Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1881-06-11
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 86207 Nombre total de vues : 86207
Description : 11 juin 1881 11 juin 1881
Description : 1881/06/11 (A5,N1512). 1881/06/11 (A5,N1512).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7500975f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/08/2012
ADMINISTRATION, REDACTION ET ANNONCES
A PARIS
6 - Rue Coq-Héron — a
te articles non insérés ne seront pas rendus
, Abonnements : Paris
-
tROIS MOIS. '5' FR.
SIX MOIS.$ 9 FR.
UN AA.18 FB.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN.
UN NUMÉRO: 5 CENTIMES
Abonnements : Départements
*
TROIS' MOIS.6 FR.
'SIX' MOI9u. 12 FR.
CN 24 FR.
CjEfeàtHÈHB ANNEE. — NUMÉRO 15 if
e
Samedi 11 juin 1881 ( 23 prairial an 89)
LE REJET DU SCRUTIN DE LISTE
PAR LE SÉNAT
La' loi rétablissant. le scrutin de
liste, que la Chambre a votée le f$
; mai dernier, par 243 voix contre
i 235, a été repoussèe hier par le Se-
t" : -
nat: •
Par. 148 voix
Contre. S 11 -:"':
c
LA DÉFAITE. DE NJ., GAMBETTA.
« Que ferait le Sénat? Oserait-il se
mettre en opposition avec M. Gam-
betta? » ,',
En réalité, telle était la question.
« Peut-être ! disait-on ; mais, en tout
cas, il ne s'agit que de quelques voix,
trois ou quatre peut-être. C'est pilé ou
face. »
On avait employé tous les moyens, y
compris celui du scrutin secret. Grande
a été la surprise quand la proclamation
du résultat du vote a constaté le rejet du
Ecrutin.de liste, par 148 voix contre 114.
Il est bien entendu qu'ici il ne s'agis-
sait plus de savoir quel était le meilleur
mode de scrutin, du scrutin de liste ou
du scrutin d'arrondissement; il s'agis-
sait de savoir quelle était la situation
qui sortirait du vote.
Parmi ceux qui acceptent dores et déjà
la dictature de M. Gambetta, il n'y avait
aucun raisonnement. On devait voter le
scrutin de liste, parce que M. Gambetta
voulait le scrutin de liste.-
C'est précisément cette naïveté qui a
contribué à son échec.
I Des gens, même partisans très con-
vaincus du scrutin de liste, disaient:
« Certes, il serait excellent si le vote
pour le: scrutin de liste ne devait pas
être considéré comme un aplatissement
du Sénat devant M. Gambetta et un
appui donné à sa dictature. il en triom-
pherait personnellement comme il a
déjà triomphé du vote de la Chambre.
Un homme qui fait des voyages de pré-
tendant, qui se pose en César, qui as-
sure publiquement de ses respects- le
président de la République, mais qui,
par tous les moyens, pas tous ses jour-
naux, pas tous ses amis et ses aftidés,
essaye de détruire son autorité, d'incri-
miner le plus simple de ses actes ou la
plus simple de ses paroles, cet homme
qui, dans un discours empreint d'un or-
gueil si mal déguisé sous ses formes
modestes, réservait l'exposé de son
programme de politique extérieure, si
important cependant a connaître, pour
'« le jour ou son pays rappellerait au
pouvoir », trahissant ainsi ses secrètes
pensées par la forme anticonstitution-
nelle de sa phrase ; cet homme, qu'il se
porte candidat dans quatre ou - dans
vingt départements, veut le scrutin de
liste pour faire un plébiscite sur son
nom qui, moralement, mettra M. Grévy
dans 1 obligation de se-retirer ; eh bien ,
cet homme, ou au moins sa politique,
représente un danger. Il nous jette dans
l'expérience du scrutin de liste, non pas
parce qu'il est convaincu que c'est un
meilleur mode de-scrutin qu'un autre,
mais parce que cela lui convient. Voila
pourquoi nous ne voterons pas le scru-
tin de liste. Il est bon ou mauvais, là
n'est pas. la question aujourd'hui. M.
Gambetta l'a marqué de son empreinte.
Il l'a fait chose sienne. Il en a fait le
scrutin de sa dictature.
» Nous le refusions. » ,,
D'un autre côté, d'autres sénateurs di-
saient :
« A tort ou à raison, sous 1 influence de
M. Gambetta, pour ses besoins person-
nels si vous voulez, la Chambre des dé-
putés a voté le scrutin de liste. Le con-
flit s'établit donc entre la Chambre des
députés et le Sénat. La Constitution n'est
point solide; devons-nous l'ébranler? Le
Sénat n'est point populaire; devons-nous
donner cet argument à ses adversaires ?
Vous craignez M. Gainbetta chef du
pouvoir, faisant triompher ses listes
dans la majorité des départements,. ne
croyez-vous pas que vous te rendez plus
redoutable en en faisant un chef d'oppo.
sition? Vous lui donnez, par le refus du
scrutin de liste, une plate-forme électo-
rale : vous le refaites chef d'opposition,
et voyez donc quelle puissance il aurait
si lui, qui était hier contre la révision,
se mettait aujourd'hui à la tête du parti
de la révision. »
Mais, à ce propos, la réponse était
Simple: ,
« M. Gambetta ne peut plus être
chef d'opposition, parce qu'il ne peut
pas plus avoir de programme d'opposi-
tion qu'il n'avait de programme de gou-
vernement. Quant a venir attaquer le
Sénat, lui, sur la question du scrutin de
liste, il n'osera. S'il ne se rappelle son
discours, dans lequel il célébrait le grand
collège des communes de France, le pu-
blic se le rappelle ; s'il ne se rappelle
qu'il montrait le Sénat comme un frein
nécessaire à une démocratie, nous lui
répondrons que le Sénat vient de lui
prouver qu'il a été un frein utile pour
enrayer sa dictature.
» Si, aujourd'hui, il vient demander la
révision de la Constitution, lui qui, il
y a quinze jours à Cahors, au milieu de
ses triomphes et de ses lauriers, s'en
déclarait l'adversaire, il fera, une fois
de plus, la preuve qu'il n'a d'autres
principes que ceux de son ambition,
d'autre politique que sa politique per-
sonnelle ; et ici la preuve serait si pal-
pable, si indéniable, si éclatante, qu'il
n'osera lui-même la fournir. Le rejet du
scrutin de liste jette donc M. Gambetta
en bas de son char triomphal. Le dicta-
teur redevient simple candidat; le pré-
sident de la République do demain
n'est plus même futur président du con-
seil. Il est diminué. Son, prestige est
affaibli devant les: électeurs, en'vertu
de ce vieux proverbe, que rien ne réus-
sit si bien que le succès. M. Gambetta
avait fait du vote du scrutin de liste un
échec pour M. Grévy. Le rejet du scru-
tin de liste devient un échec pour M.
Gambetta. »
Telle était la réponse. Et, en effet,
elle est frappante. M. Gambetta avait
fait du scrutin de liste son instrumen-
tum regni. Beaucoup de républicains,
même partisans du scrutin deliste, n'ont
pas voulu le lui laisser entre les mains
et ont repoussé une expérience qui. par
le caractère qu'il lui imprimait, l'allure
qu'il lui donnait, prenait le caractère
d'un plébiscite. Si le scrutin de liste a
échoué, M. Gambetta serait mal venu à
s'en prendre au Sénat. Il ne doit s'en
prendre qu'à lui.
i «si»" - ».
PETITE BOURSE DU SOIR
Amortissable.
— nouv. 87
80/0. 86 72
S fif®. J-19-4S--
Italien. 93 70
Tare. 17 C5
Russe.
Panama.,. E>2S 7h
Egyptien 60/0.. 383 12
BanqueOttom.. 661 87
Florins.
Hongrois .f.
• Loin oards
Ottomans 73. os
LES .., CHAMBRES;
La Journée parlementaire
- A
LE SÉNAT
LE REJET DU SCRUTIN DE LISTE - A
Nos lecteurs eonnaissent le résultat de la
jorrnée d'hier. D'aucuns en gémiront ; nous
sommes loin de partager cette douleur.
Si partisans que nous soyons du scrutin HQ
liste, nous considérons que le rejet de ce mode
de scrutin est compense par l'immense service
que le Sénat vient de rendre à la République
en travaillant comme il l'a fait à sa propre
suppression.
C'est un grand pas vers la révision, repous-
sée il y a huit jours parla Chambre.
* *
C'est M, BiDaUIl qui, le premier, a pris la
parole pour combattre les conclusions du rap
port de M. Waddington.
M. Millaud s'est surtout attaché à défendre
le scrutin de liste au point de vue des consé-
quences politiques que le rejet de la nouvelle
Loi électorale pourrait entraîner. Sans entrer
dans le fond de la question théorique, le sym
pathique sénateur du Rhône s'est borné à mon-
trer que les circonstances actuelles faisaient du
vote du scrutin do liste une nécessité politique
absolue.
On a. compté, a-t-il dit, et avec raison, avec l'opi-
nion. publique. Le rapporteur de la commission sur
le scrutin dé liste a parlé, sans trop s'y arrêter, de
laprcsso de la capitale ; pour moi, je ne crois pas
sans importance de savoir ce qu'elle pense. Elle est.
le reflet de l'opinion, et souvout l'on a regretté de
ne pas avoir suivi ses conseils.
Ainsi, l'on aurait tott de prétendre que l'opinion
publique est contraire à la thèse que nous défen-
dons; d'ailleurs, la marche des esprits est facile à-
indiquer, et si tout d'abord cette opinion ne s'esta
pas prononcée vivement pour le scrutin de liste, ilf-
est inéontestablo que maintenant elle est ralliée à
ce système.
* *
C'est le petit père .}ouin qui a répondu au
discours de M. Millaud.
Ce minuscule Jouin passe décidément à l'état
de Icatfcv du centre gauche.
ïl y a, du reste, une remarque à faire, c'est
que. dans cette longue discussion d'hier, aucun
droitier n'a pris la parole pour combattre la
scrutin de liste ; c'est le centre gauche qui, par
l'organe de son porte-parole, s'est chargé de C60
soin.
Le plus curieux de l'affaire, c'est que ce bon
M. Jouin, qui s'acharne aujourd'hui avec tant
d'ardeur contre le scrutin de liste, a voté jadis
pour le rétablissement du scrutin de liste.
Mais voilà, les circonstances ont changé, — la *
voyagea Cahors ne s était pas encore accompli-
L'intérêt d3 la France, a-t-il dit, n'est-il pas que les
lois soient bien faites et qu'il n'y ait pas de dicta-
ture à craindre ?
C'est parfait, mais il ajoute aussitôt : j)
L'a loi qu'on nous apporte brise la Constitotion
dans sa base. M. Clémenceau a dit qu'elle conduisait
à la révision de la Constitution, et il avait raison.
C'est pourquoi je dis au Sénat : « Prenez garde, il s'a-
git; de toucher aux institutions du pays ! 11 .1
FEUILLETON DU 11 JUIN lq$t
126
BAYONNETTE
B <<
HISTOIRE D'UNE JOLIE FILLE
TROISIEME PARTIE
LA PETITE-CAYENNE
ùh nous retrouvons Elysée et Christiane
H faut qu"ên/fiiôl€{u&s mots nous expli-
quions le mariage de Christiane; car il peut
paraître étonnant qu'elle se soit si facile-
ment soumise à la volonté de sa mère, lors-
qu'elle aimait Elysée et qu'elle n'avait pro-
mis de n'être qu'à lui.
Disons d'abord ce qu'était Christiane.
Sous les apparences du calme et de la,
chasteté, elle ôachait une nature ardente,
qu'elle tenait de sa mère. Sévèrement diri-
gée, obéissante, mais ne pouvant se domp-
ter, c'est hypocritement que ses yeux se
baissaient, que ses lèvres balbutiaient, qu'elle
faisait la naïve, la niaise. Enfant curieuse,
abandonnée au couvent, elle avait con-
tracté les vices inhérents aux pensions de
jeunes filles mal surveillées, mal dirigées.
Par les conversations, par les amitiés
précoces, par des lectures, étranges, elle
était devenue vicieuse; le corps était pur,
l'âme était perdue. A mesure qu'elle gran-
dissait et que ses désirs lui brûlaient les
chairs, que ses rêves épuisaient son corps,
on s'acharnait à ne voir en elle qu'une en-
fant niaise. On prenait pour de l'hébéte-
ment le regard égaré de ses yeux trop ou-
verts, l'abandon de ses lèvres trop lippues,
et cela n'était que l'épuisement d'une na-
ture dévorée de désirs inassouvis; on la
traitait en enfant lorsqu'elle pensait en
femme. Elle était abandonnée enfin, et sans
défense, prête à se livrer, à se donner mê-
me, non avec l'idée de mal faire, mais in-
consciemment,parce qu'elle n'aurait pas le
courage de résister, parce qu'elle ignorait'
le danger. Ne trouvant chez ses parents
qu'un accueil glacial" sa nature ardente
était altérée de caresses; elle les recher-
chait. Très belle, portant dans ses regards
la flamme qui dévorait son être, sans le
chercher, elle avait bouleversé le jeune
Elysée, dont la nature différente de la sien-
ne s'était volontairement condamnée à la
continence.
Lorsque, dans une leçon, leurs visages
approchés l'un de l'autre s'étaient touchés,
la joue d'Elysée avait ressenti comme une
brûlure, et il avait rougi en se reculant un
peu. Au contraire. Christiane avait appuyé
sa joue toute charmée du contact et elle
avait souri, et, nous le répétons, sans au-
cune pensée mauvaise, rien que pour s'a-
bandonner à la douceur de la caresse.
Et El vsée, bouleversé en sentant la chair
qui brûlait la sienne, en voyant le sourire,
en croisant son regard avec le regard hu-
mide de la jeune fille, avait été pris tout à
coup d'un désir fou; il avait tourné un peu
la tète. et ses lèvres avaient rencontré cel-
les de Christiane. Il s'était reculé alors, et,
rouge, tremblant, tout honteux, il n'osait
regarder celle qu il redoutait d'avoir offen-
sée. L'œil plus brillant et le sourire aux
lèvres, Christiane le regardait. Heureuse-
ment une sœur entrait a ce moment.
Chaque jour, à l'heure de la leçon, un
manège à peu près semblable recommença.
Les deux jeunes gens se pressaient la main;
celle d'Elysée était glacée, celle de Chris-
tiane brûlante. Jamais ils n'avaient dit un
mot en dehors de la leçon, leurs caresses
étaient muettes.
Christiane aimait Elysée sans raisonner
son amour, s'y abandonnant. Elysée ado-
rait la jeune fille et était persuadé qu'il
n'était pas le premier homme qu'elle aimait;
elle s'abandonnait si facilement ; elle se je-
tait jusque dans ses bras ; il la trouvait jo-
lie et se disait qu'il serait bien sot de négli-
ger une pareille aventure.
Un jour, il donna rendez-vous à Chris-
tiane derrière la petite chapelle. La jeune 4
fiUe était au rendez-vous avant - lui; elle y
était venue tout naturellement; il l'aimait, 4'
elle l'aimait, elle jugeait n'avoir rien à lu!
reÎuser. t
C'est alors que le jeune homme avait.
enfin compris celle qui l'aimait; ç'avait été
une révélation qui avait augmenté son
amour. Christiane était pure, était sage,
mais n'ayant pas d'affection autour d'ele
sa nature l'avait entraînée, et n'ayant qua
la morale banale de étrangères pour la
guider, elle n'y avait rien compris.
Alors elle avait aimée follement Elysée,
et c'avait été des heures d'ivresse que les
heures de rendez-vous, pendant lesquelles
elle avait fait de beaux projets d'avenir.
Ils avaient convenu et s'étaient juré de se f
marier. Par Elysée, elle avait su que, mi- h
neure, elle n'avait aucun droit sur elle. (
Que l'aveu de son amour, loin de décider
ses parents, leur permettait de la faire ea-ib*
iermer en même temps que punir son Ely-
sée. Elle se garda bien de rien dire.
Quand on voulut la marier, elle refusa £
d'aoord et n'en parla pas à Elysée, crai-
gnant de lui faire de la peine. Elle ne pen-
sait plus qu'au moyen d échapper à la tu-
telle redoutable de sà mère. Elle apprit'
que le mariage seulement la\rendait ma*
jeure.
ALEXIS BOUVIER
~~M~a~ -
A PARIS
6 - Rue Coq-Héron — a
te articles non insérés ne seront pas rendus
, Abonnements : Paris
-
tROIS MOIS. '5' FR.
SIX MOIS.$ 9 FR.
UN AA.18 FB.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN.
UN NUMÉRO: 5 CENTIMES
Abonnements : Départements
*
TROIS' MOIS.6 FR.
'SIX' MOI9u. 12 FR.
CN 24 FR.
CjEfeàtHÈHB ANNEE. — NUMÉRO 15 if
e
Samedi 11 juin 1881 ( 23 prairial an 89)
LE REJET DU SCRUTIN DE LISTE
PAR LE SÉNAT
La' loi rétablissant. le scrutin de
liste, que la Chambre a votée le f$
; mai dernier, par 243 voix contre
i 235, a été repoussèe hier par le Se-
t" : -
nat: •
Par. 148 voix
Contre. S 11 -:"':
c
LA DÉFAITE. DE NJ., GAMBETTA.
« Que ferait le Sénat? Oserait-il se
mettre en opposition avec M. Gam-
betta? » ,',
En réalité, telle était la question.
« Peut-être ! disait-on ; mais, en tout
cas, il ne s'agit que de quelques voix,
trois ou quatre peut-être. C'est pilé ou
face. »
On avait employé tous les moyens, y
compris celui du scrutin secret. Grande
a été la surprise quand la proclamation
du résultat du vote a constaté le rejet du
Ecrutin.de liste, par 148 voix contre 114.
Il est bien entendu qu'ici il ne s'agis-
sait plus de savoir quel était le meilleur
mode de scrutin, du scrutin de liste ou
du scrutin d'arrondissement; il s'agis-
sait de savoir quelle était la situation
qui sortirait du vote.
Parmi ceux qui acceptent dores et déjà
la dictature de M. Gambetta, il n'y avait
aucun raisonnement. On devait voter le
scrutin de liste, parce que M. Gambetta
voulait le scrutin de liste.-
C'est précisément cette naïveté qui a
contribué à son échec.
I Des gens, même partisans très con-
vaincus du scrutin de liste, disaient:
« Certes, il serait excellent si le vote
pour le: scrutin de liste ne devait pas
être considéré comme un aplatissement
du Sénat devant M. Gambetta et un
appui donné à sa dictature. il en triom-
pherait personnellement comme il a
déjà triomphé du vote de la Chambre.
Un homme qui fait des voyages de pré-
tendant, qui se pose en César, qui as-
sure publiquement de ses respects- le
président de la République, mais qui,
par tous les moyens, pas tous ses jour-
naux, pas tous ses amis et ses aftidés,
essaye de détruire son autorité, d'incri-
miner le plus simple de ses actes ou la
plus simple de ses paroles, cet homme
qui, dans un discours empreint d'un or-
gueil si mal déguisé sous ses formes
modestes, réservait l'exposé de son
programme de politique extérieure, si
important cependant a connaître, pour
'« le jour ou son pays rappellerait au
pouvoir », trahissant ainsi ses secrètes
pensées par la forme anticonstitution-
nelle de sa phrase ; cet homme, qu'il se
porte candidat dans quatre ou - dans
vingt départements, veut le scrutin de
liste pour faire un plébiscite sur son
nom qui, moralement, mettra M. Grévy
dans 1 obligation de se-retirer ; eh bien ,
cet homme, ou au moins sa politique,
représente un danger. Il nous jette dans
l'expérience du scrutin de liste, non pas
parce qu'il est convaincu que c'est un
meilleur mode de-scrutin qu'un autre,
mais parce que cela lui convient. Voila
pourquoi nous ne voterons pas le scru-
tin de liste. Il est bon ou mauvais, là
n'est pas. la question aujourd'hui. M.
Gambetta l'a marqué de son empreinte.
Il l'a fait chose sienne. Il en a fait le
scrutin de sa dictature.
» Nous le refusions. » ,,
D'un autre côté, d'autres sénateurs di-
saient :
« A tort ou à raison, sous 1 influence de
M. Gambetta, pour ses besoins person-
nels si vous voulez, la Chambre des dé-
putés a voté le scrutin de liste. Le con-
flit s'établit donc entre la Chambre des
députés et le Sénat. La Constitution n'est
point solide; devons-nous l'ébranler? Le
Sénat n'est point populaire; devons-nous
donner cet argument à ses adversaires ?
Vous craignez M. Gainbetta chef du
pouvoir, faisant triompher ses listes
dans la majorité des départements,. ne
croyez-vous pas que vous te rendez plus
redoutable en en faisant un chef d'oppo.
sition? Vous lui donnez, par le refus du
scrutin de liste, une plate-forme électo-
rale : vous le refaites chef d'opposition,
et voyez donc quelle puissance il aurait
si lui, qui était hier contre la révision,
se mettait aujourd'hui à la tête du parti
de la révision. »
Mais, à ce propos, la réponse était
Simple: ,
« M. Gambetta ne peut plus être
chef d'opposition, parce qu'il ne peut
pas plus avoir de programme d'opposi-
tion qu'il n'avait de programme de gou-
vernement. Quant a venir attaquer le
Sénat, lui, sur la question du scrutin de
liste, il n'osera. S'il ne se rappelle son
discours, dans lequel il célébrait le grand
collège des communes de France, le pu-
blic se le rappelle ; s'il ne se rappelle
qu'il montrait le Sénat comme un frein
nécessaire à une démocratie, nous lui
répondrons que le Sénat vient de lui
prouver qu'il a été un frein utile pour
enrayer sa dictature.
» Si, aujourd'hui, il vient demander la
révision de la Constitution, lui qui, il
y a quinze jours à Cahors, au milieu de
ses triomphes et de ses lauriers, s'en
déclarait l'adversaire, il fera, une fois
de plus, la preuve qu'il n'a d'autres
principes que ceux de son ambition,
d'autre politique que sa politique per-
sonnelle ; et ici la preuve serait si pal-
pable, si indéniable, si éclatante, qu'il
n'osera lui-même la fournir. Le rejet du
scrutin de liste jette donc M. Gambetta
en bas de son char triomphal. Le dicta-
teur redevient simple candidat; le pré-
sident de la République do demain
n'est plus même futur président du con-
seil. Il est diminué. Son, prestige est
affaibli devant les: électeurs, en'vertu
de ce vieux proverbe, que rien ne réus-
sit si bien que le succès. M. Gambetta
avait fait du vote du scrutin de liste un
échec pour M. Grévy. Le rejet du scru-
tin de liste devient un échec pour M.
Gambetta. »
Telle était la réponse. Et, en effet,
elle est frappante. M. Gambetta avait
fait du scrutin de liste son instrumen-
tum regni. Beaucoup de républicains,
même partisans du scrutin deliste, n'ont
pas voulu le lui laisser entre les mains
et ont repoussé une expérience qui. par
le caractère qu'il lui imprimait, l'allure
qu'il lui donnait, prenait le caractère
d'un plébiscite. Si le scrutin de liste a
échoué, M. Gambetta serait mal venu à
s'en prendre au Sénat. Il ne doit s'en
prendre qu'à lui.
i «si»" - ».
PETITE BOURSE DU SOIR
Amortissable.
— nouv. 87
80/0. 86 72
S fif®. J-19-4S--
Italien. 93 70
Tare. 17 C5
Russe.
Panama.,. E>2S 7h
Egyptien 60/0.. 383 12
BanqueOttom.. 661 87
Florins.
Hongrois .f.
• Loin oards
Ottomans 73. os
LES .., CHAMBRES;
La Journée parlementaire
- A
LE SÉNAT
LE REJET DU SCRUTIN DE LISTE - A
Nos lecteurs eonnaissent le résultat de la
jorrnée d'hier. D'aucuns en gémiront ; nous
sommes loin de partager cette douleur.
Si partisans que nous soyons du scrutin HQ
liste, nous considérons que le rejet de ce mode
de scrutin est compense par l'immense service
que le Sénat vient de rendre à la République
en travaillant comme il l'a fait à sa propre
suppression.
C'est un grand pas vers la révision, repous-
sée il y a huit jours parla Chambre.
* *
C'est M, BiDaUIl qui, le premier, a pris la
parole pour combattre les conclusions du rap
port de M. Waddington.
M. Millaud s'est surtout attaché à défendre
le scrutin de liste au point de vue des consé-
quences politiques que le rejet de la nouvelle
Loi électorale pourrait entraîner. Sans entrer
dans le fond de la question théorique, le sym
pathique sénateur du Rhône s'est borné à mon-
trer que les circonstances actuelles faisaient du
vote du scrutin do liste une nécessité politique
absolue.
On a. compté, a-t-il dit, et avec raison, avec l'opi-
nion. publique. Le rapporteur de la commission sur
le scrutin dé liste a parlé, sans trop s'y arrêter, de
laprcsso de la capitale ; pour moi, je ne crois pas
sans importance de savoir ce qu'elle pense. Elle est.
le reflet de l'opinion, et souvout l'on a regretté de
ne pas avoir suivi ses conseils.
Ainsi, l'on aurait tott de prétendre que l'opinion
publique est contraire à la thèse que nous défen-
dons; d'ailleurs, la marche des esprits est facile à-
indiquer, et si tout d'abord cette opinion ne s'esta
pas prononcée vivement pour le scrutin de liste, ilf-
est inéontestablo que maintenant elle est ralliée à
ce système.
* *
C'est le petit père .}ouin qui a répondu au
discours de M. Millaud.
Ce minuscule Jouin passe décidément à l'état
de Icatfcv du centre gauche.
ïl y a, du reste, une remarque à faire, c'est
que. dans cette longue discussion d'hier, aucun
droitier n'a pris la parole pour combattre la
scrutin de liste ; c'est le centre gauche qui, par
l'organe de son porte-parole, s'est chargé de C60
soin.
Le plus curieux de l'affaire, c'est que ce bon
M. Jouin, qui s'acharne aujourd'hui avec tant
d'ardeur contre le scrutin de liste, a voté jadis
pour le rétablissement du scrutin de liste.
Mais voilà, les circonstances ont changé, — la *
voyagea Cahors ne s était pas encore accompli-
L'intérêt d3 la France, a-t-il dit, n'est-il pas que les
lois soient bien faites et qu'il n'y ait pas de dicta-
ture à craindre ?
C'est parfait, mais il ajoute aussitôt : j)
L'a loi qu'on nous apporte brise la Constitotion
dans sa base. M. Clémenceau a dit qu'elle conduisait
à la révision de la Constitution, et il avait raison.
C'est pourquoi je dis au Sénat : « Prenez garde, il s'a-
git; de toucher aux institutions du pays ! 11 .1
FEUILLETON DU 11 JUIN lq$t
126
BAYONNETTE
B <<
HISTOIRE D'UNE JOLIE FILLE
TROISIEME PARTIE
LA PETITE-CAYENNE
ùh nous retrouvons Elysée et Christiane
H faut qu"ên/fiiôl€{u&s mots nous expli-
quions le mariage de Christiane; car il peut
paraître étonnant qu'elle se soit si facile-
ment soumise à la volonté de sa mère, lors-
qu'elle aimait Elysée et qu'elle n'avait pro-
mis de n'être qu'à lui.
Disons d'abord ce qu'était Christiane.
Sous les apparences du calme et de la,
chasteté, elle ôachait une nature ardente,
qu'elle tenait de sa mère. Sévèrement diri-
gée, obéissante, mais ne pouvant se domp-
ter, c'est hypocritement que ses yeux se
baissaient, que ses lèvres balbutiaient, qu'elle
faisait la naïve, la niaise. Enfant curieuse,
abandonnée au couvent, elle avait con-
tracté les vices inhérents aux pensions de
jeunes filles mal surveillées, mal dirigées.
Par les conversations, par les amitiés
précoces, par des lectures, étranges, elle
était devenue vicieuse; le corps était pur,
l'âme était perdue. A mesure qu'elle gran-
dissait et que ses désirs lui brûlaient les
chairs, que ses rêves épuisaient son corps,
on s'acharnait à ne voir en elle qu'une en-
fant niaise. On prenait pour de l'hébéte-
ment le regard égaré de ses yeux trop ou-
verts, l'abandon de ses lèvres trop lippues,
et cela n'était que l'épuisement d'une na-
ture dévorée de désirs inassouvis; on la
traitait en enfant lorsqu'elle pensait en
femme. Elle était abandonnée enfin, et sans
défense, prête à se livrer, à se donner mê-
me, non avec l'idée de mal faire, mais in-
consciemment,parce qu'elle n'aurait pas le
courage de résister, parce qu'elle ignorait'
le danger. Ne trouvant chez ses parents
qu'un accueil glacial" sa nature ardente
était altérée de caresses; elle les recher-
chait. Très belle, portant dans ses regards
la flamme qui dévorait son être, sans le
chercher, elle avait bouleversé le jeune
Elysée, dont la nature différente de la sien-
ne s'était volontairement condamnée à la
continence.
Lorsque, dans une leçon, leurs visages
approchés l'un de l'autre s'étaient touchés,
la joue d'Elysée avait ressenti comme une
brûlure, et il avait rougi en se reculant un
peu. Au contraire. Christiane avait appuyé
sa joue toute charmée du contact et elle
avait souri, et, nous le répétons, sans au-
cune pensée mauvaise, rien que pour s'a-
bandonner à la douceur de la caresse.
Et El vsée, bouleversé en sentant la chair
qui brûlait la sienne, en voyant le sourire,
en croisant son regard avec le regard hu-
mide de la jeune fille, avait été pris tout à
coup d'un désir fou; il avait tourné un peu
la tète. et ses lèvres avaient rencontré cel-
les de Christiane. Il s'était reculé alors, et,
rouge, tremblant, tout honteux, il n'osait
regarder celle qu il redoutait d'avoir offen-
sée. L'œil plus brillant et le sourire aux
lèvres, Christiane le regardait. Heureuse-
ment une sœur entrait a ce moment.
Chaque jour, à l'heure de la leçon, un
manège à peu près semblable recommença.
Les deux jeunes gens se pressaient la main;
celle d'Elysée était glacée, celle de Chris-
tiane brûlante. Jamais ils n'avaient dit un
mot en dehors de la leçon, leurs caresses
étaient muettes.
Christiane aimait Elysée sans raisonner
son amour, s'y abandonnant. Elysée ado-
rait la jeune fille et était persuadé qu'il
n'était pas le premier homme qu'elle aimait;
elle s'abandonnait si facilement ; elle se je-
tait jusque dans ses bras ; il la trouvait jo-
lie et se disait qu'il serait bien sot de négli-
ger une pareille aventure.
Un jour, il donna rendez-vous à Chris-
tiane derrière la petite chapelle. La jeune 4
fiUe était au rendez-vous avant - lui; elle y
était venue tout naturellement; il l'aimait, 4'
elle l'aimait, elle jugeait n'avoir rien à lu!
reÎuser. t
C'est alors que le jeune homme avait.
enfin compris celle qui l'aimait; ç'avait été
une révélation qui avait augmenté son
amour. Christiane était pure, était sage,
mais n'ayant pas d'affection autour d'ele
sa nature l'avait entraînée, et n'ayant qua
la morale banale de étrangères pour la
guider, elle n'y avait rien compris.
Alors elle avait aimée follement Elysée,
et c'avait été des heures d'ivresse que les
heures de rendez-vous, pendant lesquelles
elle avait fait de beaux projets d'avenir.
Ils avaient convenu et s'étaient juré de se f
marier. Par Elysée, elle avait su que, mi- h
neure, elle n'avait aucun droit sur elle. (
Que l'aveu de son amour, loin de décider
ses parents, leur permettait de la faire ea-ib*
iermer en même temps que punir son Ely-
sée. Elle se garda bien de rien dire.
Quand on voulut la marier, elle refusa £
d'aoord et n'en parla pas à Elysée, crai-
gnant de lui faire de la peine. Elle ne pen-
sait plus qu'au moyen d échapper à la tu-
telle redoutable de sà mère. Elle apprit'
que le mariage seulement la\rendait ma*
jeure.
ALEXIS BOUVIER
~~M~a~ -
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Malherbe François de Malherbe François de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Malherbe François de" or dc.contributor adj "Malherbe François de")Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et Le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 2ème livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k1508539f.highres Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 1ère livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k15085403.highresRacan Honorat de Bueil Racan Honorat de Bueil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Racan Honorat de Bueil" or dc.contributor adj "Racan Honorat de Bueil") Moland Louis Moland Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Moland Louis" or dc.contributor adj "Moland Louis")
- Auteurs similaires Malherbe François de Malherbe François de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Malherbe François de" or dc.contributor adj "Malherbe François de")Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et Le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 2ème livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k1508539f.highres Poésies sacrées de Malherbe, Racine, J. B. Rousseau et le Franc de Pompignan, mises en musique avec accompagnement de harpe, pouvant également s'exécuter sur le piano,... 1ère livraison. Oeuvre 36e /ark:/12148/bpt6k15085403.highresRacan Honorat de Bueil Racan Honorat de Bueil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Racan Honorat de Bueil" or dc.contributor adj "Racan Honorat de Bueil") Moland Louis Moland Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Moland Louis" or dc.contributor adj "Moland Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7500975f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7500975f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7500975f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7500975f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7500975f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7500975f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7500975f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest