Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1914-01-31
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1914 31 janvier 1914
Description : 1914/01/31 (Numéro 16178). 1914/01/31 (Numéro 16178).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
SAMEDI 31 JANVIER 1914
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à M. l'Administrateur
SAMEDI 31 JANVIER 1914
DIEU PROTÈGE LÀ FRANCE /
Ha milita des factions d* tonte espiee, vous g'appartenons
ça'â l'Église et à la Patrie.
Louis VEUILLOT î Programme de l'Univers (18481
imsnumon t rédaction •
PtrU, 19, ne dss Saints-Pères (Vi* »rrooi<)
DÉPÔT A ROUE t H, rua ob u bskbyi
tw manuscrits ntntnsêrts ne tonl pasrttMm
ANNONCES!
AUX BUREAUX DO JOURNAfc
19, rue de* Sainte-Père» •
•ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ J^LIGIBUSB
6, place de la 9", ap ,»
téléphone 751-55
SOMMAIRE
ÏÎ n bon exemple . — Jacques Rocafort. ....
. L e tango résiste . — Comte Catta.
L e S alon d 'H iver . — Charles Ponsonailhe.
Au joua le jour : La vallée de Chevreuse me-
1 nacèe. . ;
• I .etï«b 00 D anemark . — Ii. R;
L a V ie religieuse : Le passage de S. S. Pie Vil
dans le Midi de la France.
F euilleton : A travers, les Revues.
PARIS, 30 JANVIER 1914
Un bon exemple
. -—
Ce n'est pas la première fois que je
bonstate les bons effets de nos «. Fla
grants délits libéraux », ils se font plus
ou moins attendre, ils arrivent-toujours.
Le libéral avec qui nous avons maille
à partir, à Besançon ou à Cholet, à Nice
ou à Reims, nous riposte d'abord par les
isottises d'usage ; puis, au bout de quel
que temps, voilà la bonne semence, là-
•bas, qui lève ;• on apprend que les catho
liques se cherchent, se rejoignent, .que le
•libéralisme perd du sang, qu'une Diocé
saine est dans l'air, si même on ne si
gnale pas déjà un succès spécifiquement
. catholique, comme c'est le cas aujour-
8'hui du diocèse d'Annecy.
Nos lecteurs, désormais, ne connaî
tront plus seulement ce pays si catholi-
la Croix locale contre un bon coreligion
naire à Thônes et pour un anticlérical à
iAnnecy ; il vient de nous donner l'exem-
"ple d'une élection purement catholique
iians le canton de Samoëns. C'est d'une
Bimplç élection au conseil d'arrondisse
ment qu'il s'agit : ^'importe? l'intéres
sant, c'est le terrain sur lequel elle a
;!été placée.
Il y avait depuis une trentaine 'd'an
nées,. au joli canton de Samoëns, des
Conseillers d'arrondissement acquis au
laïcisme anticatholique. On avait bien
Cherché à les blackbouler à chaque élec
tion en se tenant, sur le sacro-saint ter
rain constitutionnel, mais c'était régu
lièrement. ia défaite, implacable et dé
sespérante.
Or, voici que les catholiques, après
avoir entendu et réentendu que le Pape
£t l'évêque leur demandaient de s'unir
pour la défense religieuse sur le seul ter
rain religieux, en dehors et au-dessus
île tous lés partis, suffisamment édifiés
.^'ailleurs par le double scandale de Thè
mes et d'Annecy, se dirent : Si nous
obéissions ? Il y avait évidemment parmi
eux des lecteurs de l'Univers.
V Quand je dis : les catholiques, notez
bien que je veux dire le clergé aussi.
Dans ce canton de Samoëns, qui coïn
cide avec l'arohiprêtré du même nom,
-tous les curés, excellemment encouragés
par un archiprêtre d'élite, M. l'abbé Sta
nislas Gay, voulurent se conformer plei
nement aux directions pontificales et
episoopales ; ils organisèrent sérieuse
ment leurs fidèles en comités paroissiaux
réliés .par un comité d'archiprêtré. Ils
ont réuni, éclairé, formé, occupé tous
ces divers comités. .
3 Dès lors, les catholiques du canton
Commencèrent d'être une force, par leur
-formation catholique, par leur cohésion,
par l'aido divine qui ne manque pas, tôt
ou" tard, à ceux qui se sont aidés. Et,
.jbette force, _ ils. ont voulu l'essayer, di
manche, pour une élection au conseil
,itré choisit son candidat,, l'honorable
M. François-Marie Mogenet, membre du
-Comité paroissial de Samoëns, et le pré
senta lui-même aux électeurs comme
candidat catholique sans épithète. Dans
ie programme, rédigé par le comité, pas
•iun mot ni de république, ni de monar- j
Chie, ni d 'empire. La religion et l'intérêt
'du canton ont été seuils mis en avant.
Résultat : M. Mogenet, candidat catho
dique tout court, a été élu par 396 voix
Contre 338 données au candidat plus ou
jmoins déguisé des francs-maçons.
, Toutes les forces catholiques, sans une
Seule exception, républicains, royalis- i
tes, bonapartistes, ont voté comme un
"seul homme pour le catholique. Avec un
Candidat qui se serait présenté comme
.T ^gublicain, en demandant les voix des
'républicains, il en eût été autrement ; de
i'avis de tous, c'eût été encore la défaite,
à' a-i-il une meilleure justification de la
politique de Pie X ?
Quel malheur que nous n'ayons pas
2té généralement plus dociles ! Quel
maiîieur qu'on n'ait pas paru tenir da
vantage à notre docilité: Nous étions
bien partis en 1910 : treize Diocésaines
pour commencer ! et puis, du flottement
•s'est fait sentir, il n'y en a plus eu que
!deux en 1911, six en 1912, et c'est tout,
ou à peu près. Les organisations libéra
les, en désarroi sur le moment, quand
jelles virent que l'alerte n'était pas sé
rieuse, se remirent à leur besogne de dé
sintégration catholique. Et de ces indé
cisions, de ce chaud et de ce froid souf
flée alternativement, decesvgUéifcés apeu
rées aux premières criailleries, le résul
tat a été que, si le mouvement libéral a
été tout de même affaibli, l'autre n'est
pas devenu suffisamment fort.
Voulez-vous savoir ce qu'on peut, en
core aujourd'hui, penser et conseiller
dans une feuille religieuse, quatre ans
après le discours de Pie X aux fêtes de
Jeanne d'Arc? Lisez cet éditorial de la
Croix — encore une ■— de Saône-et-.
Loire. Nous sommes aux antipodes de
Samoëns. Il s'agit de la préparation des
élections prochaines :
Faut-il l'avouer? écrit le rédacteur en
chef, probablement un ecclésiastique, je
n'aimerais pas qu'un candidat se présentât
mec pour seule épithète : u catholique »,
et pour unique programme ; « les revendi
cations catholiques ». (18 janvier 1914.)
Vous croyez peut-être que c'est pour
une raison de tactique locale ? Détrom
pez-vous, cette Croix estime qu'un can
didat purement catholique risque de ne
pas passer pour assez bon patriote ! En
tre la profession de catholicisme et celle
de patriotisme elle admet, la malheu
reuse, qu il puisse y avoir à distinguer !
Ecoutez-la :
La question religieuse domine tout, je le
sais. Nous sommes en période de persécu
tion et la France en ipàtit autant que le
catholicisme, je le sais encore. Cependant,
il ne faut point, à mon avis, que, même
en apparence, les catholiques prennent une
■attitude qui pourrait faire suspecter la
loyauté et le désintéressement de leur pa
triotisme.
On n'a pas eu de ces craintes à Sa
moëns. Catholique et Français, on n'y
a jamais eu l'idée d'une disjonction pos
sible entre ces deux noms de la même
famille. Et si quelque blocard, au cours
de la campagne électorale, avait osé seu
lement y faire allusion, je suis bien sûr
qu'au lieu de prendre la peine de se dé
fendre, les bonnes gens de Samoëns lui
auraient fait rentrer l'insulte dans la
gorge avec toute l'indignation qu'elle
mérite.
A quelle conclusion la Croix de Saône-
et-Loire voulait en venir, avec cette subs
titution du terrain, patriotique au terrain
religieux, on le devine. C'était au len
demain du discours Piou à Bourg-en-
Bresse, la Croix voulait sonner le rallie
ment à l'Action Libérale, c'est-à-dire à
la déoonfessionalisation, à l'égalité des
cultes et des croyances, au droit com
mun. Elle n'y a pas manqué, elle l'a fait
avec chaleur.
A quand un Samoëns en Saône-et-
Loire?
Jacques ROCAFORT.
Donec dies est
Le tango résiste
Le procès qu'un maître de danse vient
d'intenter à S. Em. le cardinal Amette
est l'un de ces multiples incidents auxquels
se révèle de nos jours l'état des esprits."
Le montant de la somme demandée à ti.
tre de dommages-intérêts est de trente
mille francs. En tenant compte du gros
sissement naturel en ces sortes d'affairés,
il reste que l'interdiction épiscapale a porté
une atteinte fort sensible aux intérêts de
la profession. Et s'il était possible d'en dou
ter, lès' délibérations qui ont occupé le
corps des maîtres à danser et dont on a
parlé un peu partout suffiraient amplement
à en faire foi. Enfin, pour apprécier plus
complètement les .choses, il faut encore no
ter que le tangio n'est certes pas la seule
danse possible, que Jes maîtres pouvaient
en enseigner beaucoup d'autres et en in
venter au besoin. Si donc la suppression
d'une seule a de telles répercussions, il faut
l'expliquer paT le tait d'une vogue extraor-
naira
Alors, va-t-on conclure, il faut (admirer la
soumission décidément admirable des ca
tholiques d'aujourd'hui qui, sur un sim
ple signe de l'autorité, se sont inclinés et
ont renoncé à un divertissement auquel ils
se livraient avec tant d'ardeur.
Voilà qui serait bien beau et à quoi sur
d'autres terrains nous sommes peu habi--
tués.
Mais, dites-moi, comment expliquez-vous
4u'on ait justement mis tant d'ardeur à
une chose qui devait ainsi être défendue ? Il
est à croire que certaines consciences se
sont .alarmées à un moment donné puisque
l'autorité est intervenue. Mettons que cet
émoi ait été exagéré. Il n'en est pas moins
vrai qu'il semble n'avoir eu pour effet que
d'exciter l'ardeur des danseurs, ce qui n'est
pas très édifiant. Et il en a été ainsi jus
qu'au jour où, la danse incriminée ayant
été condamnée, on a redouté certaines cri
tiques et on y a renoncé pour passer à un
autre exercice: qui .probablement vaudra le
premier.
- Ainsi donc la sagesse pourrait bien être
de conclure que vraisemblablement pour
une foule de catholiques la religion est af
faire 'die fiaçade. Les idées chrétiennes
n'existent pas vraiment dans le fond des
cœurs et tout le problème se réduit désor
mais à éviter les censures de l'autorité, en
matière de danse, comme en matière die
doctrine.
Et il n'est pas tout à fait certain qu'au
fond un bon nombre de ces-danseurs si res
pectueusement soumis à leur évêque ne
sera pas grandement Téjoui de voir un
maître die danse lui en remontrer non sans
Insolence, au nom du tangio, sur ia ques-
tioh de la morale et le traduisant à cet
effet en police correctionnelle au même
titre à peu près qu'un vulgaire auteur de
frauttei ou dajx >ntrefaçon,
- ifîsmte C atta.
LE SALON
D'HIVER
Les Salons d'Art jalonnent la route toute
l 'année,surtout dans le Grand-Palais. Ceux
d'Eté sont touffus comme les moissons ; ce
lui d'Automne a un peu la tête à l'envers,
comme un homme qui, le chef renversé,
boirait à longs traits la purée septembrale
et tiendrait ensuite des propos cubistes et
hilares; celui d'Hiver n'est point gelé,
il a les douces tiédeurs d'une serre, et nous
aimons fort ses fleurs, ses scènes d'inté
rieur, etc., etc. En petit — il n'inscrit sur
son catalogue, le pôvret ! que seize cents
œuvres exposées, — en petit il rappelle fort,
par sa composition, ses frères opulents de
Mai et de Juin. M. Gabriel Ferrier, de l 'Ins
titut, y figure avec un colossal portrait de
jeune étranger fort élégant. M. Comerre,
qui est en bon rang pour entrer sous la
Coupole, expose sept à huit toiles fort plai
santes ; M. André Brouillet, d'aristocrati
ques portraits. De même en sculpture, if.
A. Cordonnier, un de nos plus puissants
maîtres, envoie un groupe de mère et en
fant, intitulé A la Consultation, souffre
teux (lopulaireÉ d'une infinie pitié, de
rare émotion. Deux charmeurs : M. Levas
sent- et M., Raymond Sudrc, nous arrêtent
devant des marbres délicieux ; M. Sudre
ajoute'à des bustes très enveloppés, cares
sés de lumière, tout l'écrin de ses exquises
fantaisies : Fileuse, Catalane à la chèvre,
Hollandaise porteuse de lait, un encrier
spirituellement composé d'un melon que
surveille une jolie fermière, une Arachné,
une IJéléna, de goût très délicat.
Parmi les peintres lauréats des Beaux-
Arts, voici MM. Boisselicr, Corabœuf, fils
de Ingres; Léon Galand, second Grand-
Prix de Piome, qui signent des portraits où
la vie, l'expression psychique le disputent
à la science du métier.
En somme, on n'a point la sensation d'en
trer dans une petite classe ou chez des re
fusés du printemps, mais celle de revoir des
artistes de valeur qui ont la nostalgie du
Palais. Jadis, on reprochait à ce Salon trop
de classicisme, La réaction y levait la tète.
Crime grave, des deux côtés de la Seine.
Jamais reproche ne fut plus injuste. Sous
ia présidence très courtoise de M. Serendat
de Belzim. et la direction d'un comité, d'un
jury très impartiaux, l'Impressionnisme a
ici ses grandes entrées. Seules les folies oxi-
trancières et charcntonesques sont exclues-
Que de soleil, quels savoureux « plein
air » dans les Rosiers, le Jardin de M. Da
niel Tixier, franc impressionniste ; quels jo-<
lis chatoiements de couleur dans les pas
tels de M. Roger de la Broyé! Quelle page
superbe, en ses tons francs,'que le Mélro.à
Austerlitz de M. Henry Daricn, incendiant
de rouge braise les flots de la Seine ! Quelle
audace dans les Paysages de neige de M.
André Morisset, japonist-o jusque dans ses
cadres améthyste, violine, vert de grenouil
le ! Près de ces notes décoratives, qui jure
raient sur les lambris sévères d'un vieil
hôtel, mais s'accordent bien avec la note de
nos appartements de poupée, les .Fresques
de M. Henri Charrier, aux tons bleus d'é
maux, sont d'une étrange et heureuse har
diesse archaïque, et l'Otfc « la Toscane de
Mlle Ripa de Roveredo fait songer à une
promenade de Pétrarque et de Giolio au
bord: de la Seine, sous les tentes du Salon
des Indépendants. Je ne voudrais pas ou-
blièr dans ce groupe de peintres l'Etude
d'enfant au piano de M. Mare Choisnard-
Venons aux maîtres moins novateurs,
préparant leur ton sur la palette, mais qui,
moins vibrants de couleur, n'en sont pas
moins intéressants. Par ce temps de vivres
chères, quels prix ne représentent pas les
appétissantes Cerises de M. Deligny, les
Pommes de M. Philibert Vigoureux, les
Fraises de M. Eugène Claude! Je cherche
vainement ses prunes ; en revanche, je ren
contre, de sa maiiij un Fromage à la pic
merveilleux. "Souhaitez-vous des spectacles
à l'inverse de poésie ? L' Automne à Trianon
de M. Eugène Chigot, avec ses fleurs mou
rantes aux pieds de colonnes de marbre
rose, constitue un languide et doux poème.
La nature simple et vraie, belle sans les
apprêts de jardiniers ou d'architectes de
génie, compte des traducteurs intelligents
et fidèles dans M. Jean Arnavielle, Port de
Douarnenez ; M. Henri de Saint-Jean, Port
de Bastia;la Ferme des lauriers-roses, de
M. Denis Valverane ; la Vieille Chapelle, de
M. FerHand Trochain ; dans le majestueux
Soleil couchant de M. Victor Brugairolles ;
dans MM. Salkin, Eysseric, Roux-Fabre et
son Eglise de Venasque, Vaucluse.
Nos églises, dont M. Maurice Barrés dé
fend avec une si louable insistance et vio
lence le droit à vivre, inspirent des centai
nes de pages d'art délicates, émues, char
mantes. De M. Jean Arnavielle citons à
nouveau la Sortie de Messe à Ploaré, la
Messe en plein air à Saintc-Anne-larPalud' ;
de M. Georges Guillaumot, la Grille
Louis XV d'une chapelle de Saint-Gervais,
a durablement éclairée ; des intérieurs de
Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Julien-le-Pau-
•ore, le Cloître, ambré de Charles Cesbron,
VEntrée d'église de Marcel Beronneau,
qui expose, à côté, une Forge, un Escalier,
ambiances grises d'une finesse extrême
Une place à part'doit être réservée à M.
l'abbé Van Holleb'ehe, un habitué de nos
Salons, qui jamais ne fut plus heureux.
Vraiment,, son grand tabOeau intitulé, je
crois, l'Anflre des Fleurs, témoigne d'un ta
lent développé, mûri, entièrement et belle
ment épanoui. Ce prêtre du département
de l'Oise, qui, après avoir rempli les de
voirs de son ministère, trouve le temps de
peindre aussi -bien et mieux que nombre
de professionnels de la peinture, mérite les
plus vifs compliments. J'ai vu ses débuts,
sans avoir l'honneur de le connaître, ils
étaient un peu vacillants, talent d'ama
teur. Aujourd'hui," à force de labeur obs
tiné, le voici au meilleur rang. Plus de bar
bouillages, mais de la chaleur, de la cou-
fleur, de .la pâte et une sincérité complète.
Combien riche et chaude de tons cette
chape d'or, sous laquelle un prêtre à figure
médiévale s'agenouille,devant un reposoir,
uin modeste petit autel élevé dans le vesti
bule, probablement d'un greabytère 1 L'égli i
se est-elîe confisquée, fermée pour répara
tions, vouée à -la dynamite ? Je ne sais,
mais l'autel de fortune est gentiment paré
et surtout-orné, 6ur ses gradins et ses mar
ches, (de beliles fleurs rustiques, que le" prê
tre arrange de ses mains. Bravo à M. van
Hollebeke!
Dans cette même note intellectuelle, scè
ne de genre parfumé de piété, je mettrai à
part tin -artiste d'inre sensibilité,d'une émo
tion, d'une tendresse peu coutumières. C'est
M. Henri Bréard, auteur de la Leçon du
vieux Marin, de la Prière, du Dernier re
gard. Il peint, avec des qualités de notation
délicate, des ambiances planches et grises,
chambres de braves gens peu fortunés,
mais amoureux de la propreté, de l'ordre.
Et il y situe une action émouvante. C'est
une mère qui, au pied d'un lit, avant le
sommeil, «ippretïd à sa fillette les paroles
sacrées .assurant le repos de la muit. Le
Seigneur a; accordé à l'enfant un repos
plus 'long et plus 9ûr,uÈe mort pieuse. Elle
dort pour jamais, un rameau de buis bénit
mettant une note d'espérance sur sa cou
chette. La mène la contemple ! ! ! Tout
cela est plein -de cœur, de discrétion. M.
Bréard est tin véritable artiste.
Un intimiste moins ému, mais d'une vi
sion. artistique absolument charmante en
sa simple distinction, est M. Cazaban. Dé
licieux, ses tableautins : En se gantant, En
Moisissant ses bagues, le Conseil final du,
miroir< '
•Avec M. Serendat de Belzim, excellent
disciple de M. Cabanel, nous entrons dans
le domaine de la grâce fantaisiste. Voici
quatre sourires féminins, quatre figures'de
jaMesse en tenue de ville ou de théâtre.
D'une maîtrise, d'un goût raffiné, les sym
phonies en gris et roses de M. Marcel Be
ronneau. Je c.iterai MM. Faugeron, Brin,
Printemps, Delobre et finirai par M. Phili
bert Vigoureux. Cet artiste de talent, dé
nom connu, un des bons élèves de Gustave
Moreau, décrit la vision allégorique de Saint
François d'Assise marchant, entre la Riches
se et la Pauvreté, et, de ces deux compa
gnes, choisissant la, seconde, long drapée,
loue' voilée de gris, couverte de cendre com
me il sied aux suppliants devant l'Autel
divin.
Charles P onsonailhe.
Éehos
D'un tribunal à l'autre
Hier, dans tes attendus d'un jugement
rendu par la première chambre civile, à
propos d'une .pièce de théâtre qui met en
scène George Sand, le magistrat invoquait
l'autorité de Charles Maurras. Il citait un
passage du livre de notre -confrère, les
Amants de- Venise, qui est une magistrale
analyse du' désordre romantique et de ses
effets dans l'individu, la société et les arts.
Mais le juge de Versailles, qui condamna
Maurras, que va-t-il penser de son oonfrère
parisien? s
Au Jardin du Luxembourg
Les chemins macadamisés qui entourent
la grande terrasse du Luxembourg sont
dans un état déplorable.
Que font donc tes. questeurs du Sénat,
chargés de l'entretien de ce beau jardin,
qui, on le sait, appartient aux Pères Con
scrits ?
Une grève d'écoliers
La municipalité de la commune de Murs
(Loire) ayant décidé de supprimer l'tfllo-
catioh de" l'homme chargé de. balayer les
classes et d'allumer les poêles dans l'école
de garçons, les élèves, qui se refusent à
faire eux-mêmes ce service, se sont mis en
grève, au nombre d'une centaine, et leurs
instituteurs se sont empressés de les en
courager dans cette manifestation.
La municipalité cédera-t-elte ou fera-t-
clle application des lois sur l'obligation sco
laire '!
Soyez bons pour les animaux
h'Annuaire Statistique nous apprend
qu'en 1913, 8.270 chiens sont entrés à la
fourrière, et que, sur ce nombre, 898 eeu-
îemewt, soit un dixième à peine, ont été
rendus à leur maître. —-
On nous dit que les 5.856 autres ont été
asphyxiés. - •
U paraît, malheureusement, que cela
n'est .pais vrai, et qu'un certain nombre de
ces pauvres bêtes ont été livrées à la vivi
section.
Appartient-il vraiment à la Vil'-e de se
faire la pourvoyeuse des savants qui, par
fois, doivent sacrifier des animaux pour
sauver des hommes, mais qui, parfois aus
si. agissent avec une implacable et inutile
cruauté ?
Les volontés de Guillaume II
Voici une aneodote que l'on se raconte,
en ce moment, à Berlin.
Guillaume II avait aperçu, il y a quel
ques jours, dans ses tirés d'IIubertustock,
un dix^cors .magnifique, et qu'il se jura
d'abattre. Mais l'animal avait disparu, et,
(pendant dix jours, les rabatteurs le cher
chèrent en vain. Le kaiser donna l'ordre
au ga»de- chasse en chef de'le faire préve
nir, qutfrle que soit l'heure, dès qu'il aper
cevrait la bête.
Or, Je garde-chasse aperçut, justement,
le cerf, le lendemain, à cinq heures du ma
tin. Aussitôt, il courut prévenir le valet de
chambre, qui réveilla son maître.
— Sire, dit-il, le cerf vient d'être vu près
de l'étang.
Le kaiser ouvrit les yeux, tira la couver
ture et répondit en se rendormant : '
— Dites-lui d'attendre.
L'eau sans authenticité
On peut lire sur des murs de Casablanca
l'avis suivant : ,
Avis au public
La Maison Siena, grande distillerie tuni
sienne, a l'honneur de prévenir le public que
le nommé Joseoh Abela. vendeur ' d'eau |?n
ville, ne fait plus partie de son personnel et
qu'elle ne répond pas de fauthenticité de
l'eau ftue œ dernier vend* . ~
La maison continuera à assurer le service
par un Marocain de confiance qui vendra
l'eau garantie d'Aïn-Seba au prix de 0 £r, 85
les dix litres.
Il y a donc, à Casablanca, de l'eau ga
rantie (par le gouvernement, espérons-le),
et de l'eau qui manque d'authenticité.
Comment le sieur Abela peut-il bien fa
briquer cette dernière ?
CERCAMON.;
Au jour le jour
JLa vallée de Chevreuse
menacée
Jusqu'à la fin de 191%, la vallée de Che
vreuse était l'harmonieuse vallée que Von
sait. Des paysans paisibles y cultivaient
leurs champs; des artistes y passaient de
douces heures ; les poètes y venaient rêver;
les Pa/risiens, qui fuyaient l'atmosphère
lourde et le bruit de la capitale, y trou
vaient un air sain et le repos.
En 1. parcourant, on se prenait à dire les
beau ■ vers que Victor Hugo, qui fut sou
vent moins bien inspiré, lui consacra :
Une rivière au fond, des bois sur les deux
[pentes ;
Là, des ormeaux, brodés de cent vignes grim-
fpantes.
Des prés où ]e faucheur brunit son bras
[nerveux ;
Là, des saules pensifs qui-pleurent sur la rive.
Et comme une baigneuse indolente et naïve.
Laissent tremper dans l'eau le bout de leurs
[cheveux...
Et l'on ne songe plus, tant notre âme, saisie,'
Se perd dans la nature et dans la poésie,
Que tout près, par les bois et les ravins caché.
Derrière le ruban de ces collines bleues.
A quatre de ces pas que l'on nomme des
[lieues,
Le géant Paris est couché...
Hélas! aujourd'hui, le géant semble être
venu s'étendre dans la vallée elle-même, et
le géant Paris n'est pas mime celui de la
ville aux belles artères, mais le géant des
faubourgs dans ce qu'il a de plus affreux,
le géant industriel.
U a fallu, pour cela, qu'un chimiste
étranger (naturellement !) soit venu dans le
val de Gif et y ait établi, malgré d'unani
mes protestations, une usine empestée.
Dès janvier 1913, l'industriel nouveau
venu a fait construire de vastes ateliers,
qui servent à l'extraction du radium des
minerais venus du Soutli-Terras (Cor-
nouaïlles, Angleterre).
Immédiatement, son usine puisait dans
ia gracieuse rivière • de l'Yvette, chaque
jour, 100 mètres cubes d'eau, elle y rejetait
une eau salie et jetait sur la campagne des
fumées telles que, nous a-t-on assuré, les
cultivateurs durent quitter leurs champs d
plusieurs reprises.
Devant une telle situation, qui portait à
la fois tort aux amis de la nature et aux
paysans, le Syndicat de l'Yvette, les Amis
de l'Yveline, la Société pour la protection
de la vallée de Chevreuse, la Société pour
la protection des paysages protestaient; et,
en même temps, tous les conseils munici
paux en aval : Bures, Champion, Epinay-
sur-Orge, Gif, Longjumeau, Orsay, Palai-
seau, Saulx-les-Chartreux, Samigny-sur-
Orge, Villebon, les meuniers et propriétai
res riverains, le conseil général de Seine-
et-Oise, à l'unanimité, élevaient d'ardentes
protestations. La préfecture de Yersa%lles
refusa, devant une telle manifestation, à la
Société industrielle du radium, lé droit de
puiser dans l'Yvette les cent mètres, cubes
demandés. Mais cet arrêté, pris en date du
U octobre dernier, fut attaqué devant le
Conseil d'Etat. Quant à Vàutorisaiion
même de l'usinS, elle est actuellement sou
mise au ministre du commerce..
Nous espérons que, sous la pression de
l'opinion publique, notre chère administra
tion voudra bien écouter les voix de l'Yve
line.
Toujours est-il qu'à la dernière réunion
tenue à Versailles de la Commission dé
partementale des Sites et Monuments, M.
Pierre Lelong, l'aimable et si distingué pré
sident de la Société des Amis de l'Yveline,
a été chargé d'un rapport sur la question
qxûil va remettre à M. Autran, préfet de
Seine-et-Oise.
En attendant que les mesures nécessai
res aient été prises pour restreindre, ou
môme empêcher, les ravages de l'usine,
ceux-ci continuent. M. le maire de Gif a dû
prendre un arrêté contre les fumées, sur
son territoire.
Et nous ne sommes pas au bout de nos
peines, car le directeur, M. Daune, se pro
pose de créer de nouveaux hangars et d'a
grandir son exploitation. Parfaitement ! Il
a acheté tout ce joli domaine qui portait ce
nom exquis « le Clos rose », et il s'apprête
à y constmire des dépendances.
Que faire, pour arrêter ce vandalisme?
Il faudrait classer le val tout entier, de
l'abbaye de Gif aux hameaux des Grand et
Petit Damiette, parmi les sites soumis à la
loi du 29 avril 1906.
L'opération ne serait pas compliquée, car
sur vingt-cinq. propriétaires. Mme Ju
liette Adam et M. Leroux ont déjà accepté,
et, à part M. Daune, les autres ne sali
raient refuser. Dès lors, il n'y aurait qu'à'
exproprier les récalcitrants.
Ainsi donc, l'opération est bien simple.
AiriverarLon à temps pour prévenir de nou
veaux désastres, de nouvelles atteintes à
ce délicieux val que M. Augé de Lassus a
appelé une « oasis si gentiment apaisée »?
Nous l'espérons, sans trop croire à la ra
pidité de l'exécution, l'administration nous
ayant habitué, à Aigucs-Morles par exem
ple,à arriver trop tard. L'unanime voix qui
s'est élevée des bords de l'Yvette doit se
faire entendre ; la santé et le pain des pay
sans, la joie des artistes doivent primer les
outrecuidantes prétentions d'un industriel
étranger au pays qu'il saccage et empoi
sonne.
Sauvons la vallée de Chevreuse ; c'est le
généraux auteur de Chrétienne qui nous y
convie; qui [Le nous oserait lui refuser sa
voixl
Saint-Roman.,
LETTRE DE DANEMARK
—^—►><-
Copenhague, 21 janvier.
Si peu nombreux que soient les catholi
ques en cette ville (2 sur 500), le fait im
portant du jour est, pour tous, croyants ou
non croyante, le 80" anniversaire de nais-,
sance de Mgr von Euch. notre vicaire apos
tolique. C'est un artiste danois qui (pour
la première fois depuis la réforme) a scul
pté dans l'ivoire > et l'argent la crosse ma
gnifique offerte, à cette occasion, à un évê<
que catholique. Les journaux de toutes cou
leurs ont reproduit aujourd'hui la photoi.
graphie de notre vicaire apostolique, et ont
résumé sur un ton généralement respec
tueux et sympathique la vie et les œuvres,
de Mgr von Euch.
Né le 21 janvier 1834 à Meppen, en Ha
novre, Mgr von Euch fit ses premières étu
des cléricales à Mayence, sous la direction
du célèbre Mgr Ketteler, cet éducateur qui
a eu une influence décisive sur bon nombre
de prêtres allemands.
Après avoir été quatre ans précepteur à
Westihiedm (WestphaMe) chez le Comte de'
Stolberg-Stolberg, von Euch fut ordonné
prêtre à Osnabruck en 1860, et envoyé com
me vicaire à l'église Saint-Anschaire de Co
penhague ; cette église avait été'ouverte en
1840 sous la condition'expresse cru'il n'y au
rait ni clocher, ni cloches. Tel était le ca
price gouvernemental.
A cette époque, toutes les Missions du
Nord étaient sous la direction immédiate
de 1 évêque d'Osnabruck, administrateur
délégué du P^upe pour les pays Scandina
ves. Ne venaient au Danemark que des prê-
très do passage, qui, ensuite, recevaient à'
leur .retour, comme récompense, des situa
tions avantageuses dans leurs diocèses res
pectifs. Mais l'abbé von Euch, lui, resta.
Pendant l'année de -la guerre, il fut nom
mé cùré die la petite église Saint-Kanut, à
Frédéricia ; c'était alors la seule paroisse
catholique, dans tout le Danemark, en de
hors de Copenhague.
A son arrivée, ta vil Le était presque dé--
laissée, à lia suite du bombardement, et la
plupart des maisons étaient occupées par
les soldats autrichiens.
Pendant plusieurs années, l'abbé von
Euch fuit le seul prêtre catholique présent
dians la presqu'île jutlahdaise. Il put en
suite faire venir un prêtre à Randers, un
autre à, Odense, -la ville sainte du Dane
mark, Qieu où fut martyrisé le saint roi
Kanut, ©t où, aujourd'hui encore, dans la
crypte de l'église devenue protestante, on
conserve les reliques du saint roi.
En 1872, l'abbé von Euch put célébrer la
sainte messe à Horsens, vile où, en 1534,
avait eu lieu la dernière réunion des évê-'
ques cathodiques du Danemark.
L'aniièe suivante, il envoyait un Jésuite
à Aarhus, où il n'y avait alors que deux
•catholiques.
Rappelé à Osnabruck avec le titre de cha
noine, parce que le Kùlturkampf alors sé
vissant avait fait bien des vides .dans le
clergé, l'abbé von Euch ne put jouir de
•cette dignité : la mort inattendue, sur ces
entrefaites, de Mgr Grùder, préfei aposto
lique, l'en empêcha; désigné pour être son
successeur, il rentra à Copenhague le
27 .avril 1884, et, huit ans, plus tard,le Pape
ie nommait vicaire apostolique, en lui con
férant le titre d'évêque d'Anastasiopolis.
Depuis les exploite de Luither et de ses
complices, le Danemark n'avait plus eu
complices,
l'évêque c
catholique.
Quand, jeûné prêtre, il était venu au Da
nemark, ilL n'y avait que 400 catholiques ;
il y en a maintenant plus de 12.000 ; il y
a en outre près de 12.000 ouvriers polonais,
dont Mgr von Euch s'occupe aussi .avec la
plus grande sollicitude, et auxquels il a
réussi, à procurer sept ou huit prêtres par
lant leur langue.
Donnant Texèmple lui-même, Mgr von
Euch ia tenu absolument à ce que le da- 1
nois fût, à l'exclusion de J'allemand, em
ployé pour le saint ministère ; cette me
sure est d'autant plus sage que les sectai
res du protestantisme et de là libre pen
sée s'efforcent de discréditer le catholicis
me, sous prétexte qu'il est contraire à la
culture danoise, destructif de l'autonomie,
humiliant pour >la fierté nationale, etc., etc*
Et, soit dit eu passant, quand il s'agit de
ce qui .flatte les bas instincts ou favorise
l'athéisme, ces messieurs n'y regardent pas
de si près, et acceptent avec une hospitalité
touchante, digne d'une meilleure cause, lis
importations de Berlin, de Londres ou de
PâiOSoi
A en juger par les attaques violentes que
l'auteur sceptique et le trop éloquent con
férencier Henri Pontopidan multiplie con
tre le clergé même protestant du Dane
mark, tout ce qui est dogme, révélation,
surnaturel, autorité et tradition gêne visi
blement, ici comme ailleurs, ceux qui se
croient libres et penseurs. Tandis que les
sectes protestantes vont s'effritant en se
mettant à la remorque de tous les systè
mes de philosophie moderniste, le catholi
cisme va progressant petit à petit ; il y a
en moyenne deux cents conversions par an
née. Il y a au Danemark environ quatre-
vingts prêtres catholiques et plus de cinq
cents religieuses ; il ne se passe pas d'an
née sans que Mgr von Euch voie surgir
une. église nouvelle ou un hôpital, ou une
école.
Faut-il en conclure qu'un jour le Dane
mark reviendra à la foi des ancêtres ? C'est
1© secret de Dieu, et Satan ne tient pas à
lâcher sa proie ; certaines conversions
n'ont i qu'on'avait cru pouvoir l'espérer. L'incons
tance, le respect humain, l'amour exagéré
du confortable, une méfiance irréductible
vis-à-vis de tout ce qui n'est pas danois,
sont autant d'obstacles, et surtout le déve
loppement exagéré d'une presse qui pénètre
partout, et n'a pas un seul quotidien catho
lique.
* *
Grand émoi, ces jours-ci, à l'occasion du
■mariage inattendu du prince Aag, petit-ne
veu du roi, avec une comtesse italienne, car'
tholique.
C'est que, depuis la mort de la princesse
Marie, mère du prince Aag, il n'y a plus
à la Cour danoise d'autre catholique que
la jeune princesse Marguerite.
Il paraît toutefois que le consentement
du roi et celui du prince Valdemar avaient'
été sollicités et obtenus avant ce mariage!
conclu À Turin. .On discute seulement pous
abonnements
PARIS ETP.ANGÉft
; > ■ * MfKUmMi " J m * psiitlt)
tfn un. ;;. ?5 ^. se tr.
. 1 ié.
ss s
«*•••• • i
. Trtit mot» *. • ■'■
19 »
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WwUMÊRO s 10 centimes
L m mandata •! bons de poste
doivent êtré adressés
à M. l'Administrateur
SAMEDI 31 JANVIER 1914
DIEU PROTÈGE LÀ FRANCE /
Ha milita des factions d* tonte espiee, vous g'appartenons
ça'â l'Église et à la Patrie.
Louis VEUILLOT î Programme de l'Univers (18481
imsnumon t rédaction •
PtrU, 19, ne dss Saints-Pères (Vi* »rrooi<)
DÉPÔT A ROUE t H, rua ob u bskbyi
tw manuscrits ntntnsêrts ne tonl pasrttMm
ANNONCES!
AUX BUREAUX DO JOURNAfc
19, rue de* Sainte-Père» •
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6, place de la 9", ap ,»
téléphone 751-55
SOMMAIRE
ÏÎ n bon exemple . — Jacques Rocafort. ....
. L e tango résiste . — Comte Catta.
L e S alon d 'H iver . — Charles Ponsonailhe.
Au joua le jour : La vallée de Chevreuse me-
1 nacèe. . ;
• I .etï«b 00 D anemark . — Ii. R;
L a V ie religieuse : Le passage de S. S. Pie Vil
dans le Midi de la France.
F euilleton : A travers, les Revues.
PARIS, 30 JANVIER 1914
Un bon exemple
. -—
Ce n'est pas la première fois que je
bonstate les bons effets de nos «. Fla
grants délits libéraux », ils se font plus
ou moins attendre, ils arrivent-toujours.
Le libéral avec qui nous avons maille
à partir, à Besançon ou à Cholet, à Nice
ou à Reims, nous riposte d'abord par les
isottises d'usage ; puis, au bout de quel
que temps, voilà la bonne semence, là-
•bas, qui lève ;• on apprend que les catho
liques se cherchent, se rejoignent, .que le
•libéralisme perd du sang, qu'une Diocé
saine est dans l'air, si même on ne si
gnale pas déjà un succès spécifiquement
. catholique, comme c'est le cas aujour-
8'hui du diocèse d'Annecy.
Nos lecteurs, désormais, ne connaî
tront plus seulement ce pays si catholi-
naire à Thônes et pour un anticlérical à
iAnnecy ; il vient de nous donner l'exem-
"ple d'une élection purement catholique
iians le canton de Samoëns. C'est d'une
Bimplç élection au conseil d'arrondisse
ment qu'il s'agit : ^'importe? l'intéres
sant, c'est le terrain sur lequel elle a
;!été placée.
Il y avait depuis une trentaine 'd'an
nées,. au joli canton de Samoëns, des
Conseillers d'arrondissement acquis au
laïcisme anticatholique. On avait bien
Cherché à les blackbouler à chaque élec
tion en se tenant, sur le sacro-saint ter
rain constitutionnel, mais c'était régu
lièrement. ia défaite, implacable et dé
sespérante.
Or, voici que les catholiques, après
avoir entendu et réentendu que le Pape
£t l'évêque leur demandaient de s'unir
pour la défense religieuse sur le seul ter
rain religieux, en dehors et au-dessus
île tous lés partis, suffisamment édifiés
.^'ailleurs par le double scandale de Thè
mes et d'Annecy, se dirent : Si nous
obéissions ? Il y avait évidemment parmi
eux des lecteurs de l'Univers.
V Quand je dis : les catholiques, notez
bien que je veux dire le clergé aussi.
Dans ce canton de Samoëns, qui coïn
cide avec l'arohiprêtré du même nom,
-tous les curés, excellemment encouragés
par un archiprêtre d'élite, M. l'abbé Sta
nislas Gay, voulurent se conformer plei
nement aux directions pontificales et
episoopales ; ils organisèrent sérieuse
ment leurs fidèles en comités paroissiaux
réliés .par un comité d'archiprêtré. Ils
ont réuni, éclairé, formé, occupé tous
ces divers comités. .
3 Dès lors, les catholiques du canton
Commencèrent d'être une force, par leur
-formation catholique, par leur cohésion,
par l'aido divine qui ne manque pas, tôt
ou" tard, à ceux qui se sont aidés. Et,
.jbette force, _ ils. ont voulu l'essayer, di
manche, pour une élection au conseil
,
M. François-Marie Mogenet, membre du
-Comité paroissial de Samoëns, et le pré
senta lui-même aux électeurs comme
candidat catholique sans épithète. Dans
ie programme, rédigé par le comité, pas
•iun mot ni de république, ni de monar- j
Chie, ni d 'empire. La religion et l'intérêt
'du canton ont été seuils mis en avant.
Résultat : M. Mogenet, candidat catho
dique tout court, a été élu par 396 voix
Contre 338 données au candidat plus ou
jmoins déguisé des francs-maçons.
, Toutes les forces catholiques, sans une
Seule exception, républicains, royalis- i
tes, bonapartistes, ont voté comme un
"seul homme pour le catholique. Avec un
Candidat qui se serait présenté comme
.T ^gublicain, en demandant les voix des
'républicains, il en eût été autrement ; de
i'avis de tous, c'eût été encore la défaite,
à' a-i-il une meilleure justification de la
politique de Pie X ?
Quel malheur que nous n'ayons pas
2té généralement plus dociles ! Quel
maiîieur qu'on n'ait pas paru tenir da
vantage à notre docilité: Nous étions
bien partis en 1910 : treize Diocésaines
pour commencer ! et puis, du flottement
•s'est fait sentir, il n'y en a plus eu que
!deux en 1911, six en 1912, et c'est tout,
ou à peu près. Les organisations libéra
les, en désarroi sur le moment, quand
jelles virent que l'alerte n'était pas sé
rieuse, se remirent à leur besogne de dé
sintégration catholique. Et de ces indé
cisions, de ce chaud et de ce froid souf
flée alternativement, decesvgUéifcés apeu
rées aux premières criailleries, le résul
tat a été que, si le mouvement libéral a
été tout de même affaibli, l'autre n'est
pas devenu suffisamment fort.
Voulez-vous savoir ce qu'on peut, en
core aujourd'hui, penser et conseiller
dans une feuille religieuse, quatre ans
après le discours de Pie X aux fêtes de
Jeanne d'Arc? Lisez cet éditorial de la
Croix — encore une ■— de Saône-et-.
Loire. Nous sommes aux antipodes de
Samoëns. Il s'agit de la préparation des
élections prochaines :
Faut-il l'avouer? écrit le rédacteur en
chef, probablement un ecclésiastique, je
n'aimerais pas qu'un candidat se présentât
mec pour seule épithète : u catholique »,
et pour unique programme ; « les revendi
cations catholiques ». (18 janvier 1914.)
Vous croyez peut-être que c'est pour
une raison de tactique locale ? Détrom
pez-vous, cette Croix estime qu'un can
didat purement catholique risque de ne
pas passer pour assez bon patriote ! En
tre la profession de catholicisme et celle
de patriotisme elle admet, la malheu
reuse, qu il puisse y avoir à distinguer !
Ecoutez-la :
La question religieuse domine tout, je le
sais. Nous sommes en période de persécu
tion et la France en ipàtit autant que le
catholicisme, je le sais encore. Cependant,
il ne faut point, à mon avis, que, même
en apparence, les catholiques prennent une
■attitude qui pourrait faire suspecter la
loyauté et le désintéressement de leur pa
triotisme.
On n'a pas eu de ces craintes à Sa
moëns. Catholique et Français, on n'y
a jamais eu l'idée d'une disjonction pos
sible entre ces deux noms de la même
famille. Et si quelque blocard, au cours
de la campagne électorale, avait osé seu
lement y faire allusion, je suis bien sûr
qu'au lieu de prendre la peine de se dé
fendre, les bonnes gens de Samoëns lui
auraient fait rentrer l'insulte dans la
gorge avec toute l'indignation qu'elle
mérite.
A quelle conclusion la Croix de Saône-
et-Loire voulait en venir, avec cette subs
titution du terrain, patriotique au terrain
religieux, on le devine. C'était au len
demain du discours Piou à Bourg-en-
Bresse, la Croix voulait sonner le rallie
ment à l'Action Libérale, c'est-à-dire à
la déoonfessionalisation, à l'égalité des
cultes et des croyances, au droit com
mun. Elle n'y a pas manqué, elle l'a fait
avec chaleur.
A quand un Samoëns en Saône-et-
Loire?
Jacques ROCAFORT.
Donec dies est
Le tango résiste
Le procès qu'un maître de danse vient
d'intenter à S. Em. le cardinal Amette
est l'un de ces multiples incidents auxquels
se révèle de nos jours l'état des esprits."
Le montant de la somme demandée à ti.
tre de dommages-intérêts est de trente
mille francs. En tenant compte du gros
sissement naturel en ces sortes d'affairés,
il reste que l'interdiction épiscapale a porté
une atteinte fort sensible aux intérêts de
la profession. Et s'il était possible d'en dou
ter, lès' délibérations qui ont occupé le
corps des maîtres à danser et dont on a
parlé un peu partout suffiraient amplement
à en faire foi. Enfin, pour apprécier plus
complètement les .choses, il faut encore no
ter que le tangio n'est certes pas la seule
danse possible, que Jes maîtres pouvaient
en enseigner beaucoup d'autres et en in
venter au besoin. Si donc la suppression
d'une seule a de telles répercussions, il faut
l'expliquer paT le tait d'une vogue extraor-
naira
Alors, va-t-on conclure, il faut (admirer la
soumission décidément admirable des ca
tholiques d'aujourd'hui qui, sur un sim
ple signe de l'autorité, se sont inclinés et
ont renoncé à un divertissement auquel ils
se livraient avec tant d'ardeur.
Voilà qui serait bien beau et à quoi sur
d'autres terrains nous sommes peu habi--
tués.
Mais, dites-moi, comment expliquez-vous
4u'on ait justement mis tant d'ardeur à
une chose qui devait ainsi être défendue ? Il
est à croire que certaines consciences se
sont .alarmées à un moment donné puisque
l'autorité est intervenue. Mettons que cet
émoi ait été exagéré. Il n'en est pas moins
vrai qu'il semble n'avoir eu pour effet que
d'exciter l'ardeur des danseurs, ce qui n'est
pas très édifiant. Et il en a été ainsi jus
qu'au jour où, la danse incriminée ayant
été condamnée, on a redouté certaines cri
tiques et on y a renoncé pour passer à un
autre exercice: qui .probablement vaudra le
premier.
- Ainsi donc la sagesse pourrait bien être
de conclure que vraisemblablement pour
une foule de catholiques la religion est af
faire 'die fiaçade. Les idées chrétiennes
n'existent pas vraiment dans le fond des
cœurs et tout le problème se réduit désor
mais à éviter les censures de l'autorité, en
matière de danse, comme en matière die
doctrine.
Et il n'est pas tout à fait certain qu'au
fond un bon nombre de ces-danseurs si res
pectueusement soumis à leur évêque ne
sera pas grandement Téjoui de voir un
maître die danse lui en remontrer non sans
Insolence, au nom du tangio, sur ia ques-
tioh de la morale et le traduisant à cet
effet en police correctionnelle au même
titre à peu près qu'un vulgaire auteur de
frauttei ou dajx >ntrefaçon,
- ifîsmte C atta.
LE SALON
D'HIVER
Les Salons d'Art jalonnent la route toute
l 'année,surtout dans le Grand-Palais. Ceux
d'Eté sont touffus comme les moissons ; ce
lui d'Automne a un peu la tête à l'envers,
comme un homme qui, le chef renversé,
boirait à longs traits la purée septembrale
et tiendrait ensuite des propos cubistes et
hilares; celui d'Hiver n'est point gelé,
il a les douces tiédeurs d'une serre, et nous
aimons fort ses fleurs, ses scènes d'inté
rieur, etc., etc. En petit — il n'inscrit sur
son catalogue, le pôvret ! que seize cents
œuvres exposées, — en petit il rappelle fort,
par sa composition, ses frères opulents de
Mai et de Juin. M. Gabriel Ferrier, de l 'Ins
titut, y figure avec un colossal portrait de
jeune étranger fort élégant. M. Comerre,
qui est en bon rang pour entrer sous la
Coupole, expose sept à huit toiles fort plai
santes ; M. André Brouillet, d'aristocrati
ques portraits. De même en sculpture, if.
A. Cordonnier, un de nos plus puissants
maîtres, envoie un groupe de mère et en
fant, intitulé A la Consultation, souffre
teux (lopulaireÉ d'une infinie pitié, de
rare émotion. Deux charmeurs : M. Levas
sent- et M., Raymond Sudrc, nous arrêtent
devant des marbres délicieux ; M. Sudre
ajoute'à des bustes très enveloppés, cares
sés de lumière, tout l'écrin de ses exquises
fantaisies : Fileuse, Catalane à la chèvre,
Hollandaise porteuse de lait, un encrier
spirituellement composé d'un melon que
surveille une jolie fermière, une Arachné,
une IJéléna, de goût très délicat.
Parmi les peintres lauréats des Beaux-
Arts, voici MM. Boisselicr, Corabœuf, fils
de Ingres; Léon Galand, second Grand-
Prix de Piome, qui signent des portraits où
la vie, l'expression psychique le disputent
à la science du métier.
En somme, on n'a point la sensation d'en
trer dans une petite classe ou chez des re
fusés du printemps, mais celle de revoir des
artistes de valeur qui ont la nostalgie du
Palais. Jadis, on reprochait à ce Salon trop
de classicisme, La réaction y levait la tète.
Crime grave, des deux côtés de la Seine.
Jamais reproche ne fut plus injuste. Sous
ia présidence très courtoise de M. Serendat
de Belzim. et la direction d'un comité, d'un
jury très impartiaux, l'Impressionnisme a
ici ses grandes entrées. Seules les folies oxi-
trancières et charcntonesques sont exclues-
Que de soleil, quels savoureux « plein
air » dans les Rosiers, le Jardin de M. Da
niel Tixier, franc impressionniste ; quels jo-<
lis chatoiements de couleur dans les pas
tels de M. Roger de la Broyé! Quelle page
superbe, en ses tons francs,'que le Mélro.à
Austerlitz de M. Henry Daricn, incendiant
de rouge braise les flots de la Seine ! Quelle
audace dans les Paysages de neige de M.
André Morisset, japonist-o jusque dans ses
cadres améthyste, violine, vert de grenouil
le ! Près de ces notes décoratives, qui jure
raient sur les lambris sévères d'un vieil
hôtel, mais s'accordent bien avec la note de
nos appartements de poupée, les .Fresques
de M. Henri Charrier, aux tons bleus d'é
maux, sont d'une étrange et heureuse har
diesse archaïque, et l'Otfc « la Toscane de
Mlle Ripa de Roveredo fait songer à une
promenade de Pétrarque et de Giolio au
bord: de la Seine, sous les tentes du Salon
des Indépendants. Je ne voudrais pas ou-
blièr dans ce groupe de peintres l'Etude
d'enfant au piano de M. Mare Choisnard-
Venons aux maîtres moins novateurs,
préparant leur ton sur la palette, mais qui,
moins vibrants de couleur, n'en sont pas
moins intéressants. Par ce temps de vivres
chères, quels prix ne représentent pas les
appétissantes Cerises de M. Deligny, les
Pommes de M. Philibert Vigoureux, les
Fraises de M. Eugène Claude! Je cherche
vainement ses prunes ; en revanche, je ren
contre, de sa maiiij un Fromage à la pic
merveilleux. "Souhaitez-vous des spectacles
à l'inverse de poésie ? L' Automne à Trianon
de M. Eugène Chigot, avec ses fleurs mou
rantes aux pieds de colonnes de marbre
rose, constitue un languide et doux poème.
La nature simple et vraie, belle sans les
apprêts de jardiniers ou d'architectes de
génie, compte des traducteurs intelligents
et fidèles dans M. Jean Arnavielle, Port de
Douarnenez ; M. Henri de Saint-Jean, Port
de Bastia;la Ferme des lauriers-roses, de
M. Denis Valverane ; la Vieille Chapelle, de
M. FerHand Trochain ; dans le majestueux
Soleil couchant de M. Victor Brugairolles ;
dans MM. Salkin, Eysseric, Roux-Fabre et
son Eglise de Venasque, Vaucluse.
Nos églises, dont M. Maurice Barrés dé
fend avec une si louable insistance et vio
lence le droit à vivre, inspirent des centai
nes de pages d'art délicates, émues, char
mantes. De M. Jean Arnavielle citons à
nouveau la Sortie de Messe à Ploaré, la
Messe en plein air à Saintc-Anne-larPalud' ;
de M. Georges Guillaumot, la Grille
Louis XV d'une chapelle de Saint-Gervais,
a durablement éclairée ; des intérieurs de
Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Julien-le-Pau-
•ore, le Cloître, ambré de Charles Cesbron,
VEntrée d'église de Marcel Beronneau,
qui expose, à côté, une Forge, un Escalier,
ambiances grises d'une finesse extrême
Une place à part'doit être réservée à M.
l'abbé Van Holleb'ehe, un habitué de nos
Salons, qui jamais ne fut plus heureux.
Vraiment,, son grand tabOeau intitulé, je
crois, l'Anflre des Fleurs, témoigne d'un ta
lent développé, mûri, entièrement et belle
ment épanoui. Ce prêtre du département
de l'Oise, qui, après avoir rempli les de
voirs de son ministère, trouve le temps de
peindre aussi -bien et mieux que nombre
de professionnels de la peinture, mérite les
plus vifs compliments. J'ai vu ses débuts,
sans avoir l'honneur de le connaître, ils
étaient un peu vacillants, talent d'ama
teur. Aujourd'hui," à force de labeur obs
tiné, le voici au meilleur rang. Plus de bar
bouillages, mais de la chaleur, de la cou-
fleur, de .la pâte et une sincérité complète.
Combien riche et chaude de tons cette
chape d'or, sous laquelle un prêtre à figure
médiévale s'agenouille,devant un reposoir,
uin modeste petit autel élevé dans le vesti
bule, probablement d'un greabytère 1 L'égli i
se est-elîe confisquée, fermée pour répara
tions, vouée à -la dynamite ? Je ne sais,
mais l'autel de fortune est gentiment paré
et surtout-orné, 6ur ses gradins et ses mar
ches, (de beliles fleurs rustiques, que le" prê
tre arrange de ses mains. Bravo à M. van
Hollebeke!
Dans cette même note intellectuelle, scè
ne de genre parfumé de piété, je mettrai à
part tin -artiste d'inre sensibilité,d'une émo
tion, d'une tendresse peu coutumières. C'est
M. Henri Bréard, auteur de la Leçon du
vieux Marin, de la Prière, du Dernier re
gard. Il peint, avec des qualités de notation
délicate, des ambiances planches et grises,
chambres de braves gens peu fortunés,
mais amoureux de la propreté, de l'ordre.
Et il y situe une action émouvante. C'est
une mère qui, au pied d'un lit, avant le
sommeil, «ippretïd à sa fillette les paroles
sacrées .assurant le repos de la muit. Le
Seigneur a; accordé à l'enfant un repos
plus 'long et plus 9ûr,uÈe mort pieuse. Elle
dort pour jamais, un rameau de buis bénit
mettant une note d'espérance sur sa cou
chette. La mène la contemple ! ! ! Tout
cela est plein -de cœur, de discrétion. M.
Bréard est tin véritable artiste.
Un intimiste moins ému, mais d'une vi
sion. artistique absolument charmante en
sa simple distinction, est M. Cazaban. Dé
licieux, ses tableautins : En se gantant, En
Moisissant ses bagues, le Conseil final du,
miroir< '
•Avec M. Serendat de Belzim, excellent
disciple de M. Cabanel, nous entrons dans
le domaine de la grâce fantaisiste. Voici
quatre sourires féminins, quatre figures'de
jaMesse en tenue de ville ou de théâtre.
D'une maîtrise, d'un goût raffiné, les sym
phonies en gris et roses de M. Marcel Be
ronneau. Je c.iterai MM. Faugeron, Brin,
Printemps, Delobre et finirai par M. Phili
bert Vigoureux. Cet artiste de talent, dé
nom connu, un des bons élèves de Gustave
Moreau, décrit la vision allégorique de Saint
François d'Assise marchant, entre la Riches
se et la Pauvreté, et, de ces deux compa
gnes, choisissant la, seconde, long drapée,
loue' voilée de gris, couverte de cendre com
me il sied aux suppliants devant l'Autel
divin.
Charles P onsonailhe.
Éehos
D'un tribunal à l'autre
Hier, dans tes attendus d'un jugement
rendu par la première chambre civile, à
propos d'une .pièce de théâtre qui met en
scène George Sand, le magistrat invoquait
l'autorité de Charles Maurras. Il citait un
passage du livre de notre -confrère, les
Amants de- Venise, qui est une magistrale
analyse du' désordre romantique et de ses
effets dans l'individu, la société et les arts.
Mais le juge de Versailles, qui condamna
Maurras, que va-t-il penser de son oonfrère
parisien? s
Au Jardin du Luxembourg
Les chemins macadamisés qui entourent
la grande terrasse du Luxembourg sont
dans un état déplorable.
Que font donc tes. questeurs du Sénat,
chargés de l'entretien de ce beau jardin,
qui, on le sait, appartient aux Pères Con
scrits ?
Une grève d'écoliers
La municipalité de la commune de Murs
(Loire) ayant décidé de supprimer l'tfllo-
catioh de" l'homme chargé de. balayer les
classes et d'allumer les poêles dans l'école
de garçons, les élèves, qui se refusent à
faire eux-mêmes ce service, se sont mis en
grève, au nombre d'une centaine, et leurs
instituteurs se sont empressés de les en
courager dans cette manifestation.
La municipalité cédera-t-elte ou fera-t-
clle application des lois sur l'obligation sco
laire '!
Soyez bons pour les animaux
h'Annuaire Statistique nous apprend
qu'en 1913, 8.270 chiens sont entrés à la
fourrière, et que, sur ce nombre, 898 eeu-
îemewt, soit un dixième à peine, ont été
rendus à leur maître. —-
On nous dit que les 5.856 autres ont été
asphyxiés. - •
U paraît, malheureusement, que cela
n'est .pais vrai, et qu'un certain nombre de
ces pauvres bêtes ont été livrées à la vivi
section.
Appartient-il vraiment à la Vil'-e de se
faire la pourvoyeuse des savants qui, par
fois, doivent sacrifier des animaux pour
sauver des hommes, mais qui, parfois aus
si. agissent avec une implacable et inutile
cruauté ?
Les volontés de Guillaume II
Voici une aneodote que l'on se raconte,
en ce moment, à Berlin.
Guillaume II avait aperçu, il y a quel
ques jours, dans ses tirés d'IIubertustock,
un dix^cors .magnifique, et qu'il se jura
d'abattre. Mais l'animal avait disparu, et,
(pendant dix jours, les rabatteurs le cher
chèrent en vain. Le kaiser donna l'ordre
au ga»de- chasse en chef de'le faire préve
nir, qutfrle que soit l'heure, dès qu'il aper
cevrait la bête.
Or, Je garde-chasse aperçut, justement,
le cerf, le lendemain, à cinq heures du ma
tin. Aussitôt, il courut prévenir le valet de
chambre, qui réveilla son maître.
— Sire, dit-il, le cerf vient d'être vu près
de l'étang.
Le kaiser ouvrit les yeux, tira la couver
ture et répondit en se rendormant : '
— Dites-lui d'attendre.
L'eau sans authenticité
On peut lire sur des murs de Casablanca
l'avis suivant : ,
Avis au public
La Maison Siena, grande distillerie tuni
sienne, a l'honneur de prévenir le public que
le nommé Joseoh Abela. vendeur ' d'eau |?n
ville, ne fait plus partie de son personnel et
qu'elle ne répond pas de fauthenticité de
l'eau ftue œ dernier vend* . ~
La maison continuera à assurer le service
par un Marocain de confiance qui vendra
l'eau garantie d'Aïn-Seba au prix de 0 £r, 85
les dix litres.
Il y a donc, à Casablanca, de l'eau ga
rantie (par le gouvernement, espérons-le),
et de l'eau qui manque d'authenticité.
Comment le sieur Abela peut-il bien fa
briquer cette dernière ?
CERCAMON.;
Au jour le jour
JLa vallée de Chevreuse
menacée
Jusqu'à la fin de 191%, la vallée de Che
vreuse était l'harmonieuse vallée que Von
sait. Des paysans paisibles y cultivaient
leurs champs; des artistes y passaient de
douces heures ; les poètes y venaient rêver;
les Pa/risiens, qui fuyaient l'atmosphère
lourde et le bruit de la capitale, y trou
vaient un air sain et le repos.
En 1. parcourant, on se prenait à dire les
beau ■ vers que Victor Hugo, qui fut sou
vent moins bien inspiré, lui consacra :
Une rivière au fond, des bois sur les deux
[pentes ;
Là, des ormeaux, brodés de cent vignes grim-
fpantes.
Des prés où ]e faucheur brunit son bras
[nerveux ;
Là, des saules pensifs qui-pleurent sur la rive.
Et comme une baigneuse indolente et naïve.
Laissent tremper dans l'eau le bout de leurs
[cheveux...
Et l'on ne songe plus, tant notre âme, saisie,'
Se perd dans la nature et dans la poésie,
Que tout près, par les bois et les ravins caché.
Derrière le ruban de ces collines bleues.
A quatre de ces pas que l'on nomme des
[lieues,
Le géant Paris est couché...
Hélas! aujourd'hui, le géant semble être
venu s'étendre dans la vallée elle-même, et
le géant Paris n'est pas mime celui de la
ville aux belles artères, mais le géant des
faubourgs dans ce qu'il a de plus affreux,
le géant industriel.
U a fallu, pour cela, qu'un chimiste
étranger (naturellement !) soit venu dans le
val de Gif et y ait établi, malgré d'unani
mes protestations, une usine empestée.
Dès janvier 1913, l'industriel nouveau
venu a fait construire de vastes ateliers,
qui servent à l'extraction du radium des
minerais venus du Soutli-Terras (Cor-
nouaïlles, Angleterre).
Immédiatement, son usine puisait dans
ia gracieuse rivière • de l'Yvette, chaque
jour, 100 mètres cubes d'eau, elle y rejetait
une eau salie et jetait sur la campagne des
fumées telles que, nous a-t-on assuré, les
cultivateurs durent quitter leurs champs d
plusieurs reprises.
Devant une telle situation, qui portait à
la fois tort aux amis de la nature et aux
paysans, le Syndicat de l'Yvette, les Amis
de l'Yveline, la Société pour la protection
de la vallée de Chevreuse, la Société pour
la protection des paysages protestaient; et,
en même temps, tous les conseils munici
paux en aval : Bures, Champion, Epinay-
sur-Orge, Gif, Longjumeau, Orsay, Palai-
seau, Saulx-les-Chartreux, Samigny-sur-
Orge, Villebon, les meuniers et propriétai
res riverains, le conseil général de Seine-
et-Oise, à l'unanimité, élevaient d'ardentes
protestations. La préfecture de Yersa%lles
refusa, devant une telle manifestation, à la
Société industrielle du radium, lé droit de
puiser dans l'Yvette les cent mètres, cubes
demandés. Mais cet arrêté, pris en date du
U octobre dernier, fut attaqué devant le
Conseil d'Etat. Quant à Vàutorisaiion
même de l'usinS, elle est actuellement sou
mise au ministre du commerce..
Nous espérons que, sous la pression de
l'opinion publique, notre chère administra
tion voudra bien écouter les voix de l'Yve
line.
Toujours est-il qu'à la dernière réunion
tenue à Versailles de la Commission dé
partementale des Sites et Monuments, M.
Pierre Lelong, l'aimable et si distingué pré
sident de la Société des Amis de l'Yveline,
a été chargé d'un rapport sur la question
qxûil va remettre à M. Autran, préfet de
Seine-et-Oise.
En attendant que les mesures nécessai
res aient été prises pour restreindre, ou
môme empêcher, les ravages de l'usine,
ceux-ci continuent. M. le maire de Gif a dû
prendre un arrêté contre les fumées, sur
son territoire.
Et nous ne sommes pas au bout de nos
peines, car le directeur, M. Daune, se pro
pose de créer de nouveaux hangars et d'a
grandir son exploitation. Parfaitement ! Il
a acheté tout ce joli domaine qui portait ce
nom exquis « le Clos rose », et il s'apprête
à y constmire des dépendances.
Que faire, pour arrêter ce vandalisme?
Il faudrait classer le val tout entier, de
l'abbaye de Gif aux hameaux des Grand et
Petit Damiette, parmi les sites soumis à la
loi du 29 avril 1906.
L'opération ne serait pas compliquée, car
sur vingt-cinq. propriétaires. Mme Ju
liette Adam et M. Leroux ont déjà accepté,
et, à part M. Daune, les autres ne sali
raient refuser. Dès lors, il n'y aurait qu'à'
exproprier les récalcitrants.
Ainsi donc, l'opération est bien simple.
AiriverarLon à temps pour prévenir de nou
veaux désastres, de nouvelles atteintes à
ce délicieux val que M. Augé de Lassus a
appelé une « oasis si gentiment apaisée »?
Nous l'espérons, sans trop croire à la ra
pidité de l'exécution, l'administration nous
ayant habitué, à Aigucs-Morles par exem
ple,à arriver trop tard. L'unanime voix qui
s'est élevée des bords de l'Yvette doit se
faire entendre ; la santé et le pain des pay
sans, la joie des artistes doivent primer les
outrecuidantes prétentions d'un industriel
étranger au pays qu'il saccage et empoi
sonne.
Sauvons la vallée de Chevreuse ; c'est le
généraux auteur de Chrétienne qui nous y
convie; qui [Le nous oserait lui refuser sa
voixl
Saint-Roman.,
LETTRE DE DANEMARK
—^—►><-
Copenhague, 21 janvier.
Si peu nombreux que soient les catholi
ques en cette ville (2 sur 500), le fait im
portant du jour est, pour tous, croyants ou
non croyante, le 80" anniversaire de nais-,
sance de Mgr von Euch. notre vicaire apos
tolique. C'est un artiste danois qui (pour
la première fois depuis la réforme) a scul
pté dans l'ivoire > et l'argent la crosse ma
gnifique offerte, à cette occasion, à un évê<
que catholique. Les journaux de toutes cou
leurs ont reproduit aujourd'hui la photoi.
graphie de notre vicaire apostolique, et ont
résumé sur un ton généralement respec
tueux et sympathique la vie et les œuvres,
de Mgr von Euch.
Né le 21 janvier 1834 à Meppen, en Ha
novre, Mgr von Euch fit ses premières étu
des cléricales à Mayence, sous la direction
du célèbre Mgr Ketteler, cet éducateur qui
a eu une influence décisive sur bon nombre
de prêtres allemands.
Après avoir été quatre ans précepteur à
Westihiedm (WestphaMe) chez le Comte de'
Stolberg-Stolberg, von Euch fut ordonné
prêtre à Osnabruck en 1860, et envoyé com
me vicaire à l'église Saint-Anschaire de Co
penhague ; cette église avait été'ouverte en
1840 sous la condition'expresse cru'il n'y au
rait ni clocher, ni cloches. Tel était le ca
price gouvernemental.
A cette époque, toutes les Missions du
Nord étaient sous la direction immédiate
de 1 évêque d'Osnabruck, administrateur
délégué du P^upe pour les pays Scandina
ves. Ne venaient au Danemark que des prê-
très do passage, qui, ensuite, recevaient à'
leur .retour, comme récompense, des situa
tions avantageuses dans leurs diocèses res
pectifs. Mais l'abbé von Euch, lui, resta.
Pendant l'année de -la guerre, il fut nom
mé cùré die la petite église Saint-Kanut, à
Frédéricia ; c'était alors la seule paroisse
catholique, dans tout le Danemark, en de
hors de Copenhague.
A son arrivée, ta vil Le était presque dé--
laissée, à lia suite du bombardement, et la
plupart des maisons étaient occupées par
les soldats autrichiens.
Pendant plusieurs années, l'abbé von
Euch fuit le seul prêtre catholique présent
dians la presqu'île jutlahdaise. Il put en
suite faire venir un prêtre à Randers, un
autre à, Odense, -la ville sainte du Dane
mark, Qieu où fut martyrisé le saint roi
Kanut, ©t où, aujourd'hui encore, dans la
crypte de l'église devenue protestante, on
conserve les reliques du saint roi.
En 1872, l'abbé von Euch put célébrer la
sainte messe à Horsens, vile où, en 1534,
avait eu lieu la dernière réunion des évê-'
ques cathodiques du Danemark.
L'aniièe suivante, il envoyait un Jésuite
à Aarhus, où il n'y avait alors que deux
•catholiques.
Rappelé à Osnabruck avec le titre de cha
noine, parce que le Kùlturkampf alors sé
vissant avait fait bien des vides .dans le
clergé, l'abbé von Euch ne put jouir de
•cette dignité : la mort inattendue, sur ces
entrefaites, de Mgr Grùder, préfei aposto
lique, l'en empêcha; désigné pour être son
successeur, il rentra à Copenhague le
27 .avril 1884, et, huit ans, plus tard,le Pape
ie nommait vicaire apostolique, en lui con
férant le titre d'évêque d'Anastasiopolis.
Depuis les exploite de Luither et de ses
complices, le Danemark n'avait plus eu
complices,
l'évêque c
catholique.
Quand, jeûné prêtre, il était venu au Da
nemark, ilL n'y avait que 400 catholiques ;
il y en a maintenant plus de 12.000 ; il y
a en outre près de 12.000 ouvriers polonais,
dont Mgr von Euch s'occupe aussi .avec la
plus grande sollicitude, et auxquels il a
réussi, à procurer sept ou huit prêtres par
lant leur langue.
Donnant Texèmple lui-même, Mgr von
Euch ia tenu absolument à ce que le da- 1
nois fût, à l'exclusion de J'allemand, em
ployé pour le saint ministère ; cette me
sure est d'autant plus sage que les sectai
res du protestantisme et de là libre pen
sée s'efforcent de discréditer le catholicis
me, sous prétexte qu'il est contraire à la
culture danoise, destructif de l'autonomie,
humiliant pour >la fierté nationale, etc., etc*
Et, soit dit eu passant, quand il s'agit de
ce qui .flatte les bas instincts ou favorise
l'athéisme, ces messieurs n'y regardent pas
de si près, et acceptent avec une hospitalité
touchante, digne d'une meilleure cause, lis
importations de Berlin, de Londres ou de
PâiOSoi
A en juger par les attaques violentes que
l'auteur sceptique et le trop éloquent con
férencier Henri Pontopidan multiplie con
tre le clergé même protestant du Dane
mark, tout ce qui est dogme, révélation,
surnaturel, autorité et tradition gêne visi
blement, ici comme ailleurs, ceux qui se
croient libres et penseurs. Tandis que les
sectes protestantes vont s'effritant en se
mettant à la remorque de tous les systè
mes de philosophie moderniste, le catholi
cisme va progressant petit à petit ; il y a
en moyenne deux cents conversions par an
née. Il y a au Danemark environ quatre-
vingts prêtres catholiques et plus de cinq
cents religieuses ; il ne se passe pas d'an
née sans que Mgr von Euch voie surgir
une. église nouvelle ou un hôpital, ou une
école.
Faut-il en conclure qu'un jour le Dane
mark reviendra à la foi des ancêtres ? C'est
1© secret de Dieu, et Satan ne tient pas à
lâcher sa proie ; certaines conversions
n'ont i
tance, le respect humain, l'amour exagéré
du confortable, une méfiance irréductible
vis-à-vis de tout ce qui n'est pas danois,
sont autant d'obstacles, et surtout le déve
loppement exagéré d'une presse qui pénètre
partout, et n'a pas un seul quotidien catho
lique.
* *
Grand émoi, ces jours-ci, à l'occasion du
■mariage inattendu du prince Aag, petit-ne
veu du roi, avec une comtesse italienne, car'
tholique.
C'est que, depuis la mort de la princesse
Marie, mère du prince Aag, il n'y a plus
à la Cour danoise d'autre catholique que
la jeune princesse Marguerite.
Il paraît toutefois que le consentement
du roi et celui du prince Valdemar avaient'
été sollicités et obtenus avant ce mariage!
conclu À Turin. .On discute seulement pous
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