Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1910-08-01
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1910 01 août 1910
Description : 1910/08/01 (Numéro 15276)-1910/08/02. 1910/08/01 (Numéro 15276)-1910/08/02.
Description : Note : un seul numéro pour lundi et mardi. Note : un seul numéro pour lundi et mardi.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7142325
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LUISTÏ»! 1" & MAHDI S5 AOUT 1910
tV
Soixante«dîx-septïèmc année. —15.276
LUNDI 1« & MABDI S
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qu'à l'Église et à la Tatrta* ,
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• 1DMM & KÉMCT10Î! î
Paris, rue Montmartre,. 142, (II* «"«l
DÉPÔT A ROME ,: es, PLACE DE iA mSElTfi
tes manuscrits non inséré»
ne sont pas rendus . v ,^
ANNONCES
AU3C BUREAUX DU JOURNAL '
liS. rue Montmqrtra
ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ BEXJGŒtTSij
* C. olace de la Bourse
CONTRE BOUE
Un officieux des Nouvelles ou' du Fi
garo, cité, l'autre joui' par l'Univers,
, gisait que M. Briand « s'esdlafferait »
_ de 4'irè s'il s'entendait dire qu'il cherche
h faire un nouveau Concordat avec
- Rome. Assurément, personne ne peut 'ui
attribuer. cette intention que ceux qui
IneTafivéiit pas à quel point ce parvenu
-politique, fin matois, beau dieeur, man
que. des qualités de l'homme de gou
vernement. Pour: chercher à .traiter rie
nouveau avec Rome, il faudrait que M.
Briand fût capable de comprendre la
."faïuite,,que' lui et ses prédécesseurs ont
commise .en rompant avec le Saint-Siège.
Ni lui' ni -aucun d'eux, Les Clemenceau,
•les Combes, m'ont donné le moindre si
gne de résipiscence à ce sujet. Loin de
|à,~ ils en-sont toujours' à se féliciter
hautement-dô- leurs actes.-'.
-Four eux,-la ruputre-avac Rome, était
l'acte : le plus important, 1© plus néces
saire,. de leur politique de sécuïari-sa-
%ap .Et quand. M. Briand, en prenant
le pôuivoir,' a juré qu'il continuerait l'œu
vre de défense laïque, il' pensait avant
$6ut à~-maintenir.. 1 'état d'hostilité envers?,
ite:Ciîàf -âé.FJEgliSe. Sa conception de la
République et du gouvernement rêpn-
fcî&jcaiin 'est précisément d'en faire un ré
gime entièrement séparé, de la religion
«t de donner pour première- règle au
pouvoir civil de-ne pas connaître ou tfe
•Combattre le pouvoir spirituel. ,
.'•' Loin de croire que M. Briandi -veuille
^chercher à négocier dia nouveau un Con
cordait, pour renouer las rapports avec
Rame , et rétablir la-paix religieuse en
France, -les catholiques avisés _ savent
qu'il est bien :résolu à écarter toujours le
Saint-Siège, à ne le compter pour rien,
à, le traiter avec autant de mépris que
de haine, et ce iie sont, pas eux qui lui
domîieront à rire, en le supposant capa
ble d'assez de bon sfens et de sagesse
politique pour réparer la fçute capitale
: dù Régime. _ , „ . 1, 5
■ Sile chef actuel du gouvernement, par
la raison qui-"porb0 Iqs hamme3 arrivés
: Au* pouvoiri vouloir, s'y maintenir, troit
de.éori*i ; ijitérêt'.;dë chercher quelque ar
rangement'nouveau, pour les affairés .re
ligieuses, c'est, seulement, à la condition
de les régler sans le. Pape. Et,; comme
esv< cela. il semble vouloir faine œuvre
d'apaisemeflt, il se trouve des naïfspour
croire à.ses bonnes intentions et des offi
cieux pour accuser , les catholiques'd'op
poser-leurs exigences intransigeantes, à
cette sincère bonne volonté.
Mais ' ces - mêmes officieux n'ont pas
Jjésoin de nous assurer que M. Briand
jie songe pas à-aller au delà de oe qu'ils
approuvent eux-mêmes, et ils s'épuisent
en ./vain .à nous prouver qU'il rie faut
rlën-iui demander de plus. Nous sommes
de leur avis. Comme ce seirait uneiaute
plus grave eïioore de vouloir régler défi
nitivement les affaires du culte sans le
Pape ; que d'avoir rompu ayac lui, nous
croyons, volontiers-que M.'Briapd tat
prêt à la commettre. Sans doute, il ri
rait à la pensée qu'on peut le croire ca
pable de projeter un nouveau Concor
dat, mais il ne serait que conséquent
avec lui-même si, après avoir cessé les
'rapports avec le Saint-Siège, il cher
chait à se passer de lui pour édioter un
Statut" cultuel définitif.
Cette usurpation du pouvoir civil fur
le.pouvoir spirituel est d'autant plu? à.
araindra qu'eUe saraifc, dans la pensée de
M. Briand, la confirmation du conflit
qu'il veut irréductible avec Rome. Rien,
en . fcffst,. n'établ irait uiie séparation plus
profonde èt plus permanente entre le
Saïnt-Siègeet l'Etait français que l'orga-
'ni^àtîon d'un régime du culte sans lé
Pape. "Dans oes' çonditions, aucun rap
prochement, .aucune entente, ne serait
.plus jamais possible. Le conflit existerait
à Vétat d'iinstitution légale. C'est ce que
Briand.,pour. assurer « la dé
fense laïque »,a laquelle il a.consacré le
goùvOTnemeffit .dont il est le chef. « Plus
de Pape>'*?$*est le dernier mot de sa
jxjlitïqner - '
- ' ■, '. ***
■ Il est arrivé à d'autres gouvernements
modernes de se mettre en guerre, avec
Rome, mais .'t'était plutôt par accident,
par .circonstance que de parti ..pris. Et
tous ont fini par reconnaître leur erreur
«4, par se réconcilier avec le Pape.
On se rappelle, car ce temps n'est ,ras
encore bien éloigné, la lutte soutenue par
Pie IX contre le tsar Alexandre III qui*,
un moment, pour se venger du Pape,
voulut soumettre la malheureuse Polo-
griè à un traitement à la Mourawief.
Mais lias sages avis de la tsarine préva
lurent'.- Alexandre III revmt à" de plus
justes sentiments, et c'est lui qui, sur
son }it die mort, en recommandant à son
fils, grand-duc Héritier, aujourd'hui Ni
colas II, d'être , bon, juste et surtout ^to
lérant, ajoutait, en ma«nière de testament |
politique : « Ne te brouille jamais avec
Rome.' »
Alexandre III avait vu, par l'exemple
voisin de l'Allemagne, combien il est
funeste pour un gouvernemepnt,.pour un
peuple, d'être en' hostilité ayee le SàiiL-
Siège. Bismarck luï-même, le tout-puis
sant chancelier de l'empire, instruit par
l'expérience, après avoir juré qu'il n'i
rait jamais à Canossa, avait fini par ïai-
re sa paix avec le Pape.
Aujourd'hui, les grands Etats oehis-
matiiques et protestants, la Russie, l'Al
lemagne, l'Angleteiire, • les Etatis-jt^nis
d'Amérique, quoique séparés d® Rème
pajr leur constitution confessionnelle, en
tretiennent, par. politique, par sagesse,
de bons rapports avec le Papë..L'Autri- :
che n'a pas cessé d'être en bonne intelli?
geaice avec le Saint-Siège. L'Espagne,
travaillée par la franc-maçonnerie inter
nationale,'semble malheureusement sur
. Le point de suivre l'exemple de la Fran
ce, à moins que le sentiment catholique
ne se réveille chez.elle et ne la préserve
d'iiiné expérience qui lui coûterait cher.,
Et encore ne serait-ce pas ■de sa part,;
avec ; un roi qui regretterait de se . voir
poussé à cette extrémité, une rupture
complète et irrémédiable avec JFtorn La iFrançe, elle, conduite par la secte,
s'engage de plus èn plus dans la voie de
la Séparation.' Son gouvernement ne
veut plus ' connaître le Pape que pour
l'offenser ; il n© lui permet plus, à elle-
même, d'être catholique qu'à la condi-,
tion d'être schismatique aussi. L'Eglise
romaine est son. ennemie. Tour ,à tour
elle a été frappée par Combes, insultée
par. Clemenceau, .et' elle continue d'être,
persécutée doucereusement, par Briand,
qui a des tribunaux pour condamner ses
évêques et run .Parlement pour lui voter
des ordrêsj du jour de confiance), dans
sa;lutte contre Rome et te cléricalisme. ■
Il ne faut pas, attendre de M. Briand
autre chose que la continuation, dé cette
politique insensée! de guerre à l'Eglise
et au Pape, Elle est dans son passé, dans
ses principes ; elle est dans son pro
gramme de gouvernement ; elle est dans
la_ condition même de son parti. Napo-
léon f à Sainte-Hélène, datait le déclin
de sa fortune ' du jour, de .s^ démêlés
àrtfec' ië ,'Pàpë; ii'rëûôrmâiÈsàit qtïè N ââ'cduite envers Pie VIL avait été une^des
principales causes • de sa. chute. M.
Briand,. au contraire, r se glorifie,, à;,lu
suite de, ses prédécesseurs, dè cette po
li-tique d'hostilités envers Rome et l'E
glise, quli se résume dans, le mot de « dé-!
fepse laïque ». Eux ont pris pour règle
de'se •brouiller avec Rome et ils n'ont
pas hésité à déchirer le Concordat pour
se séparer plus violemment du. Pape.'
Ils agissent au rebours de ce qui.deivrait ,
leur paraître, à eux comme aux gou-
vernem£ son politique. Leur expérience, c'est ,de
se mettre à rencontre de celle des Nà-
pqléon , des-Bismarck, des Alexandre de. ,
Russie ; leur sagesse est de faire ce qui
a fini, par sembler folie à ces.hommes su
périeurs.
M. Briand doit bien rire, en effet, des
naïfs qui attendent de lui- un nouveau
Concordat ; màis péut-être àura-t-il aus
si à;pieùrer un jour d'avoir fait la guerre
au Pape. >
Arthur L otii.
ë'ujr jdifit JT £'jru£i{â
— Les scrutins de ballottage-aux élec
tions cantonales se sont passés sans gros
incident. Le gouvernement fait dire qu'il
est très satisfait.
— M. Hubert Rouger, député, a donné
6a démission de maire de Nimes.
— Un financier, M. Chapjro, écrit à la
commission d'enquête pour tirer son épin
gle du jeu. '
— Les~ révolutionnaires ont manifesté
bruyamment à Draveil et à Villeneuve*
Saint-Georges à l'occasion de l'anniversaire
des événements sanglants.
— L'ambassade d'Espagne auprès dp
Saint-Siège, a quitté Rome pour Saint-
Sébastien.
— M. Canalejas a fait publier par la
presse la note du gouvernement espagnol
en réponse à celle du Vatican, avant qu'elle
n'ait été communiquée au Saint-Siège. <
— La situation est grave eh Bulgarie.
Le cabinet de Sofia en appellerait aux au
tres puissances des agissements turcs ; en
Macédoine.
Au jour te jour} \
JEatre un insurgé '
et qb philosophé
: Nos. édiles,.qui agrandissent là rue
Vaneau, > ont décidé, d'élargir, en même
temps,, une étroite-rueUe qui relie cette
voie -à la rue Pierre-Leroux et. forte le
nom : « d'Olivet ». ; .
VOlivet ? Nos lecteurs connaissent le
savant écrivain du xvnr siècle, mais le
grand public est moins bien renseigfné.
Vànmu, Pierre Leroux, à la bonne heu
re 1 L'un est tm insurgé. Appartenant à
une école militaire du gouvernement i il
fit causé' commune avec les émeutiers
qu'il avait, miss-ion' de combattre, et se
joignit à eux pouf attaquer la caserne
de la rue de Babylone. Il fut tué : on a
donné son nom a une rue ; et, chaque
année, une délégation de l'Ecole poly
technique va porter des fleurs > swr sa
tombe. L'orateur de la troupe déclare\
que Vaneau flit un martyr du despotis
me et qu'il a bien mérité dé la cause de
la Liberté ; puis on sè rend dans un,café
du voisinage.
Quant à Pierre] Leroux, chacun sait
que . c'est un philosophai' dont le socia
lisme est un mélange de sflifit'simonis-
me et d'idées pythagoriciennes et boud
dhistes.
Mais d'Olivet? Encore une fois, le
peuple de Paris ne le connaît guère. Et
pela est tout naturel, puisque ce savant
.était un prêtre, »c'est-à-dire un obscu-
rant.
Pourquoi ne pas profiter de l'occasion
pour retracer brièvement sa vie ? Joseph
d'Olivet, fils d'un conseiller au Parle
ment de Besançon, lequel était fort let
tré, naquit à la fin du xvii® siècle ; il
fit de brillantes études chez les Pères
Jésuites et il avait à peine trente ans
lorsque ses anciensmaîtres le désignè
rent pour écrire l'histoire de la Société.
Il publia successivement une traduction
des Philippiques et des Catilinaires, un
ouvrage syr Racine et fut accueilli par
VAcadémie qui, par une flatteuse excep
tion, le dispensa des visites réglemen
taires. C'est l'abbé d'Olivet, par paren
thèse, qui fût chargé de recevoir Vol
taire lorsque celui-ci frappa à la porte
de l'illustre Compagnie:
L'abbé d Olive t fonttzkuà alors la statu)
dè l'histoire de VAcadémie commencée
par Pellissçn. '
L'étranger s'occupait de lui. Le gou
vernement anglais, sachant qu'il avait
fait de Cicéron une étude approfondie,
lui fit offrir de publier une. édition com
plète-des Œuvres. de l'auteur des Catili-
naires., ,
L'écrivain communiqua àu : cadincti. de
F leur y 1q proposition qu'il avait, reçue
de Londres et n'hésita pas à consacrer à
£'éducation ' du Dauphin le travail que
demandait le ,duc de Curribçrland.
. Ce grand otivrage accompli — il ne
comportait pas moins de neuf volumes
— : l'auteur reçut une pension. de quinze
cents livres sur la cassette du 'foi. C'é
tait- peu,, mais, comme l'a dit d'Alem-
bert, « ce prix, modique de ses peines
suffisait à ses désirs et n'était à ses yeux
qu'une marque précieuse et chère dé la
satisfaction de son souverain
Barbey d'Aurevilly, qui avait conservé
quelques-unes dés expressions en usage
dans sa chère province et dont le « tour-
nebride » était situé dans ces lointains
parages.de la rive gauche, disait un jour
en traversant la rue d'Olivet pour ren
trer au logis : « Ce n'est pas sur v[à-
que d'une venelle'qtee devrait être inscrit
son nom »... 7
J. M antenay.
t La Terre tremble |
En France '
Hier soir à. 8 h. 37, uha'très forte se
cousse sisihiqûe a été ressentie à Rognés'.
Cette localité avait été presque entière
ment détruite, lors du dernier tremblement
de terre. La population effrayée a quitté
en-toute hâte les habitations. . ,
On ne signale toutefois aucun accident
de personne.
En Espagne
A Cumbres-Mayores (Huelva), deux se
cousses sismiques ont été ressenties, l'une
hier soir â.7-heures et l'autre ce matin à
5 heures.
Il n'y a eu .àucùné victime, ni dégâts, ni
paniquç. !
» 0.0 ♦ »
» ♦ ■
» ♦ »■■
Lire en 2 e page : .
FEUILLETON : Le Théâtre,, de L -N.
BARAGN'ON. - ■ " :
Les Catastrophes
: Terrible explosion de chaudière .
Urne expEasion de chaudière s'est pro;
duite dans une fabrique de. eiment à Beoc:
zin (Hongrie). Huit Ji\édecins d'Ùjoïdek se
sont rendus sur,lé lieu de la catastrophe.
( .11 y eut neuf ouvriers tués,: quatre griè;
vement hlèssés et un disparu. ' ■
Le feu dans un magasin.
A Accrington(Angleterre), un court-circuit
électrique a, mis le feu à des. matières , in?
flammables dans un magasin rempli,-de
clients. Çeux-ci, pris de panique, se préci
pitèrent vers les portes pour sortir.
On crut d'abord que tout le monde était'
sauvé mais' on constata que trois em
ployées et' deux clientes avaient péri brû
lées. Les pertes s'élèvent à 20.000 livres
sterling.
Un tamponnement en Algérie
Hier soir, un train de marchandises a
tamponné, en gare du îlelat (Orati), le
train de voyageurs venant de Tlemcen. II!
y aurait une vingtaine de morts et'.qûâ-:
rante blessés.'; '
Le train : dé secours amenaht les auto
rités est arrivé dans la matinée sur 'les
lieux de l'accident. Les détails, sont at
tendus. . ... ;
M. Trouin, député, .qui se trouvait dans
le, train tamponné et qui a échappé par le
plus grand des hasards, à sauté de wagon
avant le choc.
On s'efforce de déblayer la voie le plus
promptement possible ; les corps des. vicr
timés ont été déposés dans les salles, d'at
tente de la gare.- C'est là. également que
'.es médecins arrivés d'Oifan, prodiguent
leurs, soins aux blessés. '
Le> train de Telagh avait ses'wagons de
troisième, classe bandés d'Espagnols et de
Kabyles occupés aux travaux des champs!
.Ce sont , ces wagons placés, en queue qui
ont sôuSert le plus.
Si .voùs ne connaissez pas ce livre
charmant : Cor a Miller, lisez-le. II. con
tient des pages impressionnantes et déli
cieuses parce qu'elles ont été vécues.
Son auteur, au pseudonyme qui me fuit,
semblerait, par ses descriptions de la
haute société parisienne; être plus un
homme du monde qu'un bon' curé de
campagne. Pourtant ce* prêtre que je
ne dévoilerai' pas comme romancier voi
sine de bien près avec le penseur qui
vient d'éqrire les .'pages de s.i.douce phi
losophie -du petit volume que je . vous
présente* : La retraite de Madame (I).
Il existe au bord de.la. Loire des co
teaux immenses quii dominent le fleuve
dont l'immense coulée, va se perdre.sous
les brumes de ses lointains, et parmi ces
hauteurs que couronne la chevelure har
diment piquée à la Titus de la forêt de
Blois, s'élève humblement le clocher de
Çhouzy. Non -loin de l'église de ce bourg
une vieille maison se tapit dans; la-ver
dure. On peut y sonner, à toute heure du
jour et si M; lé'curé rie visite pas quel
que malade; les portes s'en ouvrent bien
larges, bien hospitalières.
C'est plus loin, dans le, jardin, que
l'on se promène incessamment le long
des allées rétrécies par les fraisiers,'que
l'on cause sans-se douter que les heures
qui ne peuvent' s'attarder à rien, filent
trop - vite. C'est là que fut • méditée
chacune des pensées de ce pétit ouvrage
que devraient lire et relire les mères de
famille. '- . ■ ■ - .
• La Retraite de Madame a plusieurs
volumes. Le troisième, celui qui nous in
téresse, porte, en sous-titre : la Descente.
Un' ; jour nous arrivons à l'hiver de no
tre âge : « C'est le déclin, c'est la.des
cente ! Ce sont toutes les circonstances
de la vie qui, en-atteignant l'âme, dnt
une répercussion fâcheuse sur notre.or
ganisme et nous sommes plutôt les Vic
times de nos douleurs que de nos an
nées. C'est lé soir de la vie,. Madame,
et c'est le moment pour se recueillir,
pour s'écouter. ' »
Alors, dans ijne langue: fort pure et
toujours bienveillante, se;suivent lés le-
.'çons .données -sur F acceptation, de la
vieillesse qui peut encore âgir utile
ment, « car elle a une belle place dans le
monde, puisque c'est à elle qu'il appar
tient de donner la direction et l'exem
ple». '
, Mais, il faut avant l'âge mûr se prépa
rer à ce rôle'd'aïeule qui demande tout
l'effort de l'expérience acquise. La fem
me .en son. ménage a toute autorité, tou
te direction,, mais advient le jour où les
enfants ont pris tout leur sérieux, où les
filles, jeunes mères à leur tour, se dé^
gagent du lien maternel. A "ce moment,
la femme doit savoir être aïeule par la
tendre affabilité, par l'indulgente bonté.
Trois charges incombent aux derniers
relais de la vie pour la femme, celles
d'infirmière d'âmes, de belle^mère et de
grand'mère.
La femme-dont" les cheveux blanchis
sent, dont les yeux parfois' ont pleu'ré
beaucoup, est naturellement la dispen
satrice de^ dons célestes sur les âmes qui
i',entourent. Des fils, des petits-fils mar-
guent' souvent les doctrines reçues, îe
mari ne songe pas toujours au. terme
final qui s'approche et « votre rôle de
femme n'est pas fini, car la Providence
vous en a réservé, pour vos vieux jours,
la partie la plus belle et aussi lia plus
difficile, puisqu'après avoir été épouse
et "mère, il ' vous reste ' à devenir infir
mière d'âme ». .
Le rôle de bëlle-mère « est peut-être
celui qui demande le plus de délicatesse
et d'abnégation ».Il y a donc après le
mariage des çnfamts un nouveau foyer,
au seuil duquel il "faudra vc>us arrêter
et où vous n'avez pas le droit de péné
trer, sans Y être appelée par ' l'affection
de ceux qui aimeront à vous y recevoir,
ou par le besoin qu'ils auront de yôs
lumières ou de votre assistance. Comme
infirmière d'âmes, vous aurez beaucoup
à donner,, comme belle-mère* les sacrifi
ces ne vous manqueront, pas ; il n'y .a
que dans' la'dernière partie de votre rôle
que vous ne trouverez que des consola
tions, lorsque vous serez grand'mère. Il
y a. entre les petits-enfants et vous, en
tre ces deux extrémités de la- vie hu*
m'aine, un échange de tendresses et une
réciprocité touchante d'affections.'
— ^ois-tu, Lili, maman, elle.est .bon
ne, i niais bonne-maman, elle est " plu3
bowne. » .■■■..
Erisuité : '« .Dans la paix et l'union de
tpùs, quel bien vous pouvéz faire, puis
que c'est vous qui avez l'esprit de fa
mille, qui en êtes la tradition, et qui,
mieux que. personne, pouvez transmet-,
tre à vos enfants et à .vos petits-enfants
les principes d'honneur et de vertu que
vous tenez de vos ancêtres;
Toutes ces page? si, profondes en leur
simplicité sont d'un beau réalisme. J'ai
vécu de longues années dans la compa-,
gnie de vieilles tantes que je pourrais
dire être le modèle vivant de ces médi
tations. Ses fils sont des hommes; dans
toute l'acception chrétienne de ce mot
et' quand ils prirent leur essor elle aban
donna tout* contrôle de leurs-actes et.ne
retint par devers elle que le respect ; elle
- '1) La Retraite dè Madame, 1 vol., par ,lvl.
ràbb'é Davenae, chez Léthielleux, 23, rue Cas-
patte,'Paris.' • >
les laissa libres sans abdiquer son titre
de- grand'mère. Cette femme de haute
intelligence et de toute volonté,: l'âge
venant, elle avait compris le vraii -rôle de
.l'aïeule.et quand son pied inhabile tré
bucha, sur le. seuil de ses quatre-vingts
ans, elle était le centre vénéré de toute,
une famille, - !
Vous qui tiendrez à méditer avec ce
charmant avertisseur des années que
vous redoutez, avec ce livre si pieux de
M. l'abbé 'Davènne, consentez à vieillir ;
et si : vous êtes jeunes,- apprenez-à né pas
frémir de cet âge .qui'viendra vous don
ner toute sa noblesse, si'vous savez le
vivre.
Vincent le G ovec.
ÉCHOS
Croix bien placée
Parmi les nouveaux chevaliers de .la Lé-
; gion d'honneur figure M. l'abbé, Faller, qui,
par son ardent patriotisme: et' sa bonté a
su se ; concilier l'estime ' et l'affection' de
tous les-habitants de Mars-la-T6ur.
On connaît soii œuvre : depuis trente-
cinq ans l'abbé Faller s'est appliqué à re
chercher, avec une admirable patience,
les reliques de ceux de nos soldats qui soni',
morts au champ d'honneur dans les jour
nées sanglantes des 16 et 18 août 1870. Le
musée de Mara-la-Tour a été inauguré le
16 août 1902. Des centaines de glorieux sou
venirs y sont déposés et consei-yés-tivÊp un
soin pieux par cet homme de bien quii dé
sirant que son œuvre lui survive, vient
d'en faire don à la commune de Mars-la-
Tour. 1 ■ ■■
M. l'abbé Faller a 77 ans.
Médaille de sauvetage
Sur la liste des médailles de sauvetage
accordées par le ministère des Travaux pu
blics, à l'occasion du 14 juillet, nous rele
vons deux noms dont le voisinage étonne :
celui de M. Goûtant et-celui de. la Sœur
Germaine, religieuse. de Saint-Vincent-de-
Pa,ul.
Le farouche. député d'Ivry, qu'un vif an
ti-cléricalisme à rendu célèbre; ne s'atten
dait peut-être pas- à,,se voir citer auprès
d'une bonne Sœur. r , , -
Ainsi va la destinée. Pendant les inon
dations, M. Coûtant et la, Sœur Germaine
sont restés près des pauvres gens' v.icti-
mè3 de .l'inondation. L'une faisait son de
voir de charité, l'autre,assistait ses. élec
teurs en péril. .
Puis ils sont retpu*nés .chacun a ses
pensées habituelles, Sœur Germaine à su,
piété blanche, M. Coûtant d'Ivry à sa'.pch
litique rouge. - - • *. ■ ■
Et l'un a reçu toute sa récompense; r>a\t«
tre 'méritait' mièujf' encore, mais elle. JJfl
•l'attend.pas desthommes. ■ • .
C'est la- différence. - ~r
M. Vivian! inondé
5.000 ouvriers plombiers* sont en grève
aujourd'hui, présentant des revendications
que M. .Viviani, quand il était député so
cialiste de Paris, aurait appuyées de toute
la force'de son éloquence. ■ - • '
Nous ignorons pour Tinstéunt l'opinion dëi
M. lé-ministre du Travail sur-là grève
elle-même, mais nous apprenons-de'soùwïa
très sûre que; depuis ce matin,- sa colère
contre'las grévistes ne cesse de se mani
fester- violemment- - Voici 1 pourquoi : : . ■ ••£
Une fatalité malicieuse a voulu que jusÇi
tement ce matin-là la conduite d'eau cre
vât; dans la luxueuse salle de bains du
riche appartement qu'il habite, 24, rue Clé-
ment-Marot. Le boudoir sériait -inondé; et
l'inondation menacerait de gagner le caM-
net dé (travail où se trouvent, comme chez
Thomson, des dossiers confidentiels 1 impor
tants. Or, il est 1 impossible, d'envoyer iin
seul ouvrier pour faire cette réparation ur
gente !...' -
■M. -Viviani va peut-être se trouver chassé
l>ar l'eau de son appartement iprivé, en at
tendant que M. le ministre (du Travail soit
chassé du ipalfiisvolé de'l'Archevêché qùH
occupe. 9 ■, t .-
Trop d'esprit nuit
Une petite revue à l'usage de la famille,
écrit l'Opinion, signale à' ses lecteurs les
livres parus sous des rubriques qui .rie
manquent ni de prudence ni de chatme.
Qu'on en juge : . .."O.
.1° Romans dangereux ou réservés aux per»
sonnes de jugement éprouvé. •. : ; , ï.
2° Romans de moeurs conjugales, sentiment
taies ou passionnées. . •
3» Romans pour grandes personnes.- s . •
4° Romans blancs:
D'où l'on peut conclure, remarque flnei
ment la Revue de M. Doumer, que les
grandes personnes ne sont pas d'un juge.»
ment éprouvé et que les romans dangereux
doivent être lus par des - géants ou des
nains. •
L'Opinion a bien de l'esprit, mais trbp.
facile. , .■
Il s'agit ipl.de Romans-Revue, la. vail
lante revue mensuelle de M. l'abb'é Beth
léem, et celle-ci ne s'est jamais avisée
d'écrire que le Livre pour "mes fiïs ne pou.
vait-être- lu par d'autres que les heurèux
enfants de M. Doumer. 'i ■•■■■■>
; Mot de la fin
L'histoire à l'école .laïque:
Le professeur. — Que fit, Jules César
quand il se iut emparé des .Gs,ules ? ■ ■ /■
L'élève, "qui, à ses moments perdus, ta'/
quine lé gôùjon. — Il pêchà à la lign^...-
Le Vatican èt
Les déclarations du', gouvernement espagnol. — Lesi
* résistances catholiques. — La répercussion
internationale :
La duplicité de I. Canalejas
' I '| tmf I II ■*'!■ • ■ {t • :
' Nos dépêches de sàmedi-ont fait res
sortir la duplicité éhontée de M.. Canale
jas: Un nouveau télégramme de notre
correspondant romain met à nu la con
tinuation, de cette* manoeuvre sectaire et
perfide,. Voici cette : mise au point pé--
remptôire : . . - • 4
: Rome, le 31 juillet, 7 h. 45.
Les dépêches de Madrid, ont "donné .le
texte d'une note envoyée par M. Canale]a3
' l'ambassadeur espagnol pour-être remise
i. Vatican, et cette note est publiée dans
lu us les journaux. Mais l 'Osservatore ro-
mano affirme que, jusqu'à cinq heuîre3, cet
après-midi; aucune communication, de ce
^enre n'avait été laite au Saipt-Siège. 1*0.8-
servatore ajoute que le gouvernement espa
gnol a donc communiqué aux journaux le
contenu de cette note avant qu'elle put.pai*-
venir à la connaissance du- -Saint-Siège.- On.
peut 'juger par > là'de la correction diplo
matique de Canalejas, qui 'met . ainsi;; en
effet le comble'à ses procédés.;
- Cette note, communiquée pa.r Canalejas
aux journaux, dit que le .Vatican préten
drait que le gouvernement .abrogeât les dis
positions hostiles à la religion. Nos dé
pêches précédentes ont montré, que le Va-,
tican demande simplement que Canalejas
ne prenne pas des mesures unilatérales sur
des points soumis aux négociations. '
. Ainsi M. Canalejas rompt en visière
avec tous'les usages : diplomatiques et
précipité, par ce manquement aux procé-,
dés les plus élémentaires de la courtoi
sie, une rupture.qu'il veut rendre inévi
table. .
Les agences elles-mêmes nous appor
tent aujourd'hui l'aveu de cette tactique
malhonnête.-. Elles publient en -effet à
leur tour ce télégramme :
Rome, l«.août.
L'ambassadeur ; d'Espagne auprès du
Saint : Siège est parti' à 8 heures ce matin
pour Saint-Sébastien.
La note du gouvernement espagnol sera
remise au- Saint-Siège par le chargé d'af
faires,marquis de, Gonzalez,
En même temps, M. Canalejas prodi
gue les interviews, les déclarations ; il
s'assure de la complicité ;de la presse
sectaire internationale.
Aux uns, — afin d'endormir certaines
vigilances, — il affirme n'en vouloir
qu'au cléricalisme, non au-catholicisme
ni à l'esprit religieux de la nation. Aux
autres, il développe le programme du
plus violent sectarisme. Il compromet la
personne du roi dans-son odieuse poli-
tiaue et-donne des arrhes aux pires ré-
voTutiionhaires. '
■ Les journaux crient bien haut qu'ira;
-derrière lui'toute l'Espagne; applaudis-,
sant'à sa* décision. Cependant il-com-'
prime et oppriiïie les plus imposante#
manifestations catholiques '; on .escamoter
les protestations les plus., unanli-mes et
les plus retentissantes.. On accule les*
catholiques à la résistance, en procla--
mant que seul .le Vatican incite. ;îe& Es?;
pagnols à la révolte. ■ • , . >
Cependant le Saint-Siège reste calirièj'
prudent et ferme, à son ordinaire. -
Il sait quelle cause il défend : l ceJie'.des
consciences et de l'âme espagnôle. C'ést:.
une cause nationale au premier chef .en*
même temps qu'Universelle.' Le Vatican
tient, par ailleurs à défendre . ce, bûïï'
droit selon toutes les formes d'ureé né-'
gociation loyale et' courtoise, en déplîi
des provocations brutales et sournoises-.
Il donne, ainsi, au. monde un, nouveau jit
magnifique spectacle, sur lequel tous les
mensonges officiels ne parviendront pas.
à donner le change. . v
Nul esprit averti et sage ne se laissera
tromper davantage aux fourberies imalâi
droites de M. Canalejas : for-me et fond,
tous les monuments de cette négociation
le^condamnent. .
R. D
- »
Une interview de H^CanaSejas
Le Matin e\ le Figaro ont publié uns
interview presque'identique de- M^tCaiiar :
lejas,? où celui-ci expose. à sa façon la.)
geiièse de la crise ' présente et l'avenir,' de.
sa. politique. . • ■
Voici - les déolarations. du naiWstre au'.
Figaro : ' . V
Nous avions engagé des-.pourparlers, avec
le Vatican pour la réduction des communau
tés religieuses, parce que, sans préjudice 'in
projet de loi sur -ies -associations, nous vou
lions opérer une sélection préalable* d'accord,
avec lui et conformément au-Concordat;- ..' >.
Nous apportâmes aux pourparlers un grand:
esprit de modératioai. Mais le Vatican noua-
répondit, en. nous offrant moins qu'il n'avaiV
concédé tout d'abord à M. Maura, dans son.
projet de réforme du Concordat. r -
- Comme je voulais faire avancer la questiùiK
sans rompre les pourparlers, en vertu d'une;
faculté strictement gouvernementale, jeipoia.'
l'initiative de décrets astreignant los congrô-»
gâtions, à .l'inscription et autorisant les si-,
g nés extérieurs des cultes dissidents. Puis jaV
présentai le projet de la loi du cadenas.
Le Vatican prétendit que ces mesures et
mes' déclarations- aux- journaux entravaient
les négociations et, finalement, nous adressé
une note exigeant, pour .les.continuer, que:
ces décrets restassent sans effet. Devant cett»
mise en demeure inacceptable, nous avons-'
décidé de considérer les négociations comme,'
avortées malgré notre bonne volonté, et d'agir
pour notre compte, suivant notre programme;-
soit par décrets, soit législativemeni. Enfin,;
nous avons rappelé sine die. M; de Ojeda,y
ambassadeur auprès du Vatican, en laissant
tV
Soixante«dîx-septïèmc année. —15.276
LUNDI 1« & MABDI S
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Six mois...
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CONTRE BOUE
Un officieux des Nouvelles ou' du Fi
garo, cité, l'autre joui' par l'Univers,
, gisait que M. Briand « s'esdlafferait »
_ de 4'irè s'il s'entendait dire qu'il cherche
h faire un nouveau Concordat avec
- Rome. Assurément, personne ne peut 'ui
attribuer. cette intention que ceux qui
IneTafivéiit pas à quel point ce parvenu
-politique, fin matois, beau dieeur, man
que. des qualités de l'homme de gou
vernement. Pour: chercher à .traiter rie
nouveau avec Rome, il faudrait que M.
Briand fût capable de comprendre la
."faïuite,,que' lui et ses prédécesseurs ont
commise .en rompant avec le Saint-Siège.
Ni lui' ni -aucun d'eux, Les Clemenceau,
•les Combes, m'ont donné le moindre si
gne de résipiscence à ce sujet. Loin de
|à,~ ils en-sont toujours' à se féliciter
hautement-dô- leurs actes.-'.
-Four eux,-la ruputre-avac Rome, était
l'acte : le plus important, 1© plus néces
saire,. de leur politique de sécuïari-sa-
%ap .Et quand. M. Briand, en prenant
le pôuivoir,' a juré qu'il continuerait l'œu
vre de défense laïque, il' pensait avant
$6ut à~-maintenir.. 1 'état d'hostilité envers?,
ite:Ciîàf -âé.FJEgliSe. Sa conception de la
République et du gouvernement rêpn-
fcî&jcaiin 'est précisément d'en faire un ré
gime entièrement séparé, de la religion
«t de donner pour première- règle au
pouvoir civil de-ne pas connaître ou tfe
•Combattre le pouvoir spirituel. ,
.'•' Loin de croire que M. Briandi -veuille
^chercher à négocier dia nouveau un Con
cordait, pour renouer las rapports avec
Rame , et rétablir la-paix religieuse en
France, -les catholiques avisés _ savent
qu'il est bien :résolu à écarter toujours le
Saint-Siège, à ne le compter pour rien,
à, le traiter avec autant de mépris que
de haine, et ce iie sont, pas eux qui lui
domîieront à rire, en le supposant capa
ble d'assez de bon sfens et de sagesse
politique pour réparer la fçute capitale
: dù Régime. _ , „ . 1, 5
■ Sile chef actuel du gouvernement, par
la raison qui-"porb0 Iqs hamme3 arrivés
: Au* pouvoiri vouloir, s'y maintenir, troit
de.éori*i ; ijitérêt'.;dë chercher quelque ar
rangement'nouveau, pour les affairés .re
ligieuses, c'est, seulement, à la condition
de les régler sans le. Pape. Et,; comme
esv< cela. il semble vouloir faine œuvre
d'apaisemeflt, il se trouve des naïfspour
croire à.ses bonnes intentions et des offi
cieux pour accuser , les catholiques'd'op
poser-leurs exigences intransigeantes, à
cette sincère bonne volonté.
Mais ' ces - mêmes officieux n'ont pas
Jjésoin de nous assurer que M. Briand
jie songe pas à-aller au delà de oe qu'ils
approuvent eux-mêmes, et ils s'épuisent
en ./vain .à nous prouver qU'il rie faut
rlën-iui demander de plus. Nous sommes
de leur avis. Comme ce seirait uneiaute
plus grave eïioore de vouloir régler défi
nitivement les affaires du culte sans le
Pape ; que d'avoir rompu ayac lui, nous
croyons, volontiers-que M.'Briapd tat
prêt à la commettre. Sans doute, il ri
rait à la pensée qu'on peut le croire ca
pable de projeter un nouveau Concor
dat, mais il ne serait que conséquent
avec lui-même si, après avoir cessé les
'rapports avec le Saint-Siège, il cher
chait à se passer de lui pour édioter un
Statut" cultuel définitif.
Cette usurpation du pouvoir civil fur
le.pouvoir spirituel est d'autant plu? à.
araindra qu'eUe saraifc, dans la pensée de
M. Briand, la confirmation du conflit
qu'il veut irréductible avec Rome. Rien,
en . fcffst,. n'établ irait uiie séparation plus
profonde èt plus permanente entre le
Saïnt-Siègeet l'Etait français que l'orga-
'ni^àtîon d'un régime du culte sans lé
Pape. "Dans oes' çonditions, aucun rap
prochement, .aucune entente, ne serait
.plus jamais possible. Le conflit existerait
à Vétat d'iinstitution légale. C'est ce que
Briand.,pour. assurer « la dé
fense laïque »,a laquelle il a.consacré le
goùvOTnemeffit .dont il est le chef. « Plus
de Pape>'*?$*est le dernier mot de sa
jxjlitïqner - '
- ' ■, '. ***
■ Il est arrivé à d'autres gouvernements
modernes de se mettre en guerre, avec
Rome, mais .'t'était plutôt par accident,
par .circonstance que de parti ..pris. Et
tous ont fini par reconnaître leur erreur
«4, par se réconcilier avec le Pape.
On se rappelle, car ce temps n'est ,ras
encore bien éloigné, la lutte soutenue par
Pie IX contre le tsar Alexandre III qui*,
un moment, pour se venger du Pape,
voulut soumettre la malheureuse Polo-
griè à un traitement à la Mourawief.
Mais lias sages avis de la tsarine préva
lurent'.- Alexandre III revmt à" de plus
justes sentiments, et c'est lui qui, sur
son }it die mort, en recommandant à son
fils, grand-duc Héritier, aujourd'hui Ni
colas II, d'être , bon, juste et surtout ^to
lérant, ajoutait, en ma«nière de testament |
politique : « Ne te brouille jamais avec
Rome.' »
Alexandre III avait vu, par l'exemple
voisin de l'Allemagne, combien il est
funeste pour un gouvernemepnt,.pour un
peuple, d'être en' hostilité ayee le SàiiL-
Siège. Bismarck luï-même, le tout-puis
sant chancelier de l'empire, instruit par
l'expérience, après avoir juré qu'il n'i
rait jamais à Canossa, avait fini par ïai-
re sa paix avec le Pape.
Aujourd'hui, les grands Etats oehis-
matiiques et protestants, la Russie, l'Al
lemagne, l'Angleteiire, • les Etatis-jt^nis
d'Amérique, quoique séparés d® Rème
pajr leur constitution confessionnelle, en
tretiennent, par. politique, par sagesse,
de bons rapports avec le Papë..L'Autri- :
che n'a pas cessé d'être en bonne intelli?
geaice avec le Saint-Siège. L'Espagne,
travaillée par la franc-maçonnerie inter
nationale,'semble malheureusement sur
. Le point de suivre l'exemple de la Fran
ce, à moins que le sentiment catholique
ne se réveille chez.elle et ne la préserve
d'iiiné expérience qui lui coûterait cher.,
Et encore ne serait-ce pas ■de sa part,;
avec ; un roi qui regretterait de se . voir
poussé à cette extrémité, une rupture
complète et irrémédiable avec JFtorn
s'engage de plus èn plus dans la voie de
la Séparation.' Son gouvernement ne
veut plus ' connaître le Pape que pour
l'offenser ; il n© lui permet plus, à elle-
même, d'être catholique qu'à la condi-,
tion d'être schismatique aussi. L'Eglise
romaine est son. ennemie. Tour ,à tour
elle a été frappée par Combes, insultée
par. Clemenceau, .et' elle continue d'être,
persécutée doucereusement, par Briand,
qui a des tribunaux pour condamner ses
évêques et run .Parlement pour lui voter
des ordrêsj du jour de confiance), dans
sa;lutte contre Rome et te cléricalisme. ■
Il ne faut pas, attendre de M. Briand
autre chose que la continuation, dé cette
politique insensée! de guerre à l'Eglise
et au Pape, Elle est dans son passé, dans
ses principes ; elle est dans son pro
gramme de gouvernement ; elle est dans
la_ condition même de son parti. Napo-
léon f à Sainte-Hélène, datait le déclin
de sa fortune ' du jour, de .s^ démêlés
àrtfec' ië ,'Pàpë; ii'rëûôrmâiÈsàit qtïè N ââ'c
principales causes • de sa. chute. M.
Briand,. au contraire, r se glorifie,, à;,lu
suite de, ses prédécesseurs, dè cette po
li-tique d'hostilités envers Rome et l'E
glise, quli se résume dans, le mot de « dé-!
fepse laïque ». Eux ont pris pour règle
de'se •brouiller avec Rome et ils n'ont
pas hésité à déchirer le Concordat pour
se séparer plus violemment du. Pape.'
Ils agissent au rebours de ce qui.deivrait ,
leur paraître, à eux comme aux gou-
vernem£
se mettre à rencontre de celle des Nà-
pqléon , des-Bismarck, des Alexandre de. ,
Russie ; leur sagesse est de faire ce qui
a fini, par sembler folie à ces.hommes su
périeurs.
M. Briand doit bien rire, en effet, des
naïfs qui attendent de lui- un nouveau
Concordat ; màis péut-être àura-t-il aus
si à;pieùrer un jour d'avoir fait la guerre
au Pape. >
Arthur L otii.
ë'ujr jdifit JT £'jru£i{â
— Les scrutins de ballottage-aux élec
tions cantonales se sont passés sans gros
incident. Le gouvernement fait dire qu'il
est très satisfait.
— M. Hubert Rouger, député, a donné
6a démission de maire de Nimes.
— Un financier, M. Chapjro, écrit à la
commission d'enquête pour tirer son épin
gle du jeu. '
— Les~ révolutionnaires ont manifesté
bruyamment à Draveil et à Villeneuve*
Saint-Georges à l'occasion de l'anniversaire
des événements sanglants.
— L'ambassade d'Espagne auprès dp
Saint-Siège, a quitté Rome pour Saint-
Sébastien.
— M. Canalejas a fait publier par la
presse la note du gouvernement espagnol
en réponse à celle du Vatican, avant qu'elle
n'ait été communiquée au Saint-Siège. <
— La situation est grave eh Bulgarie.
Le cabinet de Sofia en appellerait aux au
tres puissances des agissements turcs ; en
Macédoine.
Au jour te jour} \
JEatre un insurgé '
et qb philosophé
: Nos. édiles,.qui agrandissent là rue
Vaneau, > ont décidé, d'élargir, en même
temps,, une étroite-rueUe qui relie cette
voie -à la rue Pierre-Leroux et. forte le
nom : « d'Olivet ». ; .
VOlivet ? Nos lecteurs connaissent le
savant écrivain du xvnr siècle, mais le
grand public est moins bien renseigfné.
Vànmu, Pierre Leroux, à la bonne heu
re 1 L'un est tm insurgé. Appartenant à
une école militaire du gouvernement i il
fit causé' commune avec les émeutiers
qu'il avait, miss-ion' de combattre, et se
joignit à eux pouf attaquer la caserne
de la rue de Babylone. Il fut tué : on a
donné son nom a une rue ; et, chaque
année, une délégation de l'Ecole poly
technique va porter des fleurs > swr sa
tombe. L'orateur de la troupe déclare\
que Vaneau flit un martyr du despotis
me et qu'il a bien mérité dé la cause de
la Liberté ; puis on sè rend dans un,café
du voisinage.
Quant à Pierre] Leroux, chacun sait
que . c'est un philosophai' dont le socia
lisme est un mélange de sflifit'simonis-
me et d'idées pythagoriciennes et boud
dhistes.
Mais d'Olivet? Encore une fois, le
peuple de Paris ne le connaît guère. Et
pela est tout naturel, puisque ce savant
.était un prêtre, »c'est-à-dire un obscu-
rant.
Pourquoi ne pas profiter de l'occasion
pour retracer brièvement sa vie ? Joseph
d'Olivet, fils d'un conseiller au Parle
ment de Besançon, lequel était fort let
tré, naquit à la fin du xvii® siècle ; il
fit de brillantes études chez les Pères
Jésuites et il avait à peine trente ans
lorsque ses anciensmaîtres le désignè
rent pour écrire l'histoire de la Société.
Il publia successivement une traduction
des Philippiques et des Catilinaires, un
ouvrage syr Racine et fut accueilli par
VAcadémie qui, par une flatteuse excep
tion, le dispensa des visites réglemen
taires. C'est l'abbé d'Olivet, par paren
thèse, qui fût chargé de recevoir Vol
taire lorsque celui-ci frappa à la porte
de l'illustre Compagnie:
L'abbé d Olive t fonttzkuà alors la statu)
dè l'histoire de VAcadémie commencée
par Pellissçn. '
L'étranger s'occupait de lui. Le gou
vernement anglais, sachant qu'il avait
fait de Cicéron une étude approfondie,
lui fit offrir de publier une. édition com
plète-des Œuvres. de l'auteur des Catili-
naires., ,
L'écrivain communiqua àu : cadincti. de
F leur y 1q proposition qu'il avait, reçue
de Londres et n'hésita pas à consacrer à
£'éducation ' du Dauphin le travail que
demandait le ,duc de Curribçrland.
. Ce grand otivrage accompli — il ne
comportait pas moins de neuf volumes
— : l'auteur reçut une pension. de quinze
cents livres sur la cassette du 'foi. C'é
tait- peu,, mais, comme l'a dit d'Alem-
bert, « ce prix, modique de ses peines
suffisait à ses désirs et n'était à ses yeux
qu'une marque précieuse et chère dé la
satisfaction de son souverain
Barbey d'Aurevilly, qui avait conservé
quelques-unes dés expressions en usage
dans sa chère province et dont le « tour-
nebride » était situé dans ces lointains
parages.de la rive gauche, disait un jour
en traversant la rue d'Olivet pour ren
trer au logis : « Ce n'est pas sur v[à-
que d'une venelle'qtee devrait être inscrit
son nom »... 7
J. M antenay.
t La Terre tremble |
En France '
Hier soir à. 8 h. 37, uha'très forte se
cousse sisihiqûe a été ressentie à Rognés'.
Cette localité avait été presque entière
ment détruite, lors du dernier tremblement
de terre. La population effrayée a quitté
en-toute hâte les habitations. . ,
On ne signale toutefois aucun accident
de personne.
En Espagne
A Cumbres-Mayores (Huelva), deux se
cousses sismiques ont été ressenties, l'une
hier soir â.7-heures et l'autre ce matin à
5 heures.
Il n'y a eu .àucùné victime, ni dégâts, ni
paniquç. !
» 0.0 ♦ »
» ♦ ■
» ♦ »■■
Lire en 2 e page : .
FEUILLETON : Le Théâtre,, de L -N.
BARAGN'ON. - ■ " :
Les Catastrophes
: Terrible explosion de chaudière .
Urne expEasion de chaudière s'est pro;
duite dans une fabrique de. eiment à Beoc:
zin (Hongrie). Huit Ji\édecins d'Ùjoïdek se
sont rendus sur,lé lieu de la catastrophe.
( .11 y eut neuf ouvriers tués,: quatre griè;
vement hlèssés et un disparu. ' ■
Le feu dans un magasin.
A Accrington(Angleterre), un court-circuit
électrique a, mis le feu à des. matières , in?
flammables dans un magasin rempli,-de
clients. Çeux-ci, pris de panique, se préci
pitèrent vers les portes pour sortir.
On crut d'abord que tout le monde était'
sauvé mais' on constata que trois em
ployées et' deux clientes avaient péri brû
lées. Les pertes s'élèvent à 20.000 livres
sterling.
Un tamponnement en Algérie
Hier soir, un train de marchandises a
tamponné, en gare du îlelat (Orati), le
train de voyageurs venant de Tlemcen. II!
y aurait une vingtaine de morts et'.qûâ-:
rante blessés.'; '
Le train : dé secours amenaht les auto
rités est arrivé dans la matinée sur 'les
lieux de l'accident. Les détails, sont at
tendus. . ... ;
M. Trouin, député, .qui se trouvait dans
le, train tamponné et qui a échappé par le
plus grand des hasards, à sauté de wagon
avant le choc.
On s'efforce de déblayer la voie le plus
promptement possible ; les corps des. vicr
timés ont été déposés dans les salles, d'at
tente de la gare.- C'est là. également que
'.es médecins arrivés d'Oifan, prodiguent
leurs, soins aux blessés. '
Le> train de Telagh avait ses'wagons de
troisième, classe bandés d'Espagnols et de
Kabyles occupés aux travaux des champs!
.Ce sont , ces wagons placés, en queue qui
ont sôuSert le plus.
Si .voùs ne connaissez pas ce livre
charmant : Cor a Miller, lisez-le. II. con
tient des pages impressionnantes et déli
cieuses parce qu'elles ont été vécues.
Son auteur, au pseudonyme qui me fuit,
semblerait, par ses descriptions de la
haute société parisienne; être plus un
homme du monde qu'un bon' curé de
campagne. Pourtant ce* prêtre que je
ne dévoilerai' pas comme romancier voi
sine de bien près avec le penseur qui
vient d'éqrire les .'pages de s.i.douce phi
losophie -du petit volume que je . vous
présente* : La retraite de Madame (I).
Il existe au bord de.la. Loire des co
teaux immenses quii dominent le fleuve
dont l'immense coulée, va se perdre.sous
les brumes de ses lointains, et parmi ces
hauteurs que couronne la chevelure har
diment piquée à la Titus de la forêt de
Blois, s'élève humblement le clocher de
Çhouzy. Non -loin de l'église de ce bourg
une vieille maison se tapit dans; la-ver
dure. On peut y sonner, à toute heure du
jour et si M; lé'curé rie visite pas quel
que malade; les portes s'en ouvrent bien
larges, bien hospitalières.
C'est plus loin, dans le, jardin, que
l'on se promène incessamment le long
des allées rétrécies par les fraisiers,'que
l'on cause sans-se douter que les heures
qui ne peuvent' s'attarder à rien, filent
trop - vite. C'est là que fut • méditée
chacune des pensées de ce pétit ouvrage
que devraient lire et relire les mères de
famille. '- . ■ ■ - .
• La Retraite de Madame a plusieurs
volumes. Le troisième, celui qui nous in
téresse, porte, en sous-titre : la Descente.
Un' ; jour nous arrivons à l'hiver de no
tre âge : « C'est le déclin, c'est la.des
cente ! Ce sont toutes les circonstances
de la vie qui, en-atteignant l'âme, dnt
une répercussion fâcheuse sur notre.or
ganisme et nous sommes plutôt les Vic
times de nos douleurs que de nos an
nées. C'est lé soir de la vie,. Madame,
et c'est le moment pour se recueillir,
pour s'écouter. ' »
Alors, dans ijne langue: fort pure et
toujours bienveillante, se;suivent lés le-
.'çons .données -sur F acceptation, de la
vieillesse qui peut encore âgir utile
ment, « car elle a une belle place dans le
monde, puisque c'est à elle qu'il appar
tient de donner la direction et l'exem
ple». '
, Mais, il faut avant l'âge mûr se prépa
rer à ce rôle'd'aïeule qui demande tout
l'effort de l'expérience acquise. La fem
me .en son. ménage a toute autorité, tou
te direction,, mais advient le jour où les
enfants ont pris tout leur sérieux, où les
filles, jeunes mères à leur tour, se dé^
gagent du lien maternel. A "ce moment,
la femme doit savoir être aïeule par la
tendre affabilité, par l'indulgente bonté.
Trois charges incombent aux derniers
relais de la vie pour la femme, celles
d'infirmière d'âmes, de belle^mère et de
grand'mère.
La femme-dont" les cheveux blanchis
sent, dont les yeux parfois' ont pleu'ré
beaucoup, est naturellement la dispen
satrice de^ dons célestes sur les âmes qui
i',entourent. Des fils, des petits-fils mar-
guent' souvent les doctrines reçues, îe
mari ne songe pas toujours au. terme
final qui s'approche et « votre rôle de
femme n'est pas fini, car la Providence
vous en a réservé, pour vos vieux jours,
la partie la plus belle et aussi lia plus
difficile, puisqu'après avoir été épouse
et "mère, il ' vous reste ' à devenir infir
mière d'âme ». .
Le rôle de bëlle-mère « est peut-être
celui qui demande le plus de délicatesse
et d'abnégation ».Il y a donc après le
mariage des çnfamts un nouveau foyer,
au seuil duquel il "faudra vc>us arrêter
et où vous n'avez pas le droit de péné
trer, sans Y être appelée par ' l'affection
de ceux qui aimeront à vous y recevoir,
ou par le besoin qu'ils auront de yôs
lumières ou de votre assistance. Comme
infirmière d'âmes, vous aurez beaucoup
à donner,, comme belle-mère* les sacrifi
ces ne vous manqueront, pas ; il n'y .a
que dans' la'dernière partie de votre rôle
que vous ne trouverez que des consola
tions, lorsque vous serez grand'mère. Il
y a. entre les petits-enfants et vous, en
tre ces deux extrémités de la- vie hu*
m'aine, un échange de tendresses et une
réciprocité touchante d'affections.'
— ^ois-tu, Lili, maman, elle.est .bon
ne, i niais bonne-maman, elle est " plu3
bowne. » .■■■..
Erisuité : '« .Dans la paix et l'union de
tpùs, quel bien vous pouvéz faire, puis
que c'est vous qui avez l'esprit de fa
mille, qui en êtes la tradition, et qui,
mieux que. personne, pouvez transmet-,
tre à vos enfants et à .vos petits-enfants
les principes d'honneur et de vertu que
vous tenez de vos ancêtres;
Toutes ces page? si, profondes en leur
simplicité sont d'un beau réalisme. J'ai
vécu de longues années dans la compa-,
gnie de vieilles tantes que je pourrais
dire être le modèle vivant de ces médi
tations. Ses fils sont des hommes; dans
toute l'acception chrétienne de ce mot
et' quand ils prirent leur essor elle aban
donna tout* contrôle de leurs-actes et.ne
retint par devers elle que le respect ; elle
- '1) La Retraite dè Madame, 1 vol., par ,lvl.
ràbb'é Davenae, chez Léthielleux, 23, rue Cas-
patte,'Paris.' • >
les laissa libres sans abdiquer son titre
de- grand'mère. Cette femme de haute
intelligence et de toute volonté,: l'âge
venant, elle avait compris le vraii -rôle de
.l'aïeule.et quand son pied inhabile tré
bucha, sur le. seuil de ses quatre-vingts
ans, elle était le centre vénéré de toute,
une famille, - !
Vous qui tiendrez à méditer avec ce
charmant avertisseur des années que
vous redoutez, avec ce livre si pieux de
M. l'abbé 'Davènne, consentez à vieillir ;
et si : vous êtes jeunes,- apprenez-à né pas
frémir de cet âge .qui'viendra vous don
ner toute sa noblesse, si'vous savez le
vivre.
Vincent le G ovec.
ÉCHOS
Croix bien placée
Parmi les nouveaux chevaliers de .la Lé-
; gion d'honneur figure M. l'abbé, Faller, qui,
par son ardent patriotisme: et' sa bonté a
su se ; concilier l'estime ' et l'affection' de
tous les-habitants de Mars-la-T6ur.
On connaît soii œuvre : depuis trente-
cinq ans l'abbé Faller s'est appliqué à re
chercher, avec une admirable patience,
les reliques de ceux de nos soldats qui soni',
morts au champ d'honneur dans les jour
nées sanglantes des 16 et 18 août 1870. Le
musée de Mara-la-Tour a été inauguré le
16 août 1902. Des centaines de glorieux sou
venirs y sont déposés et consei-yés-tivÊp un
soin pieux par cet homme de bien quii dé
sirant que son œuvre lui survive, vient
d'en faire don à la commune de Mars-la-
Tour. 1 ■ ■■
M. l'abbé Faller a 77 ans.
Médaille de sauvetage
Sur la liste des médailles de sauvetage
accordées par le ministère des Travaux pu
blics, à l'occasion du 14 juillet, nous rele
vons deux noms dont le voisinage étonne :
celui de M. Goûtant et-celui de. la Sœur
Germaine, religieuse. de Saint-Vincent-de-
Pa,ul.
Le farouche. député d'Ivry, qu'un vif an
ti-cléricalisme à rendu célèbre; ne s'atten
dait peut-être pas- à,,se voir citer auprès
d'une bonne Sœur. r , , -
Ainsi va la destinée. Pendant les inon
dations, M. Coûtant et la, Sœur Germaine
sont restés près des pauvres gens' v.icti-
mè3 de .l'inondation. L'une faisait son de
voir de charité, l'autre,assistait ses. élec
teurs en péril. .
Puis ils sont retpu*nés .chacun a ses
pensées habituelles, Sœur Germaine à su,
piété blanche, M. Coûtant d'Ivry à sa'.pch
litique rouge. - - • *. ■ ■
Et l'un a reçu toute sa récompense; r>a\t«
tre 'méritait' mièujf' encore, mais elle. JJfl
•l'attend.pas desthommes. ■ • .
C'est la- différence. - ~r
M. Vivian! inondé
5.000 ouvriers plombiers* sont en grève
aujourd'hui, présentant des revendications
que M. .Viviani, quand il était député so
cialiste de Paris, aurait appuyées de toute
la force'de son éloquence. ■ - • '
Nous ignorons pour Tinstéunt l'opinion dëi
M. lé-ministre du Travail sur-là grève
elle-même, mais nous apprenons-de'soùwïa
très sûre que; depuis ce matin,- sa colère
contre'las grévistes ne cesse de se mani
fester- violemment- - Voici 1 pourquoi : : . ■ ••£
Une fatalité malicieuse a voulu que jusÇi
tement ce matin-là la conduite d'eau cre
vât; dans la luxueuse salle de bains du
riche appartement qu'il habite, 24, rue Clé-
ment-Marot. Le boudoir sériait -inondé; et
l'inondation menacerait de gagner le caM-
net dé (travail où se trouvent, comme chez
Thomson, des dossiers confidentiels 1 impor
tants. Or, il est 1 impossible, d'envoyer iin
seul ouvrier pour faire cette réparation ur
gente !...' -
■M. -Viviani va peut-être se trouver chassé
l>ar l'eau de son appartement iprivé, en at
tendant que M. le ministre (du Travail soit
chassé du ipalfiisvolé de'l'Archevêché qùH
occupe. 9 ■, t .-
Trop d'esprit nuit
Une petite revue à l'usage de la famille,
écrit l'Opinion, signale à' ses lecteurs les
livres parus sous des rubriques qui .rie
manquent ni de prudence ni de chatme.
Qu'on en juge : . .."O.
.1° Romans dangereux ou réservés aux per»
sonnes de jugement éprouvé. •. : ; , ï.
2° Romans de moeurs conjugales, sentiment
taies ou passionnées. . •
3» Romans pour grandes personnes.- s . •
4° Romans blancs:
D'où l'on peut conclure, remarque flnei
ment la Revue de M. Doumer, que les
grandes personnes ne sont pas d'un juge.»
ment éprouvé et que les romans dangereux
doivent être lus par des - géants ou des
nains. •
L'Opinion a bien de l'esprit, mais trbp.
facile. , .■
Il s'agit ipl.de Romans-Revue, la. vail
lante revue mensuelle de M. l'abb'é Beth
léem, et celle-ci ne s'est jamais avisée
d'écrire que le Livre pour "mes fiïs ne pou.
vait-être- lu par d'autres que les heurèux
enfants de M. Doumer. 'i ■•■■■■>
; Mot de la fin
L'histoire à l'école .laïque:
Le professeur. — Que fit, Jules César
quand il se iut emparé des .Gs,ules ? ■ ■ /■
L'élève, "qui, à ses moments perdus, ta'/
quine lé gôùjon. — Il pêchà à la lign^...-
Le Vatican èt
Les déclarations du', gouvernement espagnol. — Lesi
* résistances catholiques. — La répercussion
internationale :
La duplicité de I. Canalejas
' I '| tmf I II ■*'!■ • ■ {t • :
' Nos dépêches de sàmedi-ont fait res
sortir la duplicité éhontée de M.. Canale
jas: Un nouveau télégramme de notre
correspondant romain met à nu la con
tinuation, de cette* manoeuvre sectaire et
perfide,. Voici cette : mise au point pé--
remptôire : . . - • 4
: Rome, le 31 juillet, 7 h. 45.
Les dépêches de Madrid, ont "donné .le
texte d'une note envoyée par M. Canale]a3
' l'ambassadeur espagnol pour-être remise
i. Vatican, et cette note est publiée dans
lu us les journaux. Mais l 'Osservatore ro-
mano affirme que, jusqu'à cinq heuîre3, cet
après-midi; aucune communication, de ce
^enre n'avait été laite au Saipt-Siège. 1*0.8-
servatore ajoute que le gouvernement espa
gnol a donc communiqué aux journaux le
contenu de cette note avant qu'elle put.pai*-
venir à la connaissance du- -Saint-Siège.- On.
peut 'juger par > là'de la correction diplo
matique de Canalejas, qui 'met . ainsi;; en
effet le comble'à ses procédés.;
- Cette note, communiquée pa.r Canalejas
aux journaux, dit que le .Vatican préten
drait que le gouvernement .abrogeât les dis
positions hostiles à la religion. Nos dé
pêches précédentes ont montré, que le Va-,
tican demande simplement que Canalejas
ne prenne pas des mesures unilatérales sur
des points soumis aux négociations. '
. Ainsi M. Canalejas rompt en visière
avec tous'les usages : diplomatiques et
précipité, par ce manquement aux procé-,
dés les plus élémentaires de la courtoi
sie, une rupture.qu'il veut rendre inévi
table. .
Les agences elles-mêmes nous appor
tent aujourd'hui l'aveu de cette tactique
malhonnête.-. Elles publient en -effet à
leur tour ce télégramme :
Rome, l«.août.
L'ambassadeur ; d'Espagne auprès du
Saint : Siège est parti' à 8 heures ce matin
pour Saint-Sébastien.
La note du gouvernement espagnol sera
remise au- Saint-Siège par le chargé d'af
faires,marquis de, Gonzalez,
En même temps, M. Canalejas prodi
gue les interviews, les déclarations ; il
s'assure de la complicité ;de la presse
sectaire internationale.
Aux uns, — afin d'endormir certaines
vigilances, — il affirme n'en vouloir
qu'au cléricalisme, non au-catholicisme
ni à l'esprit religieux de la nation. Aux
autres, il développe le programme du
plus violent sectarisme. Il compromet la
personne du roi dans-son odieuse poli-
tiaue et-donne des arrhes aux pires ré-
voTutiionhaires. '
■ Les journaux crient bien haut qu'ira;
-derrière lui'toute l'Espagne; applaudis-,
sant'à sa* décision. Cependant il-com-'
prime et oppriiïie les plus imposante#
manifestations catholiques '; on .escamoter
les protestations les plus., unanli-mes et
les plus retentissantes.. On accule les*
catholiques à la résistance, en procla--
mant que seul .le Vatican incite. ;îe& Es?;
pagnols à la révolte. ■ • , . >
Cependant le Saint-Siège reste calirièj'
prudent et ferme, à son ordinaire. -
Il sait quelle cause il défend : l ceJie'.des
consciences et de l'âme espagnôle. C'ést:.
une cause nationale au premier chef .en*
même temps qu'Universelle.' Le Vatican
tient, par ailleurs à défendre . ce, bûïï'
droit selon toutes les formes d'ureé né-'
gociation loyale et' courtoise, en déplîi
des provocations brutales et sournoises-.
Il donne, ainsi, au. monde un, nouveau jit
magnifique spectacle, sur lequel tous les
mensonges officiels ne parviendront pas.
à donner le change. . v
Nul esprit averti et sage ne se laissera
tromper davantage aux fourberies imalâi
droites de M. Canalejas : for-me et fond,
tous les monuments de cette négociation
le^condamnent. .
R. D
- »
Une interview de H^CanaSejas
Le Matin e\ le Figaro ont publié uns
interview presque'identique de- M^tCaiiar :
lejas,? où celui-ci expose. à sa façon la.)
geiièse de la crise ' présente et l'avenir,' de.
sa. politique. . • ■
Voici - les déolarations. du naiWstre au'.
Figaro : ' . V
Nous avions engagé des-.pourparlers, avec
le Vatican pour la réduction des communau
tés religieuses, parce que, sans préjudice 'in
projet de loi sur -ies -associations, nous vou
lions opérer une sélection préalable* d'accord,
avec lui et conformément au-Concordat;- ..' >.
Nous apportâmes aux pourparlers un grand:
esprit de modératioai. Mais le Vatican noua-
répondit, en. nous offrant moins qu'il n'avaiV
concédé tout d'abord à M. Maura, dans son.
projet de réforme du Concordat. r -
- Comme je voulais faire avancer la questiùiK
sans rompre les pourparlers, en vertu d'une;
faculté strictement gouvernementale, jeipoia.'
l'initiative de décrets astreignant los congrô-»
gâtions, à .l'inscription et autorisant les si-,
g nés extérieurs des cultes dissidents. Puis jaV
présentai le projet de la loi du cadenas.
Le Vatican prétendit que ces mesures et
mes' déclarations- aux- journaux entravaient
les négociations et, finalement, nous adressé
une note exigeant, pour .les.continuer, que:
ces décrets restassent sans effet. Devant cett»
mise en demeure inacceptable, nous avons-'
décidé de considérer les négociations comme,'
avortées malgré notre bonne volonté, et d'agir
pour notre compte, suivant notre programme;-
soit par décrets, soit législativemeni. Enfin,;
nous avons rappelé sine die. M; de Ojeda,y
ambassadeur auprès du Vatican, en laissant
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