Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1884-09-26
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 septembre 1884 26 septembre 1884
Description : 1884/09/26 (A8,N2715). 1884/09/26 (A8,N2715).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75013177
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
Àlil
ADMINISTRATION. RÉDACTFON & 'ANNONCES
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Zes articles non insérés ne seront pas rendut-
ABONNEMENTS
PARrS
.TROIS UOIS. 5 KR.
SIX MOIS. g FR
> ON AN 18 FR.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN
'UN NUMERO : 5 .CENTIMES
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS. '6 FR.
SIX MOIS. 12 FR,
ra*K. • 24 FR, ,
HUITIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2715
Vendredi 26 septembre 1834
5 vendémiaire an 93
SAMEDI PROCHAIN, 27 SEPTEMBRE
(numéro portant la date du dimanche 28)
LA LANTERNE
COMMENCERA
LES
DIABLESSES il PARIS
GRAND ROMAN INÉDIT
PAR
LÉOPOLD STAPLEAUX
Bien que ce soit la première fois que la
Lanterne publie un roman de M. Léopold
Stapleaux, notre nouveau collaborateur
n'est certainement pas un inconnu pour nos
lecteurs. Qui ne se rappelle le grand suc-
cès obtenu par les Compagnons du glaive.
le Château de la Rose, l'Histoire d'une
nuit, le Pendu de la Forêt-Noire, les Vi-
veurs de Paris, les Cocottes du grand mon-
de, le Roman d'un père, Sergent l'empoi-
sonneur, la Nuit du mardi-gras, l'Idole et
toutes les autres œuvres populaires de M.
LÉOPOLD STAPLEAUX.
LES DIABLESSES DE PARIS
le nouveau grand roman dont nous allons
commencer la publication, est des plus
émouvants et des plus dramatiques, et in-
téressera vivement nos lecteurs.
LA PROCHAINE REVANCHE
Il ny a plus aucun doute à concevoir sur
l'issue de la lutte engagée en Belgique en-
tre les catholiques et les libéraux :
Ou les libéraux reviendront au pouvoir
avant trois mois, à la suite d'une dissolution
des Chambres et de nouvelles élections gé-
nérales, ou la monarchie tombera.
Il est acquis, dès à présent, par tous les évé-
nements qui ont précédé et suivi la promul-
gation de la loi scolaire, cette loi qui pré-
pare le retour à l'inquisition, que le minis-
tère Malou ne peut pas gouverner en lais-
sant subsister les libertés dont jouit la
Belgique.
: Comme jadis le ministère Polignac, avec
lequel il a tant de points de ressemblance,
le ministère Malou est forcément conduit,
s'il veut se maintenir au pouvoir, à mettre
la main sur les libertés publiques, à dis-
soudre la garde civique, à interdire les ma-
nifestations, à toucher aux droits des com-
munes et à restreindre la liberté de la
presse.
En un mot, le ministère Malou ne peut
gouverner que par l'emploi de la force.
Or, quand les gouvernements en sont là, la
révolution est imminente.
Voilà où le parti catholique a amené un
pays, naguère si calme, et nul ne prévoyait
que l'ordre pût jamais être troublé. Quelle
leçon pour les conservateurs français et
quelle leçon aussi pour ceux qui voient dans
l'établissement monarchique une garantie
de paix intérieure et d'ordre moral et maté-
riel.
La France, pays républicain, jouit de la
tranquillité la plus absolue, et cependant
les raisons de troubles n'y manquent pas,
même sans parler du gouvernement impo-
pulaire de M. Jules Ferry : des partis vio-
lents sont en présence, une crise agricole
et industrielle pèse sur nous, les affaires
chôment, le budget est en déficit, les souf-
frances des classes ouvrières vont chaque
s'accroissant.' A Lyon, seulement, vingt-
cinq mille ouvriers, appartenant à diverses
branches d'industrie, sont sans travail et
demandent vainement à être employés à des
travaux de terrassement.
C'est là plus qu'il n'en faut pour amener
des désordres et, très probablement, si
nous étions en monarchie, la tranquillité
serait troublée depuis longtemps. Nous
sommes en République, et nulle part, la
moindre tendance au désordre ne se laisse
entrevoir.
En Belgique, pays monarchique, la guerre
civile est instante. Les catholiques vien-
nent, en effet, de déclarer hautement, qu'à
la première occasion, ils tomberaient sur
les libéraux. Déjà, il y a quelques jours, le
sang a coulé dans les rues de Bruxelles. Il
est à craindre que ce ne soit pas la der-
nière fois.
Il est donc absolument certain, par la
comparaison de ce qui se passe en France
et en Belgique, que la monarchie n'est pas
une garantie du maintien de l'ordre. Il n'est
pas inutile de le constater.
Il dépend, toutefois, du peuple belge que
la crise actuelle soit promptement termi-
née : le 19 octobre prochain des élections
municipales vont avoir lieu dans toute la
Belgique. Elles se feront sur la loi scolaire,
qui intéresse si vivement les communes.
Qu'un grand courant d'opinion se mani-
feste, dans ces élections, contre cette loi de
réaction et le ministère Malou est obligé de
se retirer. La dissolution des Chambres de-
vient inévitable. De nouvelles élections
législatives ont lieu: qui ramènent M. Frère-
Orban au pouvoir et tout rentre dans l'ordre,
la Belgique retrouve son calme de ces six
dernières années. ;
Ce qui permet de croire que les libéraux
l'emporteront dans les élections municipales
du mois prochain, c'est que la législation
relative aux élections communales est beau-
coup plus large que celle qui règle les élec-
tions législatives.
Le régime censitaire est en vigueur pour
la nomination des députés et des sénateurs,
tandis que dans les élections communales,
tout le monde est électeur, sous certaines
conditions de capacité. Ce n'est pas encore
le suffrage universel, mais ça s'en rappro-
che.
On comprend quelle autorité va donner
aux élections municipales cette extension
du droit de suffrage. Cette fois, c'est bien la
voix du pays qui va se faire entendre, et ni
le ministère ni le roi ne pourront se refuser
à lui obéir.
C'est donc le mois prochain, dans quatre
semaines, que vont se jouer les destinées de
la Belgique, et le roi Léopold, s'il comprend
son intérêt, s'il comprend quelles sont les
inéluctables conditions de son maintien sur
le trône, doit vivement désirer que les élec-
tions du 19 octobre l'obligent à renvoyer le
ministère Malou et à dissoudre les Cham-
bres. Il n'aura plus à redouter alors une ré-
volution. Mais les rois savent-ils avoir l'in-
telligence de leurs véritables intérêts? Vai-
nement l'histoire leur apprend-t-elle que
les ministères de réaction ont toujours per-
du les royautés, ils n'en persistent pas
moins à placer toutes leurs espérances dans
ces ministères. 1
L'heure de la revanche est donc proche
pour les libéraux, à eux de ne pas la
laisser échapper. La victoire leur appartient
s'ils savent rester unis. Et comment pour-
raient-ils ne pas l'être, lorsqu'il s'agit d'ar-
racher la Belgique à la domination de l'E-
glise romaine et à la tyrannie des jésuites?
LA GUERRE
t Le vice-roi du Fo-Kien
Yang-Chang-Tsuu, protégé de Tso, le chef
du parti de la guerre, est nommé vice-roi du
Fo-Kien, en remplacement de Chan-Peï-Loun,
dégrade.
Le officiel" assigné à cette peine, est
la faculté laissée, par ce mandarin, à une
flotte française considérable'de passer les forts
et de prendre position devant l'arsenal de Fou-
Tcheou, alors que l'on s'attendait incessam-
ment à l'ouverture des hostilités.
L'impératrice de Chine
et ses ministres
Le Celestial Empire reproduit une curieuse
correspondance du Shen-Pao, racontant une
audience donnée aux membres du Tsong-li-
Yamen, par l'impératrice douairière, le 25 juil-
let, au sujet de la question de paix ou de
guerre avec la, France : de paix,ou de
L'impératrice dit : « Si la guerre est inévitable,
nous ne devons Pasreculer, mais en même temps
nous devons circonscrire la lutte avec les Fran-
çais et ne pas l'étendre aux neutres. Nous ordon-
nons à vous. hauts ministres d'Etat, de conferer
entre vous sur la question ».
Sur quoi la grande majorité des ministres expri-
ma leur désir unanime pour la guerre.
Sur les quatorze membres que compte, cette an-
née, le Tsong-li-Yamen, cinq seulement étaient
absents. -
A cette audience, l'impératrice douairière or-
donna d'écarter l'écran qui cache son trône, et,
pour la première fois dans l'histoire de la Chine,
les hauts ministres d'Etat eurent une audience
face à face avec une impératrice.
Le motif qui porta l'impératrice à agir ainsi fut
l'excessive nécessité des temns, et son attitude
avec les ministres du Tsong-li-Yamen fut excessi-
vement courtoise et exempte de sa brusquerie ha-
bituelle de manières.
Le 23 juillet, Chou-Teh-Jeu. un des ministres du
Tsong-li-Yamen, présenta seul un memorandum
poussant à la guerre, insistant sur ce que plus
tôt elle serait déclarée mieux cela vaudrait. Sur
quoi, l'impératrice douairière lui demanda pour-
quoi il présentait seul ce mémoire et non en
compagnie des autres membres de son Yamen, cl
si c'était parce qu'il n'y avait pas unanimité ae
sentiment parmi ses collègues qu'il agissait ainsi
seul. Sa Majesté les pria alors d'agir avec plu£
d'entente, quoiqu'elle fût inclinée à penser, d'a-
près ce qu'elle avait appris jusque-là, que la ma-
jorité désirait la guerre. Un long rapport télégra-
phique a été reçu l'autre ijour de Tchang- Peï-Lun
par l'impératrice, exposant que les défenses des
côtes de Fokien, dont il a la charge, étaient com-
plètes, et priant que le trône voulût bien dé-
clarer la guerre.
Nouvelles anglo-chinoises
Tien-Tsin, 24 septembre.
Li-Hung-Chang a été rétabli dans toutes ses
fonctions.
Londres, 24 , septembre.
La Pall Mail Gazette dit qu'on considère
comme ridicules, dans les cercles bien rensei-
gnés, les bruits d'une alliance franco-russe
pour le partage de la Chine. On affirme dam
ces mêmes cercles que les relations de la Rus-
sie avec la Chine ont le caractère le plus ami-"
cal. On ajoute que la Russie désire la paft
sur la frontière chinoise, pour que son com-
merce dans l'Asie centrale puisse se dévelop-
per.
La Pall Mail annonce encore, d'après des
informations de source chinoise arrivées ce
matin, que les Chinois réclament l'affaire de
Kelung comme un succès de leurs armes. Il*
avouent que le bombardement des forts avait
réussi facilement aux Français ; mais il ajou-
tent que ceux-ci. trompés par l'évacuation des
forts, ayant voulu débarquer, furent repousses
par les Chinois et perdirent trois petits ca-
nons de montagne avec un prisonnier qui est
encore entre les mains des Chinois.
LA PHASE DES MÉDITATION?
Depuis le bombardement do l'arsenal dE
Fou-Tcheou, le gouvernement semble entré
dans la phase des méditations. On attendait
un nouveau coup de foudre. M. Jules Ferrs
semble avoir remisé son tonnerre dans son
chalet des Vosges.
Le général Brière de l'Isle aurait proposé
au gouvernement de marcher sur Lang-Sou
et promettait le succès. M. Jules Ferry l'au-
rait invité à rester dans le Delta et à ne plu;
bouger.
L'amiral Courbet aurait demandé l'autori-
sation de continuer l'exécution du nlan con-
venu. Il paraît que M. Jules Ferry lui aurait
répondu de garder l'immobilité. On ajoute
même qu'il devait éviter tout ce qui pourrait
fournir prétexte à une agression.
Cette conduite ne montre pas, de la part de
M. Jules Ferry, un grand esprit de suite. S'il
voulait intimider les Chinois, il devait conti-
nuer et multiplier les opérations vigoureuses.
Evidemment cette inaction trahit aux manda-
rins les hésitations du gouvernement fran-
çais. On connaît la scène bien connue de l'in-
dividu qui, ayant peur d'un autre, devient in-
solent quand il volt son adversaire reculer.
On dit hautement que M. Jules Ferry gar-
derait le silence, parce cqu'il aurait charge M.
de Bismarck d'amener un rapprochement en-
tre la Chine et la France ». Certes, nous voila
loin des fanfaronnades du 14 août : que pen-
ser d'un gouvernement français, présidé par
un Vosgien, qui réclame les bons. offices do
l'homme qui a mis à Versailles, sur le front
de Guillaume", ;la couronne de l'empire d'Alle-
magne ? .,
On peut s'abstenir de provocation ; mais
une fois la provocation lancée, c'est une lâ-
cheté de demander au pire de ses ennemis
d'arranger l'affaire.
M.
d'arranger Jules Ferry sent que la Chambre et le
pays finissent par se lstssor de cette politique
d'aventures. Cette expédition de Chine, pour,
laquelle il était parti si plein de confiance,
ne lui semble plus une si belle opération.
Avant d'être allé à Pékin, il voudrait bien
s'en revenir ; et il demande à M. de Bismarck
de justifier son retour, et de sauver les ap,
parences.
FEUILLETON DU 26 SEPTEMBRE 1884
58
LE
Dernier Parthenay
XIX
Le couronnement de l'œuvre
(Suite.)
- Oui, dit-elle d'une voix faible, oui, mon
sauveur 1. quelle gratitude ne dois-je point
avoir désormais, pour vous, mon cousin !
— Jeanne!. mademoiselle Jeanne!
— Vous pouvez dire : Jeanne, sans faire
précéder le nom de votre fiancée d'un titre
accordé aux seules personnes étrangères !
Dès cet instant, n'êtes-vous pas liés l'un à
l'autre, de par ma parole, et aussi, j'en suis
convaincu, l'accord de mon enfant bien-
.aimée 1 :,
Jeanne s'affaissa dans le fauteuil auprès
duquel la comtesse l'avait conduite. Elle
resta quelques: secondes sans répondre, en
proie à une violente agitation, que les spec-
tateurs de cettetecène ne pouvaient prendre
que pour une éiiiotion fort naturelle après
les paroles du baron.
— Mon fianc !. ; murmura-t-elle, enfin,
d'une voix faible, en relevant la tête.
Et, secouée d'un tressaillement involon-
taire, elle ajouta, de façon presque imper-
ceptible :
;'. - Mon père !
— Mon cher Léon, reprit ce dernier, pre-
nant pour un acquiescement l'attitude de sa
fille, Jeanne vient de ratifier mon engage-
ment. Quel plus* beau jour pour célébrer
des fiançailles !
Et, s'emparant de la main du vicomte, il
la plaça dans celle de son enfant.
Mlle de Morsang, au contact de cette
main, éprouva une étrange commotion, et
soudain se mit à fondre en larmes. A cette
vue, chacun voulut s'empresser auprès de
la jeune fille, mais la comtesse de Parthe-
nay, faisant signe aux témoins de cette
scène de se retirer, désira employer seule
les movens de calmer cette émotion inatten-
due. Labonnecomtesse, elle aussi, l'attribuait
à l'annonce fortuite des fiançailles; en pareille
occasion, une femme pouvait seule en con-
soler une autre. Mme de Parthenay, par de
bonnes paroles, ne tarda pas à calmer cette
agitation bizarre de la petite baronne, qui
cessa enfin de pleurer et regarda ; autour
d'elle d'un air un peu surpris.
Georgette s'était approchée de sa maî-
tresse, pendant ces incidents ; la gentille
soubrette voyant revenir à elle la jeune
fille, se mit à ses genoux, et prit les mains
de Jeanne, en murmurant :
— Mademoiselle !. Ah ! ne pleurez plus !
nous sommes si heureux d'être réunis à
vous, après ce terrible événement, et, moi,
je vais enfin pouvoir vivre à nouveau en
votre présence.
— Georgette! fit Jeanne toute émue, Geor-
gette, ma bonne amie !. Ah ! crois bien que
ton souvenir a toujours été présent à ma
pensée, en ces longs jours d'absence. Je
ne sais ce que j'éprouve. je sens.
— Mon cher cousin, fit la comtesse de
Parthenay, notre enfant bien-aimée, après
les terribles secousses qu'elle vient d'éprou-
ver, est dans un état qui exige quelque
temps de repos. Permettez, qu'avec Geor-
gette, je reconduise ma petite Jeanne dans
sa chambre. Nous ne devons pas, en ce mo-
ment, augmenter l'intensité de son état, un
peu. maladif.
En effet, la jeune fille ne pouvait plus
cacher sa faiblesse ; et; quelle qu'en fût la
cause, il importait d'emmener Mlle de Mor-
sang.
- Malade indisposée!. fit vivement
le baron ; ah ! cela ne s'explique-t-il pas
naturellement, à la suite de l'émotion
qu'ont dû provoquer de tels événements!
et moi qui vais ajouter à cette surexcitation
nerveuse, par l'annonce d'une nouvelle,
heureuse assurément, mais d'un effet trop
violent par son caractère même. Oui, ma
chère cousine et vous, Georgette, emmenez
Jeanne ! Ai-je besoin d'ajouter : « et, pro-
diguez-lui vos meilleurs soins ! »
—* J'aurais voulu entendre, de la bouche
de mademoiselle, fit le comte de Parthe-
nay, le récit de son enlèvement et tous les.
détails sur sa captivité. J'espère que l'indis,
position, toute passagère de ma cousine et
future bru, ne retardera que de peu de
temps cette intéressante communication.
— Oui, dit vivement le baron!. Je sui?
si heureux du retour de mon enfant, que
j'en perds absolument l'esprit !. Ah! oui!.
ce récit !. J'oubliais, dans mon excès de
bonheur, de questionner même Jeanne à ce
sujet si important cependant.
— Monsieur le baron, dit Léon, en s'in-
clinant devant M. de Morsang, il me sera
possible de satisfaire votre légitime curio-
sité, pendant le temps que mademoiselle
Jeanne recevra chez elle, les soins de m^
mère et de sa femme de chambre.
— Eh quoi! vous avez!.
— Comment aurais-je pu retrouver ma
chère fiancée, si je n'avais reconstitué peu
à peu toute l'intrigue ? C'est de la sorte, en
prenant le fil à l'une de ses extrémités, et
en le suivant jusqu'à l'autre bout, que je
suis arrivé jusqu-à Mlle de Morsang.
Le baron serra la main du jeune homme,
et courut à sa fille qui venait d'abandonner
son siège pour se rendre dans ses appar-
tements. Appuyée au bras de la comtesse
de Parthenay, Jeanne salua d'un sourire
ceux qui l'entouraient, le partageant égale-
ment entre tous, au grand déplaisir du vi-
comte qui espérait obtenir un regard parti-
culier.
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TROIS MOIS. '6 FR.
SIX MOIS. 12 FR,
ra*K. • 24 FR, ,
HUITIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2715
Vendredi 26 septembre 1834
5 vendémiaire an 93
SAMEDI PROCHAIN, 27 SEPTEMBRE
(numéro portant la date du dimanche 28)
LA LANTERNE
COMMENCERA
LES
DIABLESSES il PARIS
GRAND ROMAN INÉDIT
PAR
LÉOPOLD STAPLEAUX
Bien que ce soit la première fois que la
Lanterne publie un roman de M. Léopold
Stapleaux, notre nouveau collaborateur
n'est certainement pas un inconnu pour nos
lecteurs. Qui ne se rappelle le grand suc-
cès obtenu par les Compagnons du glaive.
le Château de la Rose, l'Histoire d'une
nuit, le Pendu de la Forêt-Noire, les Vi-
veurs de Paris, les Cocottes du grand mon-
de, le Roman d'un père, Sergent l'empoi-
sonneur, la Nuit du mardi-gras, l'Idole et
toutes les autres œuvres populaires de M.
LÉOPOLD STAPLEAUX.
LES DIABLESSES DE PARIS
le nouveau grand roman dont nous allons
commencer la publication, est des plus
émouvants et des plus dramatiques, et in-
téressera vivement nos lecteurs.
LA PROCHAINE REVANCHE
Il ny a plus aucun doute à concevoir sur
l'issue de la lutte engagée en Belgique en-
tre les catholiques et les libéraux :
Ou les libéraux reviendront au pouvoir
avant trois mois, à la suite d'une dissolution
des Chambres et de nouvelles élections gé-
nérales, ou la monarchie tombera.
Il est acquis, dès à présent, par tous les évé-
nements qui ont précédé et suivi la promul-
gation de la loi scolaire, cette loi qui pré-
pare le retour à l'inquisition, que le minis-
tère Malou ne peut pas gouverner en lais-
sant subsister les libertés dont jouit la
Belgique.
: Comme jadis le ministère Polignac, avec
lequel il a tant de points de ressemblance,
le ministère Malou est forcément conduit,
s'il veut se maintenir au pouvoir, à mettre
la main sur les libertés publiques, à dis-
soudre la garde civique, à interdire les ma-
nifestations, à toucher aux droits des com-
munes et à restreindre la liberté de la
presse.
En un mot, le ministère Malou ne peut
gouverner que par l'emploi de la force.
Or, quand les gouvernements en sont là, la
révolution est imminente.
Voilà où le parti catholique a amené un
pays, naguère si calme, et nul ne prévoyait
que l'ordre pût jamais être troublé. Quelle
leçon pour les conservateurs français et
quelle leçon aussi pour ceux qui voient dans
l'établissement monarchique une garantie
de paix intérieure et d'ordre moral et maté-
riel.
La France, pays républicain, jouit de la
tranquillité la plus absolue, et cependant
les raisons de troubles n'y manquent pas,
même sans parler du gouvernement impo-
pulaire de M. Jules Ferry : des partis vio-
lents sont en présence, une crise agricole
et industrielle pèse sur nous, les affaires
chôment, le budget est en déficit, les souf-
frances des classes ouvrières vont chaque
s'accroissant.' A Lyon, seulement, vingt-
cinq mille ouvriers, appartenant à diverses
branches d'industrie, sont sans travail et
demandent vainement à être employés à des
travaux de terrassement.
C'est là plus qu'il n'en faut pour amener
des désordres et, très probablement, si
nous étions en monarchie, la tranquillité
serait troublée depuis longtemps. Nous
sommes en République, et nulle part, la
moindre tendance au désordre ne se laisse
entrevoir.
En Belgique, pays monarchique, la guerre
civile est instante. Les catholiques vien-
nent, en effet, de déclarer hautement, qu'à
la première occasion, ils tomberaient sur
les libéraux. Déjà, il y a quelques jours, le
sang a coulé dans les rues de Bruxelles. Il
est à craindre que ce ne soit pas la der-
nière fois.
Il est donc absolument certain, par la
comparaison de ce qui se passe en France
et en Belgique, que la monarchie n'est pas
une garantie du maintien de l'ordre. Il n'est
pas inutile de le constater.
Il dépend, toutefois, du peuple belge que
la crise actuelle soit promptement termi-
née : le 19 octobre prochain des élections
municipales vont avoir lieu dans toute la
Belgique. Elles se feront sur la loi scolaire,
qui intéresse si vivement les communes.
Qu'un grand courant d'opinion se mani-
feste, dans ces élections, contre cette loi de
réaction et le ministère Malou est obligé de
se retirer. La dissolution des Chambres de-
vient inévitable. De nouvelles élections
législatives ont lieu: qui ramènent M. Frère-
Orban au pouvoir et tout rentre dans l'ordre,
la Belgique retrouve son calme de ces six
dernières années. ;
Ce qui permet de croire que les libéraux
l'emporteront dans les élections municipales
du mois prochain, c'est que la législation
relative aux élections communales est beau-
coup plus large que celle qui règle les élec-
tions législatives.
Le régime censitaire est en vigueur pour
la nomination des députés et des sénateurs,
tandis que dans les élections communales,
tout le monde est électeur, sous certaines
conditions de capacité. Ce n'est pas encore
le suffrage universel, mais ça s'en rappro-
che.
On comprend quelle autorité va donner
aux élections municipales cette extension
du droit de suffrage. Cette fois, c'est bien la
voix du pays qui va se faire entendre, et ni
le ministère ni le roi ne pourront se refuser
à lui obéir.
C'est donc le mois prochain, dans quatre
semaines, que vont se jouer les destinées de
la Belgique, et le roi Léopold, s'il comprend
son intérêt, s'il comprend quelles sont les
inéluctables conditions de son maintien sur
le trône, doit vivement désirer que les élec-
tions du 19 octobre l'obligent à renvoyer le
ministère Malou et à dissoudre les Cham-
bres. Il n'aura plus à redouter alors une ré-
volution. Mais les rois savent-ils avoir l'in-
telligence de leurs véritables intérêts? Vai-
nement l'histoire leur apprend-t-elle que
les ministères de réaction ont toujours per-
du les royautés, ils n'en persistent pas
moins à placer toutes leurs espérances dans
ces ministères. 1
L'heure de la revanche est donc proche
pour les libéraux, à eux de ne pas la
laisser échapper. La victoire leur appartient
s'ils savent rester unis. Et comment pour-
raient-ils ne pas l'être, lorsqu'il s'agit d'ar-
racher la Belgique à la domination de l'E-
glise romaine et à la tyrannie des jésuites?
LA GUERRE
t Le vice-roi du Fo-Kien
Yang-Chang-Tsuu, protégé de Tso, le chef
du parti de la guerre, est nommé vice-roi du
Fo-Kien, en remplacement de Chan-Peï-Loun,
dégrade.
Le officiel" assigné à cette peine, est
la faculté laissée, par ce mandarin, à une
flotte française considérable'de passer les forts
et de prendre position devant l'arsenal de Fou-
Tcheou, alors que l'on s'attendait incessam-
ment à l'ouverture des hostilités.
L'impératrice de Chine
et ses ministres
Le Celestial Empire reproduit une curieuse
correspondance du Shen-Pao, racontant une
audience donnée aux membres du Tsong-li-
Yamen, par l'impératrice douairière, le 25 juil-
let, au sujet de la question de paix ou de
guerre avec la, France : de paix,ou de
L'impératrice dit : « Si la guerre est inévitable,
nous ne devons Pasreculer, mais en même temps
nous devons circonscrire la lutte avec les Fran-
çais et ne pas l'étendre aux neutres. Nous ordon-
nons à vous. hauts ministres d'Etat, de conferer
entre vous sur la question ».
Sur quoi la grande majorité des ministres expri-
ma leur désir unanime pour la guerre.
Sur les quatorze membres que compte, cette an-
née, le Tsong-li-Yamen, cinq seulement étaient
absents. -
A cette audience, l'impératrice douairière or-
donna d'écarter l'écran qui cache son trône, et,
pour la première fois dans l'histoire de la Chine,
les hauts ministres d'Etat eurent une audience
face à face avec une impératrice.
Le motif qui porta l'impératrice à agir ainsi fut
l'excessive nécessité des temns, et son attitude
avec les ministres du Tsong-li-Yamen fut excessi-
vement courtoise et exempte de sa brusquerie ha-
bituelle de manières.
Le 23 juillet, Chou-Teh-Jeu. un des ministres du
Tsong-li-Yamen, présenta seul un memorandum
poussant à la guerre, insistant sur ce que plus
tôt elle serait déclarée mieux cela vaudrait. Sur
quoi, l'impératrice douairière lui demanda pour-
quoi il présentait seul ce mémoire et non en
compagnie des autres membres de son Yamen, cl
si c'était parce qu'il n'y avait pas unanimité ae
sentiment parmi ses collègues qu'il agissait ainsi
seul. Sa Majesté les pria alors d'agir avec plu£
d'entente, quoiqu'elle fût inclinée à penser, d'a-
près ce qu'elle avait appris jusque-là, que la ma-
jorité désirait la guerre. Un long rapport télégra-
phique a été reçu l'autre ijour de Tchang- Peï-Lun
par l'impératrice, exposant que les défenses des
côtes de Fokien, dont il a la charge, étaient com-
plètes, et priant que le trône voulût bien dé-
clarer la guerre.
Nouvelles anglo-chinoises
Tien-Tsin, 24 septembre.
Li-Hung-Chang a été rétabli dans toutes ses
fonctions.
Londres, 24 , septembre.
La Pall Mail Gazette dit qu'on considère
comme ridicules, dans les cercles bien rensei-
gnés, les bruits d'une alliance franco-russe
pour le partage de la Chine. On affirme dam
ces mêmes cercles que les relations de la Rus-
sie avec la Chine ont le caractère le plus ami-"
cal. On ajoute que la Russie désire la paft
sur la frontière chinoise, pour que son com-
merce dans l'Asie centrale puisse se dévelop-
per.
La Pall Mail annonce encore, d'après des
informations de source chinoise arrivées ce
matin, que les Chinois réclament l'affaire de
Kelung comme un succès de leurs armes. Il*
avouent que le bombardement des forts avait
réussi facilement aux Français ; mais il ajou-
tent que ceux-ci. trompés par l'évacuation des
forts, ayant voulu débarquer, furent repousses
par les Chinois et perdirent trois petits ca-
nons de montagne avec un prisonnier qui est
encore entre les mains des Chinois.
LA PHASE DES MÉDITATION?
Depuis le bombardement do l'arsenal dE
Fou-Tcheou, le gouvernement semble entré
dans la phase des méditations. On attendait
un nouveau coup de foudre. M. Jules Ferrs
semble avoir remisé son tonnerre dans son
chalet des Vosges.
Le général Brière de l'Isle aurait proposé
au gouvernement de marcher sur Lang-Sou
et promettait le succès. M. Jules Ferry l'au-
rait invité à rester dans le Delta et à ne plu;
bouger.
L'amiral Courbet aurait demandé l'autori-
sation de continuer l'exécution du nlan con-
venu. Il paraît que M. Jules Ferry lui aurait
répondu de garder l'immobilité. On ajoute
même qu'il devait éviter tout ce qui pourrait
fournir prétexte à une agression.
Cette conduite ne montre pas, de la part de
M. Jules Ferry, un grand esprit de suite. S'il
voulait intimider les Chinois, il devait conti-
nuer et multiplier les opérations vigoureuses.
Evidemment cette inaction trahit aux manda-
rins les hésitations du gouvernement fran-
çais. On connaît la scène bien connue de l'in-
dividu qui, ayant peur d'un autre, devient in-
solent quand il volt son adversaire reculer.
On dit hautement que M. Jules Ferry gar-
derait le silence, parce cqu'il aurait charge M.
de Bismarck d'amener un rapprochement en-
tre la Chine et la France ». Certes, nous voila
loin des fanfaronnades du 14 août : que pen-
ser d'un gouvernement français, présidé par
un Vosgien, qui réclame les bons. offices do
l'homme qui a mis à Versailles, sur le front
de Guillaume", ;la couronne de l'empire d'Alle-
magne ? .,
On peut s'abstenir de provocation ; mais
une fois la provocation lancée, c'est une lâ-
cheté de demander au pire de ses ennemis
d'arranger l'affaire.
M.
d'arranger Jules Ferry sent que la Chambre et le
pays finissent par se lstssor de cette politique
d'aventures. Cette expédition de Chine, pour,
laquelle il était parti si plein de confiance,
ne lui semble plus une si belle opération.
Avant d'être allé à Pékin, il voudrait bien
s'en revenir ; et il demande à M. de Bismarck
de justifier son retour, et de sauver les ap,
parences.
FEUILLETON DU 26 SEPTEMBRE 1884
58
LE
Dernier Parthenay
XIX
Le couronnement de l'œuvre
(Suite.)
- Oui, dit-elle d'une voix faible, oui, mon
sauveur 1. quelle gratitude ne dois-je point
avoir désormais, pour vous, mon cousin !
— Jeanne!. mademoiselle Jeanne!
— Vous pouvez dire : Jeanne, sans faire
précéder le nom de votre fiancée d'un titre
accordé aux seules personnes étrangères !
Dès cet instant, n'êtes-vous pas liés l'un à
l'autre, de par ma parole, et aussi, j'en suis
convaincu, l'accord de mon enfant bien-
.aimée 1 :,
Jeanne s'affaissa dans le fauteuil auprès
duquel la comtesse l'avait conduite. Elle
resta quelques: secondes sans répondre, en
proie à une violente agitation, que les spec-
tateurs de cettetecène ne pouvaient prendre
que pour une éiiiotion fort naturelle après
les paroles du baron.
— Mon fianc !. ; murmura-t-elle, enfin,
d'une voix faible, en relevant la tête.
Et, secouée d'un tressaillement involon-
taire, elle ajouta, de façon presque imper-
ceptible :
;'. - Mon père !
— Mon cher Léon, reprit ce dernier, pre-
nant pour un acquiescement l'attitude de sa
fille, Jeanne vient de ratifier mon engage-
ment. Quel plus* beau jour pour célébrer
des fiançailles !
Et, s'emparant de la main du vicomte, il
la plaça dans celle de son enfant.
Mlle de Morsang, au contact de cette
main, éprouva une étrange commotion, et
soudain se mit à fondre en larmes. A cette
vue, chacun voulut s'empresser auprès de
la jeune fille, mais la comtesse de Parthe-
nay, faisant signe aux témoins de cette
scène de se retirer, désira employer seule
les movens de calmer cette émotion inatten-
due. Labonnecomtesse, elle aussi, l'attribuait
à l'annonce fortuite des fiançailles; en pareille
occasion, une femme pouvait seule en con-
soler une autre. Mme de Parthenay, par de
bonnes paroles, ne tarda pas à calmer cette
agitation bizarre de la petite baronne, qui
cessa enfin de pleurer et regarda ; autour
d'elle d'un air un peu surpris.
Georgette s'était approchée de sa maî-
tresse, pendant ces incidents ; la gentille
soubrette voyant revenir à elle la jeune
fille, se mit à ses genoux, et prit les mains
de Jeanne, en murmurant :
— Mademoiselle !. Ah ! ne pleurez plus !
nous sommes si heureux d'être réunis à
vous, après ce terrible événement, et, moi,
je vais enfin pouvoir vivre à nouveau en
votre présence.
— Georgette! fit Jeanne toute émue, Geor-
gette, ma bonne amie !. Ah ! crois bien que
ton souvenir a toujours été présent à ma
pensée, en ces longs jours d'absence. Je
ne sais ce que j'éprouve. je sens.
— Mon cher cousin, fit la comtesse de
Parthenay, notre enfant bien-aimée, après
les terribles secousses qu'elle vient d'éprou-
ver, est dans un état qui exige quelque
temps de repos. Permettez, qu'avec Geor-
gette, je reconduise ma petite Jeanne dans
sa chambre. Nous ne devons pas, en ce mo-
ment, augmenter l'intensité de son état, un
peu. maladif.
En effet, la jeune fille ne pouvait plus
cacher sa faiblesse ; et; quelle qu'en fût la
cause, il importait d'emmener Mlle de Mor-
sang.
- Malade indisposée!. fit vivement
le baron ; ah ! cela ne s'explique-t-il pas
naturellement, à la suite de l'émotion
qu'ont dû provoquer de tels événements!
et moi qui vais ajouter à cette surexcitation
nerveuse, par l'annonce d'une nouvelle,
heureuse assurément, mais d'un effet trop
violent par son caractère même. Oui, ma
chère cousine et vous, Georgette, emmenez
Jeanne ! Ai-je besoin d'ajouter : « et, pro-
diguez-lui vos meilleurs soins ! »
—* J'aurais voulu entendre, de la bouche
de mademoiselle, fit le comte de Parthe-
nay, le récit de son enlèvement et tous les.
détails sur sa captivité. J'espère que l'indis,
position, toute passagère de ma cousine et
future bru, ne retardera que de peu de
temps cette intéressante communication.
— Oui, dit vivement le baron!. Je sui?
si heureux du retour de mon enfant, que
j'en perds absolument l'esprit !. Ah! oui!.
ce récit !. J'oubliais, dans mon excès de
bonheur, de questionner même Jeanne à ce
sujet si important cependant.
— Monsieur le baron, dit Léon, en s'in-
clinant devant M. de Morsang, il me sera
possible de satisfaire votre légitime curio-
sité, pendant le temps que mademoiselle
Jeanne recevra chez elle, les soins de m^
mère et de sa femme de chambre.
— Eh quoi! vous avez!.
— Comment aurais-je pu retrouver ma
chère fiancée, si je n'avais reconstitué peu
à peu toute l'intrigue ? C'est de la sorte, en
prenant le fil à l'une de ses extrémités, et
en le suivant jusqu'à l'autre bout, que je
suis arrivé jusqu-à Mlle de Morsang.
Le baron serra la main du jeune homme,
et courut à sa fille qui venait d'abandonner
son siège pour se rendre dans ses appar-
tements. Appuyée au bras de la comtesse
de Parthenay, Jeanne salua d'un sourire
ceux qui l'entouraient, le partageant égale-
ment entre tous, au grand déplaisir du vi-
comte qui espérait obtenir un regard parti-
culier.
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