Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-06-18
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 18 juin 1922 18 juin 1922
Description : 1922/06/18 (N16393,A46). 1922/06/18 (N16393,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Le Duméro ; 10 cm-
ABONNEMENTS lan is tn. Sm.
- - - -
Seine et 8.t-O. U. t3 > 7 »
France et Colon. 28 * 14 » 7 50
Etrang-er 55 a 28 » 16 »
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s
LS1 « LANTERNE s DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES ? PARIS ET EN PROVINCE
«
46' ANNEE - r 16.393
DIMANCHE
18
JUIN 1922
Directeur-Rédacteur en chrf î
FELIX HAUTFORT
Lee manuscrits non ttIriri8
ne sont pas rendu»
Mots d'écrit
M. Einstein a ibien raison quand il
doute de la mathématique et ne croit
qu'aux relativités. Nous ne savons rien ;
nous ne sommtes sûrs de rien ; et si nous
eomptons sur le gouvernement pour
nous apporter officiellement quelques
vérités à peu près exactes, nous sommes
dans une grande et bien funeste erreur.
A ce propos, je voudrais vous racon-
ter une toute petite histoire qui concerne
un très grand homme, le plus grand dé
nos savants avec Marcelin Berthelot,
Louis Pasteur.
Le ministère a décidé, — grâces lui en
soient rendues — de célébrer l'anniver-
saie du centenaire de la naissance de
Pasteur, qui tombe le 22 décembre de
cette année.
A cet effet, il a déposé un projet de
loi portant ouverture d'un crédit de deux
millions. Seulement, il s'est trompé sur
le lieu de naissance de celui ..qu'il vou-
lait honorer. On saluera la naissance de
Pasteur dans une petite ville où il n'est
pas fcé„:
Il suffisait d'ouvrir le Larousse, de
jeter un regard sur la « Vie de Pas-
teur », écrite par son gendre, M. Vallery-
Radot, pour savoir que Louis Pasteur
était né à Dôle, ancienne capitale de la
Franche-Comté, rue (Jes Tanneurs, le
27 décembre 1822, à deux heures du ma-
tin, de Jean-Joseph Pasteur, tanneur,
domicilié à Dôle, légionnaire, âgé de
3i ans, et de Jeanne-Etienne Roqui,
âgée de 29 ans.
Il n'était 'besoin que de se reporter à la
« Vie de Pasteur » pour lire le beau et
simple disoours qu'il prononça, en plei-
ne gloire mondiale, à l'âge de 60 ans,
devant la pauvre petite maison de son
père et de sa mère, et qui se terminait
par cette phrase qu'on ne lit pas sans
émotion :
« Soyez bénis, l'un et l'autre, Chers
Parents, pour cef que vous avez été et
laissez-moi vous reporter l'hommage
fait aujourdTiui à cette maison.
« Messieurs, je vous remercie de m'a-
voir permis de dire bien haut ce que je
pense depuis soixante ans. Je vous re-
mercie de cette fête et de votre accueil,
et je remercie, la ville de Dôle qui ne
perd de vue aucun de ses enfants et qui
m'a gardé un tel souvenir. »
Mais non, le gouvernement fait naîtra
Pasteur dans une autre ville.. Et voila !
Et pourtant, quelle émotion vous
prend à regarder cette petite maison
:. d'artisan tanneur, perchée sur un vieux
canal.
Le père de Pasteur était un ancien
sergent des guerres de l'Empire ; au re-
tour de la campagne de Russie, il exerça
à Dôle, le métier de tanneur à façon,
c'est-à-dire, que, n'étant point assez ri-
«Wpour acheter les cuirs verts, il « tra-
vaillait » les peaux apportées par les
paysans. La vie était dure ; et, Jean-
Joseph Pasteur dut êconomiser gros
pour envoyer le petit Louis au collège.
Aussi, disait-il : « 'Si Louis peut être, un
jour, professeur de physique au collège
de Dôle, je mourrai bien content. »
Louis, Franc-Comtois obstiné, montra à
son père que le génie est une longue pa-
tience.
Cette pauvre maison, baignée dans
son sous-sol par le canal des Tanneurs,
que Charles-Quint fit creuser, la muni-
cipalité de Dôle voulut l'acheter à un
propriétaire en mal de démolition.
Permettez-moi un «souvenir person-
nel. Comme député de Dôle, il y a une
cfizaijrte d'années, j'ouvris une souscrip-
tion à Paris. Dans la naïveté de mon
âme, je m'étais tfiguré que les corps dits
-savants, et rinstitut apporteraient lel?r
cbole en homm-age à la mémoire du
plus, grand savant de leur pays.
Savez-vous ce que j'ai récolté, comme
moisson, dans toutes les Académies ?
Vingt francs, que me remit M. Denys
Cochin.
J'ai fait encadrer ce louis ; il est au-
dessus d'une plaque en cuivre sur la-
quelle on lit : « L'hommage des Cinq
Académies à Louis Pasteur. »
- Cependant, de pauvres villages des
Alpes, des Pyrénées et même de la cir-
conscription de Chéron m'envoyèrent
leur souscription. J'étais loin de compte.
Les brasseurs qu'enrichit Pasteur avec
ses travaux sur la fermentation de la
bière ; les sériciculteurs qu'il protégea
avec ses études sur, le ver à soie ; les
milliers d'êtres qu'il sauva de la mort,
ne donnèrent pas signe. de vie. J'allais
boucler cet infructueux appel 'à la re-
connaissance nationale envers un des
plus grands bienfaiteurs de l'humanité,
quand je fus avisé par M. Poincaré,
alors comme aujourd'hui ministre des
affaires étrangères, que M. John Rocke-
feller désirait participer à l'hommage
rendu à Pasteur. Et nous pûmes signer
l'acte définitif d'acquisition de cette
maison, aménager un musée, reconsti-
tuer la demeure familiale de Pasteur.
Nous sommes un peuple charmant ;
-mais assez oublieux de nos gloires. En
ce moment, c'est en vain qu'on fait ap-
.pel à la 'Cour et à la Ville pour sauver la
maison de Balzac.
Allez voir en Allemagne ce qu'on a
.fait pour la maison de Schiller, de
Goëthe.
En France, le gouvernement, qui veut
célébrer l'anniversaire de la naissance
de Pasteur, ne sait même pas où Pasteur
est né.
, *
; f*
Voici quatre fois que l'interpellation
du sénateur Soulié sur les crimes de Fli-
rey et de Vingré est remise. Les victi-
mes des cours martiales ne sont plus in-
téressantes. Les gens du Bloc national
préfèrent parader devant les monu-
ments aux morts avec les généraux qui
prdpnnèrent l'exécution des innocents, J
Henri Chéron connut l'enthousiasme
de la Chambre. Il fut félicité par quatre-
cent soixante-neuf députés pour avoir
donné à la vie chère une impulsion nou-
velle. Il est vraiment le Triomphateur.
Si je ne craignais de manquer de res-
pect à un membre du gouvernement, je
dirais qu'il est le Veau d'Or.
Il est toujours debout. Il sera toujours
debout.
Vous achèterez, madame, dans quel-
ques semaines, une côtelette de mouton
,moyennant cinq francs quatre-vingt-
quinze, un gîte à la noix a. trente francs
la livre, un ifilet de boeuf suivant le prix
de deux louis le demi-kilogramme ;
vous dépenserez soixante francs pour
acquérir un poulet de Bresse ; vous re-
noncerez à jeter même un regard sur le
pré-salé, et vous referez dix fois l'addi-
tion sur votre livre de dépenses ménagè-
res, tant vous serez effrayée du résul-
tat de cette opération pourtant bien sim-
ple ; votre mari vous dira : « Je ne sais
vraiment pas comment je pourrai nouer
les deux bouts 'à la fin du mois. »
Henri Chéron, toujours debout, bénis-
seur, onctueux, sera acclamé par quatre
cent soixante-neuf députés et un plus
grand nombre d'intermédiaires des
abattoirs, du commerce du gros et du
détail qui crient : « Vive le ministre
Henri Chéron !»
En Belgique, le coùt de la vie a dimi-
nué de moitié.
Georges PONSOT.
-——————-— ?
Les prestations en nature
C'était la grande pendée de M. Loucheur :
Puisque l'Allemagne ne peut pas payer en
numéraire la somme énorme qu'elle nous doit,
il faut donc chercher le moyen de nous faire
payer en travail — c'est-à-dire en nature.
Les entrevues de Wiesbaden datent de sep-
tembre 1921. Elles aboutirent à un accord
dont M. Rathenau se félicitait à Berlin, tan-
dis que nous pensions devoir nous en réjouir
à Paris. La satisfaction fut brève, il y eut des
critiques en deçà et au delà du Rhin; les in-
térêts qui se crurent lésés entrèrent en cam-
pagne. Vous pensez bien que l'idée d'une
concurrence faite à nos industries par un ap-
point des stocks allemands ne pouvait man-
quer de surexciter les imaginations des profi-
teurs français.
Les accords devaient être examinés par la
commission des réparations, ratifiés et mis en
oeuvre dès le mois de décembre dernier. Hé-
las !. il y eut la conférence de Cannes, M.
Rathenau modifia quelque peu son attitude,
et M. Loucheur suivit M. Briand dans sa re-
traite, nous attendons encore.
Or, voici que l'on nous «x>mmunique la con-
vention conclue entre M. Bemelmans, au nom
de la C. D. R. et M. Kreutze, au nom du
Reich, mais elle ne vise que la Belgique qui
ne perd pas de vue ses grands intérêts.
La portée de cet acte peut être considéra-
ble, car cet accord fixe pratiquement les con-
ditions des prestations en nature que nos voi-
sins pourront recevoir de l'Allemagne au ti-
tre des réparations. Il ne reste plus qu'à l'ap-
pliquer loyalement et dans son plein effet.
Cependant, chez nous. Français, nous en
sommes encore à une fonvention non ratifiée,
non exécutée.
Voulons-nous être payés ? Si oui, il n'y a
pas d'autre solution que celle dont nous avons
enfin la clé. Il est vrai qu'une partie du mar-
ché français serait ainsi soustrait à l'activité
de nos producteurs ; mais il faut pourtant que
l'on relève les ruines de la guerre et on a prévu
l'emploi des marchandises allemandes dans le
rayon des territoires dévastés.
H y a déjà six mois que nous aurions pu
tirer de nos débiteurs quelques milliards; si
nous tardons encore, ils auront le droit de
nous dire, un jour, qu'il nous plaît d'éterniser
notre créance.
F. H.
——————— ) - .- - ( ———-———
Les Soviets à la recherche
de traités. économiques
Par tous les moyens, le gouvernement des
Soviets cherche là reprendre des rapports éco-
nomiques avec tous les Etats européens. Le
Journal de Pologne signale à ce propos l'acti-
vité des bolcheviks, dont la politique extérieu-
re ne peut manquer d'avoir une répercussion
dans les relations polono-russes.
Après avoir rappelé le caractère sérieux du
traité germano-moscovite de Rapallo, et fait
remarquer, à juste titre, qu'actuellement cette
alliance n'est pour l'Allemagne qu'une charge
financière et militaire, l'organe français de
Varsovie annonce qu'il est officieusement
question à Pralgue d'un traité entre la Tchéco-
slovaquie, la Russie et l'Ukraine soviétique ;
mais il ajoute qu'il faut en espérer un démen-
ti, car4ce nouveau traité risquerait de mettre
en péril la Petite Entente et de disloquer le
bloc politique Èaltique-mer Noire, si néces-
saire à 'la consolidation de la paix.
Le projet de traité commercial entre la Rus-
sie et la Suède a été redeté à Stockholm par
84 voix contre 47 au Sénat et par '!'tre 94 à la Chambre. v
Bien que la nature des relations bulgaro-
russes n'ait pas encore été absolument établie,
la Bulgarie vient cependant de tolérer à Sofia
la réunion d'un congrès agricole du parti dit
de l'Internationale verte, qui tend à une sorte
de 'dictature paysanne.
Les Soviets ont également engagé divers
pourparlers en Italie et ont concédé & une
compagnie de navigation italienne, le lAoyd
Triestino, le monopole du transport des dif-
férentes marchandises achetées en Italie.
Il convient enûn de noter l'arrivée à Pétro-
grad d'une mission diplomatique allemande, à
ia tête de laquelle se trouve le comte Kcesler
et qui doit s'occuper' de questions commercia-
les et ûtfuçtrieUes.
fHaurlce TOUSSAINT.
LES LIVRAISONS EN NATURE r
L'ACCORD BEMELMANS
n'est pas applicable à la France
———————————-
C'est sur l'accord de Wiesbaden que les ressortissants
de notre pays pourront se baser
après la ratification de celui-ci par les Parlements
Le ministère des régions libérées communi-
que la note suivante:
« La convention passée les 27. février et 2
juin 1&22 par M. Bemelmans, au nom de la
commission des réparations, avec le gouverne-
ment allemand, ne sera pas applicable à la
France, même lorsque le Reichstag l'aura ra-
tifiée. Les ressortissants français auront à
leur disposition l'accord de Wiesbaden et les
accords des 15 mars et 3 juin 1922, ces der-
niers rendant applicable aux sinistrés la pro-
cédure d'entente directe avec les fournisseurs
allemands, lorsque le Parlement français et le
Reichstag auront ratifié ces accords qui leur
sont actuellement soumis. Le gouvernement
français continuera d'ailleurs de faire tous ses
efforts en vue du développement des livràisrfus
en nature qui, jusqu'à cette 'ratification, ne
peuvent être obtenues que selon la procédure
du traité de Versailles, procédure dont le point
de départ pour le sinistré est une demande
remise à la préfecture de son département ».
*
**
En déclarant que la convention passée au
nom de la commission des réparations avec le
gouvernement allemand pour les réparations
en nature « ne sera pas applicable à la Fran-
ce », le ministère des régions libérées fait usa-
ge de l'article 2 de ladite convention, que nous
reproduisons textuellement ci-dessous, et d'a-
près lequel « la procédure établie par le pré-
sent arrangement sera présentée par la com-
mission des réparations aux gouvernements
alliés intéressés; chacun de ceux-ci aura liber-
té de l'adopter ou de la rejeter, étant bien en-
tendu que cette procédure ne peut être em-
ployée concurremment avec aucune autre ».
L'article 2
Voici le texte de l'article 2 de 'l'accord Be-
melmans:
et La procédure établie par le présent arran-
gement sera présentée par la Commission des
réparations aux gouvernements alliés intéres-
sés; chacun de ceux-ci aura liberté de l'adop-
ter ou de la rejeter, étant bien entendu que
cette procédure ne peut être employée concur-
remment avec une autre, et que tout gouver-
nement allié qui l'aura adoptée sera lie par
toutes 'les clauses du présent arrangement.
- « Le présent arrangement restera en vi-
gueur entre la Commission des réparations et
le gouvernement allemand, Jusqu'au 31 décem-
bre 1922 et se continuera. ensuite d'année en
année par tacite reconduction, sauf dénoncia-
tion par l'une ou l'autre partie avant le 30
novembre de chaque année.
« Tout gouvernement allié qui Rendra à l'a-
dopter s'engage à l'appliquer pendant au
moins six mois. Après cette période, il aura
le droit, si l'accord ne fonctionne pas d'une
façon satisfaisante, de demander à la Com-
mission des réparations d'y mettre fin en ce
qui le concerne avec préavis d'un mois au mi-
nimum.
« Le gouvernement allemand aura égale-
ment le droit, au bout de cette période de six
mois, et moyennant un préavis d'un mois, de
demander à la Commission des réparations de
mettre fin à l'arrangement vis-à-vis de tel
gouvernement allié pour lequel la Commission
aura constaté, à plusieurs reprises qu'il n'a
pas respecté les clauses du présent arrange-
ment. La Commission des réparations n'aura
à statuer que dans le cas où le gouvernement
allié et le gouvernement allemand ne seraient
pas d'accord pour renoncer à la présente pro-
cédure.
« Les marchandises de provenance étran-
gère n'ayant pas subi de transformation en
territoire allemand, les denrées alimentaires
fabriquées avec des matières premières impor-
tées, les articles en or, en platine et en argent
ne pourront être obtenus par la procédure
prévue ».
Le comité des garanties part pour Berlin
Le comité des garanties a quitté Paris hier
soir, se rendant à Berlin où il va organiser le
contrôle des recettes et des dépenses du Reich,
et régler avec le gouvernement allemand diver-
ses questions restées en suspens le 31 mai: ex-
portation abusive des capitaux et statistiques.
Rappelons que le comité des garanties est
composé, sous la présidence de M. Mauclère,
des délégués adjoints à la commission des ré-
parations ainsi que des chefs du service finan-
cier de chaque délégation.
Le séjour à Berlin du comité des garanties
sera d'au moins quinze jours.
Décisions de la Haute-Commission
interalliée des territoires rhénans.
Coblence, 16 juin. '— Le commissaire alle-
mand ayant récemment protesté contre le veto
définitif opposé à la haute-commission interal-
liée des territoires rhénans à la nomination
d'une institutrice originaire de l'Allemagne
non occupée, la haute-commission a décidé de
rejeter cette protestation.
La haute-commission a également rejeté une
demande d'un instituteur originaire de l'Alle-
magne non occupée tendant à obtenir la levée
du veto définitif qui avait été opposé à sa no-
mination.
En outre, au cours de la période d'un mois
comprise entre le 15 mai et le 15 juin, la hau-
te-commission interalliée des territoires rhé-
nans a ordonné l'expulsion de sept personnes
pour la plupart de nationalité allemande dont
les menées ont été jugées dangereuses pour la
sécurité des armées d'occupation.
LA B. I. C. DEVANT LA JUSTICE
LA QUESTION DES BONS
de la Société du Pacifique
——.—, : <5*xg> : ; -
Une affaire des plus malencontreuses, mais où l'on ne peut
saisir la responsabilité de M. Pernotte
—————————— o.0
(L'audience fut consacrée hier, à part divers
hors-d'œuvres, à l'émission des Bons hypothé-
caires € 0/0 de la Société Pacifique dont la
B. I. C. s'était chargée. Aux termes du « pros-
pectus », la Banque devait recevoir les sous-
criptions et les garder en dépôt jusqu'au mo-
ment où la garantie hypothécaire étant prise
sur la flotte de la Maritime du Pacifique,, le
capital provenant de l'émission devait être
passé au crédit de la S. M. P. par la Banque
Industrielle de Chine.
L'accusation soutient que le dépôt fut
employé aux besoins de la B. I. C., les porteurs
de bons n'étant plus que de simples créanciers
chirographaires ; elle reproche à M. Pernotte
une ce escroquerie ? au profit de la Banque
dont il était directeur général.
II s'agit d'abord de dégager les responsa-
bilités. On appelle M. André Berthelot.
M. le substitut Cord. — Quels étaient les pou-
voirs de votre directeur général ?
M. Berthetot. — Ils étaient devenus avec la
guerre, des plus larges, en raison de la diffi-
culté des communications avec l'Extrême-
Orient et aussi de la grande confiance qu'il
nous inspiriit. Après l'armistice, il a exercé
en fait les mêmes prérogatives.
Le Président. — Le conseil d'administration
ou rien c'était la même chose.
M. JBerthelot. — Il n'y avait que deux ban-
quiers dans notre conseil et les affaires tech-
niques ne motivaient pas de délibérations. Ja-
mais, on n'a parlé de l'émission des Bons au
conseil.. Je n'ai eu connaissance de cette af-
faire qu'au cours de l'instruction. Elle a été
traitée entre MM. Pernotte et Gallusser, admi-
nistrateur de la S. M.' P.
M. Pernotte. — Non, elle le fut entre la B. I.
C. et la S. M. P.
Le Président. -'— Sans saisir le conseil.
M. Pernotte. — C'était une opération d'agence.
M. Cord. — Et si M. Berthelot avait été con-
sulté.
M. Berthelot. — J'aurais fait des observations
sur la rédaction du prospectus, sans m'oppo-
ser d'ailleurs à l'opération.
On s'explique sur lé départ de M.
Gallusser ; il quitta la Société du Pacifique
sur l'intervention de M. André Berthelot qui
jugea utile de le Remplacer le 25 janvier 1921,
la créance de la Banque lui en donnant le
droit. Sur interrogation de M. Cord, M. Ber-
thelot déclare que la situation de M. Galusser
à l'égard de la B. I. C. est en suspens, il peut
être créditeur de 500.000 fr. ou débiteur de
six millions !
M. Gallusser défend l'opération des Bons
Voici M. Gallusser qui traita pour la S.M.P.
l'affaire de l'émission des Bons. Il étudia, le
projet avec M. Kohly qui le soumit à l'appro-
bation de M. Pernotte.
M. Cord. — Quels étaient les accords ?
M. Gallu-sser. — On prenait hypothèque à rai-
son de 600 fr. par tonne sur nos navires ; la
somme résultant de l'émission encaissée par la
B. I. C. devait ensuite être inscrite au crédit
de la Pacifique à un compte spécial. Au mo-
ment de mon départ, ce compte était intact.
bloqué.
Le Président. — Mais on a disposé des fonds.
M. Gallusser. — Non, la Banque en était
comptable pour la Société civile des Bons.
M. Léoùzon-Leduc. — Quelle était la compo-
sition de la flotte au moment de l'émission ?
M. Gallusser. — Trois navires d'acier jau-
geant ensemble 12.000 tonnes, trois navires de
bois, et trois navires sur chantiers sur lesquels
environ 1.700.000 dollars étaient payés. Cela
représentait 50 à 60 millions à l'époque.
Incidemment, , le substitut s'inquiète des
augmentations successives du capital de la
S. M. P. Il constate qu'elles ont donné lieu à
des bénéfices élevés pour les membres du syn-
dicat et, bravement, il s'étonne que l'on n'ait
pas recommencé au profit des actionnaires
d'aussi heureuses opérations. A quoi M. Gal-
lusser répond qu'il fallait accepter le risque
de se, charger de titres encorè non cotés.
M. Cord. — Quel était le déficit de votre
affaire lorsque vous en êtes sorti ?
M. Gallusser. — Ma Société devait environ
100 millions.
M. Léouzon-Leduc. — Ce découvert atteignit
180 millions après le départ de M. Pernotte.
M. Pernotte, un peu vivement, explique à
M. Cord que la B. I. C. faisait à la Pacifique
des crédits documentaires pour des achats en
Extrême-Orient.
M. Kohly, ancien directeur de la B. I. C.
vient confirmer qu'il n'y eut aucun contrat
relatif à l'émission, mais seulement le pros-
pectus et une correspondance. Il affirme qu'il
a tenu M. Berthelot au courant de cette af-
faire. On rappelle M. André Berthelot et on
se met d'accord, le Président connaissait l'af-
faire des Bons, mais il ne connut les engage-
ments de la Banque qu'à une date toute ré-
cente.
M. Kohly affirme que les 11 millions des
Bons étaient représentés à la Banque ou dans
ses agences.
Encore l'histoire des taëls
; Par un détour, on revient à l'affaire des
taëls.
M. Kohly. — Nous avons appris par un ad-
ministrateur, après la séance où il en avait été
délibéré, qu'une gratification de 200.000 francs
était accordée à M. Pernotte ; la réflexion du
personnel de la Banque fut celle-ci : « Deux
cent mille francs c'est peu. » A quoi j'observai
aussitôt : « Avec le change cela fera un mil-
lion ».
M. Léouzon-Leduc. — Avez-vous bénéficié
vous-même d'une gratification ?
M. - Kohly. — Oui. cent cinquante mille
francs !.
M. Borel, ancien directeur de la B. I. C.,
confirme nettement sur le point essentiel de
l'interprétation de la gratification de 200.000
fr., la déclaration de M. Kohly. Il estime par-
faite la bonne foi de M. Pernotte. Quant à
l'opération des Bons, il aa juge, comme le pré-
cédent témoin, correcte du point de vue ban-
caire. ,
A4. Benoit, administrateur judiciaire de la
,B. il. C., donne de réconfortantes nouvelles de
cette Banque et même de la Société du Paci-
fique. En ce qui touche les porteurs de Bons,
il n'a pu faire que leur créance soit privilé-
giée, malgré les engagements pris à leur égard.
En terminant, il reconnaît l'ampleur de
l'œuvre de la Banque.
M. Benoit. — La B. J. C., c'est en somme l'ac-
tivité économique de la Chine apportée à la
France.
M. Léouzon-Leduc. — Grâce à. M. Pernotte.
M. Benoit. — A qui je rends hommage.
On entend deux directeurs actuels de la
B. I. C., MM. Bussy et Castaigne ; ils confir-
ment avec des précisions ce qui nous a été
dit par les différents techniciens entendus.
Enfin voici M. Guibert, président du Syn-
dicat des porteurs de Bons. Il se plaint amè-
rement d'avoir été dupé par un prospectus ;
il croyait faire un placement de père de fa-
mille et il a été pris dans le krach ! M. Cord
lui offre toutes ses sympathies, il n'a que cela
pour lui, hélas !
M. Merlin, président de la Société civile des
porteurs, de même que son collègue, M. Bu-
cholz, a cru de bonne foi que la somme de-
12 millions était parfaitement garantie.
Où l'on entend l'éloge de M. Pernotte
Si les juges n'avaient pas une consigne im-
placable, ils auraient marqué leur émotion,
devant l'unanimité des éloges décernés à l'an-
cien directeur général de la B. I.. C. par ceux
qui connaissent la Chine.
C'est d'abord M. Adam, qui dirigea l'agence
de Saigon ; il affirme qu'a, sa connaissance
certaines maisons d'Extrême-Orient ont donné
à leurs chefs de service des gratifications at-
teignant un et même trois millions, il cite
des noms. Le substitut lève les bras au ciel
en s'écriant : « Pauvres actionnaires ! »
La Banque de l'Indo-Chine avait envoyé à
l'instruction un de ses colaborateurs avec mis-
sion de dénigrer es affaires de la B. I. C. ;
c'est M. Saint-Pierre qui s'acquitta de cette
tâche ingrate. Il nia l'importance du port de
Pu-Kow et s'attira le démenti violent et formel
de M. Pernotte: Il s'attira surtout celui de
M. Tsang-ou, ingénieur et financier chinois,
qui fit, avec une sincérité ardente, l'éloge de
la B. I. C. et de son créateur, chiffrant l'im-
portance énorme des concessions que guettent
nos concurrents étrangers.
Deux directeurs des postes en Chine, un in-
génieur, M. Maupin, un commerçant, M. Am-
brosini et d'autfres sont venus avec empresse-
ment apporter à l'inculpé le témoignage de
leur admiration et de leur reconnaissance.
On va clore l'audience, un huissier apparaît,
c'est une nouvelle : M. Benoit se porte partie
civile. A quoi rime cette manœuvre in extremis
après les déclarations que vient de faire l'ad-
ministrateur judiciaire de Ja B. I. C. ?
"—————————— , t;'
BLOC-NOTES
Pourquoi a-t-on ri ?
Sans doute vous souvenez-vous encore d'un
petit incident du procès, Bassarabo 'qui, sur
le moment, n'a pas beaucoup attiré l'attention,
mais cependant mérite quelques réflexions. Le
président interrogeait Paule Jacques, la victi-
me certainement la plus douloureuse de cette
triste affaire.
Comme elle parlait du fameux secret, et pro-
mettait qu'on le connaîtrait avant la fin des
débats, elle ajouta: « Je vous assure que ce
sera très intéressant ». Evidemment, appli-
quée à une situation tragique, l'expression ap-
paraissait impropre; et, dans d'autres circons-
tances, elle eût justifié un sourire. Mais alors
qu'elle manifestait le désarroi intellectuel de
cette enfant se tordant d'angoisse sous le lacet
serré des questions de M. Gilbert, 'eHe deve-
nait profondément émouvante. Elle provoqua
cependant des éclpis de rire.
Comment expliquer cette manifestation dé-
placée de la part d'un auditoire ne comprenant
que des avocats et des journalistes, gens qui,
s'ils ne sont pas nécessairement graves, ne sau-
raient être tout à fait dépourvus de tactl
C'est que le rire n'est pas toujours la consé-
quence de la gaieté. Il constitue souvent un
réflexe résultant de la sue-cession inattendue
de deux sensations contraires. Si vous voyez
un enfant tomber dans la rue, vous ne rirez
pas, et serez plutôt inquiet. Vous rirez au con-
traire malgré vous, si le même accident sur-
vient à un homme d'aspect vénérable; l'inquié-
tude ne viendra qu'après.
Cette différence dans votre attitude provien-
dra de ce que, dans le premier cas,, la chute,
chose normale chez un enfant, ne vous a pas
étonné; dans le second, il y a eu surprise, et
en outre contraste entre l'impression de res-
pect d'abord éprouvée et l'impression de ridi-
cule, qui lui a succédé inopinément. Ces deux
impressions en sens inverse auront produit sur
votre système nerveux un choc, susceptible de
mettre en mouvement vos muscles zygomati-
ques. Le même raisonnement peut s'appliquer
à d'autres situations, où se produisent des ri.
res involontaires et intempestifs.
Il en résulte que ces rires seront d'autant
plus violemment irrésistibles, que l'opposition
entre les deux sensations sera plus grande; et
c'est précisément parce que les spectateurs de
l'incident dont je parle avaient été douloureu-
sement émus par le supplice moral infligé à
la jeune accusée, Que leur rire fut plus écla-
tant.
En tout cas, si cette explication vous semble
douteuse, je préfère la tenir pour vraie, afin
de maintenir la réputation de générosité de la
Presse et du Barreau. ,
Petit Jean.
— > - ( ——————————-
Le. bruit de l'assassinat
de M. Vandervelde est démenti
Une information du Vorwaerts, de Berlin,
reçue à Bruxelles dans les milieux socialistes,
dément la nouvelle de l'assassinat de M. Van-
dervelde.
'L'agence Reuter a reçu, d'autre part, un té-
légramme de Moscou annonçant, lue MM. Van-
dervelde et Liebknecht, ainsi que les autres
socialistes étrangers qui défendent les socia-
listes révolutionnaires russes dont le procès
a maintenant lieu à Moscou, ont demandé aux
accusés de les relever de leurs fonctions d'a-
vocats pour la défense.
La raison de cette requête est que l'engage-
ment pris à Berlin par Radek, d'après lequel
on devait accorder pleine liberté à la défense,
n'a pas été tenu. Il existe des indices que l'on
excite artificiellement l'opinion publique à
Moscou contre les socialistes étrangers.
! NOUS PUBLIERONS DEMAIN ï
Le Courrier des Loyers 1
j et des
Habitations à bon marché
DANS LA REPUBLIQUE ARAGOUINE
Le Bloc national
traite les fonctionnaires
,
comme des valets ,
Il veut les obliger à assister aux
cérémonies officielles
On sait que le Bloc national a si bien triom-
phé aux dernières élections cantonales. qu'il
a entrepris une grande offensive contre les
fonctionnaires accusés d'hostilité ou même de
tiédeur à l'égard des candidats du « trou-
peau » nationaliste, comme disait jadis Briand.
Les blackboulés des journées des 14 et 21 mai
ont commencé par réclamer la a valsé » des
préfets prétendus « jacobins »,' « caillautis-
tes » ou seulement « radicaux ». Après quoi
ils ont dénoncé à M. Maunoury et à M. Poin-
caré une foule d'instituteurs, de facteurs ou
de cantonniers qui n'ont aucun enthousiasme
pour la République aragouine. Bien entendu,
M. Poincaré qui a des tendances, lui aussi,
à confondre républicanisme et servilité à l'ô;
gard du gouvernement, s'est empressé de donc
ner satisfaction aux réactionnaires de l'En*
tente qui s'intitulent libéraux parce qu'ils
n'admettent pas la liberté de penser autre-
ment qu'eux-mêmes. Et le président du Con-
seil a annoncé qu'on allait « prendre des me-
sures » pour obliger les fonctionnaires à res-
pecter l'Exécutif de Paris, qui doit être aussi
« tabou » que celui de Moscou.
Mais ce n'est pas seulement à des fonction-
naires considérés comme « communistes »,
du moment que le Bloc national les dégoûte,
que notre gouvernement républicain en a. Il
paraît que sous peine d'être taxés d'antrmi-
litarisme et d'antipatriotisme, les percepteurs,
les receveurs de l'enregistrement, les profes-
seurs, les « employés » du gouvernement quels
qu'ils soient doivent désormais obligatoire-
ment assister aux revues auxquelles ils sont
préfectoralement conviés. Jadis on eût sim-
plement trouvé scandaleux qu'une observa-
tion quelconque eût été adressée à un fonc-
tionnaire parce qu'il aurait préféré les dOu.
ceurs de la pêche à la ligne ou d'une partie
de campagne au plaisir de mettre gibus, re-
dingote et cravate blanche pour aller aux cô-
tés de son sous-préfet admirer le défilé impec-
cable des troupes et des sapeurs-pompiers à
la revue du 14 juillet. Personne n'eût songé
à voir, dans cette abstention, une manifesta-
tion subversive ou un acte d'antipatriotisme.
Mais le Bloc national nous a changé tout
cela — et ses flatteurs aussi. Aussi le sous-
préfet de Saintes — d'ordre du préfet de la
Charente-Inférieure il est vrai, ce qui est son
excuse — a-t-il sommé les fonctionnaires qui
avaient négligé d'être présents à la revue pas-
sée à J'occasion de la fête nationale de Jeanne
d'Arc, de lui fournir les raisons de cette ab-
sence interprétée comme une manifestation
criminelle contre l'armée et contre l'héroïne
de Domrémy ! N'est-ce point de la dernière
bouffonnerie, celle du Prince ?
Voilà où en sont réduits préfets et sous-
préfets qui tiennent à leur avancement par
le temps qui court ! On se demande pourtant
depuis quand, en dehors de leur service, les
fonctionnaires doivent des comptes aux re-
présentants du pouvoir central ; depuis quand
aussi ils sont tenus — sous pedne deedisgrâœ
ou de réprimande — de parader aux cérémo-
nies officielles. Et s'ils n'arborent point de
drapeau à. leur fenêtre, le 14 juillet, parce
que les « fêtes » nationales leur paraissent
une douloureuse parodie démocratique ; s'ils
n'ornent point leur demeure de la bannière
pontificale le jour de la Fête-Dieu (qui sera
bientôt jour de réjouissance nationale) va-t-on'
encore les suspendre, les révoquer ou les ré-
trograder ?
Mais le pire en cette affaire, c'est le silence
des républicains au Parlement. Autrefois Us
auraient — sans délai — bondi à la tribune,
interpellé, flétri et même renversé un gou-
vernement coupable d'une attitude aussi net-
tement réactionnaire, aussi attentatoire à la
liberté d'opinion et à la liberté tout court. Au-
jourd'hui, hélas ! personne ne souffle mot
dans les Chambres.
C'est pourquoi les préfets du Bloc national
auraient bien tort de se gêner et pourquoi les
fonctionnaires n'ont qu'à courber l'échine. Au
moins jusqu'aux élections de 1924 !
P. V.
- ; -.-. ( ——————————.
L'AMITIÉ FRANCO-BRITANNIQUE
-
M. Poincaré
à Londres
La presse anglaise fait à notre Premier
un accueil sympathique
Londres, 17 juin. — M. et Mme Poincaré
ont fait ce matin une promenade dans Lon-
dres. Ils assisteront cet après-midi, ainsi que
le maréchal Pétain, au match de poQo franco-
britannique qui doit se disputer au Ranelagh.
Le prince Henri recevra les hôtes français
et Mme Poincaré remettra au team vain-
queur la coupe de Verdun.
Ce soir le comité des dames de la Ligue
de secours aux régions dévastées, donnera
un dîner en l'honneur de M. Poincaré, « Sé-
nateur de la Meuse », dit le programme.
Le comte Derby présidera ce dînpr au-
quel assisteront Mmes Poincaré et Pétain,
ainsi que les plus hautes personnalités de
la société londonienne.
Le président du conseil prononcera un dis-
cours* en anglais. Le maréchal Pétain pren-
dra également t la parole. Du côté anglais,
des toasts seront portée par lord Burnham et
le général comte* de Cavan, chef d'état-major
généal..
M. Poincaré ira lundi déposer une palme
à Westminster, sur la tombe du soldat an-
glais inconnu.
D'autre part, ce matin à 11 heures, le ma-
réchal Pétain a déposé sur le cénotaphe de
Whitehall une couronne magnifique portant,
sur un ruban tricolore, l'inscription suivante:
«L'armée française et le maréchal Pétain à
leurs frères d'armes britanniques. >
Parlant de la visite de M. Poincaré, le
« Times > écrit : « M. Poincaré est venu à
Londres, et nous sommes particulièrement
heureux de le voir parmi nous en ce Mo-
ment.
« Nous lui souhaitons la bienvenue comme
premier ministre de la France et comme re-
présentant de notre plus proche alliée. ».
Parlant ensuite de Verdun, où s'est li-
vré le grand combat pour la liberté, le < Ti-
mes> termine en disant : « M. Poincaré a
été absurdement dépeint, comme étant op*
ABONNEMENTS lan is tn. Sm.
- - - -
Seine et 8.t-O. U. t3 > 7 »
France et Colon. 28 * 14 » 7 50
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s
LS1 « LANTERNE s DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES ? PARIS ET EN PROVINCE
«
46' ANNEE - r 16.393
DIMANCHE
18
JUIN 1922
Directeur-Rédacteur en chrf î
FELIX HAUTFORT
Lee manuscrits non ttIriri8
ne sont pas rendu»
Mots d'écrit
M. Einstein a ibien raison quand il
doute de la mathématique et ne croit
qu'aux relativités. Nous ne savons rien ;
nous ne sommtes sûrs de rien ; et si nous
eomptons sur le gouvernement pour
nous apporter officiellement quelques
vérités à peu près exactes, nous sommes
dans une grande et bien funeste erreur.
A ce propos, je voudrais vous racon-
ter une toute petite histoire qui concerne
un très grand homme, le plus grand dé
nos savants avec Marcelin Berthelot,
Louis Pasteur.
Le ministère a décidé, — grâces lui en
soient rendues — de célébrer l'anniver-
saie du centenaire de la naissance de
Pasteur, qui tombe le 22 décembre de
cette année.
A cet effet, il a déposé un projet de
loi portant ouverture d'un crédit de deux
millions. Seulement, il s'est trompé sur
le lieu de naissance de celui ..qu'il vou-
lait honorer. On saluera la naissance de
Pasteur dans une petite ville où il n'est
pas fcé„:
Il suffisait d'ouvrir le Larousse, de
jeter un regard sur la « Vie de Pas-
teur », écrite par son gendre, M. Vallery-
Radot, pour savoir que Louis Pasteur
était né à Dôle, ancienne capitale de la
Franche-Comté, rue (Jes Tanneurs, le
27 décembre 1822, à deux heures du ma-
tin, de Jean-Joseph Pasteur, tanneur,
domicilié à Dôle, légionnaire, âgé de
3i ans, et de Jeanne-Etienne Roqui,
âgée de 29 ans.
Il n'était 'besoin que de se reporter à la
« Vie de Pasteur » pour lire le beau et
simple disoours qu'il prononça, en plei-
ne gloire mondiale, à l'âge de 60 ans,
devant la pauvre petite maison de son
père et de sa mère, et qui se terminait
par cette phrase qu'on ne lit pas sans
émotion :
« Soyez bénis, l'un et l'autre, Chers
Parents, pour cef que vous avez été et
laissez-moi vous reporter l'hommage
fait aujourdTiui à cette maison.
« Messieurs, je vous remercie de m'a-
voir permis de dire bien haut ce que je
pense depuis soixante ans. Je vous re-
mercie de cette fête et de votre accueil,
et je remercie, la ville de Dôle qui ne
perd de vue aucun de ses enfants et qui
m'a gardé un tel souvenir. »
Mais non, le gouvernement fait naîtra
Pasteur dans une autre ville.. Et voila !
Et pourtant, quelle émotion vous
prend à regarder cette petite maison
:. d'artisan tanneur, perchée sur un vieux
canal.
Le père de Pasteur était un ancien
sergent des guerres de l'Empire ; au re-
tour de la campagne de Russie, il exerça
à Dôle, le métier de tanneur à façon,
c'est-à-dire, que, n'étant point assez ri-
«Wpour acheter les cuirs verts, il « tra-
vaillait » les peaux apportées par les
paysans. La vie était dure ; et, Jean-
Joseph Pasteur dut êconomiser gros
pour envoyer le petit Louis au collège.
Aussi, disait-il : « 'Si Louis peut être, un
jour, professeur de physique au collège
de Dôle, je mourrai bien content. »
Louis, Franc-Comtois obstiné, montra à
son père que le génie est une longue pa-
tience.
Cette pauvre maison, baignée dans
son sous-sol par le canal des Tanneurs,
que Charles-Quint fit creuser, la muni-
cipalité de Dôle voulut l'acheter à un
propriétaire en mal de démolition.
Permettez-moi un «souvenir person-
nel. Comme député de Dôle, il y a une
cfizaijrte d'années, j'ouvris une souscrip-
tion à Paris. Dans la naïveté de mon
âme, je m'étais tfiguré que les corps dits
-savants, et rinstitut apporteraient lel?r
cbole en homm-age à la mémoire du
plus, grand savant de leur pays.
Savez-vous ce que j'ai récolté, comme
moisson, dans toutes les Académies ?
Vingt francs, que me remit M. Denys
Cochin.
J'ai fait encadrer ce louis ; il est au-
dessus d'une plaque en cuivre sur la-
quelle on lit : « L'hommage des Cinq
Académies à Louis Pasteur. »
- Cependant, de pauvres villages des
Alpes, des Pyrénées et même de la cir-
conscription de Chéron m'envoyèrent
leur souscription. J'étais loin de compte.
Les brasseurs qu'enrichit Pasteur avec
ses travaux sur la fermentation de la
bière ; les sériciculteurs qu'il protégea
avec ses études sur, le ver à soie ; les
milliers d'êtres qu'il sauva de la mort,
ne donnèrent pas signe. de vie. J'allais
boucler cet infructueux appel 'à la re-
connaissance nationale envers un des
plus grands bienfaiteurs de l'humanité,
quand je fus avisé par M. Poincaré,
alors comme aujourd'hui ministre des
affaires étrangères, que M. John Rocke-
feller désirait participer à l'hommage
rendu à Pasteur. Et nous pûmes signer
l'acte définitif d'acquisition de cette
maison, aménager un musée, reconsti-
tuer la demeure familiale de Pasteur.
Nous sommes un peuple charmant ;
-mais assez oublieux de nos gloires. En
ce moment, c'est en vain qu'on fait ap-
.pel à la 'Cour et à la Ville pour sauver la
maison de Balzac.
Allez voir en Allemagne ce qu'on a
.fait pour la maison de Schiller, de
Goëthe.
En France, le gouvernement, qui veut
célébrer l'anniversaire de la naissance
de Pasteur, ne sait même pas où Pasteur
est né.
, *
; f*
Voici quatre fois que l'interpellation
du sénateur Soulié sur les crimes de Fli-
rey et de Vingré est remise. Les victi-
mes des cours martiales ne sont plus in-
téressantes. Les gens du Bloc national
préfèrent parader devant les monu-
ments aux morts avec les généraux qui
prdpnnèrent l'exécution des innocents, J
Henri Chéron connut l'enthousiasme
de la Chambre. Il fut félicité par quatre-
cent soixante-neuf députés pour avoir
donné à la vie chère une impulsion nou-
velle. Il est vraiment le Triomphateur.
Si je ne craignais de manquer de res-
pect à un membre du gouvernement, je
dirais qu'il est le Veau d'Or.
Il est toujours debout. Il sera toujours
debout.
Vous achèterez, madame, dans quel-
ques semaines, une côtelette de mouton
,moyennant cinq francs quatre-vingt-
quinze, un gîte à la noix a. trente francs
la livre, un ifilet de boeuf suivant le prix
de deux louis le demi-kilogramme ;
vous dépenserez soixante francs pour
acquérir un poulet de Bresse ; vous re-
noncerez à jeter même un regard sur le
pré-salé, et vous referez dix fois l'addi-
tion sur votre livre de dépenses ménagè-
res, tant vous serez effrayée du résul-
tat de cette opération pourtant bien sim-
ple ; votre mari vous dira : « Je ne sais
vraiment pas comment je pourrai nouer
les deux bouts 'à la fin du mois. »
Henri Chéron, toujours debout, bénis-
seur, onctueux, sera acclamé par quatre
cent soixante-neuf députés et un plus
grand nombre d'intermédiaires des
abattoirs, du commerce du gros et du
détail qui crient : « Vive le ministre
Henri Chéron !»
En Belgique, le coùt de la vie a dimi-
nué de moitié.
Georges PONSOT.
-——————-— ?
Les prestations en nature
C'était la grande pendée de M. Loucheur :
Puisque l'Allemagne ne peut pas payer en
numéraire la somme énorme qu'elle nous doit,
il faut donc chercher le moyen de nous faire
payer en travail — c'est-à-dire en nature.
Les entrevues de Wiesbaden datent de sep-
tembre 1921. Elles aboutirent à un accord
dont M. Rathenau se félicitait à Berlin, tan-
dis que nous pensions devoir nous en réjouir
à Paris. La satisfaction fut brève, il y eut des
critiques en deçà et au delà du Rhin; les in-
térêts qui se crurent lésés entrèrent en cam-
pagne. Vous pensez bien que l'idée d'une
concurrence faite à nos industries par un ap-
point des stocks allemands ne pouvait man-
quer de surexciter les imaginations des profi-
teurs français.
Les accords devaient être examinés par la
commission des réparations, ratifiés et mis en
oeuvre dès le mois de décembre dernier. Hé-
las !. il y eut la conférence de Cannes, M.
Rathenau modifia quelque peu son attitude,
et M. Loucheur suivit M. Briand dans sa re-
traite, nous attendons encore.
Or, voici que l'on nous «x>mmunique la con-
vention conclue entre M. Bemelmans, au nom
de la C. D. R. et M. Kreutze, au nom du
Reich, mais elle ne vise que la Belgique qui
ne perd pas de vue ses grands intérêts.
La portée de cet acte peut être considéra-
ble, car cet accord fixe pratiquement les con-
ditions des prestations en nature que nos voi-
sins pourront recevoir de l'Allemagne au ti-
tre des réparations. Il ne reste plus qu'à l'ap-
pliquer loyalement et dans son plein effet.
Cependant, chez nous. Français, nous en
sommes encore à une fonvention non ratifiée,
non exécutée.
Voulons-nous être payés ? Si oui, il n'y a
pas d'autre solution que celle dont nous avons
enfin la clé. Il est vrai qu'une partie du mar-
ché français serait ainsi soustrait à l'activité
de nos producteurs ; mais il faut pourtant que
l'on relève les ruines de la guerre et on a prévu
l'emploi des marchandises allemandes dans le
rayon des territoires dévastés.
H y a déjà six mois que nous aurions pu
tirer de nos débiteurs quelques milliards; si
nous tardons encore, ils auront le droit de
nous dire, un jour, qu'il nous plaît d'éterniser
notre créance.
F. H.
——————— ) - .- - ( ———-———
Les Soviets à la recherche
de traités. économiques
Par tous les moyens, le gouvernement des
Soviets cherche là reprendre des rapports éco-
nomiques avec tous les Etats européens. Le
Journal de Pologne signale à ce propos l'acti-
vité des bolcheviks, dont la politique extérieu-
re ne peut manquer d'avoir une répercussion
dans les relations polono-russes.
Après avoir rappelé le caractère sérieux du
traité germano-moscovite de Rapallo, et fait
remarquer, à juste titre, qu'actuellement cette
alliance n'est pour l'Allemagne qu'une charge
financière et militaire, l'organe français de
Varsovie annonce qu'il est officieusement
question à Pralgue d'un traité entre la Tchéco-
slovaquie, la Russie et l'Ukraine soviétique ;
mais il ajoute qu'il faut en espérer un démen-
ti, car4ce nouveau traité risquerait de mettre
en péril la Petite Entente et de disloquer le
bloc politique Èaltique-mer Noire, si néces-
saire à 'la consolidation de la paix.
Le projet de traité commercial entre la Rus-
sie et la Suède a été redeté à Stockholm par
84 voix contre 47 au Sénat et par '!'tre 94 à la Chambre. v
Bien que la nature des relations bulgaro-
russes n'ait pas encore été absolument établie,
la Bulgarie vient cependant de tolérer à Sofia
la réunion d'un congrès agricole du parti dit
de l'Internationale verte, qui tend à une sorte
de 'dictature paysanne.
Les Soviets ont également engagé divers
pourparlers en Italie et ont concédé & une
compagnie de navigation italienne, le lAoyd
Triestino, le monopole du transport des dif-
férentes marchandises achetées en Italie.
Il convient enûn de noter l'arrivée à Pétro-
grad d'une mission diplomatique allemande, à
ia tête de laquelle se trouve le comte Kcesler
et qui doit s'occuper' de questions commercia-
les et ûtfuçtrieUes.
fHaurlce TOUSSAINT.
LES LIVRAISONS EN NATURE r
L'ACCORD BEMELMANS
n'est pas applicable à la France
———————————-
C'est sur l'accord de Wiesbaden que les ressortissants
de notre pays pourront se baser
après la ratification de celui-ci par les Parlements
Le ministère des régions libérées communi-
que la note suivante:
« La convention passée les 27. février et 2
juin 1&22 par M. Bemelmans, au nom de la
commission des réparations, avec le gouverne-
ment allemand, ne sera pas applicable à la
France, même lorsque le Reichstag l'aura ra-
tifiée. Les ressortissants français auront à
leur disposition l'accord de Wiesbaden et les
accords des 15 mars et 3 juin 1922, ces der-
niers rendant applicable aux sinistrés la pro-
cédure d'entente directe avec les fournisseurs
allemands, lorsque le Parlement français et le
Reichstag auront ratifié ces accords qui leur
sont actuellement soumis. Le gouvernement
français continuera d'ailleurs de faire tous ses
efforts en vue du développement des livràisrfus
en nature qui, jusqu'à cette 'ratification, ne
peuvent être obtenues que selon la procédure
du traité de Versailles, procédure dont le point
de départ pour le sinistré est une demande
remise à la préfecture de son département ».
*
**
En déclarant que la convention passée au
nom de la commission des réparations avec le
gouvernement allemand pour les réparations
en nature « ne sera pas applicable à la Fran-
ce », le ministère des régions libérées fait usa-
ge de l'article 2 de ladite convention, que nous
reproduisons textuellement ci-dessous, et d'a-
près lequel « la procédure établie par le pré-
sent arrangement sera présentée par la com-
mission des réparations aux gouvernements
alliés intéressés; chacun de ceux-ci aura liber-
té de l'adopter ou de la rejeter, étant bien en-
tendu que cette procédure ne peut être em-
ployée concurremment avec aucune autre ».
L'article 2
Voici le texte de l'article 2 de 'l'accord Be-
melmans:
et La procédure établie par le présent arran-
gement sera présentée par la Commission des
réparations aux gouvernements alliés intéres-
sés; chacun de ceux-ci aura liberté de l'adop-
ter ou de la rejeter, étant bien entendu que
cette procédure ne peut être employée concur-
remment avec une autre, et que tout gouver-
nement allié qui l'aura adoptée sera lie par
toutes 'les clauses du présent arrangement.
- « Le présent arrangement restera en vi-
gueur entre la Commission des réparations et
le gouvernement allemand, Jusqu'au 31 décem-
bre 1922 et se continuera. ensuite d'année en
année par tacite reconduction, sauf dénoncia-
tion par l'une ou l'autre partie avant le 30
novembre de chaque année.
« Tout gouvernement allié qui Rendra à l'a-
dopter s'engage à l'appliquer pendant au
moins six mois. Après cette période, il aura
le droit, si l'accord ne fonctionne pas d'une
façon satisfaisante, de demander à la Com-
mission des réparations d'y mettre fin en ce
qui le concerne avec préavis d'un mois au mi-
nimum.
« Le gouvernement allemand aura égale-
ment le droit, au bout de cette période de six
mois, et moyennant un préavis d'un mois, de
demander à la Commission des réparations de
mettre fin à l'arrangement vis-à-vis de tel
gouvernement allié pour lequel la Commission
aura constaté, à plusieurs reprises qu'il n'a
pas respecté les clauses du présent arrange-
ment. La Commission des réparations n'aura
à statuer que dans le cas où le gouvernement
allié et le gouvernement allemand ne seraient
pas d'accord pour renoncer à la présente pro-
cédure.
« Les marchandises de provenance étran-
gère n'ayant pas subi de transformation en
territoire allemand, les denrées alimentaires
fabriquées avec des matières premières impor-
tées, les articles en or, en platine et en argent
ne pourront être obtenus par la procédure
prévue ».
Le comité des garanties part pour Berlin
Le comité des garanties a quitté Paris hier
soir, se rendant à Berlin où il va organiser le
contrôle des recettes et des dépenses du Reich,
et régler avec le gouvernement allemand diver-
ses questions restées en suspens le 31 mai: ex-
portation abusive des capitaux et statistiques.
Rappelons que le comité des garanties est
composé, sous la présidence de M. Mauclère,
des délégués adjoints à la commission des ré-
parations ainsi que des chefs du service finan-
cier de chaque délégation.
Le séjour à Berlin du comité des garanties
sera d'au moins quinze jours.
Décisions de la Haute-Commission
interalliée des territoires rhénans.
Coblence, 16 juin. '— Le commissaire alle-
mand ayant récemment protesté contre le veto
définitif opposé à la haute-commission interal-
liée des territoires rhénans à la nomination
d'une institutrice originaire de l'Allemagne
non occupée, la haute-commission a décidé de
rejeter cette protestation.
La haute-commission a également rejeté une
demande d'un instituteur originaire de l'Alle-
magne non occupée tendant à obtenir la levée
du veto définitif qui avait été opposé à sa no-
mination.
En outre, au cours de la période d'un mois
comprise entre le 15 mai et le 15 juin, la hau-
te-commission interalliée des territoires rhé-
nans a ordonné l'expulsion de sept personnes
pour la plupart de nationalité allemande dont
les menées ont été jugées dangereuses pour la
sécurité des armées d'occupation.
LA B. I. C. DEVANT LA JUSTICE
LA QUESTION DES BONS
de la Société du Pacifique
——.—, : <5*xg> : ; -
Une affaire des plus malencontreuses, mais où l'on ne peut
saisir la responsabilité de M. Pernotte
—————————— o.0
(L'audience fut consacrée hier, à part divers
hors-d'œuvres, à l'émission des Bons hypothé-
caires € 0/0 de la Société Pacifique dont la
B. I. C. s'était chargée. Aux termes du « pros-
pectus », la Banque devait recevoir les sous-
criptions et les garder en dépôt jusqu'au mo-
ment où la garantie hypothécaire étant prise
sur la flotte de la Maritime du Pacifique,, le
capital provenant de l'émission devait être
passé au crédit de la S. M. P. par la Banque
Industrielle de Chine.
L'accusation soutient que le dépôt fut
employé aux besoins de la B. I. C., les porteurs
de bons n'étant plus que de simples créanciers
chirographaires ; elle reproche à M. Pernotte
une ce escroquerie ? au profit de la Banque
dont il était directeur général.
II s'agit d'abord de dégager les responsa-
bilités. On appelle M. André Berthelot.
M. le substitut Cord. — Quels étaient les pou-
voirs de votre directeur général ?
M. Berthetot. — Ils étaient devenus avec la
guerre, des plus larges, en raison de la diffi-
culté des communications avec l'Extrême-
Orient et aussi de la grande confiance qu'il
nous inspiriit. Après l'armistice, il a exercé
en fait les mêmes prérogatives.
Le Président. — Le conseil d'administration
ou rien c'était la même chose.
M. JBerthelot. — Il n'y avait que deux ban-
quiers dans notre conseil et les affaires tech-
niques ne motivaient pas de délibérations. Ja-
mais, on n'a parlé de l'émission des Bons au
conseil.. Je n'ai eu connaissance de cette af-
faire qu'au cours de l'instruction. Elle a été
traitée entre MM. Pernotte et Gallusser, admi-
nistrateur de la S. M.' P.
M. Pernotte. — Non, elle le fut entre la B. I.
C. et la S. M. P.
Le Président. -'— Sans saisir le conseil.
M. Pernotte. — C'était une opération d'agence.
M. Cord. — Et si M. Berthelot avait été con-
sulté.
M. Berthelot. — J'aurais fait des observations
sur la rédaction du prospectus, sans m'oppo-
ser d'ailleurs à l'opération.
On s'explique sur lé départ de M.
Gallusser ; il quitta la Société du Pacifique
sur l'intervention de M. André Berthelot qui
jugea utile de le Remplacer le 25 janvier 1921,
la créance de la Banque lui en donnant le
droit. Sur interrogation de M. Cord, M. Ber-
thelot déclare que la situation de M. Galusser
à l'égard de la B. I. C. est en suspens, il peut
être créditeur de 500.000 fr. ou débiteur de
six millions !
M. Gallusser défend l'opération des Bons
Voici M. Gallusser qui traita pour la S.M.P.
l'affaire de l'émission des Bons. Il étudia, le
projet avec M. Kohly qui le soumit à l'appro-
bation de M. Pernotte.
M. Cord. — Quels étaient les accords ?
M. Gallu-sser. — On prenait hypothèque à rai-
son de 600 fr. par tonne sur nos navires ; la
somme résultant de l'émission encaissée par la
B. I. C. devait ensuite être inscrite au crédit
de la Pacifique à un compte spécial. Au mo-
ment de mon départ, ce compte était intact.
bloqué.
Le Président. — Mais on a disposé des fonds.
M. Gallusser. — Non, la Banque en était
comptable pour la Société civile des Bons.
M. Léoùzon-Leduc. — Quelle était la compo-
sition de la flotte au moment de l'émission ?
M. Gallusser. — Trois navires d'acier jau-
geant ensemble 12.000 tonnes, trois navires de
bois, et trois navires sur chantiers sur lesquels
environ 1.700.000 dollars étaient payés. Cela
représentait 50 à 60 millions à l'époque.
Incidemment, , le substitut s'inquiète des
augmentations successives du capital de la
S. M. P. Il constate qu'elles ont donné lieu à
des bénéfices élevés pour les membres du syn-
dicat et, bravement, il s'étonne que l'on n'ait
pas recommencé au profit des actionnaires
d'aussi heureuses opérations. A quoi M. Gal-
lusser répond qu'il fallait accepter le risque
de se, charger de titres encorè non cotés.
M. Cord. — Quel était le déficit de votre
affaire lorsque vous en êtes sorti ?
M. Gallusser. — Ma Société devait environ
100 millions.
M. Léouzon-Leduc. — Ce découvert atteignit
180 millions après le départ de M. Pernotte.
M. Pernotte, un peu vivement, explique à
M. Cord que la B. I. C. faisait à la Pacifique
des crédits documentaires pour des achats en
Extrême-Orient.
M. Kohly, ancien directeur de la B. I. C.
vient confirmer qu'il n'y eut aucun contrat
relatif à l'émission, mais seulement le pros-
pectus et une correspondance. Il affirme qu'il
a tenu M. Berthelot au courant de cette af-
faire. On rappelle M. André Berthelot et on
se met d'accord, le Président connaissait l'af-
faire des Bons, mais il ne connut les engage-
ments de la Banque qu'à une date toute ré-
cente.
M. Kohly affirme que les 11 millions des
Bons étaient représentés à la Banque ou dans
ses agences.
Encore l'histoire des taëls
; Par un détour, on revient à l'affaire des
taëls.
M. Kohly. — Nous avons appris par un ad-
ministrateur, après la séance où il en avait été
délibéré, qu'une gratification de 200.000 francs
était accordée à M. Pernotte ; la réflexion du
personnel de la Banque fut celle-ci : « Deux
cent mille francs c'est peu. » A quoi j'observai
aussitôt : « Avec le change cela fera un mil-
lion ».
M. Léouzon-Leduc. — Avez-vous bénéficié
vous-même d'une gratification ?
M. - Kohly. — Oui. cent cinquante mille
francs !.
M. Borel, ancien directeur de la B. I. C.,
confirme nettement sur le point essentiel de
l'interprétation de la gratification de 200.000
fr., la déclaration de M. Kohly. Il estime par-
faite la bonne foi de M. Pernotte. Quant à
l'opération des Bons, il aa juge, comme le pré-
cédent témoin, correcte du point de vue ban-
caire. ,
A4. Benoit, administrateur judiciaire de la
,B. il. C., donne de réconfortantes nouvelles de
cette Banque et même de la Société du Paci-
fique. En ce qui touche les porteurs de Bons,
il n'a pu faire que leur créance soit privilé-
giée, malgré les engagements pris à leur égard.
En terminant, il reconnaît l'ampleur de
l'œuvre de la Banque.
M. Benoit. — La B. J. C., c'est en somme l'ac-
tivité économique de la Chine apportée à la
France.
M. Léouzon-Leduc. — Grâce à. M. Pernotte.
M. Benoit. — A qui je rends hommage.
On entend deux directeurs actuels de la
B. I. C., MM. Bussy et Castaigne ; ils confir-
ment avec des précisions ce qui nous a été
dit par les différents techniciens entendus.
Enfin voici M. Guibert, président du Syn-
dicat des porteurs de Bons. Il se plaint amè-
rement d'avoir été dupé par un prospectus ;
il croyait faire un placement de père de fa-
mille et il a été pris dans le krach ! M. Cord
lui offre toutes ses sympathies, il n'a que cela
pour lui, hélas !
M. Merlin, président de la Société civile des
porteurs, de même que son collègue, M. Bu-
cholz, a cru de bonne foi que la somme de-
12 millions était parfaitement garantie.
Où l'on entend l'éloge de M. Pernotte
Si les juges n'avaient pas une consigne im-
placable, ils auraient marqué leur émotion,
devant l'unanimité des éloges décernés à l'an-
cien directeur général de la B. I.. C. par ceux
qui connaissent la Chine.
C'est d'abord M. Adam, qui dirigea l'agence
de Saigon ; il affirme qu'a, sa connaissance
certaines maisons d'Extrême-Orient ont donné
à leurs chefs de service des gratifications at-
teignant un et même trois millions, il cite
des noms. Le substitut lève les bras au ciel
en s'écriant : « Pauvres actionnaires ! »
La Banque de l'Indo-Chine avait envoyé à
l'instruction un de ses colaborateurs avec mis-
sion de dénigrer es affaires de la B. I. C. ;
c'est M. Saint-Pierre qui s'acquitta de cette
tâche ingrate. Il nia l'importance du port de
Pu-Kow et s'attira le démenti violent et formel
de M. Pernotte: Il s'attira surtout celui de
M. Tsang-ou, ingénieur et financier chinois,
qui fit, avec une sincérité ardente, l'éloge de
la B. I. C. et de son créateur, chiffrant l'im-
portance énorme des concessions que guettent
nos concurrents étrangers.
Deux directeurs des postes en Chine, un in-
génieur, M. Maupin, un commerçant, M. Am-
brosini et d'autfres sont venus avec empresse-
ment apporter à l'inculpé le témoignage de
leur admiration et de leur reconnaissance.
On va clore l'audience, un huissier apparaît,
c'est une nouvelle : M. Benoit se porte partie
civile. A quoi rime cette manœuvre in extremis
après les déclarations que vient de faire l'ad-
ministrateur judiciaire de Ja B. I. C. ?
"—————————— , t;'
BLOC-NOTES
Pourquoi a-t-on ri ?
Sans doute vous souvenez-vous encore d'un
petit incident du procès, Bassarabo 'qui, sur
le moment, n'a pas beaucoup attiré l'attention,
mais cependant mérite quelques réflexions. Le
président interrogeait Paule Jacques, la victi-
me certainement la plus douloureuse de cette
triste affaire.
Comme elle parlait du fameux secret, et pro-
mettait qu'on le connaîtrait avant la fin des
débats, elle ajouta: « Je vous assure que ce
sera très intéressant ». Evidemment, appli-
quée à une situation tragique, l'expression ap-
paraissait impropre; et, dans d'autres circons-
tances, elle eût justifié un sourire. Mais alors
qu'elle manifestait le désarroi intellectuel de
cette enfant se tordant d'angoisse sous le lacet
serré des questions de M. Gilbert, 'eHe deve-
nait profondément émouvante. Elle provoqua
cependant des éclpis de rire.
Comment expliquer cette manifestation dé-
placée de la part d'un auditoire ne comprenant
que des avocats et des journalistes, gens qui,
s'ils ne sont pas nécessairement graves, ne sau-
raient être tout à fait dépourvus de tactl
C'est que le rire n'est pas toujours la consé-
quence de la gaieté. Il constitue souvent un
réflexe résultant de la sue-cession inattendue
de deux sensations contraires. Si vous voyez
un enfant tomber dans la rue, vous ne rirez
pas, et serez plutôt inquiet. Vous rirez au con-
traire malgré vous, si le même accident sur-
vient à un homme d'aspect vénérable; l'inquié-
tude ne viendra qu'après.
Cette différence dans votre attitude provien-
dra de ce que, dans le premier cas,, la chute,
chose normale chez un enfant, ne vous a pas
étonné; dans le second, il y a eu surprise, et
en outre contraste entre l'impression de res-
pect d'abord éprouvée et l'impression de ridi-
cule, qui lui a succédé inopinément. Ces deux
impressions en sens inverse auront produit sur
votre système nerveux un choc, susceptible de
mettre en mouvement vos muscles zygomati-
ques. Le même raisonnement peut s'appliquer
à d'autres situations, où se produisent des ri.
res involontaires et intempestifs.
Il en résulte que ces rires seront d'autant
plus violemment irrésistibles, que l'opposition
entre les deux sensations sera plus grande; et
c'est précisément parce que les spectateurs de
l'incident dont je parle avaient été douloureu-
sement émus par le supplice moral infligé à
la jeune accusée, Que leur rire fut plus écla-
tant.
En tout cas, si cette explication vous semble
douteuse, je préfère la tenir pour vraie, afin
de maintenir la réputation de générosité de la
Presse et du Barreau. ,
Petit Jean.
— > - ( ——————————-
Le. bruit de l'assassinat
de M. Vandervelde est démenti
Une information du Vorwaerts, de Berlin,
reçue à Bruxelles dans les milieux socialistes,
dément la nouvelle de l'assassinat de M. Van-
dervelde.
'L'agence Reuter a reçu, d'autre part, un té-
légramme de Moscou annonçant, lue MM. Van-
dervelde et Liebknecht, ainsi que les autres
socialistes étrangers qui défendent les socia-
listes révolutionnaires russes dont le procès
a maintenant lieu à Moscou, ont demandé aux
accusés de les relever de leurs fonctions d'a-
vocats pour la défense.
La raison de cette requête est que l'engage-
ment pris à Berlin par Radek, d'après lequel
on devait accorder pleine liberté à la défense,
n'a pas été tenu. Il existe des indices que l'on
excite artificiellement l'opinion publique à
Moscou contre les socialistes étrangers.
! NOUS PUBLIERONS DEMAIN ï
Le Courrier des Loyers 1
j et des
Habitations à bon marché
DANS LA REPUBLIQUE ARAGOUINE
Le Bloc national
traite les fonctionnaires
,
comme des valets ,
Il veut les obliger à assister aux
cérémonies officielles
On sait que le Bloc national a si bien triom-
phé aux dernières élections cantonales. qu'il
a entrepris une grande offensive contre les
fonctionnaires accusés d'hostilité ou même de
tiédeur à l'égard des candidats du « trou-
peau » nationaliste, comme disait jadis Briand.
Les blackboulés des journées des 14 et 21 mai
ont commencé par réclamer la a valsé » des
préfets prétendus « jacobins »,' « caillautis-
tes » ou seulement « radicaux ». Après quoi
ils ont dénoncé à M. Maunoury et à M. Poin-
caré une foule d'instituteurs, de facteurs ou
de cantonniers qui n'ont aucun enthousiasme
pour la République aragouine. Bien entendu,
M. Poincaré qui a des tendances, lui aussi,
à confondre républicanisme et servilité à l'ô;
gard du gouvernement, s'est empressé de donc
ner satisfaction aux réactionnaires de l'En*
tente qui s'intitulent libéraux parce qu'ils
n'admettent pas la liberté de penser autre-
ment qu'eux-mêmes. Et le président du Con-
seil a annoncé qu'on allait « prendre des me-
sures » pour obliger les fonctionnaires à res-
pecter l'Exécutif de Paris, qui doit être aussi
« tabou » que celui de Moscou.
Mais ce n'est pas seulement à des fonction-
naires considérés comme « communistes »,
du moment que le Bloc national les dégoûte,
que notre gouvernement républicain en a. Il
paraît que sous peine d'être taxés d'antrmi-
litarisme et d'antipatriotisme, les percepteurs,
les receveurs de l'enregistrement, les profes-
seurs, les « employés » du gouvernement quels
qu'ils soient doivent désormais obligatoire-
ment assister aux revues auxquelles ils sont
préfectoralement conviés. Jadis on eût sim-
plement trouvé scandaleux qu'une observa-
tion quelconque eût été adressée à un fonc-
tionnaire parce qu'il aurait préféré les dOu.
ceurs de la pêche à la ligne ou d'une partie
de campagne au plaisir de mettre gibus, re-
dingote et cravate blanche pour aller aux cô-
tés de son sous-préfet admirer le défilé impec-
cable des troupes et des sapeurs-pompiers à
la revue du 14 juillet. Personne n'eût songé
à voir, dans cette abstention, une manifesta-
tion subversive ou un acte d'antipatriotisme.
Mais le Bloc national nous a changé tout
cela — et ses flatteurs aussi. Aussi le sous-
préfet de Saintes — d'ordre du préfet de la
Charente-Inférieure il est vrai, ce qui est son
excuse — a-t-il sommé les fonctionnaires qui
avaient négligé d'être présents à la revue pas-
sée à J'occasion de la fête nationale de Jeanne
d'Arc, de lui fournir les raisons de cette ab-
sence interprétée comme une manifestation
criminelle contre l'armée et contre l'héroïne
de Domrémy ! N'est-ce point de la dernière
bouffonnerie, celle du Prince ?
Voilà où en sont réduits préfets et sous-
préfets qui tiennent à leur avancement par
le temps qui court ! On se demande pourtant
depuis quand, en dehors de leur service, les
fonctionnaires doivent des comptes aux re-
présentants du pouvoir central ; depuis quand
aussi ils sont tenus — sous pedne deedisgrâœ
ou de réprimande — de parader aux cérémo-
nies officielles. Et s'ils n'arborent point de
drapeau à. leur fenêtre, le 14 juillet, parce
que les « fêtes » nationales leur paraissent
une douloureuse parodie démocratique ; s'ils
n'ornent point leur demeure de la bannière
pontificale le jour de la Fête-Dieu (qui sera
bientôt jour de réjouissance nationale) va-t-on'
encore les suspendre, les révoquer ou les ré-
trograder ?
Mais le pire en cette affaire, c'est le silence
des républicains au Parlement. Autrefois Us
auraient — sans délai — bondi à la tribune,
interpellé, flétri et même renversé un gou-
vernement coupable d'une attitude aussi net-
tement réactionnaire, aussi attentatoire à la
liberté d'opinion et à la liberté tout court. Au-
jourd'hui, hélas ! personne ne souffle mot
dans les Chambres.
C'est pourquoi les préfets du Bloc national
auraient bien tort de se gêner et pourquoi les
fonctionnaires n'ont qu'à courber l'échine. Au
moins jusqu'aux élections de 1924 !
P. V.
- ; -.-. ( ——————————.
L'AMITIÉ FRANCO-BRITANNIQUE
-
M. Poincaré
à Londres
La presse anglaise fait à notre Premier
un accueil sympathique
Londres, 17 juin. — M. et Mme Poincaré
ont fait ce matin une promenade dans Lon-
dres. Ils assisteront cet après-midi, ainsi que
le maréchal Pétain, au match de poQo franco-
britannique qui doit se disputer au Ranelagh.
Le prince Henri recevra les hôtes français
et Mme Poincaré remettra au team vain-
queur la coupe de Verdun.
Ce soir le comité des dames de la Ligue
de secours aux régions dévastées, donnera
un dîner en l'honneur de M. Poincaré, « Sé-
nateur de la Meuse », dit le programme.
Le comte Derby présidera ce dînpr au-
quel assisteront Mmes Poincaré et Pétain,
ainsi que les plus hautes personnalités de
la société londonienne.
Le président du conseil prononcera un dis-
cours* en anglais. Le maréchal Pétain pren-
dra également t la parole. Du côté anglais,
des toasts seront portée par lord Burnham et
le général comte* de Cavan, chef d'état-major
généal..
M. Poincaré ira lundi déposer une palme
à Westminster, sur la tombe du soldat an-
glais inconnu.
D'autre part, ce matin à 11 heures, le ma-
réchal Pétain a déposé sur le cénotaphe de
Whitehall une couronne magnifique portant,
sur un ruban tricolore, l'inscription suivante:
«L'armée française et le maréchal Pétain à
leurs frères d'armes britanniques. >
Parlant de la visite de M. Poincaré, le
« Times > écrit : « M. Poincaré est venu à
Londres, et nous sommes particulièrement
heureux de le voir parmi nous en ce Mo-
ment.
« Nous lui souhaitons la bienvenue comme
premier ministre de la France et comme re-
présentant de notre plus proche alliée. ».
Parlant ensuite de Verdun, où s'est li-
vré le grand combat pour la liberté, le < Ti-
mes> termine en disant : « M. Poincaré a
été absurdement dépeint, comme étant op*
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