Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1914-02-13
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 février 1914 13 février 1914
Description : 1914/02/13 (Numéro 16189). 1914/02/13 (Numéro 16189).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k715314t
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
VENDREDI 13 FÉVRIER 1914
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Seina ,~\ i"
N®—,
DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
Sa milieu des factions de toute espèce, vous ti'appartenons
qu'à l'Église et à la Patrie.
Louis VEUILLOT : Programme de l'Untvert (1842)
1
■VENDREDI 1"3 ; TÉVRIER19
-s*
!" '"'.i'': rr'-vK-î •"
J AMSmTÎQN & RÉDACTION î
farts, 19; rue des Saints-Pères (VI' arrond')
DÉPÔT A ROME : «», FUC8DB U UKE&TB
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AUX BUREAUX DU JOURNAL
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v 6, place de la Bourse
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;< SOMMAIRE
jL'UsiON des ciTHouQCEs, —-Dom Besse.
IL e's méfaits dk l'enseigne vent laïque . — Abbé
> Th. Delmont. ,
E «MJINCEME.NT DU 1I0NM. — Coitttd Catta»
u joua le jour t République de nègresi
SL ettre d 'A llemagsï .—Abbé C .-A. M&arin.
IL a Vis bsugibuse : Lettre de S. Em. le cardi-
"t . nal Cassetta à Mgr Baudriltart.
î — VEglise titulaire des saints Quatre Cou-
$ , ravinés. de ;Rome rendue au «ulte.—
* H.-G. F» :
ÏKUiLtKTON : Chronique philosophique. — Jac-
} qoes Maritain et Comte Catta.
PARIS, 12 FEVRIER 1914
L'Union des catholiques
-— -H-
f "Cette union sur un domaine où la po-
âitique d'Eglise puisse librement s'exer-
ber «st dans -la' foTce des choses. On s'en
(occupe un peu partout. Gomme elle re-
fcoit des noms assez divers, ceux qui tra
vaillent à la procurer semblent poursui
vre des buts différents. Il n'en est rien.
?La contradiction n'est que dans des ap
parences verbales. L'unité des pensées
tet des sentiments finira par se manifes
ter.. Il faut attendre pour cela que les
jiobstaclen s'aplanissent et que des mé;
ïh'odes s'imposent par lè succès. Ce qui
demande du temps.
$ Les obstacles sont de plus d'une sorte.-
iCeùx auxquels les hommes de bonne
jfvolonté se heurtent fréquemment vien
nent des situations prises dans l'action
Religieuse par , lès ligues politiques.
jL 'une d'entre elles, l'Action Libérale,
tpoûr l'appeler de son nom, après avoir.
{hérité des cadres de l'union conserva
trice, les a remplis avec le même person
nel, en- grande majorité catholique» •
Elle Téussit à, se faire -donner une
ftuasi-iavestitûre officielle. A la manière
jilont elle était traitée ïMont elle se po
sait, on aurait pu la prendre pour un
foarti, que dis-je, pour le parti catho
dique. Les intentions de ses chefs et de
Sieurs protecteurs n'allaient pas à autre
ichose. Cela faillit réussir. Mais il y eut
kin malheur : le programme valait moins
jtplê les intentions et on dut ouvrir les
jyeux devant cette réalité, en constatant
Ses discours et les actes. Le libéralisme
)Hnit, par descendre du titre de la ligue
jid^ns la "Conduite politique de ses mem-
ascés.I'.
J- dis occupent quand même, par eux et
fleurs amis, dans quelques diocèses,
positions considérables. Ils inspi-
t lîàotion religieuse. Les groupements
icaittiôiîqués,' qui existent ou qui sont en
tfownation, se trouvent, parfois a leur
jîripu, versés dans les cadres de l'Action
(Libérale. C'est une excellente façon de
aes remplir. Cest aussi le moyen de faire
(dévier une organisation, qui se prétend
^exclusivement religieuse, vers la politi-
fcque constitutionnelle. M. Rocafort a si-
jgnàle. souvent de tels abus dans l'Uni-
l»ers. En le faisant, il a rendu à la cause
î^fttholique un service signalé.
I» li&s promoteurs d'un grand parti ca
tholique suscitent, sans le vouloir, des
[obstacles d'une autre nature. Ce mot
tparïi sonne très mal. Il implique là di
vision. Nous ne gagnerons rien à trans
porter dans nos organisations religieuses
*oe ; vpcable parlementaire et démocrati-
r knlë: Le" catholicisme ne connaît aucun
vparti. Ne faisons pas cependant une que
lle de-mot et .critiquons l'idée d'une
Kvasie 'organisation nationale des catho
diques. Il en est question depuis fort
flongie-imps ^et jamais on n'a pu la réali->
■se/\.Gene serait pourtant pas une chi-
^èri, nxais à là condition de finir par
dà".,Les Belges-,et~ les Allemands ont pu
knettré .-sur-pied, des foules organisées
ipour tenir tête soit aux- libéraux, soit à
'"Bismarck.' Leur succès s'explique ; il y
savait «n Belgique et en Allemagne des
"catholiques qui.se' connaissaient, serrés
«leà- uns contre les autres. Le moment
i ,vénu, on eut tôt fait de dresser avec eux
'contre L'ennemi une opposition redouta
ble. Wœste et Windthorst bénéficièrent
d'un long, travail accompli dans les dio
cèses. •,
* €'est : ce travail préalable qui s'effec
tue^''-en ce moment. Les procédés em
ployés.varient avec l'esprit des popiilà-
?tions„lés ressources dont elles disposent,
"le' béiiîpérament de leurs chefs et vingt
choses ; encore. Certaines contrées sont
^ingrates. On se croirait en pays de mis
sion'. Que peut bien faire le clergé avec"
dé§ gëns qui, ne croyant ni à Dieu ni à
'diable, sont affreusement égoïstes et
^plongés jusqu'à l'âme dans les soucis de;
4a terre?. Je ne dis pas qu'il n'y ait rien,
à "faire' dans ces.'régions déshéritées,'
'mais une action suivie y est fort difficile.
• Ailleurs, les hommes du peuple, ou
vriers ou paysans, ne demandent qu'à
marcher. Les chefs leur font défaut.
-Nobles et bourgeois se dérobent, disant
qu'il n'y a rien à faire. logiques avec
leurs' déclarations, ils commencent par
ne rien faire du tout. Le clergé hii-même
est-il toujours dans la disposition de
.prendre la tête du mouvement? Il fau
drait, pour le dire, ne connaître ni les
hojnmes ni les Français du xix" siècle.
Nous avons vu tant travailler sans ré
sultat qu'il noiis est bien permis de té
moigner quelque défiance. Et puis le
scepticisme pratique a fait dans les
rangs du jeune clergé des progrès incon
testables. L'illusion démocratique & dié-"
sipé son besoin d'idéal et son-bel en
thousiasme.
Je ne voudrais pas généraliser ces ob
servations gt, à WM taar^^epiï
proie du scepticisme. Cependant il est
nécessaire de ne se dérober à soi-même
la vue d'aucun fait. Avant dé se déter
miner à l'action, il faut envisager tels
qu'ils sont les hommes et les choses. Les
surprises ne présentent alors aucun dan
ger. Les obstacles, quels .qu'ils soient,
n'ont rien qui puissent nous arrêter.
L'Eglise en a surmonté d'autres, nous
aurons raison de ceux-là. Mais encore
est-il bon de les voir.
Dieu, du reste, invite à la confiance et
au courage. Nous avons des chefs qui
enseignent, qui commandent et qui agis
sent. - Par leur direction et leur exemple,
ils montrent le chemin qui mène au suc
cès. Les catholiques n'ont qu'à les suivre.
J'ai entre les mains plusieurs écrits de
Mgr l'évêque de Poitiers. Ils sont ins
tructifs et pratiques. Le successeur du
cardinal Pie est avant tout un homme
d'action. Au lieu d'employer beaucoup
de temps et de peine à gagner les hom
mes qui passent pour faire l'opinion, il
est allé droit à ses diocésains. Cet évê-
que, qui a l'éloquence brève d'un géné-
: ral, impose. Les Poitevins ont l'impres
sion qu'il veut et qu'il sait ce qu'il veut.
C'en est assez pour les entraîner. On
sera surpris un, jour de l'empire qu'il
prend sur les volontés. Les prudents
alors oublieront leurs critiques et leurs
défiances. On les verra au premier rang.
? Le petit catéchisme de l'Union des ca
tholiques de Mgr Humbrecht devrait
être appris par cœur. La lettre est ex
cellente et l'esprit est, si possible, meil
leur encore. On ne pouvait mieux com
prendre et exprimer les nécessités d'une
pareille organisation. Le butjie l'Union
est la défense de la religion par les élec
tions et les bonnes oeuvres ; elle n'im
posé aucune opinion politique ; on peut,
en èn faisant partie, rester républicain,
bonapartiste ou royaliste. Elle recom-
: mande aux élections les candidats favo
rables aux libertés de l'Eglise. Il suffit,
pour être admis, d'être catholique et ci
toyen français et d'accepter le pro
gramme de l'Union. Les libertés à ré
clamer et les œuvres à soutenir sont in
diquées d'un mot. Personne ne s'y mé
prend. Avec ce langage, toute équivoque
devient impossible. IÏ ne reste plus qu'à
créer un entraînement parmi les popu
lations religieuses du diocèse. La pre
mière chose à faire dans ce but est de
tenir en haleine ceux qui marchent. Les
autres se décideront à les suivre.
5 L'Evêque de Poitieirs a inscrit sur la
liste des œuvres dont l'Union s'occupe
la propagande du bon journal et la lutte
contre le mauvais. Par une Lettre pas
torale du 27 janvier 1914, il lui donne
à ce 'sujet une direction - ferme. Trois
journaux, l'Avenir de la Vienne, le Bo
cage et la Plaine , la Gazette des Deux-
Sèvres ■, sont jugés et condamnés avec
motifs à l'appui. Ses diocésains reçoi
vent l'interdiction, sous peine de péché
grave, de les acheter, de les vendre, de
s'y abonner, de les lire ou d'y collabo
rer. Tous ont à combattre ces mauvais
journaux et à limiter ainsi, dans la me
sure du possible, le mal qu'ils font. Ce
travail, qui est négatif, ne suffit pas. Il
demande, pour le compléter, une action
positive en faveur des bons journaux:.
: « Les catholiques, écrit Mgr Hum-,
brecht, devront s'intéresser à la bonne
presse, pour l'établir, la propager et en
multiplier la bienfaisante action. » Cette 1
bonne presse ne saurait être confondue
avec une entreprise de ce nom t fondée
et dirigée par des républicains "sans-le-
(iiro, qui excluent impitoyablement tout
journal hostile à la Constitution. Elle est
conçue forcément dans l'esprit qui
anime l'Union des catholiques. Par con
séquent, les journaux royalistes jouis
sent de la même faveur que te autres.
La seule condition qui leur soit posée
etit la défense des libertés de l'Eglise. La
Bonne Presse traite les journaux comme
l'Union des Catholiques, les candidats:
Dom BESSE.
Les méfaits
de l'enseignement laïque
Voici ce qui se passe à I .orges (Loir-et-
Cher) :
Depuis tirés longtemps, les pères et mères
d© famille de cette commune ont à se plain
dre de l'instituteur. On lui reprocherait
notamment 1 :
1° De tenir des propos déplacés et d®
violer la neutralité ;
2° De pratiquer la coédueation cles en
fants— ce qui est illégal puisque la popu
lation a plus de cinq cents habitants et
qu'il y a doux écoles, urne pour les garçons
et une pour les fille®. -
Les parents, pères et mères, au nombro
de vingt-quatre, paraît-il, auraient envoyé
une protestation à d'inspecteur, lui deman
dant le déplacement de l'instituteur pour*
le mois de janvier.
: Mais ils n'ont pas obtenu satisfaction,
l'instituteur étant d'autant mieux noté qu'il
est plus « laïque ». Alors, la plupart des
parente ont refusé d'envoyer leurs enla&ts
à i'éooJe.
■ Va-t-on leur appliquer « l'amende et la
prison a votée pour la u défense laïque » î
Échos
' ■;£ - ' Un don du Creusot
Nous apprenons que le Creusot a faiit un
don de 10.000 francs en faveur des offi
ciers serbes blessés .pendant la guerre. C'est
très bien. Mais qu'est-ce que le. Creusot va
offrir aux officiers turcs qui ont été bles
sés par ses propre» canons ? .
Les derniers vestiges
du bagne de Toulon
^ Depuis hier, les derniers vestiges du ba
gne de Toulon sont tombés sous la pioche
.des "démolisseurs.
. II. ne restait plus des sinistres bâtiments
que quelques murs dont le dernier vient de
disparaître pour l'agrandissement du port.
Le bagne -de Toulon avait été oonbruit en
1680. Il ne reçut que cinquante ans plus
tard les premiers. « galériens ».
Il a été désaffecté en 1873, époque où s'y
trouvaient un certain nombre de commu
nards dont les survivants sont aujourd'hui,
pour la plupart, des personnages officiels.
L'ironie des noms
Un de nos confrères a Televé quelques
noms parmi ceux à qui l'Officiel d'hier ap
portait les palmes académiques.
Il cite : MM. Bécu, Bogros, Bossu, Bon
jour, Cabillot, Cougoule, Crétin, Gengem-
bre, Grossetète, Lavertu, Loutil, ' Marcas
sin, Nanard, Pitou, Roubichou, Saligot,
Tronche, Aquistapaoe, Bibollet, Boncœur,
Bondon, Culot, Goulu, Goutenègre, Héris
son, Jeanjean, Noyé, Pissot, Piton, Serin,
Torchon, Touirte, Ventre et Trouille.
Les tablettes de la Gloire ne por
taient point encore ces VQCfibl&a-ik.
* '
* *
Autre cas de géinination illégale et im
morale. Naguère, les pères de f amille
d'Amblans Olauté-Saône) ne fuient pas
peu surpris d'apprendre dé la bouche de
leurs enfants, que le matin même, à l'ou
verture de la classe, la gémi nation s'était
opérée par les soins de l'instituteur et de
l'institutrice. Pendant que cette dernière
faisait prendre place dans sa" salle de classe
aux enf ants des deux sexes,"âgés de moins
de sqpt ans, son mari faisait ranger dans
la sienne les •enl&nts d£& deux sexe?, ayant
dépassé cet âge.
Cette besogne fut jugée sans doute assez
malpropre par ceux qui en sont les insti
gateurs et las exécuteurs, car -personne n'en
fut à l'avance avisé. Aussi, les habitants
d'Amblans, indignés de cet acte d'artn-
traire qui est évidemment le fait du nou
veau ministre de l'Intérieur, M. Renoult,
député de la circonscription, sont-ils déci
dés à user de toutes les représailles légiti
mes pour obtenir la fin d'une véritable illé
galité.
* *
i II y a longtemps que les instituteurs syn
diqués de Maine-et-Loire n'avaient fait par
ler d'eux. Réunis à la Bourse du travail
d'Angers, ils viennent de voter l'ordre du
jour suivant : > -
Le Syndicat des institutrices et instituteurs
de Maine-et-Loire rappelle : que les Amicales,
réunies en Congrès à Lille, en 1905, ont émis
un vœu en faveur de la - coéducation des
sexes ; que les Syndicats, réunis en Congrès
à Angers en 1910, à Marseille en 1911, à Cham-
Ijéry en 1912, ont réclamé avec insistance l'éta
blissement d'écoles mixtes à deux classes
dans toutes les petites communes où l'insti
tuteur est marié à l'institutrice,
; Le Syndicat invite les organisations ouvriè
res, les sections de la Ligue des droits de
l'homme, les loges, les groupes républicains
et socialistes, en un mot toutes les Associa
tions animées de l'esprit laïque, à demander
énergiquement aux pouvoirs" publics de réa
liser une institution qui rendrait les plus
grands services à l'enseignement primaire.
*
: Voici un méfait d'un : genre inédit : un
instituteur français qui prend ses élèves en
Allemagne !
C'est l'instituteur de Thise (Doubs). ■
: Pendant longtemps, ce pédagogue «ut l'in
conscience d'héberger chez lui des Alle
mands venus dans le pays pour étudier le
français, Cès sujets de l'empereur Guillau
me étaient donc logés et chauffés aux
frais des contribuables français. ,
i Les conseillers municipaux protestèrent,
alléguant à juste titre qu'il était dangereux
de favoriser la présence de ces individus
dans un pays si proche de Ja f rontière.
; L'instituteur M. Pillod, changea alors de
méthode. Il acheta une maison au nom dè
sa fille et y installa un véritable cours à
l'usage des Teutons désireux de se familia
riser avec la langue française,
i II alla même jusqu'à faire publier dans
un journal allemand une annonce pour s'at
tirer de la clientèle.
Est-ce que la défense laïque de MM. Dou-
mèrgue et Viviani peut couvrir une con-
duitè si officieusement anti-française ?
A Gorgols, dans le Cantal, il y, à une ins
titutrice telle que les pères et mères de fa
mille, plutôt que de lui confier leurs en
fants, se voient forcés de les mettre en pen
sion dans les communes voisines, Saint-
Cervin, Gunàc, Laroquevisille, à six,' huit
et dix kilomètres de distance.
Est-il tolérable que toute une commune
paie une institutrice sans pouvoir lui faire
élever des enfants chrétiens? * ^ ,
Mais voici lé bouquet. On annonce ces
joura-ci que cet institutear va avoir de l'a
vancement. Il va pouvoir opérer sur une-
plus large, échelle.
. •
* *
* *
; Et l'instituteur de Blajon, le citoyen Es-
cazeaux? -,
Il a pu impunément, depuis trois ou qua-
tres années, dicter à ses élèves en classe
des choses ignobles contre la religion, con
tre Dieu, contre la vertu, contre la morale ;
cet individu devrait être depuis longtemps'
en .prison pour immoralité. On l'a dénoncé;
à ses chefs, çeux-ci n'ont pas bougé,
i Des pères de famille indignés ' ont alors-
décidé de le poursuivre eux-mêmes et de lui;
demander des dommages-intérêts pour,
avoir souillé l'âme de leurs enfants. Le pro
cès traîne depuis plusieurs mois et menace
de ne pas a^utir^ gjâfiâAift complicité de
la justice
Il y a mieux, si c'est possible, et, le
21 janvier. devant la Cour d'appel de Tou
louse; M® Eydoux, «avocat d'Escazeaux, a
constaté que, dès 1897 et jusqu'à l'année
dernière, tous les inspecteurs, dans 'leurs
rapports, onit reproché à Escazeaux ses mé
thodes extra-pédagogiques, le choix de su
jets brûlants, imprudents,de nature à frois
ser la conscience des enfants, un langage
trivial, frisant parfois l'obscénité.
Ce que (reprochent aujourd'hui les catho
liques à cet instituteur lui avait été repro
ché par ses supérieurs hiérarchiques, et ils
ne Pont pas moins proposé pour l'avance
ment.
C'est inouï. On se demande vraiment
tcomnwnt d'aussi grossières provocations
ne soulèvent pas l'indigniation générale, et
comment un gouvernement qui les commet
n'est pis balayé à l'instant même.
Abbé Th. D elmont.
A l'hôpital non laïcisé
.. - ".
Hier neust disions deux faits qui s'étaient
pasrôs — aprte d'antres scandâtes — à l'hô
pital laïcisé, de Lorient : un enf anit ébouil
lanté, un malade qui, faute de surveillance,
se jette par la fenêtre.
• Nous apprenons aujourd'hui qu'une infir
mière vient de. mourir," à l'hospice de Saint-
Lô, à f âge de soixante-six ans, frappée
par la méningite- cérébro-spinale, qu'elle
avait contractée en soignant'les malades.
Ces malades sont des soldats; L'infir
mière est une sœur, la sœur Angèle; supé
rieure de l'hôpital.
, La noble femme avait reçu, en 1913, une
médaille d'argent pour son dévouement.
Et voilà un rapprochement de faits qui
plaide mieux <^ue tous les arguments .en
faveur du retour dès sœurs dans les hôpi
taux -laïcisés.
Donec dies est
Le commencement tlu monde
Depuis que Laplac© a formulé son hypo
thèse sur la fondation du monde, on s'est
attaché à Ja modifier et à la corriger de
•telle -sort® qu'eile pût's'appUquer à tous les
phénomènes observés dans les astres.
• Vôici à peu près ou en est aujourd'hui la
question.
On admet qu'une masse primitive qu'on
appelle le chaos occupait l'espace. Elle
-était constituée par des éléments très pe
tits, séparés "les uns des autres et dénués
«de toute chaleur. La gravitation les main
tenait aux distances où ils se trouvaient
placés. :
Toutefois, cette masse n'était pas tout à
fait homogène, et, par l'effet des raréfaic-
tions ou das condensations réalisées çà et
là, des .centres d'attraction se produisirent,-
si bien que, l'équilibre étant décidément
rompu, les éléments soumis à l'action de
cés ©entres finirent par se précipiter les uns
sur* les autres avec une violence énorme.
H résulta de -ce choc un, dégagement die
chaleur tel que la masse entière se volati
lisa; pour former des étoiles, entièrement
gazeuses, comme- il en existe encore au
jourd'hui. Depuis lors; te monde, ainsi con
densé, iperd constamment* de sa- chaleur ;
l'état de vibration intense où il ae trouvait
s*atténue .peu à peu, et les astres, se conden
sant de la sorte, tendent en définitive à per-
drô leur chaleur, tout en conservant inva
riable' le mouvement qui les entraîne. r '
H ne saunait être question ici d'entrer si
pët'. jue,ce soit dans le détail de ce. système,
de' montrer en particulier comment il expli
que les" natures et les moiuvements divers
qui s'observent dans le ciel, ni non plus de
dénombrer les millions d'années qui repré
sentent chacune des phases de cette vie du
mondé: 1 En revanche, il pourra servir de
fortnulér quelques remarques d'un intérêt
philosophique évident.
Ii faut admettre, nous disent les astrono
mes, qu'une fois les astres refroidis, la
chance pour que deux d'entré eux s'entre-"
choquent paT l'effet de leurs attractions mu
tuelles ne saurait se présenter qu'après
un intervalle de plusieurs milliards d'an
nées, Dès lors, il demeure acquis que, l'uni
vers dût-il être éternel,, jamais plus 'les con
ditions .primitives du chaos ne sauraient
être renouvelées. Par conséquent, la vie de
cet univers n'est pas une série de pulsa
tions périodiques,mais seulement une suite
d'états-tout différents les uns des autres. -
Sans doute, 'les temps qui ont précédé la
constitution .du chaos primitif sont bien
obscurs, et ta -naissance des petits éléments
qui constituèrent la grande nébuleuse est
encore environnée de bien des mystères.
Mais enfin, cette naissance elle-même est
un : 'aboutissement.Le temps qu'il lui a fallu
pota? se produire est fonction de la "di
mension même des particules les plus pe
tites de la matière. Or, on a, de nos jours,
mesuré Ctes dimensions.
Et;'.par conséquent, nous approchons du
'moment où lès savants liront dans les as
tres leur âge ét celui de l'univers, où ils
pourront dire l'heure de leur naissance ;
•où, par ^conséquent, 'assignant quelque
terme, au moins dans'un sens, à, leur exis
tence, ils ae refuseront à les reconnaître
infinis-dans, leur durée.-
C'est alors qu'à notre tour, nous vien
drons, nous autres métaphysiciens, pour
passer, au delà de cette limite elLermême et
pour demandier : « Maintenant, dites-nous
comuneni oette existence a commencé. »
**J: " ~ Comte C atta.
Au jour te jour
République de nègres
Voilà encore une révolution — la mille et
unième — à Hai ti, et voilà une nouvelle
occasion de parler de cette bizarre républi
que, dans laquelle nous pouvons contem
pler, si je ne m'abuse, l'idéal du régime po
pulaire. . .
Cette contemplation ne va pas sans quel
que agrément. Si j'étais médecin, j'ordon
nerais à mes malades atteints de neuras
thénie, pour les guérir radicalement, la
lecture des journaux de Haïti. J'en ai eu
un, jadis, entre les mains. Je ne sais pas
s'il existe encore. Il s'appelait l'Œil, et il
était dirigé, en 1881, par le sénateur
Edouard Pinckombe. Le titre de cette feuil
le ne paraissant pas assez explicite, on
ajouta d'abord « qui voit tout » ef, un peu
plus tard, « qui entend tout ». L'Œil qui
voit tout et qui entend tout, c'était un ti
tre tout à fait réussi, et définitif.
• Dans ces journaux, qu'ils se dénomment
l'Œil, la Foudre ou l' Argus, s'étale la colos
sale.vanité des Haïtiens que tous les voya
geurs ont constatée, signalée, ét qui n'a
d'égale — peut-être — que la vanité des
Français. Ces deux pays se ressemblent,
d'ailleurs, infiniment plus qu'on ne croit.
L'un est la caricature de l'autre.
Obligé de reconnaître, il y a quelques an
nées, et d'mouer qu'Haïti n'a qu'un nom
bre' réduii d'habitants; un écrivain de Port-
au-Prince ajoutait qu'en revanche elle
esti comme la Grèce, « le théâtre d!événe
ments qui la rendent plus illustre que les
grandes monarchies.de la terre ».
. f Ces événements, ce sont, sans doute, les
coups d'Etat et tes révolutions. Ils ont tous
la même origine et procèdent de la même
manière. On peut prendre comme exemple
le pronunciamiento du général Nord-Alexis.
Nord-Alexis était une sorte de vieux go
rille de quatre-vingt-deux à quatre-vingt-
huit ans — on ignorait son âge et il ne le
savait peut-être pas lui-même — qui, en
1902, s'empara du pouvoir et prit la place
du général Tyresias Simon-Sam.
Il entra à Port-au-Prince en vainqueur,
et passa sous six arcs de triomphe. Pen
dant ce temps, la foule chantait :
;»(»■-
: Nô Alexis bon papa,
■Nô Alexis not' sauvi. ;
Nô Alexis pobité.
- C'est bon suié qui bon nous li.
' : C'est li nous v'ié. c'est li nous prend-™
Je ne connais pas la musiquè sur laqucl-
le se chantait cet hymne d'allégresse, mais
je suppose qu'elle devait avoir beaucoup
de noires. >
A HaUi,-le grade de général, qui conduit
souvent aux fonctions de président de la
République, s'obtient* sans trop de peine.
Un des. voyageurs qui visitèrent ce pays
cite le curriculum vitae d'un personnage
notable de Port-au-Prince. En 1859, il était
répétiteur •au lycée, —en 1861, tirailleur
de la' garde du gouvernement, en 1866,
avocat, -r- en 1874, député, puis ambassa
deur, —"en 1875, général de brigade,en
1876, conseiller d'Etat, —> en 1879, inspec
teur primaire, puis général de division, —
en 4887, proviseur du lycée des Cayes, etc...,
- Général; conseiller d'Etat, proviseur ou
simple citoyen, le Haïtien se distingue par
l'importance qu'il se donne. On a remarqué
son goût maladif pour la redingote. Elle
est pour lui le seul vêtement, propre ou ta
ché) qui convienne à un homme libre. Il la
porté comme un drapeau.
: Cette hypertro-phie de l'amour-propre se
révèle dans les moindres détails — dans les
prénoms par exemple. Pierre, Jean, Louis,
Henri, etc., ces vulgaires prénoms, dont les
Blancs se contentent, ne suffisent pas (à
part, de très rares exceptions) à un nègre.
Il leur préfère, pour son usage person
nel, pour rehausser sa dignité de citoyen,
des vocables plus distingués : Fabius, Ro-
mulus, Télémaque, Àristoclès, Marc-Au-,
rèle, Théodoric, Clotaire, Bossuet, Racine,
Oxygène ou Phylloxéra. Il y a beaucoup de
Dantés et d'Aramis, à cause d'Alexandre
Dumas, très populaire dans le pays, com
me mulâtre infiniment plus que comme ro
mancier. Les femmes,non moins exigeantes,
s'appellent 'Délice, Flexible, Ulcénie, Vra-
nia, Alcina&se, l'hélécide, Macalada, Ilo-
sanna ou Uliemphise. Ce sont des mots qui
sonnent bien, mais je me demande d'où ils
sortent. '
Une autre, marque de la vanité noire,
c'est l'emphase. A. propos, d'articles peu
bienveillants insérés par Victor Cochinat
(qui était lui-même un nègre) dans la Pe
tite. Presse, un littérateur haïtien, .doué, je
dois le reconnaître, de quelque talent, pu
blia, en 1883, un ouvrage fort curieux, in
titulé. : la République d'Haïti et ses visi
teurs. J'y relève cc passage, qui donnera
une idée 'de ce style nègre, dont on trouve
rait, en France, plus d'un exemple, dans
certains journaux de,province :
■ a Mère, ils t'ont craché au visage fies
visiteurs, et surtout Cochinat) et ils t'ont
souffletée de leurs sarcasmes et de leurs
rires, lorsque, les entrailles saignantes el
lés flancs déchirés, tu pleurais en pansant
tes blessures.
i « Les lâches ! les petits! les mauvais ! Eh
bien!.moi, le moindre de tes enfants, mère,
je nie dresse devant toi, et, la dextre ar
mée d'une plume ou d'une épée, je te défen
drai jusqu'à mon jour dernier.
u Je les souffleterai à mon tour, et j'au
rais voulu qu'ils fussent tous réunis devant
jnoi, dans un seul homme, qour lui cra
cher au visage cl pour lui écraser la figure
du talon de ma bottine! »
Il est bon d'aimer son pays, mais il vaut
toujours mieux l'aimer simplement, el sans
points d'exclamation.
S aint -R oman.
LETTRE D'ALLEMAGNE
<—— .
LE CENTENAIRE
DE LA MORT DE FICHTE
LES PRODUCTIONS LITTERAIRES
' Berlin, 9 février.
U y a eu, le 29 janvier, cent ans que le
philosophe Jean-Gottlieib Fichte mourut, ou
plutôt, comme il s'exprimait, fut « guéri de
ses maux ». La presse allemande, la berli
noise en particulier, lui a, ces jours-ci, con -i
sacré de nombreux articles d'éloges. Chose
curieuse, ce n'œt point le philosophe que
l'on a le plus loué dans ce philosophe,, c'est
plutôt le patriote qui prononça à Berlin,
dans l'hiver de 1807 à 1808, ses Discours à
la nation allemande. H montrait au .peuple
allemand en servitude, à la veille de sa li«
bération, les causes de ses propres
malheurs.
i Né en 1762. d'une famille, de petits mer-,
ciera au village de Rammenau, dans la !
Haute-Lusace, .Fichte devint, à force de
volonté et grâce à quelques influents pro-.
teobeurs, nn des meilleurs élèves de
Kant, qui régnait alors dans les sphè-,
res philosophiques. Il ne tarda pas cepen- 1
dant à se séparer de son système, et mon
tra bientôt dans son Idée de la Doctrine de
la science,ses Fondements de la Doctrine de
la science et son Précis, comme dans ses Le-
çojis sur la destination du savant qu'à Ren
contre de Kant, il absorbait la raison théo
rique dans ia raison pratique, prétendant
constituer ainsi l'unité de la science, y met
tant plus de personnalité, faisant tout de
la pensée créatrice, plaçant le moi humain
au centre du monde, lui «tonnant comme
protagoniste Je non-moi né de toutes les
impressions'"du dehors, personnifiant le
moi idéal en Dieu;
Son premier ouvrage, anonyme, avait été'
l'Essai d'une critique de toute révélation et
bientôt un article dans le Journal philoso,
phique intitulé : Du motif de notre
croyance à un gouvernement divin du mon
de, le fit accuser d'athéisme et réprimander
par les autorités saxonnes. Sa théorie du
Christ, métaphysique et du Christ histori
que en fait le précurseur de Strauss et de
Renan. Ce philosophe était ami de notre
Révolution comme, .il le fit voir dans sa. Rec
tification des jugements du public sur la
Révolution française et dans son Appel aux
princes de l'Europe pour leur redemander
la liberté de penser. Il n'était cependant'
point un révolutionnaire- d'action, et c'est
ce qui explique que Frédéric-Guillaume III,
dans une sentence célèbre, l'absout de tous
reproches, parce qu'il était un citoyen tran
quille, sans danger pour l'Etat;
Fichte, patriote, ne voulut point, après
Iéna, brûler de l'encens -au conquérant. II
préféra se retirer à KœnigsbeTg ; ennemi
des Français envahisseurs, it faut dire à
sa 'louange qu'à la veille d;u jour où le vice-
roi Eugène allait te repousser,il fit échouer
un complot contre les six mille Français
formant garnison à Berlin, ot dénonçant
à la police le meurtre prémédité contre eux
en février 1813. Il mourut, un an après, de
la-contagion contractée par sa femme en
soignant des blessés de-la guerre, dans une
maison voisine de celle que j'habite, dans
la Friedrichstrasse. ■
; , 9 -.
: *■ *■
Après la littératura du souvenir, voiei le»
nouveautés intéressantes de la littérature
du présent. Cette fois entrent en jeu les
célébrités allemandes contemporaines, S8
dermann, Gerhard Hauptmann, François
Wedekind, mais mon point toutes avec 1<
même bonheur.
On dit beaucoup de mal du Samson de
Wedekind. S'il connaît la mise en scène, ii
n'a point le sens du tragique, il a plutôf
atteint .Le burlesque. - - ,
On dit aussi beaucoup de mal d'un Par-
si faléc rit par Gerhard Hauptmann pour
les écoles. Il ne se contente pas de tr.a-hir
les données de la légende ; Amfort-as a
disparu pour faire place à Gamuret ;
Parsifal dui-onême, . « qui ne sait rien
de Dieu ni du diable », est élevé comme un
fils de paysan ; c'est un « fléau », non un
héros.
Gerhard Hauptmann est trpp fécond; en
. trois ans, il a donné trois drames qui ne
lui vaudront pas la gloire de ses Tisse
rands d'antan. Son drame de 1812 n'eût
que le renientissement que lui donna la
censure, .le kronprinz ayant pris sur lui
d'en faire supprimer- la représentation ;
L'Arc d'Ulysse a été assez bien accueilli,"
encore qu'il y traite tes données antiques
un peu comme -les données moyenâgeuses
de Parsifal.
■ C'est aussi dans l'antiquité, mais dans la
romaine, que Sudermann a pris le sujet de
de sa nouvelle œuvre : Les Chants d'éloge
de.Claudicn.
; Il y a beaucoup de bien à dire de ce
drame, et l'en n'a pas marchandé Je suc
cès à son auteur. L'action se passe au dé
but du v 9 siècle, dans la Rome de l'empe
reur Honorius. Le poète Glaudius Claudien
chante et flatte la faiblesse du maître de
l'empire, tout en travaillant secrètement à
régénérer la Rome pestiférée de cette épo
que. Il voit dans Sfilicon.son ami, l'homme
de ses projets ; mais en lui, ses espérances
sont déçues, car ayant su. s'emparer d'Ala-
ric, qui est aux portes de Rome, menaçant
avec ses Goths, Stilicon, au contraire, pac-
tise avec ce dernier pour le sa.hvt de la
ville. Claudien. se retire alors dans la soli
tude, suivi fidè'siïïîii t par s en épouse Eu
dora, chrétienne d'Egypte, qui met dans le
drame toute la note du christianisme
d'-alcrs.fidèle à êoii Dieu, convertissant son
époux, fidèle à son époux, aimante plus en
core dans ié aiàlheur. Mais les intrigues
continuent, fomentées par les favoris de
Stilicori, qui essayent de gagner Claudien
à leur cause et à leurs crimes. Cette fois,
c'est Stilicon qui prend la fuite, trouvant .
refuge et asile dans une chapelle de Ra-
vénne, où le droit d'asile et l'évêque le'pro-'
tègent contre ses agresseurs. Les favoris
veulent l'attirer dans un guet-apens et si
mulent :1a grâce. Claudien,grand car actène,
malgré la conduite passée de Stilicon vis-
ABONNEMENTS
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Seina ,~\ i"
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DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
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qu'à l'Église et à la Patrie.
Louis VEUILLOT : Programme de l'Untvert (1842)
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v 6, place de la Bourse
TÉLÉPHONE 751-55
;< SOMMAIRE
jL'UsiON des ciTHouQCEs, —-Dom Besse.
IL e's méfaits dk l'enseigne vent laïque . — Abbé
> Th. Delmont. ,
E «MJINCEME.NT DU 1I0NM. — Coitttd Catta»
u joua le jour t République de nègresi
SL ettre d 'A llemagsï .—Abbé C .-A. M&arin.
IL a Vis bsugibuse : Lettre de S. Em. le cardi-
"t . nal Cassetta à Mgr Baudriltart.
î — VEglise titulaire des saints Quatre Cou-
$ , ravinés. de ;Rome rendue au «ulte.—
* H.-G. F» :
ÏKUiLtKTON : Chronique philosophique. — Jac-
} qoes Maritain et Comte Catta.
PARIS, 12 FEVRIER 1914
L'Union des catholiques
-— -H-
f "Cette union sur un domaine où la po-
âitique d'Eglise puisse librement s'exer-
ber «st dans -la' foTce des choses. On s'en
(occupe un peu partout. Gomme elle re-
fcoit des noms assez divers, ceux qui tra
vaillent à la procurer semblent poursui
vre des buts différents. Il n'en est rien.
?La contradiction n'est que dans des ap
parences verbales. L'unité des pensées
tet des sentiments finira par se manifes
ter.. Il faut attendre pour cela que les
jiobstaclen s'aplanissent et que des mé;
ïh'odes s'imposent par lè succès. Ce qui
demande du temps.
$ Les obstacles sont de plus d'une sorte.-
iCeùx auxquels les hommes de bonne
jfvolonté se heurtent fréquemment vien
nent des situations prises dans l'action
Religieuse par , lès ligues politiques.
jL 'une d'entre elles, l'Action Libérale,
tpoûr l'appeler de son nom, après avoir.
{hérité des cadres de l'union conserva
trice, les a remplis avec le même person
nel, en- grande majorité catholique» •
Elle Téussit à, se faire -donner une
ftuasi-iavestitûre officielle. A la manière
jilont elle était traitée ïMont elle se po
sait, on aurait pu la prendre pour un
foarti, que dis-je, pour le parti catho
dique. Les intentions de ses chefs et de
Sieurs protecteurs n'allaient pas à autre
ichose. Cela faillit réussir. Mais il y eut
kin malheur : le programme valait moins
jtplê les intentions et on dut ouvrir les
jyeux devant cette réalité, en constatant
Ses discours et les actes. Le libéralisme
)Hnit, par descendre du titre de la ligue
jid^ns la "Conduite politique de ses mem-
ascés.I'.
J- dis occupent quand même, par eux et
fleurs amis, dans quelques diocèses,
positions considérables. Ils inspi-
t lîàotion religieuse. Les groupements
icaittiôiîqués,' qui existent ou qui sont en
tfownation, se trouvent, parfois a leur
jîripu, versés dans les cadres de l'Action
(Libérale. C'est une excellente façon de
aes remplir. Cest aussi le moyen de faire
(dévier une organisation, qui se prétend
^exclusivement religieuse, vers la politi-
fcque constitutionnelle. M. Rocafort a si-
jgnàle. souvent de tels abus dans l'Uni-
l»ers. En le faisant, il a rendu à la cause
î^fttholique un service signalé.
I» li&s promoteurs d'un grand parti ca
tholique suscitent, sans le vouloir, des
[obstacles d'une autre nature. Ce mot
tparïi sonne très mal. Il implique là di
vision. Nous ne gagnerons rien à trans
porter dans nos organisations religieuses
*oe ; vpcable parlementaire et démocrati-
r knlë: Le" catholicisme ne connaît aucun
vparti. Ne faisons pas cependant une que
lle de-mot et .critiquons l'idée d'une
Kvasie 'organisation nationale des catho
diques. Il en est question depuis fort
flongie-imps ^et jamais on n'a pu la réali->
■se/\.Gene serait pourtant pas une chi-
^èri, nxais à là condition de finir par
dà".,Les Belges-,et~ les Allemands ont pu
knettré .-sur-pied, des foules organisées
ipour tenir tête soit aux- libéraux, soit à
'"Bismarck.' Leur succès s'explique ; il y
savait «n Belgique et en Allemagne des
"catholiques qui.se' connaissaient, serrés
«leà- uns contre les autres. Le moment
i ,vénu, on eut tôt fait de dresser avec eux
'contre L'ennemi une opposition redouta
ble. Wœste et Windthorst bénéficièrent
d'un long, travail accompli dans les dio
cèses. •,
* €'est : ce travail préalable qui s'effec
tue^''-en ce moment. Les procédés em
ployés.varient avec l'esprit des popiilà-
?tions„lés ressources dont elles disposent,
"le' béiiîpérament de leurs chefs et vingt
choses ; encore. Certaines contrées sont
^ingrates. On se croirait en pays de mis
sion'. Que peut bien faire le clergé avec"
dé§ gëns qui, ne croyant ni à Dieu ni à
'diable, sont affreusement égoïstes et
^plongés jusqu'à l'âme dans les soucis de;
4a terre?. Je ne dis pas qu'il n'y ait rien,
à "faire' dans ces.'régions déshéritées,'
'mais une action suivie y est fort difficile.
• Ailleurs, les hommes du peuple, ou
vriers ou paysans, ne demandent qu'à
marcher. Les chefs leur font défaut.
-Nobles et bourgeois se dérobent, disant
qu'il n'y a rien à faire. logiques avec
leurs' déclarations, ils commencent par
ne rien faire du tout. Le clergé hii-même
est-il toujours dans la disposition de
.prendre la tête du mouvement? Il fau
drait, pour le dire, ne connaître ni les
hojnmes ni les Français du xix" siècle.
Nous avons vu tant travailler sans ré
sultat qu'il noiis est bien permis de té
moigner quelque défiance. Et puis le
scepticisme pratique a fait dans les
rangs du jeune clergé des progrès incon
testables. L'illusion démocratique & dié-"
sipé son besoin d'idéal et son-bel en
thousiasme.
Je ne voudrais pas généraliser ces ob
servations gt, à WM taar^^epiï
proie du scepticisme. Cependant il est
nécessaire de ne se dérober à soi-même
la vue d'aucun fait. Avant dé se déter
miner à l'action, il faut envisager tels
qu'ils sont les hommes et les choses. Les
surprises ne présentent alors aucun dan
ger. Les obstacles, quels .qu'ils soient,
n'ont rien qui puissent nous arrêter.
L'Eglise en a surmonté d'autres, nous
aurons raison de ceux-là. Mais encore
est-il bon de les voir.
Dieu, du reste, invite à la confiance et
au courage. Nous avons des chefs qui
enseignent, qui commandent et qui agis
sent. - Par leur direction et leur exemple,
ils montrent le chemin qui mène au suc
cès. Les catholiques n'ont qu'à les suivre.
J'ai entre les mains plusieurs écrits de
Mgr l'évêque de Poitiers. Ils sont ins
tructifs et pratiques. Le successeur du
cardinal Pie est avant tout un homme
d'action. Au lieu d'employer beaucoup
de temps et de peine à gagner les hom
mes qui passent pour faire l'opinion, il
est allé droit à ses diocésains. Cet évê-
que, qui a l'éloquence brève d'un géné-
: ral, impose. Les Poitevins ont l'impres
sion qu'il veut et qu'il sait ce qu'il veut.
C'en est assez pour les entraîner. On
sera surpris un, jour de l'empire qu'il
prend sur les volontés. Les prudents
alors oublieront leurs critiques et leurs
défiances. On les verra au premier rang.
? Le petit catéchisme de l'Union des ca
tholiques de Mgr Humbrecht devrait
être appris par cœur. La lettre est ex
cellente et l'esprit est, si possible, meil
leur encore. On ne pouvait mieux com
prendre et exprimer les nécessités d'une
pareille organisation. Le butjie l'Union
est la défense de la religion par les élec
tions et les bonnes oeuvres ; elle n'im
posé aucune opinion politique ; on peut,
en èn faisant partie, rester républicain,
bonapartiste ou royaliste. Elle recom-
: mande aux élections les candidats favo
rables aux libertés de l'Eglise. Il suffit,
pour être admis, d'être catholique et ci
toyen français et d'accepter le pro
gramme de l'Union. Les libertés à ré
clamer et les œuvres à soutenir sont in
diquées d'un mot. Personne ne s'y mé
prend. Avec ce langage, toute équivoque
devient impossible. IÏ ne reste plus qu'à
créer un entraînement parmi les popu
lations religieuses du diocèse. La pre
mière chose à faire dans ce but est de
tenir en haleine ceux qui marchent. Les
autres se décideront à les suivre.
5 L'Evêque de Poitieirs a inscrit sur la
liste des œuvres dont l'Union s'occupe
la propagande du bon journal et la lutte
contre le mauvais. Par une Lettre pas
torale du 27 janvier 1914, il lui donne
à ce 'sujet une direction - ferme. Trois
journaux, l'Avenir de la Vienne, le Bo
cage et la Plaine , la Gazette des Deux-
Sèvres ■, sont jugés et condamnés avec
motifs à l'appui. Ses diocésains reçoi
vent l'interdiction, sous peine de péché
grave, de les acheter, de les vendre, de
s'y abonner, de les lire ou d'y collabo
rer. Tous ont à combattre ces mauvais
journaux et à limiter ainsi, dans la me
sure du possible, le mal qu'ils font. Ce
travail, qui est négatif, ne suffit pas. Il
demande, pour le compléter, une action
positive en faveur des bons journaux:.
: « Les catholiques, écrit Mgr Hum-,
brecht, devront s'intéresser à la bonne
presse, pour l'établir, la propager et en
multiplier la bienfaisante action. » Cette 1
bonne presse ne saurait être confondue
avec une entreprise de ce nom t fondée
et dirigée par des républicains "sans-le-
(iiro, qui excluent impitoyablement tout
journal hostile à la Constitution. Elle est
conçue forcément dans l'esprit qui
anime l'Union des catholiques. Par con
séquent, les journaux royalistes jouis
sent de la même faveur que te autres.
La seule condition qui leur soit posée
etit la défense des libertés de l'Eglise. La
Bonne Presse traite les journaux comme
l'Union des Catholiques, les candidats:
Dom BESSE.
Les méfaits
de l'enseignement laïque
Voici ce qui se passe à I .orges (Loir-et-
Cher) :
Depuis tirés longtemps, les pères et mères
d© famille de cette commune ont à se plain
dre de l'instituteur. On lui reprocherait
notamment 1 :
1° De tenir des propos déplacés et d®
violer la neutralité ;
2° De pratiquer la coédueation cles en
fants— ce qui est illégal puisque la popu
lation a plus de cinq cents habitants et
qu'il y a doux écoles, urne pour les garçons
et une pour les fille®. -
Les parents, pères et mères, au nombro
de vingt-quatre, paraît-il, auraient envoyé
une protestation à d'inspecteur, lui deman
dant le déplacement de l'instituteur pour*
le mois de janvier.
: Mais ils n'ont pas obtenu satisfaction,
l'instituteur étant d'autant mieux noté qu'il
est plus « laïque ». Alors, la plupart des
parente ont refusé d'envoyer leurs enla&ts
à i'éooJe.
■ Va-t-on leur appliquer « l'amende et la
prison a votée pour la u défense laïque » î
Échos
' ■;£ - ' Un don du Creusot
Nous apprenons que le Creusot a faiit un
don de 10.000 francs en faveur des offi
ciers serbes blessés .pendant la guerre. C'est
très bien. Mais qu'est-ce que le. Creusot va
offrir aux officiers turcs qui ont été bles
sés par ses propre» canons ? .
Les derniers vestiges
du bagne de Toulon
^ Depuis hier, les derniers vestiges du ba
gne de Toulon sont tombés sous la pioche
.des "démolisseurs.
. II. ne restait plus des sinistres bâtiments
que quelques murs dont le dernier vient de
disparaître pour l'agrandissement du port.
Le bagne -de Toulon avait été oonbruit en
1680. Il ne reçut que cinquante ans plus
tard les premiers. « galériens ».
Il a été désaffecté en 1873, époque où s'y
trouvaient un certain nombre de commu
nards dont les survivants sont aujourd'hui,
pour la plupart, des personnages officiels.
L'ironie des noms
Un de nos confrères a Televé quelques
noms parmi ceux à qui l'Officiel d'hier ap
portait les palmes académiques.
Il cite : MM. Bécu, Bogros, Bossu, Bon
jour, Cabillot, Cougoule, Crétin, Gengem-
bre, Grossetète, Lavertu, Loutil, ' Marcas
sin, Nanard, Pitou, Roubichou, Saligot,
Tronche, Aquistapaoe, Bibollet, Boncœur,
Bondon, Culot, Goulu, Goutenègre, Héris
son, Jeanjean, Noyé, Pissot, Piton, Serin,
Torchon, Touirte, Ventre et Trouille.
Les tablettes de la Gloire ne por
taient point encore ces VQCfibl&a-ik.
* '
* *
Autre cas de géinination illégale et im
morale. Naguère, les pères de f amille
d'Amblans Olauté-Saône) ne fuient pas
peu surpris d'apprendre dé la bouche de
leurs enfants, que le matin même, à l'ou
verture de la classe, la gémi nation s'était
opérée par les soins de l'instituteur et de
l'institutrice. Pendant que cette dernière
faisait prendre place dans sa" salle de classe
aux enf ants des deux sexes,"âgés de moins
de sqpt ans, son mari faisait ranger dans
la sienne les •enl&nts d£& deux sexe?, ayant
dépassé cet âge.
Cette besogne fut jugée sans doute assez
malpropre par ceux qui en sont les insti
gateurs et las exécuteurs, car -personne n'en
fut à l'avance avisé. Aussi, les habitants
d'Amblans, indignés de cet acte d'artn-
traire qui est évidemment le fait du nou
veau ministre de l'Intérieur, M. Renoult,
député de la circonscription, sont-ils déci
dés à user de toutes les représailles légiti
mes pour obtenir la fin d'une véritable illé
galité.
* *
i II y a longtemps que les instituteurs syn
diqués de Maine-et-Loire n'avaient fait par
ler d'eux. Réunis à la Bourse du travail
d'Angers, ils viennent de voter l'ordre du
jour suivant : > -
Le Syndicat des institutrices et instituteurs
de Maine-et-Loire rappelle : que les Amicales,
réunies en Congrès à Lille, en 1905, ont émis
un vœu en faveur de la - coéducation des
sexes ; que les Syndicats, réunis en Congrès
à Angers en 1910, à Marseille en 1911, à Cham-
Ijéry en 1912, ont réclamé avec insistance l'éta
blissement d'écoles mixtes à deux classes
dans toutes les petites communes où l'insti
tuteur est marié à l'institutrice,
; Le Syndicat invite les organisations ouvriè
res, les sections de la Ligue des droits de
l'homme, les loges, les groupes républicains
et socialistes, en un mot toutes les Associa
tions animées de l'esprit laïque, à demander
énergiquement aux pouvoirs" publics de réa
liser une institution qui rendrait les plus
grands services à l'enseignement primaire.
*
: Voici un méfait d'un : genre inédit : un
instituteur français qui prend ses élèves en
Allemagne !
C'est l'instituteur de Thise (Doubs). ■
: Pendant longtemps, ce pédagogue «ut l'in
conscience d'héberger chez lui des Alle
mands venus dans le pays pour étudier le
français, Cès sujets de l'empereur Guillau
me étaient donc logés et chauffés aux
frais des contribuables français. ,
i Les conseillers municipaux protestèrent,
alléguant à juste titre qu'il était dangereux
de favoriser la présence de ces individus
dans un pays si proche de Ja f rontière.
; L'instituteur M. Pillod, changea alors de
méthode. Il acheta une maison au nom dè
sa fille et y installa un véritable cours à
l'usage des Teutons désireux de se familia
riser avec la langue française,
i II alla même jusqu'à faire publier dans
un journal allemand une annonce pour s'at
tirer de la clientèle.
Est-ce que la défense laïque de MM. Dou-
mèrgue et Viviani peut couvrir une con-
duitè si officieusement anti-française ?
A Gorgols, dans le Cantal, il y, à une ins
titutrice telle que les pères et mères de fa
mille, plutôt que de lui confier leurs en
fants, se voient forcés de les mettre en pen
sion dans les communes voisines, Saint-
Cervin, Gunàc, Laroquevisille, à six,' huit
et dix kilomètres de distance.
Est-il tolérable que toute une commune
paie une institutrice sans pouvoir lui faire
élever des enfants chrétiens? * ^ ,
Mais voici lé bouquet. On annonce ces
joura-ci que cet institutear va avoir de l'a
vancement. Il va pouvoir opérer sur une-
plus large, échelle.
. •
* *
* *
; Et l'instituteur de Blajon, le citoyen Es-
cazeaux? -,
Il a pu impunément, depuis trois ou qua-
tres années, dicter à ses élèves en classe
des choses ignobles contre la religion, con
tre Dieu, contre la vertu, contre la morale ;
cet individu devrait être depuis longtemps'
en .prison pour immoralité. On l'a dénoncé;
à ses chefs, çeux-ci n'ont pas bougé,
i Des pères de famille indignés ' ont alors-
décidé de le poursuivre eux-mêmes et de lui;
demander des dommages-intérêts pour,
avoir souillé l'âme de leurs enfants. Le pro
cès traîne depuis plusieurs mois et menace
de ne pas a^utir^ gjâfiâAift complicité de
la justice
Il y a mieux, si c'est possible, et, le
21 janvier. devant la Cour d'appel de Tou
louse; M® Eydoux, «avocat d'Escazeaux, a
constaté que, dès 1897 et jusqu'à l'année
dernière, tous les inspecteurs, dans 'leurs
rapports, onit reproché à Escazeaux ses mé
thodes extra-pédagogiques, le choix de su
jets brûlants, imprudents,de nature à frois
ser la conscience des enfants, un langage
trivial, frisant parfois l'obscénité.
Ce que (reprochent aujourd'hui les catho
liques à cet instituteur lui avait été repro
ché par ses supérieurs hiérarchiques, et ils
ne Pont pas moins proposé pour l'avance
ment.
C'est inouï. On se demande vraiment
tcomnwnt d'aussi grossières provocations
ne soulèvent pas l'indigniation générale, et
comment un gouvernement qui les commet
n'est pis balayé à l'instant même.
Abbé Th. D elmont.
A l'hôpital non laïcisé
.. - ".
Hier neust disions deux faits qui s'étaient
pasrôs — aprte d'antres scandâtes — à l'hô
pital laïcisé, de Lorient : un enf anit ébouil
lanté, un malade qui, faute de surveillance,
se jette par la fenêtre.
• Nous apprenons aujourd'hui qu'une infir
mière vient de. mourir," à l'hospice de Saint-
Lô, à f âge de soixante-six ans, frappée
par la méningite- cérébro-spinale, qu'elle
avait contractée en soignant'les malades.
Ces malades sont des soldats; L'infir
mière est une sœur, la sœur Angèle; supé
rieure de l'hôpital.
, La noble femme avait reçu, en 1913, une
médaille d'argent pour son dévouement.
Et voilà un rapprochement de faits qui
plaide mieux <^ue tous les arguments .en
faveur du retour dès sœurs dans les hôpi
taux -laïcisés.
Donec dies est
Le commencement tlu monde
Depuis que Laplac© a formulé son hypo
thèse sur la fondation du monde, on s'est
attaché à Ja modifier et à la corriger de
•telle -sort® qu'eile pût's'appUquer à tous les
phénomènes observés dans les astres.
• Vôici à peu près ou en est aujourd'hui la
question.
On admet qu'une masse primitive qu'on
appelle le chaos occupait l'espace. Elle
-était constituée par des éléments très pe
tits, séparés "les uns des autres et dénués
«de toute chaleur. La gravitation les main
tenait aux distances où ils se trouvaient
placés. :
Toutefois, cette masse n'était pas tout à
fait homogène, et, par l'effet des raréfaic-
tions ou das condensations réalisées çà et
là, des .centres d'attraction se produisirent,-
si bien que, l'équilibre étant décidément
rompu, les éléments soumis à l'action de
cés ©entres finirent par se précipiter les uns
sur* les autres avec une violence énorme.
H résulta de -ce choc un, dégagement die
chaleur tel que la masse entière se volati
lisa; pour former des étoiles, entièrement
gazeuses, comme- il en existe encore au
jourd'hui. Depuis lors; te monde, ainsi con
densé, iperd constamment* de sa- chaleur ;
l'état de vibration intense où il ae trouvait
s*atténue .peu à peu, et les astres, se conden
sant de la sorte, tendent en définitive à per-
drô leur chaleur, tout en conservant inva
riable' le mouvement qui les entraîne. r '
H ne saunait être question ici d'entrer si
pët'. jue,ce soit dans le détail de ce. système,
de' montrer en particulier comment il expli
que les" natures et les moiuvements divers
qui s'observent dans le ciel, ni non plus de
dénombrer les millions d'années qui repré
sentent chacune des phases de cette vie du
mondé: 1 En revanche, il pourra servir de
fortnulér quelques remarques d'un intérêt
philosophique évident.
Ii faut admettre, nous disent les astrono
mes, qu'une fois les astres refroidis, la
chance pour que deux d'entré eux s'entre-"
choquent paT l'effet de leurs attractions mu
tuelles ne saurait se présenter qu'après
un intervalle de plusieurs milliards d'an
nées, Dès lors, il demeure acquis que, l'uni
vers dût-il être éternel,, jamais plus 'les con
ditions .primitives du chaos ne sauraient
être renouvelées. Par conséquent, la vie de
cet univers n'est pas une série de pulsa
tions périodiques,mais seulement une suite
d'états-tout différents les uns des autres. -
Sans doute, 'les temps qui ont précédé la
constitution .du chaos primitif sont bien
obscurs, et ta -naissance des petits éléments
qui constituèrent la grande nébuleuse est
encore environnée de bien des mystères.
Mais enfin, cette naissance elle-même est
un : 'aboutissement.Le temps qu'il lui a fallu
pota? se produire est fonction de la "di
mension même des particules les plus pe
tites de la matière. Or, on a, de nos jours,
mesuré Ctes dimensions.
Et;'.par conséquent, nous approchons du
'moment où lès savants liront dans les as
tres leur âge ét celui de l'univers, où ils
pourront dire l'heure de leur naissance ;
•où, par ^conséquent, 'assignant quelque
terme, au moins dans'un sens, à, leur exis
tence, ils ae refuseront à les reconnaître
infinis-dans, leur durée.-
C'est alors qu'à notre tour, nous vien
drons, nous autres métaphysiciens, pour
passer, au delà de cette limite elLermême et
pour demandier : « Maintenant, dites-nous
comuneni oette existence a commencé. »
**J: " ~ Comte C atta.
Au jour te jour
République de nègres
Voilà encore une révolution — la mille et
unième — à Hai ti, et voilà une nouvelle
occasion de parler de cette bizarre républi
que, dans laquelle nous pouvons contem
pler, si je ne m'abuse, l'idéal du régime po
pulaire. . .
Cette contemplation ne va pas sans quel
que agrément. Si j'étais médecin, j'ordon
nerais à mes malades atteints de neuras
thénie, pour les guérir radicalement, la
lecture des journaux de Haïti. J'en ai eu
un, jadis, entre les mains. Je ne sais pas
s'il existe encore. Il s'appelait l'Œil, et il
était dirigé, en 1881, par le sénateur
Edouard Pinckombe. Le titre de cette feuil
le ne paraissant pas assez explicite, on
ajouta d'abord « qui voit tout » ef, un peu
plus tard, « qui entend tout ». L'Œil qui
voit tout et qui entend tout, c'était un ti
tre tout à fait réussi, et définitif.
• Dans ces journaux, qu'ils se dénomment
l'Œil, la Foudre ou l' Argus, s'étale la colos
sale.vanité des Haïtiens que tous les voya
geurs ont constatée, signalée, ét qui n'a
d'égale — peut-être — que la vanité des
Français. Ces deux pays se ressemblent,
d'ailleurs, infiniment plus qu'on ne croit.
L'un est la caricature de l'autre.
Obligé de reconnaître, il y a quelques an
nées, et d'mouer qu'Haïti n'a qu'un nom
bre' réduii d'habitants; un écrivain de Port-
au-Prince ajoutait qu'en revanche elle
esti comme la Grèce, « le théâtre d!événe
ments qui la rendent plus illustre que les
grandes monarchies.de la terre ».
. f Ces événements, ce sont, sans doute, les
coups d'Etat et tes révolutions. Ils ont tous
la même origine et procèdent de la même
manière. On peut prendre comme exemple
le pronunciamiento du général Nord-Alexis.
Nord-Alexis était une sorte de vieux go
rille de quatre-vingt-deux à quatre-vingt-
huit ans — on ignorait son âge et il ne le
savait peut-être pas lui-même — qui, en
1902, s'empara du pouvoir et prit la place
du général Tyresias Simon-Sam.
Il entra à Port-au-Prince en vainqueur,
et passa sous six arcs de triomphe. Pen
dant ce temps, la foule chantait :
;»(»■-
: Nô Alexis bon papa,
■Nô Alexis not' sauvi. ;
Nô Alexis pobité.
- C'est bon suié qui bon nous li.
' : C'est li nous v'ié. c'est li nous prend-™
Je ne connais pas la musiquè sur laqucl-
le se chantait cet hymne d'allégresse, mais
je suppose qu'elle devait avoir beaucoup
de noires. >
A HaUi,-le grade de général, qui conduit
souvent aux fonctions de président de la
République, s'obtient* sans trop de peine.
Un des. voyageurs qui visitèrent ce pays
cite le curriculum vitae d'un personnage
notable de Port-au-Prince. En 1859, il était
répétiteur •au lycée, —en 1861, tirailleur
de la' garde du gouvernement, en 1866,
avocat, -r- en 1874, député, puis ambassa
deur, —"en 1875, général de brigade,en
1876, conseiller d'Etat, —> en 1879, inspec
teur primaire, puis général de division, —
en 4887, proviseur du lycée des Cayes, etc...,
- Général; conseiller d'Etat, proviseur ou
simple citoyen, le Haïtien se distingue par
l'importance qu'il se donne. On a remarqué
son goût maladif pour la redingote. Elle
est pour lui le seul vêtement, propre ou ta
ché) qui convienne à un homme libre. Il la
porté comme un drapeau.
: Cette hypertro-phie de l'amour-propre se
révèle dans les moindres détails — dans les
prénoms par exemple. Pierre, Jean, Louis,
Henri, etc., ces vulgaires prénoms, dont les
Blancs se contentent, ne suffisent pas (à
part, de très rares exceptions) à un nègre.
Il leur préfère, pour son usage person
nel, pour rehausser sa dignité de citoyen,
des vocables plus distingués : Fabius, Ro-
mulus, Télémaque, Àristoclès, Marc-Au-,
rèle, Théodoric, Clotaire, Bossuet, Racine,
Oxygène ou Phylloxéra. Il y a beaucoup de
Dantés et d'Aramis, à cause d'Alexandre
Dumas, très populaire dans le pays, com
me mulâtre infiniment plus que comme ro
mancier. Les femmes,non moins exigeantes,
s'appellent 'Délice, Flexible, Ulcénie, Vra-
nia, Alcina&se, l'hélécide, Macalada, Ilo-
sanna ou Uliemphise. Ce sont des mots qui
sonnent bien, mais je me demande d'où ils
sortent. '
Une autre, marque de la vanité noire,
c'est l'emphase. A. propos, d'articles peu
bienveillants insérés par Victor Cochinat
(qui était lui-même un nègre) dans la Pe
tite. Presse, un littérateur haïtien, .doué, je
dois le reconnaître, de quelque talent, pu
blia, en 1883, un ouvrage fort curieux, in
titulé. : la République d'Haïti et ses visi
teurs. J'y relève cc passage, qui donnera
une idée 'de ce style nègre, dont on trouve
rait, en France, plus d'un exemple, dans
certains journaux de,province :
■ a Mère, ils t'ont craché au visage fies
visiteurs, et surtout Cochinat) et ils t'ont
souffletée de leurs sarcasmes et de leurs
rires, lorsque, les entrailles saignantes el
lés flancs déchirés, tu pleurais en pansant
tes blessures.
i « Les lâches ! les petits! les mauvais ! Eh
bien!.moi, le moindre de tes enfants, mère,
je nie dresse devant toi, et, la dextre ar
mée d'une plume ou d'une épée, je te défen
drai jusqu'à mon jour dernier.
u Je les souffleterai à mon tour, et j'au
rais voulu qu'ils fussent tous réunis devant
jnoi, dans un seul homme, qour lui cra
cher au visage cl pour lui écraser la figure
du talon de ma bottine! »
Il est bon d'aimer son pays, mais il vaut
toujours mieux l'aimer simplement, el sans
points d'exclamation.
S aint -R oman.
LETTRE D'ALLEMAGNE
<—— .
LE CENTENAIRE
DE LA MORT DE FICHTE
LES PRODUCTIONS LITTERAIRES
' Berlin, 9 février.
U y a eu, le 29 janvier, cent ans que le
philosophe Jean-Gottlieib Fichte mourut, ou
plutôt, comme il s'exprimait, fut « guéri de
ses maux ». La presse allemande, la berli
noise en particulier, lui a, ces jours-ci, con -i
sacré de nombreux articles d'éloges. Chose
curieuse, ce n'œt point le philosophe que
l'on a le plus loué dans ce philosophe,, c'est
plutôt le patriote qui prononça à Berlin,
dans l'hiver de 1807 à 1808, ses Discours à
la nation allemande. H montrait au .peuple
allemand en servitude, à la veille de sa li«
bération, les causes de ses propres
malheurs.
i Né en 1762. d'une famille, de petits mer-,
ciera au village de Rammenau, dans la !
Haute-Lusace, .Fichte devint, à force de
volonté et grâce à quelques influents pro-.
teobeurs, nn des meilleurs élèves de
Kant, qui régnait alors dans les sphè-,
res philosophiques. Il ne tarda pas cepen- 1
dant à se séparer de son système, et mon
tra bientôt dans son Idée de la Doctrine de
la science,ses Fondements de la Doctrine de
la science et son Précis, comme dans ses Le-
çojis sur la destination du savant qu'à Ren
contre de Kant, il absorbait la raison théo
rique dans ia raison pratique, prétendant
constituer ainsi l'unité de la science, y met
tant plus de personnalité, faisant tout de
la pensée créatrice, plaçant le moi humain
au centre du monde, lui «tonnant comme
protagoniste Je non-moi né de toutes les
impressions'"du dehors, personnifiant le
moi idéal en Dieu;
Son premier ouvrage, anonyme, avait été'
l'Essai d'une critique de toute révélation et
bientôt un article dans le Journal philoso,
phique intitulé : Du motif de notre
croyance à un gouvernement divin du mon
de, le fit accuser d'athéisme et réprimander
par les autorités saxonnes. Sa théorie du
Christ, métaphysique et du Christ histori
que en fait le précurseur de Strauss et de
Renan. Ce philosophe était ami de notre
Révolution comme, .il le fit voir dans sa. Rec
tification des jugements du public sur la
Révolution française et dans son Appel aux
princes de l'Europe pour leur redemander
la liberté de penser. Il n'était cependant'
point un révolutionnaire- d'action, et c'est
ce qui explique que Frédéric-Guillaume III,
dans une sentence célèbre, l'absout de tous
reproches, parce qu'il était un citoyen tran
quille, sans danger pour l'Etat;
Fichte, patriote, ne voulut point, après
Iéna, brûler de l'encens -au conquérant. II
préféra se retirer à KœnigsbeTg ; ennemi
des Français envahisseurs, it faut dire à
sa 'louange qu'à la veille d;u jour où le vice-
roi Eugène allait te repousser,il fit échouer
un complot contre les six mille Français
formant garnison à Berlin, ot dénonçant
à la police le meurtre prémédité contre eux
en février 1813. Il mourut, un an après, de
la-contagion contractée par sa femme en
soignant des blessés de-la guerre, dans une
maison voisine de celle que j'habite, dans
la Friedrichstrasse. ■
; , 9 -.
: *■ *■
Après la littératura du souvenir, voiei le»
nouveautés intéressantes de la littérature
du présent. Cette fois entrent en jeu les
célébrités allemandes contemporaines, S8
dermann, Gerhard Hauptmann, François
Wedekind, mais mon point toutes avec 1<
même bonheur.
On dit beaucoup de mal du Samson de
Wedekind. S'il connaît la mise en scène, ii
n'a point le sens du tragique, il a plutôf
atteint .Le burlesque. - - ,
On dit aussi beaucoup de mal d'un Par-
si faléc rit par Gerhard Hauptmann pour
les écoles. Il ne se contente pas de tr.a-hir
les données de la légende ; Amfort-as a
disparu pour faire place à Gamuret ;
Parsifal dui-onême, . « qui ne sait rien
de Dieu ni du diable », est élevé comme un
fils de paysan ; c'est un « fléau », non un
héros.
Gerhard Hauptmann est trpp fécond; en
. trois ans, il a donné trois drames qui ne
lui vaudront pas la gloire de ses Tisse
rands d'antan. Son drame de 1812 n'eût
que le renientissement que lui donna la
censure, .le kronprinz ayant pris sur lui
d'en faire supprimer- la représentation ;
L'Arc d'Ulysse a été assez bien accueilli,"
encore qu'il y traite tes données antiques
un peu comme -les données moyenâgeuses
de Parsifal.
■ C'est aussi dans l'antiquité, mais dans la
romaine, que Sudermann a pris le sujet de
de sa nouvelle œuvre : Les Chants d'éloge
de.Claudicn.
; Il y a beaucoup de bien à dire de ce
drame, et l'en n'a pas marchandé Je suc
cès à son auteur. L'action se passe au dé
but du v 9 siècle, dans la Rome de l'empe
reur Honorius. Le poète Glaudius Claudien
chante et flatte la faiblesse du maître de
l'empire, tout en travaillant secrètement à
régénérer la Rome pestiférée de cette épo
que. Il voit dans Sfilicon.son ami, l'homme
de ses projets ; mais en lui, ses espérances
sont déçues, car ayant su. s'emparer d'Ala-
ric, qui est aux portes de Rome, menaçant
avec ses Goths, Stilicon, au contraire, pac-
tise avec ce dernier pour le sa.hvt de la
ville. Claudien. se retire alors dans la soli
tude, suivi fidè'siïïîii t par s en épouse Eu
dora, chrétienne d'Egypte, qui met dans le
drame toute la note du christianisme
d'-alcrs.fidèle à êoii Dieu, convertissant son
époux, fidèle à son époux, aimante plus en
core dans ié aiàlheur. Mais les intrigues
continuent, fomentées par les favoris de
Stilicori, qui essayent de gagner Claudien
à leur cause et à leurs crimes. Cette fois,
c'est Stilicon qui prend la fuite, trouvant .
refuge et asile dans une chapelle de Ra-
vénne, où le droit d'asile et l'évêque le'pro-'
tègent contre ses agresseurs. Les favoris
veulent l'attirer dans un guet-apens et si
mulent :1a grâce. Claudien,grand car actène,
malgré la conduite passée de Stilicon vis-
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