Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-07-25
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 86207 Nombre total de vues : 86207
Description : 25 juillet 1922 25 juillet 1922
Description : 1922/07/25 (N16430,A46). 1922/07/25 (N16430,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75119024
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2012
LA « LANTERNE ? DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES M PARIS ET EN PROVINCE
Le Numéro: 10 cm-
-tBONXMtZKTa lan 6 m. Sa
- - - -
Seine et S.-et-O. 25 » 13 » 7 »
France et Coton. 28 » 14 » 7 60
Etranger 66 » 28 » 15 »
Direction et Administration
24, Bd Poissonnière (9e)
Tél. : GUTENB. 01-99
Ap. 23 h. : Roquette 84-93
Publicité et Annonces
aux Bureaux du JovrraI
46' ANNEE - H* 16.430
MARDI
25
JUILLET 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Lea manuscrits non inséré*
ne sont pas rendus
Propos d'un ami de la Pologne
« Tiens ! L'Italie a 'découvert la Po-
logne », me disait, en sourian avec ma-
lice, un ami qui, devant moi, } arcourait
quelques journaux de la péninsule. Et,
lorsqu'il en venait aux déclarations du
« Corriere della Sera » du commence-
ment de juillet., « que l'Italie a toujours
sympathisé avec la Pologne et que les
intérêts polonais ont été chaudement dé-
fendus à la conférence de la paix par la
délégation italienne et par toute la pres-
se d'Italie », il s'écriait : « Voyez-vous
ça ? Qui l'eût cru ! Si c'était si vrai que
cela, comme disait le maréchal de Mac
Mahon, ça se saurait. »
Ne plaisantons pas. Laissons de côte
la question de savoir à quelle époque, au
juste, Ip-s diplomates et les journalistes
italiens se sont aperçus qu'en Pologne,
comme ailleurs, on pouvait essayer de
supplanter une France qui se contente
de rendre des services politiques ou mili-
taires et qui ne sait pas se concilier les
intérêts. Et faisons notre profit de la qe-
eon, nous autres Français.
< Le voyage de ces membres de la pres-
se italienne qui viennent de parcourir la
Pologne de l'un à l'autre bout portera
certainement ses fruits pour les deux
pays. Ces Messieurs, avec l'enthousias-
me qui leur est habituel (et dont il ne
faut pas médire, car c'est une force !),
chantent 'à l'envi, de retour dans leurs
bureaux de rédaction, la haute valeur,
comme facteur politique européen,
« d'un pays magnifique, fortement in-
dustrialisé, très ardent à la vie, imprégné
jusqu'aux moelles de cullure latine (ils
ne disent pas, bien entendu, de culture
française) et auquel est réservé un ave-
nir plein des plus brillants espoirs. »
Tout cela est fort juste de pensée et,
de plus, fort bien dit. La Consulta, toute-
fois, souhaiterait peut-être que l'on mît
une sourdine aux éclats de cette lyrique
admiration. El'le sait que M. Lloyd Geor-
ge n'aime pas qu'on fasse l'éloge de la
Pologne et pour rien au monde elle ne
voudrait contrister ce très puissant ami
de l'Italie. On n'indispose pas de gaieté
de cœur les grands de ce monde à qui
l'on a tant à demander. Marcher dans le
sillage du vaisseau britannique et imi-
ter sa manœuvre quand il abaisse son
pavillon devant la loque rouge des. So-
viets, à la bonne heure ! Mais s'il s'agit
de saluer l'étendard cramoisi brodé de
l'aigle blanc, il faut y aller avec plus
de retenue, n'est-ce pas, M. Schanzer ?
*
ifdt
Mais enfin, pourquoi M. Lloyd George
est-il si hostile à la Pologne ? 'C'est là
.une question que l'on se pose souvent en
France et à laquelle il n'est peut-être
pas facile, ici, de fournir une réponse
complète, décisive. Nos ne pouvons faire
jque des conj ectures.
La Pologne est catholique. Mettons,
pour ne chagriner personne, que la mas-
se polonaise est catholique, et très catho-
lique. Pour M. Lloyd George qui a, sous
ses dehors libéraux, une âme de « non
conformiste » sectaire, c'est l'abomina-
tion de la désolation : le sang bouillon-
ne chez lui — c'est un Celte, après tout,
un Celte qui a mal tourné — des aïeux
qui, il y a deux ou trois cents ans, hur-
laient le célèbre « no popery ! » Pa*
de papisme ! Car pour nos braves ami*
d'Angleterre, qui n'y regardent jamais
de très Frès; catholicisme et papisme,
c'est tout un. Il s'en faut, cependant. IJ
y a une nuance, tout au moins.
Ensuite, la Pologne s'est reconstituée
ou détriment de l'Allemagne, ou plutôt
de la Prusse, de la chère Prusse' de M.
Lloyd George (cet ancien révolutionnai-
re, chose amusante, a pour Berlin la
même tendresse que la reine Victoria --
et ce n'est pas peu dire). On alléguera
que cette Pologne s'est reconstituée aus-
ei au détriment de l'Autriche et de la
Russie tsarienne. Sans doute : mais en
ce qui touche l'Autriche, le mal n'est pas
grand, puisque l'Autriche était juste-
ment catholique, elle aussi, donc peu in-
téressante et qu'au demeurant son empi-
re s'est fracassé en morceaux. Quant à
la Russie tsarienne, c'était encore, là,
une des « phobies » de M. Lloyd Geor-
ge et, d'ailleurs, de beaucoup d'autres
Britanniques y compris le gouvernement
de M. Asquith et l'ambassadeur à Pétro-
grc.d, le dangereux Buchanan. Ah ! si
on avait pu refaire la Pologne sans la
Po-nanie, sans Dantzig, sans la Haute-
Silésie, sans « faire à la Prusse nulle
peine, même légère », comme dit Victor
Hugo en parlant des enfants, on aurait
pu son accommoder, à la rigueur.. En-
core faut-il observer que M. Lloyd Geor-
ge, aujoud'hui que le tsarism? s'est ef-
fondré, ne voit plus du même œil la li-
bération de « l'ancien royaume », la
Pologne russe. Il l'a bien montre en août
1920. quand son ineffable Reginald
Tower essayait, à Dantzig, de retenir les
envois de munitions et de matériel de
guerre que nous faisions au gouverne-
ment de Varsovie et qu'avec son assenti-
ment, tacite ou explicite, le trop fameux
Sahm, le Prussien qui gouverne Dantzig
après avoir tyrannisé Varsovie pendant
la guerre, appelait l'armée rouge dans
le couloir polonais.
«
**
Il y a d'autres motifs à l'antipathie du
« Premier » anglais pour nos amis et
alliés de la Vistulè ; il y en a un, sur-
tout, dit-on, qui pourrait bien l'emporter
sur tous les autres, c'est que M. Lloyd
George est, peu à peu, depuis quinze ans
qu'il est aux affaires sous des titres va-
riés, devenu étrangement philosémite.
On sait quel est son entourage immédiat.
quels sont ses conseillers intimes les
plus chers. Un publiciste français de
grand talent et de haute perspicacité;
M. André Chéradame nous a renseignés
là-dessus dans son très curieux livre,
« la mystification des peuples alliés »,
dont je ne saurais trop recommander la
lecture (1). Il nous découvre l'influence
prépondérante de ces grandes familles
israëlites, les Sassoon, les Rufus, les
Mond, les Samuel, les Cassel, etc. sans
parler des Speyer, puisque le chef de
ce dernier clan, le « très honorable Ed-
gar Speyer », membre du conseil privé,
a été reconnu coupable de trahison en
faveur de l'Allemagne, son pays d'ori-
gine, au détriment de l'Angleterre. son
pays d'adoption.
Or, toutes ces familles sont, comme les
Speyer, venues d'Allemagne en Grande-
Bretagne à une époque encore récente.
Elles sont, elles restent allemandes de
cœur, donc doublement hostiles à la Po-
'logne, et comme juives et comme « ju-
déo-allemandes », car le juif allemand
est à la fois le comble du Juif et le
comble de l'Allemand. Il faut croire que
les deux mentalités s'accommodent par-
faitement, fondamentalement l'une,
l'autre.
Tout cela est d'ailleurs connu en An-
gleterre. Tout dernièrement encore, M.
Maxse, le directeur de la célèbre « Na-
tional Review » écrivait, à propos du
voyage de M. Poincaré à Londres :
« M. Lloyd George n'est pas le seul
ennemi de l'Entente dans le cabinet.
D'autres membres sont étroitement asso-
ciés à des financiers internationaux qui,
n'ayant pu empêcher les Alliés de gagner
la, r/uerre, sont bien décidés à leur faire
perdre la paix. » Et ce « qui n'ayant
pu empêcher de gagner la guerre » est,
pour beaucoup de gens, la révélation ou
l'explication de faits nombreux qui se
sont passés en 1916-1917, que des publi-
cistes français ont dénoncés et qui ne
tendaient à rien de moins qu'à favoriser
le triomphe de l'Allemagne, avec laquel-
le on communiquait et traitait par le
canal des Neutres du Nord.
m
**
Ainsi « la vérité est en marche ».
Et toujours calme, imposante, dans son
auguste sérénité, elle dissipe peu à peu
les ténèbres que nos ennemis communs
s'attachent vainement à épaissir sur sa
route. On l'a bien vu, du reste, à propos
du récent débat sur les responsabilités
de la guerre. Les calomniateurs de M.
Poincaré et de la France se tiennent
cois. Mais ce n'est qu'un moment. Ils
recommenceront sur" de nouveaux thè-
mes.
En attendant, !à Dantzig, M. Sahm re-
double d'insolence et dans la Haute-Si-
lésie la situation reste des plus troublées,
en dépit des congratulations officielles.
Le président Ebert ne vient-il pas enco-
re de jeter de l'huile sur le feu. quand il
a cru devoir exprimer, lui, le, chef de
l'Etat allemand des regrets inutiles et
des espoirs indiscrets ?
Ajoutez à cela l'issue des pourparlers
de La Haye et l'imminente banqueroute
allemande. Que de causes de conflits
accumulées ! Il faut que les pacifistes
de parti pris en prennent leur parti, si
j'ose dire. Ils ont si bien fait, en voulant
sauver l'Allemagne et lui épargner mê-
me les plus anodines conséquences de
ses fautes, qu'ils nous ont mis à deux
doigts de la guerre. Tenons donc, tous
les Alliés, et particulièrement les Fran-
çais, les Belges et les Polonais, tenons
donc notre poudre sèche !.
Amiral DEGOUY.
(1) Chez l'imprimeur Hérissey, à Evreux
(Eure), France. Envoyer un mandat de 10 fr.
— Dans ce livre, l'auteur a l'occasion de
parler des procédés employés par l'Allemagne.
pour déprécier le mark polonais.
La situation politique
en Allemagne
Berlin, 24 juillet. — Dans la Welt am
Montaq, M. de Gerlach exprime la crainte que
le bloc bourgeois ne devienne une réalité et
ne s'étende vers la droite. « Le Deutch Tag-
blatt, organe du député nationaliste Wule.
écrit-il, n'a-t-il pas déjà révélé que M. Strese-
mann avait poussé le parti nationaliste à se
débarrasser de ses membres extrémistes, en
lui faisant entrevoir, une fois épuré, la parti-
cipation à l'association du travail, des cartis
bourgeois ? »
La loi pour la défense de la République
Munich, 24 juillet. — Le gouvernement ba-
varois a décidé à la majorité des voix de ren-
dre une ordonnance disant que le gouverne-
ment bavarois accepte la loi pour la défense
de la République, mais qu'il en confie l'exécu-
tion au ministère public et aux tribunaux
bavarois.
L'action des autorités d'Empire et celle de
la nouvelle cour de justice, ne pourront donc
s'exercer en Bavière. Le gouvernement allègue
pour justifier sa conduite un article de la
constitution d'Empire portant que lorsqu'il y
a péril en la demeure les gouvernements des
Etats allemands sont autorisés à prendre les
mesures nécessaires pour le rétablissement -de
la sécurité et de l'ordre. En outre, le gouverne-
ment bavarois considère dès maintenant qu'il
ne reconnaît pas comme obligatoire la loi insti-
tuant une policé criminelle d'Empire et qu'il
n'autorise pas son application en Bavière.
Le parti démocrate considère le programme
gouvernemental comme annulé et la coalition
gouvernementale comme dissoute. Les dispo-
sitions prises étant inconciliables avec la
constitution du Reich et celle de la Bavière.
Le ministre du commerce démocrate, M
Hamm, a fait part au président du conseil de
son intention de démissionner ; mais comme
les décisions gouvernementales sont approu-
vées par les nationalistes et les populistes alle-
mands et bavarois, le gouvernement disposera
à la Chambre d'une majorité.
La ligue des paysans bavarois prendra posi-
tion aujourd'hui.
Nous publions tous les lundis :
LE COURRIER DES LOYERS
ET DES HABITATIONS A BON MARCHE
REPARATIONS ET GARANTIES
La Belgique et l'Italie
partieiperaient
aux entretiens de Londres
Un délégué espagnol sera-t-il présent ?
Le gouvernement français n'a pas encore
reçu la réponse du gouvernement britannique
au sujet des entretiens que M. Poincaré s'est
déclaré prêt à commencer à Londres le 1er août
avec M. Lloyd George. Le premier ministre
britannique a passé d'ailleurs la journée de
dimanche aux Chequers.
Ni le gouvernement belge ni le gouverne-
ment italien n'ont encore fait savoir s'ils dési-
raient participer à ces entretiens. C'est du
reste à Londres qu'ils manifesteront sans dou-
te leur désir officiel, puisqu'il s'agit de se
réunir en Angleterre.
Il est tout naturel que la Belgique et l'Italie
souhaitent de prendre part aux .entretiens de
Londres. La présence de la Belgique est néces-
saire au point de vue des réparations et celle
de l'Italie est indispensable, sans même parler
des réparations, pour traiter la question d'O-
rient.
Le gouvernement français accepterait donc
volontiers, croyons-nous, la participation de
la Belgique et -de l'Italie ; mais il considère
que la réunion ne saurait, en aucun cas, avoir
le caractère d'un conseil suprême.
Quant à la question de Tanger, elle ne sau-
:ait évidemment être réglée en dehors du gou-
vernement espagnol. Nous croyons savoir que
le gouvernement français a été pressenti à ce
sujet et qu'il sera heureux de trouver à Lon-
dres un représentant de l'Espagne, en vue de
la conversation à trois qui doit avoir lieu. au
sujet de Tanger, entre l'Angleterre, l'Espagne
et la France.
Le rapport du comité des garanties
et la demande de moratoire
Le comité des garanties ne remettra pas
avant le milieu de la semaine à la commission
des réparations son rapport sur la mission
qu'il vient d'accomplir à Berlin.
Outre son mémorandum au gouvernement
allemand, où il a fixé les mesures à prendre
concernant le contrôle des recettes, des dépen-
ses et de la dette flottante du Reich, la répres-
sion de l'évasion des capitaux allemands, la
publication des statistiques, le comité des ga-
ranties doit, en effet, adresser à la commission
des réparations un rapport sur l'esprit dans
lequel ont été conduites les négociations de
Berlin avec Je gouvernement allemand, ainsi
que, sur la situation financière et économique
du Reich.
C'est à la lumière des renseignements et
des impressions consignés dans ce rapport
que la commission des réparations étudiera,
d'une papt les mesures de contrôle qui ont fait
l'objet de l'accord du 18 juillet entre le comité
des garanties et le gouvernement allemand, et
d'autre part la demande de moratoire nouveau,
formulée le 12 juillet au nom du chancelier
Wirth.
En ce qui concerne le moratoire, la commis-
sion des réparations a fait savoir qu'elle se
prononcera avant le 15 août, date du prochain
versement de 50 millions de marks or en espè-
ces. Mais elle peut, comme elle le fit lors de la
précédente demande de moratoire, rendre une
décision provisoire, dont la confirmation ou
l'annulation dépendrait de l'exécution de ga-
ranties et de réformes qui seraient imposées
à l'Allemagne et devraient être accomplies
dans un court délai.
«m o ar» "Ç ——————
Enlre la droite et la gauche
Le cabinet de concentration que comptait
bâtir M. Orlando avec le concours de M.
Nitti n'a pas vu le jour. Il est tombé avant
que de naître. L'héritage de M. Facta est
étrangement difficile à réaliser, et la situation
de l'Italie est cependant telle qu'elle com-
mande l'union.
Dans les circonstances graves, les pays par-
lementaires ont accoutumé de constituer ce
que l'on est convenu d'appeler de « grands
ministères », .en y faisant entrer les person-
nalités politiques les plus notoires, sans trop
considérer les nuances et les variétés des opi-
nions. Le plus souvent de telles combinaisons
manquent d'homogénéité, et elles ne subsis-
tent guère après le péril par quoi elles furent
imposées.
Il faut croire que la situation politique chez
nos voisins n'est pas encore dans une telle
extrémité qu'il soit nécessaire de proclamer
l'union sacrée. Les catholiques lancent l'a-
nathème contre la gauche et M. Meda est à
son tour frappé d'exclusive par les socia-
listes.
Tandis que Mussolini et ses fascistes se dé-
clarent prêts à une collaboration loyale, M.
Orlando doit renoncer à la mission que lui
confiait le roi, car il ne peut mettre d'ac-
cord la droite et la gauche.
Ce sont là des incidents que nous connais-
sons bien et qui ne peuvent émouvoir les
Français, familiarisés dès longtemps avec les
dissensions parlementaires.
Ce qus nous souhaitons ardemment, c'est
la fin de cette fièvre dont souffrent depuis
quelques années nos voisins. La lutte des par-
tis extrêmes a pris chez eux un caractère de
violence dont l'étranger s'étonne. Le recours
aux armes quotidien, l'empiétement des fac-
tions sur le domaine de l'autorité légale
montrent la nécessité pour l'Italie de se don-
ner un gouvernement fort, appuyé sur l'opi-
nion et résolu à imposer sa volonté.
Bien que l'amitié franco-italienne ait été
soumise, au cours de ces derniers temps, à
de cruelles épreuves, nous sommes pourtant
unis aux peuples latins par de tels liens que
leurs difficultés politiques nous touchent pro-
fondément. Au nom de la solidarité de race,
nous devons souhaiter une prompte et heu-
reuse solution de la crise actuelle. Mais
comment ?
F. H,
LES IHTmm SOVIÉTISTES
LA càmpàgnîTbôlcheviste
CONTRE)
ia politique de l'Amérique
La politique russe des Etats-Unis est bien
connue et rest-e invariable : pas de recon-
naissance du gouvernement bolcheviste, pas de
crédits pour lui, pas d'accords avec lui. Et,
d'autre part, l'aide la plus large et la plus
directe aux affamés.
Naturellement, les bolcheviks et les bolche-
visante ne pouvaient pas être particulière-
ment contents de cette politique. Ils ont donc
décidé d'ouvrir une violente campagne de
presse contre « l'administration » du prési-
dent Harding. En 1920, elle fut menée par
Martens, représentant des bolcheviks, et après
son expulsion, par deux porte-parole bol-
chevistes en Amérique, les sénateurs Borah et
France qui, comme de juste, sont en même
temps germanophiles et francophobes.
Le sénateur Borah a choisi comme moyen
d'attaque l'accusation contre M. Bakhnietieff,
l'ancien ambassadeur de Russie, d'avoir dila-
pidé au su du gouvernement, l'énorme som-
me de 187 millions de dollars, au profit des
contre-révolutionnaires russes ».
C'est cette campagne qui a trouvé récem-
ment son écho ici même.
Profitant de la présence à Paris de M. Ba-
khnietieff, nous sommes allés le voir pour lui
demander son avis là-dessus. Il nous a déclaré
vouloir s'abstenir de tout interview pour
ne pas être soupçonné de partialité et de sub-
jectivité. Il suffit, nous a-t-il dit, que je
vous transmette toute la correspondance con-
cernant cette affaire, échangée entre moi-mê-
me et M. Mellon, ministre des finances, et
M. Hughes, secrétaire d'Etat des affaires
étrangères, pour que toute personne de bonne
foi puisse se former une opinion sur cette cam-
pagne. Et M. Bakhnietieff nous a remis le
numéro de « New-York Times » du 4 juin
1922, où, comme d'ailleurs dans toute la pres-
se américaine, cette correspondance fut pu-
bliée par le secrétaire d'Etat des affaires
étrangères.
De cette correspondance, il résulte que :
1° toutes les dépenses du restant de la som-
me prêtée au gouvernement provisoire russe
furent effectuées en accord avec le secrétariat
des finances ; 2° les obligations financières du
gouvernement provisoire russe, multiples et
complexes, furent liquidées « en coopération »
avec les représentants du secrétariat des fi-
nances et du trésor et « d'une façon remar-
quable » en ce qui concerne M. Bakhnietieff, et
enfin 3° que la commission spéciale du Sé-
nat américain a quatre fois sanctionné le mo-
de de dépenses de cette somme.
En Amérique, cette campagne bolcheviste
s'éteint faute de combustible. Il ne faut pas
qu'elle se rallume en France.
W. DRABOVITCH.
-————————— , <— ■
La fête nationale
de la chiromancie
Les petites baraques, dont la. présence sur
les boulevards contribue à la splendeur de
nos deux grandes solennités laïques, vont dis-
paraître jusqu'à, l'an prochain. Leur création
correspondait à une idée généreuse et prati-
que, puisqu'elle permettait aux petits artisans
parisiens d'offrir directement au pubnc dans
les quartiers du centre, ces jouets et menus
articles qui, fabriqués dans les mansardes des
faubourgs, constituent souvent des chefs-d'œu-
vre d'ingéniosité.
De ces artisans, on y en trouve encore
aujourd'hui quelques-uns, mais bien peu. I!s
furent d'abord remplacés par de grands com-
merçants, qui faisaient vendre là par leurs
employés leurs vieux fonds de boutique. Mais
ceux-ci à leur tour ont presque complètement
cédé la place à des forains, marchands de
nougat ou tenanciers de loteries et de tourni-
quets. Ce sont, au demeurant de braves gens;
ils ne me gênent nullement, et je ne vois au-
cun mal à ce qu'ils viennent là gagner leur.
vie.
Mais ce qui m'a quelque peu choqué, c'est
d'y constater ces jours derniers la présence
d'un tas de chiromanciennes. Je sais bien que
la chiromancie est une antique science, qui
nous vient d'Egypte et de Chaldée, en pas-
sant par les Grecs et les Romains, et que sa
renaissance doit logiquement accompagner la
nouvelle floraison de classicisme, que nous
devrons aux efforts conjugués de MM. Léon
Bérard et Bracke; mais elle apparaît en la
circonstance singulièrement simplifiée, et ne
rappelle que par le nom celle que pratiquait
Desbarolles.
C'est ainsi que l'une de ces devineresses,
tout en opérant sous son couvert, la confondait
naïvement avec « l'onomancie », et, pour
prédire l'avenir, ne croyait pas utile de con-
sulter les lignes de la main, en se contentant
de demander à ses clients l'initiale de leur
nom de famille.
Il y a-vait là, avec une sorte d'investiture
officielle, une véritable exploitation, fruc-
tueuse du reste, semble-t-il, de la crédulité pu-
blique. Vous me direz peut-être que celle-ci
est faite pour être exploitée; et qu'elle l'est,
en bien d'autres endroits, avec plus de ma-
gnificence et sur une plus grande échelle.
Tout de même, je ne voudrais pas qu'elle le
soit précisément sous les auspices de la Gran-
de Révolution, émancipatrice de l'esprit hu-
main.
C'est déjà trop, que la fête nationale ait pu
servir au lancement d'un grand apéritif. Si,
en surcroît, elle est envahie par les diseuses
de bonne aventure, il n'est pas besoin de con-
sulter celles-ci pour prévoir qu'elle descendra
au-dessous des fêtes des boulevards extérieurs ;
— et dans ce cas, au lieu de l'avilir, mieux
vaudrait la supprimer.
Petit Jean.
- - ; fin» ( ————————. t
On a commencé les travaux
du Stade olympique
On vient de commencer à Colombes les
travaux du futur stade olympique. Le ter-
rain, de 16 hectares, qui doit servir aux
olympiades, est aujourd'hui un vaste chan-
tier fort animé. On commence déjà à éri-
ger des tribunes nouvelles sur l'emplace-
ment des anciennes et à mettre en état les
terrains.
Le stade doit pouvoir contenir 60.000
personnes : 40.000 debout et 20.000 assi-
ses.
Une piste de 500 mètres de tour est à
construire, ainsi que deux autres stades :
le stade nautique, de 18 m. sur 50, avec
plongeoir et tribunes pour 10.000 specta-
teurs, et le stade de tennis, de 40 m. sur
50, avec également tribune pour 10.000
spectateurs.
LA CRISE ITALIENNE
La combinaison Orlando
——~ ~trd~ehcu~-
par la faute des Populaires
Le roi fait appel à M. Bonomi
Rome, 24 juillet. — Après avoir conféré
dans la soirée d'hier et au d&but de la mati-
née avec les divers chefs de groupes, M. Or-
lando, après avoir exposé en détail au roi les
difficultés auxquelles il s'était heurté, lui a
annoncé qu'il renonçait à former le nouveau
ministère, bien que le roi ait insisté vive-
ment auprès de l'ancien président du Conseil
pour le faire revenir sur sa décision et l'enga-
ger à continuer les pourparlers.
L'attitude des populaires, qui se sont oppo-
sés formellement à la participation des repré-
sentants de la droite dans le cabinet, semble
avoir incité M. Orlando à - décliner la mis-
sion de former le nouveau gouvernement qui,
privé de l'appui des partis de droite n'aurait
eu qu'une existence éphémère.
La situation reste donc incertaine.
Comment recoudre ?
L'obstination systématique et même, à cer-
tains égards, butée, du parti populaire ita-
lien, refusant d'admettre que des éléments de
droite entrent dans la nouvelle combinaison
ministérielle et, d'un autre côté, l'insistance
des giolittiens à ce que la droite ne soit pas
exclue du nouveau cabinet, tels sont les deux
écueils qui ont fait sombrer la barque, à pei-
ne lancée, de M. Orlando.
Ballotté ainsi de Charyfode en Scylla, M.
Orlando a vu le danger et s'est trouvé, malgré
sa bonne volonté et malgré les sympathies
personnelles qu'il savait lui être acquises,
dans l'impossibilité d'aller plus loin.
Le parti populaire, qu'on aurait cru enclin
tout d'abord à moins d'intransigeance et qui,
pensait-on, finirait par admettre une partici-
pation ces fascistes assagis au conseils du
gouvernement, encourt, par sa politique cas-
sante, de sérieuses responsabilités.
Au Vatican, nous le savons, on n'est pas
sans inquiétude au sujet des complications
que la politique anguleuse du P. P. I. peut
entraîner non seulement pour le pays lui-
même et pour le parti, mais aussi pour les
rapports du Quirinal avec le Saint-Siège.
Nous croyons savoir que les sphères ecclé-
siastiques qui se meuvent autour du cardinal
Gasparri ont fait entendre des avis de modé-
ration, dont l'écho a été porté jusqu'à ce re-
doutable secrétaire du parti populaire qu'est
don Sturzo.
Le terrible prêtre sicilien qui, dans la cou-
lisse, avec une habileté et une intelligence
remarquables, manœuvre les fils de la politi-
que de son parti, et même de la politique ita-
lienne, réussira-t-il à éviter les complications
dont le refus de M. Orlando peut être consi-
déré comme le .présage?.
Quoi qu'il en soit, la pensée des dirigeants
du parti populaire est vraisemblablement de
mettre à la tête du ministère l'un d'entre.eux.
Aussi désigne-t-on comme candidat plus pro-
bable, M. Méda, ancien ministre des finances.
On rappelle à ce propos que la personnalité
de M. Méda est très respectée et que son ha-
bileté n'est pas moindre, mais cela sufifi-
ra-t-il?
Dans certains milieux on est d'accord que
l'expérience du parti populaire, - prenant la
responsabilité pleine et entière des affaires,
doit être tentée, ne serait-ce que pour mon-
trer une bonne fois que le parti populaire
italien n'est pas, plus qu'un autre, malgré
l'hégémonie qu'il fait peser sur le Parlement,
capable de résoudre les questions brûlantes
qui s'imposent à l'heure actuelle. Que l'expé-
rience soit faite et le parti populaire aura,
pense-t-on, fait la preuve qu'il n'est pas à lui
seul capable d'envisager et de résoudre les
grands problèmes dont la solution tient l'Ita-
lie anxieuse.
L'attitude du parti populaire
Rome, 24 juillet. — Le roi a repris au-
jourd'hui ses consultations en vue de la
formation du nouveau cabinet.
Dans certains milieux on déclare que M.
Bonomi, ancien président du Conseil, au-
rait reçu la mission de constituer le minis-
tère. Toutefois, les députés de droite sou-
tiennent que le parti populaire ayant em-
pêché la solution de la crise par son in-
transigeance, a le devoir d'assumer la di-
rection du gouvernement.
Tel ne paraît pas être cependant l'avis
des populaires, car leur leader, M. Méda,
pressenti à ce sujet, se serait récusé. On ne
saurait donc encore prévoir, pour l'instant,
une solution.
L'énervement grandit dans les milieux
politiques et l'opinion publique, dans sa
grande majorité, est unanime à blâmer le
parti populaire, qui, en s'opposant à une
participation de la droite au gouvernement,
a provoqué l'échec de M. Orlando.
M. Bonomi est chargé de former le cabinet
Rome, 24 juillet. — On déclare ce soir dans
les milieux politiques que le roi a chargé
M. Bonomi, ancien président du Conseil, de
former le nouveau cabinet.
LES FAITS QUI PARLENT
UN BOULANGER PARISIEN
a réalisé la baisse du pain
Il vend 0 fr. 95 le pain de fantaisie d'un kilo,
et le pain ordinaire - pesé - à raison d'un franc
On se souvient de la campagne menée par
les boulangers pour l'augmentation du prix
du pain, campagne qui a abouti à la hausse
que nous subissons actuellement.
Les boulangers ont dit*et ont tenté de prou-
ver qu'ils ne faisaient pas leurs affaires en
vendant 1 franc le kilo de pain.
Leurs arguments, que nous n'avons ici ja-
mais cessé de combattre, ont cependant paru
suffisants à la pr6fecture de la Seine pour
permettre l'augmentation de prix.
La cherté des fonds de boulangerie, qui ont
été ces trois dernières années l'objet de vé-
ritables spéculations, suffisaient à démontrer
assez clairement que les boulangers réali-
saient des bénéfices appréciables. Mais voici
le démenti le plus formel que nous pouvons
aujourd'hui leur adresser: un boulanger de
la rue de la Véga, annonce la baisse. Il vend
le pain ordinaire, boulot ou fendu 1 franc le
kilo, le pain de fantaisie 0 fr. n5, les petite
pains et croissants 0 fr. 15; et donne encore
à titre de publicité pour sa maison un bon
gratuit pour un kilo de pain.
•Croyez-vous que ce boulanger y perde? Il
n'en a nullement l'intention. Il pense, au con-
traire faire de bonnes affaires. Donc, à vingt
sous le kilo, poids net, les boulangers gagnent
leur vie. Nous en étions convaincus; mais en
voilà la breuvel
LA JEUNESSE D'AUJOURD'HUI
LES ANCIENNES VOCATIONS
TENTENT --.-
ceux qui quittent le Bahut!
Voici l'époque des vacances, des milliers
de jeunes gens et de jeunes filles, quittant
leurs études, sont jetés dans le flot de la vie.
Il est intéressant de savoir l'orientation
générale que suit cette jeune génération. Car,
bien que chacun ait un caractère et une vo-
cation différents, il est pour chaque époque
des orientations auxquelles on se soustrait
difficilement.
Elles sont marquées par l'afflux plus ou
moins grand des candidats à une grande éco-
le, par l'encombrement ou, au contraire, la
pénurie des recrues dans une carrière libé-
rale.
De quoi rêvent aujourd'hui les jeunes
gens et jeunes filles ?
Les jeunes gens d'abord.
Un professeur de lycée nous renseigne à
ce sujet mieux que quiconque.
— Si, nous a-t-il dit, au lendemain de la
guerre la préparation aux grandes écoles.
Polytechnique, Centrale et Saint-Cyr a été
quelque peu délaissée en faveur des « af-
faires », cette vogue vers le « struggle for
life » est aujourd'hui passée. Comme avant
la guerre le plus grand nombre de nos élè-
ves n'ont d'autres préoccupations que celles
qu'avaient leurs parents. Avoir une instruction
stable, honorifique, au détriment même du
gain.
Les classes préparatoires, à Polytechnique,
Saint-Cyr, et surtout Centrale, comptent au-
tant d'élèves que jadis. En outre, nous notons
un désir de retour à la terre, et l'Institut
agronomique de l'Ecole Forestière de Nan-
cy ont de nombreux candidats.
Nos jeunes gens qui font preuve de bon
sens et peut-être de plus d'expérience que
nous en avions à leur âge, n'ont pas été sans
s'aoercevoir que ce qu'on appelle « les af-
faires » constitue un bluff considérable. ns
se sont sagement remis au travail. Ce n'est
pas moi qui pouvais les en blâmer.
Chez les jeunes filles
Les carrières dites masculines, sont de plus en
plus ouvertes aux jeunes filles. Ne venons-noua
pas de voir une jeune avocate, être secrétaire
de la conférence des avocats, une bibliothé-
caire — la première — nommée à Sainte-
Genevière, une secrétaire d'ambassade.
Ceci va-t-il pousser les étudiantes à rivaliser
plus âprement encore avec leurs camaredes
hommes dans tous les concours.
— Ne croyez pas cela; nous a dit la direc-
trice d'un lycée. Nos jeunes filles étudient,
passent des examens pour s'assurer une si-
tuation leur permettant de vivre honorable-
ment.
Mais si elles sont avocates ou médecins.
ne pensez pas que pour cela. elles oublient
leurs devoirs d'épouse et de mère.
Elles savent bien que la véritable place
que doit avoir la femme, c'est la maison,
son intérieur avec beaucoup d'enfants.
J'ai connu autrefois bien des jeunes filles,
qui affectaient de ne pas aimer les bébés.
Etaient-elles sincères ? j'espère que non. Au-
jourd'hui je constate, au.contraire, beaucoup
plus de simplicité chez mes élèves et l'a-
mour des bambins. J'ai souvent assisté au
parloir à des scènes véritablement charman-
tes, quand des parents venaient accompagnés
de jeunes enfants, et qui sont de nature à
assurer que le sentiment de la maternité n'est
pas mort dans le cœur des intellectuelles
françaises.
— A quoi se destinent principalement
vos élèves qui viennent de passer leur brevet
ou leur baccalauréat ?
Mais à la vie d'avocat, de médecins ou
de professeur, sans pour cela abandonner l'es-
poir de pouvoir être un jour des mères de
famille! a
Ces déclarations rassurantes méritaient
d'être notées. R. D.
-————————— ;» -.- ( ——————————.
Un satyre à Belle-lle-en-Mer
Lorient, 24 juillet. — La gendarmerie aS
Belle-Ile-en-Mer a arrêté un pêcheur, âgé de
44 ans, père de famille, qui a violé trois fifr
lettes de 10 ans environ et sa propre enfant,
âgée de 4 ans. Le parquet de Lorient, avisé
télégraphiquement, s'est transporté sur let
lieux.
—————————— ") ..- - ç «
M. Lloyd George est muet
lorsqu'on parle
de la dette franco-anglaise
Hier, à la Chambre des communes, M.
Lloyd George a été longuement questionné
sur divers chapitres du budget. On télégra-
phiait hier soir à ce sujet les nouvelles sui-
vantes dont les dernières ont trait à l'annu-
lation éventuelle de la dette franco-britanni-
que:
Londres, 24 juillet. — Questionne au sujet
des 169.700 livres sterling prévues au budget
des dépenses pour l'exercice financier 1922-
1923 au chapitre des gaz toxiques, M. Lloyd
George répond que cette dépense est prévue
afin de permettre les recherches et les expé-
riences relatives aux mesures de protection
adoptées contre les gaz. Nous avons, ajoute
M. Lloyd George, cessé depuis l'armistice la.
fabrication des gaz toxiques, excepté en ce
qui concerne les petites quantités nécessai-
res pour les recherches et expériences sus-
mentionnées.
Au cours de sa réponse à un député qui de-
mande quelle somme l'Allemagne a versée à
la Grande-Bretagne depuis le traité de Ver-
sailles et, d'autre part, quel a été le coût, jus-
qu'ici, de l'armée d'ocoupation britannique en
Rhénanie, le chancelier de l'Echiquier dit que
la Grande-Bretagne a reçu environ 55.250.000
livres sterling et par ailleurs 600 millions de
marks papier qui ont été reçus localement.
Le coût total de l'armée britannique d'occu-
pation s'élève jusqu'ici à environ 54 millions
de livres sterling. En conséquence, les mon-
tants reçus sont à peu près égaux aux frais
de l'armée britannique d'occupation.
M. Kenworthy demande si le gouverne-
ment britannique a fait au gouvernement
(français une offre en vertu de laquelle la.
créance britannique sur la France serait an-
nulée à la condition que les demandes de ré-
parafions soient réduites.
Le chancelier de l'Echiquier répond &,*M
Le Numéro: 10 cm-
-tBONXMtZKTa lan 6 m. Sa
- - - -
Seine et S.-et-O. 25 » 13 » 7 »
France et Coton. 28 » 14 » 7 60
Etranger 66 » 28 » 15 »
Direction et Administration
24, Bd Poissonnière (9e)
Tél. : GUTENB. 01-99
Ap. 23 h. : Roquette 84-93
Publicité et Annonces
aux Bureaux du JovrraI
46' ANNEE - H* 16.430
MARDI
25
JUILLET 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Lea manuscrits non inséré*
ne sont pas rendus
Propos d'un ami de la Pologne
« Tiens ! L'Italie a 'découvert la Po-
logne », me disait, en sourian avec ma-
lice, un ami qui, devant moi, } arcourait
quelques journaux de la péninsule. Et,
lorsqu'il en venait aux déclarations du
« Corriere della Sera » du commence-
ment de juillet., « que l'Italie a toujours
sympathisé avec la Pologne et que les
intérêts polonais ont été chaudement dé-
fendus à la conférence de la paix par la
délégation italienne et par toute la pres-
se d'Italie », il s'écriait : « Voyez-vous
ça ? Qui l'eût cru ! Si c'était si vrai que
cela, comme disait le maréchal de Mac
Mahon, ça se saurait. »
Ne plaisantons pas. Laissons de côte
la question de savoir à quelle époque, au
juste, Ip-s diplomates et les journalistes
italiens se sont aperçus qu'en Pologne,
comme ailleurs, on pouvait essayer de
supplanter une France qui se contente
de rendre des services politiques ou mili-
taires et qui ne sait pas se concilier les
intérêts. Et faisons notre profit de la qe-
eon, nous autres Français.
< Le voyage de ces membres de la pres-
se italienne qui viennent de parcourir la
Pologne de l'un à l'autre bout portera
certainement ses fruits pour les deux
pays. Ces Messieurs, avec l'enthousias-
me qui leur est habituel (et dont il ne
faut pas médire, car c'est une force !),
chantent 'à l'envi, de retour dans leurs
bureaux de rédaction, la haute valeur,
comme facteur politique européen,
« d'un pays magnifique, fortement in-
dustrialisé, très ardent à la vie, imprégné
jusqu'aux moelles de cullure latine (ils
ne disent pas, bien entendu, de culture
française) et auquel est réservé un ave-
nir plein des plus brillants espoirs. »
Tout cela est fort juste de pensée et,
de plus, fort bien dit. La Consulta, toute-
fois, souhaiterait peut-être que l'on mît
une sourdine aux éclats de cette lyrique
admiration. El'le sait que M. Lloyd Geor-
ge n'aime pas qu'on fasse l'éloge de la
Pologne et pour rien au monde elle ne
voudrait contrister ce très puissant ami
de l'Italie. On n'indispose pas de gaieté
de cœur les grands de ce monde à qui
l'on a tant à demander. Marcher dans le
sillage du vaisseau britannique et imi-
ter sa manœuvre quand il abaisse son
pavillon devant la loque rouge des. So-
viets, à la bonne heure ! Mais s'il s'agit
de saluer l'étendard cramoisi brodé de
l'aigle blanc, il faut y aller avec plus
de retenue, n'est-ce pas, M. Schanzer ?
*
ifdt
Mais enfin, pourquoi M. Lloyd George
est-il si hostile à la Pologne ? 'C'est là
.une question que l'on se pose souvent en
France et à laquelle il n'est peut-être
pas facile, ici, de fournir une réponse
complète, décisive. Nos ne pouvons faire
jque des conj ectures.
La Pologne est catholique. Mettons,
pour ne chagriner personne, que la mas-
se polonaise est catholique, et très catho-
lique. Pour M. Lloyd George qui a, sous
ses dehors libéraux, une âme de « non
conformiste » sectaire, c'est l'abomina-
tion de la désolation : le sang bouillon-
ne chez lui — c'est un Celte, après tout,
un Celte qui a mal tourné — des aïeux
qui, il y a deux ou trois cents ans, hur-
laient le célèbre « no popery ! » Pa*
de papisme ! Car pour nos braves ami*
d'Angleterre, qui n'y regardent jamais
de très Frès; catholicisme et papisme,
c'est tout un. Il s'en faut, cependant. IJ
y a une nuance, tout au moins.
Ensuite, la Pologne s'est reconstituée
ou détriment de l'Allemagne, ou plutôt
de la Prusse, de la chère Prusse' de M.
Lloyd George (cet ancien révolutionnai-
re, chose amusante, a pour Berlin la
même tendresse que la reine Victoria --
et ce n'est pas peu dire). On alléguera
que cette Pologne s'est reconstituée aus-
ei au détriment de l'Autriche et de la
Russie tsarienne. Sans doute : mais en
ce qui touche l'Autriche, le mal n'est pas
grand, puisque l'Autriche était juste-
ment catholique, elle aussi, donc peu in-
téressante et qu'au demeurant son empi-
re s'est fracassé en morceaux. Quant à
la Russie tsarienne, c'était encore, là,
une des « phobies » de M. Lloyd Geor-
ge et, d'ailleurs, de beaucoup d'autres
Britanniques y compris le gouvernement
de M. Asquith et l'ambassadeur à Pétro-
grc.d, le dangereux Buchanan. Ah ! si
on avait pu refaire la Pologne sans la
Po-nanie, sans Dantzig, sans la Haute-
Silésie, sans « faire à la Prusse nulle
peine, même légère », comme dit Victor
Hugo en parlant des enfants, on aurait
pu son accommoder, à la rigueur.. En-
core faut-il observer que M. Lloyd Geor-
ge, aujoud'hui que le tsarism? s'est ef-
fondré, ne voit plus du même œil la li-
bération de « l'ancien royaume », la
Pologne russe. Il l'a bien montre en août
1920. quand son ineffable Reginald
Tower essayait, à Dantzig, de retenir les
envois de munitions et de matériel de
guerre que nous faisions au gouverne-
ment de Varsovie et qu'avec son assenti-
ment, tacite ou explicite, le trop fameux
Sahm, le Prussien qui gouverne Dantzig
après avoir tyrannisé Varsovie pendant
la guerre, appelait l'armée rouge dans
le couloir polonais.
«
**
Il y a d'autres motifs à l'antipathie du
« Premier » anglais pour nos amis et
alliés de la Vistulè ; il y en a un, sur-
tout, dit-on, qui pourrait bien l'emporter
sur tous les autres, c'est que M. Lloyd
George est, peu à peu, depuis quinze ans
qu'il est aux affaires sous des titres va-
riés, devenu étrangement philosémite.
On sait quel est son entourage immédiat.
quels sont ses conseillers intimes les
plus chers. Un publiciste français de
grand talent et de haute perspicacité;
M. André Chéradame nous a renseignés
là-dessus dans son très curieux livre,
« la mystification des peuples alliés »,
dont je ne saurais trop recommander la
lecture (1). Il nous découvre l'influence
prépondérante de ces grandes familles
israëlites, les Sassoon, les Rufus, les
Mond, les Samuel, les Cassel, etc. sans
parler des Speyer, puisque le chef de
ce dernier clan, le « très honorable Ed-
gar Speyer », membre du conseil privé,
a été reconnu coupable de trahison en
faveur de l'Allemagne, son pays d'ori-
gine, au détriment de l'Angleterre. son
pays d'adoption.
Or, toutes ces familles sont, comme les
Speyer, venues d'Allemagne en Grande-
Bretagne à une époque encore récente.
Elles sont, elles restent allemandes de
cœur, donc doublement hostiles à la Po-
'logne, et comme juives et comme « ju-
déo-allemandes », car le juif allemand
est à la fois le comble du Juif et le
comble de l'Allemand. Il faut croire que
les deux mentalités s'accommodent par-
faitement, fondamentalement l'une,
l'autre.
Tout cela est d'ailleurs connu en An-
gleterre. Tout dernièrement encore, M.
Maxse, le directeur de la célèbre « Na-
tional Review » écrivait, à propos du
voyage de M. Poincaré à Londres :
« M. Lloyd George n'est pas le seul
ennemi de l'Entente dans le cabinet.
D'autres membres sont étroitement asso-
ciés à des financiers internationaux qui,
n'ayant pu empêcher les Alliés de gagner
la, r/uerre, sont bien décidés à leur faire
perdre la paix. » Et ce « qui n'ayant
pu empêcher de gagner la guerre » est,
pour beaucoup de gens, la révélation ou
l'explication de faits nombreux qui se
sont passés en 1916-1917, que des publi-
cistes français ont dénoncés et qui ne
tendaient à rien de moins qu'à favoriser
le triomphe de l'Allemagne, avec laquel-
le on communiquait et traitait par le
canal des Neutres du Nord.
m
**
Ainsi « la vérité est en marche ».
Et toujours calme, imposante, dans son
auguste sérénité, elle dissipe peu à peu
les ténèbres que nos ennemis communs
s'attachent vainement à épaissir sur sa
route. On l'a bien vu, du reste, à propos
du récent débat sur les responsabilités
de la guerre. Les calomniateurs de M.
Poincaré et de la France se tiennent
cois. Mais ce n'est qu'un moment. Ils
recommenceront sur" de nouveaux thè-
mes.
En attendant, !à Dantzig, M. Sahm re-
double d'insolence et dans la Haute-Si-
lésie la situation reste des plus troublées,
en dépit des congratulations officielles.
Le président Ebert ne vient-il pas enco-
re de jeter de l'huile sur le feu. quand il
a cru devoir exprimer, lui, le, chef de
l'Etat allemand des regrets inutiles et
des espoirs indiscrets ?
Ajoutez à cela l'issue des pourparlers
de La Haye et l'imminente banqueroute
allemande. Que de causes de conflits
accumulées ! Il faut que les pacifistes
de parti pris en prennent leur parti, si
j'ose dire. Ils ont si bien fait, en voulant
sauver l'Allemagne et lui épargner mê-
me les plus anodines conséquences de
ses fautes, qu'ils nous ont mis à deux
doigts de la guerre. Tenons donc, tous
les Alliés, et particulièrement les Fran-
çais, les Belges et les Polonais, tenons
donc notre poudre sèche !.
Amiral DEGOUY.
(1) Chez l'imprimeur Hérissey, à Evreux
(Eure), France. Envoyer un mandat de 10 fr.
— Dans ce livre, l'auteur a l'occasion de
parler des procédés employés par l'Allemagne.
pour déprécier le mark polonais.
La situation politique
en Allemagne
Berlin, 24 juillet. — Dans la Welt am
Montaq, M. de Gerlach exprime la crainte que
le bloc bourgeois ne devienne une réalité et
ne s'étende vers la droite. « Le Deutch Tag-
blatt, organe du député nationaliste Wule.
écrit-il, n'a-t-il pas déjà révélé que M. Strese-
mann avait poussé le parti nationaliste à se
débarrasser de ses membres extrémistes, en
lui faisant entrevoir, une fois épuré, la parti-
cipation à l'association du travail, des cartis
bourgeois ? »
La loi pour la défense de la République
Munich, 24 juillet. — Le gouvernement ba-
varois a décidé à la majorité des voix de ren-
dre une ordonnance disant que le gouverne-
ment bavarois accepte la loi pour la défense
de la République, mais qu'il en confie l'exécu-
tion au ministère public et aux tribunaux
bavarois.
L'action des autorités d'Empire et celle de
la nouvelle cour de justice, ne pourront donc
s'exercer en Bavière. Le gouvernement allègue
pour justifier sa conduite un article de la
constitution d'Empire portant que lorsqu'il y
a péril en la demeure les gouvernements des
Etats allemands sont autorisés à prendre les
mesures nécessaires pour le rétablissement -de
la sécurité et de l'ordre. En outre, le gouverne-
ment bavarois considère dès maintenant qu'il
ne reconnaît pas comme obligatoire la loi insti-
tuant une policé criminelle d'Empire et qu'il
n'autorise pas son application en Bavière.
Le parti démocrate considère le programme
gouvernemental comme annulé et la coalition
gouvernementale comme dissoute. Les dispo-
sitions prises étant inconciliables avec la
constitution du Reich et celle de la Bavière.
Le ministre du commerce démocrate, M
Hamm, a fait part au président du conseil de
son intention de démissionner ; mais comme
les décisions gouvernementales sont approu-
vées par les nationalistes et les populistes alle-
mands et bavarois, le gouvernement disposera
à la Chambre d'une majorité.
La ligue des paysans bavarois prendra posi-
tion aujourd'hui.
Nous publions tous les lundis :
LE COURRIER DES LOYERS
ET DES HABITATIONS A BON MARCHE
REPARATIONS ET GARANTIES
La Belgique et l'Italie
partieiperaient
aux entretiens de Londres
Un délégué espagnol sera-t-il présent ?
Le gouvernement français n'a pas encore
reçu la réponse du gouvernement britannique
au sujet des entretiens que M. Poincaré s'est
déclaré prêt à commencer à Londres le 1er août
avec M. Lloyd George. Le premier ministre
britannique a passé d'ailleurs la journée de
dimanche aux Chequers.
Ni le gouvernement belge ni le gouverne-
ment italien n'ont encore fait savoir s'ils dési-
raient participer à ces entretiens. C'est du
reste à Londres qu'ils manifesteront sans dou-
te leur désir officiel, puisqu'il s'agit de se
réunir en Angleterre.
Il est tout naturel que la Belgique et l'Italie
souhaitent de prendre part aux .entretiens de
Londres. La présence de la Belgique est néces-
saire au point de vue des réparations et celle
de l'Italie est indispensable, sans même parler
des réparations, pour traiter la question d'O-
rient.
Le gouvernement français accepterait donc
volontiers, croyons-nous, la participation de
la Belgique et -de l'Italie ; mais il considère
que la réunion ne saurait, en aucun cas, avoir
le caractère d'un conseil suprême.
Quant à la question de Tanger, elle ne sau-
:ait évidemment être réglée en dehors du gou-
vernement espagnol. Nous croyons savoir que
le gouvernement français a été pressenti à ce
sujet et qu'il sera heureux de trouver à Lon-
dres un représentant de l'Espagne, en vue de
la conversation à trois qui doit avoir lieu. au
sujet de Tanger, entre l'Angleterre, l'Espagne
et la France.
Le rapport du comité des garanties
et la demande de moratoire
Le comité des garanties ne remettra pas
avant le milieu de la semaine à la commission
des réparations son rapport sur la mission
qu'il vient d'accomplir à Berlin.
Outre son mémorandum au gouvernement
allemand, où il a fixé les mesures à prendre
concernant le contrôle des recettes, des dépen-
ses et de la dette flottante du Reich, la répres-
sion de l'évasion des capitaux allemands, la
publication des statistiques, le comité des ga-
ranties doit, en effet, adresser à la commission
des réparations un rapport sur l'esprit dans
lequel ont été conduites les négociations de
Berlin avec Je gouvernement allemand, ainsi
que, sur la situation financière et économique
du Reich.
C'est à la lumière des renseignements et
des impressions consignés dans ce rapport
que la commission des réparations étudiera,
d'une papt les mesures de contrôle qui ont fait
l'objet de l'accord du 18 juillet entre le comité
des garanties et le gouvernement allemand, et
d'autre part la demande de moratoire nouveau,
formulée le 12 juillet au nom du chancelier
Wirth.
En ce qui concerne le moratoire, la commis-
sion des réparations a fait savoir qu'elle se
prononcera avant le 15 août, date du prochain
versement de 50 millions de marks or en espè-
ces. Mais elle peut, comme elle le fit lors de la
précédente demande de moratoire, rendre une
décision provisoire, dont la confirmation ou
l'annulation dépendrait de l'exécution de ga-
ranties et de réformes qui seraient imposées
à l'Allemagne et devraient être accomplies
dans un court délai.
«m o ar» "Ç ——————
Enlre la droite et la gauche
Le cabinet de concentration que comptait
bâtir M. Orlando avec le concours de M.
Nitti n'a pas vu le jour. Il est tombé avant
que de naître. L'héritage de M. Facta est
étrangement difficile à réaliser, et la situation
de l'Italie est cependant telle qu'elle com-
mande l'union.
Dans les circonstances graves, les pays par-
lementaires ont accoutumé de constituer ce
que l'on est convenu d'appeler de « grands
ministères », .en y faisant entrer les person-
nalités politiques les plus notoires, sans trop
considérer les nuances et les variétés des opi-
nions. Le plus souvent de telles combinaisons
manquent d'homogénéité, et elles ne subsis-
tent guère après le péril par quoi elles furent
imposées.
Il faut croire que la situation politique chez
nos voisins n'est pas encore dans une telle
extrémité qu'il soit nécessaire de proclamer
l'union sacrée. Les catholiques lancent l'a-
nathème contre la gauche et M. Meda est à
son tour frappé d'exclusive par les socia-
listes.
Tandis que Mussolini et ses fascistes se dé-
clarent prêts à une collaboration loyale, M.
Orlando doit renoncer à la mission que lui
confiait le roi, car il ne peut mettre d'ac-
cord la droite et la gauche.
Ce sont là des incidents que nous connais-
sons bien et qui ne peuvent émouvoir les
Français, familiarisés dès longtemps avec les
dissensions parlementaires.
Ce qus nous souhaitons ardemment, c'est
la fin de cette fièvre dont souffrent depuis
quelques années nos voisins. La lutte des par-
tis extrêmes a pris chez eux un caractère de
violence dont l'étranger s'étonne. Le recours
aux armes quotidien, l'empiétement des fac-
tions sur le domaine de l'autorité légale
montrent la nécessité pour l'Italie de se don-
ner un gouvernement fort, appuyé sur l'opi-
nion et résolu à imposer sa volonté.
Bien que l'amitié franco-italienne ait été
soumise, au cours de ces derniers temps, à
de cruelles épreuves, nous sommes pourtant
unis aux peuples latins par de tels liens que
leurs difficultés politiques nous touchent pro-
fondément. Au nom de la solidarité de race,
nous devons souhaiter une prompte et heu-
reuse solution de la crise actuelle. Mais
comment ?
F. H,
LES IHTmm SOVIÉTISTES
LA càmpàgnîTbôlcheviste
CONTRE)
ia politique de l'Amérique
La politique russe des Etats-Unis est bien
connue et rest-e invariable : pas de recon-
naissance du gouvernement bolcheviste, pas de
crédits pour lui, pas d'accords avec lui. Et,
d'autre part, l'aide la plus large et la plus
directe aux affamés.
Naturellement, les bolcheviks et les bolche-
visante ne pouvaient pas être particulière-
ment contents de cette politique. Ils ont donc
décidé d'ouvrir une violente campagne de
presse contre « l'administration » du prési-
dent Harding. En 1920, elle fut menée par
Martens, représentant des bolcheviks, et après
son expulsion, par deux porte-parole bol-
chevistes en Amérique, les sénateurs Borah et
France qui, comme de juste, sont en même
temps germanophiles et francophobes.
Le sénateur Borah a choisi comme moyen
d'attaque l'accusation contre M. Bakhnietieff,
l'ancien ambassadeur de Russie, d'avoir dila-
pidé au su du gouvernement, l'énorme som-
me de 187 millions de dollars, au profit des
contre-révolutionnaires russes ».
C'est cette campagne qui a trouvé récem-
ment son écho ici même.
Profitant de la présence à Paris de M. Ba-
khnietieff, nous sommes allés le voir pour lui
demander son avis là-dessus. Il nous a déclaré
vouloir s'abstenir de tout interview pour
ne pas être soupçonné de partialité et de sub-
jectivité. Il suffit, nous a-t-il dit, que je
vous transmette toute la correspondance con-
cernant cette affaire, échangée entre moi-mê-
me et M. Mellon, ministre des finances, et
M. Hughes, secrétaire d'Etat des affaires
étrangères, pour que toute personne de bonne
foi puisse se former une opinion sur cette cam-
pagne. Et M. Bakhnietieff nous a remis le
numéro de « New-York Times » du 4 juin
1922, où, comme d'ailleurs dans toute la pres-
se américaine, cette correspondance fut pu-
bliée par le secrétaire d'Etat des affaires
étrangères.
De cette correspondance, il résulte que :
1° toutes les dépenses du restant de la som-
me prêtée au gouvernement provisoire russe
furent effectuées en accord avec le secrétariat
des finances ; 2° les obligations financières du
gouvernement provisoire russe, multiples et
complexes, furent liquidées « en coopération »
avec les représentants du secrétariat des fi-
nances et du trésor et « d'une façon remar-
quable » en ce qui concerne M. Bakhnietieff, et
enfin 3° que la commission spéciale du Sé-
nat américain a quatre fois sanctionné le mo-
de de dépenses de cette somme.
En Amérique, cette campagne bolcheviste
s'éteint faute de combustible. Il ne faut pas
qu'elle se rallume en France.
W. DRABOVITCH.
-————————— , <— ■
La fête nationale
de la chiromancie
Les petites baraques, dont la. présence sur
les boulevards contribue à la splendeur de
nos deux grandes solennités laïques, vont dis-
paraître jusqu'à, l'an prochain. Leur création
correspondait à une idée généreuse et prati-
que, puisqu'elle permettait aux petits artisans
parisiens d'offrir directement au pubnc dans
les quartiers du centre, ces jouets et menus
articles qui, fabriqués dans les mansardes des
faubourgs, constituent souvent des chefs-d'œu-
vre d'ingéniosité.
De ces artisans, on y en trouve encore
aujourd'hui quelques-uns, mais bien peu. I!s
furent d'abord remplacés par de grands com-
merçants, qui faisaient vendre là par leurs
employés leurs vieux fonds de boutique. Mais
ceux-ci à leur tour ont presque complètement
cédé la place à des forains, marchands de
nougat ou tenanciers de loteries et de tourni-
quets. Ce sont, au demeurant de braves gens;
ils ne me gênent nullement, et je ne vois au-
cun mal à ce qu'ils viennent là gagner leur.
vie.
Mais ce qui m'a quelque peu choqué, c'est
d'y constater ces jours derniers la présence
d'un tas de chiromanciennes. Je sais bien que
la chiromancie est une antique science, qui
nous vient d'Egypte et de Chaldée, en pas-
sant par les Grecs et les Romains, et que sa
renaissance doit logiquement accompagner la
nouvelle floraison de classicisme, que nous
devrons aux efforts conjugués de MM. Léon
Bérard et Bracke; mais elle apparaît en la
circonstance singulièrement simplifiée, et ne
rappelle que par le nom celle que pratiquait
Desbarolles.
C'est ainsi que l'une de ces devineresses,
tout en opérant sous son couvert, la confondait
naïvement avec « l'onomancie », et, pour
prédire l'avenir, ne croyait pas utile de con-
sulter les lignes de la main, en se contentant
de demander à ses clients l'initiale de leur
nom de famille.
Il y a-vait là, avec une sorte d'investiture
officielle, une véritable exploitation, fruc-
tueuse du reste, semble-t-il, de la crédulité pu-
blique. Vous me direz peut-être que celle-ci
est faite pour être exploitée; et qu'elle l'est,
en bien d'autres endroits, avec plus de ma-
gnificence et sur une plus grande échelle.
Tout de même, je ne voudrais pas qu'elle le
soit précisément sous les auspices de la Gran-
de Révolution, émancipatrice de l'esprit hu-
main.
C'est déjà trop, que la fête nationale ait pu
servir au lancement d'un grand apéritif. Si,
en surcroît, elle est envahie par les diseuses
de bonne aventure, il n'est pas besoin de con-
sulter celles-ci pour prévoir qu'elle descendra
au-dessous des fêtes des boulevards extérieurs ;
— et dans ce cas, au lieu de l'avilir, mieux
vaudrait la supprimer.
Petit Jean.
- - ; fin» ( ————————. t
On a commencé les travaux
du Stade olympique
On vient de commencer à Colombes les
travaux du futur stade olympique. Le ter-
rain, de 16 hectares, qui doit servir aux
olympiades, est aujourd'hui un vaste chan-
tier fort animé. On commence déjà à éri-
ger des tribunes nouvelles sur l'emplace-
ment des anciennes et à mettre en état les
terrains.
Le stade doit pouvoir contenir 60.000
personnes : 40.000 debout et 20.000 assi-
ses.
Une piste de 500 mètres de tour est à
construire, ainsi que deux autres stades :
le stade nautique, de 18 m. sur 50, avec
plongeoir et tribunes pour 10.000 specta-
teurs, et le stade de tennis, de 40 m. sur
50, avec également tribune pour 10.000
spectateurs.
LA CRISE ITALIENNE
La combinaison Orlando
——~ ~trd~ehcu~-
par la faute des Populaires
Le roi fait appel à M. Bonomi
Rome, 24 juillet. — Après avoir conféré
dans la soirée d'hier et au d&but de la mati-
née avec les divers chefs de groupes, M. Or-
lando, après avoir exposé en détail au roi les
difficultés auxquelles il s'était heurté, lui a
annoncé qu'il renonçait à former le nouveau
ministère, bien que le roi ait insisté vive-
ment auprès de l'ancien président du Conseil
pour le faire revenir sur sa décision et l'enga-
ger à continuer les pourparlers.
L'attitude des populaires, qui se sont oppo-
sés formellement à la participation des repré-
sentants de la droite dans le cabinet, semble
avoir incité M. Orlando à - décliner la mis-
sion de former le nouveau gouvernement qui,
privé de l'appui des partis de droite n'aurait
eu qu'une existence éphémère.
La situation reste donc incertaine.
Comment recoudre ?
L'obstination systématique et même, à cer-
tains égards, butée, du parti populaire ita-
lien, refusant d'admettre que des éléments de
droite entrent dans la nouvelle combinaison
ministérielle et, d'un autre côté, l'insistance
des giolittiens à ce que la droite ne soit pas
exclue du nouveau cabinet, tels sont les deux
écueils qui ont fait sombrer la barque, à pei-
ne lancée, de M. Orlando.
Ballotté ainsi de Charyfode en Scylla, M.
Orlando a vu le danger et s'est trouvé, malgré
sa bonne volonté et malgré les sympathies
personnelles qu'il savait lui être acquises,
dans l'impossibilité d'aller plus loin.
Le parti populaire, qu'on aurait cru enclin
tout d'abord à moins d'intransigeance et qui,
pensait-on, finirait par admettre une partici-
pation ces fascistes assagis au conseils du
gouvernement, encourt, par sa politique cas-
sante, de sérieuses responsabilités.
Au Vatican, nous le savons, on n'est pas
sans inquiétude au sujet des complications
que la politique anguleuse du P. P. I. peut
entraîner non seulement pour le pays lui-
même et pour le parti, mais aussi pour les
rapports du Quirinal avec le Saint-Siège.
Nous croyons savoir que les sphères ecclé-
siastiques qui se meuvent autour du cardinal
Gasparri ont fait entendre des avis de modé-
ration, dont l'écho a été porté jusqu'à ce re-
doutable secrétaire du parti populaire qu'est
don Sturzo.
Le terrible prêtre sicilien qui, dans la cou-
lisse, avec une habileté et une intelligence
remarquables, manœuvre les fils de la politi-
que de son parti, et même de la politique ita-
lienne, réussira-t-il à éviter les complications
dont le refus de M. Orlando peut être consi-
déré comme le .présage?.
Quoi qu'il en soit, la pensée des dirigeants
du parti populaire est vraisemblablement de
mettre à la tête du ministère l'un d'entre.eux.
Aussi désigne-t-on comme candidat plus pro-
bable, M. Méda, ancien ministre des finances.
On rappelle à ce propos que la personnalité
de M. Méda est très respectée et que son ha-
bileté n'est pas moindre, mais cela sufifi-
ra-t-il?
Dans certains milieux on est d'accord que
l'expérience du parti populaire, - prenant la
responsabilité pleine et entière des affaires,
doit être tentée, ne serait-ce que pour mon-
trer une bonne fois que le parti populaire
italien n'est pas, plus qu'un autre, malgré
l'hégémonie qu'il fait peser sur le Parlement,
capable de résoudre les questions brûlantes
qui s'imposent à l'heure actuelle. Que l'expé-
rience soit faite et le parti populaire aura,
pense-t-on, fait la preuve qu'il n'est pas à lui
seul capable d'envisager et de résoudre les
grands problèmes dont la solution tient l'Ita-
lie anxieuse.
L'attitude du parti populaire
Rome, 24 juillet. — Le roi a repris au-
jourd'hui ses consultations en vue de la
formation du nouveau cabinet.
Dans certains milieux on déclare que M.
Bonomi, ancien président du Conseil, au-
rait reçu la mission de constituer le minis-
tère. Toutefois, les députés de droite sou-
tiennent que le parti populaire ayant em-
pêché la solution de la crise par son in-
transigeance, a le devoir d'assumer la di-
rection du gouvernement.
Tel ne paraît pas être cependant l'avis
des populaires, car leur leader, M. Méda,
pressenti à ce sujet, se serait récusé. On ne
saurait donc encore prévoir, pour l'instant,
une solution.
L'énervement grandit dans les milieux
politiques et l'opinion publique, dans sa
grande majorité, est unanime à blâmer le
parti populaire, qui, en s'opposant à une
participation de la droite au gouvernement,
a provoqué l'échec de M. Orlando.
M. Bonomi est chargé de former le cabinet
Rome, 24 juillet. — On déclare ce soir dans
les milieux politiques que le roi a chargé
M. Bonomi, ancien président du Conseil, de
former le nouveau cabinet.
LES FAITS QUI PARLENT
UN BOULANGER PARISIEN
a réalisé la baisse du pain
Il vend 0 fr. 95 le pain de fantaisie d'un kilo,
et le pain ordinaire - pesé - à raison d'un franc
On se souvient de la campagne menée par
les boulangers pour l'augmentation du prix
du pain, campagne qui a abouti à la hausse
que nous subissons actuellement.
Les boulangers ont dit*et ont tenté de prou-
ver qu'ils ne faisaient pas leurs affaires en
vendant 1 franc le kilo de pain.
Leurs arguments, que nous n'avons ici ja-
mais cessé de combattre, ont cependant paru
suffisants à la pr6fecture de la Seine pour
permettre l'augmentation de prix.
La cherté des fonds de boulangerie, qui ont
été ces trois dernières années l'objet de vé-
ritables spéculations, suffisaient à démontrer
assez clairement que les boulangers réali-
saient des bénéfices appréciables. Mais voici
le démenti le plus formel que nous pouvons
aujourd'hui leur adresser: un boulanger de
la rue de la Véga, annonce la baisse. Il vend
le pain ordinaire, boulot ou fendu 1 franc le
kilo, le pain de fantaisie 0 fr. n5, les petite
pains et croissants 0 fr. 15; et donne encore
à titre de publicité pour sa maison un bon
gratuit pour un kilo de pain.
•Croyez-vous que ce boulanger y perde? Il
n'en a nullement l'intention. Il pense, au con-
traire faire de bonnes affaires. Donc, à vingt
sous le kilo, poids net, les boulangers gagnent
leur vie. Nous en étions convaincus; mais en
voilà la breuvel
LA JEUNESSE D'AUJOURD'HUI
LES ANCIENNES VOCATIONS
TENTENT --.-
ceux qui quittent le Bahut!
Voici l'époque des vacances, des milliers
de jeunes gens et de jeunes filles, quittant
leurs études, sont jetés dans le flot de la vie.
Il est intéressant de savoir l'orientation
générale que suit cette jeune génération. Car,
bien que chacun ait un caractère et une vo-
cation différents, il est pour chaque époque
des orientations auxquelles on se soustrait
difficilement.
Elles sont marquées par l'afflux plus ou
moins grand des candidats à une grande éco-
le, par l'encombrement ou, au contraire, la
pénurie des recrues dans une carrière libé-
rale.
De quoi rêvent aujourd'hui les jeunes
gens et jeunes filles ?
Les jeunes gens d'abord.
Un professeur de lycée nous renseigne à
ce sujet mieux que quiconque.
— Si, nous a-t-il dit, au lendemain de la
guerre la préparation aux grandes écoles.
Polytechnique, Centrale et Saint-Cyr a été
quelque peu délaissée en faveur des « af-
faires », cette vogue vers le « struggle for
life » est aujourd'hui passée. Comme avant
la guerre le plus grand nombre de nos élè-
ves n'ont d'autres préoccupations que celles
qu'avaient leurs parents. Avoir une instruction
stable, honorifique, au détriment même du
gain.
Les classes préparatoires, à Polytechnique,
Saint-Cyr, et surtout Centrale, comptent au-
tant d'élèves que jadis. En outre, nous notons
un désir de retour à la terre, et l'Institut
agronomique de l'Ecole Forestière de Nan-
cy ont de nombreux candidats.
Nos jeunes gens qui font preuve de bon
sens et peut-être de plus d'expérience que
nous en avions à leur âge, n'ont pas été sans
s'aoercevoir que ce qu'on appelle « les af-
faires » constitue un bluff considérable. ns
se sont sagement remis au travail. Ce n'est
pas moi qui pouvais les en blâmer.
Chez les jeunes filles
Les carrières dites masculines, sont de plus en
plus ouvertes aux jeunes filles. Ne venons-noua
pas de voir une jeune avocate, être secrétaire
de la conférence des avocats, une bibliothé-
caire — la première — nommée à Sainte-
Genevière, une secrétaire d'ambassade.
Ceci va-t-il pousser les étudiantes à rivaliser
plus âprement encore avec leurs camaredes
hommes dans tous les concours.
— Ne croyez pas cela; nous a dit la direc-
trice d'un lycée. Nos jeunes filles étudient,
passent des examens pour s'assurer une si-
tuation leur permettant de vivre honorable-
ment.
Mais si elles sont avocates ou médecins.
ne pensez pas que pour cela. elles oublient
leurs devoirs d'épouse et de mère.
Elles savent bien que la véritable place
que doit avoir la femme, c'est la maison,
son intérieur avec beaucoup d'enfants.
J'ai connu autrefois bien des jeunes filles,
qui affectaient de ne pas aimer les bébés.
Etaient-elles sincères ? j'espère que non. Au-
jourd'hui je constate, au.contraire, beaucoup
plus de simplicité chez mes élèves et l'a-
mour des bambins. J'ai souvent assisté au
parloir à des scènes véritablement charman-
tes, quand des parents venaient accompagnés
de jeunes enfants, et qui sont de nature à
assurer que le sentiment de la maternité n'est
pas mort dans le cœur des intellectuelles
françaises.
— A quoi se destinent principalement
vos élèves qui viennent de passer leur brevet
ou leur baccalauréat ?
Mais à la vie d'avocat, de médecins ou
de professeur, sans pour cela abandonner l'es-
poir de pouvoir être un jour des mères de
famille! a
Ces déclarations rassurantes méritaient
d'être notées. R. D.
-————————— ;» -.- ( ——————————.
Un satyre à Belle-lle-en-Mer
Lorient, 24 juillet. — La gendarmerie aS
Belle-Ile-en-Mer a arrêté un pêcheur, âgé de
44 ans, père de famille, qui a violé trois fifr
lettes de 10 ans environ et sa propre enfant,
âgée de 4 ans. Le parquet de Lorient, avisé
télégraphiquement, s'est transporté sur let
lieux.
—————————— ") ..- - ç «
M. Lloyd George est muet
lorsqu'on parle
de la dette franco-anglaise
Hier, à la Chambre des communes, M.
Lloyd George a été longuement questionné
sur divers chapitres du budget. On télégra-
phiait hier soir à ce sujet les nouvelles sui-
vantes dont les dernières ont trait à l'annu-
lation éventuelle de la dette franco-britanni-
que:
Londres, 24 juillet. — Questionne au sujet
des 169.700 livres sterling prévues au budget
des dépenses pour l'exercice financier 1922-
1923 au chapitre des gaz toxiques, M. Lloyd
George répond que cette dépense est prévue
afin de permettre les recherches et les expé-
riences relatives aux mesures de protection
adoptées contre les gaz. Nous avons, ajoute
M. Lloyd George, cessé depuis l'armistice la.
fabrication des gaz toxiques, excepté en ce
qui concerne les petites quantités nécessai-
res pour les recherches et expériences sus-
mentionnées.
Au cours de sa réponse à un député qui de-
mande quelle somme l'Allemagne a versée à
la Grande-Bretagne depuis le traité de Ver-
sailles et, d'autre part, quel a été le coût, jus-
qu'ici, de l'armée d'ocoupation britannique en
Rhénanie, le chancelier de l'Echiquier dit que
la Grande-Bretagne a reçu environ 55.250.000
livres sterling et par ailleurs 600 millions de
marks papier qui ont été reçus localement.
Le coût total de l'armée britannique d'occu-
pation s'élève jusqu'ici à environ 54 millions
de livres sterling. En conséquence, les mon-
tants reçus sont à peu près égaux aux frais
de l'armée britannique d'occupation.
M. Kenworthy demande si le gouverne-
ment britannique a fait au gouvernement
(français une offre en vertu de laquelle la.
créance britannique sur la France serait an-
nulée à la condition que les demandes de ré-
parafions soient réduites.
Le chancelier de l'Echiquier répond &,*M
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
- Auteurs similaires Bibliothèques d'Orient Bibliothèques d'Orient /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BbLevt0"Collections de l’École nationale des ponts et chaussées Collections de l’École nationale des ponts et chaussées /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPC000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k75119024/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k75119024/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k75119024/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k75119024/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k75119024
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k75119024
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k75119024/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest