Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-01-05
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1922 05 janvier 1922
Description : 1922/01/05 (N16230,A46). 1922/01/05 (N16230,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Le Numéro ; 10 cm-
iMSBIUKÏg 4 « t mois » boU
- - - -
Seine et S.-et-O. 26 » 1S » 7 »
France et Colon. 28 » 14 » 7 50
Etranger 65 » 28 » 16 »
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fg w LANTERNE s DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES ? PARIS ET EN PROVINCE
46e ANNEE -- N° 16.230
JEUDI
5
JANVIER 1922
recteur-Bédactenr en chef :
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non insérés
ne sont pas rendus
Mots d'écrit
Il est officiel que la Comédie-Françai-
se célèbrera le tri-centenaire de Molière.
Cette nouvelle a provoqué, dans les der-
niers milieux intellectuels de France,
qui sont ceux de la province, propice aux
manifestations de l'intelligence, un dou-
loureux étonnement.
Croyez bien, chère Madame, que nul
ami de Molière, dans la petite ville aux
ivieux hôtels recueillis sur l'herbe des
cours intérieures, n'avait mis en M.
Bérard une parcelle de confiance. Cha-
cun sait que be garçon aimable et char-
mant prépare longuement ses mots d'es-
prit, que les dactylographes de son mi-
nistère ont fort à faire pour mettre au
net, avant de les envoyer, par la voie or-
dinaire des gardes républicains, aux
journaux dits de restauration. Pour ren-
dr-e justice à la vérité, il faut écrire que
les honnêtes gens de la province, mille
et une fois plus spirituels et plus intelli-
gents des lettres que les aventuriers de
Paris,.métèques affublés de noms de ter-
roirs, ont depuis longtemps rayé de leurs
papiers le nom de Bérard (Léon).
v Ce M. Bérard (Léon) est surinten-
dant des Théâtres Nationaux, et il a
confié, ainsi que paraissait l'exiger son
métier, le soin de célébrer le tricentenaire
de J.-B. Poquelin à M. Emile Favre et à
ces fonctionnaires honteux qui siègent
dans les réunions de sociétaires, à la
Comédie-Française, et oppriment, dès
qu'ils ont, par des écœurantes intrigues,
conquis une fraction de part dans les
bénéfices de la Compagnie, les malheu-
reux pensionnaires, lesquels, du reste, se
réservent d'imiter leur exemple dès que
leur chantage au sociétariat leur aura
réussi.
De M. Emile Favre, je n'ai que peu de
mots à dire. Cet homme que je n'ai ja-
mais vu, dont je ne tiens pas du tout à
faire la connaissance, a rencontré sur sa
route, le talent. Il a écrit des œuvres for-
tes, pleines de santé et débordantes de
sève, La Vie publique, Les Ventres do-
rés, la Rabouilleuse sont de qualité. C'é-
tait un auteur doué. Il avait le sens de la
vie sociale. ; il avait banni de son acti-
vité scénique le facile verbe pornogra-
phique : aimer ; il avait fait un effort
vers une conception dramatique plus hu-
maine et plus vraie, vers l'Art. Pour-
quoi n'a-t-il point continué à conduire sa
vie vers son idéal honnête ? Pourquoi a-
t-il voulu devenir un vague fonction-
naire ballotté au gré des démarches ?
Pourquoi, étant quelqu'un, a-t-il tenu à
être quelque chose ? Pourquoi a-t-il
manqué de vigueur, de fierté ? Je n'en
sais rien. Quand on s'est appelé Emile
Favre, on n'a pas le droit d'être admi-
nistrateur de cabotins ridicules et médio-
cres ; je l'estimerais encore un peu s'il
avait accepté une place de Préfet.
Des malheureux qui opèrent sur la
scène de Molière, des bafouilleurs de
notre langue classique, des hurleurs de
vers, de ces paresseux qui ont le mo-
nopole de la médiocrité, et qui abaissent
devant le métèque et le conservateur des
hypothèques le prestige du xvn* siècle, il
ne convient même pas de s'occuper.
Bobino a compris Poquelin ; Mayol a
interprété du Gustave Rivet ; demain, en
province et dans les théâtricules de Pa-
ris, l'auteur du Malade Imaginaire sera
célébré, dignement ; Ba-Ta-Clan qui en-
tendit le discours de M. Alexandre Mille-
rand nous donnera la géniale revue des
Fâcheux ; j'interdis aux gens de M.
Favre de nous apporter une émotion
d'art. Il suffit d'écarter une demi-secon-
de, un appelé Dehelly dans les Fdcheux,
pauvre hère glapissant et prétentieux,
pour sortir de cette maison et chercher
un lieu écarté où d'être homme de goût
on ait la liberté.
La tristesse des jours présents est, non
pas que le Bloc National nous ruine na-
^'onalement, mais que les imbéciles de
la Comédie-Française ridiculisent la
France.
Georges PONSOT.
La 'grippe à Paris
EHe se répand très vite, mais jusqu'à présent
-, elle n'est pas très grave
L'épidémie annuelle de grippe a reparu, il
y a quelques semaines. Elle s'étend avec une
rapidité déconcertante, mais elle est beau-
coup moins grave, jusqu'à présent, que les épi-
démies antérieures.
Elle débute, en général, par uft mal de gor-
ge, un « rhume dé cerveau » ou une laryn-
gite. Le lendemain, on s'aperçoit déjà de la
fièvre, qui est en général peu élevée, puisque
dans la plupart des cas que j'ai vus récemment,
elle ne dépassait pas 39".
C'est un mal de tête qui accompagne, en
fidèle second, l'élévation de la température.
Sans être atroce, il n'en est pas moins désa-
gréable, surtout en raison de sa ténacité.
La poussée grippale peut s'accompagner de
courbature musculaire. Elle donne rarement
lieu à des complications, mais ceci n'est pas
une raison pour la négliger.
On ne connaît pas encore le microbe de cette
épidémie. La plupart des malades se soignant
chez eux, on n'a pas, à l'hôpital, l'occasion de
faire les prélèvements et les examens de la-
boratoire nécessaires.
Nous avons dit, en commençant, que l'épi-
démie n'était pas grave. Nous n'ayons pas
constaté, en clientèle, des cas de mort ni de
complications sérieuses.
Il faut cependant savoir que la virulence du
microbe grippal peut s'exalter par ses passa-
ges successifs d'un individu à l'autre. C'est
ce qui est arrivé, notamment-en 1918. Aussi
ne peut-on pas prédire que l'épidémie restera
bénigne et déjà des nouvelles d'Angleterre
signalent des centaines de morts à Londres.
Peut-on éviter la grippe ? Si on ne le peut
pas d'une façon absolue, l'on peut, du moins,
diminuer au minimum les risques de conta-
gion. Il faut éviter, autant que possible, la
fréquentation des endroits publics, tels que
le Métro ou les autres moyens de transport,
tes cafés, les églises, etc.
Il ne faut pas rendre visite, sauf nécessité
impérieuse, aux personnes plus ou moins
« fatiguées, enrhumées, etc. » qui sont, en
réalité, grippées.
De plus, l'usage préventif de l'aspirine ou
de la quinine n'est pas inutile. Nous avons, au
cours de l'épidémie de 1918, fait prendre sys-
tématiquement ces substances aux soldats de
notre bataillon, tandis que les autres n'en
avaient pas. Le résultat est que nous n'avons
eu qu'une dizaine de malades chez nous, alors
que les bataillons voisins en avaient chacun
plus de cinquante.
Il ne faut pas continuer longtemps ces pri-
ses, ni prendre plus de un ou deux compri-
més par jour. Sans cela on se fatiguerait et si,
plus tard, une nouvelle contagion se produi-
sait, l'affection pourrait être plus grave sur
un terrain affaibli.
Quant au traitement de la grippe qui a
éclaté, il se résume dans la gamme des anti-
thermiques, qu'il est préférable de combiner.
Les grogs très chauds et le thé stimulent l'or-
ganisme et l'aident à se débarrasser de la ma-
ladie. '"t
Pour les cas de fièvre intense ou prolon-
gée, et à plus forte raison s'il y a une
complication, il faut consulter un médecin.
Pour 'les retraités abonnés à la Lanterne, il y
a un service médical spécial (voir les commu-
nications de ru. S.).
Docteur S.
.—————————— } - -.- <; ——————————
L'amaislie politique
Pour parler exactement il faudrait dire :
la politique de l'amnistie. Car nous en som-
mes là ; il ne s'agit pas de savoir si la jus-
tice « juste » impose le pardon, mais bien
s'il est politique de pardonner.
Dans les conjonctures actuelles, l'amnis-
tie aurait pour effet « politique » de tran-
cher l'irritante question soulevée par les élec-
tions successives de Marty et de Badina au
Conseil municipal de Paris. mais il faut
bien observer que, si l'amnistie eût été votée
il y a quelques mois, le prétexte des candi-
datures Marty et Badina disparaissait.
Pour nous qui n'avons point à résoudre les
problèmes administratifs soulevés par une po-
litique maladroite, nous ne devons voir dans
l'amnistie que l'oubli des fautes commises
pendant la guerre.
A cet égard, il faut se reporter à l'excel-
lent discours que prononça, il y a quelques
mois, le colonel Picot, lorsque déjà il était
question d'élargir ou de rétrécir. l'amnistie.
Aucune hésitation n'est permise pour les dé-
lits d'ordre militaire ; il faut absolument am-
nistier « des faits » commis dans des condi-
tions déterminées, à telle heure où une sorte
de névrose collective s'était emparée des hom-
mes les plus sains.
Ces délits, dans le moment de la bataille,
étaient impardonnables, car leur répression
importait au salut du pays ; la guerre finie,
on ne sait plus soutenir une accusation qui
tenait seulement par la raison de guerre.
Ceux que l'on amnistie en considération
des circonstances exceptionnelles ne sauraient
vraisemblablement devenir dangereux pour
l'ordre public, lorsque ces circonstances ont
cessé. Tout autre est le cas des criminels de
droit commun, compris si libéralement par les
Chambres dans leurs derniéres lois de par-
don. Tel cambrioleur amnistié se remet à
l'œuvre, sitôt libéré ; on l'a bien vu dans le
rapide de Marseille.
La raison et la pitié imposent l'amnistie
large des faits militaires ; le souci de la sé-
curité publique interdit d'absoudre les délits
commis par des individus qui sont manifes-
tement des ennemis de la société.
F. H.
"——————— J — -.- t -
BLOC-NOTES
On moyen qui est
peut-être le seul
L'irritante question de V « heure d'été »
revient à nouveau sur le symbolique tapis de
la discussion. C'est tout juste si on ne o,,4
prend pas aux cheveux pour cette affaire qui.
tmnchefJ'lJcnt, ne comporterait pas pareille ex.
trémité.
Puisque le double reproche qu'on fait à
l'heure d'été est, d'une part, de troubler deux
fois l'an les pendules, et, td'autre part, de
n'être pas prise en considération pratique par
les « péquenots », pourquoi ne se décidp-ton
pas à l'adopter une fois pour toutes et dé-j
finitivemen-t ?
Elle cesserait alors d'être V « heure d'été »
pour être l'heure tout court. On n'aurait plus
à se plaindre des troubles horlogers qu'elle
détermine actuellement, et les villes en re-
tireraient les incontestables bienfaits écono-
miques que l'on sait.
Quant aux campagnards dont l'opposition
se fonda sur le soleil. eh bien ! ils en se.
raient quittes pour ne pas tenir compte de
cette heure officielle dans l'organisation de
leur activité paysanne ! Ils continueraient à
vvire comme ils le font actuellement. Où
donc serait le dommage pour eux 1 Ils man-
geraient et se coucheraient, comme aujour-
d'hui, à l'heure céleste et non à ICelle du clo-
cher — et ils n'auraient guère l'obligation
de regarder celle-ci que pour prendre un
train ou recevoir un ministre. Alors t
Alors il suffirait donc d'un peu de bonne
volonté du côté des ruraux et d'esprit de dé.
cision de celui des citadins.
Est-ce donc impossible à réaliser t Et faut.
il se déchirer, même dce propos f
V STÏX.
DfUNEAFFAIRE COMMERCIALE AU SCANDALE MILITAIRE
M. ERNEST VILGRAIN
a été arrêté hier à Nancy
La politique et la concurrence commerciale
ont joué leur jeu dans cette étrange histoire
i ■ i <î«0«Î> ■
M. Vilgrain a-t-il déserté ? S'est-il mutilé
pour échapper à la douloureuse servitude des
armes ? C'est précisément ce que devra éta-
blir le parquet militaire du 20° Corps d'armée
qui vient de faire procéder à l'arrestation de
M. Vilgrain à Nancy.
La décision prise par l'autorité militaire
nous a été annoncée par la dépêche suivante:
Nancy, 4 janvier. — Le silence s'était fait
ici momentanément sur l'affaire Vilgrain. On
attendait la décision de. M. le général Penet,
commandant te 20* corps d'armée, quant à
l'instruction ouverte contre l'ancien lieutenant
du 269* régiment d'infanterie, inculpé, comme
l'on sait, de mutilation volontaire pendant la
guerre.
Or, ce maiin, le bruit s'est répandu à Nancy,
que M. Fressard, commissaire de la 158 bri-
gade mobile, ayant notifié à M. Ernest Vil-
grain, dans son hôtel de là rue RatHnelle, la
décision du Général Penet, l'avait ensuite ac-
compagné à la caserne Thairy. L'ancien sous-
secrétaire d'Etat au Ravitaillement aurait été
aussitôt enfermé dans les locaux disciplinai-
res spécialement réservés aux officiers en pré-
vention de Conseil de guerre.
Une très grande, discrétion est- observée sur
CKÎ incident.
M' de Monzie, avocat de M. Vilgrain, est
arrivé hier à Nancy.
*
*#
M. Ernest Vilgrain appartient à la justice
qui a mis la main sur lui. Le cas do l'ancien
sous-secrétaire d'Etat doit être traité comme
celui de tout autre militaire, sans atténuation
de sévérité. On estimera sàns doute qu'un
soldat ayant la situation sociale de M. Vil-
grain ne saurait échapper à des responsabi-
lités qui sont celles de tous les Français.
Ceci dit, il nous est impossible d'oublier
que M. Vilgrain avait été furieusement atta-
qué, à l'occasion de ses vastes projets com-
merciaux et industriels, avant de l'être dans
son passé de militaire. Nous avons noté, ici,
avec tous les détails nécessaires, l'évolution
de ce que l'on a nommé les « Trusts Vil-
grain ».
Des premiers, nous avons fait connaître les
conditions dans lesquelles étaient instituées
l'Entreprise de Meunerie, la Coopérative d'a-
chat, et l'organisme d'importation constitué
d'accord avec la maison Sanday, de Londres.
On n'a pas oublié l'incident dit des blés
d'Australie qui motiva plusieurs séances des
Commission du Commerce et des Spécula-
tions, au cours desqueLles M. Ernest Vil grain
fut appelé à présenter ses explications. Plu-
sieurs députés avaient été favorablement im-
pressionnés, d'autres demandèrent pourtant
qu'une commission fût envoyée à Londres
afin d'étudier sur place les condition? d'achat
des blés étrangers.
La presse, elle-même, à l'exemple du Parle-
ment, parut se diviser en deux camps. M.
Barthe ne se contenta pas de la tribune de la
Chambre et fit contre Ernest Vilgrain maints
articles dans différents journaux. La situation
de l'ancien sous-secrétaire d'Etat semblait
pourtant encore solide jusqu'au moment où M.
Barthe, que l'on disait à court d'arguments,
dénonça au ministre de la guerre le sous-lieu-
tenant Vilgrain.
Le ministre de la guerre ouvrit une enquê-
te; l'ancien collaborateur de M. Clemenceau
eut à répondre simultanément à la justice ci-
vile et à une information militaire.
On reprochait à M. Vilgrain d'avoir simulé
une blessure et d'avoir abandonné son poste.
Il protesta énergiquement, il fit un récit très
circonstancié des conditions dans lesquelles
il disait avoir été attaqué par un Allemand
vêtu de l'uniforme français, qui aurait fait
feu sur lui* à Ibout portant, à plusieurs repri-
ses. Une balle de revolver traversa la main
de M. Vilgrain, mais le meurtrier s'échappa
et on ne retrouva aucun témoin de cette scène,
pas même le motocycliste qui aurait porté se-
cours au blessé.
On procéda à la reconstitution de la scène
de l'attentat ; et l'instruction tratnait en
longueur, lorsque M. Vilgrain mit en cause
M. Galilé, maire d'Ephy, qui aurait pu être,
selon lui, l'agresseur fugitif.
C'est après de longs mois d'information, de
recherches, de confrontations, que le parquet
militaire de Nancy a fait placer l'inculpé sous
mandat dm dépôt.
La politique et les rivalités d'affaires ont
joué un rôle trop important dans les démêlés
de M. Vilgrain avec la justice pour que nous
ne gardions pas en cette cause la plus grande
circonspection.
,, M. Vilgrain, après avoir reçu un coup de
revolver à la main fut appelé au Ravitaille-
ment par M. Clemenceau, d'abord comme di-
recteur puis comme sous-secrétaire d'Etat, M.
Boret étant alors ministre de l'Agriculture.
Il n'est pas douteux que les connaissances
techniques de M. Ernest Vilgrain ne lui aient
permis de rendre à la défense nationale de
signalés services. On lui doit la création des
baraques auxquelles il attacha son nom, qui
furent un essai de réaction contre la fureur
du mercantilisme parisien.
Depuis que la justice le harcelait, M. Vil-
grain. avait remis en d'autres mains les gran-
des araires dont il avait la charge. C'est ainsi
que M. Lucien Baumann devint, au moins pour
une part, son héritier, — M. Lucien Baumann,
qui a tous les courages, entend mener à bien
la formidable entreprise abandonnée par l'an-
cien sous-secrétaire d'Etat.
Que risque le militaire Vilgrain ? Il risque
gros, car la justice militaire ne badine pas.
Il est vrai que précisément on parle ces jours-
ci d'une large amnistie ! Pierre VARZY.
- <¡. of).c> 1
Comment fut arrêté l'ancien sous-secrétaire d'Etat
: ?
L'ineulpation relevée eontre M. Vilgrain est
« l'abandon de poste devant l'ennemi »
——————— e
Nancy, 4 janvier. — Nous savons de source
certaine que M. Ernest Vilgrain était loin de
s'attendre à la mesure qui a été prise à son
égard. Jusqu'au derneir moment, il avait
conservé la conviction que l'instruction ou-
verte contre lui serait close par un non-lieu.
Les personnes de son entourage partageaient,
semble-t-il, cet optimisme.
Toutefois, ayant été convoqué pour hier
soir 18 heures, dans le cabinet du capitaine
Tropot. rapporteur au conseil de guerre de la
20e région, l'ancien sous-secrétaire d'Etat
avait jugé bon de mander près de lui ses
deux avocats, Me de Monzie, sénateur du Lot,
et M* Forgeot, député de la Marne.
L'interrogatoire fut de courte durée. Quel-
ques minutes après son entrée dans le cabi-
net, M. Ernest Vilgrain était avisé qu'un
mandat de dépôt était décerné contre lui et
qu'il allait être Immédiatement écroué sous
l'inculpation d'abandon de poste devant l'en-
nemi.
Nous croyons savoir que M* Forgeot pro-
testa avec véhémence contre la mesure dont
son client et ami était l'objet. Il soutint
qu'elle était de nature à peser sur la décision
du général Penet, lequel avait encore le droit
de rendre un non-lieu en faveur de M. Vil-
grain.
Sans faire savoir à l'avocat si la mesure
qu'il avait décidé de prendre à l'égard de
l'ancien secrétaire d'Etat avait eté concertée
.avec le général Penet, — ce qui paraît d'ail-
leurs infiniment probable — le capitaine rap-
porteur se borna à informer M. Vilgrain
qu'une automobile allait le conduire à la ca-
serne Molitor. Un quart d'heure plus tard,
l'inculpé était enfermé dans une chambre de
sous-osfficier, devant la porte de laquelle une
sentinelle fut placée.
Un nouvel interrogatoire
M. Vilgrain a été amené aujourd'hui à 13
heures 30, en automobile au greffe du con-
seil de guerre. Il était assisté de M* Pierre
Cuton, avocat au barreau de .Nancy.
Nous avons pu entrevoir l'ancien sous-se-
crétaire d'Etat à sa descente de voiture.
Coiffé d'un chapeau de feutre mou, rabattu
sur les yeux, Et vêtu d'un simple pardessus
noir au col relevé, il s'efforça, tête baissée,
de dissimuler ses traits.
Immédiatement introduit dans le bureau
du greffe, M. Vilgrain entendit la lecture des
pièces de procédure, donna quelques rensei-
gnements d'identité et signa diverses pièces
de forme.
Après une 6cène très vive, où l'inculpé et
son défenseur protestèrent de nouveau con-
tre l'arrestation — elle dura près de deux
heures — M. Vilgrain fut reconduit à la ca-
serne Molitor. Afin de dérober sa -sortie à la
curiosité de la foule, on lui fit quitter le
greffe par la poterne des geôles. De là, il ga-
gna une automobile qui stationnait sous la
porte de la Graffe.
L'inculpation
L'inculpation relevée contre M. Vilgrain
concerne seulement l'abandon de poste de-
vant l'ennemi. La mutilation volontaire n'est,
en la circonstance, considérée par l'accusa»
tion que comme une aggravation du crime.
Le général Penet a reçu ce soir le dossier
de l'affaire.
Les défenseurs de M. Vilgrain ont déclaré
que le général pourrait encore rendre une
ordonnanee de non-lieu. Il est inutile de dire
que, dans les milieux les plus autorisés, cette
hypothèse est accueillie avec le plus grand
Scepticisme.
D'après nos renseignements, les débats de
l'affaire auront lieu vraisemblablement le 16
Janvier prochain, dans la salle du Palais de
justice où siège habituellement la Cour d'as-
sises. Le nombre des témoins à charge (une
Soixantaine environ) et des témoins à dé-
charge, également fort nombreux, rendrait, en
effet, insuffisante la salle d'audience réservée
aux séances du conseil de guerre.
Me Forgeot est parti à 16 heures .pour Pa-
ris ; M" de Monzie reste à Nancy, mais on
croit qu'il doit s'entretenir avec diverses per-
sonnalités mêlées à l'affaire Paul Boppe.
L'arrestation de M. Ernest Vilgrain cause
naturellement à Nancy une vive sensation.
Plusieurs journaux ont même publié des édi-
tions spéciales.
Au Parquet de la Seine
Indépendamment de l'information ouverte
contre lui à Nancy, l'ancien sous-secrétaire
d'Etat au ravitaillement, Ernest Vilgrain,
demeure inculpé devant le Parquet de la
Seine du délit de fonctionnaire, pour infrac-
tion à l'article 175 du Code pénal, complété
par la loi du 6 octobre 1919. Chargé de cette
affaire, M. Bonin, jùge d'instruction, a pris
possession hier du rapport dressé par MM.
Doyen, Gaucher et de Berc, experts-comp-
tables au sujet des diverses comptabilités te-
nues par M. Vilgrain, tant à titre profes-
sionnel qu'à titre Versonnel ou comme fonc-
tionnaire, afin d'établir l'état de ea fortune
après comme avant la guerre.
in - «<»■+■ O- 01,
Des cambrioleurs surpris
jouent du revolver et du couteau
Pénétrant hier soir, vers 6 heures, au do-
micile de son père, le vicomte de Toisy, situé
au premier étage, 25, rue d'Astorg, M. Jean
de Toisy, âgé de 18 ans, surprit deux indivi-
dus qui étaient en train de cambrioler l'ap-
partement désert.
Courageusement, le jeune homme se pré-
cipita sur les malfaiteurs et une lutte achar-
née s'engagea entre eux. Bientôt, de part et
d'autre, le revolver entra en jeu. Jean de Toi-
sy essuya un coup de feu qui ne l'atteignit
pas ; il tira alors à son tour sans plus de
succès. Blessé d'un coup de couteau au' bras,
le jeune homme riposta, assure-t-dl, par un
coup de poignard qui atteignit un de ses ad-
versaires.
Cependant les malfaiteurs avaient, au cours
de la lutte, gagné le vestibule et ils prirent la
fuite sans qu'il fût possible de les rejoindre.
La. police avertie de cette scène dramatique
a ouvert une esouête.
L'INCURIE MILITAIRE
LES GRENADES
DE LA COURNEUVE
font encore des victimes!
Au milieu d'une population grouillante,
à la portée de toutes les mains,
des milliers d'explosifs sont abandonnés
C'est un scandale qui n'a que trop duré t
Nous avons encore présente à la mémoire
la terrible explosion qui, en 1918, semait
l'effroi dans la commune de la Courneuve
et faisait de nombreuses victimes. Tout der-
nièrement, deux incendies, qui éclataient à
une semaine d'intervalle, au fort d'Auber-
villiers, ont failli — de bien près — renou-
veler le sinistre.
Car, malgré les promesses et les affirma-
tions rassurantes apportées par M. Bar-
thou à la tribune de la Chambre, les champs
entourant la commune sont couverts d'ex-
plosifs ; le fort d'Aubervilliers contient
dans ses dépendances plusieurs milliers
d'obus chargés aux gaz asphyxiants.
Il y a un mois, un .,père de six enfants
était tué à la Courneuve et un autre mal-
heureux, habitant une baraque voisine,
était dangerepsement blessé au ventre.
Quelques jaurs après, un détonateur ap-
porté dé la Courneuve à Saint-Denis bles-
sait plusieurs enfants à la sortie de l'école.
Il y a deux jours, Frédéric Bonnetain,
demeurant à la Plaine-Saint-Denis, père de
trois enfants, a été grièvement blessé au
ventre par une grenade ramassée dans la
plaine .d'Aubervilliers, ainsi que Maurice
Gendrame, un gamin de 15 ans.
Que font-là tous ces explosifs dont seuls
de malheureux chômeurs se soucient afin
d'en retirer le détonateur qu'ils vendront
pour quelques sous.
L'administration militaire, au lieu d'en-
lever ce qui restait de grenades après l'ex-.
plosion, (les a fait enfouir à une faible pro-
fondeur.
Un dangereux commerce
Le chômage sévit cruellement dans les
plaines de la Courneuve, et d'Aubervilliers.
La misère est grande parmi la population
ouvrière, aux familles nombreuses habitant
ces quartiers chaotiques et désolés. Aussi,
pour gagner les quelques francs nécessaires
à leur subsistance, certaine de ces malheu-
reux n'ont d'autre ressource que de se li-
vrer à un dangereux trafic.
Ils vont, comme ils disent, à la « pêche
aux grenades ». Dans la plaine s'étendant
autour de l'ancien fort d'Aubervilliers et
sur les lieux encore mutilés de la dernière
explosion, le butin abonde. Il suffit, pour le
découvrir de gratter le sol à l'aide d'un
bâton ou même simplement en certains en-
droits, avec la pointe du pied.
Quand on a. reconnu la présence de l'en-
gin, en enlevant quelques centimètres de
terre, on le met à jour. Le travail le plus
périlleux commence alors: sortir le déto-
nateur en cuivre qui, seiil, a quelque va-
leur, sans faire exploser la grenade.
Ces détonateurs sont vendus pour quel-
ques sous à des marchands de cuivre.
Comment tolère-t-on pareil trafic, qui
n'est plus un secret pour personne.
Les marchands de cuivre qui achètent les
détonateurs ne sont-ils pas les principaux
coupables et ne peut-on les poursuivre
comme tels ?
Comment surtout, a-t-on pu laisser, au j
milieu d'une population grouillante et à la
portée de toutes les mains, de semblables
menaces de catastrophe ?
Il faut que Jes champs de la Courneuve
soient débarrassés de leurs grenades ; il
faut que 'les obus à gaz d'Aubervilliers
soient parqués à distance respectable de
toute agglomération.
Quand le ministre de la guerre a pro-
mis qu'Aubervilliers ne renfermerait plus
un seul explosif, le projet était de trans-
porter les obus à gaz dans des forts de
Seine-et-Oise.
Les maires des communesfmenacées de cet
indésirable dépôt ont très justement pro-
testé. Est-il admissible, en effet, de sauver
ceux-ci pour condamner ceux-là ? Déplacer
l'angoissante menace, est-oe la supprimer?
Car ce qu'il faut c'est la supprimer. Une
criminelle insouciance a voulu que ce ne
soit pas déjà fait t —- R. D.
• ■ ■ ■ ■ ■— > —* —-
M. Aristide Briand
est
arrivé hier à Cannes
Le et Calais-Méditerranée », auquel était
attaché le wagon spécial de M. Briand, est
entré en gare de Cannes hier matin à 10 h. 14.
Le président du Conseil a été reçu par M.
Armand Bernard, préfet des Alpes-Mariti-
mes, qui, dès l'arrivée du train, était shooté
dans le wagon du président du Conseil.
Aussitôt, le président est descendu, accom-
pagné de M. Loucheur. Sur le quai. il a été
reçu par M. Arago, vice-président de la Cham-
bre des députés, les députés des Alpes-Mari-
times, M. Ossola, arrivé par le même train,
par MM. Carteron, chef adjoint du cabinet du
président du Conseil, Mouchet, sous-préfet de
l'arrondissement de Grasse, et par M. Capron,
maire de Cannes.
Le cortège a immédiatement traversé les
voies, et, dans le salon de la gare, le conseil
municipal de Cannes a été.présenté au prési-
dent du Conseil.
Le président est ensuite monté dans la Toi-
ture de M. Armand Bernard, préfet, et, accom-
pagné de M. Loucheur, s'est rendu directement
à l'hôtel où des appartements lui étaient réser-
vés.
Sur le quai. ainsi qu'aux abords extérieurs
de la gare et dans les rues de Cannes, la foule
a acclamé le président du Conseil par les cris
de « Vive Briand ! Vive la France ! D.
Le temps, qui avait été merveilleusement
beau ces jours derniers, a laissé place à un
ciel couvert et, légèrement pluvieux. Cepen-
dant, la ville pavoisée a une allure de fête.
Après avoir pris quelques instants de re-
pos à l'hôtel, M. Briand, accompagné de
M. Loucheur, est allé faire une promenade
à pied le long de la Croisette.
A midi et demi, il a offert un déjeuner
intime aux repri&tnfants des Alpes-Mari-
times.
A 16 heures, M. Briand a eu avec M.
Lloyd George une première entrevue à ta-
quelle ont pris part M. Loucheur et sir Ro-
bert Horne. chancelier de l'Echiquier.
Aujourd'hui, première réunion des experts
Cannes, 4 janvier. — Demain, les experts
i tiendront une première réunion.
ENCORE LES PRIMES DE RENDEMEMT"
POUR ACCÉLÉRER
le travail administratif
dans les R. L., on a
imaginé des statistiques
Mais elles sont faciles à truquer
Si l'Administration des Régions libérée,
ainsi que nous l'avons indiqué récemment,
prétend avoir à se plaindre de ses adminis-
trés, il n'apparaît pas, en revanche, que ceux-
ci soient plus satisfaits des « services » char-
gés de faire leur bonheur dans toutes les
règles.
Ils continuent, par exemple, à s'étonner
qu'on distribue plus facilement les fameuses
primes de rendement aux fonctionnaires de la
reconstitution qu'on ne leur accorde à eux
libéralement les avances qu'ils attendent de-
puis si longtemps. Nous avons signalé la fan-
taisie qui préside à l'attribution de ces pri-
mes. Il y a pourtant une explication, paraît-il
à ces distributions arbitraires, en dehors mô
me de la faveur : elles- sont subordonnées i
la statistique.
Eh oui ! la statistique. Si l'argent tomy,
rarement dans l'escarcelle des habitants det
régions dévastées, en revanche, les etatisti
.ques pleuvent dru comme grêle dans les bu-
reaux des R. L. Peut-être, si le rendement des
agents de M. Loucheur a laissé à désirer jus-
qu'ici, sont-ce les méthodes, autant que ley
mœurs administratives elles-mêmes qu'il eût
fallu réformer, tout en exigeant du personnel
le maximum de travail et de conscience4
Tandis que le remède jugé le plus effi-
cace a été de recourir à la statistique.
C'est simple comme tout. Ah ! ça. ne
va pas, dans les ruines ? Eh bien ! quand
on saura combien les Coifimiseions can-
tonales règlent, non pas de dossiers, mais de
catégories de dommages dans une quinzaine,
les choses en iront beaucoup mieux, n'est-ce
pas ?
Des états « récapitulatifs », des tableaux,
des graphiques — plus on moins exacts d'ail-
leurs — voilà à quoi on en arrive pour accé-
lérer la besogne. Comme s'il y avait quelque
chose de plus facile à truquer que des statiai
tiques !
Dans le cas présent, plus la statistique dei
l'agent administratif est élevée, plus il a ren-
du de décisions, et plus il est censé avoir etai
diligent, plus la prime qu'on lui octroie 0'
récompense est forte. Moins sa récapitulation
est abondante, plus il s'expose à des reproches
véhéments, même s'il a tenu à être conscien-
cieux et à ne pas bâcler sa mission.
Alors J? Alors — ce sont des ministres quî
affirment que cette pratique est courante en
certains endroits - il ne s'agit que d'enfler
la statistique. Par exemple, dans un dossier
de dommages qui ne concerne que la deuxiè*
me catégorie (mobilier familial), l'argent en-
lèvera tranquillement un artiefle au hasard ':'
puis il le reportera sur une feuille de la pre-
mière catégorie, mettons au paragraphe a
(prélèvements en nature). Le tour est joué en
cinq sec. Cela fera deux catégories au lieu
d'une et deux décisions. Voilà comment on
abat de l'ouvrage, comment on établit des st*
tistiquea et comment on mérite la prime.
Tout le monde, d'ailleurs, se ressent de cetti
activité vraiment fébrile. Le sinistré reçoit
deux certificats de créance au lieu d'un, à son;
grand étonnement ; et le greffier, lui, a droit
à des émoluments doubles, puisqu'il y a en
deux décisions.
Seulement, au (bout du compte, rien ne v^
mieux. Il y a seulement des paperasses et deo
frais supplémentaires. Mais ce n'est pas aveq
cela qu'on relève les maisons détruites et
qu'on redonne la vie à des régions qui n'arri-
vent pas à renaître.
Louis LE PAGE.
—————————— ) .--( —
La terreur communiste
en Allemagne
Augsèeurg, 4 janvier. — Dans la nuit de la
Saint-Sylvestre, une machine infernale a écla-
té dans la petite ville de Dinkolsbuhl, dans la
Grand'Ruo, au moment où le va-et-vient des
habitants était le plus intense. Cette machinle
infernale, qui était chargée de dynamite jl,
en explosant, projeté une quantité énorme d,
clous, de ferraille, de tessons de verre. 50 pas;
sants ont été blessés. La moitié d'entre eux
sont en danger de mort. Plusieurs amputlt
tions ont dû être opérées d'urgence.
Neuf jeunes ouvriers, âgés de 17 à 23 anf,
ont été arrêtés. Ils ont avoué qu'Us avaient,
en effet, fabriqué cette machine infernale 'afW'
de se venger de la police qui avait, l'après
midi meme, emmené un de leurs compagnon
au poste et avait refusé de le libérer. On eSt
persuadé toutefois, à Dinkolsbuhl, qu'il s'agit
non point d'une semblable vengeance, maif
d'un acte de terreur communiste.
- > -lm - < ————————-?
AVANT LE SCRUTIN
LESSOCIA LISTES
et les élections de Wilno
Varsovie, le 31 Cécsmbre. — M. Méctelas
Niedzialkowski, député socialiste à la Diète,
membre de la fraction extrémiste du Parti
socialiste polonais et un des directeurs poli-
tiques de l'organe officiel de ce Parti, « l'Ou-
vrier > (c: Robôtnik »), écrit à propos deaj
élections à Wilno :
« La constitution polonaise du 17 mars 1928
a fixé des bases légitimes, assurant l'égalîtl
des droits complète aux cultes et aux na.-
tionalités, dans tous les domaines de la via
civique, garantissant à toute minorité na.
tionale le libre développement de sa langue,
de sa culture et d'autres particularités na.,
tionales. Le moment s'approche de faire un;
autre pas en avant : la devise de la démocra-
tie polonaise tout entière, de la classe ou.
vrière polonaise devrait être la suivante- ::
l'autonomie territoriale pour tous les terri-
toires habités par la population non polo-
naise ou mixte au point de vue nationalité,
faisant1 partie de la République polonaise.
c Le 8 janvier, les habitante de la Terri
de Wilno exprimeront leur volonté au sujet
de leur nationalité. Les démocraties de l'Eu.
rope occidentale comprendront sûrement, je
n'en doute pas, que la libre disposition des
peuples constitue l'unique méthode raisonna*
ble, qui puisse faciliter une solution êqui,
tabla de ca problème compliqué. Lac Isa*
iMSBIUKÏg 4 « t mois » boU
- - - -
Seine et S.-et-O. 26 » 1S » 7 »
France et Colon. 28 » 14 » 7 50
Etranger 65 » 28 » 16 »
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fg w LANTERNE s DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES ? PARIS ET EN PROVINCE
46e ANNEE -- N° 16.230
JEUDI
5
JANVIER 1922
recteur-Bédactenr en chef :
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non insérés
ne sont pas rendus
Mots d'écrit
Il est officiel que la Comédie-Françai-
se célèbrera le tri-centenaire de Molière.
Cette nouvelle a provoqué, dans les der-
niers milieux intellectuels de France,
qui sont ceux de la province, propice aux
manifestations de l'intelligence, un dou-
loureux étonnement.
Croyez bien, chère Madame, que nul
ami de Molière, dans la petite ville aux
ivieux hôtels recueillis sur l'herbe des
cours intérieures, n'avait mis en M.
Bérard une parcelle de confiance. Cha-
cun sait que be garçon aimable et char-
mant prépare longuement ses mots d'es-
prit, que les dactylographes de son mi-
nistère ont fort à faire pour mettre au
net, avant de les envoyer, par la voie or-
dinaire des gardes républicains, aux
journaux dits de restauration. Pour ren-
dr-e justice à la vérité, il faut écrire que
les honnêtes gens de la province, mille
et une fois plus spirituels et plus intelli-
gents des lettres que les aventuriers de
Paris,.métèques affublés de noms de ter-
roirs, ont depuis longtemps rayé de leurs
papiers le nom de Bérard (Léon).
v Ce M. Bérard (Léon) est surinten-
dant des Théâtres Nationaux, et il a
confié, ainsi que paraissait l'exiger son
métier, le soin de célébrer le tricentenaire
de J.-B. Poquelin à M. Emile Favre et à
ces fonctionnaires honteux qui siègent
dans les réunions de sociétaires, à la
Comédie-Française, et oppriment, dès
qu'ils ont, par des écœurantes intrigues,
conquis une fraction de part dans les
bénéfices de la Compagnie, les malheu-
reux pensionnaires, lesquels, du reste, se
réservent d'imiter leur exemple dès que
leur chantage au sociétariat leur aura
réussi.
De M. Emile Favre, je n'ai que peu de
mots à dire. Cet homme que je n'ai ja-
mais vu, dont je ne tiens pas du tout à
faire la connaissance, a rencontré sur sa
route, le talent. Il a écrit des œuvres for-
tes, pleines de santé et débordantes de
sève, La Vie publique, Les Ventres do-
rés, la Rabouilleuse sont de qualité. C'é-
tait un auteur doué. Il avait le sens de la
vie sociale. ; il avait banni de son acti-
vité scénique le facile verbe pornogra-
phique : aimer ; il avait fait un effort
vers une conception dramatique plus hu-
maine et plus vraie, vers l'Art. Pour-
quoi n'a-t-il point continué à conduire sa
vie vers son idéal honnête ? Pourquoi a-
t-il voulu devenir un vague fonction-
naire ballotté au gré des démarches ?
Pourquoi, étant quelqu'un, a-t-il tenu à
être quelque chose ? Pourquoi a-t-il
manqué de vigueur, de fierté ? Je n'en
sais rien. Quand on s'est appelé Emile
Favre, on n'a pas le droit d'être admi-
nistrateur de cabotins ridicules et médio-
cres ; je l'estimerais encore un peu s'il
avait accepté une place de Préfet.
Des malheureux qui opèrent sur la
scène de Molière, des bafouilleurs de
notre langue classique, des hurleurs de
vers, de ces paresseux qui ont le mo-
nopole de la médiocrité, et qui abaissent
devant le métèque et le conservateur des
hypothèques le prestige du xvn* siècle, il
ne convient même pas de s'occuper.
Bobino a compris Poquelin ; Mayol a
interprété du Gustave Rivet ; demain, en
province et dans les théâtricules de Pa-
ris, l'auteur du Malade Imaginaire sera
célébré, dignement ; Ba-Ta-Clan qui en-
tendit le discours de M. Alexandre Mille-
rand nous donnera la géniale revue des
Fâcheux ; j'interdis aux gens de M.
Favre de nous apporter une émotion
d'art. Il suffit d'écarter une demi-secon-
de, un appelé Dehelly dans les Fdcheux,
pauvre hère glapissant et prétentieux,
pour sortir de cette maison et chercher
un lieu écarté où d'être homme de goût
on ait la liberté.
La tristesse des jours présents est, non
pas que le Bloc National nous ruine na-
^'onalement, mais que les imbéciles de
la Comédie-Française ridiculisent la
France.
Georges PONSOT.
La 'grippe à Paris
EHe se répand très vite, mais jusqu'à présent
-, elle n'est pas très grave
L'épidémie annuelle de grippe a reparu, il
y a quelques semaines. Elle s'étend avec une
rapidité déconcertante, mais elle est beau-
coup moins grave, jusqu'à présent, que les épi-
démies antérieures.
Elle débute, en général, par uft mal de gor-
ge, un « rhume dé cerveau » ou une laryn-
gite. Le lendemain, on s'aperçoit déjà de la
fièvre, qui est en général peu élevée, puisque
dans la plupart des cas que j'ai vus récemment,
elle ne dépassait pas 39".
C'est un mal de tête qui accompagne, en
fidèle second, l'élévation de la température.
Sans être atroce, il n'en est pas moins désa-
gréable, surtout en raison de sa ténacité.
La poussée grippale peut s'accompagner de
courbature musculaire. Elle donne rarement
lieu à des complications, mais ceci n'est pas
une raison pour la négliger.
On ne connaît pas encore le microbe de cette
épidémie. La plupart des malades se soignant
chez eux, on n'a pas, à l'hôpital, l'occasion de
faire les prélèvements et les examens de la-
boratoire nécessaires.
Nous avons dit, en commençant, que l'épi-
démie n'était pas grave. Nous n'ayons pas
constaté, en clientèle, des cas de mort ni de
complications sérieuses.
Il faut cependant savoir que la virulence du
microbe grippal peut s'exalter par ses passa-
ges successifs d'un individu à l'autre. C'est
ce qui est arrivé, notamment-en 1918. Aussi
ne peut-on pas prédire que l'épidémie restera
bénigne et déjà des nouvelles d'Angleterre
signalent des centaines de morts à Londres.
Peut-on éviter la grippe ? Si on ne le peut
pas d'une façon absolue, l'on peut, du moins,
diminuer au minimum les risques de conta-
gion. Il faut éviter, autant que possible, la
fréquentation des endroits publics, tels que
le Métro ou les autres moyens de transport,
tes cafés, les églises, etc.
Il ne faut pas rendre visite, sauf nécessité
impérieuse, aux personnes plus ou moins
« fatiguées, enrhumées, etc. » qui sont, en
réalité, grippées.
De plus, l'usage préventif de l'aspirine ou
de la quinine n'est pas inutile. Nous avons, au
cours de l'épidémie de 1918, fait prendre sys-
tématiquement ces substances aux soldats de
notre bataillon, tandis que les autres n'en
avaient pas. Le résultat est que nous n'avons
eu qu'une dizaine de malades chez nous, alors
que les bataillons voisins en avaient chacun
plus de cinquante.
Il ne faut pas continuer longtemps ces pri-
ses, ni prendre plus de un ou deux compri-
més par jour. Sans cela on se fatiguerait et si,
plus tard, une nouvelle contagion se produi-
sait, l'affection pourrait être plus grave sur
un terrain affaibli.
Quant au traitement de la grippe qui a
éclaté, il se résume dans la gamme des anti-
thermiques, qu'il est préférable de combiner.
Les grogs très chauds et le thé stimulent l'or-
ganisme et l'aident à se débarrasser de la ma-
ladie. '"t
Pour les cas de fièvre intense ou prolon-
gée, et à plus forte raison s'il y a une
complication, il faut consulter un médecin.
Pour 'les retraités abonnés à la Lanterne, il y
a un service médical spécial (voir les commu-
nications de ru. S.).
Docteur S.
.—————————— } - -.- <; ——————————
L'amaislie politique
Pour parler exactement il faudrait dire :
la politique de l'amnistie. Car nous en som-
mes là ; il ne s'agit pas de savoir si la jus-
tice « juste » impose le pardon, mais bien
s'il est politique de pardonner.
Dans les conjonctures actuelles, l'amnis-
tie aurait pour effet « politique » de tran-
cher l'irritante question soulevée par les élec-
tions successives de Marty et de Badina au
Conseil municipal de Paris. mais il faut
bien observer que, si l'amnistie eût été votée
il y a quelques mois, le prétexte des candi-
datures Marty et Badina disparaissait.
Pour nous qui n'avons point à résoudre les
problèmes administratifs soulevés par une po-
litique maladroite, nous ne devons voir dans
l'amnistie que l'oubli des fautes commises
pendant la guerre.
A cet égard, il faut se reporter à l'excel-
lent discours que prononça, il y a quelques
mois, le colonel Picot, lorsque déjà il était
question d'élargir ou de rétrécir. l'amnistie.
Aucune hésitation n'est permise pour les dé-
lits d'ordre militaire ; il faut absolument am-
nistier « des faits » commis dans des condi-
tions déterminées, à telle heure où une sorte
de névrose collective s'était emparée des hom-
mes les plus sains.
Ces délits, dans le moment de la bataille,
étaient impardonnables, car leur répression
importait au salut du pays ; la guerre finie,
on ne sait plus soutenir une accusation qui
tenait seulement par la raison de guerre.
Ceux que l'on amnistie en considération
des circonstances exceptionnelles ne sauraient
vraisemblablement devenir dangereux pour
l'ordre public, lorsque ces circonstances ont
cessé. Tout autre est le cas des criminels de
droit commun, compris si libéralement par les
Chambres dans leurs derniéres lois de par-
don. Tel cambrioleur amnistié se remet à
l'œuvre, sitôt libéré ; on l'a bien vu dans le
rapide de Marseille.
La raison et la pitié imposent l'amnistie
large des faits militaires ; le souci de la sé-
curité publique interdit d'absoudre les délits
commis par des individus qui sont manifes-
tement des ennemis de la société.
F. H.
"——————— J — -.- t -
BLOC-NOTES
On moyen qui est
peut-être le seul
L'irritante question de V « heure d'été »
revient à nouveau sur le symbolique tapis de
la discussion. C'est tout juste si on ne o,,4
prend pas aux cheveux pour cette affaire qui.
tmnchefJ'lJcnt, ne comporterait pas pareille ex.
trémité.
Puisque le double reproche qu'on fait à
l'heure d'été est, d'une part, de troubler deux
fois l'an les pendules, et, td'autre part, de
n'être pas prise en considération pratique par
les « péquenots », pourquoi ne se décidp-ton
pas à l'adopter une fois pour toutes et dé-j
finitivemen-t ?
Elle cesserait alors d'être V « heure d'été »
pour être l'heure tout court. On n'aurait plus
à se plaindre des troubles horlogers qu'elle
détermine actuellement, et les villes en re-
tireraient les incontestables bienfaits écono-
miques que l'on sait.
Quant aux campagnards dont l'opposition
se fonda sur le soleil. eh bien ! ils en se.
raient quittes pour ne pas tenir compte de
cette heure officielle dans l'organisation de
leur activité paysanne ! Ils continueraient à
vvire comme ils le font actuellement. Où
donc serait le dommage pour eux 1 Ils man-
geraient et se coucheraient, comme aujour-
d'hui, à l'heure céleste et non à ICelle du clo-
cher — et ils n'auraient guère l'obligation
de regarder celle-ci que pour prendre un
train ou recevoir un ministre. Alors t
Alors il suffirait donc d'un peu de bonne
volonté du côté des ruraux et d'esprit de dé.
cision de celui des citadins.
Est-ce donc impossible à réaliser t Et faut.
il se déchirer, même dce propos f
V STÏX.
DfUNEAFFAIRE COMMERCIALE AU SCANDALE MILITAIRE
M. ERNEST VILGRAIN
a été arrêté hier à Nancy
La politique et la concurrence commerciale
ont joué leur jeu dans cette étrange histoire
i ■ i <î«0«Î> ■
M. Vilgrain a-t-il déserté ? S'est-il mutilé
pour échapper à la douloureuse servitude des
armes ? C'est précisément ce que devra éta-
blir le parquet militaire du 20° Corps d'armée
qui vient de faire procéder à l'arrestation de
M. Vilgrain à Nancy.
La décision prise par l'autorité militaire
nous a été annoncée par la dépêche suivante:
Nancy, 4 janvier. — Le silence s'était fait
ici momentanément sur l'affaire Vilgrain. On
attendait la décision de. M. le général Penet,
commandant te 20* corps d'armée, quant à
l'instruction ouverte contre l'ancien lieutenant
du 269* régiment d'infanterie, inculpé, comme
l'on sait, de mutilation volontaire pendant la
guerre.
Or, ce maiin, le bruit s'est répandu à Nancy,
que M. Fressard, commissaire de la 158 bri-
gade mobile, ayant notifié à M. Ernest Vil-
grain, dans son hôtel de là rue RatHnelle, la
décision du Général Penet, l'avait ensuite ac-
compagné à la caserne Thairy. L'ancien sous-
secrétaire d'Etat au Ravitaillement aurait été
aussitôt enfermé dans les locaux disciplinai-
res spécialement réservés aux officiers en pré-
vention de Conseil de guerre.
Une très grande, discrétion est- observée sur
CKÎ incident.
M' de Monzie, avocat de M. Vilgrain, est
arrivé hier à Nancy.
*
*#
M. Ernest Vilgrain appartient à la justice
qui a mis la main sur lui. Le cas do l'ancien
sous-secrétaire d'Etat doit être traité comme
celui de tout autre militaire, sans atténuation
de sévérité. On estimera sàns doute qu'un
soldat ayant la situation sociale de M. Vil-
grain ne saurait échapper à des responsabi-
lités qui sont celles de tous les Français.
Ceci dit, il nous est impossible d'oublier
que M. Vilgrain avait été furieusement atta-
qué, à l'occasion de ses vastes projets com-
merciaux et industriels, avant de l'être dans
son passé de militaire. Nous avons noté, ici,
avec tous les détails nécessaires, l'évolution
de ce que l'on a nommé les « Trusts Vil-
grain ».
Des premiers, nous avons fait connaître les
conditions dans lesquelles étaient instituées
l'Entreprise de Meunerie, la Coopérative d'a-
chat, et l'organisme d'importation constitué
d'accord avec la maison Sanday, de Londres.
On n'a pas oublié l'incident dit des blés
d'Australie qui motiva plusieurs séances des
Commission du Commerce et des Spécula-
tions, au cours desqueLles M. Ernest Vil grain
fut appelé à présenter ses explications. Plu-
sieurs députés avaient été favorablement im-
pressionnés, d'autres demandèrent pourtant
qu'une commission fût envoyée à Londres
afin d'étudier sur place les condition? d'achat
des blés étrangers.
La presse, elle-même, à l'exemple du Parle-
ment, parut se diviser en deux camps. M.
Barthe ne se contenta pas de la tribune de la
Chambre et fit contre Ernest Vilgrain maints
articles dans différents journaux. La situation
de l'ancien sous-secrétaire d'Etat semblait
pourtant encore solide jusqu'au moment où M.
Barthe, que l'on disait à court d'arguments,
dénonça au ministre de la guerre le sous-lieu-
tenant Vilgrain.
Le ministre de la guerre ouvrit une enquê-
te; l'ancien collaborateur de M. Clemenceau
eut à répondre simultanément à la justice ci-
vile et à une information militaire.
On reprochait à M. Vilgrain d'avoir simulé
une blessure et d'avoir abandonné son poste.
Il protesta énergiquement, il fit un récit très
circonstancié des conditions dans lesquelles
il disait avoir été attaqué par un Allemand
vêtu de l'uniforme français, qui aurait fait
feu sur lui* à Ibout portant, à plusieurs repri-
ses. Une balle de revolver traversa la main
de M. Vilgrain, mais le meurtrier s'échappa
et on ne retrouva aucun témoin de cette scène,
pas même le motocycliste qui aurait porté se-
cours au blessé.
On procéda à la reconstitution de la scène
de l'attentat ; et l'instruction tratnait en
longueur, lorsque M. Vilgrain mit en cause
M. Galilé, maire d'Ephy, qui aurait pu être,
selon lui, l'agresseur fugitif.
C'est après de longs mois d'information, de
recherches, de confrontations, que le parquet
militaire de Nancy a fait placer l'inculpé sous
mandat dm dépôt.
La politique et les rivalités d'affaires ont
joué un rôle trop important dans les démêlés
de M. Vilgrain avec la justice pour que nous
ne gardions pas en cette cause la plus grande
circonspection.
,, M. Vilgrain, après avoir reçu un coup de
revolver à la main fut appelé au Ravitaille-
ment par M. Clemenceau, d'abord comme di-
recteur puis comme sous-secrétaire d'Etat, M.
Boret étant alors ministre de l'Agriculture.
Il n'est pas douteux que les connaissances
techniques de M. Ernest Vilgrain ne lui aient
permis de rendre à la défense nationale de
signalés services. On lui doit la création des
baraques auxquelles il attacha son nom, qui
furent un essai de réaction contre la fureur
du mercantilisme parisien.
Depuis que la justice le harcelait, M. Vil-
grain. avait remis en d'autres mains les gran-
des araires dont il avait la charge. C'est ainsi
que M. Lucien Baumann devint, au moins pour
une part, son héritier, — M. Lucien Baumann,
qui a tous les courages, entend mener à bien
la formidable entreprise abandonnée par l'an-
cien sous-secrétaire d'Etat.
Que risque le militaire Vilgrain ? Il risque
gros, car la justice militaire ne badine pas.
Il est vrai que précisément on parle ces jours-
ci d'une large amnistie ! Pierre VARZY.
- <¡. of).c> 1
Comment fut arrêté l'ancien sous-secrétaire d'Etat
: ?
L'ineulpation relevée eontre M. Vilgrain est
« l'abandon de poste devant l'ennemi »
——————— e
Nancy, 4 janvier. — Nous savons de source
certaine que M. Ernest Vilgrain était loin de
s'attendre à la mesure qui a été prise à son
égard. Jusqu'au derneir moment, il avait
conservé la conviction que l'instruction ou-
verte contre lui serait close par un non-lieu.
Les personnes de son entourage partageaient,
semble-t-il, cet optimisme.
Toutefois, ayant été convoqué pour hier
soir 18 heures, dans le cabinet du capitaine
Tropot. rapporteur au conseil de guerre de la
20e région, l'ancien sous-secrétaire d'Etat
avait jugé bon de mander près de lui ses
deux avocats, Me de Monzie, sénateur du Lot,
et M* Forgeot, député de la Marne.
L'interrogatoire fut de courte durée. Quel-
ques minutes après son entrée dans le cabi-
net, M. Ernest Vilgrain était avisé qu'un
mandat de dépôt était décerné contre lui et
qu'il allait être Immédiatement écroué sous
l'inculpation d'abandon de poste devant l'en-
nemi.
Nous croyons savoir que M* Forgeot pro-
testa avec véhémence contre la mesure dont
son client et ami était l'objet. Il soutint
qu'elle était de nature à peser sur la décision
du général Penet, lequel avait encore le droit
de rendre un non-lieu en faveur de M. Vil-
grain.
Sans faire savoir à l'avocat si la mesure
qu'il avait décidé de prendre à l'égard de
l'ancien secrétaire d'Etat avait eté concertée
.avec le général Penet, — ce qui paraît d'ail-
leurs infiniment probable — le capitaine rap-
porteur se borna à informer M. Vilgrain
qu'une automobile allait le conduire à la ca-
serne Molitor. Un quart d'heure plus tard,
l'inculpé était enfermé dans une chambre de
sous-osfficier, devant la porte de laquelle une
sentinelle fut placée.
Un nouvel interrogatoire
M. Vilgrain a été amené aujourd'hui à 13
heures 30, en automobile au greffe du con-
seil de guerre. Il était assisté de M* Pierre
Cuton, avocat au barreau de .Nancy.
Nous avons pu entrevoir l'ancien sous-se-
crétaire d'Etat à sa descente de voiture.
Coiffé d'un chapeau de feutre mou, rabattu
sur les yeux, Et vêtu d'un simple pardessus
noir au col relevé, il s'efforça, tête baissée,
de dissimuler ses traits.
Immédiatement introduit dans le bureau
du greffe, M. Vilgrain entendit la lecture des
pièces de procédure, donna quelques rensei-
gnements d'identité et signa diverses pièces
de forme.
Après une 6cène très vive, où l'inculpé et
son défenseur protestèrent de nouveau con-
tre l'arrestation — elle dura près de deux
heures — M. Vilgrain fut reconduit à la ca-
serne Molitor. Afin de dérober sa -sortie à la
curiosité de la foule, on lui fit quitter le
greffe par la poterne des geôles. De là, il ga-
gna une automobile qui stationnait sous la
porte de la Graffe.
L'inculpation
L'inculpation relevée contre M. Vilgrain
concerne seulement l'abandon de poste de-
vant l'ennemi. La mutilation volontaire n'est,
en la circonstance, considérée par l'accusa»
tion que comme une aggravation du crime.
Le général Penet a reçu ce soir le dossier
de l'affaire.
Les défenseurs de M. Vilgrain ont déclaré
que le général pourrait encore rendre une
ordonnanee de non-lieu. Il est inutile de dire
que, dans les milieux les plus autorisés, cette
hypothèse est accueillie avec le plus grand
Scepticisme.
D'après nos renseignements, les débats de
l'affaire auront lieu vraisemblablement le 16
Janvier prochain, dans la salle du Palais de
justice où siège habituellement la Cour d'as-
sises. Le nombre des témoins à charge (une
Soixantaine environ) et des témoins à dé-
charge, également fort nombreux, rendrait, en
effet, insuffisante la salle d'audience réservée
aux séances du conseil de guerre.
Me Forgeot est parti à 16 heures .pour Pa-
ris ; M" de Monzie reste à Nancy, mais on
croit qu'il doit s'entretenir avec diverses per-
sonnalités mêlées à l'affaire Paul Boppe.
L'arrestation de M. Ernest Vilgrain cause
naturellement à Nancy une vive sensation.
Plusieurs journaux ont même publié des édi-
tions spéciales.
Au Parquet de la Seine
Indépendamment de l'information ouverte
contre lui à Nancy, l'ancien sous-secrétaire
d'Etat au ravitaillement, Ernest Vilgrain,
demeure inculpé devant le Parquet de la
Seine du délit de fonctionnaire, pour infrac-
tion à l'article 175 du Code pénal, complété
par la loi du 6 octobre 1919. Chargé de cette
affaire, M. Bonin, jùge d'instruction, a pris
possession hier du rapport dressé par MM.
Doyen, Gaucher et de Berc, experts-comp-
tables au sujet des diverses comptabilités te-
nues par M. Vilgrain, tant à titre profes-
sionnel qu'à titre Versonnel ou comme fonc-
tionnaire, afin d'établir l'état de ea fortune
après comme avant la guerre.
in - «<»■+■ O- 01,
Des cambrioleurs surpris
jouent du revolver et du couteau
Pénétrant hier soir, vers 6 heures, au do-
micile de son père, le vicomte de Toisy, situé
au premier étage, 25, rue d'Astorg, M. Jean
de Toisy, âgé de 18 ans, surprit deux indivi-
dus qui étaient en train de cambrioler l'ap-
partement désert.
Courageusement, le jeune homme se pré-
cipita sur les malfaiteurs et une lutte achar-
née s'engagea entre eux. Bientôt, de part et
d'autre, le revolver entra en jeu. Jean de Toi-
sy essuya un coup de feu qui ne l'atteignit
pas ; il tira alors à son tour sans plus de
succès. Blessé d'un coup de couteau au' bras,
le jeune homme riposta, assure-t-dl, par un
coup de poignard qui atteignit un de ses ad-
versaires.
Cependant les malfaiteurs avaient, au cours
de la lutte, gagné le vestibule et ils prirent la
fuite sans qu'il fût possible de les rejoindre.
La. police avertie de cette scène dramatique
a ouvert une esouête.
L'INCURIE MILITAIRE
LES GRENADES
DE LA COURNEUVE
font encore des victimes!
Au milieu d'une population grouillante,
à la portée de toutes les mains,
des milliers d'explosifs sont abandonnés
C'est un scandale qui n'a que trop duré t
Nous avons encore présente à la mémoire
la terrible explosion qui, en 1918, semait
l'effroi dans la commune de la Courneuve
et faisait de nombreuses victimes. Tout der-
nièrement, deux incendies, qui éclataient à
une semaine d'intervalle, au fort d'Auber-
villiers, ont failli — de bien près — renou-
veler le sinistre.
Car, malgré les promesses et les affirma-
tions rassurantes apportées par M. Bar-
thou à la tribune de la Chambre, les champs
entourant la commune sont couverts d'ex-
plosifs ; le fort d'Aubervilliers contient
dans ses dépendances plusieurs milliers
d'obus chargés aux gaz asphyxiants.
Il y a un mois, un .,père de six enfants
était tué à la Courneuve et un autre mal-
heureux, habitant une baraque voisine,
était dangerepsement blessé au ventre.
Quelques jaurs après, un détonateur ap-
porté dé la Courneuve à Saint-Denis bles-
sait plusieurs enfants à la sortie de l'école.
Il y a deux jours, Frédéric Bonnetain,
demeurant à la Plaine-Saint-Denis, père de
trois enfants, a été grièvement blessé au
ventre par une grenade ramassée dans la
plaine .d'Aubervilliers, ainsi que Maurice
Gendrame, un gamin de 15 ans.
Que font-là tous ces explosifs dont seuls
de malheureux chômeurs se soucient afin
d'en retirer le détonateur qu'ils vendront
pour quelques sous.
L'administration militaire, au lieu d'en-
lever ce qui restait de grenades après l'ex-.
plosion, (les a fait enfouir à une faible pro-
fondeur.
Un dangereux commerce
Le chômage sévit cruellement dans les
plaines de la Courneuve, et d'Aubervilliers.
La misère est grande parmi la population
ouvrière, aux familles nombreuses habitant
ces quartiers chaotiques et désolés. Aussi,
pour gagner les quelques francs nécessaires
à leur subsistance, certaine de ces malheu-
reux n'ont d'autre ressource que de se li-
vrer à un dangereux trafic.
Ils vont, comme ils disent, à la « pêche
aux grenades ». Dans la plaine s'étendant
autour de l'ancien fort d'Aubervilliers et
sur les lieux encore mutilés de la dernière
explosion, le butin abonde. Il suffit, pour le
découvrir de gratter le sol à l'aide d'un
bâton ou même simplement en certains en-
droits, avec la pointe du pied.
Quand on a. reconnu la présence de l'en-
gin, en enlevant quelques centimètres de
terre, on le met à jour. Le travail le plus
périlleux commence alors: sortir le déto-
nateur en cuivre qui, seiil, a quelque va-
leur, sans faire exploser la grenade.
Ces détonateurs sont vendus pour quel-
ques sous à des marchands de cuivre.
Comment tolère-t-on pareil trafic, qui
n'est plus un secret pour personne.
Les marchands de cuivre qui achètent les
détonateurs ne sont-ils pas les principaux
coupables et ne peut-on les poursuivre
comme tels ?
Comment surtout, a-t-on pu laisser, au j
milieu d'une population grouillante et à la
portée de toutes les mains, de semblables
menaces de catastrophe ?
Il faut que Jes champs de la Courneuve
soient débarrassés de leurs grenades ; il
faut que 'les obus à gaz d'Aubervilliers
soient parqués à distance respectable de
toute agglomération.
Quand le ministre de la guerre a pro-
mis qu'Aubervilliers ne renfermerait plus
un seul explosif, le projet était de trans-
porter les obus à gaz dans des forts de
Seine-et-Oise.
Les maires des communesfmenacées de cet
indésirable dépôt ont très justement pro-
testé. Est-il admissible, en effet, de sauver
ceux-ci pour condamner ceux-là ? Déplacer
l'angoissante menace, est-oe la supprimer?
Car ce qu'il faut c'est la supprimer. Une
criminelle insouciance a voulu que ce ne
soit pas déjà fait t —- R. D.
• ■ ■ ■ ■ ■— > —* —-
M. Aristide Briand
est
arrivé hier à Cannes
Le et Calais-Méditerranée », auquel était
attaché le wagon spécial de M. Briand, est
entré en gare de Cannes hier matin à 10 h. 14.
Le président du Conseil a été reçu par M.
Armand Bernard, préfet des Alpes-Mariti-
mes, qui, dès l'arrivée du train, était shooté
dans le wagon du président du Conseil.
Aussitôt, le président est descendu, accom-
pagné de M. Loucheur. Sur le quai. il a été
reçu par M. Arago, vice-président de la Cham-
bre des députés, les députés des Alpes-Mari-
times, M. Ossola, arrivé par le même train,
par MM. Carteron, chef adjoint du cabinet du
président du Conseil, Mouchet, sous-préfet de
l'arrondissement de Grasse, et par M. Capron,
maire de Cannes.
Le cortège a immédiatement traversé les
voies, et, dans le salon de la gare, le conseil
municipal de Cannes a été.présenté au prési-
dent du Conseil.
Le président est ensuite monté dans la Toi-
ture de M. Armand Bernard, préfet, et, accom-
pagné de M. Loucheur, s'est rendu directement
à l'hôtel où des appartements lui étaient réser-
vés.
Sur le quai. ainsi qu'aux abords extérieurs
de la gare et dans les rues de Cannes, la foule
a acclamé le président du Conseil par les cris
de « Vive Briand ! Vive la France ! D.
Le temps, qui avait été merveilleusement
beau ces jours derniers, a laissé place à un
ciel couvert et, légèrement pluvieux. Cepen-
dant, la ville pavoisée a une allure de fête.
Après avoir pris quelques instants de re-
pos à l'hôtel, M. Briand, accompagné de
M. Loucheur, est allé faire une promenade
à pied le long de la Croisette.
A midi et demi, il a offert un déjeuner
intime aux repri&tnfants des Alpes-Mari-
times.
A 16 heures, M. Briand a eu avec M.
Lloyd George une première entrevue à ta-
quelle ont pris part M. Loucheur et sir Ro-
bert Horne. chancelier de l'Echiquier.
Aujourd'hui, première réunion des experts
Cannes, 4 janvier. — Demain, les experts
i tiendront une première réunion.
ENCORE LES PRIMES DE RENDEMEMT"
POUR ACCÉLÉRER
le travail administratif
dans les R. L., on a
imaginé des statistiques
Mais elles sont faciles à truquer
Si l'Administration des Régions libérée,
ainsi que nous l'avons indiqué récemment,
prétend avoir à se plaindre de ses adminis-
trés, il n'apparaît pas, en revanche, que ceux-
ci soient plus satisfaits des « services » char-
gés de faire leur bonheur dans toutes les
règles.
Ils continuent, par exemple, à s'étonner
qu'on distribue plus facilement les fameuses
primes de rendement aux fonctionnaires de la
reconstitution qu'on ne leur accorde à eux
libéralement les avances qu'ils attendent de-
puis si longtemps. Nous avons signalé la fan-
taisie qui préside à l'attribution de ces pri-
mes. Il y a pourtant une explication, paraît-il
à ces distributions arbitraires, en dehors mô
me de la faveur : elles- sont subordonnées i
la statistique.
Eh oui ! la statistique. Si l'argent tomy,
rarement dans l'escarcelle des habitants det
régions dévastées, en revanche, les etatisti
.ques pleuvent dru comme grêle dans les bu-
reaux des R. L. Peut-être, si le rendement des
agents de M. Loucheur a laissé à désirer jus-
qu'ici, sont-ce les méthodes, autant que ley
mœurs administratives elles-mêmes qu'il eût
fallu réformer, tout en exigeant du personnel
le maximum de travail et de conscience4
Tandis que le remède jugé le plus effi-
cace a été de recourir à la statistique.
C'est simple comme tout. Ah ! ça. ne
va pas, dans les ruines ? Eh bien ! quand
on saura combien les Coifimiseions can-
tonales règlent, non pas de dossiers, mais de
catégories de dommages dans une quinzaine,
les choses en iront beaucoup mieux, n'est-ce
pas ?
Des états « récapitulatifs », des tableaux,
des graphiques — plus on moins exacts d'ail-
leurs — voilà à quoi on en arrive pour accé-
lérer la besogne. Comme s'il y avait quelque
chose de plus facile à truquer que des statiai
tiques !
Dans le cas présent, plus la statistique dei
l'agent administratif est élevée, plus il a ren-
du de décisions, et plus il est censé avoir etai
diligent, plus la prime qu'on lui octroie 0'
récompense est forte. Moins sa récapitulation
est abondante, plus il s'expose à des reproches
véhéments, même s'il a tenu à être conscien-
cieux et à ne pas bâcler sa mission.
Alors J? Alors — ce sont des ministres quî
affirment que cette pratique est courante en
certains endroits - il ne s'agit que d'enfler
la statistique. Par exemple, dans un dossier
de dommages qui ne concerne que la deuxiè*
me catégorie (mobilier familial), l'argent en-
lèvera tranquillement un artiefle au hasard ':'
puis il le reportera sur une feuille de la pre-
mière catégorie, mettons au paragraphe a
(prélèvements en nature). Le tour est joué en
cinq sec. Cela fera deux catégories au lieu
d'une et deux décisions. Voilà comment on
abat de l'ouvrage, comment on établit des st*
tistiquea et comment on mérite la prime.
Tout le monde, d'ailleurs, se ressent de cetti
activité vraiment fébrile. Le sinistré reçoit
deux certificats de créance au lieu d'un, à son;
grand étonnement ; et le greffier, lui, a droit
à des émoluments doubles, puisqu'il y a en
deux décisions.
Seulement, au (bout du compte, rien ne v^
mieux. Il y a seulement des paperasses et deo
frais supplémentaires. Mais ce n'est pas aveq
cela qu'on relève les maisons détruites et
qu'on redonne la vie à des régions qui n'arri-
vent pas à renaître.
Louis LE PAGE.
—————————— ) .--( —
La terreur communiste
en Allemagne
Augsèeurg, 4 janvier. — Dans la nuit de la
Saint-Sylvestre, une machine infernale a écla-
té dans la petite ville de Dinkolsbuhl, dans la
Grand'Ruo, au moment où le va-et-vient des
habitants était le plus intense. Cette machinle
infernale, qui était chargée de dynamite jl,
en explosant, projeté une quantité énorme d,
clous, de ferraille, de tessons de verre. 50 pas;
sants ont été blessés. La moitié d'entre eux
sont en danger de mort. Plusieurs amputlt
tions ont dû être opérées d'urgence.
Neuf jeunes ouvriers, âgés de 17 à 23 anf,
ont été arrêtés. Ils ont avoué qu'Us avaient,
en effet, fabriqué cette machine infernale 'afW'
de se venger de la police qui avait, l'après
midi meme, emmené un de leurs compagnon
au poste et avait refusé de le libérer. On eSt
persuadé toutefois, à Dinkolsbuhl, qu'il s'agit
non point d'une semblable vengeance, maif
d'un acte de terreur communiste.
- > -lm - < ————————-?
AVANT LE SCRUTIN
LESSOCIA LISTES
et les élections de Wilno
Varsovie, le 31 Cécsmbre. — M. Méctelas
Niedzialkowski, député socialiste à la Diète,
membre de la fraction extrémiste du Parti
socialiste polonais et un des directeurs poli-
tiques de l'organe officiel de ce Parti, « l'Ou-
vrier > (c: Robôtnik »), écrit à propos deaj
élections à Wilno :
« La constitution polonaise du 17 mars 1928
a fixé des bases légitimes, assurant l'égalîtl
des droits complète aux cultes et aux na.-
tionalités, dans tous les domaines de la via
civique, garantissant à toute minorité na.
tionale le libre développement de sa langue,
de sa culture et d'autres particularités na.,
tionales. Le moment s'approche de faire un;
autre pas en avant : la devise de la démocra-
tie polonaise tout entière, de la classe ou.
vrière polonaise devrait être la suivante- ::
l'autonomie territoriale pour tous les terri-
toires habités par la population non polo-
naise ou mixte au point de vue nationalité,
faisant1 partie de la République polonaise.
c Le 8 janvier, les habitante de la Terri
de Wilno exprimeront leur volonté au sujet
de leur nationalité. Les démocraties de l'Eu.
rope occidentale comprendront sûrement, je
n'en doute pas, que la libre disposition des
peuples constitue l'unique méthode raisonna*
ble, qui puisse faciliter une solution êqui,
tabla de ca problème compliqué. Lac Isa*
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