Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-26
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 juin 1922 26 juin 1922
Description : 1922/06/26 (N16401,A46). 1922/06/26 (N16401,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75127851
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Le Numéro : 10 cm-
JBONKCltENTB lan 8m. lm.
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46" ANNEE - N" 16.401
LUNDI
26
JUIN 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrite non inséris
m sont pas reada
Deux brochures
sur la
Honte noire"
Nos lecteurs connaissent l'ampleur de
la campagne déchaînée chez les neutres
et chez nos alliés, en particulier aux
Etats-Unis, par les pangermanistes,
campagne de calomnies dénonçant les
« méfaits » des troupes françaises de
couleur. Ces brochures tendancieuses
ont été édictées en plusieurs langues et
répandues partout par la propagande
allemande, vouant à la réprobation uni-
verselle de prétendues atrocités mises à
la charge de ces troupes qui sont, ou
plutôt, qui étaient — car elles en ont été
retirées — en garnison sur le Rhin.
Ces brochures faisant suite à l'im-
monde film cinématographique truqué,
tourné à Berlin, étaient comme lui, inti-
tulées « la honte noire ».
Le Commissariat général des troupes
noires, au moment où le Parlement al-
lait étudier les proj ets de loi militaire,
publia, en mars dernier, une brochure
suggestive résumant les enquêtes aux-
quelles il avait fait procéder en Rhéna-
nie, au cours de 1921 sur la conduite des
tirailleurs .sénégalais et malgaches.
Cette brochure, qui reproduit le rapport
du capitaine Bouriand, fait ressortir tout
l'odieux et la mauvaise foi de cette cam-
pagne. Les viles calomnies répandues
dans de monde contre les troupes noires
françaises ne sont qu'un tissu de men-
songes qui soulèvent l'indignation non
seulement des étrangers, qui ont pu se
rendre compte par eux-mêmes, sur pla-
ce, de ce qui se passait en Rhénanie,
mais même celle des Allemands de
bonne foi ayant assez d'indépendance
ou de courage pour dire et écrire la vé-
rité.
Le capitaine Bouriand conclut : « Les
tirailleurs sénégalais et malgaches, par
ileur bonne tenue, leur discipline, la cor-
rection de leur attitude, ont toujours fait
l'admiration de ceux qui ont pu les ap-
procher aussi bien des populations agri-
coles de la région prussienne de Trêves,
:que des populations ouvrières de la ré-
gion palatine de Spire, Worms ou
Mayence.
« Les Rhénans ont vu de près ces ter-
ribles « sauvages noirs », dont ils
avaient entendu tant parler, et ils les ont
trouvé d'une douceur telle, qu'ils les pré-
'féraient aux troupes blanches qui les
avaient précédées. »
Ce rapport contient trente pages d'an-
nexes des plus suggestives et des plus
probantes. Il en ressort la preuve que
la plupart des plaintes adressées par la
population aux autorités militaires, ont
été reconnues fausses après enquête. Il
résulte de certaines déclarations que
certains plaignants l'ont été « par or-
dre » des autorités allemandes Le capi-
taine Bouriand publie, vingt lettres ty-
piques adressées par des femmes et des
jeunes filles à leurs amants tirailleurs.
Enfin, un certain nombre d'attestations
officielles, émanant des autorités muni-
cipales ou de fonctionnaires adminis-
tratifs allemands, constatant la parfaite
tenue des troupes noires en territoire
occupé, complètent cette série de docu-
inents.
Une autre réfutation française de la
campagne allemande contre les troupes
noires a été publiée récemment. Elle
émane du comité d'assistance aux trou-
pes noires qui n'a fait, d'ailleurs, que
réaliser un vœu émis lors du troisième
congrès de la société antiesclavagiste
d'Italie.
La rédaction de la brochure de cette
propagande coloniale française a été
confiée par le comité, à son délégué à
ce congrès, M. Camiille Fidel, lequel y
avait défendu avec succès les troupes
indigènes françaises contre les calom-
nies intéressées d'outre-Rhin.
Son travail est un résumé sobre et
objectif des résultats concordants des
enquêtes officielles françaises, améri-
caines et britanniques, corroborées par
de nombreux témoignages allemands.
Cet ensemble impressionnant, qui con-
fère 'à cet exposé un caractère absolu-
ment probant et irréfutable, constitue
.une éclatante justification de la parfaite
conduite des troupes françaises de cou-
leur.
Une darge diffusion de cette brochure
s'impose. Le Comité d'assistance aux
troupes noires, 58, rue Saint-Lazare, en
fait gratuitement l'envoi d'un exem-
plaire, sur simple demande.
Ces deux tracts viennent à leur heure,
et ils apportent la preuve que nos vail-
Jantes troupes indigènes sont des plus
disciplinées et peuvent être appelées
.sans inconvénient à tenir garnison en
France.
GEORGES-BARTHELEMY,
Député du Pas-de-Calais.
■■■ ! ——————————— > -.0 < ————————————————_
le monument Be rte aux à Chatou
, 1
On a inauguré hier après-midi, à Chatou,
au milieu d'une très nombreuse assistance,
le monument élevé par la ville dont il fut
4e bienfaiteur, à la mémoire de Maurice
vlîerteauix, ancien ministre de la guerre.
-" M. Ràiberti, juiuistre de la marias, qui.
i
représentait le gouvernement à cette céré-
monie, a prononcé un important discours.
Après avoir rappelé les circonstances tra-
giques au cours desquelles l'ancien minis-
tre de la guerre a trouvé prématurément la
mort, M. Raiberti retrace les efforts accom-
plis par M. Berteaux pour la meilleure or-
ganisation de notre armée et il conclut :
« Pendant 44 ans, la France a veillé 1-a
veillée des armes. Aujourd'hui, elle est vic-
torieuse. Elle n'a plus à monter, inquiète et
fiévreuse, la garde de ses frontières. Mais
elle a à monter, pour elle-même et pour les
autres peuples, la garde de la paix. Nous
continuons dans la paix à être les soldats
de la liberté des peuples et de la justice.
C'est pourquoi nous n'avons pas le droit de
nous diviser.
A l'issue de J-g, cérémonie, une réunion in-
time a eu lieu à la mairie.
*—————————— :> «D-*m t : ,
Les forces en lutte
m lin— C a ■!'
II est impossible que la mort tragique de
Walter Rathenau ne marque pas, dans l'his-
toire de l'Allemagne, une date fatidique. Ce
que nous savons de la sensation produite dans
les milieux politiques nous donne à croire
que cet assassinat intervint au moment où
s'exaspérait, dans le Re:<çh tout entier, la pro-
pagande criminelle des pangermanistes.
On a cru pouvoir raisonner par analogie
sur les choses de l'Allemagne. On a pensé que
ia, fuite des Hohenzollern coïncidait avec une
révolution démocratique, comme celles de
France ou de Russie; or, il n'y eut rien de
semblable et tout nous prouve aujourd'hui
que l'Empire est resté l'Empire, avec une fa-
çade républicaine dont le mensonge ne
« trompe plus » personne.
Pourtant, toutes les espérances de l'Europe
démocratique sont basées sur la transforma-
tion de l'Empire de proie en un Etat paci-
fiste. Que pouvons-nous croire si les hommes
résolus à accepter ce radical changement tom-
bent tour à tour sous les balles des assassins ?
La persistance de la forme impérialiste,
dans le cadre démocratique, n'a pas manqué
de donner une force toujours aggressive aqx
éléments de réaction. Il faut bien tenir compte
d'une situation de fait. Tout le monde impé-
rialiste n'a pas disparu du territoire allemand
avec les princes mis en fuite. Ce ne sont pas
seulement les sentiments traditionnalistes,
mais aussi les intérêts qui jouent leur partie.
Combien d'Allemands ont à gagner au retour
de la monarchie et quelle est leur puissance ?
L'équivoque d'un Reich-République ou
d'une République-Reich doit disparaître pour
la stabilité de la Germanie et la clarté de la
politique européenne. Le meurtre de Rathe-
nau doit au moins avoir pour conséquence un
bienfait: la clarté, par la vraie Révolution.
On télégraphie de Berlin que le bloc des
gauphes s'est formé contre l'ennemi commun.
C'est un résultat. Il demeurera stérile si la
démocratie ne prend pas résolument le pou-
voir, car l'adage est éternellement vrai: On
ne détruit bien que ce que l'on remplace!
Or, il faut détruire. Pas de paix possible
pour l'Europe tant que les éléments dont tou-
tes les facultés sont tendues vers la guerre
pourront subsister. Le peuple allemand se
rendra compte de cette nécessité où il restera
victime de ses illusions; dans ce cas, le sacri-
fice de Rathenau restera insuffisant, il e?
faudra d'autres, peut-être quelques milliers
d'autres 1
F. H.
— > a»" C
BLOC-NOTES
La rétaaMlitatiôsî
du père Lorâcfwet
En étudiant l'œuvre d'un grand homme, un
auteur inconnu, et quel que soit du reste son
talent, ne gagnera ni beaucoup de gloire ni
beaucoup d'argent. Ci, au contraire, il s'ap-
plique à faire le panégyrique d'une fripouille
illustre, la hardiesse de son paradoxe forcera
l'attention, le fera connattre, et son livre se
vendra comme du pain.
Un écrivain célèbre a jadis comlmencé sa
réputation en démontrant que Catilina était
un grand citoyen, dont le succès eût sauvé
la République près de la décadence, tandis
qu'il ne faudrait voir dans Cicéron qu'un am-
bitieux habile, mais cupide et sans scrupules.
Ces considérations me sont inspirées par
un ouvrage du reste ingénieux et intéressant
qui vient de paraître et tente de réhabiliter
le Père Loriquet, qui nous est présenté comme
le modèle des historiens.. C'est aller un peu
loin. Que celui-ci ait ou non affirmé, comme
des gens dignent de foi l'affirment, que « Na-
poléon n'était qu'un marquis, lieutenant-gé-
néral au service de S. M. le roi Louis XVII »,
je n'en sais rien ; car on ne retrouve plus
l'ouvrage où aurait figuré cette phrase.
En revanche, ce que l'on trouve encore,
c'est l'Histoire de France à l'usage de la Jeu-
nesse (A.M.D.G. '— Lyon. Rusand, libraire-
imprimeur du roi. 1823. — 2 vol. pet. in-
18), et où l'on peut lire des passages tels
que ceux-ci, qui donnent une idée du reste :
« Louis XVI eut le tort de tolérer le ras-
semblement illégal des factieux au Jeu de
Paume. Il aurait dû savoir que quelques
goûtes de sang impur versées à vropos font
le salut des Empires. » (Page 130.)
Et cet autre : « Au milieu de mouvements
convulsifs, et après un repas splendide, l'As-
semblée tient la séance nocturne, si connue
Sous le nom de nuit du 4 août. Là, sans dis-
cussion, sans délibération, uniquement ins-
pirée par les vapeurs du vin, elle décrète une
foule d'injustices contre les seigneurs et les
propriétaires de droits féodaux. » (Page 144.)
Pour être moins grotesques que celui qui
a fait sa gloire, ces passages suffisent néan-
moins pour démontrer que, si le Père Jésuite
en question fut, comme il est exact, un esprit
fort distingué, ce n'est pas tout à fait sans
raison que, dans le langage courant, on em-
ploie souvent pour désigner les écrivains peu
consciencieux qui, dans un but politique, tra-
vestissent les faits et l'histoire, le nom du
Père Loriquet. —
- Petit Jean,
LE COMMERCE INTERALLIE
Les relations franco-polonaises
———————————---
Nous pourrions, en profitant de la situation politique,
améliorer nos exportations vers l'Est de l'Europe
————————— a —————————
Au cours d'une conférence qui a eu lieu
au comité France-Orient, M. François Do-
lezal, conseiller commercial à la légation
de Pologne à Paris a fait un exposé clair
et complet de la situation économique de
la Pologne et de ses rapports commerciaux
avec la France.
Au début de sa renaissance politique —
a déparé le distingué économiste — la Po-
logne n'était pas en mesure de développer
son commerce extérieur en raison des dé-
vastations dues à la guerre. Un autre obs-
tacle pour le développement du commerce
avec l'étranger était l'instabilité du change.
Malgré ces débuts plutôt difficiles, la
Pologne a, depuis trois ans, considérable-
ment amélioré et développé les conditions
du commerce extérieur. Elle possède au-
jourd'hui un territoire de quelque 400.000
kilomètres carrés avec une population de
30 millions d'habitants. Son agriculture et
son industrie présentent de vastes perspec-
tives de développement et par 'cela même de
larges possibilités d'échanges commerciaux
avec les autres pays, et en premier lieu
avec la France.
A l'appui de son argumentation, M. Do-
lezal a déclaré qu'en 1921, pour les quatre
principales céréales, les statistiques offi-
cielles accusent une récolte de 75.920.000
quintaux, ce qui représente 70 0/0 environ
du chiffre d'avant-guerre. La récolte est su-
périeure en 1921 de 2.300.000 tonnes par
rapport à l'année 1920. Elle suffit large-
ment aux besoins de la consommation in-
térieure. Des progrès réalisés jusqu'à ce
jour, on peut en conclure que sous peu
l'agriculture polonaise pourra exporter an-
nuellement 12.500.000 quintaux de céréa-
les, c'est-à-dire qu'elle atteindra amplement
son chiffre d'exportation d'avant 1914. La
Pologne peut déjà exporter environ 1 mil-
lion 500.000 quintaux de céréales, une cer-
taine quantité d'amidon, de fécule de su-
cre, de houblon, de semences de bettera-
ves, de légumes, de trèfle, d'œufs, d'osier,
de volailles, etc.
Pour l'exploitation forestière, l'accroisse-
ment annuel des bois représente en Pologne
9 millions de mètres 'cubes de toutes les es-
sences. Bien que les dévastations nécessi-
tent de grands besoins de bois, ce pays a pu
exporter pendant le premier semestre de
1921 300.000 tonnes de bois à l'étranger.
L'industrie houillère se présente égale-
ment — a déclaré M. Dolezal — dans des
conditions satisfaisantes. Sans la partie de
la Haute-Silésie attribuée à la Pologne,
l'extraction du charbon a atteint en 1921
le chifïre de 7.107.000 tonnes, soit 80 0/0
du rendement d'avant-guerre avec la Haute-
Silésie, la production totale dépassera dé-
sormais 32 millions de tonnes par an.
L'industrie pétrolifère, qui représentait
en 1913 une extraction de 1.113.000 ton-
nes de pétrole, a atteint en 1921 720.000
tonnes, dont 188.000 (pour le premier se-
mestre seulement) ont été exportées à
l'étranger. Le chiffre d'avant-guerre sera
vraisemblablement atteint sous peu, du fait
que la Pologne a à sa disposition 24.000
hectares de terrains pétrolifères qui n'ont
jamais été exploités.
L'industrie sidérurgique qui fournit a
la métallurgie les matières premières est
en plein développement le bassin haut-si-
lésien ajoutera à l'ancienne production po-
lonaise 400.000 tonnes de fer par an et
840.000 d'acier. La Haute-Silésie apporte-
ra en outre à la (Pologne 80.000 tonnes de
zin'c et 20.000 tonnes de plomb, annuelle-
ment.
L'industrie du sel gemme a donné en
1921 231.619 tonnes et les sels de potasse
ont atteint, la même année, 120.000 tonnes.
Si, du domaine métallurgique, on passe à
celui de l'industrie proprement dite, on doit
donner la première place à l'industrie tex-
tile qui, dans la branche cotonnière, fait
actuellement travailler 1.037.074 fuseaux,
soit 71 0/0 de la totalité, et 18.333 mé-
tiers, soit 75 0/0 de la totalité. Quant à la
branche lainière, elle occupe aujourd'hui
616.000 fuseaux et 15.158 métiers, soit plus
de 60 0/0 des chiffres d'avant-guerre.
L'industrie du ciment, qui se développe
d'une façon remarquable, a produit 364.980
tonnes en 1921, et l'industrie du papier
30.000 tonnes, soit pour chacune d'entre
elles 50 0/0 de l'activité d'avant-guerre.
'L'industrie sucrière a produit, en 1921,
190.000 tonnes de sucre dont 15.000 ont été
exportées en France.
A 'cette branche de l'industrie agricole, il
faut ajouter des féculeries, amidonneries,
dont le développement est toujours subor-
donné à la récolte de pommes de terre.
M. Dolezal a fait remarquer, en outre,
que toutes les formes de l'activité indus-
trielle étaient représentées en Pologne et
certaines même d'une façon assez considé-
rable pour permettre à ce pays, non seule-
ment de subvenir à ses besoins, mais d'of-
frir une certaine partie de ses produits en
échange de marchandises importées à
l'étranger.
Dans cet ordre d'idées — a conclu le dis-
tingué conseiller commercial — on a aboli
à peu près tous les monopoles d'Etat, sup-
primé les entraves à la liberté de circula-
tion des marchandises à l'intérieur du pays
et simplifié le régime du commerce exté-
rieur.
L'expansion économique polonaise se
présente donc aujourd'hui dans des condi-
tions plus favorables et la conclusion du
traité commercial franco-polonais ne peut
que contribuer à faciliter les échanges en-
tre les deux pays.
Pierre VARZY.
APRÈS L'ASSASSINAT DU DOCTEUR RATHENAU
Les partis de gauche s'unissent
pour la défense de la République
"» 1 1 1 •" ■'
Une réeompense d'un million de marks
est promise pour l'arrestation des eoupables
■■■ w -————————
Berlin, 20 juin. — La présidence de po-
lice a élevé à un million de marks la récom-
pense promise pour la découverte des assas-
sina de M. Rethenau.
Il résulte d'un commencement d'enquête
qu'une automobile de couleur brun-foncé avait
stationné, avant l'attentat, dans une rue ad
jacente de la Kœnigsallee, à quelque distance
de la demeure du Dr Rathenau, ainsi qu'une
seconde voiture également de couleur fon
cée. Après le crime, ces deux voitures furend
aperçues, durant quelques minutes encore
sc: dirigeant à toute vitesse dans la direction
de Schmargendorf dehlem, d'après les uns ;
dans celle de Zehlendorf, d'après les autres
Le Lokal Anzeiger dit savoir que l'auto
mobile contenant les assassins a été aperçue
à Spandau, trois ou quatre heures après if,
meurtre. Ce véhicule portait au-dessus de sot.
numéro les deux lettres H.-H., annonçai
qu'il avait été inscrit sur une liste de la ville
de Hambourg.
On suppose que les assassins, qui atten-
daient dans une rue voisine la sortie du D
Rathenau, ont été prévenus par un complice
et ont pu manœuvrer de façon à croiser sa
voiture.
Quoi qu'il en soit, jusqu'à présent aucune
piste sérieu&e n'a pu être découverte.
M. Wirth reçoit des lettres de menaces
Berlin, 25 juin. — Le Chancelier Wirth a
annoncé dans son discours au Reichstag qu'il
avait reçu' ce matin des lettres de menaces.
L'indignation dans les partis de gauche
La Freiheit, organe des socialistes indépec
dants, publie un appel des organisations syn
dicalistes demandant aux ouvriers de se ren
dre en masse à la manifestation, projetée
pour 11 heures ce matin, au Lutzgarten.
« Une telle démonstration, dit cet appel,
n'est que le point de départ d'autres mani
festations qui doivent concentrer les forces
de tous les travailleurs. »
D'autre part, toutes les organisations répu-
blicaines publient des appels demandant à
leurs adhérents de s'unir plus que jamais
pour la protection de la République.
Suivant les journaux, le congrès syndica-
liste de Leipzig a décidé, après entente avec
la section socialiste de Berlin, de proclamer
une grève générale de vingt-quatre heures,
mardi prochain, jour des funérailles de M.
Rathenau.
Anrès la séance du Reichstag, les fractions
parlementaires se sont réunies. La fraction
démocrate a décidé de prendre part aux ma-
nifestations qu'organisent aujourd'hui les ma-
joritaires et les indépendants.
L'ordonnance du président d'Empire a sou-
levé de vives inquiétudes chez les majoritai-
res et les indépendants qui trouvent que le
gouvernement n'est pas allé assez loin sur
certains points.
La question d'un remaniement ministériel
et la possibilité de l'entrée des indépendants
dans le gouvernement ont été discutées.
Les ministres démocrates Kœster et Rad-
bruch assistaient à la réunion de la fraction
indépendante,
Les pourparlers n'ont abouti à aucun ré-
sultat positif : ils se poursuivront d'ailleurs
aujourd'hui.
Les journaux estiment qu'un raprochement
indéniable s'est produit entre les deux par-
tis socialistes.
C'est la faute à la France,
disent les réactionnaires
La presse de droite proteste contre les res-
trictions apportées par l'ordonnance prési-
dentielle aux libertés de réunion et de presse.
Commentant le meurtre de M. Rathenau,
les journaux réactionnaires n'osent même
plus contester que les assassins doivent être
recherchés parmi les éléments d'extrême-
droite ; mais la zeit écrit que Walter Ra-
thenau est aussi la victime de la volonté de
guerre et de destruction des Français.
Les socialistes majoritaires réclament la
dissolution du Reichtag
Cassel, 25 juin. — Les socialistes majori-
taires et indépendants et les syndicats, ont
adressé au Chancelier un télégramme dans
lequel ils demandent la dissolution immé-
diate du Reichstag et de nouvelles élections
sur ce programme: transformation de la
Reichswerhr et de la police composée désor-
mais de républicains éprouvés; démocratisa-
tion de -l'administration; mesures sévères
pour mettre fin aux campagnes de diffama-
tion dont la République et ses représentants
sont l'objet; dissolution de toutes les orga-
nisations réactionnaires.
La manifestation républicaine du Lutzgarten
Berlin, 25 juin. — La manifestation contre
le meurtre du docteur Rathenau et pour le
maintien de la République en Allemagne, or-
ganisée ce matin au Lutzgarten, devant le
palais ex-impérial, par les socialistes et les
associations républicaines, avait attiré une
énorme multitude.
La foule des manifestants était cependant
moins considérable que lors de la démonstra-
tion du mois d'août dernier, à l'occasion du
meurtre d'Erzberger. Cela tient au :ait que
les organisateurs n'avaient eu que quelques
heures pour préparer le meeting de ce ma-
tin.
De très bonne heure, les divers groupes se
rendirent en bon ordre au lieu de rassem-
blement. Quelques-uns étaient précédés d'une
fanfare. La foule chantait la Marseillaise ou-
vrière et des hymnes républicains. On remar-
quait très peu de drapeaux rouges ; mais.
par contre, beaucoup d'étendards aux nou,
velles couleurs du Reich : noir ei £ or.
Une vingtaine d'orateurs socialistes prirent
la parole. Le socialiste indépendant Kuenst-
ler s'éleva avec violence contre l'ancien ré-
gime. contre l'ex-emuereur et pes partisans
qui ont précipité l'Allemagne dans la guerre
et la ruine.
Le nom d'Helfferich, le plus grand provo-
cateur de l'heure actuelle, revenait sans cesse
dans son discours et, chaque fois, il était ac-
cueilli par des huées d'indignation.
.- « Nous devons réunir nos forces et em-
ployer tous les moyens syndicalistes, s'écrie
l'orateur, pour maintenir en Allemagne la
forme républicaine. Il y a bien chez nous de
nombreux républicains,, mais pas de Répu-
blique, car la plupart des fonctionnaires tien-
nent pour l'ancien régime. Il faut les balayer
et forcer le gouvernement à les remplacer
par des républicains avérés. Le préfet de po-
lice Richter doit être révoqué. »
—————————— > - .- ç
Ont-ifs des droits
ou sont-ils des esclaves?
Comment on traite les mutilés, rue Lacretelle
et ailleurs
Un glorieux soldat de la grande guerre est
allé montrer son crâne défoncé par un obus
turc, lors des bombardements de Sed-ul-Bahr,
à MM. les experts et membres des commis-
sions médicales, rue Lacretelle. Il obéissait à
une sommation officielle qui lui enjoignait de
se présenter à nouveau, pour la quinzième fois
peut-être, devant des augures aux manches
dorées et garnies de velours rouge. Depuis
1918, il avait l'habitude de ces petites mani-
festations et les renouvelait sans enthousias-
me, à termes échus.
Titulaire provisoirement, pour trépanation,
perte de substance cérébrale, etc., d'une in-
validité de 40 0/0, — le seul souvenir qu'il
conservait d'une période pénible pendant que
les mercantis accumulaient millions sur mil-
lions, — il allait être statué sur la pension dé-
finitive à lui allouer.
Or donc, suivant les ordres, il était rue La-
cretelle à 8 heures du matin en compagnie de
quelque cinq cents postulante de toutes les
catégories sociales, parmi lesquels plusieurs
avaient certainement renoncé à une journée de
travail pour se trouver au rendez-vous. Quatre-
vtngt-dix minutes d'attente — une paille !
Vers neuf heures trente minutes, MM. les
experts et membres de la commission arri-
vent l'un après l'autre au « travail » d'un pas
négligent ! Neuf heures quarante-cinq minu-
tes : on affiche la liste des candidats à l'exa-
men ! Dix heures : on commence ! L'initiale
du nom de notre mutilé est tout au début de
l'alphabet ; il passe donc un des premiers.
On le fait mettre aussitôt dans le costume de
notre premier père devant quelques dactylos
et employées peu farouches, puis on le fait
coucher pour examen sur un matelas d'une
saleté repoussante, où plusieurs, centaines de
camarades ont déjà eissuyé leur anatomie ; on
le radiographie. Que sais-je encore ! Enfin il
revient en compagnie de l'expert devant la
commission. Le président — cinq galons, s'il
Vous plaît, saluez ! — bâillant à se décrocher
la mâchoire, sans même ouvrir le dossier, pro-
clame d'une voix chevrotante. : « Vingt pour
cent ! C'est suffisant, n'est-ce pas ? » L'ex-
pert répond sans assurance : « Un peu faible,
cet homme a été trépané, il y a perte de subs-
tance, l'ancienne invalidité paraît devoir être
maintenue. ,» Mais le colonel, sans plus s'in-
quiéter, passe à un autre cas. L'affaire est ré-
glée.
A ce moment, le poru prend la parole et
dit : « Messieurs, je suis M. X., député, je
proteste de la manière la plus énergique con-
tre le traitement injurieux et malhonnête ap-
pliqué ici aux mutilés. Non seulement vous,
médecins, vous semblez ignorer les règles les
plus élémentaires de l'hygiane et de l'asepsie,
mais vous faites perdre inutilement leur temps
aux anciens soldats qui vous ont attendus pen-
dant près de deux heures. Beaucoup seront en-
core là ce soir, peut-être demain, peut-être
après-demain : leur remboursera-t-on les jour-
nées de travail ? Et cela ne suffit pas ! Vous
arrivez ici. décidés à juger sur pièces, sans
avoir ouvert un dossier ! Vous tirez les de-
grés d'invalidité aux dés, comme Brid'oison.
Député, je puis me défendre ; mais combien,
parmi les citoyens qui attendaient en même
temps que moi ne peuvent le faire ou même
discuter votre arrêt ! C'est un scandale et je
saurai le dénoncer à qui de droit. »
Lors, le colonel s'aperçut qu'on pourrait
maintenir l'invalidité de 40 0/0, mais le dé-
puté mutilé refusa : « Vous m'avez appliqué
20 0/0, la décision est acquise et je m'y tiens,
quitte à réclamer la contre-expertise. »
Stulpeur, cajoleries, amitiés ! etc., mais le
crâputé compte porter l'affaire devant le Par-
lement. Nous entendrons sans doute un nou-
veau et lamentable plaidoyer"ue M. le ministre
de la guerre-pensions. Attendons !
C. J.
.-————————— ) - -.- 1(
NOTES PRHlSIENfrES
Excès de publicité
Mon vieil ami Jacobus a raison d'y insister : il
ne suffit point à l'homme de jouir des talents, il
lui faut aussi regarder par le trou de 'la serrure,
quand l'auteur célèbre s'habille ou déjeune.
La Bruyère pensait de cette curiosité qu'elle
n'était qu'une preuve d'imperfection, un goût
mesquin de connaître ce que les autres ne con-
naissent pas. On pourrait y voir aussi un besoin
jaloux de rapprocher de soi ce qui est générale-
ment considéré comme supérieur, d'humaniser
les idoles, sentiment qui va de pair avec ceux
qu'éprouve le valet de chambre pour le grand
homme qu'il voit surtout en pantoufles.
Il me semble qu'une publicité artistique ou lit-
téraire fondée sur l'exploitation de ce sentiment
si foncièrement humain est, par définition, excel-
lente. S'il peut paraître indifférent, au premier
abord, d'apprendre que tel romancier reçoit ses
visiteurs en pyjama à rayures claires — ce qu'un
esprit réfléchi a le droit cependant de considérer
comme un signe des temps — il n'est point inu-
tile, il est même encourageant, de savoir que tel
autre a étérémouileur, vitrier ou matelot, avant
d'atteindre à la notoriété littéraire. Ces révéla-
tions déçoivent bien rarement la curiosité du pu-
blic, et je crois qu'il n'y a qu'à marcher hardi-
ment dans cette voie.
Mais, par contre, il ne me paraît pas prouvé
que la divulgation des traits de tel romancier, sur
la bande du volume qui vient de paraître, soit pour
aider toujours à la diffusion de l'œuvre. Il y a
chez le lecteur, et surtout chez la lectrice, un cer-
tain besoin d'illusion — ô contradiction des ten-
dances ! — qu'il faut savoir ménager. Sera-t-on
plus tenté d'acheter les livres de M. Pierre Benoît,
quand on aura constaté qu'il possède des joues
rebondies et qu'il ne paraît point brûlé de la fièvre
qui agite ses personnages ?
Le point d'équilibre paraît peut-être difficile à
faire sentir ici ; mais raisonnons par l'absurde.
Imagine-t-on l'éditeur de M. Frédéric Masson,
publiant le portrait de son auteur en pied, pour
aider à la-vçnte de ses ouvrages ?
aç-bert LAULAN,
LES BARRAGES DE CRM SENSATIONNELS
Le «njslire de la petite iemme»
es! une niplilaiion
Les résultats stupéfiants d'expérience
sur un médium en Sorbonne.
Le « bourrage de crâne », qui a sévi pen-
dant la guerre avec une intensité dont le
Collier de Bellone nous a donné une idée as-
sez exacte, et dont l'habitude s'est conservée,
même depuis, Ja fin des hostilités, n'est pas
une « spéciaùlé » de la presse française. Il
arrive à nos ! abnfrères de l'étranger de ren-
dre des pointa à cet égard à nos gazettes.
C'est ainsi que l'Opinion signale une re-
tentissante mystification dont les Américainti
viennent d'être l'objet de la part du New-
York Herald et dont le grand journal, bien
entendu, a été, tout le premier, la crédule
victime.
On sait que, depuis le 20 mars dernier,
des expériences se déroulent à la Sorbonne
avec le concours du médium Eva et de Mme
Bisson, sous le contrôle de trois professeurs
de l'Université de Paris, et que ces trois
savants, d'accord avec M. Paul Heuzéj dont
on connaît les passionnantes études, publiées
sous ce titre « Les Morts vivent-ils f » doi-
vent réserver à l'Opinion la primeur de leur
rapport officiel sur ces expériences.
Or, c'est avec quelque stupéfaction qu'on
« pu lire dernièrement dans le New-York
Herald, sous ce titre et ces sous-titres sensa-
tionnels : « La merveille qui a stupéfait leà
savants de la Sorbonne. — Une femme en.
chair et en os, haute de huit pouces, a flotté
dans l'air et a exécuté des cabrioles (sic) pen.
dant que les éminents savants restaient bou*
che bée devant cette étonnante manifestât»
tion. — Conan Doyle enfoncé (overshad-
owed) ! » Un article de 800 lignes, écrit d'a-
près le soi-disant rapport officiel des trois
professeurs de la Sorbonne !
Il faudrait pouvoir reproduire tout au long
le récit des expériences et « les extraits du
procès-verbal » publiés par le New-York He.
raid. Bornons-nous à cette citation :
c La forme humaine ainsi matérialisée, noiui
révèle le procès-verbal, était celle d'une fem.
me, parfaitement formée, ayant des jambes,
des bras, un torse, une longue et luxuriante
chevelure ; mais le corps ainsi formé et nu,
était d'environ huit pouces de hauteur.
« A l'appui de la sensation Que vont pro-
duire ces expériences de la Sorbonne, il est
dit entre autres choses dans le rapport, signé
par cinq des savants qui étaient présents que:
< Cela -resta entre nos mains dix secondee
et nous pûmes contrôler la perfection de*
membres ; cela possédait un poids ; cela était
au toucher, sec et doux », et, plus loin : « JIIt
la priai de répéter un mouvement qui nou.
montrât qu'elle était vivante : elle exécuta
une cabriole complète 1 *
Veut-on connattre les noms des savants de
la. Sorbonne qui juraient rédigé et signé cet
extraordinaire procès-verbal ? Ce seraient
(d'après le New-York Herald) : MM.' Jean.
son, Jean Lefebvre, Jean de la Beaunville,
René Duval et Mlle Anna Barbin qui, à causa
de leur fonction considérable appellent l'afa
tention de là France et de l'Europe.
Naturellement, l'article du New-York He.
raid est illustré de dessins qui représentent
« l'étonnante scène de la Sorbonne. » aveç
une invraisemblance qui peut faire illusion
de l'autre côté de l'Atlantique, mais qui, ici,
sauterait aux yeux d'un enfant. Or, parmi ces
dessins, il y en a un que l'Opinion signale
pour être tout simplement une vieille pho-
tographie truquée qui a été faite chez Mme
Bisson le 13 mars 1911 et qui a ét4 publiée
en 1921 dans son ouvrage, à la pege 43. Le
« truquage » a consisté précisément. à des-
siner la fameuse petite femme nue.
Au-d-essous de ce document, il y a une lé-
gende où il est question de « la stupéfiante
manifesttaion qui a ahuri, la France et at-
tiré l'attention de l'Université ». Cet ahuris.
sement de la France, ce sera seulement l'ar-
ticle du journal américain qui le provoquera.
Et, la bonne foi de notre confrère étant hors
de cause, il sera d'autant plus profond qu'on
se demande comment un aussi grand organe,
disposant de puissants moyens dinformatlon
et de contrôle, a pu se laisser « fourrer de-
dans » aussi grossièrement.
Car, n'est-ce pas, non seulement le rapport
des professeurs de la Sorbonne n'est pas en-
core connu, mais M. Heuzé, sans manquer au
secret observé jusqu'ici, se dit en mesure d'af-
firmer qu'il ne ressemblera en rien au pro.
cès-verbal .si authentique paru d.'na le New*
York Herald.
L'aventure en tout cas est curieuse ; elle
ne diminuera évidemment en rien l'autorité
des « contrôleurs » des expériences de lai
Sorbonne ; mais elle contribuera peut-être
à augmenter le scepticisme du public à l'é-
gard de la « grande information ». Elle nous
consolera tout de même un peu : car il n'y
a pas que les lecteurs des journaux français
à qui l'on rassr. avaler des couleuvres. Celles
de cette taille-là pourtant sont assez rares
chez nous.
Louis LE PAGE.
- ) - ..- < ——————————.
Kefalin gagne
le Grand Prix
Malgré l'incertitude du temps, la Société
d'Encouragement a enregistré hier un très
gros succès. Les recettes, tant aux entrées
qu'au Pari Mutuel, ont été sensiblement les
mêmes que celles de l'an dernier. Plus de
700.000 francs aux entrées et de douze mil.
lions au Pari Mutuel.
Au point de vue mondain, le auecès n'»
pas été moins grand. Le président de la Ré-
publique et Mme Millerand, ainsi que l'em-
pereur d'Annam, accompagné du prince hé-
ritier, assistaient à la réunion, Le président
s'est fait présenter par M. Chéron, ministre
de l'agriculture, le propriétaire du gagnant.
L'empereur d'Annam, qui aime beaucoup les
courses, a suivi celles-ci avec un grand in-
térêt ; arrivé immédiatement après la pre-
mière épreuve, il n'est reparti qu'avant la.
dernière.
Il s'en est fallu de très peu que le résultat
du Grand Prix ne fût exactement la répé-
tition de celui du Jockey-Club. Une interver-
sion entre les deux premiers a seule modifié
le classement de Chantilly ; le troisième s'est
retrouvé à la même place et 'le quatrième,
Almaviva, aurait pu, sans incident, occuper
encore ce rang hier. Cette régularité dans Jr
JBONKCltENTB lan 8m. lm.
Seine et S.-et-O. SB * 11." 1
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46" ANNEE - N" 16.401
LUNDI
26
JUIN 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrite non inséris
m sont pas reada
Deux brochures
sur la
Honte noire"
Nos lecteurs connaissent l'ampleur de
la campagne déchaînée chez les neutres
et chez nos alliés, en particulier aux
Etats-Unis, par les pangermanistes,
campagne de calomnies dénonçant les
« méfaits » des troupes françaises de
couleur. Ces brochures tendancieuses
ont été édictées en plusieurs langues et
répandues partout par la propagande
allemande, vouant à la réprobation uni-
verselle de prétendues atrocités mises à
la charge de ces troupes qui sont, ou
plutôt, qui étaient — car elles en ont été
retirées — en garnison sur le Rhin.
Ces brochures faisant suite à l'im-
monde film cinématographique truqué,
tourné à Berlin, étaient comme lui, inti-
tulées « la honte noire ».
Le Commissariat général des troupes
noires, au moment où le Parlement al-
lait étudier les proj ets de loi militaire,
publia, en mars dernier, une brochure
suggestive résumant les enquêtes aux-
quelles il avait fait procéder en Rhéna-
nie, au cours de 1921 sur la conduite des
tirailleurs .sénégalais et malgaches.
Cette brochure, qui reproduit le rapport
du capitaine Bouriand, fait ressortir tout
l'odieux et la mauvaise foi de cette cam-
pagne. Les viles calomnies répandues
dans de monde contre les troupes noires
françaises ne sont qu'un tissu de men-
songes qui soulèvent l'indignation non
seulement des étrangers, qui ont pu se
rendre compte par eux-mêmes, sur pla-
ce, de ce qui se passait en Rhénanie,
mais même celle des Allemands de
bonne foi ayant assez d'indépendance
ou de courage pour dire et écrire la vé-
rité.
Le capitaine Bouriand conclut : « Les
tirailleurs sénégalais et malgaches, par
ileur bonne tenue, leur discipline, la cor-
rection de leur attitude, ont toujours fait
l'admiration de ceux qui ont pu les ap-
procher aussi bien des populations agri-
coles de la région prussienne de Trêves,
:que des populations ouvrières de la ré-
gion palatine de Spire, Worms ou
Mayence.
« Les Rhénans ont vu de près ces ter-
ribles « sauvages noirs », dont ils
avaient entendu tant parler, et ils les ont
trouvé d'une douceur telle, qu'ils les pré-
'féraient aux troupes blanches qui les
avaient précédées. »
Ce rapport contient trente pages d'an-
nexes des plus suggestives et des plus
probantes. Il en ressort la preuve que
la plupart des plaintes adressées par la
population aux autorités militaires, ont
été reconnues fausses après enquête. Il
résulte de certaines déclarations que
certains plaignants l'ont été « par or-
dre » des autorités allemandes Le capi-
taine Bouriand publie, vingt lettres ty-
piques adressées par des femmes et des
jeunes filles à leurs amants tirailleurs.
Enfin, un certain nombre d'attestations
officielles, émanant des autorités muni-
cipales ou de fonctionnaires adminis-
tratifs allemands, constatant la parfaite
tenue des troupes noires en territoire
occupé, complètent cette série de docu-
inents.
Une autre réfutation française de la
campagne allemande contre les troupes
noires a été publiée récemment. Elle
émane du comité d'assistance aux trou-
pes noires qui n'a fait, d'ailleurs, que
réaliser un vœu émis lors du troisième
congrès de la société antiesclavagiste
d'Italie.
La rédaction de la brochure de cette
propagande coloniale française a été
confiée par le comité, à son délégué à
ce congrès, M. Camiille Fidel, lequel y
avait défendu avec succès les troupes
indigènes françaises contre les calom-
nies intéressées d'outre-Rhin.
Son travail est un résumé sobre et
objectif des résultats concordants des
enquêtes officielles françaises, améri-
caines et britanniques, corroborées par
de nombreux témoignages allemands.
Cet ensemble impressionnant, qui con-
fère 'à cet exposé un caractère absolu-
ment probant et irréfutable, constitue
.une éclatante justification de la parfaite
conduite des troupes françaises de cou-
leur.
Une darge diffusion de cette brochure
s'impose. Le Comité d'assistance aux
troupes noires, 58, rue Saint-Lazare, en
fait gratuitement l'envoi d'un exem-
plaire, sur simple demande.
Ces deux tracts viennent à leur heure,
et ils apportent la preuve que nos vail-
Jantes troupes indigènes sont des plus
disciplinées et peuvent être appelées
.sans inconvénient à tenir garnison en
France.
GEORGES-BARTHELEMY,
Député du Pas-de-Calais.
■■■ ! ——————————— > -.0 < ————————————————_
le monument Be rte aux à Chatou
, 1
On a inauguré hier après-midi, à Chatou,
au milieu d'une très nombreuse assistance,
le monument élevé par la ville dont il fut
4e bienfaiteur, à la mémoire de Maurice
vlîerteauix, ancien ministre de la guerre.
-" M. Ràiberti, juiuistre de la marias, qui.
i
représentait le gouvernement à cette céré-
monie, a prononcé un important discours.
Après avoir rappelé les circonstances tra-
giques au cours desquelles l'ancien minis-
tre de la guerre a trouvé prématurément la
mort, M. Raiberti retrace les efforts accom-
plis par M. Berteaux pour la meilleure or-
ganisation de notre armée et il conclut :
« Pendant 44 ans, la France a veillé 1-a
veillée des armes. Aujourd'hui, elle est vic-
torieuse. Elle n'a plus à monter, inquiète et
fiévreuse, la garde de ses frontières. Mais
elle a à monter, pour elle-même et pour les
autres peuples, la garde de la paix. Nous
continuons dans la paix à être les soldats
de la liberté des peuples et de la justice.
C'est pourquoi nous n'avons pas le droit de
nous diviser.
A l'issue de J-g, cérémonie, une réunion in-
time a eu lieu à la mairie.
*—————————— :> «D-*m t : ,
Les forces en lutte
m lin— C a ■!'
II est impossible que la mort tragique de
Walter Rathenau ne marque pas, dans l'his-
toire de l'Allemagne, une date fatidique. Ce
que nous savons de la sensation produite dans
les milieux politiques nous donne à croire
que cet assassinat intervint au moment où
s'exaspérait, dans le Re:<çh tout entier, la pro-
pagande criminelle des pangermanistes.
On a cru pouvoir raisonner par analogie
sur les choses de l'Allemagne. On a pensé que
ia, fuite des Hohenzollern coïncidait avec une
révolution démocratique, comme celles de
France ou de Russie; or, il n'y eut rien de
semblable et tout nous prouve aujourd'hui
que l'Empire est resté l'Empire, avec une fa-
çade républicaine dont le mensonge ne
« trompe plus » personne.
Pourtant, toutes les espérances de l'Europe
démocratique sont basées sur la transforma-
tion de l'Empire de proie en un Etat paci-
fiste. Que pouvons-nous croire si les hommes
résolus à accepter ce radical changement tom-
bent tour à tour sous les balles des assassins ?
La persistance de la forme impérialiste,
dans le cadre démocratique, n'a pas manqué
de donner une force toujours aggressive aqx
éléments de réaction. Il faut bien tenir compte
d'une situation de fait. Tout le monde impé-
rialiste n'a pas disparu du territoire allemand
avec les princes mis en fuite. Ce ne sont pas
seulement les sentiments traditionnalistes,
mais aussi les intérêts qui jouent leur partie.
Combien d'Allemands ont à gagner au retour
de la monarchie et quelle est leur puissance ?
L'équivoque d'un Reich-République ou
d'une République-Reich doit disparaître pour
la stabilité de la Germanie et la clarté de la
politique européenne. Le meurtre de Rathe-
nau doit au moins avoir pour conséquence un
bienfait: la clarté, par la vraie Révolution.
On télégraphie de Berlin que le bloc des
gauphes s'est formé contre l'ennemi commun.
C'est un résultat. Il demeurera stérile si la
démocratie ne prend pas résolument le pou-
voir, car l'adage est éternellement vrai: On
ne détruit bien que ce que l'on remplace!
Or, il faut détruire. Pas de paix possible
pour l'Europe tant que les éléments dont tou-
tes les facultés sont tendues vers la guerre
pourront subsister. Le peuple allemand se
rendra compte de cette nécessité où il restera
victime de ses illusions; dans ce cas, le sacri-
fice de Rathenau restera insuffisant, il e?
faudra d'autres, peut-être quelques milliers
d'autres 1
F. H.
— > a»" C
BLOC-NOTES
La rétaaMlitatiôsî
du père Lorâcfwet
En étudiant l'œuvre d'un grand homme, un
auteur inconnu, et quel que soit du reste son
talent, ne gagnera ni beaucoup de gloire ni
beaucoup d'argent. Ci, au contraire, il s'ap-
plique à faire le panégyrique d'une fripouille
illustre, la hardiesse de son paradoxe forcera
l'attention, le fera connattre, et son livre se
vendra comme du pain.
Un écrivain célèbre a jadis comlmencé sa
réputation en démontrant que Catilina était
un grand citoyen, dont le succès eût sauvé
la République près de la décadence, tandis
qu'il ne faudrait voir dans Cicéron qu'un am-
bitieux habile, mais cupide et sans scrupules.
Ces considérations me sont inspirées par
un ouvrage du reste ingénieux et intéressant
qui vient de paraître et tente de réhabiliter
le Père Loriquet, qui nous est présenté comme
le modèle des historiens.. C'est aller un peu
loin. Que celui-ci ait ou non affirmé, comme
des gens dignent de foi l'affirment, que « Na-
poléon n'était qu'un marquis, lieutenant-gé-
néral au service de S. M. le roi Louis XVII »,
je n'en sais rien ; car on ne retrouve plus
l'ouvrage où aurait figuré cette phrase.
En revanche, ce que l'on trouve encore,
c'est l'Histoire de France à l'usage de la Jeu-
nesse (A.M.D.G. '— Lyon. Rusand, libraire-
imprimeur du roi. 1823. — 2 vol. pet. in-
18), et où l'on peut lire des passages tels
que ceux-ci, qui donnent une idée du reste :
« Louis XVI eut le tort de tolérer le ras-
semblement illégal des factieux au Jeu de
Paume. Il aurait dû savoir que quelques
goûtes de sang impur versées à vropos font
le salut des Empires. » (Page 130.)
Et cet autre : « Au milieu de mouvements
convulsifs, et après un repas splendide, l'As-
semblée tient la séance nocturne, si connue
Sous le nom de nuit du 4 août. Là, sans dis-
cussion, sans délibération, uniquement ins-
pirée par les vapeurs du vin, elle décrète une
foule d'injustices contre les seigneurs et les
propriétaires de droits féodaux. » (Page 144.)
Pour être moins grotesques que celui qui
a fait sa gloire, ces passages suffisent néan-
moins pour démontrer que, si le Père Jésuite
en question fut, comme il est exact, un esprit
fort distingué, ce n'est pas tout à fait sans
raison que, dans le langage courant, on em-
ploie souvent pour désigner les écrivains peu
consciencieux qui, dans un but politique, tra-
vestissent les faits et l'histoire, le nom du
Père Loriquet. —
- Petit Jean,
LE COMMERCE INTERALLIE
Les relations franco-polonaises
———————————---
Nous pourrions, en profitant de la situation politique,
améliorer nos exportations vers l'Est de l'Europe
————————— a —————————
Au cours d'une conférence qui a eu lieu
au comité France-Orient, M. François Do-
lezal, conseiller commercial à la légation
de Pologne à Paris a fait un exposé clair
et complet de la situation économique de
la Pologne et de ses rapports commerciaux
avec la France.
Au début de sa renaissance politique —
a déparé le distingué économiste — la Po-
logne n'était pas en mesure de développer
son commerce extérieur en raison des dé-
vastations dues à la guerre. Un autre obs-
tacle pour le développement du commerce
avec l'étranger était l'instabilité du change.
Malgré ces débuts plutôt difficiles, la
Pologne a, depuis trois ans, considérable-
ment amélioré et développé les conditions
du commerce extérieur. Elle possède au-
jourd'hui un territoire de quelque 400.000
kilomètres carrés avec une population de
30 millions d'habitants. Son agriculture et
son industrie présentent de vastes perspec-
tives de développement et par 'cela même de
larges possibilités d'échanges commerciaux
avec les autres pays, et en premier lieu
avec la France.
A l'appui de son argumentation, M. Do-
lezal a déclaré qu'en 1921, pour les quatre
principales céréales, les statistiques offi-
cielles accusent une récolte de 75.920.000
quintaux, ce qui représente 70 0/0 environ
du chiffre d'avant-guerre. La récolte est su-
périeure en 1921 de 2.300.000 tonnes par
rapport à l'année 1920. Elle suffit large-
ment aux besoins de la consommation in-
térieure. Des progrès réalisés jusqu'à ce
jour, on peut en conclure que sous peu
l'agriculture polonaise pourra exporter an-
nuellement 12.500.000 quintaux de céréa-
les, c'est-à-dire qu'elle atteindra amplement
son chiffre d'exportation d'avant 1914. La
Pologne peut déjà exporter environ 1 mil-
lion 500.000 quintaux de céréales, une cer-
taine quantité d'amidon, de fécule de su-
cre, de houblon, de semences de bettera-
ves, de légumes, de trèfle, d'œufs, d'osier,
de volailles, etc.
Pour l'exploitation forestière, l'accroisse-
ment annuel des bois représente en Pologne
9 millions de mètres 'cubes de toutes les es-
sences. Bien que les dévastations nécessi-
tent de grands besoins de bois, ce pays a pu
exporter pendant le premier semestre de
1921 300.000 tonnes de bois à l'étranger.
L'industrie houillère se présente égale-
ment — a déclaré M. Dolezal — dans des
conditions satisfaisantes. Sans la partie de
la Haute-Silésie attribuée à la Pologne,
l'extraction du charbon a atteint en 1921
le chifïre de 7.107.000 tonnes, soit 80 0/0
du rendement d'avant-guerre avec la Haute-
Silésie, la production totale dépassera dé-
sormais 32 millions de tonnes par an.
L'industrie pétrolifère, qui représentait
en 1913 une extraction de 1.113.000 ton-
nes de pétrole, a atteint en 1921 720.000
tonnes, dont 188.000 (pour le premier se-
mestre seulement) ont été exportées à
l'étranger. Le chiffre d'avant-guerre sera
vraisemblablement atteint sous peu, du fait
que la Pologne a à sa disposition 24.000
hectares de terrains pétrolifères qui n'ont
jamais été exploités.
L'industrie sidérurgique qui fournit a
la métallurgie les matières premières est
en plein développement le bassin haut-si-
lésien ajoutera à l'ancienne production po-
lonaise 400.000 tonnes de fer par an et
840.000 d'acier. La Haute-Silésie apporte-
ra en outre à la (Pologne 80.000 tonnes de
zin'c et 20.000 tonnes de plomb, annuelle-
ment.
L'industrie du sel gemme a donné en
1921 231.619 tonnes et les sels de potasse
ont atteint, la même année, 120.000 tonnes.
Si, du domaine métallurgique, on passe à
celui de l'industrie proprement dite, on doit
donner la première place à l'industrie tex-
tile qui, dans la branche cotonnière, fait
actuellement travailler 1.037.074 fuseaux,
soit 71 0/0 de la totalité, et 18.333 mé-
tiers, soit 75 0/0 de la totalité. Quant à la
branche lainière, elle occupe aujourd'hui
616.000 fuseaux et 15.158 métiers, soit plus
de 60 0/0 des chiffres d'avant-guerre.
L'industrie du ciment, qui se développe
d'une façon remarquable, a produit 364.980
tonnes en 1921, et l'industrie du papier
30.000 tonnes, soit pour chacune d'entre
elles 50 0/0 de l'activité d'avant-guerre.
'L'industrie sucrière a produit, en 1921,
190.000 tonnes de sucre dont 15.000 ont été
exportées en France.
A 'cette branche de l'industrie agricole, il
faut ajouter des féculeries, amidonneries,
dont le développement est toujours subor-
donné à la récolte de pommes de terre.
M. Dolezal a fait remarquer, en outre,
que toutes les formes de l'activité indus-
trielle étaient représentées en Pologne et
certaines même d'une façon assez considé-
rable pour permettre à ce pays, non seule-
ment de subvenir à ses besoins, mais d'of-
frir une certaine partie de ses produits en
échange de marchandises importées à
l'étranger.
Dans cet ordre d'idées — a conclu le dis-
tingué conseiller commercial — on a aboli
à peu près tous les monopoles d'Etat, sup-
primé les entraves à la liberté de circula-
tion des marchandises à l'intérieur du pays
et simplifié le régime du commerce exté-
rieur.
L'expansion économique polonaise se
présente donc aujourd'hui dans des condi-
tions plus favorables et la conclusion du
traité commercial franco-polonais ne peut
que contribuer à faciliter les échanges en-
tre les deux pays.
Pierre VARZY.
APRÈS L'ASSASSINAT DU DOCTEUR RATHENAU
Les partis de gauche s'unissent
pour la défense de la République
"» 1 1 1 •" ■'
Une réeompense d'un million de marks
est promise pour l'arrestation des eoupables
■■■ w -————————
Berlin, 20 juin. — La présidence de po-
lice a élevé à un million de marks la récom-
pense promise pour la découverte des assas-
sina de M. Rethenau.
Il résulte d'un commencement d'enquête
qu'une automobile de couleur brun-foncé avait
stationné, avant l'attentat, dans une rue ad
jacente de la Kœnigsallee, à quelque distance
de la demeure du Dr Rathenau, ainsi qu'une
seconde voiture également de couleur fon
cée. Après le crime, ces deux voitures furend
aperçues, durant quelques minutes encore
sc: dirigeant à toute vitesse dans la direction
de Schmargendorf dehlem, d'après les uns ;
dans celle de Zehlendorf, d'après les autres
Le Lokal Anzeiger dit savoir que l'auto
mobile contenant les assassins a été aperçue
à Spandau, trois ou quatre heures après if,
meurtre. Ce véhicule portait au-dessus de sot.
numéro les deux lettres H.-H., annonçai
qu'il avait été inscrit sur une liste de la ville
de Hambourg.
On suppose que les assassins, qui atten-
daient dans une rue voisine la sortie du D
Rathenau, ont été prévenus par un complice
et ont pu manœuvrer de façon à croiser sa
voiture.
Quoi qu'il en soit, jusqu'à présent aucune
piste sérieu&e n'a pu être découverte.
M. Wirth reçoit des lettres de menaces
Berlin, 25 juin. — Le Chancelier Wirth a
annoncé dans son discours au Reichstag qu'il
avait reçu' ce matin des lettres de menaces.
L'indignation dans les partis de gauche
La Freiheit, organe des socialistes indépec
dants, publie un appel des organisations syn
dicalistes demandant aux ouvriers de se ren
dre en masse à la manifestation, projetée
pour 11 heures ce matin, au Lutzgarten.
« Une telle démonstration, dit cet appel,
n'est que le point de départ d'autres mani
festations qui doivent concentrer les forces
de tous les travailleurs. »
D'autre part, toutes les organisations répu-
blicaines publient des appels demandant à
leurs adhérents de s'unir plus que jamais
pour la protection de la République.
Suivant les journaux, le congrès syndica-
liste de Leipzig a décidé, après entente avec
la section socialiste de Berlin, de proclamer
une grève générale de vingt-quatre heures,
mardi prochain, jour des funérailles de M.
Rathenau.
Anrès la séance du Reichstag, les fractions
parlementaires se sont réunies. La fraction
démocrate a décidé de prendre part aux ma-
nifestations qu'organisent aujourd'hui les ma-
joritaires et les indépendants.
L'ordonnance du président d'Empire a sou-
levé de vives inquiétudes chez les majoritai-
res et les indépendants qui trouvent que le
gouvernement n'est pas allé assez loin sur
certains points.
La question d'un remaniement ministériel
et la possibilité de l'entrée des indépendants
dans le gouvernement ont été discutées.
Les ministres démocrates Kœster et Rad-
bruch assistaient à la réunion de la fraction
indépendante,
Les pourparlers n'ont abouti à aucun ré-
sultat positif : ils se poursuivront d'ailleurs
aujourd'hui.
Les journaux estiment qu'un raprochement
indéniable s'est produit entre les deux par-
tis socialistes.
C'est la faute à la France,
disent les réactionnaires
La presse de droite proteste contre les res-
trictions apportées par l'ordonnance prési-
dentielle aux libertés de réunion et de presse.
Commentant le meurtre de M. Rathenau,
les journaux réactionnaires n'osent même
plus contester que les assassins doivent être
recherchés parmi les éléments d'extrême-
droite ; mais la zeit écrit que Walter Ra-
thenau est aussi la victime de la volonté de
guerre et de destruction des Français.
Les socialistes majoritaires réclament la
dissolution du Reichtag
Cassel, 25 juin. — Les socialistes majori-
taires et indépendants et les syndicats, ont
adressé au Chancelier un télégramme dans
lequel ils demandent la dissolution immé-
diate du Reichstag et de nouvelles élections
sur ce programme: transformation de la
Reichswerhr et de la police composée désor-
mais de républicains éprouvés; démocratisa-
tion de -l'administration; mesures sévères
pour mettre fin aux campagnes de diffama-
tion dont la République et ses représentants
sont l'objet; dissolution de toutes les orga-
nisations réactionnaires.
La manifestation républicaine du Lutzgarten
Berlin, 25 juin. — La manifestation contre
le meurtre du docteur Rathenau et pour le
maintien de la République en Allemagne, or-
ganisée ce matin au Lutzgarten, devant le
palais ex-impérial, par les socialistes et les
associations républicaines, avait attiré une
énorme multitude.
La foule des manifestants était cependant
moins considérable que lors de la démonstra-
tion du mois d'août dernier, à l'occasion du
meurtre d'Erzberger. Cela tient au :ait que
les organisateurs n'avaient eu que quelques
heures pour préparer le meeting de ce ma-
tin.
De très bonne heure, les divers groupes se
rendirent en bon ordre au lieu de rassem-
blement. Quelques-uns étaient précédés d'une
fanfare. La foule chantait la Marseillaise ou-
vrière et des hymnes républicains. On remar-
quait très peu de drapeaux rouges ; mais.
par contre, beaucoup d'étendards aux nou,
velles couleurs du Reich : noir ei £ or.
Une vingtaine d'orateurs socialistes prirent
la parole. Le socialiste indépendant Kuenst-
ler s'éleva avec violence contre l'ancien ré-
gime. contre l'ex-emuereur et pes partisans
qui ont précipité l'Allemagne dans la guerre
et la ruine.
Le nom d'Helfferich, le plus grand provo-
cateur de l'heure actuelle, revenait sans cesse
dans son discours et, chaque fois, il était ac-
cueilli par des huées d'indignation.
.- « Nous devons réunir nos forces et em-
ployer tous les moyens syndicalistes, s'écrie
l'orateur, pour maintenir en Allemagne la
forme républicaine. Il y a bien chez nous de
nombreux républicains,, mais pas de Répu-
blique, car la plupart des fonctionnaires tien-
nent pour l'ancien régime. Il faut les balayer
et forcer le gouvernement à les remplacer
par des républicains avérés. Le préfet de po-
lice Richter doit être révoqué. »
—————————— > - .- ç
Ont-ifs des droits
ou sont-ils des esclaves?
Comment on traite les mutilés, rue Lacretelle
et ailleurs
Un glorieux soldat de la grande guerre est
allé montrer son crâne défoncé par un obus
turc, lors des bombardements de Sed-ul-Bahr,
à MM. les experts et membres des commis-
sions médicales, rue Lacretelle. Il obéissait à
une sommation officielle qui lui enjoignait de
se présenter à nouveau, pour la quinzième fois
peut-être, devant des augures aux manches
dorées et garnies de velours rouge. Depuis
1918, il avait l'habitude de ces petites mani-
festations et les renouvelait sans enthousias-
me, à termes échus.
Titulaire provisoirement, pour trépanation,
perte de substance cérébrale, etc., d'une in-
validité de 40 0/0, — le seul souvenir qu'il
conservait d'une période pénible pendant que
les mercantis accumulaient millions sur mil-
lions, — il allait être statué sur la pension dé-
finitive à lui allouer.
Or donc, suivant les ordres, il était rue La-
cretelle à 8 heures du matin en compagnie de
quelque cinq cents postulante de toutes les
catégories sociales, parmi lesquels plusieurs
avaient certainement renoncé à une journée de
travail pour se trouver au rendez-vous. Quatre-
vtngt-dix minutes d'attente — une paille !
Vers neuf heures trente minutes, MM. les
experts et membres de la commission arri-
vent l'un après l'autre au « travail » d'un pas
négligent ! Neuf heures quarante-cinq minu-
tes : on affiche la liste des candidats à l'exa-
men ! Dix heures : on commence ! L'initiale
du nom de notre mutilé est tout au début de
l'alphabet ; il passe donc un des premiers.
On le fait mettre aussitôt dans le costume de
notre premier père devant quelques dactylos
et employées peu farouches, puis on le fait
coucher pour examen sur un matelas d'une
saleté repoussante, où plusieurs, centaines de
camarades ont déjà eissuyé leur anatomie ; on
le radiographie. Que sais-je encore ! Enfin il
revient en compagnie de l'expert devant la
commission. Le président — cinq galons, s'il
Vous plaît, saluez ! — bâillant à se décrocher
la mâchoire, sans même ouvrir le dossier, pro-
clame d'une voix chevrotante. : « Vingt pour
cent ! C'est suffisant, n'est-ce pas ? » L'ex-
pert répond sans assurance : « Un peu faible,
cet homme a été trépané, il y a perte de subs-
tance, l'ancienne invalidité paraît devoir être
maintenue. ,» Mais le colonel, sans plus s'in-
quiéter, passe à un autre cas. L'affaire est ré-
glée.
A ce moment, le poru prend la parole et
dit : « Messieurs, je suis M. X., député, je
proteste de la manière la plus énergique con-
tre le traitement injurieux et malhonnête ap-
pliqué ici aux mutilés. Non seulement vous,
médecins, vous semblez ignorer les règles les
plus élémentaires de l'hygiane et de l'asepsie,
mais vous faites perdre inutilement leur temps
aux anciens soldats qui vous ont attendus pen-
dant près de deux heures. Beaucoup seront en-
core là ce soir, peut-être demain, peut-être
après-demain : leur remboursera-t-on les jour-
nées de travail ? Et cela ne suffit pas ! Vous
arrivez ici. décidés à juger sur pièces, sans
avoir ouvert un dossier ! Vous tirez les de-
grés d'invalidité aux dés, comme Brid'oison.
Député, je puis me défendre ; mais combien,
parmi les citoyens qui attendaient en même
temps que moi ne peuvent le faire ou même
discuter votre arrêt ! C'est un scandale et je
saurai le dénoncer à qui de droit. »
Lors, le colonel s'aperçut qu'on pourrait
maintenir l'invalidité de 40 0/0, mais le dé-
puté mutilé refusa : « Vous m'avez appliqué
20 0/0, la décision est acquise et je m'y tiens,
quitte à réclamer la contre-expertise. »
Stulpeur, cajoleries, amitiés ! etc., mais le
crâputé compte porter l'affaire devant le Par-
lement. Nous entendrons sans doute un nou-
veau et lamentable plaidoyer"ue M. le ministre
de la guerre-pensions. Attendons !
C. J.
.-————————— ) - -.- 1(
NOTES PRHlSIENfrES
Excès de publicité
Mon vieil ami Jacobus a raison d'y insister : il
ne suffit point à l'homme de jouir des talents, il
lui faut aussi regarder par le trou de 'la serrure,
quand l'auteur célèbre s'habille ou déjeune.
La Bruyère pensait de cette curiosité qu'elle
n'était qu'une preuve d'imperfection, un goût
mesquin de connaître ce que les autres ne con-
naissent pas. On pourrait y voir aussi un besoin
jaloux de rapprocher de soi ce qui est générale-
ment considéré comme supérieur, d'humaniser
les idoles, sentiment qui va de pair avec ceux
qu'éprouve le valet de chambre pour le grand
homme qu'il voit surtout en pantoufles.
Il me semble qu'une publicité artistique ou lit-
téraire fondée sur l'exploitation de ce sentiment
si foncièrement humain est, par définition, excel-
lente. S'il peut paraître indifférent, au premier
abord, d'apprendre que tel romancier reçoit ses
visiteurs en pyjama à rayures claires — ce qu'un
esprit réfléchi a le droit cependant de considérer
comme un signe des temps — il n'est point inu-
tile, il est même encourageant, de savoir que tel
autre a étérémouileur, vitrier ou matelot, avant
d'atteindre à la notoriété littéraire. Ces révéla-
tions déçoivent bien rarement la curiosité du pu-
blic, et je crois qu'il n'y a qu'à marcher hardi-
ment dans cette voie.
Mais, par contre, il ne me paraît pas prouvé
que la divulgation des traits de tel romancier, sur
la bande du volume qui vient de paraître, soit pour
aider toujours à la diffusion de l'œuvre. Il y a
chez le lecteur, et surtout chez la lectrice, un cer-
tain besoin d'illusion — ô contradiction des ten-
dances ! — qu'il faut savoir ménager. Sera-t-on
plus tenté d'acheter les livres de M. Pierre Benoît,
quand on aura constaté qu'il possède des joues
rebondies et qu'il ne paraît point brûlé de la fièvre
qui agite ses personnages ?
Le point d'équilibre paraît peut-être difficile à
faire sentir ici ; mais raisonnons par l'absurde.
Imagine-t-on l'éditeur de M. Frédéric Masson,
publiant le portrait de son auteur en pied, pour
aider à la-vçnte de ses ouvrages ?
aç-bert LAULAN,
LES BARRAGES DE CRM SENSATIONNELS
Le «njslire de la petite iemme»
es! une niplilaiion
Les résultats stupéfiants d'expérience
sur un médium en Sorbonne.
Le « bourrage de crâne », qui a sévi pen-
dant la guerre avec une intensité dont le
Collier de Bellone nous a donné une idée as-
sez exacte, et dont l'habitude s'est conservée,
même depuis, Ja fin des hostilités, n'est pas
une « spéciaùlé » de la presse française. Il
arrive à nos ! abnfrères de l'étranger de ren-
dre des pointa à cet égard à nos gazettes.
C'est ainsi que l'Opinion signale une re-
tentissante mystification dont les Américainti
viennent d'être l'objet de la part du New-
York Herald et dont le grand journal, bien
entendu, a été, tout le premier, la crédule
victime.
On sait que, depuis le 20 mars dernier,
des expériences se déroulent à la Sorbonne
avec le concours du médium Eva et de Mme
Bisson, sous le contrôle de trois professeurs
de l'Université de Paris, et que ces trois
savants, d'accord avec M. Paul Heuzéj dont
on connaît les passionnantes études, publiées
sous ce titre « Les Morts vivent-ils f » doi-
vent réserver à l'Opinion la primeur de leur
rapport officiel sur ces expériences.
Or, c'est avec quelque stupéfaction qu'on
« pu lire dernièrement dans le New-York
Herald, sous ce titre et ces sous-titres sensa-
tionnels : « La merveille qui a stupéfait leà
savants de la Sorbonne. — Une femme en.
chair et en os, haute de huit pouces, a flotté
dans l'air et a exécuté des cabrioles (sic) pen.
dant que les éminents savants restaient bou*
che bée devant cette étonnante manifestât»
tion. — Conan Doyle enfoncé (overshad-
owed) ! » Un article de 800 lignes, écrit d'a-
près le soi-disant rapport officiel des trois
professeurs de la Sorbonne !
Il faudrait pouvoir reproduire tout au long
le récit des expériences et « les extraits du
procès-verbal » publiés par le New-York He.
raid. Bornons-nous à cette citation :
c La forme humaine ainsi matérialisée, noiui
révèle le procès-verbal, était celle d'une fem.
me, parfaitement formée, ayant des jambes,
des bras, un torse, une longue et luxuriante
chevelure ; mais le corps ainsi formé et nu,
était d'environ huit pouces de hauteur.
« A l'appui de la sensation Que vont pro-
duire ces expériences de la Sorbonne, il est
dit entre autres choses dans le rapport, signé
par cinq des savants qui étaient présents que:
< Cela -resta entre nos mains dix secondee
et nous pûmes contrôler la perfection de*
membres ; cela possédait un poids ; cela était
au toucher, sec et doux », et, plus loin : « JIIt
la priai de répéter un mouvement qui nou.
montrât qu'elle était vivante : elle exécuta
une cabriole complète 1 *
Veut-on connattre les noms des savants de
la. Sorbonne qui juraient rédigé et signé cet
extraordinaire procès-verbal ? Ce seraient
(d'après le New-York Herald) : MM.' Jean.
son, Jean Lefebvre, Jean de la Beaunville,
René Duval et Mlle Anna Barbin qui, à causa
de leur fonction considérable appellent l'afa
tention de là France et de l'Europe.
Naturellement, l'article du New-York He.
raid est illustré de dessins qui représentent
« l'étonnante scène de la Sorbonne. » aveç
une invraisemblance qui peut faire illusion
de l'autre côté de l'Atlantique, mais qui, ici,
sauterait aux yeux d'un enfant. Or, parmi ces
dessins, il y en a un que l'Opinion signale
pour être tout simplement une vieille pho-
tographie truquée qui a été faite chez Mme
Bisson le 13 mars 1911 et qui a ét4 publiée
en 1921 dans son ouvrage, à la pege 43. Le
« truquage » a consisté précisément. à des-
siner la fameuse petite femme nue.
Au-d-essous de ce document, il y a une lé-
gende où il est question de « la stupéfiante
manifesttaion qui a ahuri, la France et at-
tiré l'attention de l'Université ». Cet ahuris.
sement de la France, ce sera seulement l'ar-
ticle du journal américain qui le provoquera.
Et, la bonne foi de notre confrère étant hors
de cause, il sera d'autant plus profond qu'on
se demande comment un aussi grand organe,
disposant de puissants moyens dinformatlon
et de contrôle, a pu se laisser « fourrer de-
dans » aussi grossièrement.
Car, n'est-ce pas, non seulement le rapport
des professeurs de la Sorbonne n'est pas en-
core connu, mais M. Heuzé, sans manquer au
secret observé jusqu'ici, se dit en mesure d'af-
firmer qu'il ne ressemblera en rien au pro.
cès-verbal .si authentique paru d.'na le New*
York Herald.
L'aventure en tout cas est curieuse ; elle
ne diminuera évidemment en rien l'autorité
des « contrôleurs » des expériences de lai
Sorbonne ; mais elle contribuera peut-être
à augmenter le scepticisme du public à l'é-
gard de la « grande information ». Elle nous
consolera tout de même un peu : car il n'y
a pas que les lecteurs des journaux français
à qui l'on rassr. avaler des couleuvres. Celles
de cette taille-là pourtant sont assez rares
chez nous.
Louis LE PAGE.
- ) - ..- < ——————————.
Kefalin gagne
le Grand Prix
Malgré l'incertitude du temps, la Société
d'Encouragement a enregistré hier un très
gros succès. Les recettes, tant aux entrées
qu'au Pari Mutuel, ont été sensiblement les
mêmes que celles de l'an dernier. Plus de
700.000 francs aux entrées et de douze mil.
lions au Pari Mutuel.
Au point de vue mondain, le auecès n'»
pas été moins grand. Le président de la Ré-
publique et Mme Millerand, ainsi que l'em-
pereur d'Annam, accompagné du prince hé-
ritier, assistaient à la réunion, Le président
s'est fait présenter par M. Chéron, ministre
de l'agriculture, le propriétaire du gagnant.
L'empereur d'Annam, qui aime beaucoup les
courses, a suivi celles-ci avec un grand in-
térêt ; arrivé immédiatement après la pre-
mière épreuve, il n'est reparti qu'avant la.
dernière.
Il s'en est fallu de très peu que le résultat
du Grand Prix ne fût exactement la répé-
tition de celui du Jockey-Club. Une interver-
sion entre les deux premiers a seule modifié
le classement de Chantilly ; le troisième s'est
retrouvé à la même place et 'le quatrième,
Almaviva, aurait pu, sans incident, occuper
encore ce rang hier. Cette régularité dans Jr
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