Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1884-12-11
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 décembre 1884 11 décembre 1884
Description : 1884/12/11 (A8,N2791). 1884/12/11 (A8,N2791).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7501393m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
ADMINISTRATION. RÉDACTION & AMORCES! |
A PARIS r", t
18 — Kue Richer —
Les articles non insérés ne seront pas renHus r.'
ABONNEMENTS
optais
TROIS MOIS 5 FR.
SIX MOIS. 9 FR.
UN AN-A 18 FR.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS. 6 FR.
SIX MOIS. 12 FR.
UN AN. 24 FR.
HUITIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2791
Jeudi 11 décembre 1884
21 frimaire an 93
REJET DU SUFFRAGE.UNIVERSBL
Dans la séance d'hier la Chambre,
revenant sur son vote du 2 décembre,
a, rejeté par 280 voix contre 227
l'élection du Sénat par le suffrage
universel !
C'est à 53 voix de majorité, sur les
objurgations, les instances de M. Jules
Ferry, que la Chambre, issue du suf-
frage universel, s'est prononcée contre
le suffrage universel.
Elle avait entendu cependant un dis-
cours de M. Ch. Floquet, aussi éloquent
que politique. Il avait donné, dans le
langage le plus -élevé et le plus véhé-
ment, tous les arguments qui pouvaient
toucher les indécis, fortifier la résolu-
tion de ceux qui s'étaient déjà pronon-
cés pour le suffrage universel. Il avait,
en plus, comme appoint, le vote du Sé-
nat du 6 décembre.
M. Jules Ferry n'a apporté aucun ar-
gument. Mauvais dans la forme, il n'a
pas été meilleur dans le fond. Il a pro-
noncé de ces mots malheureux, qui se
dressent contre leurs auteurs comme
des actes d'accusation permanents.
Il avait dit avant la réunion du Con-
grès, il avait dit au Congrès que le
suffrage universel, pour l'élection des
sénateurs, restait le but, qu'il fallait
seulement atteindre étape par étape.
Il laissait ainsi la porte ouverte à
cette réforme, cette porte, il l'a fermée
au Sénat, en disant que le suffrage uni-
versel était mauvais en soi pour le re-
crutement de « la Chambre haute ».
Cette affirmation, il l'a répétée de nou-
veau hier.
Il l'a même aggravée en représentant
comme une sorte d'idéal l'élection des
deux Chambres par le suffrage à deux
degrés.
Il a traité cette revendication de l'é-
lection du Sénat par le suffrage univer-
sel, comme une « agitation stérile ».
Toute cette argumentation se résu-
mait en un mot : réaction contre la dé-
mocratie !
Elle semblait pénible même à la ma-
jorité habituelle du ministère.
Et cependant au scrutin, cette majorité
s'est retrouvée fidèle, docile, obéissant
au geste et à l'œil. Certains bulletins
blancs de la semaine dernière sont de-
venus des bulletins bleus.
Devant ce résultat, il est impossible
de ne pas se dire que la besogne politi-.
que de M. Jules Ferry ne se fait pas à
la tribune, que les discours ne sont là
que pour amuser le tapis, qu'elle se fait
dans les couloirs et dans les anticham-
bres !
Qu'importe ! Le discours de M. Flo-
quet restera.
Les déclarations de M. Jules Ferry
resteront aussi.
Cette politique du cabinet qui dit
blanc à la Chambre, noir au Sénat ; qui
a forcé déjà trois fois, depuis quelques
jours, la Chambre à se déjuger; qui l'a
forcée encore a se déjuger hier; qui lui
demandera demain de se déjuger à pro-
pos de certaines réductions du buaget
des cultes., M. Floquet l'a caractérisée
par ces mots : « La dictature dans l'anar-
chie !» Parmi les députés qui obéissent à
M. Ferry, i l n'y a plus ni respect de leurs
programmes, de leurs actes antérieurs,
du suffrage universel, ni subordination
de leur conduite à des principes, ni no-
tion du droit. L'opportunisme a accom-
pli son œuvre démoralisante : ses fidè-
les obéissent au ministre ; ce n'est plus
le ministre qui représente la Chambre.,
c'est la Chambre qui fait la volonté du
ministre, comme si au lieu d'être son
délégué, responsable devant elle, ce se-
rait elle qui fût nommée par lui et fût
responsable devant lui.
M. Jules Ferry parlait de la Républi-
que parlementaire ; il avait bien tort, au
moment où s'accusait une fois de plus
cette interversion des rôles !
Maintenant, nul doute possible, même
pour les plus timorés et les plus aveu-
gles. M. Jules Ferry représente la réac-
-tion, c'est non pas contre l'extrême
gauche qu'il gouverne ; c'est contre le
progrès démocratique. Il a entraîné sa
majorité dans cette voie. Une fois le
doigt dans l'engrenage, le corps y passe
tout entier. Le suffrage universel se
souviendra, l'année prochaine, de quelle
manière il l'a traité.
Entre les partisans de la Chambre
haute, antidémocratique, destinée à mo-
dérer, à arrêter les revendications du
suffrage universel, et les hommes qui
croient que 60,000 électeurs ne peuvent
pas être mis dans la même balance que
dix millions, les électeurs choisiront !
Et ehtre ses adversaires et ses parti-
sans, le suffrage universel pourrait-il
hésiter?
Si M. Jules Ferry se réjouit de son
triomphe d'hier, il a bien tort. Ce vote
est le suicide de sa majorité.
- LES RENÉGATS
Nos prévisions d'hier sur les défections pro-
bables ne se sont trouvées que trop justes
Parmi les députés dont nous considérions la
désertion comme certaine, deux seulement
ont fait faux-bond à M. Ferry : ce sont MM.
P. Bort et Arthur Picard.
Encore une fois, nous le répétons, nous ne
voulons pas scruter les motifs qui peuvent
avoir guidé ces votes et nous ne pouvons que
faire nos compliments à MM. * Picard et
P. Bert.
Il nous est agréable aussi de constater que
MM. Langlois et Dethou, comme nous le
faisions prévoiront persévéré dans leur vote.
Par contre, CJ n'est pas sans tristesse que
nous voyons, dans la liste de ceux qui n'ont
pas craint de renier le suffrage universel,
MM. Steeg et Fréry, qui ne nous avaient pas
habitués à de semblables défaillances. Quant
à M. Greppo « le vieux Greppo », député de
Paris, ancien fidèle de Proudhon, c'est na-
vrant.
Parmi les autres, neuf se sont abstenus,
deux se sont absentés. C'est déjà quelque
Chose ; et si notre note d'hier — qu'on nous
dit avoir soulevé bien des colères - a pu
contribuer à ce résultat, nous eu sommes
charmés.
Quant au reste, quant à ce tas de platitudes
fidèles dont l'indépendance domestiquée ne
s'émancipe jamais qu'avec la permission de
M. Ferry, nous n'avions pas grand mérite à
prévoir leur reniement. Leur nullité person-
nelle et leur universelle impopularité les met
à la discrétion du pouvoir quel qu'il soit, do-
ciles à tous les maîtres, prêts a toutes les
apostasies.
De ceux-là, nous n'avons plus rien à dire.
Il nous suffit de les compter et d'en dresser
la liste. Déjà condamnés, le suffrage univer-
sel les attend pour les exécuter.
Elill n'y aura personne pour faire grâce !
Voici les noms dès députés qui, après avoir
voté pour le suffrage universel, ont voté
contre:
MM. Bel, Bontous, Boulard, Boyat,
Carotte (Somme), Chaix, Déniait, Uesso-
liers (Algérie), Ferrary, Fréry, Giraud,
Maxime Lecumto, Masure, Périgois, de
SonuEer, Tassin, Téuot, TThornson, JTt ettte
S'étaient abstenus d'abord et ont voté hier
contre :
MM. Bernard (Doubs), Boueau, Bou.
teille, Duclaud, Dabosl, Fabre, Fou-
quet, Greppo, Méline, Pradot. Saint-
Romme, Viette, Villain.
« Absents, » qui sont revenus — de plus ou
moins loin — pour vocer en faveur du minis-
tère: *
MM. Franck-Chauveau; Garrigat. De-
vetle (Meuse), Piessier.
- 1 1 »
LES COULISSES
DE LA POLITIQUE
LA SÉANCE
LA LOI ÉLECTORALE DU SÉNAT
La lecture du Rapport
A deux.heures. 114 M. Léon Renault, rap-
porteur officiel du gouvernement, donne lec-
ture du rapport sur la loi électorale du Sénat.
Après avoir constate les corrections consi-
dérables qu'a daigné faire l'Assemblée du
dérables qu'a daigné faire avalt-r
Luxembourg, il engage la Chambre à avaler
sans broncher la pilule qu'on lui rapporte, et
à rejeter le contre-projet Floquet.
Pendant la lecture, la majorité cause tran-
quillement de ses petites affaires comme uua
honnête majorité sûre du résultat.
La Discussion
Pas de discussion générale; M. Granet
qui était seul inscrit renonce à la parole et
en deux minutes on arrive à l'article 6, la
seul qui intéresse et passionne les esprits.
Le discours de M. Floquet
Je n'ai pas besoin, déclare l'orateur, de*
rentrer dans le domaine des discussions
théoriques, puisque la majorité de la Cham-
bre a sanctionné par son vote ma proposi-
tion. Mais depuis lors, ajoute l'orateur, un
lait grave s'est produit. M. le président du
conseil a déclaré qu'il n'admettait de majo-
rité que lorsqu'elle lui était favorable, et. ne
permettait à ses amis que des opinions pror
visoires. Que dis-je! devant le Sénat, il a,
combattu les résolutions de la Chambre, les\
qualifiant de révolutionnaires. Cette thèse,
est celle de l'anarchie parlementaire, grâce à
laquelle s'élèvent des dictatures ministériel-!
les.
M. Floquet rappelle ensuite que, malgré
tout, le suffrage universel n'a été repoussé
que grâce à un vote d'abord déclaré douteux.
Un mot de M. le président du conseil, son,
abstention suffirait pour déterminer les amisi
complaisants. Ce mot, si M. Jules Ferry osait
ledire quand nous aurons voté une secondefois,
croyez-vous que le Sénat hésiterait.
Craignez, continue l'orateur, de porter at-
teinte a l'autorité morale de la Chambre. Trois
fois déjà, dans une semaine, vous avez changé
d'opinion ; on vous demande d'en changer
encore aujourd'hui. Prenez garde à la décon-
sidération qui tue sûrement les Assemblées,
et qui peut tuer du coup la République.
Songez, ajoute M. Floquet, à la responsabi-
lité que vous allez encourir: Vous pouvez au-
jourd'hui, si vous le voulez, rendre inoffenq
sive la Constitution de 75, sans secousse,
sans violence. Il tient à vous de proclamer la
suffrage universel ou d'y renoncer pour ja-
mais, comme b demandait si imprudemment,
au Sénat, M. le président du conseil. Si voua
ne le faites pas, tout le poids pèsera sur vous.
Quelles nécessités, se demande l'orateur,
pourraient donc vous déterminer à accomplir
l'acte que l'on vous propose? Vous avez la
temps, rien n'empêche l'élection d'avoir lieu a
son heure ; vous n'entravez rien !
Quel grand dommage, quand périrait cette
loi misérable que l'on vous présente et qui
maintient sous forme d'inamovibles tous lea
vieux dépôts légués par la monarchie !
Ce qui est au fond du débat, dit en termi-
nant l'orateur, c'est la question de confiance.
Grosse affaire, soit. Mais, ce n'est pas une
raison pour nous accuser, comme font chaque,
jour les journaux ministériels, de nous faire.
les alliés des adversaires de la République !
Les malheureux préféreraient-ils donc que le
suffrage universel n'eût d'autres défenseurs:
que les hommes de la droite. Songez, mes-
sieurs, à la loi du 31 mai, et à la manière dont,
finissent les assemblées qui oublient les!
principes, pour des considérations contin-
gentes. -
Je vous en conjure, messieurs, ne réduisez.
pas cette Chambre au rôle honteux de sup-
pléante, faisant antichambre à la porte du
Sénat.
Une fois de plus, M. Floquet a bien mérité
de la démocratie, et nous joignons nos plus
chaudes félicitations à la triple salve d'ap-
FEUILLETON DU 11 DÉCEMBRE 1834
44
UN OROLE
PAR
YVES GUYOT
DEUXIÈME PARTIE
VIII
L'article 1133
(Suitci
11 n'avait pas le courage de quitter 1 at-
mosphère chaude du café. Il était brisé. Il
finit, après un effort de volonté héroïque,
par envoyer le garçon chercher une voiture.
Il y monta en jetant son adresse au cocher.
De cette manière il supprimait ses derniè-
res hésitations pour rentrer chez lui. Il
substituait la volonté du cocher à la sienne
qui eût pu encore vaciller. Une fois déposé
à sa porte, il ne pouvait y rester, et il fau-
drait bien qu'il eût le courage de rentrer.
Au moment où il pénétrait dans le couloir
de sa maison, il rencontra deux de ses em-
ployés, qui le saluèrent en s'effaçant et en
le regardant fixement : pendant qu'il mon-
tait l'escalier, il entendit l'un d'eux dire à
mi-voix à son camarad.
'— C'est le patron, qui en fait une gueule 1
IX
Un Beau-père
Il eut le courage de monter.
— Et Jeanne !
— Madame est accouchée heureusement
d'un garçon. il est superbe. dit la femme
de chambre qui ouvrit la porte.
— M. Baltard est-il arrivé ?
— Il attend Monsieur au salon.
Mme Baltard était accourue dans l'anti-
chambre au coup de sonnette.
— Venez voir d'abord Jeanne, dit-elle.
Elle a demandé une ou deux fois si vous
aviez vu votre enfant. Elle est aussi bien
que possible.Surtout du repos, pas d'émo-
tion !
Corbières entra dans la chambre à cou-
cher, faiblement éclairée. Jeanne ne put
distinguer complètement l'altération des
traits de son mari. Il regarda son fils, vit
un petit être vagissant, ne distingua aucun
des traits que la bonne voulut lui faire re-
marqCue'ers.t un beau garçon, bien fort pour
— C'est un beau garçon,. bien fort pour
son âge. 11 ressemble à son papa, conclut-
elle.
— Tant mieux, répondit Corbières -sans
conviction.
Il donna un baiser sur le front à Jeanne,
en lui disant machinalement :
- Comment te trouves-tu?
— Aussi bien que possible. Merci!.
— Il lui faut du repos, dit Mme Baltard.
Maintenant que vous avez vu votre femme,
allez-vous-en.
Corbières remercia intérieurement sabelle*
mère de justifier sa sortie et alla rejoindre
Baltard dans le salon.
Il le trouva au milieu de cinq ou six jour-
naux froissés et jetés à terre, regardant
machinalement par la fenêtre les reverbères
de la rue.
Si Baltard remarqua les traits décompo-
sés de son gendre, Corbières fut frappé du
bouleversement de la physionomie de son
beau-père; son visage livide était marbré
de larges plaques rouges, le front creusé de
rides; le menton gras tremblait.
Baltard tendit la main à Corbières en di-
sant :
— Quel désastre !
— Oui, dit Corbières. Vous Voyez que les
journaux constatent qu'il n'y en a jamais eu
un semblable.
Il lança cette phrase en manière d'apolo-
gie. Il voulait affirmer à son beau-père qu'un
pareil désastre ét\\nt au-dessus des prévi-
sions humaines, il était justifié d'y avoir
participé, et que ce devait être un motif
d'orgueil de se trouver mêlé à un événe-
ment de cette importance. Baltard n'inter-
préta pas la phrase dans le sens que lui
donnait Corbières.
— Oui, dit-il avec accablement. Il va
avoir un retentissement épouvantable, par-
tout, et surtout, à Jussy! Que comptez-
vous faire ! avez-vous un plan ? comment
dégagerez-vou,votre responsabilité ? Avez-
vous consulté?.
— Je vous avoue, reprit Corbières avec •
embarras, que j'ai été tellement surpris,
écrasé par cet événement, que je n'ai plus
la tête à moi. Ce matin, la conseil d'admi-
nistration s'est réuni. Il aurait fallu qua
Jacquemart revînt !
— Oui, mais il n'est pas revenu, il n"a
pas donné signe de vie et il ne reviendra
pas !
Les deux hommes gardèrent un moment
le silence.
Baltard reprit au bout de quelques instants
de réflexion : -
— Que va-t-on dire à Jussy?. C'est qu'il
y a beaucoup de souscripteurs qui se sont
engagés sur votre nom ou même sur vos,
consejls. Moi-même j'ai dû souscrire après.
avoir beaucoup hésite ; mais on me disait :
— Vous ne souscrivez pas? Vous désap-
prouvez donc l'affaire de votre gendre?
11 m'a fallu souscrire, afin de pouvoir ré-
pondre : — Pardon, j'ai souscrit ! et de na
pas paraître vous désapprouver. Je suis a
l'heure actuelle en perte d'une trentaine do
milie, francs, et il est probable que je per-
drai le tout ; mais c'est la moindre des cho-
ses. notre situation sera très affaiblie là-
bas. Les journaux radicaux et les journaux
réactionnaires vont exploiter ce désastre.
Ça va faire passer Pataraud à Novion, OÉI,
on vient de lui offrir la candidature.
— Eh bien, si le chef-lieu le prend, nous
en serons débarrasses dans l'arrondïsse-
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Les articles non insérés ne seront pas renHus r.'
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UN AN. 24 FR.
HUITIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2791
Jeudi 11 décembre 1884
21 frimaire an 93
REJET DU SUFFRAGE.UNIVERSBL
Dans la séance d'hier la Chambre,
revenant sur son vote du 2 décembre,
a, rejeté par 280 voix contre 227
l'élection du Sénat par le suffrage
universel !
C'est à 53 voix de majorité, sur les
objurgations, les instances de M. Jules
Ferry, que la Chambre, issue du suf-
frage universel, s'est prononcée contre
le suffrage universel.
Elle avait entendu cependant un dis-
cours de M. Ch. Floquet, aussi éloquent
que politique. Il avait donné, dans le
langage le plus -élevé et le plus véhé-
ment, tous les arguments qui pouvaient
toucher les indécis, fortifier la résolu-
tion de ceux qui s'étaient déjà pronon-
cés pour le suffrage universel. Il avait,
en plus, comme appoint, le vote du Sé-
nat du 6 décembre.
M. Jules Ferry n'a apporté aucun ar-
gument. Mauvais dans la forme, il n'a
pas été meilleur dans le fond. Il a pro-
noncé de ces mots malheureux, qui se
dressent contre leurs auteurs comme
des actes d'accusation permanents.
Il avait dit avant la réunion du Con-
grès, il avait dit au Congrès que le
suffrage universel, pour l'élection des
sénateurs, restait le but, qu'il fallait
seulement atteindre étape par étape.
Il laissait ainsi la porte ouverte à
cette réforme, cette porte, il l'a fermée
au Sénat, en disant que le suffrage uni-
versel était mauvais en soi pour le re-
crutement de « la Chambre haute ».
Cette affirmation, il l'a répétée de nou-
veau hier.
Il l'a même aggravée en représentant
comme une sorte d'idéal l'élection des
deux Chambres par le suffrage à deux
degrés.
Il a traité cette revendication de l'é-
lection du Sénat par le suffrage univer-
sel, comme une « agitation stérile ».
Toute cette argumentation se résu-
mait en un mot : réaction contre la dé-
mocratie !
Elle semblait pénible même à la ma-
jorité habituelle du ministère.
Et cependant au scrutin, cette majorité
s'est retrouvée fidèle, docile, obéissant
au geste et à l'œil. Certains bulletins
blancs de la semaine dernière sont de-
venus des bulletins bleus.
Devant ce résultat, il est impossible
de ne pas se dire que la besogne politi-.
que de M. Jules Ferry ne se fait pas à
la tribune, que les discours ne sont là
que pour amuser le tapis, qu'elle se fait
dans les couloirs et dans les anticham-
bres !
Qu'importe ! Le discours de M. Flo-
quet restera.
Les déclarations de M. Jules Ferry
resteront aussi.
Cette politique du cabinet qui dit
blanc à la Chambre, noir au Sénat ; qui
a forcé déjà trois fois, depuis quelques
jours, la Chambre à se déjuger; qui l'a
forcée encore a se déjuger hier; qui lui
demandera demain de se déjuger à pro-
pos de certaines réductions du buaget
des cultes., M. Floquet l'a caractérisée
par ces mots : « La dictature dans l'anar-
chie !» Parmi les députés qui obéissent à
M. Ferry, i l n'y a plus ni respect de leurs
programmes, de leurs actes antérieurs,
du suffrage universel, ni subordination
de leur conduite à des principes, ni no-
tion du droit. L'opportunisme a accom-
pli son œuvre démoralisante : ses fidè-
les obéissent au ministre ; ce n'est plus
le ministre qui représente la Chambre.,
c'est la Chambre qui fait la volonté du
ministre, comme si au lieu d'être son
délégué, responsable devant elle, ce se-
rait elle qui fût nommée par lui et fût
responsable devant lui.
M. Jules Ferry parlait de la Républi-
que parlementaire ; il avait bien tort, au
moment où s'accusait une fois de plus
cette interversion des rôles !
Maintenant, nul doute possible, même
pour les plus timorés et les plus aveu-
gles. M. Jules Ferry représente la réac-
-tion, c'est non pas contre l'extrême
gauche qu'il gouverne ; c'est contre le
progrès démocratique. Il a entraîné sa
majorité dans cette voie. Une fois le
doigt dans l'engrenage, le corps y passe
tout entier. Le suffrage universel se
souviendra, l'année prochaine, de quelle
manière il l'a traité.
Entre les partisans de la Chambre
haute, antidémocratique, destinée à mo-
dérer, à arrêter les revendications du
suffrage universel, et les hommes qui
croient que 60,000 électeurs ne peuvent
pas être mis dans la même balance que
dix millions, les électeurs choisiront !
Et ehtre ses adversaires et ses parti-
sans, le suffrage universel pourrait-il
hésiter?
Si M. Jules Ferry se réjouit de son
triomphe d'hier, il a bien tort. Ce vote
est le suicide de sa majorité.
- LES RENÉGATS
Nos prévisions d'hier sur les défections pro-
bables ne se sont trouvées que trop justes
Parmi les députés dont nous considérions la
désertion comme certaine, deux seulement
ont fait faux-bond à M. Ferry : ce sont MM.
P. Bort et Arthur Picard.
Encore une fois, nous le répétons, nous ne
voulons pas scruter les motifs qui peuvent
avoir guidé ces votes et nous ne pouvons que
faire nos compliments à MM. * Picard et
P. Bert.
Il nous est agréable aussi de constater que
MM. Langlois et Dethou, comme nous le
faisions prévoiront persévéré dans leur vote.
Par contre, CJ n'est pas sans tristesse que
nous voyons, dans la liste de ceux qui n'ont
pas craint de renier le suffrage universel,
MM. Steeg et Fréry, qui ne nous avaient pas
habitués à de semblables défaillances. Quant
à M. Greppo « le vieux Greppo », député de
Paris, ancien fidèle de Proudhon, c'est na-
vrant.
Parmi les autres, neuf se sont abstenus,
deux se sont absentés. C'est déjà quelque
Chose ; et si notre note d'hier — qu'on nous
dit avoir soulevé bien des colères - a pu
contribuer à ce résultat, nous eu sommes
charmés.
Quant au reste, quant à ce tas de platitudes
fidèles dont l'indépendance domestiquée ne
s'émancipe jamais qu'avec la permission de
M. Ferry, nous n'avions pas grand mérite à
prévoir leur reniement. Leur nullité person-
nelle et leur universelle impopularité les met
à la discrétion du pouvoir quel qu'il soit, do-
ciles à tous les maîtres, prêts a toutes les
apostasies.
De ceux-là, nous n'avons plus rien à dire.
Il nous suffit de les compter et d'en dresser
la liste. Déjà condamnés, le suffrage univer-
sel les attend pour les exécuter.
Elill n'y aura personne pour faire grâce !
Voici les noms dès députés qui, après avoir
voté pour le suffrage universel, ont voté
contre:
MM. Bel, Bontous, Boulard, Boyat,
Carotte (Somme), Chaix, Déniait, Uesso-
liers (Algérie), Ferrary, Fréry, Giraud,
Maxime Lecumto, Masure, Périgois, de
SonuEer, Tassin, Téuot, TThornson, JTt ettte
S'étaient abstenus d'abord et ont voté hier
contre :
MM. Bernard (Doubs), Boueau, Bou.
teille, Duclaud, Dabosl, Fabre, Fou-
quet, Greppo, Méline, Pradot. Saint-
Romme, Viette, Villain.
« Absents, » qui sont revenus — de plus ou
moins loin — pour vocer en faveur du minis-
tère: *
MM. Franck-Chauveau; Garrigat. De-
vetle (Meuse), Piessier.
- 1 1 »
LES COULISSES
DE LA POLITIQUE
LA SÉANCE
LA LOI ÉLECTORALE DU SÉNAT
La lecture du Rapport
A deux.heures. 114 M. Léon Renault, rap-
porteur officiel du gouvernement, donne lec-
ture du rapport sur la loi électorale du Sénat.
Après avoir constate les corrections consi-
dérables qu'a daigné faire l'Assemblée du
dérables qu'a daigné faire avalt-r
Luxembourg, il engage la Chambre à avaler
sans broncher la pilule qu'on lui rapporte, et
à rejeter le contre-projet Floquet.
Pendant la lecture, la majorité cause tran-
quillement de ses petites affaires comme uua
honnête majorité sûre du résultat.
La Discussion
Pas de discussion générale; M. Granet
qui était seul inscrit renonce à la parole et
en deux minutes on arrive à l'article 6, la
seul qui intéresse et passionne les esprits.
Le discours de M. Floquet
Je n'ai pas besoin, déclare l'orateur, de*
rentrer dans le domaine des discussions
théoriques, puisque la majorité de la Cham-
bre a sanctionné par son vote ma proposi-
tion. Mais depuis lors, ajoute l'orateur, un
lait grave s'est produit. M. le président du
conseil a déclaré qu'il n'admettait de majo-
rité que lorsqu'elle lui était favorable, et. ne
permettait à ses amis que des opinions pror
visoires. Que dis-je! devant le Sénat, il a,
combattu les résolutions de la Chambre, les\
qualifiant de révolutionnaires. Cette thèse,
est celle de l'anarchie parlementaire, grâce à
laquelle s'élèvent des dictatures ministériel-!
les.
M. Floquet rappelle ensuite que, malgré
tout, le suffrage universel n'a été repoussé
que grâce à un vote d'abord déclaré douteux.
Un mot de M. le président du conseil, son,
abstention suffirait pour déterminer les amisi
complaisants. Ce mot, si M. Jules Ferry osait
ledire quand nous aurons voté une secondefois,
croyez-vous que le Sénat hésiterait.
Craignez, continue l'orateur, de porter at-
teinte a l'autorité morale de la Chambre. Trois
fois déjà, dans une semaine, vous avez changé
d'opinion ; on vous demande d'en changer
encore aujourd'hui. Prenez garde à la décon-
sidération qui tue sûrement les Assemblées,
et qui peut tuer du coup la République.
Songez, ajoute M. Floquet, à la responsabi-
lité que vous allez encourir: Vous pouvez au-
jourd'hui, si vous le voulez, rendre inoffenq
sive la Constitution de 75, sans secousse,
sans violence. Il tient à vous de proclamer la
suffrage universel ou d'y renoncer pour ja-
mais, comme b demandait si imprudemment,
au Sénat, M. le président du conseil. Si voua
ne le faites pas, tout le poids pèsera sur vous.
Quelles nécessités, se demande l'orateur,
pourraient donc vous déterminer à accomplir
l'acte que l'on vous propose? Vous avez la
temps, rien n'empêche l'élection d'avoir lieu a
son heure ; vous n'entravez rien !
Quel grand dommage, quand périrait cette
loi misérable que l'on vous présente et qui
maintient sous forme d'inamovibles tous lea
vieux dépôts légués par la monarchie !
Ce qui est au fond du débat, dit en termi-
nant l'orateur, c'est la question de confiance.
Grosse affaire, soit. Mais, ce n'est pas une
raison pour nous accuser, comme font chaque,
jour les journaux ministériels, de nous faire.
les alliés des adversaires de la République !
Les malheureux préféreraient-ils donc que le
suffrage universel n'eût d'autres défenseurs:
que les hommes de la droite. Songez, mes-
sieurs, à la loi du 31 mai, et à la manière dont,
finissent les assemblées qui oublient les!
principes, pour des considérations contin-
gentes. -
Je vous en conjure, messieurs, ne réduisez.
pas cette Chambre au rôle honteux de sup-
pléante, faisant antichambre à la porte du
Sénat.
Une fois de plus, M. Floquet a bien mérité
de la démocratie, et nous joignons nos plus
chaudes félicitations à la triple salve d'ap-
FEUILLETON DU 11 DÉCEMBRE 1834
44
UN OROLE
PAR
YVES GUYOT
DEUXIÈME PARTIE
VIII
L'article 1133
(Suitci
11 n'avait pas le courage de quitter 1 at-
mosphère chaude du café. Il était brisé. Il
finit, après un effort de volonté héroïque,
par envoyer le garçon chercher une voiture.
Il y monta en jetant son adresse au cocher.
De cette manière il supprimait ses derniè-
res hésitations pour rentrer chez lui. Il
substituait la volonté du cocher à la sienne
qui eût pu encore vaciller. Une fois déposé
à sa porte, il ne pouvait y rester, et il fau-
drait bien qu'il eût le courage de rentrer.
Au moment où il pénétrait dans le couloir
de sa maison, il rencontra deux de ses em-
ployés, qui le saluèrent en s'effaçant et en
le regardant fixement : pendant qu'il mon-
tait l'escalier, il entendit l'un d'eux dire à
mi-voix à son camarad.
'— C'est le patron, qui en fait une gueule 1
IX
Un Beau-père
Il eut le courage de monter.
— Et Jeanne !
— Madame est accouchée heureusement
d'un garçon. il est superbe. dit la femme
de chambre qui ouvrit la porte.
— M. Baltard est-il arrivé ?
— Il attend Monsieur au salon.
Mme Baltard était accourue dans l'anti-
chambre au coup de sonnette.
— Venez voir d'abord Jeanne, dit-elle.
Elle a demandé une ou deux fois si vous
aviez vu votre enfant. Elle est aussi bien
que possible.Surtout du repos, pas d'émo-
tion !
Corbières entra dans la chambre à cou-
cher, faiblement éclairée. Jeanne ne put
distinguer complètement l'altération des
traits de son mari. Il regarda son fils, vit
un petit être vagissant, ne distingua aucun
des traits que la bonne voulut lui faire re-
marqCue'ers.t un beau garçon, bien fort pour
— C'est un beau garçon,. bien fort pour
son âge. 11 ressemble à son papa, conclut-
elle.
— Tant mieux, répondit Corbières -sans
conviction.
Il donna un baiser sur le front à Jeanne,
en lui disant machinalement :
- Comment te trouves-tu?
— Aussi bien que possible. Merci!.
— Il lui faut du repos, dit Mme Baltard.
Maintenant que vous avez vu votre femme,
allez-vous-en.
Corbières remercia intérieurement sabelle*
mère de justifier sa sortie et alla rejoindre
Baltard dans le salon.
Il le trouva au milieu de cinq ou six jour-
naux froissés et jetés à terre, regardant
machinalement par la fenêtre les reverbères
de la rue.
Si Baltard remarqua les traits décompo-
sés de son gendre, Corbières fut frappé du
bouleversement de la physionomie de son
beau-père; son visage livide était marbré
de larges plaques rouges, le front creusé de
rides; le menton gras tremblait.
Baltard tendit la main à Corbières en di-
sant :
— Quel désastre !
— Oui, dit Corbières. Vous Voyez que les
journaux constatent qu'il n'y en a jamais eu
un semblable.
Il lança cette phrase en manière d'apolo-
gie. Il voulait affirmer à son beau-père qu'un
pareil désastre ét\\nt au-dessus des prévi-
sions humaines, il était justifié d'y avoir
participé, et que ce devait être un motif
d'orgueil de se trouver mêlé à un événe-
ment de cette importance. Baltard n'inter-
préta pas la phrase dans le sens que lui
donnait Corbières.
— Oui, dit-il avec accablement. Il va
avoir un retentissement épouvantable, par-
tout, et surtout, à Jussy! Que comptez-
vous faire ! avez-vous un plan ? comment
dégagerez-vou,votre responsabilité ? Avez-
vous consulté?.
— Je vous avoue, reprit Corbières avec •
embarras, que j'ai été tellement surpris,
écrasé par cet événement, que je n'ai plus
la tête à moi. Ce matin, la conseil d'admi-
nistration s'est réuni. Il aurait fallu qua
Jacquemart revînt !
— Oui, mais il n'est pas revenu, il n"a
pas donné signe de vie et il ne reviendra
pas !
Les deux hommes gardèrent un moment
le silence.
Baltard reprit au bout de quelques instants
de réflexion : -
— Que va-t-on dire à Jussy?. C'est qu'il
y a beaucoup de souscripteurs qui se sont
engagés sur votre nom ou même sur vos,
consejls. Moi-même j'ai dû souscrire après.
avoir beaucoup hésite ; mais on me disait :
— Vous ne souscrivez pas? Vous désap-
prouvez donc l'affaire de votre gendre?
11 m'a fallu souscrire, afin de pouvoir ré-
pondre : — Pardon, j'ai souscrit ! et de na
pas paraître vous désapprouver. Je suis a
l'heure actuelle en perte d'une trentaine do
milie, francs, et il est probable que je per-
drai le tout ; mais c'est la moindre des cho-
ses. notre situation sera très affaiblie là-
bas. Les journaux radicaux et les journaux
réactionnaires vont exploiter ce désastre.
Ça va faire passer Pataraud à Novion, OÉI,
on vient de lui offrir la candidature.
— Eh bien, si le chef-lieu le prend, nous
en serons débarrasses dans l'arrondïsse-
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