Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-03-27
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1885 27 mars 1885
Description : 1885/03/27 (A9,N2897). 1885/03/27 (A9,N2897).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7500853h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
ADMINISTRATION. RÉDACTION & ANSOSSs"
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18 — Rue Richer — 18
Les articles non insèrés ne seront pas rendus
•^abonnements
, 1'1,\ PARIS
TROÏ3 MOIS. i 5 FR.
SIX MOIS 9 FR.
UN AN. -. ; ; à i l3 FR.
JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS., 6 FR.
SIX MOIS 12 FR.
UN AN. : 24 FB.
NEUVIÈME ANNÉE. — NUMÉRO 2897
Vendredi 27 mars 1885
7 germinal an 93
LES FONDS SECRETS
Le» révélations si .prêdces de lVti>
~ein préfet de police Andrieux, sur l'ein-
ploi des fonds secrets, ne nous appren-
nent rien de nouveau. Il y a longtemps
que la Lanterne a dit ce qu'il fallait pen-
ser des fonds secrets et. de l'usage qui
en est fait. Les détails donnés par M.
Andrieux, détails dont la véracité ne
paraît pas pouvoir être mise en doute,
ae font qué confirmer l'exactitude de
nos précédentes indications.
En principe, les fonds secrets alloués
au ministre de l'intérieur, fonds secrets
qui s'élèvent à la somme considérable
tie deux millions, doivent être affectés
exclusivement au service de la sûreté
générale. En fait, ils servent avant tout
à acheter les consciences, à stipendier
des journaux et des écrivains, à faire
les frai% des candidatures agréables et
à toutes sortes de besognes qui n'ont
rien de commun avec les intérêts réels
du pays.
Dans presque tous les tripotages de
presse qui ont fait scandale en ces der-
niers temps, les fonds secrets ont joué
leur rôle. Sous l'empire, quand un jour-
nal déplaisait, on le supprimait; au*
jourd'hui on l'achète et on en chasse
les écrivains qui refusent d'aller pren-
dre le mot d'ordre au ministère. Mieux
valait le procédé impérial ; il était plus
despotique peut-être, mais moins avi-
lissant pour la presse.
On parle de 1 abaissement du journa-
lisme. Peut-être trouverait-on une des
principales raisons de cet abaissement
dans les fonds secrets.
Et. on ne s'en tient pas à acheter des
journaux et des. écrivains, on achète
aussi les candidats, en faisant les frais
de leur élection. — Voir le dernier ar-
ticle de M. Andrieux dans la Ligtte-
C'est ainsi qu'on obtient des majorités
dévouées, ces majorités qui votent,
sans y regarder tous les crédits qui
leur sont demandés pour les plus folles
aventures. Comment un député dont
l'élection a été payée par le ministère,
pourrait-il voter avec indépendance?
Quant aux candidats qu'on ne peut
espérer d'asservir, les fonds secrets
servent à les combattre. On crée des
journaux qui n'ont d'autre mission que
de faire échouer leur candidature, en ne
reculant devant aucun, moyen, pas
même devant la calomnie. On paie des
agents pour aller leur faire la guerre
dans les réunions publiques, en s'affu-
blant d'un masque révolutionnaire.
Qu'on s'étonne, après cela, de l'affais-
sement progressif du niveau moral, et
intellectuel des Chambres!
- lies fonds secrets, en un mot, ce legs
de la monarchie, sont 1 mstrumént, par
excellence, de la corruption et de la
dictature. Ils ne sont pas employés au
service du pays, mais - uniquement au
service d'un parti et d'un gouverne-
ment et quelquefois, ce qui est pis en-
core, au service personnel des minis-
tres et de leurs amis.
Il ne faut pas oublier, en effet, que
le ministre de l'intérieur peut disposer
comme bon lui semble, des deux mil-
lions de fonds secrets affectés a son
ministère, sans avoir de compte à ren-
dre à qui que ce soit, car on ne peut
pas considérer comme\ un rendement
de compte, la remise au président de la
République, d'un état des sommes dé-
pensées. Ce n'est \à qu'une simple for-
malité, qui ne saurait beaucoup gêner
le ministre, le président n'ayant aucun
moyen de contrôler sérieusement les
chiffres qui figurent dans cet état.
La vérité est que le ministre pour-
rait, s'il le voulait, s'il n'était pas
l'homme incorruptible qu'est toujours
ou du moins que doit toujours être un
ministre, s'approprier pour ses besoins
particuliers, uue grande partie des fonds
secrets, sans qu'il fût possible de le
prendre la main dans le sac.
Cela est si vrai que lorsqu'on voit
un ministre de l'intérieur entré pauvre
aux affaires, en sortir, ce qui est arrivé
quelquefois, avec une fortune assez
rondelette, tout le monde hoche la tête
et ne peut s'empêcher de chercher l'ex-
plication de cette fortune improvisée
dans un emploi judicieux des fonds
secrets..
Mais, en dehors même de toute sus-
picion, à l'égard des hommes, on peut ,
affirmer, ^aùs risque da- se tromper,
qu'il n'y pas la moitié des fonds se-
crets qui soit employée utilement. Un
million au moins est consacré aux plus
tristes usages, à la démoralisation pu-
blique.
D'ailleurs est-ce sous^ne démocratie
qu'il doit être permis, non pas même à
un gouvernement, mais à un individu,
d'avoir, sans contrôle aucun, la dispo-
sition de la somme énorme de deux
millions pris dans les poches des contri-
buables! N'y a-t-il pas la un abus
criant, plus qu'un abus, un danger. Qui
sait à quel attentat contre les libertés
publiques les fonds secrets ne pourront
pas servir un jour?
Un tel état de choses ne peut durer.
Nous comprenons qu'il faille des fonds
secrets et que certaines dépenses d'une
nature particulière ne soient pas publi-
quement discutées, mais il faut d'abord
réduire ces dépenses au strict néces-
saire et il faut ensuite qu'elles soient
soumises à un contrôle efficace. - >
Cette réforme de l'institution des
fonds secrets, combien dé fois ne l'a-
vons-nous pas réclamée, avec tous les
journaux indépendants, avec tous les
nommes politiques, qui né sont pas les
créatures du gouvernement? Les faits
rapportés par M. Andrieux montrent
combien elle est urgente. Combien d'an-
nées encore se passeront-elles, cepen-
dant, avant que cette réforme s'accom-
pî'r^e?.-
1 Ce n'est pas; en tout cas, avec la ma-
jorité opportuniste qui nous gouverne
et dont chaque membre compte bien
être un jour ministre au'on peut espé-
rer qu'il sera apporté la moindre modi-l
fication au régime des fonds secrets.
Avec quel argent ferait-on les élections
et paierait.on les frais des candidatures
officielles ?
.'■■II. ■ ——■■ ■ M, ■
DËfiNlERESJVpuyËLLES.1
La neige
Clermont-Ferrand, 25 mars.
Une neige abondante tombe à Clermont
et couvre toutes les montagnes voisines ; elle
est accompagnée d'une tempête, de bourras-
ques et d'une forte gelée. La récolte des fruits
est très compromise.
Amérique centrale
New York, 24 mars.
Le général Barrios marche contre San-Sal-
vador avec 15,000 hommes de troupes.
L'instruction obligatoire en Irlande
Londres, 25 mars.
Chambre des Commnnes. — M. Baunerman
présente un bill tendant à rendre l'enseigne-
ment en Irlande obligatoire pour tous les en-
fants dès l'âge de six ans. Ce projet est adopté
en première lecture.
Canada
Ottawa, 25 mars.
Une émeute de créoles a eu lieu dans le
district Prince-Albeit, province de Manitoba.
Le télégraphe a été coupé par une bande d'é-
meutiers. On ne croit pas que l'affaire soit
grave, malgré les bruits qui courent et qui
sont probablement exagérés.
Un détachement de police à cheval a été
envoyé sur les lieux.
L':s émeutiers sont commandés par Louis
,:.tf", le même qui fut le chef du mouvement
insurrectionnel qui éclata sur la rivière Rouge
en 1870 et qui fut reprimé par le colonel, ac-
tuellement général Wolseley.
New-York..25 mars.
Une dépêche du New-York Herald assure
qu'un engagement a eu lieu entre la police et
les émeutiers du Macitoba.
Quinze hommes de police auraient été tués.
0.
PETiTE BOURSE DU SOIR
; 0/0 Kl 27
4 ½ 110 18
Banque Ott. 593 75
Tabac. 5'Jt>
Egyptienne.. j
Extérieure. 61 3/37
Turc. 17 70
Kio-Tinto 258 75
UN AUTREJTONKIN
Selon la formule consacrée, « tout va bien à
Madagascar ». C'est pourquoi, lorsque 2,500,000
francs devaient suffire il y a deux ans et que,
l'an dernier, avec 5 millions tout devait être
terminé, M. le ministre de la marine demande
maintenant 12,190,000 francs.
Il est vrai qu'il nous donne des espérances
pour notre argent. Nous avons occupé Pas-
sandava et Vohémar. Nous sommes maîtres
- à la condition de ne pas trop nous écarter de
notre camp — de toute la région qui va du
cap d'Ambré au 14" degré ue latitude. Et il
y a lieu de croire que nous parviendrons
« grâce à de nouveaux succès » à obtenir quel-
que satisfaction.
On ne nous parle pas encore des « mines
de charbon » qui devaient se trouver quelque
part dans les environs de la baie Liégo-Sua-
rez. C'est une « espérance » qu'on réserve
pour l'année prochaine quand on nous de-
mandera 20 millions. En attendant, nous oc-
cupons des « points » sur le littoral. Des
« points » est le mot, car il ne serait pas pru-
dent de s'écarter à un demi-kilomètre au-delà
du « point» occupé. Plus nous en occupons.,
plus il nous faut de troupes et de bâtiments
pour les garder. Nous avons à Madagascar,
en ce moment, 13 bâtiments et près de 5,500
hommes. L'an prochain, nous y aurons en-
voyé 7 à 3,000 hommes et une trentaine de
millions. Alors nous serons assez engagés
pour qu'il faille « prendre un grand parti »,
c'est-à-dire aller à Tananarive.
C'est un autre Tonkin qu'on nous prépara
- et plus dangereux onccro que l'autre —
pour le cas où, contre l'attente de M. Eerry,
nous aurions la chance de faire la paix avec.
la Chine.
■ • ——————————— —<
LA GENDARMERIE MOBILE
Le bataillon de gendarmerie mobile créé eA
1S71 pour la garde de l'Assemblée nationale c'
le service des prévotés de l'armée de Versail-
les sera licencié le 1" avril prochaiu, en vertu
de la loi de finances. Son effectif, sera réparti
entre la garde républicaine et les compagnies
départementales.
Ce corps n'avait aucune raison d'exister et
il était affecté spécialement à la garde du
Sénat.
Son entreten nécessitait l'inscription au
budget de la guerre d'un crédit annuel do
1,100.000 francs, et on conviendra que c'était
payer un peu cher la garde des vieillards qui
siègent au Luxembourg.
LA LOI SUR LE SCRUTIN DE LISTE
Voici le texte de la proposition de loi voté}
hier par la Chambre, loi qui rétablit le scru-
tin de liste :
Art. 1er.
de Les liste.membres de la Chambre sont élus au scrutin
Art. 2.
Chaque département clit le nombre de depuis
qui lui est attribué par le tableau annexé à la pré-
sente loi, à raison d'un député par soixante-dix
mille habitants. Néanmoins, il sera tenu compte do.
toute fraction inférieure à soixante-dix mille.
Art. 3. ,
Le département forme une seule circonscription.
, Art. 4.
Nul n'est élu au premier tour de scrutin s'il n'a
réuni la majorité absolue des suffrages exprimés
et si le nombre des suffrages n'est pas égal. au
quaH des électeurs inscrits.
Ait. 5. ",'
li ne sera procédé à aucune élection dans les six
mois qui précéderont l'expiration des pouvoirs do
la Chambre actuelle.
Art. 6.
Sauf le cas de dissolution prévu et réglé p~rct~
Constitution, les élections générales ont lieu dans
les soixante jours qui précèdent l'expiration. Ucjâ
pou voirs de la Chambre des députés.
lrf*|l —
STATISTIQUE DU SCRUTIN DE LISTE
Aux termes de la nouvelle loi électorale votée:
hier par la Chambre, la Chambre comptera doréna-
vant 596 membres.
Les départements des Basses-Alpes, des Hautes.
Alpes, le territoire de Belfort, la Guadeloupe, la..
Martinique et la Réunion éliront deux députés.
La Lozère élira trois députés.. -
Les Alpes-Maritimes, l'Ariège, l'Aube, le Cantal,
la Corse, la Creuse, le Loir-et-Cher, la Haute-Marne.
les Hautes-Pyrénées, la Savoie, la Haute-Savoie* lia,
Tarn-ct-Garonne et le Vaucluse éliront qùatrp dé-
putés.
Les Ardennes, l'Aude, le Doubs, la Corrèzé, la
Drôme, i'Eure-et-Loir, le Gers, l'Indre, l'Indre-et-
Loire, le Jura, les Landes. la Haute-Loire, le Lot, la
Lot-et-Garonne, la Mayenne, la Meuse, la Nièvre,
la Haute-Saône, la Semc-et-Murne, le Var, la Vienna
et la Haute-Vienne éliront cinq députés.
L'Ain, l'Algérie, l'Allier. l'Ardèche, il'Aveyron. Ja.i
FEUILLETON DU 27 MARS t833
ÉVA LA FOLLE
XV
Les fausses lettres.
(Suite)
Pendant ce temps. Eva revenait à Saint-
Cloud chez les époux Delmas, qu'elle avait
résolu de ne pas quitter, tant qu'elle n'au-
rait pas retrouvé sa mère.
Dans cette maison, on l'adorait; elle avait
de, son côté une profonde reconnaissance
pour ceux qui l'avaient soignée et sauvée.
Quant à Petit-Paul, elle ne l'appelait plus
que-son petit frère. ',-
Tout avait été décidé pendant sa conva-
lescence, car elle ne voulait retourner à
aucun prix dans .son ancien quartier. Elle
s'y était rendue un soir pour voir la person-
ne installée dans leur appartement, le len-
demain du jour où elle avait vu Mme de
Brémontville.
On se souvient que la bonne de là Rous-
sotte l'habitait, ayant pour consigne de dire
comment Eva et sa mère étaient parties.
- On lui raconta ce qu'on avait raconté aux
autres ; elle feignit d'y croire et se retira
sans s'être nommée, be faisant passer pour
une amie d'atelier de la. fusitive* Mais eJU
pensait que là était le point de départ de
ses recherches.
Avec beaucoup de bon sens, elle jugeait
qu'il fallait éviter tout scandale. Cette femme
devait avoir des accointances avec les co-
quins qui l'avaient jetée à la Seine.
Là était la piste. ;
Et c'est de ce côté qu'elle comptait diriger
ses investigations, de concert avec l'ami dé-
voué qui, pour être agréable à Mme de Bré-
montville, acceptait si généreusement de
l'aider dans sa dfficile entreprise.
Mais il ne fallait pas brusquer les choses.
Avec ses pinceaux Eva était assurée de ga-
gner sa vie et de subvenir largement à tous
ses besoins. Au lieu d être à charge aux
Delmas, elle leur serait d'un secours pré-
cieux.
L'idée de vivre au milieu de gens qui
l'aimaient et de leur être utile adoucissait
un peu son chagrin.
La pauvre désolée pleurait moins souvent.
Quelques jours s'étaient écoulés depuis sa
conversation avec Mme de Brémontville, et
elle les avaient consacrés à installer son
nouvel atelier de peinture, lorsqu'elle reçut
la visite de Jean de La Brève. -
C était l'ami qu'avait choisi Mme de Bré-
montville. Son rôle était simple et facile.
Avoir l'air d'aider Eva dans ses recherches,
et en vérité la surveiller, et si par hasard
elle tombait sur la bonne piste, la mettre
aussitôt sur une autre..
Ils avaient préféré ça à un second assas-
sinat, plein de dangers et trop difficile à
cacher cette fois.
D'ailleurs, tant qu'on aurait la jeune fille
dans la main, on ne risquait rien. Il serait
toujours temps d'agir vigoureusement plus
tard.
Dans cette première entrevue, il ne fut
pas décidé grand'chose; on causa un peu à
la diable; la seule résolution prise fut que
Jean de la Brève serait présenté comme
étant un oncle d'Eva. On pourrait de cette
façon sortir ensemble, se voir souvent, vi-
vre sur un pied de 'familiarité, sans donner
à personne le droit de s'en étonner.
Mais cette visite si banale, eut une con-
séquence énorme et inattendue.
A peine Jean de la Brève eut-il tourné les
talons que Petit-Paul, tout pâle, entra dans
la chambre d'Eva.
— Quel est cet homme? demanda-t-il à
brûle-pourpoint?
— C'est l'ami de Mme de Brémontville.
— Vous en êtes certaine?
— C'est elle qui l'a envoyé.
— Voilà qui me paraît bien étrange.
— Pourquoi?
— Parce que cet homme je le connais.
- Où l'avez-vons vu?
— Je ne l'ai jamais vu, ou plutôt quand je
l'ai rencontré il faisait trop nuit pour le
voir, et pourtant.
— Et pourtant?
— Je jurerais que c'est lui.
- Qui?
Au lieu de répondre, Petit-Paul extrême-
ment surexcité, répéta :
— C'est lui, pour sûr c'est lui.
Eva, intriguée, redemanda "vec impa-1
tience :
— Qui est-ce?
Petit-Paul reprit :
— C'est sa voix; j'en jurerai? sur ma
tête!
— La voix de qui ?;
— La voix d'un desi deux hommes qui vous
ont jetée à la Seine.
,Eva se leva d'un bond, épouvantée.
— Alors, s'écria-t-elle, je suis perdue. Si
les bandits sont sur riia piste, c'est qu'ils en
veulent encore à ma vie.
Et voyant que Petit-Paul restait silen-
cieux, elle continua :
— Qu'est-ce que nous avons donc fait?
Qui gênons-nous, ma mère et moi? Quel est
ce secret épouvantable?
Puis changeant tout à coup d'idée, ella
s'écria :
— Mais alors, Mme de Brémontville aussi
est contre moi ?
— Qui sait? répondit l'enfant.
— C'est impossible! Vous vous serez
trompé.
iNon, c'est sa voix.
—Il y a des voix qui se ressemblent.
— Non, non, pas comme ça. Je vous le
jure, mademoiselle Eva, cet homme est un
de ceux qui ont voulu vous tuer.
Il ajouta après une seconde de réflexion
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JOURNAL POLITIQUE
QUOTIDIEN
UN NUMÉRO : 5 CENTIMES
ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
TROIS MOIS., 6 FR.
SIX MOIS 12 FR.
UN AN. : 24 FB.
NEUVIÈME ANNÉE. — NUMÉRO 2897
Vendredi 27 mars 1885
7 germinal an 93
LES FONDS SECRETS
Le» révélations si .prêdces de lVti>
~ein préfet de police Andrieux, sur l'ein-
ploi des fonds secrets, ne nous appren-
nent rien de nouveau. Il y a longtemps
que la Lanterne a dit ce qu'il fallait pen-
ser des fonds secrets et. de l'usage qui
en est fait. Les détails donnés par M.
Andrieux, détails dont la véracité ne
paraît pas pouvoir être mise en doute,
ae font qué confirmer l'exactitude de
nos précédentes indications.
En principe, les fonds secrets alloués
au ministre de l'intérieur, fonds secrets
qui s'élèvent à la somme considérable
tie deux millions, doivent être affectés
exclusivement au service de la sûreté
générale. En fait, ils servent avant tout
à acheter les consciences, à stipendier
des journaux et des écrivains, à faire
les frai% des candidatures agréables et
à toutes sortes de besognes qui n'ont
rien de commun avec les intérêts réels
du pays.
Dans presque tous les tripotages de
presse qui ont fait scandale en ces der-
niers temps, les fonds secrets ont joué
leur rôle. Sous l'empire, quand un jour-
nal déplaisait, on le supprimait; au*
jourd'hui on l'achète et on en chasse
les écrivains qui refusent d'aller pren-
dre le mot d'ordre au ministère. Mieux
valait le procédé impérial ; il était plus
despotique peut-être, mais moins avi-
lissant pour la presse.
On parle de 1 abaissement du journa-
lisme. Peut-être trouverait-on une des
principales raisons de cet abaissement
dans les fonds secrets.
Et. on ne s'en tient pas à acheter des
journaux et des. écrivains, on achète
aussi les candidats, en faisant les frais
de leur élection. — Voir le dernier ar-
ticle de M. Andrieux dans la Ligtte-
C'est ainsi qu'on obtient des majorités
dévouées, ces majorités qui votent,
sans y regarder tous les crédits qui
leur sont demandés pour les plus folles
aventures. Comment un député dont
l'élection a été payée par le ministère,
pourrait-il voter avec indépendance?
Quant aux candidats qu'on ne peut
espérer d'asservir, les fonds secrets
servent à les combattre. On crée des
journaux qui n'ont d'autre mission que
de faire échouer leur candidature, en ne
reculant devant aucun, moyen, pas
même devant la calomnie. On paie des
agents pour aller leur faire la guerre
dans les réunions publiques, en s'affu-
blant d'un masque révolutionnaire.
Qu'on s'étonne, après cela, de l'affais-
sement progressif du niveau moral, et
intellectuel des Chambres!
- lies fonds secrets, en un mot, ce legs
de la monarchie, sont 1 mstrumént, par
excellence, de la corruption et de la
dictature. Ils ne sont pas employés au
service du pays, mais - uniquement au
service d'un parti et d'un gouverne-
ment et quelquefois, ce qui est pis en-
core, au service personnel des minis-
tres et de leurs amis.
Il ne faut pas oublier, en effet, que
le ministre de l'intérieur peut disposer
comme bon lui semble, des deux mil-
lions de fonds secrets affectés a son
ministère, sans avoir de compte à ren-
dre à qui que ce soit, car on ne peut
pas considérer comme\ un rendement
de compte, la remise au président de la
République, d'un état des sommes dé-
pensées. Ce n'est \à qu'une simple for-
malité, qui ne saurait beaucoup gêner
le ministre, le président n'ayant aucun
moyen de contrôler sérieusement les
chiffres qui figurent dans cet état.
La vérité est que le ministre pour-
rait, s'il le voulait, s'il n'était pas
l'homme incorruptible qu'est toujours
ou du moins que doit toujours être un
ministre, s'approprier pour ses besoins
particuliers, uue grande partie des fonds
secrets, sans qu'il fût possible de le
prendre la main dans le sac.
Cela est si vrai que lorsqu'on voit
un ministre de l'intérieur entré pauvre
aux affaires, en sortir, ce qui est arrivé
quelquefois, avec une fortune assez
rondelette, tout le monde hoche la tête
et ne peut s'empêcher de chercher l'ex-
plication de cette fortune improvisée
dans un emploi judicieux des fonds
secrets..
Mais, en dehors même de toute sus-
picion, à l'égard des hommes, on peut ,
affirmer, ^aùs risque da- se tromper,
qu'il n'y pas la moitié des fonds se-
crets qui soit employée utilement. Un
million au moins est consacré aux plus
tristes usages, à la démoralisation pu-
blique.
D'ailleurs est-ce sous^ne démocratie
qu'il doit être permis, non pas même à
un gouvernement, mais à un individu,
d'avoir, sans contrôle aucun, la dispo-
sition de la somme énorme de deux
millions pris dans les poches des contri-
buables! N'y a-t-il pas la un abus
criant, plus qu'un abus, un danger. Qui
sait à quel attentat contre les libertés
publiques les fonds secrets ne pourront
pas servir un jour?
Un tel état de choses ne peut durer.
Nous comprenons qu'il faille des fonds
secrets et que certaines dépenses d'une
nature particulière ne soient pas publi-
quement discutées, mais il faut d'abord
réduire ces dépenses au strict néces-
saire et il faut ensuite qu'elles soient
soumises à un contrôle efficace. - >
Cette réforme de l'institution des
fonds secrets, combien dé fois ne l'a-
vons-nous pas réclamée, avec tous les
journaux indépendants, avec tous les
nommes politiques, qui né sont pas les
créatures du gouvernement? Les faits
rapportés par M. Andrieux montrent
combien elle est urgente. Combien d'an-
nées encore se passeront-elles, cepen-
dant, avant que cette réforme s'accom-
pî'r^e?.-
1 Ce n'est pas; en tout cas, avec la ma-
jorité opportuniste qui nous gouverne
et dont chaque membre compte bien
être un jour ministre au'on peut espé-
rer qu'il sera apporté la moindre modi-l
fication au régime des fonds secrets.
Avec quel argent ferait-on les élections
et paierait.on les frais des candidatures
officielles ?
.'■■II. ■ ——■■ ■ M, ■
DËfiNlERESJVpuyËLLES.1
La neige
Clermont-Ferrand, 25 mars.
Une neige abondante tombe à Clermont
et couvre toutes les montagnes voisines ; elle
est accompagnée d'une tempête, de bourras-
ques et d'une forte gelée. La récolte des fruits
est très compromise.
Amérique centrale
New York, 24 mars.
Le général Barrios marche contre San-Sal-
vador avec 15,000 hommes de troupes.
L'instruction obligatoire en Irlande
Londres, 25 mars.
Chambre des Commnnes. — M. Baunerman
présente un bill tendant à rendre l'enseigne-
ment en Irlande obligatoire pour tous les en-
fants dès l'âge de six ans. Ce projet est adopté
en première lecture.
Canada
Ottawa, 25 mars.
Une émeute de créoles a eu lieu dans le
district Prince-Albeit, province de Manitoba.
Le télégraphe a été coupé par une bande d'é-
meutiers. On ne croit pas que l'affaire soit
grave, malgré les bruits qui courent et qui
sont probablement exagérés.
Un détachement de police à cheval a été
envoyé sur les lieux.
L':s émeutiers sont commandés par Louis
,:.tf", le même qui fut le chef du mouvement
insurrectionnel qui éclata sur la rivière Rouge
en 1870 et qui fut reprimé par le colonel, ac-
tuellement général Wolseley.
New-York..25 mars.
Une dépêche du New-York Herald assure
qu'un engagement a eu lieu entre la police et
les émeutiers du Macitoba.
Quinze hommes de police auraient été tués.
0.
PETiTE BOURSE DU SOIR
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Extérieure. 61 3/37
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UN AUTREJTONKIN
Selon la formule consacrée, « tout va bien à
Madagascar ». C'est pourquoi, lorsque 2,500,000
francs devaient suffire il y a deux ans et que,
l'an dernier, avec 5 millions tout devait être
terminé, M. le ministre de la marine demande
maintenant 12,190,000 francs.
Il est vrai qu'il nous donne des espérances
pour notre argent. Nous avons occupé Pas-
sandava et Vohémar. Nous sommes maîtres
- à la condition de ne pas trop nous écarter de
notre camp — de toute la région qui va du
cap d'Ambré au 14" degré ue latitude. Et il
y a lieu de croire que nous parviendrons
« grâce à de nouveaux succès » à obtenir quel-
que satisfaction.
On ne nous parle pas encore des « mines
de charbon » qui devaient se trouver quelque
part dans les environs de la baie Liégo-Sua-
rez. C'est une « espérance » qu'on réserve
pour l'année prochaine quand on nous de-
mandera 20 millions. En attendant, nous oc-
cupons des « points » sur le littoral. Des
« points » est le mot, car il ne serait pas pru-
dent de s'écarter à un demi-kilomètre au-delà
du « point» occupé. Plus nous en occupons.,
plus il nous faut de troupes et de bâtiments
pour les garder. Nous avons à Madagascar,
en ce moment, 13 bâtiments et près de 5,500
hommes. L'an prochain, nous y aurons en-
voyé 7 à 3,000 hommes et une trentaine de
millions. Alors nous serons assez engagés
pour qu'il faille « prendre un grand parti »,
c'est-à-dire aller à Tananarive.
C'est un autre Tonkin qu'on nous prépara
- et plus dangereux onccro que l'autre —
pour le cas où, contre l'attente de M. Eerry,
nous aurions la chance de faire la paix avec.
la Chine.
■ • ——————————— —<
LA GENDARMERIE MOBILE
Le bataillon de gendarmerie mobile créé eA
1S71 pour la garde de l'Assemblée nationale c'
le service des prévotés de l'armée de Versail-
les sera licencié le 1" avril prochaiu, en vertu
de la loi de finances. Son effectif, sera réparti
entre la garde républicaine et les compagnies
départementales.
Ce corps n'avait aucune raison d'exister et
il était affecté spécialement à la garde du
Sénat.
Son entreten nécessitait l'inscription au
budget de la guerre d'un crédit annuel do
1,100.000 francs, et on conviendra que c'était
payer un peu cher la garde des vieillards qui
siègent au Luxembourg.
LA LOI SUR LE SCRUTIN DE LISTE
Voici le texte de la proposition de loi voté}
hier par la Chambre, loi qui rétablit le scru-
tin de liste :
Art. 1er.
de Les liste.membres de la Chambre sont élus au scrutin
Art. 2.
Chaque département clit le nombre de depuis
qui lui est attribué par le tableau annexé à la pré-
sente loi, à raison d'un député par soixante-dix
mille habitants. Néanmoins, il sera tenu compte do.
toute fraction inférieure à soixante-dix mille.
Art. 3. ,
Le département forme une seule circonscription.
, Art. 4.
Nul n'est élu au premier tour de scrutin s'il n'a
réuni la majorité absolue des suffrages exprimés
et si le nombre des suffrages n'est pas égal. au
quaH des électeurs inscrits.
Ait. 5. ",'
li ne sera procédé à aucune élection dans les six
mois qui précéderont l'expiration des pouvoirs do
la Chambre actuelle.
Art. 6.
Sauf le cas de dissolution prévu et réglé p~rct~
Constitution, les élections générales ont lieu dans
les soixante jours qui précèdent l'expiration. Ucjâ
pou voirs de la Chambre des députés.
lrf*|l —
STATISTIQUE DU SCRUTIN DE LISTE
Aux termes de la nouvelle loi électorale votée:
hier par la Chambre, la Chambre comptera doréna-
vant 596 membres.
Les départements des Basses-Alpes, des Hautes.
Alpes, le territoire de Belfort, la Guadeloupe, la..
Martinique et la Réunion éliront deux députés.
La Lozère élira trois députés.. -
Les Alpes-Maritimes, l'Ariège, l'Aube, le Cantal,
la Corse, la Creuse, le Loir-et-Cher, la Haute-Marne.
les Hautes-Pyrénées, la Savoie, la Haute-Savoie* lia,
Tarn-ct-Garonne et le Vaucluse éliront qùatrp dé-
putés.
Les Ardennes, l'Aude, le Doubs, la Corrèzé, la
Drôme, i'Eure-et-Loir, le Gers, l'Indre, l'Indre-et-
Loire, le Jura, les Landes. la Haute-Loire, le Lot, la
Lot-et-Garonne, la Mayenne, la Meuse, la Nièvre,
la Haute-Saône, la Semc-et-Murne, le Var, la Vienna
et la Haute-Vienne éliront cinq députés.
L'Ain, l'Algérie, l'Allier. l'Ardèche, il'Aveyron. Ja.i
FEUILLETON DU 27 MARS t833
ÉVA LA FOLLE
XV
Les fausses lettres.
(Suite)
Pendant ce temps. Eva revenait à Saint-
Cloud chez les époux Delmas, qu'elle avait
résolu de ne pas quitter, tant qu'elle n'au-
rait pas retrouvé sa mère.
Dans cette maison, on l'adorait; elle avait
de, son côté une profonde reconnaissance
pour ceux qui l'avaient soignée et sauvée.
Quant à Petit-Paul, elle ne l'appelait plus
que-son petit frère. ',-
Tout avait été décidé pendant sa conva-
lescence, car elle ne voulait retourner à
aucun prix dans .son ancien quartier. Elle
s'y était rendue un soir pour voir la person-
ne installée dans leur appartement, le len-
demain du jour où elle avait vu Mme de
Brémontville.
On se souvient que la bonne de là Rous-
sotte l'habitait, ayant pour consigne de dire
comment Eva et sa mère étaient parties.
- On lui raconta ce qu'on avait raconté aux
autres ; elle feignit d'y croire et se retira
sans s'être nommée, be faisant passer pour
une amie d'atelier de la. fusitive* Mais eJU
pensait que là était le point de départ de
ses recherches.
Avec beaucoup de bon sens, elle jugeait
qu'il fallait éviter tout scandale. Cette femme
devait avoir des accointances avec les co-
quins qui l'avaient jetée à la Seine.
Là était la piste. ;
Et c'est de ce côté qu'elle comptait diriger
ses investigations, de concert avec l'ami dé-
voué qui, pour être agréable à Mme de Bré-
montville, acceptait si généreusement de
l'aider dans sa dfficile entreprise.
Mais il ne fallait pas brusquer les choses.
Avec ses pinceaux Eva était assurée de ga-
gner sa vie et de subvenir largement à tous
ses besoins. Au lieu d être à charge aux
Delmas, elle leur serait d'un secours pré-
cieux.
L'idée de vivre au milieu de gens qui
l'aimaient et de leur être utile adoucissait
un peu son chagrin.
La pauvre désolée pleurait moins souvent.
Quelques jours s'étaient écoulés depuis sa
conversation avec Mme de Brémontville, et
elle les avaient consacrés à installer son
nouvel atelier de peinture, lorsqu'elle reçut
la visite de Jean de La Brève. -
C était l'ami qu'avait choisi Mme de Bré-
montville. Son rôle était simple et facile.
Avoir l'air d'aider Eva dans ses recherches,
et en vérité la surveiller, et si par hasard
elle tombait sur la bonne piste, la mettre
aussitôt sur une autre..
Ils avaient préféré ça à un second assas-
sinat, plein de dangers et trop difficile à
cacher cette fois.
D'ailleurs, tant qu'on aurait la jeune fille
dans la main, on ne risquait rien. Il serait
toujours temps d'agir vigoureusement plus
tard.
Dans cette première entrevue, il ne fut
pas décidé grand'chose; on causa un peu à
la diable; la seule résolution prise fut que
Jean de la Brève serait présenté comme
étant un oncle d'Eva. On pourrait de cette
façon sortir ensemble, se voir souvent, vi-
vre sur un pied de 'familiarité, sans donner
à personne le droit de s'en étonner.
Mais cette visite si banale, eut une con-
séquence énorme et inattendue.
A peine Jean de la Brève eut-il tourné les
talons que Petit-Paul, tout pâle, entra dans
la chambre d'Eva.
— Quel est cet homme? demanda-t-il à
brûle-pourpoint?
— C'est l'ami de Mme de Brémontville.
— Vous en êtes certaine?
— C'est elle qui l'a envoyé.
— Voilà qui me paraît bien étrange.
— Pourquoi?
— Parce que cet homme je le connais.
- Où l'avez-vons vu?
— Je ne l'ai jamais vu, ou plutôt quand je
l'ai rencontré il faisait trop nuit pour le
voir, et pourtant.
— Et pourtant?
— Je jurerais que c'est lui.
- Qui?
Au lieu de répondre, Petit-Paul extrême-
ment surexcité, répéta :
— C'est lui, pour sûr c'est lui.
Eva, intriguée, redemanda "vec impa-1
tience :
— Qui est-ce?
Petit-Paul reprit :
— C'est sa voix; j'en jurerai? sur ma
tête!
— La voix de qui ?;
— La voix d'un desi deux hommes qui vous
ont jetée à la Seine.
,Eva se leva d'un bond, épouvantée.
— Alors, s'écria-t-elle, je suis perdue. Si
les bandits sont sur riia piste, c'est qu'ils en
veulent encore à ma vie.
Et voyant que Petit-Paul restait silen-
cieux, elle continua :
— Qu'est-ce que nous avons donc fait?
Qui gênons-nous, ma mère et moi? Quel est
ce secret épouvantable?
Puis changeant tout à coup d'idée, ella
s'écria :
— Mais alors, Mme de Brémontville aussi
est contre moi ?
— Qui sait? répondit l'enfant.
— C'est impossible! Vous vous serez
trompé.
iNon, c'est sa voix.
—Il y a des voix qui se ressemblent.
— Non, non, pas comme ça. Je vous le
jure, mademoiselle Eva, cet homme est un
de ceux qui ont voulu vous tuer.
Il ajouta après une seconde de réflexion
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