Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1909-09-12
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 septembre 1909 12 septembre 1909
Description : 1909/09/12 (Numéro 15003). 1909/09/12 (Numéro 15003).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7139581
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 1909
Sobtante-dfroseptième année n* IS .oo S
DIMANCHE 19 SEPTEMB
ABONNEMENTS
fin • -• «' v • • • • ■
Six mois . .•; ..
Trois mois......
, PARIS ETRANGER
et'Départements (Oman postale)
. 28 fr. 36 fr.
. 13 » 19 »
. 7» 10 »
tîv NUMÉRO : 10 centime»
Les mandate et bons de postQ
doivent être adressés
KM .la Directeur des services administratifs
JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR A SIX PAGES
7!u milieu des factions de toute espèce, nous n'appartenant
qu'à l'Église et à la Taitte.
1UMSTRATI0N & RÉDACTION :
Paris, rue Montmartre, 142 (II* arr.J
DÉPOT A, KOME : ea, tlaîB DB li MUtBBTl
Les manuscrits non insérif^ .
ne sont p.as rendus
ANNONCES
-AUX, BUREAUX DU JOURNAZ,
148. - rue ■ Montmartre, ...
$T SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ BELIGŒUM
6. nlace de la Bourse
TÉLÉPHONE : 163-15
quelle sauce?
Cette sauce, c'est celle à laquelle nous
• 6ërons mangés — et nos cuisiniers se
• préoccupent plus encore du nom qui lui
sera donné que les épices et des condi-
ipients devant servir à l'accommoder.
-■ Il s'agit de savoir si le Bloc — l'an
cien 1 Bloc cher àu renégat Combes —:
'sera ou'ne, sera pas constitué.
.- Voilà qui, nous demeure indifférent I;
'.Les catholiques savent assez qu'ils se
ront toujours ceux sur le dos dé qui on
se'bât, et que le Bloc, reconstitué qu ;
non, se reformera, de fait, chaque fois
qu'il^y aura une injustice à'nous infli
ger,: une liberté à, nous arracher. j
Cette question*du- «.-Bloc or not Bloc »j
passionne toutefois les esprits dans le'
parti socialiste ; deux députés, parmi les;
plus "militants du groupe, échangent-
-pour et contre des 'arguments et font va -j
loir-des considérations.
Le citoyen j.-L. Breton en tient pour!
lé Bloc ; il y .voit «'le moyen de r.éa}i-j
,ser les .réformes .». qu'il , .considère 1
« comme le but à atteindre ». Il juge;
l'union des républicains de.gauche.« in-'
dispensable pour activer l'œuvre de cesj
■ réformes; » ; il estime que l'expériencei
des. deux dernières législatures a « am-:
■plement démontré-l'efficacité, de la col-j
laboration'cordiale'des ^radicaux et des'
^socialistes ». ;' i
. Ce Bloc enfariné ne dit rien qui»
faille au-citoyen 'Varenne ; il ne voit
■aucune utilité à « enfermer le. parti sô-
iCialiste dans la délégation des gauches,
.-"hi à l'associer à la responsabilité gou-
-vernementale ». Ce n'est pas qu'il refuse
à' l'ancien Bloc la gratitude que lui'doit!
i l'esprit .persécuteur et jacobin ; l'union j ;
■« étroite » .; des radicaux et des. socialis
ées était, a son sens, indispensable pour
obtenir le vote « des mesures de com
bat contre l'Eglise et parfaire l'côuvre de
laïcisation .par la séparation des Egli
ses et de l'Etat ». * - ■ • --y
Ça, .c'est, (la période héroïque. Mais ;
• tous ces paladins radicaux, si ardents à,
- combattre les moines et les curés, a-t-on
l'espoir de : les',retrouver dans'les rangs'
alors,qu'il s'agira des réformes' : sociales ?
■ . « Que non pas ! » dit M. Varenne, qui;
Be'méfie et flaire un danger : « La po
litique du Bloc entraînerait, dit-il, pour
le parti socialiste, une, abdication par-;
tielle'de son autonomie. r>
• Songez donc que ces Messieurs cou
rent le risqué de rencontrer,, dans la dé
légation des gauches reconstituée, « les;
-.représentants des groupes, du centra
. inhabiles à donner un' concours efficace
-'et résolu « pour une oeuvre de réformes
" économiques .profondes et hardies o>. ,
-i Tout- cela- n'est pas,, d'ailleurs, sans
■inquiéter M. Breton lui-même qui se dé-i
'fend'.dé youloir'reconstituér le Bloc noi^-i
Veau « à l'image de l'ancien Bloc ».'Il
: isait — tout comme son contradicteur —■
que « certains républicains qui firent,:
v'às cette ^époque héroïque, leur devoir, ont
depuis . singulièrement évolué vers la
.Droite » ", il rappelle, avec une mélan
colie non exempte d'irritation, les, daleuses. compromissions ». de l'Alliance
démocratique « avec 3a Réaction et son;
'irréductible hostilité aux idées socialis-;
tes » : ; il ne demande donc pas qu'on
enrôle dans le nouveau Bloc « ces répu
blicains au. souffle court, déjà fatigués:
par ïe,chemin parcouru et. incapables
'"de poucsuivre leur route ». v
. Â.ùssi, pas plus que M. Varenne,, qe
\tient-il à «.remorquer ces poids morts,
à encombrer, idès son entrée en campa-,
gne, l'armée nouvelle de ces infirmes,
de ces malades, qui empliraient tout de
suite les ambulances '». r
• : Les deux compères sont donc d'accord,
■ eu ! fond, sur deux points : nécessité de
s'unir entre blocarçls de l'ancien et du
nouveau ' stylé' pour, persécuter l'Eglise
' 'et .'lies catholiques ' — et de cela nous
étions persuadés par une longue et dou
loureuse expérience, sans qu'il fût be-
«iôih d'enregistrer, leuçs,nouveaux aveux;
■réjeter,''comme, inutiles, ceux des alliés
d'hier qui s'associèrent à une malpropre
et criminelle besogne^ mais qui se refu
sent aujourd'hui à suivre l'armée socia-
listedans sa . destruction de l'édifice so
cial.. 1 •'
, j, ^ A"'
Ceci est/d'une' implacable logique ,et
ïie s'aurait surprendre que 'les n.aïfs par
mi îles prétendus Àaôdérés, opportunistes
impénitents, qui-crurent donner des ga
ges suffisants aux radicaux et -aux socia
listes en-, menant avec eux la campagne
anticléricale.' Leur concours fut' amica
lement requis alors qu'il s'agissait de
voter «' fes mesurés' de (tombât contre
l'Eglise;» ; ils'redeviennent suspects, ils
ne son't plus que des « poids morts », des
« infirmes , » ■ et dés « malades » s'ils se
permettent, de discuter les mesures, de
désagrégation, sociale, .arrêtées dans les
conseiilsi, révolutionnaires. ; . ■
La leiçon est dure, -.elle n'est inatten
due que d'eux-mêmes ; elle est méritée
aussi, parties radicaux, couleur Alliance
-démocratique, à qui des événements re-.
nouvelés auraient dû apprendre - qu'ils
ne furent jamais, bons, dans leur union
avec les socialistes, qu'à tirer les mar
rons du feu. j ;
Quelquesruns, certes, sont bien admis
à les croquer ; quelques-uns obtiennent
bien, ici et là, des portefeuilles dans des
combinaisons dites socialistes, mais c'est
à la condition de « donner des gages »
— le mot est de M. Varenne —et ces
combinaisons éphémères s'écrouleront
bien vite sous la poussée démagogique.
C'est ainsi qu'il y a trois jours le Con
seil fédéral du Parti socialiste décidait
à l'unanimité de « refuser toute con
fiance au. gouvernement que s'est ac
tuellement donné la classe bourgeoise,
et de mettre en garde le.'prolétariat vis-
à-vis d'un ministère dirigé par des hom
mes qui l'ont trahi », et l'un des mem
bres du Parti .précise ainsi l'attitude à
prendre vis-à-vis du cabinet; : « Ni al
liance ni compromission: »
II est donc probable que, nonobstant
les objurgations de M, Breton, le Bloc
ne se reconstituera point, même sous les
garanties' par lui indiquées ; la discorde
ira 's'ac centuant entre les violents et, les
habiles. Redisons toute notre indiffé
rence à cet égard. Nous nous bornerons
à compter les coups et aussi hélas !
à les recevoir. . ,
R. de la Tour du Villard., :
D'tijr jouit jî
— A Auch, grandiose manifestation pour
protester contré la saisie du fisc à l'arche-
vtché. ' ■• •• . ■
— L'explorateur Peary a fait un récit
détaillé de son voyage au Pôle Nord. Cook
a quitté Copenhague; . !
— L'accord est conclu entre les entrepre-'.
neurs et les maçons qui reprendront le tra
vail aujourd'hui. :i
■— Une juste, répression continue en Es-i
pagne. 1
— M.i Millerand a visité le port du Ha-'
vie. L'amirat Boué de Lapeyrère a visité
l'arsenal de IHzerle.
Au jour le jour
° ' '' ' ' .... i ...... l'n mii'i f 11 in i ' i i»
JLè dtté de Corse '
et le prince d'Alg-er
La .Liberté, qui reproduit chaque soir
certains des,échos qu'elle publia, il y a
quarante ans., citait hier la nouvelle sui
vante qvïelle donna le 9 septembre 1869 :
« A la suite du séjour qu'avec l'ijnpé-
ratHce, le prince impérial vient de faire
en Corse, le conseil municipal d'Ajaccio,
dans une. séance extraordinaire, a de
mandé que le titre de. duc de Corse soit
donné au jeune prince. Le maire d Ajac-
cio vient de faire parvenir à l'Empereur\
le vœu. de ses collègues de l'assemblée. »
J'ignorais que le. Conseil municipal
d'Ajaccio eût soumis à Napoléon III le
vœu en question. Sans doute, l'Empe
reur rejeta cette requête quelque peu bi-l
zarre. Je suppose que M. Conti fut char
gé d'écrire au- maire la lettre officielle ;i
« Sa Majesté est' profondément touchée,
mais Elle regrette que des décisions déjà
prises... etc. Toutefois, Elle n'oublie
point que la Corse, berceau de sa fa
mille... etc., etc. »
Toujours gouvernementaux, ces bons
Corses! J'imagine que feu Arène, qui
rallia si bien l'Ile verte au Bloc, eut le
sourire si, 'en compulsant les registres
de la mairie d'Ajacçio^, il eût • un jour
.l'occasion de lire la susdite requête.
: E't ce titre de « duc ' de Corse » m'a
rappelé que le duc de Chartres porterait
le titre de Prince d'Alger, si son aïeul
avait accédé au désir âu duc d'Orléans.
; Dans son testament — écrit à l'époque
où là seconde grossesse de Mme la du
chesse d v Orléans venait d'être annoncée
officiellement — le fils aîné du Roi Phi
lippe avait dit {je cite dé mémoire
n'ayant pas le texte sous les yeux) : « Si
le second enfant que va me donner Hé-,
lëne est un fils, je souhaiterais que le
Roi daignât lui. donner le titre de
« prince d'Alger », en souvenir dé ce que
les princes de notre maison ont fait en
ce beau pays. »
Mais, lorsque le second fils dû duc
d'Orléans naquit — 9 novembre 1840 —
le prince royal vivait encore, et peut-
être ne soumit-il pas verbalement à son
père le vœu qu'il avait consigné dans
son testament.
C'est, on le sait, en 1842 ■— le 13 juil
let—que le duc d'Orléans péril sur la
route dé la Révolte. Cette voie était & ha
bitude sillonnée par nombre de pas
sants. Il était midi.
' Or, ce jour-là,- par un hasard singu
lier, elle était déserte. Hasard non moins
étrange : le prince était seul, sans aide
de camp, sans domestique, dans sa ca
lèche, attèléè en demi-daumont. Per
sonne, par conséquent, n'assista à la ca
tastrophe.
M. Guérard, l'ancien, professeur de
mathématiques du Prince, qui avait dé-,
jeûné avec lui; s'était montré surpris de
voir le duc dfOrléaris monter seul en.
voiture et lui avait manifesté ion éton-
nement.
—- Tous mes gens font les paquets, lui
avait ; répondu le- Prince (il partait lè
soir, même pour le camp de Saint-Omer)
et je 'sors seulement pour aller à Saint-
Cloud, afin de faire mes adieux à la
Reine. Dans trois heurfs, je serai re
venu. Au revoir, Guérard, nous nous re
trouverons à Plombiè'res .J.
' : M ANTENAY. • '
(®à et là
Le temps qu'il fait et qu'il fera. — 'Au
dire de Messieurs les Vieux Majors N 0 ' 1
et 2, la première-décade de septembre
devait être belle et chaude. Seul, M. Alfred
Jouan avait annoncé pour cette période
un refroidissement de la température avec
un peu de pluie, mais pas de grêle. On
voit que c'est ce dernier météorologiste qui
avait raison.
Mais attendons la fin et voyons ce quô
nous réserve l'avenir. « Vers le 11 septem
bre, annonce M., Joiion, la hausse thermo-
métrique augmentera progressivement
jusqu'au 20 ; ce ser.a une période de jour
nées splendides ». Le Vieux Major h° 1
prévoit au contraire des orages et des
pluies du 9 au 21 et un temps, froid du
14 au 16 ; quant au N« 2, il prédit du 13
au 18 un temps variable avec averses
orageuses.
« A, la date d.u 20 septembre, continue
M. Joûon, surviendra un orage avec temps
lourd que rendra plus pénible un vent du ,
Sud peu violent mais persistant : journées
magnifiques qui se prolongeront jusqu'au
8 octobre, avec seulement un peu de jpluie '
le 27 septembre ».
« En résumé^ conclut-il, temps chauds et
beaux, extrêmement secs : telle sera la 4
caractéristique de septembre ». Espérons
que cette fois encore, M. Jouon, aura prévu
juste.
«V ' ,
Le surhomme devant l'occultiste. — Il
était question hier; dans l'Univers, de l'oc
cultiste Rudolf Stein'er. Contons à ce pro
pos l'impression que produisit sur celui-ci
une entrevue qu'il eut avec l'inventeur, du
surhomme, Nietzsche, tant vanté par les,
g'obeurs. . C'est M. Edouard Schuré qui
parle :
. , « Rudolf, Steiner venait de faire unfe
conférence impartiale sur l'auteur de Zara-i
tlioustra. A ce propos, la sœur de Nietzsche'
pria le critique sympathique de venir le
trouver à Naumburg, où son- malheureux'j
frèré agonisait lentement. Mme Foerster
conduisit le visiteur à la porte de l'appar
tement, où. Nietzsche reposait sur une :
chaise longue dans un état comateux,
inerte, hébété.
« Ce spectacle attristant eut pour R. Stei
n'er quelque chose de singulièrement signi
ficatif. Il y vit le dernier acte de i la tra
gédie du surhomme manqué ».
*V.
Le. bréviaire de M. Brisson. -^- Loin du
Parlement et des soucis du fauteuil, les
présidents de la Chambre et du Sénat
goûtent différemment la joie des villégia
tures. . ■ ■' ■ ' >' ■ ■ :
M. Antonin Dubost, alpiniste distingué,
bat tous les environs de la Tour-du-Pin,
escaladant les sommets en homme que le
pouvoir conserve. . .
M. Brisison, moins ingambe, a trouvé, à
Montmorency, le petit trou pas. cher où/
chaque jour, paraît-il, assis au. pied d'un
chêne et les pieds dans le gazon; il lit Ta
cite.
Mais encore, laquelle des œuvres de Ta
cite ?. ;
Le Dialogue des Orateurs ? Ce n'est pas
vraisemblable, M. Brission ayant assez des
sessions parlementaires pour se divertir
aux plaisirs oratoires. ' ■
. C'est, plutôt dans la Vie d'Agricola que
s'absorbe le .sévère président.. ■
Mais il est plus probable , encore que l'his
toire, du peuple romain est le sujet des
méditations de M. Brisson ; cette histoire
où Tacite nous apprend le mieux que la
sagesse consiste à tirer le meilleur parti
du bien de chaque régime,, et Tacite était
un vieux républicain qui ne se fit pas faute
de servir les empires.
La, machine d écrire télégraphique. — Le
ministère des Postes et Télégraphes fait,
procédér en ce moment, au laboratoire de
l'Ecole supérieure d'électricité, à l'étude
d'un nouvel appareil inventé par un prélat
italien, le professeur Cerebotani, à qui l'on
doit déjà de très importants travaux en
matière d'électricité.
Cet appareiL n'est autre chose qu'une
machine à écrire dont le clavier serait au
poste de départ,-tandis que le rouleau im
primeur se trouverait au poste d'arrivée/
les deux postes é.tant reliés par une ligne
quelconque, télégraphique ou téléphoni
que. ,
Ce qui caractérise ce nouvel appareil èt'
le différencie, essentiellement de tbus les
systèmes analogues, c'est la simplicité ex
traordinaire de-son mécanisme et la faci
lité avec laquelle le premier venu peut
s'en servir.
Cinq minutes suffisent pour apprendre
son maniement et tout dactylographe peut
le faire", fonctionner immédiatement sajns
hésitation.
Un autre avantage d'ordre technique des
plus appréciables consiste à pouvoir, avec
cet appareil et sans organe supplémen
taire,: se mettre en communication sur une
ligne « omnibus .» avec telle ou telle sta
tion que l'on désire,-à l'exclusion des au
tres.-
Le mécanisme de la machine à écrire
télégraphique est aussi simple que celui
de l'appareil Morse.
, Un poêle. — M. Gabriele d'Annunzio est
parti pour la Grèce 1 II a, paraît-il l'inten
tion d'y séjourner longtemps tout le. temps
nécessaire à l'élucubration— que ce mot
est ^laid ! — d'un ouvrage qui. ferait le
guide historique, archéologique, mytholo-.
gique et poétique de THellade.
D'autre part, M. Gabriele' d'Annunzio
qui,' en qualité de- poète, — vates ,, disaient
les Latins, — ste piqùe . de'connaître les
intentions du destin — fçtum —, annonce
sa mor} prochaine. De sorte qu'il semble
bien que ses intentions et celles du destin
soient un peu contradictoires.
Mais toutes 'lës prédictions ne sont que
des prédictions du Vieux -Major I
Nomade,• encore que sédentaire:
Avoir changé d'adresse quatre fois en un
an, tout en ayant gardé le même logement
dans le même immeuble, tel est le cas,
digne d'être noté, pe'ut-êtr3,. d'un de nos
amis'de Montmartre.
Son adresse primitive était rue Caulain-
court, n° 80. Lorsqu'on supprima, le « ma
quis », l'entrée de sa maison, en retrait
profonde de la ligne, se trouva reportée au
m 0 94. Jusque-là, rien que de normal. Mais
voici qu ! un propriétaire de terrains, dans
l'alignement bâtit, sur la rue Caulaincourt,
et, tant que durera la construction' de l'im
meuble, les locataires du 94 de ..cette ru©
n'ont plus accès chez eux que par une en
trée de fortune, au 8 de l'impasse Girardon.
Quand l'immeuble sera fini, notre ami
reprendra l'usage de sa porte d'entrée
d'antan. Mais le nom de la rue ne sera
plus le même, et l'adresse nouvelle sera
rue Junot, 7... i
— Ça me gêne bien un peu tout de
même, dit la victime, qui, sans avoir de
magasin, fait des affaires, a des clients.
Au point que si ça continue, , je me verrai
contraint, pour en finir, similia similibus,
...à déménager tout de bon; :
Un interprète promenait il y a quelque
temps un vieil Anglais,irascible et méfiant,,
qui s'obstinait à faire tout le contraire de
ce que lui 'proposait son guide.
C'est ainsi que le matin même, n'ayant
pas voulu suivre son mentor dans le res
taurant où itl voulait l'entraîner, il était
allé se faire exploiter « à fond » chez un
traiteur très à la mode.
L'après-midi, arrêt devant la vitrine où,
au milieu de pièces anatomiques, figurait
un magnifique « écorché ». ;
— Aôh... dit l'Anglais. Interprète, pôvez-
vous me dire ce qu'est ceci ?
— Ça, monsieur, répond notre homme,
qui conservait une dent contre celui qui
lui avait fait « rater sa commission », c'est
un Anglais têtu comme vous qui n'a pas
voulu écouter son guide et qui est allé dé-,
jeûner dans un restaurant des Champs-
Elysées...
L'Anglais n'a jamais compris...
L'Union catholique
.. . et les éleetions
•Il y a environ un mois, nous avons
signalé ce que. disaient la Germania,
l'organe du centre, catholique allemand,
et divers»autres grands journaux de l'é
tranger au sujet du programme d'action
catholique de notre directeur, M. Fran
çois Veuillot.
Le Vaterland de Vienne, le plus an-!
cien organe catholique autrichien, vient
de consacrer deux articles à oe pro
gramme ; le premier, en date du 3 sep
tembre, est intitulé : « L'unification des
catholiques français » ; l'autre, en date
du v 8 septembre, se rapporte surtout à
la grave question de l'Ecole.
L'article du 3 septembre est un exposé;
clair et précis de ce que, M. François
Veuillot a dit au sujet de la situation
faite aux catholiques français, et du pco-
gramme proposé. "
« L'exposé et le programme de M.
François Veuillot, -— dit le grand organe
catholique autrichien — fait une grande
impression en France. L'impression estj
d'autant plus grande que, selon la con
viction générale, le programme de. l'U
nivers n'est pas en contradiction avec
ce que les autorités compétentes de
Rome pensent à ce même sujet...
« Les royalistes français, mis forte
ment à l'arrière-plan par les indications
de Léon XIII, peuvent marcher pari
passu avec les catholiques,'partisans de
la constitution républicaine, du momeijt
qu'ils foiit ' du : programme de François;
Veuillot, le leur. »
■Le second article, celui du 8 septem
bre, traite explicitement des nouveaux
cofjpst l'on s'apprête à porter à
l'Eglise" et à l'Ecole chrétienne.. On y
conseille aux catholiques français de;
provoquer un grand mouvement, abso
lument nécessaire pour rejeter avec'suc
cès les ' nouveaux attentats. Puis l'arti-;
cle conclut : . ' I
« Les récents conseils et avis, donnes
par M. François Veuillot sur la base
des plus récentes indications du Pape,
au sujet des élections, doivent être médi
tés et suivis. Mais à côté de cela il faut
que l'action catholique française ' faisse,
tous ses efforts en vue de mettre un;
terme à l'indigne traitement dont les ca
tholiques sont l'objet de la part dé ceux
qui détiennent le pouvoir et lesquels!
sont les ennemis de l'Eglise. Une poli
tique sage et prudente d'hommes d'Etat
n'est plus de mise. Seule l'indignatitm
profonde des masses populaires saurait
mettre l'ennemi en fuite. »
Voilà ce que pensent et disent les,
chefs du mouvement catholique austro-
hongrois. Les sympathies dont y jouis-;
sent les catholiques français font à ces
' derniers un devoir de méditer ces pa
roles et, au besoin, d'en faire leur pro-
flt ' H.-G. F. •
■ La seconde édition de l'Union catholi
que et'les élections est en, vente. , :
Voici les conditions avantageuses que
nous pouvons faire à nos, correspon-
'dâTîtS • ' 1 ''
1 1 exemplaire, 0 fr. 25 ; 10 ex. franco,
2 francs ; 50 ex. franco, 9 francs ; 100
francq, 17 francs.
Les commandes peuvent être adressées
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soit à la librairie P. Lethiélleux, 10, rue
Conditions spéciales pour les libraires. '
PISE AU POIflT
Nous citons à la Revue. de la Pressa
un éloquent article de M. Edouard Dru-
mont, en réponse à notre note sur les re
lations du R. P. du Lac et de M. Marcel
Prévost.
. M. Edouaird Drumonta fcort.d'e penssr
que nous ayons « insinué, a quoi que ce
soit à son égaird, et jamais nous n'avons
dit qu'il eût « plus ou moins altéré la
vérité ». Nous pensions, qu'il ne l'avait
pas connue tout entière d'où son ju-
gemient un peu trop sévère et par comsé ■
quent « peu jusbe ». sur ce , point parti
culier. Nos renseignements nous per
mettaient d'apporter à la conduite, du
P. du Lac envers le nouvel académi
cien!, une explication quie comprendront,
tous les hommes de zèle" et d'apostolat. ;
Nous .serions les premiers à regretter
que l'écrivain, le penseur et l'artiste au
quel nous avons ^souvent rendu justice,
se crût contraint, pour si peu, de,ae dé
sintéresser du P. du Lac, et nous sommes
•heureux, au contraire, de ce que cette
"mise au point .ait. été l'ôccasiion d'uni
motivel article d'où : les sévérités ne. sont
point encore absentes, maâs où te franc
talent abonde.
tolat
(«)
On connaît" les ouvrages publiés par
Mgr Gibier, du temps qu'il transformait
et gouvernait la paroisse de Saint-Pa
terne d'Orléans. M. l'abbé Gibier prê
chait tous les dimanches, à la messe des
hommes. Il adressait à son auditoire des
allocutions courtes et précises, dont l'en
semble .pourrait former toute une biblio-,
thèque d'apologétique populaire. C'était';
de la doctrine très sûre; exactement'
adaptée aux besoins de notre époque eti
mise au point des hommes du peuple.:
En, quelques paragraphes incisifs et;
clairs, il enfonçait dans l'esprit, de l'as
semblée quelques idées nettes^ capables
chacune d'inspirer une résolution prati-,
que. ■
Sur la deitiande de ceux qui avaient 1
entendu cette prédication-, toute actuelle"
et toute apostolique, ou qui en avaient
ouï parler, le curé de Sairit-Pàterne en:
publia plusieurs volumes dont le succès^
considérable et mérité, se prolonge en-,
core."
Evêque de Versaillés, Mgr Gibier,
malgré les labeurs, et les soucis d'une'
charge pastorale qu'il remplit avec une.
activité, inlassable, n'a pas négligé l'en
seignement direct de. son peuple. Soit
par des allocutions, soit par des articles
•insérés dans sa Semaine religieuse, soit
encore par des instructions à ses prêtres
ou à ses fidèles, Mgr Gibier a poursuivi
la méthode d'apostolat qui lui avait si
bien réussi auprès des hommes de Saint-
Paterne. • •
De cet apostolat sont sortis deux vo
lumes qui constituent certainement l'une
des œuvres les plus Opportunes de
l'heure présente, au point de vue de l'ac
tion catholique. • '
Le Travail nécessaire ..et l'Apostolat
opportun se présentent sous la même :
forme que les anciennes conférences de
l'abbé Gibier. Chacun des deux volumes
est composé d'une série' de chapitrés
courts qui, par deux ou trois arguments
clairs et convaincants, atteignent, un
but précis, conduisent à line action dé
terminée.
Le premier nous montre' surtout ce
qu'il faut faire ; dans le second, nous
apprenons par quels moyens nous le
devons faire.
Le travail nécessaire, c'est d'abord 5 ,
l'instruction religieuse dans la famille,,
dans la paroisse, à l'école, dans les ca
téchismes, dans . les œuvres de persé
vérance, dans l'église pour, tous les.fidè
les et en particulier pour les hommes,!
en dehors de l'église pour lés hommes
encore, enfin par la presse. La presse
constitue à elle seule toute une' série de.
chapitres .où réminent écrivain fait res
sortir le mal produit par les mauvais
journaux et le bien que peuvent accom
plir les bons, où il montre avec quel
scrupule on doit écarter la presse mal
honnête et répandre les organes de vé
rité.
Puis, parmi les tra,vâux nécessaires,
il expose l'évaingélisation de l'enfance
et développe les moyens de préserver,
d'instruire-et d'aguerrir la jeunesse. Il
indique enfin la nécessité de ramener
les hommes à la religion, par.l'action
individuelle et l'action collective, en
particulier par les conférences pour les
hommes' et par les groupements d'hom
mes.
Mais comment réaliser ce travail né
cessaire? - . ;
Le tome second nous l'apprend.
La condition première, indispensable,.
c'est la sanctification personnelle, à la
quelle le pieux évêque de Versailles con
sacre plusieurs chapitres ardents et pé
nétrants. Il y v passe en. revue les diffé-'
rents moyens de .sanctification, les dé
votions, diverses, les; exercices et les as
sociations. de piété. . ■•
. Une seconde partie .est réservée à l'œu
vre si nécessaire, si urgente, du recrute
ment du clergé. Uife troisième examine
les différentes formes de l'apostolat et
lés.œuvres de, zèle.: Mgr Gibier démon
tre qu'à ces œuvres tous les catholiques
doivent et pejuvent • se livrer ; puis il
énumère les œuvres générales, les œu
vres diocésaines, les œuvres paroissia
les. Il insiste avec force sur les devoirs
des pères de famille à l'égard de l'école.
Il détermine, enfin, quelles sont les con
ditions.du succès dans les oeuvrësi.
, Une quatrième partie s'adresse "parti*
culièrement, aux femmes ; elle exposé,
en une série de chapitres,' ce que celles-
ci peuvent accomplir pour l'action, reli
gieuse et comment elles lé dpivent. opé
rer. "" ' "* . i; ,..
. Enfin, la dernière partie résume l'or
ganisation paroissiale que l'évêque de
Versailles a donnée à son populeux' dio
cèse.
En somme, c'est tout un manuel d'ac
tion, de combat et de conquête,- Nous
voudrions que ces deux volumes fussent
entre' toutes les mains, que tohs les es-,
prits. fussent convaincus- des ■ vérités
qu'ils contiennent et que tôute.S"lés "vo
lontés agissent en conformité-des -con
seils qu'ils donnent. ■' ;
' François VEtmiOT.-, .
(1) Mgr Gibier, évêque de Versailles :, Les
Devoirs de. l'heure' présente. Travail néces
saire. Apostolat opportun. 2 vol., chez Le-
thielleux, 10, rue Cassette, Paris. . ■
Nouvelles de Kosne
AUDIENCES PONTIFICALES
Rome, le 9 septembre Î909. ■
Le Pape a neçu aujourd'hui LL- Emïn,
les cardinaux Gennari et Segna, puis un
groupe de personnes parmi lesquelles sa
trouvaient die nombreuses-religieuses ursu-
lines. Hier, jour de la-Nativité de la
Vierge, Sa Sainteté avait suspendu ses/au
diences. Il avait reçu la veille ' S.> Em., le
cardinal Vivès, et, en audience' de cûùgè,
Sa Béatitude Mgr Thomas, patriarche
chaldéesi.: • • . . ■ •.. • -■,
Lire en 2° page : • ■ ■
FEUILLETON' : Questions, historiques.
de GEOFFROY DE GRANDMAISON.
Lire en 3» page : ■ ; < ' . :
LA CHRONIQUEi de J acques des
GACHONS.
Lire en 4 8 page :
NOTRE DERNIERE HEURE.
QUESTIONS MILITAIRES, du général
1 BOURELLY.
Lire en 5^ page-: ,. • .•
FEUILLETON : Plutôt la Mort S de
TOKUTOMI- KENJIRO,
■■ ' •• ' "
».# <
Auguste Comte
et le Catholicisme
PAR M. EDOUARD BEPNÂERT
J'ai reçu, à propos d'un premier -article
publié ici sous ce titile (1), des félicitations
dont il est opportun à tous, égards-de
faire état. D'abord parce qu'^lles,;viennent
de prêtres philosophes qui" connaisséint Jâ
positivisme aussi bien que le peuvent con
naître ceux qui dogmatisent en son noni
dans la feuille qui ne nous nomme' pas.
« par respect pour les idée® "» que'nmfa
représentons. Ensuite, parce qu eUes^ue .
s'adressent pas seulement au signataire
de ces lignes, mais en lui,,>aiï jâurnaL au
quel il a l'honneur et la - joie de- colla
borer. Enfin, parce qu'elles visent leTiut
même que j'avais en vue en rapprochant
des allégations tendancieuses du comtiâte
en question quelques textes "précis" dur
« 'maîtne » dont il s® : réclame. ;
« Vous ne direz jamais aasèz^. inîécrit .à
oe sujet quelqu'un qui sait *ce ■■dûfit - ît
parie, vous ne direz jamais .âssèz cômlpîën
l'équivoque que vous dénoncez- , est' 'daii-
gereuse pour la jieunesse fra'nçâise de
notre "temps. Qui de nos jeuhes' .gens a lu
Comte? Qui de nos jeunes gens a eu
ou aura ce courage ? A peiné si. cieux iqui,
par devoir professionnel, ont à explorer le
fatras encyclopédique de son. œuvre, à
peine s:i; ceux-là, écœurés pâ'r Va^pxiori -de
la loi-talisman des « trois .états », en ont
retenu autre chose que le, souvenir d'un
ennui dont rieh ne peut donner l'idée, si
ce n'est l'expérience de cette lecture,' pou'r-
tant plus utile que jamais... »
Un autre- prêtre, — et celui-ci s'est oc
cupé de la question du néo-comtisme âcr
tu'el — m'exprime len quelques mots cor
diaux sd joie d'avoir 'lu mon,aaitiele: .-« -Oni
verra, dans quelques années, . ajoute-t-il,
le mal que le journal dont vous parlez
fait, par,ses mœurs et ses doctrines,- à;4a
jeunesse de ce pays.' » ; ;. ,
C'est plus qu'il n'en fallait pour me dé
terminer à citer quelques nouveaux textes
à l'effet de mettre en lumière le « respect »
professé par Comte pour les institutions
et les doctrines catholiques. , ■ r
*** ■
Comte, on le ; sait, était aithée. L'argu
ment voltairien dé la montre et dç l'hor
loger, loin d'avoir sur lui aucune'prise,
lfi précipitait en fureur. Il ne trouvait pas
d'expressions assez méprisantes pour, dé
crier « la puérile affectation de, certains
philosophes à vanter la prétendue sagesse
de la nature dans la structure » du corps .
humain. Il dit, à ce prôpos, ceci : ' ;
« Si, entre certaines limites, tout est né
cessairement disposé de ' maïiiè're à pou
voir être, on chercherait néanmoins vai
nement, dans là plupart des arrangements
effectifs^ des preuves d'une sagesse réel
lement supérieure, ou même seulement
égale à la sagesse humaine n. (Cours d&
philosophie positive, édition Schleichef, li
brairie rationaliste, t. III, p. 242, note.)
La biologie qu'il prôna fut d'un matéria
lisme abject. Sa définition de la vie était
empruntée à Broussais, autre -athée, fou
d'orgueil comme lui, lequel,, ainsi que: cha
cun sait, caractérise toute vie par la com
position et la décomposition'. „ . , «..
,Un esprit ainsi disposé ne pouvait, on en
conviendra, tenir en haute estime l'ensei
gnement de -nos docteurs'et de nos saints.
Voici, textuellement, comment il l'appré-
eie ; >
; « Les plus mystiques efforts .de -l'extase
théologique pour s'élever .à la notion de
purs esprits entièrement affranchis, de tous
besoins organiques, et étrangers à toutes,
les passions animales et humaines, n'ont
■-■■■ ■ : , i....'.. .v. ....... y ■ ^ 11 . .1
(1) Voir l'Univers du 6-7 septembre 1909„ ■
Sobtante-dfroseptième année n* IS .oo S
DIMANCHE 19 SEPTEMB
ABONNEMENTS
fin • -• «' v • • • • ■
Six mois . .•; ..
Trois mois......
, PARIS ETRANGER
et'Départements (Oman postale)
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tîv NUMÉRO : 10 centime»
Les mandate et bons de postQ
doivent être adressés
KM .la Directeur des services administratifs
JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR A SIX PAGES
7!u milieu des factions de toute espèce, nous n'appartenant
qu'à l'Église et à la Taitte.
1UMSTRATI0N & RÉDACTION :
Paris, rue Montmartre, 142 (II* arr.J
DÉPOT A, KOME : ea, tlaîB DB li MUtBBTl
Les manuscrits non insérif^ .
ne sont p.as rendus
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-AUX, BUREAUX DU JOURNAZ,
148. - rue ■ Montmartre, ...
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6. nlace de la Bourse
TÉLÉPHONE : 163-15
quelle sauce?
Cette sauce, c'est celle à laquelle nous
• 6ërons mangés — et nos cuisiniers se
• préoccupent plus encore du nom qui lui
sera donné que les épices et des condi-
ipients devant servir à l'accommoder.
-■ Il s'agit de savoir si le Bloc — l'an
cien 1 Bloc cher àu renégat Combes —:
'sera ou'ne, sera pas constitué.
.- Voilà qui, nous demeure indifférent I;
'.Les catholiques savent assez qu'ils se
ront toujours ceux sur le dos dé qui on
se'bât, et que le Bloc, reconstitué qu ;
non, se reformera, de fait, chaque fois
qu'il^y aura une injustice à'nous infli
ger,: une liberté à, nous arracher. j
Cette question*du- «.-Bloc or not Bloc »j
passionne toutefois les esprits dans le'
parti socialiste ; deux députés, parmi les;
plus "militants du groupe, échangent-
-pour et contre des 'arguments et font va -j
loir-des considérations.
Le citoyen j.-L. Breton en tient pour!
lé Bloc ; il y .voit «'le moyen de r.éa}i-j
,ser les .réformes .». qu'il , .considère 1
« comme le but à atteindre ». Il juge;
l'union des républicains de.gauche.« in-'
dispensable pour activer l'œuvre de cesj
■ réformes; » ; il estime que l'expériencei
des. deux dernières législatures a « am-:
■plement démontré-l'efficacité, de la col-j
laboration'cordiale'des ^radicaux et des'
^socialistes ». ;' i
. Ce Bloc enfariné ne dit rien qui»
faille au-citoyen 'Varenne ; il ne voit
■aucune utilité à « enfermer le. parti sô-
iCialiste dans la délégation des gauches,
.-"hi à l'associer à la responsabilité gou-
-vernementale ». Ce n'est pas qu'il refuse
à' l'ancien Bloc la gratitude que lui'doit!
i l'esprit .persécuteur et jacobin ; l'union j ;
■« étroite » .; des radicaux et des. socialis
ées était, a son sens, indispensable pour
obtenir le vote « des mesures de com
bat contre l'Eglise et parfaire l'côuvre de
laïcisation .par la séparation des Egli
ses et de l'Etat ». * - ■ • --y
Ça, .c'est, (la période héroïque. Mais ;
• tous ces paladins radicaux, si ardents à,
- combattre les moines et les curés, a-t-on
l'espoir de : les',retrouver dans'les rangs'
alors,qu'il s'agira des réformes' : sociales ?
■ . « Que non pas ! » dit M. Varenne, qui;
Be'méfie et flaire un danger : « La po
litique du Bloc entraînerait, dit-il, pour
le parti socialiste, une, abdication par-;
tielle'de son autonomie. r>
• Songez donc que ces Messieurs cou
rent le risqué de rencontrer,, dans la dé
légation des gauches reconstituée, « les;
-.représentants des groupes, du centra
. inhabiles à donner un' concours efficace
-'et résolu « pour une oeuvre de réformes
" économiques .profondes et hardies o>. ,
-i Tout- cela- n'est pas,, d'ailleurs, sans
■inquiéter M. Breton lui-même qui se dé-i
'fend'.dé youloir'reconstituér le Bloc noi^-i
Veau « à l'image de l'ancien Bloc ».'Il
: isait — tout comme son contradicteur —■
que « certains républicains qui firent,:
v'às cette ^époque héroïque, leur devoir, ont
depuis . singulièrement évolué vers la
.Droite » ", il rappelle, avec une mélan
colie non exempte d'irritation, les
démocratique « avec 3a Réaction et son;
'irréductible hostilité aux idées socialis-;
tes » : ; il ne demande donc pas qu'on
enrôle dans le nouveau Bloc « ces répu
blicains au. souffle court, déjà fatigués:
par ïe,chemin parcouru et. incapables
'"de poucsuivre leur route ». v
. Â.ùssi, pas plus que M. Varenne,, qe
\tient-il à «.remorquer ces poids morts,
à encombrer, idès son entrée en campa-,
gne, l'armée nouvelle de ces infirmes,
de ces malades, qui empliraient tout de
suite les ambulances '». r
• : Les deux compères sont donc d'accord,
■ eu ! fond, sur deux points : nécessité de
s'unir entre blocarçls de l'ancien et du
nouveau ' stylé' pour, persécuter l'Eglise
' 'et .'lies catholiques ' — et de cela nous
étions persuadés par une longue et dou
loureuse expérience, sans qu'il fût be-
«iôih d'enregistrer, leuçs,nouveaux aveux;
■réjeter,''comme, inutiles, ceux des alliés
d'hier qui s'associèrent à une malpropre
et criminelle besogne^ mais qui se refu
sent aujourd'hui à suivre l'armée socia-
listedans sa . destruction de l'édifice so
cial.. 1 •'
, j, ^ A"'
Ceci est/d'une' implacable logique ,et
ïie s'aurait surprendre que 'les n.aïfs par
mi îles prétendus Àaôdérés, opportunistes
impénitents, qui-crurent donner des ga
ges suffisants aux radicaux et -aux socia
listes en-, menant avec eux la campagne
anticléricale.' Leur concours fut' amica
lement requis alors qu'il s'agissait de
voter «' fes mesurés' de (tombât contre
l'Eglise;» ; ils'redeviennent suspects, ils
ne son't plus que des « poids morts », des
« infirmes , » ■ et dés « malades » s'ils se
permettent, de discuter les mesures, de
désagrégation, sociale, .arrêtées dans les
conseiilsi, révolutionnaires. ; . ■
La leiçon est dure, -.elle n'est inatten
due que d'eux-mêmes ; elle est méritée
aussi, parties radicaux, couleur Alliance
-démocratique, à qui des événements re-.
nouvelés auraient dû apprendre - qu'ils
ne furent jamais, bons, dans leur union
avec les socialistes, qu'à tirer les mar
rons du feu. j ;
Quelquesruns, certes, sont bien admis
à les croquer ; quelques-uns obtiennent
bien, ici et là, des portefeuilles dans des
combinaisons dites socialistes, mais c'est
à la condition de « donner des gages »
— le mot est de M. Varenne —et ces
combinaisons éphémères s'écrouleront
bien vite sous la poussée démagogique.
C'est ainsi qu'il y a trois jours le Con
seil fédéral du Parti socialiste décidait
à l'unanimité de « refuser toute con
fiance au. gouvernement que s'est ac
tuellement donné la classe bourgeoise,
et de mettre en garde le.'prolétariat vis-
à-vis d'un ministère dirigé par des hom
mes qui l'ont trahi », et l'un des mem
bres du Parti .précise ainsi l'attitude à
prendre vis-à-vis du cabinet; : « Ni al
liance ni compromission: »
II est donc probable que, nonobstant
les objurgations de M, Breton, le Bloc
ne se reconstituera point, même sous les
garanties' par lui indiquées ; la discorde
ira 's'ac centuant entre les violents et, les
habiles. Redisons toute notre indiffé
rence à cet égard. Nous nous bornerons
à compter les coups et aussi hélas !
à les recevoir. . ,
R. de la Tour du Villard., :
D'tijr jouit jî
— A Auch, grandiose manifestation pour
protester contré la saisie du fisc à l'arche-
vtché. ' ■• •• . ■
— L'explorateur Peary a fait un récit
détaillé de son voyage au Pôle Nord. Cook
a quitté Copenhague; . !
— L'accord est conclu entre les entrepre-'.
neurs et les maçons qui reprendront le tra
vail aujourd'hui. :i
■— Une juste, répression continue en Es-i
pagne. 1
— M.i Millerand a visité le port du Ha-'
vie. L'amirat Boué de Lapeyrère a visité
l'arsenal de IHzerle.
Au jour le jour
° ' '' ' ' .... i ...... l'n mii'i f 11 in i ' i i»
JLè dtté de Corse '
et le prince d'Alg-er
La .Liberté, qui reproduit chaque soir
certains des,échos qu'elle publia, il y a
quarante ans., citait hier la nouvelle sui
vante qvïelle donna le 9 septembre 1869 :
« A la suite du séjour qu'avec l'ijnpé-
ratHce, le prince impérial vient de faire
en Corse, le conseil municipal d'Ajaccio,
dans une. séance extraordinaire, a de
mandé que le titre de. duc de Corse soit
donné au jeune prince. Le maire d Ajac-
cio vient de faire parvenir à l'Empereur\
le vœu. de ses collègues de l'assemblée. »
J'ignorais que le. Conseil municipal
d'Ajaccio eût soumis à Napoléon III le
vœu en question. Sans doute, l'Empe
reur rejeta cette requête quelque peu bi-l
zarre. Je suppose que M. Conti fut char
gé d'écrire au- maire la lettre officielle ;i
« Sa Majesté est' profondément touchée,
mais Elle regrette que des décisions déjà
prises... etc. Toutefois, Elle n'oublie
point que la Corse, berceau de sa fa
mille... etc., etc. »
Toujours gouvernementaux, ces bons
Corses! J'imagine que feu Arène, qui
rallia si bien l'Ile verte au Bloc, eut le
sourire si, 'en compulsant les registres
de la mairie d'Ajacçio^, il eût • un jour
.l'occasion de lire la susdite requête.
: E't ce titre de « duc ' de Corse » m'a
rappelé que le duc de Chartres porterait
le titre de Prince d'Alger, si son aïeul
avait accédé au désir âu duc d'Orléans.
; Dans son testament — écrit à l'époque
où là seconde grossesse de Mme la du
chesse d v Orléans venait d'être annoncée
officiellement — le fils aîné du Roi Phi
lippe avait dit {je cite dé mémoire
n'ayant pas le texte sous les yeux) : « Si
le second enfant que va me donner Hé-,
lëne est un fils, je souhaiterais que le
Roi daignât lui. donner le titre de
« prince d'Alger », en souvenir dé ce que
les princes de notre maison ont fait en
ce beau pays. »
Mais, lorsque le second fils dû duc
d'Orléans naquit — 9 novembre 1840 —
le prince royal vivait encore, et peut-
être ne soumit-il pas verbalement à son
père le vœu qu'il avait consigné dans
son testament.
C'est, on le sait, en 1842 ■— le 13 juil
let—que le duc d'Orléans péril sur la
route dé la Révolte. Cette voie était & ha
bitude sillonnée par nombre de pas
sants. Il était midi.
' Or, ce jour-là,- par un hasard singu
lier, elle était déserte. Hasard non moins
étrange : le prince était seul, sans aide
de camp, sans domestique, dans sa ca
lèche, attèléè en demi-daumont. Per
sonne, par conséquent, n'assista à la ca
tastrophe.
M. Guérard, l'ancien, professeur de
mathématiques du Prince, qui avait dé-,
jeûné avec lui; s'était montré surpris de
voir le duc dfOrléaris monter seul en.
voiture et lui avait manifesté ion éton-
nement.
—- Tous mes gens font les paquets, lui
avait ; répondu le- Prince (il partait lè
soir, même pour le camp de Saint-Omer)
et je 'sors seulement pour aller à Saint-
Cloud, afin de faire mes adieux à la
Reine. Dans trois heurfs, je serai re
venu. Au revoir, Guérard, nous nous re
trouverons à Plombiè'res .J.
' : M ANTENAY. • '
(®à et là
Le temps qu'il fait et qu'il fera. — 'Au
dire de Messieurs les Vieux Majors N 0 ' 1
et 2, la première-décade de septembre
devait être belle et chaude. Seul, M. Alfred
Jouan avait annoncé pour cette période
un refroidissement de la température avec
un peu de pluie, mais pas de grêle. On
voit que c'est ce dernier météorologiste qui
avait raison.
Mais attendons la fin et voyons ce quô
nous réserve l'avenir. « Vers le 11 septem
bre, annonce M., Joiion, la hausse thermo-
métrique augmentera progressivement
jusqu'au 20 ; ce ser.a une période de jour
nées splendides ». Le Vieux Major h° 1
prévoit au contraire des orages et des
pluies du 9 au 21 et un temps, froid du
14 au 16 ; quant au N« 2, il prédit du 13
au 18 un temps variable avec averses
orageuses.
« A, la date d.u 20 septembre, continue
M. Joûon, surviendra un orage avec temps
lourd que rendra plus pénible un vent du ,
Sud peu violent mais persistant : journées
magnifiques qui se prolongeront jusqu'au
8 octobre, avec seulement un peu de jpluie '
le 27 septembre ».
« En résumé^ conclut-il, temps chauds et
beaux, extrêmement secs : telle sera la 4
caractéristique de septembre ». Espérons
que cette fois encore, M. Jouon, aura prévu
juste.
«V ' ,
Le surhomme devant l'occultiste. — Il
était question hier; dans l'Univers, de l'oc
cultiste Rudolf Stein'er. Contons à ce pro
pos l'impression que produisit sur celui-ci
une entrevue qu'il eut avec l'inventeur, du
surhomme, Nietzsche, tant vanté par les,
g'obeurs. . C'est M. Edouard Schuré qui
parle :
. , « Rudolf, Steiner venait de faire unfe
conférence impartiale sur l'auteur de Zara-i
tlioustra. A ce propos, la sœur de Nietzsche'
pria le critique sympathique de venir le
trouver à Naumburg, où son- malheureux'j
frèré agonisait lentement. Mme Foerster
conduisit le visiteur à la porte de l'appar
tement, où. Nietzsche reposait sur une :
chaise longue dans un état comateux,
inerte, hébété.
« Ce spectacle attristant eut pour R. Stei
n'er quelque chose de singulièrement signi
ficatif. Il y vit le dernier acte de i la tra
gédie du surhomme manqué ».
*V.
Le. bréviaire de M. Brisson. -^- Loin du
Parlement et des soucis du fauteuil, les
présidents de la Chambre et du Sénat
goûtent différemment la joie des villégia
tures. . ■ ■' ■ ' >' ■ ■ :
M. Antonin Dubost, alpiniste distingué,
bat tous les environs de la Tour-du-Pin,
escaladant les sommets en homme que le
pouvoir conserve. . .
M. Brisison, moins ingambe, a trouvé, à
Montmorency, le petit trou pas. cher où/
chaque jour, paraît-il, assis au. pied d'un
chêne et les pieds dans le gazon; il lit Ta
cite.
Mais encore, laquelle des œuvres de Ta
cite ?. ;
Le Dialogue des Orateurs ? Ce n'est pas
vraisemblable, M. Brission ayant assez des
sessions parlementaires pour se divertir
aux plaisirs oratoires. ' ■
. C'est, plutôt dans la Vie d'Agricola que
s'absorbe le .sévère président.. ■
Mais il est plus probable , encore que l'his
toire, du peuple romain est le sujet des
méditations de M. Brisson ; cette histoire
où Tacite nous apprend le mieux que la
sagesse consiste à tirer le meilleur parti
du bien de chaque régime,, et Tacite était
un vieux républicain qui ne se fit pas faute
de servir les empires.
La, machine d écrire télégraphique. — Le
ministère des Postes et Télégraphes fait,
procédér en ce moment, au laboratoire de
l'Ecole supérieure d'électricité, à l'étude
d'un nouvel appareil inventé par un prélat
italien, le professeur Cerebotani, à qui l'on
doit déjà de très importants travaux en
matière d'électricité.
Cet appareiL n'est autre chose qu'une
machine à écrire dont le clavier serait au
poste de départ,-tandis que le rouleau im
primeur se trouverait au poste d'arrivée/
les deux postes é.tant reliés par une ligne
quelconque, télégraphique ou téléphoni
que. ,
Ce qui caractérise ce nouvel appareil èt'
le différencie, essentiellement de tbus les
systèmes analogues, c'est la simplicité ex
traordinaire de-son mécanisme et la faci
lité avec laquelle le premier venu peut
s'en servir.
Cinq minutes suffisent pour apprendre
son maniement et tout dactylographe peut
le faire", fonctionner immédiatement sajns
hésitation.
Un autre avantage d'ordre technique des
plus appréciables consiste à pouvoir, avec
cet appareil et sans organe supplémen
taire,: se mettre en communication sur une
ligne « omnibus .» avec telle ou telle sta
tion que l'on désire,-à l'exclusion des au
tres.-
Le mécanisme de la machine à écrire
télégraphique est aussi simple que celui
de l'appareil Morse.
, Un poêle. — M. Gabriele d'Annunzio est
parti pour la Grèce 1 II a, paraît-il l'inten
tion d'y séjourner longtemps tout le. temps
nécessaire à l'élucubration— que ce mot
est ^laid ! — d'un ouvrage qui. ferait le
guide historique, archéologique, mytholo-.
gique et poétique de THellade.
D'autre part, M. Gabriele' d'Annunzio
qui,' en qualité de- poète, — vates ,, disaient
les Latins, — ste piqùe . de'connaître les
intentions du destin — fçtum —, annonce
sa mor} prochaine. De sorte qu'il semble
bien que ses intentions et celles du destin
soient un peu contradictoires.
Mais toutes 'lës prédictions ne sont que
des prédictions du Vieux -Major I
Nomade,• encore que sédentaire:
Avoir changé d'adresse quatre fois en un
an, tout en ayant gardé le même logement
dans le même immeuble, tel est le cas,
digne d'être noté, pe'ut-êtr3,. d'un de nos
amis'de Montmartre.
Son adresse primitive était rue Caulain-
court, n° 80. Lorsqu'on supprima, le « ma
quis », l'entrée de sa maison, en retrait
profonde de la ligne, se trouva reportée au
m 0 94. Jusque-là, rien que de normal. Mais
voici qu ! un propriétaire de terrains, dans
l'alignement bâtit, sur la rue Caulaincourt,
et, tant que durera la construction' de l'im
meuble, les locataires du 94 de ..cette ru©
n'ont plus accès chez eux que par une en
trée de fortune, au 8 de l'impasse Girardon.
Quand l'immeuble sera fini, notre ami
reprendra l'usage de sa porte d'entrée
d'antan. Mais le nom de la rue ne sera
plus le même, et l'adresse nouvelle sera
rue Junot, 7... i
— Ça me gêne bien un peu tout de
même, dit la victime, qui, sans avoir de
magasin, fait des affaires, a des clients.
Au point que si ça continue, , je me verrai
contraint, pour en finir, similia similibus,
...à déménager tout de bon; :
Un interprète promenait il y a quelque
temps un vieil Anglais,irascible et méfiant,,
qui s'obstinait à faire tout le contraire de
ce que lui 'proposait son guide.
C'est ainsi que le matin même, n'ayant
pas voulu suivre son mentor dans le res
taurant où itl voulait l'entraîner, il était
allé se faire exploiter « à fond » chez un
traiteur très à la mode.
L'après-midi, arrêt devant la vitrine où,
au milieu de pièces anatomiques, figurait
un magnifique « écorché ». ;
— Aôh... dit l'Anglais. Interprète, pôvez-
vous me dire ce qu'est ceci ?
— Ça, monsieur, répond notre homme,
qui conservait une dent contre celui qui
lui avait fait « rater sa commission », c'est
un Anglais têtu comme vous qui n'a pas
voulu écouter son guide et qui est allé dé-,
jeûner dans un restaurant des Champs-
Elysées...
L'Anglais n'a jamais compris...
L'Union catholique
.. . et les éleetions
•Il y a environ un mois, nous avons
signalé ce que. disaient la Germania,
l'organe du centre, catholique allemand,
et divers»autres grands journaux de l'é
tranger au sujet du programme d'action
catholique de notre directeur, M. Fran
çois Veuillot.
Le Vaterland de Vienne, le plus an-!
cien organe catholique autrichien, vient
de consacrer deux articles à oe pro
gramme ; le premier, en date du 3 sep
tembre, est intitulé : « L'unification des
catholiques français » ; l'autre, en date
du v 8 septembre, se rapporte surtout à
la grave question de l'Ecole.
L'article du 3 septembre est un exposé;
clair et précis de ce que, M. François
Veuillot a dit au sujet de la situation
faite aux catholiques français, et du pco-
gramme proposé. "
« L'exposé et le programme de M.
François Veuillot, -— dit le grand organe
catholique autrichien — fait une grande
impression en France. L'impression estj
d'autant plus grande que, selon la con
viction générale, le programme de. l'U
nivers n'est pas en contradiction avec
ce que les autorités compétentes de
Rome pensent à ce même sujet...
« Les royalistes français, mis forte
ment à l'arrière-plan par les indications
de Léon XIII, peuvent marcher pari
passu avec les catholiques,'partisans de
la constitution républicaine, du momeijt
qu'ils foiit ' du : programme de François;
Veuillot, le leur. »
■Le second article, celui du 8 septem
bre, traite explicitement des nouveaux
cofjpst l'on s'apprête à porter à
l'Eglise" et à l'Ecole chrétienne.. On y
conseille aux catholiques français de;
provoquer un grand mouvement, abso
lument nécessaire pour rejeter avec'suc
cès les ' nouveaux attentats. Puis l'arti-;
cle conclut : . ' I
« Les récents conseils et avis, donnes
par M. François Veuillot sur la base
des plus récentes indications du Pape,
au sujet des élections, doivent être médi
tés et suivis. Mais à côté de cela il faut
que l'action catholique française ' faisse,
tous ses efforts en vue de mettre un;
terme à l'indigne traitement dont les ca
tholiques sont l'objet de la part dé ceux
qui détiennent le pouvoir et lesquels!
sont les ennemis de l'Eglise. Une poli
tique sage et prudente d'hommes d'Etat
n'est plus de mise. Seule l'indignatitm
profonde des masses populaires saurait
mettre l'ennemi en fuite. »
Voilà ce que pensent et disent les,
chefs du mouvement catholique austro-
hongrois. Les sympathies dont y jouis-;
sent les catholiques français font à ces
' derniers un devoir de méditer ces pa
roles et, au besoin, d'en faire leur pro-
flt ' H.-G. F. •
■ La seconde édition de l'Union catholi
que et'les élections est en, vente. , :
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soit à la librairie P. Lethiélleux, 10, rue
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PISE AU POIflT
Nous citons à la Revue. de la Pressa
un éloquent article de M. Edouard Dru-
mont, en réponse à notre note sur les re
lations du R. P. du Lac et de M. Marcel
Prévost.
. M. Edouaird Drumonta fcort.d'e penssr
que nous ayons « insinué, a quoi que ce
soit à son égaird, et jamais nous n'avons
dit qu'il eût « plus ou moins altéré la
vérité ». Nous pensions, qu'il ne l'avait
pas connue tout entière d'où son ju-
gemient un peu trop sévère et par comsé ■
quent « peu jusbe ». sur ce , point parti
culier. Nos renseignements nous per
mettaient d'apporter à la conduite, du
P. du Lac envers le nouvel académi
cien!, une explication quie comprendront,
tous les hommes de zèle" et d'apostolat. ;
Nous .serions les premiers à regretter
que l'écrivain, le penseur et l'artiste au
quel nous avons ^souvent rendu justice,
se crût contraint, pour si peu, de,ae dé
sintéresser du P. du Lac, et nous sommes
•heureux, au contraire, de ce que cette
"mise au point .ait. été l'ôccasiion d'uni
motivel article d'où : les sévérités ne. sont
point encore absentes, maâs où te franc
talent abonde.
tolat
(«)
On connaît" les ouvrages publiés par
Mgr Gibier, du temps qu'il transformait
et gouvernait la paroisse de Saint-Pa
terne d'Orléans. M. l'abbé Gibier prê
chait tous les dimanches, à la messe des
hommes. Il adressait à son auditoire des
allocutions courtes et précises, dont l'en
semble .pourrait former toute une biblio-,
thèque d'apologétique populaire. C'était';
de la doctrine très sûre; exactement'
adaptée aux besoins de notre époque eti
mise au point des hommes du peuple.:
En, quelques paragraphes incisifs et;
clairs, il enfonçait dans l'esprit, de l'as
semblée quelques idées nettes^ capables
chacune d'inspirer une résolution prati-,
que. ■
Sur la deitiande de ceux qui avaient 1
entendu cette prédication-, toute actuelle"
et toute apostolique, ou qui en avaient
ouï parler, le curé de Sairit-Pàterne en:
publia plusieurs volumes dont le succès^
considérable et mérité, se prolonge en-,
core."
Evêque de Versaillés, Mgr Gibier,
malgré les labeurs, et les soucis d'une'
charge pastorale qu'il remplit avec une.
activité, inlassable, n'a pas négligé l'en
seignement direct de. son peuple. Soit
par des allocutions, soit par des articles
•insérés dans sa Semaine religieuse, soit
encore par des instructions à ses prêtres
ou à ses fidèles, Mgr Gibier a poursuivi
la méthode d'apostolat qui lui avait si
bien réussi auprès des hommes de Saint-
Paterne. • •
De cet apostolat sont sortis deux vo
lumes qui constituent certainement l'une
des œuvres les plus Opportunes de
l'heure présente, au point de vue de l'ac
tion catholique. • '
Le Travail nécessaire ..et l'Apostolat
opportun se présentent sous la même :
forme que les anciennes conférences de
l'abbé Gibier. Chacun des deux volumes
est composé d'une série' de chapitrés
courts qui, par deux ou trois arguments
clairs et convaincants, atteignent, un
but précis, conduisent à line action dé
terminée.
Le premier nous montre' surtout ce
qu'il faut faire ; dans le second, nous
apprenons par quels moyens nous le
devons faire.
Le travail nécessaire, c'est d'abord 5 ,
l'instruction religieuse dans la famille,,
dans la paroisse, à l'école, dans les ca
téchismes, dans . les œuvres de persé
vérance, dans l'église pour, tous les.fidè
les et en particulier pour les hommes,!
en dehors de l'église pour lés hommes
encore, enfin par la presse. La presse
constitue à elle seule toute une' série de.
chapitres .où réminent écrivain fait res
sortir le mal produit par les mauvais
journaux et le bien que peuvent accom
plir les bons, où il montre avec quel
scrupule on doit écarter la presse mal
honnête et répandre les organes de vé
rité.
Puis, parmi les tra,vâux nécessaires,
il expose l'évaingélisation de l'enfance
et développe les moyens de préserver,
d'instruire-et d'aguerrir la jeunesse. Il
indique enfin la nécessité de ramener
les hommes à la religion, par.l'action
individuelle et l'action collective, en
particulier par les conférences pour les
hommes' et par les groupements d'hom
mes.
Mais comment réaliser ce travail né
cessaire? - . ;
Le tome second nous l'apprend.
La condition première, indispensable,.
c'est la sanctification personnelle, à la
quelle le pieux évêque de Versailles con
sacre plusieurs chapitres ardents et pé
nétrants. Il y v passe en. revue les diffé-'
rents moyens de .sanctification, les dé
votions, diverses, les; exercices et les as
sociations. de piété. . ■•
. Une seconde partie .est réservée à l'œu
vre si nécessaire, si urgente, du recrute
ment du clergé. Uife troisième examine
les différentes formes de l'apostolat et
lés.œuvres de, zèle.: Mgr Gibier démon
tre qu'à ces œuvres tous les catholiques
doivent et pejuvent • se livrer ; puis il
énumère les œuvres générales, les œu
vres diocésaines, les œuvres paroissia
les. Il insiste avec force sur les devoirs
des pères de famille à l'égard de l'école.
Il détermine, enfin, quelles sont les con
ditions.du succès dans les oeuvrësi.
, Une quatrième partie s'adresse "parti*
culièrement, aux femmes ; elle exposé,
en une série de chapitres,' ce que celles-
ci peuvent accomplir pour l'action, reli
gieuse et comment elles lé dpivent. opé
rer. "" ' "* . i; ,..
. Enfin, la dernière partie résume l'or
ganisation paroissiale que l'évêque de
Versailles a donnée à son populeux' dio
cèse.
En somme, c'est tout un manuel d'ac
tion, de combat et de conquête,- Nous
voudrions que ces deux volumes fussent
entre' toutes les mains, que tohs les es-,
prits. fussent convaincus- des ■ vérités
qu'ils contiennent et que tôute.S"lés "vo
lontés agissent en conformité-des -con
seils qu'ils donnent. ■' ;
' François VEtmiOT.-, .
(1) Mgr Gibier, évêque de Versailles :, Les
Devoirs de. l'heure' présente. Travail néces
saire. Apostolat opportun. 2 vol., chez Le-
thielleux, 10, rue Cassette, Paris. . ■
Nouvelles de Kosne
AUDIENCES PONTIFICALES
Rome, le 9 septembre Î909. ■
Le Pape a neçu aujourd'hui LL- Emïn,
les cardinaux Gennari et Segna, puis un
groupe de personnes parmi lesquelles sa
trouvaient die nombreuses-religieuses ursu-
lines. Hier, jour de la-Nativité de la
Vierge, Sa Sainteté avait suspendu ses/au
diences. Il avait reçu la veille ' S.> Em., le
cardinal Vivès, et, en audience' de cûùgè,
Sa Béatitude Mgr Thomas, patriarche
chaldéesi.: • • . . ■ •.. • -■,
Lire en 2° page : • ■ ■
FEUILLETON' : Questions, historiques.
de GEOFFROY DE GRANDMAISON.
Lire en 3» page : ■ ; < ' . :
LA CHRONIQUEi de J acques des
GACHONS.
Lire en 4 8 page :
NOTRE DERNIERE HEURE.
QUESTIONS MILITAIRES, du général
1 BOURELLY.
Lire en 5^ page-: ,. • .•
FEUILLETON : Plutôt la Mort S de
TOKUTOMI- KENJIRO,
■■ ' •• ' "
».# <
Auguste Comte
et le Catholicisme
PAR M. EDOUARD BEPNÂERT
J'ai reçu, à propos d'un premier -article
publié ici sous ce titile (1), des félicitations
dont il est opportun à tous, égards-de
faire état. D'abord parce qu'^lles,;viennent
de prêtres philosophes qui" connaisséint Jâ
positivisme aussi bien que le peuvent con
naître ceux qui dogmatisent en son noni
dans la feuille qui ne nous nomme' pas.
« par respect pour les idée® "» que'nmfa
représentons. Ensuite, parce qu eUes^ue .
s'adressent pas seulement au signataire
de ces lignes, mais en lui,,>aiï jâurnaL au
quel il a l'honneur et la - joie de- colla
borer. Enfin, parce qu'elles visent leTiut
même que j'avais en vue en rapprochant
des allégations tendancieuses du comtiâte
en question quelques textes "précis" dur
« 'maîtne » dont il s® : réclame. ;
« Vous ne direz jamais aasèz^. inîécrit .à
oe sujet quelqu'un qui sait *ce ■■dûfit - ît
parie, vous ne direz jamais .âssèz cômlpîën
l'équivoque que vous dénoncez- , est' 'daii-
gereuse pour la jieunesse fra'nçâise de
notre "temps. Qui de nos jeuhes' .gens a lu
Comte? Qui de nos jeunes gens a eu
ou aura ce courage ? A peiné si. cieux iqui,
par devoir professionnel, ont à explorer le
fatras encyclopédique de son. œuvre, à
peine s:i; ceux-là, écœurés pâ'r Va^pxiori -de
la loi-talisman des « trois .états », en ont
retenu autre chose que le, souvenir d'un
ennui dont rieh ne peut donner l'idée, si
ce n'est l'expérience de cette lecture,' pou'r-
tant plus utile que jamais... »
Un autre- prêtre, — et celui-ci s'est oc
cupé de la question du néo-comtisme âcr
tu'el — m'exprime len quelques mots cor
diaux sd joie d'avoir 'lu mon,aaitiele: .-« -Oni
verra, dans quelques années, . ajoute-t-il,
le mal que le journal dont vous parlez
fait, par,ses mœurs et ses doctrines,- à;4a
jeunesse de ce pays.' » ; ;. ,
C'est plus qu'il n'en fallait pour me dé
terminer à citer quelques nouveaux textes
à l'effet de mettre en lumière le « respect »
professé par Comte pour les institutions
et les doctrines catholiques. , ■ r
*** ■
Comte, on le ; sait, était aithée. L'argu
ment voltairien dé la montre et dç l'hor
loger, loin d'avoir sur lui aucune'prise,
lfi précipitait en fureur. Il ne trouvait pas
d'expressions assez méprisantes pour, dé
crier « la puérile affectation de, certains
philosophes à vanter la prétendue sagesse
de la nature dans la structure » du corps .
humain. Il dit, à ce prôpos, ceci : ' ;
« Si, entre certaines limites, tout est né
cessairement disposé de ' maïiiè're à pou
voir être, on chercherait néanmoins vai
nement, dans là plupart des arrangements
effectifs^ des preuves d'une sagesse réel
lement supérieure, ou même seulement
égale à la sagesse humaine n. (Cours d&
philosophie positive, édition Schleichef, li
brairie rationaliste, t. III, p. 242, note.)
La biologie qu'il prôna fut d'un matéria
lisme abject. Sa définition de la vie était
empruntée à Broussais, autre -athée, fou
d'orgueil comme lui, lequel,, ainsi que: cha
cun sait, caractérise toute vie par la com
position et la décomposition'. „ . , «..
,Un esprit ainsi disposé ne pouvait, on en
conviendra, tenir en haute estime l'ensei
gnement de -nos docteurs'et de nos saints.
Voici, textuellement, comment il l'appré-
eie ; >
; « Les plus mystiques efforts .de -l'extase
théologique pour s'élever .à la notion de
purs esprits entièrement affranchis, de tous
besoins organiques, et étrangers à toutes,
les passions animales et humaines, n'ont
■-■■■ ■ : , i....'.. .v. ....... y ■ ^ 11 . .1
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