Titre : Gil Blas / dir. A. Dumont
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-09-15
Contributeur : Dumont, Auguste (1816-1885). Directeur de publication
Contributeur : Gugenheim, Eugène (1857-1921). Directeur de publication
Contributeur : Mortier, Pierre (1882-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344298410
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 53031 Nombre total de vues : 53031
Description : 15 septembre 1895 15 septembre 1895
Description : 1895/09/15 (A17,N5780). 1895/09/15 (A17,N5780).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7525368b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-209
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
GIL BLAS — DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 1895
pompe à vapeur du port, s'était rendue
maîtresse de la situation. Mais, une avarie
de machine s'étant produite, tous les ef-
forts devinrent inutiles, le feu redoubla
de violence, et le navire se trouva entière-
ment embrasé. Les mâts tombèrent avec
fracas, et les pompiers ne purent que pro-
téger les navires voisins qui prirent le
large.
Des marchandises nombreuses furent
débarquéès sur le quai. Ou put aussi sau-
et éloigner du navire en flammes les
navires chargés de barils d'huile et de
balles de foin appartenant à l'administra-
tion de la guerre.
Le Marius-Cambon est venu au matin
remplacer blJ/oselle. Mais, malgré ses ef-
forts, tout est entièrement perdu. Rien n'a
pu être sauvé du Comorin, qui n'est plus
qu'une coque crevassée rongée par un im-
mense brasier.
Des détachements du 141e d'infanterie et
iu 11e bataillon d'artillerie n'ont cessé de
transporter, avec le plus grand zèle et la
plus grande intrépidité, les marchandises
entreposées sur les quais, loin du navire,
qu'on ne peut approcher, tant est grande
l'intensité du foyer.
De temps à autre aujourd'hui, on signa-
lait les commencements d'incendie causés
par le vol des flammèches et que les pom-
piers allaient aussitot éteindre. Les navires
ancrés dans le même bassin n'ont pas souf-
fert et pont hors de danger. Il n'y a pas eu
heureusement d'accident de personne à
déplorer.
Le commandant Perinon, qui avait con-
duit son navire dix-sept fois au Tonkin,
bravant les plus grandes tempêtes,d'où il
est toujours sorti triomphant, n'a quitté
le bord qu'au moment où il allait être en-
touré par les flammes. Le brave marin
pleurait, cette après-midi, devant l'aspect
horrible de son beau vaisseau.
Une enquête est ouverte par les autori-
tés maritimes pour déterminer les causes,
encore peu connues, de ce terrible si-
nistre.
♦
LES
SOUVERAINS D'EUROPE
A LA CHASSE
Dans un article récent, nous avons narré
les exploits cynégétiques de nos anciens
présidents de la République, indiquant
comment chacun d'eux pratiquait l'emploi
du fusil et quels étaient parmi eux les plus
iidioits et les mieux exerces.
Comme nous sommes en pleine période
de chasse, c'est peut-être le moment de
compléter cette description en tirant quel-
ques instantanés de chasseurs de haut vol.
A tout seigneur tout honneur. M. Félix
Faure, qui fait tout avec bonne humeur,
s'amuse beaucoup à la chasse. Rien ne lui
est plus agréable qu'une plantureuse bat-
tue. A ce point de vue, ie président de la
Republique partage l'avis des princinaux
chefs d'iiitat européens. C'est la, du reste,
une obligation très douce du métier de
monarque, et il se trouve qu'aujourd'hui
les rois et les empereurs figurent parmi
les bons fusils de leur royauté et de leur
empire respectif.
Commençons par la triple alkance.
A l'empereur d'Autriche la palme. D'un
sang-froid merveilleux, d'un coup d'oeil
sûr et d'une habileté de main incompara-
ble, il est ce que l'on peut appeler un ti-
reur émerite. C'est lui que le prince de la
Moskowa, pendant une fête cynégétique
organisée en l'honneur de François-Joseph
en 18G7, à Compiègne, baptisa « l'empe-
reur de la chasse ». Il est de fait que ce
iurnom, le souverain l'avait amplement
justifié en tuant plus de 300 pièces dans la
même journée.
C'est dans les monts Carpathes, qui sont
signalés parmi les plus giboyeux de l'Eu-
rope que l'empereur d'Autriche chasse le
- plus volontiers. Il affectionne aussi pour
ce genre de sport les montagnes du Tyrol,
où l'on trouve le chamois en quantité. (J'est
enfin un amateur passionne de la chasse
au coq de bruyère où il excelle, paraît-il.
Parmi les meilleurs tireurs, il convient
de citer aussi le roi d'Italie, qui a une pré-
dilection marquée pour la chasse de
l'isard. Sans séjourner comme son père,
des semaines entières dans les forêts du
Piémont, il n'en est pas moins un chasseur
de race. Un n'a pas oublié dans quelles
circonstances il sauva la vie à Victor-
Emmanuel.
: Le pere du roi Humbert chassait, lors-
qu'il fut poursuivi par un ours. Le jeune
prince, voyant son père en danger, n'hé-
Sita pas, il s'élança vers le fauve et, le vi-
sant pas, défaut de l'épaule, il lui envoya
sant au
une balle qui l'étendit raide mort. Malgré
cet exploit, qui lui fait le plus grand hon-
neur, le roi d'Italie préfère la chasse sim-
ple, sans çmotion ; son gibier de prédilec-
tion est la caille et la bécasse.
Passons à l'empereur d'Allemagne. On
sait que Guillaume Il est atteint, à l'un de
ses bras, d'une infirmité qui le gêne beau-
coup dans le maniement du fusil. Malgré
cela, il est assez bon tireur, il a du calme,
du sang-froid, et s'exerce généralement
avec des fusils de modèle anglais.
Le jeune empereur de Russie promet
d'être comme son père un fusil de premier
ordre. La bécasse est son gibier favori.
Quant aux grands-ducs Alexis et Wladi-
mir, ils préferent, eux, la chasse à l'ours,
ou ils se distinguent, paraît-il, par des
qualites de premier ordre.
Tireur très ordinaire que le roi des Bel-
ges, qui va chasser bourgeoisement chaque
année dans les Ardennes. Le roi de Dane-
mark, lui, a renonce, vu son grand âge, à
poursuivre le gibier. Enfin, le roi de Grè-
ce, lui, ne chasse jamais. Par contre, le
prince Nicolas promet de devenir un
chasseur aussi intrépide que l'infortune
archiduc Rodolphe On nous a affirmé que
le fils de l'empereur François-Joseph ti-
rait, en effet, de 7 à 8,000 pieces par an. Si
nous avions beaucoup de chasseurs comme
cela en France, il ne se passerait pas de
longues annees sans que nous n'ayons
plus le moindre gibier à nous mettre sous
la dent.
JEAN PAUWELS
FAITS DIVERS
L'ACCIDENT DE LA GARE SAINT-LAZARE
En outre du surveillant-chef de la gare
Saint-Lazare, qui sera, nous l'avons dit,
traduit en police correctionnelle, comme
responsable de cet accident — pour avoir
donné l'ordre de départ au train de Ver-
sailles sans s'assurer que celui des Mouli-
neaux était rentre — les responsabilités
sont aussi étendues au chef de train qui a
renouvele cet ordre et au mécanicien qui
l'a execute malgré les signaux.
Tous trois sont tenus, sans être arrêtés,
d'être à la disposition de M. Bertulus, juge
d'instruction.
Pour ce qui est du surveillant-chef,
nommé Maurin, les renseignements sur
son compte sont mauvais.
Cet accident est le troisième, en effet,
qui arrive par sa faute en gare Saint-La-
zare depuis deux ans environ qu'il y exer-
çait les fonctions de surveillant chef.
A la fin de décembre 1894, un employé
de la gare avait été écrasé dans une ma-
nœuvre imprudemment commandée par
lui. 11 avait été alors l'objet d'un blâme
administratif et maintenu dans son em-
ploi.
En février 1895, une femme avait été
blessée dans un refoulement de trains oc-
casionné par la négligence du surveillant-
chef, qui fut de ce chef condamné à 10 fr.
'd'amende. Il continua à exercer ses fonc-
tions de surveillant-chef. Après la colli-
sion du pont de l'Europe, a étant de son
chef déclaré malade, il a été aussitôt rem-
placé, et c'est fort heureux 1
PARIS LA NUIT
A la sortie d'un débit de vin du boule-
vard de l'Hôpital, la nuit dernière, un ou-
vrier ferblantier, Jacques Soulac, âgé de
vingt-cinq ans, se prenait de querelle avec
un individu dont — par mégarde — il
avait, quelques instants auparavant, ren-
versé le verre sur le comptoir.
Un jeune vaurien qui l'accompagnait
prit fait et cause pour l'individu. Et, tous
deux, sur le boulevard, assaillirent Soulac
en le sommant de leur payor deux con-
sommations s'il ne voulait pas avoir maille
à partir avec eux.
Pour toute réponse, Soulac appliqua un
vigoureux coup de poing à l'un et un coup
de pied à l'autre, les envoyant rouler sur
la chaussée. -
Le premier des agresseurs tira alors de
sa poche un couteau-poignard et en frappa
son adversaire au-dessus du sein droit.
Le ferblantier poussa un cri et s'affaissa,
baignant dans son sang. Des gardiens de
la paix, arrivant quand tout était fini, le
relevèrent et le transportèrent à l'hôpital
de la Pitié.
On fit immédiatement des recherches
qui amenèrent, au matin, l'arrestation des
meurtriers.
Ce sont les nommés Auguste Pascal, âgé
de seize ans, demeurant cité Jeanne-d'Arc,
et Isidore Nardaud, âgé de vingt ans, ha-
bitant rue de Villejuif, repris de justice.
Ecroués.
L'AUTEUR DE L'AI TENTAT DE LA RUE LAFFITTE
Rien à ajouter sur l'instruction de l'af-
faire à Paris.
Mais il continue à arriver de province
des renseignements sur le jeune Léon
Bouteilhe — une bouteille de mauvais cru
— dont le nom n'est pas moins en train de
passer à la postérité.
Un correspondant de Mende nous écrit
que Bouteilhe est né à Espalien et non à
Monde, comme quelques-uns l'ont dit. Son
père, qui était originaire d'Espalion, a été
chef de poste aux contributions indirectes
àMende, où il se maria avec sa cousine
germaine, qui portait le même nom que
lui.
Révoqué ensuite, il alla à Paris où il
vécut d'expedients jusqu'en 1870. Puis il
prit part, on le sait, à la Commune. Sa
femme resta à Mende avec ses enfants.
Une de ses belles-sœurs est à l'asile des
aliénés de Saint-Alban (Lozère).
Léon Bouteilhe, l'auteur de l'attentat,
fit une partie de son éducation au sémi-
naire, eù l'on avait remarqué déjà son es-
prit deséquilibré qui le faisait le souffre-
douleur de ses camarades.
Ce n'est donc pas d'hier que datent ses
haines et ses rancunes contre la société —
qui se sont traduites de la façon que vous
avez vu.
Au matin, vers 3 heures, hier,! un incen-
die s'est déclaré chez M. Gally, marchand
de vin, 10, rue de Valois.
Les pompiers du poste de la Banque de
France et de la caserne Jean-Jacques-
Rousseau se sont rendus maîtres du feu
après une heure de travail.
En coopérant à l'extinction de l'incen-
die, M. Gally a été grièvement blessé aux
mains et à la figure.
Dégâts assez importants.
— Autre incendie, l'après - midi, rue
Pierre-Picard, à Montmartre.
Vers trois heures et demie, le feu écla-
tait chez madame Chauvin, habitant au
quatrième étage, rue Pierre-Picard, qui
était en train de faire chauffer un fer à
friser sur une lampe à pétrole.
Tout le mobilier, linge, vêtements des
époux Chauvin ont été détruits.
Un caporal de pompiers" s'est blessé lé-
gèrement à la main en travaillant au
sauvetage.
• Les dégâts sont couverts par une assu-
rance.
MAURICE DAUMESNIL
TOUR DU MONDE
Nice, 13 septembre. — Il n'est JA-uit ici que
d'uno triste affaire do mœurs et de l'arresta-
tion d'un sculpteur, M. Charles Cordier, demeu-
rant à Paris.
Cette affaire cause une vive émotion à Nice
Le sculteur a été, malgré ses dénégations, ar-
rêté pour avoir abusé d'uno enfant de treize
ans et demi, nommé Lucie Maglioni, qni lui
servait de modèle, et qu'il aurait réussi à en-
dormir en lui faisant boire du champagne mé-
langé J'eau-de-vie.
LOOIS ROZIER
+
MÈRES RE PRÉSENT A fiONS
Ambigu. — Le Château de Grantier,
drame en cinq actes, d'Auguste Maquet.
(Reprise).
L'Ambigu vient de reprendre le Châ-
teau de Grantier, qui, il y a quarante-
trois ans, eut beaucoup de succès à l'an-
cienne Gaîté du boulevard du Temple.
Ce succès cependant ne se prolongea
pas autant que celui du Comte cle La-
vernie et de la Maison du baigneur,
qu'Auguste Maquet signa seul comme il
fit pour le Château de Grantier.
Ce drame a dû être repris ; mais je ne
me rappelle aucune de ces reprises. Le
certain, c'est que je ne le connaissais
pas .Je l'ai vu hier pour la première fois.
Je
Je ne m'en repens pas, mais j'eusse pré-
féré le juger sur des souvenirs et des
impressions de jeunesse,ou mieux, d'en-
fance.
C'est à cette condition, et à cette con-
dition seule, que je me sens a mon aise
avec les mélodrames. Aux environs de
ma première communion, j'avais vu la
plupart des mélodrames de mon temps,
et il en est plus d'un que je savais par
cœur, du prologue au dernier mot du
dénouement. Or, si j'apprenais ainsi par
cœur la prose de Dumas, de Maquet,
d'Anicet Bourgeois, de Barrière, de
Plouvier, de Séjour, de M. Dennery,
c'est que je trouvais que c'était de la
belle prose et beaucoup mieux faite pour
donner du cœur au ventre des jeunes
Français que celle de l'Histoire de Char-
les XII, par Voltaire.
Je me trompais peut-être; mais il n'est
jamais agréable de revenir tout à fait
sur ces erreurs de sa tendre jeunesse,
et la petite poltronnerie dont je suis in-
quiété en pareille occasion me rend
presque invariablement indulgent pour
les reprises de mélodrames.-Je me dis :
Je trouvais cela si beau quand j'étais
petit qu'il y aurait de l'ingratitude à
faire n d'un art auquel je dois, sinon les
plus résistantes,du moins les plus naïves
ae mes joies.
Aujourd'hui, je me sens moins disposé
à m'attendrir sur le passé, puisque le
passé n'existe pas. Encore un peu et je
me laisserais aller à dire mon mot sur le
Château de Grantier comme s'il s'agis-
sait d'une tentative nouvelle, pour nous
faire voir que ie mélodrame est un genre
qui en vaut un autre, et ce qu'il faut
pour entretenir dans le peuple le goût
du théâtre. Ce serait excessif, et il est
tout de même préférable de se borner à
reconnaître que le Château de Grantier
est une pièce fort bien faite et où l'au-
teur a supérieurement tiré parti de tous
les éléments dont se composent ces sor-
tes de pièces.
Les situations dramatiques, les coups
de théâtre saisissants y abondent, et
aussi les événements les plus extraordi-
naIres.
Mais, si l'on s'avise de faire interve-
nir,ne fût-ce qu'un instant, le jugement
d3 la raiso'i dans de pareilles histoires,
on est perdu, et, soudain, tout le charme
qu'elles peuvent avoir est, net, anéanti.
Tandis qu'en se disant bien que reliet
scénigus va parfois en dehors de toute
vérité et de toute raison et qu'il lui suf-
fit de satisfaire. ce qu'il y a de superfi-
ciel dans notre curiosité pour réaliser
une partie de son objet,en se disant bien
cela,je vous assure qu'on risqued'éprou-
ver un gros et innocent plaisir aux cinq
actes du drame d'Auguste Maquet.
Ce drame, d'ailleurs, accuse, pour
ainsi dire à chacune de ses scènes, la
qualité par où l'auteur a amusé, et très
légitimement, le public pendant plus de
quarante ans: il est admirablement ima-
giné, et les faits y sont présentés avec
un mélange curieux de verve claire et
d'nabilete attentive. Il en résulte que
nous suivons non seulement sans fati-
gue, mais avec une sorte d'intérêt bru-
tal les diverses et fabuleuses péripéties
par où passent les héros de l'aventure.
Ils n'ont pas le sens commun, ces héros,
mais ils ont, dans l'absurde, une audace
si tranquille, si intrepide, ils ont si bien
l'air de croire qu'ils ne divaguent pas et
se comportent comme des personnes na-
turelles qu'il nous arrive, à nous, d'ou-
blier la folie de leurs actions et de leurs
propos.
Disons ou rappelons brièvement ce
dont il s'agit dans le Château de Gran-
tier. Le commandant Morandal est un
de ces bons guerriers comme nous en
avons tant vu dans les rangs de l'armée
républicaine. 11 est brave, ii est loyal,
familier, cordial, bourru s'il le faut, et
tout plein, à l'occasion, de la tendresse
la plus débordante, la plus bousculante.
Il est l'ami de Bonaparte, a fait avec lui
la première campagne d'Italie et se pré-
pare à le suivre en Egypte. Tout plé-
béien qu'il est, Morandal est riche, ou,
du moins, comme on dit, assez à son
aise pour payer cent mille francs le châ-
teau de Grantier, que la détresse où elle
se trouve a contraint la baronne de
Grantier de mettre en vente.
C'est lait : la vente a eu lieu, et voici
le commandant qui vient prendre pos-
session. Le désespoir de la baronne et
de ses deux filles, Thérèse et Benjamine,
est affreux. Le commandant voit ce dés-
espoir. Mais la Providence veille, et il
voit aussi les beaux yeux de Thérèse,
l'aînée des deux HIles. Sur l'heure, il en
devient amoureux et demande sa main.
De cette manière, elle ne quittera pas le
château de ses pères.
Thérèse, qui ne connaît pas du tout
Morandal, hésite d'abord. Elle a d'autant
plus de motifs d'hésiter qu'elle en aime un
autre. Cet autre est, lui aussi' militaire,
et il combat en Espagne. 11 s'rppelle
Marcelin Dumesnil, et Thérèse lui a
juré de devenir sa femme. Cependant,
entre son devoir de fiancée et son devoir
de fille, Thérèse juge que, tout compte
fait, elle a tort d'hésiter, et, crac! elle ac-
corde sa main a Morandal. Le mariage
est célèbre séance tenante. Seulement,
notre commandant part un quart d'heure
après pour l'Egypte, et il part sans em-
mener sa femme. il la retrouvera quand
il pourra. L'important pour lui, c'est de
filer, et de filer sans perdre un ins:ant.
Or, pendant qu'il est en Egypte, Mar-
celin, l'amoureux de Thérèse, revient
au château et en profite pour faire dare
dare un enfant à celle-ci. Nous voyons
l'enfant; mais cè qui est plus factieux,
c'est queMorandal, qui a trouvéle temps
de revenir, lui aussi, le voit. Cette vue
lui causerait une bien douloureuse sur-
prise si Benjamine, la petite sœur de
madame Morandal, n'avait la généreuse
pensée de prendre à son compte l'enfant
de Thérèse et de Marcelin Dumesnil.
Quand elle se trouve en présence de son
beau-frère, elle lui dit, en lui montrant
le berceau où dort le petit : C'est moi
qui ai fait cela! Thérèse, qui est là, perd
congrument connaissance, et Morandal,
un peu ahuri, fait sans doute réflexion
qu'il est entre dans une famille bien im-
pressionnable. Et, saus traîner, il repart
pour la guerre, toujours sans avoir
rendu ses devoirs a madame Morandal.
Comme vous le prévoyez, il va ren-
contrer son rival, et il ne se doutera pa3
du mauvais tour que celui-ci lui a joué.
Aussi, tout en assiégeant Phalsbourg
l'un et l'autre, ils pourront s'entretenir
de leurs aifaires sur le mode héroïque.
Ils le pourront d'autant plus qu'ils sont
maintenant colonels tous les deux et ont
l'air de jouer aux propos interrompus.
Morandal est convaincu que Benjamine
est la coupable, et Marcelin, qui a de
bonnes raisons pour savoir la vérité,
finit par plaindre un mari si conliallt.
Morandal, de son côté, voudrait que le
colonel Marcelin se décidât à régulari-
ser la situation. Il lui dit son avis sur ce
point, et l'autre, cela se comprend, de-
meure plutôt perplexe. Cependant, en-
tre temps, le général a donné l'ordre de
monter à l'assaut. La première colonne
qui s'élancerasurl'ennemi est lorcéùlCut
condamnée àdlsparaître tout entière, car
on a acquis la certitude qu'une contre
mine a été creusée par les assiégés.
Alors c'est une lutte entre les deux co-
lonels pour aller au devant d'une mort
certaine. Résolu à sauvegarder l'hon-
neur de la famille, Morandal veut se
conserver un beau-frère, et Marcelin
veut mourir pour se punir d'avoir pris
la femme d'un militaire aussi loyal que
son collègue. Finalement, c'est Marce-
lin qui commande la colonne. C'est donc
lui qui mourra.
On le croit mort en enet, et, pendant
les deux derniers actes, nous assistons a
une série de scènes très pathétiques.
Morandal découvre la vérité, et ii a le
bon sens de ne pas vouloir rester, même
comme ami, dans ce château de (i-rall-
tier où il n'a pas eu tout de même beau-
coup de chance.
Il divorcera d'avec Thérèse qui pourra
épouser celui qu'elle aime.
Quant au château, il demeure la pro-
priété de la baronne, sans difficulté. On
s'aperçoit, en effet, qu'un trésor avait
été caché dans le parc par le baron dé-
funt. Alors, tout va bien.
Le Château de Grantier a franche-
ment réussi, et une large part du succès
revient à l'interprétation, qui est excel-
lente. M. Chelles a composé avec autant
de vérité que de largeurlerôledeMoran-
dal. Il y est superbe d'allure pittores-
que et vivante, de cordialité martiale,
d'amusante brusquerie. M. Decori n'a
pas été moins heureux dans la façon
dont il a joué le colonel Marcelin Du-
mesnil. et il a, lui aussi, été très juste-
ment applaudi. M. Gémier donne un ca-
ractère saisissant à un vieux scélérat qui
ne veut rien de moins que mettre la
main sur le trésor. De ce rôle de traître
banal, il fait quelque chose de réel, de
presqu'effrayant. Je n'ai qu'à louer de
même mesdames Lemercier, de Sainte-
Croix, Dauphin, MM. Vallières, De.
george et Nerey.
LEON BERNARD-DUR QSNE.
SOIRÉE PARISIENNE
VASSILISSA
13 septembre.
Le casino de Moscou. pardon, de Pari;?,
a fait sa réouverture ce soir, trouvant que
la température était, en effet, redevenue
suffisamment perspective Newski.
Mais, par exemple, tout est à la russe.
Le chasseur de la rue Blanche est en tuni-
que verte avec des aiguillettes, les pla-
ceurs sont en moujiks avec des épaulettes
tressées, et, quand la toile se lève, nous
apercevons un cercle d'étudiants à Saint-
Pétersbourg.
Il s'agit d'élire un président — donc,
déjà! — et les étudiants, en casquettes et
longues tuniques bleues, se préparent à
cette importante cérémonie en exécutant
quelques petits pas. Chez nous, l'opération
se fait d'une façon plus simple, et l'on ne
donne pas — que je sache — un congrès.
Où a élu Grigori (Rossi). Ah ! quel beau
jour! Entrée de dames en tunique de satin
blanc, de velours bleu, avec des pelisses
soutachées d'or, tenant à la main des fa-
nions brodés aux couleurs russes. Parmi
elles,je remarque Vassilissa, mademoiselle
Angèle Héraud, qui ne joue Dlus la puce,
elle, mais qui, très élégante dans un cos-
tume rouge, coiffée crânement d'une toque
de fourrure , représente la première étu-
diante déléguée, avec une bouche un peu
grande, mais bien meublée.
Par les saintes images ! Quel pas de ma-
zurka! Mademoiselle Enriu, jeune bohé-
mienne, nous montre un pantalon de satin
rose que je préfère au vert de bohème. Et,
au moment où l'on s'amuse le plus (sur la
scène) entrée d'un officier de police qui
vient arrêter Grigori. Il écrit dans les
journaux. Le malheureux ! En route pour
la Sibérie. Vassilissa l'y rejoindra avec
deux vieux amis.
Deuxième tableau. — Le relais de poste.
Vassilissa,tombé et au rang de palefrenier,
supplie vainement les voyageurs barbus de
l'emmener avec eux.Mais voici d'autrcsRus-
ses vètus de soie, de velours, coiffés de
hauts bonnets d'astrakan qui se montrent
plus humains. Ils dansent d'abord le pas
de la grosse dondon autour d'une plantu-
reuse aubergiste qui répond au nom
de Baba-Yaya (j'en suis baba) puis, profi-
tant d'un moment d'inattention de l'hôte-
lier, ils prennent son cheval, l'attelent à
leur troïka et emmènent Vassilissa. Hur-
rah ! Dans cet acte il y a un peu de tout,
mais les costumes sont charmants : une
jolie salade. russe.
3e tableau. En Sibérie.-Déèor très réussi
avec des blocs de glace qui prennent suc-
cessivement toutes les couleurs du prisme.
A gauche, une église où. l'on prie pour
le tsar ; mais le chant national est chanté
froidement comme il convient à trente
degrés au-dessous de zéro. Grigori est la
et il n'a pas fair de s'ennuyer. Il voit pas-
ser des patineurs très adroits dans leurs
glissades onduleuseses il voit arriver de ri-
ches boyards, des bohémiens, des Sibériens
et des Sibériennes, qui,. en son honneur,
exécutent de jolis pas russes, avec la main
placée derrière le cou et des coups de ta-
lon donnés sur la terre gelée. Il joue
l'Ours et la sentinelle, à la grande satisfac-
tion de M. Donval, et enfin il reçoit sa
grâce apportée par le courrier du tsar :
Michel Strogoff, peut-être ?.
Pour Dieu, pour le tsar, pour la patrie 1
Et, de fait, le voici, le tsar, qui surgit, je
ne sais trop pourquoi, sur un bloc de
glace, au milieu d'une population ivre de
joie, agitant des branches de sapin cou-
vertes de givre. Oh! ma vieille branche !
Décidément, ce n'est plus la Chine, mais
la Sibérie qui est « un pays charmant». Les
forçats y sont condamnés aux entrechats à
perpétuité, et monsieur José, avec sa mu-
sique, n'arrête pas le soleil. Mais il fait
trouver les étoiles.
RICHARD O'MON ROY.
——————————- *' ——————————
iropoz de
Ce soir:
OPJÈKA : relâche. Demain, relâche.
OPÉRA-COMIQUE : Manon.
THÉATRE-FKANÇAIS : le Juif polonais.
PAIUSIANA-CONCEUT : réouverture.
CIUQUE-FERNASDO : réouverture.
Les jours froids ont eu pour résultat im-
médiat d'accelérer le rétablissement de
mademoiselle Delna, qui reprendra proba-
blement la Vivandiiwe, à l'Opéra-Comique,
mardi,et de mademoiselle LUdwig,qui joue-
ra, lundi, le Monde où l'on s'ennuie, à la Co-
médie.
Enfin, tout est réglé à l'Ambigu. C'est
M. Rochard qui a décroché la timbale. A
la fia de ce mois, l^s dernières signatures
scelleront définitivement cet engagement.
Pour le moment, les paroles sUflisent,
car, entre gens de théâtre, comme simple-
ment dans la vie,les paroles demeurent, et
ce sont les écrits seuls qui volent.
Bonne chance au nouveau directeur.
En disant ce que d'autres ont entendu
pour nous, il ne nous vient pas un instant
à la pensée l'intention d'être désagréable à
M. Carré dont l'urbanité est si parfaite.
Nous l'avons prouvé, voici peu de jours,
en publiant la lettre dans laquelle il nous
assurait qué son intention n'était pas d'a-
jouter la direction de la Porte-Saint-Mar-
tin à celles du Vaudeville et du Gvmnase.
Mais, alors, M, Carré a dû se fâcher tout
rouge, jeudi dernier, à la Porte-Saint-Mar-
tin , contre l'employé qui vint lui dire
d'une voix mielleuse, alors qu'il assistait
« sur le plateau » à la répétition de Messire
Duguesclin :
— Monsieur le directeur, quelqu'un vous
demande !
Les Folies-Dramatiques imitent le théâ-
tre du Vaudeville en fondant un cours gra-
tuit de comédie.
Les jeunes gens, les jeunes filles, lasses
de coudre ou de broder, pourront se faire
inscrire chaque jour, à trois heures.
Décidément, on encourage les arts. Mais
qui procurera des engagements à ces fu-
turs artistes ?
La Renaissance vient de s'attacher, mal-
heureusement pour la pièce de M. Maurice
Donnay seulement, M. Fordyce, le lin
comique, l'indispensable de toutes les réu-
nions mondaines.
Le théâtre des Variétés reprend la Péri-
choie mardi prochain, avec mademoiselle
Granier et M. Guy-Pignillo.
Elle est jeune mais atrocement fatiguée
par des veilles joyeuses passées en compa-
gnie de camarades de théâtre et d'amies
délicieuses, et ces folies dont les souvenirs
sont tendres lui laissèrent une gorge af-
freusement fragile.
Sa mère, qui vendit jadis des vieilles
robes fanées sur les divans affaissés de
cabarets nocturnes trop achalandés, a con-
servé l'impérieux besoin de revendre aux
amis de sa fille tout ce que d'autres amis
lui donnèrent en des accès de prodigalité
reconnaissante.
Des hommes de lettres dînaient un soir
chez une ancienne admiratrice du talent
de la comédienne dont il s'agit. Au dessert,
en coupant une poire en deux, le manche
du couteau se sépara de la lame.
— Oh! qu'avez-vous fait, mon ami? Quel
malheur 1
— Pardonnez-moi.
— Je vous pardonne; mais ces couteaux
vont être dépareillés; ils sont d'une grande
valeur.
— Qui vous a dit cela? N'exagérez-vous
pas?
— Non; c'est la mère de mon amie X.
qui me les a vendus; je les ai payés fort
cher.
— Cela ne m'étonne pas, reprit notre
confrère, elle a vendu également fort cher
des lampes â un de mes amis. Ces lampes
sont symboliques, à coup sûr, car elles
n'éclairèrent jamais.
TURLUPIN
PETIT COURRIER
Les concerts Lamoureux reprendront à
partir du 13 octobre.
*
Les concerts Colonne reprendront le
13 octobre.
Nous recevons la carte suivante ;
« COMTESSE DE X.
» dds Folles-Bergère,
a l'honneur de vous faire part de l'heureuse
délivrance de sa Léonine Zizi, qui a mis
au monde, ce matin, trois lions mâles.
» La mère et les petits se portent bien. »
Allons, tant mieux.
L'Eldorado, dont l'éclatant succès de
réouverture vient d'être constaté par toute
la presse parisienne, annonce, pour ce
soir, samedi, la rentrée d'Ouvrard, le comi-
que grivois, et les débuts des duettistes
Chavat et Girier.
Une attrayante affiche nous annonce, à
Parisiana, en plus de la première repré-
sentation de Gadichon, auteur dramatique,
sentation
pièce a spectacle en un acte et deux ta-
bleaux, les débuts sensationnels des huit
sisters Mary (english song and dance) et des
Walno (the original Living Dolls), deux at-
tractions appelées à un gros succès.
Quant à la troupe lyrique, elle est en
tous points digne du splendide café-con-
cert du boulevard Poissonnière, car nous
y trouvons les noms aimés de « the Black
Patti », la Patti noire, et Fragson, dont la
réputation est européenne, et ae mesdames
Dufresny, Irène Henry, Derly, Abdala,
Lucie Rémy, etc.
—————————— ——————————
E~sM,.T},&~&.
GRANDS MAGASINS DU
LOUVRE
PARIS
Lundi 16 Septembre
EXPOSITION DE
8
:¡ }#i~1 ::~: '.,
,'. :~,~ ~;i);~ ",
lIWa '¿~78 l.~:>~~
AMEUBLEMENTS
TAPISSERIE — LITERIE
Rideaux Manas, Carpettes
LINGE DE TABLE
PORCELAINES & CRISTAUX
OBJETS de CHINE et du JÂPOIi
-
~:!~-~~--~~ :
————————— 9 —————————
E.!.)::',-~==-<. - 'Ii
Ea~~SESEN~~S~SaSNS~N~
GRANDS MAGASINS DU
Printemps
LUNDI 16 SEPTEMBRE
Grande Alise en Vente annuelle de
ai0~ P<:;~}t~: I~~j
ïll. .:. -.:;"",,:~':;';'
français et anglais, d'Orient et des Indes,
Etoffes pour Ameublements,
Sièges et Rideaux tout faits, Gros
Meubles, Meubles de fantaisie,
Curiosités de la Chine et du
Japon et affaires exceptionnelles en
Toiles, Blanc de Coton, Rideaux
et Linge de Table.
1IIIJifr>: - -~. ,.- .-.-.-
--
~O~S :DES
AVEC
UP, VO TRE A IRA 0,E
98813 DIE PB1*"6
LES SPORTS
LES COURSES
COURSES A MAISONS-LAFFITTE
Vendredi 13 septembre ,
RESULTATS (
On ne peut souhaiter une température
plus agréable que celle de la journée
d'hier. Aussi tout le monde des courses à
Paris en ce moment avait-il fait le dépla-
cement de Maijons-Lafiite. Le programme,
du reste, était très attrayant et le prix du
Quatrième Biennal, qui mettait en ligne
de bons chevaux de 2 et 3 ans, promettait
d'être intéressant. Le terrain, soigneuse-
ment arrosé, était en parfait état. Presque
tous les chevaux ont rempli leurs engage-
ments, mais, en général, les favoris n'ont
pas été très brillants.
Le prix du Bac (à réclamer, 1,000 mè-
tres), a été pour La Gazelle 20il, à M. Ca-
mille Blanc (Ellis), battant d une demi-
longueur Villembits (Dodd) et Brigitte
(Bowen), troisième à une demi-longueur.
Non placés : Fioravanti II, Sacripant II.
Napolitain, Ecouché, Grive, Dauphiné,
Raquette, Gwendoline II, Hauterive II,
Quinine, Anone, Brochette, Eveillée, Ga-
lante, Reine des Fleurs.
Des dix-huit chevaux engagés, la vic-
toire est revenue certainement à la plus jo-
lie.La Gazelleest une grande jument ale-
zane, par Le Destrier et Gazna, ayant tout
ce qu'il faut pour bien galoper.
Anone, Eveillée et Brigitte ont mené
jusque hauteur des tribunes. A ce mo-
ment, Anone rétrogradait ; La Gazelle et
Villembits se plaçaient à hauteur des che-
vaux de tête. A la butte, La Gazelle pre-
nait facilement le meilleur sur Villem-
bits et Brigitte.
Le prix The Bard (1,000 mètres), a été
DOUX Pas de Danse 311, à M. de Saint-
Alary (Rolfe), battant d'une longueur Ré-
veil Matin (J. Cooke) et Médéa (Jones),
troisième à une longueur et demie.
Non placés : Lionceau, Célimare, Baja-
zet II. Fréj us, Séraphine, Flore, Sonnette,
Manon, Colandria, Furia, Diane, Laure II,
Multiplication.
Réveil Matin, Majestad, Pas de Danse
et Médea se sont datachés dès le départ du
lot de 17 chevaux. A l'intersection des
pistes, Pas de Danse prenait la tête et
gagnait facilement. Majestad était bonne
quatrième, étant donne que son jockey ne
lui a rien demandé. Multiplication venait
en tête des chevaux battus.
Le Quatrième prix Biennal de Maison s-*
Laffitte (1,200 mètres), a été pour Sheridan
511, à M. Holtzer (French), battant de qua-
tre longueurs Omnium Il (Rolfe) et Brin
d'Or (Bridgeland), troisième à une courte
encolure.
Non placés : Launay, Rio Tinto, Gibral-
tar, Tortue.
Launay, Gibraltar, Sheridan et Brin d'Or
étaient les concurrents en meilleur état.
Omnium II semblait fatigué de sa campa-
gne à Bade. Il n'y a pas eu de course, tant
la victoire de Sheridan a été facile. Parti
en tête, il a passe le poteau sans avoir été
rejoint. Omnium 11 conservait tout juste
la seconde place devant Brin d'Or, qui a
décidément l'air d'être un poulain d'ave-
nir. Gibraltar, pour qui la distance était
trop courte, et Tortue n'ont jamais été en
course.
Le prix de Velizy (à réclamer, 2,000 mè-
tres) a été pour Express 311, à M. Balli
(Dodd), battant d'une longueur La Do Ré
(Ghilds) et Rully (Brown) troisième à troia
quarts de longueur.
Non placés : Mimouche, Escarole, Sei-
gneurie, Roquebruue, Beuzevilie, Brouil-
lamini, Decorrum, Demi Veine, Lyre,
Sportive, Mlle de Bécheville, Marseille.
Trois chevaux sur quinze ontfparu dans
la course. La Do Re, Express et Rully ont
pris plusieurs longueurs dès le départ, lais-
saut les autres loin derrière. Après avoir
fait le train pendant tout le parcours, La.
Do Ré se trouvait sans ressources pour ré-
sister à l'attaque d'Express,qui gaguait fa-
cilement. Rully était troisième devant
Marseille.
Le prix de Fitz-James (handicap, 2,200
mètres) a été pour Rapallo 611, à Ch. Bar-
tholomew (E.Watkins), battant de trois lon-
gueurs sa camarade d'ecurie Viatka (Ellis)
et Diable (Giles), troisième à une encolure.
Viatka, Diable et Le Glaive ont mené
jusqu'à l'entrée de la ligne droite, ou Le
Glaive rétrogradait. Viatka laissait passer
son compagnon d'écurie Rapallo, qui ga-
gnait très facilement. Diable ne pouvait
mieux faire que de prendre la troisième
place.
RESULTATS DU PABI MUTUEL
s CnEVAUX P.D:SAGE PELOUSE
es 1 1 —
- £ 1 t 3 ôag-n Placé âagn Placé
£ àlOf.JâlOf. à ô f.jâ Ca f.
1 La Gazelle. 230 50 65 h) 94 50 25
18 2 Villembits. t , 45 50 26
3 Brigitte ■•>.! < 91 50, j 24 50
1 Pas de Danse 35 18 20 .., 10
17 2 Keveil Matin 1 44 < ( 27 50
3 Médéa. 1 70. 26
l!8hcr!dau. 7450 35 3850. 1650
72 Ouinium ( 18 t i 9 50
3 I I •• j ------ ••
1 Express., 38 18 20 ..; 12
15 2 La Do Rè i 132 ! 38
1 1 2 561 15 50
3 Rully I 22 50; 115 50
1 Bapallo 35 48 50 14 50 23 -
5 2 Viatka i j 24 50. 112 50
j3i 1 « •• .«i I ••
NOUVELLES SPORTIVES
Après les forfaits déclarés jeudi soir,
vingt-trois chevaux restent engagés dans
l'Omnium.
Côte des paris
611 Le Midi, Druide.
1011 Arioviste, Clidonie.
1211 Divan, Marine, Financière, Guin-
guette.
1611 Excuse, Beffroi, Héros, Fructidor II,
Fra tlartolùmmeo.
20il Ghislaine, Vigoureux, Farouche,
Sterlet, Lobèlia, Diable, Janoun, Mar-
ceau II.
2511 Couronne, Esereth Be.
Le jockey anglais Bradfort a été retenu
par M. Ma.rs Brochard pour monter Lobéi
lia dans cette course.
PRIX DU CONSEIL MUNICIPAL
A courir le 6 octobre
Cote des paris
611 -Le Sagittaire.
811 Jaffa.
1011 Gloire de Dijon.
1211 Best Alan, Ravensbury, Tokio, Re-
minder, La Licorne.
16x1 Le Justicier, Monsieur Gabriel, Bois-
sière, Cherbourg, Fragola, Béatrix.
2011 Allobroge.
25 à 100[1 les autres.
Dandoline, à M. Jorel, s'est cassé le na-
turon en disputant, jeudi, à Saint-Ouen, le
prix de l'Albigeois.
Match Maker, un des concurrents du
Saint-Léger, est tombé broken-down après
la course; il semble, impossible de le re-
mettre jamais à l'entraînement.
Du New- York Herald :
M. S. de Beau vais, de Paris, a acheté la
jument trotteuse Honeywood, dont le re-
cord est de 2' 14" 114, pour 3,300 dollars. Il
a l'intention de l'envoyez en France, à la
fin de la saison des courses en Amérique.
Dimanche, 22 septembre, courses au trot
sur l'hippodrome de COUlpiègne.
Après sa victoire hier, à Maisons-Laf-
fitte, La Gazelle a été réclamée 5,275 francs
par son propriétaire, M. C. Blanc. N
M. Balli a reclamé à la même réunion,
Picardia, avant le prix de Vélizy.
YACHTING
Par suite de l'abandon de la course fait par
« Valkyrie » immédiatement après avoir fran-
chi la ligne de départ, la troisième épreuve de
la Coupe s'est trouvés réduite a un icalic-ovér.
Il paraît évident que l'entree en ligne de
« Valkyrie » n'était qu'une question de forma-
lité et que lord Dunravcn, dépité par le juge-
ment du comité, n'avait pas l'intention do
courir.
Lord Dunraven avait, du reste, écrit au co-
mité qu'il pensait qu'une belle course ne pou-
vait pas se faire dans les conditions des deux
premières journées et aussi près de New-York.
Il protestait contre l'encombrement des ba-
teaux d'excursionnistes et des steamers des
différents clubs, qu'il considérait comme g&
nants et même dangereux : il n'avait pas en-
vie d'exposer la vie de son équipage ni la sû-
reté de son racer.
Jeudi, les bateaux des cercles et des excur-
sionnistes étaient si nombreux que la comité
a décidé do reculer le départ de quinze mi-
nutes.
Finalement, ces bateaux ont été rangés en
demi-cercle sur un rayon do la moitié d'un
mille.
A 11 h. 10 a été tiré le coup de canon prépa-
ratoire. « Defender » se trouvait au N.-W. de
la ligne, qu'il a franchie à 11 h. 20' 24". «Valky-
rie » passo la ligne à 11 h. 21' 59". On sait le
reste.
Pendant que « Valkyrie » rentre au portr
« Defender » contiuue la course, qu'il finit à
4 h. 1 m. 12 s. (temps non officiel).
La renonciation de lord Dunravcn a causé
un immense désappointement aux vingt milit
Ipectateurs présents;.
pompe à vapeur du port, s'était rendue
maîtresse de la situation. Mais, une avarie
de machine s'étant produite, tous les ef-
forts devinrent inutiles, le feu redoubla
de violence, et le navire se trouva entière-
ment embrasé. Les mâts tombèrent avec
fracas, et les pompiers ne purent que pro-
téger les navires voisins qui prirent le
large.
Des marchandises nombreuses furent
débarquéès sur le quai. Ou put aussi sau-
et éloigner du navire en flammes les
navires chargés de barils d'huile et de
balles de foin appartenant à l'administra-
tion de la guerre.
Le Marius-Cambon est venu au matin
remplacer blJ/oselle. Mais, malgré ses ef-
forts, tout est entièrement perdu. Rien n'a
pu être sauvé du Comorin, qui n'est plus
qu'une coque crevassée rongée par un im-
mense brasier.
Des détachements du 141e d'infanterie et
iu 11e bataillon d'artillerie n'ont cessé de
transporter, avec le plus grand zèle et la
plus grande intrépidité, les marchandises
entreposées sur les quais, loin du navire,
qu'on ne peut approcher, tant est grande
l'intensité du foyer.
De temps à autre aujourd'hui, on signa-
lait les commencements d'incendie causés
par le vol des flammèches et que les pom-
piers allaient aussitot éteindre. Les navires
ancrés dans le même bassin n'ont pas souf-
fert et pont hors de danger. Il n'y a pas eu
heureusement d'accident de personne à
déplorer.
Le commandant Perinon, qui avait con-
duit son navire dix-sept fois au Tonkin,
bravant les plus grandes tempêtes,d'où il
est toujours sorti triomphant, n'a quitté
le bord qu'au moment où il allait être en-
touré par les flammes. Le brave marin
pleurait, cette après-midi, devant l'aspect
horrible de son beau vaisseau.
Une enquête est ouverte par les autori-
tés maritimes pour déterminer les causes,
encore peu connues, de ce terrible si-
nistre.
♦
LES
SOUVERAINS D'EUROPE
A LA CHASSE
Dans un article récent, nous avons narré
les exploits cynégétiques de nos anciens
présidents de la République, indiquant
comment chacun d'eux pratiquait l'emploi
du fusil et quels étaient parmi eux les plus
iidioits et les mieux exerces.
Comme nous sommes en pleine période
de chasse, c'est peut-être le moment de
compléter cette description en tirant quel-
ques instantanés de chasseurs de haut vol.
A tout seigneur tout honneur. M. Félix
Faure, qui fait tout avec bonne humeur,
s'amuse beaucoup à la chasse. Rien ne lui
est plus agréable qu'une plantureuse bat-
tue. A ce point de vue, ie président de la
Republique partage l'avis des princinaux
chefs d'iiitat européens. C'est la, du reste,
une obligation très douce du métier de
monarque, et il se trouve qu'aujourd'hui
les rois et les empereurs figurent parmi
les bons fusils de leur royauté et de leur
empire respectif.
Commençons par la triple alkance.
A l'empereur d'Autriche la palme. D'un
sang-froid merveilleux, d'un coup d'oeil
sûr et d'une habileté de main incompara-
ble, il est ce que l'on peut appeler un ti-
reur émerite. C'est lui que le prince de la
Moskowa, pendant une fête cynégétique
organisée en l'honneur de François-Joseph
en 18G7, à Compiègne, baptisa « l'empe-
reur de la chasse ». Il est de fait que ce
iurnom, le souverain l'avait amplement
justifié en tuant plus de 300 pièces dans la
même journée.
C'est dans les monts Carpathes, qui sont
signalés parmi les plus giboyeux de l'Eu-
rope que l'empereur d'Autriche chasse le
- plus volontiers. Il affectionne aussi pour
ce genre de sport les montagnes du Tyrol,
où l'on trouve le chamois en quantité. (J'est
enfin un amateur passionne de la chasse
au coq de bruyère où il excelle, paraît-il.
Parmi les meilleurs tireurs, il convient
de citer aussi le roi d'Italie, qui a une pré-
dilection marquée pour la chasse de
l'isard. Sans séjourner comme son père,
des semaines entières dans les forêts du
Piémont, il n'en est pas moins un chasseur
de race. Un n'a pas oublié dans quelles
circonstances il sauva la vie à Victor-
Emmanuel.
: Le pere du roi Humbert chassait, lors-
qu'il fut poursuivi par un ours. Le jeune
prince, voyant son père en danger, n'hé-
Sita pas, il s'élança vers le fauve et, le vi-
sant pas, défaut de l'épaule, il lui envoya
sant au
une balle qui l'étendit raide mort. Malgré
cet exploit, qui lui fait le plus grand hon-
neur, le roi d'Italie préfère la chasse sim-
ple, sans çmotion ; son gibier de prédilec-
tion est la caille et la bécasse.
Passons à l'empereur d'Allemagne. On
sait que Guillaume Il est atteint, à l'un de
ses bras, d'une infirmité qui le gêne beau-
coup dans le maniement du fusil. Malgré
cela, il est assez bon tireur, il a du calme,
du sang-froid, et s'exerce généralement
avec des fusils de modèle anglais.
Le jeune empereur de Russie promet
d'être comme son père un fusil de premier
ordre. La bécasse est son gibier favori.
Quant aux grands-ducs Alexis et Wladi-
mir, ils préferent, eux, la chasse à l'ours,
ou ils se distinguent, paraît-il, par des
qualites de premier ordre.
Tireur très ordinaire que le roi des Bel-
ges, qui va chasser bourgeoisement chaque
année dans les Ardennes. Le roi de Dane-
mark, lui, a renonce, vu son grand âge, à
poursuivre le gibier. Enfin, le roi de Grè-
ce, lui, ne chasse jamais. Par contre, le
prince Nicolas promet de devenir un
chasseur aussi intrépide que l'infortune
archiduc Rodolphe On nous a affirmé que
le fils de l'empereur François-Joseph ti-
rait, en effet, de 7 à 8,000 pieces par an. Si
nous avions beaucoup de chasseurs comme
cela en France, il ne se passerait pas de
longues annees sans que nous n'ayons
plus le moindre gibier à nous mettre sous
la dent.
JEAN PAUWELS
FAITS DIVERS
L'ACCIDENT DE LA GARE SAINT-LAZARE
En outre du surveillant-chef de la gare
Saint-Lazare, qui sera, nous l'avons dit,
traduit en police correctionnelle, comme
responsable de cet accident — pour avoir
donné l'ordre de départ au train de Ver-
sailles sans s'assurer que celui des Mouli-
neaux était rentre — les responsabilités
sont aussi étendues au chef de train qui a
renouvele cet ordre et au mécanicien qui
l'a execute malgré les signaux.
Tous trois sont tenus, sans être arrêtés,
d'être à la disposition de M. Bertulus, juge
d'instruction.
Pour ce qui est du surveillant-chef,
nommé Maurin, les renseignements sur
son compte sont mauvais.
Cet accident est le troisième, en effet,
qui arrive par sa faute en gare Saint-La-
zare depuis deux ans environ qu'il y exer-
çait les fonctions de surveillant chef.
A la fin de décembre 1894, un employé
de la gare avait été écrasé dans une ma-
nœuvre imprudemment commandée par
lui. 11 avait été alors l'objet d'un blâme
administratif et maintenu dans son em-
ploi.
En février 1895, une femme avait été
blessée dans un refoulement de trains oc-
casionné par la négligence du surveillant-
chef, qui fut de ce chef condamné à 10 fr.
'd'amende. Il continua à exercer ses fonc-
tions de surveillant-chef. Après la colli-
sion du pont de l'Europe, a étant de son
chef déclaré malade, il a été aussitôt rem-
placé, et c'est fort heureux 1
PARIS LA NUIT
A la sortie d'un débit de vin du boule-
vard de l'Hôpital, la nuit dernière, un ou-
vrier ferblantier, Jacques Soulac, âgé de
vingt-cinq ans, se prenait de querelle avec
un individu dont — par mégarde — il
avait, quelques instants auparavant, ren-
versé le verre sur le comptoir.
Un jeune vaurien qui l'accompagnait
prit fait et cause pour l'individu. Et, tous
deux, sur le boulevard, assaillirent Soulac
en le sommant de leur payor deux con-
sommations s'il ne voulait pas avoir maille
à partir avec eux.
Pour toute réponse, Soulac appliqua un
vigoureux coup de poing à l'un et un coup
de pied à l'autre, les envoyant rouler sur
la chaussée. -
Le premier des agresseurs tira alors de
sa poche un couteau-poignard et en frappa
son adversaire au-dessus du sein droit.
Le ferblantier poussa un cri et s'affaissa,
baignant dans son sang. Des gardiens de
la paix, arrivant quand tout était fini, le
relevèrent et le transportèrent à l'hôpital
de la Pitié.
On fit immédiatement des recherches
qui amenèrent, au matin, l'arrestation des
meurtriers.
Ce sont les nommés Auguste Pascal, âgé
de seize ans, demeurant cité Jeanne-d'Arc,
et Isidore Nardaud, âgé de vingt ans, ha-
bitant rue de Villejuif, repris de justice.
Ecroués.
L'AUTEUR DE L'AI TENTAT DE LA RUE LAFFITTE
Rien à ajouter sur l'instruction de l'af-
faire à Paris.
Mais il continue à arriver de province
des renseignements sur le jeune Léon
Bouteilhe — une bouteille de mauvais cru
— dont le nom n'est pas moins en train de
passer à la postérité.
Un correspondant de Mende nous écrit
que Bouteilhe est né à Espalien et non à
Monde, comme quelques-uns l'ont dit. Son
père, qui était originaire d'Espalion, a été
chef de poste aux contributions indirectes
àMende, où il se maria avec sa cousine
germaine, qui portait le même nom que
lui.
Révoqué ensuite, il alla à Paris où il
vécut d'expedients jusqu'en 1870. Puis il
prit part, on le sait, à la Commune. Sa
femme resta à Mende avec ses enfants.
Une de ses belles-sœurs est à l'asile des
aliénés de Saint-Alban (Lozère).
Léon Bouteilhe, l'auteur de l'attentat,
fit une partie de son éducation au sémi-
naire, eù l'on avait remarqué déjà son es-
prit deséquilibré qui le faisait le souffre-
douleur de ses camarades.
Ce n'est donc pas d'hier que datent ses
haines et ses rancunes contre la société —
qui se sont traduites de la façon que vous
avez vu.
Au matin, vers 3 heures, hier,! un incen-
die s'est déclaré chez M. Gally, marchand
de vin, 10, rue de Valois.
Les pompiers du poste de la Banque de
France et de la caserne Jean-Jacques-
Rousseau se sont rendus maîtres du feu
après une heure de travail.
En coopérant à l'extinction de l'incen-
die, M. Gally a été grièvement blessé aux
mains et à la figure.
Dégâts assez importants.
— Autre incendie, l'après - midi, rue
Pierre-Picard, à Montmartre.
Vers trois heures et demie, le feu écla-
tait chez madame Chauvin, habitant au
quatrième étage, rue Pierre-Picard, qui
était en train de faire chauffer un fer à
friser sur une lampe à pétrole.
Tout le mobilier, linge, vêtements des
époux Chauvin ont été détruits.
Un caporal de pompiers" s'est blessé lé-
gèrement à la main en travaillant au
sauvetage.
• Les dégâts sont couverts par une assu-
rance.
MAURICE DAUMESNIL
TOUR DU MONDE
Nice, 13 septembre. — Il n'est JA-uit ici que
d'uno triste affaire do mœurs et de l'arresta-
tion d'un sculpteur, M. Charles Cordier, demeu-
rant à Paris.
Cette affaire cause une vive émotion à Nice
Le sculteur a été, malgré ses dénégations, ar-
rêté pour avoir abusé d'uno enfant de treize
ans et demi, nommé Lucie Maglioni, qni lui
servait de modèle, et qu'il aurait réussi à en-
dormir en lui faisant boire du champagne mé-
langé J'eau-de-vie.
LOOIS ROZIER
+
MÈRES RE PRÉSENT A fiONS
Ambigu. — Le Château de Grantier,
drame en cinq actes, d'Auguste Maquet.
(Reprise).
L'Ambigu vient de reprendre le Châ-
teau de Grantier, qui, il y a quarante-
trois ans, eut beaucoup de succès à l'an-
cienne Gaîté du boulevard du Temple.
Ce succès cependant ne se prolongea
pas autant que celui du Comte cle La-
vernie et de la Maison du baigneur,
qu'Auguste Maquet signa seul comme il
fit pour le Château de Grantier.
Ce drame a dû être repris ; mais je ne
me rappelle aucune de ces reprises. Le
certain, c'est que je ne le connaissais
pas .Je l'ai vu hier pour la première fois.
Je
Je ne m'en repens pas, mais j'eusse pré-
féré le juger sur des souvenirs et des
impressions de jeunesse,ou mieux, d'en-
fance.
C'est à cette condition, et à cette con-
dition seule, que je me sens a mon aise
avec les mélodrames. Aux environs de
ma première communion, j'avais vu la
plupart des mélodrames de mon temps,
et il en est plus d'un que je savais par
cœur, du prologue au dernier mot du
dénouement. Or, si j'apprenais ainsi par
cœur la prose de Dumas, de Maquet,
d'Anicet Bourgeois, de Barrière, de
Plouvier, de Séjour, de M. Dennery,
c'est que je trouvais que c'était de la
belle prose et beaucoup mieux faite pour
donner du cœur au ventre des jeunes
Français que celle de l'Histoire de Char-
les XII, par Voltaire.
Je me trompais peut-être; mais il n'est
jamais agréable de revenir tout à fait
sur ces erreurs de sa tendre jeunesse,
et la petite poltronnerie dont je suis in-
quiété en pareille occasion me rend
presque invariablement indulgent pour
les reprises de mélodrames.-Je me dis :
Je trouvais cela si beau quand j'étais
petit qu'il y aurait de l'ingratitude à
faire n d'un art auquel je dois, sinon les
plus résistantes,du moins les plus naïves
ae mes joies.
Aujourd'hui, je me sens moins disposé
à m'attendrir sur le passé, puisque le
passé n'existe pas. Encore un peu et je
me laisserais aller à dire mon mot sur le
Château de Grantier comme s'il s'agis-
sait d'une tentative nouvelle, pour nous
faire voir que ie mélodrame est un genre
qui en vaut un autre, et ce qu'il faut
pour entretenir dans le peuple le goût
du théâtre. Ce serait excessif, et il est
tout de même préférable de se borner à
reconnaître que le Château de Grantier
est une pièce fort bien faite et où l'au-
teur a supérieurement tiré parti de tous
les éléments dont se composent ces sor-
tes de pièces.
Les situations dramatiques, les coups
de théâtre saisissants y abondent, et
aussi les événements les plus extraordi-
naIres.
Mais, si l'on s'avise de faire interve-
nir,ne fût-ce qu'un instant, le jugement
d3 la raiso'i dans de pareilles histoires,
on est perdu, et, soudain, tout le charme
qu'elles peuvent avoir est, net, anéanti.
Tandis qu'en se disant bien que reliet
scénigus va parfois en dehors de toute
vérité et de toute raison et qu'il lui suf-
fit de satisfaire. ce qu'il y a de superfi-
ciel dans notre curiosité pour réaliser
une partie de son objet,en se disant bien
cela,je vous assure qu'on risqued'éprou-
ver un gros et innocent plaisir aux cinq
actes du drame d'Auguste Maquet.
Ce drame, d'ailleurs, accuse, pour
ainsi dire à chacune de ses scènes, la
qualité par où l'auteur a amusé, et très
légitimement, le public pendant plus de
quarante ans: il est admirablement ima-
giné, et les faits y sont présentés avec
un mélange curieux de verve claire et
d'nabilete attentive. Il en résulte que
nous suivons non seulement sans fati-
gue, mais avec une sorte d'intérêt bru-
tal les diverses et fabuleuses péripéties
par où passent les héros de l'aventure.
Ils n'ont pas le sens commun, ces héros,
mais ils ont, dans l'absurde, une audace
si tranquille, si intrepide, ils ont si bien
l'air de croire qu'ils ne divaguent pas et
se comportent comme des personnes na-
turelles qu'il nous arrive, à nous, d'ou-
blier la folie de leurs actions et de leurs
propos.
Disons ou rappelons brièvement ce
dont il s'agit dans le Château de Gran-
tier. Le commandant Morandal est un
de ces bons guerriers comme nous en
avons tant vu dans les rangs de l'armée
républicaine. 11 est brave, ii est loyal,
familier, cordial, bourru s'il le faut, et
tout plein, à l'occasion, de la tendresse
la plus débordante, la plus bousculante.
Il est l'ami de Bonaparte, a fait avec lui
la première campagne d'Italie et se pré-
pare à le suivre en Egypte. Tout plé-
béien qu'il est, Morandal est riche, ou,
du moins, comme on dit, assez à son
aise pour payer cent mille francs le châ-
teau de Grantier, que la détresse où elle
se trouve a contraint la baronne de
Grantier de mettre en vente.
C'est lait : la vente a eu lieu, et voici
le commandant qui vient prendre pos-
session. Le désespoir de la baronne et
de ses deux filles, Thérèse et Benjamine,
est affreux. Le commandant voit ce dés-
espoir. Mais la Providence veille, et il
voit aussi les beaux yeux de Thérèse,
l'aînée des deux HIles. Sur l'heure, il en
devient amoureux et demande sa main.
De cette manière, elle ne quittera pas le
château de ses pères.
Thérèse, qui ne connaît pas du tout
Morandal, hésite d'abord. Elle a d'autant
plus de motifs d'hésiter qu'elle en aime un
autre. Cet autre est, lui aussi' militaire,
et il combat en Espagne. 11 s'rppelle
Marcelin Dumesnil, et Thérèse lui a
juré de devenir sa femme. Cependant,
entre son devoir de fiancée et son devoir
de fille, Thérèse juge que, tout compte
fait, elle a tort d'hésiter, et, crac! elle ac-
corde sa main a Morandal. Le mariage
est célèbre séance tenante. Seulement,
notre commandant part un quart d'heure
après pour l'Egypte, et il part sans em-
mener sa femme. il la retrouvera quand
il pourra. L'important pour lui, c'est de
filer, et de filer sans perdre un ins:ant.
Or, pendant qu'il est en Egypte, Mar-
celin, l'amoureux de Thérèse, revient
au château et en profite pour faire dare
dare un enfant à celle-ci. Nous voyons
l'enfant; mais cè qui est plus factieux,
c'est queMorandal, qui a trouvéle temps
de revenir, lui aussi, le voit. Cette vue
lui causerait une bien douloureuse sur-
prise si Benjamine, la petite sœur de
madame Morandal, n'avait la généreuse
pensée de prendre à son compte l'enfant
de Thérèse et de Marcelin Dumesnil.
Quand elle se trouve en présence de son
beau-frère, elle lui dit, en lui montrant
le berceau où dort le petit : C'est moi
qui ai fait cela! Thérèse, qui est là, perd
congrument connaissance, et Morandal,
un peu ahuri, fait sans doute réflexion
qu'il est entre dans une famille bien im-
pressionnable. Et, saus traîner, il repart
pour la guerre, toujours sans avoir
rendu ses devoirs a madame Morandal.
Comme vous le prévoyez, il va ren-
contrer son rival, et il ne se doutera pa3
du mauvais tour que celui-ci lui a joué.
Aussi, tout en assiégeant Phalsbourg
l'un et l'autre, ils pourront s'entretenir
de leurs aifaires sur le mode héroïque.
Ils le pourront d'autant plus qu'ils sont
maintenant colonels tous les deux et ont
l'air de jouer aux propos interrompus.
Morandal est convaincu que Benjamine
est la coupable, et Marcelin, qui a de
bonnes raisons pour savoir la vérité,
finit par plaindre un mari si conliallt.
Morandal, de son côté, voudrait que le
colonel Marcelin se décidât à régulari-
ser la situation. Il lui dit son avis sur ce
point, et l'autre, cela se comprend, de-
meure plutôt perplexe. Cependant, en-
tre temps, le général a donné l'ordre de
monter à l'assaut. La première colonne
qui s'élancerasurl'ennemi est lorcéùlCut
condamnée àdlsparaître tout entière, car
on a acquis la certitude qu'une contre
mine a été creusée par les assiégés.
Alors c'est une lutte entre les deux co-
lonels pour aller au devant d'une mort
certaine. Résolu à sauvegarder l'hon-
neur de la famille, Morandal veut se
conserver un beau-frère, et Marcelin
veut mourir pour se punir d'avoir pris
la femme d'un militaire aussi loyal que
son collègue. Finalement, c'est Marce-
lin qui commande la colonne. C'est donc
lui qui mourra.
On le croit mort en enet, et, pendant
les deux derniers actes, nous assistons a
une série de scènes très pathétiques.
Morandal découvre la vérité, et ii a le
bon sens de ne pas vouloir rester, même
comme ami, dans ce château de (i-rall-
tier où il n'a pas eu tout de même beau-
coup de chance.
Il divorcera d'avec Thérèse qui pourra
épouser celui qu'elle aime.
Quant au château, il demeure la pro-
priété de la baronne, sans difficulté. On
s'aperçoit, en effet, qu'un trésor avait
été caché dans le parc par le baron dé-
funt. Alors, tout va bien.
Le Château de Grantier a franche-
ment réussi, et une large part du succès
revient à l'interprétation, qui est excel-
lente. M. Chelles a composé avec autant
de vérité que de largeurlerôledeMoran-
dal. Il y est superbe d'allure pittores-
que et vivante, de cordialité martiale,
d'amusante brusquerie. M. Decori n'a
pas été moins heureux dans la façon
dont il a joué le colonel Marcelin Du-
mesnil. et il a, lui aussi, été très juste-
ment applaudi. M. Gémier donne un ca-
ractère saisissant à un vieux scélérat qui
ne veut rien de moins que mettre la
main sur le trésor. De ce rôle de traître
banal, il fait quelque chose de réel, de
presqu'effrayant. Je n'ai qu'à louer de
même mesdames Lemercier, de Sainte-
Croix, Dauphin, MM. Vallières, De.
george et Nerey.
LEON BERNARD-DUR QSNE.
SOIRÉE PARISIENNE
VASSILISSA
13 septembre.
Le casino de Moscou. pardon, de Pari;?,
a fait sa réouverture ce soir, trouvant que
la température était, en effet, redevenue
suffisamment perspective Newski.
Mais, par exemple, tout est à la russe.
Le chasseur de la rue Blanche est en tuni-
que verte avec des aiguillettes, les pla-
ceurs sont en moujiks avec des épaulettes
tressées, et, quand la toile se lève, nous
apercevons un cercle d'étudiants à Saint-
Pétersbourg.
Il s'agit d'élire un président — donc,
déjà! — et les étudiants, en casquettes et
longues tuniques bleues, se préparent à
cette importante cérémonie en exécutant
quelques petits pas. Chez nous, l'opération
se fait d'une façon plus simple, et l'on ne
donne pas — que je sache — un congrès.
Où a élu Grigori (Rossi). Ah ! quel beau
jour! Entrée de dames en tunique de satin
blanc, de velours bleu, avec des pelisses
soutachées d'or, tenant à la main des fa-
nions brodés aux couleurs russes. Parmi
elles,je remarque Vassilissa, mademoiselle
Angèle Héraud, qui ne joue Dlus la puce,
elle, mais qui, très élégante dans un cos-
tume rouge, coiffée crânement d'une toque
de fourrure , représente la première étu-
diante déléguée, avec une bouche un peu
grande, mais bien meublée.
Par les saintes images ! Quel pas de ma-
zurka! Mademoiselle Enriu, jeune bohé-
mienne, nous montre un pantalon de satin
rose que je préfère au vert de bohème. Et,
au moment où l'on s'amuse le plus (sur la
scène) entrée d'un officier de police qui
vient arrêter Grigori. Il écrit dans les
journaux. Le malheureux ! En route pour
la Sibérie. Vassilissa l'y rejoindra avec
deux vieux amis.
Deuxième tableau. — Le relais de poste.
Vassilissa,tombé et au rang de palefrenier,
supplie vainement les voyageurs barbus de
l'emmener avec eux.Mais voici d'autrcsRus-
ses vètus de soie, de velours, coiffés de
hauts bonnets d'astrakan qui se montrent
plus humains. Ils dansent d'abord le pas
de la grosse dondon autour d'une plantu-
reuse aubergiste qui répond au nom
de Baba-Yaya (j'en suis baba) puis, profi-
tant d'un moment d'inattention de l'hôte-
lier, ils prennent son cheval, l'attelent à
leur troïka et emmènent Vassilissa. Hur-
rah ! Dans cet acte il y a un peu de tout,
mais les costumes sont charmants : une
jolie salade. russe.
3e tableau. En Sibérie.-Déèor très réussi
avec des blocs de glace qui prennent suc-
cessivement toutes les couleurs du prisme.
A gauche, une église où. l'on prie pour
le tsar ; mais le chant national est chanté
froidement comme il convient à trente
degrés au-dessous de zéro. Grigori est la
et il n'a pas fair de s'ennuyer. Il voit pas-
ser des patineurs très adroits dans leurs
glissades onduleuseses il voit arriver de ri-
ches boyards, des bohémiens, des Sibériens
et des Sibériennes, qui,. en son honneur,
exécutent de jolis pas russes, avec la main
placée derrière le cou et des coups de ta-
lon donnés sur la terre gelée. Il joue
l'Ours et la sentinelle, à la grande satisfac-
tion de M. Donval, et enfin il reçoit sa
grâce apportée par le courrier du tsar :
Michel Strogoff, peut-être ?.
Pour Dieu, pour le tsar, pour la patrie 1
Et, de fait, le voici, le tsar, qui surgit, je
ne sais trop pourquoi, sur un bloc de
glace, au milieu d'une population ivre de
joie, agitant des branches de sapin cou-
vertes de givre. Oh! ma vieille branche !
Décidément, ce n'est plus la Chine, mais
la Sibérie qui est « un pays charmant». Les
forçats y sont condamnés aux entrechats à
perpétuité, et monsieur José, avec sa mu-
sique, n'arrête pas le soleil. Mais il fait
trouver les étoiles.
RICHARD O'MON ROY.
——————————- *' ——————————
iropoz de
Ce soir:
OPJÈKA : relâche. Demain, relâche.
OPÉRA-COMIQUE : Manon.
THÉATRE-FKANÇAIS : le Juif polonais.
PAIUSIANA-CONCEUT : réouverture.
CIUQUE-FERNASDO : réouverture.
Les jours froids ont eu pour résultat im-
médiat d'accelérer le rétablissement de
mademoiselle Delna, qui reprendra proba-
blement la Vivandiiwe, à l'Opéra-Comique,
mardi,et de mademoiselle LUdwig,qui joue-
ra, lundi, le Monde où l'on s'ennuie, à la Co-
médie.
Enfin, tout est réglé à l'Ambigu. C'est
M. Rochard qui a décroché la timbale. A
la fia de ce mois, l^s dernières signatures
scelleront définitivement cet engagement.
Pour le moment, les paroles sUflisent,
car, entre gens de théâtre, comme simple-
ment dans la vie,les paroles demeurent, et
ce sont les écrits seuls qui volent.
Bonne chance au nouveau directeur.
En disant ce que d'autres ont entendu
pour nous, il ne nous vient pas un instant
à la pensée l'intention d'être désagréable à
M. Carré dont l'urbanité est si parfaite.
Nous l'avons prouvé, voici peu de jours,
en publiant la lettre dans laquelle il nous
assurait qué son intention n'était pas d'a-
jouter la direction de la Porte-Saint-Mar-
tin à celles du Vaudeville et du Gvmnase.
Mais, alors, M, Carré a dû se fâcher tout
rouge, jeudi dernier, à la Porte-Saint-Mar-
tin , contre l'employé qui vint lui dire
d'une voix mielleuse, alors qu'il assistait
« sur le plateau » à la répétition de Messire
Duguesclin :
— Monsieur le directeur, quelqu'un vous
demande !
Les Folies-Dramatiques imitent le théâ-
tre du Vaudeville en fondant un cours gra-
tuit de comédie.
Les jeunes gens, les jeunes filles, lasses
de coudre ou de broder, pourront se faire
inscrire chaque jour, à trois heures.
Décidément, on encourage les arts. Mais
qui procurera des engagements à ces fu-
turs artistes ?
La Renaissance vient de s'attacher, mal-
heureusement pour la pièce de M. Maurice
Donnay seulement, M. Fordyce, le lin
comique, l'indispensable de toutes les réu-
nions mondaines.
Le théâtre des Variétés reprend la Péri-
choie mardi prochain, avec mademoiselle
Granier et M. Guy-Pignillo.
Elle est jeune mais atrocement fatiguée
par des veilles joyeuses passées en compa-
gnie de camarades de théâtre et d'amies
délicieuses, et ces folies dont les souvenirs
sont tendres lui laissèrent une gorge af-
freusement fragile.
Sa mère, qui vendit jadis des vieilles
robes fanées sur les divans affaissés de
cabarets nocturnes trop achalandés, a con-
servé l'impérieux besoin de revendre aux
amis de sa fille tout ce que d'autres amis
lui donnèrent en des accès de prodigalité
reconnaissante.
Des hommes de lettres dînaient un soir
chez une ancienne admiratrice du talent
de la comédienne dont il s'agit. Au dessert,
en coupant une poire en deux, le manche
du couteau se sépara de la lame.
— Oh! qu'avez-vous fait, mon ami? Quel
malheur 1
— Pardonnez-moi.
— Je vous pardonne; mais ces couteaux
vont être dépareillés; ils sont d'une grande
valeur.
— Qui vous a dit cela? N'exagérez-vous
pas?
— Non; c'est la mère de mon amie X.
qui me les a vendus; je les ai payés fort
cher.
— Cela ne m'étonne pas, reprit notre
confrère, elle a vendu également fort cher
des lampes â un de mes amis. Ces lampes
sont symboliques, à coup sûr, car elles
n'éclairèrent jamais.
TURLUPIN
PETIT COURRIER
Les concerts Lamoureux reprendront à
partir du 13 octobre.
*
Les concerts Colonne reprendront le
13 octobre.
Nous recevons la carte suivante ;
« COMTESSE DE X.
» dds Folles-Bergère,
a l'honneur de vous faire part de l'heureuse
délivrance de sa Léonine Zizi, qui a mis
au monde, ce matin, trois lions mâles.
» La mère et les petits se portent bien. »
Allons, tant mieux.
L'Eldorado, dont l'éclatant succès de
réouverture vient d'être constaté par toute
la presse parisienne, annonce, pour ce
soir, samedi, la rentrée d'Ouvrard, le comi-
que grivois, et les débuts des duettistes
Chavat et Girier.
Une attrayante affiche nous annonce, à
Parisiana, en plus de la première repré-
sentation de Gadichon, auteur dramatique,
sentation
pièce a spectacle en un acte et deux ta-
bleaux, les débuts sensationnels des huit
sisters Mary (english song and dance) et des
Walno (the original Living Dolls), deux at-
tractions appelées à un gros succès.
Quant à la troupe lyrique, elle est en
tous points digne du splendide café-con-
cert du boulevard Poissonnière, car nous
y trouvons les noms aimés de « the Black
Patti », la Patti noire, et Fragson, dont la
réputation est européenne, et ae mesdames
Dufresny, Irène Henry, Derly, Abdala,
Lucie Rémy, etc.
—————————— ——————————
E~sM,.T},&~&.
GRANDS MAGASINS DU
LOUVRE
PARIS
Lundi 16 Septembre
EXPOSITION DE
8
:¡ }#i~1 ::~: '.,
,'. :~,~ ~;i);~ ",
lIWa '¿~78 l.~:>~~
AMEUBLEMENTS
TAPISSERIE — LITERIE
Rideaux Manas, Carpettes
LINGE DE TABLE
PORCELAINES & CRISTAUX
OBJETS de CHINE et du JÂPOIi
-
~:!~-~~--~~ :
————————— 9 —————————
E.!.)::',-~==-<. - 'Ii
Ea~~SESEN~~S~SaSNS~N~
GRANDS MAGASINS DU
Printemps
LUNDI 16 SEPTEMBRE
Grande Alise en Vente annuelle de
ai0~ P<:;~}t~: I~~j
ïll. .:. -.:;"",,:~':;';'
français et anglais, d'Orient et des Indes,
Etoffes pour Ameublements,
Sièges et Rideaux tout faits, Gros
Meubles, Meubles de fantaisie,
Curiosités de la Chine et du
Japon et affaires exceptionnelles en
Toiles, Blanc de Coton, Rideaux
et Linge de Table.
1IIIJifr>: - -~. ,.- .-.-.-
--
~O~S :DES
AVEC
UP, VO TRE A IRA 0,E
98813 DIE PB1*"6
LES SPORTS
LES COURSES
COURSES A MAISONS-LAFFITTE
Vendredi 13 septembre ,
RESULTATS (
On ne peut souhaiter une température
plus agréable que celle de la journée
d'hier. Aussi tout le monde des courses à
Paris en ce moment avait-il fait le dépla-
cement de Maijons-Lafiite. Le programme,
du reste, était très attrayant et le prix du
Quatrième Biennal, qui mettait en ligne
de bons chevaux de 2 et 3 ans, promettait
d'être intéressant. Le terrain, soigneuse-
ment arrosé, était en parfait état. Presque
tous les chevaux ont rempli leurs engage-
ments, mais, en général, les favoris n'ont
pas été très brillants.
Le prix du Bac (à réclamer, 1,000 mè-
tres), a été pour La Gazelle 20il, à M. Ca-
mille Blanc (Ellis), battant d une demi-
longueur Villembits (Dodd) et Brigitte
(Bowen), troisième à une demi-longueur.
Non placés : Fioravanti II, Sacripant II.
Napolitain, Ecouché, Grive, Dauphiné,
Raquette, Gwendoline II, Hauterive II,
Quinine, Anone, Brochette, Eveillée, Ga-
lante, Reine des Fleurs.
Des dix-huit chevaux engagés, la vic-
toire est revenue certainement à la plus jo-
lie.La Gazelleest une grande jument ale-
zane, par Le Destrier et Gazna, ayant tout
ce qu'il faut pour bien galoper.
Anone, Eveillée et Brigitte ont mené
jusque hauteur des tribunes. A ce mo-
ment, Anone rétrogradait ; La Gazelle et
Villembits se plaçaient à hauteur des che-
vaux de tête. A la butte, La Gazelle pre-
nait facilement le meilleur sur Villem-
bits et Brigitte.
Le prix The Bard (1,000 mètres), a été
DOUX Pas de Danse 311, à M. de Saint-
Alary (Rolfe), battant d'une longueur Ré-
veil Matin (J. Cooke) et Médéa (Jones),
troisième à une longueur et demie.
Non placés : Lionceau, Célimare, Baja-
zet II. Fréj us, Séraphine, Flore, Sonnette,
Manon, Colandria, Furia, Diane, Laure II,
Multiplication.
Réveil Matin, Majestad, Pas de Danse
et Médea se sont datachés dès le départ du
lot de 17 chevaux. A l'intersection des
pistes, Pas de Danse prenait la tête et
gagnait facilement. Majestad était bonne
quatrième, étant donne que son jockey ne
lui a rien demandé. Multiplication venait
en tête des chevaux battus.
Le Quatrième prix Biennal de Maison s-*
Laffitte (1,200 mètres), a été pour Sheridan
511, à M. Holtzer (French), battant de qua-
tre longueurs Omnium Il (Rolfe) et Brin
d'Or (Bridgeland), troisième à une courte
encolure.
Non placés : Launay, Rio Tinto, Gibral-
tar, Tortue.
Launay, Gibraltar, Sheridan et Brin d'Or
étaient les concurrents en meilleur état.
Omnium II semblait fatigué de sa campa-
gne à Bade. Il n'y a pas eu de course, tant
la victoire de Sheridan a été facile. Parti
en tête, il a passe le poteau sans avoir été
rejoint. Omnium 11 conservait tout juste
la seconde place devant Brin d'Or, qui a
décidément l'air d'être un poulain d'ave-
nir. Gibraltar, pour qui la distance était
trop courte, et Tortue n'ont jamais été en
course.
Le prix de Velizy (à réclamer, 2,000 mè-
tres) a été pour Express 311, à M. Balli
(Dodd), battant d'une longueur La Do Ré
(Ghilds) et Rully (Brown) troisième à troia
quarts de longueur.
Non placés : Mimouche, Escarole, Sei-
gneurie, Roquebruue, Beuzevilie, Brouil-
lamini, Decorrum, Demi Veine, Lyre,
Sportive, Mlle de Bécheville, Marseille.
Trois chevaux sur quinze ontfparu dans
la course. La Do Re, Express et Rully ont
pris plusieurs longueurs dès le départ, lais-
saut les autres loin derrière. Après avoir
fait le train pendant tout le parcours, La.
Do Ré se trouvait sans ressources pour ré-
sister à l'attaque d'Express,qui gaguait fa-
cilement. Rully était troisième devant
Marseille.
Le prix de Fitz-James (handicap, 2,200
mètres) a été pour Rapallo 611, à Ch. Bar-
tholomew (E.Watkins), battant de trois lon-
gueurs sa camarade d'ecurie Viatka (Ellis)
et Diable (Giles), troisième à une encolure.
Viatka, Diable et Le Glaive ont mené
jusqu'à l'entrée de la ligne droite, ou Le
Glaive rétrogradait. Viatka laissait passer
son compagnon d'écurie Rapallo, qui ga-
gnait très facilement. Diable ne pouvait
mieux faire que de prendre la troisième
place.
RESULTATS DU PABI MUTUEL
s CnEVAUX P.D:SAGE PELOUSE
es 1 1 —
- £ 1 t 3 ôag-n Placé âagn Placé
£ àlOf.JâlOf. à ô f.jâ Ca f.
1 La Gazelle. 230 50 65 h) 94 50 25
18 2 Villembits. t , 45 50 26
3 Brigitte ■•>.! < 91 50, j 24 50
1 Pas de Danse 35 18 20 .., 10
17 2 Keveil Matin 1 44 < ( 27 50
3 Médéa. 1 70. 26
l!8hcr!dau. 7450 35 3850. 1650
72 Ouinium ( 18 t i 9 50
3 I I •• j ------ ••
1 Express., 38 18 20 ..; 12
15 2 La Do Rè i 132 ! 38
1 1 2 561 15 50
3 Rully I 22 50; 115 50
1 Bapallo 35 48 50 14 50 23 -
5 2 Viatka i j 24 50. 112 50
j3i 1 « •• .«i I ••
NOUVELLES SPORTIVES
Après les forfaits déclarés jeudi soir,
vingt-trois chevaux restent engagés dans
l'Omnium.
Côte des paris
611 Le Midi, Druide.
1011 Arioviste, Clidonie.
1211 Divan, Marine, Financière, Guin-
guette.
1611 Excuse, Beffroi, Héros, Fructidor II,
Fra tlartolùmmeo.
20il Ghislaine, Vigoureux, Farouche,
Sterlet, Lobèlia, Diable, Janoun, Mar-
ceau II.
2511 Couronne, Esereth Be.
Le jockey anglais Bradfort a été retenu
par M. Ma.rs Brochard pour monter Lobéi
lia dans cette course.
PRIX DU CONSEIL MUNICIPAL
A courir le 6 octobre
Cote des paris
611 -Le Sagittaire.
811 Jaffa.
1011 Gloire de Dijon.
1211 Best Alan, Ravensbury, Tokio, Re-
minder, La Licorne.
16x1 Le Justicier, Monsieur Gabriel, Bois-
sière, Cherbourg, Fragola, Béatrix.
2011 Allobroge.
25 à 100[1 les autres.
Dandoline, à M. Jorel, s'est cassé le na-
turon en disputant, jeudi, à Saint-Ouen, le
prix de l'Albigeois.
Match Maker, un des concurrents du
Saint-Léger, est tombé broken-down après
la course; il semble, impossible de le re-
mettre jamais à l'entraînement.
Du New- York Herald :
M. S. de Beau vais, de Paris, a acheté la
jument trotteuse Honeywood, dont le re-
cord est de 2' 14" 114, pour 3,300 dollars. Il
a l'intention de l'envoyez en France, à la
fin de la saison des courses en Amérique.
Dimanche, 22 septembre, courses au trot
sur l'hippodrome de COUlpiègne.
Après sa victoire hier, à Maisons-Laf-
fitte, La Gazelle a été réclamée 5,275 francs
par son propriétaire, M. C. Blanc. N
M. Balli a reclamé à la même réunion,
Picardia, avant le prix de Vélizy.
YACHTING
Par suite de l'abandon de la course fait par
« Valkyrie » immédiatement après avoir fran-
chi la ligne de départ, la troisième épreuve de
la Coupe s'est trouvés réduite a un icalic-ovér.
Il paraît évident que l'entree en ligne de
« Valkyrie » n'était qu'une question de forma-
lité et que lord Dunravcn, dépité par le juge-
ment du comité, n'avait pas l'intention do
courir.
Lord Dunraven avait, du reste, écrit au co-
mité qu'il pensait qu'une belle course ne pou-
vait pas se faire dans les conditions des deux
premières journées et aussi près de New-York.
Il protestait contre l'encombrement des ba-
teaux d'excursionnistes et des steamers des
différents clubs, qu'il considérait comme g&
nants et même dangereux : il n'avait pas en-
vie d'exposer la vie de son équipage ni la sû-
reté de son racer.
Jeudi, les bateaux des cercles et des excur-
sionnistes étaient si nombreux que la comité
a décidé do reculer le départ de quinze mi-
nutes.
Finalement, ces bateaux ont été rangés en
demi-cercle sur un rayon do la moitié d'un
mille.
A 11 h. 10 a été tiré le coup de canon prépa-
ratoire. « Defender » se trouvait au N.-W. de
la ligne, qu'il a franchie à 11 h. 20' 24". «Valky-
rie » passo la ligne à 11 h. 21' 59". On sait le
reste.
Pendant que « Valkyrie » rentre au portr
« Defender » contiuue la course, qu'il finit à
4 h. 1 m. 12 s. (temps non officiel).
La renonciation de lord Dunravcn a causé
un immense désappointement aux vingt milit
Ipectateurs présents;.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.1%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.1%.
- Auteurs similaires Pascal Blaise Pascal Blaise /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pascal Blaise" or dc.contributor adj "Pascal Blaise")Filleau de la Chaise Nicolas Filleau de la Chaise Nicolas /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Filleau de la Chaise Nicolas" or dc.contributor adj "Filleau de la Chaise Nicolas") Périer Étienne Périer Étienne /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Périer Étienne" or dc.contributor adj "Périer Étienne")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7525368b/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7525368b/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7525368b/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7525368b/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7525368b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7525368b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7525368b/f3.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest