Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-06
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 janvier 1902 06 janvier 1902
Description : 1902/01/06 (N9024,A25). 1902/01/06 (N9024,A25).
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Zn NUMÉRO
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( CENTIMES
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UN AN 20 FR.
VINGT-CINQUIÈME ANNÉE - NUMÉRO 9014
LUNDI 6 JANVIER 1902 -
«i> 17 NivêsE. — AN 110 «J.
CS8 MANUSCRITS NON (Msnlis NR SONT PAS lunfDUI
t- rr, NUMÉn"
es
CENTIMES
- Tribune Libre
Qui vent trop prouver.
M. Noblemaire, directeur de la Compa-
gnie de P.-L.-M., vient de publier, dans
la Revue des Deux-Mondes, un article
contre la loi votée par la Chambre, en
,!Vue d'améliorer le sort des employés de
chemins de fer. L'article est d'ailléurs
intéressant, ce qui ne surprendra per-
sonne, nul ne contestant la valeur de son
auteur.
.i Mais si sa valeur est hors de cause, en
doit-on penser autant de ses intentions
et de son impartialité? Il semblerait dif-
ficile de le soutenir. Si M. Josse était
orfèvre, M. Noblemaire est directeur de
Compagnie. Comme tel, il a charge d'in-
térêts privés considérables, et on peut se
.demander s'il ne se laisse pas influencer
.par ceux-ci et par d'autres considérations
encore quand, d'une plume élégante, il
-rédige, pour la très cléricale revue de
:-M. Brunetière, un réquisitoire en règle
contre la loi Berteaux-Rabier-Jaurès.
Bien qu'il fasse effort visible pour s'en
défendre, l'auteur de l'article reste bien le
Idéfensaui:4es £ &^cUûnm.ires, et àr maint es
.reprises il proteste contre la prétention
du Parlement qui veut réglementer dans
une entreprise qu'il qualifie de privée,
les conditions du travail et même — par
l'intermédiaire de la retraite - le salaire
des ouvriers. Cela le choque évidemment.
II ne paraît nullement se souvenir que
les chemins de fer ne sont pas des entre-
prises comme les autres ; les Compagnies
'jouissent de monopoles concédés qui les
.mettent à l'abri de la concurrence, mais
leur donnent un caractère indéniable de-
services publics. Elles savent fort bien
l'invoquer à l'occasion et on ne saurait
'leur permettre de le décliner à leur gré.
1 Or, n'est-il pas naturel que les employés
• et les ouvriers des services publics jouis-
sent d'un régime privilégié? Les pou-
voirs publics ne doivent-ils pas être des
patrons modèles, agissant par l'exemple,
faisant les expériences nécessaires et tra-
çant ainsi à l'industrie privée la voie
qu'elle doit suivre? Personne n'oserait
évidemment soutenir le contraire.
Mais dans le cas particulier qui nous
occupe il est encore pour l'Etat un autre
motif d'intervention. C'est la sécurité des
voyageurs. Il est clair qu'avec des em-
ployés surmenés, les accidents sont plus
nombreux, et nul n'a perdu le souvenir
de la catastrophe d'Appilly, due à l'inat-
tention d'un chef de gare qui faisait une
^vingtaine d'heures de service par jour. A
ce titre, le droit d'intervention des pou-
voirs publics est tellement évident que
fe. Noblemaire n'essaie même pas de le
Contester.
f Tout au plus s'efforce-t-il de représen-
ter que cette intervention est inutile,
-les Compagnies possédant au plus haut
degré le souci des voyageurs. « Peut-on
supposer sérieusement, dit-il, que ceux
.qui ont l'honneur et la responsabilité de
la direction n'aient pas en même temps
le cœur assez haut placé pour ne pas se
laisser absorber et aveugler par le souci
d'augmenter ou de maintenir les divi-
dendes de leurs actionnaires au point
'd'oublier ou de négliger les considéra-
tions du devoir le plus haut de l'huma-
nité, vis-à-vis de leurs collaborateurs de
tous les jours, vis-à-vis du public ? »
Sans doute, c'est fort bien dit et nous
voulons même que ce soit sincère. Seule-
ment, M. Noblemaire nous concédera
bien qu'il doit s'élever parfois, en son
âme directoriale, de terribles conflits entre
ie chef d'exploitation, qui représente les
actionnaires, ennemis de toute dépense,
0t l'ingénieur, soucieux de la sécurité du
public.
Dans ces duels intimes, l'ingénieur
doit avoir souvent le dessous, à son insu
je l'accorde, paree qu'il sent toujours
sourdre en lui cette vérité statistique,
qu'on ne saurait transporter des centai-
nes de millions de voyageurs sans en
casser quelques-uns.
i H se dit qu'il y aura toujours des acci-
dents, ce qui est du reste rigoureusement
exact. « Ah ! si on était sûr de les éviter
» absolument, il ne regarderait certes pas
» à la dépense ! mais pour obtenir un ré-
j sultat relatif? » Et pendant que l'ingé-
nieur se neutralise et s'efface peu à peu,
le chef d'exploitation suppute froidement
que les actionnaires ont plus d'intérêt à
solder des notes de chirurgiens et à payer
des indemnités qu'à dépenser des mil-
lions pour leur personnel.
) Le résultat est une transaction entre
l'un et l'autre, et l'on prend une mesure
insuffisante.
M. Noblemaire a donc beau faire, il ne
téussira pas à faire passer pour une
ceuvre impartiale le réquisitoire qu'il a
pressé contre la loi Berteaux-Rabier-
jaurès. Il voudrait être impartial qu'il ne
le pourrait pas.
j -5e doute fort aussi que, malgré son ha-
bileté et sa documentation, il parvienne
à éviter aux Compagnies la réglementa-
tion du travail, si légitimement deman-
dée par tous les employés de chemins de
1er et si ardemment appuyée par l'opi-
nion publique. Car chacun a très nette-
ment conscience qu'améliorer la condi-
tion de ceux qui détiennent l'existence
.de millions de voyageurs équivaut à
augmenter la sécurité publique.
» Au surplus, la partie la plus sérieuse
de son argumentation, - à savoir les
ponséquences financières de la loi, — ne
.Semble pas décisive. -On sait que fes
Compagnies soutiennent qu'elle entraî-
toetpit une augmentation de dépenses d'au
WiÛB £ t c'està l'aide
de ce chiffre que l'on a porté les plus
rudes coups au projet.
Or à la Chambre, M. Berteaux a con-
testé formellement ce total et a argué de
fausseté les chiffres présentés. Bien en-
tendu M. Noblemaire les maintient et sou-
tient qu'ils ont été établis sur les résul-
tats et sur les horaires de 1896. Il fau-
drait pourtant tirer cette affaire au
clair.
Sans doute on ne saurait se baser sur
des raisonnements simples portant sur le
nombre des employés considéré grosso
modo, et il faut se * livrer au travail de
détail comme les Compagnies soutiennent
l'avoir fait. Seulement il convient de sa-
voir dans quelles conditions fut exécuté
ce travail.
Si on s'est borné à prendre l'année
1896, avec ses horaires et à lui appliquer
des tarifs nouveaux et des journées nou-
velles, sans modifier en quoi que ce soit
les services et l'heure des trains, on a été
certainement conduit à des résultats ma-
nifestement absurdes et que l'on peut
considérer comme sciemment exagérés.
Si par exemple là où les horaires anciens
exigeaient le travail d'un mécanicien
pendant onze heures, on a compté deux
mécaniciens sous prétexte que la journée
est réduite à dix heures et sans exami-
ner un changement possible des heures
ou un croisement de service avec un au-
tre ouvrier, il est bien clair qu'on a enflé
la note à plaisir.
Il n'est certainement pas possible que
la réglementation proposée puisse en-
traîner pareille augmentation de dépen-
ses. On se trompe ou l'on nous trompe.
Peut-être les deux. Et M.Noblemaire, en
écrivant son article, comme les Compa-
gnies en fournissant leurs renseigne-
ments n'ont sans doute pas suffisam-
ment songé que, suivant un proverbe:
« Qui veut trop prouver ne prouve rien. »
ANDRÉ LEFÈVRE.
Nous publierons demain un article de
MAURICE ALLARD
SUICIDE
Le Temps, changeant par cette
i période incertaine, est décidément
j repassé à droite. Après avoir voi-
siné pendant deux ans avec les
radicaux et même avec les socialistes, qu'il
déclarait alors d'excellents républicains
(« alors » remonte à dix-huit mois), le
journal réactionnaire revient à ses an-
ciennes amours de l'époque méliniste. - -
Pour le moment il accueille favorable-
ment les .propositions du Gaulois et de
Y Autorité, et ce n'est pas sans une cer-
taine satisfaction qu'il les voit conseiller
aux cléricaux de voter pour les députés
ayant repoussé la loi sur les associations.
Seulement le bonheur du Ternes n'est
pas sans mélange et il s'y mêle une pointe
de mauvaise humeur. Il ne peut s'empê-
cher de gourmander les conservateurs et,
tout en scellant cette nouvelle alliance, de
rappeler — pour mémoire — les vieux
comptes de jadis qui n'ont pas été réglés.
Cette querelle est tout à fait édifiante. Il
paraît qu'en 1898 les progressistes ont été
« roulés » et que les monarchistes n'ont
pas voté pour eux, ce qui suppose évidem-
ment que, par aiHeurs, les âwâinistes sou-
tenaient sans défaillance - candidats
du roy.
C'est tout au moins à celte trahison que
ces braves soi-disant progressistes attri-
buent leur défaite. Nous la croyons due,
bien plutôt, à ce fait que les électeurs répu-
blicains, constatant la trahison de leurs
anciens mandataires, les ont abandonnés
au profit des radicaux et des socialistes.
Il leur plaît de tenter une nouvelle expé-
rience et de conclure publiquement une
nouvelle alliance avec la réaction. Tant pis
pour eux, car ils y perdront le reste de
leurs troupes. Pour peu qu'il continue, le
parti progressiste ne sera plus qu'une ex-
pression historique.
Pour avoir voulu composer avec l'enne-
mi, les modérés vont être remplacés par
des nationalistes dans toute la région de
l'Est. La politique réactionnaire, qu'ils re-
prennent après une expérience qui aurait
dû les en dégoûter, les fera remplacer dans
les autres circonscriptions par des républi-
cains plus sûrs.
Enfin ça les regarde ! et comme suprême
consolation ils pourront emporter dans la
tombe politique la suprême bénédiction
du Pape. -
SAUVONS ROME ET LA FRANCE
Républicains, mes amis, qu'allons-nous deve-
nir ? L'Eglise emploie les grands moyens.
La Croise annonce qu'elle va sauver la France
aux élections prochaines avec cinq neuvaines na-
tionales :
En janvier, neuvaine à l'Enfant-Jésus; en fé-
vrier, à Notre-Dame-de-Lourdes; en mars, à saint
Joseph ; en avril, à Notre-Dame-de Salut ; en mai,
au Saint-Esprit lui-même.
La première neuvaine aura lieu du 6 au 14 jan-
vier, avant la rentrée des Chambres ; elle doit
assurer la réélection de M, Deschanél. La der-
nière, celle du Saint-Esprit, devra éclairer l'élec-
teur.
D'où il suit que, si M. Deschanel était battu, il
serait démontré que la Providence se fiche des ca-
tholiques ; et si les élections, comme tout le fait
prévoir, sont républicaines, il nous faudra penser
que le Saint-Esprit est avec les athées.
C'est bien un peu l'avis des cléricaux, qui n'ont
imaginé les neuvaines que pour occuper les loi-
sirs des vieilles dévotes. Pour assurer les succès
doctoraux i ou. r.r de* souscriptions; c'est
BlML £ vV,
*■ • <■ - - :4* "• : .5
LA POLICE
LE CABINET DU PRÉFET
Enquêtes et investigations. — Armes,
pigeons et réunions. — La sécurité
dans les théâtres. — Réglementa-
tion des amusements. — Af-
faires militaires.
Dans un précédent article, nous avons dit
ce qu'est la Préfecture de police. On a pu voir
qué cette administration était une véritable
institution d'Etat, quoique rétribuée par les
seuls contribuables parisiens et malgré les
protestations constantes de toutes les assem-
blées municipales qui se sont succédé à l'Hô-
tel de Ville.
Nous allons aujourd'hui examiner les di-
vers organes de cette vaste machine dans leur
fonctionnement. Au fur et à mesure de cet
examen, les attributions de chacun des mul-
tiples services de M. Lépine nous apparaî-
tront plus nettement. On pourra constater
alors, comme M. Desplas, conseiller munici-
pal, dans son rapport sur la Préfecture de
police,« qu'elle a les yeux constamment ou-
verts sur toutes les manifestations de la vie
publique et de la vie privée de la Cité et du
pays tout entier. »
La préfecture de police comprend quatre
grands services : le cabinet du préfet, la di-
rection de la police municipale, la direction
générale des recherches et le secrétariat gé-
néral. * -
Chacun de ces services partage entre plu-
sieurs divisions ses attributions particuliè-
res.
Chaque division comprend plusieurs bu-
reaux. C'est, en un mot, la division du travail
dans toute l'acception du mot. Mais tandis
que cette méthode employée par l'industrie
donne des résultats merveilleux de célérité
dans la confection des marchandises, ici elle
produit des résultats diamétralement opposés.
Car la préfecture de police, telle qu'elle fonc-
tionne, est, comme toutes les administrations,
d'une lenteur toute administrative, excepté
cependant quand il s'agit de « coffrer » les
gens ou de « passer à tabac » des manifes-
tants. Ce sont les seuls cas où les choses sont
rondement menées. Il est vrai que ce sont
précisément les seuls cas dans lesquels le
public aimerait un peu moins de précipita-
tion.
Le cabinet
Le cabinet du Préfet, dont nous nous occu-
pons aujourd'hui, va tout de suite nous don-
ner cette impression que rien n'échappe à
la curiosité, à l'inquisition de la Préfecture.
Il comprend quatre bureaux dont le secréta-
riat particulier du Préfet et le Contrôle géné-
ral de la Préfecture de police.
Le premier bureau s'occupe— le croirait-on?
— de décorations.
Etes-vous postulant à une médaille d'hon-
neur du travail, que vous pouvez aspirer à
porter si vous êtes resté au moins trente an-
nées consécutives au service de la même mai-
son? Voulez-vous voir le ruban vert « du
Poireau » de M. Méline, autrement dit « le
Mérite Agricole », orner votre boutonnière?
C'est au premier bureau du cabinet du Préfet
de police que vous allez avoir à faire.
Ce bureau est, en effet, chargé de procéder,
pour le département de la Seine, à une
enquête pour vérifier la nationalité de chaque
candidat et ses titres à ses récompenses.
Dans les dix dernières années, il n'a pas
fait moins de 10,792 enquêtes au sujet de la
médaille d'honneur du travail et 1,362 pour le
Mérite agricole.
Les ofliciers de réserve et de l'armée territo-
riale sont, eux aussi, soumis à des enquêtes
du 1er bureau qui, sur la demande du gou-
vernement militaire de Paris, procède à la
vérification de leur domicile et de leur situa-
tion de famille (célibataire ou marié, nombre
d'enfants, etc.)
Vous verrez que bientôt, pour être officier
de réserve ou de l'armée territoriale, il faudra
passer par le service anthropométrique de M.
Bertillon. Si seulement ça pouvait dégoûter
les nombreux amateurs de galons 1
Depuis 1896, ces enquêtes ont porté sur
41,883 officiers, et pour la seule année der-
nière, sur 12,540.
Le 1er bureau a, depuis 1892, délivré 1,900
récépissés de déclarations faites, aux termes
de la loi de 1883, par des importateurs ou des
exportateurs d'armes réglementaires, c'est-à-
dire celles qui figurent sur les états des
ministères de la guerre et de la marine
comme armes à feu en service dans les
armées de terre et de mer.
On sait qu'une loi—du 22 juillet 1896 — a
été faite sur les pigeons voyageurs. Les per-
sonnes qui veulent ouvrir un colombier de
pigeons voyageurs, dans le département de la
Seine, doivent solliciter l'autorisation du
préfet de police. C'est le l*r bureau qui ins-
truit ces demandes, prépare les arrêtés d'au-
torisation et en délivre ampliation aux inté-
ressés. Depuis la promulgation de cette loi,
en 1896, le 1" bureau a ainsi donné 2,252 au-
torisations.
Enfin, c'est au 1er bureau qu'incombe le
soin de donner aux organisateurs de réunions
publiques récépissé de la déclaration qu'ils
doivent faire, conformément à la loi du 30
juin 1881.
Qu'on entende bien : déclaration ne veut
pas dire demande d'autorisation. La liberté
de réunion est absolue en France : trop de
gens l'ignorent encore. On prévient seule ment
la préfecture de police à Paris, le maire, par-
tout ailleurs, qu'une réunion aura lieu, afin
que, prévenus, ils puissent prendre les mesu-
res d'ordre qu'ils jugent nécessaires.
res d'ordre
Les attributions du deuxième bureau
Le deuxième bureau du cabinet, parmi ses
attributions, a celle de réglementer les plai-
sirs du public et assurer la sécurité dans les
théâtres, cafés-concerts, hippodromes, cir-
ques, etc.
Après l'incendie de l'Opéra-Comique et
après celui du Bazarde la Charité, le deuxième
bureau a été chargé de procéder à la revision
de toutes les salles de spectacles à la suite de
laquelle les ordonnances' de police sur les
théâtres ont été modifiées et d'autres ordon-
nances prises à propos de la lumière électri-
que. Il s'est occupé de la création des pom-
piers civils dans les cafés-concerts et les théâ-
tres et de leur consigne pour le service d'in-
éendie "'- ,.
C'est ce bureau qui, par l'entremise des
commissaires de police, le colonel de la garde
républicaine, le directeur de la police muni-
cipale, assure les services d'ordre dans les
établissements et l'observation des règlements
et consignes, t"
Et très certainement, si uneautfe catastro-
phe cBmrfie'ûûllûfl 'd,a\t J),Q.U'i\,QZUI carié plus
:,. - ,*.,', i ü , U «
haut survenait par malheur, ce ne serait pas
de la faute du deuxième bureau, ni de sa vigi-
lante et considérable correspondance.
Ce n'est pas tout. La Censure, — cette
idiote, — a-t-elle commis une bévue? Vite le
deuxième bureau en est avisé, non pour la ré-
parer, mais pour faire respecter par tous l'in-
sanité officielle.
Les bals, concerts instrumentaux, cinéma-
tographes, courses, expositions publiques, vé-
lodromes, panorama, dioramas, gymnases,
jeux divers installés dans les établissements
publics, assauts d'armes, boxe, canne, 'etc.,
tout cela est du domaine du deuxième bureau
qui, du 1er décembre 1900 au 1er novembre
1901 a délivré 6,560 autorisations, tant à Paris
qu'en banlieue.
On se demande comment avec tant de tri-
bulations ce malheureux deuxième bureau
peut arriver à s'occuper encore des Associa-
tions (Sociétés sportives, musicales, religieu-
ses, nautiques, aéronautiques, etc.) qui lui
donnent un travail considérable. Qu'on en
juge :
Une Société de tir ou de gymnastique veut-
elle sortir? organiser un concours? se pro-
mener en armes ? Une Société musicale veut-
elle faire une répétition ? donner un concert
sur la voie publique ? Autant de demandes
d'autorisations qui affluent au deuxième bu-
reau. Il accorde ou refuse, selon le cas et
l'humeur de l'employé qui joue à ce moment
le rôle du 2e bureau. Mais ce qu'il n'oublie
pas de faire, c'est de prendre note de tout ce
qui lui arrive, d'en constituer des dossiers
intéressants. Ça peut toujours servir, quand
ce ne serait qu'en cas de mobilisation.
Ce n'est pas tout encore. Le service s'oc-
cupe avec le plus grand soin du fonctionne-
ment des sociétés de secours mutuels qui doi-
vent, aux termes de la loi, faire une déclara-
tion à la préfecture pour bénéficier des avan-
tages de l'approbation ministérielle.
165 de ces déclarations ont été faites du 1er
décembre 1900 au 1" novembre 1901.
Les fêtes publique, les fêtes foraines — les
forains admis à prendre part à ces fêtes doi-
vent être munis d'un carnet délivré par la
préfecture de police — le colportage, l'affi-
chage sont également du domaine du 2* bu-
reau.
Il instruit encore les demandes de natura-
lisation, d'admission à domicile. Il fait des
enquêtes confidentielles à la demande des ad-
ministrations publiques sur des cas d'addi-
tions ou de substitutions de noms ou de titres,
sur des demandes de secours, de bourses ou
d'emploi.
Artistes, écrivains, publicistes, fonctionnai-
res, leurs veuves et leurs enfants, rien et per-
sonne n'échappe à la perspicacité des enquê-
teurs du deuxième bureau.
Enfin, c'est lui qui est commis à la recher-
che des déserteurs, insoumis, manquants aux
appels des armées de terre et de mer qu'il
arrête, quand il peut, et remet aux mains de
l'autorité militaire. Pour cette besogne, il re-
çoit de toute la France et des colonies —
quelle occupation toute municipale J — les
bulletins de recherches, met les recherchés en
observation au service d'identité judiciaire et
au service des garnis, examine, analyse et
transmet à l'autorité militaire les procès-ver-
d'arrestation. •"« v.
Pour donner une idée de ce que fait et peut
faire le deuxième bureau du cabinet, disons
seulement que du 1" décembre 1900 au
1er novembre 1901, le nombre de ses dossiers,
qui était de 281,299, s'est élevé à 297,919, soit
une augmentation de 16,610 dossiers.
C'est assez coquet ! -
Après cela, demanderez-vous, qu'est-ce qu'il
peut rester à faire pour les autres services ?
Des masses de choses encore, ainsi que nous
le verrons en continuant notre promenade à
travers les couloirs, galeries et bureaux de la
préfecture. - >
ÉCHOS
Aujourd'hui, à deux heures, courses à
Marseille.
NOS FAVORIS
Prix du Rouet : Ec. Fischhof ou Quiès.
Prix de la Corniche : Ane d'Autriche
ou Kirsch.
, Prix du Parc Borély : Géta ou Alba.
LE COUT D'UN COURONNEMENT
On estime à 4,000,000 livres sterling (100 mil-
lions de francs) les frais qu'entraînera la céré-
monie du couronnement d'Edouard.
Plus de 250,000 livres sterling seront dépen-
sées pour les galons d'or, les épées de cour, les
bas de soie, les mollêtS artificiels, les voitures
pour le couronnement.
La réception par le gouvernement des prin-
ces, chefs et envoyés de toutes couleurs coûtera
environ 850,000 livres sterling.
Et les banquets qui auront lieu à cette occa-
sion un peu partout en Angleterre ne demande-
ront pas moins de 700,000 livres sterling,
t~t
LA SAINT-SYLVESTRE A BERLIN
Un joli petit écho rétrospectif sur la nuit de
la Saint-Sylvestre à Berlin.
Cette nuit-là, on a arrêté à Berlin 358 per-
sonnes, dont 104 pour avoir causé du scandale
sur la voie publique.
L'année dernière, le nombre des personnes
arrêtées dans la même nuit était de 230.
Il y a progrès.
W#HH#t
TÉLÉGRAPHIÉ SANS FIL
De nouvelles expériences de télégraphie sans
fil vont avoir lieu, en Italie, entre l'île de la
Maddalena et Civita-Vecchia et entre l'île
d'Elbe et Livourne. -
Si ces expériences réussissent, le ministre des
postes et télégraphes, M. Galimberti, fera, à
son tour, l'acquisition d'autres appareils dans le
but de les utiliser pour les communications entre
la Péninsule et les îles italiennes, et probable-
ment aussi pour le service télégraphique projeté
entre l'Italie et la Dalmatie et le Monténégro.
**********
LES S MYSTÈRES
DU MUSÉE DU LOUVRE
Récejft«;#nt, dit le Cri de Paris, un de nos
amis, qui s'occupe de Marie-Antoinette, eut la
curiosité d'aller au Louvre prendre des nou-
velles de la pantoufle de Marie-Antoinette, qui
figura jadis au musée des souverains.
Cette relique. non authentique, a une his-
toire inventée de toutes pièces par le délicieux
mystificateur que fut Viel-Castel : offerte à
l'impératrice Eugénie, ardente légitimiste comme
on sait, et déposée par elle au musée des sou-
verains, cette pantoufle avait été soi-disant ra-
massée aux pieds de l'échafaud, au prix de mille
périls, au moment même où la tète de la mal-
heureuse reinw tombait sous le couperet.
M&m&e. wiçMd'Jwi U josîmî. mai, ilî.
4 ■» V * - - -
franchissable bibliothèque du Louvre, la fausse
relique est placée dans un carton fermé par un
scellé. C'est là, ajoute notre confrère, qu'après
maintes démarches notre ami put contempler,
non la pantoufle, mais le carton qui la con-
tient.
Ce n'est pas la seule épave bizarre qui soit
cachée aux regards du vulgaire.
.NHNHf
UNE CENTENAIRE
La commune de Serrières, de l'arrondisse-
ment de Chambéry, possède actuellement une
centenaire. C'est Mme Josephte Dumond,
veuve de M. Martinguet, n-ée en 1801, dans cette
localité.. ,
Mme Martinguet jouit de la plénitude de ses
facultés. C'est à sa tempérance et aux habitudes
régulières qu'elle suivit que, dans son entourage
on attribue sa longévité.
HN-N#No
MOT DE LA FIN ;
Crétinot, sur le point d'avoir un duel,
se rend chez un maître d'armes pour ap-
prendre à tenir une épée. Après deux
heures de leçon, il donne au prévôt cin-
quante centimes.
— Cinquante centimes ! s'écrie celui-ci.
Mais vous êtes un homme mort !
— Hein ! murmure Crétinot inquiet.
— Dam ! si vous ne savez pas vous
fendre plus que ça !
Passe-Partont.
LÉGITIME OU NATUREL
Un de nos confrères pose une question au
préfet de la Seine en lui signalant un abus
commis dans l'une des écoles primaires de
1a Ville de Paris.
Il paraîtrait, quand un enfant se présente,
qu'on demande là production de l'acte de
mariage de ses parents, afin d'établir s'il est
légitime ou bâtard.
La chose paraîtra bien singulière et il faut
hésiter à y croire avant qu'une enquête ait
démontré le bien fondé de cette accu-
sation.
Il est bien certain que l'on est obligé
d'exiger à la mairie de l'arrondissement l'ex-
trait de naissance de l'enfant qui demande
à suivre les cours d'une école primaire. Sur
cet extrait de naissance on voit si l'enfant
est légitime ou naturel. Mais les institu-
teurs qui reçoivent ce nouvel élève ne le
savent pas. -
On se rappelle le moyen dont préten-
dait user certain humoriste pour distinguer
un enfant naturel d'un enfant légitime. Il
les chassait tous les deux ; celui qui lui re-
venait en courant était le naturel ; car, a
dit le poète,
f Chassez le naturel, il revient au galop.
Le moyen, d'ailleurs, n'est pas pratique,
et je crois bien qu'on ne l'emplois pitls
nulle part, même chez les bons Frères.
Pour en revenir à l'Ecole primaire de la
Ville de Paris où l'on aurait demandé l'acte
de mariage des parents d'un élève, nous
croyons qu'il y a là, jusqu'à plus ample in-
formé, une confusion avec l'extrait de
naissance exigible à la mairie. -
Plus nous allons, plus les différences de
la naissance s'effacent. Moins surtout on
rend responsables les enfants de la situa-
tion irrégulière des parents.
Il y a sans doute dans des petites villes
de province une opinion publique tâtillonne
et hypocrite pour qui cette situation d'état
civil fait encore question. -
Mais si l'on s'est permis, à l'entrée d'une
des écoles de la Ville de Paris, l'acte blâ-
mable qui est signalé, ce ne peut-être que
par une fâcheuse exception; par le fait
d'une curiosité particulière et tout à fait
déplacée, qui demande à être punie sévè-
rement. ML R.
LES GROS CHAPEAUX
Il paraît qu'il y a des prélats dissidents,
j'entends par là que- certains évêques, mais
des moindres, prodiguent leurs sourires à la
République et font mine d'approuver l'atti-"
tude du gouvernement à l'égard des congréga-
tions religieuses.
On a pu compter dans ces derniers temps
jusqu'à trois ou quatre de ces phénomènes, et
il s'est trouvé quelques républicains pour se
réjouir d'une pareille amuence, et pour an-
noncer tout haut que bientôt l'épiscopat fran-
çais allait lâcher Rome et les moines et pro-
clamer solennellement son indépendance et
son patriotisme.
Les journaax cléricaux se sfist empressés
de tuer la chimère ; il leur a auffi pour cela
de publier les discours prononcés aux récep-
tions du jour de l'an par les « éminences » et
les « seigneurs ».
Nous ne connaissons encore que les dis-
cours des éminences Langénieux, Perraud,
Labourrée et Lecot, mais ils sont assez nets
pour nous éclairer pleinement sur les véri-
tables sentiments de la haute Eglise. Im-
précations et anathèmes sur le pouvoir laïque,
amentations sur le sort des congrégations,
en voilà plus qu'il n'en faut pour dissiper les
illusions des optimistes.
Mais, dira-t-on, l'opinion des gros bonnets de
l'Eglise — dans l'espèce : des gros chapeaux —
ne saurait nous faire négliger ce mouvement
de loyalisme que nous révèle l'attitude des
trois ou quatre .évêques dissidents?
Hélas 1 l'opinion des cardinaux nous parait
plus sincère. Ceux-là sont arrivés au terme
de leur carrière ; ils n'ont plus rien à attendre
du gouvernement.
Les évêques au contraire n'ont pas renoncp
à l'avancement, et ceux d'entre eux qui font
leur cour au pouvoir sont simplement les plus
pressés de parvenir.
Les exemples ne sont pas rares de prélats
aux allures libérales qui se sont élevés par ce
moyen aux hautes- dignités ecclésiastiques et
qui, aussitôt parvenus, se sont empressés
a' « engueuler » la République et d'injurier
les républicains.
Le ralliement de l'épiscopat prendrait de
l'importance le jour où il serait mené par les
cardinaux eux-mêmes.
Mais ce jour-là, — s'il arrive jamais — les
républicains devront se méfier et se rappeler
que lorsque l'Eglise fait mine de désarmer,
c'est gu'eUe.médité un mauvais coup. —.
:' 4i Varenne, k,
- -- - l-*- ÙHHHÏ- ; àï-: ï. - - - f - ■
L'HYGIENE SCOLAIRE.)
LA CONTAGION INFANTILE
Construction des écoles. — Prescriptions
sanitaires. — Inspections médicales.
— La diphtérie infantile. — Ea- *
seignement antialcoolique. —
Les livres de classe ,.
La Ville de Paris a toujours témoigné une
sollicitude particulière pour la population si
nombreuse et si intéressante des écoles, aidée
il est vrai par les mesures protectrices insé-
rées par le législateur dans les lois concer-
nant l'hygiène scolaire. C'est dans l'arrêté du
18 décembre 1848, qui créa les conseils d'hy-
giène, que se trouve la prescription relatives,
à la construction des écoles et indiquant que
l'avis des comités devait être pris chaque fois
que cela paraîtrait nécessaire. Cette faculté
est devenue du reste obligatoire depuis 1892,
et les nouvelles écoles ont été établies confor-
mément à la loi. Malheureusement, il reste
un certain nombre de vieux établissements à
usage scolaire dont la démolition s'impose.
Locaux insuffisants
Des centaines et des centaines d'enfants
sont entassés dans ces locaux insuffisants et
mal aérés, au grand préjudice de leur santé-,
Mais il faudrait pour construire de nouvel-
les écoles, beaucoup de millions, ce qu'on
n'accordera pas d'ici quelques années, et nous
constatons à regret que cet état de choses est
tout à fait préjudiciable à l'hygiène publique.
Les prescriptions sanitaires sont formelles
quant aux dispositions à observer lors de la
construction des écoles. Le terrain doit êtra
choisi central, éloigné de tout établissement
malsain ou dangereux; son étendue doit être
calculée à raison de 10 mètres par élève et ne
point être en aucun cas inférieure à 500 mè-
tres. Chaque classe ne comptera pas plus de
40 à 50 élèves ; les classes doivent être blan-
chies ou lessivées tous les ans, et tous les
jours doivent être balayées et arrosées.
A Paris, fonctionne un service d'inspection,
médicale des écoles, et celles-ci ont été grou-
pées de manière que chaque circonscription
comprenne 15 à 20 classes.
Le médecin inspecteur, nommé par le pré-
fet, doit visiter chaque école au moins unai
fois par mois ; et tout enfant qui présenta
les symptômes d'une affection contagieuse est
immédiatement renvoyé dans sa famille. Di-
verses mesures prophylactiques sont égale.;
ment observées : l'alimentation exclusive CIl"
eau de source, la désinfection chaque années
par le service municipal, et chaque fois;
qu'une épidémie se sera déclarée. En outrei
lorsqu'un enfant aura été atteint de diphtérie,
le médecin inspecteur devra joindre à son
certificat une attestation du service bactério-
logique de la ville, constatant que les enfants
ne portent plus le bacille de la diphtérie.
Prophylaxie de la diphtérie v l
La commission d'assainissement des écoles
s'sst précisément réunie dernièrement et t
après avoir pris connaissance des renseigne",
ments concernant la mortalité et la morbidité'
par la diphtérie, a constaté que les prescrip-
tions dont nous venons de parler n'étaient paff
suffisamment observées..
Le docteur Roux, de l'institut Pasteur, uÉ
fait observer que les cas de diphtérie infan-'
tile en 1901 ont été nombreux et que la mor-
talité, qui s'était élevée à 14 0/0, atteindrait enf
1902, 17 et même 18 0/0. Il a signalé, parmË
les causes de cette recrudescence, la nocivité
plus grande de la diphtérie et l'encombrementli
des hôpitaux.
Un certain nombre de résolutions ont étof
adoptées, et le directeur de l'enseignementr
primaire de la Seine et l'inspecteur général de
l'assainissement ont été invités à appliquée.
les décisions suivantes : JJ
Que le texte des instructions contre la diphté=-'
rie soit envoyé aux familles des enfants absents
des écoles par suite de cette maladie, en même
temps que les avis habituels relatifs à la prophy-
laxie des maladies contagieuses ;
Que ces mêmes instructions soient communi-
quées aux médecins des quartiers intéressés;
Que les commissions d'hygiène et les sociétés
médicales d'arrondissement soient invitées à por-
ter à l'ordre du jour de leurs plus prochaines séan-
ces l'étude des moyens les plus pratiques pour as-
surer la prophylaxie de la diphtérie ;
Que la commission des logements insalubres soit
aussitôt informée des domiciles où sont constatés
des cas de diphtérie ;
Que des visites soient exceptionnellement pra-
tiquées d'urgence, afin de se rendre compte des
motifs d'absence des enfants dans les écoles ;
Que l'inspection médicale soit exercée à la fois
dans les écoles publiques et dans les écoles pri-
vées, dans les quartiers où sévissent des maladies
contagieuses et plus particulièrement la diph-
térie.
Enseignement de l'hygiène
Toutes ces mesures sont destinées à prot-
ger l'enfant pendant ses premières années;,
mais l'hygiéniste a voulu tirer parti de sojjm
séjour à l'école pour le prémunir contre les
dangers qui vont l'étreindre devenu hemrae.i
Il a donc prescrit de l'instruire des bienfaits
de l'hygiène et de le mettre en garde contre
ces deux fléaux de notre époque : la tubercu-
lose et l'alcoolisme. Au congrès de 1893, pour'
l'étude de la tuberculose, un vœu a été émis
tendant à faire enseigner par les maîtres à
leurs élèves les dangers de la contagion de læ
tuberculose et les moyens si simples de s'en
préserver. En 1895, une commission a été
instituée, au ministère de l'instruction pu-
blique, et elle a été chargée d'étudier les me-
sures à prendre « soit dans les établissements
d'instruction, soit dans un cours d'adultes,
et les conférences populaires, pour combattra
l'alcoolisme ». En conséquence, un enseigne-
ment antialcoolique a été introduit dans lt
programme des écoles. +.
La santé des enfants
De plus, l'attention du Conseil municipal à
été attirée sur ce point que les livres de clas-
ses étaient un moyen certain de propagation
des maladies contagieuses, notamment de la
tuberculose. Une circulaire a bien prescrit aux
professeurs de détruire les livres ayant ap-
partu à tout élève atteint de maladie trans-'
missible, mais on a pensé que cela n'était pas
suffisant et un conseiller a déposé une pro-
position qui tend à supprimer les dangers de
contamination en rendant les élèves posses-
seurs de jours livres, moyennant une ccrlainft
redevance. Encore que cette idée soit des
plus intéressantes et son application digne
d'encouragement, il parait assez difficile de la
mettre à exécution, la gratuité des fournitures
étant un article essentiel de l'enseignement
primaire à Paris ; de plus, le remboursement
des livres de classe par les familles en état da
le faire ne s'opérerait pas aussi simplement
ID\'n cm&U l'e§D4r-,..¡1 I : ,!'
.0
( CENTIMES
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TROIS mois - 6 FR.
SIX MOIS Il FR.
UN AN 20 FR.
VINGT-CINQUIÈME ANNÉE - NUMÉRO 9014
LUNDI 6 JANVIER 1902 -
«i> 17 NivêsE. — AN 110 «J.
CS8 MANUSCRITS NON (Msnlis NR SONT PAS lunfDUI
t- rr, NUMÉn"
es
CENTIMES
- Tribune Libre
Qui vent trop prouver.
M. Noblemaire, directeur de la Compa-
gnie de P.-L.-M., vient de publier, dans
la Revue des Deux-Mondes, un article
contre la loi votée par la Chambre, en
,!Vue d'améliorer le sort des employés de
chemins de fer. L'article est d'ailléurs
intéressant, ce qui ne surprendra per-
sonne, nul ne contestant la valeur de son
auteur.
.i Mais si sa valeur est hors de cause, en
doit-on penser autant de ses intentions
et de son impartialité? Il semblerait dif-
ficile de le soutenir. Si M. Josse était
orfèvre, M. Noblemaire est directeur de
Compagnie. Comme tel, il a charge d'in-
térêts privés considérables, et on peut se
.demander s'il ne se laisse pas influencer
.par ceux-ci et par d'autres considérations
encore quand, d'une plume élégante, il
-rédige, pour la très cléricale revue de
:-M. Brunetière, un réquisitoire en règle
contre la loi Berteaux-Rabier-Jaurès.
Bien qu'il fasse effort visible pour s'en
défendre, l'auteur de l'article reste bien le
Idéfensaui:4es £ &^cUûnm.ires, et àr maint es
.reprises il proteste contre la prétention
du Parlement qui veut réglementer dans
une entreprise qu'il qualifie de privée,
les conditions du travail et même — par
l'intermédiaire de la retraite - le salaire
des ouvriers. Cela le choque évidemment.
II ne paraît nullement se souvenir que
les chemins de fer ne sont pas des entre-
prises comme les autres ; les Compagnies
'jouissent de monopoles concédés qui les
.mettent à l'abri de la concurrence, mais
leur donnent un caractère indéniable de-
services publics. Elles savent fort bien
l'invoquer à l'occasion et on ne saurait
'leur permettre de le décliner à leur gré.
1 Or, n'est-il pas naturel que les employés
• et les ouvriers des services publics jouis-
sent d'un régime privilégié? Les pou-
voirs publics ne doivent-ils pas être des
patrons modèles, agissant par l'exemple,
faisant les expériences nécessaires et tra-
çant ainsi à l'industrie privée la voie
qu'elle doit suivre? Personne n'oserait
évidemment soutenir le contraire.
Mais dans le cas particulier qui nous
occupe il est encore pour l'Etat un autre
motif d'intervention. C'est la sécurité des
voyageurs. Il est clair qu'avec des em-
ployés surmenés, les accidents sont plus
nombreux, et nul n'a perdu le souvenir
de la catastrophe d'Appilly, due à l'inat-
tention d'un chef de gare qui faisait une
^vingtaine d'heures de service par jour. A
ce titre, le droit d'intervention des pou-
voirs publics est tellement évident que
fe. Noblemaire n'essaie même pas de le
Contester.
f Tout au plus s'efforce-t-il de représen-
ter que cette intervention est inutile,
-les Compagnies possédant au plus haut
degré le souci des voyageurs. « Peut-on
supposer sérieusement, dit-il, que ceux
.qui ont l'honneur et la responsabilité de
la direction n'aient pas en même temps
le cœur assez haut placé pour ne pas se
laisser absorber et aveugler par le souci
d'augmenter ou de maintenir les divi-
dendes de leurs actionnaires au point
'd'oublier ou de négliger les considéra-
tions du devoir le plus haut de l'huma-
nité, vis-à-vis de leurs collaborateurs de
tous les jours, vis-à-vis du public ? »
Sans doute, c'est fort bien dit et nous
voulons même que ce soit sincère. Seule-
ment, M. Noblemaire nous concédera
bien qu'il doit s'élever parfois, en son
âme directoriale, de terribles conflits entre
ie chef d'exploitation, qui représente les
actionnaires, ennemis de toute dépense,
0t l'ingénieur, soucieux de la sécurité du
public.
Dans ces duels intimes, l'ingénieur
doit avoir souvent le dessous, à son insu
je l'accorde, paree qu'il sent toujours
sourdre en lui cette vérité statistique,
qu'on ne saurait transporter des centai-
nes de millions de voyageurs sans en
casser quelques-uns.
i H se dit qu'il y aura toujours des acci-
dents, ce qui est du reste rigoureusement
exact. « Ah ! si on était sûr de les éviter
» absolument, il ne regarderait certes pas
» à la dépense ! mais pour obtenir un ré-
j sultat relatif? » Et pendant que l'ingé-
nieur se neutralise et s'efface peu à peu,
le chef d'exploitation suppute froidement
que les actionnaires ont plus d'intérêt à
solder des notes de chirurgiens et à payer
des indemnités qu'à dépenser des mil-
lions pour leur personnel.
) Le résultat est une transaction entre
l'un et l'autre, et l'on prend une mesure
insuffisante.
M. Noblemaire a donc beau faire, il ne
téussira pas à faire passer pour une
ceuvre impartiale le réquisitoire qu'il a
pressé contre la loi Berteaux-Rabier-
jaurès. Il voudrait être impartial qu'il ne
le pourrait pas.
j -5e doute fort aussi que, malgré son ha-
bileté et sa documentation, il parvienne
à éviter aux Compagnies la réglementa-
tion du travail, si légitimement deman-
dée par tous les employés de chemins de
1er et si ardemment appuyée par l'opi-
nion publique. Car chacun a très nette-
ment conscience qu'améliorer la condi-
tion de ceux qui détiennent l'existence
.de millions de voyageurs équivaut à
augmenter la sécurité publique.
» Au surplus, la partie la plus sérieuse
de son argumentation, - à savoir les
ponséquences financières de la loi, — ne
.Semble pas décisive. -On sait que fes
Compagnies soutiennent qu'elle entraî-
toetpit une augmentation de dépenses d'au
WiÛB £ t c'està l'aide
de ce chiffre que l'on a porté les plus
rudes coups au projet.
Or à la Chambre, M. Berteaux a con-
testé formellement ce total et a argué de
fausseté les chiffres présentés. Bien en-
tendu M. Noblemaire les maintient et sou-
tient qu'ils ont été établis sur les résul-
tats et sur les horaires de 1896. Il fau-
drait pourtant tirer cette affaire au
clair.
Sans doute on ne saurait se baser sur
des raisonnements simples portant sur le
nombre des employés considéré grosso
modo, et il faut se * livrer au travail de
détail comme les Compagnies soutiennent
l'avoir fait. Seulement il convient de sa-
voir dans quelles conditions fut exécuté
ce travail.
Si on s'est borné à prendre l'année
1896, avec ses horaires et à lui appliquer
des tarifs nouveaux et des journées nou-
velles, sans modifier en quoi que ce soit
les services et l'heure des trains, on a été
certainement conduit à des résultats ma-
nifestement absurdes et que l'on peut
considérer comme sciemment exagérés.
Si par exemple là où les horaires anciens
exigeaient le travail d'un mécanicien
pendant onze heures, on a compté deux
mécaniciens sous prétexte que la journée
est réduite à dix heures et sans exami-
ner un changement possible des heures
ou un croisement de service avec un au-
tre ouvrier, il est bien clair qu'on a enflé
la note à plaisir.
Il n'est certainement pas possible que
la réglementation proposée puisse en-
traîner pareille augmentation de dépen-
ses. On se trompe ou l'on nous trompe.
Peut-être les deux. Et M.Noblemaire, en
écrivant son article, comme les Compa-
gnies en fournissant leurs renseigne-
ments n'ont sans doute pas suffisam-
ment songé que, suivant un proverbe:
« Qui veut trop prouver ne prouve rien. »
ANDRÉ LEFÈVRE.
Nous publierons demain un article de
MAURICE ALLARD
SUICIDE
Le Temps, changeant par cette
i période incertaine, est décidément
j repassé à droite. Après avoir voi-
siné pendant deux ans avec les
radicaux et même avec les socialistes, qu'il
déclarait alors d'excellents républicains
(« alors » remonte à dix-huit mois), le
journal réactionnaire revient à ses an-
ciennes amours de l'époque méliniste. - -
Pour le moment il accueille favorable-
ment les .propositions du Gaulois et de
Y Autorité, et ce n'est pas sans une cer-
taine satisfaction qu'il les voit conseiller
aux cléricaux de voter pour les députés
ayant repoussé la loi sur les associations.
Seulement le bonheur du Ternes n'est
pas sans mélange et il s'y mêle une pointe
de mauvaise humeur. Il ne peut s'empê-
cher de gourmander les conservateurs et,
tout en scellant cette nouvelle alliance, de
rappeler — pour mémoire — les vieux
comptes de jadis qui n'ont pas été réglés.
Cette querelle est tout à fait édifiante. Il
paraît qu'en 1898 les progressistes ont été
« roulés » et que les monarchistes n'ont
pas voté pour eux, ce qui suppose évidem-
ment que, par aiHeurs, les âwâinistes sou-
tenaient sans défaillance - candidats
du roy.
C'est tout au moins à celte trahison que
ces braves soi-disant progressistes attri-
buent leur défaite. Nous la croyons due,
bien plutôt, à ce fait que les électeurs répu-
blicains, constatant la trahison de leurs
anciens mandataires, les ont abandonnés
au profit des radicaux et des socialistes.
Il leur plaît de tenter une nouvelle expé-
rience et de conclure publiquement une
nouvelle alliance avec la réaction. Tant pis
pour eux, car ils y perdront le reste de
leurs troupes. Pour peu qu'il continue, le
parti progressiste ne sera plus qu'une ex-
pression historique.
Pour avoir voulu composer avec l'enne-
mi, les modérés vont être remplacés par
des nationalistes dans toute la région de
l'Est. La politique réactionnaire, qu'ils re-
prennent après une expérience qui aurait
dû les en dégoûter, les fera remplacer dans
les autres circonscriptions par des républi-
cains plus sûrs.
Enfin ça les regarde ! et comme suprême
consolation ils pourront emporter dans la
tombe politique la suprême bénédiction
du Pape. -
SAUVONS ROME ET LA FRANCE
Républicains, mes amis, qu'allons-nous deve-
nir ? L'Eglise emploie les grands moyens.
La Croise annonce qu'elle va sauver la France
aux élections prochaines avec cinq neuvaines na-
tionales :
En janvier, neuvaine à l'Enfant-Jésus; en fé-
vrier, à Notre-Dame-de-Lourdes; en mars, à saint
Joseph ; en avril, à Notre-Dame-de Salut ; en mai,
au Saint-Esprit lui-même.
La première neuvaine aura lieu du 6 au 14 jan-
vier, avant la rentrée des Chambres ; elle doit
assurer la réélection de M, Deschanél. La der-
nière, celle du Saint-Esprit, devra éclairer l'élec-
teur.
D'où il suit que, si M. Deschanel était battu, il
serait démontré que la Providence se fiche des ca-
tholiques ; et si les élections, comme tout le fait
prévoir, sont républicaines, il nous faudra penser
que le Saint-Esprit est avec les athées.
C'est bien un peu l'avis des cléricaux, qui n'ont
imaginé les neuvaines que pour occuper les loi-
sirs des vieilles dévotes. Pour assurer les succès
doctoraux i ou. r.r de* souscriptions; c'est
BlML £ vV,
*■ • <■ - - :4* "• : .5
LA POLICE
LE CABINET DU PRÉFET
Enquêtes et investigations. — Armes,
pigeons et réunions. — La sécurité
dans les théâtres. — Réglementa-
tion des amusements. — Af-
faires militaires.
Dans un précédent article, nous avons dit
ce qu'est la Préfecture de police. On a pu voir
qué cette administration était une véritable
institution d'Etat, quoique rétribuée par les
seuls contribuables parisiens et malgré les
protestations constantes de toutes les assem-
blées municipales qui se sont succédé à l'Hô-
tel de Ville.
Nous allons aujourd'hui examiner les di-
vers organes de cette vaste machine dans leur
fonctionnement. Au fur et à mesure de cet
examen, les attributions de chacun des mul-
tiples services de M. Lépine nous apparaî-
tront plus nettement. On pourra constater
alors, comme M. Desplas, conseiller munici-
pal, dans son rapport sur la Préfecture de
police,« qu'elle a les yeux constamment ou-
verts sur toutes les manifestations de la vie
publique et de la vie privée de la Cité et du
pays tout entier. »
La préfecture de police comprend quatre
grands services : le cabinet du préfet, la di-
rection de la police municipale, la direction
générale des recherches et le secrétariat gé-
néral. * -
Chacun de ces services partage entre plu-
sieurs divisions ses attributions particuliè-
res.
Chaque division comprend plusieurs bu-
reaux. C'est, en un mot, la division du travail
dans toute l'acception du mot. Mais tandis
que cette méthode employée par l'industrie
donne des résultats merveilleux de célérité
dans la confection des marchandises, ici elle
produit des résultats diamétralement opposés.
Car la préfecture de police, telle qu'elle fonc-
tionne, est, comme toutes les administrations,
d'une lenteur toute administrative, excepté
cependant quand il s'agit de « coffrer » les
gens ou de « passer à tabac » des manifes-
tants. Ce sont les seuls cas où les choses sont
rondement menées. Il est vrai que ce sont
précisément les seuls cas dans lesquels le
public aimerait un peu moins de précipita-
tion.
Le cabinet
Le cabinet du Préfet, dont nous nous occu-
pons aujourd'hui, va tout de suite nous don-
ner cette impression que rien n'échappe à
la curiosité, à l'inquisition de la Préfecture.
Il comprend quatre bureaux dont le secréta-
riat particulier du Préfet et le Contrôle géné-
ral de la Préfecture de police.
Le premier bureau s'occupe— le croirait-on?
— de décorations.
Etes-vous postulant à une médaille d'hon-
neur du travail, que vous pouvez aspirer à
porter si vous êtes resté au moins trente an-
nées consécutives au service de la même mai-
son? Voulez-vous voir le ruban vert « du
Poireau » de M. Méline, autrement dit « le
Mérite Agricole », orner votre boutonnière?
C'est au premier bureau du cabinet du Préfet
de police que vous allez avoir à faire.
Ce bureau est, en effet, chargé de procéder,
pour le département de la Seine, à une
enquête pour vérifier la nationalité de chaque
candidat et ses titres à ses récompenses.
Dans les dix dernières années, il n'a pas
fait moins de 10,792 enquêtes au sujet de la
médaille d'honneur du travail et 1,362 pour le
Mérite agricole.
Les ofliciers de réserve et de l'armée territo-
riale sont, eux aussi, soumis à des enquêtes
du 1er bureau qui, sur la demande du gou-
vernement militaire de Paris, procède à la
vérification de leur domicile et de leur situa-
tion de famille (célibataire ou marié, nombre
d'enfants, etc.)
Vous verrez que bientôt, pour être officier
de réserve ou de l'armée territoriale, il faudra
passer par le service anthropométrique de M.
Bertillon. Si seulement ça pouvait dégoûter
les nombreux amateurs de galons 1
Depuis 1896, ces enquêtes ont porté sur
41,883 officiers, et pour la seule année der-
nière, sur 12,540.
Le 1er bureau a, depuis 1892, délivré 1,900
récépissés de déclarations faites, aux termes
de la loi de 1883, par des importateurs ou des
exportateurs d'armes réglementaires, c'est-à-
dire celles qui figurent sur les états des
ministères de la guerre et de la marine
comme armes à feu en service dans les
armées de terre et de mer.
On sait qu'une loi—du 22 juillet 1896 — a
été faite sur les pigeons voyageurs. Les per-
sonnes qui veulent ouvrir un colombier de
pigeons voyageurs, dans le département de la
Seine, doivent solliciter l'autorisation du
préfet de police. C'est le l*r bureau qui ins-
truit ces demandes, prépare les arrêtés d'au-
torisation et en délivre ampliation aux inté-
ressés. Depuis la promulgation de cette loi,
en 1896, le 1" bureau a ainsi donné 2,252 au-
torisations.
Enfin, c'est au 1er bureau qu'incombe le
soin de donner aux organisateurs de réunions
publiques récépissé de la déclaration qu'ils
doivent faire, conformément à la loi du 30
juin 1881.
Qu'on entende bien : déclaration ne veut
pas dire demande d'autorisation. La liberté
de réunion est absolue en France : trop de
gens l'ignorent encore. On prévient seule ment
la préfecture de police à Paris, le maire, par-
tout ailleurs, qu'une réunion aura lieu, afin
que, prévenus, ils puissent prendre les mesu-
res d'ordre qu'ils jugent nécessaires.
res d'ordre
Les attributions du deuxième bureau
Le deuxième bureau du cabinet, parmi ses
attributions, a celle de réglementer les plai-
sirs du public et assurer la sécurité dans les
théâtres, cafés-concerts, hippodromes, cir-
ques, etc.
Après l'incendie de l'Opéra-Comique et
après celui du Bazarde la Charité, le deuxième
bureau a été chargé de procéder à la revision
de toutes les salles de spectacles à la suite de
laquelle les ordonnances' de police sur les
théâtres ont été modifiées et d'autres ordon-
nances prises à propos de la lumière électri-
que. Il s'est occupé de la création des pom-
piers civils dans les cafés-concerts et les théâ-
tres et de leur consigne pour le service d'in-
éendie "'- ,.
C'est ce bureau qui, par l'entremise des
commissaires de police, le colonel de la garde
républicaine, le directeur de la police muni-
cipale, assure les services d'ordre dans les
établissements et l'observation des règlements
et consignes, t"
Et très certainement, si uneautfe catastro-
phe cBmrfie'ûûllûfl 'd,a\t J),Q.U'i\,QZUI carié plus
:,. - ,*.,', i ü , U «
haut survenait par malheur, ce ne serait pas
de la faute du deuxième bureau, ni de sa vigi-
lante et considérable correspondance.
Ce n'est pas tout. La Censure, — cette
idiote, — a-t-elle commis une bévue? Vite le
deuxième bureau en est avisé, non pour la ré-
parer, mais pour faire respecter par tous l'in-
sanité officielle.
Les bals, concerts instrumentaux, cinéma-
tographes, courses, expositions publiques, vé-
lodromes, panorama, dioramas, gymnases,
jeux divers installés dans les établissements
publics, assauts d'armes, boxe, canne, 'etc.,
tout cela est du domaine du deuxième bureau
qui, du 1er décembre 1900 au 1er novembre
1901 a délivré 6,560 autorisations, tant à Paris
qu'en banlieue.
On se demande comment avec tant de tri-
bulations ce malheureux deuxième bureau
peut arriver à s'occuper encore des Associa-
tions (Sociétés sportives, musicales, religieu-
ses, nautiques, aéronautiques, etc.) qui lui
donnent un travail considérable. Qu'on en
juge :
Une Société de tir ou de gymnastique veut-
elle sortir? organiser un concours? se pro-
mener en armes ? Une Société musicale veut-
elle faire une répétition ? donner un concert
sur la voie publique ? Autant de demandes
d'autorisations qui affluent au deuxième bu-
reau. Il accorde ou refuse, selon le cas et
l'humeur de l'employé qui joue à ce moment
le rôle du 2e bureau. Mais ce qu'il n'oublie
pas de faire, c'est de prendre note de tout ce
qui lui arrive, d'en constituer des dossiers
intéressants. Ça peut toujours servir, quand
ce ne serait qu'en cas de mobilisation.
Ce n'est pas tout encore. Le service s'oc-
cupe avec le plus grand soin du fonctionne-
ment des sociétés de secours mutuels qui doi-
vent, aux termes de la loi, faire une déclara-
tion à la préfecture pour bénéficier des avan-
tages de l'approbation ministérielle.
165 de ces déclarations ont été faites du 1er
décembre 1900 au 1" novembre 1901.
Les fêtes publique, les fêtes foraines — les
forains admis à prendre part à ces fêtes doi-
vent être munis d'un carnet délivré par la
préfecture de police — le colportage, l'affi-
chage sont également du domaine du 2* bu-
reau.
Il instruit encore les demandes de natura-
lisation, d'admission à domicile. Il fait des
enquêtes confidentielles à la demande des ad-
ministrations publiques sur des cas d'addi-
tions ou de substitutions de noms ou de titres,
sur des demandes de secours, de bourses ou
d'emploi.
Artistes, écrivains, publicistes, fonctionnai-
res, leurs veuves et leurs enfants, rien et per-
sonne n'échappe à la perspicacité des enquê-
teurs du deuxième bureau.
Enfin, c'est lui qui est commis à la recher-
che des déserteurs, insoumis, manquants aux
appels des armées de terre et de mer qu'il
arrête, quand il peut, et remet aux mains de
l'autorité militaire. Pour cette besogne, il re-
çoit de toute la France et des colonies —
quelle occupation toute municipale J — les
bulletins de recherches, met les recherchés en
observation au service d'identité judiciaire et
au service des garnis, examine, analyse et
transmet à l'autorité militaire les procès-ver-
d'arrestation. •"« v.
Pour donner une idée de ce que fait et peut
faire le deuxième bureau du cabinet, disons
seulement que du 1" décembre 1900 au
1er novembre 1901, le nombre de ses dossiers,
qui était de 281,299, s'est élevé à 297,919, soit
une augmentation de 16,610 dossiers.
C'est assez coquet ! -
Après cela, demanderez-vous, qu'est-ce qu'il
peut rester à faire pour les autres services ?
Des masses de choses encore, ainsi que nous
le verrons en continuant notre promenade à
travers les couloirs, galeries et bureaux de la
préfecture. - >
ÉCHOS
Aujourd'hui, à deux heures, courses à
Marseille.
NOS FAVORIS
Prix du Rouet : Ec. Fischhof ou Quiès.
Prix de la Corniche : Ane d'Autriche
ou Kirsch.
, Prix du Parc Borély : Géta ou Alba.
LE COUT D'UN COURONNEMENT
On estime à 4,000,000 livres sterling (100 mil-
lions de francs) les frais qu'entraînera la céré-
monie du couronnement d'Edouard.
Plus de 250,000 livres sterling seront dépen-
sées pour les galons d'or, les épées de cour, les
bas de soie, les mollêtS artificiels, les voitures
pour le couronnement.
La réception par le gouvernement des prin-
ces, chefs et envoyés de toutes couleurs coûtera
environ 850,000 livres sterling.
Et les banquets qui auront lieu à cette occa-
sion un peu partout en Angleterre ne demande-
ront pas moins de 700,000 livres sterling,
t~t
LA SAINT-SYLVESTRE A BERLIN
Un joli petit écho rétrospectif sur la nuit de
la Saint-Sylvestre à Berlin.
Cette nuit-là, on a arrêté à Berlin 358 per-
sonnes, dont 104 pour avoir causé du scandale
sur la voie publique.
L'année dernière, le nombre des personnes
arrêtées dans la même nuit était de 230.
Il y a progrès.
W#HH#t
TÉLÉGRAPHIÉ SANS FIL
De nouvelles expériences de télégraphie sans
fil vont avoir lieu, en Italie, entre l'île de la
Maddalena et Civita-Vecchia et entre l'île
d'Elbe et Livourne. -
Si ces expériences réussissent, le ministre des
postes et télégraphes, M. Galimberti, fera, à
son tour, l'acquisition d'autres appareils dans le
but de les utiliser pour les communications entre
la Péninsule et les îles italiennes, et probable-
ment aussi pour le service télégraphique projeté
entre l'Italie et la Dalmatie et le Monténégro.
**********
LES S MYSTÈRES
DU MUSÉE DU LOUVRE
Récejft«;#nt, dit le Cri de Paris, un de nos
amis, qui s'occupe de Marie-Antoinette, eut la
curiosité d'aller au Louvre prendre des nou-
velles de la pantoufle de Marie-Antoinette, qui
figura jadis au musée des souverains.
Cette relique. non authentique, a une his-
toire inventée de toutes pièces par le délicieux
mystificateur que fut Viel-Castel : offerte à
l'impératrice Eugénie, ardente légitimiste comme
on sait, et déposée par elle au musée des sou-
verains, cette pantoufle avait été soi-disant ra-
massée aux pieds de l'échafaud, au prix de mille
périls, au moment même où la tète de la mal-
heureuse reinw tombait sous le couperet.
M&m&e. wiçMd'Jwi U josîmî. mai, ilî.
4 ■» V * - - -
franchissable bibliothèque du Louvre, la fausse
relique est placée dans un carton fermé par un
scellé. C'est là, ajoute notre confrère, qu'après
maintes démarches notre ami put contempler,
non la pantoufle, mais le carton qui la con-
tient.
Ce n'est pas la seule épave bizarre qui soit
cachée aux regards du vulgaire.
.NHNHf
UNE CENTENAIRE
La commune de Serrières, de l'arrondisse-
ment de Chambéry, possède actuellement une
centenaire. C'est Mme Josephte Dumond,
veuve de M. Martinguet, n-ée en 1801, dans cette
localité.. ,
Mme Martinguet jouit de la plénitude de ses
facultés. C'est à sa tempérance et aux habitudes
régulières qu'elle suivit que, dans son entourage
on attribue sa longévité.
HN-N#No
MOT DE LA FIN ;
Crétinot, sur le point d'avoir un duel,
se rend chez un maître d'armes pour ap-
prendre à tenir une épée. Après deux
heures de leçon, il donne au prévôt cin-
quante centimes.
— Cinquante centimes ! s'écrie celui-ci.
Mais vous êtes un homme mort !
— Hein ! murmure Crétinot inquiet.
— Dam ! si vous ne savez pas vous
fendre plus que ça !
Passe-Partont.
LÉGITIME OU NATUREL
Un de nos confrères pose une question au
préfet de la Seine en lui signalant un abus
commis dans l'une des écoles primaires de
1a Ville de Paris.
Il paraîtrait, quand un enfant se présente,
qu'on demande là production de l'acte de
mariage de ses parents, afin d'établir s'il est
légitime ou bâtard.
La chose paraîtra bien singulière et il faut
hésiter à y croire avant qu'une enquête ait
démontré le bien fondé de cette accu-
sation.
Il est bien certain que l'on est obligé
d'exiger à la mairie de l'arrondissement l'ex-
trait de naissance de l'enfant qui demande
à suivre les cours d'une école primaire. Sur
cet extrait de naissance on voit si l'enfant
est légitime ou naturel. Mais les institu-
teurs qui reçoivent ce nouvel élève ne le
savent pas. -
On se rappelle le moyen dont préten-
dait user certain humoriste pour distinguer
un enfant naturel d'un enfant légitime. Il
les chassait tous les deux ; celui qui lui re-
venait en courant était le naturel ; car, a
dit le poète,
f Chassez le naturel, il revient au galop.
Le moyen, d'ailleurs, n'est pas pratique,
et je crois bien qu'on ne l'emplois pitls
nulle part, même chez les bons Frères.
Pour en revenir à l'Ecole primaire de la
Ville de Paris où l'on aurait demandé l'acte
de mariage des parents d'un élève, nous
croyons qu'il y a là, jusqu'à plus ample in-
formé, une confusion avec l'extrait de
naissance exigible à la mairie. -
Plus nous allons, plus les différences de
la naissance s'effacent. Moins surtout on
rend responsables les enfants de la situa-
tion irrégulière des parents.
Il y a sans doute dans des petites villes
de province une opinion publique tâtillonne
et hypocrite pour qui cette situation d'état
civil fait encore question. -
Mais si l'on s'est permis, à l'entrée d'une
des écoles de la Ville de Paris, l'acte blâ-
mable qui est signalé, ce ne peut-être que
par une fâcheuse exception; par le fait
d'une curiosité particulière et tout à fait
déplacée, qui demande à être punie sévè-
rement. ML R.
LES GROS CHAPEAUX
Il paraît qu'il y a des prélats dissidents,
j'entends par là que- certains évêques, mais
des moindres, prodiguent leurs sourires à la
République et font mine d'approuver l'atti-"
tude du gouvernement à l'égard des congréga-
tions religieuses.
On a pu compter dans ces derniers temps
jusqu'à trois ou quatre de ces phénomènes, et
il s'est trouvé quelques républicains pour se
réjouir d'une pareille amuence, et pour an-
noncer tout haut que bientôt l'épiscopat fran-
çais allait lâcher Rome et les moines et pro-
clamer solennellement son indépendance et
son patriotisme.
Les journaax cléricaux se sfist empressés
de tuer la chimère ; il leur a auffi pour cela
de publier les discours prononcés aux récep-
tions du jour de l'an par les « éminences » et
les « seigneurs ».
Nous ne connaissons encore que les dis-
cours des éminences Langénieux, Perraud,
Labourrée et Lecot, mais ils sont assez nets
pour nous éclairer pleinement sur les véri-
tables sentiments de la haute Eglise. Im-
précations et anathèmes sur le pouvoir laïque,
amentations sur le sort des congrégations,
en voilà plus qu'il n'en faut pour dissiper les
illusions des optimistes.
Mais, dira-t-on, l'opinion des gros bonnets de
l'Eglise — dans l'espèce : des gros chapeaux —
ne saurait nous faire négliger ce mouvement
de loyalisme que nous révèle l'attitude des
trois ou quatre .évêques dissidents?
Hélas 1 l'opinion des cardinaux nous parait
plus sincère. Ceux-là sont arrivés au terme
de leur carrière ; ils n'ont plus rien à attendre
du gouvernement.
Les évêques au contraire n'ont pas renoncp
à l'avancement, et ceux d'entre eux qui font
leur cour au pouvoir sont simplement les plus
pressés de parvenir.
Les exemples ne sont pas rares de prélats
aux allures libérales qui se sont élevés par ce
moyen aux hautes- dignités ecclésiastiques et
qui, aussitôt parvenus, se sont empressés
a' « engueuler » la République et d'injurier
les républicains.
Le ralliement de l'épiscopat prendrait de
l'importance le jour où il serait mené par les
cardinaux eux-mêmes.
Mais ce jour-là, — s'il arrive jamais — les
républicains devront se méfier et se rappeler
que lorsque l'Eglise fait mine de désarmer,
c'est gu'eUe.médité un mauvais coup. —.
:' 4i Varenne, k,
- -- - l-*- ÙHHHÏ- ; àï-: ï. - - - f - ■
L'HYGIENE SCOLAIRE.)
LA CONTAGION INFANTILE
Construction des écoles. — Prescriptions
sanitaires. — Inspections médicales.
— La diphtérie infantile. — Ea- *
seignement antialcoolique. —
Les livres de classe ,.
La Ville de Paris a toujours témoigné une
sollicitude particulière pour la population si
nombreuse et si intéressante des écoles, aidée
il est vrai par les mesures protectrices insé-
rées par le législateur dans les lois concer-
nant l'hygiène scolaire. C'est dans l'arrêté du
18 décembre 1848, qui créa les conseils d'hy-
giène, que se trouve la prescription relatives,
à la construction des écoles et indiquant que
l'avis des comités devait être pris chaque fois
que cela paraîtrait nécessaire. Cette faculté
est devenue du reste obligatoire depuis 1892,
et les nouvelles écoles ont été établies confor-
mément à la loi. Malheureusement, il reste
un certain nombre de vieux établissements à
usage scolaire dont la démolition s'impose.
Locaux insuffisants
Des centaines et des centaines d'enfants
sont entassés dans ces locaux insuffisants et
mal aérés, au grand préjudice de leur santé-,
Mais il faudrait pour construire de nouvel-
les écoles, beaucoup de millions, ce qu'on
n'accordera pas d'ici quelques années, et nous
constatons à regret que cet état de choses est
tout à fait préjudiciable à l'hygiène publique.
Les prescriptions sanitaires sont formelles
quant aux dispositions à observer lors de la
construction des écoles. Le terrain doit êtra
choisi central, éloigné de tout établissement
malsain ou dangereux; son étendue doit être
calculée à raison de 10 mètres par élève et ne
point être en aucun cas inférieure à 500 mè-
tres. Chaque classe ne comptera pas plus de
40 à 50 élèves ; les classes doivent être blan-
chies ou lessivées tous les ans, et tous les
jours doivent être balayées et arrosées.
A Paris, fonctionne un service d'inspection,
médicale des écoles, et celles-ci ont été grou-
pées de manière que chaque circonscription
comprenne 15 à 20 classes.
Le médecin inspecteur, nommé par le pré-
fet, doit visiter chaque école au moins unai
fois par mois ; et tout enfant qui présenta
les symptômes d'une affection contagieuse est
immédiatement renvoyé dans sa famille. Di-
verses mesures prophylactiques sont égale.;
ment observées : l'alimentation exclusive CIl"
eau de source, la désinfection chaque années
par le service municipal, et chaque fois;
qu'une épidémie se sera déclarée. En outrei
lorsqu'un enfant aura été atteint de diphtérie,
le médecin inspecteur devra joindre à son
certificat une attestation du service bactério-
logique de la ville, constatant que les enfants
ne portent plus le bacille de la diphtérie.
Prophylaxie de la diphtérie v l
La commission d'assainissement des écoles
s'sst précisément réunie dernièrement et t
après avoir pris connaissance des renseigne",
ments concernant la mortalité et la morbidité'
par la diphtérie, a constaté que les prescrip-
tions dont nous venons de parler n'étaient paff
suffisamment observées..
Le docteur Roux, de l'institut Pasteur, uÉ
fait observer que les cas de diphtérie infan-'
tile en 1901 ont été nombreux et que la mor-
talité, qui s'était élevée à 14 0/0, atteindrait enf
1902, 17 et même 18 0/0. Il a signalé, parmË
les causes de cette recrudescence, la nocivité
plus grande de la diphtérie et l'encombrementli
des hôpitaux.
Un certain nombre de résolutions ont étof
adoptées, et le directeur de l'enseignementr
primaire de la Seine et l'inspecteur général de
l'assainissement ont été invités à appliquée.
les décisions suivantes : JJ
Que le texte des instructions contre la diphté=-'
rie soit envoyé aux familles des enfants absents
des écoles par suite de cette maladie, en même
temps que les avis habituels relatifs à la prophy-
laxie des maladies contagieuses ;
Que ces mêmes instructions soient communi-
quées aux médecins des quartiers intéressés;
Que les commissions d'hygiène et les sociétés
médicales d'arrondissement soient invitées à por-
ter à l'ordre du jour de leurs plus prochaines séan-
ces l'étude des moyens les plus pratiques pour as-
surer la prophylaxie de la diphtérie ;
Que la commission des logements insalubres soit
aussitôt informée des domiciles où sont constatés
des cas de diphtérie ;
Que des visites soient exceptionnellement pra-
tiquées d'urgence, afin de se rendre compte des
motifs d'absence des enfants dans les écoles ;
Que l'inspection médicale soit exercée à la fois
dans les écoles publiques et dans les écoles pri-
vées, dans les quartiers où sévissent des maladies
contagieuses et plus particulièrement la diph-
térie.
Enseignement de l'hygiène
Toutes ces mesures sont destinées à prot-
ger l'enfant pendant ses premières années;,
mais l'hygiéniste a voulu tirer parti de sojjm
séjour à l'école pour le prémunir contre les
dangers qui vont l'étreindre devenu hemrae.i
Il a donc prescrit de l'instruire des bienfaits
de l'hygiène et de le mettre en garde contre
ces deux fléaux de notre époque : la tubercu-
lose et l'alcoolisme. Au congrès de 1893, pour'
l'étude de la tuberculose, un vœu a été émis
tendant à faire enseigner par les maîtres à
leurs élèves les dangers de la contagion de læ
tuberculose et les moyens si simples de s'en
préserver. En 1895, une commission a été
instituée, au ministère de l'instruction pu-
blique, et elle a été chargée d'étudier les me-
sures à prendre « soit dans les établissements
d'instruction, soit dans un cours d'adultes,
et les conférences populaires, pour combattra
l'alcoolisme ». En conséquence, un enseigne-
ment antialcoolique a été introduit dans lt
programme des écoles. +.
La santé des enfants
De plus, l'attention du Conseil municipal à
été attirée sur ce point que les livres de clas-
ses étaient un moyen certain de propagation
des maladies contagieuses, notamment de la
tuberculose. Une circulaire a bien prescrit aux
professeurs de détruire les livres ayant ap-
partu à tout élève atteint de maladie trans-'
missible, mais on a pensé que cela n'était pas
suffisant et un conseiller a déposé une pro-
position qui tend à supprimer les dangers de
contamination en rendant les élèves posses-
seurs de jours livres, moyennant une ccrlainft
redevance. Encore que cette idée soit des
plus intéressantes et son application digne
d'encouragement, il parait assez difficile de la
mettre à exécution, la gratuité des fournitures
étant un article essentiel de l'enseignement
primaire à Paris ; de plus, le remboursement
des livres de classe par les familles en état da
le faire ne s'opérerait pas aussi simplement
ID\'n cm&U l'e§D4r
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