Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1897-10-09
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 octobre 1897 09 octobre 1897
Description : 1897/10/09 (N7475,A21). 1897/10/09 (N7475,A21).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Date de mise en ligne : 23/07/2012
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COMMERCE SACRÉ
Notre sainte mère l'Eglise catholique,
apostolique et romaine ne nous vend pas
seulement des bénédictions et des places
- au paradis : elle a encore souci de notre
- bien-être dans cette vallée de misère.
Notamment, dans le pays que j'ai l'hon-
neur de représenter à la Chambre, elle
se livre au commerce de l'huile d'olive,
garantie pure. Il y a si longtemps que
ésus-Christ a chassé les marchands du
Temple !
Cette dévote boutique de comestibles
fleurit sous la haute protection du fa-
meux archevêque Gouthe-Soulard, dont
le nom pittoresque ferait plutôt penser
à un débit d'autres liquides.
- M. Gouthe-Soulard, qui est modeste,
et qui paraît avoir pour la vérité un res-
pect digne d'Escobar lui-même, a, il est
vrai, déclaré, dans une communication
adressée à la presse, qu'il « réprouvait
toutes les recommandations attribuées
dans certains prospectus, soit à l'auto-
- d'ité diocésaine, soit à des œuvres ca-
tholiques, soit à des prêtres de son dio-
cèse, en faveur d'un commerce quel-
conque ». Mais il faut croire que l'on
tient peu de compte de ses réprobations,
et qu'il ne leur donne aucune sanction ;
car on m'a montré à Salon, et le journal
de la ville a reproduit un prospectus
qui m'a paru assez curieux, pour que je
prenne la liberté d'en citer quelques
passages :
..A « Société des Ecoles libres congréga-
nistes, fondée à Eyguières (Bouches-
du Rhône), par un comité, et dirigées
par le clergé paroissial. - Alfred Boy
et Cie., fournisseur habituel de Mgr
l'archevêque d'Aix qui tous les ans lui
fait des commandes.
« La société Alfred Boy et C6, fondée
depuis trois années à Eyguières, en vue
de soutenir les écoles congréganistes, est
à même d'offfir à sa clientèle l'huile
d'olive dans les conditions les meilleures
de prix et de garantie.
« N. B. — Les communautés religieu-
ses et les prêtres qui désirent être bien
servis et favoriser l œuvre des écoles con-
gréganistes, manqueraient leur but en
ne pas adressant leurs commandes (sic)
soit à M. l'abbé Boanarclelrcuré de Saint-
Martin de Grau, soit directement à la
société Alfred Boy et Cc, etc. » *,
A la suite de ce boniment, le bon curé
prend la parole:
« J'informe le public religieux :
» 1° Qu'il n'y a dans le diocèse d'Aix
qu'une seule paroisse de Saint-Martin
où il existe une seule école congréga-
niste et dont je suis le directeur. ten
paye tous les irais ;
» 2° Que je ne m'occupe plus du place-
ment des huiles d'olive. Dans la seule
et unique intention de procurer de l'huile
d'olive vraie à mes correspondants, je
les préviens que je remets toutes les
lettres à la Société des écoles congré-
ganistes d'Eyguières. »
On le voit : le bon curé est comme le
père de M. Jourdain, dans le Bourgeois
gentilhomme.
- On se rappelle que M. Jourdain père
n'était pas commerçant : seulement,
somme il s'entendait fort bien en étoffes,
il en fournissait à ces amis, qui les lui
payaient. M. le curé de l'unique paroisse
de Saint-Martin, du diocèse d Aix, pousse
la charité chrétienne jusqu'à ne point
vouloir que les dévôts risquent de
manger des huiles mélangées ou sus-
pectes, et uniquement dans un senti-
ment de sollicitude évangélique pour.
ses frères, il se charge de leurs com-
inandes. Il résulte de nos avis, qu'au-
trefois, il plaçait directement les huiles :
mais il a repassé sa clientèle à l'œuvre
voisine. Celle-ci est dirigée, comme on
l'a vu, par le clergé paroissial d'Ey-
guières. Si le patronage de tant de curés
ne suffit pas pour faire de ces huiles-là,
de saintes huiles, c'est à désespérer!
Ainsi voilà un article d'épicerie ga-
ranti par l'Eglise catholique. Si le labo-
ratoire municipal y découvre un mé-
lange d'arachides ou de coton, c'est le
Saint-Esprit qu'il faut poursuivre.
Il serait sans doute indiscret de de-
mander si M. le curé Bonnardel payait
patente, au temps où il faisait lui-même
ce petit commerce, ou si le clergé pa-
roissial d'Eyguières, dont il n'est plus
que le courtier la paye aujourd'hui.
C'est pour les écoles congréganistes !
Comment le fisc pourrait-il être assez
impie, pour taquiner une si sainte bou-
tique ?
Cela sort un peu des genres de com-
merce habituels au clergé, qui d'ordi-
naire travaille plutôt dans les alcools.
J'en pourrais rappeler un exemple cu-
rieux, sans dépasser la région ou M. le
curé de Saint-Martin-de-Crau procure à
ses clients de l'huile d'olive garantie.
Il y avait en Arles ou en Avignon
(comme on dit en Provence), un certain
couvent, appelé, je crois, le couvent de
Frigolet, et qui fabriquait une liqueur
spéciale.
Au temps où M. Jules Ferry, prati-
quant encore la devise : « Le clérica-
lisme, voilà l'ennemi ! » faisait les fa-
meux décrets, et expulsait (pour quel-
ques semaines) les congrégations non
autorisées de leurs domiciles, les moines
de Frigolet ne furent pas épargnés ;
mais, ils firent une belle défense, s'en.
fermèrent dans leur forteresse et décla-
rèrent héroïquement qu'ils ne sorti-
raient que par la force des baïonnettes.
M. le général Billot, présentement
ministre de la guerre, commandait alors
à Marseille. Il vit qu'il fallait faire don-
ner l'armée, et vint lui-même, avec du
canon, faire le siège de Frigolet. On
bloqua la place, on ouvrit la tranchée.
Mais, moins héroïque que Saragosse,
Frigolet capitula ; et les moines liquo-
ristes sortirent avec les honneurs de la
guerre.
Ce beau fait d'armes a pris place dans
nos fastes militaires, bien qu'on n'ait pas
créé de médailles commémoratives pour
les soldats qui y avaient pris part. Mais
ce qui est imprévu, c'est le résultat
final de l'expédition. Bien entendu, l'ar-
mée une fois rentrée à Marseille, les
moines rentrèrent dans leur couvent.
Bien entendu, ils y reprirent leur fabri-
cation. Mais la lutte qu'ils avaient sou-
tenue ne resta pas sans résultat : ils en
tirèrent une enseigne.
Dorénavant, ils mirent sur leurs bou-
teilles une vignette où l'on voyait le
général monter à l'assaut de leur alam-
bic, à la tête de ses troupes. Et au des
sus ils imprimèrent ces mots: «Au
Siège de Frigolet».
Voilà au moins ce que me raconta
Madier de Montjau, auquel on avait
donné ces détails au couvent même. Je
ne sais pas de meilleure réponse à ceux
qui prétendent que la politique des dé-
crets a été stérile.
Passe encore pour des moines ! Ils ne
reçoivent rien de l'Etat, et sont libres
de se procurer des ressources comme
ils l'entendent. Mais à quoi bon un bud-
get des cultes, si les curés peuvent ou-
vrir une boutique à côté de leur sa-
cristie?
Il me semble que M. le curé de Saint-
Martin-de-Crau et le clergé paroissial
d'Eyguières n'ont plus besoin de leur
traitement concordataire, pour peu que
la clientèle soit sérieuse, et elle doit
l'être, puisque M. Gouthe-Soulard, ar-
chevêque d'Aix, par la grâce de Dieu,
leur fait tous les ans des commandes
importantes. Il est vrai que les écoles
congréganistes servent de prétexte à ce
commerce dévot. Il s'agit d'opposer une
concurrence deux fois '- redoutable aux
écoles sans Dieu et aux épiceries.
J'engage pourtant le public à se mé-
fier un peu. La garantie de M. Gouthe-
Soulard n'est pas suffisante. Je sais une
occasion où il a singulièrement trompé
les gens sur la qualité de la marchan-
dise.
Bien avant que Léon XIII fut devenu
le chef des ralliés, et à une époque où
le régime actuel était violemment mau-
dit par l'Eglise, M. Gouthe-Soulard, qui
je crois, était curé à Lyon, se fit re-
marquer de telle sorte par son zèle ré-
publicain, alors plus que rare parmi ses
confrères, qu'on se hâta de l'élever aux
plus hautes fonctions sacerdotales. Mais
une fois promu, et n'ayant plus rien à
attendre au gouvernement, il devint su-
bitement le plus intraitable des monar-
chistes; à ce point qu'on le range, encore
aujourd'hui, parmi les prélats récalci-
trants, malgré l'autorité du pape.
Ses prétendues opinions républi-
caines, qu'il donnait pour pures de tout
mélange à ses correspondants, et qu'il
se faisait payer très cher, n'étaient donc
que de l'huile de noix. On voit qu'avec
lui, il ne faut pas juger les choses sur
l'étiquette. Je ne me fierais pas trop à
l'huile d'olive qu'il garantit.
CAMILLE PELLETAN.
Nous publierons demain un article do
JEAN JAURÈS
UN CURIEUX. US AGE
11 existe, dans la commune de Belloy-sur-
Somme, dont on a beaucoup parlé ces jours
derniers au sujet du crime de Picquigny, un
usage qui donne à chaque famille habitant le
pays, une place dans le cimetière de la com-
mune.
Ce droit se perpétue de génération en géné-
ration jusqu'à la complète disparition des des-
cendants.
m il
UN MINISTRE VOYAGEUR
Le départ de M. André Lebon poup
le Sénégal met en joie les gazettes
ministérielles. Il paraît que le ministre des
colonies fait preuve d'un grand courage
en s'embarquant sur un paquebot, et la
République française ne ménage point ses
éloges à ce prestigieux héros.
l.e Teinps, de son côté, ne montre pas
un moindre enthousiasme et déclare que
c'est la première fois qu'un ministre fran-
çais des colonies s'avise de partir ainsi en
excursion lointaine. C'est la première fois,
en effet, qu'on voit un ministre violer la
Constitution avec une pareille désinvol-
ture, éar la Constitution s'oppose formel-
lement à ce que les ministres s'absentent
pendant la durée des sessions parlemen-
taires. Il appartenait à un membre du ca-
binet Méline d'inaugurer cette nouvelle
manière de faire et d'afficher un mépris
aussi insolent pour l'article 6 de la loi
constitutionnelle du 25 février 1875.
En somme, M. Lebon a voulu s'offrir, à
nos frais, pendant son passage au minis-
tère, un voyage d'agrément. Il part en
fort aimable compagnie, et l'on peut affir-
mer que, comme il ne regardera pas à la
dépense, il ne s'ennuiera pas une seule
minute pendant son séjour dans les ré-
gions sénégaliennes.
Mais on aurait tort de croire que le mi-
nistre des colonies est parti dans le seul
but d'assister au palabre de Podor et de
prendre les instantanés de quelques Séné-
galais et Ouolofs. L'ancien secrétaire de
M. Le Royer est un homme pratique, qui
a su toujours joindre l'utile à l'agréable.
En outre de la satisfaction de faire à l'œil
un très beau voyage, deux autres motifs
l'ont poussé à quitter momentanément le
plancher des vaches.
Le renouvellement du Conseil général
de la colonie doit avoir lieu à la fin de
l'année courante. La présence du ministre
sur les lieux aura certainement pour effet
d'assurer l'élection des candidats du parti
que représente à la Chambre le député
opportuniste du Sénégal. Voilà le premier
motif.
Quant au second, il n'est point difficile
à deviner. M. Lebon fuit tout simplement
les questions indiscrètes qui pourraient
lui être posées, par quelques députés indé-
lui être posées, l'étrange administration du
pendants, sur l'étrange administration du
général Gallieni à Madagascar. En vo-
guant à pleines voiles vers des rives
lointaines, il espère échapper à la respon-
sabilité établie par l'article 6 de loi du
25 février 1875. Quand un député montera
à la tribune pour demander, par exemple,
quelques éclaircissements sur l'affaire des
mulets, M. Méline se contentera de répon-
dre, de son banc, que, M. le ministre des
colonies étant absent, il n'y a pas lieu
d'approfondir cette question.
Le budget de Madagascar, déposé par
M. Cochery, ne comportait, pour l'année
1897, qu'une somme de neuf millons. Or,
vingt-huit millions ont été dépensés par le
général, ce qui fait un déficit de dix-neuf
millions, sur lequel M. Lebon aura à
fournir des explications précises et dé-
taillées.
Nous racontions dernièrement comment
des mulets malades, achetés au prix de
100 francs par une société financière,
avaient été, sans d'autre utilité que de
remplir les poches de quelques amis du
ministère, revendus à la colonie, par cette
société financière, au prix fantastique de
huit cents francs. En résumé, la colonie a
dépensé près de quatre cent mille francs
pour acheter des mulets qui ne pouvaient
lui servir à rien et qui, d'ailleurs, mouru-
rent le lendemain.
Si le déficit de dix-neuf millions dans les
finances de Madagascar n'est causé que par
des opérations de ce genre-là, on com-
prend que M. Lebon ne soit pas bien pressé
de paraître à la Chambre et l'on s'explique
facilement son désir d'assister au palabre
de ;Podor.
- Maurice Allard.
— ■
ÉCHOS
Observations météorologiques :
Température la plus
basse à 8 h. matin. 6°o5 au-dessus de o
La plus élevée du Jour
à 2. h. soir 11» au-dessus de o
Temps probable pour aziîoui-diiiii: Beau.
Aujourd'hui, à deux heures, courses à
Maisons-Laffitte.
NOS FAVORIS
Prix du Chesnay : Vesuntio ou Ecurie
Gaudin.
Prix de Beauvoir : Valparaiso ou Le
Basilic.
Prix Eclipse : Manitou ou Ecurie Say.
Prix des Carrières : Ecurie Say ou Pré-
féré Caillault.
Prix Plaisanterie : Sauterie ou Anti-
thèse.
«Vt/WWtA
La démolition des vieux bâtiments do la
Sorbonne, commencée, il y a quelques jours,
est déjà très avancée et sera entièrement ter-
minée le 15 novembre prochain.
L'architecte de la Sorbonne a l'intention de
conserver le cadran solaire qui décorait l'an-
cienne cour d'honneur. Des ouvriers ont pro-
cédé hier à l'enlèvement des bas-reliefs en
cuivre du cadran, représentant : à la partie
supérieure, le char du Soleil précédé de l'heure
qui s'en va et suivi de l'heure qui s'avance, et,
à la partie inférieure, deux génies ailés avec
les attributs de l'astronomie. Ces bas-reliefs,
fort bien conservés, reprendront place sur le
nouveau cadran solaire, qui sera la reproduc-
tion exacte de l'ancien.
En procédant à l'enlèvement des bas-reliefs,
on s'est aperçu que le cadran était recouvert
d'une mince couche de platine qui s'est amal-
gamé avec l'enduit sur lequel il avait été ap-
pliqué. Un chimiste de la Sorbonne va être
chargé d'examiner le cadran et d'enlever le
précieux métal qui représente, vu la grande
surface du cadran, une valeur assez considé-
rable.
La tombe de Gambetta :
Ces jours derniers, des pluies diluviennes se
sont abattues sur la banlieue de Nice, y occa-
sionnant de grands dégâts.
Au cimetière, un mur de soutènement s'est
écroulé et plusieurs tombes ont été fortement
endommagées. Des cercueils entr'ouverts ont
été entraînés à plusieurs mètres par les eaux.
La tombe de Gambetta a été une des plus
éprouvées, et son état de délabrement exige de
promptes réparations.
411VU\1
On signale de Berlin une nouvelle mode.
Il paraît qu'on voit maintenant, sur le pavé
de Berlin, de jeunes dames en gants blancs et
armées d'une canne. Cette canne, mince et lé-
gère, est ordinairement en bois noir poli. Par-
fois on la porte sous le bras ; d'autres fois on
tient le joli manche coquettement appuyé sur
la bouche.
Une vraie trouvaille et que ces Berlinoises
ont donc de goût !
M. Berthelot vient de présenter à l'examen
de l'Académie des sciences une série de petits
miroirs en verre, découverts aux environs do
Reims, dans des nécropoles gallo-romaines
remontant aux premiers siècles de notre ère.
Ces miroirs, qui affectent la forme d'u:i grand
verre de montre, sont légèrement bombés.
Tout porte à croire qu'ils ont été découpés au
moyen d'une pierre dure dans un ballon de
verre soufflé.
M. Berthelot a fait l'analyse de la substance
qui recouvre la partie interne. Il a constaté que
c'était du plomb pur.
Le savant secrétaire perpétuel de l'Académie
a donné ensuite quelques explications sur les
miroirs en usage chez les anciens.
Ils ne servaient pas seulement à 1°, toilette
ou à orner les murs des appartements. On en
revêtait les tasses et les gobelets qui multi-
pliaient l'image des convives.
Généralement Ita miroirs des encrons étaient
en métal. Les Hébreux avaient des miroirs
d'airain. En Grèce et à Rome on .se servit
d'abord pour les miroirs d'un alliage d'étain ou
de ~cuivre et nlus tard, surtout d'argent. Si
l'on s'en rapporte à une analyse assez récente,
la matière était d'ordinaire un mélange de cui-
vre, de régule, d'antimoine et de plomb; le
cuivre dominait et le plomb se trouvait en
quantité inférieure aux autres métaux.
MOT DE LA FIN
Nos enfants :
— Qui a mangé les gâteaux qui étaient
dans le buffet ?
— C'est moi, maman.
— Et pourquoi cela, monsieur.
— Tu avais recommandé à la bonne de
toujours fermer le buffet; hier elle l'a ou-
blié ; alors, pour lui donner une leçon,
j'ai mangé tous les gâteaux.
Passe-Partout.
VIEILLES RENTES
On peut faire, en compulsant les budgets ae
Paris, de très amusantes découvertes sans par-
ler de constatations intéressantes. En voici
une qui ne manque pas de piquant.
Vers 1650. les commissaires royaux ordon-
nèrent l'exécution de travaux destinés à ren-
dre navigable la rivière d'Ourcq inférieure.. Une
ordonnance de réformation des commissaires
des eaux et forêts du duché de Valois, rendue
le 5 février 1672, constitua à certaines terres
riveraines des rentes perpétuelles pour répara-
tion des dommages causés par ces travaux.
nli..c'est à la Villo de Paris qu incombe mainte-
nant le soin d'acquitter ces vieilles dettes qui
ont au moins le mérite de l'originalité.
La Ville a, en effet, racheté la concession des
canaux de l'Ourcq et de Saint-Denis et, les in-
téressés ayant pris soin de faire constater leurs
droits, soit dans les pièces annexes du traité de
rachat, soit par jugements, Je budget munici-
pal doit payer : partie d'une rente de 650 livres
attribuée au duché de Gesvres et ses dépen-
dances; une rente de 5ï livres et demie à
l'église Saint-Nicolas de la Ferté-Milon ; une
rente de 200 livres au moulin de Marolles, dont
M. Wallon, le père de la Constitution, est l'heu-
reux propriétaire ; une rente de 300 livres au
moulin et à la terre de Mareuil, que touchent
les héritiers de l'éditeur Michel Lévy. et enfin
une rente de 500 livres à la terre et au moulin
de Lizv.
Ces vieilles rentes, qui remontent presque à
quatre siècles, ne sont plus acquittées par la
caisse municipale en livres parisis — cette
monnaie est devenue par trop rare - mais tout
bonnement en francs et en centimes, la livre
ayant été évaluée équivalente au franc, bien
qu'on ait infiniment moins de choses actuelle-
ment avec un franc qu'on en octroyait jadis
pour une livre.
Parions qu'il n'y a guère d'élus parmi nos
conseillers municipaux qui se doutent qu'ils
votent au budget des arrérages de rentes al-
louées par les mandataire du roi-soleil à des
duchés et à des églises. C'est cependant l'exacte
vérité.
INCENDIES EN AMÉRIQUE
Londres, 7 octobre. — On télégraphie d'Ot-
tawa au Times : -
A la suite de la sécheresse, une grande éten-
due du pays située au sud d'Ottawa. a été ra-
vagée par les incendies.
Trois villages sont détruits ; deux cents fa-
milles sont sans abri.
Les dégâts dépassent 100,000 dollars.
Ottawa. 7 octobre. — Les incendies de prai-
ries ont dévasté une vingtaine de milles car-
rés le long du chemin de fer de l'Atlantique
entre Ottawa et Montréal.
Six cents personnes sont sans vêtements ni
nourriture.
Il y a eu cinq morts.
La pluie qui est tombée hier soir a heureu-
sement éteint la brousse enflammée et a em-
pêché ainsi un immense incendie de forêt.
LA QUESTION CRETOISE
A peine si les pourparlers paraissent
devoir aboutir à la signature de la
paix entre la Turquie et la Grèce, que déjà
nous sommes menacés de nouvelles com-
plications du côté de la Crète.
Nous avons toujours prévu les difficultés
insolubles auxquelles on se heurterait là-
bas pour l'établissement de l'autonomie et
nous avons cent fois affirmé que l'Europe,
après avoir été complice des crimes du
sultan, serait impuissante plus tard à ve-
nir à bout de son entêtement.
Grisé par ses victoires, celui-ci ne recule
devant aucune audace et il se refuse main-
tenant à accepter pour la Crète cette au-
tonomie à laquelle jadis il avait consenti
et que l'Europe a solennellement promise
aux insurgés.
L'horrible égorgeur qui règne à Cons-
tantinopîe multiplie les notes diplomati-
ques, n épargne aucune intrigue pour faire
manquer les grandes puissances à la pa-
role donnée et les gouvernements euro-
péens nous ont assez donné de preuves de
leur lâcheté pour que nous soyons con-
vaincus du succès de la politique turque.
C'est ainsi que se terminera, sans doute,
l'odieuse comédie qui s'est prolongée pen-
dant tant de mois.
Les musulmans resteront les maitres de
l'île, continueront les pillages et les mas-
sacres et si les chrétiens se révoltent, il se
trouvera bien quelque cuirassé d'une na-
tion civilisée pour bombarder les victimes
et encourager les incendiaires et les assas-
sins.
1
LE MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
Le gouvernement espagnol a donné sou agré-
ment au choix de M. Patenôtre pour l'ambas-
sade de France à Madrid. C'était la dernière
réponse qu'on attendait pour pouvoir publier le
mouvement diplomatique que nous avons fait
connaître. Ce mouvement va donc être pro-
mulgué au Journal Officiel.
M. Lozé doit aller prochainement présenter
ses lettres de rappel à Vienne.
iwJUm
DOUBLE SUICIDE
(De notre correspondant particulier)
Le Havre, 6 octobre. - Mme Vitte et le beau-
frèJe de Rose Javet sont arrivés hier soir de
Paris. Ils se sont rendus aussitôt à l'hôpital,
ou une scène attendrissante a eu lieu entre le
mari et sa femme..
— Je lui pardonne, a dit celle-ci en pleurant.
je lui pardonne du fond du cœur, il était si
bon pour mon enfant. Je l'aime et je veux qu'on
le laisse tranquille, car je tiens à l'emmener
avec moi a Paris pour le soigner et le guérir.
Le juge d'instruction a interrogé M. Vitte,
mais il s est refusé à le mettre en liberté. Il
doit l'entendre de nouveau demain, et il est
probable qu'il autorisera sa femme à le recon-
duire à Paris.
M. Vitte passera aux prochaines assises pour
tentative d'assassinat avec préméditation.
Il paraît très surexcité et en proie à une ner-
vosité extrême. Sa marche est tremblante, il
est très exigeant. Hier soir, il voulait jouer du
piano et faire une nartie de billard, et se mon-
trait surpris que des divertissements sem-
blables ne soient pas fournis aux malades dans
un hôpital.
Rose Javet a été entendu par le juge qui l'a
autorisée à rentrer à Paris dès aujourd'hui.
La liaison de Rose Javet et Georges Vitte
durait depuis six mois.
Il
LE VOYAGE DE M. LEBON
Bordeaux, 7 octobre. — Cet après-midi, a
eu lieu, à Bordeaux, une entrevue entre M. Le-
bon, ministre des colonies, la chambre de com-
merce et les principaux négociants ayant des
intérêts au Sénégal.
M. Lebon s'est montré favorable au déve-
loppement du port de Dakar.
M A I
La petite ville de Béthune jouit en ce
moment d'un maire qui est un père pour
ses administrés. Il veille sur eux avec un
soin jaloux. Sa plus grande préoccupation
est de préserver leur santé de toute at-
teinte fâcheuse. C'est dans ce louable but
qu'il vient de publier un arrêté qui té-
moigne de la plus tendre sollicitude et
mérite une attention toute particulière.
Ce maire donc, considère « que la faci-
lité laissée à l'ouverture des débits de
boissons impose à l'autorité le devoir de
veiller avec plus de vigilance à la moralité
de ces établissements. »
Cette phrase, qui constitue le début de
l'arrêté, nous indique déjà à quel point
ledit maire est pénétré de son rôle de
père.
Ayant remarqué que le nombre des ser-
vantes s'accroissait dans ces « débits de
boissons », ce paternel maire s'est ému et
a pensé que ces établissements pouvaient
devenir « des maisons clandestines de
prostitution échappant à la surveillance
de la police et aux mesures préservatrices
prescrites par l'autorité dans l'intérêt de la
morale et de la santé publique. »
Il n'est que temps, se dit-il, de prendre
des mesures ! Et alors, voici ce qu'il a
imaginé : désormais tout débitant de bois-
sons désireux d'attacher à son service une
servante devra s'assurer qu'elle est munie
d'un certificat de bonne vie et mœurs dé-
livré par l' « autorité administrative com-
pétente ».
Il est probable que dans ce cas spécial
si délicat, le maire ne voudra s'en rappor-
ter qu'à lui-même, et que l'autorité admi-
nistrative compétente ce sera lui. Nul
doute que ce maire, qui se sent aiguillonné
par l'ardeur de ses sentiments de père, ne
se livre à de scrupuleuses investigations,
dans l'intérêt de ses administrés, sur toute
postulante à l'emploi de servante.
L'arrêté ajoute que « ce certificat, dont
la date ne devra pas remonter à plus de
trois mois, contiendra la mention de l'u-
sage auquel il est affecté, et sera renouvelé
tous les six mois. »
Ainsi donc, deux fois par an, l' « autorité
administrative compétente » entreprendra
un laborieux examen des servantes de ca-
baret.
Puis, aussi bien pour épargner les for-
ces du maire que pour assurer le bon état
des mœurs dans toute la région, ce maire
prescrit qu' « il est défendu aux filles ou
femmes employées dans les établissements
dont il s'agit de s'asseoir à côté des con-
sommateurs, de prendre ou d'accepter des
consommations, de poser à la porte ou à
la devanture de l'étâblissement. »
Ah! décidément, ce maire, quel père!
et quelle heureuse fortune pour les habi-
tants de Béthune de posséder un maire
qui soit un tel père !
Albert Dayrolles.
LES CHEMINS DE FER SUISSES
Berne, 7 octobre. — Après de très longs dé-
bats, le Conseil national a adopté par 98 voix
contre 29 le projet de nationalisation des che-
mins de fer, déjà adopté par le Conseil des
Etats.
Il subsiste encore entre les deux Conseils
quelques divergences qui seront liquidées dans
le courant do la semaine prochaine.
Le projet sera soumis en février à la vota-
tion populaire, car le référendum sera certai-
nement demandé.
ARBITRAIRE
Les robins du Havre sont en train de 1
nous préparer un bizarre procès. En
deux mots, voici les faits de la cause, pour
nous servir de l'argot spécial du Palais.
Le 1er août dernier, un quarantaine
d'amis avaient organisé une partie de cam-
pagne. Ils étaient allés au Fontenay, com-
mune voisine du Havre, s'étaient amusés
convenablement et avaient en outre trouvé
l'occasion de faire œuvre utile en distri-
buant quelques brochures anticléricales :
la Peste religieuse, les Crimes de Dieu, no-
tamment.
Ces joyeux jeunes gens sont en effet des
républicains qui pensent encore, malgré
MM. Méline et Félix Faure. que les cléri-
caux sont des ennemis et que les idées re-
ligieuses sont détestables. Mais dans la
ville où notre président a sa maison de
commerce, il paraît qu'être anticlérical est
un crime passible de toutes les peines.
Huit jours ne s'étaient pas écoulés, de-
puis la sortie dont nous parlons, que toute
la presse opportuniste du Havre hurlait
aux chausses de nos amis et demandait en
vile dénonciatrice qu'ils fussent poursui-
vis.
La magistrature ne se fit pas prier long-
temps. Une instruction fut ouverte; le par-
quet se transporta au Fontenay à fin d'en-
quête, et découvrit complaisamment que
le cri de : Vive l'anarchie 1 avait été poussé
par l'un des quarante promeneurs. Trois
d'entre eux furent, pour ce cri, arrêtés un
mois après, à leurs ateliers. On les garda
deux jours en prison. Puis aucune charge
ne pouvant décemment être relevée contre
eux, attendu que personne n'avait crié :
Vive l'anarchie ! on dut les relâcher.
Ce serait peu connaître les magistrats
d'une ville de province, où l'on chôme en
général d'affaires politiques, les seules qui
Jkm
procurent un avancement certain, que de
croire que l'instruction s'en tint 1%.
Il faut au juge d'instruction des coupa-
bles, coûte que coûte. Et voici cfc qu'il a
imaginé pour en trouver : Trente des jeu-
nes gens furent appelés à son cabinet :
— Vous êtes appelés comme témoins,
mais si je ne trouve pas le coupable, vous
serez tous inculpés, leur dit cet ineffable
magistrat dont nous regrettons de ne pas
savoir le nom, afin de le signaler à l'atten-
tion du garde des sceaux pour UR, prochain
avancement.
Aujourd'hui même, vingt-cÊàq de nos
amis sont appelés de nouveau devant cet
amateur de justice sommaire qui peut-être
poussera l'inconscience jusqu'à les mettre
en état d'arrestation.
Ce serait fantastique, arbitraire, con-
traire, à toute équité, mais il faut évidem-
ment s'attendre à tout de la part d'un
magistrat stylé par les opportunistes et
désireux de venger la religion outragée,
car le cri séditieux n'est qu'un prétexte
dans cette affaire. On sait que les jeunes
gens qui sont allés s'amuser au Fontenay
ne sont point anarchistes, mais on veut
atteindre les distributeurs des Crimes de
Dieu.
Charles X est mort. Vive donc Félo
Faure 1
E. Dcgny.
LE MAUVAIS TEMPS
Rome, 7 octobre. — On annonce de Catane
que, la nuit dernière, la neige est tombée sur
1 Etna.
Aux environs d'Aquila, elle est également
tombée en abondance.
Ancône, 7 octobre. — Les pluies continuent;
on signale des débats à Falconara, Chiara-
vallo et Castelferretti, où une personne a
trouvé la mort.
Des secours ont été envoyés.
—
UN ESPION
Toulon, 7 octobre. — Ce matin, un jeune
homme, âgé de vingt-trois ans environ, se pré-
sheonmtamit e, à bord du cuirassé amiral Brcnnus de-
mandant à visiter le bâtiment.
Ayant pris plusieurs notes sur un calepin et
ayant offert de l'argent à un marin qui lui ser-
vait de guide et qui refusa, il attira par eea
faits l'attention de l'officier de service qui pré-
vint le commandant en second.
Cet officier interrogea le visiteur et saisit
son calepin portant, en effet, des notes sur l'ar-
tillerie française,
L'individu fut conduit à la préfecture mari-
time où il déclara être de nationalité suisse-
italienne, voyageant pour son plaisir, mais
prenant des notes sur les personnes, non
comme espion.
Etant porteur d'un billet de chemin de fer de
Marseille à Vintimille, un gendarme l'a escorté
à la gare et l'a fait partir par le premier train
en signalant l'incident au commissaire spécial
de la frontière.
Le calepin a été conservé à la préfecture
maritime.
-«0 0
A L'HOTEL DE VILLE
M. Chausse, conseiller du quartier Sainte-
Marguerite, a fait mettre à l'ordre du jour de
la première séance du Conseil municipal une
interpellation au préfet de la Seine sur le re-
fus de convocation du Conseil.
Un de nos confrères a annonce hier soir que
M. Ranson, conseiller du quartier Montpar-
nasse, interpellera M. Péyron sur le fonctionne-
ment du bureau de bienfaisance du 14* arron-
dissement. Il s'agit des économies réalisées
sur le chauffage des maisons de secours de
cet arrondissement où les fonctionnaires du bu-
reau de bienfaisance se sont attribué le pro-
duit de ces économies au détriment du per-
sonnel des maisons de secours qui doit en être
le bénéficiaire.
Il nous paraît que si de semblables écono-
mies sont réalisées, c'est aux pauvres qu'elles
devraient profiter et non aux employés des
bureaux de bienfaisance ou des maisons de
secours.
A la Bibliothèque Nationale
LE CATALOGUE GÊNÉRAL
Les catalogues particuliers. — Livres
et plaquettes. — Le dépôt légal. —
Les visiteurs.
Il y a tout juste deux cents ans, à une
époque où la Bibliothèque nationale ne
possédait encore que 50,000 volumes envi-
ron, on eut l'idée d'en imprimer le catalo-
gue général. Une quarantaine d'années
après, on donnait au public les premiers
volumes d'un catalogue resté inachevé.
Enfin, grâce à la ténacité de l'administra-
teur général, M. Léopold Delisle, et grâce
aux travaux de MM. Blanchet, Couraye du
Parc, L. Finot. Denise, Ledos, etc., nous
avons le tome fer du Catalogue général des
imprimés.
Ce volume comprend les noms d'auteurs
de A kAlb et il comprend 565 pages in-8° à
deux colonnes ! Il faudra, croit-on, 80 vo-
lumes semblables pour avoir le catalogue
entier.
Nous ne ferons point la critique de cette
œuvre colossale et nous remercierons seu-
lement au nom des travailleurs, l'adminis-
tration du grand dépôt de la rue Richelieu.
Nous rappellerons, toutefois, que, en dépit
de certaines assertions, les chercheurs ne
sont pas tout à fait à court de ressources,
en attendant la fin du Catalogue général.
On possède, d'ores et déjà, les catalo-
gues : de l'Histoire de France en Il volu-
mes sans les suppléments ; — de la méde-
cine, 3 volumes; — des facturas, si pré-
cieux pour l'histoire des familles et des
villes, etc.. etc. Signalons aussi les bulle-
tins d'entrées, publiés depuis 1874, et com-
prenant 90,000 ouvrages étrangers et 1G5.000
françaIs.
Les livres étrangers proviennent de dons
et d'acquisitions ; les français parviennent
plutôt par le dépôt légal, chaque imprimeur
déposant deux exemplaires de chaque im-
primé. A ce propos, nous émettons le vœu
que la Bibliothèque nationale puisse, sans
passer par le ministère de l'intérieur, pro-
céder à la vérification du dépôt. Souvent
elle reçoit des ouvrages incomplets, et il
lui est impossible de réclamer aux édi-
teurs, parce que les délais, — 3 mois, —
sont acquis aux délinquants ou aux négli-
gents.
D'autre part, sous prétexte que la loi
n'exige pas le dépôt des a travaux de ville »,
on néglige de déposer les rapports des so-
ciétés financières et industrielles, qui cons-
titueraient. — pour l'avenir, au moins, —
Pour tout ce qui concerne l'administration du journal
- - s'adresser à VAdministrateur
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21* ANNÉE - NUMÉRO 7475 18 VENDÉMIAIRE — AN 105
SAIEOI 9 OCTOBRE - 1891 - SAiEDt 9 OCTOBRE
Le Numéro : ï E5 Centimes
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Le Secrétariat général de la Rédaction
Reçoit toutes les lettres et communications
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LES MANUSCRITS NON INSÉRÉS NE SONT PAS fC. JlDtlS'
Tribune Libre
COMMERCE SACRÉ
Notre sainte mère l'Eglise catholique,
apostolique et romaine ne nous vend pas
seulement des bénédictions et des places
- au paradis : elle a encore souci de notre
- bien-être dans cette vallée de misère.
Notamment, dans le pays que j'ai l'hon-
neur de représenter à la Chambre, elle
se livre au commerce de l'huile d'olive,
garantie pure. Il y a si longtemps que
ésus-Christ a chassé les marchands du
Temple !
Cette dévote boutique de comestibles
fleurit sous la haute protection du fa-
meux archevêque Gouthe-Soulard, dont
le nom pittoresque ferait plutôt penser
à un débit d'autres liquides.
- M. Gouthe-Soulard, qui est modeste,
et qui paraît avoir pour la vérité un res-
pect digne d'Escobar lui-même, a, il est
vrai, déclaré, dans une communication
adressée à la presse, qu'il « réprouvait
toutes les recommandations attribuées
dans certains prospectus, soit à l'auto-
- d'ité diocésaine, soit à des œuvres ca-
tholiques, soit à des prêtres de son dio-
cèse, en faveur d'un commerce quel-
conque ». Mais il faut croire que l'on
tient peu de compte de ses réprobations,
et qu'il ne leur donne aucune sanction ;
car on m'a montré à Salon, et le journal
de la ville a reproduit un prospectus
qui m'a paru assez curieux, pour que je
prenne la liberté d'en citer quelques
passages :
..A « Société des Ecoles libres congréga-
nistes, fondée à Eyguières (Bouches-
du Rhône), par un comité, et dirigées
par le clergé paroissial. - Alfred Boy
et Cie., fournisseur habituel de Mgr
l'archevêque d'Aix qui tous les ans lui
fait des commandes.
« La société Alfred Boy et C6, fondée
depuis trois années à Eyguières, en vue
de soutenir les écoles congréganistes, est
à même d'offfir à sa clientèle l'huile
d'olive dans les conditions les meilleures
de prix et de garantie.
« N. B. — Les communautés religieu-
ses et les prêtres qui désirent être bien
servis et favoriser l œuvre des écoles con-
gréganistes, manqueraient leur but en
ne pas adressant leurs commandes (sic)
soit à M. l'abbé Boanarclelrcuré de Saint-
Martin de Grau, soit directement à la
société Alfred Boy et Cc, etc. » *,
A la suite de ce boniment, le bon curé
prend la parole:
« J'informe le public religieux :
» 1° Qu'il n'y a dans le diocèse d'Aix
qu'une seule paroisse de Saint-Martin
où il existe une seule école congréga-
niste et dont je suis le directeur. ten
paye tous les irais ;
» 2° Que je ne m'occupe plus du place-
ment des huiles d'olive. Dans la seule
et unique intention de procurer de l'huile
d'olive vraie à mes correspondants, je
les préviens que je remets toutes les
lettres à la Société des écoles congré-
ganistes d'Eyguières. »
On le voit : le bon curé est comme le
père de M. Jourdain, dans le Bourgeois
gentilhomme.
- On se rappelle que M. Jourdain père
n'était pas commerçant : seulement,
somme il s'entendait fort bien en étoffes,
il en fournissait à ces amis, qui les lui
payaient. M. le curé de l'unique paroisse
de Saint-Martin, du diocèse d Aix, pousse
la charité chrétienne jusqu'à ne point
vouloir que les dévôts risquent de
manger des huiles mélangées ou sus-
pectes, et uniquement dans un senti-
ment de sollicitude évangélique pour.
ses frères, il se charge de leurs com-
inandes. Il résulte de nos avis, qu'au-
trefois, il plaçait directement les huiles :
mais il a repassé sa clientèle à l'œuvre
voisine. Celle-ci est dirigée, comme on
l'a vu, par le clergé paroissial d'Ey-
guières. Si le patronage de tant de curés
ne suffit pas pour faire de ces huiles-là,
de saintes huiles, c'est à désespérer!
Ainsi voilà un article d'épicerie ga-
ranti par l'Eglise catholique. Si le labo-
ratoire municipal y découvre un mé-
lange d'arachides ou de coton, c'est le
Saint-Esprit qu'il faut poursuivre.
Il serait sans doute indiscret de de-
mander si M. le curé Bonnardel payait
patente, au temps où il faisait lui-même
ce petit commerce, ou si le clergé pa-
roissial d'Eyguières, dont il n'est plus
que le courtier la paye aujourd'hui.
C'est pour les écoles congréganistes !
Comment le fisc pourrait-il être assez
impie, pour taquiner une si sainte bou-
tique ?
Cela sort un peu des genres de com-
merce habituels au clergé, qui d'ordi-
naire travaille plutôt dans les alcools.
J'en pourrais rappeler un exemple cu-
rieux, sans dépasser la région ou M. le
curé de Saint-Martin-de-Crau procure à
ses clients de l'huile d'olive garantie.
Il y avait en Arles ou en Avignon
(comme on dit en Provence), un certain
couvent, appelé, je crois, le couvent de
Frigolet, et qui fabriquait une liqueur
spéciale.
Au temps où M. Jules Ferry, prati-
quant encore la devise : « Le clérica-
lisme, voilà l'ennemi ! » faisait les fa-
meux décrets, et expulsait (pour quel-
ques semaines) les congrégations non
autorisées de leurs domiciles, les moines
de Frigolet ne furent pas épargnés ;
mais, ils firent une belle défense, s'en.
fermèrent dans leur forteresse et décla-
rèrent héroïquement qu'ils ne sorti-
raient que par la force des baïonnettes.
M. le général Billot, présentement
ministre de la guerre, commandait alors
à Marseille. Il vit qu'il fallait faire don-
ner l'armée, et vint lui-même, avec du
canon, faire le siège de Frigolet. On
bloqua la place, on ouvrit la tranchée.
Mais, moins héroïque que Saragosse,
Frigolet capitula ; et les moines liquo-
ristes sortirent avec les honneurs de la
guerre.
Ce beau fait d'armes a pris place dans
nos fastes militaires, bien qu'on n'ait pas
créé de médailles commémoratives pour
les soldats qui y avaient pris part. Mais
ce qui est imprévu, c'est le résultat
final de l'expédition. Bien entendu, l'ar-
mée une fois rentrée à Marseille, les
moines rentrèrent dans leur couvent.
Bien entendu, ils y reprirent leur fabri-
cation. Mais la lutte qu'ils avaient sou-
tenue ne resta pas sans résultat : ils en
tirèrent une enseigne.
Dorénavant, ils mirent sur leurs bou-
teilles une vignette où l'on voyait le
général monter à l'assaut de leur alam-
bic, à la tête de ses troupes. Et au des
sus ils imprimèrent ces mots: «Au
Siège de Frigolet».
Voilà au moins ce que me raconta
Madier de Montjau, auquel on avait
donné ces détails au couvent même. Je
ne sais pas de meilleure réponse à ceux
qui prétendent que la politique des dé-
crets a été stérile.
Passe encore pour des moines ! Ils ne
reçoivent rien de l'Etat, et sont libres
de se procurer des ressources comme
ils l'entendent. Mais à quoi bon un bud-
get des cultes, si les curés peuvent ou-
vrir une boutique à côté de leur sa-
cristie?
Il me semble que M. le curé de Saint-
Martin-de-Crau et le clergé paroissial
d'Eyguières n'ont plus besoin de leur
traitement concordataire, pour peu que
la clientèle soit sérieuse, et elle doit
l'être, puisque M. Gouthe-Soulard, ar-
chevêque d'Aix, par la grâce de Dieu,
leur fait tous les ans des commandes
importantes. Il est vrai que les écoles
congréganistes servent de prétexte à ce
commerce dévot. Il s'agit d'opposer une
concurrence deux fois '- redoutable aux
écoles sans Dieu et aux épiceries.
J'engage pourtant le public à se mé-
fier un peu. La garantie de M. Gouthe-
Soulard n'est pas suffisante. Je sais une
occasion où il a singulièrement trompé
les gens sur la qualité de la marchan-
dise.
Bien avant que Léon XIII fut devenu
le chef des ralliés, et à une époque où
le régime actuel était violemment mau-
dit par l'Eglise, M. Gouthe-Soulard, qui
je crois, était curé à Lyon, se fit re-
marquer de telle sorte par son zèle ré-
publicain, alors plus que rare parmi ses
confrères, qu'on se hâta de l'élever aux
plus hautes fonctions sacerdotales. Mais
une fois promu, et n'ayant plus rien à
attendre au gouvernement, il devint su-
bitement le plus intraitable des monar-
chistes; à ce point qu'on le range, encore
aujourd'hui, parmi les prélats récalci-
trants, malgré l'autorité du pape.
Ses prétendues opinions républi-
caines, qu'il donnait pour pures de tout
mélange à ses correspondants, et qu'il
se faisait payer très cher, n'étaient donc
que de l'huile de noix. On voit qu'avec
lui, il ne faut pas juger les choses sur
l'étiquette. Je ne me fierais pas trop à
l'huile d'olive qu'il garantit.
CAMILLE PELLETAN.
Nous publierons demain un article do
JEAN JAURÈS
UN CURIEUX. US AGE
11 existe, dans la commune de Belloy-sur-
Somme, dont on a beaucoup parlé ces jours
derniers au sujet du crime de Picquigny, un
usage qui donne à chaque famille habitant le
pays, une place dans le cimetière de la com-
mune.
Ce droit se perpétue de génération en géné-
ration jusqu'à la complète disparition des des-
cendants.
m il
UN MINISTRE VOYAGEUR
Le départ de M. André Lebon poup
le Sénégal met en joie les gazettes
ministérielles. Il paraît que le ministre des
colonies fait preuve d'un grand courage
en s'embarquant sur un paquebot, et la
République française ne ménage point ses
éloges à ce prestigieux héros.
l.e Teinps, de son côté, ne montre pas
un moindre enthousiasme et déclare que
c'est la première fois qu'un ministre fran-
çais des colonies s'avise de partir ainsi en
excursion lointaine. C'est la première fois,
en effet, qu'on voit un ministre violer la
Constitution avec une pareille désinvol-
ture, éar la Constitution s'oppose formel-
lement à ce que les ministres s'absentent
pendant la durée des sessions parlemen-
taires. Il appartenait à un membre du ca-
binet Méline d'inaugurer cette nouvelle
manière de faire et d'afficher un mépris
aussi insolent pour l'article 6 de la loi
constitutionnelle du 25 février 1875.
En somme, M. Lebon a voulu s'offrir, à
nos frais, pendant son passage au minis-
tère, un voyage d'agrément. Il part en
fort aimable compagnie, et l'on peut affir-
mer que, comme il ne regardera pas à la
dépense, il ne s'ennuiera pas une seule
minute pendant son séjour dans les ré-
gions sénégaliennes.
Mais on aurait tort de croire que le mi-
nistre des colonies est parti dans le seul
but d'assister au palabre de Podor et de
prendre les instantanés de quelques Séné-
galais et Ouolofs. L'ancien secrétaire de
M. Le Royer est un homme pratique, qui
a su toujours joindre l'utile à l'agréable.
En outre de la satisfaction de faire à l'œil
un très beau voyage, deux autres motifs
l'ont poussé à quitter momentanément le
plancher des vaches.
Le renouvellement du Conseil général
de la colonie doit avoir lieu à la fin de
l'année courante. La présence du ministre
sur les lieux aura certainement pour effet
d'assurer l'élection des candidats du parti
que représente à la Chambre le député
opportuniste du Sénégal. Voilà le premier
motif.
Quant au second, il n'est point difficile
à deviner. M. Lebon fuit tout simplement
les questions indiscrètes qui pourraient
lui être posées, par quelques députés indé-
lui être posées, l'étrange administration du
pendants, sur l'étrange administration du
général Gallieni à Madagascar. En vo-
guant à pleines voiles vers des rives
lointaines, il espère échapper à la respon-
sabilité établie par l'article 6 de loi du
25 février 1875. Quand un député montera
à la tribune pour demander, par exemple,
quelques éclaircissements sur l'affaire des
mulets, M. Méline se contentera de répon-
dre, de son banc, que, M. le ministre des
colonies étant absent, il n'y a pas lieu
d'approfondir cette question.
Le budget de Madagascar, déposé par
M. Cochery, ne comportait, pour l'année
1897, qu'une somme de neuf millons. Or,
vingt-huit millions ont été dépensés par le
général, ce qui fait un déficit de dix-neuf
millions, sur lequel M. Lebon aura à
fournir des explications précises et dé-
taillées.
Nous racontions dernièrement comment
des mulets malades, achetés au prix de
100 francs par une société financière,
avaient été, sans d'autre utilité que de
remplir les poches de quelques amis du
ministère, revendus à la colonie, par cette
société financière, au prix fantastique de
huit cents francs. En résumé, la colonie a
dépensé près de quatre cent mille francs
pour acheter des mulets qui ne pouvaient
lui servir à rien et qui, d'ailleurs, mouru-
rent le lendemain.
Si le déficit de dix-neuf millions dans les
finances de Madagascar n'est causé que par
des opérations de ce genre-là, on com-
prend que M. Lebon ne soit pas bien pressé
de paraître à la Chambre et l'on s'explique
facilement son désir d'assister au palabre
de ;Podor.
- Maurice Allard.
— ■
ÉCHOS
Observations météorologiques :
Température la plus
basse à 8 h. matin. 6°o5 au-dessus de o
La plus élevée du Jour
à 2. h. soir 11» au-dessus de o
Temps probable pour aziîoui-diiiii: Beau.
Aujourd'hui, à deux heures, courses à
Maisons-Laffitte.
NOS FAVORIS
Prix du Chesnay : Vesuntio ou Ecurie
Gaudin.
Prix de Beauvoir : Valparaiso ou Le
Basilic.
Prix Eclipse : Manitou ou Ecurie Say.
Prix des Carrières : Ecurie Say ou Pré-
féré Caillault.
Prix Plaisanterie : Sauterie ou Anti-
thèse.
«Vt/WWtA
La démolition des vieux bâtiments do la
Sorbonne, commencée, il y a quelques jours,
est déjà très avancée et sera entièrement ter-
minée le 15 novembre prochain.
L'architecte de la Sorbonne a l'intention de
conserver le cadran solaire qui décorait l'an-
cienne cour d'honneur. Des ouvriers ont pro-
cédé hier à l'enlèvement des bas-reliefs en
cuivre du cadran, représentant : à la partie
supérieure, le char du Soleil précédé de l'heure
qui s'en va et suivi de l'heure qui s'avance, et,
à la partie inférieure, deux génies ailés avec
les attributs de l'astronomie. Ces bas-reliefs,
fort bien conservés, reprendront place sur le
nouveau cadran solaire, qui sera la reproduc-
tion exacte de l'ancien.
En procédant à l'enlèvement des bas-reliefs,
on s'est aperçu que le cadran était recouvert
d'une mince couche de platine qui s'est amal-
gamé avec l'enduit sur lequel il avait été ap-
pliqué. Un chimiste de la Sorbonne va être
chargé d'examiner le cadran et d'enlever le
précieux métal qui représente, vu la grande
surface du cadran, une valeur assez considé-
rable.
La tombe de Gambetta :
Ces jours derniers, des pluies diluviennes se
sont abattues sur la banlieue de Nice, y occa-
sionnant de grands dégâts.
Au cimetière, un mur de soutènement s'est
écroulé et plusieurs tombes ont été fortement
endommagées. Des cercueils entr'ouverts ont
été entraînés à plusieurs mètres par les eaux.
La tombe de Gambetta a été une des plus
éprouvées, et son état de délabrement exige de
promptes réparations.
411VU\1
On signale de Berlin une nouvelle mode.
Il paraît qu'on voit maintenant, sur le pavé
de Berlin, de jeunes dames en gants blancs et
armées d'une canne. Cette canne, mince et lé-
gère, est ordinairement en bois noir poli. Par-
fois on la porte sous le bras ; d'autres fois on
tient le joli manche coquettement appuyé sur
la bouche.
Une vraie trouvaille et que ces Berlinoises
ont donc de goût !
M. Berthelot vient de présenter à l'examen
de l'Académie des sciences une série de petits
miroirs en verre, découverts aux environs do
Reims, dans des nécropoles gallo-romaines
remontant aux premiers siècles de notre ère.
Ces miroirs, qui affectent la forme d'u:i grand
verre de montre, sont légèrement bombés.
Tout porte à croire qu'ils ont été découpés au
moyen d'une pierre dure dans un ballon de
verre soufflé.
M. Berthelot a fait l'analyse de la substance
qui recouvre la partie interne. Il a constaté que
c'était du plomb pur.
Le savant secrétaire perpétuel de l'Académie
a donné ensuite quelques explications sur les
miroirs en usage chez les anciens.
Ils ne servaient pas seulement à 1°, toilette
ou à orner les murs des appartements. On en
revêtait les tasses et les gobelets qui multi-
pliaient l'image des convives.
Généralement Ita miroirs des encrons étaient
en métal. Les Hébreux avaient des miroirs
d'airain. En Grèce et à Rome on .se servit
d'abord pour les miroirs d'un alliage d'étain ou
de ~cuivre et nlus tard, surtout d'argent. Si
l'on s'en rapporte à une analyse assez récente,
la matière était d'ordinaire un mélange de cui-
vre, de régule, d'antimoine et de plomb; le
cuivre dominait et le plomb se trouvait en
quantité inférieure aux autres métaux.
MOT DE LA FIN
Nos enfants :
— Qui a mangé les gâteaux qui étaient
dans le buffet ?
— C'est moi, maman.
— Et pourquoi cela, monsieur.
— Tu avais recommandé à la bonne de
toujours fermer le buffet; hier elle l'a ou-
blié ; alors, pour lui donner une leçon,
j'ai mangé tous les gâteaux.
Passe-Partout.
VIEILLES RENTES
On peut faire, en compulsant les budgets ae
Paris, de très amusantes découvertes sans par-
ler de constatations intéressantes. En voici
une qui ne manque pas de piquant.
Vers 1650. les commissaires royaux ordon-
nèrent l'exécution de travaux destinés à ren-
dre navigable la rivière d'Ourcq inférieure.. Une
ordonnance de réformation des commissaires
des eaux et forêts du duché de Valois, rendue
le 5 février 1672, constitua à certaines terres
riveraines des rentes perpétuelles pour répara-
tion des dommages causés par ces travaux.
nli..c'est à la Villo de Paris qu incombe mainte-
nant le soin d'acquitter ces vieilles dettes qui
ont au moins le mérite de l'originalité.
La Ville a, en effet, racheté la concession des
canaux de l'Ourcq et de Saint-Denis et, les in-
téressés ayant pris soin de faire constater leurs
droits, soit dans les pièces annexes du traité de
rachat, soit par jugements, Je budget munici-
pal doit payer : partie d'une rente de 650 livres
attribuée au duché de Gesvres et ses dépen-
dances; une rente de 5ï livres et demie à
l'église Saint-Nicolas de la Ferté-Milon ; une
rente de 200 livres au moulin de Marolles, dont
M. Wallon, le père de la Constitution, est l'heu-
reux propriétaire ; une rente de 300 livres au
moulin et à la terre de Mareuil, que touchent
les héritiers de l'éditeur Michel Lévy. et enfin
une rente de 500 livres à la terre et au moulin
de Lizv.
Ces vieilles rentes, qui remontent presque à
quatre siècles, ne sont plus acquittées par la
caisse municipale en livres parisis — cette
monnaie est devenue par trop rare - mais tout
bonnement en francs et en centimes, la livre
ayant été évaluée équivalente au franc, bien
qu'on ait infiniment moins de choses actuelle-
ment avec un franc qu'on en octroyait jadis
pour une livre.
Parions qu'il n'y a guère d'élus parmi nos
conseillers municipaux qui se doutent qu'ils
votent au budget des arrérages de rentes al-
louées par les mandataire du roi-soleil à des
duchés et à des églises. C'est cependant l'exacte
vérité.
INCENDIES EN AMÉRIQUE
Londres, 7 octobre. — On télégraphie d'Ot-
tawa au Times : -
A la suite de la sécheresse, une grande éten-
due du pays située au sud d'Ottawa. a été ra-
vagée par les incendies.
Trois villages sont détruits ; deux cents fa-
milles sont sans abri.
Les dégâts dépassent 100,000 dollars.
Ottawa. 7 octobre. — Les incendies de prai-
ries ont dévasté une vingtaine de milles car-
rés le long du chemin de fer de l'Atlantique
entre Ottawa et Montréal.
Six cents personnes sont sans vêtements ni
nourriture.
Il y a eu cinq morts.
La pluie qui est tombée hier soir a heureu-
sement éteint la brousse enflammée et a em-
pêché ainsi un immense incendie de forêt.
LA QUESTION CRETOISE
A peine si les pourparlers paraissent
devoir aboutir à la signature de la
paix entre la Turquie et la Grèce, que déjà
nous sommes menacés de nouvelles com-
plications du côté de la Crète.
Nous avons toujours prévu les difficultés
insolubles auxquelles on se heurterait là-
bas pour l'établissement de l'autonomie et
nous avons cent fois affirmé que l'Europe,
après avoir été complice des crimes du
sultan, serait impuissante plus tard à ve-
nir à bout de son entêtement.
Grisé par ses victoires, celui-ci ne recule
devant aucune audace et il se refuse main-
tenant à accepter pour la Crète cette au-
tonomie à laquelle jadis il avait consenti
et que l'Europe a solennellement promise
aux insurgés.
L'horrible égorgeur qui règne à Cons-
tantinopîe multiplie les notes diplomati-
ques, n épargne aucune intrigue pour faire
manquer les grandes puissances à la pa-
role donnée et les gouvernements euro-
péens nous ont assez donné de preuves de
leur lâcheté pour que nous soyons con-
vaincus du succès de la politique turque.
C'est ainsi que se terminera, sans doute,
l'odieuse comédie qui s'est prolongée pen-
dant tant de mois.
Les musulmans resteront les maitres de
l'île, continueront les pillages et les mas-
sacres et si les chrétiens se révoltent, il se
trouvera bien quelque cuirassé d'une na-
tion civilisée pour bombarder les victimes
et encourager les incendiaires et les assas-
sins.
1
LE MOUVEMENT DIPLOMATIQUE
Le gouvernement espagnol a donné sou agré-
ment au choix de M. Patenôtre pour l'ambas-
sade de France à Madrid. C'était la dernière
réponse qu'on attendait pour pouvoir publier le
mouvement diplomatique que nous avons fait
connaître. Ce mouvement va donc être pro-
mulgué au Journal Officiel.
M. Lozé doit aller prochainement présenter
ses lettres de rappel à Vienne.
iwJUm
DOUBLE SUICIDE
(De notre correspondant particulier)
Le Havre, 6 octobre. - Mme Vitte et le beau-
frèJe de Rose Javet sont arrivés hier soir de
Paris. Ils se sont rendus aussitôt à l'hôpital,
ou une scène attendrissante a eu lieu entre le
mari et sa femme..
— Je lui pardonne, a dit celle-ci en pleurant.
je lui pardonne du fond du cœur, il était si
bon pour mon enfant. Je l'aime et je veux qu'on
le laisse tranquille, car je tiens à l'emmener
avec moi a Paris pour le soigner et le guérir.
Le juge d'instruction a interrogé M. Vitte,
mais il s est refusé à le mettre en liberté. Il
doit l'entendre de nouveau demain, et il est
probable qu'il autorisera sa femme à le recon-
duire à Paris.
M. Vitte passera aux prochaines assises pour
tentative d'assassinat avec préméditation.
Il paraît très surexcité et en proie à une ner-
vosité extrême. Sa marche est tremblante, il
est très exigeant. Hier soir, il voulait jouer du
piano et faire une nartie de billard, et se mon-
trait surpris que des divertissements sem-
blables ne soient pas fournis aux malades dans
un hôpital.
Rose Javet a été entendu par le juge qui l'a
autorisée à rentrer à Paris dès aujourd'hui.
La liaison de Rose Javet et Georges Vitte
durait depuis six mois.
Il
LE VOYAGE DE M. LEBON
Bordeaux, 7 octobre. — Cet après-midi, a
eu lieu, à Bordeaux, une entrevue entre M. Le-
bon, ministre des colonies, la chambre de com-
merce et les principaux négociants ayant des
intérêts au Sénégal.
M. Lebon s'est montré favorable au déve-
loppement du port de Dakar.
M A I
La petite ville de Béthune jouit en ce
moment d'un maire qui est un père pour
ses administrés. Il veille sur eux avec un
soin jaloux. Sa plus grande préoccupation
est de préserver leur santé de toute at-
teinte fâcheuse. C'est dans ce louable but
qu'il vient de publier un arrêté qui té-
moigne de la plus tendre sollicitude et
mérite une attention toute particulière.
Ce maire donc, considère « que la faci-
lité laissée à l'ouverture des débits de
boissons impose à l'autorité le devoir de
veiller avec plus de vigilance à la moralité
de ces établissements. »
Cette phrase, qui constitue le début de
l'arrêté, nous indique déjà à quel point
ledit maire est pénétré de son rôle de
père.
Ayant remarqué que le nombre des ser-
vantes s'accroissait dans ces « débits de
boissons », ce paternel maire s'est ému et
a pensé que ces établissements pouvaient
devenir « des maisons clandestines de
prostitution échappant à la surveillance
de la police et aux mesures préservatrices
prescrites par l'autorité dans l'intérêt de la
morale et de la santé publique. »
Il n'est que temps, se dit-il, de prendre
des mesures ! Et alors, voici ce qu'il a
imaginé : désormais tout débitant de bois-
sons désireux d'attacher à son service une
servante devra s'assurer qu'elle est munie
d'un certificat de bonne vie et mœurs dé-
livré par l' « autorité administrative com-
pétente ».
Il est probable que dans ce cas spécial
si délicat, le maire ne voudra s'en rappor-
ter qu'à lui-même, et que l'autorité admi-
nistrative compétente ce sera lui. Nul
doute que ce maire, qui se sent aiguillonné
par l'ardeur de ses sentiments de père, ne
se livre à de scrupuleuses investigations,
dans l'intérêt de ses administrés, sur toute
postulante à l'emploi de servante.
L'arrêté ajoute que « ce certificat, dont
la date ne devra pas remonter à plus de
trois mois, contiendra la mention de l'u-
sage auquel il est affecté, et sera renouvelé
tous les six mois. »
Ainsi donc, deux fois par an, l' « autorité
administrative compétente » entreprendra
un laborieux examen des servantes de ca-
baret.
Puis, aussi bien pour épargner les for-
ces du maire que pour assurer le bon état
des mœurs dans toute la région, ce maire
prescrit qu' « il est défendu aux filles ou
femmes employées dans les établissements
dont il s'agit de s'asseoir à côté des con-
sommateurs, de prendre ou d'accepter des
consommations, de poser à la porte ou à
la devanture de l'étâblissement. »
Ah! décidément, ce maire, quel père!
et quelle heureuse fortune pour les habi-
tants de Béthune de posséder un maire
qui soit un tel père !
Albert Dayrolles.
LES CHEMINS DE FER SUISSES
Berne, 7 octobre. — Après de très longs dé-
bats, le Conseil national a adopté par 98 voix
contre 29 le projet de nationalisation des che-
mins de fer, déjà adopté par le Conseil des
Etats.
Il subsiste encore entre les deux Conseils
quelques divergences qui seront liquidées dans
le courant do la semaine prochaine.
Le projet sera soumis en février à la vota-
tion populaire, car le référendum sera certai-
nement demandé.
ARBITRAIRE
Les robins du Havre sont en train de 1
nous préparer un bizarre procès. En
deux mots, voici les faits de la cause, pour
nous servir de l'argot spécial du Palais.
Le 1er août dernier, un quarantaine
d'amis avaient organisé une partie de cam-
pagne. Ils étaient allés au Fontenay, com-
mune voisine du Havre, s'étaient amusés
convenablement et avaient en outre trouvé
l'occasion de faire œuvre utile en distri-
buant quelques brochures anticléricales :
la Peste religieuse, les Crimes de Dieu, no-
tamment.
Ces joyeux jeunes gens sont en effet des
républicains qui pensent encore, malgré
MM. Méline et Félix Faure. que les cléri-
caux sont des ennemis et que les idées re-
ligieuses sont détestables. Mais dans la
ville où notre président a sa maison de
commerce, il paraît qu'être anticlérical est
un crime passible de toutes les peines.
Huit jours ne s'étaient pas écoulés, de-
puis la sortie dont nous parlons, que toute
la presse opportuniste du Havre hurlait
aux chausses de nos amis et demandait en
vile dénonciatrice qu'ils fussent poursui-
vis.
La magistrature ne se fit pas prier long-
temps. Une instruction fut ouverte; le par-
quet se transporta au Fontenay à fin d'en-
quête, et découvrit complaisamment que
le cri de : Vive l'anarchie 1 avait été poussé
par l'un des quarante promeneurs. Trois
d'entre eux furent, pour ce cri, arrêtés un
mois après, à leurs ateliers. On les garda
deux jours en prison. Puis aucune charge
ne pouvant décemment être relevée contre
eux, attendu que personne n'avait crié :
Vive l'anarchie ! on dut les relâcher.
Ce serait peu connaître les magistrats
d'une ville de province, où l'on chôme en
général d'affaires politiques, les seules qui
Jkm
procurent un avancement certain, que de
croire que l'instruction s'en tint 1%.
Il faut au juge d'instruction des coupa-
bles, coûte que coûte. Et voici cfc qu'il a
imaginé pour en trouver : Trente des jeu-
nes gens furent appelés à son cabinet :
— Vous êtes appelés comme témoins,
mais si je ne trouve pas le coupable, vous
serez tous inculpés, leur dit cet ineffable
magistrat dont nous regrettons de ne pas
savoir le nom, afin de le signaler à l'atten-
tion du garde des sceaux pour UR, prochain
avancement.
Aujourd'hui même, vingt-cÊàq de nos
amis sont appelés de nouveau devant cet
amateur de justice sommaire qui peut-être
poussera l'inconscience jusqu'à les mettre
en état d'arrestation.
Ce serait fantastique, arbitraire, con-
traire, à toute équité, mais il faut évidem-
ment s'attendre à tout de la part d'un
magistrat stylé par les opportunistes et
désireux de venger la religion outragée,
car le cri séditieux n'est qu'un prétexte
dans cette affaire. On sait que les jeunes
gens qui sont allés s'amuser au Fontenay
ne sont point anarchistes, mais on veut
atteindre les distributeurs des Crimes de
Dieu.
Charles X est mort. Vive donc Félo
Faure 1
E. Dcgny.
LE MAUVAIS TEMPS
Rome, 7 octobre. — On annonce de Catane
que, la nuit dernière, la neige est tombée sur
1 Etna.
Aux environs d'Aquila, elle est également
tombée en abondance.
Ancône, 7 octobre. — Les pluies continuent;
on signale des débats à Falconara, Chiara-
vallo et Castelferretti, où une personne a
trouvé la mort.
Des secours ont été envoyés.
—
UN ESPION
Toulon, 7 octobre. — Ce matin, un jeune
homme, âgé de vingt-trois ans environ, se pré-
sheonmtamit e, à bord du cuirassé amiral Brcnnus de-
mandant à visiter le bâtiment.
Ayant pris plusieurs notes sur un calepin et
ayant offert de l'argent à un marin qui lui ser-
vait de guide et qui refusa, il attira par eea
faits l'attention de l'officier de service qui pré-
vint le commandant en second.
Cet officier interrogea le visiteur et saisit
son calepin portant, en effet, des notes sur l'ar-
tillerie française,
L'individu fut conduit à la préfecture mari-
time où il déclara être de nationalité suisse-
italienne, voyageant pour son plaisir, mais
prenant des notes sur les personnes, non
comme espion.
Etant porteur d'un billet de chemin de fer de
Marseille à Vintimille, un gendarme l'a escorté
à la gare et l'a fait partir par le premier train
en signalant l'incident au commissaire spécial
de la frontière.
Le calepin a été conservé à la préfecture
maritime.
-«0 0
A L'HOTEL DE VILLE
M. Chausse, conseiller du quartier Sainte-
Marguerite, a fait mettre à l'ordre du jour de
la première séance du Conseil municipal une
interpellation au préfet de la Seine sur le re-
fus de convocation du Conseil.
Un de nos confrères a annonce hier soir que
M. Ranson, conseiller du quartier Montpar-
nasse, interpellera M. Péyron sur le fonctionne-
ment du bureau de bienfaisance du 14* arron-
dissement. Il s'agit des économies réalisées
sur le chauffage des maisons de secours de
cet arrondissement où les fonctionnaires du bu-
reau de bienfaisance se sont attribué le pro-
duit de ces économies au détriment du per-
sonnel des maisons de secours qui doit en être
le bénéficiaire.
Il nous paraît que si de semblables écono-
mies sont réalisées, c'est aux pauvres qu'elles
devraient profiter et non aux employés des
bureaux de bienfaisance ou des maisons de
secours.
A la Bibliothèque Nationale
LE CATALOGUE GÊNÉRAL
Les catalogues particuliers. — Livres
et plaquettes. — Le dépôt légal. —
Les visiteurs.
Il y a tout juste deux cents ans, à une
époque où la Bibliothèque nationale ne
possédait encore que 50,000 volumes envi-
ron, on eut l'idée d'en imprimer le catalo-
gue général. Une quarantaine d'années
après, on donnait au public les premiers
volumes d'un catalogue resté inachevé.
Enfin, grâce à la ténacité de l'administra-
teur général, M. Léopold Delisle, et grâce
aux travaux de MM. Blanchet, Couraye du
Parc, L. Finot. Denise, Ledos, etc., nous
avons le tome fer du Catalogue général des
imprimés.
Ce volume comprend les noms d'auteurs
de A kAlb et il comprend 565 pages in-8° à
deux colonnes ! Il faudra, croit-on, 80 vo-
lumes semblables pour avoir le catalogue
entier.
Nous ne ferons point la critique de cette
œuvre colossale et nous remercierons seu-
lement au nom des travailleurs, l'adminis-
tration du grand dépôt de la rue Richelieu.
Nous rappellerons, toutefois, que, en dépit
de certaines assertions, les chercheurs ne
sont pas tout à fait à court de ressources,
en attendant la fin du Catalogue général.
On possède, d'ores et déjà, les catalo-
gues : de l'Histoire de France en Il volu-
mes sans les suppléments ; — de la méde-
cine, 3 volumes; — des facturas, si pré-
cieux pour l'histoire des familles et des
villes, etc.. etc. Signalons aussi les bulle-
tins d'entrées, publiés depuis 1874, et com-
prenant 90,000 ouvrages étrangers et 1G5.000
françaIs.
Les livres étrangers proviennent de dons
et d'acquisitions ; les français parviennent
plutôt par le dépôt légal, chaque imprimeur
déposant deux exemplaires de chaque im-
primé. A ce propos, nous émettons le vœu
que la Bibliothèque nationale puisse, sans
passer par le ministère de l'intérieur, pro-
céder à la vérification du dépôt. Souvent
elle reçoit des ouvrages incomplets, et il
lui est impossible de réclamer aux édi-
teurs, parce que les délais, — 3 mois, —
sont acquis aux délinquants ou aux négli-
gents.
D'autre part, sous prétexte que la loi
n'exige pas le dépôt des a travaux de ville »,
on néglige de déposer les rapports des so-
ciétés financières et industrielles, qui cons-
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