Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1914-03-26
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1914 26 mars 1914
Description : 1914/03/26 (Numéro 16224). 1914/03/26 (Numéro 16224).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k715348c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
4EUD1 26 MARS 1914
(Juatrô-vingt-umèœo ar*i3e. — t(>324.
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JEUDI 26 MARÇ.1914
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J
V *•
DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
Xu milieu, des factions de toute espèce, vous n'appartenons
qu'à l'Église et à la Patrie.
Louis YEUILLOT i Programma da l'Univers (1842}
JI>3LtâmTÎ0£ & R£DA€TI01 :
: Paris, (9, rue aes Saints-Pères (VI" arrond'-)
DÉPÔT A ROME l 63, ÏUŒ DB U HfiffiEY#
Kes manuscrits non insérés ne sont pas rendui
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
v 19, ruo des Saints-Pères
ÉT SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELXGIEUS»
61 place do la Bourso
TÉLÉPHONE 751*53
Le discours de M.
:SJErR«A ÂFF1:€H
/ ; Le.Sénats voté l'affichage du discours prononcé.hier.par M.Viviani/mi- ;
Tiistre dq. CIastruotion publique, dans lo débat sur les projets",de « défense laï- :
:tjue » v â eu coûtera 25.000 francs, aux contribuables.. Qui-donnera 25.000 fr. :
IDour ; .^me affiche, qui. comprendrait avec le discours de M.-Viviani les répon- ^
, ses qu'appellerait chaque -phrase' de ce discours ? ....... i
M. Viviani dit :
« iLa -morale qTj» l'instituteur enaèigne est
dépourvue da .sanctifia ,®&ligieu^e. ; ©lie sa
-contente de sanctions purement terrestres,
«pii suffisent.- »
« L'humanité doit se .racheter par elle-
même, f>ar s a.-so u£fr an-ce et son labeur. »
. . « Les peuleç régies. fa conscience.. »;. : ■;
Oui, mais...
"Las gouvernements, laïques accordent lai
« remise » des • sanctions, comma "à R chette. ' .
Les illustres laïques de l'humanité pré
fèrent rathetei* les actions en baisse dans
les coups, de Bourse. ■ Jouir et travailler le
moins .possible : c'est, le spectacle qu'ils
donnent, ..... :
M. Capitaux di t à s à/femme ; « P uisqu'il
n'y a riàri â faire contre Calmette, j'irai .lui
casser : la gueule. -» (Déclaration: de Mme
Caillaux à- l'instruction.)
U FORCE
L
L'amour de M.. Deays Coohin po-ùr
« l'admirable siècle V où, nora" vivons
tient-il' t-oujotirs'f L'heure serait peut:
être bien choisie de s'en informer.
Malheureusement, les catholiques ont
d'autres sujets de préoccupation, et il
est à souhaiter" qu'au milieu de toutes
ces hontes qui submergent notre mal
heureux pays ils aient assez . de sang 1
îrdid' pour" observer comme il convient
le côté le p.lûs intéressant des choses, i
■f ©ans : l'effondrement absolu des pou
voirs judiciaire, législatif et exécutif
.jqui se. produit, en ce moment, ne vous
semble-t-il pas que le quatrième pouvoir
seul (la Presse) garde encore,- -malgré
.toutes ses effroyables tares, une force
(relative? Que voyons-nous ? D'un côté, le
premier des ministres disposant, en sou
verain presquej absolu, de la magistra
ture; et très-expert à manier-les puis
sances d'argent; de l'autre, un simple
^directeur de journal. C'est le directeur
de journal qui l'emporte sur le minis
tre. Il est évident que les premières at
taques de M.- Calmette produisirent,
'dans le ménage Caillaux, un complet
"'affolement. A la fin, M. Calmette est
triomphe. Pour traduire le sentiment
intime qu'elle avait de la supériorité du
journaliste,'Mme Caillaux a trouvé un
-«îot-sàblime : « Puisqu'en France, il
•n'y a plus dë justice... '» Or, ëlle avait
piandé; ehez elle, consulté' et'.m-origéné,
comme de-vulgaires laquais,-des juris
consultes,.. des hommes politiques, des
procureurs et autres magistrats abon
damment pourvus de décorations. Il y
a bien des juges à Paris, mais la-justice
.n'existe pas, parce que ses représentants
sont dépourvus de toute influence. Celui
qui seul, peut donner des ordres et in
fliger dés : châtiments s'appelle le jour
naliste. : ■ ■ • ■ " ,
MM. Briarid et Barthou enchérissent
sur . Mme Caillaux. Us ont entre les
mains une'arme terrible (le document
Fabre) dont en conscience ils devraient
:faire, usage. Ils-paraissent.croire' qu'en
tre leurs mains officielles cette arme
-serait sans efficacité, maiis ils tTem-
Ment à la seule pensée qu'un journa
liste pourrait s'en emparer, quelque
jptir, et la manier, à son gré. Tant qu'il
repose, sur le bureau de Monsieur le mi
nistre de la justice, le document Fabre
n'inquiète personne. Mais qu'il passe'
/dans'3e cabinet-de M. le-directeur du
Figaro', une sorte de révolution éclate
aussitôt. Le chœur, je veux' dire la
Chambre, complète ou trahit très ingé-;
■nieusement -la pensée des deux chefs
d'orchestre, Briànd et Barthou. De la
lecture des débats parlementaires, il ré-!
■suite,' en effet, que tous les anciens mi-
.-maires, modérés et radicaux, tous,;
connaissaient les secrets honteux de;
•l'affaire Rochette. M. Bonnefous, uh'
.'député 'du Centre, ne cessa point de s'en
étonner, au cours de la fameuse séance.
« C'est, étonnant, remarquait-il avec
obstination. Tout à l'heure, on ne savait
Tien, et maintenant on sait tout. »
; .i Mais oui, honnête homme du Centre,
on savait tout. et M. Caillaux triom-
Piien qu'une campagne de presse était
-capable de l'abattre. - ;
.: Le succès de la.lettre historique si-
jgnée « Ton Jo '» n'est pas moins signi-,
.•ficatif. Quel secret contient-elle donc,
fcette lettre ? Celui-ci uniquement 5 M.
.Caillaux, tout en paraissant défendre
.l'impôt sur, le revenu, la.fait échouer,
ou, pour, jjmployer son expression, l'a
écrasé. Le beau mystère, en vérité"!.''Si;
affaiblie que -soit l'intelligence française 5
par quarante années d'un régime dépri
mant, il ne se trouverait plus cepen
dant un. électeur pour juger M.- Cail--
laux incapable d'uiic . telle '"tartufferie.-
A tort ou à raison, tout le monde
croit fermement que la vie parlemen
taire est une odieuse et perpétuelle co
médie. Mais le Figaro révèle que 'dans
cette comédie, M. Caillaux joua, il y a
une dizaine d'années, son petit bout de
rôle, et voilà le régime républicain tout
entier -tremblant sur ses bases. Oh ! la
peur de ce qu'il est convenu d'appeler
la publicité !
Elle se révèle avec une force particu
lière dans l'éditorial que publia le Fi
garo le lendemain du jour tragique :
ft Notre directeur, - M. Calmette, est
mort-cette nuit, assassiné.
« Notre directeur avait accusé M. Cail
laux ■
r « De...... de..... de..... ' ;
« ... Auréquisitoire'de nôtre directeur,'
M. Caillaux n'a pas répondu, a la tri
bune. Il n'a pas poursuivi en cour d'asr
sises, il n'A pas envoyé de témoins ;
mais..hier soir, à six.heures et demie;
la femmé duministre des finances, Mme
Joseph Caillaux, est venue au Figaro,
et elle*a assassiné M. Gaston Calmette. »
L'apologie est fort juste, mais.elle
contient cependant une erreur par omis-
sio'n qu'il importe 'de "relever. En fait,
M. Caillaux ne s'était défendu ni à la
tribune, ni sur' le terrain judiciaire, ni
sur le terrain tout .court, mais il avait
envoyé aux journaux de petites notes
où apparaissait l'intention de se discul
per. .Autrement.dit, contre la presse, il
n'avait trouvé à 'employer que' la
presse. Ayant reconnu qu'il avait
échoué, il .recourut, au revolver. Dans
notre pays de France, en 1914', le'gou
vernement, la magistrature, la police et
le préjugé de l'honneur n'ont plus de
force. Il n'y a que la presse. Mais,
l'onôto du "journaliste a pour correctif
(quel correctif !) le browning des fem
mes irascibles.
La fantastique lettre de M. Thalamas
(n'en laissons point perdre le souvenir,
de grâce) met dans un singulier relief
cette dure constatation. « Madame, écri
vait . l'insulteur de Jeanne d'Arc, Ma
dame, je n'ai pas l'honneur de vous,
connaître, mais je sais par expérience
quelle est l'infamie de la presse im
monde envers les sentiments les plus
intimes et les plus sacrés,- quelle guerre
elle mène contre la famille, les choses
privées les plus respectables, et ceux
qui luttent contre les privilèges des ri
ches et contre les menées cléricales.
«. Vous en avez tué un, bravo !... »
- M. Thalamas dit fort bien le con-.
traire de ce qu'il voulait dire, savoir,
l'exacte vérité. Son ambition - était de :
se poser en victime, innocente de la
presse. Le malheur et âon inexpérience
grammaticale ont voulu qu'il se procla
mât -lui-même un- virtuose de Ja diffa
mation. Il sait' par expérience, lui,
journaliste, quelle est l'infamie , de la
presse immonde. Mais il prouve bien,
à son tour, qu'en l'an deuxième de la
-présidence -de M. Raymond Poincaré,
au quatrième pouvoir seul, à la presse,
reste encore un peu de vigueur.. On ne
lui en demandait pas davantage.
Donc,, au. milieu (lu pur état anar-
chique qui est le nôtre, les honnêtes
gens, leurs familles, les principes qui
leur sont chers, et les institutions qu'ils
surent fonder n'ont pas à attendre des
pouvoir.? publics une quelconque pro
tection. Tout le savoir-faire desdits pou
voirs publics se. borne, à percevoir des
impôts et à molester les catholiques»
Çomix}é. sérieux,"instrument de défense,
•lés' malheureux Français ne pëUiifént,
guère s'offrir qu'un journal, uh journal
suffisamment. organisé, s'entend, et<
pourvu de quelques. rédacteurs coura
geux.
■ Il serait bon-de redire ces- choses à;
propos, ou même hors de propos, dans;
■nos milieux catholiques.- •. '
: Abbé DELFOUR. :
Les résultats acquis
—K«——— '.. i
La commission d'enquête peut clore,
ses travaux quand elle voudra; elle
pourra les prolonger, si elle le préfère,
pour essayer de v noyer l'essentiel dans
un flux ; malodorant de détails. Pour
tout le monde, pour le pays entier, la
lumière est faite...
M. -Monis et ■ M. Caillaux sont con
vaincus d'avoir entravé l'œuvre dé lai
justicÈ. en faisant pression sur le pro
cureur général Fabre..
• M..- Monis- et M. Caillaux-.sont .con
vaincus d'avoir favorisé le financier
R-ochette, condamné pour escroqueries.
M.. Monis et M. Caillaux sont con
vaincus d'avoir .menti à la Chambre
lorsqu'ils ont déclaré n'être pour rien
dans la remise .qui fut accordée à Ro-
chette. . " ' ., >
M. Dà'umerg'ue, président du Conseil,
est convaincu également d'avoir joué
une indigne comédie lorsqu'il déclarait
faussement à la tribune que le docu
ment Fabre n'existait pas et que les
assertions produites .par M. Jules Dela-
haye n'étaient que des calomnies.
M. Caillaux est convaincu, par la dé
position de M. Barthou, dé s'être fait
remettre de,s copies de documents di
plomatiques avec l'intention de s'en ser
vir dans, une polémique. •- - ,
M. Caillaux est convaincu'd'avoir dé
claré qu'il redoutait pour lui la publi
cation de certains documents, intéres
sant la politique extérieure, publication
qui fut empêchée par urie démarche de
M. Doumergue auprès de M. Barthou.
Que désirerait-on savoir -de plus?
Rien. Le pays" est édifié.
Restent les sanctions à: demander. Il
faudrait évidemment tr.aduire MM. Mo
nis et Caillaux pour forfaiture devant
la Haute Cour. On ne le fera pas. C'est
tout le régime qui serait mis en accu
sation. Les radicaux vont s'arranger
pour sauver ces' deux chefs enfoncés
dans la boue —. .une boue- tachée de
sang—jusqu'au cou. Ils n'abandonnent
pas leurs cadavres. Ils les relèvent, et
font tous leurs efforts pour leur insuf
fler une vie nouvelle. L'autre soir, le
Comité exécutif du parti radical déci
dait que M. Caillaux rie renoncerait pas
à la vie politique. Hier, M. Doumergue
nous faisait savoir que le ministère ne
démissionnerait pas. : ?
Ce n'est pas nous qui serons surpris
par ces audaces. Depuis quand -les pou
belles, se vident-elles toutes. seules ? Il
y faut' le balayeur. Qui prendra le ba
lai ? ■ ■ ;
La révolte de TUlster
La révolte de l'Ulster a pris, en quelques
jours, les proportions les plus graves. Et
ainsi se tro.uvënt démentis les optimistes
qui prophétisaient un arrangement ' cer
tain. Ainsi se trouve démentie encore la
réputation de sagesse et de modération qui
a été-faite, bien gratuitement d'ailleurs, et
souvent bien à tort, on s'en aperçoit au
jourd'hui, aux peuples anglo-saxons.
~Non seulement les ' volontaires enrôlés
par sir Edward Carson sont prêts à. résis
ter, les armes à la main, aux volontés du
Parlement et au Home Riile, mais encore
les officiers de l'armée régulière. donnent
en masse leur démission, pour ne pas
avoir à marcher contre leurs frères oran-
gistes. C'est le gâchis complet, la guerre
civile à son plus haut degré--
Observons en passant' que l'opinion gé
nérale, en Europe, est indulgente aux ré
voltés" de l'Ulster, C'est que la population
qui s'insurge contre les décisions du Par
lement britannique et de sa majorité libé
rale est protestante, et refuse d'avoir un
gouvernement commun avec là population,
en fôrtè : proportion: catholique, de l'Irlan
de. Si le cas inverse se produisait, si unjs
province catholique prenait les armes et
entrait en rébellion pour sauvegarder son
indépendance, Dieu sait de quelle indigna
tion elle ne serait pas l'objet !
Cependant, les événements - d'Irlande ne
compliquent pas-peu la position du cabi
net libéral-radical. Gladstone avait déjà
succombé au Home Rule. Il se pourrait
que M. Àsquith en mourût. Mais en Kïêîne
temps, les convulsions intérieures, venant
à la suite d'un long état, de crise et de lut
tes constitutionnelles, affaiblissent l'An
gleterre, déjà bien déchue de son rang
dans lé monde, menacée par l'Allemagne
grandissante. Notre temps aura vu le com
mencement de la décadence pour le
Royaume naguère Uni, et dont voilà déjà
«a morceau^ l'Irlande^ jaii se désagrège...
Miette-tais-Caillaux
A LA GOMMIS^IOrsr D'ENQUÊTE
- &éBBsae de g® msto
Confrontation ionis-Caillaux-Maurice Bernard-Fahre
La séance de la commission s d'enquête de
l'affaire Rochette est ouverte à 9 heures.
Rectification au procè9 : verbaJ du 24
Au début de la séance-M. Jules Delahaye
demande une rëctification du ,procèS7verbal.
A la lin de l'audition de'M. Barthou, il avait
insisté sur l'importance des déclarations de ;
M. Barthou rapportant que M. Caillaux lui
avait dit que-la remise du procès Rochette
était nécessaire pour éviter la. divulgation
des budgets de publicité relatifs aux émis
sions de Rochette. Et à.ce propos, il avait
ajouté que dans ces budgets de publicité
était le. lien , entre .l'intervention de M. Cail-
/ïi'ux et "la remise du ju-ocès Rochette. Puis
il avait interrogé -M. Barthou sur les pièces
.du ministère des . Affaires .étrangères dont,
l'Œuvre ayait indiqiïé la substance et d'.où
il résultait que M. Caillaux avait négocié,
avantageusement" -pour l'Allemagne; en
dehors de ;M.' de Sèlvés; ministre des Affai-,
fe-étrangères. M. Bài-thou ayant supplié
dans un intérêt patriotique de ne pas abor
der ce sujet, M. Jules Dêlaliaye déclara s'in-
Cliiîer. - - - " • - • ". • • ;
Le "compte rendu analytique attribue les
paroles de M. Barthou et le silence de M.
Delahaye aux frais de publicité des émis
sions Rochette. C'est cette confusion sur
laquelle M. Delahaye demande la rectifica
tion du procès-verbal. '
. .vx. . •- - - * :
^ •
MM. Monis, Caillaux, Maurice Bernard
et Fabre, procureur général, sont intro
duits.
M. -Jaurès défère le serment à- chacun
des -témoins. MM. Monis,' Caillaux et Fa
bre prêtent serment,
M' Maurice Bernard. — « Je jure de dire
toute la vérité sous la seule réserve que,
m'impose; le secret professionnel. »
~~M. Jdures. . — Le différend sur la date
qui a paru se manifester à la suite de la
production de l'agenda de M. Caillaux a
pris- une importance très sérieuse à nos
yeux. L'entrevue de M. Fabre et de M. Mo
llis-est fixée dans le document de M. Fa
bre au 22 mars.
Dans: cette entrevue, M. Fabre affirme, et
M. Monis confirme, qu'il a été fait une in
tervention de "M. Caillaux. D'autre part,
M: Caillaux affirme n'être intervenu au
près de M. Monis qu'à .la suite d'une dé
marche de M" Maurice Bernard, que son
agenda indique avoir èu lieu le 24.
M." Maurice "Bernard. — L'indication de
M. Caillaux portait le 24. Je n'ai aucune
raison de n'être pas d'accord avec lui.
M. Jaurès. — Si l'entrevue du 24 est la
première entrevue de M. Caillaux et de M 6
Bernard, comment,d'ans l'entrevue de Mai.
Fabre et Monis du 22, a-t-il pu en être
question ? Si l'entrevue de MM. Monis et
Fabre- a été postérieure â là conversation
de MM. Caillaux et Bernard, elle n'a pu
avoir lieu le 24. Elle a eu lieu -au plus tôt
le 25.
M. Monis affirmé qu'il ,a réçu, dans la
matinée, le ministre des Finances. U fau
drait placer - l'entrevue de MM. Monis et
FabTe, daine" cette hypothèse, au plus tôt
dans' la journée du 25. M. Fabre a-til, sur
ce point, recueilli et contrôlé ses souvenirs?
Croit-il ipossible qu'il ait commis, sur la
date, une erreur de trois jouirs ?
:> M.- Fabre. — Je ne crois pas que ce soit
possible. Je suis, sûr de la date : c'est le 22.
- M. Jaurès .— M e Maurice Bernard se sou
vient-il d'avoir vu M. Caillaux et le procu
reur général le 24 ?
iî° 'Maurice Bernard. — Je n'ai ici ni
rapport ni agenda. Je sais que j'ai vu le
procùneur général vers cette date. Je sais
que j'ai eu un entretien avec le ministre
des Finances. J'accepte cette date. J'ai vu
le procureur général l'après-midi et avant
six -heures.
M. André Lefèvre. — Avèz-vous vu le mi
nistre des Finances avant le procureur gé
néral ?
M" Maurice Bernard. — Je n'en sais
rien. Quand j'ai vu M. Fabre, à quelque
date que ce soit, j 'avais été averti que je
pourrais demander là Temise, qu'elle était
accordée."
M. Jaurès à M" Bernard. — Avez-vous
trouvé M. Fabre embarrassé ?
M* Maurice Bernard. — J'avais l'impres
sion d'être devant un homme embarrassé.
M. Jaurès.— Ne pensez-vous pas que son
embarras venait de ce qu'il -avait reçu des
suggestions ?
M" M. Bernard. — Je n'en sais rien. ,
- M. Jaurès à M. Caillaux.- — Pouvez-vous
affirmer que c'est la première fois que M 0
Maurice Bernard vous parlait de e&t-te af-
■ faire
jf. Caillaux. — Je puis l'affirmer de. la
façon la plus .■formelle.
Ministre à partir du 3 mars, je n'ai eu
sûr- ce' sujet qu'un .seul entretien avec M 0
Bernard, qui est fixé, de par mon agenda,
au 24. »
nM* Maurice Bernard. — Je confirme que
je .n'ai eu avec M. le ministre des Finances
qu'une entrevue. Je ne crois pas qu'elle ait
eu lieu le 24.
M. Jaurès à M. Monis. — Etes-vous cer
tain de n'avoir appelé M. Fabre qu'à la
suite d'-une intervention personnelle de M.
Caillaux ?
M. Monis. — J'ai, quant à la date, une
impïûSision, l'impression que M. Caillaux
ci'â parié du renvoi dans une matinée. Le
22 était un meïcrtdi. M. G«îllaux n'.auraix
pas pu venir le matin. C'était son jour
d'audience, c'était aussi le mien.
M. Caillaux. — J'ai la même impression.
Lé mercredi matin, il est impossible que,
pour une simple 'reco-mmaniation-, je sois
allé chez M. le président dit Conseil.
■ M. Monis. — Je n'ai vu qu'unë 1 personne
mV"aat .narlé du renvoi sollicité par M e
M. Bernard. C'est M. Caillaux. Quant à M.;
du Mesndi, je le connaissais à peine. Sa®
visite a été postérieure à la démarche de;
M. 'Cailiaux. J1 m'a. dit : « Avez-vous vu M. ;
Caillaux ? Vous a-t-il parlé du renvoi sol
licité par M" M. Bernard ? » Je répondis
sèchement que je prenais mes renseigne-'
nients.
M. Caillaux. — Il est impossible que je
sois venu voir M. Monis dans la. matinée
du 22. Il avait son audience et j'avais la:
mienne. .
M. Monis. — -M. Çaiilaux m'a parlé ■ uni
matin. C'est l'après-midi que j'ai, fait ap-"
• peler le . proeureuc-général - ?
M..-.Fabre: — M* Maurice Bernard a dit
que, quand il est venu nie voir, j'étais très
gêné.- Gela ne démpntre-t-il pps que j'avais;
13ÇU des instructions ? -, =
M" Maurice Bernards—- J 'ai dit que vous,
m'aviez pâru gêné. Vous ne m'avez pas';
dit un seul mot des instructions.que vousi
aviez reçues. ' ' ;
M. Fabre. — Je n'avais pas à le dire. . *
M* M.' Bernard à M. Caillaux. — Pour,
les conversations d'ordre privé que j'ai pu
avoir avec M. Caillaux, quand il n'était
pas ministre, elles ont' eu lieu à mon ca^j
binet. Si je l'a,i vu au-ministère des Finan
ces' pour d'autres "aSaires, M! Caillaux a
dû le noter;
■M- Caillaux. — Non, je.vais dire pour -i
quoi. J'étais en procès de divorce. J'ai vu
à plusieurs reprises, au; commencement du
mois, M 8 Tliorel et M 0 M. Bernard. Comme
c'était des entrevues données par téléphone;
je ne les notais pas. Le jugement de divorce
était intervenu au 24 mars. Je n'avais plus
à recevoir M* M." Bernard.- Je n'ai pas pu
voir M« M. Bernard le 22 au matin.
M. Jaurès à M 0 Bernard. — Affirmez-:
vous qu'après, le règlement du procès inté
ressant M. Caillaux vous ne t'avez pas revu 1
pour cet objet ? . ' " ■
M" Bernard. -Je crois pouvoir l'affir
mer. Je me souviens d'avoir eu un rendez-:
vous .avec M« Thorel,-avoué, dans le cabinet
du ministre des finances. M; Caillaux ne
pense-Hl pas que, pour des questions diver-;
ses,-pour le'règlement de questions d'in
térêts ■ réciproques nous nous sommes ren
contrés. • ... »
M.Caillaux.— M° Thorel assistait à l'en
trevue. Il n'y a pas eu une entrevue à la
quelle M® Thorel n'assislftt pas.
M 8 Bernard. —,11 est très passible que,
sans avoir de rendez-vous, nous, soyons pas
sés, M" Thorel et moi, vous mettre au cou
rant des incidents.
M. André Lefèvre. — Le 24, M e Bernard
voyait à son cabinet M. Caillaux. Le 24, il
voyait également M. .Fab.re. Si l'entreviie
de M. Caillaux iet.de M. Fabre devait tout
déclancher, je ne.vois pas comment les évé
nements auraient pu se dérouler à ; la date,
qu'indique M. Bloch : Larqque. M. Caillauxi
a .produit un agenda. Les ministres ont un
agenda pour inscrire les rendez-vous don
nés. Je prie M. Monis de produire l'agenda
mentionnant le rendez-vous qu'il a pris
ayee le procureur général.
M'. Monis. — Je n'ai pas d'agenda. .
M. Jaurès. -*-.11 y a intérêt à ce qiie
l'agenda soit produit, s'il existe,' au point
de vue de l'authentificatioii de la date du
document.
■ Pour que M. Monis ait pu faire part, le
22, à M. Fabre des sentiments du ministre
des Finances, il. faut que celui-ci en ait
parlé avant la visite de M 0 Bernard.
; Jf. Caillaux. — Il y a une. hypothèse :
c'est que M. Monis m 'ait parlé sans
m'avoir vu.
M. Monis. — Elle serait beaucoup plus
simple.
M. Caillaux. — Ce n'est qu'une hypo
thèse.- . ...
M. Monis. —Je n'ai pas pris note de ces
entrevues. Si je les .avais notées, je Isa au
rais apportées de .suite. Ce que j'affirme,
c'est qu'une seule personne m'a parié du
désir du renvoi de M° Bernard : c'est iSI.
Caillaux. Je n'ai, pu en parler au pracu-
reur général qu'après que M. • Caillaux
m'en eut parlé à moi-même.
M. Leboucq à M" Bernard. —. Pouvez-
vous arechercher si vous avez plaidé ce
jour-là ?
M° M. Bernard. — Je fais établir mon
carnet sur des feuilles volantes ■ chaque se
maine. Les feuilles sont détruites à la fin
de la semaine. : '
M. Caillaux.à M. Monis. — Je demande
à Mi- Monis qui a déjà reconnu quc je ne
lui ai parlé- qu'une fois de l'affaire, si je
no lui ai, pas dit que j'avais reçu la visite
dé M" M. Bernard ?
M. Monis. — Parfaitement je me sou
viens qu'un dimanche matin, au début de
mon ministère, M. Caillaux m'a dât dans
quelles conditions M 0 M. Bernard lui avait
prêté son concQurs pour, une affaire pri
vée. "' '■■■■'
- M. Caillaux. — J'avais accepté d'entrer
daaîiS le .ministère le 3 mars pour une
affaire d'ordre privé. Je suis Venu dire
quelques jours après- à M. Monis que
j'avais scrupule de conscience de ne pes
lui en avoir parlé, mais que l'affaire était
réglée et que j'avais éprouvé une vive sa
tisfaction du concours que m'avait prêté
M e M. Bernard. -
M. Monis. — Quand huit ou dix jours
après M. Caillaux m'a parlé du désir de
M" M. Bernard d'obtenir la remise, je n'ai
pas été surpris qu'il eût dessein de lui
être agréable.
*1, Jaurès à M' Bernard. — Entre votre
entrevus ^.' ec . M - Caillaux et votre de
mande à M. Bi'u^nlt de l'Isle, y a-t-il eu un
long délai ?• .--. .- ' - __ ^ ■ .
M" Bernard. — J'ai écrit à ftf. Bidault de
l'Isle 1-e 28 mars. M. Bidault de l'Isle m'a
•répondu le 29. Ma demande de remise a
été -déclanchée -par le renseignement qui
m'a été donné. - - -— - " -
M. Perissoud. —Âver-vous vu: deux fois-
M. Fab.re ?
M a . Maurice Bernard.— J'ai vu M. Fa
bre une seule fois. M.. Faire dit dans
son rapport que je l'ai vu tme seconde fois.
Je suis- convaincu du contraire. C'est une
conviction que je puis affirmer sur l'hon
neur. : La secondé, : j'ai vii" M. Bloch-La-
■ roque. • ■
J'ai dit 4 M. Bloch-Laroque que nion ir
ritation ne venait que d'un froissement
d'amour-propre.
M. Fabre. — Je maintiens que j'ai tmo
seconde fois vu M 8 Maurice Bernard. J'af
firme qu'il est venu dans mon cabinet et
qii'il m'a dit : « Je suis outré de ce qui
se passe. On m'a fait faire un pas de clerc.
-Advienne que pourra. », ■■•
M. Bernard. — Si je vous ai vu ce
jour-là, les paroles que j'ai prononcées
sont pelles que j'ai dites à M. Bloch-La-
roque. Je n'ai souvenir que de ma visite à
M. Bloch-Laroque. Il m'avait paru que
de certaines dépositions on pouvait peut-
être inférer que mon' mécontentement ve
nait de ce qu'on m'avait refusé la remise.
Ii venait, en réalité, de; ce qu'on .m'avait
fait faire un pas de clerc!
Un .avocat; qui sa voit refuser ,une re
mise n'a pas lieu d'en être irrité. Ce qui a
c.ausê mon mécontentement, c'est que
j'avais été informé que la remido me serait
.accordée.
M. Delahaye (à M. Monis). — Vous avez
un' agenda? ' . ;;
- M. Monis. -y- J'avais un block-notes sur
lequel . j'inscrivais mes visites. Chaque
jour;-on, enlevait la feuille."
M. Caillaux. — L'agenda est une ques
tion d'habitude.
M. Delahaye. — Comment . M. Caillaux
et -M" M. Bernard peuvent-ils expliquer le
parallélisme de. la déclaration de M. du
Mesnil, qui dit que c'est au nom de M" M.
Bernard qu'il s'est présenté ciiez M. Cail
laux ? t •
M. Caillaux. — M. du Mesnil m'a fait
part du désir, qu'avait M 0 M. Bernard de
solliciter une remise et m'a demandé s'il y
avait opposition du gouvernement. J'ai
dit : « Je n'en sais rien. Voyez M. Monis. »
C'est plus tard que j'ai réçu la visite de
M* M, Bernard et que j'ai transmis le dé
sir de M 9 Bernard à M. Monis.
M. Long (à M" Bernard). — Quand vous
avez causé à M. Caillaux étiez-voiis pré
venu que la Temise vous serait accordée?
. M e M. Bernard. — Quand j'ai vu le pro
cureur général, j'avais été averti que la
remise était accordée; • j
M. Caillaux. — Et quand vous elfes venu
me voir? . . . i
. M e M. Bernard. Si je vous ni vu, cela
nie paraît bien évident. Si la date du 24
est vraie; si j'ai vu le procureur général
le 24, il est certain que je savais que ia
remise me serait accordée. Lorsque je suis
allé voir le procureur général, Je. 24, ce
qiii m'a déterminé, >c'est qu'on m'avait dit
qu,e la remise me serait accordé,?.-S il f:iut
que je situe' le -moment exact où la com
munication me fut faite, je serais porté
à croire que, si -.j'ai vu-le procureur gé
néral le vendredi, dans l'après-midi, c'est
que j'avais reçu .la communication le 23
au soir ou le -24. au matin. En ce qui con
cerne ma communication à M-, Caillaux,
je -suis empêché par le secret- profession
nel, d'en faire connaître l'objet. . .
'■M. Caillaux. — Maître Maurice Bernard,
il ne faut pas laisser supposer que cette
démarche chez moi pût se confondre avec
une visite que vous avez reçue. . i
Bernard . — Avec l'intention de ne
rien dire ni par prétérit -ion,--.ni autrement
de ce qu'avait été notre conversation, j'ai
déclaré que vous lie m'aviez jamais prié
de demander la remise. Je ne . puis m'ex-
pliquersur le reste de la conversation. .
M. Jaurès (à M e Bernard). — Qu'alliez-
vous faire chez M. Caillaux? !
M". M. Bernard. — Voilà trois séances
que -vous, nie faites venir. J'ai déclaré que
j'étais tenu paT le secret professionnel de
taire ma conversation avec M. Caillaux. ,
M. Jaurès à M 8 Maurice Bernard. — Ma
prétention est que vos réticences sont ter
ribles pour les hommes ' mêlés à cette ai-,
faire. On va -dire-: « Qu'allait-il faire chez'
M. Caillaux s'il avait- déjà là remise ? La
démarche ne s'explique que- .par le désir:
qu'il avait de mettre M. Caillaux en moù-:
vement. » Il y a une chose que vr/us no
pouvez pas déterminer : c'est Mie-t que
ces alternatives d'ombre et- de lumière pro
duiront dans la pensée publique. Je iïe ;
cherche pas à taquiner ici — ce serait;
indigne de moi — un maître de la barra |
Je vous demande, puisque vous -avez dit
avoir reçu l'assurance de la remise, si
vous l'aviez avant- la visite de M. Cail,
laux. - : -j
M" Maurice Bernard. — D'après les da
tes, certainement oui. Je ne suis pas
chargé de défendre qui que ce' soit contre
l'imagination publique. Je réponds à vos
questions, quand je le peux.; quand je juge
ne pas pouvoir, je me tais.
M. Jaurès à M" Bernard. — Vous avez
dit que vous aviez -marché un jour trop
tôt. .
M 6 M. Bernard. — J'ai - , voulu dire par là'
que j'avais commis un impair, alors que
me présentant"un jour -plus -tard, la re
mise m'était accordée.
M. -Jaurès. — Aviez-vous l'impif ssion
que.la remise était accordée?
M 8 Maurice Bernard. —- Ccrlaîucmont
oui.
M. Jaurès. — Vous n'avez pas dit à M.
Caillaux que vous aviez' su que la remise
vous serait accordée 1
M* M. Bernard. — Sur mon entretien
avec M. Caillaux, je ne dirai rien.
M. Caillaux (à M" M. Bernard). — Vous
ne voudrez pas que persiste un soupçon à
mon endroit dsns l'opinion publique?
Vous pouvez dire que dans cet entretien
il n'y a eu de moi aucune sollicitation à
demander la remise.
.. M'. M. Bernard. — Je l'ai dît spontané
ment.
M, Caillaux. — Donc. . il est entendu
qu'aucune initiative n'a 6ré prise par niai
en ce qui concerne.la remise. " , y
L'entretien, je le répéterai, devant vous. •
M° Bernard. — Vous direz ce que vous
voudrez ; je ne dirai ni oui 'ni non, tenu
que je suis par le -secret -professionnel. Je*
n'adorerai ni ne contredirai en rien aux
déclarations que vous apporterez.
' Lire la suite en.« Dernière HeWTC »*
(Juatrô-vingt-umèœo ar*i3e. — t(>324.
1© 14
JEUDI 26 MARÇ.1914
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V *•
DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
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qu'à l'Église et à la Patrie.
Louis YEUILLOT i Programma da l'Univers (1842}
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Le discours de M.
:SJErR«A ÂFF1:€H
/ ; Le.Sénats voté l'affichage du discours prononcé.hier.par M.Viviani/mi- ;
Tiistre dq. CIastruotion publique, dans lo débat sur les projets",de « défense laï- :
:tjue » v â eu coûtera 25.000 francs, aux contribuables.. Qui-donnera 25.000 fr. :
IDour ; .^me affiche, qui. comprendrait avec le discours de M.-Viviani les répon- ^
, ses qu'appellerait chaque -phrase' de ce discours ? ....... i
M. Viviani dit :
« iLa -morale qTj» l'instituteur enaèigne est
dépourvue da .sanctifia ,®&ligieu^e. ; ©lie sa
-contente de sanctions purement terrestres,
«pii suffisent.- »
« L'humanité doit se .racheter par elle-
même, f>ar s a.-so u£fr an-ce et son labeur. »
. . « Les peuleç régies.
Oui, mais...
"Las gouvernements, laïques accordent lai
« remise » des • sanctions, comma "à R
Les illustres laïques de l'humanité pré
fèrent rathetei* les actions en baisse dans
les coups, de Bourse. ■ Jouir et travailler le
moins .possible : c'est, le spectacle qu'ils
donnent, ..... :
M. Capitaux di t à s à/femme ; « P uisqu'il
n'y a riàri â faire contre Calmette, j'irai .lui
casser : la gueule. -» (Déclaration: de Mme
Caillaux à- l'instruction.)
U FORCE
L
L'amour de M.. Deays Coohin po-ùr
« l'admirable siècle V où, nora" vivons
tient-il' t-oujotirs'f L'heure serait peut:
être bien choisie de s'en informer.
Malheureusement, les catholiques ont
d'autres sujets de préoccupation, et il
est à souhaiter" qu'au milieu de toutes
ces hontes qui submergent notre mal
heureux pays ils aient assez . de sang 1
îrdid' pour" observer comme il convient
le côté le p.lûs intéressant des choses, i
■f ©ans : l'effondrement absolu des pou
voirs judiciaire, législatif et exécutif
.jqui se. produit, en ce moment, ne vous
semble-t-il pas que le quatrième pouvoir
seul (la Presse) garde encore,- -malgré
.toutes ses effroyables tares, une force
(relative? Que voyons-nous ? D'un côté, le
premier des ministres disposant, en sou
verain presquej absolu, de la magistra
ture; et très-expert à manier-les puis
sances d'argent; de l'autre, un simple
^directeur de journal. C'est le directeur
de journal qui l'emporte sur le minis
tre. Il est évident que les premières at
taques de M.- Calmette produisirent,
'dans le ménage Caillaux, un complet
"'affolement. A la fin, M. Calmette est
intime qu'elle avait de la supériorité du
journaliste,'Mme Caillaux a trouvé un
-«îot-sàblime : « Puisqu'en France, il
•n'y a plus dë justice... '» Or, ëlle avait
piandé; ehez elle, consulté' et'.m-origéné,
comme de-vulgaires laquais,-des juris
consultes,.. des hommes politiques, des
procureurs et autres magistrats abon
damment pourvus de décorations. Il y
a bien des juges à Paris, mais la-justice
.n'existe pas, parce que ses représentants
sont dépourvus de toute influence. Celui
qui seul, peut donner des ordres et in
fliger dés : châtiments s'appelle le jour
naliste. : ■ ■ • ■ " ,
MM. Briarid et Barthou enchérissent
sur . Mme Caillaux. Us ont entre les
mains une'arme terrible (le document
Fabre) dont en conscience ils devraient
:faire, usage. Ils-paraissent.croire' qu'en
tre leurs mains officielles cette arme
-serait sans efficacité, maiis ils tTem-
Ment à la seule pensée qu'un journa
liste pourrait s'en emparer, quelque
jptir, et la manier, à son gré. Tant qu'il
repose, sur le bureau de Monsieur le mi
nistre de la justice, le document Fabre
n'inquiète personne. Mais qu'il passe'
/dans'3e cabinet-de M. le-directeur du
Figaro', une sorte de révolution éclate
aussitôt. Le chœur, je veux' dire la
Chambre, complète ou trahit très ingé-;
■nieusement -la pensée des deux chefs
d'orchestre, Briànd et Barthou. De la
lecture des débats parlementaires, il ré-!
■suite,' en effet, que tous les anciens mi-
.-maires, modérés et radicaux, tous,;
connaissaient les secrets honteux de;
•l'affaire Rochette. M. Bonnefous, uh'
.'député 'du Centre, ne cessa point de s'en
étonner, au cours de la fameuse séance.
« C'est, étonnant, remarquait-il avec
obstination. Tout à l'heure, on ne savait
Tien, et maintenant on sait tout. »
; .i Mais oui, honnête homme du Centre,
on savait tout. et M. Caillaux triom-
-capable de l'abattre. - ;
.: Le succès de la.lettre historique si-
jgnée « Ton Jo '» n'est pas moins signi-,
.•ficatif. Quel secret contient-elle donc,
fcette lettre ? Celui-ci uniquement 5 M.
.Caillaux, tout en paraissant défendre
.l'impôt sur, le revenu, la.fait échouer,
ou, pour, jjmployer son expression, l'a
écrasé. Le beau mystère, en vérité"!.''Si;
affaiblie que -soit l'intelligence française 5
par quarante années d'un régime dépri
mant, il ne se trouverait plus cepen
dant un. électeur pour juger M.- Cail--
laux incapable d'uiic . telle '"tartufferie.-
A tort ou à raison, tout le monde
croit fermement que la vie parlemen
taire est une odieuse et perpétuelle co
médie. Mais le Figaro révèle que 'dans
cette comédie, M. Caillaux joua, il y a
une dizaine d'années, son petit bout de
rôle, et voilà le régime républicain tout
entier -tremblant sur ses bases. Oh ! la
peur de ce qu'il est convenu d'appeler
la publicité !
Elle se révèle avec une force particu
lière dans l'éditorial que publia le Fi
garo le lendemain du jour tragique :
ft Notre directeur, - M. Calmette, est
mort-cette nuit, assassiné.
« Notre directeur avait accusé M. Cail
laux ■
r « De...... de..... de..... ' ;
« ... Auréquisitoire'de nôtre directeur,'
M. Caillaux n'a pas répondu, a la tri
bune. Il n'a pas poursuivi en cour d'asr
sises, il n'A pas envoyé de témoins ;
mais..hier soir, à six.heures et demie;
la femmé duministre des finances, Mme
Joseph Caillaux, est venue au Figaro,
et elle*a assassiné M. Gaston Calmette. »
L'apologie est fort juste, mais.elle
contient cependant une erreur par omis-
sio'n qu'il importe 'de "relever. En fait,
M. Caillaux ne s'était défendu ni à la
tribune, ni sur' le terrain judiciaire, ni
sur le terrain tout .court, mais il avait
envoyé aux journaux de petites notes
où apparaissait l'intention de se discul
per. .Autrement.dit, contre la presse, il
n'avait trouvé à 'employer que' la
presse. Ayant reconnu qu'il avait
échoué, il .recourut, au revolver. Dans
notre pays de France, en 1914', le'gou
vernement, la magistrature, la police et
le préjugé de l'honneur n'ont plus de
force. Il n'y a que la presse. Mais,
l'onôto du "journaliste a pour correctif
(quel correctif !) le browning des fem
mes irascibles.
La fantastique lettre de M. Thalamas
(n'en laissons point perdre le souvenir,
de grâce) met dans un singulier relief
cette dure constatation. « Madame, écri
vait . l'insulteur de Jeanne d'Arc, Ma
dame, je n'ai pas l'honneur de vous,
connaître, mais je sais par expérience
quelle est l'infamie de la presse im
monde envers les sentiments les plus
intimes et les plus sacrés,- quelle guerre
elle mène contre la famille, les choses
privées les plus respectables, et ceux
qui luttent contre les privilèges des ri
ches et contre les menées cléricales.
«. Vous en avez tué un, bravo !... »
- M. Thalamas dit fort bien le con-.
traire de ce qu'il voulait dire, savoir,
l'exacte vérité. Son ambition - était de :
se poser en victime, innocente de la
presse. Le malheur et âon inexpérience
grammaticale ont voulu qu'il se procla
mât -lui-même un- virtuose de Ja diffa
mation. Il sait' par expérience, lui,
journaliste, quelle est l'infamie , de la
presse immonde. Mais il prouve bien,
à son tour, qu'en l'an deuxième de la
-présidence -de M. Raymond Poincaré,
au quatrième pouvoir seul, à la presse,
reste encore un peu de vigueur.. On ne
lui en demandait pas davantage.
Donc,, au. milieu (lu pur état anar-
chique qui est le nôtre, les honnêtes
gens, leurs familles, les principes qui
leur sont chers, et les institutions qu'ils
surent fonder n'ont pas à attendre des
pouvoir.? publics une quelconque pro
tection. Tout le savoir-faire desdits pou
voirs publics se. borne, à percevoir des
impôts et à molester les catholiques»
Çomix}é. sérieux,"instrument de défense,
•lés' malheureux Français ne pëUiifént,
guère s'offrir qu'un journal, uh journal
suffisamment. organisé, s'entend, et<
pourvu de quelques. rédacteurs coura
geux.
■ Il serait bon-de redire ces- choses à;
propos, ou même hors de propos, dans;
■nos milieux catholiques.- •. '
: Abbé DELFOUR. :
Les résultats acquis
—K«——— '.. i
La commission d'enquête peut clore,
ses travaux quand elle voudra; elle
pourra les prolonger, si elle le préfère,
pour essayer de v noyer l'essentiel dans
un flux ; malodorant de détails. Pour
tout le monde, pour le pays entier, la
lumière est faite...
M. -Monis et ■ M. Caillaux sont con
vaincus d'avoir entravé l'œuvre dé lai
justicÈ. en faisant pression sur le pro
cureur général Fabre..
• M..- Monis- et M. Caillaux-.sont .con
vaincus d'avoir favorisé le financier
R-ochette, condamné pour escroqueries.
M.. Monis et M. Caillaux sont con
vaincus d'avoir .menti à la Chambre
lorsqu'ils ont déclaré n'être pour rien
dans la remise .qui fut accordée à Ro-
chette. . " ' ., >
M. Dà'umerg'ue, président du Conseil,
est convaincu également d'avoir joué
une indigne comédie lorsqu'il déclarait
faussement à la tribune que le docu
ment Fabre n'existait pas et que les
assertions produites .par M. Jules Dela-
haye n'étaient que des calomnies.
M. Caillaux est convaincu, par la dé
position de M. Barthou, dé s'être fait
remettre de,s copies de documents di
plomatiques avec l'intention de s'en ser
vir dans, une polémique. •- - ,
M. Caillaux est convaincu'd'avoir dé
claré qu'il redoutait pour lui la publi
cation de certains documents, intéres
sant la politique extérieure, publication
qui fut empêchée par urie démarche de
M. Doumergue auprès de M. Barthou.
Que désirerait-on savoir -de plus?
Rien. Le pays" est édifié.
Restent les sanctions à: demander. Il
faudrait évidemment tr.aduire MM. Mo
nis et Caillaux pour forfaiture devant
la Haute Cour. On ne le fera pas. C'est
tout le régime qui serait mis en accu
sation. Les radicaux vont s'arranger
pour sauver ces' deux chefs enfoncés
dans la boue —. .une boue- tachée de
sang—jusqu'au cou. Ils n'abandonnent
pas leurs cadavres. Ils les relèvent, et
font tous leurs efforts pour leur insuf
fler une vie nouvelle. L'autre soir, le
Comité exécutif du parti radical déci
dait que M. Caillaux rie renoncerait pas
à la vie politique. Hier, M. Doumergue
nous faisait savoir que le ministère ne
démissionnerait pas. : ?
Ce n'est pas nous qui serons surpris
par ces audaces. Depuis quand -les pou
belles, se vident-elles toutes. seules ? Il
y faut' le balayeur. Qui prendra le ba
lai ? ■ ■ ;
La révolte de TUlster
La révolte de l'Ulster a pris, en quelques
jours, les proportions les plus graves. Et
ainsi se tro.uvënt démentis les optimistes
qui prophétisaient un arrangement ' cer
tain. Ainsi se trouve démentie encore la
réputation de sagesse et de modération qui
a été-faite, bien gratuitement d'ailleurs, et
souvent bien à tort, on s'en aperçoit au
jourd'hui, aux peuples anglo-saxons.
~Non seulement les ' volontaires enrôlés
par sir Edward Carson sont prêts à. résis
ter, les armes à la main, aux volontés du
Parlement et au Home Riile, mais encore
les officiers de l'armée régulière. donnent
en masse leur démission, pour ne pas
avoir à marcher contre leurs frères oran-
gistes. C'est le gâchis complet, la guerre
civile à son plus haut degré--
Observons en passant' que l'opinion gé
nérale, en Europe, est indulgente aux ré
voltés" de l'Ulster, C'est que la population
qui s'insurge contre les décisions du Par
lement britannique et de sa majorité libé
rale est protestante, et refuse d'avoir un
gouvernement commun avec là population,
en fôrtè : proportion: catholique, de l'Irlan
de. Si le cas inverse se produisait, si unjs
province catholique prenait les armes et
entrait en rébellion pour sauvegarder son
indépendance, Dieu sait de quelle indigna
tion elle ne serait pas l'objet !
Cependant, les événements - d'Irlande ne
compliquent pas-peu la position du cabi
net libéral-radical. Gladstone avait déjà
succombé au Home Rule. Il se pourrait
que M. Àsquith en mourût. Mais en Kïêîne
temps, les convulsions intérieures, venant
à la suite d'un long état, de crise et de lut
tes constitutionnelles, affaiblissent l'An
gleterre, déjà bien déchue de son rang
dans lé monde, menacée par l'Allemagne
grandissante. Notre temps aura vu le com
mencement de la décadence pour le
Royaume naguère Uni, et dont voilà déjà
«a morceau^ l'Irlande^ jaii se désagrège...
Miette-tais-Caillaux
A LA GOMMIS^IOrsr D'ENQUÊTE
- &éBBsae de g® msto
Confrontation ionis-Caillaux-Maurice Bernard-Fahre
La séance de la commission s d'enquête de
l'affaire Rochette est ouverte à 9 heures.
Rectification au procè9 : verbaJ du 24
Au début de la séance-M. Jules Delahaye
demande une rëctification du ,procèS7verbal.
A la lin de l'audition de'M. Barthou, il avait
insisté sur l'importance des déclarations de ;
M. Barthou rapportant que M. Caillaux lui
avait dit que-la remise du procès Rochette
était nécessaire pour éviter la. divulgation
des budgets de publicité relatifs aux émis
sions de Rochette. Et à.ce propos, il avait
ajouté que dans ces budgets de publicité
était le. lien , entre .l'intervention de M. Cail-
/ïi'ux et "la remise du ju-ocès Rochette. Puis
il avait interrogé -M. Barthou sur les pièces
.du ministère des . Affaires .étrangères dont,
l'Œuvre ayait indiqiïé la substance et d'.où
il résultait que M. Caillaux avait négocié,
avantageusement" -pour l'Allemagne; en
dehors de ;M.' de Sèlvés; ministre des Affai-,
fe-étrangères. M. Bài-thou ayant supplié
dans un intérêt patriotique de ne pas abor
der ce sujet, M. Jules Dêlaliaye déclara s'in-
Cliiîer. - - - " • - • ". • • ;
Le "compte rendu analytique attribue les
paroles de M. Barthou et le silence de M.
Delahaye aux frais de publicité des émis
sions Rochette. C'est cette confusion sur
laquelle M. Delahaye demande la rectifica
tion du procès-verbal. '
. .vx. . •- - - * :
^ •
MM. Monis, Caillaux, Maurice Bernard
et Fabre, procureur général, sont intro
duits.
M. -Jaurès défère le serment à- chacun
des -témoins. MM. Monis,' Caillaux et Fa
bre prêtent serment,
M' Maurice Bernard. — « Je jure de dire
toute la vérité sous la seule réserve que,
m'impose; le secret professionnel. »
~~M. Jdures. . — Le différend sur la date
qui a paru se manifester à la suite de la
production de l'agenda de M. Caillaux a
pris- une importance très sérieuse à nos
yeux. L'entrevue de M. Fabre et de M. Mo
llis-est fixée dans le document de M. Fa
bre au 22 mars.
Dans: cette entrevue, M. Fabre affirme, et
M. Monis confirme, qu'il a été fait une in
tervention de "M. Caillaux. D'autre part,
M: Caillaux affirme n'être intervenu au
près de M. Monis qu'à .la suite d'une dé
marche de M" Maurice Bernard, que son
agenda indique avoir èu lieu le 24.
M." Maurice "Bernard. — L'indication de
M. Caillaux portait le 24. Je n'ai aucune
raison de n'être pas d'accord avec lui.
M. Jaurès. — Si l'entrevue du 24 est la
première entrevue de M. Caillaux et de M 6
Bernard, comment,d'ans l'entrevue de Mai.
Fabre et Monis du 22, a-t-il pu en être
question ? Si l'entrevue de MM. Monis et
Fabre- a été postérieure â là conversation
de MM. Caillaux et Bernard, elle n'a pu
avoir lieu le 24. Elle a eu lieu -au plus tôt
le 25.
M. Monis affirmé qu'il ,a réçu, dans la
matinée, le ministre des Finances. U fau
drait placer - l'entrevue de MM. Monis et
FabTe, daine" cette hypothèse, au plus tôt
dans' la journée du 25. M. Fabre a-til, sur
ce point, recueilli et contrôlé ses souvenirs?
Croit-il ipossible qu'il ait commis, sur la
date, une erreur de trois jouirs ?
:> M.- Fabre. — Je ne crois pas que ce soit
possible. Je suis, sûr de la date : c'est le 22.
- M. Jaurès .— M e Maurice Bernard se sou
vient-il d'avoir vu M. Caillaux et le procu
reur général le 24 ?
iî° 'Maurice Bernard. — Je n'ai ici ni
rapport ni agenda. Je sais que j'ai vu le
procùneur général vers cette date. Je sais
que j'ai eu un entretien avec le ministre
des Finances. J'accepte cette date. J'ai vu
le procureur général l'après-midi et avant
six -heures.
M. André Lefèvre. — Avèz-vous vu le mi
nistre des Finances avant le procureur gé
néral ?
M" Maurice Bernard. — Je n'en sais
rien. Quand j'ai vu M. Fabre, à quelque
date que ce soit, j 'avais été averti que je
pourrais demander là Temise, qu'elle était
accordée."
M. Jaurès à M" Bernard. — Avez-vous
trouvé M. Fabre embarrassé ?
M* Maurice Bernard. — J'avais l'impres
sion d'être devant un homme embarrassé.
M. Jaurès.— Ne pensez-vous pas que son
embarras venait de ce qu'il -avait reçu des
suggestions ?
M" M. Bernard. — Je n'en sais rien. ,
- M. Jaurès à M. Caillaux.- — Pouvez-vous
affirmer que c'est la première fois que M 0
Maurice Bernard vous parlait de e&t-te af-
■ faire
jf. Caillaux. — Je puis l'affirmer de. la
façon la plus .■formelle.
Ministre à partir du 3 mars, je n'ai eu
sûr- ce' sujet qu'un .seul entretien avec M 0
Bernard, qui est fixé, de par mon agenda,
au 24. »
nM* Maurice Bernard. — Je confirme que
je .n'ai eu avec M. le ministre des Finances
qu'une entrevue. Je ne crois pas qu'elle ait
eu lieu le 24.
M. Jaurès à M. Monis. — Etes-vous cer
tain de n'avoir appelé M. Fabre qu'à la
suite d'-une intervention personnelle de M.
Caillaux ?
M. Monis. — J'ai, quant à la date, une
impïûSision, l'impression que M. Caillaux
ci'â parié du renvoi dans une matinée. Le
22 était un meïcrtdi. M. G«îllaux n'.auraix
pas pu venir le matin. C'était son jour
d'audience, c'était aussi le mien.
M. Caillaux. — J'ai la même impression.
Lé mercredi matin, il est impossible que,
pour une simple 'reco-mmaniation-, je sois
allé chez M. le président dit Conseil.
■ M. Monis. — Je n'ai vu qu'unë 1 personne
mV"aat .narlé du renvoi sollicité par M e
M. Bernard. C'est M. Caillaux. Quant à M.;
du Mesndi, je le connaissais à peine. Sa®
visite a été postérieure à la démarche de;
M. 'Cailiaux. J1 m'a. dit : « Avez-vous vu M. ;
Caillaux ? Vous a-t-il parlé du renvoi sol
licité par M" M. Bernard ? » Je répondis
sèchement que je prenais mes renseigne-'
nients.
M. Caillaux. — Il est impossible que je
sois venu voir M. Monis dans la. matinée
du 22. Il avait son audience et j'avais la:
mienne. .
M. Monis. — -M. Çaiilaux m'a parlé ■ uni
matin. C'est l'après-midi que j'ai, fait ap-"
• peler le . proeureuc-général - ?
M..-.Fabre: — M* Maurice Bernard a dit
que, quand il est venu nie voir, j'étais très
gêné.- Gela ne démpntre-t-il pps que j'avais;
13ÇU des instructions ? -, =
M" Maurice Bernards—- J 'ai dit que vous,
m'aviez pâru gêné. Vous ne m'avez pas';
dit un seul mot des instructions.que vousi
aviez reçues. ' ' ;
M. Fabre. — Je n'avais pas à le dire. . *
M* M.' Bernard à M. Caillaux. — Pour,
les conversations d'ordre privé que j'ai pu
avoir avec M. Caillaux, quand il n'était
pas ministre, elles ont' eu lieu à mon ca^j
binet. Si je l'a,i vu au-ministère des Finan
ces' pour d'autres "aSaires, M! Caillaux a
dû le noter;
■M- Caillaux. — Non, je.vais dire pour -i
quoi. J'étais en procès de divorce. J'ai vu
à plusieurs reprises, au; commencement du
mois, M 8 Tliorel et M 0 M. Bernard. Comme
c'était des entrevues données par téléphone;
je ne les notais pas. Le jugement de divorce
était intervenu au 24 mars. Je n'avais plus
à recevoir M* M." Bernard.- Je n'ai pas pu
voir M« M. Bernard le 22 au matin.
M. Jaurès à M 0 Bernard. — Affirmez-:
vous qu'après, le règlement du procès inté
ressant M. Caillaux vous ne t'avez pas revu 1
pour cet objet ? . ' " ■
M" Bernard. -Je crois pouvoir l'affir
mer. Je me souviens d'avoir eu un rendez-:
vous .avec M« Thorel,-avoué, dans le cabinet
du ministre des finances. M; Caillaux ne
pense-Hl pas que, pour des questions diver-;
ses,-pour le'règlement de questions d'in
térêts ■ réciproques nous nous sommes ren
contrés. • ... »
M.Caillaux.— M° Thorel assistait à l'en
trevue. Il n'y a pas eu une entrevue à la
quelle M® Thorel n'assislftt pas.
M 8 Bernard. —,11 est très passible que,
sans avoir de rendez-vous, nous, soyons pas
sés, M" Thorel et moi, vous mettre au cou
rant des incidents.
M. André Lefèvre. — Le 24, M e Bernard
voyait à son cabinet M. Caillaux. Le 24, il
voyait également M. .Fab.re. Si l'entreviie
de M. Caillaux iet.de M. Fabre devait tout
déclancher, je ne.vois pas comment les évé
nements auraient pu se dérouler à ; la date,
qu'indique M. Bloch : Larqque. M. Caillauxi
a .produit un agenda. Les ministres ont un
agenda pour inscrire les rendez-vous don
nés. Je prie M. Monis de produire l'agenda
mentionnant le rendez-vous qu'il a pris
ayee le procureur général.
M'. Monis. — Je n'ai pas d'agenda. .
M. Jaurès. -*-.11 y a intérêt à ce qiie
l'agenda soit produit, s'il existe,' au point
de vue de l'authentificatioii de la date du
document.
■ Pour que M. Monis ait pu faire part, le
22, à M. Fabre des sentiments du ministre
des Finances, il. faut que celui-ci en ait
parlé avant la visite de M 0 Bernard.
; Jf. Caillaux. — Il y a une. hypothèse :
c'est que M. Monis m 'ait parlé sans
m'avoir vu.
M. Monis. — Elle serait beaucoup plus
simple.
M. Caillaux. — Ce n'est qu'une hypo
thèse.- . ...
M. Monis. —Je n'ai pas pris note de ces
entrevues. Si je les .avais notées, je Isa au
rais apportées de .suite. Ce que j'affirme,
c'est qu'une seule personne m'a parié du
désir du renvoi de M° Bernard : c'est iSI.
Caillaux. Je n'ai, pu en parler au pracu-
reur général qu'après que M. • Caillaux
m'en eut parlé à moi-même.
M. Leboucq à M" Bernard. —. Pouvez-
vous arechercher si vous avez plaidé ce
jour-là ?
M° M. Bernard. — Je fais établir mon
carnet sur des feuilles volantes ■ chaque se
maine. Les feuilles sont détruites à la fin
de la semaine. : '
M. Caillaux.à M. Monis. — Je demande
à Mi- Monis qui a déjà reconnu quc je ne
lui ai parlé- qu'une fois de l'affaire, si je
no lui ai, pas dit que j'avais reçu la visite
dé M" M. Bernard ?
M. Monis. — Parfaitement je me sou
viens qu'un dimanche matin, au début de
mon ministère, M. Caillaux m'a dât dans
quelles conditions M 0 M. Bernard lui avait
prêté son concQurs pour, une affaire pri
vée. "' '■■■■'
- M. Caillaux. — J'avais accepté d'entrer
daaîiS le .ministère le 3 mars pour une
affaire d'ordre privé. Je suis Venu dire
quelques jours après- à M. Monis que
j'avais scrupule de conscience de ne pes
lui en avoir parlé, mais que l'affaire était
réglée et que j'avais éprouvé une vive sa
tisfaction du concours que m'avait prêté
M e M. Bernard. -
M. Monis. — Quand huit ou dix jours
après M. Caillaux m'a parlé du désir de
M" M. Bernard d'obtenir la remise, je n'ai
pas été surpris qu'il eût dessein de lui
être agréable.
*1, Jaurès à M' Bernard. — Entre votre
entrevus ^.' ec . M - Caillaux et votre de
mande à M. Bi'u^nlt de l'Isle, y a-t-il eu un
long délai ?• .--. .- ' - __ ^ ■ .
M" Bernard. — J'ai écrit à ftf. Bidault de
l'Isle 1-e 28 mars. M. Bidault de l'Isle m'a
•répondu le 29. Ma demande de remise a
été -déclanchée -par le renseignement qui
m'a été donné. - - -— - " -
M. Perissoud. —Âver-vous vu: deux fois-
M. Fab.re ?
M a . Maurice Bernard.— J'ai vu M. Fa
bre une seule fois. M.. Faire dit dans
son rapport que je l'ai vu tme seconde fois.
Je suis- convaincu du contraire. C'est une
conviction que je puis affirmer sur l'hon
neur. : La secondé, : j'ai vii" M. Bloch-La-
■ roque. • ■
J'ai dit 4 M. Bloch-Laroque que nion ir
ritation ne venait que d'un froissement
d'amour-propre.
M. Fabre. — Je maintiens que j'ai tmo
seconde fois vu M 8 Maurice Bernard. J'af
firme qu'il est venu dans mon cabinet et
qii'il m'a dit : « Je suis outré de ce qui
se passe. On m'a fait faire un pas de clerc.
-Advienne que pourra. », ■■•
M. Bernard. — Si je vous ai vu ce
jour-là, les paroles que j'ai prononcées
sont pelles que j'ai dites à M. Bloch-La-
roque. Je n'ai souvenir que de ma visite à
M. Bloch-Laroque. Il m'avait paru que
de certaines dépositions on pouvait peut-
être inférer que mon' mécontentement ve
nait de ce qu'on m'avait refusé la remise.
Ii venait, en réalité, de; ce qu'on .m'avait
fait faire un pas de clerc!
Un .avocat; qui sa voit refuser ,une re
mise n'a pas lieu d'en être irrité. Ce qui a
c.ausê mon mécontentement, c'est que
j'avais été informé que la remido me serait
.accordée.
M. Delahaye (à M. Monis). — Vous avez
un' agenda? ' . ;;
- M. Monis. -y- J'avais un block-notes sur
lequel . j'inscrivais mes visites. Chaque
jour;-on, enlevait la feuille."
M. Caillaux. — L'agenda est une ques
tion d'habitude.
M. Delahaye. — Comment . M. Caillaux
et -M" M. Bernard peuvent-ils expliquer le
parallélisme de. la déclaration de M. du
Mesnil, qui dit que c'est au nom de M" M.
Bernard qu'il s'est présenté ciiez M. Cail
laux ? t •
M. Caillaux. — M. du Mesnil m'a fait
part du désir, qu'avait M 0 M. Bernard de
solliciter une remise et m'a demandé s'il y
avait opposition du gouvernement. J'ai
dit : « Je n'en sais rien. Voyez M. Monis. »
C'est plus tard que j'ai réçu la visite de
M* M, Bernard et que j'ai transmis le dé
sir de M 9 Bernard à M. Monis.
M. Long (à M" Bernard). — Quand vous
avez causé à M. Caillaux étiez-voiis pré
venu que la Temise vous serait accordée?
. M e M. Bernard. — Quand j'ai vu le pro
cureur général, j'avais été averti que la
remise était accordée; • j
M. Caillaux. — Et quand vous elfes venu
me voir? . . . i
. M e M. Bernard. Si je vous ni vu, cela
nie paraît bien évident. Si la date du 24
est vraie; si j'ai vu le procureur général
le 24, il est certain que je savais que ia
remise me serait accordée. Lorsque je suis
allé voir le procureur général, Je. 24, ce
qiii m'a déterminé, >c'est qu'on m'avait dit
qu,e la remise me serait accordé,?.-S il f:iut
que je situe' le -moment exact où la com
munication me fut faite, je serais porté
à croire que, si -.j'ai vu-le procureur gé
néral le vendredi, dans l'après-midi, c'est
que j'avais reçu .la communication le 23
au soir ou le -24. au matin. En ce qui con
cerne ma communication à M-, Caillaux,
je -suis empêché par le secret- profession
nel, d'en faire connaître l'objet. . .
'■M. Caillaux. — Maître Maurice Bernard,
il ne faut pas laisser supposer que cette
démarche chez moi pût se confondre avec
une visite que vous avez reçue. . i
Bernard . — Avec l'intention de ne
rien dire ni par prétérit -ion,--.ni autrement
de ce qu'avait été notre conversation, j'ai
déclaré que vous lie m'aviez jamais prié
de demander la remise. Je ne . puis m'ex-
pliquersur le reste de la conversation. .
M. Jaurès (à M e Bernard). — Qu'alliez-
vous faire chez M. Caillaux? !
M". M. Bernard. — Voilà trois séances
que -vous, nie faites venir. J'ai déclaré que
j'étais tenu paT le secret professionnel de
taire ma conversation avec M. Caillaux. ,
M. Jaurès à M 8 Maurice Bernard. — Ma
prétention est que vos réticences sont ter
ribles pour les hommes ' mêlés à cette ai-,
faire. On va -dire-: « Qu'allait-il faire chez'
M. Caillaux s'il avait- déjà là remise ? La
démarche ne s'explique que- .par le désir:
qu'il avait de mettre M. Caillaux en moù-:
vement. » Il y a une chose que vr/us no
pouvez pas déterminer : c'est Mie-t que
ces alternatives d'ombre et- de lumière pro
duiront dans la pensée publique. Je iïe ;
cherche pas à taquiner ici — ce serait;
indigne de moi — un maître de la barra |
Je vous demande, puisque vous -avez dit
avoir reçu l'assurance de la remise, si
vous l'aviez avant- la visite de M. Cail,
laux. - : -j
M" Maurice Bernard. — D'après les da
tes, certainement oui. Je ne suis pas
chargé de défendre qui que ce' soit contre
l'imagination publique. Je réponds à vos
questions, quand je le peux.; quand je juge
ne pas pouvoir, je me tais.
M. Jaurès à M" Bernard. — Vous avez
dit que vous aviez -marché un jour trop
tôt. .
M 6 M. Bernard. — J'ai - , voulu dire par là'
que j'avais commis un impair, alors que
me présentant"un jour -plus -tard, la re
mise m'était accordée.
M. -Jaurès. — Aviez-vous l'impif ssion
que.la remise était accordée?
M 8 Maurice Bernard. —- Ccrlaîucmont
oui.
M. Jaurès. — Vous n'avez pas dit à M.
Caillaux que vous aviez' su que la remise
vous serait accordée 1
M* M. Bernard. — Sur mon entretien
avec M. Caillaux, je ne dirai rien.
M. Caillaux (à M" M. Bernard). — Vous
ne voudrez pas que persiste un soupçon à
mon endroit dsns l'opinion publique?
Vous pouvez dire que dans cet entretien
il n'y a eu de moi aucune sollicitation à
demander la remise.
.. M'. M. Bernard. — Je l'ai dît spontané
ment.
M, Caillaux. — Donc. . il est entendu
qu'aucune initiative n'a 6ré prise par niai
en ce qui concerne.la remise. " , y
L'entretien, je le répéterai, devant vous. •
M° Bernard. — Vous direz ce que vous
voudrez ; je ne dirai ni oui 'ni non, tenu
que je suis par le -secret -professionnel. Je*
n'adorerai ni ne contredirai en rien aux
déclarations que vous apporterez.
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