Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1916-01-06
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1916 06 janvier 1916
Description : 1916/01/06 (N14045,A39). 1916/01/06 (N14045,A39).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/07/2012
39 ANNEE.— N°14.045,
5"^ Le Numéro
1 - ■
RÉDACTION et ADMINISTRATION
24, Boulevard Poissonnière, Paris (9e)
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE: LANTERNE-PARIS
TÉLÉPHONE : GUTENBERG
01-99
43-93 (après minuit)
PUBLICITÉ ANNONCES :
24, Boulevard Poissonnière.
EDITION DU SOIR- ■■
Directeur-Rédacteur en Chef ; FÉLIX HAUTFORT,
JEUDI 0 JANVIER 1916
Le N~m'.ro"
-,
ABONNEMENTS
uns frais d— Hua te fcare—» depoeta
1 AN 6 MOIS 3 MOIS 1 MOIS
Paris
et Départements
18tr. 9 fr. 4 50 1 50
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La fourberie
papaline
Le Vatican dément, il dément tous les
jours avec onction, ou avec véhémence,
mais il faut bien qu'il démente, car les nou-
velles que laisse fuir l'entourage paru vigi-
lant de Benoit XV sont de nature à com-
promettre singulièrement ce que l'on croit
encore à Rome le prestige de la papauté.
C'est une ci source sûre Il qui laisse filer
le bruit selon lequel le Pontife affirme que
les pourparlers die paix se poursuivent avec
ardeur et qu'ils entreraient dans la voie des
réalisations ti « les Alliés le voulaient ».
Cette déclaration fut jugée, sinon inopportu-
ne, au moins imprudente, car elle indiquait
trop bien la collusion entre Le Pape et l'Em-
pereur, le premier se portant garant des in-
tentions du second. Et d'ailleurs, toute paix,
dans l'état actuel dies choses, ne pouvant
être qu'une paix allemande, dont le Saint-
Siège s'est fait l'agent d'une manière assu-
rément indiscrète aux yeux des catholiques
français et belges. L' « Osservatore » croit
nécessaire d'e considérer comme un simple
« canard » une vérité qui ta mal tourné.
Même tactique s'il s'agit des projet aus-
tro-boches en ce qui concerne Le rétablisse-
ment du pouvoir temporel. Les catholiques
bavarois et les organes qp Il centre o) alle-
mand, imprimant tous les jours que la
« question de l' « indépendance » du Saint-
Siège sera réglée avec toutes les autres
soulevées par les conditions de la paix »,
Tant que c'est la « Kœlnischie Zeitung a> ou
quelque autre Zeitung dont on entend la
pieuse voix, le Pape laisse dire, mais, lors-
que les feuilles italiennes s'indignent, il dé-
ment. Pour la facilité die sa politique, digne
Lfu Machiavel, le Vaitican invente une for-
mule vagua où il se retranche au moindre
péril : « Le pape se refuse à toute interven-
tion, étrangère dam les affaires de l'Egli-
æ » Mais le chef de l'Eglise supportera
'sanis doute que l'on fasse son boniheur mal-
gré lui. Si, d'aventure impossible, le Kal-
ser plaçait la couronne de roi sur sa tiare,
Benoit s'efforcerait sans nul doute d)e main-
tenir le tout en équilibre sur sa tête, frêle
,tQU!l' un si lourd fardeau.
Le grand jeu de la duplicité ne peut pas
réussir indéfiniment à la politique romaine,
par les actes éclairent l'équivoque des paro-
les. Tout s'est passé depuis le début du pon-
tificat de Benoit XV, comme s'il avait été
fauxiliaire docile de Guillaume II. Nous l'a-
vons vu par sa stupéfiante impassibilité de-
vant les horreurs allemandes en Belgique,
devant le crime du « Lusitania » et dans
cent autres circonstances. L'attitude du
clergé neutre qui prend un mot d'ordre au
Vatican n'est pas moins caractéristique.
toutes les feuilles cléricales d'Espagne nous
sont hostiles ; les journaux beflges qui ont
osé paraître sous le contrôle de l'envahis-
seur, sont précisément ceux qui reçoivent
les ordres do Pape. Enfin, depuis le com-
mencement die la guerre, la consigne de
neutralité donnée officiellement aux jour-
naux papalins d'Italie n'a point empêché
les plus rénimeuses attaques contre les Al-
liAo
S'il restait un doute sur les véritables ten-
dances de la papauté, il serait dissipé par
le scandaleux procès du « Messagero j),
dont s'occupe actuellement la justice italien-
ne. Notre confrère libéral a dénoncé, com-
me il convenait, l'attitude de l'évêque Dal-
bing, d/w diocèse die Nepi et Sut ri, allemand
Naturalisé, qui poussa. l'audace jusqu'à célé-
brer une messe pour le succès des armées
de Guillaume Il.. L'évêque fut hué par ses
Mêles, et traité comme il convenait par les
patriotes du « Mesisagero Il qu'il osa tradui-
te en justice. Nul doute que le procès tour-
ne à la confusion de l'irnpmxlet évêque
Dulbing, qui s'est fait italien pour trahir
h cause de l'Italie.
Il est à noter que cet agent diu Kaiser n'a
reçu aucune admonestation dn secrétaire
d'Etat Gasparri, il est à remarquer en ou-
tre, que Benoit XV, avisé du scandale, res-
te impassible, comme devant le massacre
les prêtres catholiques par les Botohes lu-
thériens.
Les événements nous montrent la couleur
de la neutralité de, Benoit XV, étrange père
qui partage également sa tendresse aux
bourreaux et à leurs victimes.
„ ) - -.-
Ceux de la classe 17
Des caves leur donne un joli nom : il les
appelle les « bleuets ». Un grand nombre
d'entre eux auront rejoint aujourd'hui mê-
me le corpjs auquel ils sont affectés. Le 11
de ce mois, tous les soldats de la o^assie
1917 seront incorporés.
La patrie, qui les appelle alors que leur
vraie jeunesse commence à peine, les regar-
de partir avec un attendrissement où il se
mêle, sans doute, beaucoup de fierté. mais
plus encore peut-être de mélancolie. Ils
sont les plus jeunes soldats que la France
pouvait recruter pour la servir.. Ils sont,
entre tous, l'Avenir.
Le ministre de la Guerre a dit que, seu-
fe, une mesure de prévoyance nécessitait
leur aippel anticipé. n nous laisse entendre
qu'il y a mille chances contre une pour
que jamais ces braves petits ne voient le
feu. Il faut le souhaiter dans l'intérêt de
notre pays. et de la civilisation tout en-
tière.
Certes, tous sont prêts aux plus nobles
\»sicrifi'0es ; et leur résolution égale leur
courage.
Souhaitons-leur la santé qui permet à la
valeur morale de donner -toute sa mesure.
tes chefs qui vont avoir l'honneur de les
guider dans le plus grandi cataclysme qui
- nit ébranlé leumpe, savent quel précieux
dépôt leur est confié. Us sauront élever leur
bienveillance, leur paternité à la hauteur
du sacrifice qui est demandé à ces tout
jeunes hommes, presque des enfants encore.
La patrie doit toute sa bonté là ceux
qui avant même d'avoir vraiment vécu,
tni apportent tout leur sang.
Un livre bleu anglais
—
L')!))!MSt!iNM teutonne
Une accusation allemande. - La
réponse de sir Ed. Grey.
Un Livre Blanc publié aujourd'hui, à
Londres, contient le mémorandum par le-
quel l'Allemagne réclame la mise en accu-
sation pour assassinat de l'équipage du
croiseur auxiliaire britannique Baralong
qui, en août dernier, a coulé en vue die la
côte d'Irlande un sous-marin amemand.
Le memorandum renferme des imputa-
tions d'inhumanité contre la marine bri-
tannique.
Les faits avaient été mentionnés dans
le récent discours du chancelier die Beth-
mann-Hollweg au Reichstag.
Sir Ed. Grey répond le 14 décembre :
« Le gouvernement de Sa Majesté note
avec une grande satisfaction, quoique avec
quelque surprise, la vive sollicitude mani-
festée aujourd'hui par le gouvernement
allemand jour lJJa défense des principes
d'une guerre civilisée et son vif désir de
voir des châtiments légitimes appliqués à-
ceux qui les transgressent de propos
délibéré.
« Il est vrai que l'incident qui à tout à'
coup remis en mémoire du gouvernement
allemand l'existence de principes de cette
nature est un de ceux dans lesquels les
prétendus criminels se trouvent être an-
glais et non allemands.
« Mais le gouvernement de Sa Majesté
ne supposa ,pas lUil1 iseul instant qu'on;
veuille indûment restreindre la portée de
l'enquête judiciaire qu'on juge convenable
d'instituer. » -
Après avoir montré l'impossibilité d'ou-
vrir une enquête sur des actes collectifs
qui, par leur nombre même, échappent
à toute responsabilité, par exemple si une
armée entière est accusé d'assassinat, Je
Livre Blanc continue :
« Le gouvernement britannique serait
donc exposé pour le moment à limiter les
investigations judiciaires aux accusations
portées contre les officiers allemands et
britanniques en mer et si cette limitation
était jugée encore insuffisante, il se con-
tenterait d'attirer l'attention sur trois in-
cidents navals survenus dans la même
période de 48 heures où le Baralong coulait
un sous-marin et sauvait le Nycossia~
« Le premier incident est celui où un
sous-marin allemand a torpillé et coulé
l'Arabic, sans donner d'avertissement à ce
navire marchand et sans faire aucun effort
pour sauver l'équipage qui ne résistait
pas.
cc 47 non-comhattants ont été aiThSi cruel-
lement envoyés à la mort. u
On assure que cet acte de barbarie, quoi-
que parfaitement conforme à la politique
du gouvernement allemand dans le début,
était contraire aux ordres récemment pro-
mulgués.
S'il en est ainsi, la responsabilité du com-
mandant du sous-marin en est accrue et le
gouvernement britannique n'a reçu aucun
avis montrant que Les autorités allemandes
aient dans ce cas. suivi la marche qu'ellas
recommandent pour l'équipage du « Bara-
long » et aient fait juger le commandant du
sous-marin allemand pour crime d'assais-
sinat.
Le second incident s'est produit le môme
jour.
Un contre-torpilleur allemand a trouvé
un sous-marin britannique échoué sur le
littoral danois.
Le sous-marin n'y avait pas été pour-
suivi par le contre-torpilleur. Le sous-ma-
rin était dans les eaux neutres et incapa-
bles d'attaquer ou de se défendre.
Le contre-torpilleur allemand a ouvert le
feu et lorsque l'équipage a tenté de gaigmer
le rivage à la nage, le contre-torpilleur a
tiré contre les marins apparemment sans
autre but que de tuer un ennemi sans (dé-
fense.
Il n'avait pas là l'excuse de la surexci-
tation du combat, car l'équipage du. sous-
marin britannique n'avait rien fait pour
soulever la colère de l'adversaire. Il ne
venait pas d'assassiner 47 non combat-
tants innocents, il ne s'emparait pas d'un
navire allemand, il ne commettait aucun
acte préjudiciable aux intérêts allemands.
Autant que le gouvernement britannique
connaisse les faits, les marins et officiers
de c econtre-torpilleur ont commis contre
d'humanité et contre les lois de la guerre
un crime qui mérite au moins autant une
enquête judiciaire que tous ceux commis
durant les récentes opérations navales.
Le troisième incident a eu Heu environ
quarante-huit heures plus tard.
Un sous-marin allemand a attaqué le
vapeur « Ruel ».
Le « Ruel tI qui n'avait fait aucune résis-
tance, commençant à couler, l'équipage se
réfugia dans les chaloupes et pendant qu'il
essayait de se sauver, il fut attaqué à
coups de fusil et de shrapnells. Il y eut un
homme tué et huit grièvement blessés,
dont le patron du vapeur.
Les dépositions faites à ce sujet souis la
foi du serment ne cite-rien pouvant justi-
fier ce lâche attentat commis die sang-froid.
Il semble au gouvernement britannique
que ces troiis incidents presque simultanés
quant à l'époque et peu différents quant
à leur nature ipourraient, avec l'affaire du
« Baralong », être porté devant quelque
cour d'enquête impartiale comme par exem-
ple devant un tribunal composé d'officiers
de la marine des Etats-Unis. »
Le « Livre Blanc » termine en disant que
si cette proposition était agréée, le gouver-
nement britannique ferait tout ce qui est
en son pouvoir pour faciliter l'enquête et
pour sa part, il prendrait telles autres ime-
suress que la justice et les décisions du tri-
— ) -+- <:
Le torpillage du « Persia »
ET LES ETATS-UNIS
New-York, 5 janvier. — L'affaire du
et Persia » et autres actes dès pirates alle-
mands continuent à provoquer l'indigna-
tion de la presse.
On communique de Washington que M
président Wilson et M. Lansing, secrétaire
d'Etat, s'occupent, par tous les moyens
passibles, die réunir les faits relatifs au
coulage du « Persia »*
Mais te cc New-York Herald » dit qp'an
annonce officiellement que le gouvernement
ne prendra aucune détermination à ce sur-
jet avant qu'une enquête complète n'~t été
folte. -
Cinq cent vingtième jour de la guerre
Dernières Dépêches
COMMUNIQUE
OFFICIEL
Du mercredi 5 janvier 1916
TROIS HEURES
Au cours de la nuit, après un bombarde-
ment violent, les Allemands ont prononcé
une assez forte attaque contre nos tran-
chées entre la cote 193 et la butte de
Tahure.
Ils ont été complètement repoussés.
Aucun événement important sur le reste
du front.
Communiqué officiel anglais
SUCCES D'ARTILLERIE A ARMENTIE-
RES - FUSILLADE AU NORD
D'ALBERT
Londres, 5 janvier. — Communiqué offi-
ciel britannique du 4 janvier, 21 heures ; ;
Au cours d'attaques intermittentes d'artil-
lerie, nous avons réduit au silence deux
batteries d'howitzers allemands au nord
d'Armentières et au nord-est d'Ypres et
nous avons dispersé des détachements de
travailleurs allemands.
Au nord d'Albert, l'ennemi a ouvert une
vigoureuse fusillade de ses tranchées con-
tre nous, après plusieurs heures d'un bom-
bardement préliminaire. Notre feu a em-
pêché toute attaque ennemie de se dévelop-
per.
—————————— > --.- - -
LE CORPS EXPEDITIONNAIRE
ANGLAIS SERA DOUBLE
Londres, 5 janvier. — Du Daily Tele-
graph :
« Suivant les calculs des experts des
plus compétents, le nombre de 651.160 cé-
libataires réfractaires non « étoilés » don-
nera quand il sera recruté, déduction faite
des impropres et des indispensaMes dans
leur profession, un total net dé" 350.000
hommes disponibles pour le service mili-
taire, soit le double de l'effectif de notre
corps expéditionnaire originel. Or nous
savons, nos Alliés et nous, que l'ennemi
n'a pas trouvé ce contingent négligeable.
Toulte la question du recrutement est là. ï
) <
Le Bill des munit ons est voté
Londres, 5 janvier. — La Chambre des
Communes a voté, en troisième lecture, de
bill amendant la loi des muniitions, confor-
mément aux désirs des trade-uniions.
Dans la discussion qui précéda ce vote,
M. Lloyd George a donné die sérieux avertis-
sements au publics. que la Chambre de»
« J'espère, s'écria-t-il, que la Chambre d;e;;¡
Communes ne voudra pas rendre plus dif-
ficile la tâche d'arrivèr à une plus grande
production de munitions ! » *
- Et continuant sur un ton très grave s
c C'est, ajouta-t-il une tâche beaucoup plus
sérieuse que je ne l'avais prévu. La Ion.
gueur de la guerre en dépend. Tout dé-
pend de la question de savoir si nous pour-
rons fabriquer une quantité suffisante de
munitions de guerre ou non.
à la fin de cette guerre ? Cela ne dépend
que des 'soldats : ils ont ioué leur rôle
avec héroïsme. Cela ne dépend pas du gou-
vernement. Cela dépend entièrement - je
le dis en pleine connaissance des docu-
ments que j'ai étudiés ces jours derniers -
des travailleurs de cp pays, qui doivent
vouloir agir comme l'ont fait les travail-
leurs de France, d'après la commission du
travail, et qu'ils consentent à rejeter fran-
chement Ses conditions d'avant-guerre et
qu'ils se mettent au labeur
« A moins qu'ils ne se conduisent de la
sorte, je ne saurais dire quel sera le ré-
sultat ; mais je puis dire que, s'ils font cet
effort et s'ils le font bien, eux et eux seuls
détermineront la victoire de l'Empire et
décideront des destinées de la race .hu-
maine qui devra une reconnaissance éter-
nelle au travail. »
.— > ..- <
Les Anglais et le blocus
Londres. 5 janvier. — Le gouvernement
anglais publie un memorandum, qui est
à la fois une explication et une défense de
la politique du blocus établi contre TAllt»
magne.
Bien que tous les faits relatifs aux résul-
tats de cette politique ne soient pas corn
pris dans ce memorandum, le gouverne
ment assure que 3e commerce d'exporta
tion allemand a été matériellement détruit
d'autre part, les produits importants COHl
me le coton, la laine et le caoutchouc, w,
peuvent plus être importés en Allemagne
En outra, il n'est possible de s'y procurer
les graisses et les huiles qu'à des prix
énormes.
Le mémorandum continue en disant que
le blocus n'empêche pas absolument toutes
les denrées de pénétrer en Allemagne, ce
qui est pour ainsi dire impossible, mai?
son succès est déjà grand, son efficacité
augmente chaque jour davantage, et céda
sans qu'il y an eu aucun froissement sé-
rieux avec les pays neutres.
— ). -.- < —————————.
PRISONNIERS RUSSES EN FLANDRE
Amsterdam 5 janvier. — On télégraphie
die La frontière belgo-hollandaise au Tele.
graaf d'Amsterdam :
« Un nombre de plus en plus grand de
prisonniers russes sont transportés en Bel-
gique. Il y en a à Beverloo, au camp mi-
litaire, au front d'Ypres, à la côte à Zee-
brugge~
« Une autre quantité travaille actuelle-
ment aussi à la ligne de chemins de fer
Bruges-Eecloo-Gand où les Allemands sont
occupés à la construction d'une double voie.
« Les Allemands craignent encore tou-
jours un débarquement anglais le long de
l'Escaut. Non seulement ils veillent dans
les postes d'observation qu'ils ont établis
à cet effet, mais ils font des manœuvres
en vue de parer à une attaque anglaise vê-
nant du Kond'^ r
L'INTERVENTION ROUMAINE
AVANT LE PRINTEMPS
Londres, 5 janvier. — Le correspondant
des Daily News à Rome télégarphie :
« Je suis informé de source diplomatique
que l'intervention de la Roumanie en fa-
veur des Alliés est possible avant le prin-
temps. »
-——————— m+ms
Les Bulgares veulent une paix séparée
Salonique, 5 janvier. — Selon des infor-
mations d'excellente source reçues de
Sofia, un grand mouvement d'opinion se
dessine en Bulgarie, même dans les mi-
lieux ayant le plus poussé à la guerre, en
faveur die la conclusion d'une paix sépa-
rée. On estime que, la Bulgarie ayant oc-
cupé tous les territoires qu'elle revendi-
quait n'a plus aujourd'hui aucun intérêt à
poursuivre des hostilités dont le seul ré-
sultat ne pourrait être que de servir les
projets des austro-allemands et de mettre
le pays dans une situation d'infériorité
dangereuse vis-à-vis de ces derniers en
affaiblissant l'armée nationale.
D'autre part, l'officieux Echo de Bulgarie
annonce le licenciement prochain des
« opoltovhein » (territoriaux).
- - -.-- E
LES EMPIRES CENTRAUX
demandent à la Grèce de démobiliser
Zurich, 5 janvier. - Suivant le « Berli-
ner Tageblatt, ))' la Grèce n'a jamais donné
son consentement pour le passage «des trou-
pes bulgares sur son territodre
Le journal ajoute :
« Avant d'entreprendre l'attaque contre
Salonique, les Etats centraux demanlderont
au gouvernement d'Athènes la démobilisa-
tion de l'armée grecque, car Ha ne peuvent
engager sur le territoire hellénique une ar-
mée qui aurait sur ses deux flancs des trou-
pes grecques susceptibles, suivant le cours
dea événemeints, d'intervenir oonltre elle »
IÀ I 1 .-.II- ■ II. I» ■
L'Allemagne contre la Grèce
Londres, 5 janvier. - On mande de
Rome au Daily News que l'Allemagne tient
la Grèce pour responsable de l'arrestation
des consuls. Le devoir de la Grèce était da
les protéger. Berlin exige en conséquence
une réparation immédiate. Si un accord est
impossible, soit en raison de la mauvaise
volonté ou die l'impuissance de la Grèce, à
réduire l'opposition franco-anglaise, l'Ale-
magne pourrait se trouver entraînée à dé-
clarer la guerre à la Grèce, et elle se trou-
verait en tout cas dans l'impossibilité d'em-
pêcher ses alliés d'envahir le territoire grec.
On a des raisons de croire que 480 Grèce
va s'excuser et déplorer lies arrestations de
Salonique. Le prétexte allemand pourrait
ne servir qu'à permettre aux Bulgares et
aux Turcs die franchir la frontière, mais l'at-
taque die Salonique n'est pas encore im-
minënte.
L'Allemagne nei peut pas compter sur ses
alliés.
————————— ; —————
L OFFENSIVE ALLEMANDE DEVANT
SALONIQUE
Lausanne, 5 janvier. -- Suivant la « Ga-
zette de Francfort », le maréchal Macken-
sen vient die recevoir l'ordre die commencer
t'jD'ffpnt&ive -contre les troupes de la Quadru-
ple-Entente.
) -+- ( —————————.
NOUVEAUX RENFORTS A SALONIQUE
Londres, 5 janvier. - D'Athènes au « Ti-
mes 1) :
« iDe nouveaux transports sont arrivés di.
mandie à Salonique et ont aussitôt com-
mencé à débarquer dies troupes Il
———————————— ) ————————————
LES RELATIONS GRECO-BULGARES
Londres, 5 janvier. — De Bucarest au
(c Times » :
D'après un télégramme re^ï de So-fia, le
roi Confetantin a eu une nouvelle conférence
avec M. Passarof, ministre da Bulgarie, à
Athènes, qui l'a assuré die la ferme inten-
tion du rtè Ferdinand' die ne pas violer la
neutralité grecque. 'Si les troupes bulgares
étaient obligées die tarverser ta. frontière,
avec les troupes austro-allemandes, elles
se borneraient à expulser l'ennemi, sans au-
cune arrière-pensée d'occupation définitive.
; ;
DU FRONT SERBE AU FRONT RUSSE
Londres, 5 janvier. — A la suite de IDa
violente offensive russe en Galicie et er
Bessarabie de forts contingents austro-
a.Hemands ont été retirés du front serbe,
L'armée de Gallwitz se trouve réduite die
moitié. Mackensen est sur le point de re-
tourner en Russie.
——————— - < <*
L'offensive russe
Londres, 5 janvier. - De Petrograf au
c( Times « :
« L'aspect le plus intéressant de l'offen-
siye russe est la menace contre l'embran-
chepient du chemin de fer de Kovel, qui
résulte de notre avance résolue au nord.
L'ennemi n'ignore pas l'importanioe consi-
dérable de la possession de Kovel, dont
nos lignes ne sont plus éloignées mainte-
nant que 'd)e trois à quatre étapes. Kovel
est, en effet, presque l'unique lien entre les
armées allemandes au centre et les forces
autrichiennes au sud.
« Les attaques'de l'ennemi dans la ré-
gion de Kolki ont pour but de défendre Ko-
vel et ses approches et de rompre les uni-
tés russes qui avancent ooncentriquement
sur les lignes Sirny-Kovel et Rovrio-KoveH.»'
—: ■ ■ 0
ESSAD PACIA DECLARE LA GUERRE
Londres. janvier. - Selon une dépêche
envoyée l'Exchange Telegraph Co d'A-
ment pacha » déclaré
î L'AUTRE GUERRE
1 -u.- t '■
La Réforme de la Faillite
-- > <
Avec un sentiment très élevé des noces-
sités de l'heure présente, M. Viviani - s'ins-
pirant de l'exemple de la Convention, que
nous rappelions naguère à cette même
place, et comprenant que, pendant que nos
soldats luttent pour rendre ia Firance plus
glorieuse, il convient que le légisilateur
travaille (pour lui faire, à l'aide de nou-
velles et justes lois, un avenir plus pros-
père - a déposé récemment un projet de
réforme de la Magistrature.
Mais, ce n'est pas seulement la magis-
trature qui a besoin d'être réformée, c'est
notre organisation juridique tout entière,
qui, sur bien des points, est devenue ar-
chaïque, inopérante et injuste.
Parmi les réformes qui doivent s'imposer
à l'attention du Parlement, la réorganisa-
tion de notre régime des faillites est à
coup sûr l'une des plus urgentes, car il y
a lieu de craindre que, pendant la période
qui suivra la guerre, les faillites ne soient
nombreuses.
Ce régime, en effet, qui n'est plus en
harmonie avec les conditions actuelles du
commerce, est à dia fois trop sévère et trop
indulgent
Il est trop sévère, car il traite le com-
merçant malheureux comme un coupable,
assimile la faillite au délit, la fait figurer
au casier judiciaire, frappe le failli de dé-
chéances et le traite à ce dernier point de
vue sur le même pied que le condamné de
droit commun.
Cette rigueur s'expliquait, peut-être, il y
a un siècle, alors que le fonctionnement de
la vie commerciaBe était tel que, pour peu
qu'il fût prudent dans ses affaires, modéré
wmia ses dépenses, le commerçant eiau
sûr, sinon de iréaliser une grosse fortune,
au moins de faire honneur à ses engage-
ments. On pouvait alors admettre, sans
trop de rigueur, que la cessation de paie-
ments avait nécessairement comme eau-
ses une négligence excessive, des fautes
grossières, une vie désordonnée, ce qui
justifiait un traitement sévère.
Il n'en est plus de même aujourd'hui, et,
en dehors de quelques maisons dont la soli-
dité peut braver tous Ses orages, la situa-
tion de beaucoup de négociants est telle,
que le plus honnête et le plus circonspect
peut être englobé dans une crise, et forcé
de faire faillite, alors même qu'il ne mérite
aucun reproche.
Dès lors, toutes les mesures à caractère
infâmant et lPéooù, atteignant sans distinc-
tions les faillis et les liquidés judiciaires,
dioivent-elles être considérées comme un
vestige des législations barbares, qui con-
sidéraient le débiteur insolvable comme un
criminel, et effacées des législations mo-
dernes. Il conviendrait même d'aller plus
loin, et de mettre à la disposition des com-
merçants dignes- d'intérêt des moyens de
liquider judioiairemient leuns affaires, en
dehors de cette fâcheuse publicité, qui cons-
titue pour l'honnête homme une humilia-
tion douloureuse et imméritée.
Mais, justice ainsi rendue aux commer-
çants de bonne tfoi, il sera indispensable
de sévir contre ces écumeurs du commerce,
pour lesquels la faillite constitue un moyen
ingénieux de réaliser sans peine une
grosse fortune. Le procédé est simple, et à
la portée de tout le monde ; et il suffit pour
le mettre en pratique d'une absence com-
plète de scrupules.
Supposons un commerçant ayant un
passif de 500.000 francs, un actif parfois
très supérieur, mais une conscience élas-
tique. Sa situation est normale, et peut-
être prospère, cependant, il lui serait agréa-
Ole de se débarrasser de la plus grosse
partie de son passif sans bourse délier.
Rien n'est plus aisé, et s'il ne veut pas opé-
rer lui-même, il trouvera des agents d'af-
faires retors, qui se. chargeront de l'opé-
ration à bon compte. Voici en quoi con-
siste cette opération :
Tout d'abord, il s'agit de dissimuler l'ac-
tif ; et, pour cela, il existe un grandi nom-
hre de moyens, dont le plus commode ccav
siste à imaginer ou à simuler des pertes :
argent prêté à un insolvaNe, titres ache-
tés à la « Bounse des Pieds humides a
pour quelques sous,' et figurant sur les li-
vres à leur prix d'émission, etc., etc.
Puis, -on truque le passif ; on y fait figu-
rer des créanciers fictifs, dont l'existence
contribuera à expliquer la faillite rendra
l'oprération plus fructueuse, et permettra
d'obtenir la majorité dans l'Assemblée
concordataire.
Tout cela fait, notre homme dépose son
bilan Les livres sont dans un ordre admi-
rable. Il nest pas de comptabilité plus
belle et mieux tenue que celle d'un filou.
Le syndic n'y voit que du feu. C'est, du
reste, un homme aimable, qui a horreur
difficultés. et se gardera de soulever dies
difficultés.
Les phases de la faillite se succéderont
normalement, et viendra le moment de VIO-
ter le Concordat : c'est le point d'aboutisse-
ment de la manœuvre ; mais tvui. -"
mieux du monde.
Nous savons que, parmi les créancier.
il y a des figurants amis, dont le vote est
acquit. Quant aux autres, La plupart wx
temps, ils seront représentés par des hom-
mes d'affaires ; or, nh^T-cn,^ ^ai^.
corruptibles, ils ne se montrent pas féro-
ces, et l'on peut facilement s'entendre avec
eux.
Si, par cas, il existe un créancier grin-
cheux, qui ne veuille pas se laisser S,
et dont la présence soit susceptible de faire
tout craquer, on s'en débarrasse en le dé-
sintéressant intégralement.
Du reste, lorsqu'un commerçant ammtMTMt
que sicu débiteur, est en faillite, il passe
aussitôt sa créance par profits et pertes ;
j par la suite, il en touche quelque
chose. si peu que ce soit, il estime que
c'est un cadeau qu'on lui fait, et remercie.
Quel dividende va offrir notre failli ? m
na. pas besoin de se gêner et d'être large
on cite des exemples de dividendes de 5
payables en 5 ans. Si donc rI donne ou
promet 20 %, il obtiendra son concordat à
l'unanimité et avec félicitations. Il réalisera
de la sorte un bénéfice de 400.000 francs
et avec la perspective de recommencer.
Pourvu qu'il paie exactement ses divi-
dendes, -la faillite ne portera en rien attein-
te à son crédit. Les fournisseurs, et ceux-
là même qu'il a lésés, devinant ce qui s'est
passé et supposant qu'il ne recommencera
pas 1 opération d'ici quelque temps, lui fe-
ront des offres de services et iui ouvriront
à nouveau de larges crédits.
Remarquons que les aigrefins de ce gen-
re, qui s'enrichissent en faisant faillite, ob-
tiennent toujours leur concordat, tandis que
les honnêtes gens qui ne recourent pas à
La savanté stratégie dont nous venons die
parler, se le voient souvent refuser.
De tels agissements sont nuisibles, non
seulement à leurs victimes directes mais
encore au commerce en général, et' même
au public, car les commerçants ainsi at-
teints, pour se couvrir die leurs pertes se-
ront amenés à majorer leurs prix vis-à-vis
de leurs autres clients.
D'autre part, les individus peu scrupu-
leux dont il s'agit, feront le plus souvent
une désastreuse concurrence aux commer-
çants honnêtes, puisque les (procédés qu'ils
emploient pour liquider leur passif, leur
permettent d'acheter cher et de vendre oon
marché.
Sans doute, les opérations dont je viens
de parler sont interdites par le Code de
commerce et réprimées par le Code pénal-
elles n'en restent pas moins courantes
connues de tous et toujours impunies. Il est
donc nécessaire de prendre des mesures
pour les rendre impossibles et les frapper
efficacement. Ce faisant, on assurera la di-
gnité, La moralité et ta loyauté du com-
merce, et, par là, on contribuera à l'essor
économique qui caractérisera les lende-
mains de la guerre et de la victoire.
Maitre Jacques.
JL-i ©fïfiojrfc des Russes
e wn»<
La nouvelle bataille
———— ) -.- ( —
Est-ce une grande offensive? — La situation sur le front
occidental.- Combats de positions au Nord. - Lutte achar-
née au Sud. — La Roumanie au milieu des combattants.
La neutralité de plus en plus difficile.
Pétrograd, 1" janvier.
Après une longue période de calme sur
la totalité du front russe, calme qui fu-t si-
gnalé brièvement dans les communiqués
officiels par la phrase invariable (L aucun
changement à indiquer ». voici que l'on met
en lumière plusieurs épisodes de Ha guer-
re, auxquels on peut attribuer une impor-
tance symptômatique. Il y a de nouveau
des rencontres fort vives de l'ennemi aux
dieux extrémités du front, sur les ailes, au
nord et au sud, c'est-à-dire vers La ligne
tant disputée de la Dwina, en Galicie et
en Polyésie.
Dans le premier secteur, on est ici d'ac-
cord pour dire qu'il s'agit plutôt de la
continuation d'une lutte de positions que
d'une offensive de manoeuvre. Soit par man-
que réel da force, soit en raison des dif-
ficultés des communications avec l'arrière,
l'ennemi paraît avoir renoncé à son entre-
prise contre la Dwina.
--- La violence de la bataille au sud
Il faut au contraire noter le caractère
violon,t de la bataille qui se développe au
sud du fleuve Pripet bien qu'elle ine se
livre pas sur un front continu. Les com-
bats ont lieu dans les seotôïîtig détaches
d'une manière intermittente. la semble que
l'on assiste au commencement d'une nou-
velle et vaste opération de guerre et que
l'on sait que l'on en soit à la période pré-
liminaire au cours de laquelle les deux ad-
versaires s'observent, se tâtent ou cher-
chent à deviner réciproquement leurs in-
tentions.
Une question së pose : assistons-nous 1
au début de la campagne hivernale et qui
en prend l'initiative ? A lire les communi-
qués de ces dernders jours, on incline à
penser que ce sont les troupes russes qui
attaquent, bien que la plupart des critiques
militaires constatent les difficultés d'une
action de grande envergure, au commence-
ment d'un hiver particulièrement rigoureux
Selon les renseignements parvenus à Pé-
trograd, il y aurait un demi-million de
sodats austro-allemands, du Pripet à la
frontière - roumaine. Ce chiffre est estimé
très considérable, mais on ajoute immé-
diatement un. commentaire de l'ennemi qui
constate que malgré ce nombre d'hommes,
id ne , lui a pas été possible de progresser
vers l'est. On sait d'ailleurs que les Russes
ont entre la Strypa et le Sereth de fortes
i~nes de tranchées. En outre, le quartier
genéral autrichien, lui-même, observe dans
cette région de grands et redoutables mou-
vements de la cavalerie russe. H est hors
de doute que des Allemands sont des à pré-
sent forcés de fixer leur attention, non seu-
lement sur la Macédoine .mais sur la région
qui est en contact avec la Russie, l'Autriche
et la Roumanie.
Les Roumains devant un double chemin
Tout, porte à croire qu'il se prépare des
événements grandioses, qui auront une im-
portance considérable sur la situation bai-
kanique. Il était logique de penser que les
X, ayant conquis la Serbie, éprou-
veraient le désir de régler d'une manière
définitive leurs rapports avec la Roumanie
afin de s'affranchir d'une menace constante
sur lieur flanc, dans l'exécution de leTiT
grand projet.
Selon des informations parvenues à Pé-
5"^ Le Numéro
1 - ■
RÉDACTION et ADMINISTRATION
24, Boulevard Poissonnière, Paris (9e)
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE: LANTERNE-PARIS
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24, Boulevard Poissonnière.
EDITION DU SOIR- ■■
Directeur-Rédacteur en Chef ; FÉLIX HAUTFORT,
JEUDI 0 JANVIER 1916
Le N~m'.ro"
-,
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1 AN 6 MOIS 3 MOIS 1 MOIS
Paris
et Départements
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36 tr. 18 fr. 9 » 3 »
La fourberie
papaline
Le Vatican dément, il dément tous les
jours avec onction, ou avec véhémence,
mais il faut bien qu'il démente, car les nou-
velles que laisse fuir l'entourage paru vigi-
lant de Benoit XV sont de nature à com-
promettre singulièrement ce que l'on croit
encore à Rome le prestige de la papauté.
C'est une ci source sûre Il qui laisse filer
le bruit selon lequel le Pontife affirme que
les pourparlers die paix se poursuivent avec
ardeur et qu'ils entreraient dans la voie des
réalisations ti « les Alliés le voulaient ».
Cette déclaration fut jugée, sinon inopportu-
ne, au moins imprudente, car elle indiquait
trop bien la collusion entre Le Pape et l'Em-
pereur, le premier se portant garant des in-
tentions du second. Et d'ailleurs, toute paix,
dans l'état actuel dies choses, ne pouvant
être qu'une paix allemande, dont le Saint-
Siège s'est fait l'agent d'une manière assu-
rément indiscrète aux yeux des catholiques
français et belges. L' « Osservatore » croit
nécessaire d'e considérer comme un simple
« canard » une vérité qui ta mal tourné.
Même tactique s'il s'agit des projet aus-
tro-boches en ce qui concerne Le rétablisse-
ment du pouvoir temporel. Les catholiques
bavarois et les organes qp Il centre o) alle-
mand, imprimant tous les jours que la
« question de l' « indépendance » du Saint-
Siège sera réglée avec toutes les autres
soulevées par les conditions de la paix »,
Tant que c'est la « Kœlnischie Zeitung a> ou
quelque autre Zeitung dont on entend la
pieuse voix, le Pape laisse dire, mais, lors-
que les feuilles italiennes s'indignent, il dé-
ment. Pour la facilité die sa politique, digne
Lfu Machiavel, le Vaitican invente une for-
mule vagua où il se retranche au moindre
péril : « Le pape se refuse à toute interven-
tion, étrangère dam les affaires de l'Egli-
æ » Mais le chef de l'Eglise supportera
'sanis doute que l'on fasse son boniheur mal-
gré lui. Si, d'aventure impossible, le Kal-
ser plaçait la couronne de roi sur sa tiare,
Benoit s'efforcerait sans nul doute d)e main-
tenir le tout en équilibre sur sa tête, frêle
,tQU!l' un si lourd fardeau.
Le grand jeu de la duplicité ne peut pas
réussir indéfiniment à la politique romaine,
par les actes éclairent l'équivoque des paro-
les. Tout s'est passé depuis le début du pon-
tificat de Benoit XV, comme s'il avait été
fauxiliaire docile de Guillaume II. Nous l'a-
vons vu par sa stupéfiante impassibilité de-
vant les horreurs allemandes en Belgique,
devant le crime du « Lusitania » et dans
cent autres circonstances. L'attitude du
clergé neutre qui prend un mot d'ordre au
Vatican n'est pas moins caractéristique.
toutes les feuilles cléricales d'Espagne nous
sont hostiles ; les journaux beflges qui ont
osé paraître sous le contrôle de l'envahis-
seur, sont précisément ceux qui reçoivent
les ordres do Pape. Enfin, depuis le com-
mencement die la guerre, la consigne de
neutralité donnée officiellement aux jour-
naux papalins d'Italie n'a point empêché
les plus rénimeuses attaques contre les Al-
liAo
S'il restait un doute sur les véritables ten-
dances de la papauté, il serait dissipé par
le scandaleux procès du « Messagero j),
dont s'occupe actuellement la justice italien-
ne. Notre confrère libéral a dénoncé, com-
me il convenait, l'attitude de l'évêque Dal-
bing, d/w diocèse die Nepi et Sut ri, allemand
Naturalisé, qui poussa. l'audace jusqu'à célé-
brer une messe pour le succès des armées
de Guillaume Il.. L'évêque fut hué par ses
Mêles, et traité comme il convenait par les
patriotes du « Mesisagero Il qu'il osa tradui-
te en justice. Nul doute que le procès tour-
ne à la confusion de l'irnpmxlet évêque
Dulbing, qui s'est fait italien pour trahir
h cause de l'Italie.
Il est à noter que cet agent diu Kaiser n'a
reçu aucune admonestation dn secrétaire
d'Etat Gasparri, il est à remarquer en ou-
tre, que Benoit XV, avisé du scandale, res-
te impassible, comme devant le massacre
les prêtres catholiques par les Botohes lu-
thériens.
Les événements nous montrent la couleur
de la neutralité de, Benoit XV, étrange père
qui partage également sa tendresse aux
bourreaux et à leurs victimes.
„ ) - -.-
Ceux de la classe 17
Des caves leur donne un joli nom : il les
appelle les « bleuets ». Un grand nombre
d'entre eux auront rejoint aujourd'hui mê-
me le corpjs auquel ils sont affectés. Le 11
de ce mois, tous les soldats de la o^assie
1917 seront incorporés.
La patrie, qui les appelle alors que leur
vraie jeunesse commence à peine, les regar-
de partir avec un attendrissement où il se
mêle, sans doute, beaucoup de fierté. mais
plus encore peut-être de mélancolie. Ils
sont les plus jeunes soldats que la France
pouvait recruter pour la servir.. Ils sont,
entre tous, l'Avenir.
Le ministre de la Guerre a dit que, seu-
fe, une mesure de prévoyance nécessitait
leur aippel anticipé. n nous laisse entendre
qu'il y a mille chances contre une pour
que jamais ces braves petits ne voient le
feu. Il faut le souhaiter dans l'intérêt de
notre pays. et de la civilisation tout en-
tière.
Certes, tous sont prêts aux plus nobles
\»sicrifi'0es ; et leur résolution égale leur
courage.
Souhaitons-leur la santé qui permet à la
valeur morale de donner -toute sa mesure.
tes chefs qui vont avoir l'honneur de les
guider dans le plus grandi cataclysme qui
- nit ébranlé leumpe, savent quel précieux
dépôt leur est confié. Us sauront élever leur
bienveillance, leur paternité à la hauteur
du sacrifice qui est demandé à ces tout
jeunes hommes, presque des enfants encore.
La patrie doit toute sa bonté là ceux
qui avant même d'avoir vraiment vécu,
tni apportent tout leur sang.
Un livre bleu anglais
—
L')!))!MSt!iNM teutonne
Une accusation allemande. - La
réponse de sir Ed. Grey.
Un Livre Blanc publié aujourd'hui, à
Londres, contient le mémorandum par le-
quel l'Allemagne réclame la mise en accu-
sation pour assassinat de l'équipage du
croiseur auxiliaire britannique Baralong
qui, en août dernier, a coulé en vue die la
côte d'Irlande un sous-marin amemand.
Le memorandum renferme des imputa-
tions d'inhumanité contre la marine bri-
tannique.
Les faits avaient été mentionnés dans
le récent discours du chancelier die Beth-
mann-Hollweg au Reichstag.
Sir Ed. Grey répond le 14 décembre :
« Le gouvernement de Sa Majesté note
avec une grande satisfaction, quoique avec
quelque surprise, la vive sollicitude mani-
festée aujourd'hui par le gouvernement
allemand jour lJJa défense des principes
d'une guerre civilisée et son vif désir de
voir des châtiments légitimes appliqués à-
ceux qui les transgressent de propos
délibéré.
« Il est vrai que l'incident qui à tout à'
coup remis en mémoire du gouvernement
allemand l'existence de principes de cette
nature est un de ceux dans lesquels les
prétendus criminels se trouvent être an-
glais et non allemands.
« Mais le gouvernement de Sa Majesté
ne supposa ,pas lUil1 iseul instant qu'on;
veuille indûment restreindre la portée de
l'enquête judiciaire qu'on juge convenable
d'instituer. » -
Après avoir montré l'impossibilité d'ou-
vrir une enquête sur des actes collectifs
qui, par leur nombre même, échappent
à toute responsabilité, par exemple si une
armée entière est accusé d'assassinat, Je
Livre Blanc continue :
« Le gouvernement britannique serait
donc exposé pour le moment à limiter les
investigations judiciaires aux accusations
portées contre les officiers allemands et
britanniques en mer et si cette limitation
était jugée encore insuffisante, il se con-
tenterait d'attirer l'attention sur trois in-
cidents navals survenus dans la même
période de 48 heures où le Baralong coulait
un sous-marin et sauvait le Nycossia~
« Le premier incident est celui où un
sous-marin allemand a torpillé et coulé
l'Arabic, sans donner d'avertissement à ce
navire marchand et sans faire aucun effort
pour sauver l'équipage qui ne résistait
pas.
cc 47 non-comhattants ont été aiThSi cruel-
lement envoyés à la mort. u
On assure que cet acte de barbarie, quoi-
que parfaitement conforme à la politique
du gouvernement allemand dans le début,
était contraire aux ordres récemment pro-
mulgués.
S'il en est ainsi, la responsabilité du com-
mandant du sous-marin en est accrue et le
gouvernement britannique n'a reçu aucun
avis montrant que Les autorités allemandes
aient dans ce cas. suivi la marche qu'ellas
recommandent pour l'équipage du « Bara-
long » et aient fait juger le commandant du
sous-marin allemand pour crime d'assais-
sinat.
Le second incident s'est produit le môme
jour.
Un contre-torpilleur allemand a trouvé
un sous-marin britannique échoué sur le
littoral danois.
Le sous-marin n'y avait pas été pour-
suivi par le contre-torpilleur. Le sous-ma-
rin était dans les eaux neutres et incapa-
bles d'attaquer ou de se défendre.
Le contre-torpilleur allemand a ouvert le
feu et lorsque l'équipage a tenté de gaigmer
le rivage à la nage, le contre-torpilleur a
tiré contre les marins apparemment sans
autre but que de tuer un ennemi sans (dé-
fense.
Il n'avait pas là l'excuse de la surexci-
tation du combat, car l'équipage du. sous-
marin britannique n'avait rien fait pour
soulever la colère de l'adversaire. Il ne
venait pas d'assassiner 47 non combat-
tants innocents, il ne s'emparait pas d'un
navire allemand, il ne commettait aucun
acte préjudiciable aux intérêts allemands.
Autant que le gouvernement britannique
connaisse les faits, les marins et officiers
de c econtre-torpilleur ont commis contre
d'humanité et contre les lois de la guerre
un crime qui mérite au moins autant une
enquête judiciaire que tous ceux commis
durant les récentes opérations navales.
Le troisième incident a eu Heu environ
quarante-huit heures plus tard.
Un sous-marin allemand a attaqué le
vapeur « Ruel ».
Le « Ruel tI qui n'avait fait aucune résis-
tance, commençant à couler, l'équipage se
réfugia dans les chaloupes et pendant qu'il
essayait de se sauver, il fut attaqué à
coups de fusil et de shrapnells. Il y eut un
homme tué et huit grièvement blessés,
dont le patron du vapeur.
Les dépositions faites à ce sujet souis la
foi du serment ne cite-rien pouvant justi-
fier ce lâche attentat commis die sang-froid.
Il semble au gouvernement britannique
que ces troiis incidents presque simultanés
quant à l'époque et peu différents quant
à leur nature ipourraient, avec l'affaire du
« Baralong », être porté devant quelque
cour d'enquête impartiale comme par exem-
ple devant un tribunal composé d'officiers
de la marine des Etats-Unis. »
Le « Livre Blanc » termine en disant que
si cette proposition était agréée, le gouver-
nement britannique ferait tout ce qui est
en son pouvoir pour faciliter l'enquête et
pour sa part, il prendrait telles autres ime-
suress que la justice et les décisions du tri-
— ) -+- <:
Le torpillage du « Persia »
ET LES ETATS-UNIS
New-York, 5 janvier. — L'affaire du
et Persia » et autres actes dès pirates alle-
mands continuent à provoquer l'indigna-
tion de la presse.
On communique de Washington que M
président Wilson et M. Lansing, secrétaire
d'Etat, s'occupent, par tous les moyens
passibles, die réunir les faits relatifs au
coulage du « Persia »*
Mais te cc New-York Herald » dit qp'an
annonce officiellement que le gouvernement
ne prendra aucune détermination à ce sur-
jet avant qu'une enquête complète n'~t été
folte. -
Cinq cent vingtième jour de la guerre
Dernières Dépêches
COMMUNIQUE
OFFICIEL
Du mercredi 5 janvier 1916
TROIS HEURES
Au cours de la nuit, après un bombarde-
ment violent, les Allemands ont prononcé
une assez forte attaque contre nos tran-
chées entre la cote 193 et la butte de
Tahure.
Ils ont été complètement repoussés.
Aucun événement important sur le reste
du front.
Communiqué officiel anglais
SUCCES D'ARTILLERIE A ARMENTIE-
RES - FUSILLADE AU NORD
D'ALBERT
Londres, 5 janvier. — Communiqué offi-
ciel britannique du 4 janvier, 21 heures ; ;
Au cours d'attaques intermittentes d'artil-
lerie, nous avons réduit au silence deux
batteries d'howitzers allemands au nord
d'Armentières et au nord-est d'Ypres et
nous avons dispersé des détachements de
travailleurs allemands.
Au nord d'Albert, l'ennemi a ouvert une
vigoureuse fusillade de ses tranchées con-
tre nous, après plusieurs heures d'un bom-
bardement préliminaire. Notre feu a em-
pêché toute attaque ennemie de se dévelop-
per.
—————————— > --.- - -
LE CORPS EXPEDITIONNAIRE
ANGLAIS SERA DOUBLE
Londres, 5 janvier. — Du Daily Tele-
graph :
« Suivant les calculs des experts des
plus compétents, le nombre de 651.160 cé-
libataires réfractaires non « étoilés » don-
nera quand il sera recruté, déduction faite
des impropres et des indispensaMes dans
leur profession, un total net dé" 350.000
hommes disponibles pour le service mili-
taire, soit le double de l'effectif de notre
corps expéditionnaire originel. Or nous
savons, nos Alliés et nous, que l'ennemi
n'a pas trouvé ce contingent négligeable.
Toulte la question du recrutement est là. ï
) <
Le Bill des munit ons est voté
Londres, 5 janvier. — La Chambre des
Communes a voté, en troisième lecture, de
bill amendant la loi des muniitions, confor-
mément aux désirs des trade-uniions.
Dans la discussion qui précéda ce vote,
M. Lloyd George a donné die sérieux avertis-
sements au publics. que la Chambre de»
« J'espère, s'écria-t-il, que la Chambre d;e;;¡
Communes ne voudra pas rendre plus dif-
ficile la tâche d'arrivèr à une plus grande
production de munitions ! » *
- Et continuant sur un ton très grave s
c C'est, ajouta-t-il une tâche beaucoup plus
sérieuse que je ne l'avais prévu. La Ion.
gueur de la guerre en dépend. Tout dé-
pend de la question de savoir si nous pour-
rons fabriquer une quantité suffisante de
munitions de guerre ou non.
que des 'soldats : ils ont ioué leur rôle
avec héroïsme. Cela ne dépend pas du gou-
vernement. Cela dépend entièrement - je
le dis en pleine connaissance des docu-
ments que j'ai étudiés ces jours derniers -
des travailleurs de cp pays, qui doivent
vouloir agir comme l'ont fait les travail-
leurs de France, d'après la commission du
travail, et qu'ils consentent à rejeter fran-
chement Ses conditions d'avant-guerre et
qu'ils se mettent au labeur
« A moins qu'ils ne se conduisent de la
sorte, je ne saurais dire quel sera le ré-
sultat ; mais je puis dire que, s'ils font cet
effort et s'ils le font bien, eux et eux seuls
détermineront la victoire de l'Empire et
décideront des destinées de la race .hu-
maine qui devra une reconnaissance éter-
nelle au travail. »
.— > ..- <
Les Anglais et le blocus
Londres. 5 janvier. — Le gouvernement
anglais publie un memorandum, qui est
à la fois une explication et une défense de
la politique du blocus établi contre TAllt»
magne.
Bien que tous les faits relatifs aux résul-
tats de cette politique ne soient pas corn
pris dans ce memorandum, le gouverne
ment assure que 3e commerce d'exporta
tion allemand a été matériellement détruit
d'autre part, les produits importants COHl
me le coton, la laine et le caoutchouc, w,
peuvent plus être importés en Allemagne
En outra, il n'est possible de s'y procurer
les graisses et les huiles qu'à des prix
énormes.
Le mémorandum continue en disant que
le blocus n'empêche pas absolument toutes
les denrées de pénétrer en Allemagne, ce
qui est pour ainsi dire impossible, mai?
son succès est déjà grand, son efficacité
augmente chaque jour davantage, et céda
sans qu'il y an eu aucun froissement sé-
rieux avec les pays neutres.
— ). -.- < —————————.
PRISONNIERS RUSSES EN FLANDRE
Amsterdam 5 janvier. — On télégraphie
die La frontière belgo-hollandaise au Tele.
graaf d'Amsterdam :
« Un nombre de plus en plus grand de
prisonniers russes sont transportés en Bel-
gique. Il y en a à Beverloo, au camp mi-
litaire, au front d'Ypres, à la côte à Zee-
brugge~
« Une autre quantité travaille actuelle-
ment aussi à la ligne de chemins de fer
Bruges-Eecloo-Gand où les Allemands sont
occupés à la construction d'une double voie.
« Les Allemands craignent encore tou-
jours un débarquement anglais le long de
l'Escaut. Non seulement ils veillent dans
les postes d'observation qu'ils ont établis
à cet effet, mais ils font des manœuvres
en vue de parer à une attaque anglaise vê-
nant du Kond'^ r
L'INTERVENTION ROUMAINE
AVANT LE PRINTEMPS
Londres, 5 janvier. — Le correspondant
des Daily News à Rome télégarphie :
« Je suis informé de source diplomatique
que l'intervention de la Roumanie en fa-
veur des Alliés est possible avant le prin-
temps. »
-——————— m+ms
Les Bulgares veulent une paix séparée
Salonique, 5 janvier. — Selon des infor-
mations d'excellente source reçues de
Sofia, un grand mouvement d'opinion se
dessine en Bulgarie, même dans les mi-
lieux ayant le plus poussé à la guerre, en
faveur die la conclusion d'une paix sépa-
rée. On estime que, la Bulgarie ayant oc-
cupé tous les territoires qu'elle revendi-
quait n'a plus aujourd'hui aucun intérêt à
poursuivre des hostilités dont le seul ré-
sultat ne pourrait être que de servir les
projets des austro-allemands et de mettre
le pays dans une situation d'infériorité
dangereuse vis-à-vis de ces derniers en
affaiblissant l'armée nationale.
D'autre part, l'officieux Echo de Bulgarie
annonce le licenciement prochain des
« opoltovhein » (territoriaux).
- - -.-- E
LES EMPIRES CENTRAUX
demandent à la Grèce de démobiliser
Zurich, 5 janvier. - Suivant le « Berli-
ner Tageblatt, ))' la Grèce n'a jamais donné
son consentement pour le passage «des trou-
pes bulgares sur son territodre
Le journal ajoute :
« Avant d'entreprendre l'attaque contre
Salonique, les Etats centraux demanlderont
au gouvernement d'Athènes la démobilisa-
tion de l'armée grecque, car Ha ne peuvent
engager sur le territoire hellénique une ar-
mée qui aurait sur ses deux flancs des trou-
pes grecques susceptibles, suivant le cours
dea événemeints, d'intervenir oonltre elle »
IÀ I 1 .-.II- ■ II. I» ■
L'Allemagne contre la Grèce
Londres, 5 janvier. - On mande de
Rome au Daily News que l'Allemagne tient
la Grèce pour responsable de l'arrestation
des consuls. Le devoir de la Grèce était da
les protéger. Berlin exige en conséquence
une réparation immédiate. Si un accord est
impossible, soit en raison de la mauvaise
volonté ou die l'impuissance de la Grèce, à
réduire l'opposition franco-anglaise, l'Ale-
magne pourrait se trouver entraînée à dé-
clarer la guerre à la Grèce, et elle se trou-
verait en tout cas dans l'impossibilité d'em-
pêcher ses alliés d'envahir le territoire grec.
On a des raisons de croire que 480 Grèce
va s'excuser et déplorer lies arrestations de
Salonique. Le prétexte allemand pourrait
ne servir qu'à permettre aux Bulgares et
aux Turcs die franchir la frontière, mais l'at-
taque die Salonique n'est pas encore im-
minënte.
L'Allemagne nei peut pas compter sur ses
alliés.
————————— ; —————
L OFFENSIVE ALLEMANDE DEVANT
SALONIQUE
Lausanne, 5 janvier. -- Suivant la « Ga-
zette de Francfort », le maréchal Macken-
sen vient die recevoir l'ordre die commencer
t'jD'ffpnt&ive -contre les troupes de la Quadru-
ple-Entente.
) -+- ( —————————.
NOUVEAUX RENFORTS A SALONIQUE
Londres, 5 janvier. - D'Athènes au « Ti-
mes 1) :
« iDe nouveaux transports sont arrivés di.
mandie à Salonique et ont aussitôt com-
mencé à débarquer dies troupes Il
———————————— ) ————————————
LES RELATIONS GRECO-BULGARES
Londres, 5 janvier. — De Bucarest au
(c Times » :
D'après un télégramme re^ï de So-fia, le
roi Confetantin a eu une nouvelle conférence
avec M. Passarof, ministre da Bulgarie, à
Athènes, qui l'a assuré die la ferme inten-
tion du rtè Ferdinand' die ne pas violer la
neutralité grecque. 'Si les troupes bulgares
étaient obligées die tarverser ta. frontière,
avec les troupes austro-allemandes, elles
se borneraient à expulser l'ennemi, sans au-
cune arrière-pensée d'occupation définitive.
; ;
DU FRONT SERBE AU FRONT RUSSE
Londres, 5 janvier. — A la suite de IDa
violente offensive russe en Galicie et er
Bessarabie de forts contingents austro-
a.Hemands ont été retirés du front serbe,
L'armée de Gallwitz se trouve réduite die
moitié. Mackensen est sur le point de re-
tourner en Russie.
——————— - < <*
L'offensive russe
Londres, 5 janvier. - De Petrograf au
c( Times « :
« L'aspect le plus intéressant de l'offen-
siye russe est la menace contre l'embran-
chepient du chemin de fer de Kovel, qui
résulte de notre avance résolue au nord.
L'ennemi n'ignore pas l'importanioe consi-
dérable de la possession de Kovel, dont
nos lignes ne sont plus éloignées mainte-
nant que 'd)e trois à quatre étapes. Kovel
est, en effet, presque l'unique lien entre les
armées allemandes au centre et les forces
autrichiennes au sud.
« Les attaques'de l'ennemi dans la ré-
gion de Kolki ont pour but de défendre Ko-
vel et ses approches et de rompre les uni-
tés russes qui avancent ooncentriquement
sur les lignes Sirny-Kovel et Rovrio-KoveH.»'
—: ■ ■ 0
ESSAD PACIA DECLARE LA GUERRE
Londres. janvier. - Selon une dépêche
envoyée l'Exchange Telegraph Co d'A-
ment pacha » déclaré
î L'AUTRE GUERRE
1 -u.- t '■
La Réforme de la Faillite
-- > <
Avec un sentiment très élevé des noces-
sités de l'heure présente, M. Viviani - s'ins-
pirant de l'exemple de la Convention, que
nous rappelions naguère à cette même
place, et comprenant que, pendant que nos
soldats luttent pour rendre ia Firance plus
glorieuse, il convient que le légisilateur
travaille (pour lui faire, à l'aide de nou-
velles et justes lois, un avenir plus pros-
père - a déposé récemment un projet de
réforme de la Magistrature.
Mais, ce n'est pas seulement la magis-
trature qui a besoin d'être réformée, c'est
notre organisation juridique tout entière,
qui, sur bien des points, est devenue ar-
chaïque, inopérante et injuste.
Parmi les réformes qui doivent s'imposer
à l'attention du Parlement, la réorganisa-
tion de notre régime des faillites est à
coup sûr l'une des plus urgentes, car il y
a lieu de craindre que, pendant la période
qui suivra la guerre, les faillites ne soient
nombreuses.
Ce régime, en effet, qui n'est plus en
harmonie avec les conditions actuelles du
commerce, est à dia fois trop sévère et trop
indulgent
Il est trop sévère, car il traite le com-
merçant malheureux comme un coupable,
assimile la faillite au délit, la fait figurer
au casier judiciaire, frappe le failli de dé-
chéances et le traite à ce dernier point de
vue sur le même pied que le condamné de
droit commun.
Cette rigueur s'expliquait, peut-être, il y
a un siècle, alors que le fonctionnement de
la vie commerciaBe était tel que, pour peu
qu'il fût prudent dans ses affaires, modéré
wmia ses dépenses, le commerçant eiau
sûr, sinon de iréaliser une grosse fortune,
au moins de faire honneur à ses engage-
ments. On pouvait alors admettre, sans
trop de rigueur, que la cessation de paie-
ments avait nécessairement comme eau-
ses une négligence excessive, des fautes
grossières, une vie désordonnée, ce qui
justifiait un traitement sévère.
Il n'en est plus de même aujourd'hui, et,
en dehors de quelques maisons dont la soli-
dité peut braver tous Ses orages, la situa-
tion de beaucoup de négociants est telle,
que le plus honnête et le plus circonspect
peut être englobé dans une crise, et forcé
de faire faillite, alors même qu'il ne mérite
aucun reproche.
Dès lors, toutes les mesures à caractère
infâmant et lPéooù, atteignant sans distinc-
tions les faillis et les liquidés judiciaires,
dioivent-elles être considérées comme un
vestige des législations barbares, qui con-
sidéraient le débiteur insolvable comme un
criminel, et effacées des législations mo-
dernes. Il conviendrait même d'aller plus
loin, et de mettre à la disposition des com-
merçants dignes- d'intérêt des moyens de
liquider judioiairemient leuns affaires, en
dehors de cette fâcheuse publicité, qui cons-
titue pour l'honnête homme une humilia-
tion douloureuse et imméritée.
Mais, justice ainsi rendue aux commer-
çants de bonne tfoi, il sera indispensable
de sévir contre ces écumeurs du commerce,
pour lesquels la faillite constitue un moyen
ingénieux de réaliser sans peine une
grosse fortune. Le procédé est simple, et à
la portée de tout le monde ; et il suffit pour
le mettre en pratique d'une absence com-
plète de scrupules.
Supposons un commerçant ayant un
passif de 500.000 francs, un actif parfois
très supérieur, mais une conscience élas-
tique. Sa situation est normale, et peut-
être prospère, cependant, il lui serait agréa-
Ole de se débarrasser de la plus grosse
partie de son passif sans bourse délier.
Rien n'est plus aisé, et s'il ne veut pas opé-
rer lui-même, il trouvera des agents d'af-
faires retors, qui se. chargeront de l'opé-
ration à bon compte. Voici en quoi con-
siste cette opération :
Tout d'abord, il s'agit de dissimuler l'ac-
tif ; et, pour cela, il existe un grandi nom-
hre de moyens, dont le plus commode ccav
siste à imaginer ou à simuler des pertes :
argent prêté à un insolvaNe, titres ache-
tés à la « Bounse des Pieds humides a
pour quelques sous,' et figurant sur les li-
vres à leur prix d'émission, etc., etc.
Puis, -on truque le passif ; on y fait figu-
rer des créanciers fictifs, dont l'existence
contribuera à expliquer la faillite rendra
l'oprération plus fructueuse, et permettra
d'obtenir la majorité dans l'Assemblée
concordataire.
Tout cela fait, notre homme dépose son
bilan Les livres sont dans un ordre admi-
rable. Il nest pas de comptabilité plus
belle et mieux tenue que celle d'un filou.
Le syndic n'y voit que du feu. C'est, du
reste, un homme aimable, qui a horreur
difficultés. et se gardera de soulever dies
difficultés.
Les phases de la faillite se succéderont
normalement, et viendra le moment de VIO-
ter le Concordat : c'est le point d'aboutisse-
ment de la manœuvre ; mais tvui. -"
mieux du monde.
Nous savons que, parmi les créancier.
il y a des figurants amis, dont le vote est
acquit. Quant aux autres, La plupart wx
temps, ils seront représentés par des hom-
mes d'affaires ; or, nh^T-cn,^ ^ai^.
corruptibles, ils ne se montrent pas féro-
ces, et l'on peut facilement s'entendre avec
eux.
Si, par cas, il existe un créancier grin-
cheux, qui ne veuille pas se laisser S,
et dont la présence soit susceptible de faire
tout craquer, on s'en débarrasse en le dé-
sintéressant intégralement.
Du reste, lorsqu'un commerçant ammtMTMt
que sicu débiteur, est en faillite, il passe
aussitôt sa créance par profits et pertes ;
j par la suite, il en touche quelque
chose. si peu que ce soit, il estime que
c'est un cadeau qu'on lui fait, et remercie.
Quel dividende va offrir notre failli ? m
na. pas besoin de se gêner et d'être large
on cite des exemples de dividendes de 5
payables en 5 ans. Si donc rI donne ou
promet 20 %, il obtiendra son concordat à
l'unanimité et avec félicitations. Il réalisera
de la sorte un bénéfice de 400.000 francs
et avec la perspective de recommencer.
Pourvu qu'il paie exactement ses divi-
dendes, -la faillite ne portera en rien attein-
te à son crédit. Les fournisseurs, et ceux-
là même qu'il a lésés, devinant ce qui s'est
passé et supposant qu'il ne recommencera
pas 1 opération d'ici quelque temps, lui fe-
ront des offres de services et iui ouvriront
à nouveau de larges crédits.
Remarquons que les aigrefins de ce gen-
re, qui s'enrichissent en faisant faillite, ob-
tiennent toujours leur concordat, tandis que
les honnêtes gens qui ne recourent pas à
La savanté stratégie dont nous venons die
parler, se le voient souvent refuser.
De tels agissements sont nuisibles, non
seulement à leurs victimes directes mais
encore au commerce en général, et' même
au public, car les commerçants ainsi at-
teints, pour se couvrir die leurs pertes se-
ront amenés à majorer leurs prix vis-à-vis
de leurs autres clients.
D'autre part, les individus peu scrupu-
leux dont il s'agit, feront le plus souvent
une désastreuse concurrence aux commer-
çants honnêtes, puisque les (procédés qu'ils
emploient pour liquider leur passif, leur
permettent d'acheter cher et de vendre oon
marché.
Sans doute, les opérations dont je viens
de parler sont interdites par le Code de
commerce et réprimées par le Code pénal-
elles n'en restent pas moins courantes
connues de tous et toujours impunies. Il est
donc nécessaire de prendre des mesures
pour les rendre impossibles et les frapper
efficacement. Ce faisant, on assurera la di-
gnité, La moralité et ta loyauté du com-
merce, et, par là, on contribuera à l'essor
économique qui caractérisera les lende-
mains de la guerre et de la victoire.
Maitre Jacques.
JL-i ©fïfiojrfc des Russes
e wn»<
La nouvelle bataille
———— ) -.- ( —
Est-ce une grande offensive? — La situation sur le front
occidental.- Combats de positions au Nord. - Lutte achar-
née au Sud. — La Roumanie au milieu des combattants.
La neutralité de plus en plus difficile.
Pétrograd, 1" janvier.
Après une longue période de calme sur
la totalité du front russe, calme qui fu-t si-
gnalé brièvement dans les communiqués
officiels par la phrase invariable (L aucun
changement à indiquer ». voici que l'on met
en lumière plusieurs épisodes de Ha guer-
re, auxquels on peut attribuer une impor-
tance symptômatique. Il y a de nouveau
des rencontres fort vives de l'ennemi aux
dieux extrémités du front, sur les ailes, au
nord et au sud, c'est-à-dire vers La ligne
tant disputée de la Dwina, en Galicie et
en Polyésie.
Dans le premier secteur, on est ici d'ac-
cord pour dire qu'il s'agit plutôt de la
continuation d'une lutte de positions que
d'une offensive de manoeuvre. Soit par man-
que réel da force, soit en raison des dif-
ficultés des communications avec l'arrière,
l'ennemi paraît avoir renoncé à son entre-
prise contre la Dwina.
--- La violence de la bataille au sud
Il faut au contraire noter le caractère
violon,t de la bataille qui se développe au
sud du fleuve Pripet bien qu'elle ine se
livre pas sur un front continu. Les com-
bats ont lieu dans les seotôïîtig détaches
d'une manière intermittente. la semble que
l'on assiste au commencement d'une nou-
velle et vaste opération de guerre et que
l'on sait que l'on en soit à la période pré-
liminaire au cours de laquelle les deux ad-
versaires s'observent, se tâtent ou cher-
chent à deviner réciproquement leurs in-
tentions.
Une question së pose : assistons-nous 1
au début de la campagne hivernale et qui
en prend l'initiative ? A lire les communi-
qués de ces dernders jours, on incline à
penser que ce sont les troupes russes qui
attaquent, bien que la plupart des critiques
militaires constatent les difficultés d'une
action de grande envergure, au commence-
ment d'un hiver particulièrement rigoureux
Selon les renseignements parvenus à Pé-
trograd, il y aurait un demi-million de
sodats austro-allemands, du Pripet à la
frontière - roumaine. Ce chiffre est estimé
très considérable, mais on ajoute immé-
diatement un. commentaire de l'ennemi qui
constate que malgré ce nombre d'hommes,
id ne , lui a pas été possible de progresser
vers l'est. On sait d'ailleurs que les Russes
ont entre la Strypa et le Sereth de fortes
i~nes de tranchées. En outre, le quartier
genéral autrichien, lui-même, observe dans
cette région de grands et redoutables mou-
vements de la cavalerie russe. H est hors
de doute que des Allemands sont des à pré-
sent forcés de fixer leur attention, non seu-
lement sur la Macédoine .mais sur la région
qui est en contact avec la Russie, l'Autriche
et la Roumanie.
Les Roumains devant un double chemin
Tout, porte à croire qu'il se prépare des
événements grandioses, qui auront une im-
portance considérable sur la situation bai-
kanique. Il était logique de penser que les
X, ayant conquis la Serbie, éprou-
veraient le désir de régler d'une manière
définitive leurs rapports avec la Roumanie
afin de s'affranchir d'une menace constante
sur lieur flanc, dans l'exécution de leTiT
grand projet.
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