Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-05-01
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1885 01 mai 1885
Description : 1885/05/01 (A9,N2932). 1885/05/01 (A9,N2932).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7500888q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
LA LANTERNE
ADMINISTRATION. RÉDACTION & ANNONCES
• '• J A PARIS
ta - Rue Richer - 19
"'1
im articles non insérée m a«ront pu# ptndvt
abonnsmswtb
Paris
TROIS MOIS. 5 PS.
six Mois. 9 rn.
UN AI* 18 Fa.
JOURNAL POLITIQUE
1 QtfOTIDIBN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
1
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS. 6 rtt.
SIX MOIS. : 12 ES.
UN AN. 24 Fit.
NEUVIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2932
Vendredi 1er mai 1885
12 floréal an 93
NE TOUCHEZ PAS AU BUDGET
Ne touchée pas au budget. voilà,
pour l'heure, le mot d'ordre qui circule
dans les rangs de l'opportunisme et que
redisent à l'envi les uns des autres tous
les journaux ferrystes.
La consigne est de voter le budget
préparé par l'ancien ministère et par le
grand financier Tirard sans toucher à
un seul chiffre, surtout sans toucher au
budget des cultes. Respect aux chanoi-
nes et aux vicaires ; qu'on ne diminue
pas leur traitement d'un centime. Ainsi
le veut l'intérêt de l'opportunisme.
Cet intérêt s'explique aisément : les
opportunistes estiment que le clergé
ne sera pas, dans la prochaine lutte
électorale, une « quantité négligeable »
et ils tiennent à ne pas trop se brouiller
avec lui. Il fait toujours bon, dans les
élections, avoir les prêtres dans la
manche et voilà pourquoi les ferrystes
disent : ne touchez pas au budget des
cultes, ne touchez pas aux chanoines.
Il y a toujours quelque raison, on
peut le remarquer, pour ne pas toucher
aux chanoines.L'année dernière, c'était
pour éviter un conflit avec le Sénat et
pour arriver à voter le budget avant lé
trente-un décembre et pour ne pas se
trouver dans la triste nécessité d'avoir
-recours à des douzièmes provisoires.
Le conflit a été évité à grand'peine et
grâce à une circonstance exception-
nelle: le renouvellement triennal du
Sénat, mais le budget n'a pas été voté
avantîa fin del'année, et on a eu recours
non pas à un ou deux douzièmes provisoi-
res, mais à un milliard provisoire. Seule-
ment les chanoines ont été sauvés. Ce
sera au prochain budget, a-t-on dit,
qu'on en finira avec ces sinécunstes.
Ce prochain budget est arrivé, et
voici qu'on invoque une autre raison, la
raison électoraie pour continuer à ré-
tribuer chanoines et vicaires, lesquels,
on le sait, n'ont aucun caractère con-
cordataire. Le funeste traité fait par
Napoléon avec le pape, ne stipulant
que le traitement des curés.
L'année prochaine, ce sera autre
chose, vous pouvez en être sûrs, et cha-
noines et vicaires peuvent dormir sur
leurs deux oreilles. On trouvera tou-
jours une raison pour leur continuer
leur traitement. Le budget aura beau
être en déficit, il y aura toujours de
l'argent pour eux.
Cependant, rien que pour les chanoines,
l'économie à faire n'est pas mince. Elle
est de onze cent mille francs, ce qui,
vu rétat de pénurie de nos finances, est
un assez joli denier. La commission du
budget le comprend, et le rapporteur du
budget des cultes, M. Maunoury, n'a.
as hésité à demander dans son rapport
a suppression du crédit. Mais aussitôt
un cri s'est élevé de tous les coins de
l'opportunisme : Non, non, pas de sup-
pression de crédit. .',
Et le crédit ne serà pas supprimés. Là
Chambre n' est-elle pas aux ordres des
opportunistes, ainsi que le ministère
lui-même, comme on a pu en juger par
les nominations de deux ferrystes en-
ragés, MM. Cavaignac et Rousseau aux
sous-secrétariats de la guerre et de la
marine.
Voilà comment, d'ajournement en
ajournement, tantôt pour une raison,
tantôt pour une autre, rien ne se fait. On
piétine sur place, on n'avance pas, tous
les abus sont conservés et toutes les
réformes attendent.
Quand le ministère Ferry est tombé,
et que le plus déplorable ministre des
finances que la France ait jamais vus, a
dû lâcher son portefeuille, les gens
naïfs ont pensé qu'on allait changer
quelque chose aux combinaisons finan-
cières de M. Tirard, et réaliser quelque
réforme budgétaire. Quelle erreur! il
va falloir avaler le budget Tirard du
commmencement à la fin. Défense d'y
toucher, défense même d'y regarder. Il
faut le voter tout entier les yeux
fermés.
Ce n'était vraiment pas la peine de
nommer une commission du budget.
Puisqu il est interdit, sous menace
d'être mis à l'index par les opportu-
nistes, de rien modifier au budget Ti-
rard, on aurait pu le voter par accla-
mation. C'eût été, au moins, du temps
de gagné.
Les opportunistes ont, d'ailleurs, il
faut le dire, de puissantes raisons pour
imposer l'adoption du budget Tirard
sans qu'on y regarde de trop près. Ce
budget est un mensonge. Son équilibre
repose sur de fausses évaluations. C'est
un trompe-l'œil destiné à cacher, jus-
qu'après les élections, la véritable si-
tuation financière, situation qui obli-
gera forcément d'avoir recours, pour
combier le déficit, à l'emprunt et à de
nouveaux impôts.
Pour en revenir à nos chanoines et à
nos vicaires, auxquels la consigne de
ne pas toucher au budget des cultes va
assurer, pour deux ans au moins, la
paisible jouissance de leurs traitements,
à qui cela profitera-t-il ? Incontestable-
ment aux partis de droite, aux ennemis
de la République.
Si les opportunistes s'imaginent que
le clergé leur saura le moindre gré
d'avoir sauvé, une fois de plus, les ca-
nonicats et les vicariats., ils se mettent
joliment le doigt dans l'œil. D'abord la
reconnaissance n'est pas une vertu clé-
ricale; ensuite on pourrait prodiguer
des millions et des millions aux prêtres
que ceux-ci n'en resteront pas moins
les éternels ennemis de la République
et les agents les plus actifs de la mo-
narchie. Un clergé républicain est un
mythe qui n'existera jamais.
Chanoines et vicaires vont travailler,
dans les1 élections générales, pour les
candidats de droite Seulement ils tra-
~vailleant avec l'argent de la Républi-
que. Quels grands politiques que ces
opportunistes !
Quant à nous, il ne nous déplaît pas
trop qu'on s'incline devant le budget
Tirard comme devant l'arche sainte,
qu'on recule devant la moindre réforme,
qu'on conserve précieusement tous les
abus, qu'on se refuse aux économies les
plus légitimes, les plus universelle-
ment réclamées.
Cela nous permettra mieux de dire
aux électeurs, quand viendra l'heure du
verdict du suffrage universel : voilà ce
qui a été fait, voilà- les résistances
qu'ont rencontrées les réformes les plus
simples, voilà quelle a été la politique
opportuniste, voyez et jugez!
LE CONFLIT JNGLO-RUSSE
A la date d'hier, aucun avis officiel n'était
parvenu relativement a une nouvelle rencon-
tre des troupes russes et afghanes.
Il est probable que la nouvelle publiée à ce
sujet par l'Indépendance belge est dénuée de
tout fondement.
Dans un conseil tenu avant-hier, à la Porte,
il a été décidé, à ce Qu'on affirme, qu'en cas
de guerre entre la Rùssie et l'Angleterre, la
Turquie garderait une complète neutralité et
ferait respecter la clôture des détroits.
On pense que cette décision sera portée a la
connaissance des grandes puissances.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg, nous
apprend qu'un conseil privé à. été tenu chez
l'empereur. Outre les conseillers officiels, plu-
sieurs personnages importants y assistaient.
~u'Cjurs de la discussion, M. de Giers au-
rait proposé de faire de légères concessions,
afin de ménager à l'Angleterre le moyen de
faire une retraite honorable.
Cette proposition aurait été rejetée à l'una-
nimité.
Le même journal publie une autre dépêche
de Saint-Pétersbourg, 28 avril, qui doane quel-
ques renseignements sur la réponse de la
Russie. Bien que la réponse soit conçue dans
une forme courtoise, elle est très ferme et ne
revient sur aucune des déclarations ou des
prétentions antérieures à la Russie. Elle sem-
ble rendre difficile la continuation des pour-
parlers sur la terrain où l'Angleterre les a
placés.
On mande de Vienne au Times, le 28 avril :
Le ministre de la guerre, en Russie, vient
de donner des ordres pour qu'il soit procédé
immédiatement à la mobilisation partielle de
l'armée.
La Russie continue ses préparatifs dans le
golfe de Finlande, où se trouvent massées
uue flotte de torpilleurs et des quantités de
torpilles dormantes. Deux officiers généraux,
les contre-amiraux Nosikoff et Korniloff, ont
organisé déux divisions de torpilleurs. La
flotte russe manœuvrera sous la protection
des forts de Cronstadt.
PETITE BOURSE DU SOIR, '- --
3 0/0 77 07
4 i/2 1U7 75
banque Ott 500
Tabac.
Egyptienne.. '," 297 50
lixtericuro. M 3/16
Turc. 14 30
Hio-Tinto 200
LE DIFFÉREND FRANCO-ÉGYPTIEN
Ainsi que le faisaient pressentir les décla-
rations de lord Fitz-Maurice, aux Communes,
dont nous avons donné hier la substance:
l'incident frànco-égyptien est sur la poi&t
d'être arrangé par l'intermédiaire de l'Angle-
terre.
Voici quelles seraient, d'après une dépêche
du Journal des Débats, les bases de cet ar-
rangement:
Des excuses seraient présentées par le gou-
vernement égyptien au représentant de la
France eu Egypte.
L'imprimerie du Bosphore égyptien serait
rouverte et le journal pourrait reparaître -
immédiatement.
En présence des regrets exnritnèa par le
gouvernement égyptien, le cabinet de Paris
consentirait à abandonner la demande dt rê^
vocation des agents qui ont pénétré dans
l'imprimerie du Bosphore égyptien.
M. Saint-René Taillandier est toujours à
Alexandrie.
*
* *
A la dernière heure, une dépêche du Cairt
confirme la nouvelle en ces termes ;
On assure que l'arrangement de Vaffaire du
Bosphore égyptien a été conclu entre l'Angle-
terre, la France et l'Egypte aux conditions
suivantes :
Nubar-Pacha fera une visite officielle à l'Ar-
gent diplomatique français. La France aban-
donnerait sa réclamation pour la punition
des agents qui exécutèrent l'ordre de la sup-
pression du Bosphore. L'exécution de la loi
sur la presse en Egypte sera l'objet de négo-
ciations immédiates. L'imprimerie el le bu.
reau du Bosphore seront rouverts immédiu-
térnent sans conditions. On croit cependant
que le journal ne reparaîtra pas pour le mô*
ment.
L'HOMME D'ÉTAT
Certains députés, qui sont allés en vacances
et qui avaient voté contre M. Jules Ferry, ont
trouvé de braves gens qui leur ont dit :
— Vous avez renversé M. Jules Ferry ! c'est
fâcheux! M. Jules Ferry était un « homme
d'Etat ».
Puis ils roulent de gros yeux, lancent une
bouffée de tabac, ferment la bouche et 8e ren-
ferment dans la dignité de cette affirma-
tion. -.-
— M. Jules Ferry « un homme d'État! »
Qu'entendez -vous par là ?
M. Jules Ferry, un homme d'Etat, « l'homme
qui a fait l'expédition de Tunisie, poussé parles
deux épaules par M. de Bismarck, alors que M.
de Bismarck criait tout haut qu'il n'avait
d'autre but, en nous tendant cet appât auquel
M. Jules Ferry n'a pas manqué de mordre, que
de nous brouiller avec l'Italie.
Nous avons la Tunisie, mais mettes dans la
balance ce qu'elle nous coûte et ce qu'elle
nous rapporte ; pesez ensuite « l'homme d'E-
tat ». Il vous paraîtra léger.
M. Jules Ferry «l'homme d'Etat.. qui a fait
l'expédition du Tonkin sans savoir pourquoi,
sans savoir davantage où il allait !
Si l'imprévoyance est la caractéristique de
« l'homme d'Etat» Oui, M. Jules Ferry mérite
ce titre, quand il disait que l'expédition du
Tonkin n exigerait jamais plus de six mille
hommes, et que la Chine était uné « quantité
négligeable. »
« L'homme d'Etat», M. Jules Ferry quand
il faisait sa fameuse expédition des décrets et
reléguait la séparation de l'Eglise et de l'Etat
parmi les discussions théoriques.
« Homme d'Etat », M. Jules Ferry qnand il
taisait la loi sur l'épuration de la magistra-
ture, qui n'avait pour but que de substituer
les magistrats agréables à d'autres magis-
trats.
« Homme d'Etat », M. Jules Ferry quand il
escamotait la question de la révision, et ne
FEUILLETON DU 1er MAI 1885
7
MAMMm
PROLOGUE
UN CAS FOUDROYANT
VI
La Mort-Pâle tojrage, soupe et monologue
La Mort-Pâle n'avait pas un tempérament
très expansif. Il fallait qu'il se fût passé en
lui quelque chose d'extraordinaire pour s'ê-
tre laissé aller à cette manifestation ami-
cale.
En effet, ce n'était pas l'amitié qui l'y
poussait, mais un sentiment complexe, où
entraient du contentement, de l'iinpa-
tience, de l'espérance et du dédain.
La Mort*Pâle sentait la joie intérieure de
tout homme qui touche au but.
A ce propos, quelques explications sont
nécessaires.
Nous avons vu la Mort-Pâle appeler ar-
demment le jour où il lui serait possible de
travailler à son compte.
Ce jour, il l'avait pressenti au moment où
Rossignol lui indiquait le vicomte de
Plouaret.
Confirmer les renseignements procurés
par Claquedent, pénétrer chez le vicomte,
le tuer, s'emparer des pièces établissant son
identité, partir pour l'Amérique et toucher
l'héritage, tel était son plan.
Ce plan, il pouvait l'exécuter tout seul.
Pourquoi s'être en partie ouvert à Cla-
quedent et aux autres?
Pourquoi surtout avoir envoyé Claquedent
en éclaireur?
En agissant ainsi, la Mort-Pâle avait son
but, et ce but le voici : ,1
- Claquedent s'était-il dit, ne marque pas
aussi bien que j'ai voulu le donner à enten-
dre. Sa présence chez le vicomte paraîtra
louché. Si on le pousse à bout, il y aura
des chances pour que Claquedent s'en tire
fort mal. Qu'en rpsultera-t-il? Le jour où se
fera le coup, c'est indubitablement Claque-
dent que l'on soupçonnera. Claquedent ne
peut être pris, car on ne sait ni comment il
s'appelle, ni où il est. Il le serait d'ailleurs,
qu'il lui serait facile de prouver son inno-
cence. Mais c'est son allure, son visage,
que les gens de l'entourage du vicomte ont
devant les yeux, erreur qui me permet de
circuler librement et sans danger. Claque-
dent c'est le masque qu'on se met devant le
visage, c'est Yalter ego, la cuirasse, le para-
vent, le chandelier, la fausse piste. Claque-
dent croira jouer le rôle d'associé, et ne
remplira que celui de faux-nez.
Telles sont les réflexions qu'il s'était
faites.
Les renseignements donnés par Claque-
dent n'avaient pu que redoubler son espoir.
Ce départ précipité lui convenait, certain
que les meilleures affaires sont celles qui
traînent le moins.
Il avait encore appris avec satisfaction
que le vicomte partait seul.
Enfin une chose l'avait frappé : les relations
que M. de Plouaret entretenait avec une
femme. Il sentait déjà le parti qu'on pour-
rait au besoin en tirer. ;
Lorsque Claquedent eut tout raconté, la
Mort-Pâle le remercia après lui avoir laissé
entendre qu'il pourrait avoir besoin
de lut. Précaution utile. Il donnait un os à
ronger à son impatience. Puis il retourna
chez Rossignol auquel il demanda une avance.
de cent francs. Le directeur de l'Agence
n'était pas fort Sur les avances. En veine
d'éloquence, la Mort-Pâle lui démontra que
ces cent francs lui étaient indispensables,
si on ne voulait pas qu'il abandonnât l'af-
faire. Rossignol se laissa persuader. Quel-
ques heures après,- la Mort-Pâle montait
en wagon et illait à toute vapeur sur le
Havre.
En descendant à l'hôtel de l'Amirauté, il
s'y croisa avec un étranger arrivant comme
lui de Paris. C'était le vicomte de Plouaret.
Il toisa son homme d'un regard. Le maître
d'hôtel mena les deux voyageurs dans leur
chambre respective ; le vicomte avait le
no 7 ; la Mort-Pâle lé nb .9.
— Le hasard s'en mêle, pensa ce der-
nier.
Le vicomte prévint le maître d'hôtel qu'il
avait l'intention de souper. La Mort-Pâle
lui fit la même observation.
Un quart d'heure après, les deux hommes
se retrouvaient à table.
Les assassins n'aiment Das ignorer les
victimes qu'ils frappent. Ils sentent le be..
soin de se mesurer, avant et après. De là
cette obstination qui les pousse à avoir avec
elles des séries d'entrevues qui ne sont qué,
compromettantes;.de là encore la rage qui
les incite à se rendre compte du cadavre
qu'ils ont fait. On dirait que la ctimè, du
du jour où il a été Conçu, erée quelque chose
comme une inséparabilité. Curiosité avant ;
après; soucis ou remords.
Le vicomte paraissait peu commùnieatif.
La Mort-Pâle s'en aperçut et sachant qu'il
fàllait se garder d'être indiscret avee les
gens contraints, il oommença par observer
une réserve dont M. de Plouaret crut devoir
le remercier en ouvrant le premier la bou-
che. La Conversation, bien entendu, roula
sur des choses banales. Le vicomte ne fit
qu'une fois allusion à son voyage. Cepen-
dant, peu à peu, il semblait s'ouvrir davan-
tage, sans quitter, bien entendu, la réserve
d'un homme de bon ton. Cet homme formé
à double tour, entr'ouvrait ses portes suf-
fisamment pour qu'un individu de la tailler
de la Mort-Pâle se faufilât. Il laissa échap-
per le mot héritage. Un moment eett4
phrase lui Tint sw les lèvres :
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TROIS MOIS. 5 PS.
six Mois. 9 rn.
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UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
1
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS. 6 rtt.
SIX MOIS. : 12 ES.
UN AN. 24 Fit.
NEUVIÈME ANNÉE. - NUMÉRO 2932
Vendredi 1er mai 1885
12 floréal an 93
NE TOUCHEZ PAS AU BUDGET
Ne touchée pas au budget. voilà,
pour l'heure, le mot d'ordre qui circule
dans les rangs de l'opportunisme et que
redisent à l'envi les uns des autres tous
les journaux ferrystes.
La consigne est de voter le budget
préparé par l'ancien ministère et par le
grand financier Tirard sans toucher à
un seul chiffre, surtout sans toucher au
budget des cultes. Respect aux chanoi-
nes et aux vicaires ; qu'on ne diminue
pas leur traitement d'un centime. Ainsi
le veut l'intérêt de l'opportunisme.
Cet intérêt s'explique aisément : les
opportunistes estiment que le clergé
ne sera pas, dans la prochaine lutte
électorale, une « quantité négligeable »
et ils tiennent à ne pas trop se brouiller
avec lui. Il fait toujours bon, dans les
élections, avoir les prêtres dans la
manche et voilà pourquoi les ferrystes
disent : ne touchez pas au budget des
cultes, ne touchez pas aux chanoines.
Il y a toujours quelque raison, on
peut le remarquer, pour ne pas toucher
aux chanoines.L'année dernière, c'était
pour éviter un conflit avec le Sénat et
pour arriver à voter le budget avant lé
trente-un décembre et pour ne pas se
trouver dans la triste nécessité d'avoir
-recours à des douzièmes provisoires.
Le conflit a été évité à grand'peine et
grâce à une circonstance exception-
nelle: le renouvellement triennal du
Sénat, mais le budget n'a pas été voté
avantîa fin del'année, et on a eu recours
non pas à un ou deux douzièmes provisoi-
res, mais à un milliard provisoire. Seule-
ment les chanoines ont été sauvés. Ce
sera au prochain budget, a-t-on dit,
qu'on en finira avec ces sinécunstes.
Ce prochain budget est arrivé, et
voici qu'on invoque une autre raison, la
raison électoraie pour continuer à ré-
tribuer chanoines et vicaires, lesquels,
on le sait, n'ont aucun caractère con-
cordataire. Le funeste traité fait par
Napoléon avec le pape, ne stipulant
que le traitement des curés.
L'année prochaine, ce sera autre
chose, vous pouvez en être sûrs, et cha-
noines et vicaires peuvent dormir sur
leurs deux oreilles. On trouvera tou-
jours une raison pour leur continuer
leur traitement. Le budget aura beau
être en déficit, il y aura toujours de
l'argent pour eux.
Cependant, rien que pour les chanoines,
l'économie à faire n'est pas mince. Elle
est de onze cent mille francs, ce qui,
vu rétat de pénurie de nos finances, est
un assez joli denier. La commission du
budget le comprend, et le rapporteur du
budget des cultes, M. Maunoury, n'a.
as hésité à demander dans son rapport
a suppression du crédit. Mais aussitôt
un cri s'est élevé de tous les coins de
l'opportunisme : Non, non, pas de sup-
pression de crédit. .',
Et le crédit ne serà pas supprimés. Là
Chambre n' est-elle pas aux ordres des
opportunistes, ainsi que le ministère
lui-même, comme on a pu en juger par
les nominations de deux ferrystes en-
ragés, MM. Cavaignac et Rousseau aux
sous-secrétariats de la guerre et de la
marine.
Voilà comment, d'ajournement en
ajournement, tantôt pour une raison,
tantôt pour une autre, rien ne se fait. On
piétine sur place, on n'avance pas, tous
les abus sont conservés et toutes les
réformes attendent.
Quand le ministère Ferry est tombé,
et que le plus déplorable ministre des
finances que la France ait jamais vus, a
dû lâcher son portefeuille, les gens
naïfs ont pensé qu'on allait changer
quelque chose aux combinaisons finan-
cières de M. Tirard, et réaliser quelque
réforme budgétaire. Quelle erreur! il
va falloir avaler le budget Tirard du
commmencement à la fin. Défense d'y
toucher, défense même d'y regarder. Il
faut le voter tout entier les yeux
fermés.
Ce n'était vraiment pas la peine de
nommer une commission du budget.
Puisqu il est interdit, sous menace
d'être mis à l'index par les opportu-
nistes, de rien modifier au budget Ti-
rard, on aurait pu le voter par accla-
mation. C'eût été, au moins, du temps
de gagné.
Les opportunistes ont, d'ailleurs, il
faut le dire, de puissantes raisons pour
imposer l'adoption du budget Tirard
sans qu'on y regarde de trop près. Ce
budget est un mensonge. Son équilibre
repose sur de fausses évaluations. C'est
un trompe-l'œil destiné à cacher, jus-
qu'après les élections, la véritable si-
tuation financière, situation qui obli-
gera forcément d'avoir recours, pour
combier le déficit, à l'emprunt et à de
nouveaux impôts.
Pour en revenir à nos chanoines et à
nos vicaires, auxquels la consigne de
ne pas toucher au budget des cultes va
assurer, pour deux ans au moins, la
paisible jouissance de leurs traitements,
à qui cela profitera-t-il ? Incontestable-
ment aux partis de droite, aux ennemis
de la République.
Si les opportunistes s'imaginent que
le clergé leur saura le moindre gré
d'avoir sauvé, une fois de plus, les ca-
nonicats et les vicariats., ils se mettent
joliment le doigt dans l'œil. D'abord la
reconnaissance n'est pas une vertu clé-
ricale; ensuite on pourrait prodiguer
des millions et des millions aux prêtres
que ceux-ci n'en resteront pas moins
les éternels ennemis de la République
et les agents les plus actifs de la mo-
narchie. Un clergé républicain est un
mythe qui n'existera jamais.
Chanoines et vicaires vont travailler,
dans les1 élections générales, pour les
candidats de droite Seulement ils tra-
~vailleant avec l'argent de la Républi-
que. Quels grands politiques que ces
opportunistes !
Quant à nous, il ne nous déplaît pas
trop qu'on s'incline devant le budget
Tirard comme devant l'arche sainte,
qu'on recule devant la moindre réforme,
qu'on conserve précieusement tous les
abus, qu'on se refuse aux économies les
plus légitimes, les plus universelle-
ment réclamées.
Cela nous permettra mieux de dire
aux électeurs, quand viendra l'heure du
verdict du suffrage universel : voilà ce
qui a été fait, voilà- les résistances
qu'ont rencontrées les réformes les plus
simples, voilà quelle a été la politique
opportuniste, voyez et jugez!
LE CONFLIT JNGLO-RUSSE
A la date d'hier, aucun avis officiel n'était
parvenu relativement a une nouvelle rencon-
tre des troupes russes et afghanes.
Il est probable que la nouvelle publiée à ce
sujet par l'Indépendance belge est dénuée de
tout fondement.
Dans un conseil tenu avant-hier, à la Porte,
il a été décidé, à ce Qu'on affirme, qu'en cas
de guerre entre la Rùssie et l'Angleterre, la
Turquie garderait une complète neutralité et
ferait respecter la clôture des détroits.
On pense que cette décision sera portée a la
connaissance des grandes puissances.
Une dépêche de Saint-Pétersbourg, nous
apprend qu'un conseil privé à. été tenu chez
l'empereur. Outre les conseillers officiels, plu-
sieurs personnages importants y assistaient.
~u'Cjurs de la discussion, M. de Giers au-
rait proposé de faire de légères concessions,
afin de ménager à l'Angleterre le moyen de
faire une retraite honorable.
Cette proposition aurait été rejetée à l'una-
nimité.
Le même journal publie une autre dépêche
de Saint-Pétersbourg, 28 avril, qui doane quel-
ques renseignements sur la réponse de la
Russie. Bien que la réponse soit conçue dans
une forme courtoise, elle est très ferme et ne
revient sur aucune des déclarations ou des
prétentions antérieures à la Russie. Elle sem-
ble rendre difficile la continuation des pour-
parlers sur la terrain où l'Angleterre les a
placés.
On mande de Vienne au Times, le 28 avril :
Le ministre de la guerre, en Russie, vient
de donner des ordres pour qu'il soit procédé
immédiatement à la mobilisation partielle de
l'armée.
La Russie continue ses préparatifs dans le
golfe de Finlande, où se trouvent massées
uue flotte de torpilleurs et des quantités de
torpilles dormantes. Deux officiers généraux,
les contre-amiraux Nosikoff et Korniloff, ont
organisé déux divisions de torpilleurs. La
flotte russe manœuvrera sous la protection
des forts de Cronstadt.
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banque Ott 500
Tabac.
Egyptienne.. '," 297 50
lixtericuro. M 3/16
Turc. 14 30
Hio-Tinto 200
LE DIFFÉREND FRANCO-ÉGYPTIEN
Ainsi que le faisaient pressentir les décla-
rations de lord Fitz-Maurice, aux Communes,
dont nous avons donné hier la substance:
l'incident frànco-égyptien est sur la poi&t
d'être arrangé par l'intermédiaire de l'Angle-
terre.
Voici quelles seraient, d'après une dépêche
du Journal des Débats, les bases de cet ar-
rangement:
Des excuses seraient présentées par le gou-
vernement égyptien au représentant de la
France eu Egypte.
L'imprimerie du Bosphore égyptien serait
rouverte et le journal pourrait reparaître -
immédiatement.
En présence des regrets exnritnèa par le
gouvernement égyptien, le cabinet de Paris
consentirait à abandonner la demande dt rê^
vocation des agents qui ont pénétré dans
l'imprimerie du Bosphore égyptien.
M. Saint-René Taillandier est toujours à
Alexandrie.
*
* *
A la dernière heure, une dépêche du Cairt
confirme la nouvelle en ces termes ;
On assure que l'arrangement de Vaffaire du
Bosphore égyptien a été conclu entre l'Angle-
terre, la France et l'Egypte aux conditions
suivantes :
Nubar-Pacha fera une visite officielle à l'Ar-
gent diplomatique français. La France aban-
donnerait sa réclamation pour la punition
des agents qui exécutèrent l'ordre de la sup-
pression du Bosphore. L'exécution de la loi
sur la presse en Egypte sera l'objet de négo-
ciations immédiates. L'imprimerie el le bu.
reau du Bosphore seront rouverts immédiu-
térnent sans conditions. On croit cependant
que le journal ne reparaîtra pas pour le mô*
ment.
L'HOMME D'ÉTAT
Certains députés, qui sont allés en vacances
et qui avaient voté contre M. Jules Ferry, ont
trouvé de braves gens qui leur ont dit :
— Vous avez renversé M. Jules Ferry ! c'est
fâcheux! M. Jules Ferry était un « homme
d'Etat ».
Puis ils roulent de gros yeux, lancent une
bouffée de tabac, ferment la bouche et 8e ren-
ferment dans la dignité de cette affirma-
tion. -.-
— M. Jules Ferry « un homme d'État! »
Qu'entendez -vous par là ?
M. Jules Ferry, un homme d'Etat, « l'homme
qui a fait l'expédition de Tunisie, poussé parles
deux épaules par M. de Bismarck, alors que M.
de Bismarck criait tout haut qu'il n'avait
d'autre but, en nous tendant cet appât auquel
M. Jules Ferry n'a pas manqué de mordre, que
de nous brouiller avec l'Italie.
Nous avons la Tunisie, mais mettes dans la
balance ce qu'elle nous coûte et ce qu'elle
nous rapporte ; pesez ensuite « l'homme d'E-
tat ». Il vous paraîtra léger.
M. Jules Ferry «l'homme d'Etat.. qui a fait
l'expédition du Tonkin sans savoir pourquoi,
sans savoir davantage où il allait !
Si l'imprévoyance est la caractéristique de
« l'homme d'Etat» Oui, M. Jules Ferry mérite
ce titre, quand il disait que l'expédition du
Tonkin n exigerait jamais plus de six mille
hommes, et que la Chine était uné « quantité
négligeable. »
« L'homme d'Etat», M. Jules Ferry quand
il faisait sa fameuse expédition des décrets et
reléguait la séparation de l'Eglise et de l'Etat
parmi les discussions théoriques.
« Homme d'Etat », M. Jules Ferry qnand il
taisait la loi sur l'épuration de la magistra-
ture, qui n'avait pour but que de substituer
les magistrats agréables à d'autres magis-
trats.
« Homme d'Etat », M. Jules Ferry quand il
escamotait la question de la révision, et ne
FEUILLETON DU 1er MAI 1885
7
MAMMm
PROLOGUE
UN CAS FOUDROYANT
VI
La Mort-Pâle tojrage, soupe et monologue
La Mort-Pâle n'avait pas un tempérament
très expansif. Il fallait qu'il se fût passé en
lui quelque chose d'extraordinaire pour s'ê-
tre laissé aller à cette manifestation ami-
cale.
En effet, ce n'était pas l'amitié qui l'y
poussait, mais un sentiment complexe, où
entraient du contentement, de l'iinpa-
tience, de l'espérance et du dédain.
La Mort*Pâle sentait la joie intérieure de
tout homme qui touche au but.
A ce propos, quelques explications sont
nécessaires.
Nous avons vu la Mort-Pâle appeler ar-
demment le jour où il lui serait possible de
travailler à son compte.
Ce jour, il l'avait pressenti au moment où
Rossignol lui indiquait le vicomte de
Plouaret.
Confirmer les renseignements procurés
par Claquedent, pénétrer chez le vicomte,
le tuer, s'emparer des pièces établissant son
identité, partir pour l'Amérique et toucher
l'héritage, tel était son plan.
Ce plan, il pouvait l'exécuter tout seul.
Pourquoi s'être en partie ouvert à Cla-
quedent et aux autres?
Pourquoi surtout avoir envoyé Claquedent
en éclaireur?
En agissant ainsi, la Mort-Pâle avait son
but, et ce but le voici : ,1
- Claquedent s'était-il dit, ne marque pas
aussi bien que j'ai voulu le donner à enten-
dre. Sa présence chez le vicomte paraîtra
louché. Si on le pousse à bout, il y aura
des chances pour que Claquedent s'en tire
fort mal. Qu'en rpsultera-t-il? Le jour où se
fera le coup, c'est indubitablement Claque-
dent que l'on soupçonnera. Claquedent ne
peut être pris, car on ne sait ni comment il
s'appelle, ni où il est. Il le serait d'ailleurs,
qu'il lui serait facile de prouver son inno-
cence. Mais c'est son allure, son visage,
que les gens de l'entourage du vicomte ont
devant les yeux, erreur qui me permet de
circuler librement et sans danger. Claque-
dent c'est le masque qu'on se met devant le
visage, c'est Yalter ego, la cuirasse, le para-
vent, le chandelier, la fausse piste. Claque-
dent croira jouer le rôle d'associé, et ne
remplira que celui de faux-nez.
Telles sont les réflexions qu'il s'était
faites.
Les renseignements donnés par Claque-
dent n'avaient pu que redoubler son espoir.
Ce départ précipité lui convenait, certain
que les meilleures affaires sont celles qui
traînent le moins.
Il avait encore appris avec satisfaction
que le vicomte partait seul.
Enfin une chose l'avait frappé : les relations
que M. de Plouaret entretenait avec une
femme. Il sentait déjà le parti qu'on pour-
rait au besoin en tirer. ;
Lorsque Claquedent eut tout raconté, la
Mort-Pâle le remercia après lui avoir laissé
entendre qu'il pourrait avoir besoin
de lut. Précaution utile. Il donnait un os à
ronger à son impatience. Puis il retourna
chez Rossignol auquel il demanda une avance.
de cent francs. Le directeur de l'Agence
n'était pas fort Sur les avances. En veine
d'éloquence, la Mort-Pâle lui démontra que
ces cent francs lui étaient indispensables,
si on ne voulait pas qu'il abandonnât l'af-
faire. Rossignol se laissa persuader. Quel-
ques heures après,- la Mort-Pâle montait
en wagon et illait à toute vapeur sur le
Havre.
En descendant à l'hôtel de l'Amirauté, il
s'y croisa avec un étranger arrivant comme
lui de Paris. C'était le vicomte de Plouaret.
Il toisa son homme d'un regard. Le maître
d'hôtel mena les deux voyageurs dans leur
chambre respective ; le vicomte avait le
no 7 ; la Mort-Pâle lé nb .9.
— Le hasard s'en mêle, pensa ce der-
nier.
Le vicomte prévint le maître d'hôtel qu'il
avait l'intention de souper. La Mort-Pâle
lui fit la même observation.
Un quart d'heure après, les deux hommes
se retrouvaient à table.
Les assassins n'aiment Das ignorer les
victimes qu'ils frappent. Ils sentent le be..
soin de se mesurer, avant et après. De là
cette obstination qui les pousse à avoir avec
elles des séries d'entrevues qui ne sont qué,
compromettantes;.de là encore la rage qui
les incite à se rendre compte du cadavre
qu'ils ont fait. On dirait que la ctimè, du
du jour où il a été Conçu, erée quelque chose
comme une inséparabilité. Curiosité avant ;
après; soucis ou remords.
Le vicomte paraissait peu commùnieatif.
La Mort-Pâle s'en aperçut et sachant qu'il
fàllait se garder d'être indiscret avee les
gens contraints, il oommença par observer
une réserve dont M. de Plouaret crut devoir
le remercier en ouvrant le premier la bou-
che. La Conversation, bien entendu, roula
sur des choses banales. Le vicomte ne fit
qu'une fois allusion à son voyage. Cepen-
dant, peu à peu, il semblait s'ouvrir davan-
tage, sans quitter, bien entendu, la réserve
d'un homme de bon ton. Cet homme formé
à double tour, entr'ouvrait ses portes suf-
fisamment pour qu'un individu de la tailler
de la Mort-Pâle se faufilât. Il laissa échap-
per le mot héritage. Un moment eett4
phrase lui Tint sw les lèvres :
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