Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1914-05-17
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mai 1914 17 mai 1914
Description : 1914/05/17 (Numéro 16269). 1914/05/17 (Numéro 16269).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k715391f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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L ——— ; DIMANCHE 17 MAI 1014
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DIEU PROTÈGE LA FRANCE f
Xa milieu des fartions de toute espèce, nous n'apparlevovt
4d'â l'Église et à la Patrie.
Louis VEUlLLOT Programme de l'Univers (1848)
: œrasrn™ & ïiêd. VCTÎOI ?
"Paris, 19,.rue des Saints-Pères'(VI* arrasi 1 )
DÉPÔT A ROME : 58, PUCS DS U HINERYI
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AUX BUREAUX DU JOURNAL
19, ra» dos Saints-Fèras
ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIEU30
, ■ 6, place de la Bourse
TÉLÉPHONE *751-53
3S5S
SOMMAIRE
J kannr i.'Anc. — C. Lecigne. ,
lil.Oi: -OU CONCENTRATION? •
I.KS C VTIlOLtOUBS ET LES ÉLECTIONS.
* villa Madame à Rome. — KL-G-. Frûmm.
; 1 kttre h'LCspagnk .—Dom ï.~Rabôry. t.
La i.utve dus classes f.t la Doctrine catho-
- ' LIÛUE.- : - ■
: Sainte Sof.vxcc. PAT-aÔN\R os Bourges.
PARIS, 16 MAI 1914
Jeanne d 'Arc
Si vous voulez bien,- nous ne parîe-
- "l'ond pas de la Chambre nouvelle. Les
prophètes s'épuisent à nous annoncer
ce Qu'elle fera 'et ce qu'elle ne fera point.
•Une seule chose paraît bien certaine,
c'est, qu'elle fèra le mal. On peut affir
mer encore, sans crainte d'erreur, gué
? 4a patrie-et l'Eglisa.catholique seront les
vietiïxwri -on .ces butors qu-i n'ont entre
. eyx d'à t. cru lien' possible que le : par&-
*d*>xe liUiiîaiiitaire et la haine "sectaire.
_.-Quelque « grande .pitié » se prépare au
: JlYàys -dç...France. Et, puisque les . dra
peaux vc.Tt flotter, demain pour célébrer
•' la s-aiîïi:' • Pue aile de Domrémy," c'est-le
moment d'évoqué? son image ert de mé
diter les- «sporances que nous offre son
souvenir. :
. ■- , *
■ *
.... Dieu n'a .fait, céda pour aucune nation.
Aiaufoe nation non plus fie gaspillerait
avec autant «d'insouciance te magnifique
pwjsent dé Dieu ; Avoir ce chant dans
: notre épopée française, cette figure dans
I: nôtre musée national, cet exemple dams
noîr-e histoire et nous chicaner jtu-
tour de Jeanne-d'Arc comme si sa châsse
i? était -qu'une urne électorale et comme
s'il s'agissait de tailler en son manteau
de guerre ; de quoi faire une demi-
douzaine d'échappés pour députés ! Non,
vraiment, on n'a jamais vu céda et il
faut que ce peuple soit frappé de quel
que mystérieuse malédiction 'pour ne
pas entendre Vappeil que lui Jette l'tfnge,
la martyre de l'unité française.
11 est écrit — on le <3irai>t du moins ■—
. • -.cmp.jamais nous ne pourrons nous hajis-
. seF jusqu'à eille. Nulle -légende n'est plus
"Signe" d'inspirer les poètes que lesi-mple
- Técit de la vie -de Jeanne. Pastorale
. naïve, épopée militaire, drame .lugubre,
tout y est. Une aube fraîche, très douce',
. fin laqueèAe passent -des -ailes d'anges';;
fln- midi glorieux dans le bruit deejûa-
iaLLles, dans l'éclat des victoires et des
chants de .triomphe ; et puis le soir sou
dain, avec la mélancolie des (larmes qui
tombent, des voix qui se font plus rares,
du soleil qui : se couche dans l'apothéose
d'un ciel ensanglanté, jl n'y a rien de
plus beau- en aucune liiStératupe et, pour
fois, la r éalité dépasse le rêve. Et
•oefieiîdam ayez-vous comité les poètes
4ai, pour avoir baibutié le nom de
Jeanne, en sont demeurés « stupides »,
comme on disait au temps de Chapelain ?
ijs sont là quatre ou oînq, cinq ou six,
dont la mémoire reste aocabléa sous
l'écrasant souvenir d'un effort malheu
reux : une ébauche ruineuse leur assure
à jamais les sarcasmes de l'histoire lit
téraire. Je ne parle point des sacrilèges ;
jn'eût-il commis que sa Pucelle, Vol
taire mériterait le soufflet que J. dé
Maistre a mis sur sa joue : « le dernier
des hommes après ceux qui l'aiment. »
Les autres, furent des incapables ; ils
ont éprouvé devant la Vierge d'Orléans
■ce sentiment d'impuissance qui est le
supplice et 'le désespoir de l'homme de
vant les chefs-d'œuvre de Dieu.
-C'est que Jeanne d'Arc est olus belle
que. toute poésie. Il y a Marie et il y a
Jeanne d'Arc. Il semble que Dieu ait
voulu épuiser une seconde fais en notre
héroïne nationale toute sa puissance et
toute sa grâce créatrices. Eldeest jeune :
-elle a dix-sept ans! Elle est charmante
comme une enfant, elle est pure comme
un ange, faible comme une femme, forte
-comme un héros. EMe est de la terre, de
notre terre, mais si proche du Ciel
qu'elle converse avec lui.: Elle se dresse
au milieu de nos annales comme un
grand, lis immaculé, belle comme. « ies
lys de France », plus belle encore, belle
comme ces lis que le Maître cueillait aux
pentes de la montagne et dont il disait
que la robe des rois n'était péfeit com
parable à leur ro*be... Et elle meurt, elle
«st holocauste. De ilom,. le bûcher de
Rouen surgit àvec des asnects d'autel/
Jeanne est quelque chose comme l'hos
tie de France et les flammés composent
autour de son front de soleil de quelque
fulgurant ostensoir. Dieu est le plus
^rand des poètes ; il a fait ce chef-d'œu
vre, il l'a jeté en défi à toutes ies lyres
-et à tous les pinceaux.
Quelques-uns ont relevé œ défi en ïe
blasphémant. Hier encore, A. - France
essayait sournoisement de souiller
l'idéale figure. Le vieux maniaque par
lait de Jeanne à peu près comme un mé
decin de la Salpêtrière parle de ses
-clientes. Il y a je ne sais quoi de mor
bide dans le cas de ce vieillard qui, sur
ses derniers jours, trouve le moyen de"
marier l'impiété de Voltaire avec là. por
nographie de Zola. Le blanc l'irrite
comme 'le rouge irrite les taureaux. Son
châtiment est une chute lamentable
dans la prriapée ignoble. Voltaire, avant
4e ïnourir, fourrageait gloutonnement
dans sa table de nuit ; A. France n'at
tend .pas il'agonie pour s'accorder ces ri
pailles nauséabondes.
....... .. .... . m . ., ^ . .... -
Mais, pkis ericore que sa beauté, c'est
la pensée et la -mission, de Jeanne d'Arc
qui- nous échapponi,. Pour, celui-ci, elle
-n'est -que le type accompli du soldat do
France-: il reste ébahi devant cette jeune
fille qui se jette dans la -mêlée avec des
mots superbes, insoucieuse du danger,
les yeux au ciel et le sourire aux lèvres.
Pour celui-là, elle est-surtout un grand
capitaine : il exalte son "génie militaire
vraiment prestigieux, ses inspirations'
soudaines, ce coup d'œil d'aigle avec le
quel elle juge de la valeur d'une-posi
tion'et du-moment décisif de l'assaut
suprême. Elle ne savait ni A ni B ; elle
ne lisait que dans le grand ciel', plein
d'étoiles.; elle ne connaissait de la carte
de France que la vallée de Domrémy où
la Meuse promène son long, ruban d'ar
gent ; elle n'avait jamais conduit d'autre
armée que le troupeau de brebis de son
pèr-e et, du jour au lendemain, cette,
bergère ignorante ordtmne..les batailles,
remporte des victoires,: si bifri que tous
les hommes de guerre sont unanimes à
la saluer de l'épée et à lui demander des
leçons. Elle est • le général audacieux,
sublime, x-l les plus grands sont à peine
ses rivaux.. - - ■
Ou.i, l'envoyée de Dieu est tout céia.
et il -n'y a point d'enthousiasme, qui dé
passe son' mérite. Mais son action se
sublimise dans line mission surnatu-
• relie. Elle atteint- au. génie,- mais c'est
par les pensées de Dieu.
Avant de refaire une armée, Jeanne a
refait une patrie. On imagine qu'en lui
donnant son message Dieu dut la con
vier d'abord à la tragique vision du
prophète Ezéchiel. Il lui montra celte
France qui n'était plus qu'un immense
cham,p de mort iil y avait là les mem
bres disloqués d'un peuple, des osse
ments dispersés, une vague poussière
d'hommes qui jadis avaient composé
une grande nation. Plus de lien social
entre les individus, plus d'âme com
mune, plus de cœur, plus de tête, plus
de vie. Et Dieu dit à son enfant élue :
« Crois-tu, Jeanne, que ces os puissent
revivre? » Et elle- répondit : « Seigneur
Dieu, vous le savez ! » Et Dieu ajouta :
« Prophétise sur ces os ; .. Je vais en
voyer un esprit en eux et ils .vivront.'. »
Le souffïe ' de Dieu, par les lèvres de
Jeanne, passa sur. ce cimetière, et' Je ini-
raçieiut accompli.: « L'esprit entra dans
•les ossements ; ils devinrent vivants. et
animés, ils se tinrent sur leure pieds et
il s'en forma une grande armée. » Il n'y
a' pas' d'image' plus • saiisiissante pour re
présenter l'œuvre de Jeanne d'Arc. Avec
les débris de la France, : eile a refait "ia
France.
Et son génie politique est plus su
blime encore que son ffénie-militaire.
C'est Dieu qui l'inspire quand elile s'en va
vers Chinon, droit comme -une flèche,
sans prendre conseil des habiles et.pru
dents, sans demander l'investiture de ce
lui-ci ou de celui-là, de l'un ou l'autre
des grands chefs qui se réservaient
— déjà — l'honneur de tracer des plans
de campagne et d'organiser des défaites.
Elle a des lumières qu'ils n'ont point et
Dieu lui a donné une mission qui ne
relève pas de leur autorité. Elle en sait
plus qu'ils n'en sauront jamais. Elle a
deviné, ou plutôt ses voix lui ont dit que
la France se meurt de ce mal d 'acépha-
lisme par quoi agonisent toutes les na
tions. D'un mot, d'un geste ; par une
simple démarche de laquelle tout dé
pendait, elle nous en a guéris. Alors la
France commença de se reconnaître et
de respirer : elle avait une tête, un chef,
une conscience ; -elle pensait, elle mar
chait/elle vivait. Le cimetière'était une
cité, l'inerte jonchée des ossements, se
redressait. Il n'y avait plus rru'à pren
dre l'épée. Quand la France ^ est unie,
compacte, confiante en elle-même et en
son chef, elle est toujours sûre- de la
victoire- De Chinon à Reims, ©e fut l'af
faire de quelques bonds irrésistibles
*
• *
Je me souviens d'un mot que Napo-
iléon III disait à L. Veuillot en 1856 et
qui est digne d'un J. de Maistre ou d'iin
H. Taine : « Quand la Convention a dé
capité Louis XVI, elile n'a pas seulement
décapité le roi, mais la royauté. Déca
pita-nt la royauté, elle a décaioité la
France. La France est une nation qui
n'a plus de tête. Pour que cette tête re
pousse, il faudra du temps. "» La tête
a-t-elle repoussé ? Sur quelles épaules
faut-il voir aujourd'hui 'la tête qui do
mine la fouile et qui rallie toutes les
pensées, toutes les énergies?... La tête
de France, est-ce M. Poincaré qui n'a
même pas le droit d'avoir une idée ou
une volonlépersonnel'les ? Est-ceBriand,
Jaurès, Qlemenceau, l'un au d'autre de
ces chefs de bandes dont le e-énie est
tout en salive oratoire ou qui ne se sont
distingués jusqu'ici que dans la fureur
des destructions? Je n'ose pas ré
pondre. ■
Les catholiques de France ne sont pas
des factieux. Mais ils tiennent à deux
choses avec une égale passion : ils sont
fanatiques de la liberté" de l'Eglise et de
la grandeur de la Patrie. Et c'est pour
quoi, sachant que l'heure est «-rave, ils
se mettront à genoux au matin de la
grande fête nationale et ils imploreront
de Dieu, par l'intercession de la Bien
heureuse Jeanne, le renouvellement du
prodige de 1430. .
C. LECIGNE.
Bloc ou concentration?
— —
M. Jaurès, qui voudrait réaliser le bloc
avec 1*8s radicaux, «t qui serait prêt à par
tager avec aux ies responsabilités «lu pou
voir, n« trouve pas seulement 4ss -résistait-;
ces chez M. Clemenceau ; il en/trouve aus
si dans son-p ropre parti ; il-n 'y a qu'a lire
l'Humanité pour : s'en apercevoir. ; Toiit . en
ayant l'air de s'adresser à des pereonna-
ges imaginaires, ses collaiborateurs ou col
lègues guesdistss- lui aidministrent tantôt
dès douchés froides, et-'tantôt des Volées
de bois vert. . ,
Hier, -Maurice Allarà te idouchait sous la,
figura d'un •député, rencontré au hasand
d'une pi-CTieiiade, qui émettait l'avis que le
parti socialiste-, avait désormais sa place
marquée dans les conseils du gouverne
ment >et qu'il ne pouvait faire moins que;
d'accepter, quelques portefeuilles. Et Mau
rice Allard de protester aussitôt, en disant
que « 1« Parti socialiste ne ressemble pas
aux autres; qu'il est un Parti en lutte con
tre l'éta't social actuel, que les portefeuilles
ne sauraient l'intéresser, et qu'il n'a aù-
"c'unè raison pour, pçendre- la .plus petite
part, dans "l'exercice d'un pouvoir qui est
précisément la mise en.œuvre et la. sau
vegarde d'un régime économique que nous
voulons renverser ».
Et Allard.d'ajouter : « Il y a là, évidem-
ment, tme tactique qui tend à perdre le
Parti socialiste.en s'effoxçant d£ l'englober,
dans les responsabilités autocratiques et
souvent sanglantes des partis bourgeois.
« Mais la malice est cousue de fil blanc. ;
Bien naïf, celui des nôtres qui se laisse
rait tomber dans un tel piège. Notre Parti
connaît ses responsabilités. Elles n'ont
rien de commun avec celles des dirigeants
actuels.
« Le socialisme ne peut être aujourd'hui
qu'un parti de lutte et d'opposition. La pé
riode de combat n'est point terminée. Elle
ne le sera que le jour où il sera assez fort
pour faire disparaître les classes dans une
organisation sociale qui restituera à la
communauté la propriété collective des
moyens de production et d'échange. »
; Comme l'autre insistait, Aliand lui crie :
« Zut ! Vous êtes une bête. Le socialisme
■ne veut .point se suicider, m , ■ .
Aujound'hui, c'est Compère-Morel . qui
proteste contre l'intention- prêtée à certains
socialistes de partager les.portefeuilles mi
nistériels avec les radicaux et contre toute
idée de Bloc. Le lieutenant 4e plus autorisé
de Jules Guesde veut bien marcher,de con
serve avec les raJ&icaux pour conquérir cer
taines réformes,-mais il se refuse, énergi-
quement, et avec»un mépris hautain, à
s'embarquer sur la galère radicale. Oui,
dit-il, avec le parti 'radical, s'il veut faire
la réforme électorale,! s'il se décide « à se
dresser devant les puissances capitalistes,
financières, industrielles, agricoles et com
merciales », s'il veut accorder le droit .syn
dical aux fonctionnaires, s'il veut l'entent©
avec l'Allemagne, s'il veut revenir hardi
ment à la loi de deux ans, « si le parti' ra
dical, comprenant que le seul moyen de
défendre l'école laïque est de la dévelop
per, tout en l'entourant d'un solide anneau
d'oeuvres postscolaires vivantes et riches ! »
A ce prix, donc, et peut-être les radicaux
le trouveront-ils un peu élevé, Compère-
Moral consentirait à faire un bout do che
min avec les radicaux. « Mais, s'empresse-
t-il d'ajouter, de là à prendre des décisions
communes, à élaborer des règles d'action
collective, à endosser les responsabilités du
pouvoir avec le parti radical, .ah ! non.
Dieu merci ! Jamais !
« Ce n'est pas au moment où un bateau
fait eau de toutes parts et qu'il navigue
sur une mer houleuse, démontée et grosse
de dangers, qu'on s'embarque !
" « Restons sur notre cuirassé, 5 sur celui
qui vient d'affronter victorieusemerrt de si
terribles combats, et naviguons, de con
serve si l'on veut, mais pas plus, dans les
mêmes eaux,' côte à côte avec le bâtiment
radical, dont la vétusté ne me dit rien qui
vaille î C'est plus prudent et plus sage ! ï
(( Non, non, mille fois non ! Pas de Bloc !
Pas de Délégation des gauches ! Pas de
Participation ministérielle !.
« Pour des réformes, oui ! Pour des amér
liorations sociales, oui ! Pour plus de li
bertés politiques et syndicales, oui ! Pour
l'armée démocratique et républicaine, oui !
Contre la guerre et pour la paix, oui ! Mais
pas d'union ni de confusion. ! Restons
nous-mêmes ! Classe contre, classe, dans
comme hors du Parlement!
« Agir autrement serait travailler pour
la démagogie anarchiste et . préparer la
faillite socialiste !
« Je n'en suis pas ! »
Voilà qui est net. Devant cette opposi
tion, il sera impossible aux socialistes qui
en auraient envie d'accepter un portefeuille
ministériel. Cela est intéressant, parce que
les radicaux se voient ainsi privés du
moyen le plus sûr qu'ils avaient d'enchaî
ner le groupe, socialiste à leur char et de
le faire tenir tranquille. Ils pourront tou-
jours compter sur eux, comme avant, pour
certaines « réformes », mais ils ne seront
pas sûrs de les retrouver le lendemain.
Dans ces conditions, c'est l'idée de concen
tration, que préconise M. Clemenceau, op
posée à l'idée du bloc, qui paraît devoir
l'emporter.
Mais les groupes de gauche peuvent-ils,
si l'on exclut les socialistes, former, une
majorité suffisamment -forte et suffisam
ment cohérente pour gouverner ? M. Cle
menceau- le croit. Il est permis pourtant
d'en douter. Même si cette majorité était
assez nombreuse/et cela dépend de l'exten
sion qu'on est disposé à lui donner sur la
droite du parti républicain, elle se désuni
rait à la première occasion. Que la ques
tion de la loi militaire soit posée dès de
main, et l'on verra cette majorité divisée,
les uns suivant ies conseils de M. Clemen
ceau, ^hostile au retour de la loi de deux
ans, les autres votant avec les socialistes.
La situation politique paraît donc plus
embrouillée que jamais. Elle se complique
des intrigues qui se nouent autour de M.
Poincaré: Encore quelques j ours, et peut-
être aurons-nous une question présiden
tielle; Jamais un président n'avait été mis
sur la sellette avec tant de désinvolture.
M. Clemenceau redouble ses attaques con
tre lui. M. Jaurès _le menace. M. Arthur
Meyer lui donnait hier un avertissement.
Et M. Poincaré ne'peut plus s'abstenir !
Les catholiques
et les élections
, -H- ~ - - ■
Il est arrivé à plusieurs reprises ces
temps-ci a l'Univers d'être en désaccord
avec la Croix sur la façon d'envisager
la question électorale.
La partie officielle de la Semaine reli
gieuse, de Bwurges. nous apporte aujour
d'hui un document bien fait pour jus
tifier nos craintes et légitimer notre at-
;tîW-de- Voici ce document dans son inté
grité : . ...
... Misa au point. —Sous le titre « Prépa-,
ration nécessaire »,- la Croix du mardi
7 mai a publié un article, sur lequel il im
porte de faire quelques remarques. .
.L'auteur no cite aucun nom; mais cer-,
taines particularités désignent assez clai-'
rement des faits et des personnes pour que ;
la Commission 'd'Action civique du. diocèses
de Bourges et sa ligne de conduite aux
dernières élections y apparaissent comme
nettement visées et critiquées.
La critique publique, en termes assez li
bres, d'une direction que l'on sait' donnée
ou approuvée par l'autorité épiscopale
est déjà par elle-même, chez un catholi
que, un acte répréhenslble. Elle devient
une faute quand elle s'exerce sans con
naissance de cause et pour défendre une
méthode d'action que l'on a boi-même, jus
qu'à un certain point, contribué à compro
mettre.
. Il est évident que pour lutter sur le ter
rain catholique — comme sur tout autre
d'alileurs — une « préparation » est « né
cessaire». Il est non moins évident que,
pour cette lutte, nous ne.sommes pas suf
fisamment prêts, et qu'il y aurait danger
à affronter partout, à l'heure présente,
sans tenir compte des circonstances loca
les et personnelles, un combat uniforme
qui trop-souvent se changerait en déroute.
Mais nous nous préparons... . .
Et ce f|ui a été fait, — par exception, —
au dernier moment, dans les deux circons
criptions de Bourges et de Saint-Amand,.
où une candidature-ne pouvait qu'être uti
le en groupant les voix catholiques, n'est
qu'une tentative suffisamment réussie pour
ne pas provoquer, malgré des éloges pour
les-candidats, une « immense pitié ».
- On-ne transforme pas en règle générale,
pour la critique, une exception qui mente
d'être au. contraire soulignée comme un
beau geste et un acte bienfaisant.
ERRATUM
Dans l'article paru le mercredi 13 mai et
intitulé : Le vrai Pascal, au lieu de « la
première édition-des Pensées en 1630 », lire
« la première édition des Pensées en 1660 ».
Échos
La renaissance d'un village
On va inaugurer, demain, le nouveau vil
lage de Vernègues, dans les Bouches-du-
Rhône. Vernègues (Castrum de Alvernico)
fut d'abord un habitat-celtique, construit
sur une hauteur.
Au moyen Age et jusqu'en-1789, il dépen
dait des archevêques d'Arles. 11 ne restait,
il y a cinq ans, que quelques murailles de
la forteresse, qui le dominait, quand le
tremblement de terre détruisit château et
maisons voisines.
On a reconstruit le nouveau village au
pied de la colline. Mais les vieilles ruines
historiques conservent leur attrait pour le
touriste.
Les camelots députés
Le camelot Raghebsom, élu député par
les socialistes lillois, va peut-être avoir un
émule wallon en Belgique.
Le cameQrft-candidat liégeois « Narenne
dl'bour », a, en effet, commencé sa tournée
électorale. .. • ....
On crut d'abord qu'il s'agissait d'une fu
misterie et que ce bonhomme était le jouet
de quelques .farceurs ; mais « Narenne di
bour » veut être député. Il parle d'aigle
conservateur; de colombe démocratique et
de chasseur libéral, et réunit les suffrages
d'un public amusé, en se déclarant parti
san de la suppression de Ha garde civique.
« Narenne di bour » vend des cartes pos
tales illustrées où on lit :
Programme da Narenne di bour
S. V. Pur et Simple
Pension ouvrière à 60 ans
. Dégrèvement des Petits Commerçants
Impôt sur le revenu
Votez en masse le 2i mai 191S
pour
Théodore Janssens, dit Narenne di bour
. Wallons toujours.
Les jirinkas chinois
Un certain nombre de pousse-pousse, ou
jirinkas chinois, sont arrivés à Lyon, à
l'occasion de la nouvelle Exposition.
Les pousse-pousse sont autorisés à circu
ler dans les rues.
Les coolies chinois engagés par la ville
reçoivent, au lieu, du salaire moyen de
60 centimes par jour qu'ils obtiennent dans
leur pays,une paie quotidienne de trois francs
plus les pourboires qui leur sont acquis.
Ils sont logés, nourris, complètement dé
frayés, et sont l'objet, s'il est nécessaire,
des soins médicaux,
C ercamok
Carnet du Dimanche
**■-- '~ s - - - ■ ■
£e palais Madame
et la villa Madame àHome
Le litre de. Madame était, de tous temps,
dévolu aux filles de là Maison de France,
par le respect de leur naissance. N'ayant
point d'apanage comme les tIls de France,
elles n'avaient d'autre nom que celui de
leur baptême et celui de France. Il arriva
mime que les filles de Louis XV ne furent
appelées, les premières années, que Ma
dame la première,' Madame .la deuxième,
Madame la. troisième et Madame la qua
trième.
Par contre, le titre de Madame, sans
nom de baptême, appartenait à la femme
de Monsieur, frère du roi. On en a vu
deux, du vivant de Louis XIV, puisque la
femme de Gaston, frère de Louis XIII,
vivait encore, mais comme douairière.
Les filles de France, mariées dans des
cours étrangères, y étaient également dési
gnées sous le nom de Madame. Ainsi, Ma
dame Christine, fiUc d'Henry IV, mariée à
Victor-Amédée de Savoie, était désignée à
la cour de Turin sous le wm de Madame
Reale.
Et i encore aujourd'hui, le palais que
Christine de France habita à Turin après
la mort de son mari s'appelle le palais
Madame.
A Rome, il y a un autre palais Madame,
à côté de Saint-Louis des Français, entre
le Stadion de Domitien et le Panthéon
d'Agrippé De plus, il y a une villa Mada
me sur la colline du Monte Mario, au nord
de Rome.
' Le palais Madame et la villa Madame
de Rome tirent leur nom de leur proprié
taire, Madame Marguerite, fille naturelle
de l'empereur Charles-Quint et de Jeanne-
Marguerite van der Gheenst. Madame Mar
guerite, née en 1522, futmariée en premiè
res noces, en iSS5, à Alexandre de Mêdîcis,
grand-duc de Florence, et en secondes no
ces à Octave Farnèse, duc de Parme et de
Plaisance.
De ce second mariage est issu le célèbre
capitaine Alexandre Farnèse, mort à Ar-
ras le 2 décembre 1592'.
Philippe II d'Espagne, frère consanguin
de Madame Marguerite, après s'être ré
concilié avec Octave Farnèse, nomma sa
sœur consanguine gouvernante des Pays-
Bas. Il la rappela en 1567, lorsqu'il en
voya en Flandre le due d'Albe.
Après avoir passé quelque temp.s auprès
àe son mari,-à Parme, Madame Margue
rite se rendit d Rome, où Laurent le Ma
gnifique, de la Maison de Médicis, dut lui
céder son palais, comme partie du douaire
dû par Alexandre de Médicis, grand-duc
de Provence, premier ' mari de Madame
Marguerite.
En même temps, Madame Marguerite fit,
l'acquisition de la célèbre villa qui- porte
son nom et qui lui fut vendue par le cha
pitre de Sant-Eustachio, qui en était alors
propriétaire.
Cette villa Madame est placée sur. le
Monte Mario, au nord du Janicule, dont il
n'est que la continuation. Le site choisi
sur la rive droite du Tibre, en face des col
lines Pdiroli, est un des plus beaux de
Rome. La villa fut construite par ordre, du
Pape Clément VII, du temps qu'il n'était
que le cardinal Jules de Médicis. On l'ap
pelait alors la fc V.igna de Medici ». '
Les plans de la villa ont été dress.és par
Raphaël ; U n'y a aucun doute à ce. sujet.
Sur le célèbre tableau de Raphaël : la
Bataille du Ponte-Milvio, représentant la
victoire de Constantin le Grand sur Maxen-
iius, on voit la villa Madame telle qu'elle
existe encore aujourd'hui. Ce qui est éga
lement certain, c'est que Raphaël mourut
avant l'achèvement de la villa. Les pilas
tres, la loggia et les arcades en marbre
blanc, qui s'élèvent sur la terrasse infé
rieure, la cour demi-circulaire, sont regar
dés comme un témoignage du talent im
mense avec. lequel Raphaël traitait aussi
ses œuvres d'architecture.
Jules Romain fut chargé, après la mort
de Raphaël, d'achever l'œuxre de son illus
tre maître. Il en modifia quelques détails.
Après le départ de Rome de Jules Romain,
Antonio da Sangallo acheva l'œuvre, en
reprenant les plans de Raphaël.
Après le sac de Rome par les lansque
nets allemands, enrôlés par le connétable
de Bourbon, la villa Madame, alors encore
Vigna de Medici, eut beaucoup à souffrir,
mais elle fut restaurée ensuite.
Le plan primitif de Raphaël comportait
une somptueuse maison d'habitation en
tourée de colonnades, de salles de festin,
d'un théâtre, d'un stadion, de terrasses,-
jardins et communs, en somme une villa
digne d'un cardinal issu d'une aussi riche
cl puissante famille que les Médicis. Mais
ce plan grandiose ne fut exécuté qu'en
partie.
Une des salles de la maison d'habitation
possède un plafond peint par Jules Ro
main. De même, on admirç encore aujour
d'hui la fontaine garnie de verdure et la
loggia, décorée de fresques■ de Jules Ro
main et de Giovani da TJdine.
Madame Marguerite ne mourut ni dans
le palais, ni dans là villa qui portent son
nom. Elle décéda en 1586, peu de mois
avant son mari, Octave Farnèse, dans un
château des Abruzzes, celui d'Ortona, en
tre Chieti et Lanciano, non loin des monts
Majella, sur les bords de VAdriatique.
Après la mort de Madame Marguerite,
le palais Madame redevint propriété de la
Maison de Médicis. Après l'extinction de
la lignée mâle- de celle Maison, le Pape
i Benoit XIV acheta le palais pour le gou-
' vernement du Saint-Siège. Il y Installa le
Tribunal criminel. Après l'occupation de
1870 le gouvernement italien y établit le
siège du Sénat italien.
La villa Madame resta dans la Maison
Farnèse par Alexandre Farnèse, fils de
Madame Marguerite. Lors de l'extinction
de celte Maison, en 1131, la. villa Madamé.
fit ~parlib de Vhéritage de la Maison dé
Bourbon-Anjou et ensuite de celui de là
Maison de Bourbon-Naples, qui, si je ne
me trompe pas, en esl encore aujourd'hui
la propriétaire.
H.tG. F romm.
Lettre d'Espagne
Madrid, 12 mai. i
Civilisation et culture des Arabes d'Espa
gne. — Emprunts qu'ils ont faits à ia ci
vilisation chrétienne. — Influence des
écoles arabes sur ia Scdastique. — Duna
Scot et saint Thomas. — Quelques mets
de politique.
C'est une vérité inconnue que l'Occident
doit beaucoup aux philosophes, arabes.
Est-ce à dire que ces philosophes ont puisé
pour cela aux sources musulmanes ? Rien
ne serait plus contraire à là' vérité. J'ai
combattu autrefois cette opinion dans la
Revue du monde catholique, non seule
ment pour la philosophie; mais aussi poun
la littérature, pour l'architecture, d'accord
en cela avec des écrivains bien avertis, qui
ont appelé « travers d'esprit » l'opinion
contraire. ■ - - - - j
On ignore, en général, un fait qu'a" ré
vélé M. Simonet, le judicieux auteur de
l'Histoire des mozarabes, c'est qu'en 743
les Arabes transportèrent en Espagne plu
sieurs tribus syriennes, pour repeupler les
pays qu'ils avaient dévastés. Ôn sait leurs
noms et leurs destinations : la tribu de
Damas, à Elvira ; celle du Jourdain, aû
pays de Reya ; celle de Quinesrim, au pays
de Jaën ; celle de Palestine, à celui de Asi-'
dona ; celle d'Emesse, à Séville ; celle
d'Egypte, partie à Pace (Béja), .et partie à
Todmir (Murcia). ^
Les ennemis du catholicisme ont préten
du parfois se servir des idées doctrinales
de l'Islamisme pour combattre notre reli
gion, en alléguant son spiritualisme, son
ascétisme, la civilisation, la culture mu
sulmanes. Ils triomphent en préconisant
que tout cela n'a rien à voir avec le chris
tianisme, et que nous le devons aux fils de'
l'Islam, qui ont mis en œuvre leurs admi
rables facultés et ont profité de leur con
tact avec l'Inde. Ils font du mahometismé
une sorte de judaïsme « sans mission »
les mahoniétans auraient inventé ou ap
pris des peuples v orientaux, sans avoir be
soin de Révélation,. des-doctrines et" des
pratiques religieuses identiques ou sem
blables à celles du christianisme. -
•
* *
Dernièrement, dans un discours pronon
cé à Madrid, à la royale Académie des
Sciences morales et politiques, un prêtre
aragonais, don Miguel Asin Palacios, a
fait justice- de ces billevesées, en nous ap
prenant que les Arabes ont même des or
dres monastiques, des ascètes qui .ont gar
dé la chasteté perpétuelle et jusqu'à des
frères « rédempteurs des captifs », - des
moines militaires tout entiers consacrés à'
la défense des frontières. On voit, que les
musulmans ont un don d'assimilation qui
ne laisse rien à désirer.
Si nous remontons aux origines de l'em
pire musulman, viendra-t-on nous dire que
ces pratiques et ces institutions furent in
ventées par les premiers sectateurs de Maho
met, ou qu'ils les ont apprises des gymnoao-
phites indous ? Il saute aux yeux que ces
coutumes religieuses sont de" pure origine
chrétienne : les unes sont empruntées aux
moines et aux solitaires chrétiens répandus
dans le nord de l'Afrique, en Egypte, môme
aux chrétiens d'Espagne. C'est de môme
aux peuples d'Orient, aux Grecs, aux
Alexandrins, aux Syriens, qu'ils doivent
leur culture religieuse. Les premiers pen
seurs musulmans non seulement furent tri
butaires des chrétiens en. matières religieu
ses, mais c'est par eux également qu'ils ont
été initiés à la culture classique. Laissons
parler le docte arabisant que je viens de
nommer.
« Des savants nestoriens, dit don Miguel
Asin, traduisent en syriaque les œuvrej
principales de la philosophie grecque ; et
quand les empereurs Zénon et Justinien fer
ment les écoles néoplatoniciennes d'Edesse
et d'Athènes, leurs maîtres se réfugient en
Perse, d'où ils sèment les germes qui plus
tard naissent dans les écoles de Nisibe et
de Chondisapur. Toutes ces écoles, chré
tiennes en religion, néoplatoniciennes en
philosophie, syriennes ou perses de nation,
furent le lien de la culture classique avec la
musulmane. »
• ■ ■
* * ...
La renaissance de - la philosophie grec
que est caractérisée dès lors par deux systè
mes bien marqués, le néoplatonisme et l'aris-
totél,isme. Aux musulmans espagnols qui les
ont surtout cultivés, revient la gloire d'avoir
communiqué à l'Europe'ces. "connaissances
qui ont préparé l'avènement, de la scalasti-
que.
« Ces deux courants néoplatonicien et
aristotélicien,dît don Miguel Asin,ont coulé
parallèles durant plusieurs siècles dans l'Es
pagne juive et musulmane jusqu'à ce que,
par le travail des traducteurs tolédans, ils
eurent franchi la digue des Pyrénées pour
inonder les champs de l'Europe chrétienne.
Notre patrie fut alors le cerveau de l'Europe.
L 'enthousiasme pour nos penseurs juifs et
musulmans en vint pour certains scolasti-
ques à cet excès de regarder comme inutile
et mesauine la source de culture latine. Ro
nger Bacon et Raymond Lull préconisaient
l'étude des langues sémites comme une pa
nacée universelle contre l'ignorance de leur
temps. « Rien de ce qu'ont les Latins n'a de
valeur », écrivait Bacon, accoutumé du reste
â»ces jugements radicaux, témoin celui qu'il
porta contre Aristote. »
*
* *
Les premiers scolastiques bénéficièrent
des trésors amassés dans l'Eglise latine par
les Pères de l'Eglise.Saint Anselme,Hugues
de Saint-Victor, Pierre Lombard en sont les
Seine 1 '
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DIEU PROTÈGE LA FRANCE f
Xa milieu des fartions de toute espèce, nous n'apparlevovt
4d'â l'Église et à la Patrie.
Louis VEUlLLOT Programme de l'Univers (1848)
: œrasrn™ & ïiêd. VCTÎOI ?
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, ■ 6, place de la Bourse
TÉLÉPHONE *751-53
3S5S
SOMMAIRE
J kannr i.'Anc. — C. Lecigne. ,
lil.Oi: -OU CONCENTRATION? •
I.KS C VTIlOLtOUBS ET LES ÉLECTIONS.
* villa Madame à Rome. — KL-G-. Frûmm.
; 1 kttre h'LCspagnk .—Dom ï.~Rabôry. t.
La i.utve dus classes f.t la Doctrine catho-
- ' LIÛUE.- : - ■
: Sainte Sof.vxcc. PAT-aÔN\R os Bourges.
PARIS, 16 MAI 1914
Jeanne d 'Arc
Si vous voulez bien,- nous ne parîe-
- "l'ond pas de la Chambre nouvelle. Les
prophètes s'épuisent à nous annoncer
ce Qu'elle fera 'et ce qu'elle ne fera point.
•Une seule chose paraît bien certaine,
c'est, qu'elle fèra le mal. On peut affir
mer encore, sans crainte d'erreur, gué
? 4a patrie-et l'Eglisa.catholique seront les
vietiïxwri -on .ces butors qu-i n'ont entre
. eyx d'à t. cru lien' possible que le : par&-
*d*>xe liUiiîaiiitaire et la haine "sectaire.
_.-Quelque « grande .pitié » se prépare au
: JlYàys -dç...France. Et, puisque les . dra
peaux vc.Tt flotter, demain pour célébrer
•' la s-aiîïi:' • Pue aile de Domrémy," c'est-le
moment d'évoqué? son image ert de mé
diter les- «sporances que nous offre son
souvenir. :
. ■- , *
■ *
.... Dieu n'a .fait, céda pour aucune nation.
Aiaufoe nation non plus fie gaspillerait
avec autant «d'insouciance te magnifique
pwjsent dé Dieu ; Avoir ce chant dans
: notre épopée française, cette figure dans
I: nôtre musée national, cet exemple dams
noîr-e histoire et nous chicaner jtu-
tour de Jeanne-d'Arc comme si sa châsse
i? était -qu'une urne électorale et comme
s'il s'agissait de tailler en son manteau
de guerre ; de quoi faire une demi-
douzaine d'échappés pour députés ! Non,
vraiment, on n'a jamais vu céda et il
faut que ce peuple soit frappé de quel
que mystérieuse malédiction 'pour ne
pas entendre Vappeil que lui Jette l'tfnge,
la martyre de l'unité française.
11 est écrit — on le <3irai>t du moins ■—
. • -.cmp.jamais nous ne pourrons nous hajis-
. seF jusqu'à eille. Nulle -légende n'est plus
"Signe" d'inspirer les poètes que lesi-mple
- Técit de la vie -de Jeanne. Pastorale
. naïve, épopée militaire, drame .lugubre,
tout y est. Une aube fraîche, très douce',
. fin laqueèAe passent -des -ailes d'anges';;
fln- midi glorieux dans le bruit deejûa-
iaLLles, dans l'éclat des victoires et des
chants de .triomphe ; et puis le soir sou
dain, avec la mélancolie des (larmes qui
tombent, des voix qui se font plus rares,
du soleil qui : se couche dans l'apothéose
d'un ciel ensanglanté, jl n'y a rien de
plus beau- en aucune liiStératupe et, pour
fois, la r éalité dépasse le rêve. Et
•oefieiîdam ayez-vous comité les poètes
4ai, pour avoir baibutié le nom de
Jeanne, en sont demeurés « stupides »,
comme on disait au temps de Chapelain ?
ijs sont là quatre ou oînq, cinq ou six,
dont la mémoire reste aocabléa sous
l'écrasant souvenir d'un effort malheu
reux : une ébauche ruineuse leur assure
à jamais les sarcasmes de l'histoire lit
téraire. Je ne parle point des sacrilèges ;
jn'eût-il commis que sa Pucelle, Vol
taire mériterait le soufflet que J. dé
Maistre a mis sur sa joue : « le dernier
des hommes après ceux qui l'aiment. »
Les autres, furent des incapables ; ils
ont éprouvé devant la Vierge d'Orléans
■ce sentiment d'impuissance qui est le
supplice et 'le désespoir de l'homme de
vant les chefs-d'œuvre de Dieu.
-C'est que Jeanne d'Arc est olus belle
que. toute poésie. Il y a Marie et il y a
Jeanne d'Arc. Il semble que Dieu ait
voulu épuiser une seconde fais en notre
héroïne nationale toute sa puissance et
toute sa grâce créatrices. Eldeest jeune :
-elle a dix-sept ans! Elle est charmante
comme une enfant, elle est pure comme
un ange, faible comme une femme, forte
-comme un héros. EMe est de la terre, de
notre terre, mais si proche du Ciel
qu'elle converse avec lui.: Elle se dresse
au milieu de nos annales comme un
grand, lis immaculé, belle comme. « ies
lys de France », plus belle encore, belle
comme ces lis que le Maître cueillait aux
pentes de la montagne et dont il disait
que la robe des rois n'était péfeit com
parable à leur ro*be... Et elle meurt, elle
«st holocauste. De ilom,. le bûcher de
Rouen surgit àvec des asnects d'autel/
Jeanne est quelque chose comme l'hos
tie de France et les flammés composent
autour de son front de soleil de quelque
fulgurant ostensoir. Dieu est le plus
^rand des poètes ; il a fait ce chef-d'œu
vre, il l'a jeté en défi à toutes ies lyres
-et à tous les pinceaux.
Quelques-uns ont relevé œ défi en ïe
blasphémant. Hier encore, A. - France
essayait sournoisement de souiller
l'idéale figure. Le vieux maniaque par
lait de Jeanne à peu près comme un mé
decin de la Salpêtrière parle de ses
-clientes. Il y a je ne sais quoi de mor
bide dans le cas de ce vieillard qui, sur
ses derniers jours, trouve le moyen de"
marier l'impiété de Voltaire avec là. por
nographie de Zola. Le blanc l'irrite
comme 'le rouge irrite les taureaux. Son
châtiment est une chute lamentable
dans la prriapée ignoble. Voltaire, avant
4e ïnourir, fourrageait gloutonnement
dans sa table de nuit ; A. France n'at
tend .pas il'agonie pour s'accorder ces ri
pailles nauséabondes.
....... .. .... . m . ., ^ . .... -
Mais, pkis ericore que sa beauté, c'est
la pensée et la -mission, de Jeanne d'Arc
qui- nous échapponi,. Pour, celui-ci, elle
-n'est -que le type accompli du soldat do
France-: il reste ébahi devant cette jeune
fille qui se jette dans la -mêlée avec des
mots superbes, insoucieuse du danger,
les yeux au ciel et le sourire aux lèvres.
Pour celui-là, elle est-surtout un grand
capitaine : il exalte son "génie militaire
vraiment prestigieux, ses inspirations'
soudaines, ce coup d'œil d'aigle avec le
quel elle juge de la valeur d'une-posi
tion'et du-moment décisif de l'assaut
suprême. Elle ne savait ni A ni B ; elle
ne lisait que dans le grand ciel', plein
d'étoiles.; elle ne connaissait de la carte
de France que la vallée de Domrémy où
la Meuse promène son long, ruban d'ar
gent ; elle n'avait jamais conduit d'autre
armée que le troupeau de brebis de son
pèr-e et, du jour au lendemain, cette,
bergère ignorante ordtmne..les batailles,
remporte des victoires,: si bifri que tous
les hommes de guerre sont unanimes à
la saluer de l'épée et à lui demander des
leçons. Elle est • le général audacieux,
sublime, x-l les plus grands sont à peine
ses rivaux.. - - ■
Ou.i, l'envoyée de Dieu est tout céia.
et il -n'y a point d'enthousiasme, qui dé
passe son' mérite. Mais son action se
sublimise dans line mission surnatu-
• relie. Elle atteint- au. génie,- mais c'est
par les pensées de Dieu.
Avant de refaire une armée, Jeanne a
refait une patrie. On imagine qu'en lui
donnant son message Dieu dut la con
vier d'abord à la tragique vision du
prophète Ezéchiel. Il lui montra celte
France qui n'était plus qu'un immense
cham,p de mort iil y avait là les mem
bres disloqués d'un peuple, des osse
ments dispersés, une vague poussière
d'hommes qui jadis avaient composé
une grande nation. Plus de lien social
entre les individus, plus d'âme com
mune, plus de cœur, plus de tête, plus
de vie. Et Dieu dit à son enfant élue :
« Crois-tu, Jeanne, que ces os puissent
revivre? » Et elle- répondit : « Seigneur
Dieu, vous le savez ! » Et Dieu ajouta :
« Prophétise sur ces os ; .. Je vais en
voyer un esprit en eux et ils .vivront.'. »
Le souffïe ' de Dieu, par les lèvres de
Jeanne, passa sur. ce cimetière, et' Je ini-
raçieiut accompli.: « L'esprit entra dans
•les ossements ; ils devinrent vivants. et
animés, ils se tinrent sur leure pieds et
il s'en forma une grande armée. » Il n'y
a' pas' d'image' plus • saiisiissante pour re
présenter l'œuvre de Jeanne d'Arc. Avec
les débris de la France, : eile a refait "ia
France.
Et son génie politique est plus su
blime encore que son ffénie-militaire.
C'est Dieu qui l'inspire quand elile s'en va
vers Chinon, droit comme -une flèche,
sans prendre conseil des habiles et.pru
dents, sans demander l'investiture de ce
lui-ci ou de celui-là, de l'un ou l'autre
des grands chefs qui se réservaient
— déjà — l'honneur de tracer des plans
de campagne et d'organiser des défaites.
Elle a des lumières qu'ils n'ont point et
Dieu lui a donné une mission qui ne
relève pas de leur autorité. Elle en sait
plus qu'ils n'en sauront jamais. Elle a
deviné, ou plutôt ses voix lui ont dit que
la France se meurt de ce mal d 'acépha-
lisme par quoi agonisent toutes les na
tions. D'un mot, d'un geste ; par une
simple démarche de laquelle tout dé
pendait, elle nous en a guéris. Alors la
France commença de se reconnaître et
de respirer : elle avait une tête, un chef,
une conscience ; -elle pensait, elle mar
chait/elle vivait. Le cimetière'était une
cité, l'inerte jonchée des ossements, se
redressait. Il n'y avait plus rru'à pren
dre l'épée. Quand la France ^ est unie,
compacte, confiante en elle-même et en
son chef, elle est toujours sûre- de la
victoire- De Chinon à Reims, ©e fut l'af
faire de quelques bonds irrésistibles
*
• *
Je me souviens d'un mot que Napo-
iléon III disait à L. Veuillot en 1856 et
qui est digne d'un J. de Maistre ou d'iin
H. Taine : « Quand la Convention a dé
capité Louis XVI, elile n'a pas seulement
décapité le roi, mais la royauté. Déca
pita-nt la royauté, elle a décaioité la
France. La France est une nation qui
n'a plus de tête. Pour que cette tête re
pousse, il faudra du temps. "» La tête
a-t-elle repoussé ? Sur quelles épaules
faut-il voir aujourd'hui 'la tête qui do
mine la fouile et qui rallie toutes les
pensées, toutes les énergies?... La tête
de France, est-ce M. Poincaré qui n'a
même pas le droit d'avoir une idée ou
une volonlépersonnel'les ? Est-ceBriand,
Jaurès, Qlemenceau, l'un au d'autre de
ces chefs de bandes dont le e-énie est
tout en salive oratoire ou qui ne se sont
distingués jusqu'ici que dans la fureur
des destructions? Je n'ose pas ré
pondre. ■
Les catholiques de France ne sont pas
des factieux. Mais ils tiennent à deux
choses avec une égale passion : ils sont
fanatiques de la liberté" de l'Eglise et de
la grandeur de la Patrie. Et c'est pour
quoi, sachant que l'heure est «-rave, ils
se mettront à genoux au matin de la
grande fête nationale et ils imploreront
de Dieu, par l'intercession de la Bien
heureuse Jeanne, le renouvellement du
prodige de 1430. .
C. LECIGNE.
Bloc ou concentration?
— —
M. Jaurès, qui voudrait réaliser le bloc
avec 1*8s radicaux, «t qui serait prêt à par
tager avec aux ies responsabilités «lu pou
voir, n« trouve pas seulement 4ss -résistait-;
ces chez M. Clemenceau ; il en/trouve aus
si dans son-p ropre parti ; il-n 'y a qu'a lire
l'Humanité pour : s'en apercevoir. ; Toiit . en
ayant l'air de s'adresser à des pereonna-
ges imaginaires, ses collaiborateurs ou col
lègues guesdistss- lui aidministrent tantôt
dès douchés froides, et-'tantôt des Volées
de bois vert. . ,
Hier, -Maurice Allarà te idouchait sous la,
figura d'un •député, rencontré au hasand
d'une pi-CTieiiade, qui émettait l'avis que le
parti socialiste-, avait désormais sa place
marquée dans les conseils du gouverne
ment >et qu'il ne pouvait faire moins que;
d'accepter, quelques portefeuilles. Et Mau
rice Allard de protester aussitôt, en disant
que « 1« Parti socialiste ne ressemble pas
aux autres; qu'il est un Parti en lutte con
tre l'éta't social actuel, que les portefeuilles
ne sauraient l'intéresser, et qu'il n'a aù-
"c'unè raison pour, pçendre- la .plus petite
part, dans "l'exercice d'un pouvoir qui est
précisément la mise en.œuvre et la. sau
vegarde d'un régime économique que nous
voulons renverser ».
Et Allard.d'ajouter : « Il y a là, évidem-
ment, tme tactique qui tend à perdre le
Parti socialiste.en s'effoxçant d£ l'englober,
dans les responsabilités autocratiques et
souvent sanglantes des partis bourgeois.
« Mais la malice est cousue de fil blanc. ;
Bien naïf, celui des nôtres qui se laisse
rait tomber dans un tel piège. Notre Parti
connaît ses responsabilités. Elles n'ont
rien de commun avec celles des dirigeants
actuels.
« Le socialisme ne peut être aujourd'hui
qu'un parti de lutte et d'opposition. La pé
riode de combat n'est point terminée. Elle
ne le sera que le jour où il sera assez fort
pour faire disparaître les classes dans une
organisation sociale qui restituera à la
communauté la propriété collective des
moyens de production et d'échange. »
; Comme l'autre insistait, Aliand lui crie :
« Zut ! Vous êtes une bête. Le socialisme
■ne veut .point se suicider, m , ■ .
Aujound'hui, c'est Compère-Morel . qui
proteste contre l'intention- prêtée à certains
socialistes de partager les.portefeuilles mi
nistériels avec les radicaux et contre toute
idée de Bloc. Le lieutenant 4e plus autorisé
de Jules Guesde veut bien marcher,de con
serve avec les raJ&icaux pour conquérir cer
taines réformes,-mais il se refuse, énergi-
quement, et avec»un mépris hautain, à
s'embarquer sur la galère radicale. Oui,
dit-il, avec le parti 'radical, s'il veut faire
la réforme électorale,! s'il se décide « à se
dresser devant les puissances capitalistes,
financières, industrielles, agricoles et com
merciales », s'il veut accorder le droit .syn
dical aux fonctionnaires, s'il veut l'entent©
avec l'Allemagne, s'il veut revenir hardi
ment à la loi de deux ans, « si le parti' ra
dical, comprenant que le seul moyen de
défendre l'école laïque est de la dévelop
per, tout en l'entourant d'un solide anneau
d'oeuvres postscolaires vivantes et riches ! »
A ce prix, donc, et peut-être les radicaux
le trouveront-ils un peu élevé, Compère-
Moral consentirait à faire un bout do che
min avec les radicaux. « Mais, s'empresse-
t-il d'ajouter, de là à prendre des décisions
communes, à élaborer des règles d'action
collective, à endosser les responsabilités du
pouvoir avec le parti radical, .ah ! non.
Dieu merci ! Jamais !
« Ce n'est pas au moment où un bateau
fait eau de toutes parts et qu'il navigue
sur une mer houleuse, démontée et grosse
de dangers, qu'on s'embarque !
" « Restons sur notre cuirassé, 5 sur celui
qui vient d'affronter victorieusemerrt de si
terribles combats, et naviguons, de con
serve si l'on veut, mais pas plus, dans les
mêmes eaux,' côte à côte avec le bâtiment
radical, dont la vétusté ne me dit rien qui
vaille î C'est plus prudent et plus sage ! ï
(( Non, non, mille fois non ! Pas de Bloc !
Pas de Délégation des gauches ! Pas de
Participation ministérielle !.
« Pour des réformes, oui ! Pour des amér
liorations sociales, oui ! Pour plus de li
bertés politiques et syndicales, oui ! Pour
l'armée démocratique et républicaine, oui !
Contre la guerre et pour la paix, oui ! Mais
pas d'union ni de confusion. ! Restons
nous-mêmes ! Classe contre, classe, dans
comme hors du Parlement!
« Agir autrement serait travailler pour
la démagogie anarchiste et . préparer la
faillite socialiste !
« Je n'en suis pas ! »
Voilà qui est net. Devant cette opposi
tion, il sera impossible aux socialistes qui
en auraient envie d'accepter un portefeuille
ministériel. Cela est intéressant, parce que
les radicaux se voient ainsi privés du
moyen le plus sûr qu'ils avaient d'enchaî
ner le groupe, socialiste à leur char et de
le faire tenir tranquille. Ils pourront tou-
jours compter sur eux, comme avant, pour
certaines « réformes », mais ils ne seront
pas sûrs de les retrouver le lendemain.
Dans ces conditions, c'est l'idée de concen
tration, que préconise M. Clemenceau, op
posée à l'idée du bloc, qui paraît devoir
l'emporter.
Mais les groupes de gauche peuvent-ils,
si l'on exclut les socialistes, former, une
majorité suffisamment -forte et suffisam
ment cohérente pour gouverner ? M. Cle
menceau- le croit. Il est permis pourtant
d'en douter. Même si cette majorité était
assez nombreuse/et cela dépend de l'exten
sion qu'on est disposé à lui donner sur la
droite du parti républicain, elle se désuni
rait à la première occasion. Que la ques
tion de la loi militaire soit posée dès de
main, et l'on verra cette majorité divisée,
les uns suivant ies conseils de M. Clemen
ceau, ^hostile au retour de la loi de deux
ans, les autres votant avec les socialistes.
La situation politique paraît donc plus
embrouillée que jamais. Elle se complique
des intrigues qui se nouent autour de M.
Poincaré: Encore quelques j ours, et peut-
être aurons-nous une question présiden
tielle; Jamais un président n'avait été mis
sur la sellette avec tant de désinvolture.
M. Clemenceau redouble ses attaques con
tre lui. M. Jaurès _le menace. M. Arthur
Meyer lui donnait hier un avertissement.
Et M. Poincaré ne'peut plus s'abstenir !
Les catholiques
et les élections
, -H- ~ - - ■
Il est arrivé à plusieurs reprises ces
temps-ci a l'Univers d'être en désaccord
avec la Croix sur la façon d'envisager
la question électorale.
La partie officielle de la Semaine reli
gieuse, de Bwurges. nous apporte aujour
d'hui un document bien fait pour jus
tifier nos craintes et légitimer notre at-
;tîW-de- Voici ce document dans son inté
grité : . ...
... Misa au point. —Sous le titre « Prépa-,
ration nécessaire »,- la Croix du mardi
7 mai a publié un article, sur lequel il im
porte de faire quelques remarques. .
.L'auteur no cite aucun nom; mais cer-,
taines particularités désignent assez clai-'
rement des faits et des personnes pour que ;
la Commission 'd'Action civique du. diocèses
de Bourges et sa ligne de conduite aux
dernières élections y apparaissent comme
nettement visées et critiquées.
La critique publique, en termes assez li
bres, d'une direction que l'on sait' donnée
ou approuvée par l'autorité épiscopale
est déjà par elle-même, chez un catholi
que, un acte répréhenslble. Elle devient
une faute quand elle s'exerce sans con
naissance de cause et pour défendre une
méthode d'action que l'on a boi-même, jus
qu'à un certain point, contribué à compro
mettre.
. Il est évident que pour lutter sur le ter
rain catholique — comme sur tout autre
d'alileurs — une « préparation » est « né
cessaire». Il est non moins évident que,
pour cette lutte, nous ne.sommes pas suf
fisamment prêts, et qu'il y aurait danger
à affronter partout, à l'heure présente,
sans tenir compte des circonstances loca
les et personnelles, un combat uniforme
qui trop-souvent se changerait en déroute.
Mais nous nous préparons... . .
Et ce f|ui a été fait, — par exception, —
au dernier moment, dans les deux circons
criptions de Bourges et de Saint-Amand,.
où une candidature-ne pouvait qu'être uti
le en groupant les voix catholiques, n'est
qu'une tentative suffisamment réussie pour
ne pas provoquer, malgré des éloges pour
les-candidats, une « immense pitié ».
- On-ne transforme pas en règle générale,
pour la critique, une exception qui mente
d'être au. contraire soulignée comme un
beau geste et un acte bienfaisant.
ERRATUM
Dans l'article paru le mercredi 13 mai et
intitulé : Le vrai Pascal, au lieu de « la
première édition-des Pensées en 1630 », lire
« la première édition des Pensées en 1660 ».
Échos
La renaissance d'un village
On va inaugurer, demain, le nouveau vil
lage de Vernègues, dans les Bouches-du-
Rhône. Vernègues (Castrum de Alvernico)
fut d'abord un habitat-celtique, construit
sur une hauteur.
Au moyen Age et jusqu'en-1789, il dépen
dait des archevêques d'Arles. 11 ne restait,
il y a cinq ans, que quelques murailles de
la forteresse, qui le dominait, quand le
tremblement de terre détruisit château et
maisons voisines.
On a reconstruit le nouveau village au
pied de la colline. Mais les vieilles ruines
historiques conservent leur attrait pour le
touriste.
Les camelots députés
Le camelot Raghebsom, élu député par
les socialistes lillois, va peut-être avoir un
émule wallon en Belgique.
Le cameQrft-candidat liégeois « Narenne
dl'bour », a, en effet, commencé sa tournée
électorale. .. • ....
On crut d'abord qu'il s'agissait d'une fu
misterie et que ce bonhomme était le jouet
de quelques .farceurs ; mais « Narenne di
bour » veut être député. Il parle d'aigle
conservateur; de colombe démocratique et
de chasseur libéral, et réunit les suffrages
d'un public amusé, en se déclarant parti
san de la suppression de Ha garde civique.
« Narenne di bour » vend des cartes pos
tales illustrées où on lit :
Programme da Narenne di bour
S. V. Pur et Simple
Pension ouvrière à 60 ans
. Dégrèvement des Petits Commerçants
Impôt sur le revenu
Votez en masse le 2i mai 191S
pour
Théodore Janssens, dit Narenne di bour
. Wallons toujours.
Les jirinkas chinois
Un certain nombre de pousse-pousse, ou
jirinkas chinois, sont arrivés à Lyon, à
l'occasion de la nouvelle Exposition.
Les pousse-pousse sont autorisés à circu
ler dans les rues.
Les coolies chinois engagés par la ville
reçoivent, au lieu, du salaire moyen de
60 centimes par jour qu'ils obtiennent dans
leur pays,une paie quotidienne de trois francs
plus les pourboires qui leur sont acquis.
Ils sont logés, nourris, complètement dé
frayés, et sont l'objet, s'il est nécessaire,
des soins médicaux,
C ercamok
Carnet du Dimanche
**■-- '~ s - - - ■ ■
£e palais Madame
et la villa Madame àHome
Le litre de. Madame était, de tous temps,
dévolu aux filles de là Maison de France,
par le respect de leur naissance. N'ayant
point d'apanage comme les tIls de France,
elles n'avaient d'autre nom que celui de
leur baptême et celui de France. Il arriva
mime que les filles de Louis XV ne furent
appelées, les premières années, que Ma
dame la première,' Madame .la deuxième,
Madame la. troisième et Madame la qua
trième.
Par contre, le titre de Madame, sans
nom de baptême, appartenait à la femme
de Monsieur, frère du roi. On en a vu
deux, du vivant de Louis XIV, puisque la
femme de Gaston, frère de Louis XIII,
vivait encore, mais comme douairière.
Les filles de France, mariées dans des
cours étrangères, y étaient également dési
gnées sous le nom de Madame. Ainsi, Ma
dame Christine, fiUc d'Henry IV, mariée à
Victor-Amédée de Savoie, était désignée à
la cour de Turin sous le wm de Madame
Reale.
Et i encore aujourd'hui, le palais que
Christine de France habita à Turin après
la mort de son mari s'appelle le palais
Madame.
A Rome, il y a un autre palais Madame,
à côté de Saint-Louis des Français, entre
le Stadion de Domitien et le Panthéon
d'Agrippé De plus, il y a une villa Mada
me sur la colline du Monte Mario, au nord
de Rome.
' Le palais Madame et la villa Madame
de Rome tirent leur nom de leur proprié
taire, Madame Marguerite, fille naturelle
de l'empereur Charles-Quint et de Jeanne-
Marguerite van der Gheenst. Madame Mar
guerite, née en 1522, futmariée en premiè
res noces, en iSS5, à Alexandre de Mêdîcis,
grand-duc de Florence, et en secondes no
ces à Octave Farnèse, duc de Parme et de
Plaisance.
De ce second mariage est issu le célèbre
capitaine Alexandre Farnèse, mort à Ar-
ras le 2 décembre 1592'.
Philippe II d'Espagne, frère consanguin
de Madame Marguerite, après s'être ré
concilié avec Octave Farnèse, nomma sa
sœur consanguine gouvernante des Pays-
Bas. Il la rappela en 1567, lorsqu'il en
voya en Flandre le due d'Albe.
Après avoir passé quelque temp.s auprès
àe son mari,-à Parme, Madame Margue
rite se rendit d Rome, où Laurent le Ma
gnifique, de la Maison de Médicis, dut lui
céder son palais, comme partie du douaire
dû par Alexandre de Médicis, grand-duc
de Provence, premier ' mari de Madame
Marguerite.
En même temps, Madame Marguerite fit,
l'acquisition de la célèbre villa qui- porte
son nom et qui lui fut vendue par le cha
pitre de Sant-Eustachio, qui en était alors
propriétaire.
Cette villa Madame est placée sur. le
Monte Mario, au nord du Janicule, dont il
n'est que la continuation. Le site choisi
sur la rive droite du Tibre, en face des col
lines Pdiroli, est un des plus beaux de
Rome. La villa fut construite par ordre, du
Pape Clément VII, du temps qu'il n'était
que le cardinal Jules de Médicis. On l'ap
pelait alors la fc V.igna de Medici ». '
Les plans de la villa ont été dress.és par
Raphaël ; U n'y a aucun doute à ce. sujet.
Sur le célèbre tableau de Raphaël : la
Bataille du Ponte-Milvio, représentant la
victoire de Constantin le Grand sur Maxen-
iius, on voit la villa Madame telle qu'elle
existe encore aujourd'hui. Ce qui est éga
lement certain, c'est que Raphaël mourut
avant l'achèvement de la villa. Les pilas
tres, la loggia et les arcades en marbre
blanc, qui s'élèvent sur la terrasse infé
rieure, la cour demi-circulaire, sont regar
dés comme un témoignage du talent im
mense avec. lequel Raphaël traitait aussi
ses œuvres d'architecture.
Jules Romain fut chargé, après la mort
de Raphaël, d'achever l'œuxre de son illus
tre maître. Il en modifia quelques détails.
Après le départ de Rome de Jules Romain,
Antonio da Sangallo acheva l'œuvre, en
reprenant les plans de Raphaël.
Après le sac de Rome par les lansque
nets allemands, enrôlés par le connétable
de Bourbon, la villa Madame, alors encore
Vigna de Medici, eut beaucoup à souffrir,
mais elle fut restaurée ensuite.
Le plan primitif de Raphaël comportait
une somptueuse maison d'habitation en
tourée de colonnades, de salles de festin,
d'un théâtre, d'un stadion, de terrasses,-
jardins et communs, en somme une villa
digne d'un cardinal issu d'une aussi riche
cl puissante famille que les Médicis. Mais
ce plan grandiose ne fut exécuté qu'en
partie.
Une des salles de la maison d'habitation
possède un plafond peint par Jules Ro
main. De même, on admirç encore aujour
d'hui la fontaine garnie de verdure et la
loggia, décorée de fresques■ de Jules Ro
main et de Giovani da TJdine.
Madame Marguerite ne mourut ni dans
le palais, ni dans là villa qui portent son
nom. Elle décéda en 1586, peu de mois
avant son mari, Octave Farnèse, dans un
château des Abruzzes, celui d'Ortona, en
tre Chieti et Lanciano, non loin des monts
Majella, sur les bords de VAdriatique.
Après la mort de Madame Marguerite,
le palais Madame redevint propriété de la
Maison de Médicis. Après l'extinction de
la lignée mâle- de celle Maison, le Pape
i Benoit XIV acheta le palais pour le gou-
' vernement du Saint-Siège. Il y Installa le
Tribunal criminel. Après l'occupation de
1870 le gouvernement italien y établit le
siège du Sénat italien.
La villa Madame resta dans la Maison
Farnèse par Alexandre Farnèse, fils de
Madame Marguerite. Lors de l'extinction
de celte Maison, en 1131, la. villa Madamé.
fit ~parlib de Vhéritage de la Maison dé
Bourbon-Anjou et ensuite de celui de là
Maison de Bourbon-Naples, qui, si je ne
me trompe pas, en esl encore aujourd'hui
la propriétaire.
H.tG. F romm.
Lettre d'Espagne
Madrid, 12 mai. i
Civilisation et culture des Arabes d'Espa
gne. — Emprunts qu'ils ont faits à ia ci
vilisation chrétienne. — Influence des
écoles arabes sur ia Scdastique. — Duna
Scot et saint Thomas. — Quelques mets
de politique.
C'est une vérité inconnue que l'Occident
doit beaucoup aux philosophes, arabes.
Est-ce à dire que ces philosophes ont puisé
pour cela aux sources musulmanes ? Rien
ne serait plus contraire à là' vérité. J'ai
combattu autrefois cette opinion dans la
Revue du monde catholique, non seule
ment pour la philosophie; mais aussi poun
la littérature, pour l'architecture, d'accord
en cela avec des écrivains bien avertis, qui
ont appelé « travers d'esprit » l'opinion
contraire. ■ - - - - j
On ignore, en général, un fait qu'a" ré
vélé M. Simonet, le judicieux auteur de
l'Histoire des mozarabes, c'est qu'en 743
les Arabes transportèrent en Espagne plu
sieurs tribus syriennes, pour repeupler les
pays qu'ils avaient dévastés. Ôn sait leurs
noms et leurs destinations : la tribu de
Damas, à Elvira ; celle du Jourdain, aû
pays de Reya ; celle de Quinesrim, au pays
de Jaën ; celle de Palestine, à celui de Asi-'
dona ; celle d'Emesse, à Séville ; celle
d'Egypte, partie à Pace (Béja), .et partie à
Todmir (Murcia). ^
Les ennemis du catholicisme ont préten
du parfois se servir des idées doctrinales
de l'Islamisme pour combattre notre reli
gion, en alléguant son spiritualisme, son
ascétisme, la civilisation, la culture mu
sulmanes. Ils triomphent en préconisant
que tout cela n'a rien à voir avec le chris
tianisme, et que nous le devons aux fils de'
l'Islam, qui ont mis en œuvre leurs admi
rables facultés et ont profité de leur con
tact avec l'Inde. Ils font du mahometismé
une sorte de judaïsme « sans mission »
les mahoniétans auraient inventé ou ap
pris des peuples v orientaux, sans avoir be
soin de Révélation,. des-doctrines et" des
pratiques religieuses identiques ou sem
blables à celles du christianisme. -
•
* *
Dernièrement, dans un discours pronon
cé à Madrid, à la royale Académie des
Sciences morales et politiques, un prêtre
aragonais, don Miguel Asin Palacios, a
fait justice- de ces billevesées, en nous ap
prenant que les Arabes ont même des or
dres monastiques, des ascètes qui .ont gar
dé la chasteté perpétuelle et jusqu'à des
frères « rédempteurs des captifs », - des
moines militaires tout entiers consacrés à'
la défense des frontières. On voit, que les
musulmans ont un don d'assimilation qui
ne laisse rien à désirer.
Si nous remontons aux origines de l'em
pire musulman, viendra-t-on nous dire que
ces pratiques et ces institutions furent in
ventées par les premiers sectateurs de Maho
met, ou qu'ils les ont apprises des gymnoao-
phites indous ? Il saute aux yeux que ces
coutumes religieuses sont de" pure origine
chrétienne : les unes sont empruntées aux
moines et aux solitaires chrétiens répandus
dans le nord de l'Afrique, en Egypte, môme
aux chrétiens d'Espagne. C'est de môme
aux peuples d'Orient, aux Grecs, aux
Alexandrins, aux Syriens, qu'ils doivent
leur culture religieuse. Les premiers pen
seurs musulmans non seulement furent tri
butaires des chrétiens en. matières religieu
ses, mais c'est par eux également qu'ils ont
été initiés à la culture classique. Laissons
parler le docte arabisant que je viens de
nommer.
« Des savants nestoriens, dit don Miguel
Asin, traduisent en syriaque les œuvrej
principales de la philosophie grecque ; et
quand les empereurs Zénon et Justinien fer
ment les écoles néoplatoniciennes d'Edesse
et d'Athènes, leurs maîtres se réfugient en
Perse, d'où ils sèment les germes qui plus
tard naissent dans les écoles de Nisibe et
de Chondisapur. Toutes ces écoles, chré
tiennes en religion, néoplatoniciennes en
philosophie, syriennes ou perses de nation,
furent le lien de la culture classique avec la
musulmane. »
• ■ ■
* * ...
La renaissance de - la philosophie grec
que est caractérisée dès lors par deux systè
mes bien marqués, le néoplatonisme et l'aris-
totél,isme. Aux musulmans espagnols qui les
ont surtout cultivés, revient la gloire d'avoir
communiqué à l'Europe'ces. "connaissances
qui ont préparé l'avènement, de la scalasti-
que.
« Ces deux courants néoplatonicien et
aristotélicien,dît don Miguel Asin,ont coulé
parallèles durant plusieurs siècles dans l'Es
pagne juive et musulmane jusqu'à ce que,
par le travail des traducteurs tolédans, ils
eurent franchi la digue des Pyrénées pour
inonder les champs de l'Europe chrétienne.
Notre patrie fut alors le cerveau de l'Europe.
L 'enthousiasme pour nos penseurs juifs et
musulmans en vint pour certains scolasti-
ques à cet excès de regarder comme inutile
et mesauine la source de culture latine. Ro
nger Bacon et Raymond Lull préconisaient
l'étude des langues sémites comme une pa
nacée universelle contre l'ignorance de leur
temps. « Rien de ce qu'ont les Latins n'a de
valeur », écrivait Bacon, accoutumé du reste
â»ces jugements radicaux, témoin celui qu'il
porta contre Aristote. »
*
* *
Les premiers scolastiques bénéficièrent
des trésors amassés dans l'Eglise latine par
les Pères de l'Eglise.Saint Anselme,Hugues
de Saint-Victor, Pierre Lombard en sont les
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