Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-07-23
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juillet 1922 23 juillet 1922
Description : 1922/07/23 (N16428,A46). 1922/07/23 (N16428,A46).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75119009
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/07/2012
LA LANTERNE w DOIT ETRE VENDUE DIX CENTIMES A PARIS ET EN PROVINCE
Le Nnméro : 10 cme
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aux Sureaux au Journal
La Jo
46' ANNEE - H* 16.428
DIMANCHE
23
JUILLET 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non inséréa
ne sont vis rendus
Mots d'écrit
Par ces mauvais temps où le numé-
raire se 'fait rare, il faut plonger pour
trouver l'or.
Le scaphandrier a ramassé cinquante
millions de francs en or dans l'épave du
Laurentie, coulé par l'Allemand devant
les côtes d'Irlande. I/Américain veut
descendre à soixante-dix mètres de pro-
fondeur pour ravir à la Lusitania les
soixante-dix millions d'or et de bijoux
que le grand paquebot portait parmi tant
d'autres richesses de vies humaines.
Demeurent toujours dans la baie de
Vigo les galions d'or.
Savez-vous leur histoire ?
Vers la fin de 1702, l'Espagne attendait
un convoi de vaisseaux chargés d'or et
d'argent d'Amérique. A ce moment, un
roi de la maison de France, Philippe V,
régnait sur l'Espagne. Il était petit-fils
de Louis XIV qui l'avait imposé. Les
maisons royales de Hollande, d'Autriche
et d'Angleterre conclurent alliance pour
enlever la couronne du front du petit-
fils du Roi-Soleil, et pour la placer sur
la tête d'un archiduc qu'ils appelaient
Charles III. A cette coalition l'Espagne
résistait. Elle avait peu de soldats et de
marins, mais elle avait l'or de l'Amérique
qu'on appelait le nerf de la guerre. C'est
pourquoi, à la fin de l'année mil sept
cent deux, le roi Philippe V attendait
avec anxiété l'arrivée du convoi et de ses
trésors.
L'amiral de Château-Renaud avait mis
le cap1 sur Cadix. La flotte anglaise croi-
sait dans ces parages. Aussi changea-t-il
de destination, et se dirigea-t-il vers les
côtes françaises. Il avait compté, sans
les capitaines des navires espagnols qui
woulaient aborder dans leur pays, et pro-
posèrent pour atterrir la baie de Vigo,
située au nord-ouest de l'Espagne.
Château-Renaud accepta cette propo-
sition. 'Ce fut son erreur. Elle lui coûta
cher.
Voici l'escadre qui entre 'dans la baie
de Vigo, baie ouverte. Nul bâtiment sus-
pect là l'horizon. Les galions pouvaient
facilement être déchargés de leur or et
de leur argent.
Mais intervint alors une question de
procédure. Une question de procédure,
en pareil moment ? me direz-vous. Eh !
oui. Les guerres, les catastrophes se dé-
clanchent par la procédure qui est l'âme
même de la diplomatie et la niaiserie
du protocole.
Il faut vous dire que les commerçants
de Cadix étaient organisés et puissants.
Ils formaient une corporation qui tenait
le haut du pavé et la haute mer, et
avaient privilège de recevoir, seuls, tou-
tes les marchandises arrivant des Indes
occidentales. De s'opposer au débarque-
ment des galions à Vigo, ils ne man-
quèrent pas. Devant le roi, ils portèrent
leur requête. Philippe V était faible ; il
consulta ses ministres et ses magistrats,
qui, comme ceux d'aujourd'hui, avaient
coutume de gagner du temps afin de voir
(venir les événements. An lieu d'agir sui-
vant le sens commun qui imposait la
mise à terre des barres d'or et d'argent,
le roi en son Conseil se détermina par
Un artifice de procédure. Le convoi se-
rait placé sous séquestre, en rade de
- Vigo ; et, quand les ennemis auraient
disparu, à ce moment, on plaiderait sur
la question de savoir si Cadix ou Vigo
aurait l'honneur de contempler les lin-
gots précieux.
Ce qui devait arriver advint. Les capi-
taines anglais ne s'embarrassèrent pas
des questions de procédure. La guerre
est la guerre, une horrible affaire, ma-
dame, qu'exaltent encore aujourd'hui les
poètes.
L'Anglais avait repéré le convoi à
l'ancre. Le 22 octobre mil neuf cent deux,
il pénétra dans la baie de Vigo. Je n'ai
pas besoin de vous apprendre que l'ami-
ral de Château-Renaud défendit les ga-
lions avec un courage désespéré. Il était
le plus faible. Quand l'issue du combat
ne fut plus douteuse, il fît ce qu'un ami-
ral sachant son métier et son devoir fait,
plutôt que de se rendre. Il incendia et
saborda les galions. Et la baie de Vigo
recouvrit les barres d'or et d'argent dé-
robées aux monts du Mexique.
Je vous ai raconté cette histoire parce
qu'elle comporte plus d'un enseignement
que vous ne (manquerez pas de tirer de
se récit. Le moindre est qu'il ne faut ja-
mais remettre au lendemain.
Parfaitement.
f Georges PONSOT.
-———————— > - ~~«t—~ ————————-
Il n'y a pas de crise
présidentielle en Pologne
La crise ministérielle est sur le point
de se dénouer
Varsovie, 21 juillet. — Le grand journal
cônservateur de Cracovie, Czas, (Le Temps)
dit savoir que les bruits relatifs à la possi-
bilité d'une crise présidentielle en Pologne
sont dénués de tout fondement. « Aucun
parti politique polonais, di le Czas, n'assu-
merait la responsabilité de souhaiter une
pareille crise. Aucun parti ne saurait indi-
quer un homme d'Eat capable de rempla-
cer le maréchal Pilsudski avec l'assentiment
du pays et de la Diète. Pilsudski est consi-
déré par la grande majorité de la nation
comme une garantie de la sécurité et de l'or-
dre du pays, comme un symbole de l'idée natio-
nale. Même les journaux qui critiquent la
politique du chef de l'Etat se défendent de
la façon la plus catégorique de vouloir pro-
voquer une crise présidentielle. Les partis
de droite viennent de déléguer au Belveder
deux parlementaires modérés, MM. Federo-
wiez et Rosset pour chercher ensemble avec
le chef de l'Etat une formule de compro-
mis de nature à satisfaire les deux blocs de
la Diète. Le parti populiste en la personne
de l'ancien président du Conseil, lM. Witœ,
tente les mêmes efforts conciliateurs.
Suivent les derniers renseignements, les
démarches faites par M. Witos et aussi
par M. Kaetrzembski, ministre des finan-
ces démissionnaire, semblent avoir beau-
coup de chances d'aboutir. Bien que l'on
ignore encore la nature des propositions
qu'ont faites ces deux hommes politi-
ques, 'l'impression générale est qu'on se
trouve à la veille d'un dénouement satisfai-
sant.
"————————— ? ^——
Une manie dangereuse
Chaque fois qu'un réformateur de la So-
ciété se met en fièvre révolutionnaire, il ne
voit qu'un système absolu : le sien. Il faut
que l'humanité se compartimente ainsi qu'il
en a décidé.
S'il s'agit de l'industrie, le législateur do-
miné par le réformateur éloquent, prend un
établissement type sur lequel il base son sché-
ma; il faut que la loi soit pour tous, c'est à
grand'peine qu'une obstination de bon sens
peut obtenir la création de catégories. On ar-
rive souvent dans une telle voie à tuer le tra-
vail que l'on veut favoriser; cela n'a aucune
importance; qu'importent les résultats pour-
vu que le principe soit sauf.
Quelques idéologues pleins de systèmes
ont obtenu l'introduction dans le traité de
Versailles d'une clause instituant, avec la So-
ciété des nations, un Bureau international du
travail. II faut bien que cet organisme mani-
feste son existence, et justifie sa dotation ma-
gnifique par des démonstrations sensationnel-
les. Nous ne devons donc pas nous étonner
qu'il prétende assimiler l'agriculture françai-
se à une vaste usine et lui imposer les règles
qui ont déjà profondément troublé l'industrie
nationale.
Ce qui doit mettre le comble à notre éton-
nement, c'est que les délégués de la France,
à la tête desquels se trouve M. Albert Thomas,
n'hésitent pas, malgré l'avis formel du gou-
vernement, à accepter la compétence du B.
I. T. pour tout ce qui concerne les dispositions
relatives à l'agriculture.
On objecterait vainement que la France est
isolée dans le Bureau international du travail;
car c'est encore une redoutable manie de vou-
loir imposer à toutes les nations des règles uni-
formes, qu'il s'agisse de pays du Nord ou de
ceux du Midi.
L'agriculture française a besoin de la li-
berté; il lui faut pour travailler la plus gran-
de Initiative ; d'autre part, il est un peu osé de
vouloir la réglementer sans entendre sa voix.
Or, aucun des délégués qui acceptent une me-
sure d'une extrême gravité n'ont procédé à
une enquête dont ils peuvent d'avance dire le
résultat.
L'idée de rendre la journée de huit heures
obligatoire pour des hommes dont le labeur
est réglé par le soleil apparaît comme une
formidable absurdité, mais l'absurde n'arrête
jamais, il excite au contraire les gens à sys-
tème.
F. H.
-———,—————— > <
BLOC-NOTES
La confusion des langues
Un de nos plus brillants collaborateurs pas-
sait Vautre jour qulquelque chose à M. Léon Bé-
tard, à propog de la circulaire ministérielle
interdisant dans les lycées l'enseignement de
l'Espéranto. Il faisait très justement ressor-
tir les avantages, que présenterait la diffusion
de ce dernier, d'abord en abaissant les bar-
rières Qui séparent Jes peuples, 'et ensuite au
point de vue strictement national, en se subs-
tituant à l'anglais dans les rapports commer-
ciaux. ¡
Théoriquement, notre ami a dix mille fois
raison; mais pratiquement, je considère son
indignation comme vaine, car avec ou sans cir-
culaire, Je n'ai pas grande confiance dans le
succès de l'Espéranto.
Certes, il serait à tous égards désirable, que
les nations se mettent d'accord pour l'adoption
d'une langue auxiliaire écrite, qui, se bornant
aux relations économiques, renonçant à expri-
mer des idées abstraites, élaguant les difficul-
tés grammaticales, construite d'après des rè-
gles précises, pourrait être apprises en quel-
ques jours par les plus ignorants.
Mais c'est précisément à cause de la logique
d'une telle conception et de la beauté d'un
semblable résultat, que je les crois impossi-
bles à réaliser. Ils supposent, en effet, que
l'universalité des hommes pourrait se sou-
mettre spontanément, par Ila seule influence
de la raison et en dehoi's de toute contrainte
à la discipline du langage nouveau. Mais il
faudrait pour cela qu'ils aietvt tous du bon
sens; et l'absence de ,bon sens constitue la
caractéristique fatale de l'esprit humain.
Si, d'autre part, l'Espéranto obtenait quel-
que succès, deux phénomènes se produiraient,
inéluctablement. Tout d'abord, il voudrait sor-
tir de son rôle, en s'élevant jusqu'aux commu-
nications littéraires; et j'ai même lu hier
dans un journal qu'un quidam avait demandé
à Anatole France l'autorisation de publier une
traduction êspérantiste de ses œuvres! Com-
me il m'est pas fait pour célat il tomberait
dans le ridicule. Il surgirait, en outre, des
réformistes, — il y en a déjà, — qui imagi-
neraient un langage encore plus simplifié; et
une fois de plus l'unification aboutirait à la
dissidence.
Aussi, tout en souhaitant le contraire, j'es-
time que la confusion des langues n'est que
l'un des aspects de la confusion morale, dont
souffre notre pauvre humanité; et que l'une
et Vautre ne disparaîtront qu'avec, elle.
Petit Jean.
Nous publions tous les lundis :
LE COURRIER DES LOYERS
ET DES HABITATIONS A BON MARCHR
A PROPOS DE L'AFFAIRE VAUX
,,:r
L'hystérie de la dénonciation
——————————.———————————
Il conviendrait parfois de faire subir un examen mental
à certains dénonciateurs
ou témoins dont Vattitude paraît suspecte
——————— et ———————
L'acte des enfants de Mme Vaux dénonçant
leur mère pour un crime, que la justice vient
de proclamer imaginaires, malgré son carac-
tère exceptionnellement monstrueux, n'est pas
absolument isolé, — et on peut le rattacher,
quant à ses causes, là d'autres actes moins
tragiques, mais (fréquents. — Ces jours der-
niers par exemple, la Lanterne a raconté l'his-
toire d'une couturière, qui, après avoir décla-
ré, qu'étant montée dans l'automobile d'un
chauffeur, qu'elle ne connaissait pas, elle au-
rait été dépouillée par 'lui, dut rec nnattre
l'inexactitude de ses déclaratins. — Un peu
avant, une jeune bonne s'était fait & elle-
même des blessures pour simuler un faux at-
tentat. On n'a pas oublié non plus le cas de
cette jeune fille, qui, il y a quelques mois,
se plaignit d'avoir été. 'l'objet d'un enlèvement
imaginaire. — Tout cela du reste sans au-
cune raison apparente et procédant d'un be-
soin vésanique de mentir et d'attirer sur soi
l'-attention.
On est aujourd'hui généralement d'accord
pour voir 'dans les faits.M mfnû
festation d'une névrose longtemps demeurée
mystérieuse, mais que les travaux d'Esquirol
et de Legrand du Saule ont !fait entrer dans
le domaine de la science médico-légale. —
C'est l'hystérie, qui constitue l'explication
d'actes excentriques jusqu'alors inexplicables,
et parmi lesquels il faut placer un certain
nombre de délits, et aussi les fausses dénon-
ciations. Celles-ci sont d'autant plus dange-
reuses, que le dénonciateur, ou plus générale-
ment la dénonciatrice, les accompagne d'une
accumulation de détails minutieux, présentés
avec une apparence de sincérité angoissante
et parfois d'une impressionnante imise en
scène, de telle sorte, qu'elle réussit facile-
ment à (forcer la conviction du magistrat ins-
tructeur ou du jury.
Aussi ont-elles provoqué un très grand nom-
bre d'erreurs judiciaires, dont les annales
médico-psychologiques nous fournissent de
longues listes. Citons deux cas entre mille.
— Le premier est relatif ià une dame Sagre-
ra, riche Espagnole qui porte des accusations
criminelles contre son mari, ses deux beaux-
frères et trois médecins, lesquels sont pour-
suivis et condamnés à des peines de dix-huit
et vingt ans de prison. L'intervention de sa-
vants français fait plus tard reconnaître leur
innocence, et obtient leur réhabilitation. Le
second exem'ple, beaucoup plus caractéristi-
que, nous est fourni par l'affaire La Roncière,
qui, vers le milieu du siècle dernier, émut pro-
fondément 'l'opinion publique.
Une jeune fille, Mlle Marie de Mas, âgée 'de
seize ane, tt dont le père, Ot~mm&n-
dait l'Ecole de iSaumur, ourdit contre un
lieutenant de lanciers, fils d'un lieutenant gé-
néral, Emile-Clément de la Roncière, une tra-
me savante, qui conduisit ce malheureux
dans une maison de 'réclusion. Tout d'abord
elle se plaignit des propos inconvenants, que
lui aurait tenue ce dernier; ensuite, elle fa-
briqua des lettres anonymes conçues en ter-
mes tels, qu'elles devaient être attribuées à
ea victime; et, pour que personne ne pût s'y
tromper, elle finit par 'les signer des initia-
les de celle-ci.
Puis vint une scène dramatique. Sa femme
de chambre, entendant au milieu de la nuit
d&s plaintes dans la chambre de sa. maîtresse,
y -pénétra et la trouva étendue sur le carreau,
en chemise, tâchée de sang, un mouchoir ser-
ré autour du cou et, une corde autour de la
taille. — Elle raconta « qu'un homme recon-
nu par elle pour être le lieutenant de la Ron-
cière, malgré un morceau d'étoffe qui lui ca-
chait le visage, avait pénétré chez elle par la
fenêtre en 'brisant un carreau, l'avait terras-
sée, et, après avoir inutilement cherché à la
violer, l'avait 'frappée 'de coups ide couteau
dans les parties les plus secrètes ».
Les parents décident d'abord de garder la
chose cachée. - Cependant les 'lettres injurieu-
ses continuent signées cette tfois E. de la
Ronc.; et quelques jours après la jeune fille
sort de son cabinet de toilette, tenant un bil-
let anonyme, qu'elle vient, dit-elle, de trouver
et tombe en proie à des spasmes nerveux, en
s'écriant: « L'homme rouge!. le papier!.
on assassine mon père et ma mère ». Elle
est dans un état tel que l'on doit lui donner
l'extrême-onction.
La justice est alors saisie, et une instruc-
tion ouverte. Un médecin commis ne trouve
pas trace des prétendues blessures. Quatre ex-
perts déclarent, que les lettres n'émanent évi-
demment pas de l'inculpé, mais présentent de
nombreux rapports de similitude avec l'écri-
ture de la victime. On apprend, en outre, que
celle-ci avait précédemment affirmé avoir vu
un jeune homme se jeter dans la Loire, d'où
des (bateliers 'l'avaient repêché, privé de sen-
timents; ce qui, après enquête, tfut reconnu
imaginaire. On établit en outre qu'elle était
affectée d'accidents morbides présentant à la
fois les caractères de la catalepsie et du som-
manbulisme.
Dans ces conditions, l'avocat de l'accusé,
Me Chaix d'Est -Ange put plaiden qu'il
avait pas eu d'attentat, sinon dans l'imagina-
tion d'une jeune fille hallucinée et en proie
à une névrose étrange sans doute, mais cer-
taine. Cependant Mlle Marie de Mas affirmait
avec une telle netteté, et il apparaissait tel-
lement incroyable, qu'elle eût inventé à plai-
sir une aventure qui en somme devait, d'après
le préjugé courant, nuire à sa réputation, que
le jury déclara M. de la Roncière coupable de
tentative de viol et de blessures volontaires,
sans oser toutefois lui refuser les circonstan-
ces atténuantes.
Il fut condamné à dix ans de réclusion et
subit entièrement sa peine là Clairvaux, où il
faillit devenir fou. Quelques années plus tard,
M. Odilon Barrot, qui avait été un des avo-
cats de la partie civile, devenu garde des
Sceaux, fit prononcer sa réhabilitation.
*
III.
Ces considérations et ces souvenirs me sont
revenus irrésistiblement à l'esprit, tandis que
je lisais le compte rendu poignant de l'affaire
tragiquement étrange, qui vient d'avoir sa
conclusion devant la Cour d'assises d'Angers.
L'attitude des enfants de Mme Vaux est, à ce
point atroce, qu'elle en devient invraisembla-
ble. Il est, en effet, impossible de lui trouver
aucune explication. Désir de venger leur
père? Evidemment non, car ils n'auraient pas
attendu aussi longtemps et ne se seraient 'pas
contentés cle tenir les propos, qui, rapportés
à la police, mirent en mouvement l'action ju-
diciaire. — Rancune contre leur mère? Non
plus, car on ne peut pas de bonne foi admet-
tre une rancune qui va aussi loin. — Préoccu-
pation orgueilleuse de jouer un rôle? Pas da-
vantage, car les deux dénonciateurs étaient
assez grands, pour comprendre que ce rôle
les rendaient odieux à tout le monde. J'esti-
me donc qu'il est permis, en l'espèce, d'envi-
sager l'hypothèse d'une névrose hystérique
analogue à celle dont nous avons parlé. Cette
hypothèse, au surplus, me semblent confirmée
par certains détails des débats. Malgré leurs
déclarations, le procès s'est terminé par un
acquittement; tout va bien. Mais s'ils eus-
sent montré plus d'habileté et de retenue,
nous aurions assisté ià cette chose effroyable:
sans doute, une mère innocente, envoyée à
l'échafaud ou en maison centrale par ses en-
fants.
De tout ceci, je conclus que, de même que
l'on soumet les accusés à une visite médicale,
quand on a quelque doute sur leur responsa-
bilité, il faudrait prendre des précautions ana-
logues à l'égard des témoins, lorsque pour
une raison quelconque leur témoignage pa-
raît suspect et susceptible de laisser planer
des doutes sur leur équilibre moral et men-
tal. — On éviterait ainsi des erreurs judi-
ciaires; et la justice conserverait une digni-
té, dont elle a un peu manqué, dans l'affaire
en question.
MAITRE JACQUES.
Comment l'Allemagne a accepté
le contrôle financier des Alliés
-
Il ne devra pas porter atteinte à la souveraineté du Reich,
et la marche régulière de J'administration ne sera pas troublée.
La commission des réparations publie
la correspondance échangée entre le co-
mité des garanties et le gouvernement
allemand.
Parmi ces documents, figure la lettre
que le chancelier du Reich, M. Wirth, a
adressé au comité des garanties.
Voici le texte de cette lettre :
LA LETTRE DU CHANCELIER
Berlin, 21 juillet. 1922.
Monsieur le président,
Comme suite à la lettre du 18 juillet par
laquelle le Comité des garanties a bien voulu
me communiquer les résultats des entretiens
du Comité des garanties avec les délégués al-
lemands concernant le contrôle exigé par la
commission des Réparations, contrôle des re-
cettes, des dépenses et de la dette flottante,
ainsi que les mesures à prendre contre l'éva-
sion. des capitaux, et en ce qui concerne les
statistiques, j'ai l'honneur de vous faire sa-
voir ce qui suit ;
Une lourde charge
Le gouvernement allemand, tout en se ren-
dant compte de ce que les dispositions pré-
vues constituent une lourde charge pour
l'exécution desdites dispositions pour la du-
rée du moratoire. En prenant sa résolution,
après une délibération approfondie, le gou-
vernement allemand a été guidé, par le mo-
tif que les dispositions prévues dans le me-
morandum constitueront un règlement défi-
nitif des questions abordées dans les lettres
échangées entre le 21 mars et le 14 juin, et
que, en même temps, elles créent_la base sur
laquelle la commission des Réparations sera
mise à même de prendre sur la lettre du
gouvernement allemand du 12 juillet une dé-
cision qui tient compte des dangers de la
situation financière et. économique de l'Alle-
magne, comme ils sont expliqués dans la note
allemande du 12 juillet.
Le Secret des Affaires
Le gouvernement allemand part de ridée
que les dispositions prévues dans le mémo-
randum seront exécutées en conformité avec
les principes qui ont inspiré la rédaction
de ces dispositions ; c'est-à-dire qu'il ne sera
pas porté atteinte à la souveraineté du Reich,
que la marche régulière de l'administration
ne sera pas troublée et que le secret de la
fortune et des affaires individuelles des con-
tribuables sera respecté.
En te qui concerne la répression de l'éva-
sion des capitaux, le gouvernement allemand
se voit obligé d'insister eur la nécessité de
procéder maintenant à l'exécution de la ré-
solution prise par le Conseil suprême des
puissances alliées le 13 août 1921. Il prie le
comité des garanties d'exercer son influence
dans ce sens.
Agréez, etc., etc.
Signé : WIRTH.
**
Deux autres 'lettres signées par M.
Schroeder, président de la Kriegslasten-
kommission, constatent l'accord du gou-
vernement allemand avec le comité des
garanties : 1° Sur la traduction fran-
çaise des dispositions législatives et ré-
glementaires à prendre en Allemagne
contre l'évasion des capitaux ; 2" Sur le
fait que « les mesures qui, sur la base
des délibérations maintenant terminées,
ont été envisagées au sujet du contrôle
des recettes, des dépenses et de la dette
flottante, doivent laisser intacts les ar-
rangements qui orit été déjà établis entre
le comité des garanties et le gouverne-
ment allemand en 'ce qui concerne les
contrôles de la statistique des exporta-
tions, de la perception des droits de
douane et taxes à l'exportation et des
prélèvement ,éffèctué par priorité,
d'une partie des devises provenant des
CXE ortations. »
LE MEMOIRE EST DEJA PUBLIE
A BERLIN
Berlin. — 22 juillet. — Les journaux pu-
blient le texte officiel du mémoire adressé
par le Comité des garanties au chancelier
Wirth. Cette publication ne devait avoir lieu
que dans quelques jours, mais des indiscré-
tions commises par la Gazette de la Croix
ont décidé le gouvernement à avancer la pu-
blication de ce document.
La. Gazette de la Croix d'éclare que le
contrôle des finances constitue une lourde
charge morale pour l'Allemagne et est assez
décourageant pour ceux qui considèrent la
politique d'exécution comme la seule politi.
que possible.
« Les adversaires de cette politique ex-
ploiteront sans aucun doute contre le gou-
vernement et les partis modérés, l'excellente
matière à polémique que leur fournit le mé-
moire du Comité. Les diverses mesures de-
mandées sont partiellement supportables,
mais là n'est pas l'essentiel du document qui
porte sans aucun égard atteinte à la souve-
raineté d'un grands peuple et de son gouver-
nement. »
Le Worwaerts écrit :
« Il faut attendre \mainten'ant la déci-
sion de la Commission des réparations.
quelle qu'elle soit. Il est certain que le gou-
vernement ne consentira pas au maintion
des anciennes conditions de paiement. Il faut
arriver à un allègement des paiements et
si possible à un règlement définitif de la
question en accordant à l'Allemagne un
temps de pause et en fixant ses obligations
en conformité avec ses capacités. C'est une
lourde tâche pour un débiteur que d'accorder
à ses créanciers un droit aussi étendu de
s'ingérer dans ses affaires. »
Certains journaux, cependant constatent
que ce contrôle permettra aux alliés de
,mieux juger les possibilités de paiement de
l'Allemagne. -
—————————— ( ——————————.
LA CRISE ITALIENNE
C'est M. Orlaijdo qui recueillerait
la succession de M. Facto
Rome, 22 juillet. — Le roi a terminé, dans
la soirée, ses consultations politiques. Il a
entendu (plusieurs anciens (présidents du
Conseil et les leaders des différents groupes
parlementaires ; ces entretiens l'ont confir-
mé dans l'intention de confier la formation
du nouveau cabinet à M. Orlando.
Celui-ci, de son côté, continue ses pour-
parlers avec les chefs des divers partis. On
prévoit qu'il aboutira assez rapidement, mal-
gré l'intransigeance des représentants du
parti populaire qui se refusent à admettre
une participation des libéraux au gouverne-
ment.
,————————— # t-
Habitations à bon marché
Comment les Sociétés chargées de l' application
de la loi Ribot, arrivent à la rendre inopérante
On sait que la loi Ribot et certaines socié-
tés de crédit immobilier ont pour objet de
faciliter l'accès à la petite propriété à tous
ceux qui possèdênt un modeste pécule et dé-
sirent l'employer à devenir propriétaire.
La loi est fort nette. En principe, il suffit
de posséder le cinquième du capital immo-
bilier total pour pouvoir devenir propriétaire.
En réalité, les choses sont un peu plus com-
pliquées. Des chinoiseries administratives,
sous prétexte de garanties, sont venues com-
pliquer l'application de la loi et neutraliser
en grande partie ses effets.Voici fort résumées
les formalités indispensables exigées par tou-
tes les sociétés de crédit immobilier qui s'oc-
cupent d'habitations à bon marché : Il faut
fournir des actes de naissance, le vôtre, celui
de votre femme et celui de vos enfants, si
vous en avez ; l'acte de mariage, un certi-
ficat de bonne vie et mœurs, le casier judi-
ciaire, livret de famille, certificat de domi-
cile, etc.
Puis on constitue un dossier avec les plans
et les devis de la maison à exécuter, plans et
devis dressés par un architecte.
La société soumettra ces plans et devis :
Ie au contrôleur des contributions directes, à
qui vous demanderez un certificat administra-
tif prouvant que votre maison satisfait à
certaines conditions de construction ; 2° au
comité de patronage des habitations à bon
marché, qui vous délivrera un certificat de
salubrité. Ceci demande deux ou trois mois.
Il arrive souvent que le contrôle des contri-
butions directes égare les dossiers. On en est
quitte alors pour tout recommencer.
Ensuite, quand les plans sont acceptés,
vous devez passer une visite sanitaire à la
Caisse nationale d'assurances.
Si les médecins préposés à votre examen
vous découvrent une maladie organique quel-
conque, ils ne vous assureront pas, et vous
ne pourrez pas devenir propriétaire. D'autre
part, la société de crédit immobilier ne prête
que sur des terrains situés en Seine ou Seine-
et-Oise.
Il y a là, sans nul doute, mauvaise Inter-
prétation de la loi. Le but du législateur a
été suffisamment précisé pour qu'il ne prête
pas à plusieurs interprétations : Faciliter
autant que faire se peut l'accès à la petite pro-
priété. Il y a la loi, qui est formelle ; il y
a ceux et les sociétés qui ont charge de l'ap-
pliquer. Ceux-ci paraissent, au contraire, tra-
vailler à la rendre inopérante ! — R. D.
■ — -> < ■
LA PEUR MIRACULEUSE
SUR LE POINT D'ÊTRE ÉCRASÉ
un pèlerin de Lourdes
retrouve ses jambes
Mâcon, 22 juillet. — Un train de pèlerins
à destination de Lourdes s'arrêtait quelques
minutes en gare de Dijon. Quelques pèlerins
gagnèrent le buffet pour se restaurer, puis sur
l'appel de la cloche, regagnèrent cahin-caha
leurs vagons. Parmi eux, un paralytique qui
s'aidait péniblement de deux béquilles, traver-
sa la voie alors qu'un rapide était annoncé.
Un cri d'horreur s'échappa de toutes les bou-
ches. Mais le bêquillard, mettant ses béquilles
sous son bras, prit ses jambes à son cou, fran-
chit le passage périlleux et rejoignit allégré
ment le train en Dartance.
FANTAISIES ADMINISTRATIVES
,
Les réponses aux pesUees
éeriles concernant la marine
sont bien curieuses
Si c'est ainsi qu'on renseigne le ministre
Tout récemment des protestations assez
vives se sont produites dans la presse au su-
jet de la création scandaleuse — il n'y a pas
d'autre mot — d'une « marine à terre », qui
comprend surtout des amiraux et des offi-
ciers supérieurs, au sujet aussi de cette ar-
mée navale qui n'a pour ainsi dire plus de
bateaux et qui conserve, dans les grades éle-
vés, principalement, des cadres pléthoriques,
alors que plus de 1.500 officiers mariniers
ont été l'an dernier « sabrés » à l'âge de 45
ans et mis en masse à la retraite d'office. Il
y aurait beaucoup à dire sur tous ces sujets,
et on le dit souvent. Mais on se demande
commént M. Raiberti, qui passe pour un
homme très droit de caractère, très honnête
et très désireux de bien faire, non seulement
continue à laisser les choses aller comme
devant et même les aggrave, par exemple
par le fameux décret qui a organisé le « front
de mer» qui n'est qu'un front de terre.
Il n'y a qu'une explication à cette anoma.-
lie. Les bureaux sont plus forts que le mi<
nistre, voilà tout, et celui-ci est leur prison-
nier. Or il faut voir comment les bureaux
doivent présenter au ministre la vérité sî
l'on en juge par la façon dont ils l'exposent
aux parlementaires indiscrets qui se mêlent
de signaler les imperfections (c'est un eu-
phémisme) de l'administration de la rue
Royale.
Par exemple, on indique à M Raiberti qu'il
y a, parmi les fonctionnaires de ses services
centraux une crise d'avancement. De sa plus
belle plume, M. Lebureau répond que cette
crise est « très contestable ». Le parlemen"
taire ne se tient pas pour battu. Il exige de
connaître à quel âge les sous-directeurs ac-
tuels ont été nommés dans leur emploi et
quel est l'âge des sous-chefs de bureau à pré-
sent. M. Lebureau est bien obligé de fournir
sa statistique, après avoir essayé de répon-
dre par le silence. Et l'on s'aperçoit que les
sous-directeurs actuels ont été promus. à
l'âge où leurs subordonnés sont encore sous-
chefs de bureau. A part cela, n'est-ce pas*
Il n'y a pas de crise d'avancement.
Autre question : Le même partementaire
Interroge M. Raiberti sur le nombre des ad-
missions à l'Ecole navale, qui, selon lui, sont
aussi élevées qu'avant la guerre et s'étonne
qu'on recrute tant de futurs officiers de
marine alors qu'il y en a déjà trop. M. Le-
bureau réplique qu'on reçoit à l'Ecole navalé
bien moins d'élèves qu'avant 1914. A nou-
veau 11 est prié, au lieu de répondre par des'
phrases, de produire ses chiffres. Et l'on s'a-
perçoit qu'en effet on admet plus de «bor-
daches » maintenant qu'en 1910 et 1911. Oui
mais. il paraît que M. Lebureau n'avait fait
allusion qu'aux < deux dernières années »
avant 1914. Il a donc raison. Seulement, en
réalité il a tort tout de même. Car la période
d'avant-guerre, sauf erreur, ne doit pas sq.
borner aux deux années dont il parle.
Troisième exemple. Dans l' « Officiel > du
2 avril dernier, on annonçait toujours au
même député que la « loi des cadres > serait
déposée dans la deuxième quinzaine de mai-
(Le 14 février on s'était contenté de lui pré-
dire qu'une fois le programme naval voté, le
projet de loi des cadres serait c rapidement
établi. ») Or, le 9 juillet le dépôt d'un projet
de loi des cadres redevient. prochain!
Enfin, pour clore la série — on pourrait
l'allonger facilement — M. Raiberti a été
prié de dire s'il est exact qu'il y a une « école
d'administrations à Rochefort, où trois élè-i
ves reçoivent deê leçons de « six> profes-
seurs. Par son truchement ordinaire, le ml*,
nistre a commencé à signaler « qu'il y a eu *
beaucoup plus d'élèves que cela à Rochefort.
« qu'il y en a> encore un nombre respecta-
ble. Après quoi. il a reconnu incidemment
qu'en effet, en 1923 « Il n'y aura> que trois
élèves, ce qui, bien entendu, n'empêchera
pas l'école d'être utile et indispensable. A
preuve que a'« Officiel » vient de publier hier
la liste de 19 commis du personnel adminis.
tratif de la marine autorisés à subir l'examen
pour les trois uniques places disponibles-
Et tout est à l'avenant, cependant qu.
Raiberti est plus disposé que jamais à EAIS
ser d'excellentes réformes. Seulement. il fe*
rait peut-être bien de lire très attentivement
à l'« Officiel » les questions qui lui sont po*
sées. et surtout les réponses qui y sont fai-
tes en son nom.
TRITON*
.- ) - -.- - (
A LA CONQUÊTE DE L'AIR
LE DÉVELOPPEMENT
de l'aviation au Maroc
Le sous-secrétaire d'Etat à l'aèronautiquè.
,communique la note suivante :
L'aviation au Maroc, et en particulier, les
escadrilles d'Assaka, de Kheaiifraet d'Annoc-
kow ont fourni un gros effort pendant le mois
de juin dernier.
Le général commandant la subdivision de
Meknes s'exprime ainsi sur les résultats ob-
tenus :
« Grâce là l'activité des équipages des es-
cadrilles, la marche des colonnes s'est fai-
te dans les meilleures conditions possibles de
sécurité et de liaison. Les renseignements
parvenaient avec abondance par messages Ta.
dio, par signaux et par messages lestés.
« Tous les mouvements d'insoumis qui au.
raient pu inquiéter la progression et le sta-
tionnement des colonnes ont été signalés à
temps.
« A maintes reprises, des orages rendant
les pistes impraticables et empêchant le fonc-
tionnement de la T. S. F., bien des messa-
ges et des sacs de courrier ont été appor-
tés aux -états-majors et aux troupes, par les
avions, au cours de leurs missions particu-
lières.
« Le travail de la carte a pu être perfec*
tionné et complété-par les clichés et les cro-
quis obtenus.
« En suivant et en situant, au jour le
jour, les mouvements de régression des in-
soumis, l'aviation a su donner les rensei-
gnements d'ordre politique et militaire les
plus cerains et les plus utiles.
« L'aviation sanitaire a franchi la phasé
d'expérience pour devenir un moyen normal
d'évacuation de blessés et de malades. Elle
n'a donné lieu à aucune critique de la part
du service de santé. »
Cet extrait montre bien auel rôle de pre
Le Nnméro : 10 cme
ABONNEMENTS 1 an rD. StO.
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Publicité et Annonces
aux Sureaux au Journal
La Jo
46' ANNEE - H* 16.428
DIMANCHE
23
JUILLET 1922
Directeur-Rédacteur en chef:
FELIX HAUTFORT
Les manuscrits non inséréa
ne sont vis rendus
Mots d'écrit
Par ces mauvais temps où le numé-
raire se 'fait rare, il faut plonger pour
trouver l'or.
Le scaphandrier a ramassé cinquante
millions de francs en or dans l'épave du
Laurentie, coulé par l'Allemand devant
les côtes d'Irlande. I/Américain veut
descendre à soixante-dix mètres de pro-
fondeur pour ravir à la Lusitania les
soixante-dix millions d'or et de bijoux
que le grand paquebot portait parmi tant
d'autres richesses de vies humaines.
Demeurent toujours dans la baie de
Vigo les galions d'or.
Savez-vous leur histoire ?
Vers la fin de 1702, l'Espagne attendait
un convoi de vaisseaux chargés d'or et
d'argent d'Amérique. A ce moment, un
roi de la maison de France, Philippe V,
régnait sur l'Espagne. Il était petit-fils
de Louis XIV qui l'avait imposé. Les
maisons royales de Hollande, d'Autriche
et d'Angleterre conclurent alliance pour
enlever la couronne du front du petit-
fils du Roi-Soleil, et pour la placer sur
la tête d'un archiduc qu'ils appelaient
Charles III. A cette coalition l'Espagne
résistait. Elle avait peu de soldats et de
marins, mais elle avait l'or de l'Amérique
qu'on appelait le nerf de la guerre. C'est
pourquoi, à la fin de l'année mil sept
cent deux, le roi Philippe V attendait
avec anxiété l'arrivée du convoi et de ses
trésors.
L'amiral de Château-Renaud avait mis
le cap1 sur Cadix. La flotte anglaise croi-
sait dans ces parages. Aussi changea-t-il
de destination, et se dirigea-t-il vers les
côtes françaises. Il avait compté, sans
les capitaines des navires espagnols qui
woulaient aborder dans leur pays, et pro-
posèrent pour atterrir la baie de Vigo,
située au nord-ouest de l'Espagne.
Château-Renaud accepta cette propo-
sition. 'Ce fut son erreur. Elle lui coûta
cher.
Voici l'escadre qui entre 'dans la baie
de Vigo, baie ouverte. Nul bâtiment sus-
pect là l'horizon. Les galions pouvaient
facilement être déchargés de leur or et
de leur argent.
Mais intervint alors une question de
procédure. Une question de procédure,
en pareil moment ? me direz-vous. Eh !
oui. Les guerres, les catastrophes se dé-
clanchent par la procédure qui est l'âme
même de la diplomatie et la niaiserie
du protocole.
Il faut vous dire que les commerçants
de Cadix étaient organisés et puissants.
Ils formaient une corporation qui tenait
le haut du pavé et la haute mer, et
avaient privilège de recevoir, seuls, tou-
tes les marchandises arrivant des Indes
occidentales. De s'opposer au débarque-
ment des galions à Vigo, ils ne man-
quèrent pas. Devant le roi, ils portèrent
leur requête. Philippe V était faible ; il
consulta ses ministres et ses magistrats,
qui, comme ceux d'aujourd'hui, avaient
coutume de gagner du temps afin de voir
(venir les événements. An lieu d'agir sui-
vant le sens commun qui imposait la
mise à terre des barres d'or et d'argent,
le roi en son Conseil se détermina par
Un artifice de procédure. Le convoi se-
rait placé sous séquestre, en rade de
- Vigo ; et, quand les ennemis auraient
disparu, à ce moment, on plaiderait sur
la question de savoir si Cadix ou Vigo
aurait l'honneur de contempler les lin-
gots précieux.
Ce qui devait arriver advint. Les capi-
taines anglais ne s'embarrassèrent pas
des questions de procédure. La guerre
est la guerre, une horrible affaire, ma-
dame, qu'exaltent encore aujourd'hui les
poètes.
L'Anglais avait repéré le convoi à
l'ancre. Le 22 octobre mil neuf cent deux,
il pénétra dans la baie de Vigo. Je n'ai
pas besoin de vous apprendre que l'ami-
ral de Château-Renaud défendit les ga-
lions avec un courage désespéré. Il était
le plus faible. Quand l'issue du combat
ne fut plus douteuse, il fît ce qu'un ami-
ral sachant son métier et son devoir fait,
plutôt que de se rendre. Il incendia et
saborda les galions. Et la baie de Vigo
recouvrit les barres d'or et d'argent dé-
robées aux monts du Mexique.
Je vous ai raconté cette histoire parce
qu'elle comporte plus d'un enseignement
que vous ne (manquerez pas de tirer de
se récit. Le moindre est qu'il ne faut ja-
mais remettre au lendemain.
Parfaitement.
f Georges PONSOT.
-———————— > - ~~«t—~ ————————-
Il n'y a pas de crise
présidentielle en Pologne
La crise ministérielle est sur le point
de se dénouer
Varsovie, 21 juillet. — Le grand journal
cônservateur de Cracovie, Czas, (Le Temps)
dit savoir que les bruits relatifs à la possi-
bilité d'une crise présidentielle en Pologne
sont dénués de tout fondement. « Aucun
parti politique polonais, di le Czas, n'assu-
merait la responsabilité de souhaiter une
pareille crise. Aucun parti ne saurait indi-
quer un homme d'Eat capable de rempla-
cer le maréchal Pilsudski avec l'assentiment
du pays et de la Diète. Pilsudski est consi-
déré par la grande majorité de la nation
comme une garantie de la sécurité et de l'or-
dre du pays, comme un symbole de l'idée natio-
nale. Même les journaux qui critiquent la
politique du chef de l'Etat se défendent de
la façon la plus catégorique de vouloir pro-
voquer une crise présidentielle. Les partis
de droite viennent de déléguer au Belveder
deux parlementaires modérés, MM. Federo-
wiez et Rosset pour chercher ensemble avec
le chef de l'Etat une formule de compro-
mis de nature à satisfaire les deux blocs de
la Diète. Le parti populiste en la personne
de l'ancien président du Conseil, lM. Witœ,
tente les mêmes efforts conciliateurs.
Suivent les derniers renseignements, les
démarches faites par M. Witos et aussi
par M. Kaetrzembski, ministre des finan-
ces démissionnaire, semblent avoir beau-
coup de chances d'aboutir. Bien que l'on
ignore encore la nature des propositions
qu'ont faites ces deux hommes politi-
ques, 'l'impression générale est qu'on se
trouve à la veille d'un dénouement satisfai-
sant.
"————————— ? ^——
Une manie dangereuse
Chaque fois qu'un réformateur de la So-
ciété se met en fièvre révolutionnaire, il ne
voit qu'un système absolu : le sien. Il faut
que l'humanité se compartimente ainsi qu'il
en a décidé.
S'il s'agit de l'industrie, le législateur do-
miné par le réformateur éloquent, prend un
établissement type sur lequel il base son sché-
ma; il faut que la loi soit pour tous, c'est à
grand'peine qu'une obstination de bon sens
peut obtenir la création de catégories. On ar-
rive souvent dans une telle voie à tuer le tra-
vail que l'on veut favoriser; cela n'a aucune
importance; qu'importent les résultats pour-
vu que le principe soit sauf.
Quelques idéologues pleins de systèmes
ont obtenu l'introduction dans le traité de
Versailles d'une clause instituant, avec la So-
ciété des nations, un Bureau international du
travail. II faut bien que cet organisme mani-
feste son existence, et justifie sa dotation ma-
gnifique par des démonstrations sensationnel-
les. Nous ne devons donc pas nous étonner
qu'il prétende assimiler l'agriculture françai-
se à une vaste usine et lui imposer les règles
qui ont déjà profondément troublé l'industrie
nationale.
Ce qui doit mettre le comble à notre éton-
nement, c'est que les délégués de la France,
à la tête desquels se trouve M. Albert Thomas,
n'hésitent pas, malgré l'avis formel du gou-
vernement, à accepter la compétence du B.
I. T. pour tout ce qui concerne les dispositions
relatives à l'agriculture.
On objecterait vainement que la France est
isolée dans le Bureau international du travail;
car c'est encore une redoutable manie de vou-
loir imposer à toutes les nations des règles uni-
formes, qu'il s'agisse de pays du Nord ou de
ceux du Midi.
L'agriculture française a besoin de la li-
berté; il lui faut pour travailler la plus gran-
de Initiative ; d'autre part, il est un peu osé de
vouloir la réglementer sans entendre sa voix.
Or, aucun des délégués qui acceptent une me-
sure d'une extrême gravité n'ont procédé à
une enquête dont ils peuvent d'avance dire le
résultat.
L'idée de rendre la journée de huit heures
obligatoire pour des hommes dont le labeur
est réglé par le soleil apparaît comme une
formidable absurdité, mais l'absurde n'arrête
jamais, il excite au contraire les gens à sys-
tème.
F. H.
-———,—————— > <
BLOC-NOTES
La confusion des langues
Un de nos plus brillants collaborateurs pas-
sait Vautre jour qulquelque chose à M. Léon Bé-
tard, à propog de la circulaire ministérielle
interdisant dans les lycées l'enseignement de
l'Espéranto. Il faisait très justement ressor-
tir les avantages, que présenterait la diffusion
de ce dernier, d'abord en abaissant les bar-
rières Qui séparent Jes peuples, 'et ensuite au
point de vue strictement national, en se subs-
tituant à l'anglais dans les rapports commer-
ciaux. ¡
Théoriquement, notre ami a dix mille fois
raison; mais pratiquement, je considère son
indignation comme vaine, car avec ou sans cir-
culaire, Je n'ai pas grande confiance dans le
succès de l'Espéranto.
Certes, il serait à tous égards désirable, que
les nations se mettent d'accord pour l'adoption
d'une langue auxiliaire écrite, qui, se bornant
aux relations économiques, renonçant à expri-
mer des idées abstraites, élaguant les difficul-
tés grammaticales, construite d'après des rè-
gles précises, pourrait être apprises en quel-
ques jours par les plus ignorants.
Mais c'est précisément à cause de la logique
d'une telle conception et de la beauté d'un
semblable résultat, que je les crois impossi-
bles à réaliser. Ils supposent, en effet, que
l'universalité des hommes pourrait se sou-
mettre spontanément, par Ila seule influence
de la raison et en dehoi's de toute contrainte
à la discipline du langage nouveau. Mais il
faudrait pour cela qu'ils aietvt tous du bon
sens; et l'absence de ,bon sens constitue la
caractéristique fatale de l'esprit humain.
Si, d'autre part, l'Espéranto obtenait quel-
que succès, deux phénomènes se produiraient,
inéluctablement. Tout d'abord, il voudrait sor-
tir de son rôle, en s'élevant jusqu'aux commu-
nications littéraires; et j'ai même lu hier
dans un journal qu'un quidam avait demandé
à Anatole France l'autorisation de publier une
traduction êspérantiste de ses œuvres! Com-
me il m'est pas fait pour célat il tomberait
dans le ridicule. Il surgirait, en outre, des
réformistes, — il y en a déjà, — qui imagi-
neraient un langage encore plus simplifié; et
une fois de plus l'unification aboutirait à la
dissidence.
Aussi, tout en souhaitant le contraire, j'es-
time que la confusion des langues n'est que
l'un des aspects de la confusion morale, dont
souffre notre pauvre humanité; et que l'une
et Vautre ne disparaîtront qu'avec, elle.
Petit Jean.
Nous publions tous les lundis :
LE COURRIER DES LOYERS
ET DES HABITATIONS A BON MARCHR
A PROPOS DE L'AFFAIRE VAUX
,,:r
L'hystérie de la dénonciation
——————————.———————————
Il conviendrait parfois de faire subir un examen mental
à certains dénonciateurs
ou témoins dont Vattitude paraît suspecte
——————— et ———————
L'acte des enfants de Mme Vaux dénonçant
leur mère pour un crime, que la justice vient
de proclamer imaginaires, malgré son carac-
tère exceptionnellement monstrueux, n'est pas
absolument isolé, — et on peut le rattacher,
quant à ses causes, là d'autres actes moins
tragiques, mais (fréquents. — Ces jours der-
niers par exemple, la Lanterne a raconté l'his-
toire d'une couturière, qui, après avoir décla-
ré, qu'étant montée dans l'automobile d'un
chauffeur, qu'elle ne connaissait pas, elle au-
rait été dépouillée par 'lui, dut rec nnattre
l'inexactitude de ses déclaratins. — Un peu
avant, une jeune bonne s'était fait & elle-
même des blessures pour simuler un faux at-
tentat. On n'a pas oublié non plus le cas de
cette jeune fille, qui, il y a quelques mois,
se plaignit d'avoir été. 'l'objet d'un enlèvement
imaginaire. — Tout cela du reste sans au-
cune raison apparente et procédant d'un be-
soin vésanique de mentir et d'attirer sur soi
l'-attention.
On est aujourd'hui généralement d'accord
pour voir 'dans les faits.M mfnû
festation d'une névrose longtemps demeurée
mystérieuse, mais que les travaux d'Esquirol
et de Legrand du Saule ont !fait entrer dans
le domaine de la science médico-légale. —
C'est l'hystérie, qui constitue l'explication
d'actes excentriques jusqu'alors inexplicables,
et parmi lesquels il faut placer un certain
nombre de délits, et aussi les fausses dénon-
ciations. Celles-ci sont d'autant plus dange-
reuses, que le dénonciateur, ou plus générale-
ment la dénonciatrice, les accompagne d'une
accumulation de détails minutieux, présentés
avec une apparence de sincérité angoissante
et parfois d'une impressionnante imise en
scène, de telle sorte, qu'elle réussit facile-
ment à (forcer la conviction du magistrat ins-
tructeur ou du jury.
Aussi ont-elles provoqué un très grand nom-
bre d'erreurs judiciaires, dont les annales
médico-psychologiques nous fournissent de
longues listes. Citons deux cas entre mille.
— Le premier est relatif ià une dame Sagre-
ra, riche Espagnole qui porte des accusations
criminelles contre son mari, ses deux beaux-
frères et trois médecins, lesquels sont pour-
suivis et condamnés à des peines de dix-huit
et vingt ans de prison. L'intervention de sa-
vants français fait plus tard reconnaître leur
innocence, et obtient leur réhabilitation. Le
second exem'ple, beaucoup plus caractéristi-
que, nous est fourni par l'affaire La Roncière,
qui, vers le milieu du siècle dernier, émut pro-
fondément 'l'opinion publique.
Une jeune fille, Mlle Marie de Mas, âgée 'de
seize ane, tt dont le père, Ot~mm&n-
dait l'Ecole de iSaumur, ourdit contre un
lieutenant de lanciers, fils d'un lieutenant gé-
néral, Emile-Clément de la Roncière, une tra-
me savante, qui conduisit ce malheureux
dans une maison de 'réclusion. Tout d'abord
elle se plaignit des propos inconvenants, que
lui aurait tenue ce dernier; ensuite, elle fa-
briqua des lettres anonymes conçues en ter-
mes tels, qu'elles devaient être attribuées à
ea victime; et, pour que personne ne pût s'y
tromper, elle finit par 'les signer des initia-
les de celle-ci.
Puis vint une scène dramatique. Sa femme
de chambre, entendant au milieu de la nuit
d&s plaintes dans la chambre de sa. maîtresse,
y -pénétra et la trouva étendue sur le carreau,
en chemise, tâchée de sang, un mouchoir ser-
ré autour du cou et, une corde autour de la
taille. — Elle raconta « qu'un homme recon-
nu par elle pour être le lieutenant de la Ron-
cière, malgré un morceau d'étoffe qui lui ca-
chait le visage, avait pénétré chez elle par la
fenêtre en 'brisant un carreau, l'avait terras-
sée, et, après avoir inutilement cherché à la
violer, l'avait 'frappée 'de coups ide couteau
dans les parties les plus secrètes ».
Les parents décident d'abord de garder la
chose cachée. - Cependant les 'lettres injurieu-
ses continuent signées cette tfois E. de la
Ronc.; et quelques jours après la jeune fille
sort de son cabinet de toilette, tenant un bil-
let anonyme, qu'elle vient, dit-elle, de trouver
et tombe en proie à des spasmes nerveux, en
s'écriant: « L'homme rouge!. le papier!.
on assassine mon père et ma mère ». Elle
est dans un état tel que l'on doit lui donner
l'extrême-onction.
La justice est alors saisie, et une instruc-
tion ouverte. Un médecin commis ne trouve
pas trace des prétendues blessures. Quatre ex-
perts déclarent, que les lettres n'émanent évi-
demment pas de l'inculpé, mais présentent de
nombreux rapports de similitude avec l'écri-
ture de la victime. On apprend, en outre, que
celle-ci avait précédemment affirmé avoir vu
un jeune homme se jeter dans la Loire, d'où
des (bateliers 'l'avaient repêché, privé de sen-
timents; ce qui, après enquête, tfut reconnu
imaginaire. On établit en outre qu'elle était
affectée d'accidents morbides présentant à la
fois les caractères de la catalepsie et du som-
manbulisme.
Dans ces conditions, l'avocat de l'accusé,
Me Chaix d'Est -Ange put plaiden qu'il
avait pas eu d'attentat, sinon dans l'imagina-
tion d'une jeune fille hallucinée et en proie
à une névrose étrange sans doute, mais cer-
taine. Cependant Mlle Marie de Mas affirmait
avec une telle netteté, et il apparaissait tel-
lement incroyable, qu'elle eût inventé à plai-
sir une aventure qui en somme devait, d'après
le préjugé courant, nuire à sa réputation, que
le jury déclara M. de la Roncière coupable de
tentative de viol et de blessures volontaires,
sans oser toutefois lui refuser les circonstan-
ces atténuantes.
Il fut condamné à dix ans de réclusion et
subit entièrement sa peine là Clairvaux, où il
faillit devenir fou. Quelques années plus tard,
M. Odilon Barrot, qui avait été un des avo-
cats de la partie civile, devenu garde des
Sceaux, fit prononcer sa réhabilitation.
*
III.
Ces considérations et ces souvenirs me sont
revenus irrésistiblement à l'esprit, tandis que
je lisais le compte rendu poignant de l'affaire
tragiquement étrange, qui vient d'avoir sa
conclusion devant la Cour d'assises d'Angers.
L'attitude des enfants de Mme Vaux est, à ce
point atroce, qu'elle en devient invraisembla-
ble. Il est, en effet, impossible de lui trouver
aucune explication. Désir de venger leur
père? Evidemment non, car ils n'auraient pas
attendu aussi longtemps et ne se seraient 'pas
contentés cle tenir les propos, qui, rapportés
à la police, mirent en mouvement l'action ju-
diciaire. — Rancune contre leur mère? Non
plus, car on ne peut pas de bonne foi admet-
tre une rancune qui va aussi loin. — Préoccu-
pation orgueilleuse de jouer un rôle? Pas da-
vantage, car les deux dénonciateurs étaient
assez grands, pour comprendre que ce rôle
les rendaient odieux à tout le monde. J'esti-
me donc qu'il est permis, en l'espèce, d'envi-
sager l'hypothèse d'une névrose hystérique
analogue à celle dont nous avons parlé. Cette
hypothèse, au surplus, me semblent confirmée
par certains détails des débats. Malgré leurs
déclarations, le procès s'est terminé par un
acquittement; tout va bien. Mais s'ils eus-
sent montré plus d'habileté et de retenue,
nous aurions assisté ià cette chose effroyable:
sans doute, une mère innocente, envoyée à
l'échafaud ou en maison centrale par ses en-
fants.
De tout ceci, je conclus que, de même que
l'on soumet les accusés à une visite médicale,
quand on a quelque doute sur leur responsa-
bilité, il faudrait prendre des précautions ana-
logues à l'égard des témoins, lorsque pour
une raison quelconque leur témoignage pa-
raît suspect et susceptible de laisser planer
des doutes sur leur équilibre moral et men-
tal. — On éviterait ainsi des erreurs judi-
ciaires; et la justice conserverait une digni-
té, dont elle a un peu manqué, dans l'affaire
en question.
MAITRE JACQUES.
Comment l'Allemagne a accepté
le contrôle financier des Alliés
-
Il ne devra pas porter atteinte à la souveraineté du Reich,
et la marche régulière de J'administration ne sera pas troublée.
La commission des réparations publie
la correspondance échangée entre le co-
mité des garanties et le gouvernement
allemand.
Parmi ces documents, figure la lettre
que le chancelier du Reich, M. Wirth, a
adressé au comité des garanties.
Voici le texte de cette lettre :
LA LETTRE DU CHANCELIER
Berlin, 21 juillet. 1922.
Monsieur le président,
Comme suite à la lettre du 18 juillet par
laquelle le Comité des garanties a bien voulu
me communiquer les résultats des entretiens
du Comité des garanties avec les délégués al-
lemands concernant le contrôle exigé par la
commission des Réparations, contrôle des re-
cettes, des dépenses et de la dette flottante,
ainsi que les mesures à prendre contre l'éva-
sion. des capitaux, et en ce qui concerne les
statistiques, j'ai l'honneur de vous faire sa-
voir ce qui suit ;
Une lourde charge
Le gouvernement allemand, tout en se ren-
dant compte de ce que les dispositions pré-
vues constituent une lourde charge pour
l'exécution desdites dispositions pour la du-
rée du moratoire. En prenant sa résolution,
après une délibération approfondie, le gou-
vernement allemand a été guidé, par le mo-
tif que les dispositions prévues dans le me-
morandum constitueront un règlement défi-
nitif des questions abordées dans les lettres
échangées entre le 21 mars et le 14 juin, et
que, en même temps, elles créent_la base sur
laquelle la commission des Réparations sera
mise à même de prendre sur la lettre du
gouvernement allemand du 12 juillet une dé-
cision qui tient compte des dangers de la
situation financière et. économique de l'Alle-
magne, comme ils sont expliqués dans la note
allemande du 12 juillet.
Le Secret des Affaires
Le gouvernement allemand part de ridée
que les dispositions prévues dans le mémo-
randum seront exécutées en conformité avec
les principes qui ont inspiré la rédaction
de ces dispositions ; c'est-à-dire qu'il ne sera
pas porté atteinte à la souveraineté du Reich,
que la marche régulière de l'administration
ne sera pas troublée et que le secret de la
fortune et des affaires individuelles des con-
tribuables sera respecté.
En te qui concerne la répression de l'éva-
sion des capitaux, le gouvernement allemand
se voit obligé d'insister eur la nécessité de
procéder maintenant à l'exécution de la ré-
solution prise par le Conseil suprême des
puissances alliées le 13 août 1921. Il prie le
comité des garanties d'exercer son influence
dans ce sens.
Agréez, etc., etc.
Signé : WIRTH.
**
Deux autres 'lettres signées par M.
Schroeder, président de la Kriegslasten-
kommission, constatent l'accord du gou-
vernement allemand avec le comité des
garanties : 1° Sur la traduction fran-
çaise des dispositions législatives et ré-
glementaires à prendre en Allemagne
contre l'évasion des capitaux ; 2" Sur le
fait que « les mesures qui, sur la base
des délibérations maintenant terminées,
ont été envisagées au sujet du contrôle
des recettes, des dépenses et de la dette
flottante, doivent laisser intacts les ar-
rangements qui orit été déjà établis entre
le comité des garanties et le gouverne-
ment allemand en 'ce qui concerne les
contrôles de la statistique des exporta-
tions, de la perception des droits de
douane et taxes à l'exportation et des
prélèvement ,éffèctué par priorité,
d'une partie des devises provenant des
CXE ortations. »
LE MEMOIRE EST DEJA PUBLIE
A BERLIN
Berlin. — 22 juillet. — Les journaux pu-
blient le texte officiel du mémoire adressé
par le Comité des garanties au chancelier
Wirth. Cette publication ne devait avoir lieu
que dans quelques jours, mais des indiscré-
tions commises par la Gazette de la Croix
ont décidé le gouvernement à avancer la pu-
blication de ce document.
La. Gazette de la Croix d'éclare que le
contrôle des finances constitue une lourde
charge morale pour l'Allemagne et est assez
décourageant pour ceux qui considèrent la
politique d'exécution comme la seule politi.
que possible.
« Les adversaires de cette politique ex-
ploiteront sans aucun doute contre le gou-
vernement et les partis modérés, l'excellente
matière à polémique que leur fournit le mé-
moire du Comité. Les diverses mesures de-
mandées sont partiellement supportables,
mais là n'est pas l'essentiel du document qui
porte sans aucun égard atteinte à la souve-
raineté d'un grands peuple et de son gouver-
nement. »
Le Worwaerts écrit :
« Il faut attendre \mainten'ant la déci-
sion de la Commission des réparations.
quelle qu'elle soit. Il est certain que le gou-
vernement ne consentira pas au maintion
des anciennes conditions de paiement. Il faut
arriver à un allègement des paiements et
si possible à un règlement définitif de la
question en accordant à l'Allemagne un
temps de pause et en fixant ses obligations
en conformité avec ses capacités. C'est une
lourde tâche pour un débiteur que d'accorder
à ses créanciers un droit aussi étendu de
s'ingérer dans ses affaires. »
Certains journaux, cependant constatent
que ce contrôle permettra aux alliés de
,mieux juger les possibilités de paiement de
l'Allemagne. -
—————————— ( ——————————.
LA CRISE ITALIENNE
C'est M. Orlaijdo qui recueillerait
la succession de M. Facto
Rome, 22 juillet. — Le roi a terminé, dans
la soirée, ses consultations politiques. Il a
entendu (plusieurs anciens (présidents du
Conseil et les leaders des différents groupes
parlementaires ; ces entretiens l'ont confir-
mé dans l'intention de confier la formation
du nouveau cabinet à M. Orlando.
Celui-ci, de son côté, continue ses pour-
parlers avec les chefs des divers partis. On
prévoit qu'il aboutira assez rapidement, mal-
gré l'intransigeance des représentants du
parti populaire qui se refusent à admettre
une participation des libéraux au gouverne-
ment.
,————————— # t-
Habitations à bon marché
Comment les Sociétés chargées de l' application
de la loi Ribot, arrivent à la rendre inopérante
On sait que la loi Ribot et certaines socié-
tés de crédit immobilier ont pour objet de
faciliter l'accès à la petite propriété à tous
ceux qui possèdênt un modeste pécule et dé-
sirent l'employer à devenir propriétaire.
La loi est fort nette. En principe, il suffit
de posséder le cinquième du capital immo-
bilier total pour pouvoir devenir propriétaire.
En réalité, les choses sont un peu plus com-
pliquées. Des chinoiseries administratives,
sous prétexte de garanties, sont venues com-
pliquer l'application de la loi et neutraliser
en grande partie ses effets.Voici fort résumées
les formalités indispensables exigées par tou-
tes les sociétés de crédit immobilier qui s'oc-
cupent d'habitations à bon marché : Il faut
fournir des actes de naissance, le vôtre, celui
de votre femme et celui de vos enfants, si
vous en avez ; l'acte de mariage, un certi-
ficat de bonne vie et mœurs, le casier judi-
ciaire, livret de famille, certificat de domi-
cile, etc.
Puis on constitue un dossier avec les plans
et les devis de la maison à exécuter, plans et
devis dressés par un architecte.
La société soumettra ces plans et devis :
Ie au contrôleur des contributions directes, à
qui vous demanderez un certificat administra-
tif prouvant que votre maison satisfait à
certaines conditions de construction ; 2° au
comité de patronage des habitations à bon
marché, qui vous délivrera un certificat de
salubrité. Ceci demande deux ou trois mois.
Il arrive souvent que le contrôle des contri-
butions directes égare les dossiers. On en est
quitte alors pour tout recommencer.
Ensuite, quand les plans sont acceptés,
vous devez passer une visite sanitaire à la
Caisse nationale d'assurances.
Si les médecins préposés à votre examen
vous découvrent une maladie organique quel-
conque, ils ne vous assureront pas, et vous
ne pourrez pas devenir propriétaire. D'autre
part, la société de crédit immobilier ne prête
que sur des terrains situés en Seine ou Seine-
et-Oise.
Il y a là, sans nul doute, mauvaise Inter-
prétation de la loi. Le but du législateur a
été suffisamment précisé pour qu'il ne prête
pas à plusieurs interprétations : Faciliter
autant que faire se peut l'accès à la petite pro-
priété. Il y a la loi, qui est formelle ; il y
a ceux et les sociétés qui ont charge de l'ap-
pliquer. Ceux-ci paraissent, au contraire, tra-
vailler à la rendre inopérante ! — R. D.
■ — -> < ■
LA PEUR MIRACULEUSE
SUR LE POINT D'ÊTRE ÉCRASÉ
un pèlerin de Lourdes
retrouve ses jambes
Mâcon, 22 juillet. — Un train de pèlerins
à destination de Lourdes s'arrêtait quelques
minutes en gare de Dijon. Quelques pèlerins
gagnèrent le buffet pour se restaurer, puis sur
l'appel de la cloche, regagnèrent cahin-caha
leurs vagons. Parmi eux, un paralytique qui
s'aidait péniblement de deux béquilles, traver-
sa la voie alors qu'un rapide était annoncé.
Un cri d'horreur s'échappa de toutes les bou-
ches. Mais le bêquillard, mettant ses béquilles
sous son bras, prit ses jambes à son cou, fran-
chit le passage périlleux et rejoignit allégré
ment le train en Dartance.
FANTAISIES ADMINISTRATIVES
,
Les réponses aux pesUees
éeriles concernant la marine
sont bien curieuses
Si c'est ainsi qu'on renseigne le ministre
Tout récemment des protestations assez
vives se sont produites dans la presse au su-
jet de la création scandaleuse — il n'y a pas
d'autre mot — d'une « marine à terre », qui
comprend surtout des amiraux et des offi-
ciers supérieurs, au sujet aussi de cette ar-
mée navale qui n'a pour ainsi dire plus de
bateaux et qui conserve, dans les grades éle-
vés, principalement, des cadres pléthoriques,
alors que plus de 1.500 officiers mariniers
ont été l'an dernier « sabrés » à l'âge de 45
ans et mis en masse à la retraite d'office. Il
y aurait beaucoup à dire sur tous ces sujets,
et on le dit souvent. Mais on se demande
commént M. Raiberti, qui passe pour un
homme très droit de caractère, très honnête
et très désireux de bien faire, non seulement
continue à laisser les choses aller comme
devant et même les aggrave, par exemple
par le fameux décret qui a organisé le « front
de mer» qui n'est qu'un front de terre.
Il n'y a qu'une explication à cette anoma.-
lie. Les bureaux sont plus forts que le mi<
nistre, voilà tout, et celui-ci est leur prison-
nier. Or il faut voir comment les bureaux
doivent présenter au ministre la vérité sî
l'on en juge par la façon dont ils l'exposent
aux parlementaires indiscrets qui se mêlent
de signaler les imperfections (c'est un eu-
phémisme) de l'administration de la rue
Royale.
Par exemple, on indique à M Raiberti qu'il
y a, parmi les fonctionnaires de ses services
centraux une crise d'avancement. De sa plus
belle plume, M. Lebureau répond que cette
crise est « très contestable ». Le parlemen"
taire ne se tient pas pour battu. Il exige de
connaître à quel âge les sous-directeurs ac-
tuels ont été nommés dans leur emploi et
quel est l'âge des sous-chefs de bureau à pré-
sent. M. Lebureau est bien obligé de fournir
sa statistique, après avoir essayé de répon-
dre par le silence. Et l'on s'aperçoit que les
sous-directeurs actuels ont été promus. à
l'âge où leurs subordonnés sont encore sous-
chefs de bureau. A part cela, n'est-ce pas*
Il n'y a pas de crise d'avancement.
Autre question : Le même partementaire
Interroge M. Raiberti sur le nombre des ad-
missions à l'Ecole navale, qui, selon lui, sont
aussi élevées qu'avant la guerre et s'étonne
qu'on recrute tant de futurs officiers de
marine alors qu'il y en a déjà trop. M. Le-
bureau réplique qu'on reçoit à l'Ecole navalé
bien moins d'élèves qu'avant 1914. A nou-
veau 11 est prié, au lieu de répondre par des'
phrases, de produire ses chiffres. Et l'on s'a-
perçoit qu'en effet on admet plus de «bor-
daches » maintenant qu'en 1910 et 1911. Oui
mais. il paraît que M. Lebureau n'avait fait
allusion qu'aux < deux dernières années »
avant 1914. Il a donc raison. Seulement, en
réalité il a tort tout de même. Car la période
d'avant-guerre, sauf erreur, ne doit pas sq.
borner aux deux années dont il parle.
Troisième exemple. Dans l' « Officiel > du
2 avril dernier, on annonçait toujours au
même député que la « loi des cadres > serait
déposée dans la deuxième quinzaine de mai-
(Le 14 février on s'était contenté de lui pré-
dire qu'une fois le programme naval voté, le
projet de loi des cadres serait c rapidement
établi. ») Or, le 9 juillet le dépôt d'un projet
de loi des cadres redevient. prochain!
Enfin, pour clore la série — on pourrait
l'allonger facilement — M. Raiberti a été
prié de dire s'il est exact qu'il y a une « école
d'administrations à Rochefort, où trois élè-i
ves reçoivent deê leçons de « six> profes-
seurs. Par son truchement ordinaire, le ml*,
nistre a commencé à signaler « qu'il y a eu *
beaucoup plus d'élèves que cela à Rochefort.
« qu'il y en a> encore un nombre respecta-
ble. Après quoi. il a reconnu incidemment
qu'en effet, en 1923 « Il n'y aura> que trois
élèves, ce qui, bien entendu, n'empêchera
pas l'école d'être utile et indispensable. A
preuve que a'« Officiel » vient de publier hier
la liste de 19 commis du personnel adminis.
tratif de la marine autorisés à subir l'examen
pour les trois uniques places disponibles-
Et tout est à l'avenant, cependant qu.
Raiberti est plus disposé que jamais à EAIS
ser d'excellentes réformes. Seulement. il fe*
rait peut-être bien de lire très attentivement
à l'« Officiel » les questions qui lui sont po*
sées. et surtout les réponses qui y sont fai-
tes en son nom.
TRITON*
.- ) - -.- - (
A LA CONQUÊTE DE L'AIR
LE DÉVELOPPEMENT
de l'aviation au Maroc
Le sous-secrétaire d'Etat à l'aèronautiquè.
,communique la note suivante :
L'aviation au Maroc, et en particulier, les
escadrilles d'Assaka, de Kheaiifraet d'Annoc-
kow ont fourni un gros effort pendant le mois
de juin dernier.
Le général commandant la subdivision de
Meknes s'exprime ainsi sur les résultats ob-
tenus :
« Grâce là l'activité des équipages des es-
cadrilles, la marche des colonnes s'est fai-
te dans les meilleures conditions possibles de
sécurité et de liaison. Les renseignements
parvenaient avec abondance par messages Ta.
dio, par signaux et par messages lestés.
« Tous les mouvements d'insoumis qui au.
raient pu inquiéter la progression et le sta-
tionnement des colonnes ont été signalés à
temps.
« A maintes reprises, des orages rendant
les pistes impraticables et empêchant le fonc-
tionnement de la T. S. F., bien des messa-
ges et des sacs de courrier ont été appor-
tés aux -états-majors et aux troupes, par les
avions, au cours de leurs missions particu-
lières.
« Le travail de la carte a pu être perfec*
tionné et complété-par les clichés et les cro-
quis obtenus.
« En suivant et en situant, au jour le
jour, les mouvements de régression des in-
soumis, l'aviation a su donner les rensei-
gnements d'ordre politique et militaire les
plus cerains et les plus utiles.
« L'aviation sanitaire a franchi la phasé
d'expérience pour devenir un moyen normal
d'évacuation de blessés et de malades. Elle
n'a donné lieu à aucune critique de la part
du service de santé. »
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