Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-29
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juin 1922 29 juin 1922
Description : 1922/06/29 (N16404,A46). 1922/06/29 (N16404,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
CAv, « LANTERNE s DOIT ETRE VENDUE -. DIX CENTIMES M PARIS ET EN PROVINCE
- -_ - -' ,,-
Le Numéro : 10 cm-
ABONNEMENTS las tm. 3m.
Seine et S.-et-O. 85 » 13 1 T 1
France et ColJn. 28 » 14 » 7 60
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aux Sureaux au JeurraJ
46' ANNEE - KO 16.404
JEUDI
- 29
JUIN 1922
pirecteur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
f/£a manuscrits non Inséré*
ne sont pas rend/us
Mots d'écrit
Le Prince de Monaco qui vient de dis-
paraître de cette terre aimait les mers, et
détestait le jeu, assure-t-on. Il faut ho-
norer sa mémoire de chercheur des se-
crets abyssaux.
Le mystère du fond des océans a tou-
jours hanté l'esprit des hommes. Si j'a-
vais devant moi une rame de papier, je
vous conterais de bien belles histoires
moyennageuses des monstres que l'ima-
gination des moines-écrivains situaient
dans les profondeurs des eaux. Les si-
rènes, les tritons, les néréides s'ébattent
parmi les récifs des côtes latines ; mais
par des millliers de brasses, Rondelet,
Gesnej-, Ruysch affirment qu'il existe
des êtres assez curieux. Gesner aperçut
l'un d'eux un jour de tempête. C'était un
moine-marin à face d'homme rustique,
qui portait capuchon de grosses écailles ;
en place de bras, il agitait deux nageoi-
res roses, et, naturellement, finissait en
queue de poisson. Marguerite de Valois,
reine de Navarre, confirme l'exactitude
du récit de Gesner, et nous déclare que
le moine-marin parut à la Cour de Char-
Jes-Quint. Pline et Pausanias ont égale-
ment aperçu plusieurs des hommes-ma-
rins avec une belle queue orange. L'un
de nos frères de l'Océan villégiatura six
- mois, en 1187, chez le gouverneur du
comté de Suffolk.
Je ne sais si le prince de Monaco en
rencontra dans ses croisières. Il serait
intéressant de le rechercher dans ses no-
tes. Car il est possible que, par crainte
du ridicule, il n'ait pas osé en faire l'ob-
jet d'une communication à l'Académie
des Sciences qui, pourtant, dans les an-
nées 1738 et 1740, s'occupa fort sérieuse-
ment de la structure des hommes-ma-
rins
V*
Eh tout cas, M. Grimaldi rendit de
grands services à l'océanographie. Il dé-
termina, avec les savants de ces expédi-
tions, que les eaux à cinq ou six mille
•mètres de -profondeur sont éclairées par
, des poissons lumineux qui sont de véri-
tables porte-flambeaux. Vous vous ren-
dez bien compte que dans les eaux
abyssales, on ne voit pas très clair. La
science indiquait qu'à partir de quatre
cents mètres, on se croirait en pleine
discussion de-la Chambré du Bioc natio-
nal, c'est-à-dire, comme vous l'avez déjà
compris, dans la complète obscurité.
Vous pensèz si, 'à huit mille de fond,
dans des trous à logér le mont Everest
ou la bêtise humaine, les ténèbres sont
épaisses. Mais la Nature a pourvu à
cet inconvénent plutôt sérieux, en char-
geant de braves poissons de produire de
l'électricité à meilleur compte que nos
• usiniers. Le prince de Monaco ramena,
un beau matin, de ses nasses, dragues,
chaluts, filets 4 plancton, des habitants
de ces abîmes, de véritables projecteurs
de lumière, pourvus de toutes les lueurs
de prisme et des mille nuances des cou-
leurs. Je ne veux pas vous dire comment
on appelle ces bêtes : elles ont des noms
dont vous n'avez pas idée : Siphonopho-
res hyalins, hémertes, pétropodes. Je
préfère vous présenter les Méduses vio-
lettes qui flottent entre deux eaux les
Céphalopodes comparables aux saDhirs
et aux émeraudes, les Astéries vertes, les
colonies d'animaux arborescents. la Lu-
cifériore, les Etoiles de mer produisant
une clarté verte, le Ceste de Vénus, sorte
d'anguille phosphorescente. Ces électri-
ciens tournent quand'ils le veulent le
commutateur. M. Grimaldi, de Monte-
Carlo, vit au large de Ténériffe, un
grand Céphalopode qui distribuait gra-
tuitement de la lumière à des centaines
de mètres autour de lui. Ayant aperçu le
yacht monégasque, ce Pataud (c'était ^au
temps passé) fit grève ; il éteignit sa;j
feux.
Sur le sol des océans, à ces profon-
deurs, la température est constante,
c'est-à-dire qu'il fait aussi chaud à l'E-
quateur qu'aux pôles, de sorte qu'une
grosse anguille peut se payer le luxe -de
faire le voyage du Nord au Sud, sans
changer de peau. Les habitants abyssaux
sont pourvus d'yeux télescopiques admi-
rablement montés, en forme de jumelles
de théâtre, braqués au-dessus de leur
tête ou, si vous le préférez, ils ont l'air
d'avoir mis sur leur nez des lunettes
d'automobilistes ; un appare.il produc-
teur de lumière est placé au fond de
l'organe. Jamais, nos marchands d'ap-
pareils d'optique ne pourront céder aux
metteurs en scène de music-halls des
appareils aussi perfectionnés- Il faut
descendre sept mille de profondeur
pour connaître1 la manière d'éclairer le
ciel et les étoiles de nos revues.
*
**
Le prince défunt a laissé sur l'origine
des anguilles des observations définiti-
ves. Mais c'est une question que je ré-
serve pour un prochain article, - parce
qu'elle a trait aux migrations des ani-
maux qui sont pleins d'enseignement
pour les hommes et les nations.
Je vous prie de. m'excuser si je vous
ai entraîné à ma suite, par sept mille
mètres d'eau salée. A ces profondeurs,
on est bien tranquille, et. on a risque de
rencontrer des êtres qui ignoreront mê-
me les noms de M. Poincaré, du comte
de Lasteyrie et de M. J-L. Bonnet.
Georges PONSOT.
UN TRAFIC A REPRIMER
Le commerce des fausses
« antiquités »
prend des proportions
inquiétantes
De quelle officine sortent
ces vieilleries en toc?
Il y -a quelque temps, la « Lanterne » si-
gnalait qu'on finissait par s'émouvoir beau-
coup, dans les milieux archéologiques de
Londres, du nombre considérable d'objets
soi-disant antiques mis en circulation et
achetés parfois sans discernement par des
musées. A nouveau, plusieurs, correspon-
d'ants, non seulement nous confirment que
ce trafic continue à être couramment pra-
tiqué, mais qu'il prend, de plus en plus, des.
proportions inquiétantes.
Inquiétantes pour le bon renom du com-
merce honnête de la curiosité, que les étran-
gers et même ceux de nos nationaux qui
sont « fourrés dedans » ont tendance à con-
fondre avec les mercantis du « faux vieux»;
dangereuses pour l'industrie même des vé-
ritables antiquaires, qui est déjà suffisam-
ment dans le marasme comme cela.
On se souvient de la retentissante aven-
ture de la tiare fameuse de Saïtapharnès,
habilement fabriquée de toutes pièces et
longtemps exposée- au Louvre comme ét'ant
d'une indiscutable authenticité. Serait-ce
encore à l'officine de la rue Pergolèse et au
talent falsificateur d'Israël Roucomovsky
que l'on devrait toutes les antiquités en
toc, trop parfaitement imitées, qui sont of-
fertes sur les marchés de Londres et d'ail-
leurs et qui, trop souvent, trouvent pre-
neurs jusqué parmi les connaisseurs les
moins faciles à tromper ?
Toujours est-il qu'il serait temps, grand
temps même, de mettre un terme au fruc-
tueux négoce dont nous parlons. La même
règle devrait être appliquée aux antiqui-
tés, qu'on impose pour la vente de tous les
produits commerciaux en général. Ceux-ci
n'ont droit à telle dénomination que s'ils
sont vraiment d'origine ; autrement, il faut
— sous peine de sanctions sévères — qu'ils
soient désignés sous l'étiquette « fantaisie »
ou « imitation ». Il est absolument néces-
saire qu'il en soit ainsi pour la curiosité
et que, quand une « vieillerie » est mise en
vente, elle soit cataloguée ou indiquée com-
me « fausse » si elle n'est pas vraiment de
date ancienne ou 'd'authenticité démon-
trée. A plus forte raison si elle a été fa-
briquée de toutes pièces par des « tru-
queurs ». : La tromperie sur les antiquités
n'a que trop duré impunément. Souhaitons
qu'on se décide à sévir une bonne fois con-
tre tèus ceux qui se feront pincer.
P. V.
■■ -7 —— tX -olt. ( i
Les SOviétique à La Haye
: M. Litvinof est aussi bon ergoteur que
Tchitchérine, mais l'expérience de Gênes n'a
pas été faite en vain; ses partenaires étant
avertis joueront serré.
Les délégués de Moscou veulent trois mil-
liards de roubles-or, au prix desquels la Rus-
sie pourrait, affirment-ils, retrouver ensuite
par ses seules forces, sa stabilité économique.
Soit. Supposons que la parole bolcheviste
soit digne de foi, il est à supposer qu'une som-
me de trois milliards de roubles pourrait être
réunie par un appel à l'épargne mondiale —
il ne faut guère compter sur les finances des
différents Etats, pour la plupart cruellement
endettés. Mais encore convient-il de savoir
1° ce que les Soviets feront de l'argent qui
leur sera prêté; 2°.quelles garanties ils comp-
tent donner à leurs prêteurs.
M. de Chevilly paraît avoir clairement posé
la question en disant qu'il s'agissak là d'un
problème à résoudre entre gens d'affaires. Or,
il n'est ni un capitaliste, ni un banquier, ni un
Etat qui puisse consentir à prêter aux Soviets
sans savoir comment ils paieront les arrérages
de leur emprunt, et dans quelles conditions
ils s'engageront à le rembourser.
Les communistes, qu'ils se nomment Kras-
sine ou Litvinof, n'ont pas la prétention de
se faire remettre par des nations qui n'ont
point encore rompu avec l'odieux régime ca-
pitaliste des sommes qui devront être consa-
crées à la propagande communiste ou à la
consolidation d'un régime de terreur incom-
patible avec la liberté et même avec la jus-
tice. Les incidents qui viennent d'éclater à
Moscou à l'occasion du procès des menche-
viks, montrent que la dictature du proléta-
riat ne s'embarrasse d'aucune forme judi-
ciaire. Il est trop certain que, le cas échéant,
elle s'affranchirait avec autant de désinvolture
de ses obligations financières. * ■ -■
Dans ces conditions, malgré le désir des
peuples occidentaux de secourir la Russie, la
prudence est de règle. Si le plan de M. Litvi-
nof est cPisoler la France, il reste douteux
qu'il puisse aisément le réaliser, car ii y a des
principes sur lesguels toutes les nations non
communistes sont et seront encore longtemps
d'accord.
F. H.
Les méfaits de l'Orgeseh
Kattowitz, ■ 28 juin. - Les journaux an-
noncent que des bandes armées de l'Orgeseh
se sont dernièrement rendues en Westphalie
et -en Rhénanie pour se livrer à une série
d'agressions dirigées contre les ouvriers po-
lonais qui travaillent dans ces deux régions
industrielles.
A Oberhausen, des bandes armées ont fait
irrupticn dans les bureaux de l'association
professionnelle d'ouvrieis polonais, ont bri-
sé les installations des bureaux et emporté
plusieurs millions qui se trouvaient dans la
caisse. Les autorités allemandes d'Essen ont
consenti à ouvrir une enquête,
EN IRLANDE
Une Mie à Dublin
Les troupes de letat libre
aux prises avec les Républicains
Dublin, 28 juin. - De bonne heure ce
matin, les troupes régulières irlandaises ont
déployé une activité considérable. Plus de
cinq cents soldats de l'Etat libre avec des
autos blindées et des ambulances se sont
postés dans les rues donnant accès aux
Four-Courts, qui est le quartier général des
irréguliers.
D'autre part, 80 civils munis de pioches
et de pelles, creusent des tranchées aux
abords de Four-Courts.
Les troupes régulières ont arrêté tout
trafic; elles fouillent les piétons, arrêtent
et visitent les automobiles pour voir si elles
ne transportent pas d'armes.
L'attaque
Londres, 28 juin. - L' « Evening Stan-
drad » publie la dépêche suivante de Du-
blin:
Les troupes de l'Etat libre ont déclànché
à quatre heures du matin, une attaque con-
tre Four Courts et contre un autre immeu-
ble dénommé Fowler Mémorial Hall, occu-
pés par des irréguliers qui ont refusé de
capituler et qui ont riposté vigoureuse-
ment au feu ouvert contre eux. 1. e '-~
Les troupes régulières emploient des
mortiers de tranchée et des mitrailleuses.
Le toit en cuivre de Four Courts s'est ef-
fondré. Les irréguliers continuent à résis-
ter quoique, semble-t-ii, ils aient éprouvé
de lourdes pertes.
Des ambulances partent de tous cô^.és; le
ncmbre des tués et des blessés est encore
inconnu.
A 14 heures, le combat continue toujours
entre les troupes assiégeantes et les quel-
ques centaines d'irréguliers occupant les
Four Courts et le Fowler Hall. Le Fowler
Hall est en feu.
A midi, on vit des rebelles se retirer à
l'arrière des Four Courts et s'échapper dans
les caves du bâtiment. Les troupes de l'Etat
libre modèrent leur fue afin d'épargner l'im-
meubleautant que possible.
Les pertes des troupes de l'Etat libre sont
très faibles.
- , - -.- - ( —
Des morts qui n'ont pas de veine.
Ce sont les mérovingiens
du boulevard Saint-Marcel
Cinq nouveaux sarcophages, après les deux
qui ont déjà été découverts le mois dernier,
viennent d'être mis à jour boulevard SainL-
Marcel, au cours des terrassements qui sont
actuellement effectués.
Ce sont de beaux cercueils taillés en pleine
pierre, de l'époque mérovingienne.
On s'attend encore à de nouvelles trouvail-
les. Le boulevard Saint-iMarcel est tracé sur
l'emplacement d'un ancien cimetière collégial.
'Les archéologues se réjouissent de ces trou-
vailles, et vont sur les sarcophages mérovin-
giens du boulevard Saint-Marcel écrire de
longs rapports. Laissons les à leurs chères
études. Mais ne pensez-vous pas qu'il y a vrai,
ment des morts qui n'ont pas de veine, qui,
après avoir pris toutes les précautions pour
s'assurer une sépulture confortable et tran-
quille en laquelle ils pourraient dormir en
paix, in œternum, se voient tout d'un coup
réveillés par la pioche indiscrète d'un terras-
sier du service des eaux. Ces riches mérovin-
giens du boulevard Saint-Marcel, qui s'étaient
assurés un cercueil de pierre, sont de ceux-là.
Leurs pauvres os, jaunts par les siècles, sor-
tis sans pitié du carcophage, servent aujour-
d'hui aux archéologues à démontrer l'exacti-
tude de leur théorie, des badauds se les pas-
sent de main en main, demain ils iront sans
doute grossir les collections de quelque mu-
séum. ,
Que feront-ils, ces grands seigneurs de jadis
- on a trouvé un bout de charbon dans le
cercueil de l'un d'eux, ce qui indique sans con-
teste un très haut personnage — lejour où la
trompette, qui doit annoncer paraît-il, le Juge-
ment dernier, sonnera le céleste rassemble-
ment? Courront-ils dans tous les muséums
de France et de Navarre, en quête de leurs
tibias et de leurs radius épars ?
On pourrait, si cela servait à quelque chose,
faire à ce propos, un éloquent « A la manière
de » Bossuet ou Massillon, grands hommes
parmi les clercs, et raisonner sur ce que nous
sommes et ce qu'ils étaient : grands de la
terre, qu'on expulse de leur sépulture, pour
y faire passer un tuyau de gaz ! Amen !. R. D.
-—————————— 3—^
Quelle est celle Américaine
qui s'est suicidée lentement à Paris?
Mercredi dernier, vers 10 heures du soir,
dans une rue peu fréquentée, un passant
rencontrait une jeune et jolie femme très
élégante, qui, s'accotant au mur d'un im-
meuble, lui dit: « Je .suis ^malade, condui-
sez-moi à l'hôpital ».
Le passant surpris, mais compatissant,
asquiesça au désir de la jeune femme. Ad-
mise à l'hôpital, celle-ci refusa de donner
son nom, et déclara seulement qu'elle était
Américaine et avait avalé une grande quan-
tité du même poison qu'avait utilisé pour
se donner la mort l'étoile de cinéma amé-
ricaine Olive Thomas.
Oe poison -n'agit que lentement, et la
mort ne survient que 'plusieurs jours après
qu'on l'a -absorbé, laissant durant ce 'temps
l'usage de toutes les facultés, permettant
de mener une vie à peu près normale.
La désespérée dont il s'agit ici, qui pa
ra.it âgée de 30 à 32 ans, évoquait, en cau-
sant avec les infirmières et les docteurs de
l'hôpital la mort de sa compatriote, et par-
fois riait et plaisantait avec eux, mais se
refusait obstinément à donner son nom et
à indiquer les motifs de son acte de déses-
poir..
Dimanche dernier cependant, elle se dé-
cida àL déclarer qu'elle se nommait Elisa-
.beth Kohn, et donna plusieurs adresses aux
Etats-Unis (lesquelles d'ailleurs ont été de-
puis reconnues inexactes). Et dans la jour-
née elle expirait.
On trouva sur elle un passeport au nom
de Elisabeth Kohn, et qui portait des vi-
sas d'Australie, d'Angleterre et de Suisse,
Mais la photographie d'identité collée
sur le passeport ne correspond nullement
avec les traits de la jeune désespérée.
L'autopsie n'a pas encore été faite. Celle-
ci servirà-t-elle à éclaircir ce mystère? La
police en tout cas, se perd en conjectures
sur l'identité de l'Américaine et sur les mo-
tifs-de son acte de désespoir. N
A LA HAYE
La lettre de Litviiiol
Comment elle est accueillie
dans les milieux diplomatiques
La Haye, 28 juin. — L'envoyé spécial de
l'Agence Havas a demandé à la délégation
russe pourquoi elle avait adressé au président
de la Conférence une lettre concernant la
France et la Belgique.
Elle a répondtf que la démarche des So-
viets n'avait pas un but de polémique, mais
que le gouvernement des Soviets ne peut pas
considérer la seule présence des délégués
français et belges comme une adhésion suf-
fisante de la France et de la Belgique à la
résolution de Gênes du 18 mai, qui a réglé
les conditions de la réunion de La Haye et
Je pacte de non-agression. Elle désire savoir
si les délégués français et belges sont des
observateurs ou des participants actifs à la
Conférence. Il s'agit d'une simple demande
d'information.
Répondant à la question de savoir s'il
existe réellement un plan de reconstruction
de la Russie dû à l'initiative soviétique, la
délégation russe a répondu qpe le gouverne-
ment de Moscou complète depuis Gênes le
programme qui y avait été esquissé. Un plan
général a été établi concernant toutes les
branches de la vie économique du pays.
Ce que l'on dit dans les milieux diplomatiques
La Haye, 28 juin. — La lettre de M. Lit-
vinof, dont la délégation française n'a, d'ail-
leurs, pas encore été saisie et qui a été com-
muniquée à la presse par la délégation des
Soviets avant d'avoir été remise au prési-
dent de la Conférence, est considérée ici
comme une opération politique destinée à
raviver les polémiques éteintes en attirant
l'attention sur les conditions de la présence
à La Haye de la France et de la Belgique.
M. Patyn, président, n'a pas attendu d'a-
voir conféré avec les Belges et les Français
pour déclarer aux délégués bolcheviks que
seule la présence des délégués belges et fran-
çais à la Conférence constituait une réponse
à la préoccupation des Soviets. Dans ces con-
ditions, la démarche des Soviets est consi-
dérée pour le moins comme inopportuie.
Cet événement, ainsi que les déclarations
successives et parfois contradictoires de M.
Litvinof devant la presse et la commission
des crédits ont mis en garde les délégations
contre un jugement précipité touchant le dé-
veloppement de la réunion de La Haye. On
ne se montre ni optimiste ni pessimiste.; on
attend.
On attend les déclarations que les Soviets
feront -cet après-midi devant la sous-commis-
gion des biens privés car tous les sujets (étant,
tomme l'a fait observer,,. hier, avec insis-
tance, M. Hilton Young, interdépendants,
c'est seulement après trois ou quatre jours
que l'on pourra diagnostiquer sur la situa-
tion.
On n'attend pas avec moins de curiosité le'
plan de reconstruction de la Russie que M.
Litvinof a été prié hier de produire devant
la commission des crédits. Beaucoup doutent
de l'existence de ce plan général, embrassant
les besoins généraux de la Russie. On croit
plutôt qu'à l'exemple de ce qu'ils firent à
Gênes, les délégués des Soviets exposeront
un programme fragmentaire..
M. RakoWsky avait, à Gênes, limité ce
programmé à l'agriculture. On croit savoir
que le plan qui sera développé ici par M.
Litvinof représenterait une dépense d'envi-
ron 3 milliards de roubles-or.
La délégation belge déclare que la lettre de
M. Litvinoff n'a aucune importance.
La réponse belge est prête depuis long-
temps, mais la Belgique attendra pour la
faire connaître la réponse de Paris par cour-
toisie pour la France.
——-—————————— ) e.- (
BLOC-NOTES
L'abstentionniste
maître de l'Heure
La commission du suffrage universel, sur la
proposition de son éminent rapporteur, M. Jo-
seph Barthelémy, à décidé de proposer au Par-
lement des sanctions énergiques contre les abs-
tentionnistes qui, sous prétexte qu'aucun des
pandidats en présence ne leur convient, s'obs-
tinent à ne pas voter.
J'applaudis des deux mains, en regrettant de
ne pas être quadrumane, ce qui me permet-
trait d'applaudir des quatre, car de^a sorte on
rappellera à ces derniers que, dans ce monde
où l'aibsolu est rare, il faut se contenter du re-
latif, et entre deux maux se résigner à choisir
le moindre.
Seulement c'est la pénalité qui m'inquiète un
peu. Que fera-t-on, en effet à ces mauvais ci-
toyens ? On affichera leur nom -l la porte de
la mairie, avec la pensée de les clouér fictive-
ment au pilori, en les signalant au mépris pu-
blic.
Or, j'ai grand'peur que l'on ne les désigne
au contraire aux faveurs gouvernementales et
aux cajoleries électorales. Les braves gens qui
votent affirment par là une conviction ; ct,
au moins d'une façon générale, on doit suppo-
ser qu'ils n'en changeront pas: Dans ces condi-
tions, qu'ils soient les amis ou les adversaires
du gouvernement et des élus, ceux-ci comme
cdui-là ne sauraient rien en obtenir de plus
que ce qu'ils ont déjà ; et, dès lors, pourquoi
se gêner aient-ils avec eux.
Les abstentionnistes, au contraire, représen-
tent dans les prochaines élections la. part de
l'inconnu ; et leur intervention pourrait chan-
ger le sens et l'équilibre de la politique. D'au-
tre part, ils n'ont évidemment pas d'opinions
préconçues. Il suffirait d'un rien. pour, les dé-
cider à se porter d'un côté ou de l'autre, {n
faisant ainsi pencher la balance.
Dans ces conditions, et dès que leurs noms.
seront publiés, les partis se les disputeront à •
grands coups de déductions ou de promesses ;
et s'ils demandent quelque chose au mair^.au
sous-préfet ou à leur député, tous se mettront
en quatre- pour leur être agréable. Ce n'est
peut-être pas ex/trêmement noble, mais' c'est -
tout à fait logiqu'i. Qui traiteriez vous le mieux
d'un ami de vingt:ans ou d'un olibrius quel-
conque dont vous voudriez acquérir l'amitié ?
Aussi j'ai grand'peur que Vinscription sur la
liste d'infamie ne constitue pas un chCtiment
bien intimidant.
Il est vrai Que la commission en a prévu de
plus rcflGiitables : et si ces coupables persis-
tent diaboliquement à ne pas vouloir vote;r, on
leur défendra de le faire. Ce sera dur, mais
tant Mis .¡,¡.,. eue.
fetit Jean,
AVANT ET APRES LA GUERRRE
LA BELGIQUE
ÉCONOMIQUE
ET LA FRANCE
La renaissance industrielle est remar-
quable chez nos voisins; la compa-
raison avec notre propre effort
doit le stimuler
La Belgique a repris son activité d'avant-
guerre. C'est un foyer d'initiatives et d'entre-
prises qui pourrait servir d'excellent exemple
à notre pays.
L'industrie de la houille, qui est la plus an-
cienne en Belgique, est sitjiée notamment sur
une largeur maximum de 15 kilomètres, entre
Mons et Liège. En 1913, il y avait 150,000 ou-
vriers occupés dans ces mines avec une pro-
duction de 23 millions de tonnes. Et, chose re-
marquable, malgré la perturbation causée par
la guerre, ce tonnage sera presque dépassé en
1922. C'est là un excellent résultat qui dé-
montre l'ardeur avec laquelle la Belgique s'est
remise au travail. C'est également dans le
bassin de Liège que se trouve la grande in-
dustrie métallurgique. A la veille de la guer-
re, il y avait là un nombre important de hauts
fourneaux. La production totale d'avier, fonte,
aciers et produits finis, atteignait en 1913 le
chiffre de 8,000,000 de tonnes. Actuellement,
malgré la mise en œuvre de tous les moyens
de production, un tel rendement n'a pu être
atteint. Cependant les meilleurs espoirs peu-
vent être fondés, car déjà la production at-
teint un chiffre important. Il y a eu notam-
ment, en 1921, une production de :
Fonte 870,000 tonnes
Acier 770,000 tonnes
La culture du lin en Flandre, région hu-
mide, a donné naissance à une industrie tex-
tile importante. Les industries du coton, de
la corderie et des vêtements occupent 300,000
ouvriers actuellement.
*
**
La Belgique est aussi, comme la France, un
pays très agricole. La superficie totale du ter-
ritoire est de 2,945,000 hectares, sur lesquels
1,960,000 sont en exploitation. En 1913, la pro-,
duetion agricole belge atteignait une valeur
de deux milliards de francs. Cependant, cette
production est insuffiea/nte, les deux tiers des
produits indispensables à la Belgique étant
achetés au dehors.
Quant au trafic maritime et fluvial, c'est,
on peut le dire, la principale richesse de la
Belgique. C'est un tel trafic qui a donné nais-
sance au port d'Anvers, qui est en quelque
sorte le port d'entrée actuel d'une partie de
l'Alsace et de l'Allemagne et de l'Europe cen-'
traie.
Voici, pour 1921, quelques chiffres qui indi-
quent l'importance du trafic maritime d'An-
vers : - - —
0
tonnes.
Sorties : 11,214 navires jaugeant 16,319,000
tonnes.
Mais ce qui favorisera le développement in-
dustriel, métallurgique et commerciail, c'est,
sans nul doute, l'union douanière conclue en
1921 entre la Belgique et le Luxembourg.
*
**
En ce qui concerne Je commerce extérieur
de la Belgique, la balance commerciale est en-,
core déficitaire, puisque cinq années de guerre
pèsent lourdement sur cette nation. En 191g,
le commerce extérieur belge représentait mte
valeur de 8,000,000 de francs, soit un ton-
nage de plus de .53 millions de tonnes. En 1921,
ce tonnage n'est plus que d'environ 35 mil-
lions de tonnes, mais d'une valeur de près de
dix-huit milliards.
Il nous faut examiner maintenant quelle
est l'importance des échanges entre la France
et la Belgique. (Ces échanges sont très actifs,
et permettent d'avoir les meilleures espéran-
ces pour l'avenir. La France a un champ très
vaste en Belgique, et il en est de même en
France pour la Belgique.
Voici un petit tableau significatif (en mil-
lions de francs) :
1913 1921
Importations de Belgique
en France 556 1,793
Importations de France'
en Belgique 6,26 1,733-
Ces chiffres sont fort encourageants. En
.1921, la Belgilque est le quatrième fournisseur
de la France, et, en 19121 toujours, la France
se classe en premier rang parmi les fournis-
seurs, de la Belgique. 'Cependant, si 'la valeur
a augmenté, .le tonnage des divers produits a
diminué. C'est ainsi qu'en 1913, la quantité des
marchandises françaises atteint 7,465,941 ton-
nes, tandis que ce tonnage n'est que de
2,994,303 tonnes en 1920.
Cependant, il es tnécessaire que des rela-
tions plus, étroites, dans l'ordre économique,
soient développées entre la Belgique et la
France, car les deux pays sont un exceVent
débouché (pour chacun d'eux.
S. FERDINAND-LOP.
> o.- - 1 ——————————
LA « LANTERNE » AVAIT RAISON
Le Sénat condamne les «Marie-Louise»
Au cours'île la discussion sur les cargos
du type « Marie-Louise » (qui sont si stables
que la commission Laubœuf a dû les déclarer
dangereux s'ils ne sont pas conduits par des
.équipages d'élite). M. Brard, sénateur du Mor-
bihan, a signalé à ses collègues « l'avis de la
presse qualifiée » au sujet de ces fameux
submersibles.
M. Brard a cité en conséquence les entrefi-
lets parus dans plusieurs journaux parisiens
ou dans des revues maritimes. En tête d'ail-
leurs — et nous tenons à l'en remercier — il
a cité la Lanterne et le signataire même des
articles publiés- ici au sujet de's' « Marie-
Louise », auquel il a fait beaucoup d'honneur.
Le Sénat, comme on l'a vu,, a entendu met-
tre fin à la folie dangereuse de la construction
.dé bateaux du même type, comme à la réalisa-
tion du programme de nouvelles mises en
chantier. Mais-ce n'est pas tout ? Est-ce guo
la marine marchande ne conserverait pas l'es-
poir de continuer à se, servir des « Marie-
Louise a qui ne sont pas encore allés au fond ?
Est-ce que même elle ne poursuivrait pas le
secret dessein de continuer l'exploitation res-
treinte d'une petite « flotte en gérance » ?
Ncus nous plaisons à penser qu'après avoir
vcté l'crdre du jour que l'on connaît ---:- et qui
a donné pleinement raison aux appréciations
de la Lanterne - le Sénat ne tolérera point
de fantaisies au moins aussi périlleuses que
coûteuses. Il faut en finir, une bonne fois, avec
l'Armada qui ne nous a valu que des déboi-
res. - L. L..
EST-CE LA FIN DES GABEGIES ?
La Commission des Finances
el les «comptes spéciaux »
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle set
casse. Tant se moquent des décisions du Par-
lement nos « grandes » administrations, que
nos « honorables » en arrivent à-se fâcher et
à vouloir obliger. M. Lebureau à;s'incliner de.
vant leur volonté théoriquement1 souveraine.-
Si l'on s'en tient en effet aux termes du rap.
port adopté par la commission des finances de
la Chambre et relatif au projet n* 4516 ouvrant
et annulant des crédits sur l'exercice 1921, il
y a deux « comptes spéciaux » qui sont défini-
tivement à la veille d'avoir vécu.
On sait combien les comptes, bien qualifié»
de « spéciaux » ont coûté cher aux finances
du pays. Ce furent de véritables gouffres où,
sans discussion, ni examen, ni contrôle, Les
milliards disparaissaient avec une rapidité
et avec une continuité effarantes. C'étaient des
budgets « à côté », où les administrations se
servaient, gaspillaient effroyablement les som-
mes qui ne leur auraient jamais été accordées
par le Parlement et ruinaient le Trésor dans
les plus folles entreprises d'Etat.
Enfin — tout arrive — le Parlement estima
qu'il y avait lieu d'arrêter les frais et, par la
loi du 7 août 1920 d'abord, Dar la loi de finan-
ces du 30 avril 1921 raient clos : le 31 mars 1921 le compte spécial
du ravitaillement et le 31 décemlbre 1921 le
compte spécial d'e la marine marchande.
Après quoi; bien entendu, il n'y eut rien de
changé. Le 31 décembre 1921, il fallut auto-
riser les opérations de régularisation du
compte spécial du ravitaillement. jusqu'au
30 juin 1922. Quant au compte spécial de la
marine marchande. il fut prorogé, lui aussi,
4e quatre mois, jusqu'au 30 avril 1922. Puis,
« à titre exceptionnel », les opérations des di-
verses sections des comptes spéciaux « Trans-
ports maritimes » et « Flotte en gérance » fu-
rent prolongés à nouveau jusqu'au 3(L iirin
1922.
Nous voici à la veille de la date fatidique.
Enfin, n'est-ce pas, on va pouvoir tirer la
dernière barre au-dessous des colonnes 4e
chiffres alignées par les services du ravitail-
lement et de la marine marchande ! M. Don*
mer avait formellement déclaré (en juillet
1921 !) : « Vous me demandez quelle' sera
en 1922 la cfîarge des comptes spéciaux. Zéro,
je l'espère bien. Ravitaillement, stocks, ma-
rine marchande, tout doit être réglé avant
la fin de l'année. » Cette prédiction ne s'é-
tant pas réalisée, au moins maintenant, 18
mauvais prophète ne se sera trompé que de
six mois ? Pas du tout. Avec un ensemble
touchant, ravitaillement et marine mar-
chande sollicitent encore un délai. Ah !" on
y tient aux comptes spéciaux !
La commission des finances a pensé qu'on
ce f.ichait d'elle pour la Quatrièfine fois
-:'" et, par l'organe de son rapporteur;' elle
s'est exprimée ainsi :
La commission des finances, malgré tout son
désir de voir disparaître tous les petits budgets
occultes que constituent les comptes spéciaux,
malgré sa volonté de voir clairement notre si-
tuation financière, a oru pouvoir, .à différentes
reprises, prolonger, sur la demande du .gouver-
nement, les délais accordés pour la liquidation
de ces comptes.
Aujourd'hui elle estime que la période de
liquidation déjà accordée a été suffisante, que
l'état de choses actuel. ne saurait durer indéfi-
niment, et vous, demande de rejeter les dispo-
sitions proposées dans les présents articles.
A la bonne heure ! Sous prétexte de liqui-
dation, les comptes spéciaux risqueraient de
durer éternellement - et de continuer à
peser sur les finances déjà, si obérées du
pays. Il faut en finir une fois pour toutes.
D'autant plus que le mieux, pour « liquider »
toute cette comptabilité serait peut-être d'y
mettre le feu. Au moins on n'en parlerait
plus.
Paul SEILOGE.
< —!
Comment équilibrer
le Budget de 1922
Les 3.-100 millions
de M. Bokanowski
La commission des finances de la Chambrf
a entendu hier un exposé de son rapporteut
général, M. Bokanowski, concernant l'équili-
bre du budget de. 1923.
M. Bokanowski a rappelé d'abord. la déci-
sion réitérée de la commission de n'apporter
à la Chambre qu'un budget général en équi-'
libre et, à cet effet, il a présenté une série
de propositions qui, si elles étaient accep-
tées, seraient ensuite soumises à l'examen du
gouvernement. ,
D'après les chiffres du projet de M. de
Lasteyrie, le déficit du budget de 1923 serait
de 3.900 millions. Mais, au titre du Minis-
tère des finances figure un crédit de 500 mil-
lions pour amortissement de la dette publi-
que, qui ne représente pas une dépensa pro-
prement dite. '.,
Pour faire disparaître le défiçit ainsi chif-
fré à 3.400 millions M. Bpkanposki propose
des compressions de dépenses pour. L100 mil-
lions et une augmentation de recettes pour
ï milliards, -,-
Les économies -
Les économies à réaliser doivent être d'a-
bord de 525 millions .sur «les budgets de la
guerre et de la marine, et comprennent no-
tamment 1-75 millions sur la Syrie, 125 sur
le Maroc, 25 sur le corps d'occupation de
fconstantinople, soit 525 millions.
Les autres économies sont prélevées, en-
suite. sur les divers autres ministères, à" con-
currence de 120 millions ; la suppression de
2.">.000 fonctionnaires est agents de l'Etat pro-
duirait 200 millions' rabaissement de l'inté-
rêt des Bons de ta Défense nationale en
1923, 375 pillions ;- suspénsion des rembour-
sements annuels à la Banque de France, "80
millions ; économie des intérêts des "çm*'
prunts non émis pour combler le déficit, - en-
viron 100 millions.
Soit. au total, 1.400 millions.
Nouvelles recettes
Pour les recettes, M. Bokanowski estime
qu'au titre des impôts de consommation, il
faudrait rétablir les droits de circulation sur
les boissons hygiéniques, tels qu'ils étaient
fixés par la loi du 25 juin 1920. s it 200 mil-
lions .-
Il pense que la production agr cole pour-
rait. au titre des impôts rédulairi» s»*,
- -_ - -' ,,-
Le Numéro : 10 cm-
ABONNEMENTS las tm. 3m.
Seine et S.-et-O. 85 » 13 1 T 1
France et ColJn. 28 » 14 » 7 60
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aux Sureaux au JeurraJ
46' ANNEE - KO 16.404
JEUDI
- 29
JUIN 1922
pirecteur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
f/£a manuscrits non Inséré*
ne sont pas rend/us
Mots d'écrit
Le Prince de Monaco qui vient de dis-
paraître de cette terre aimait les mers, et
détestait le jeu, assure-t-on. Il faut ho-
norer sa mémoire de chercheur des se-
crets abyssaux.
Le mystère du fond des océans a tou-
jours hanté l'esprit des hommes. Si j'a-
vais devant moi une rame de papier, je
vous conterais de bien belles histoires
moyennageuses des monstres que l'ima-
gination des moines-écrivains situaient
dans les profondeurs des eaux. Les si-
rènes, les tritons, les néréides s'ébattent
parmi les récifs des côtes latines ; mais
par des millliers de brasses, Rondelet,
Gesnej-, Ruysch affirment qu'il existe
des êtres assez curieux. Gesner aperçut
l'un d'eux un jour de tempête. C'était un
moine-marin à face d'homme rustique,
qui portait capuchon de grosses écailles ;
en place de bras, il agitait deux nageoi-
res roses, et, naturellement, finissait en
queue de poisson. Marguerite de Valois,
reine de Navarre, confirme l'exactitude
du récit de Gesner, et nous déclare que
le moine-marin parut à la Cour de Char-
Jes-Quint. Pline et Pausanias ont égale-
ment aperçu plusieurs des hommes-ma-
rins avec une belle queue orange. L'un
de nos frères de l'Océan villégiatura six
- mois, en 1187, chez le gouverneur du
comté de Suffolk.
Je ne sais si le prince de Monaco en
rencontra dans ses croisières. Il serait
intéressant de le rechercher dans ses no-
tes. Car il est possible que, par crainte
du ridicule, il n'ait pas osé en faire l'ob-
jet d'une communication à l'Académie
des Sciences qui, pourtant, dans les an-
nées 1738 et 1740, s'occupa fort sérieuse-
ment de la structure des hommes-ma-
rins
V*
Eh tout cas, M. Grimaldi rendit de
grands services à l'océanographie. Il dé-
termina, avec les savants de ces expédi-
tions, que les eaux à cinq ou six mille
•mètres de -profondeur sont éclairées par
, des poissons lumineux qui sont de véri-
tables porte-flambeaux. Vous vous ren-
dez bien compte que dans les eaux
abyssales, on ne voit pas très clair. La
science indiquait qu'à partir de quatre
cents mètres, on se croirait en pleine
discussion de-la Chambré du Bioc natio-
nal, c'est-à-dire, comme vous l'avez déjà
compris, dans la complète obscurité.
Vous pensèz si, 'à huit mille de fond,
dans des trous à logér le mont Everest
ou la bêtise humaine, les ténèbres sont
épaisses. Mais la Nature a pourvu à
cet inconvénent plutôt sérieux, en char-
geant de braves poissons de produire de
l'électricité à meilleur compte que nos
• usiniers. Le prince de Monaco ramena,
un beau matin, de ses nasses, dragues,
chaluts, filets 4 plancton, des habitants
de ces abîmes, de véritables projecteurs
de lumière, pourvus de toutes les lueurs
de prisme et des mille nuances des cou-
leurs. Je ne veux pas vous dire comment
on appelle ces bêtes : elles ont des noms
dont vous n'avez pas idée : Siphonopho-
res hyalins, hémertes, pétropodes. Je
préfère vous présenter les Méduses vio-
lettes qui flottent entre deux eaux les
Céphalopodes comparables aux saDhirs
et aux émeraudes, les Astéries vertes, les
colonies d'animaux arborescents. la Lu-
cifériore, les Etoiles de mer produisant
une clarté verte, le Ceste de Vénus, sorte
d'anguille phosphorescente. Ces électri-
ciens tournent quand'ils le veulent le
commutateur. M. Grimaldi, de Monte-
Carlo, vit au large de Ténériffe, un
grand Céphalopode qui distribuait gra-
tuitement de la lumière à des centaines
de mètres autour de lui. Ayant aperçu le
yacht monégasque, ce Pataud (c'était ^au
temps passé) fit grève ; il éteignit sa;j
feux.
Sur le sol des océans, à ces profon-
deurs, la température est constante,
c'est-à-dire qu'il fait aussi chaud à l'E-
quateur qu'aux pôles, de sorte qu'une
grosse anguille peut se payer le luxe -de
faire le voyage du Nord au Sud, sans
changer de peau. Les habitants abyssaux
sont pourvus d'yeux télescopiques admi-
rablement montés, en forme de jumelles
de théâtre, braqués au-dessus de leur
tête ou, si vous le préférez, ils ont l'air
d'avoir mis sur leur nez des lunettes
d'automobilistes ; un appare.il produc-
teur de lumière est placé au fond de
l'organe. Jamais, nos marchands d'ap-
pareils d'optique ne pourront céder aux
metteurs en scène de music-halls des
appareils aussi perfectionnés- Il faut
descendre sept mille de profondeur
pour connaître1 la manière d'éclairer le
ciel et les étoiles de nos revues.
*
**
Le prince défunt a laissé sur l'origine
des anguilles des observations définiti-
ves. Mais c'est une question que je ré-
serve pour un prochain article, - parce
qu'elle a trait aux migrations des ani-
maux qui sont pleins d'enseignement
pour les hommes et les nations.
Je vous prie de. m'excuser si je vous
ai entraîné à ma suite, par sept mille
mètres d'eau salée. A ces profondeurs,
on est bien tranquille, et. on a risque de
rencontrer des êtres qui ignoreront mê-
me les noms de M. Poincaré, du comte
de Lasteyrie et de M. J-L. Bonnet.
Georges PONSOT.
UN TRAFIC A REPRIMER
Le commerce des fausses
« antiquités »
prend des proportions
inquiétantes
De quelle officine sortent
ces vieilleries en toc?
Il y -a quelque temps, la « Lanterne » si-
gnalait qu'on finissait par s'émouvoir beau-
coup, dans les milieux archéologiques de
Londres, du nombre considérable d'objets
soi-disant antiques mis en circulation et
achetés parfois sans discernement par des
musées. A nouveau, plusieurs, correspon-
d'ants, non seulement nous confirment que
ce trafic continue à être couramment pra-
tiqué, mais qu'il prend, de plus en plus, des.
proportions inquiétantes.
Inquiétantes pour le bon renom du com-
merce honnête de la curiosité, que les étran-
gers et même ceux de nos nationaux qui
sont « fourrés dedans » ont tendance à con-
fondre avec les mercantis du « faux vieux»;
dangereuses pour l'industrie même des vé-
ritables antiquaires, qui est déjà suffisam-
ment dans le marasme comme cela.
On se souvient de la retentissante aven-
ture de la tiare fameuse de Saïtapharnès,
habilement fabriquée de toutes pièces et
longtemps exposée- au Louvre comme ét'ant
d'une indiscutable authenticité. Serait-ce
encore à l'officine de la rue Pergolèse et au
talent falsificateur d'Israël Roucomovsky
que l'on devrait toutes les antiquités en
toc, trop parfaitement imitées, qui sont of-
fertes sur les marchés de Londres et d'ail-
leurs et qui, trop souvent, trouvent pre-
neurs jusqué parmi les connaisseurs les
moins faciles à tromper ?
Toujours est-il qu'il serait temps, grand
temps même, de mettre un terme au fruc-
tueux négoce dont nous parlons. La même
règle devrait être appliquée aux antiqui-
tés, qu'on impose pour la vente de tous les
produits commerciaux en général. Ceux-ci
n'ont droit à telle dénomination que s'ils
sont vraiment d'origine ; autrement, il faut
— sous peine de sanctions sévères — qu'ils
soient désignés sous l'étiquette « fantaisie »
ou « imitation ». Il est absolument néces-
saire qu'il en soit ainsi pour la curiosité
et que, quand une « vieillerie » est mise en
vente, elle soit cataloguée ou indiquée com-
me « fausse » si elle n'est pas vraiment de
date ancienne ou 'd'authenticité démon-
trée. A plus forte raison si elle a été fa-
briquée de toutes pièces par des « tru-
queurs ». : La tromperie sur les antiquités
n'a que trop duré impunément. Souhaitons
qu'on se décide à sévir une bonne fois con-
tre tèus ceux qui se feront pincer.
P. V.
■■ -7 —— tX -olt. ( i
Les SOviétique à La Haye
: M. Litvinof est aussi bon ergoteur que
Tchitchérine, mais l'expérience de Gênes n'a
pas été faite en vain; ses partenaires étant
avertis joueront serré.
Les délégués de Moscou veulent trois mil-
liards de roubles-or, au prix desquels la Rus-
sie pourrait, affirment-ils, retrouver ensuite
par ses seules forces, sa stabilité économique.
Soit. Supposons que la parole bolcheviste
soit digne de foi, il est à supposer qu'une som-
me de trois milliards de roubles pourrait être
réunie par un appel à l'épargne mondiale —
il ne faut guère compter sur les finances des
différents Etats, pour la plupart cruellement
endettés. Mais encore convient-il de savoir
1° ce que les Soviets feront de l'argent qui
leur sera prêté; 2°.quelles garanties ils comp-
tent donner à leurs prêteurs.
M. de Chevilly paraît avoir clairement posé
la question en disant qu'il s'agissak là d'un
problème à résoudre entre gens d'affaires. Or,
il n'est ni un capitaliste, ni un banquier, ni un
Etat qui puisse consentir à prêter aux Soviets
sans savoir comment ils paieront les arrérages
de leur emprunt, et dans quelles conditions
ils s'engageront à le rembourser.
Les communistes, qu'ils se nomment Kras-
sine ou Litvinof, n'ont pas la prétention de
se faire remettre par des nations qui n'ont
point encore rompu avec l'odieux régime ca-
pitaliste des sommes qui devront être consa-
crées à la propagande communiste ou à la
consolidation d'un régime de terreur incom-
patible avec la liberté et même avec la jus-
tice. Les incidents qui viennent d'éclater à
Moscou à l'occasion du procès des menche-
viks, montrent que la dictature du proléta-
riat ne s'embarrasse d'aucune forme judi-
ciaire. Il est trop certain que, le cas échéant,
elle s'affranchirait avec autant de désinvolture
de ses obligations financières. * ■ -■
Dans ces conditions, malgré le désir des
peuples occidentaux de secourir la Russie, la
prudence est de règle. Si le plan de M. Litvi-
nof est cPisoler la France, il reste douteux
qu'il puisse aisément le réaliser, car ii y a des
principes sur lesguels toutes les nations non
communistes sont et seront encore longtemps
d'accord.
F. H.
Les méfaits de l'Orgeseh
Kattowitz, ■ 28 juin. - Les journaux an-
noncent que des bandes armées de l'Orgeseh
se sont dernièrement rendues en Westphalie
et -en Rhénanie pour se livrer à une série
d'agressions dirigées contre les ouvriers po-
lonais qui travaillent dans ces deux régions
industrielles.
A Oberhausen, des bandes armées ont fait
irrupticn dans les bureaux de l'association
professionnelle d'ouvrieis polonais, ont bri-
sé les installations des bureaux et emporté
plusieurs millions qui se trouvaient dans la
caisse. Les autorités allemandes d'Essen ont
consenti à ouvrir une enquête,
EN IRLANDE
Une Mie à Dublin
Les troupes de letat libre
aux prises avec les Républicains
Dublin, 28 juin. - De bonne heure ce
matin, les troupes régulières irlandaises ont
déployé une activité considérable. Plus de
cinq cents soldats de l'Etat libre avec des
autos blindées et des ambulances se sont
postés dans les rues donnant accès aux
Four-Courts, qui est le quartier général des
irréguliers.
D'autre part, 80 civils munis de pioches
et de pelles, creusent des tranchées aux
abords de Four-Courts.
Les troupes régulières ont arrêté tout
trafic; elles fouillent les piétons, arrêtent
et visitent les automobiles pour voir si elles
ne transportent pas d'armes.
L'attaque
Londres, 28 juin. - L' « Evening Stan-
drad » publie la dépêche suivante de Du-
blin:
Les troupes de l'Etat libre ont déclànché
à quatre heures du matin, une attaque con-
tre Four Courts et contre un autre immeu-
ble dénommé Fowler Mémorial Hall, occu-
pés par des irréguliers qui ont refusé de
capituler et qui ont riposté vigoureuse-
ment au feu ouvert contre eux. 1. e '-~
Les troupes régulières emploient des
mortiers de tranchée et des mitrailleuses.
Le toit en cuivre de Four Courts s'est ef-
fondré. Les irréguliers continuent à résis-
ter quoique, semble-t-ii, ils aient éprouvé
de lourdes pertes.
Des ambulances partent de tous cô^.és; le
ncmbre des tués et des blessés est encore
inconnu.
A 14 heures, le combat continue toujours
entre les troupes assiégeantes et les quel-
ques centaines d'irréguliers occupant les
Four Courts et le Fowler Hall. Le Fowler
Hall est en feu.
A midi, on vit des rebelles se retirer à
l'arrière des Four Courts et s'échapper dans
les caves du bâtiment. Les troupes de l'Etat
libre modèrent leur fue afin d'épargner l'im-
meubleautant que possible.
Les pertes des troupes de l'Etat libre sont
très faibles.
- , - -.- - ( —
Des morts qui n'ont pas de veine.
Ce sont les mérovingiens
du boulevard Saint-Marcel
Cinq nouveaux sarcophages, après les deux
qui ont déjà été découverts le mois dernier,
viennent d'être mis à jour boulevard SainL-
Marcel, au cours des terrassements qui sont
actuellement effectués.
Ce sont de beaux cercueils taillés en pleine
pierre, de l'époque mérovingienne.
On s'attend encore à de nouvelles trouvail-
les. Le boulevard Saint-iMarcel est tracé sur
l'emplacement d'un ancien cimetière collégial.
'Les archéologues se réjouissent de ces trou-
vailles, et vont sur les sarcophages mérovin-
giens du boulevard Saint-Marcel écrire de
longs rapports. Laissons les à leurs chères
études. Mais ne pensez-vous pas qu'il y a vrai,
ment des morts qui n'ont pas de veine, qui,
après avoir pris toutes les précautions pour
s'assurer une sépulture confortable et tran-
quille en laquelle ils pourraient dormir en
paix, in œternum, se voient tout d'un coup
réveillés par la pioche indiscrète d'un terras-
sier du service des eaux. Ces riches mérovin-
giens du boulevard Saint-Marcel, qui s'étaient
assurés un cercueil de pierre, sont de ceux-là.
Leurs pauvres os, jaunts par les siècles, sor-
tis sans pitié du carcophage, servent aujour-
d'hui aux archéologues à démontrer l'exacti-
tude de leur théorie, des badauds se les pas-
sent de main en main, demain ils iront sans
doute grossir les collections de quelque mu-
séum. ,
Que feront-ils, ces grands seigneurs de jadis
- on a trouvé un bout de charbon dans le
cercueil de l'un d'eux, ce qui indique sans con-
teste un très haut personnage — lejour où la
trompette, qui doit annoncer paraît-il, le Juge-
ment dernier, sonnera le céleste rassemble-
ment? Courront-ils dans tous les muséums
de France et de Navarre, en quête de leurs
tibias et de leurs radius épars ?
On pourrait, si cela servait à quelque chose,
faire à ce propos, un éloquent « A la manière
de » Bossuet ou Massillon, grands hommes
parmi les clercs, et raisonner sur ce que nous
sommes et ce qu'ils étaient : grands de la
terre, qu'on expulse de leur sépulture, pour
y faire passer un tuyau de gaz ! Amen !. R. D.
-—————————— 3—^
Quelle est celle Américaine
qui s'est suicidée lentement à Paris?
Mercredi dernier, vers 10 heures du soir,
dans une rue peu fréquentée, un passant
rencontrait une jeune et jolie femme très
élégante, qui, s'accotant au mur d'un im-
meuble, lui dit: « Je .suis ^malade, condui-
sez-moi à l'hôpital ».
Le passant surpris, mais compatissant,
asquiesça au désir de la jeune femme. Ad-
mise à l'hôpital, celle-ci refusa de donner
son nom, et déclara seulement qu'elle était
Américaine et avait avalé une grande quan-
tité du même poison qu'avait utilisé pour
se donner la mort l'étoile de cinéma amé-
ricaine Olive Thomas.
Oe poison -n'agit que lentement, et la
mort ne survient que 'plusieurs jours après
qu'on l'a -absorbé, laissant durant ce 'temps
l'usage de toutes les facultés, permettant
de mener une vie à peu près normale.
La désespérée dont il s'agit ici, qui pa
ra.it âgée de 30 à 32 ans, évoquait, en cau-
sant avec les infirmières et les docteurs de
l'hôpital la mort de sa compatriote, et par-
fois riait et plaisantait avec eux, mais se
refusait obstinément à donner son nom et
à indiquer les motifs de son acte de déses-
poir..
Dimanche dernier cependant, elle se dé-
cida àL déclarer qu'elle se nommait Elisa-
.beth Kohn, et donna plusieurs adresses aux
Etats-Unis (lesquelles d'ailleurs ont été de-
puis reconnues inexactes). Et dans la jour-
née elle expirait.
On trouva sur elle un passeport au nom
de Elisabeth Kohn, et qui portait des vi-
sas d'Australie, d'Angleterre et de Suisse,
Mais la photographie d'identité collée
sur le passeport ne correspond nullement
avec les traits de la jeune désespérée.
L'autopsie n'a pas encore été faite. Celle-
ci servirà-t-elle à éclaircir ce mystère? La
police en tout cas, se perd en conjectures
sur l'identité de l'Américaine et sur les mo-
tifs-de son acte de désespoir. N
A LA HAYE
La lettre de Litviiiol
Comment elle est accueillie
dans les milieux diplomatiques
La Haye, 28 juin. — L'envoyé spécial de
l'Agence Havas a demandé à la délégation
russe pourquoi elle avait adressé au président
de la Conférence une lettre concernant la
France et la Belgique.
Elle a répondtf que la démarche des So-
viets n'avait pas un but de polémique, mais
que le gouvernement des Soviets ne peut pas
considérer la seule présence des délégués
français et belges comme une adhésion suf-
fisante de la France et de la Belgique à la
résolution de Gênes du 18 mai, qui a réglé
les conditions de la réunion de La Haye et
Je pacte de non-agression. Elle désire savoir
si les délégués français et belges sont des
observateurs ou des participants actifs à la
Conférence. Il s'agit d'une simple demande
d'information.
Répondant à la question de savoir s'il
existe réellement un plan de reconstruction
de la Russie dû à l'initiative soviétique, la
délégation russe a répondu qpe le gouverne-
ment de Moscou complète depuis Gênes le
programme qui y avait été esquissé. Un plan
général a été établi concernant toutes les
branches de la vie économique du pays.
Ce que l'on dit dans les milieux diplomatiques
La Haye, 28 juin. — La lettre de M. Lit-
vinof, dont la délégation française n'a, d'ail-
leurs, pas encore été saisie et qui a été com-
muniquée à la presse par la délégation des
Soviets avant d'avoir été remise au prési-
dent de la Conférence, est considérée ici
comme une opération politique destinée à
raviver les polémiques éteintes en attirant
l'attention sur les conditions de la présence
à La Haye de la France et de la Belgique.
M. Patyn, président, n'a pas attendu d'a-
voir conféré avec les Belges et les Français
pour déclarer aux délégués bolcheviks que
seule la présence des délégués belges et fran-
çais à la Conférence constituait une réponse
à la préoccupation des Soviets. Dans ces con-
ditions, la démarche des Soviets est consi-
dérée pour le moins comme inopportuie.
Cet événement, ainsi que les déclarations
successives et parfois contradictoires de M.
Litvinof devant la presse et la commission
des crédits ont mis en garde les délégations
contre un jugement précipité touchant le dé-
veloppement de la réunion de La Haye. On
ne se montre ni optimiste ni pessimiste.; on
attend.
On attend les déclarations que les Soviets
feront -cet après-midi devant la sous-commis-
gion des biens privés car tous les sujets (étant,
tomme l'a fait observer,,. hier, avec insis-
tance, M. Hilton Young, interdépendants,
c'est seulement après trois ou quatre jours
que l'on pourra diagnostiquer sur la situa-
tion.
On n'attend pas avec moins de curiosité le'
plan de reconstruction de la Russie que M.
Litvinof a été prié hier de produire devant
la commission des crédits. Beaucoup doutent
de l'existence de ce plan général, embrassant
les besoins généraux de la Russie. On croit
plutôt qu'à l'exemple de ce qu'ils firent à
Gênes, les délégués des Soviets exposeront
un programme fragmentaire..
M. RakoWsky avait, à Gênes, limité ce
programmé à l'agriculture. On croit savoir
que le plan qui sera développé ici par M.
Litvinof représenterait une dépense d'envi-
ron 3 milliards de roubles-or.
La délégation belge déclare que la lettre de
M. Litvinoff n'a aucune importance.
La réponse belge est prête depuis long-
temps, mais la Belgique attendra pour la
faire connaître la réponse de Paris par cour-
toisie pour la France.
——-—————————— ) e.- (
BLOC-NOTES
L'abstentionniste
maître de l'Heure
La commission du suffrage universel, sur la
proposition de son éminent rapporteur, M. Jo-
seph Barthelémy, à décidé de proposer au Par-
lement des sanctions énergiques contre les abs-
tentionnistes qui, sous prétexte qu'aucun des
pandidats en présence ne leur convient, s'obs-
tinent à ne pas voter.
J'applaudis des deux mains, en regrettant de
ne pas être quadrumane, ce qui me permet-
trait d'applaudir des quatre, car de^a sorte on
rappellera à ces derniers que, dans ce monde
où l'aibsolu est rare, il faut se contenter du re-
latif, et entre deux maux se résigner à choisir
le moindre.
Seulement c'est la pénalité qui m'inquiète un
peu. Que fera-t-on, en effet à ces mauvais ci-
toyens ? On affichera leur nom -l la porte de
la mairie, avec la pensée de les clouér fictive-
ment au pilori, en les signalant au mépris pu-
blic.
Or, j'ai grand'peur que l'on ne les désigne
au contraire aux faveurs gouvernementales et
aux cajoleries électorales. Les braves gens qui
votent affirment par là une conviction ; ct,
au moins d'une façon générale, on doit suppo-
ser qu'ils n'en changeront pas: Dans ces condi-
tions, qu'ils soient les amis ou les adversaires
du gouvernement et des élus, ceux-ci comme
cdui-là ne sauraient rien en obtenir de plus
que ce qu'ils ont déjà ; et, dès lors, pourquoi
se gêner aient-ils avec eux.
Les abstentionnistes, au contraire, représen-
tent dans les prochaines élections la. part de
l'inconnu ; et leur intervention pourrait chan-
ger le sens et l'équilibre de la politique. D'au-
tre part, ils n'ont évidemment pas d'opinions
préconçues. Il suffirait d'un rien. pour, les dé-
cider à se porter d'un côté ou de l'autre, {n
faisant ainsi pencher la balance.
Dans ces conditions, et dès que leurs noms.
seront publiés, les partis se les disputeront à •
grands coups de déductions ou de promesses ;
et s'ils demandent quelque chose au mair^.au
sous-préfet ou à leur député, tous se mettront
en quatre- pour leur être agréable. Ce n'est
peut-être pas ex/trêmement noble, mais' c'est -
tout à fait logiqu'i. Qui traiteriez vous le mieux
d'un ami de vingt:ans ou d'un olibrius quel-
conque dont vous voudriez acquérir l'amitié ?
Aussi j'ai grand'peur que Vinscription sur la
liste d'infamie ne constitue pas un chCtiment
bien intimidant.
Il est vrai Que la commission en a prévu de
plus rcflGiitables : et si ces coupables persis-
tent diaboliquement à ne pas vouloir vote;r, on
leur défendra de le faire. Ce sera dur, mais
tant Mis .¡,¡.,. eue.
fetit Jean,
AVANT ET APRES LA GUERRRE
LA BELGIQUE
ÉCONOMIQUE
ET LA FRANCE
La renaissance industrielle est remar-
quable chez nos voisins; la compa-
raison avec notre propre effort
doit le stimuler
La Belgique a repris son activité d'avant-
guerre. C'est un foyer d'initiatives et d'entre-
prises qui pourrait servir d'excellent exemple
à notre pays.
L'industrie de la houille, qui est la plus an-
cienne en Belgique, est sitjiée notamment sur
une largeur maximum de 15 kilomètres, entre
Mons et Liège. En 1913, il y avait 150,000 ou-
vriers occupés dans ces mines avec une pro-
duction de 23 millions de tonnes. Et, chose re-
marquable, malgré la perturbation causée par
la guerre, ce tonnage sera presque dépassé en
1922. C'est là un excellent résultat qui dé-
montre l'ardeur avec laquelle la Belgique s'est
remise au travail. C'est également dans le
bassin de Liège que se trouve la grande in-
dustrie métallurgique. A la veille de la guer-
re, il y avait là un nombre important de hauts
fourneaux. La production totale d'avier, fonte,
aciers et produits finis, atteignait en 1913 le
chiffre de 8,000,000 de tonnes. Actuellement,
malgré la mise en œuvre de tous les moyens
de production, un tel rendement n'a pu être
atteint. Cependant les meilleurs espoirs peu-
vent être fondés, car déjà la production at-
teint un chiffre important. Il y a eu notam-
ment, en 1921, une production de :
Fonte 870,000 tonnes
Acier 770,000 tonnes
La culture du lin en Flandre, région hu-
mide, a donné naissance à une industrie tex-
tile importante. Les industries du coton, de
la corderie et des vêtements occupent 300,000
ouvriers actuellement.
*
**
La Belgique est aussi, comme la France, un
pays très agricole. La superficie totale du ter-
ritoire est de 2,945,000 hectares, sur lesquels
1,960,000 sont en exploitation. En 1913, la pro-,
duetion agricole belge atteignait une valeur
de deux milliards de francs. Cependant, cette
production est insuffiea/nte, les deux tiers des
produits indispensables à la Belgique étant
achetés au dehors.
Quant au trafic maritime et fluvial, c'est,
on peut le dire, la principale richesse de la
Belgique. C'est un tel trafic qui a donné nais-
sance au port d'Anvers, qui est en quelque
sorte le port d'entrée actuel d'une partie de
l'Alsace et de l'Allemagne et de l'Europe cen-'
traie.
Voici, pour 1921, quelques chiffres qui indi-
quent l'importance du trafic maritime d'An-
vers : - - —
0
tonnes.
Sorties : 11,214 navires jaugeant 16,319,000
tonnes.
Mais ce qui favorisera le développement in-
dustriel, métallurgique et commerciail, c'est,
sans nul doute, l'union douanière conclue en
1921 entre la Belgique et le Luxembourg.
*
**
En ce qui concerne Je commerce extérieur
de la Belgique, la balance commerciale est en-,
core déficitaire, puisque cinq années de guerre
pèsent lourdement sur cette nation. En 191g,
le commerce extérieur belge représentait mte
valeur de 8,000,000 de francs, soit un ton-
nage de plus de .53 millions de tonnes. En 1921,
ce tonnage n'est plus que d'environ 35 mil-
lions de tonnes, mais d'une valeur de près de
dix-huit milliards.
Il nous faut examiner maintenant quelle
est l'importance des échanges entre la France
et la Belgique. (Ces échanges sont très actifs,
et permettent d'avoir les meilleures espéran-
ces pour l'avenir. La France a un champ très
vaste en Belgique, et il en est de même en
France pour la Belgique.
Voici un petit tableau significatif (en mil-
lions de francs) :
1913 1921
Importations de Belgique
en France 556 1,793
Importations de France'
en Belgique 6,26 1,733-
Ces chiffres sont fort encourageants. En
.1921, la Belgilque est le quatrième fournisseur
de la France, et, en 19121 toujours, la France
se classe en premier rang parmi les fournis-
seurs, de la Belgique. 'Cependant, si 'la valeur
a augmenté, .le tonnage des divers produits a
diminué. C'est ainsi qu'en 1913, la quantité des
marchandises françaises atteint 7,465,941 ton-
nes, tandis que ce tonnage n'est que de
2,994,303 tonnes en 1920.
Cependant, il es tnécessaire que des rela-
tions plus, étroites, dans l'ordre économique,
soient développées entre la Belgique et la
France, car les deux pays sont un exceVent
débouché (pour chacun d'eux.
S. FERDINAND-LOP.
> o.- - 1 ——————————
LA « LANTERNE » AVAIT RAISON
Le Sénat condamne les «Marie-Louise»
Au cours'île la discussion sur les cargos
du type « Marie-Louise » (qui sont si stables
que la commission Laubœuf a dû les déclarer
dangereux s'ils ne sont pas conduits par des
.équipages d'élite). M. Brard, sénateur du Mor-
bihan, a signalé à ses collègues « l'avis de la
presse qualifiée » au sujet de ces fameux
submersibles.
M. Brard a cité en conséquence les entrefi-
lets parus dans plusieurs journaux parisiens
ou dans des revues maritimes. En tête d'ail-
leurs — et nous tenons à l'en remercier — il
a cité la Lanterne et le signataire même des
articles publiés- ici au sujet de's' « Marie-
Louise », auquel il a fait beaucoup d'honneur.
Le Sénat, comme on l'a vu,, a entendu met-
tre fin à la folie dangereuse de la construction
.dé bateaux du même type, comme à la réalisa-
tion du programme de nouvelles mises en
chantier. Mais-ce n'est pas tout ? Est-ce guo
la marine marchande ne conserverait pas l'es-
poir de continuer à se, servir des « Marie-
Louise a qui ne sont pas encore allés au fond ?
Est-ce que même elle ne poursuivrait pas le
secret dessein de continuer l'exploitation res-
treinte d'une petite « flotte en gérance » ?
Ncus nous plaisons à penser qu'après avoir
vcté l'crdre du jour que l'on connaît ---:- et qui
a donné pleinement raison aux appréciations
de la Lanterne - le Sénat ne tolérera point
de fantaisies au moins aussi périlleuses que
coûteuses. Il faut en finir, une bonne fois, avec
l'Armada qui ne nous a valu que des déboi-
res. - L. L..
EST-CE LA FIN DES GABEGIES ?
La Commission des Finances
el les «comptes spéciaux »
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle set
casse. Tant se moquent des décisions du Par-
lement nos « grandes » administrations, que
nos « honorables » en arrivent à-se fâcher et
à vouloir obliger. M. Lebureau à;s'incliner de.
vant leur volonté théoriquement1 souveraine.-
Si l'on s'en tient en effet aux termes du rap.
port adopté par la commission des finances de
la Chambre et relatif au projet n* 4516 ouvrant
et annulant des crédits sur l'exercice 1921, il
y a deux « comptes spéciaux » qui sont défini-
tivement à la veille d'avoir vécu.
On sait combien les comptes, bien qualifié»
de « spéciaux » ont coûté cher aux finances
du pays. Ce furent de véritables gouffres où,
sans discussion, ni examen, ni contrôle, Les
milliards disparaissaient avec une rapidité
et avec une continuité effarantes. C'étaient des
budgets « à côté », où les administrations se
servaient, gaspillaient effroyablement les som-
mes qui ne leur auraient jamais été accordées
par le Parlement et ruinaient le Trésor dans
les plus folles entreprises d'Etat.
Enfin — tout arrive — le Parlement estima
qu'il y avait lieu d'arrêter les frais et, par la
loi du 7 août 1920 d'abord, Dar la loi de finan-
ces du 30 avril 1921 raient clos : le 31 mars 1921 le compte spécial
du ravitaillement et le 31 décemlbre 1921 le
compte spécial d'e la marine marchande.
Après quoi; bien entendu, il n'y eut rien de
changé. Le 31 décembre 1921, il fallut auto-
riser les opérations de régularisation du
compte spécial du ravitaillement. jusqu'au
30 juin 1922. Quant au compte spécial de la
marine marchande. il fut prorogé, lui aussi,
4e quatre mois, jusqu'au 30 avril 1922. Puis,
« à titre exceptionnel », les opérations des di-
verses sections des comptes spéciaux « Trans-
ports maritimes » et « Flotte en gérance » fu-
rent prolongés à nouveau jusqu'au 3(L iirin
1922.
Nous voici à la veille de la date fatidique.
Enfin, n'est-ce pas, on va pouvoir tirer la
dernière barre au-dessous des colonnes 4e
chiffres alignées par les services du ravitail-
lement et de la marine marchande ! M. Don*
mer avait formellement déclaré (en juillet
1921 !) : « Vous me demandez quelle' sera
en 1922 la cfîarge des comptes spéciaux. Zéro,
je l'espère bien. Ravitaillement, stocks, ma-
rine marchande, tout doit être réglé avant
la fin de l'année. » Cette prédiction ne s'é-
tant pas réalisée, au moins maintenant, 18
mauvais prophète ne se sera trompé que de
six mois ? Pas du tout. Avec un ensemble
touchant, ravitaillement et marine mar-
chande sollicitent encore un délai. Ah !" on
y tient aux comptes spéciaux !
La commission des finances a pensé qu'on
ce f.ichait d'elle pour la Quatrièfine fois
-:'" et, par l'organe de son rapporteur;' elle
s'est exprimée ainsi :
La commission des finances, malgré tout son
désir de voir disparaître tous les petits budgets
occultes que constituent les comptes spéciaux,
malgré sa volonté de voir clairement notre si-
tuation financière, a oru pouvoir, .à différentes
reprises, prolonger, sur la demande du .gouver-
nement, les délais accordés pour la liquidation
de ces comptes.
Aujourd'hui elle estime que la période de
liquidation déjà accordée a été suffisante, que
l'état de choses actuel. ne saurait durer indéfi-
niment, et vous, demande de rejeter les dispo-
sitions proposées dans les présents articles.
A la bonne heure ! Sous prétexte de liqui-
dation, les comptes spéciaux risqueraient de
durer éternellement - et de continuer à
peser sur les finances déjà, si obérées du
pays. Il faut en finir une fois pour toutes.
D'autant plus que le mieux, pour « liquider »
toute cette comptabilité serait peut-être d'y
mettre le feu. Au moins on n'en parlerait
plus.
Paul SEILOGE.
< —!
Comment équilibrer
le Budget de 1922
Les 3.-100 millions
de M. Bokanowski
La commission des finances de la Chambrf
a entendu hier un exposé de son rapporteut
général, M. Bokanowski, concernant l'équili-
bre du budget de. 1923.
M. Bokanowski a rappelé d'abord. la déci-
sion réitérée de la commission de n'apporter
à la Chambre qu'un budget général en équi-'
libre et, à cet effet, il a présenté une série
de propositions qui, si elles étaient accep-
tées, seraient ensuite soumises à l'examen du
gouvernement. ,
D'après les chiffres du projet de M. de
Lasteyrie, le déficit du budget de 1923 serait
de 3.900 millions. Mais, au titre du Minis-
tère des finances figure un crédit de 500 mil-
lions pour amortissement de la dette publi-
que, qui ne représente pas une dépensa pro-
prement dite. '.,
Pour faire disparaître le défiçit ainsi chif-
fré à 3.400 millions M. Bpkanposki propose
des compressions de dépenses pour. L100 mil-
lions et une augmentation de recettes pour
ï milliards, -,-
Les économies -
Les économies à réaliser doivent être d'a-
bord de 525 millions .sur «les budgets de la
guerre et de la marine, et comprennent no-
tamment 1-75 millions sur la Syrie, 125 sur
le Maroc, 25 sur le corps d'occupation de
fconstantinople, soit 525 millions.
Les autres économies sont prélevées, en-
suite. sur les divers autres ministères, à" con-
currence de 120 millions ; la suppression de
2.">.000 fonctionnaires est agents de l'Etat pro-
duirait 200 millions' rabaissement de l'inté-
rêt des Bons de ta Défense nationale en
1923, 375 pillions ;- suspénsion des rembour-
sements annuels à la Banque de France, "80
millions ; économie des intérêts des "çm*'
prunts non émis pour combler le déficit, - en-
viron 100 millions.
Soit. au total, 1.400 millions.
Nouvelles recettes
Pour les recettes, M. Bokanowski estime
qu'au titre des impôts de consommation, il
faudrait rétablir les droits de circulation sur
les boissons hygiéniques, tels qu'ils étaient
fixés par la loi du 25 juin 1920. s it 200 mil-
lions .-
Il pense que la production agr cole pour-
rait. au titre des impôts rédulairi» s»*,
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