qui n'ont pas uae
foi absolue dans les promesses, résistait hier
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