Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1914-02-06
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1914 06 février 1914
Description : 1914/02/06 (Numéro 16183). 1914/02/06 (Numéro 16183).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7153080
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
JUer
Seine
No.
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XQ.
V^H£S! 6 FEVRIER 1914
A*H.
Huatra-viogt-i^aiêiad aaaée. — 16.183,
1914
AI103MNEMKNÏS
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Six mois'. . .
^'îoie mois . . «
PARIS ETRANGER
et di ; :ltni e his tL'iiic» posul»)
. . 25 fr. 36 fr.
. . 13 » 19 »
' 7 " » . 10 »
LE NUMÉRO : 10 centimes
^tfÏQREDl 6 FÉVRIER 1914
ÀDSL\ÏSmT10J & RÉDACTION :,
TParis, 19, rua de» Maints-Pères (VI e arrond 1 )
DÉPÔT A ROME : es, ïlace se la jui-seiirh
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendu*
Le« mandats et bons de poste
doivent être adressés
à M. l 'Administrateur
DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
Itu milieu des fartions de loçte esplce, nous q'qrfparlenoqt
qu'à l'Église et à la Pairie. ~
. Louis VEUILLQT ; Programme de l 'Knivers (1842)
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
19, ruo des Saints-Pères
ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIEUSE
6j place de la Bourse
TÉLÉPHONE 751-55
SOMMAIRE
PoLmains hï l' E ci . isk et - politique - nationale .
— Dom Besse.
l .ts CA'liiuLIQL 'ES BULGARES DE M ac Ê&OINE ET LA
< FRANCE.
Au jofr r .e jour : Les Portugais ne sont pas
gais. - ■ ■
C ha .m, smagsis . 814-19 li. — Comte J. du Pies-
sis. • " ; :
PQBSOtJ.OI M. J. DELÀ HAYE NE SE KEPRT4SENTE PAS.
ÎFKUiujçios 'Le. Vrai et le Faux {revue cutho-
U que'de la Presse). — Comte Càtta.
t-.-S i i■ ■ ■ . »
, -PARIS, 5 FEVRIER 1914
' Sous le régime concordataire,163 évê
ques avaient lés yeux constamment tour
nés ver» l'Etat. Les intérêts et les droits
rloiii ils étaient chargés leur en faisaient
\me' obligation. Personne ne le trouva
mauvais.tant que le Gouvernement, s'en
tint à la défense dès intérêts nationaux,
-Mais, du joui* où il mit la force natio
nale au service de l'anticléricalisme, ies
"situations changèrent. Le Concordat,
dont Ips articles avaient pour fin de sau
vegarder les. droits respectifs de l.'Etat et
'de. l'Eglise, devint peu à peu un moyen
d'entraver l'action religieuse du clergé.
,.:Tout le monde le savait. Cependant les
'ûvèquea et le Pape poussaient la patience
jusqu'aux dernières limites. On se mé
prit fréquemment sur leurs intentions,
lis s'obstinèrent, quand même, durant
;des années, à éviter de leur mieux tout
note,' toute parole, qui auraient pu pré
cipiter une rupture dont l'issue parais
sait fatale. Cette attitude, 'd'une sagesse
-élémentaire, n'allait pas sans sacrifices
et concessions multiples. Les fidèles cru
rent maintes fois à de la faiblesse et
même à quelque chose de pire. Nos chefs
^cependant ne se laissaient conduire que
"par le sentiment des intérêts confiés à
-leur garde. La politique de l'Egiise était
en exercice. Or, dans l'Eglise, comme
dans la nation, ceux qui n'assistent pas
en acteurs ou en témoins directs aux
fonctions -du gouvernement ne sont
.guère à même de le juger.
* ^ L'Eglise, tout aussi bien qu'une na-
'lion, a sa politique. C'est pour elle un
•droit et un besoin. Dans l'Eglise et dans
i!a,, nation, la politique est la connais-
-sance des lois auxquelles Dieu, auteur
-de la nature, soumet l'existence des so
ciétés, . leur conservation et leur déve
loppement ; elle est, en outre, l'art de
Jes appliquer. La politique, qu'elle ,soit
.ecclésiastique ou nationale, se confond
dès. lors avec le gouvernement. Comme
.Je gouvernement, la politique est exercée
par ceux qui ont en main une autorité
légitime ou «qui participent à son exer
cice.
La naktrè de la nation 'et celle de
-l'Egiise imposent à la politique leurs con
ditions. Elle ne dépend pas de l'humeur
"yes individus ou de l'opinion surexcitée
"des foules. Elle tient aux droits des so
ciétés et à leurs intérêts. Or, l'union entre
-l'Eglise et la France, à laquelle Je Con
cordat donnait une expression juridi
que, constituait, pour l'une et pour l'au-
*ire, un droit et un intérêt. Le Pape et les
.évêques, en prolongeant sa durée même
au détriment d'intérêts religieux secon
daires, remplissaient leur rôle. Ils se
.conformaient aux exigences de là politi
que d'Eglise ; et, en même temps, ils ser
vaient les intérêts supérieurs de la pa-
;trie.. i L{i politique ecclésiastique procu
rait une bonne politique nationale..
La rupture du Concordat a pu modi
fier le's ; situations extérieures. Mais les
droits et. les intérêts, restent les mêmes.
, L'union de l'Egiise et de la nation sub
siste malgré les destructions accomplies
'par les législateurs sacrilèges. Elle est
~4>lus que jamais, pour l'une et pour l'au-
ipe, le résultat d'un faisceau de droits et;
d'intérêts multiples. Le gouvernement,
flui a fait voter et qui applique la loi de
séparation, fait une politique antinatio
nale. Il ne s'insurge pas seulement con
tre :les droits et les intérêts de TE&lise ;
;il viole encore les droits de la France
jét il compromet ses intérêts.
Lè devoir des évêques et du Pape est
d'affirmer, de maintenir, de manifester
.cette union. La .politique d'Eglise qu'ils
exercent ainsi est éminemment natio
nale. Mais elle imprime à leur activité
«ne, orientation autre que par le passé.
Le gouvernement et son administration
ne sont plus leur objectif. Les liens sont
brisés. L'Etat affecte de ne point les
■connaître. Sans rien affecter, ils l'igno
rent. La politique, don fils sont les chefs:
responsables, les porte vers les catholi
ques, auprès de qui leurs prêtres rem
plissent les fonctions pastorales. De tout
temps leur ministère sacré les a tenus
«en relations constantes avec eux. A ce
point de vue, la Séparation de l'Eglise
«t de l'Etat n'a pas inauguré un régime
nouveau. Elle n'a fait que créer des em
barras
• Cette action religieuse des évêques sur
ios populations à& leurs diocèses s'est
accrue par le fait de la rupture qui s'est
faite entre-JjEgli^e. et le gouvernement,:
d'une forme . nouvelle de' leur. activité.
C'est de cè côté qu'ils ont à chercher les
traits d'union indestructibles, à servir
les intérêts de l'Eglise e.t à défendre ses
droits. La part de là politique d'Eglise
qui leur incombe ne peut s'exercer ail
leurs. Elle exige les mêmes soins, la
même intelligence, ,1e même savoir-faire
que-la politique par laquelle ils allaient
aux dépositaires de la puissance admi
nistrative. Elle n'est ni moins impor
tante ni moins intéressante. Qu'on évite
de l'assimiler à l'action pastorale -pro
prement dite. Ce sont deux actions dis
tinctes, qui convergent* un même but-,
la sanctification des âmes. Elles se sou
tiennent l'une l'autre. L'action pastorale
pourrait, à la rigueur, aller seule.'Il n'en
est pas de même de l'action politique.
On n'arrive pas à la concevoir sans le
travail incessant du clergé paroissial
dans . l'église, au chevet • des malades,
près des enfants. ' .
• C'est bien d'une action politique qu'il
S'agit. Mais cette politique est-, en, ce qui
coneeme les évêques .et le clergé; tout
entière d'Eglise. Son but exclusif est de
conserver les droits et de défendre les
intérêts de la religion catholique. Ceux
qui l'exercent ne s'écartent en rien de
leurs attributions. On ne voit même pas
comment ils pourraient s'en abstenir. Ils
manqueraient à leur devoir.
La France donne au monde depuis la
loi de Séparation un beau spectacle. Ja
mais ses chefs spirituels n'ont- fait autant
pour grouper ses enfants et exercer sur
eux leur action salutaire. Us s'ingénient
de toutes façons. Les obstacles ne les
font point reculer. Ils en tiennent
compte seulement pour, mieux adapter
leur action aux personnes et aux choses.
Ces efforts ne peuvent rester vains»
Cette politique ecclésiastique 'doit
avoir son influence sur :1a politique na
tionale. C'est l'unique moyen d'atteindre
son but. S'il en était autrement, toute
cette .activité se déploierait dans le vide.
Les liens qui unissent le Catholicisme
et la France se distendraient. L'union,
au Tteu de devenir plus étroite, perdrait
chaque jour de sa force. Le pays ne gar
derait aucune notion des droits et des
Intérêts de l'Eglise. Ce serait un mal
heur irréparable^
. Mais pour que cette influence puisse
s'exercer, il est nécessaire de laisser les
catholiques les meilleurs occuper une
place importante dans les ligues et les
groupes constitués en vue de la politique
nationale. On ne paraît pas avoir com
pris cette nécessité dans les milieux où
l'on cherche à retirer les membres actifs
de la politique ecclésiastique des grou
pements qui militent sur les champs de
bataille de la politique nationale. Cette
illusion, si elle venait à prévaloir, au :
rait pour effet d'isoler complètement
l'action religieuse. La jonction dés inté
rêts de l'Eglise et de ceux de la France
ne se produirait ni dans les esprits ni
dans les volontés.
Les Catholiques n'ont pas le droit Se
s'abstraire ainsi des 'devoirs que leur
imposent les intérêts de leur pays. Ils
ne peuvent se permettre de dire que . lés
intérêts religieux seuls importent. En
le faisant, ils iraient à rencontre de l'or
dre établi par la Providence. Le Catho
lique trouve dans sa foi les motifs et les
moyens d'être un citoyen supérieur aux
autres, Qu'il n'y cherche pas un prétexte
pour couvrir une faiblesse et une
inintelligence dont il est peut-être vic
time.
C'est par des Catholiques éclairés,
doués d'un tempérament, mêlés à l'exis
tence et h l'activité des groupes politi
ques nationaux que l'action ecclésiasti
que réussira à s'imposer. En négligeant
cette condition de la vie politique, on
s'expose à piétiner et à se voir abandon
ner par les troupes d'élite. Ce sont elles
qui remportent les victoires. On ne s'as
sure leur dévouement que par l'affirma
tion courageuse de sa foi et la volonté
de mettre son action publique d'accord
avec ses principes.
> Dom BESSE.
les caUtipes Guipes® (Moine
ET LA FRANCE
Nous mous .naguère entretenu nos lac
té ur,s des souffrances, des misères et des
vexations de toute sorte endurées par les
communautés, catholiques bulgares de Ma
cédoine que le sont de 4a guerre a ta.it
passer sous la domination des Grecs.
Réfugiés en Bulgarie après un exode
cruel, mais me pouvant vivre toujours à la
charge du gouvernement du tsar Ferdi
nand, désireux en -outre de 'retrouver leurs
foyers et leurs champs, mais n'y voulant
pas rentrer sans avoir la garantie qu'ils
ne seraient catholiques macédoniens ont pensé à (a
France, qui était leur protectrice sous Je
régime turc.
•11 nous revient à oe sujet que legomer-
nement de la République se «irait montré
extrêmement hésitant. Il aurait d'abord
fait répandre à nos protégés qu'en vertu
tçctora/t de la France ne pouvait plus
s'étendre " à d\anciens teraitoires turcs de
venue partie intégrante du, royaume lieilé-
nique. • *
Avant sans doute, à la réflexion, estimé
que cette abstention n'était ni habile ni
généreuse, le ministre des Affaires étran
gères serait revenu sur. son premier mou.
vement et aurait fait connaître aux cailio.
liques bulgares de Macédoine que, rensei
gnements pris, la Grèce ne leur créait de
difficultés qu'en raison, de ■ce fait qu'ils
sont Bulgares de langage et de sentiment,
et non pas en raison de la religion qu'ils
-professent. Dans ces conditions, le gou
vernement ■ français canseiït-irait- à servir
d'intermédiaire entre la Grèce et les com-
■muaiaiités exilées, considérées comme bul
gares et non connue cathodiques. Celles-ci,
si 'nous sommes bien renseignés, s'en-tien 4
nent — elles ont de ■orii-elles ra-issons pour
cela — à -leur premier poin t'de vue, ©t de
mandent que la Grèce s'engage à respecter
leuir cuite et leurs écoles, — des écoles où,
enk'e parenthèses, on- a toujours enseigné
le français. ^•- , ■
-M. Douaoergue a-t-il pris 'la résoAuiiûn
de taille comme si le catlxoliciane hors de
France n'existait ipas î L'échappatoire op
posée aux cômniuiLautés macédoniennes
traliit-elie wl programme t Voilà un pro
blème que nous souniettonis a l'opinion pu
blique, et en particulier à la curiosité de
M. François Del oncle, député de gauche,
qui professe -que l'anticlérlcaliffliie n'est
pas un article d'exportation.:
Au jour le jour
Xi es Portugais
ne sont pus gais
Dites, à un Italien ou à un Espagnol que
ses compatriotes sont gais ; il prendra cela
pour un compliment ptvdôl que pour autre
chose, car. la bonne humeur et ses mani
festations paraissent toujours préférables
à la morosité. Dites la même chose à un
Portugais, il se tâchera, il croira, que vous
vous moquez de lui, que vous faites de
l'ironie à ses dépens, car-il sait fort bien
que vous aurez dit l'ouù le contraire'de H
vérité. V - <
Les Portugais 'doivent leur fausse répu
tation de gaieté à un refrain d'opérette j
c'est la faute de là richesse de la rime, fin
réalité, ce sont les gens les plus tristes dâ
l'Europe, les .plus pessimistes, les plus
abattus. Le Portugal est peut-être le pays
du monde où il y a le plus de suicides.
Aussi, les deux vers ; 'Les Portugais sont
toujours gais, ont-ils le dm d'exaspérer les
fils de l'antique Lusitanie. Une fois, l'opé
rette en question fut chantée a Lisbonne.
Les vers mensongers furent remplacés, par
la, censure,par ceux-ci : Les Espagnols sont
toujours fols, qui furent accueillis par de
chaleureux applaudissements.
Mais on ne pouvait songer, à imposer
cette modification à toutes les scènes d'Eu
rope. Les Portugais tenaient■, cependant, à
détruire la plusse légende. Ils mettaient
leur point d'honneur à démontrer à l'uni
vers qu'ils sorti, non les plus gais, mais les
plus tristes des hormms. Pour cela, ils,
commencèrent par assassiner leur roi cl le
piince héritier; si la reine et son second
fils échappèrent à la fusillade, ce fut par
miracle. Puis, ils firent une révolution.
Souvent, les révolutions ont des débuis
heureux ou d'apparence telle, qui remplis
sent tout le monde de ioie et d'espoir.
Qu'on se rappelle Quatre-vingt-neuf et les
fêtes de la Fédération. De nos jours, les
premiers mois de la révolution turque vi
rent une série ininterrompue de réjouis
sances publiques, au milieu desquelles les
musulmans et les chrétiens, les Turcs, les
Arméniens et les Bulgares fraternisaient
d'une manière qui fut aussi franche que
peu durable. Les choses se gâtèrent dans la
suite, mais elles ont commencé gaiement.
Les révolutionnaires portugais furent
tristes et lugubres dès le début. Je n'ai pas,
dans cette chronique, à entrer .dms des.
considérations politiques. D'autres, plus
compétents, se chargent de ce soin. Je ci
terai un seul exemple peur montrer à quel
point ils furent lugubres. Dès la proclama
tion de la république, le nouveau gouver
nement ouvrit un musée de la Révolution
dont les premières pièces, cette s qui curent
les places d'honneur, furent la carabine
qui avait tué le roi et quelques « reliques »■
des assassins. Jamais nos conventionnels,
jamais les Jeunes-Turcs n'auraient eu une
pareille idée... Cette exhibition souleva un
tel dégoût que le gouvernement s'est dé
cidé, tout dernièrement, à fermer le mu*
sec..- r "• •
Les Portugais, qui ne sont pas gais, ne
veulent plus que les Wangers s'égaient à
leurs dépens. Aussi, viennent-ils de modi
fier leur système monétaire, qui prêtait, à
de .faciles plaisanteries. Les' Portugais sont
pauvres et orgueilleux. Comment -faire
pour donner aux autres et se donner à eux-
inémcs l'impression de la richesse ? En
comptant tout par reis. Le ,rcal (singulier
inexistant du mol reisj vaut environ un
demi-centime. Cela permet aux Portugais
d'aligner des chiffres fantastiques ; ils sont
presque tous millionnaires. Telle héritière
a deux millions de dot ; tel haut fonction
naire a un traitement d'un million. A la
Chambre, quand on discute le budget, on
jongle si bien avec les milliards que, c'est
à- prendre en pitié le Parlement, fiançais.
Or,- ce sont des millions et des milliards de
demi-centimes. Vous invitez un ami au,
restaurant, et vous dépensez princièrement
(iOO reis : c'est un repas à deux francs par
personne. Vous payez en billets de ban
que.
Maintenant, c'est fini de rire et de bras
ser des millions. ■ Put) 'ordre du gouverne-
■menfyVunité monétaire sera désormais une
pièce d'argent êçfuivale.nle au franc. Pour
les sommes - élevées, on comptera par éciis
d'or, bien qu'il n'y ail point d'or en Portu
gal. Mais ie peuple esl rebelle à celle in
novation; Il lient à ses millions de reis. ■
Les Portugais ont d'autres manières
d'employer ce genre de■ muUiplicalion. Il
sera difficile de les leur faire perdre. Ainsi,
dans le monde entier, cm dit : « Tel éleveur
a- dix chevaux et> fOù moutons ». En Portu
gal, ou dit ; « Il a quarante pieds de che
vaux et. 1.600 pieds-de moutons. »
En Europe,. quand ' on voit sur. l'en tête,
d'une raison; sociale qu'elle occupe, les nu
méros 50 à 06 d'une rue,' on pense qu'elle
esl très importante, puisqu'elle a quatre
maisons. En Portugal, cela signifie qu'elle
a une porte ci trois fenêtres,^ar chaque
porte et chaque rangée . de fenêtres sont
numérotées. Aussi, d'après le nombre de
numéros L il y a, à Lisbonne et à Porto, des
rues qui paraissent .dépasser, les plus , ion-
que s île ParU et de Londres. Illusion! il
lusion! . ( - <
' Enfin, pour cesser, non pas tCêtre gais,
puisqu'ils ne le sont point, niais 'd'égayer
les-autres, les Portugais feraient bien de
renoncer, aù litre d'Excellence. Il est d'usar
ge courant; il correspond au vous. Tout le
monde est Excellence. 'A moins de se tu
toyer,'il n'y a pas d'autre moyen de parler
à quelqu'un que de l'appeler ainsi.
Un de. mes amis, qtti a été consul en Por
tugal, me racontait qu'un jour le facteur
lui remit une lettre adressée à l'Excellen-
ïissime darne X...
— Cette dame ne demeure pas ici, dit-il
au facteur.
. .— Pardon, c'est moi! dit sa cuisinière,
■qui était présente.
Je- demandai a mon ami qu'est-ce qu'il
était, lui, si sa cuisinière était Excellence.
f— Moi, me répondit-il,en ma qualité offi
cielle, j'étais Exeellentissime et Illustrissi
me.seigneur. Ici, je ne suis qu'un monsieur
comme vous. Quelle déchéance!
Saint-Roman.
Éehos
Pour le prince de Monaco
- iG'est un véritable scandale qui-s'est pas
sé, hier matin, à. la Chambre. U s'agissait
d'une convention douanière avec la Prin
cipauté ' de iMonaco, qui était surtout à" l'a
vantage de cette dernière. La convention
tut-votée," Or, il y avait à peine quarante
députés prégenis, ét le vote eut lieu à main
levée, alors qu'un scrutin public était de
rigueur.
M. Pourque-ry de Boisserin apostropha
vienient M. Etienne, qui présidait, mais
ce fut en vain.
Le vote est acquis, et, comme Ta dit M.
Pourquèry de Boisserin, nous allons ver
ser chaque année 400.000 francs au prince
de Monaco !
Mais nos gouvernants peuvent-ils refuser
quelque chose à un homme qui passe pour
avoir rendu de signalés services à la, secte
au pouvoir, à qui, <âu surplus, est le chan
gé d'affaires de l'emipeireuir Guillaume ?
- Nos suffragettes
. N'en disons point trop de mal..-, parce
qu'elles n'en font pas. C'était hier le der
nier jour pour se faire inscrire sur les lis
tes électorales. Suivant une décision, de la.
Ligue française pour, le droit de vote des
femmes, dans chacun des vingt arrondis-,
sements parisiens, plusieurs citoyennes se
présentèrent, réclamant leur inscription.
Dans dix-sept mairies, les demandes fu
rent repousséas. Elles furent accueillies
dans les trois autres.
Afin d'obtenir satisfaction là où elle leur
fut refusée, ces dames vont faire des som
mations par ministère d'huissier.
. C'est 1® seul ministère qui, pour l'heure,
soit à leur disposition.
A la Ligue des Droits . En remplacement du protestant Francis
de Pressensé, le protestant Férdinand
Buisson a été nommé président de la Li
gue des Droits dé l'Homme.
M. Ferdinand Buisson étant un fémi
niste convaincu, partisan du. suffrage des
femmes, on espère que la Ligue s'appel
lera désormais « des Droits de l'Homme et
de -lit Femme ».
Une'statue à un Croisé
Les Ardéchois projettent d'élever un mo
nument à Pons de Balazuc, un des héros
de la première croisade,- dont il a écrit
l'histoire. Balazuc est un village situé à
quelques kilomètres de Vcgué, sur la ligne
du Teit à Alais,
Perdu dans le fond d'une gorge de l'Ar-
dèche, il fut depuis le onzième siècle le
fief et la résidence d-'une lignée féodale qui
a joué un rôle local important avant et
•pendant, les guerres de religion. Le pre
mier de. ces suzerains est Pons de Balazuc,
qui sTë croisa, à l'appel du Pape Urbain II.
Il partit pour la Terre-Sainte avec le comte
de Toulouse, prit part à tous les faits d'ar
mes qui signalèrent là croisade et fut tué
au siège d'Archos en 1099. Avec Raymond
d'AiguiWie, cïere de la cathédrale du Puy
et chapelain du comte de Toulouse, il com
posa une relation latine de la croisade que
Guizot. a recueillie dans sa Collection des
Mémoires relatifs à l'histoire de France.
Elle fut achevée ..par Raymond d'Aguilhe.
Les promoteurs, de la commémoration pro
jettent d'y associer les principales Sociétés
historiques et de demander le patronage
de l'Institut.
Le monument à édifier dépendra naturel-,
lemrat de l'importance des souscriptions
recueillies, mais les organisateurs lui sou
haitent un complément tout à fait louable,
c'est le classement comme monuments
historiques des vestiges du Balazuc féodal :
donjon, débri.3 de l'enceinte de l'ancienne
église, aujourd'hui abandonnée, et où uu
vit rv-1 1 garde encore l'effigie du héros ar
déchois.
C ercamon.
Chàrlemagne
814-1914.
■ — —-
Parmi les grands hommes de l'histoire,
iî n'en e6t peut-être pas de plus grand,
Moïse et saint Paul exceptés, que le légen
daire héros de nos épopées, nationales,
« l'homme de fer » qui rendit à Dieu son
àme puissante et docile il y a onze cents
ans à la date de ce jour.
Pendant près d'un demi-siècle, il porta
sans faiblir sa lourde armure. Il parcourut,
infatigable, tout l'Occident, de J'Ebre à la
Baltique, dé l'Océan à la Vistule, de la Mer
dfu Nord aux Abruzzes et aaix Balkans. Il
fut le vainqueur, le conquérant, le maître
d'un monde où les tètes étaient fières, les
cœurs vaillants et îles bras forts. Il s'im
posa, on le craignit, il fut aimé. Et, depuis
onze cents ans, il est debout à l'horizon, il
domine toute l'histoire, sans que le temps
l'ait amoindri ni que la légende ait eu be
soin de le grandir.
Elle s'y est bien essayée ; mais, chose rare
et que je dirais unique si les origines et
la Rédemption du genre humain n'en of
fraient deux autres exemples, loin d'y réus
sir elie est demeurée impuissante à s'égaler
"aux réalités surhumaines qu'elle-s'efforçait
d'embellir. C'est que Dieu est le grand poè
te. Lorsqu'il se joue dans l'univers et fait
resplendir à nos yeux l'action, ordinaire
ment cachée, de sa Providence, c'est déjà
trop, pour les plus beaux de nos génies, que
de raconter ses merveilles. Notre imagina
tion confondue se trouve à court d'inven
tions. Elle ne peut que balbutier ou se taire
devant 'les envoyés divins, tels Charlema-
gne et Jeanne d'Arc.-
« Per me rr-.rs régnant. » C'est Dieu qui
ouvre et fei iao les portes par où viennent
les siècles. nouveaux et derrière lesquelles
le passé s'en, va, solitaire. Les mains sou
veraines qui foiïfc jouer les serrures et tour
ner les gonds sont libres,.à coup sûr; mais
si elles n'ouvraient pas, les iportes s'ouviti-
raient' quand même d'une autre façon. Ht y
a des faits qui sont l'aboutissement dès
siècles, des conséquences que nul- pouvoir
humain ne saurait arrêter en route ; mais,
plus encore que les effets, les causes qui
portent en eiles-mêmes un long avenir sont
irrésistibles et les commencements des âges,
plus enoorë que leur déclin, échappent à nos
volontés. « Je suis celui qui ouvre et per
sonne ne ferme, dit le Seigneur » ; et les
instruments qu'il se fait alors pour sauver
et pour bâtir, fortifiés par sa puissance, il
luminés par §a sagesse, poussés dans ses
voies inconnues par ie souMe de son amour,
opèrent librement ce qu'il a décidé avec
tant de magnificence que l'humanité sub
juguée les contemple avec admiration dans
îe sentiment de sa petitesse, jusqu'aux
temps lointains où l'abêtissement de son or-,
gueil l'avUit au point de les méconnaître et
de s'acharner à démolir ce qu'ils oat sauvé
ou bâti.
Notre temps est un de ces temps.-Il laï
cisait Jeanne d'Arc et la diffamait si Dieu
n'eût retardé jusqu'à lui l'heure où la ca;
naniserait l'Eglise. Il ne comprend plus
Chajrlemagne. Ll 'affecte de ne voir en cet
homme providentiel que le successeur des
Constantin et des_ Théodose, le dernier des
Césars, celui . qui clôt à tout jamais les
siècles ^ antiques, ouvrier puissant d'une
œuvre éphémère, en relevant pouir yn ins
tant de ses ruines l'archaïque emipire ro
main. Il semMerait que 814 marque une
tin, que tout s'écroule, se dissolve, s'en-
t-énèbre, après cela, dans La servitude et
dans l'anarchie.
Quelle erreur ! Anarchie et servitude,
si l'Occident n'y a pas encore sombré et
tout l'univers avec lui, c'est grâce à oe qui
subsiste encore de il 1 édifice élevé par Char-
lemagne. Cet édifice s'appela pendant
700 ans la chrétienté.- Il' s'appelle aujour
d'hui l'Europe. Six siècles d'efforts destruc
teurs n'ont pu en avoir qu'à demi raison.
Le sécularieme des légistes l'ébranla de
quelques lézardes à partir de Philippe le
Bel Calvin, Luther et Henri VIII y ou
vrirent de larges brèches, que publicistes
et philosophes, du xvi« an xix® siècle, élar
girent à l'envi. La Révolution y mit ie
feu, abattit les créneaux, sapa les tours,
combla lies fossés, bouleversa tout '-l'inté
rieur, que Napoléon Testaura et aménagea
pour ua siècle, moitié sur l'ancien plan
catholique, moitié sur le plan nouveau des
légistes, des réformés et des jacobins.
Depuis tors, les sectes y logent, et les
Loges y régnent. Plus ou moins fort, plus
ou moins vite, mais sans répit,elles en ont
sapé les bases, enchaînant ou chassant ses
défenseurs. Il tient toujours. Les tremble
ments de terre ne l'ont pas détruit. Il tient,
même contre la vermine qui ronge en de-
dans sa charpente, mêmfe contre, les végé
tations ténébreuses qui pourrissent et dis
solvent ses fondements. On essaie en vain
-d'abattre les croix et les: clochers, qui le
couronnent et d'établir dans oe palais du
Dieu fait Homme le temple de l'homme
fait dieu. Ses pierres ■- crient, sa vieille
ossature résiste. On a bien pu le disloquer,
l'ensanglanter et le salir. On a bien pu
faire de lui .une caverne de voleurs où lin
foirce. et la. fraude -associées reçoivent
l'hommage, des-ilâçhes. Il tient toujours. Il
'semble attendre quelque Charlemâgne à
venir. ... ,
Cest que le Charlemagme d'autrefois,
pasteur de (peuples, civilisateur des barba
res, bâtisseur de la. chrétienté d'Occident,
l'a cime-iité de feîle sorte.dans la croyance
et dans l'amour, qu'il faudra que la cha
rité soit refroidie ©t la croyance presque
morte pour qu'il s'écrouOe tout à fait.Atars
seulement pourra grandir sur ses ruines
le temple -rêvé-par la secte ; mais ce tem
ple ne sara que le bagne dé l'anarchie,
parce que la grande pensée, de Ch-arlema-
gne, la pensée du pouyoir chrétien, n'aura
même plus de -sens pour les âmes paga-
nisées.
Car c'est en cela surtout que l'œuvre de.
Charlemagne est grande. C'est par là sur
tout qu'il dépasse les pilus grands. H a
pétri de ses fortes mains nm monde nais
sant ; il lui a donné sa. forme, et, pour
levain, il a mis dans cette pâte, sans rien
y mêler de lui même, humble à la cime du
pouvoir, î-a pure doctrine de Jésus-Christ
fiu tre vous est le premier de tous, qu'il se
fasse esclave des autres. »
Gette notion sublime de l'autorité, les
chefs de la société religieuse . la profes
saient déjà: les Papes s'avouaient «' ser
viteurs des serviteurs die Dieu » ; iits
l'étaient. Charles voulut l'être et leur en
envia le titre. Chef de la société politique,
il y fonda l'autorité sur la principe de
la-leur et lui assigna officiellement, pub! i.
quement, le même but. Il fit de l'Etat
comme une Eglise temporelle ; de roi,
« l'évêque du dehors ». Jl mit la force au
service du droit. Ii arma de son propre
glaive (la vérité et la justice ; et, sachant
déjà ce qu'est la « lutte pour la vie », et
comment, dans cette « lutte entre le fort
et le faible, c'est te, liberté qui. opprime
et l'autorité qui affranchit. », il rendit l'au
torité forte pour que l'ordre et le droit fus
sent bien gardés. Mais il lk soumit en
même temps aux lois du Christ et de son
Vicaire, afin, que, distinctes mais unies, les
deux -puissances aussi gardassent entre
elles l'ordre voulu, par Je Sauveur.
Telle fut l'œuvre de Charlemagne ; et
c'est pourquoi ce onzième centenaire s'im
pose à notre souvenir. Ce que Jeanne
d'Arc est venue affirmer plus tard, la
royauté du Christ en France, il -fa pro
clamé tout d'abord en fondant ie monde
moderne. Il intituitait ainsi ses capitulai-
res : « Sous le règne éternel de Nôtre-Sei
gneur Jésus-Christ, moi, Charles, par la
grâce de Dieu et par un don de sa miséri
corde, roi et gouverneur du royaume des
Francs et défenseur dévoué, humble auxi
liaire de la sainte Eglise. » Tant qu'il y,
aura, dans cette Europe qu'il a faite, des
cœurs chrétiens et des esprits où brillera
la lumière de l'Evangile, on ne l'effacera
pas de l'histoire, on ne l'y rabaissera pas
au niveau d'Alexandre ou même de César*
Comte J. dtj P lessis,
professeur
à VUniversité catholique 'd'Angers*
Pourquoi M. J. Delahaye
ne se représente pas
Nous avons déjà fait connaître à nos
lecteurs la résolution prise par M. Jules
Delahaye, député de la "Vendée, de na
pas se représenter aux prochaines élec
tions. Dans une lettre adressée au direc
teur du Gardois, M. Jules Delahaye, qui
combattit toujours si vaillamment à la
Chambre pour les droits des catholiques,
expose ainsi les raisons 'de sa décision 5
Paris, 3 février 1914.
Monsieur le directeur,
Je vous serais bien obligé dé rectifier ié
motif prêté, dans le Gaulois de ce matin, à
ma retraite volontaire. Je ne puis laisser
dire que c'est pour une raison de santé que
le député royaliste de Ghoftet a dû se désis
ter de sa candidature aux prochaines élec
tions.
Chacun sait, dans ma circonscription, que
le gouvernement ne pouvait rien oontre mal
réélection, assurée par six à sept mille vois-
de majorité. Mais chacun sait aussi quï#
s'est trouvé, à Cholet, un groupement se di*
sant catholique pour marcher la main dans
la main avec les radicaux et les francs-mia-r'
çons oorntre le député « catholique avant
tout » de la Vendée militante.
Chacun, sait que, si j'ai offert spontané
ment, il y a près de trois mois, mon siège
à plusieurs monarchistes, à plusieurs ca
tholiques moins visés quie moi par les haû
nés accumulées au cours d'une longue car-
trière d'opposition irréconciliable, c'est pour,
empêcher ou retarder, au moins dans l'An
jou,- livré à tous des marchandages éleoto^
raux, une certaine coalition c atholico-radi«"
cale, qui a déjà semé une démoralisation
irréparable dans les autres provinces de'
d'Ouest. ^
Chacun sait, enfin:, que' si j'ai donné é
mes advèrsaires de gauche et de droite la-
joie et la fierté communes de voir dàspa*
raître un vétéran de toutes les luttes de ce
temps, c'est pour ne pas diviser à mon suir
jet et sur mon nom la meilleure population'
de France, pour ne pas'la faire participer
à des discordes égoïstes qiui auraient pu
troubler irrémédiablement son admirable
foi.
Que les radicaux et les « illibéraux » asso»
ciés contre moi se réjouissent et triomphent
à leur aise ! .
J'aime mieux avoir donné au peuple fi
dèle, qui ne demandait qu'à me suivm'
« pouir Dieu et pour la France » contre la"
République, l'exemple d'abnégation dû â
sa sincérité - religieuse, que le spectacle
scandaleux des haines aveugles, in avoua*
biles, dont j'ai été poursuivi par des « Ca
tholiques », pair des « conservateurs ». (
C'est la première fois de ma vie que je
n'ai pas cru devoir résister à cette espèce
d'ennemis, même avec la certitude de les*
vaincre une fois de plus. ,
Quelles manœuvres m'ont confirmé dans
cette décision, malgré les instances qui me
sont venues et me viennent encore de tou
tes parts ? Ah ! je vous assure qu'elles
marquent bien les quelques hommes qui
les ont inspirées, qu'elles caractérisent noii'
moins bien la .politique qui -achève de. déct
mer nos rangs.. . ,
Pour l'instant, permettez-moi de vous
dire seulement que la raison attribuée pair,
le Gaulois à mon désistement n'est que
l'écho d'unie de ces manœuvres, et que ni'
la santé, ni la lassitude, ni même l'écceu-
Tement -n'ont déterminé ma conduite.
Lorsque je ne courrai iplus aucun risque
de compromettre l'union à laquelle j'ai tout'
sacrifié, je conterai la vilaine, la très vi^
laine histoire des dessous de 'l'élection die).
Cholet en l'année 1914.
Jela -conterai au long pour justifier mi
résolution et pour éclairer les royalistes et)
les catholiques de France sur certaine^ :
causes trop longtemps cachées de Leur pas-"
sivité croissante, de Leurs déroutes éleoto»
raies et parlementaires. I
Veuille?; agréer, Monsieur le directeur,,
l'assurance de mes sentiments distingués.;,
Jules D elahaj*. ! *
Seine
No.
a I
XQ.
V^H£S! 6 FEVRIER 1914
A*H.
Huatra-viogt-i^aiêiad aaaée. — 16.183,
1914
AI103MNEMKNÏS
m i • • * *
Six mois'. . .
^'îoie mois . . «
PARIS ETRANGER
et di ; :ltni e his tL'iiic» posul»)
. . 25 fr. 36 fr.
. . 13 » 19 »
' 7 " » . 10 »
LE NUMÉRO : 10 centimes
^tfÏQREDl 6 FÉVRIER 1914
ÀDSL\ÏSmT10J & RÉDACTION :,
TParis, 19, rua de» Maints-Pères (VI e arrond 1 )
DÉPÔT A ROME : es, ïlace se la jui-seiirh
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendu*
Le« mandats et bons de poste
doivent être adressés
à M. l 'Administrateur
DIEU PROTÈGE LA FRANCE !
Itu milieu des fartions de loçte esplce, nous q'qrfparlenoqt
qu'à l'Église et à la Pairie. ~
. Louis VEUILLQT ; Programme de l 'Knivers (1842)
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
19, ruo des Saints-Pères
ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIEUSE
6j place de la Bourse
TÉLÉPHONE 751-55
SOMMAIRE
PoLmains hï l' E ci . isk et - politique - nationale .
— Dom Besse.
l .ts CA'liiuLIQL 'ES BULGARES DE M ac Ê&OINE ET LA
< FRANCE.
Au jofr r .e jour : Les Portugais ne sont pas
gais. - ■ ■
C ha .m, smagsis . 814-19 li. — Comte J. du Pies-
sis. • " ; :
PQBSOtJ.OI M. J. DELÀ HAYE NE SE KEPRT4SENTE PAS.
ÎFKUiujçios 'Le. Vrai et le Faux {revue cutho-
U que'de la Presse). — Comte Càtta.
t-.-S i i■ ■ ■ . »
, -PARIS, 5 FEVRIER 1914
' Sous le régime concordataire,163 évê
ques avaient lés yeux constamment tour
nés ver» l'Etat. Les intérêts et les droits
rloiii ils étaient chargés leur en faisaient
\me' obligation. Personne ne le trouva
mauvais.tant que le Gouvernement, s'en
tint à la défense dès intérêts nationaux,
-Mais, du joui* où il mit la force natio
nale au service de l'anticléricalisme, ies
"situations changèrent. Le Concordat,
dont Ips articles avaient pour fin de sau
vegarder les. droits respectifs de l.'Etat et
'de. l'Eglise, devint peu à peu un moyen
d'entraver l'action religieuse du clergé.
,.:Tout le monde le savait. Cependant les
'ûvèquea et le Pape poussaient la patience
jusqu'aux dernières limites. On se mé
prit fréquemment sur leurs intentions,
lis s'obstinèrent, quand même, durant
;des années, à éviter de leur mieux tout
note,' toute parole, qui auraient pu pré
cipiter une rupture dont l'issue parais
sait fatale. Cette attitude, 'd'une sagesse
-élémentaire, n'allait pas sans sacrifices
et concessions multiples. Les fidèles cru
rent maintes fois à de la faiblesse et
même à quelque chose de pire. Nos chefs
^cependant ne se laissaient conduire que
"par le sentiment des intérêts confiés à
-leur garde. La politique de l'Egiise était
en exercice. Or, dans l'Eglise, comme
dans la nation, ceux qui n'assistent pas
en acteurs ou en témoins directs aux
fonctions -du gouvernement ne sont
.guère à même de le juger.
* ^ L'Eglise, tout aussi bien qu'une na-
'lion, a sa politique. C'est pour elle un
•droit et un besoin. Dans l'Eglise et dans
i!a,, nation, la politique est la connais-
-sance des lois auxquelles Dieu, auteur
-de la nature, soumet l'existence des so
ciétés, . leur conservation et leur déve
loppement ; elle est, en outre, l'art de
Jes appliquer. La politique, qu'elle ,soit
.ecclésiastique ou nationale, se confond
dès. lors avec le gouvernement. Comme
.Je gouvernement, la politique est exercée
par ceux qui ont en main une autorité
légitime ou «qui participent à son exer
cice.
La naktrè de la nation 'et celle de
-l'Egiise imposent à la politique leurs con
ditions. Elle ne dépend pas de l'humeur
"yes individus ou de l'opinion surexcitée
"des foules. Elle tient aux droits des so
ciétés et à leurs intérêts. Or, l'union entre
-l'Eglise et la France, à laquelle Je Con
cordat donnait une expression juridi
que, constituait, pour l'une et pour l'au-
*ire, un droit et un intérêt. Le Pape et les
.évêques, en prolongeant sa durée même
au détriment d'intérêts religieux secon
daires, remplissaient leur rôle. Ils se
.conformaient aux exigences de là politi
que d'Eglise ; et, en même temps, ils ser
vaient les intérêts supérieurs de la pa-
;trie.. i L{i politique ecclésiastique procu
rait une bonne politique nationale..
La rupture du Concordat a pu modi
fier le's ; situations extérieures. Mais les
droits et. les intérêts, restent les mêmes.
, L'union de l'Egiise et de la nation sub
siste malgré les destructions accomplies
'par les législateurs sacrilèges. Elle est
~4>lus que jamais, pour l'une et pour l'au-
ipe, le résultat d'un faisceau de droits et;
d'intérêts multiples. Le gouvernement,
flui a fait voter et qui applique la loi de
séparation, fait une politique antinatio
nale. Il ne s'insurge pas seulement con
tre :les droits et les intérêts de TE&lise ;
;il viole encore les droits de la France
jét il compromet ses intérêts.
Lè devoir des évêques et du Pape est
d'affirmer, de maintenir, de manifester
.cette union. La .politique d'Eglise qu'ils
exercent ainsi est éminemment natio
nale. Mais elle imprime à leur activité
«ne, orientation autre que par le passé.
Le gouvernement et son administration
ne sont plus leur objectif. Les liens sont
brisés. L'Etat affecte de ne point les
■connaître. Sans rien affecter, ils l'igno
rent. La politique, don fils sont les chefs:
responsables, les porte vers les catholi
ques, auprès de qui leurs prêtres rem
plissent les fonctions pastorales. De tout
temps leur ministère sacré les a tenus
«en relations constantes avec eux. A ce
point de vue, la Séparation de l'Eglise
«t de l'Etat n'a pas inauguré un régime
nouveau. Elle n'a fait que créer des em
barras
• Cette action religieuse des évêques sur
ios populations à& leurs diocèses s'est
accrue par le fait de la rupture qui s'est
faite entre-JjEgli^e. et le gouvernement,:
d'une forme . nouvelle de' leur. activité.
C'est de cè côté qu'ils ont à chercher les
traits d'union indestructibles, à servir
les intérêts de l'Eglise e.t à défendre ses
droits. La part de là politique d'Eglise
qui leur incombe ne peut s'exercer ail
leurs. Elle exige les mêmes soins, la
même intelligence, ,1e même savoir-faire
que-la politique par laquelle ils allaient
aux dépositaires de la puissance admi
nistrative. Elle n'est ni moins impor
tante ni moins intéressante. Qu'on évite
de l'assimiler à l'action pastorale -pro
prement dite. Ce sont deux actions dis
tinctes, qui convergent* un même but-,
la sanctification des âmes. Elles se sou
tiennent l'une l'autre. L'action pastorale
pourrait, à la rigueur, aller seule.'Il n'en
est pas de même de l'action politique.
On n'arrive pas à la concevoir sans le
travail incessant du clergé paroissial
dans . l'église, au chevet • des malades,
près des enfants. ' .
• C'est bien d'une action politique qu'il
S'agit. Mais cette politique est-, en, ce qui
coneeme les évêques .et le clergé; tout
entière d'Eglise. Son but exclusif est de
conserver les droits et de défendre les
intérêts de la religion catholique. Ceux
qui l'exercent ne s'écartent en rien de
leurs attributions. On ne voit même pas
comment ils pourraient s'en abstenir. Ils
manqueraient à leur devoir.
La France donne au monde depuis la
loi de Séparation un beau spectacle. Ja
mais ses chefs spirituels n'ont- fait autant
pour grouper ses enfants et exercer sur
eux leur action salutaire. Us s'ingénient
de toutes façons. Les obstacles ne les
font point reculer. Ils en tiennent
compte seulement pour, mieux adapter
leur action aux personnes et aux choses.
Ces efforts ne peuvent rester vains»
Cette politique ecclésiastique 'doit
avoir son influence sur :1a politique na
tionale. C'est l'unique moyen d'atteindre
son but. S'il en était autrement, toute
cette .activité se déploierait dans le vide.
Les liens qui unissent le Catholicisme
et la France se distendraient. L'union,
au Tteu de devenir plus étroite, perdrait
chaque jour de sa force. Le pays ne gar
derait aucune notion des droits et des
Intérêts de l'Eglise. Ce serait un mal
heur irréparable^
. Mais pour que cette influence puisse
s'exercer, il est nécessaire de laisser les
catholiques les meilleurs occuper une
place importante dans les ligues et les
groupes constitués en vue de la politique
nationale. On ne paraît pas avoir com
pris cette nécessité dans les milieux où
l'on cherche à retirer les membres actifs
de la politique ecclésiastique des grou
pements qui militent sur les champs de
bataille de la politique nationale. Cette
illusion, si elle venait à prévaloir, au :
rait pour effet d'isoler complètement
l'action religieuse. La jonction dés inté
rêts de l'Eglise et de ceux de la France
ne se produirait ni dans les esprits ni
dans les volontés.
Les Catholiques n'ont pas le droit Se
s'abstraire ainsi des 'devoirs que leur
imposent les intérêts de leur pays. Ils
ne peuvent se permettre de dire que . lés
intérêts religieux seuls importent. En
le faisant, ils iraient à rencontre de l'or
dre établi par la Providence. Le Catho
lique trouve dans sa foi les motifs et les
moyens d'être un citoyen supérieur aux
autres, Qu'il n'y cherche pas un prétexte
pour couvrir une faiblesse et une
inintelligence dont il est peut-être vic
time.
C'est par des Catholiques éclairés,
doués d'un tempérament, mêlés à l'exis
tence et h l'activité des groupes politi
ques nationaux que l'action ecclésiasti
que réussira à s'imposer. En négligeant
cette condition de la vie politique, on
s'expose à piétiner et à se voir abandon
ner par les troupes d'élite. Ce sont elles
qui remportent les victoires. On ne s'as
sure leur dévouement que par l'affirma
tion courageuse de sa foi et la volonté
de mettre son action publique d'accord
avec ses principes.
> Dom BESSE.
les caUtipes Guipes® (Moine
ET LA FRANCE
Nous mous .naguère entretenu nos lac
té ur,s des souffrances, des misères et des
vexations de toute sorte endurées par les
communautés, catholiques bulgares de Ma
cédoine que le sont de 4a guerre a ta.it
passer sous la domination des Grecs.
Réfugiés en Bulgarie après un exode
cruel, mais me pouvant vivre toujours à la
charge du gouvernement du tsar Ferdi
nand, désireux en -outre de 'retrouver leurs
foyers et leurs champs, mais n'y voulant
pas rentrer sans avoir la garantie qu'ils
ne seraient
France, qui était leur protectrice sous Je
régime turc.
•11 nous revient à oe sujet que legomer-
nement de la République se «irait montré
extrêmement hésitant. Il aurait d'abord
fait répandre à nos protégés qu'en vertu
tçctora/t de la France ne pouvait plus
s'étendre " à d\anciens teraitoires turcs de
venue partie intégrante du, royaume lieilé-
nique. • *
Avant sans doute, à la réflexion, estimé
que cette abstention n'était ni habile ni
généreuse, le ministre des Affaires étran
gères serait revenu sur. son premier mou.
vement et aurait fait connaître aux cailio.
liques bulgares de Macédoine que, rensei
gnements pris, la Grèce ne leur créait de
difficultés qu'en raison, de ■ce fait qu'ils
sont Bulgares de langage et de sentiment,
et non pas en raison de la religion qu'ils
-professent. Dans ces conditions, le gou
vernement ■ français canseiït-irait- à servir
d'intermédiaire entre la Grèce et les com-
■muaiaiités exilées, considérées comme bul
gares et non connue cathodiques. Celles-ci,
si 'nous sommes bien renseignés, s'en-tien 4
nent — elles ont de ■orii-elles ra-issons pour
cela — à -leur premier poin t'de vue, ©t de
mandent que la Grèce s'engage à respecter
leuir cuite et leurs écoles, — des écoles où,
enk'e parenthèses, on- a toujours enseigné
le français. ^•- , ■
-M. Douaoergue a-t-il pris 'la résoAuiiûn
de taille comme si le catlxoliciane hors de
France n'existait ipas î L'échappatoire op
posée aux cômniuiLautés macédoniennes
traliit-elie wl programme t Voilà un pro
blème que nous souniettonis a l'opinion pu
blique, et en particulier à la curiosité de
M. François Del oncle, député de gauche,
qui professe -que l'anticlérlcaliffliie n'est
pas un article d'exportation.:
Au jour le jour
Xi es Portugais
ne sont pus gais
Dites, à un Italien ou à un Espagnol que
ses compatriotes sont gais ; il prendra cela
pour un compliment ptvdôl que pour autre
chose, car. la bonne humeur et ses mani
festations paraissent toujours préférables
à la morosité. Dites la même chose à un
Portugais, il se tâchera, il croira, que vous
vous moquez de lui, que vous faites de
l'ironie à ses dépens, car-il sait fort bien
que vous aurez dit l'ouù le contraire'de H
vérité. V - <
Les Portugais 'doivent leur fausse répu
tation de gaieté à un refrain d'opérette j
c'est la faute de là richesse de la rime, fin
réalité, ce sont les gens les plus tristes dâ
l'Europe, les .plus pessimistes, les plus
abattus. Le Portugal est peut-être le pays
du monde où il y a le plus de suicides.
Aussi, les deux vers ; 'Les Portugais sont
toujours gais, ont-ils le dm d'exaspérer les
fils de l'antique Lusitanie. Une fois, l'opé
rette en question fut chantée a Lisbonne.
Les vers mensongers furent remplacés, par
la, censure,par ceux-ci : Les Espagnols sont
toujours fols, qui furent accueillis par de
chaleureux applaudissements.
Mais on ne pouvait songer, à imposer
cette modification à toutes les scènes d'Eu
rope. Les Portugais tenaient■, cependant, à
détruire la plusse légende. Ils mettaient
leur point d'honneur à démontrer à l'uni
vers qu'ils sorti, non les plus gais, mais les
plus tristes des hormms. Pour cela, ils,
commencèrent par assassiner leur roi cl le
piince héritier; si la reine et son second
fils échappèrent à la fusillade, ce fut par
miracle. Puis, ils firent une révolution.
Souvent, les révolutions ont des débuis
heureux ou d'apparence telle, qui remplis
sent tout le monde de ioie et d'espoir.
Qu'on se rappelle Quatre-vingt-neuf et les
fêtes de la Fédération. De nos jours, les
premiers mois de la révolution turque vi
rent une série ininterrompue de réjouis
sances publiques, au milieu desquelles les
musulmans et les chrétiens, les Turcs, les
Arméniens et les Bulgares fraternisaient
d'une manière qui fut aussi franche que
peu durable. Les choses se gâtèrent dans la
suite, mais elles ont commencé gaiement.
Les révolutionnaires portugais furent
tristes et lugubres dès le début. Je n'ai pas,
dans cette chronique, à entrer .dms des.
considérations politiques. D'autres, plus
compétents, se chargent de ce soin. Je ci
terai un seul exemple peur montrer à quel
point ils furent lugubres. Dès la proclama
tion de la république, le nouveau gouver
nement ouvrit un musée de la Révolution
dont les premières pièces, cette s qui curent
les places d'honneur, furent la carabine
qui avait tué le roi et quelques « reliques »■
des assassins. Jamais nos conventionnels,
jamais les Jeunes-Turcs n'auraient eu une
pareille idée... Cette exhibition souleva un
tel dégoût que le gouvernement s'est dé
cidé, tout dernièrement, à fermer le mu*
sec..- r "• •
Les Portugais, qui ne sont pas gais, ne
veulent plus que les Wangers s'égaient à
leurs dépens. Aussi, viennent-ils de modi
fier leur système monétaire, qui prêtait, à
de .faciles plaisanteries. Les' Portugais sont
pauvres et orgueilleux. Comment -faire
pour donner aux autres et se donner à eux-
inémcs l'impression de la richesse ? En
comptant tout par reis. Le ,rcal (singulier
inexistant du mol reisj vaut environ un
demi-centime. Cela permet aux Portugais
d'aligner des chiffres fantastiques ; ils sont
presque tous millionnaires. Telle héritière
a deux millions de dot ; tel haut fonction
naire a un traitement d'un million. A la
Chambre, quand on discute le budget, on
jongle si bien avec les milliards que, c'est
à- prendre en pitié le Parlement, fiançais.
Or,- ce sont des millions et des milliards de
demi-centimes. Vous invitez un ami au,
restaurant, et vous dépensez princièrement
(iOO reis : c'est un repas à deux francs par
personne. Vous payez en billets de ban
que.
Maintenant, c'est fini de rire et de bras
ser des millions. ■ Put) 'ordre du gouverne-
■menfyVunité monétaire sera désormais une
pièce d'argent êçfuivale.nle au franc. Pour
les sommes - élevées, on comptera par éciis
d'or, bien qu'il n'y ail point d'or en Portu
gal. Mais ie peuple esl rebelle à celle in
novation; Il lient à ses millions de reis. ■
Les Portugais ont d'autres manières
d'employer ce genre de■ muUiplicalion. Il
sera difficile de les leur faire perdre. Ainsi,
dans le monde entier, cm dit : « Tel éleveur
a- dix chevaux et> fOù moutons ». En Portu
gal, ou dit ; « Il a quarante pieds de che
vaux et. 1.600 pieds-de moutons. »
En Europe,. quand ' on voit sur. l'en tête,
d'une raison; sociale qu'elle occupe, les nu
méros 50 à 06 d'une rue,' on pense qu'elle
esl très importante, puisqu'elle a quatre
maisons. En Portugal, cela signifie qu'elle
a une porte ci trois fenêtres,^ar chaque
porte et chaque rangée . de fenêtres sont
numérotées. Aussi, d'après le nombre de
numéros L il y a, à Lisbonne et à Porto, des
rues qui paraissent .dépasser, les plus , ion-
que s île ParU et de Londres. Illusion! il
lusion! . ( - <
' Enfin, pour cesser, non pas tCêtre gais,
puisqu'ils ne le sont point, niais 'd'égayer
les-autres, les Portugais feraient bien de
renoncer, aù litre d'Excellence. Il est d'usar
ge courant; il correspond au vous. Tout le
monde est Excellence. 'A moins de se tu
toyer,'il n'y a pas d'autre moyen de parler
à quelqu'un que de l'appeler ainsi.
Un de. mes amis, qtti a été consul en Por
tugal, me racontait qu'un jour le facteur
lui remit une lettre adressée à l'Excellen-
ïissime darne X...
— Cette dame ne demeure pas ici, dit-il
au facteur.
. .— Pardon, c'est moi! dit sa cuisinière,
■qui était présente.
Je- demandai a mon ami qu'est-ce qu'il
était, lui, si sa cuisinière était Excellence.
f— Moi, me répondit-il,en ma qualité offi
cielle, j'étais Exeellentissime et Illustrissi
me.seigneur. Ici, je ne suis qu'un monsieur
comme vous. Quelle déchéance!
Saint-Roman.
Éehos
Pour le prince de Monaco
- iG'est un véritable scandale qui-s'est pas
sé, hier matin, à. la Chambre. U s'agissait
d'une convention douanière avec la Prin
cipauté ' de iMonaco, qui était surtout à" l'a
vantage de cette dernière. La convention
tut-votée," Or, il y avait à peine quarante
députés prégenis, ét le vote eut lieu à main
levée, alors qu'un scrutin public était de
rigueur.
M. Pourque-ry de Boisserin apostropha
vienient M. Etienne, qui présidait, mais
ce fut en vain.
Le vote est acquis, et, comme Ta dit M.
Pourquèry de Boisserin, nous allons ver
ser chaque année 400.000 francs au prince
de Monaco !
Mais nos gouvernants peuvent-ils refuser
quelque chose à un homme qui passe pour
avoir rendu de signalés services à la, secte
au pouvoir, à qui, <âu surplus, est le chan
gé d'affaires de l'emipeireuir Guillaume ?
- Nos suffragettes
. N'en disons point trop de mal..-, parce
qu'elles n'en font pas. C'était hier le der
nier jour pour se faire inscrire sur les lis
tes électorales. Suivant une décision, de la.
Ligue française pour, le droit de vote des
femmes, dans chacun des vingt arrondis-,
sements parisiens, plusieurs citoyennes se
présentèrent, réclamant leur inscription.
Dans dix-sept mairies, les demandes fu
rent repousséas. Elles furent accueillies
dans les trois autres.
Afin d'obtenir satisfaction là où elle leur
fut refusée, ces dames vont faire des som
mations par ministère d'huissier.
. C'est 1® seul ministère qui, pour l'heure,
soit à leur disposition.
A la Ligue des Droits
de Pressensé, le protestant Férdinand
Buisson a été nommé président de la Li
gue des Droits dé l'Homme.
M. Ferdinand Buisson étant un fémi
niste convaincu, partisan du. suffrage des
femmes, on espère que la Ligue s'appel
lera désormais « des Droits de l'Homme et
de -lit Femme ».
Une'statue à un Croisé
Les Ardéchois projettent d'élever un mo
nument à Pons de Balazuc, un des héros
de la première croisade,- dont il a écrit
l'histoire. Balazuc est un village situé à
quelques kilomètres de Vcgué, sur la ligne
du Teit à Alais,
Perdu dans le fond d'une gorge de l'Ar-
dèche, il fut depuis le onzième siècle le
fief et la résidence d-'une lignée féodale qui
a joué un rôle local important avant et
•pendant, les guerres de religion. Le pre
mier de. ces suzerains est Pons de Balazuc,
qui sTë croisa, à l'appel du Pape Urbain II.
Il partit pour la Terre-Sainte avec le comte
de Toulouse, prit part à tous les faits d'ar
mes qui signalèrent là croisade et fut tué
au siège d'Archos en 1099. Avec Raymond
d'AiguiWie, cïere de la cathédrale du Puy
et chapelain du comte de Toulouse, il com
posa une relation latine de la croisade que
Guizot. a recueillie dans sa Collection des
Mémoires relatifs à l'histoire de France.
Elle fut achevée ..par Raymond d'Aguilhe.
Les promoteurs, de la commémoration pro
jettent d'y associer les principales Sociétés
historiques et de demander le patronage
de l'Institut.
Le monument à édifier dépendra naturel-,
lemrat de l'importance des souscriptions
recueillies, mais les organisateurs lui sou
haitent un complément tout à fait louable,
c'est le classement comme monuments
historiques des vestiges du Balazuc féodal :
donjon, débri.3 de l'enceinte de l'ancienne
église, aujourd'hui abandonnée, et où uu
vit rv-1 1 garde encore l'effigie du héros ar
déchois.
C ercamon.
Chàrlemagne
814-1914.
■ — —-
Parmi les grands hommes de l'histoire,
iî n'en e6t peut-être pas de plus grand,
Moïse et saint Paul exceptés, que le légen
daire héros de nos épopées, nationales,
« l'homme de fer » qui rendit à Dieu son
àme puissante et docile il y a onze cents
ans à la date de ce jour.
Pendant près d'un demi-siècle, il porta
sans faiblir sa lourde armure. Il parcourut,
infatigable, tout l'Occident, de J'Ebre à la
Baltique, dé l'Océan à la Vistule, de la Mer
dfu Nord aux Abruzzes et aaix Balkans. Il
fut le vainqueur, le conquérant, le maître
d'un monde où les tètes étaient fières, les
cœurs vaillants et îles bras forts. Il s'im
posa, on le craignit, il fut aimé. Et, depuis
onze cents ans, il est debout à l'horizon, il
domine toute l'histoire, sans que le temps
l'ait amoindri ni que la légende ait eu be
soin de le grandir.
Elle s'y est bien essayée ; mais, chose rare
et que je dirais unique si les origines et
la Rédemption du genre humain n'en of
fraient deux autres exemples, loin d'y réus
sir elie est demeurée impuissante à s'égaler
"aux réalités surhumaines qu'elle-s'efforçait
d'embellir. C'est que Dieu est le grand poè
te. Lorsqu'il se joue dans l'univers et fait
resplendir à nos yeux l'action, ordinaire
ment cachée, de sa Providence, c'est déjà
trop, pour les plus beaux de nos génies, que
de raconter ses merveilles. Notre imagina
tion confondue se trouve à court d'inven
tions. Elle ne peut que balbutier ou se taire
devant 'les envoyés divins, tels Charlema-
gne et Jeanne d'Arc.-
« Per me rr-.rs régnant. » C'est Dieu qui
ouvre et fei iao les portes par où viennent
les siècles. nouveaux et derrière lesquelles
le passé s'en, va, solitaire. Les mains sou
veraines qui foiïfc jouer les serrures et tour
ner les gonds sont libres,.à coup sûr; mais
si elles n'ouvraient pas, les iportes s'ouviti-
raient' quand même d'une autre façon. Ht y
a des faits qui sont l'aboutissement dès
siècles, des conséquences que nul- pouvoir
humain ne saurait arrêter en route ; mais,
plus encore que les effets, les causes qui
portent en eiles-mêmes un long avenir sont
irrésistibles et les commencements des âges,
plus enoorë que leur déclin, échappent à nos
volontés. « Je suis celui qui ouvre et per
sonne ne ferme, dit le Seigneur » ; et les
instruments qu'il se fait alors pour sauver
et pour bâtir, fortifiés par sa puissance, il
luminés par §a sagesse, poussés dans ses
voies inconnues par ie souMe de son amour,
opèrent librement ce qu'il a décidé avec
tant de magnificence que l'humanité sub
juguée les contemple avec admiration dans
îe sentiment de sa petitesse, jusqu'aux
temps lointains où l'abêtissement de son or-,
gueil l'avUit au point de les méconnaître et
de s'acharner à démolir ce qu'ils oat sauvé
ou bâti.
Notre temps est un de ces temps.-Il laï
cisait Jeanne d'Arc et la diffamait si Dieu
n'eût retardé jusqu'à lui l'heure où la ca;
naniserait l'Eglise. Il ne comprend plus
Chajrlemagne. Ll 'affecte de ne voir en cet
homme providentiel que le successeur des
Constantin et des_ Théodose, le dernier des
Césars, celui . qui clôt à tout jamais les
siècles ^ antiques, ouvrier puissant d'une
œuvre éphémère, en relevant pouir yn ins
tant de ses ruines l'archaïque emipire ro
main. Il semMerait que 814 marque une
tin, que tout s'écroule, se dissolve, s'en-
t-énèbre, après cela, dans La servitude et
dans l'anarchie.
Quelle erreur ! Anarchie et servitude,
si l'Occident n'y a pas encore sombré et
tout l'univers avec lui, c'est grâce à oe qui
subsiste encore de il 1 édifice élevé par Char-
lemagne. Cet édifice s'appela pendant
700 ans la chrétienté.- Il' s'appelle aujour
d'hui l'Europe. Six siècles d'efforts destruc
teurs n'ont pu en avoir qu'à demi raison.
Le sécularieme des légistes l'ébranla de
quelques lézardes à partir de Philippe le
Bel Calvin, Luther et Henri VIII y ou
vrirent de larges brèches, que publicistes
et philosophes, du xvi« an xix® siècle, élar
girent à l'envi. La Révolution y mit ie
feu, abattit les créneaux, sapa les tours,
combla lies fossés, bouleversa tout '-l'inté
rieur, que Napoléon Testaura et aménagea
pour ua siècle, moitié sur l'ancien plan
catholique, moitié sur le plan nouveau des
légistes, des réformés et des jacobins.
Depuis tors, les sectes y logent, et les
Loges y régnent. Plus ou moins fort, plus
ou moins vite, mais sans répit,elles en ont
sapé les bases, enchaînant ou chassant ses
défenseurs. Il tient toujours. Les tremble
ments de terre ne l'ont pas détruit. Il tient,
même contre la vermine qui ronge en de-
dans sa charpente, mêmfe contre, les végé
tations ténébreuses qui pourrissent et dis
solvent ses fondements. On essaie en vain
-d'abattre les croix et les: clochers, qui le
couronnent et d'établir dans oe palais du
Dieu fait Homme le temple de l'homme
fait dieu. Ses pierres ■- crient, sa vieille
ossature résiste. On a bien pu le disloquer,
l'ensanglanter et le salir. On a bien pu
faire de lui .une caverne de voleurs où lin
foirce. et la. fraude -associées reçoivent
l'hommage, des-ilâçhes. Il tient toujours. Il
'semble attendre quelque Charlemâgne à
venir. ... ,
Cest que le Charlemagme d'autrefois,
pasteur de (peuples, civilisateur des barba
res, bâtisseur de la. chrétienté d'Occident,
l'a cime-iité de feîle sorte.dans la croyance
et dans l'amour, qu'il faudra que la cha
rité soit refroidie ©t la croyance presque
morte pour qu'il s'écrouOe tout à fait.Atars
seulement pourra grandir sur ses ruines
le temple -rêvé-par la secte ; mais ce tem
ple ne sara que le bagne dé l'anarchie,
parce que la grande pensée, de Ch-arlema-
gne, la pensée du pouyoir chrétien, n'aura
même plus de -sens pour les âmes paga-
nisées.
Car c'est en cela surtout que l'œuvre de.
Charlemagne est grande. C'est par là sur
tout qu'il dépasse les pilus grands. H a
pétri de ses fortes mains nm monde nais
sant ; il lui a donné sa. forme, et, pour
levain, il a mis dans cette pâte, sans rien
y mêler de lui même, humble à la cime du
pouvoir, î-a pure doctrine de Jésus-Christ
fiu
fasse esclave des autres. »
Gette notion sublime de l'autorité, les
chefs de la société religieuse . la profes
saient déjà: les Papes s'avouaient «' ser
viteurs des serviteurs die Dieu » ; iits
l'étaient. Charles voulut l'être et leur en
envia le titre. Chef de la société politique,
il y fonda l'autorité sur la principe de
la-leur et lui assigna officiellement, pub! i.
quement, le même but. Il fit de l'Etat
comme une Eglise temporelle ; de roi,
« l'évêque du dehors ». Jl mit la force au
service du droit. Ii arma de son propre
glaive (la vérité et la justice ; et, sachant
déjà ce qu'est la « lutte pour la vie », et
comment, dans cette « lutte entre le fort
et le faible, c'est te, liberté qui. opprime
et l'autorité qui affranchit. », il rendit l'au
torité forte pour que l'ordre et le droit fus
sent bien gardés. Mais il lk soumit en
même temps aux lois du Christ et de son
Vicaire, afin, que, distinctes mais unies, les
deux -puissances aussi gardassent entre
elles l'ordre voulu, par Je Sauveur.
Telle fut l'œuvre de Charlemagne ; et
c'est pourquoi ce onzième centenaire s'im
pose à notre souvenir. Ce que Jeanne
d'Arc est venue affirmer plus tard, la
royauté du Christ en France, il -fa pro
clamé tout d'abord en fondant ie monde
moderne. Il intituitait ainsi ses capitulai-
res : « Sous le règne éternel de Nôtre-Sei
gneur Jésus-Christ, moi, Charles, par la
grâce de Dieu et par un don de sa miséri
corde, roi et gouverneur du royaume des
Francs et défenseur dévoué, humble auxi
liaire de la sainte Eglise. » Tant qu'il y,
aura, dans cette Europe qu'il a faite, des
cœurs chrétiens et des esprits où brillera
la lumière de l'Evangile, on ne l'effacera
pas de l'histoire, on ne l'y rabaissera pas
au niveau d'Alexandre ou même de César*
Comte J. dtj P lessis,
professeur
à VUniversité catholique 'd'Angers*
Pourquoi M. J. Delahaye
ne se représente pas
Nous avons déjà fait connaître à nos
lecteurs la résolution prise par M. Jules
Delahaye, député de la "Vendée, de na
pas se représenter aux prochaines élec
tions. Dans une lettre adressée au direc
teur du Gardois, M. Jules Delahaye, qui
combattit toujours si vaillamment à la
Chambre pour les droits des catholiques,
expose ainsi les raisons 'de sa décision 5
Paris, 3 février 1914.
Monsieur le directeur,
Je vous serais bien obligé dé rectifier ié
motif prêté, dans le Gaulois de ce matin, à
ma retraite volontaire. Je ne puis laisser
dire que c'est pour une raison de santé que
le député royaliste de Ghoftet a dû se désis
ter de sa candidature aux prochaines élec
tions.
Chacun sait, dans ma circonscription, que
le gouvernement ne pouvait rien oontre mal
réélection, assurée par six à sept mille vois-
de majorité. Mais chacun sait aussi quï#
s'est trouvé, à Cholet, un groupement se di*
sant catholique pour marcher la main dans
la main avec les radicaux et les francs-mia-r'
çons oorntre le député « catholique avant
tout » de la Vendée militante.
Chacun, sait que, si j'ai offert spontané
ment, il y a près de trois mois, mon siège
à plusieurs monarchistes, à plusieurs ca
tholiques moins visés quie moi par les haû
nés accumulées au cours d'une longue car-
trière d'opposition irréconciliable, c'est pour,
empêcher ou retarder, au moins dans l'An
jou,- livré à tous des marchandages éleoto^
raux, une certaine coalition c atholico-radi«"
cale, qui a déjà semé une démoralisation
irréparable dans les autres provinces de'
d'Ouest. ^
Chacun sait, enfin:, que' si j'ai donné é
mes advèrsaires de gauche et de droite la-
joie et la fierté communes de voir dàspa*
raître un vétéran de toutes les luttes de ce
temps, c'est pour ne pas diviser à mon suir
jet et sur mon nom la meilleure population'
de France, pour ne pas'la faire participer
à des discordes égoïstes qiui auraient pu
troubler irrémédiablement son admirable
foi.
Que les radicaux et les « illibéraux » asso»
ciés contre moi se réjouissent et triomphent
à leur aise ! .
J'aime mieux avoir donné au peuple fi
dèle, qui ne demandait qu'à me suivm'
« pouir Dieu et pour la France » contre la"
République, l'exemple d'abnégation dû â
sa sincérité - religieuse, que le spectacle
scandaleux des haines aveugles, in avoua*
biles, dont j'ai été poursuivi par des « Ca
tholiques », pair des « conservateurs ». (
C'est la première fois de ma vie que je
n'ai pas cru devoir résister à cette espèce
d'ennemis, même avec la certitude de les*
vaincre une fois de plus. ,
Quelles manœuvres m'ont confirmé dans
cette décision, malgré les instances qui me
sont venues et me viennent encore de tou
tes parts ? Ah ! je vous assure qu'elles
marquent bien les quelques hommes qui
les ont inspirées, qu'elles caractérisent noii'
moins bien la .politique qui -achève de. déct
mer nos rangs.. . ,
Pour l'instant, permettez-moi de vous
dire seulement que la raison attribuée pair,
le Gaulois à mon désistement n'est que
l'écho d'unie de ces manœuvres, et que ni'
la santé, ni la lassitude, ni même l'écceu-
Tement -n'ont déterminé ma conduite.
Lorsque je ne courrai iplus aucun risque
de compromettre l'union à laquelle j'ai tout'
sacrifié, je conterai la vilaine, la très vi^
laine histoire des dessous de 'l'élection die).
Cholet en l'année 1914.
Jela -conterai au long pour justifier mi
résolution et pour éclairer les royalistes et)
les catholiques de France sur certaine^ :
causes trop longtemps cachées de Leur pas-"
sivité croissante, de Leurs déroutes éleoto»
raies et parlementaires. I
Veuille?; agréer, Monsieur le directeur,,
l'assurance de mes sentiments distingués.;,
Jules D elahaj*. ! *
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