Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-05-27
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mai 1922 27 mai 1922
Description : 1922/05/27 (N16371,A46). 1922/05/27 (N16371,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7512755w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Le Numéro: 10 cm-
JLBONNBUENTS lan 6 m. S m.
- - - -
Seine et S.-et-O. 25 » 1J » T »
France et Colon. 28 » 14 » 7 80
Etranger 65 » 28 » là »
Direction et Administration
24, Ba Poissonnière (9e)
Tél. : GïïTENB. 01-99
Ap. 23 h. : Roquette 84-93
Yublictté et Annonces
aux Bureaux du Jourral
1
1
LX t? LANTERNE h; DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES X PARIS ET EN PROVINCE
46' ANNEE - N" 16.371
SAMEDI
27
MAI 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non tnsérIÍR
ne sont pas rendus
Le programme
de demain
Le Bloc National opérait les 14 et 21
mai derniers dans des conditions parti-
culièrement favorables.
Non seulement il bénéficiait du man-
que de cohésion des troupes républicai-
nes qui l'attaquaient, mais encore il pou-
vait tirer parti des difficultés extérieures
qu'a fait surgir la Conférence de Gênes.
Pour rallier à sa politique de force la
majorité des électeurs, quoi de mieux
que l'accord russo-allemand de Rapallo?
Pareil événement s'exploite ! Et de fait,
ses candidats l'exploitèrent L'habileté,
je suppose, ne leur fit pas défaut Une
seule chose les empêcha de se faire en-
tendre : ils n'avaient plus l'oreille du
corps électoral !
Crise de confiance, combien justifiée !
Ce n'est pas faire de la politique locale
que de remarquer que dans nos malheu-
reux pays dévastés, le Bloc doit en partie
son échec à l'inj ustice avec laquelle il a
procédé à la distribution des dommages
de guerre.
En créant deux classes de sinistrés :
celle des gros industriels et des sei-
gneurs terriens qui furent si largement
et si rapidement indemnisés ; et celle
des petits propriétaires, des modestes
commerçants, des humbles travailleurs
qui .ne reçoivent que de minimes avan-
ces insuffisantes pour leur permettre de
rebâtir leur maison et de reconstituer
leur outillage, il a dressé contre lui l'im-
mense majorité de nos populations.
Les résultats du dernier scrutin sont là
qui témoignent de l'hostilité qui se ma-
nifeste contre lui.
Mais ces résultats comportent une au-
tre leçon. Ils démontrent clairement que
pour vaincre, un minimum de discipline
est indispensable.
Que nous servirait d'avoir l'avantage
du .nombre, si nos suffrages s'étaient ré-
partis au second tour sur les noms de
deux candidats ?
En politique, il n'y a pas de victoire
morale. Lorsque par leur mésentente,
deux républicains réunissant la majorité
des voix se font battre par un réaction-
naire, c'est la République qui est battue.
Mes amis du Nord et du Pas-de-Calais
l'ont opmpris. Socialistes et radicaux et
communistes de là-bas se sont groupés
pour l'emporter au scrutin de ballottage.
Et la victoire - à deux exceptions près
- a couronné nos légitimes espoirs.
Les choses se sont-elles passées dans
tous les départements comme dans le
Nord ?
Non.
Le Congrès de Tours est encore trop
récent pour que l'on ait pratiqué en règle
générale entre communistes et socialis-
tes, l'union que commandait le plus élé-
mentaire bon sens. L'idée du Bloc des
gauches n'était pas encore suffisamment
au point pour que l'entente se soit ac-
complie sans, exception entre radicaux
et socialistes.
Il y a eu ici des défaillances, là, des
ferreurs, mais. le mot d'ordre pour n'avoir
pas été partout observé n'a pas moins
pénétré partout. C'est l'essentiel.
Guide ,à gauche, !
Le pays a indiqué la direction qu'il en-
tendait suivra. Travaillons maintenant
à dissiper les malentendus — souvent
bien secondaires —qui séparent les ré-
publicains et les diverses écoles socialis-
te^ et ensuite établissons le programme
minîmumdu cartel des gauches, qui dé-
finira l'action commune que nous enga-
gerons pour la .consolidation de la Répu-
blique et pour la reconstitution de la
France.
GEORGES-BARTHELEMY,
Député du Pas-de-Calais.
-—————————— ? - —.
M. Thamin à l'Institut
On un recteur à la mode de Bretagne
L'Académie des. sciences dites morales et
politiques vient de recevoir dans son sein
M. Thamin, recteur de l'Académie de Bor-
deaux.
L'Académie a entendu récompenser en lui
le recteur. à la mode de Bretagne qu'est M.
Thamin, qui, quoique chef de l'enseignement
laïtquédans le sud-ouest de la France, pro-
fesse pour, ou plutôt contre, la laïcité, une
hostilité systématique : la preuve en est non
seulement dans ses actes d'administration quo-
tidienne, mais dans ses articles de la cléricale
Revue des Deux Mondes et dans l'ouvrage in-
titulé Education et Positivisme (Paris, Alcan,
(éditeur).
Dans ce livre, que lisons-nous ? « On com-
mence à craindre décidément de ne pouvoir
se passer de Dieu dàns les écoles. La ques-
tion du moins est à l'ordre du jour dans les
milieux où on a souci de l'éducation nationa-
le. La vertu éducatrice de la science est au
même moment révoquée en doute par un écri-
vain dont les paroles retentissent. » (Intro-
duction.)
L'admirateur de feu le cardinal-vert Brune-
tière continue ainsi : « Les positivistes pren-
nent à tâche de tenir éloigné de la conscience
Dieu, Dieu sans lequel il, n'y aurait pas de
conscience (sic), p. VIN. » Le sieur Thamin
•« proteste » contre « l'école sans Dieu »
(p. VIH), à, l'instar de ces messieurs du Pèle-
rin. « Le positivisme, dit-il, c'est « la pire des
intolérances » (p. 16). Bannir « l'éducation re-
ligieuse » de l'enseignement, c'est faire (qu'il
dit) acte d' « intolérance » (p. 30). Et ceci :
c La religion est l'enseignement le plus dé-
mocratique » (p. 58). Thamin oublie seule-
ment de nous dire quelle religion sera ensei-
cnée 4 des bouddhistes, des catholiques, des
calvinistes, des musulmans, des brahmani-
ques, des israélites, des libres penseurs. Il ose
dire — à toi, Littré ! <—que c'est compromet-
tre la santé de l'âme qu'en bannir l'idée de
Dieu (p. 58), car « l'homme ne suffit pas à sa
propre dignité ; la foi est le ressort qui la
soutient et la redresse »croyance aux élucubrations de celui que le
Bordelais Montesquieu appelait « le sorcier du
Vatican », c'est, paraît-il, le ressort de la di-
gnité humaine !
Est-il besoin de multiplier les citations ?
Que l'Académie des pseudo-sciences morales
accueille cet adversaire de l'école laïque, soit.
Que le gouvernement du Bloc national et ultra-
montain le maintienne en place, soit encore.
Mais que Thamin consente à demeurer — jus-
qu'à 75 ans — dans une grande Académie du
sud-ouest, le chef de cet enseignement sans
Dieu qu'il combat si âprement, voilà qui dou-
ne une singulière idée de sa logique et de sa
sincérité. La santé de l'âme du sieur Thamin
paraît décidément fort compromise, en dépit
de sa croyance à la Sainte-Trinité. Ayez, mon-
sieur Thamin, la franchise de démissionner
d'une Université que vous trahissez, et solli-
citez le poste d'inspecteur général des Frères
Ignorantins ! Votre fonction s'accordera du
moins avec vos sentiments.
; > —
Les cordialités de l'Entente
M. Lloyd George, dans les explications qu'il
a données aux Communes, a montré toute
l'horreur de l'union germano-bolcheviste. II
a dressé, devant l'Europe, cette puissance co-
lossale et il l'a regardée avec effroi comme
un homme résolu à subir tous les chantages.
C'est là une humiliation comme l'orgueilleuse
Angleterre n'en enregistra aucune dans sa
glorieuse histoire.
Songez donc : l'armée rouge compte 1 mil-
lion 450.000 soldats, elle en a derrière elle trois
ou quatre millions en réserve ; d'autre part,
l'Allemagne possède toute l'organisation tech-
nique nécessaire à la guerre, et si les matières
premières lui font défaut, l'immense Russie
les met à sa disposition. Que faire devant une
telle duplice ? Se mettre à genoux et accep-
ter la loi des Soviets ! M. Lloyd George est
décidé à tout pour la paix de l'Europe.
Mais il semblera peut-être à M. Asquith et
à lord Robert Cecil, qu'avant de consentir à
une aussi ignominieuse capitulation, il, était
bon de dénombrer les hommes et les moyens
d'action du monde groupé contre le germano-
bolchevisme. Aucune résistance, il est vrai,
n'est possible sans l'union, et M. Uoyd George,
malgré la véhémence. de ses protestations pu-
bliques, paraît avoir fait le sacrifice de l'En-
tente. ; , * -
Lorsque le Premier proclame qu'il entend
demeurer d'accord avec la démocratie fran-
çaise — il ne parle pas du gouvernement fran-
çais — il spécifie qu'il s'agit d'une œuvre de
paix, à l'exclusion de toute autre. La paix con-
ditionne l'amitié de M. Lloyd George pour la
France, même lorsqu'il vient d'affirmer que
le pire danger de guerre est à l'est de l'Eu-
rope..
On peut aujourd'hui voir très clair dans
l'astuce du Gallois, malgré le masque de la
bonhomie. Dès que le gouvernement de M.
Lloyd George jugera le moment venu d'une
rupture, il trouvera sans doute le prétexte des
prétendues menées belliqueuses de la France.
Pour tuer son chien on dit qu'il est enragé;
pour lâcher un allié, on déclare qu'il est l'en-
nemi de la paix.
Cette politique, hélas ! pour paraître ha-
bile à certains Anglais, manque trop visible-
ment de bonne foi ; or, sans la bonne foi,
il n'est plus d'amitié.
F. H.
! — rt» i fl» r
BLOC-NOTES
Bravo! Alphonse XIIII
Si, un commerçant en faillite étant mort,
laissant dans- la misère sa veuve et ses en
fants, un autre commerçant de la même bran-
che, mais n'aydnt eu avec le premier aucun.
rapport particulier d'amitié, avait recueilli
ces malheureux, que tout Je monde abandon-
nait, nous dirions que c'est très bien. Pour-
quoi ne pas le dire, lorsque celui qui a agi de
la sorte est MTt TOt.
Tandis que les Etats de la Grande et de la
Petite Entente, qui, ayant exproprié de son
trône et de ses domaines Vex-empereur Char-
les, devaient bien, à défaut d'indemnité, quel-
que aumône & sa famille ; — tandis que les
monarques neutres, qui n'avaient pas toujours
de pareils scrupules, prétextaient la crainte
de déplaire aux vainqueurs pour ne pas venir
en aide aux enfants du vaincu ; — tamdis
que le Pape, d'un libéralis-me intéressé à Vé-
gard des misères soviétiques, ne trouvait pas
dans son trésor pontifical la moindre obole
pour sauver de la faim les descendants de la
monarchie apostolique ; — tandis que le
« Moniteur officiel de la Royauté », se con-
tentait de verser des larmes sur cette détres-
se impériale et royale, ne songeait pas à ou-
vrir, au bénéfice de celle-ci, une de ces sous-
criptions lucratives dans lesquelles il excel-
le ; — tandis que Vex-impératrice du Sahara
se refusait elle-même à prélever le moindre
million au profit de sa collègue dans la dé-
bine., le roi d'Espagne, tout simplement,
sans faire le moindre, embarras, vient d'of-
frir le vivre et le couvert, à celle qui fut sans
doute une souveraine coupable, mais qui n'est
plus aujourd'hui qu'une mère en deuil trat-
nant après elle de gémissants orphelins.
Un tel geste mérite d'autant plus d'être
loué qu'en général la solidarité va dimi-
nuant à mesure que s'élève le niveau social.
On le voit fréquemment chez les ouvriers ;
il est rare chez les petits bourgeois, plus ra-
res encore parmi les millionnaires ; et, si
l'on en trouve des exemples de la part des
têtes couronnées, ce ne fut jamais que parce
qu'il y avait quelque intérêt politique sous
clef.
Aussi, tout républicain farouche, que je
reste, je crie : « Bravo Alphonse XIII ! »
Et si jamais il tombe lui aussi, dans la mis-
toufle, je ne lui promets pas de le loger, par-
ce que je suis moi-même à l'étroit ; mais, il
pourra venir s'asseoir à ma table quand il
le voudra.
Petit Jean.
LE PRIX DU PAIN A PARIS
M. Qm prend une décision de Normand
- r—
Il rejette le recours des boulangers. mais il s9en
rapporté maintenant au préfet de la Seine
——— & ; —
t Au cours d'un conseil de cabinet qui
s'est réuni hier matin, M. Chéron, ministre
de l'agriculture, a fait connaître enfin la dé-
cision qu'il a prise relativement au recours
formé par le syndicat de l'a boulangerie de
Paris contre l'arrêté du Préfet de la Seine
taxant le pain à un franc le kilogramme.
Disons tout de suite que M. Chéron s'est
arrêté à une solution. très normande. On
comprend fort bien que le ministre de l'agri-
culture, aussi impopulaire parmi ile6 con-
sommateurs (ils sont tout de même quel-
ques-uns) qu'il est considéré dans les mi-
lieux agricoles, aurait bien voulu contenter
tout le monde, y compris ses électeurs. La
chose était plutôt difficile. Si bien qu'en dé-
finitive il s'est tout simplement résigné au
geste fameux de Ponce-Pilate.
En effet, comme on le verra par les con-
sidérants qui accompagnent sa décision, il
s'est contenté de proclamer qu'au moment
où le préfet de la Seine a pris son arrêté
taxant le pain à un franc le kilo, M. Autrand
a eu tout à fait raison. Mais, pour le présent,
il s'est refusé prudemment à se prononcer
sur la nécessité ou sur l'inutilité d'élever le
prix du pain.
— Voyez donc M. Autrand, a-t-il dit en
substance. Il a eu tout à fait raison le 12
mai. Mais si la situation a changé, si les
prix de la farine ne sont plus les mêmes —
ce que je ne veux point savoir, tout minis-
tre de l'agriculture que je sois — eh bien,
je m'en rapporte complètement au Préfet.
Ce qu'il décidera sera bien fait.
Ce n'est pas, en somme, plus difficile que
cela d'être ministre et de prendre ce qu'on
appelle ses responsabilités : pour augmen-
ter le pain, il n'y a peut-être pas de raison;
mais pour ne pas l'augmenter, faudrait voir
au rayon d'à côté!
Voici d'ailleurs comment est motivé —
pour le passé — le rejet de M. Chéron et
comment également il ne Test pas pour l'a-
venir :
« Le ministre de l'agriculture.
« Attendu qu'à la date du 13 mai 1922, le
préfet de la S-eine a prie un arrêté de -taxa-
tion fixant à un franc le kilogramme, le
taux que ne peut dépasser le prix du pain
à Paris;
« Que cet arrêté s'appuyait sur la loi du
19-22 juillet 1791 et sur le d'écret du 10 oc.
tobre 1859; qu'il est régulier en la forme;
« Attendu qu'à la date du l5 mai 1922, le
président du syndicat patronal de la "boulan-
gerie de Paris, agissant tant en son nom per-
sonnel qu'au nom dudit syndicat, a déposé
entre les mains du ministre de l'agriculture'
un recours contre ledit arrêté; que ce re-
cours est régulier en la forme et que le - mi-
nistre a compétence pour statuer;
« Attendu que, par arrêté du 15 mai 1922,
le ministre de l'agriculture a constitué une
commission chargée de donner, à titre con-
sultatif, son avis sur les éléments servant
de base à la fixation de la taxe; • -
« Attendu que cette commission a entendu
le syndicat des boulangers en. ses- observa-
tions, qu'elle a pris connaissance des docu-
ments qu'il a déposés devant elle, qu'elle les
a vérifiée et discutés;
« Vu la délibération de ladite commis-
sion en date du 24 mai 1922;
« Attendu qu'elle a émis notamment l'a-
vis :
« lOQue l'arrêté du préfet. de la Seine en
date du 12 mai et fixant à un franc, et jus-
qu'à dispositions nouvelles, le 'taux maxi-
mum du prix d-e vente du kilogramme de
pain à Paris, était rigoureusement en rap-
port avec les circonstances du moment;
2° Que, ces circonstances s'étant aggra-
vées par suite de l'épuisement ^progressif
des stocks de farine et de la nécessité de les
renouveler à des prix en hausse, le prix de
vente de un franc sera insuffisant et qu'il y
aura lieu de le porter à un franc cinq centi-
mes ;
« Attendu que le ministre de l'agriculture
n'a qualité pour statuer que sur une seule
question : celle de savoir si le prix taxé
par le préfet de la Seine, à la date du 12
mai 1922, correspondait à cette époque, à la
réalité;
« Que la commission reconnaît que ce
prix était rigoureusement en rapport avec
les circonstances du moment ;
« Qu'il n'appartient pas au ministre de l'a-
griculture, mais au préfet de la Seine d'ap-
précier si, depuis lors, les circonstances se
sont modifiées et si la taxe qui, en principe.
feèt essentiellement variable, doit subir el-
le-même des modifications.
« Par ces motifs :
« Rejette le recours formé à la date du 15
mai 1922, par le président du syndicat pa-
tronal de la boulangerie contre l'arrêté du
préfet de la Seine du 12 du même mois. »
*
'!=*
Après avoir laissé, pour la période à ve-
nir, le préfet de la Seine se « débrouiller »
avec les boulangers, M. Chéron a eu égale-
ment l'idée de se tourner vers ses collègues
du commerce et des travaux publics pour
leur demander de le suppléer dans une tâ-
che aussi ingrate qu'il n'ose lui-même l'ac-
complir.
Comme il n'a pas été sans remarquer —
tant la presse lui a signalé cette étrangeté
— la non-concordance difficile à expliquer,
du cours des blés et de celui des farines, M.
Chéron a demandé à M. Dior de l'aider à
constater « plus régulièrement » ces diffé-
rences curieuses. Reconnaissons d'ailleurs
qu'il a encore prié le service des fraudes,
qui dépend de son propres département,
d'enquêter à ce sujet.
D'autre part,. M. Le Trocquer a été chargé
d'étudier un abaissement des tarifs de trans-
port des farines : comme cela, la baisse, si
elle survient, sera supportée. par les Com-
pagnies de chemins de fer dont les recettes
sont déjà déficitaires.
Enfin, le gouvernement a l'intention de
"demander au Parlement le vote, dans le
plus bref délai possible, d'un projet de loi
l'autorisant à limiter le taux de blutage,
afin d'éviter ainsi le gaspillage du blé et
d'amener un fléchissement du prix des fa-
rines.
En définitive, jusqu'ici, les boulangers
n'ont pas eu gain de cause contre M. Au-
trand; mais il ne reste plus maintenant au
préfet de la Seine qu'à capituler devant eux.
M. Chéron aime tout simplement mieux que
ce soit un autre que lui qui s'incline plutôt
que, lui.
Encore une fois, c'est très « normand ».
Seulement il serait bien attrapé si M. Au-
trand, à son tour, disait; avec tout le respect.
dû à la hiérarchie gouvernementale :
— Pardon, monsieur le ministre, je suis
votre serviteur et m'en rapporte à vous!
P. V.
LES MANŒUVRES DE LA 33. I.
Les moyens faction d'une Banque privilégiée
——————————————————<>t>K!<«.——————————~-—-——-
- Par la concussion « à terme », par les bons
eamarades de l'Inspection des Finanees
———————— a ———————_
Nous avons vu comment M. Thlon de la
Chaume fit exécuter par des alliés anglais
la banque dont il avait juré la perte. Exami-
nons aujourd'hui comment il rendit son sau-
vetage impossible.
Dès le début des difficultés de la B.I.C., le
gouvernement chinois lui promit son aide
effective, sous toutes les formes possibles.
Trois mois après, pour parer aux difficul-
tés croissantes, le gouvernement chinois
émettait, en faveur de la Banque, 100 mil-
lions de francs en Bons du Trésor, à charge
pour celle-ci d'en tirer le parti qu'elle pour-
rait. Deux alternatives s'offraient à elle :
ou l'escompte par le Trésor français, opéra-
tion qui avait eu lieu peu de temps aupara-
vant pour un montant équivalent de Bons
roumains; ou l'escompte, par un groupe pri-
vé, qu'elle aurait à constituer. 'C'était, en
cas de succès, le salut assuré.
C'est alors que la Banque de l'Indo-Chine
fit donner sa réserve, à savoir : le ministère
des finances. Ici, une courte digression s'im-
pose.
La Banque de l'Indo-Chine est administrée
par un conseil d'administration qui, à l'en-
contre de celui des autres banques françai-
ses privilégiées, eù les administrateurs n'ont
droit qu'à des jetons de présence, participe
de 10 0/0 aux bénéfices de la banque. Cette
participation représente actuellement pour
chaque administrateur une somme annuelle
d'environ deux cent mille francs.
A côté des sièges réservés aux représen-
tants des grands établissements, la banque
en garde quelques-uns à la disposition de
hauts fonctionnaires démissionnaires ou re-
traités. Par une sorte de coïncidence obsti-
née, il arrive toujours que les occupants de
ces derniers sièges ont eu, à un moment
donné de leur carrière, à intervenir dans
les affaires de la banque. C'EST AINSI, PAR
EXEMPLE, QUE LES DEUX SIGNATAIRES DE SON
DERNIER RENOUVELLEMENT DE PRIVILÈGE, L'UN
M. ROUME, COMME DIRECTEUR DES SERVICES
D'ASIE AU MINITÊRE DES COLONIES, L'AUTRE
M. DE TREGOMAIN, COMME DIRECTEUR DU
MOUVEMENT GÉNÉRAL DES FONDS, AU MINIS-
TÈRE DES FINANCES, OCCUPENT ACTUELLEMENT
CHACUN UN DE CES SIÈGES, pour des services
signalés. M. You, ex-directeur aux colonies
.a, lui aussi, décroché la timbale. Il est iné-
vitable que de pareils exemples travaillent
les imaginations des cadets. Il y a là une
Etoile des Mages qui dirige les regards vers
le Trésor , ; -.
En outre, la plupart dee administrateurs
de la Banque de l'Indo-Chine et son direc-
teur lui-même, sortent de l'Inspection des fi-
nances. Tout le monde sait que c'est un corps
devenu très puissant dans l'Etat et qui, ja-
loux de cette puissance née de sa cohésion
veille sévèrement au maintien de celle-ci.
Les mots d'ordre et les consignes y sont ri-
goureusement observés. Les banques qui ont
chance d'en posséder un représentant, ont
leurs grandes et petites entrées au minis-
tère des finances. La Banque de l'Indo-Chine
en possédant toute une couronne, est à même
d'y donner le ton.
Lorsque la B.I. eut connaissance que la
Banque Industrielle allait avoir à s'adres-
ser au ministère des finances, elle y prit ses
dispositions en conséquence. Les grands
chefs de service étaient à ses ordres. Et en
particulier le .mouvement général des fonds
dont le directeur, M. JParmentier, camarade
de M. Thion, inspecteur des finances, a voué
.à la Banque Industrielle une haine farouche
et n'a jamais cessé d'intriguer contre elle.
Quant au ministre lui-même, M. Doumer,
il avait été gouverneur général de l'Index
Chine, c'était un ami.
La Banque Industrielle de Chine se heurta
à une fin de non recevoir catégorique. On
veillait à assurer le naufrage total (1).
Pierre DIONNE.
-
Cl) Voir la Lanterne des 20, 22, 24, 25 mai
notre prochain article paraîtra le lundi 29 mai.
————————— ?
Le Vatican et les Soviets
L'accord en préparation est considéré
comme une menace par les Polonais
Varsovie, 26 mai. — Les pourparlers en.
gagés entre le Vatican et la délégation so-
viétique à Gênes ont causé ici quelque in-
quiétude. A ce sujet le Robotnik, l'organe
du parti socialiste polonais, écrit :
« Il ne nous convient pas de pronostiquer
sur l'avenir du catholicisme en Russie. Si
nous parlons de la politique du Vatican, c'est
en considération du danger qui menace la
Pologne de ce côté. En traitant avec le Va-
tican et en acceptant de laisser pénétrer en
Russie des missions catholiques, le gouver-
nement des Soviets pense bien ne pas le
faire gratuitement, mais a dû obtenir des as-
surances que le Vatican, de son côté, sou-
tiendra la oolitiaue des Soviets. Les Soviete
n'estiment le Vatican que comme une force
politique. En envoyant à Rome, comme son
représentant qualifié, le ressortissant polo-
nais Worowski, le gouvernement soviétis-
te avait déjà des desseins anti-polonais. En
présence du traité de Rapallo, ces nouvelles
relations ne laissent pas d'être inquiétan-
tes. »
Le journal de droite, la Gazet$a Wars-
zawska écrit :
« En ramenant les nouvelles parfois fan-
taisistes parvenues au sujet des relations en-
tre les Soviets et le Vatican à leurs justes
proportions, on peut en déduire ce qui suit :
le Saint-Siège a engagé des pourparlers
avec le représentant des Soviets qui sont .38
oppresseurs de millions de chrétiens, mû par
le même désir qui a poussé le Saint-Siège
à traiter tant de fois dans l'histoire, avec
les Arabes ou les Turcs.
Il est peut-être, en tout ceci, question d'un
Concordat et il ne s'agit pour le Saint-Siè-
ge que de s'assurer la possibilité de l'accès
en Russie afin de porter aux masses des
chrétiens qui gémissent sous l'oppression,
un secours effectif matériel et moral. »
————————— ;, «M e m < ———————.——
Les organismes de guerre
ne disparaissent point
Nous conservons un bureau à Londres
pour vérifier les erreurs commises au
Ravitaillement il y a cinq et six ans
Nous l'avons indiqué maintes fois : non
seulement l'esprit de guerre est difficile à
déraciner dans bien des milieux, mais il est
encore plus malaisé de faire disparaître les
organismes eux-mêmes de guerre, surtout
lorsque est venue l'heure où ils n'ont plus
de raison d'exister.
Parmi ces organismes, par exemple ceux
du ravitaillement ont la vie particulièrement
dure. Naguère, dans une proposition de réso-
lution, le gouvernement fut invité à conser-
ver les « cadres inférieurs » de cette insti-
tution devenue caduque. Mais M. Sempé, dans
un rapport plein de sens, fit un sort à cette
résolution qui ne sera jamais vraisemblable-
ment examinée par le Parlement.
Maintenant, ce sont MM. Dior et de Las-
teyrie qui présentent à leur tour un projet
de loi portant ouverture au ministre du com-
merce et de l'industrie d'un crédit supplé-
mentaire de 72.000 francs sur l'exercice 1922
« pour les dépenses de fonctionnement du
bureau de liquidation des opérations de la
section française des services interalliés à
Londres ».
Ainsi la « mission » du ravitaillement dans
la capitale anglaise resterait en fonctions
jusqu'au 30 juin prochain. Pour un chef de
service, trois dactylographes et un garçon
de bureau, on ne nous demande qu'une mi-
sère, pour six mois, soit 1.424 livres sterling.
Après le 30 juin, d'ailleurs, il est. à présumer
que le petit service de rien du tout aura en-
core bien du travail à achever. Les comptes
du ravitaillement sont si embrouillés qu'on
n'arrive pas à les mettre au net. Le ministre
du commerce supposait qu'ils auraient été
apurés à la fin de 1921. Mais il y a tant d'er-
reurs, dans ces « comptes spéciaux » ! Tous
les jours on en trouve, paraît-il, tant qu'on
veut.
Par exemple, une allocation de laines de-
mandée par la France pour 20.000 balles nous
a été facturée en bloc comme telle. Mais un
* pointage précis » a permis de constater que
les envois effectifs n'ont atteint qu'un total
de 19.606 balles : d'où une différence en
notre faveur de 1.250.000 francs, qui aurait
été perdus si la vérification n'avait pas été
faite « comme il convient ».
Comme il convient est d'une ironie savou-
reuse. Car enfin on aurait peut-être pu véri-
fier au moment même la livraison des balles
de laine ; et, si l'on n'avait pas commis tant
d'erreurs, on ne serait sans doute pas obligé
de les rechercher. trois, quatre ou cinq ans
après.
En fait de « révision », l'exposé des motifs
du projet dont nous parlons ne cite d'ailleurs
que le chiffre de 1.250.000 francs indiqué plus
haut. Il est à supposer que ces grosses rec-
tifications sont l'exception, qu'elles ne sont
pas toujours en notre faveur et qu'il doit bien
y avoir dans le tas pas mal de redressements
qui, se montant à des centaines seulement,
doivent donner pas mal de besogne aux trois
dactylographes du bureau de Londres.
Quand on vient nous assurer que « la sup-
pression du bureau de Londres se traduirait
par une perte nette pour les finances fran-
çaises », nous ne sommes pas tout à fait con-
vaincu. Le mieux peut-être serait de passer
l'éponge, car on ne saura jamais au juste le
chiffre exact de l'addition. qui a été soldée
déjà et à laquelle, en définitive, il n'y aura
rien de changé. Tout ce qu'on obtiendra sera
de faire « coller » des chiffres et des colon-
nes. Ce qui sera une bien maigre consolation.
Mais retrouver les milliards évanouis, voilà
qui est une autre affaire !
Louis LE PAGE.
} ç
PARIS PRIVE D'EAU POTABLE
de minuit à 6 heures du matin
Nous sommes au mois de mai. Il fait chaud
depuis quatre ou cinq jours. Or, déjà, l'admi-
nistration de la Ville de Paris se déclare obli-
gée de rationner les habitants.
Voici d'ailleurs la note officielle qui a été
communiquée hier :
La consommation d'eau potable accuse de-
puis trois jours, par suite de la température
anormale, une progression excessive qu'il im-
porte d'enrayer et qui tient surtout à ce qu'un
grand nombre de robinets d'appartements sont
laissés ouverts comme moyen de réfrigération.
La consommation dépasse notablement les
quantités fournies par les aqueducs et les éta-
blissements filtrant, de sorte que l'approvision-
nement des réservoirs appelés à fournir la dif-
férence est déjà sérieusement entamée. Pour
remédier à cette situation, le service des eaux
se voit dans la nécessité de suspendre la distri-
bution de minuit à six heures du matin, tant
que durera la grande chaleur. La population
est instamment priée de limiter l'emploi de
l'eau potable au strict nécessaire.
Notons qu'il y a quinze jours à peine, la
Seine débordait sur les quais et que les sour.
ces doivent donner leur plein.
Si la chaleur continue — et nous ne sommes
pas encore fin septembre — les restrictions,
qui n'atteignent actuellement que les travail-
leurs de nuit, deviendront plus générales.
Dans ces conditions, on doit se demander
quels sont les responsables d'une situation
aussi lamentable et les électeurs qui ont
envoyé à l'Hôtel de Ville une majorité de
conseillers du Bloc National, se souviendront
certainement de ces singuliers administra-
teurs.
P. M.
lia poésie amorphe
de Fpanc-flohain
Lorsque, riche d'espérances, le petit
Maurice Legrand quitta sa bonne ville de
Nevers pour marcher à la conquête de Pa-
ris, il avait dans sa valise de vétéran rhé-
toricien, un véritable trésor : une demi-
douzaine de poèmes, bâtis de toutes pièces
en ce lycée nostalgique, où Jules Renard,
peu d'années auparavant accumulait dans
sa cervelle énorme les rustiques matériaux
de « Poil de Carotte ».
Maurice Legrand faisait des vers pour
lui et une dizaine de camarades. L'idée ne
lui venait pas alors qu'il pût 'briguer la cé-
lébrité avec de pauvres rimes, des distiques
sans alignements, des quatrains disloqués,
des suites biscornues.
Depuis bien longtemps, des virtuoses de
la métromanie s'étaient avisés d'écrire des
poèmes en forme de pyramide, d'amphore
ou de jet d'eau; Maurice Legrand, avec un
magnifique mépris de la forme plastique,
inventa le poème amorphe.
Or, il advint que, par un coup de for-
tune, l'auteur avait créé l'instrument adé-
quat à son génie. Son sarcasme, sa drôlerie,
son originalité indisciplinable ne pouvaient
être enclos qu'en ces vers amorphes, où le
jeune écrivain complétait effrontément la
révolution romantique.
Un soir de fine goguette, le timide ly-
céen, eut l'héroïsme de dire, au Chat-Noir,
sa <: Chanson du Porc-épic » ou peut-être,
la « Ronde des neveux inattentionnés », ce
fut un éblouissement; Alphonse Allais,
Georges Auriol, vingt autres maîtres mont-
martrois, dont Salis commandait le « ban »,
applaudirent et sacrèrent la. gloire nais-
sante de Maurice Legrand, qui, sur la But-
te, prit le pseudonyme de Franc-Nohain.
Cette aventure splendide ne date pas
d'hier, mais bien de la fin du XIXe. « La
Complainte de M. Benoit » florissait vers
l'an 1898.
Dans sa coquette maison de Saint-Mandé
Monsieur Benoît, hier matin, s'est suicidé.
Les recueils se suivirent avec un égal
succès, la « Reine Blanche » édita « Flû-
tes », puis : «les Chansons des trains et
des gares», enfin le « Dimanche en famil-
le ». Ces trois rameaux de jeunesse — de
la jeunesse d'un enfant prodigue — ont
été réunis en un faisceau par l'éditeur Fas-
quelle, qui nous l'offre sous le titre nou-
veau ; « Le Kiosque à musique ».
Cela est frais et jeune comme le prin-
temps de la vie. Déjà on devine, dans la
fantaisie des débuts, le parfait poète des
« Fables » que Franc-Nohain nous donna
l'année dernière, 'pour nous montrer qu'il
est homme à égayer la fin d'un siècle et à
charmer le commencement de l'autre.
Pierre VARZY.
— > —
L'emprunt international
allemand
Le comité s'ajourne à mercredi
On nous a communiqué hier soir, à l'hôtel
Astoria, au sujet de la réunion du comité
chargé par la Commission des réparations,
d'étudier les possibilités de mobilisation de la
dette allemande, le texte suivant :
Le comité chargé de faire une étude et un
rapport à la Commission sur les conditions
dans lesquelles le gouvernement allemand
pourrait contracter des emprunts à l'étranger
dont le produit serait appliqué au rachat par-
tiel éto capital de la dette (le réparation, a
tenu trois séances hier et aujourd'hui.
Au cours de ces réunions, il a procédé à
l'examen des divers points faisant l'objet ds
sa mission.
Désireux de se, livrer à des études person-
nelles, de compléter leurs informations tech-
niques et, éventuellement, de tprewrre contact
avec leurs milieux financiers respectifs, cer-
tains membres ont suggéré un intervalle de
quelques jours entre la séance d'aujourd'hui
et laprocha-ine réunion plénière.
Le comité a, en. conséquence, décidé d'ajour-
ner ses délibérations à mercredi prochain, à
16 heures.
Aucun communiqué ne sera publié avant la
prochaine réunion.
Tous les membres du comité ont emporté le
sincère désir d'aboutir à la solution d'un pro-
blème considéré unanimement comme vital
pour le relèvement économique de l'Europe.
—————————— > -.- - ——————————
AU SÉNAT
LE MB DE LA ClEl
n'est pas pressé ds s'expliquer
snHefrmJe Viiip
L'interpellation de M. Louis Soulié est
une fois de plus remise. La dissimula-
tion des bénéfices de guerre est finale-
ment discutée.
Sous la présidence de M. Léon Bourgeois,
le Sénat a repris hier le cours de ses travaux,
la séance de rentrée ayant été, comme on sait,
uniquement consacrée à honorer la mémoire
de M. Paul Deschanel.
Après que M. Brard eut demandé à inter-
peller le gouvernement sur le naufrage du
cargo Député-Albert-Taillandier, discussion
fixée au 23 juin, l'ordre du jour appela la dis-
cussion de M. Louis Soulié sur les fusillés do
Vmgré. Le ministre de la guerre, absent, de-
mandait le renvoi au 16 juin. M. Soulié y con-
sentit, mais en ajoutant ceci :
— Je tiens à proclamer qu'aucun délai ne
peut couvrir l'attentat qui 11 été commis con-
tre la loi et contre l'équité. Tant que je siége-
rai à mon banc, je réclamerai justice. iTrèv
bien.)
La Haute Assemblée s'occupa ensuite do
ratifier le décret relatif à l'introduction dans
les départements recouvrés d'Alsace er de
Lorraine, la législation française relative à 1a
faculté du groupement des sinistrés par l'ad-
ministratien municipale — ce qui donne liet
à quelques observations de M. Helmer.
Puis, quand on eut parlé des huissiers et
des pharmaciens pour permettre à ceux-là de
se faire remplacer s'ils souffraient de blessu-
res ou de maladies de guerre, et aux héritiers
de ceux-ci de vendre, dans certains cas, leurs
fonds jueau'en 1925, on attaqua le gros Mat*
JLBONNBUENTS lan 6 m. S m.
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SAMEDI
27
MAI 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non tnsérIÍR
ne sont pas rendus
Le programme
de demain
Le Bloc National opérait les 14 et 21
mai derniers dans des conditions parti-
culièrement favorables.
Non seulement il bénéficiait du man-
que de cohésion des troupes républicai-
nes qui l'attaquaient, mais encore il pou-
vait tirer parti des difficultés extérieures
qu'a fait surgir la Conférence de Gênes.
Pour rallier à sa politique de force la
majorité des électeurs, quoi de mieux
que l'accord russo-allemand de Rapallo?
Pareil événement s'exploite ! Et de fait,
ses candidats l'exploitèrent L'habileté,
je suppose, ne leur fit pas défaut Une
seule chose les empêcha de se faire en-
tendre : ils n'avaient plus l'oreille du
corps électoral !
Crise de confiance, combien justifiée !
Ce n'est pas faire de la politique locale
que de remarquer que dans nos malheu-
reux pays dévastés, le Bloc doit en partie
son échec à l'inj ustice avec laquelle il a
procédé à la distribution des dommages
de guerre.
En créant deux classes de sinistrés :
celle des gros industriels et des sei-
gneurs terriens qui furent si largement
et si rapidement indemnisés ; et celle
des petits propriétaires, des modestes
commerçants, des humbles travailleurs
qui .ne reçoivent que de minimes avan-
ces insuffisantes pour leur permettre de
rebâtir leur maison et de reconstituer
leur outillage, il a dressé contre lui l'im-
mense majorité de nos populations.
Les résultats du dernier scrutin sont là
qui témoignent de l'hostilité qui se ma-
nifeste contre lui.
Mais ces résultats comportent une au-
tre leçon. Ils démontrent clairement que
pour vaincre, un minimum de discipline
est indispensable.
Que nous servirait d'avoir l'avantage
du .nombre, si nos suffrages s'étaient ré-
partis au second tour sur les noms de
deux candidats ?
En politique, il n'y a pas de victoire
morale. Lorsque par leur mésentente,
deux républicains réunissant la majorité
des voix se font battre par un réaction-
naire, c'est la République qui est battue.
Mes amis du Nord et du Pas-de-Calais
l'ont opmpris. Socialistes et radicaux et
communistes de là-bas se sont groupés
pour l'emporter au scrutin de ballottage.
Et la victoire - à deux exceptions près
- a couronné nos légitimes espoirs.
Les choses se sont-elles passées dans
tous les départements comme dans le
Nord ?
Non.
Le Congrès de Tours est encore trop
récent pour que l'on ait pratiqué en règle
générale entre communistes et socialis-
tes, l'union que commandait le plus élé-
mentaire bon sens. L'idée du Bloc des
gauches n'était pas encore suffisamment
au point pour que l'entente se soit ac-
complie sans, exception entre radicaux
et socialistes.
Il y a eu ici des défaillances, là, des
ferreurs, mais. le mot d'ordre pour n'avoir
pas été partout observé n'a pas moins
pénétré partout. C'est l'essentiel.
Guide ,à gauche, !
Le pays a indiqué la direction qu'il en-
tendait suivra. Travaillons maintenant
à dissiper les malentendus — souvent
bien secondaires —qui séparent les ré-
publicains et les diverses écoles socialis-
te^ et ensuite établissons le programme
minîmumdu cartel des gauches, qui dé-
finira l'action commune que nous enga-
gerons pour la .consolidation de la Répu-
blique et pour la reconstitution de la
France.
GEORGES-BARTHELEMY,
Député du Pas-de-Calais.
-—————————— ? - —.
M. Thamin à l'Institut
On un recteur à la mode de Bretagne
L'Académie des. sciences dites morales et
politiques vient de recevoir dans son sein
M. Thamin, recteur de l'Académie de Bor-
deaux.
L'Académie a entendu récompenser en lui
le recteur. à la mode de Bretagne qu'est M.
Thamin, qui, quoique chef de l'enseignement
laïtquédans le sud-ouest de la France, pro-
fesse pour, ou plutôt contre, la laïcité, une
hostilité systématique : la preuve en est non
seulement dans ses actes d'administration quo-
tidienne, mais dans ses articles de la cléricale
Revue des Deux Mondes et dans l'ouvrage in-
titulé Education et Positivisme (Paris, Alcan,
(éditeur).
Dans ce livre, que lisons-nous ? « On com-
mence à craindre décidément de ne pouvoir
se passer de Dieu dàns les écoles. La ques-
tion du moins est à l'ordre du jour dans les
milieux où on a souci de l'éducation nationa-
le. La vertu éducatrice de la science est au
même moment révoquée en doute par un écri-
vain dont les paroles retentissent. » (Intro-
duction.)
L'admirateur de feu le cardinal-vert Brune-
tière continue ainsi : « Les positivistes pren-
nent à tâche de tenir éloigné de la conscience
Dieu, Dieu sans lequel il, n'y aurait pas de
conscience (sic), p. VIN. » Le sieur Thamin
•« proteste » contre « l'école sans Dieu »
(p. VIH), à, l'instar de ces messieurs du Pèle-
rin. « Le positivisme, dit-il, c'est « la pire des
intolérances » (p. 16). Bannir « l'éducation re-
ligieuse » de l'enseignement, c'est faire (qu'il
dit) acte d' « intolérance » (p. 30). Et ceci :
c La religion est l'enseignement le plus dé-
mocratique » (p. 58). Thamin oublie seule-
ment de nous dire quelle religion sera ensei-
cnée 4 des bouddhistes, des catholiques, des
calvinistes, des musulmans, des brahmani-
ques, des israélites, des libres penseurs. Il ose
dire — à toi, Littré ! <—que c'est compromet-
tre la santé de l'âme qu'en bannir l'idée de
Dieu (p. 58), car « l'homme ne suffit pas à sa
propre dignité ; la foi est le ressort qui la
soutient et la redresse »
Bordelais Montesquieu appelait « le sorcier du
Vatican », c'est, paraît-il, le ressort de la di-
gnité humaine !
Est-il besoin de multiplier les citations ?
Que l'Académie des pseudo-sciences morales
accueille cet adversaire de l'école laïque, soit.
Que le gouvernement du Bloc national et ultra-
montain le maintienne en place, soit encore.
Mais que Thamin consente à demeurer — jus-
qu'à 75 ans — dans une grande Académie du
sud-ouest, le chef de cet enseignement sans
Dieu qu'il combat si âprement, voilà qui dou-
ne une singulière idée de sa logique et de sa
sincérité. La santé de l'âme du sieur Thamin
paraît décidément fort compromise, en dépit
de sa croyance à la Sainte-Trinité. Ayez, mon-
sieur Thamin, la franchise de démissionner
d'une Université que vous trahissez, et solli-
citez le poste d'inspecteur général des Frères
Ignorantins ! Votre fonction s'accordera du
moins avec vos sentiments.
; > —
Les cordialités de l'Entente
M. Lloyd George, dans les explications qu'il
a données aux Communes, a montré toute
l'horreur de l'union germano-bolcheviste. II
a dressé, devant l'Europe, cette puissance co-
lossale et il l'a regardée avec effroi comme
un homme résolu à subir tous les chantages.
C'est là une humiliation comme l'orgueilleuse
Angleterre n'en enregistra aucune dans sa
glorieuse histoire.
Songez donc : l'armée rouge compte 1 mil-
lion 450.000 soldats, elle en a derrière elle trois
ou quatre millions en réserve ; d'autre part,
l'Allemagne possède toute l'organisation tech-
nique nécessaire à la guerre, et si les matières
premières lui font défaut, l'immense Russie
les met à sa disposition. Que faire devant une
telle duplice ? Se mettre à genoux et accep-
ter la loi des Soviets ! M. Lloyd George est
décidé à tout pour la paix de l'Europe.
Mais il semblera peut-être à M. Asquith et
à lord Robert Cecil, qu'avant de consentir à
une aussi ignominieuse capitulation, il, était
bon de dénombrer les hommes et les moyens
d'action du monde groupé contre le germano-
bolchevisme. Aucune résistance, il est vrai,
n'est possible sans l'union, et M. Uoyd George,
malgré la véhémence. de ses protestations pu-
bliques, paraît avoir fait le sacrifice de l'En-
tente. ; , * -
Lorsque le Premier proclame qu'il entend
demeurer d'accord avec la démocratie fran-
çaise — il ne parle pas du gouvernement fran-
çais — il spécifie qu'il s'agit d'une œuvre de
paix, à l'exclusion de toute autre. La paix con-
ditionne l'amitié de M. Lloyd George pour la
France, même lorsqu'il vient d'affirmer que
le pire danger de guerre est à l'est de l'Eu-
rope..
On peut aujourd'hui voir très clair dans
l'astuce du Gallois, malgré le masque de la
bonhomie. Dès que le gouvernement de M.
Lloyd George jugera le moment venu d'une
rupture, il trouvera sans doute le prétexte des
prétendues menées belliqueuses de la France.
Pour tuer son chien on dit qu'il est enragé;
pour lâcher un allié, on déclare qu'il est l'en-
nemi de la paix.
Cette politique, hélas ! pour paraître ha-
bile à certains Anglais, manque trop visible-
ment de bonne foi ; or, sans la bonne foi,
il n'est plus d'amitié.
F. H.
! — rt» i fl» r
BLOC-NOTES
Bravo! Alphonse XIIII
Si, un commerçant en faillite étant mort,
laissant dans- la misère sa veuve et ses en
fants, un autre commerçant de la même bran-
che, mais n'aydnt eu avec le premier aucun.
rapport particulier d'amitié, avait recueilli
ces malheureux, que tout Je monde abandon-
nait, nous dirions que c'est très bien. Pour-
quoi ne pas le dire, lorsque celui qui a agi de
la sorte est MTt TOt.
Tandis que les Etats de la Grande et de la
Petite Entente, qui, ayant exproprié de son
trône et de ses domaines Vex-empereur Char-
les, devaient bien, à défaut d'indemnité, quel-
que aumône & sa famille ; — tandis que les
monarques neutres, qui n'avaient pas toujours
de pareils scrupules, prétextaient la crainte
de déplaire aux vainqueurs pour ne pas venir
en aide aux enfants du vaincu ; — tamdis
que le Pape, d'un libéralis-me intéressé à Vé-
gard des misères soviétiques, ne trouvait pas
dans son trésor pontifical la moindre obole
pour sauver de la faim les descendants de la
monarchie apostolique ; — tandis que le
« Moniteur officiel de la Royauté », se con-
tentait de verser des larmes sur cette détres-
se impériale et royale, ne songeait pas à ou-
vrir, au bénéfice de celle-ci, une de ces sous-
criptions lucratives dans lesquelles il excel-
le ; — tandis que Vex-impératrice du Sahara
se refusait elle-même à prélever le moindre
million au profit de sa collègue dans la dé-
bine., le roi d'Espagne, tout simplement,
sans faire le moindre, embarras, vient d'of-
frir le vivre et le couvert, à celle qui fut sans
doute une souveraine coupable, mais qui n'est
plus aujourd'hui qu'une mère en deuil trat-
nant après elle de gémissants orphelins.
Un tel geste mérite d'autant plus d'être
loué qu'en général la solidarité va dimi-
nuant à mesure que s'élève le niveau social.
On le voit fréquemment chez les ouvriers ;
il est rare chez les petits bourgeois, plus ra-
res encore parmi les millionnaires ; et, si
l'on en trouve des exemples de la part des
têtes couronnées, ce ne fut jamais que parce
qu'il y avait quelque intérêt politique sous
clef.
Aussi, tout républicain farouche, que je
reste, je crie : « Bravo Alphonse XIII ! »
Et si jamais il tombe lui aussi, dans la mis-
toufle, je ne lui promets pas de le loger, par-
ce que je suis moi-même à l'étroit ; mais, il
pourra venir s'asseoir à ma table quand il
le voudra.
Petit Jean.
LE PRIX DU PAIN A PARIS
M. Qm prend une décision de Normand
- r—
Il rejette le recours des boulangers. mais il s9en
rapporté maintenant au préfet de la Seine
——— & ; —
t Au cours d'un conseil de cabinet qui
s'est réuni hier matin, M. Chéron, ministre
de l'agriculture, a fait connaître enfin la dé-
cision qu'il a prise relativement au recours
formé par le syndicat de l'a boulangerie de
Paris contre l'arrêté du Préfet de la Seine
taxant le pain à un franc le kilogramme.
Disons tout de suite que M. Chéron s'est
arrêté à une solution. très normande. On
comprend fort bien que le ministre de l'agri-
culture, aussi impopulaire parmi ile6 con-
sommateurs (ils sont tout de même quel-
ques-uns) qu'il est considéré dans les mi-
lieux agricoles, aurait bien voulu contenter
tout le monde, y compris ses électeurs. La
chose était plutôt difficile. Si bien qu'en dé-
finitive il s'est tout simplement résigné au
geste fameux de Ponce-Pilate.
En effet, comme on le verra par les con-
sidérants qui accompagnent sa décision, il
s'est contenté de proclamer qu'au moment
où le préfet de la Seine a pris son arrêté
taxant le pain à un franc le kilo, M. Autrand
a eu tout à fait raison. Mais, pour le présent,
il s'est refusé prudemment à se prononcer
sur la nécessité ou sur l'inutilité d'élever le
prix du pain.
— Voyez donc M. Autrand, a-t-il dit en
substance. Il a eu tout à fait raison le 12
mai. Mais si la situation a changé, si les
prix de la farine ne sont plus les mêmes —
ce que je ne veux point savoir, tout minis-
tre de l'agriculture que je sois — eh bien,
je m'en rapporte complètement au Préfet.
Ce qu'il décidera sera bien fait.
Ce n'est pas, en somme, plus difficile que
cela d'être ministre et de prendre ce qu'on
appelle ses responsabilités : pour augmen-
ter le pain, il n'y a peut-être pas de raison;
mais pour ne pas l'augmenter, faudrait voir
au rayon d'à côté!
Voici d'ailleurs comment est motivé —
pour le passé — le rejet de M. Chéron et
comment également il ne Test pas pour l'a-
venir :
« Le ministre de l'agriculture.
« Attendu qu'à la date du 13 mai 1922, le
préfet de la S-eine a prie un arrêté de -taxa-
tion fixant à un franc le kilogramme, le
taux que ne peut dépasser le prix du pain
à Paris;
« Que cet arrêté s'appuyait sur la loi du
19-22 juillet 1791 et sur le d'écret du 10 oc.
tobre 1859; qu'il est régulier en la forme;
« Attendu qu'à la date du l5 mai 1922, le
président du syndicat patronal de la "boulan-
gerie de Paris, agissant tant en son nom per-
sonnel qu'au nom dudit syndicat, a déposé
entre les mains du ministre de l'agriculture'
un recours contre ledit arrêté; que ce re-
cours est régulier en la forme et que le - mi-
nistre a compétence pour statuer;
« Attendu que, par arrêté du 15 mai 1922,
le ministre de l'agriculture a constitué une
commission chargée de donner, à titre con-
sultatif, son avis sur les éléments servant
de base à la fixation de la taxe; • -
« Attendu que cette commission a entendu
le syndicat des boulangers en. ses- observa-
tions, qu'elle a pris connaissance des docu-
ments qu'il a déposés devant elle, qu'elle les
a vérifiée et discutés;
« Vu la délibération de ladite commis-
sion en date du 24 mai 1922;
« Attendu qu'elle a émis notamment l'a-
vis :
« lOQue l'arrêté du préfet. de la Seine en
date du 12 mai et fixant à un franc, et jus-
qu'à dispositions nouvelles, le 'taux maxi-
mum du prix d-e vente du kilogramme de
pain à Paris, était rigoureusement en rap-
port avec les circonstances du moment;
2° Que, ces circonstances s'étant aggra-
vées par suite de l'épuisement ^progressif
des stocks de farine et de la nécessité de les
renouveler à des prix en hausse, le prix de
vente de un franc sera insuffisant et qu'il y
aura lieu de le porter à un franc cinq centi-
mes ;
« Attendu que le ministre de l'agriculture
n'a qualité pour statuer que sur une seule
question : celle de savoir si le prix taxé
par le préfet de la Seine, à la date du 12
mai 1922, correspondait à cette époque, à la
réalité;
« Que la commission reconnaît que ce
prix était rigoureusement en rapport avec
les circonstances du moment ;
« Qu'il n'appartient pas au ministre de l'a-
griculture, mais au préfet de la Seine d'ap-
précier si, depuis lors, les circonstances se
sont modifiées et si la taxe qui, en principe.
feèt essentiellement variable, doit subir el-
le-même des modifications.
« Par ces motifs :
« Rejette le recours formé à la date du 15
mai 1922, par le président du syndicat pa-
tronal de la boulangerie contre l'arrêté du
préfet de la Seine du 12 du même mois. »
*
'!=*
Après avoir laissé, pour la période à ve-
nir, le préfet de la Seine se « débrouiller »
avec les boulangers, M. Chéron a eu égale-
ment l'idée de se tourner vers ses collègues
du commerce et des travaux publics pour
leur demander de le suppléer dans une tâ-
che aussi ingrate qu'il n'ose lui-même l'ac-
complir.
Comme il n'a pas été sans remarquer —
tant la presse lui a signalé cette étrangeté
— la non-concordance difficile à expliquer,
du cours des blés et de celui des farines, M.
Chéron a demandé à M. Dior de l'aider à
constater « plus régulièrement » ces diffé-
rences curieuses. Reconnaissons d'ailleurs
qu'il a encore prié le service des fraudes,
qui dépend de son propres département,
d'enquêter à ce sujet.
D'autre part,. M. Le Trocquer a été chargé
d'étudier un abaissement des tarifs de trans-
port des farines : comme cela, la baisse, si
elle survient, sera supportée. par les Com-
pagnies de chemins de fer dont les recettes
sont déjà déficitaires.
Enfin, le gouvernement a l'intention de
"demander au Parlement le vote, dans le
plus bref délai possible, d'un projet de loi
l'autorisant à limiter le taux de blutage,
afin d'éviter ainsi le gaspillage du blé et
d'amener un fléchissement du prix des fa-
rines.
En définitive, jusqu'ici, les boulangers
n'ont pas eu gain de cause contre M. Au-
trand; mais il ne reste plus maintenant au
préfet de la Seine qu'à capituler devant eux.
M. Chéron aime tout simplement mieux que
ce soit un autre que lui qui s'incline plutôt
que, lui.
Encore une fois, c'est très « normand ».
Seulement il serait bien attrapé si M. Au-
trand, à son tour, disait; avec tout le respect.
dû à la hiérarchie gouvernementale :
— Pardon, monsieur le ministre, je suis
votre serviteur et m'en rapporte à vous!
P. V.
LES MANŒUVRES DE LA 33. I.
Les moyens faction d'une Banque privilégiée
——————————————————<>t>K!<«.——————————~-—-——-
- Par la concussion « à terme », par les bons
eamarades de l'Inspection des Finanees
———————— a ———————_
Nous avons vu comment M. Thlon de la
Chaume fit exécuter par des alliés anglais
la banque dont il avait juré la perte. Exami-
nons aujourd'hui comment il rendit son sau-
vetage impossible.
Dès le début des difficultés de la B.I.C., le
gouvernement chinois lui promit son aide
effective, sous toutes les formes possibles.
Trois mois après, pour parer aux difficul-
tés croissantes, le gouvernement chinois
émettait, en faveur de la Banque, 100 mil-
lions de francs en Bons du Trésor, à charge
pour celle-ci d'en tirer le parti qu'elle pour-
rait. Deux alternatives s'offraient à elle :
ou l'escompte par le Trésor français, opéra-
tion qui avait eu lieu peu de temps aupara-
vant pour un montant équivalent de Bons
roumains; ou l'escompte, par un groupe pri-
vé, qu'elle aurait à constituer. 'C'était, en
cas de succès, le salut assuré.
C'est alors que la Banque de l'Indo-Chine
fit donner sa réserve, à savoir : le ministère
des finances. Ici, une courte digression s'im-
pose.
La Banque de l'Indo-Chine est administrée
par un conseil d'administration qui, à l'en-
contre de celui des autres banques françai-
ses privilégiées, eù les administrateurs n'ont
droit qu'à des jetons de présence, participe
de 10 0/0 aux bénéfices de la banque. Cette
participation représente actuellement pour
chaque administrateur une somme annuelle
d'environ deux cent mille francs.
A côté des sièges réservés aux représen-
tants des grands établissements, la banque
en garde quelques-uns à la disposition de
hauts fonctionnaires démissionnaires ou re-
traités. Par une sorte de coïncidence obsti-
née, il arrive toujours que les occupants de
ces derniers sièges ont eu, à un moment
donné de leur carrière, à intervenir dans
les affaires de la banque. C'EST AINSI, PAR
EXEMPLE, QUE LES DEUX SIGNATAIRES DE SON
DERNIER RENOUVELLEMENT DE PRIVILÈGE, L'UN
M. ROUME, COMME DIRECTEUR DES SERVICES
D'ASIE AU MINITÊRE DES COLONIES, L'AUTRE
M. DE TREGOMAIN, COMME DIRECTEUR DU
MOUVEMENT GÉNÉRAL DES FONDS, AU MINIS-
TÈRE DES FINANCES, OCCUPENT ACTUELLEMENT
CHACUN UN DE CES SIÈGES, pour des services
signalés. M. You, ex-directeur aux colonies
.a, lui aussi, décroché la timbale. Il est iné-
vitable que de pareils exemples travaillent
les imaginations des cadets. Il y a là une
Etoile des Mages qui dirige les regards vers
le Trésor , ; -.
En outre, la plupart dee administrateurs
de la Banque de l'Indo-Chine et son direc-
teur lui-même, sortent de l'Inspection des fi-
nances. Tout le monde sait que c'est un corps
devenu très puissant dans l'Etat et qui, ja-
loux de cette puissance née de sa cohésion
veille sévèrement au maintien de celle-ci.
Les mots d'ordre et les consignes y sont ri-
goureusement observés. Les banques qui ont
chance d'en posséder un représentant, ont
leurs grandes et petites entrées au minis-
tère des finances. La Banque de l'Indo-Chine
en possédant toute une couronne, est à même
d'y donner le ton.
Lorsque la B.I. eut connaissance que la
Banque Industrielle allait avoir à s'adres-
ser au ministère des finances, elle y prit ses
dispositions en conséquence. Les grands
chefs de service étaient à ses ordres. Et en
particulier le .mouvement général des fonds
dont le directeur, M. JParmentier, camarade
de M. Thion, inspecteur des finances, a voué
.à la Banque Industrielle une haine farouche
et n'a jamais cessé d'intriguer contre elle.
Quant au ministre lui-même, M. Doumer,
il avait été gouverneur général de l'Index
Chine, c'était un ami.
La Banque Industrielle de Chine se heurta
à une fin de non recevoir catégorique. On
veillait à assurer le naufrage total (1).
Pierre DIONNE.
-
Cl) Voir la Lanterne des 20, 22, 24, 25 mai
notre prochain article paraîtra le lundi 29 mai.
————————— ?
Le Vatican et les Soviets
L'accord en préparation est considéré
comme une menace par les Polonais
Varsovie, 26 mai. — Les pourparlers en.
gagés entre le Vatican et la délégation so-
viétique à Gênes ont causé ici quelque in-
quiétude. A ce sujet le Robotnik, l'organe
du parti socialiste polonais, écrit :
« Il ne nous convient pas de pronostiquer
sur l'avenir du catholicisme en Russie. Si
nous parlons de la politique du Vatican, c'est
en considération du danger qui menace la
Pologne de ce côté. En traitant avec le Va-
tican et en acceptant de laisser pénétrer en
Russie des missions catholiques, le gouver-
nement des Soviets pense bien ne pas le
faire gratuitement, mais a dû obtenir des as-
surances que le Vatican, de son côté, sou-
tiendra la oolitiaue des Soviets. Les Soviete
n'estiment le Vatican que comme une force
politique. En envoyant à Rome, comme son
représentant qualifié, le ressortissant polo-
nais Worowski, le gouvernement soviétis-
te avait déjà des desseins anti-polonais. En
présence du traité de Rapallo, ces nouvelles
relations ne laissent pas d'être inquiétan-
tes. »
Le journal de droite, la Gazet$a Wars-
zawska écrit :
« En ramenant les nouvelles parfois fan-
taisistes parvenues au sujet des relations en-
tre les Soviets et le Vatican à leurs justes
proportions, on peut en déduire ce qui suit :
le Saint-Siège a engagé des pourparlers
avec le représentant des Soviets qui sont .38
oppresseurs de millions de chrétiens, mû par
le même désir qui a poussé le Saint-Siège
à traiter tant de fois dans l'histoire, avec
les Arabes ou les Turcs.
Il est peut-être, en tout ceci, question d'un
Concordat et il ne s'agit pour le Saint-Siè-
ge que de s'assurer la possibilité de l'accès
en Russie afin de porter aux masses des
chrétiens qui gémissent sous l'oppression,
un secours effectif matériel et moral. »
————————— ;, «M e m < ———————.——
Les organismes de guerre
ne disparaissent point
Nous conservons un bureau à Londres
pour vérifier les erreurs commises au
Ravitaillement il y a cinq et six ans
Nous l'avons indiqué maintes fois : non
seulement l'esprit de guerre est difficile à
déraciner dans bien des milieux, mais il est
encore plus malaisé de faire disparaître les
organismes eux-mêmes de guerre, surtout
lorsque est venue l'heure où ils n'ont plus
de raison d'exister.
Parmi ces organismes, par exemple ceux
du ravitaillement ont la vie particulièrement
dure. Naguère, dans une proposition de réso-
lution, le gouvernement fut invité à conser-
ver les « cadres inférieurs » de cette insti-
tution devenue caduque. Mais M. Sempé, dans
un rapport plein de sens, fit un sort à cette
résolution qui ne sera jamais vraisemblable-
ment examinée par le Parlement.
Maintenant, ce sont MM. Dior et de Las-
teyrie qui présentent à leur tour un projet
de loi portant ouverture au ministre du com-
merce et de l'industrie d'un crédit supplé-
mentaire de 72.000 francs sur l'exercice 1922
« pour les dépenses de fonctionnement du
bureau de liquidation des opérations de la
section française des services interalliés à
Londres ».
Ainsi la « mission » du ravitaillement dans
la capitale anglaise resterait en fonctions
jusqu'au 30 juin prochain. Pour un chef de
service, trois dactylographes et un garçon
de bureau, on ne nous demande qu'une mi-
sère, pour six mois, soit 1.424 livres sterling.
Après le 30 juin, d'ailleurs, il est. à présumer
que le petit service de rien du tout aura en-
core bien du travail à achever. Les comptes
du ravitaillement sont si embrouillés qu'on
n'arrive pas à les mettre au net. Le ministre
du commerce supposait qu'ils auraient été
apurés à la fin de 1921. Mais il y a tant d'er-
reurs, dans ces « comptes spéciaux » ! Tous
les jours on en trouve, paraît-il, tant qu'on
veut.
Par exemple, une allocation de laines de-
mandée par la France pour 20.000 balles nous
a été facturée en bloc comme telle. Mais un
* pointage précis » a permis de constater que
les envois effectifs n'ont atteint qu'un total
de 19.606 balles : d'où une différence en
notre faveur de 1.250.000 francs, qui aurait
été perdus si la vérification n'avait pas été
faite « comme il convient ».
Comme il convient est d'une ironie savou-
reuse. Car enfin on aurait peut-être pu véri-
fier au moment même la livraison des balles
de laine ; et, si l'on n'avait pas commis tant
d'erreurs, on ne serait sans doute pas obligé
de les rechercher. trois, quatre ou cinq ans
après.
En fait de « révision », l'exposé des motifs
du projet dont nous parlons ne cite d'ailleurs
que le chiffre de 1.250.000 francs indiqué plus
haut. Il est à supposer que ces grosses rec-
tifications sont l'exception, qu'elles ne sont
pas toujours en notre faveur et qu'il doit bien
y avoir dans le tas pas mal de redressements
qui, se montant à des centaines seulement,
doivent donner pas mal de besogne aux trois
dactylographes du bureau de Londres.
Quand on vient nous assurer que « la sup-
pression du bureau de Londres se traduirait
par une perte nette pour les finances fran-
çaises », nous ne sommes pas tout à fait con-
vaincu. Le mieux peut-être serait de passer
l'éponge, car on ne saura jamais au juste le
chiffre exact de l'addition. qui a été soldée
déjà et à laquelle, en définitive, il n'y aura
rien de changé. Tout ce qu'on obtiendra sera
de faire « coller » des chiffres et des colon-
nes. Ce qui sera une bien maigre consolation.
Mais retrouver les milliards évanouis, voilà
qui est une autre affaire !
Louis LE PAGE.
} ç
PARIS PRIVE D'EAU POTABLE
de minuit à 6 heures du matin
Nous sommes au mois de mai. Il fait chaud
depuis quatre ou cinq jours. Or, déjà, l'admi-
nistration de la Ville de Paris se déclare obli-
gée de rationner les habitants.
Voici d'ailleurs la note officielle qui a été
communiquée hier :
La consommation d'eau potable accuse de-
puis trois jours, par suite de la température
anormale, une progression excessive qu'il im-
porte d'enrayer et qui tient surtout à ce qu'un
grand nombre de robinets d'appartements sont
laissés ouverts comme moyen de réfrigération.
La consommation dépasse notablement les
quantités fournies par les aqueducs et les éta-
blissements filtrant, de sorte que l'approvision-
nement des réservoirs appelés à fournir la dif-
férence est déjà sérieusement entamée. Pour
remédier à cette situation, le service des eaux
se voit dans la nécessité de suspendre la distri-
bution de minuit à six heures du matin, tant
que durera la grande chaleur. La population
est instamment priée de limiter l'emploi de
l'eau potable au strict nécessaire.
Notons qu'il y a quinze jours à peine, la
Seine débordait sur les quais et que les sour.
ces doivent donner leur plein.
Si la chaleur continue — et nous ne sommes
pas encore fin septembre — les restrictions,
qui n'atteignent actuellement que les travail-
leurs de nuit, deviendront plus générales.
Dans ces conditions, on doit se demander
quels sont les responsables d'une situation
aussi lamentable et les électeurs qui ont
envoyé à l'Hôtel de Ville une majorité de
conseillers du Bloc National, se souviendront
certainement de ces singuliers administra-
teurs.
P. M.
lia poésie amorphe
de Fpanc-flohain
Lorsque, riche d'espérances, le petit
Maurice Legrand quitta sa bonne ville de
Nevers pour marcher à la conquête de Pa-
ris, il avait dans sa valise de vétéran rhé-
toricien, un véritable trésor : une demi-
douzaine de poèmes, bâtis de toutes pièces
en ce lycée nostalgique, où Jules Renard,
peu d'années auparavant accumulait dans
sa cervelle énorme les rustiques matériaux
de « Poil de Carotte ».
Maurice Legrand faisait des vers pour
lui et une dizaine de camarades. L'idée ne
lui venait pas alors qu'il pût 'briguer la cé-
lébrité avec de pauvres rimes, des distiques
sans alignements, des quatrains disloqués,
des suites biscornues.
Depuis bien longtemps, des virtuoses de
la métromanie s'étaient avisés d'écrire des
poèmes en forme de pyramide, d'amphore
ou de jet d'eau; Maurice Legrand, avec un
magnifique mépris de la forme plastique,
inventa le poème amorphe.
Or, il advint que, par un coup de for-
tune, l'auteur avait créé l'instrument adé-
quat à son génie. Son sarcasme, sa drôlerie,
son originalité indisciplinable ne pouvaient
être enclos qu'en ces vers amorphes, où le
jeune écrivain complétait effrontément la
révolution romantique.
Un soir de fine goguette, le timide ly-
céen, eut l'héroïsme de dire, au Chat-Noir,
sa <: Chanson du Porc-épic » ou peut-être,
la « Ronde des neveux inattentionnés », ce
fut un éblouissement; Alphonse Allais,
Georges Auriol, vingt autres maîtres mont-
martrois, dont Salis commandait le « ban »,
applaudirent et sacrèrent la. gloire nais-
sante de Maurice Legrand, qui, sur la But-
te, prit le pseudonyme de Franc-Nohain.
Cette aventure splendide ne date pas
d'hier, mais bien de la fin du XIXe. « La
Complainte de M. Benoit » florissait vers
l'an 1898.
Dans sa coquette maison de Saint-Mandé
Monsieur Benoît, hier matin, s'est suicidé.
Les recueils se suivirent avec un égal
succès, la « Reine Blanche » édita « Flû-
tes », puis : «les Chansons des trains et
des gares», enfin le « Dimanche en famil-
le ». Ces trois rameaux de jeunesse — de
la jeunesse d'un enfant prodigue — ont
été réunis en un faisceau par l'éditeur Fas-
quelle, qui nous l'offre sous le titre nou-
veau ; « Le Kiosque à musique ».
Cela est frais et jeune comme le prin-
temps de la vie. Déjà on devine, dans la
fantaisie des débuts, le parfait poète des
« Fables » que Franc-Nohain nous donna
l'année dernière, 'pour nous montrer qu'il
est homme à égayer la fin d'un siècle et à
charmer le commencement de l'autre.
Pierre VARZY.
— > —
L'emprunt international
allemand
Le comité s'ajourne à mercredi
On nous a communiqué hier soir, à l'hôtel
Astoria, au sujet de la réunion du comité
chargé par la Commission des réparations,
d'étudier les possibilités de mobilisation de la
dette allemande, le texte suivant :
Le comité chargé de faire une étude et un
rapport à la Commission sur les conditions
dans lesquelles le gouvernement allemand
pourrait contracter des emprunts à l'étranger
dont le produit serait appliqué au rachat par-
tiel éto capital de la dette (le réparation, a
tenu trois séances hier et aujourd'hui.
Au cours de ces réunions, il a procédé à
l'examen des divers points faisant l'objet ds
sa mission.
Désireux de se, livrer à des études person-
nelles, de compléter leurs informations tech-
niques et, éventuellement, de tprewrre contact
avec leurs milieux financiers respectifs, cer-
tains membres ont suggéré un intervalle de
quelques jours entre la séance d'aujourd'hui
et laprocha-ine réunion plénière.
Le comité a, en. conséquence, décidé d'ajour-
ner ses délibérations à mercredi prochain, à
16 heures.
Aucun communiqué ne sera publié avant la
prochaine réunion.
Tous les membres du comité ont emporté le
sincère désir d'aboutir à la solution d'un pro-
blème considéré unanimement comme vital
pour le relèvement économique de l'Europe.
—————————— > -.- - ——————————
AU SÉNAT
LE MB DE LA ClEl
n'est pas pressé ds s'expliquer
snHefrmJe Viiip
L'interpellation de M. Louis Soulié est
une fois de plus remise. La dissimula-
tion des bénéfices de guerre est finale-
ment discutée.
Sous la présidence de M. Léon Bourgeois,
le Sénat a repris hier le cours de ses travaux,
la séance de rentrée ayant été, comme on sait,
uniquement consacrée à honorer la mémoire
de M. Paul Deschanel.
Après que M. Brard eut demandé à inter-
peller le gouvernement sur le naufrage du
cargo Député-Albert-Taillandier, discussion
fixée au 23 juin, l'ordre du jour appela la dis-
cussion de M. Louis Soulié sur les fusillés do
Vmgré. Le ministre de la guerre, absent, de-
mandait le renvoi au 16 juin. M. Soulié y con-
sentit, mais en ajoutant ceci :
— Je tiens à proclamer qu'aucun délai ne
peut couvrir l'attentat qui 11 été commis con-
tre la loi et contre l'équité. Tant que je siége-
rai à mon banc, je réclamerai justice. iTrèv
bien.)
La Haute Assemblée s'occupa ensuite do
ratifier le décret relatif à l'introduction dans
les départements recouvrés d'Alsace er de
Lorraine, la législation française relative à 1a
faculté du groupement des sinistrés par l'ad-
ministratien municipale — ce qui donne liet
à quelques observations de M. Helmer.
Puis, quand on eut parlé des huissiers et
des pharmaciens pour permettre à ceux-là de
se faire remplacer s'ils souffraient de blessu-
res ou de maladies de guerre, et aux héritiers
de ceux-ci de vendre, dans certains cas, leurs
fonds jueau'en 1925, on attaqua le gros Mat*
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