Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-13
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 86207 Nombre total de vues : 86207
Description : 13 janvier 1928 13 janvier 1928
Description : 1928/01/13 (N18420,A60). 1928/01/13 (N18420,A60).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7524260c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/07/2012
Le Numéro ; 25 centimes
ABONNEMENT 1 an 6 m. 8 m.
Seine et S.-et-O. 63» 33» 17 »
France et colon. 65 » 34 » 18 »
Etranger 100 » 52 » 27 »
d* 131 » 67 » 35 »
Publicités et Annonces
eux Bureaux du Journal
Chêque postal : 645*98
Les manuscrita non insérés
ne sont pas rendus
Fondateur: HENRI ROCHEFORT (30 mai 1868) .,
4W ANNEE. — N° 18.420
VENDREDI
13
JANVIER 1928
Direction et Administration
38, Ba de Strasbourg, Paris-X'
Téléphone : Ncrd 24-90
Après 22 h. : Louvre : 04-36
EDITORIAL
Le pacifisme et la paix
- -. -ilc-
Je suis avec beaucoup
d'attention et d'intérêt, de-
puis quelques jours, un dé-
bat qui s' est élevé entre
mes confrères Emile Buré
de (( l'Avenir » et L.-O.
Frossard du « Soir ».
La valeur des adversaires ajoute à
l'importance du sujet. Il ne s'agit de
rien moins que de la paix et du rappro-
chement franco-allemand.
Emile Buré croit bien connaître la
psychologie allemande.
M. Stresemann est un remarquable
élève de l'Ecole bismarckienne.
Or l'école de Bismarck n'est que l'en-
seignement de la duplicité, de la fourbe-
rie et de la violence.
Une politique française de générosité,
de concession, d'abandon, ne serait-elle
pas dès lors marché de dupes et amorce
de guerre ?
Je le crains; je le crois.
M. L.-O. Frossard, lui, ne le croit pas.
Il pense que pour hâter le rapproche-
ment sincère de la France et de l'Alle-
magne, la France doit renoncer aux mai-
gres gages et aux bribes de sécurité
qu'elle lient encore du traité de Versail-
les.
Bien entendu M. L.-O. Frossard sou-
tient sa thèse avec des arguments en ap-
parence très forts.
« L'intérêt de l'Allemagne, écrit-il, est
de vivre en bonne harmonie avec la
France. Son intérêt tout court, et dans
tous les sens du mot. Notre intérêt, à
nous, est de réaliser ce rapprochement
de nos deux pays qui nous assurera le
maximum de sécurité.
« Mais comment faire ?
« Nous occupons la rive gauche du
Rhin.
<( Nous l'occupons provisoirement. En
1935, il nous faudra l' évacuer. D'ici là,
l' occupation ne nous sert de rien. Si la
guerre- doit éclater à nouveau entre la
France et l'Allemagne, du moins sommes-
nous sûrs que ce ne sera pas avant cette
date. Non pas à cause de l'occupation,
mais parce que l'Allemagne a autant be-
soin que nous d'un répit. Et aussi (( par-
ce que c'est après 1935 que notre infé-
riorité sera le plus évidente et le plus
cruelle ». Or, cette occupation inutile,
que l'Allemagne subit avec impatience,
comme une humiliation et une atteinte à
sa souveraineté, elle est un obstacle in-
surmontable au rapprochement franco-
allemand. En 1935, nous partirons,
mais les Allemands ne nous sauront au-
cun gré d'être partis. ))
Pas plus qu'ils ne nous en sauront
gré aujourd'hui, car l'opinion publique
allemande a été habilement, perfide-
ment, méthodiquement dévoyée et per-
vertie, et (( l'Allemand moyen )), comme
dirait Edouard Herriot, l'homme de la
rue de Dantzig à Aix-la-Chapelle croit dur
comme fer que la douce Allemagne a été
en 1914 la victime innocente d'un atten-
tat diabolique perpétré à l'instigation des
grandes puissances, jalouses de sa gran-
deur et de sa prospérité et scélératement
attachées à sa perte.
Aussi, en admettant même que la con-
ception de M. L.-O. Frossard soit réali-
sée, le risque de guerre ne serait pas
écarté.
En effet, le dessein, la volonté tenace,
implacable de l'Allemagne n'est pas seu-
Jemenl d'obtenir — en attendant qu'elle
l'exige — la révision de telle ou telle
clause du traité de Versailles, mais la des-
truction du traité de Versailles tout en-
tier.
La rive gauche du Rhin évacuée, l'Al-
lemagne se retournera vers le couloir de
Dantzig.
Elle demandera le rétablissement de
ses anciennes frontières mutilées; elle
exigera le retour au Vaterland des ter-
res « irredente »; elle démontrera que
Je développement de sa natalité, de ses
industries, de son commerce, exige la
Restitution de ses colonies.
La Lithuanie lui offrira « d'un cœur
léger » un prétexte de querelle contre la
Pologne. Or, la Pologne est l'alliée de la
France. ?
Au demeurant, M. L.-O. Frossard
pense-t-il que les relations franco-alle-
mandes peuvent seules déterminer la
guerre et la paix ?
Croit-il que la Russie des Soviets a
détourné pour toujours ses regards de
la Bessarabie ?
Croit-il que les Balkans enchevêtrés
dans les « barbelés » des pactes et con-
tre-pactes, soient définitivement assagis
et pacifiés ?
Croit-il que les Petites Puissances qui
viennent de naître ou de renaître à, la
vie, supporteront leur crise de croissance
sans bouillonnements, et sans accès de
fièvre 7
i Croit-il que cet envoi de dix mille mi-
trailleuses et de wagons de munitions
fait par l'Italie à la Hongrie soit un sym-
bole de berquinade et un gage de paix ?
Croit-il
Mais à quoi bon poursuivre.
Dans l'état actuel du monde, et dans
l'angoisse qui étreint l'Occident, M. L.-O.
Frossard ne peut pas ne pas croire, com-
me moi, qu'une des plus sûres garanties
de la paix repose sur une France pacifi-
que, mais vigilante et forte.
Edmond du MESNIL.
——.——————— I # 1
Politique étrangère
M. Valdemaras est-il bien cer-
tain d'interpréter avec équité les
sentiments de la population lithua-
nienne lorsqu'il prétend que la Li-
thuaÙ/,'c, depuis la proclamation de soit unité
nationale, a fait litière des siècles d'histoire
liant sa tradition, à cplle de la Pologne bie%
plus que l'y rattachant ?
Les atavismes sont plus solides et plus
consistants que ne le sont les inspirations et
les volontés des dictateurs. Pauvre dictateur,
d'ailleurs, que M. Valdemaras, effondré Mer.
à Genève, devant une question positive à lui
posée par M. Pilsudski, À nouveau effondré
aujourd'hui sous le joug de ceux qui ont be-
soin, pour le succès de leur propre politique,
d'une Lithuanie en délicatesse avec la Polo-
gne.
-..;. La Pologne, nul ne saurait s'y tromper,
occupe une place essentielle dans le jeu eu-
ropéen. Si, par un miracle d'accord, un mi-
racle dont l'utilité cependant ne se justifie
que trop, l'Ukraine, la Pologne, la Lithuanie
et les Etats baltes réalisaient entre eux une
uniformité politique complète contre le bolche-
visme, lequel ronge déjà l'Ukraine, une in-
franchissable barrière serait opposée au tu-
multueux facteur des guerres civiles. -
•«« L'Allemagne toute première, et en dé-
pit des ménagements dont elle bénéficie ao
tuellement par Moscou, devrait s'engager ré-
solument dans une voie au bout de laquelle
elle rencontrerait la sécurité pour elle-même.
Cette sécurité, elle pense peut-être la déte-
nir, mais c'est M. une erreur. Le boichevisme
ne la lui laisse, à l'heure présente, qu'à titre
précaire et parce que Moscou table sur les
rancœurs des nationalistes du Reich, les jzflo
geant capables de rallumer un jour l'incen-
die. C'est à ces nationalistes qu'il convient
de faire entendre raison.
Camille DEVILAR.
AU MINISTERE DES FINANCES
Le Conseil de Cabinet
Les ministres ont tenu hier matin, au mi-
nistère des finances, un conseil de cabinet
sous la présidence de M. Poincarê. A l'issue
du conseil, M. Albert Sarraut a déclaré que
les membres du gouvernement avaient expé-
dié les affaires courantes.
Nous avons pourtant pu apprendre que le
conseil avait procédé à un premier examen
des tarifs douaniers remaniés par M. Boka-
nowski.
————————————————————— t tUtttt. t .—..——————————.
ON S'EXPLIQUE.
, M. RAFFIN-DUGENS
au violon
M. Raffin-Dugens, ancien député de l'Isère,
communiste indépendant, n'aime pas M.
Miard, conseiller municipal socialiste de Gre-
noble et il ne lui envoie pas dire.
— M. Miard est un ceci et un cela, répète-
t-il à tous les échos.
Ce qui n'a pas le don le plaire à l'édile gre-
noblois qui, de sa plus belle plume, répondit
à son adversaire en lui assenant sur le crâne
une colonne entière .d'un journal de la ré-
gion.
— « Mille Miard de Miard, écrivit-il, je
corrigerai* comme il convient ce M. Raffin-
Dugens ! et je lui ferai sentir toute la dif-
férence qui peut exister entre un socialiste
unifié et un communiste indépendant ! »
L'ancien député releva le défi et donna
rendez-vous à son contradicteur mercredi der-
nier, à 14 heures, sur la place Grenette, à
Grenoble.
M. Miard ne vint pas.
— Socialiste conscient, a-t-il dit, je ne
veux rien faire qui puisse me compromettre!
Alors M. Raffin-Dugens, ayant vainement
attendu, harangua la foule.Ce qui lui valut
d'être conduit au commissariat et de s'y voir
dresser procès-verbal pour « trouble apporté
l'ordre public s.
On s'amuse comme dn peut à Grenoble.
Ch. F.
La République a besoin d'être défen-
due contre l'assaut des dictatures qui
nous presse de toutes partsl
J. PAUL-BONCOUR.
Propagande
Les cinq députés tour à tour emmurés, pour-
suivis, incarcérés, élargis, traqués, coffrés, re-
lâchés et maintenant poursuivis à nouveau, ont
tenu conseil.
Non par l'intermédiaire du téléphone, que
la fameuse table d'écoute rend d'un usage
trop dangereux, mais par une correspon-
dance écrite, transmise par des copains.
MM. Doriot, Marty et Duclos souhaite-
raient, paraît-il, demeurer dans leurs cachettes
et continuer à berner la police.
M, Cachin, lui, prison pour prison, préfère
la Santé, qui est d'un séjour plus favorable au
repos de l'esprit. Il y pourra écrire en paix et
travailler à son aise.
II a fini par convaincre ses amis.
L'incarcération politique est, après tout, une
excellente propagande électorale.
-"————————— ——.
DANS LES PRISONS AMERICAINES
ENCORE UNE AGONIE
au compte-gouttes
Ruth Snyder obtient un sursis
New.York, 12 janvier. — Le juge Aaron
Levy, de la Cour suprême, a signé un sursis
d'exécution en faveur de Mrs Snyder jus-
qu'à vendredi matin, pour lui permettre de
comparaître comme témoin ce jour-là, dans
le procès relatif à l'annulation d'un contrat
d'assurance sur la vie, de 95.000 dollars, con-
tracté par son mari.
Quant à l'exécution du complice de Mrs
Snyder, JuddGray, on ne sait encore si elle
sera retardée. Mrs Ruth Snyder a déclaré
qu'elle était .à la disposition de la justice
pour régler .la question de l'annulation du
contrat d'assurance vendredi prochain
Il restera donc au juge Levy-à décider si
l'exé'cution pourra encore être retardée après
vendredi. M.. Lawes, gardien-chef de la pri-
son de Sing-Sing, a refusé tout commentaire
aux journalistes.
Mais le juge Aaron Levy ne tarde v
- pas à l'annuler
New-York, 12 janvier. — On apprend que
le juge Aaron Levy, de la Cour suprême, a
décidé d'annuler le sursis qu'il avait accordé
à l'exécution de Mrs Ruth : Snyder et de son
complice pour permettre à la première d'as-
sister demain, en qualité de témoin, à un
procès en annulation d'e police d'assurance.
En conséquence, on pense maintenat que
Ruth Snyder et Judd Gray seront électro-
cutés dès cette nuit, après onze heures du
soir (4 heures du matin à Paris.)
Philanthropie
Il n'est pas toujours juste de confondre
dans un même jugement un peuple et son gou-
vernement.
Si la voix de M. Mussolini trouve de Mes-
sine à Turin un écho aveuglément enthou-
siaste, il en est rarement-de même dans les
autres pays.
Il y a des peuples qui réagissent et d'autres
~ui réagissent moins à l'action de ceux qui
prétendent les gouverner.
Cette distinction entre gouvernants et gou-
vernés est d'ailleurs un élément très influent
en matière de relations interationales où l'on
sait, par exemple, faire la différence entre les
Américains et le gouvernement de Was-
hington.
Il y a une chose qui sauve l'amitié franco-
américaine, c'est la sympathie efficace et gé-
néreuse des particuliers d'outre-Atlantique.
II y a une chose qui balance un peu dans
l'opinion publique l'épineuse question des det-
tes, ce sont les dons magnifiques de M. Rocke-
feller.
Et de M. William Nelson Cromwell, qui
vient encore d'affermir les liens d'amitié en-
tre les deux peuples, en offrant pour les œu-
vres françaises 4 millions de francs.
Quel dommage que le Sénat américain ne
soit pas composé de tels philanthropes.
Il est vrai que* des individus réunis en
société perdent leur individualité.
II y a des philanthropes, mais il ne saurait
y avoir une société de philanthropes.
LA GUERRE HORS LA LOI
La note américaine
est arrivée hier à Paris
Le texte de la lettre que M. Kellogg a re-
mise à M. Claudel en .réponse à la note de
M. Briand, est arrivé hier matin au Quai
d'Orsay.
Ce document, assez important, n'envisage
pas encore la question d'un pacte. Cepen-
dant, notre ambassadeur aux Etats-Unis a
l'impression que le gouvernement américain
veut aboutir à un accord. -
D'après une dépêche de Washington à l'A-
gence Reuter, M. Kellogg a, croit-on, rejeté
l'amendement français restreignant la por-
tée de l'accord aux guerres d'agression et
a insisté sur la participation d'autres puis-
sances mondiales en même temps que la
France et les Etats-Unis au pacte projeté.
EN U. R. S. S,
Les chefs de l'opposition
seraient certainement exilés
Londies, 12 janvier. — Le correspondant
du « Daily Mail » signale de Riga 'que la
« Vetchernaia Krasnaïa Gazeta » de Moscou,
reconnaît, dans une courte note, l'expulsion
du district de Moscou des leadérs de l'oppo-
sitibn.
Ce journal maintient que l'envoi de ces lea-
ders dans les provinces éloignées ne signi-
fie pas nécessairement leur exil.
« Le comité central du parti communiste,
écrit-il, les a simplement envoyés à des éco-
les révolutionnaires en Sibérie et ailleurs. 3>
Selon le correspondant du « Daily Mail »,
ces leaders, de l'avis du parti staliniste, ont
oublié la doctrine communiste qui leur a été
enseignée; par conséquent, le gouvernement
s'est chargé de la leur faire réapprendre.
Une situation difficile
Berlin, 12 janvier. — A propos de la dé-
portation dans diverses régions désertiques
de la Russie des trente membres de l'oppo-
sition russe, le correspondant du « Berliner
Tageblatt » à Moscou, M. Paul Scheffer,
écrit que les dictateurs russes ne versent pas
même aux proscrits les 17 kopeks par jour
dé subside que le gouvernement tsariste leur
octroyait.
Un journal des « sans-parti » ?
Londres, 12 janvier. — Le correspondant
du « Daily News » à Helsingfors télégraphie ;
« Selon une information reçue de Moscou,
le premier journal impartial russe paraîtra
prochainement. On ne donne encore aucun
détail sur les opinions de ce nouvel organe. »
;' APRES LA CATASTROPHE - d- -
32 cadavres
ont été retirés du «S - 4»
Londres, 12 janvier. — Les scaphandriers
ont remonté à la surface 15 nouveaux cada-
vres ensevelis dans le sous-marin S-4. De
ce fait, 32 corps ont été retirés jusqu'ici. Il
reste encore à renonter 8 autres victimes de
la terrible catastrophe.
~s<~*
VOIR EN TROISIEME PAGE
La Chronique du Cinéma
par Cecil JORGEFELICE I
FRAUDE ET ESCROQUERIE
L'affaire des prestations prend
une ampleur imprévue
- Laffaire des prestations, que nous avons
signalée dans notre rubrique « A l'instruc-
tion », se développe d'une façon inattendue.
Le préjudice causé à l'Etat français par
cette affaire, s'élèverait à plusieurs centaines
de millions. D'autre part, le préjudice
causé à l'Etat allemand serait au moins égal
à celui causé à l'Etat français, l'Allemagne
étant responsable de la part de bénéfice re-
çue par ses nationaux, l'escroquerie s'élèva-
rait donc à un total de 450 millions.
L'enquête, qui se poursuit activement, ne
tardera pas à nous donner des détails parti-
culièrement curieux sur cette invraisemblable
affaire.
Elle s'applique surtout, pour le moment, à
découvrir le texte original des contrats pas-
sés et qui ont permis à l'Office des presta-
tions en nature d'accepter les tractations pro-
posées. Car il est évident que celui-ci a dû se
trouver placé, pour son travail de contrôla et
de renseignements, en face de documents ré-
guliers mais inexécutés par la suite.
L'enquête se poursuit à travers toute la
France : on à perquisitionné notamment à
Strasbourg, aux environs de Chartres à
Meaux, à Reims, etc.
En AQemagne
Berlin, 1.2 janvier. — Voici les derniers
renseignements publiés par le Service de
presse socialiste dans l'affaire des presta-
tions :
On parle d'une somme totale de 150 à 180
millions de marks. Ces manœuvres criminel-
les datent de longtemps déjà. Le ministère
allemand des finances aurait donné l'éveil en
décembre 1927 en informant le gouvernement
français des soupçons que l'exécution de cer-
tains contrats avait fait naître au bureau al-
lemand' des réparations en nature à Paris ; le
gouvernement français aurait immédiatement
ordonné un contrôle s&vère qui permit de dé-
couvrir les coupables.
Les entreprises qui ,du côté allemand, ajou-
te le journal, ont participé à ces agissements,
ont, en grande partie, leur siège à Berlin.
On parle,surtout d'une société créée après la
guerre, qui a déjà été portée pour deux ans
sur la liste noire par le commissaire d'Em-
pire, et a été exclue des livraisons en nature.
Une firme rhénane semble également être
compromise.
Le Berliner Tageblatt demande, dans l'in-
térêt de la renommée du commerce allemand,
que la lumière complète soit faite sur ce
scandale. ,--, - - -- --, - -
HIER APRES-MIDI AU PALAIS-BOURBON .,
, 1
Après un débat mouvementé la Chambre
par 310 voix contre 227
approuve la thèse de M. Barthou
Arrestation de MM. M. Cachin et P. Vaillant-Couturier
Là Chambre a retrouvé hier après-
midi le public habituel des grandes
journées parlementaires.
Un formidable service d'ordre sw—
veillait depuis l'aube le Palais-Bourbon.
La police, tant en civil qu'en uniforme,
s'est livrée à un sérieux filtrage de la
foule qui se pressait aux portes du Pa-
lais. Il y a eu beaucoup d'appelés, mais
peu d'/!!HS.
Après un débat mouvementé, dont on
lira plus loin le détail, la Chambre, à
une forte majorité, en repoussant la
motion socialiste défendue par M. Jules
Uhry, a voté la levée de l'immunité par-
lementaire qui couvrait les cinq dépu-
tés communistes condamnés.
Ait cours de sa remarquable inter-
vention, M. Daladier, président du parti
radical-socialiste, a posé nettement la
question sur son véritable terrain: l'ar-
ticle 14 de la Constitution, qui garantit
l'inviolabilité parlementaire sera-t-il
ou non violé ?
La Chambre a répondu. Trois cent
dix députés ont estimé que le Parle-
ment était au-dessus de ces considéra-
tions et ils l'ont amputé d'une de ses
prérogatives essentielles.
Les conditions dans lesquelles ont été
arrêtés, à l'issue de la séance, deux re-
présentants du peuple, ont couronné di-
gnement cette « grande journée parle-
mentaire ».
Les élections ltUJ'ont lieu le 22 avril
prochain.
Emile DIZARD.
Ijsu Séance
On lira d'autre part le début de cette
séance, qui fut particulièrement ,mouvemen-
tée et le beau discours inaugural du prési-
dent Fernand Bouisson.
Après une brève suspension, la séance a
été reprise à 14 h. 15 et le président annonce
qu'il a reçu des demandes d'interpellation de
MM. Blum, Spinasse, etc., qui seront join-
tes aux interpellations sur la politique finan-
cière ; de MM. Benassy, Garchery, Alexan-
dre Duval, Lafont, sur divers sujets.
M. Poincaré propose de* traiter consécutive-
ment les interpellations financières à partir
du mardi 24.
Cette proposition est adoptée.
L'ordre du jour déposé par la conférence
des présidents et que nous avons donné d'au-
tre part, est également adopté.
M. Sérol demande ensuite à la Chambre
d'inscrire le projet concernant l'abrogation
des lois scélérates après les assurances so-
ciales.
M. Poincaré accepte cette modification, qui
est adoptée par la Chambre.
Le président donne alors connaissance da
la lettre qu'il a reçue de M. Barthou par la-
quelle le gouvernement informe la Chambre
de son intention d'incarcérer les députés com-
munistes condamnés.
M. Bouisson énumère ensuite les articles
du traité de M. Pierre qui vise ce cas et il
précise l'opinion de la présidence qui est que
le gouvernement doit requérir de nouveau
contre les communistes.
Puis là. parole est à M. Uhry, qui défend
une proposition de résolution tendant au
maintien de l'immunité parlementaire pour
les députés communistes condamnés.
Le député socialiste de l'Oise s'étonne que
le gouvernement apporte à la Chambre une
proposition d'arrestation comme cadeau au
début de 'cette législature.
Il fait ressortir la maladresse qu'il y a à
poursuivre les communistes et démontre
qu'en droit, leur arrestation est illégale.
M. Barthélémy, de sa place, affirme le
contraire.
L'orateur lui oppose des textes d'après
lesquels un député ne saurait être arrêté au
cours d'une session.
M. Uhry fait sentir que le débat dépasse
les communistes et intéresse la Constitution
elle-même. Il s'agit en réalité d'un procès
judiciaire. Il rappelle la déclaration d'e M.
Barthou, du mois de novembre dernier, qui
contredit apparamment son attitude d'au-
jourd'hui au sujet de la question de confiance.
En terminant, il cite un passage de M. Mil-
lerand encore plus précis, défendant, en 1894,
l'immunité parlementaire :
C'est la République que nous défendons
aujourd'hui, s'écrie-t-il. et si le gouvernement
commet l'incorrection de poser la question de
confiance, tant pis pour lui.
M. Barthou à la tribune
Le garde des sceaux, répondant à M. Uhry,
pose la question sur le terrain juridique. Il
rappelle que les députés communistes avaient
été arrêtés avant la session extraordinaire et
remis en liberté sur un vote de la Chambre.
Ce vote ne pouvait s'appliquer qu'à la durée de
la session et non à la législature.
Le garde des sceaux rappelle ensuite la
Dromesse d'incarcération falte par M. Poin-
caré.
L'aotion de la police a été au-dessus de tout
éloge, ironise alors M. Vaillant-Couturier.
Le garde des sceaux lit alors des textes af-
firmant le contraire de la thèse de M. Uhry et
qui autoriseraient le gouvernement à Incar-
cérer sans autorisation les députés condam-
nés et emprisonnés hors session.
M. Barthou précise ensuite que le gouver-
nement ne demande pas l'autorisation d'arrê-
ter. il fait part de son intention d'arrêter.
C'est non seulement son droit, mais son de-
voir.
Nous combattrons la proposition de M. Uhry
en posant la question de confiance, conclut le
garde des sceaux, en précisant que cette atti-
tude est nécessaire par celle même des condam-
nés.
L'intervention de M. Cachin
M. Cachin monte alors a la tribune, ap-
plaudi par ses camaradee.
Il affirme tout d'abord que ce débat est
purement politique et il s'efforce de démon-
trer que l'action actuelle, du gouvernement
correspond très bien à sa ligne de politique
contre le communisme.
Le député communiste cite ensuite des
exemples nombreux de députés de tous Dertie
- (Photo Henri Manuel). -
M. DALADIER
qui est intervenu hier en faveur
de l'immunité parlementaire
qui se sont soustraits à la police. Il n'accepte
pas l'auréole du martyre qu'on lui propose et
annonce que la lutte qui commence sera poux-r
suivie jusqu'au bout. -
En terminant, M. Cadhin rappelle qu'il y a.
cinq ans, il était dans le même cas au sujet
de la Ruhr. Il conclut en assurant que l'on
n'arrêtera pas le communisme par la régres-
sion.
M. Blum à la tribune
On entend ensuite M. Léon Blum. Il de-
mande au gouvernement de respecter la loi
et de présenter une demande de suspension
de l'Immunité parlementaire.
Brièvement, le député socialiste expose que
la question du droits est controversée. Mais
le texte est clair et M. Léon Blum demanda
à la Chambre de ne pas laisser établir cette
prescription d'un droit certain.
Il faut voter de toute façon, dit l'orateur, eti
la Chambre n'échappera pas à* sa responsa-
bilité.
M. Blum met la Chambre en garde èontr*
la façon gouvernementale de faire croire qu'on
veut mettre le député au-dessus des lois.
, C'est avec de pareilles formules, dit-il,
qu'on fait les, 18 brumaire et-2 décembre.
Si la question de confiance est posée au-
jourd'hui, > c'est. que vous craignez que la
Chambre ne renouvelle pas son geste du 3 no-
vembre et libère les députés communistes.
Vous faites cela parce qu'il "y a une partie do
votre majorité dont vous n'êtes pas'sûrs, et
que vous voulez entraîner avec vous.
Et, tourné vers les radicaux : « Allez-vous
marcher,' vous aussi ? » (Applaudissements d<
gauche.)
Le député de Paris rappelle ensuite que
les républicains ont toujours répudié les lois
scélérates.
En terminant, M. Blum se demande si le
gouvernement va se trouver unanime en ce
débat.
Après cette intervention, la séance est sù &,q
pendue pendant quelques instants. -
(Voir la suite en deuxième page)
——————————— 'L
AU MAROC
LES PROGRÈS
du tourisme
Depuis deux ans, le rythme de l'évo-
lution du Maroc s'accélère.
Il a liquidé sans fracas et le plus
heureusement du monde l'affaire rif-
faine. Il a fait disparaître les taches eb
les îlots d'insoumission, autour desquels
ses troupes montaient la garde.
Au Nord, il a atteint sa frontière
internationale, ; au Sud, il progresse
pacifiquement vers les oasis saha-
riennes. Le Sous, si longtemps inter-
dit aux Européens, s'équipe en routes et
en travaux hydrauliques en vue d'une
ouverture prochaine au libre commerce
Une belle route en corniche mène jus*
qu'à la rade fameuse où s'ancre le
Panther. De tous les fronts marocains,
il n'en reste qu'un, au pied du massif
central de l'Atlas, sorte de réduit du.
pays berbère, 'dont les pics dépassent
4.000 mètres. Depuis 1926, quelque
30.000 familles, 15.000 âmes au mini-
mum, passant sous l'autorité du Magh-
zen, sont venues à la France.
Au Maroc, qui dit. extensions territo-
riales, dit aussi .progrès économiques.
équipement du pays, dé,veloppem-en,t'de
riales, du pays, développement de
la culture, accroissement de la coloni-
sation. amélioration du sort des indigè-
ne.s. Le résident général, M. Steeg, ru
souvent défini sa politique de la route,
du rail, de l'eau. de la ferme, du mar-
ché, de l'école et il a montré comment)
toutes ces pièces d'une même armature
s'arqueboutént pour préparer, organiser,
et vivifier la paix. Les résultats s'ins-
crivent, dans les -totaux des statistiques
et sur les courbes des graphiques. Ils
se voient encore mieux sur. le sol, où
ABONNEMENT 1 an 6 m. 8 m.
Seine et S.-et-O. 63» 33» 17 »
France et colon. 65 » 34 » 18 »
Etranger 100 » 52 » 27 »
d* 131 » 67 » 35 »
Publicités et Annonces
eux Bureaux du Journal
Chêque postal : 645*98
Les manuscrita non insérés
ne sont pas rendus
Fondateur: HENRI ROCHEFORT (30 mai 1868) .,
4W ANNEE. — N° 18.420
VENDREDI
13
JANVIER 1928
Direction et Administration
38, Ba de Strasbourg, Paris-X'
Téléphone : Ncrd 24-90
Après 22 h. : Louvre : 04-36
EDITORIAL
Le pacifisme et la paix
- -. -ilc-
Je suis avec beaucoup
d'attention et d'intérêt, de-
puis quelques jours, un dé-
bat qui s' est élevé entre
mes confrères Emile Buré
de (( l'Avenir » et L.-O.
Frossard du « Soir ».
La valeur des adversaires ajoute à
l'importance du sujet. Il ne s'agit de
rien moins que de la paix et du rappro-
chement franco-allemand.
Emile Buré croit bien connaître la
psychologie allemande.
M. Stresemann est un remarquable
élève de l'Ecole bismarckienne.
Or l'école de Bismarck n'est que l'en-
seignement de la duplicité, de la fourbe-
rie et de la violence.
Une politique française de générosité,
de concession, d'abandon, ne serait-elle
pas dès lors marché de dupes et amorce
de guerre ?
Je le crains; je le crois.
M. L.-O. Frossard, lui, ne le croit pas.
Il pense que pour hâter le rapproche-
ment sincère de la France et de l'Alle-
magne, la France doit renoncer aux mai-
gres gages et aux bribes de sécurité
qu'elle lient encore du traité de Versail-
les.
Bien entendu M. L.-O. Frossard sou-
tient sa thèse avec des arguments en ap-
parence très forts.
« L'intérêt de l'Allemagne, écrit-il, est
de vivre en bonne harmonie avec la
France. Son intérêt tout court, et dans
tous les sens du mot. Notre intérêt, à
nous, est de réaliser ce rapprochement
de nos deux pays qui nous assurera le
maximum de sécurité.
« Mais comment faire ?
« Nous occupons la rive gauche du
Rhin.
<( Nous l'occupons provisoirement. En
1935, il nous faudra l' évacuer. D'ici là,
l' occupation ne nous sert de rien. Si la
guerre- doit éclater à nouveau entre la
France et l'Allemagne, du moins sommes-
nous sûrs que ce ne sera pas avant cette
date. Non pas à cause de l'occupation,
mais parce que l'Allemagne a autant be-
soin que nous d'un répit. Et aussi (( par-
ce que c'est après 1935 que notre infé-
riorité sera le plus évidente et le plus
cruelle ». Or, cette occupation inutile,
que l'Allemagne subit avec impatience,
comme une humiliation et une atteinte à
sa souveraineté, elle est un obstacle in-
surmontable au rapprochement franco-
allemand. En 1935, nous partirons,
mais les Allemands ne nous sauront au-
cun gré d'être partis. ))
Pas plus qu'ils ne nous en sauront
gré aujourd'hui, car l'opinion publique
allemande a été habilement, perfide-
ment, méthodiquement dévoyée et per-
vertie, et (( l'Allemand moyen )), comme
dirait Edouard Herriot, l'homme de la
rue de Dantzig à Aix-la-Chapelle croit dur
comme fer que la douce Allemagne a été
en 1914 la victime innocente d'un atten-
tat diabolique perpétré à l'instigation des
grandes puissances, jalouses de sa gran-
deur et de sa prospérité et scélératement
attachées à sa perte.
Aussi, en admettant même que la con-
ception de M. L.-O. Frossard soit réali-
sée, le risque de guerre ne serait pas
écarté.
En effet, le dessein, la volonté tenace,
implacable de l'Allemagne n'est pas seu-
Jemenl d'obtenir — en attendant qu'elle
l'exige — la révision de telle ou telle
clause du traité de Versailles, mais la des-
truction du traité de Versailles tout en-
tier.
La rive gauche du Rhin évacuée, l'Al-
lemagne se retournera vers le couloir de
Dantzig.
Elle demandera le rétablissement de
ses anciennes frontières mutilées; elle
exigera le retour au Vaterland des ter-
res « irredente »; elle démontrera que
Je développement de sa natalité, de ses
industries, de son commerce, exige la
Restitution de ses colonies.
La Lithuanie lui offrira « d'un cœur
léger » un prétexte de querelle contre la
Pologne. Or, la Pologne est l'alliée de la
France. ?
Au demeurant, M. L.-O. Frossard
pense-t-il que les relations franco-alle-
mandes peuvent seules déterminer la
guerre et la paix ?
Croit-il que la Russie des Soviets a
détourné pour toujours ses regards de
la Bessarabie ?
Croit-il que les Balkans enchevêtrés
dans les « barbelés » des pactes et con-
tre-pactes, soient définitivement assagis
et pacifiés ?
Croit-il que les Petites Puissances qui
viennent de naître ou de renaître à, la
vie, supporteront leur crise de croissance
sans bouillonnements, et sans accès de
fièvre 7
i Croit-il que cet envoi de dix mille mi-
trailleuses et de wagons de munitions
fait par l'Italie à la Hongrie soit un sym-
bole de berquinade et un gage de paix ?
Croit-il
Mais à quoi bon poursuivre.
Dans l'état actuel du monde, et dans
l'angoisse qui étreint l'Occident, M. L.-O.
Frossard ne peut pas ne pas croire, com-
me moi, qu'une des plus sûres garanties
de la paix repose sur une France pacifi-
que, mais vigilante et forte.
Edmond du MESNIL.
——.——————— I # 1
Politique étrangère
M. Valdemaras est-il bien cer-
tain d'interpréter avec équité les
sentiments de la population lithua-
nienne lorsqu'il prétend que la Li-
thuaÙ/,'c, depuis la proclamation de soit unité
nationale, a fait litière des siècles d'histoire
liant sa tradition, à cplle de la Pologne bie%
plus que l'y rattachant ?
Les atavismes sont plus solides et plus
consistants que ne le sont les inspirations et
les volontés des dictateurs. Pauvre dictateur,
d'ailleurs, que M. Valdemaras, effondré Mer.
à Genève, devant une question positive à lui
posée par M. Pilsudski, À nouveau effondré
aujourd'hui sous le joug de ceux qui ont be-
soin, pour le succès de leur propre politique,
d'une Lithuanie en délicatesse avec la Polo-
gne.
-..;. La Pologne, nul ne saurait s'y tromper,
occupe une place essentielle dans le jeu eu-
ropéen. Si, par un miracle d'accord, un mi-
racle dont l'utilité cependant ne se justifie
que trop, l'Ukraine, la Pologne, la Lithuanie
et les Etats baltes réalisaient entre eux une
uniformité politique complète contre le bolche-
visme, lequel ronge déjà l'Ukraine, une in-
franchissable barrière serait opposée au tu-
multueux facteur des guerres civiles. -
•«« L'Allemagne toute première, et en dé-
pit des ménagements dont elle bénéficie ao
tuellement par Moscou, devrait s'engager ré-
solument dans une voie au bout de laquelle
elle rencontrerait la sécurité pour elle-même.
Cette sécurité, elle pense peut-être la déte-
nir, mais c'est M. une erreur. Le boichevisme
ne la lui laisse, à l'heure présente, qu'à titre
précaire et parce que Moscou table sur les
rancœurs des nationalistes du Reich, les jzflo
geant capables de rallumer un jour l'incen-
die. C'est à ces nationalistes qu'il convient
de faire entendre raison.
Camille DEVILAR.
AU MINISTERE DES FINANCES
Le Conseil de Cabinet
Les ministres ont tenu hier matin, au mi-
nistère des finances, un conseil de cabinet
sous la présidence de M. Poincarê. A l'issue
du conseil, M. Albert Sarraut a déclaré que
les membres du gouvernement avaient expé-
dié les affaires courantes.
Nous avons pourtant pu apprendre que le
conseil avait procédé à un premier examen
des tarifs douaniers remaniés par M. Boka-
nowski.
————————————————————— t tUtttt. t .—..——————————.
ON S'EXPLIQUE.
, M. RAFFIN-DUGENS
au violon
M. Raffin-Dugens, ancien député de l'Isère,
communiste indépendant, n'aime pas M.
Miard, conseiller municipal socialiste de Gre-
noble et il ne lui envoie pas dire.
— M. Miard est un ceci et un cela, répète-
t-il à tous les échos.
Ce qui n'a pas le don le plaire à l'édile gre-
noblois qui, de sa plus belle plume, répondit
à son adversaire en lui assenant sur le crâne
une colonne entière .d'un journal de la ré-
gion.
— « Mille Miard de Miard, écrivit-il, je
corrigerai* comme il convient ce M. Raffin-
Dugens ! et je lui ferai sentir toute la dif-
férence qui peut exister entre un socialiste
unifié et un communiste indépendant ! »
L'ancien député releva le défi et donna
rendez-vous à son contradicteur mercredi der-
nier, à 14 heures, sur la place Grenette, à
Grenoble.
M. Miard ne vint pas.
— Socialiste conscient, a-t-il dit, je ne
veux rien faire qui puisse me compromettre!
Alors M. Raffin-Dugens, ayant vainement
attendu, harangua la foule.Ce qui lui valut
d'être conduit au commissariat et de s'y voir
dresser procès-verbal pour « trouble apporté
l'ordre public s.
On s'amuse comme dn peut à Grenoble.
Ch. F.
La République a besoin d'être défen-
due contre l'assaut des dictatures qui
nous presse de toutes partsl
J. PAUL-BONCOUR.
Propagande
Les cinq députés tour à tour emmurés, pour-
suivis, incarcérés, élargis, traqués, coffrés, re-
lâchés et maintenant poursuivis à nouveau, ont
tenu conseil.
Non par l'intermédiaire du téléphone, que
la fameuse table d'écoute rend d'un usage
trop dangereux, mais par une correspon-
dance écrite, transmise par des copains.
MM. Doriot, Marty et Duclos souhaite-
raient, paraît-il, demeurer dans leurs cachettes
et continuer à berner la police.
M, Cachin, lui, prison pour prison, préfère
la Santé, qui est d'un séjour plus favorable au
repos de l'esprit. Il y pourra écrire en paix et
travailler à son aise.
II a fini par convaincre ses amis.
L'incarcération politique est, après tout, une
excellente propagande électorale.
-"————————— ——.
DANS LES PRISONS AMERICAINES
ENCORE UNE AGONIE
au compte-gouttes
Ruth Snyder obtient un sursis
New.York, 12 janvier. — Le juge Aaron
Levy, de la Cour suprême, a signé un sursis
d'exécution en faveur de Mrs Snyder jus-
qu'à vendredi matin, pour lui permettre de
comparaître comme témoin ce jour-là, dans
le procès relatif à l'annulation d'un contrat
d'assurance sur la vie, de 95.000 dollars, con-
tracté par son mari.
Quant à l'exécution du complice de Mrs
Snyder, JuddGray, on ne sait encore si elle
sera retardée. Mrs Ruth Snyder a déclaré
qu'elle était .à la disposition de la justice
pour régler .la question de l'annulation du
contrat d'assurance vendredi prochain
Il restera donc au juge Levy-à décider si
l'exé'cution pourra encore être retardée après
vendredi. M.. Lawes, gardien-chef de la pri-
son de Sing-Sing, a refusé tout commentaire
aux journalistes.
Mais le juge Aaron Levy ne tarde v
- pas à l'annuler
New-York, 12 janvier. — On apprend que
le juge Aaron Levy, de la Cour suprême, a
décidé d'annuler le sursis qu'il avait accordé
à l'exécution de Mrs Ruth : Snyder et de son
complice pour permettre à la première d'as-
sister demain, en qualité de témoin, à un
procès en annulation d'e police d'assurance.
En conséquence, on pense maintenat que
Ruth Snyder et Judd Gray seront électro-
cutés dès cette nuit, après onze heures du
soir (4 heures du matin à Paris.)
Philanthropie
Il n'est pas toujours juste de confondre
dans un même jugement un peuple et son gou-
vernement.
Si la voix de M. Mussolini trouve de Mes-
sine à Turin un écho aveuglément enthou-
siaste, il en est rarement-de même dans les
autres pays.
Il y a des peuples qui réagissent et d'autres
~ui réagissent moins à l'action de ceux qui
prétendent les gouverner.
Cette distinction entre gouvernants et gou-
vernés est d'ailleurs un élément très influent
en matière de relations interationales où l'on
sait, par exemple, faire la différence entre les
Américains et le gouvernement de Was-
hington.
Il y a une chose qui sauve l'amitié franco-
américaine, c'est la sympathie efficace et gé-
néreuse des particuliers d'outre-Atlantique.
II y a une chose qui balance un peu dans
l'opinion publique l'épineuse question des det-
tes, ce sont les dons magnifiques de M. Rocke-
feller.
Et de M. William Nelson Cromwell, qui
vient encore d'affermir les liens d'amitié en-
tre les deux peuples, en offrant pour les œu-
vres françaises 4 millions de francs.
Quel dommage que le Sénat américain ne
soit pas composé de tels philanthropes.
Il est vrai que* des individus réunis en
société perdent leur individualité.
II y a des philanthropes, mais il ne saurait
y avoir une société de philanthropes.
LA GUERRE HORS LA LOI
La note américaine
est arrivée hier à Paris
Le texte de la lettre que M. Kellogg a re-
mise à M. Claudel en .réponse à la note de
M. Briand, est arrivé hier matin au Quai
d'Orsay.
Ce document, assez important, n'envisage
pas encore la question d'un pacte. Cepen-
dant, notre ambassadeur aux Etats-Unis a
l'impression que le gouvernement américain
veut aboutir à un accord. -
D'après une dépêche de Washington à l'A-
gence Reuter, M. Kellogg a, croit-on, rejeté
l'amendement français restreignant la por-
tée de l'accord aux guerres d'agression et
a insisté sur la participation d'autres puis-
sances mondiales en même temps que la
France et les Etats-Unis au pacte projeté.
EN U. R. S. S,
Les chefs de l'opposition
seraient certainement exilés
Londies, 12 janvier. — Le correspondant
du « Daily Mail » signale de Riga 'que la
« Vetchernaia Krasnaïa Gazeta » de Moscou,
reconnaît, dans une courte note, l'expulsion
du district de Moscou des leadérs de l'oppo-
sitibn.
Ce journal maintient que l'envoi de ces lea-
ders dans les provinces éloignées ne signi-
fie pas nécessairement leur exil.
« Le comité central du parti communiste,
écrit-il, les a simplement envoyés à des éco-
les révolutionnaires en Sibérie et ailleurs. 3>
Selon le correspondant du « Daily Mail »,
ces leaders, de l'avis du parti staliniste, ont
oublié la doctrine communiste qui leur a été
enseignée; par conséquent, le gouvernement
s'est chargé de la leur faire réapprendre.
Une situation difficile
Berlin, 12 janvier. — A propos de la dé-
portation dans diverses régions désertiques
de la Russie des trente membres de l'oppo-
sition russe, le correspondant du « Berliner
Tageblatt » à Moscou, M. Paul Scheffer,
écrit que les dictateurs russes ne versent pas
même aux proscrits les 17 kopeks par jour
dé subside que le gouvernement tsariste leur
octroyait.
Un journal des « sans-parti » ?
Londres, 12 janvier. — Le correspondant
du « Daily News » à Helsingfors télégraphie ;
« Selon une information reçue de Moscou,
le premier journal impartial russe paraîtra
prochainement. On ne donne encore aucun
détail sur les opinions de ce nouvel organe. »
;' APRES LA CATASTROPHE - d- -
32 cadavres
ont été retirés du «S - 4»
Londres, 12 janvier. — Les scaphandriers
ont remonté à la surface 15 nouveaux cada-
vres ensevelis dans le sous-marin S-4. De
ce fait, 32 corps ont été retirés jusqu'ici. Il
reste encore à renonter 8 autres victimes de
la terrible catastrophe.
~s<~*
VOIR EN TROISIEME PAGE
La Chronique du Cinéma
par Cecil JORGEFELICE I
FRAUDE ET ESCROQUERIE
L'affaire des prestations prend
une ampleur imprévue
- Laffaire des prestations, que nous avons
signalée dans notre rubrique « A l'instruc-
tion », se développe d'une façon inattendue.
Le préjudice causé à l'Etat français par
cette affaire, s'élèverait à plusieurs centaines
de millions. D'autre part, le préjudice
causé à l'Etat allemand serait au moins égal
à celui causé à l'Etat français, l'Allemagne
étant responsable de la part de bénéfice re-
çue par ses nationaux, l'escroquerie s'élèva-
rait donc à un total de 450 millions.
L'enquête, qui se poursuit activement, ne
tardera pas à nous donner des détails parti-
culièrement curieux sur cette invraisemblable
affaire.
Elle s'applique surtout, pour le moment, à
découvrir le texte original des contrats pas-
sés et qui ont permis à l'Office des presta-
tions en nature d'accepter les tractations pro-
posées. Car il est évident que celui-ci a dû se
trouver placé, pour son travail de contrôla et
de renseignements, en face de documents ré-
guliers mais inexécutés par la suite.
L'enquête se poursuit à travers toute la
France : on à perquisitionné notamment à
Strasbourg, aux environs de Chartres à
Meaux, à Reims, etc.
En AQemagne
Berlin, 1.2 janvier. — Voici les derniers
renseignements publiés par le Service de
presse socialiste dans l'affaire des presta-
tions :
On parle d'une somme totale de 150 à 180
millions de marks. Ces manœuvres criminel-
les datent de longtemps déjà. Le ministère
allemand des finances aurait donné l'éveil en
décembre 1927 en informant le gouvernement
français des soupçons que l'exécution de cer-
tains contrats avait fait naître au bureau al-
lemand' des réparations en nature à Paris ; le
gouvernement français aurait immédiatement
ordonné un contrôle s&vère qui permit de dé-
couvrir les coupables.
Les entreprises qui ,du côté allemand, ajou-
te le journal, ont participé à ces agissements,
ont, en grande partie, leur siège à Berlin.
On parle,surtout d'une société créée après la
guerre, qui a déjà été portée pour deux ans
sur la liste noire par le commissaire d'Em-
pire, et a été exclue des livraisons en nature.
Une firme rhénane semble également être
compromise.
Le Berliner Tageblatt demande, dans l'in-
térêt de la renommée du commerce allemand,
que la lumière complète soit faite sur ce
scandale. ,--, - - -- --, - -
HIER APRES-MIDI AU PALAIS-BOURBON .,
, 1
Après un débat mouvementé la Chambre
par 310 voix contre 227
approuve la thèse de M. Barthou
Arrestation de MM. M. Cachin et P. Vaillant-Couturier
Là Chambre a retrouvé hier après-
midi le public habituel des grandes
journées parlementaires.
Un formidable service d'ordre sw—
veillait depuis l'aube le Palais-Bourbon.
La police, tant en civil qu'en uniforme,
s'est livrée à un sérieux filtrage de la
foule qui se pressait aux portes du Pa-
lais. Il y a eu beaucoup d'appelés, mais
peu d'/!!HS.
Après un débat mouvementé, dont on
lira plus loin le détail, la Chambre, à
une forte majorité, en repoussant la
motion socialiste défendue par M. Jules
Uhry, a voté la levée de l'immunité par-
lementaire qui couvrait les cinq dépu-
tés communistes condamnés.
Ait cours de sa remarquable inter-
vention, M. Daladier, président du parti
radical-socialiste, a posé nettement la
question sur son véritable terrain: l'ar-
ticle 14 de la Constitution, qui garantit
l'inviolabilité parlementaire sera-t-il
ou non violé ?
La Chambre a répondu. Trois cent
dix députés ont estimé que le Parle-
ment était au-dessus de ces considéra-
tions et ils l'ont amputé d'une de ses
prérogatives essentielles.
Les conditions dans lesquelles ont été
arrêtés, à l'issue de la séance, deux re-
présentants du peuple, ont couronné di-
gnement cette « grande journée parle-
mentaire ».
Les élections ltUJ'ont lieu le 22 avril
prochain.
Emile DIZARD.
Ijsu Séance
On lira d'autre part le début de cette
séance, qui fut particulièrement ,mouvemen-
tée et le beau discours inaugural du prési-
dent Fernand Bouisson.
Après une brève suspension, la séance a
été reprise à 14 h. 15 et le président annonce
qu'il a reçu des demandes d'interpellation de
MM. Blum, Spinasse, etc., qui seront join-
tes aux interpellations sur la politique finan-
cière ; de MM. Benassy, Garchery, Alexan-
dre Duval, Lafont, sur divers sujets.
M. Poincaré propose de* traiter consécutive-
ment les interpellations financières à partir
du mardi 24.
Cette proposition est adoptée.
L'ordre du jour déposé par la conférence
des présidents et que nous avons donné d'au-
tre part, est également adopté.
M. Sérol demande ensuite à la Chambre
d'inscrire le projet concernant l'abrogation
des lois scélérates après les assurances so-
ciales.
M. Poincaré accepte cette modification, qui
est adoptée par la Chambre.
Le président donne alors connaissance da
la lettre qu'il a reçue de M. Barthou par la-
quelle le gouvernement informe la Chambre
de son intention d'incarcérer les députés com-
munistes condamnés.
M. Bouisson énumère ensuite les articles
du traité de M. Pierre qui vise ce cas et il
précise l'opinion de la présidence qui est que
le gouvernement doit requérir de nouveau
contre les communistes.
Puis là. parole est à M. Uhry, qui défend
une proposition de résolution tendant au
maintien de l'immunité parlementaire pour
les députés communistes condamnés.
Le député socialiste de l'Oise s'étonne que
le gouvernement apporte à la Chambre une
proposition d'arrestation comme cadeau au
début de 'cette législature.
Il fait ressortir la maladresse qu'il y a à
poursuivre les communistes et démontre
qu'en droit, leur arrestation est illégale.
M. Barthélémy, de sa place, affirme le
contraire.
L'orateur lui oppose des textes d'après
lesquels un député ne saurait être arrêté au
cours d'une session.
M. Uhry fait sentir que le débat dépasse
les communistes et intéresse la Constitution
elle-même. Il s'agit en réalité d'un procès
judiciaire. Il rappelle la déclaration d'e M.
Barthou, du mois de novembre dernier, qui
contredit apparamment son attitude d'au-
jourd'hui au sujet de la question de confiance.
En terminant, il cite un passage de M. Mil-
lerand encore plus précis, défendant, en 1894,
l'immunité parlementaire :
C'est la République que nous défendons
aujourd'hui, s'écrie-t-il. et si le gouvernement
commet l'incorrection de poser la question de
confiance, tant pis pour lui.
M. Barthou à la tribune
Le garde des sceaux, répondant à M. Uhry,
pose la question sur le terrain juridique. Il
rappelle que les députés communistes avaient
été arrêtés avant la session extraordinaire et
remis en liberté sur un vote de la Chambre.
Ce vote ne pouvait s'appliquer qu'à la durée de
la session et non à la législature.
Le garde des sceaux rappelle ensuite la
Dromesse d'incarcération falte par M. Poin-
caré.
L'aotion de la police a été au-dessus de tout
éloge, ironise alors M. Vaillant-Couturier.
Le garde des sceaux lit alors des textes af-
firmant le contraire de la thèse de M. Uhry et
qui autoriseraient le gouvernement à Incar-
cérer sans autorisation les députés condam-
nés et emprisonnés hors session.
M. Barthou précise ensuite que le gouver-
nement ne demande pas l'autorisation d'arrê-
ter. il fait part de son intention d'arrêter.
C'est non seulement son droit, mais son de-
voir.
Nous combattrons la proposition de M. Uhry
en posant la question de confiance, conclut le
garde des sceaux, en précisant que cette atti-
tude est nécessaire par celle même des condam-
nés.
L'intervention de M. Cachin
M. Cachin monte alors a la tribune, ap-
plaudi par ses camaradee.
Il affirme tout d'abord que ce débat est
purement politique et il s'efforce de démon-
trer que l'action actuelle, du gouvernement
correspond très bien à sa ligne de politique
contre le communisme.
Le député communiste cite ensuite des
exemples nombreux de députés de tous Dertie
- (Photo Henri Manuel). -
M. DALADIER
qui est intervenu hier en faveur
de l'immunité parlementaire
qui se sont soustraits à la police. Il n'accepte
pas l'auréole du martyre qu'on lui propose et
annonce que la lutte qui commence sera poux-r
suivie jusqu'au bout. -
En terminant, M. Cadhin rappelle qu'il y a.
cinq ans, il était dans le même cas au sujet
de la Ruhr. Il conclut en assurant que l'on
n'arrêtera pas le communisme par la régres-
sion.
M. Blum à la tribune
On entend ensuite M. Léon Blum. Il de-
mande au gouvernement de respecter la loi
et de présenter une demande de suspension
de l'Immunité parlementaire.
Brièvement, le député socialiste expose que
la question du droits est controversée. Mais
le texte est clair et M. Léon Blum demanda
à la Chambre de ne pas laisser établir cette
prescription d'un droit certain.
Il faut voter de toute façon, dit l'orateur, eti
la Chambre n'échappera pas à* sa responsa-
bilité.
M. Blum met la Chambre en garde èontr*
la façon gouvernementale de faire croire qu'on
veut mettre le député au-dessus des lois.
, C'est avec de pareilles formules, dit-il,
qu'on fait les, 18 brumaire et-2 décembre.
Si la question de confiance est posée au-
jourd'hui, > c'est. que vous craignez que la
Chambre ne renouvelle pas son geste du 3 no-
vembre et libère les députés communistes.
Vous faites cela parce qu'il "y a une partie do
votre majorité dont vous n'êtes pas'sûrs, et
que vous voulez entraîner avec vous.
Et, tourné vers les radicaux : « Allez-vous
marcher,' vous aussi ? » (Applaudissements d<
gauche.)
Le député de Paris rappelle ensuite que
les républicains ont toujours répudié les lois
scélérates.
En terminant, M. Blum se demande si le
gouvernement va se trouver unanime en ce
débat.
Après cette intervention, la séance est sù &,q
pendue pendant quelques instants. -
(Voir la suite en deuxième page)
——————————— 'L
AU MAROC
LES PROGRÈS
du tourisme
Depuis deux ans, le rythme de l'évo-
lution du Maroc s'accélère.
Il a liquidé sans fracas et le plus
heureusement du monde l'affaire rif-
faine. Il a fait disparaître les taches eb
les îlots d'insoumission, autour desquels
ses troupes montaient la garde.
Au Nord, il a atteint sa frontière
internationale, ; au Sud, il progresse
pacifiquement vers les oasis saha-
riennes. Le Sous, si longtemps inter-
dit aux Européens, s'équipe en routes et
en travaux hydrauliques en vue d'une
ouverture prochaine au libre commerce
Une belle route en corniche mène jus*
qu'à la rade fameuse où s'ancre le
Panther. De tous les fronts marocains,
il n'en reste qu'un, au pied du massif
central de l'Atlas, sorte de réduit du.
pays berbère, 'dont les pics dépassent
4.000 mètres. Depuis 1926, quelque
30.000 familles, 15.000 âmes au mini-
mum, passant sous l'autorité du Magh-
zen, sont venues à la France.
Au Maroc, qui dit. extensions territo-
riales, dit aussi .progrès économiques.
équipement du pays, dé,veloppem-en,t'de
riales, du pays, développement de
la culture, accroissement de la coloni-
sation. amélioration du sort des indigè-
ne.s. Le résident général, M. Steeg, ru
souvent défini sa politique de la route,
du rail, de l'eau. de la ferme, du mar-
ché, de l'école et il a montré comment)
toutes ces pièces d'une même armature
s'arqueboutént pour préparer, organiser,
et vivifier la paix. Les résultats s'ins-
crivent, dans les -totaux des statistiques
et sur les courbes des graphiques. Ils
se voient encore mieux sur. le sol, où
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Monfort Benito R Monfort Benito R /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Monfort Benito R" or dc.contributor adj "Monfort Benito R")Gaudin Alexis Gaudin Alexis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Alexis" or dc.contributor adj "Gaudin Alexis") Lacan Ernest Lacan Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lacan Ernest" or dc.contributor adj "Lacan Ernest") Gaudin Marc Antoine Gaudin Marc Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Marc Antoine" or dc.contributor adj "Gaudin Marc Antoine")
- Auteurs similaires Monfort Benito R Monfort Benito R /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Monfort Benito R" or dc.contributor adj "Monfort Benito R")Gaudin Alexis Gaudin Alexis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Alexis" or dc.contributor adj "Gaudin Alexis") Lacan Ernest Lacan Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Lacan Ernest" or dc.contributor adj "Lacan Ernest") Gaudin Marc Antoine Gaudin Marc Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gaudin Marc Antoine" or dc.contributor adj "Gaudin Marc Antoine")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7524260c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7524260c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7524260c/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7524260c/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7524260c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7524260c
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7524260c/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest