Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1909-01-13
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 janvier 1909 13 janvier 1909
Description : 1909/01/13 (Numéro 14797). 1909/01/13 (Numéro 14797).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k713754w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR A SIX PAGES
: Au milieu des factices de toute espèce, nous Jj'apparlcijcgs
qu'à l'Église'et à la Patrie. , ■-•■.;■■:'
Louis VEUILLOT V Programme de l'Univers (184$
ADŒÏRAT10X & RÉDACTION :
Paris, rua Montmartre,. 142 (IKarr.)
DÉPOT A HOME: «8, Ha■ Les manuscrits non insérés
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"AUX BUREAUX DU JOURNAL
142, .rue Montmartre
1 ET SOCIÉTÉ DE PUBLICITÉ RELIGIETTSB
: , 6, place de la Bourse
Téléphone : 163-15
Je nè veux; commettre aucune indis
crétion et n'ai .d'ailleurs aucun secret à
' révéler' sur aucune affaire ténébreuse ;
.mais il faut bien que le public profite
des observations, permises 'à un petit
nombre d'hommes informés ; il faut
bien qu'il sache à quoi s'en . tenir, par
exemple, sur les causes vraies des dé:
viations'si fréquentes de notre jeunesse.
Est-ce l'abandon, est-ce la misèré, est-ce
l'exploitation' d'une nature.saris défense,
qui amènent la plupart des délits et, en
. pafticulier, des vols ? Quand. on ' peut.
analyser les cas les plus intéressants,
' qu'y trouve-t-on ? • ; " ' •
Voici ma dernière visite à la- prison
£e Fresnes. J'y allais au nom de ma'So-i
îiété de patronage pour voir Bi la direc
tion n'avait pas à nous confier quelques :
jeunes adultes en libération coiidition-
nelle. Quand on-nous , en donne, nous ;
les faisons travailler dans notre atelier :
leurs gains sont-pour eux, nous cher
chons- à les placer, puis à obtenir' leur
réhabilitation. S'ils nous échappent, trop
tôt et malgré; nous ou s'ils fônt quelque
actiou. qu'ils ne .devaient pas, faire
(c'est, la - formule adoucie dontje mè J
sers sen- leur causant), ils doivent être
réintégrés à' là" prison pour ysubir alors ;
leur peine au complet.
.A .la vérité,, cette .dernière /sanction
laisse à désirer, ou plutôt l'application ',
en est assez défectueuse.'La condamna-?
tion subsistant et les conditions de ,1a.;
remise gracieuse; qu'pri en avait faite
cessant d'exister, la reprise de la peine
devrait être immédiate. Or, avec les
exigences paperassières de l'administra- :
tion, il faut environ six-semaines d'al
lées et venues du patronage à la préfec-'
ture de police, de la préfecture de po
lice au parquet, du parquet à la chan
cellerie et vice versa. Pendant'ce temps, •
nos libérés conditionnels ont .le temps
de commettre un nouveau délits Mais'
"enfin, malgré ces difficultés.et" beau,- ■
coup d'autres,, nous persistons. L% pré--
irnèij? condition pour, que npùâ obte-
nions un .jo»r ou l'autre la réforme .de '
ces procédés, c'est que nptre interven
tion persévérante nous,donne le droit
de la demander.
■ Quoi' qu'il en soit, le directeur de la
gigantesque prison, • homme sans illu
sions mais sans dureté, très éclairé et
très paternel, avait cherché uhe fois de
plus dans ses listes. Parmi les, centaines
de j eunes adultes qui sont pour un
temps sous, sa garde, il en a trouvé dix
qu'il a'cru-pouvoirsous réserve de
l'autorisation nécessaire r- mettre à .no
tre, disposition. Ce sont, apparemment,
les plus-intéressants. Il pie permet donc
de les voir, de les questionner, de leur
expliquer notre ceuvre'et de leur deman
der s'ils veulent bien accepter nôt-rè a.ide.
Il me recommande seulement ?— en hom
me expérimenté qu'il est — de ne pas
en introduire trop à la fois dans.notre
patronage. Il prêche un'.converti; Hélas !
: on a déjà bien assez, .de mécomptes',
même ' quand on a pris toutes." lès .pré
cautions imaginables.- '< ; - . '
.. Le premier des dix ,m.'est amené. : un
grand'garçon dedix-neuf ans, bienfait,
d'une ngure agréable, Sans aucun mas
que profesionnel, le regard très franc,
la .parole nette. Il s'accuse lui-même et
se juge sans ménagement. II. est juste
ment de mon département et me-nom
me sa famille maternelle qui, en effets,
—.-il ne se trompe pas, — a-été riche.et
considérée"comme il me.le dit." Son père
et-sa mère travaillent ensemble-à Paris
dans unte chocolaterie- -renommée. Dë
son cô.té, il gagnait 175 francs.par mois.
Eh bien ! il s'est fait-arrêter'pour yoil
avec une' bande d'italiens.' Ce jour-là,
dit-il", il n'était'pas participant actif.ayx
opérations de la bande , mais-tous les
soirs, il exerçait le- métier supplémen
taire d'interprète, — « Et ça,.monsieur,
vou's savez, c'est tout .simplement ' un
genre de vol. Le métier consiste àprea-
"dré des. étrangers sortant' le-soir des
grands hôtels et ^ leur faire faire une
« tournée de grands-ducs » où le con
ducteur a son poux* cent sur les dépen
ses 'pu il le pousse. — Quelle langue sa-
vez-vous 1. — L'anglais. ' -r-. Où l'ave?;
"yoiis appris ? — A Londres, où j'ai été
passer un an. — Qui vous y.envoyait?
— Personne. J'y suis allé « avec mon'
argen*. » pour apprendre la langue... —
Rt en faire ce bel usage ! » Voilà donc
le .vol civilisé. Noire jeunesse en con
naît bien tous les secrets.
Le second — je les prends .dans l'or
dre même où le gardien, me lès a ame
nés — va avoir .vingt ans. Après une
première condamnation pour vol avec
sursis, il en a subi une seponde, encore
pour tentative de.vol : il était en com
pagnie 1 de deux de ses pareils entre les
mains desquels on a saisi des instru-,
menis de càmbriplage. La mère est
marchande de journaux .dans un kios
que de Paris. Il était, lui, courtier dans,
iin très bon commerce de gros : il avaif
iOO francs; par mois dë traitement fixe
at 1 pour 100 sur les affaires qu'il fai-
®aii, -Voilà la misère4e nos, vojteurs.
Le troisjème a dépassé vingt ans; Il
est,condamné à 1Q. mois pour vol..On
s'était pourtant bien occupé de lui jadis;.
L'abbé Milliard -t qu'il sera très heu»
reux, me dit-il; de revoir au patronagè
— l'avait recommandé.à l'abbé Santal
qui l'avait placé dans une verrerie. Il
a. vécu ensuite avec son père, mais le
quittç quand celui-ci se remariai "iCotol
nut-il la misère plus que le précédent f
Non, certes. Il était polisseur de ' ni#
taux, comme, son père. Quand jé.lui
mande combien-il gagnait, il ;me ré
pond tranquillement : 6,-7, 8 francs par
jour ! ' . "
Le suivant, qui a dix-huit ans, est un
Normaûd, ; gros! et- grâs,; qui n'a jamais ;
dû souffrir de la faim et encore moiijs
de la sbif, "Il.est de Lisieux. • Il -gagnait
très bien ..sa-vie-chez un entrepreneur
de battages qui- lui assurait un-travail
régulier, .11 s'est fait, néanmoins, con
damner à six mois pour voK
Arrive le cinquième, âgé de vingt ans,
et condamné pour menaces de mort en*
vers son pèré; Ce dernier, entrepreneur
retiré, avait cependant .pris spin'de lui ï
il l'avait'; placé pendant trois ans dans
un pensionnât de Frères en Seine-et-
' dise et l'avait mis en "état de -gagné? ré-,
gûlièremerit'7 francs par jour; « Mais,
me dit-ij. d'un ton dégagé, monsieur^
nous étions en grève et J 'avais bù. »- :
, Avec'le sixième >; nous sommesà l'a
bus de confiance et à l'abus de' confiance
réitéré. C'est un jeune télégraphiste.
Condamné une première-fois avec sûr-
sis, il avait, conservé soir travail ; mai?
il ne profita.guèré dé cette indulgenèe*
Parti avec la bicyclette d'un ami» le ;
voilà pour la seconde fois condamnée
Celui qui Jtai succède est simplement
un mal embouché» malsain, rabougri;,
rivant seul,; travaillant ferme à. faire
des ressemelages pour revendeuses. Ap-,
préhendé :daris,,une. rixe,. 'il ' â refusé
avec . entêtement de faire connaître .'soi
domicile. On l'a condamné comme va
gabond. ; - '/* ' \ ;
T>'ujf jmn jt X'jnmie
; r—. Aujourd'hui, rentrée dès Çliarhb'res ;
• du' Palais-Bourbon, élection du- bureau idéi
fi?ii(ïf > au Luxembourg, cette formalité est
toujours remise.
On prévoit que la Chambre statuer à,
prochainement sut > la suppression-de là
publicité des exécutions ,capitales. *
— Toujours du grabuge au quartier La->
lin ; une manifestation est> annoncée :pour
aujourd'hui'au cours'Thalamas. i
— Nouveaux-incidents-au Théâtré-Fràn-
~$ais ; de vigoureuses protestationd s'éle
vèrent contre le « Foyer »..,
— Mi Dujardin-Beaumptz a finira tour
née en Tunisie. ; il est parti pour Alger.
r- 1 Séance , émouvante .au Sénat, italien ;
.on a Retrouvé encore nn enfant vivant, ,4
Reggio, après quatorze jours. >
, — En Orient, l'entente austro-turque pa
raît de,plus en plus< probable. ;
> -r— Les républicains espagnols ont décidé
de. proclamer, pour leur chef, Alexandre
Lerroux. .... • ... .. , ;
\— Là date-de l'arrivée à .Berlin des sou
verains anglais est fixée au % févri'ef. . .
LAPÔLITIQUE
\l'
Est-ce une" nouvelle série qui' cotnr
mènçe ? J'avpùè que le suivant, ' dëlix ;
fois cQndamné po\ir des vols qui étaient •
pVutqt .des :açtes. de maladi-ésjseviet d'en-
traînemeot peu xéfléehi, me paraît, avec
ses. stigroatês ".évidents,. tubërçûiO£&
son aiir doux et vraiment, pitoyable, mé
riter l'hôpital-beaucoup plus -.que la priiv
son. • ; • '-
Mais le.suivant est,un garçon'de café
auquel 'rien ne manquait... que la mo
dération sans doute. Deux fois il a
volé : la seconde fois, c'était dans la
caisse de son patron. Celui-là; du moins,
verse quelques larmes c'est à peu près
le seul des dix.qui ait,un reste de sen-"
sibilité. .. ' . i
Vient enfin le dixième, âgé de .vingt
ans, Corse de naissance, grand, robûste;
beau parleur, portant haut la tête, enfin
très cPntent de lui; Il vit seul' depuis
l'âge - de quinze, ans, époque où il à
quitté son père. .— « Et pourquoi ? —
Incompatibilité d'humeur !. ». répond-il
sur' un air gai.. Comptable dans une
maison de, commerce, il a volé son pa-
trdn. ' « ~ Combien gagniez-vous ? '-^
Oh ! pas beaucoup ! — Mais enfin, com-:
bien ? r- De 6. à 7 francs par jour. »
C'est -à croire qu'ils se sont donné /le
mot. Mais.non, 1:chacun a été extrait a
tour de rôle de sà cellule et il .paraît '
bien que' pour nos-,je,unes voleurs :çes,
chiffres de 6 à 8. francs par jour repré; :
sentent lin niveau, auquel ne peut Tes
ter -un partisan vite convaincu de ^a
maxime : «.A chacun selon ses be :
soins. ■' ■ ' *
Et le lendemain, j'entendais,'à l'Aca
démie, M. de Ségur nous racontér com
ment une vieille -servante bretonne^ qui
gagnait 6Q francs par ' ati • (pas toujours
régulièrement payés), avait trouvé, ,lè
moyen d'élever.une petite orpheline,-.dé
faire les frais de son apprentissage, dè
soigner, un mendiant aveugle et infirme,
et enfin de laver le Jinge des" pauvres
de son village,, le tout sur, .ses éconor
mies r: ' ! ^ '• ■ " - '-v'' 1 "--'i'
... ; . Henri J oly, - - :
. '. ' , v - de l'Institut.
LES DIMANCHES CHEZ SOI
_ N» 11 -
S ommaire du D imanche 17-J anvier' 1909
Causerie de la Semaine rParadoxes à pro^
pas du progrès, Français V ecilj.ot. .
Au Gabon : Ln. Mort de Louise, M. B riaclt^
L'Actualité, littéraire, Antoine, A lbm.at...
Pages étrangères-:. Ta as dit que tii^'avais
tuée, Aray L efexjvkje . Traduction de : Mi
chel epuy. . . , . ; '
Roman Frivole, Jacques des G âchons.. î
Notes historiques : Le cardinal Feseh, ar
chevêque de Paris, J. M antenay. i . -, ; •
Memnon au clair de lune, P, Hippolyte
JB oussac. , ■
Poésie : Diamants purs, Maurice G ilbert;
Le Livre de la Semaine : Lia ChansonGueux, Louis V euiixot. - ,
Carnet de la Femme : Le chagrin dé Màdai
. me Des.^rmçaux, .Marguerite d' E scola. ;,
Le PasserTemps des (Edjpes, L e T remblât;
- j Un an : 6 francs.
Le numéro : 10' centimes 1 : . {
En vente dans les kiosques et chez tous
les. libraires.
• ' 12 janvier.;^
L e redressement de la- gûïllotîii|
est une terrible - -•solutiôfr'Tjfàràïf
les' assassins. Ce n'est qu'une sol-
lUtion très insuffisante' pour la société.
. Nous avons approuvé le maintien dë
.la peine capitale parce qu'elle'est légi?
time 'et quelle était nécessaire. Quelques
misérables subiront le châtiment qu'ils,
avaient mérité ; '.quelques braves gens
seront sauvés du couteau devenu pluf.
prûdent: Ce sont des résultats,'mais des
résultats .partiels.
"Nous ne sommes pas de ceux qui
croient qu'on a définitivement raffermi
l'ordre social et maté les criminels . en
rélèvant Tébbafaud."'
Lorsqu'on-, supposait" que la peine ca
pitale allait être, .abolie, on se deipahdait
par q-uoi :l'on pourrait la remplacer. Il
fq,ut se. demander' au jourd'hui par' quoi
lVpn.""de%â Ici. compléter. La formule est
rnoqti/iée, j mais -la , question. ', réste. là,
même, -, ' <
' Çàns ; quèlcivés j ours; ; à l'a Chambre;',
reprendra la discussion ,de la, loi
~qui .détermine." et gradué les pénalités.
Quand -les députés, auront établi les
procédés de, répression, ils devraient
rechercher les" remèdes préventifs. Un
ministère ; et un . Parlement, qui. se
raient ' plus conscients de leurs - de
voirs et moins soucieux de leurs" appé
tits, comprendraient qu'ils n'ont jpas;de.
question .plus haute ni. plus .urgente à
débattre et ,à trancher-,
s Sans ■ doute, aussi ' longtemps qu'il y
aura..des hommes, il se trouvera- des
criminels, comme il se rencontrera des
malheureux. Le Gouvernement, n'èn q,
pas, moins l'obligation d'employer; tous
ses efforts à diminuer la misère et le
crime...■■
. Le problème qui se pose ici est analo*
gue à .celui que soulevait hier ie projet
d'amnistié Absoudre,ou punir les émeu-"
tiers, , ce n'est-pas supprimer les émeu-l
tes. A. cette œuvre sociale, il faut une
politique sociale; De même,--.guillotiner
ou,-gracier les. assassins, ■ ce n'est pas
supprimer le i meurtre. .A cette œuvre
-mprale, il faut une'politique morale, j
Le ^Gouvernement et la Chambre-ont-
ils line politique morale ? '
Jusqu'à présent, 'ils n'en ont eu • que
là. négation. ' •
" i Ce serait l'occasion, pour eux, de 'mon
trer par quels ressorts ils comptent re
lever le niveau,de,la conscience ..hu
maine, Jucher un .Thalamas en chaire
îde Sorbonne ou fabriquer des ; lois^our
protéger lès Morizpt de l'avenir; ce ne
sont peut-être" pas des moyens suffi-
sàhts. " J ' '''' ! 1
François ; V euillot.
LE REPOS! DU DIMANCHE
^ Nous ayons mentionné la- décision de
la, Ville de Paris, réduisant à deux jours
par' rriois T le temps libre -accordé' aux
travailleûrs. municipaux,. Pour• justifier,
une telle mesure, on ^'invoqué l'insuffi"
sànce des. ressources financières. La Cor
rèspQndànce hebdomadaire du comité
de Bficrise religiense dit à ce sujet ;•
Dans ■ une société qui-a quelque souci
du .bonheur et de 1,a , dignité du peuple!
.l'Ouvrier doit avoir ùn joue de liberté pai:
semaine pour élever' son âme vers Dieu;
-jouir' de la .vie de ffimille et "ëxatnihéi'
avec ses camarades les affaires et les "in
térêts de la corporation. Quand la liberté
du dimanche fait défaut;, le travailleur
subit une déchéance physique et .morale
(j'uè rien ne . peut compenser. La loi du
repos hebdomadaire a reconnu ce droit
sacré ; mais quelques patrons. cherchent
à tourner ét à violer la loi par voie d'ex-f
ception, et à leur tête figure aujourd'hui
la Ville dé Paris qui ne peut, dit-elle, assu
rer à' ses nombreux ouvriers.. que deux
jou^s,de repos par mois, 52 jours de repos
par, an obligeraient la Ville à une dépensé
qu'elle ne peut supporter." Ainsi, cette cité;
la plus riche du monde, ■ où l'or coule à.
flôts, où toutes les nations en déficit-vien
nent puiser des " capitaux, où" le luxe étalé
sesi magnificences, n'a pas de quoi don-:
ner à son^ humble mais nombreux person»
nel-, le repos 4ont tout. être humajn p. be
soin, et dcrnhe le spectacle scandaleux,de la
violation de la loi. - • ,-
La protestation de la Correspondance
[hebdomadaire est absolument iustifiée.
la auaûruple exMion à BétMss
M. l'abbé Marcant, qui assista les
condamnés à mort, hier,.dans'leur der
nier voyage, veut bien npus adresser les
détails suivants.':
. « Le Réveil des. condamnés qui es
comptaient le.ur grâce fut horrible, ter
rifiant : seulj-Abel était éveillé et se dou-.
tait d'ç l'issue, fatale'il en fit la remaN
que ,1a nuit à, son gardien, éh, entendant
les-bruits de la foule hurlant© rie ma-:
tin, à 5 h.. 40, à la visite ordinaire, du
gardien r chef; il dit : « Je crois,, chef;
que nous allons boire du fameux, café. »
II, demande alors du café et dit qu'il sera
courageux. 1 A'.l'heure fixée; 6 h. 15, le
monde officiel pénètre dans les cellules.
Abel et Auguste Pollet réfusent les' se
cours de la religion ; ils font l'es fanfa
rons jusqu'au bout.; ils remercient ce
pendant l'aumônier de ce qu'il a fait
pour eux, mais rien de plus.,
« Deroo ët Vromant-Çanut reçoivent
les.aumôniers, se confessent fet manifes
tent vraiment des sentiments.de repeiiT
tir ; ils reconnaissent qu'ils ont mé^té
leur peihe et ils offrent à ,Dieu leur vie
pouç l'expiation de leurs fautes.
' «. Ils entendent alors-, la messe célé-,
brée par moi-même, durant laquelle ils
prient vraiment avec ferveur ; ils sont
vraiment admirables de repentir. Là
toilette se fait,. les condamnés -restent
calmes, et, accompagnés des aumôniers,
ils marchent d'un pas assuré à l'écha-
faud, récitant leur acte de contrition^
demandant encore pardon à Dieu. Il est
7- h. 33 quand le fatal couperet tombe
pour.la quatrième fois; Deroo'et Vro-
mant-Canut passent les . premiers. Au
guste et Abel Pollet passent lès'derniers;-
ils sontr cyninues, surtout le chef, qui
meurt l'insulte et le* blasphème-, à la
bouche. En-résumé, journée qui mar
quera à Béthune et dans les environs,
qui 1 sera un exemple salutaire. 1 .», .-
Çà 1 et là
' Sauvés par des cochons.Vn bien cur,
rieux sauvetage de iiavigatéurs. nous est
signalé par la France maritime et com•
mèrciale. ' ■ ' '
A.la fin du mois de juillets un. vapeur
anglais, VAstrea,. qui faisait ,1e cabotage
entré les côteè de la Nouvelle-Zélande
çt 'là' Nguyelle-Gulles" dû Sudj' -ét^it 'èn
. b'erddfton^iir lê?._ri.çifs._d,&JîaB_
l'entrée du détroit de Bass. ,
' -Cé ' malheul-eux navire, 'qui transport
.•tait: du bétail, eut toutes ses .embar-
ti'ons- brisées dès ■ qu'on les mit a la irier;
L'es animaux 'du 'bord poussaient des beu
glements et des cris terribles, ce qui aug
mentait le désarroi dans l'équipage. 'C'est
' alors que le capitaine eut une idée gé
niale. Afin d'établir un va-et-vient ;aveç
la côte, il fit lancer par-dessus bord'tous
le s- porcs de son chargement, attachés
les uns aux autres et remorquant un câble,
— un « bitord », dont une extrémité resr
tait fixée au bâtiment. •
On sait que les cochons sont d'excel
lents nageurs.. Ils'eurent vite fait d'atteip-:
,dre la côte,, où les habitants s'emprçssè-
rent de saisir le bout du « bitord ». Et tout
l'équipage fut sauvé l ' ■ (
.'Braves cochons"! braves cochons !
Ensuite, naturellement, on - les mangea.,
La .voilà bien la.reconnaissance humaine !
. V* - - • •
' L'hygiène intégrale. '— Tolstoï vient, de
publier les dix commandements de l'hy
giène intégrale :
1." Vivre à l'air frais jour et nuit.
■ 2. Faire, tous les jours de. l'exercice au.
grand-ah-, traVàil ou promenade.
: 3. Boire et manger modérément efe sim-j
pleme'nt. Lait au lieu d'alcool. .
: 4. S'endurcir au froid en se lavant à l'eau
glapée. Bain chaud le lundi.'. .
5; Porter des vêtèments légers et larges.
6. Habiter une maison ! sèche, spacieuse,,
ensoleillée. Etre propriétaire. ' - ■-
. 7. Propreté rigoureuse, même au moral,'
remède contre les épidémies. i
8. Travail régulier et intensif, • consola-
teur dans le malheur, cure de joie, préser- t
vatif des maladies du. corps et. de l'espriti
■ 9. Après le travail; éviter les distractions
bruyantes. Loisir en famille. Nuit, pour dort
mir. "
10." Pour se bien porter, travailler et.'ac
complir de bonnes actions.'
• Le-6 1 ? commandement est peut-être le plu^
difficile à satisfaire :.être propriétaire ! ' !
' . .. '*** ■:
Alix bureaux de la, voirie : .
—Le public est d'une injustice ! Cet hi-i
ver, il. s'est ' plaint : que les. rues de Paris;
étaient pleines d'eau... '■ ;
—. Et cet été il se plaindra qu'elles' en
manquent !
— Alors, comment le satisfaire ? - ;
Nouvelles de Rome
(Par dépêche de notre correspondant
... Rome, 12 janvier, 10 h., m.: i
' f'.pe matin, réunion"générale de la Gongré-i
gatibn des Rites devant le Pape, pour dis-"
cûter de la question dite « de tuto ii -poûr
la béatification de Jeanne d'Arc et des xrii-s
raclés proposés? pour la consécration, du'
bienheureux Hofbauer.
Lire en 2* page :
L'AU JOUR LE JOUR de 3. MAN
TENAY.
FEUILLETON : Chronique théologique,
de H. PINARD. . 1 ;
Lire en 3* page,: |
LA CHRONIQUE de R oberï DUVAL.j
Lire en 4« page : , •
NOTRE DERNIERE HESRÉ.
Lire en 5«.page : [
VARIETES î Lamartine Jugé par
* ■ Louis Veuillot. ' i
FEUILLETON : LE ROMAN de BEN-'"
- - -
Le Carnet -
du Spectateur
Le capitaine MirvilleAVèsl me déclara': \
— En vérité plus ce est, différent, plus ce
est tout comme. Qui qu'est plus différent du
Européen et du particularité du Français que
un Homme i\oux. de .Trajhasû-archipal. Eh
bien! je vous prOvcrai 'qiie les mœurs poli
tiques' de KaTalaraka,- capitale de Tramasû-
arcfiipal, ; elles ne se différencient pas de
celles de Parts ViWs-Lumiàrp. y
Quand j'arrivai• au - port, de Kafalaraka
— un- port , comme tous lés ports, font de
mâtures,, ballots de coton,^minerais de 1er
et- d'or, poutres : et planches-,- paniers de ba
nanes:.et d'orangeSj sacs de-café et de fèves,
caisses, de tabac,, tissus nattes, entassés
sur les quais -r-, je fus frappé de voir une-
foule, d,'incligcnes . étendue sur ces marchan-.
dises'dans le désœuvrement le plus complet:
, Tous ils avaient;sur teur< tête une plume.,
de corbeau. > . ,., - .-
< Au milieu d'eux pérorait un- Homme Roux
et- sa par,oie était pleine de violence. Il di
sait. :> « Ut ne faut plus, travailler pour les
marchands; Il faut mettre le. feu chez tous
les marchands, parce que le ministre de la
paix ipûblique 'est un ancien ■ mage divorcé,
d'avec son culte, mais qui a.osé-dire qu'il était
philosophe et' qu'il croyaitencore, à. Dieu.
Nous, r nous ne crayons" pas'à Dieu. Alors le
mage s'en.ira ou bien nous mettrons le feu
chez les marchands pour, .'manifester notre
UVerté. » ' ' . : , : ..... .
, Quelques jours, plus tard, j'assistai, sur. une
immense plaine à.un service religieux. Cent
mille hommes et femmes entonnaient des
hymnes à,la gloire du Créateur. Tous, avaient
sur,la tête'une plume d'aigle.,Mais bientôt
un grand tumulte se', fit. Un ^millier de plu
mes de corbeaux était accouru pour troubler
la cérémonie, et ils y réussirent malgré leur
■petit nombre. En vérité, ,ces, cent mille
•croyants étaient, des gens , bien- stupides. de
se. laisser troubler- ainsi;.- ■ >
Je. fus à quelques jours de-là. au palais des
législateurs; Là j'entendis, les-plumes d'aigles
et les plumes, de CorVeaux, séparés ,en^'deux-
camps, se jeter des. injures.,a J,a facç èt .je.lesi
vis même en venir-aui mains comme.de vul-\
gaires ap'aches. Entre eux cependant. lnleT-'
venait parfois le ,grpupe-tam,pon .du " centre^
dont tous les membres étaient coiffés de plu-'.
Tries de dindons. Mais' lés, malheureux finis-;
■soient toujours pfrr se: faire,,écraser., ;
Tout ce peuple des Hommes Roux — et en
cela ' il ressemble < ericojre. : au ■ peuple ,.de
France r— dans le mépris . qu'il . avait pour-
toute' autorité et.,dans >la crainte qu'un joug
n'çntravdt sa liberté, s'était mis d'accord pour j
prendre pour chef, un soliveau sculpté, le fa-,
meux Mann-Kin, sprte 'd'idole, qui portait sur;
la fête le faisceau 4c? fTQis plumes d'aigle,
tde, caxbgay et de dindon réunie*, et .qui. JrA.
naît,dans U grànie salle oû siégeait d'Mrdi-.
■boire le gouvernement.
v, Tramasû-archipal vécut longtemps dans
l'Anarchie. 'Mais Un jour les plumes de cor
beaux trahirent leur pays et. pour reprendre
le. pouvoir qui venait de leur échapper, ils
firent appel à l'étranger .qui les asservit à
jamais.
-■ ... ' < Le S pectateur. :
A LA CHAMBRE
SOIR D'EXECUTION CAPITALE
VEILLE OE RENTREE
Les couloirs du Palâisr-Bourbon fu
rent hier peu fréquentés ; à peine y vit-
on, entre cinq et sept heures, une di
zaine de députés dont aucun, du reste;
ne paraissait spécialement enclin à ba
varder.
• La seule question dont véritablement
on. parut un~-peu se soucier, c'est peut-
être la quadruple exécution qui, le ma
tin même, avait eu lieu à' Béthune. ,. -
Arrêtés ici et là par quelques confrè
res, MM. Dubief, Malvy, Doumer. CeCï
caldi; etc., etc., se sont fait forts de dé-
.clarer qu'ils approuvaient la décision
prise à l'égard de la bande Pollet par
le gouvernement.
rM.. .Georges, Berry, aussi, a fait une
comte apparition dans la salle des pas-
perdus et comme il nous a été loisible
de.nous.tenir avec lui un peu à l'écart
des group'es, nous avons, noté les quel
ques déclarations suivantes; faites vo
lontiers par l'honorable député de Pa
ris : . . ..
— J'ai trop insisté 4 la tribune en fa
veur de la peine capitale, de son main
tien, de son application, nous a dit M.
Georges Berry, pour ne point me décla
rer satisfait dev&nt les mesures, de rér
pression que lé président de la Républi
que, enfin, a bien voulu-prendre.
« Vous me .demandez si j'attribue
simplement au vote de la Chambre l'im-
pitpyable et subite rigueur d'un gou
vernement, il y a quelques jours encore,
si généreux et n'ayant d'autre spin que
de;,gracier -tous les condamnés à mort...
Mon Dieu ! franchement, je pense, com
me certains, qu'on, a voulu dégoûter le
peuple de France de là. guillotine, en
supprimant, avec espoir de trpubles, lés
quatre bandits à la veille de la rentrés
parlementaire. On s'est, du reste, leurré
sur la direction que prendrait l'opinion
publique. Avez-voûs lu . que les assis
tants ont, à plusieurs reprises, crié, pen
dant l'exécution «. A mort ! *> et, « .Vive
Deiblër ! » ? ''''•.
« Voilà qui est , édifiant-et .prouve l'i
solement de l'abolitionnisme.
« Maintenant, pour ce. qui est, encore,
des raisons qui ont pu motiver la déci
sion du gouvernement, j'ai.aussi un peu
idée que M: Briand a été ému par les
réponses des Parquets auxquels, avant
la ; discussion de la peiné de mor t,- il
avait.' demandé, par- circulaire, s'ils
étaient : d'avis ou pas'qu'on cessât de
'monter 'les' bois, de ; justice. Savez-vous
que tous les Parquets sqns exception
ont conclu au. maintien'de la peine ca
pitale ? -
.. « En dernier lieu., il me reste à expri
mer un "regret'profond : celui que j'é
prouve à la pensée que l'obstruction du
débatsur- la. peine de. mort, fut .-erreur.
cruelle en matière, d'humanitarisme,
puisqu'elle- n'a.. . fait qulallonger,, pour,
Pollet et sa" bande, l'attent,e effroyable
d'une décision qui devait, être pour eux ;
vie ou mort 1 » ' ,
- i Marcel-D ûminy . •
LES FOURMILIÈRES HÉROÏQUES
-
Ainsi,.c'est une chose décidéè, ;,M.
Giolitti, à la Chambre "italienne, en. a
clairement pris l'engagement : le gou
vernement italien n'épargnera ni or .m
peines ppur reconstruire' Messiriè;'.Tèl
était, au surplus, le, vœu unanime, .et
ce vœu était si ardent qu'oubliant; un
moment son deuil, lin député dé la Si
cile, M. Furnari,' dont le fils a été ense
veli sous les décombres, a cru devoir
prendre la pârôlé pour, remercier le ,par
lement de « r .élan émouvant avec lequel
i| va voter les mesures nécessaires à la
renaissance de là ville .
Il's'en trouvera, je. pense, au -nom
bre des lecteurs, quelques-uns qui,
d'abord partageront l'espèce de stupeur
que m'a causée cette nouvelle. , .
•—Comment ! après cet effrayant'dé
sastre, après ce cataclysme où toute une
multitude d'habitants de la, malheureu
se cité ont été écrasés sous ; les ruines de
leurs maisons ; après cela, et tout de
suite, on ; va se remettre à construire, au
même endroit, une, ville nouvelle > Mais
comment donc sont, faits les hommes qui
iront porter là leurs pénates et s'y fi
xeront ! Comment s'y >prendrpnt-ils ppur
vivre, dans ce, cimetière, sans ê.t'ré. sans
cesse hantés par le souvenir .affolant du
fléau qui s'y déchaîng, ? -
• — Mais « si », m'a répondu un, sculp
teur « viterbese »,M. Jelmoni, mais « si ».
On.reconstruira et,. Messine,..et.Reggio,
et Catane, et toutes les, autres. Et on ,y
vivra comme avant, on y respirera des
fleurs, on y fera de là musique. Vous
ne connaissez pas le: caractère 'des gens
de -Sicile et des alentours. Si -on-nevles
y force pas,' ceux qui rebâtiront les
villes ne prendront même pas-les pré
cautions élémentaires.-Ils ne changeront
rien à la manière de bâtir- en- - usagée
daiig.1?-'région 1 On djt qu'il.faui^des Hiai-
§ohs basses, tout en voïïtès et "en tajès
cintrées, dont les murs, bien condition -
nés, soient d'un seul bloc,- pout-' que les
vibrations du sol les fassent vibrer avec
le sol sans les disjoindre etjes abattre.
Si le gouvernement'n'in;0bsé: pas . dés
plans,' allez-y dans quelques années .:
vous ne verrez pas une maison qui soit
construite de. cette façon. Bien • mieux
encore : soyez certain "que si on ne les
empêche pas, ils tâcheront, de ïéparer,
le plus ip.ossible, les maisons, .qui • sont
écroulées, en mettant du cimént ou du
plâtre dans les crevasses. -C ! est, ainsi
qu'on a fait toujours..,. > ■
Déjà, M. Lacroix, le savant .profes
seur de géologie du Muséum,, que, ' le
lendemain, du .sinistre, j'étais" allé J ,in
terroger, m'a.vait.tenii. le même,langage.
—C'est même probablement, ,ayait-il
a,jouté, une des raisons .pour, lesquelles,
d'une catastrophe à Taiitrer'les - dégâts
vont toujours.croissant,.jùsqu'à' là ruin.e
définitive et générale... "• -'••' ; -
— J'avoue que je ne comprends pas.
— Tenez, m'a dit M. ' Jèlmphi, voici
un autre exemple de cette insouciance
qui,' croyez-lé, est un des: traits du ca
ractère national. Dans mon pays à moi,
dans la province de Viterbé, .il- y> a,
quelque part, perché en haut'd'une éini-
nence, une vieille localité qu'on nomme
Civita di Bagnorea. (Bagnorea, qui est
en face, construit sur une'.'autre émi-
nence, est une petite viUé,. ancienne
aussi, bien connue à cauçe des carrières
de .silex - violet .qu'on y.- ejçp}oitè, t et où
l'on vient chercher'de quoi daller'les
rues de, Rome.). ' . ' ' • „ , '
. « L'espèce.de montagne, trè's:raide, 'au
sommet de laquelle est ' bâtie" .Qtyita,
est en terre glaise,' couverte séulémènt
d'une couche plus ou moins épaisse .de
silex ou. d'ardoise. Cette couche, : en" cer
tains points, sé désagrégé.lentement,; et
vous voyez, de temps en temps,, uhe mai
son de.Civita qui glisse,' avèç.ses.fon
dations, tout, entière, au fond déil?i ivàî-
lée. Quelquefois, pendant le jour j .les
gens de la maison sont aux çhàmps, au
travail... Quelquefois aussi,.c'est la nuit,,
et ils y laissent leur vie, aloïs, cQmrria
dans un tremblement de terre.....;,
« Tout le monde, aux alentours, sait
que, une par une* toutes lés maisons,de
CiVita finiront par glisser ainsi. Les ha
bitants de Civita n'ont; là-haut, sous.la
main, ni eau, ni bois. Leur.vite- est une
corvée sans fin. Et, pour les récuèillir
s'ils veulent, la municipalité dé Bagno
rea a fait jadis bâtir, un. bourg ^beau
coup mieux situé, infiniment plus""habi
table... Eh bien l les gens de.Cività pré
fèrent rester' où ils sont. Vpus ne. leur
ferez pas quitter leurs maisons de là-
haut. Ils sont nés là, et ils y .restent.
Fort bien, ai-je répondu': ■ ils sont
nés, là. Y rester est déraisonnable de
leur part, puisque leurs maison?,■ elles,
n'y restent pas. Mais oh comprend qu'ils
s'y entêtent. Us sont nés là. C'est une
raison. Au lieu que ceux qui s'en iront'
en/Sicile rebâtir Messine n'y.sont pas
néS... ■
— 'Ça ne fait pas de différence. Le
site de Messine est si beau !."Çt puis,'on
peut y faire fortune. Il y a de grands
intérêts... ....
— Quelles que soient la beauté du-sitô
et.la. grandeur des intérêts, il n'en est,
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Je nè veux; commettre aucune indis
crétion et n'ai .d'ailleurs aucun secret à
' révéler' sur aucune affaire ténébreuse ;
.mais il faut bien que le public profite
des observations, permises 'à un petit
nombre d'hommes informés ; il faut
bien qu'il sache à quoi s'en . tenir, par
exemple, sur les causes vraies des dé:
viations'si fréquentes de notre jeunesse.
Est-ce l'abandon, est-ce la misèré, est-ce
l'exploitation' d'une nature.saris défense,
qui amènent la plupart des délits et, en
. pafticulier, des vols ? Quand. on ' peut.
analyser les cas les plus intéressants,
' qu'y trouve-t-on ? • ; " ' •
Voici ma dernière visite à la- prison
£e Fresnes. J'y allais au nom de ma'So-i
îiété de patronage pour voir Bi la direc
tion n'avait pas à nous confier quelques :
jeunes adultes en libération coiidition-
nelle. Quand on-nous , en donne, nous ;
les faisons travailler dans notre atelier :
leurs gains sont-pour eux, nous cher
chons- à les placer, puis à obtenir' leur
réhabilitation. S'ils nous échappent, trop
tôt et malgré; nous ou s'ils fônt quelque
actiou. qu'ils ne .devaient pas, faire
(c'est, la - formule adoucie dontje mè J
sers sen- leur causant), ils doivent être
réintégrés à' là" prison pour ysubir alors ;
leur peine au complet.
.A .la vérité,, cette .dernière /sanction
laisse à désirer, ou plutôt l'application ',
en est assez défectueuse.'La condamna-?
tion subsistant et les conditions de ,1a.;
remise gracieuse; qu'pri en avait faite
cessant d'exister, la reprise de la peine
devrait être immédiate. Or, avec les
exigences paperassières de l'administra- :
tion, il faut environ six-semaines d'al
lées et venues du patronage à la préfec-'
ture de police, de la préfecture de po
lice au parquet, du parquet à la chan
cellerie et vice versa. Pendant'ce temps, •
nos libérés conditionnels ont .le temps
de commettre un nouveau délits Mais'
"enfin, malgré ces difficultés.et" beau,- ■
coup d'autres,, nous persistons. L% pré--
irnèij? condition pour, que npùâ obte-
nions un .jo»r ou l'autre la réforme .de '
ces procédés, c'est que nptre interven
tion persévérante nous,donne le droit
de la demander.
■ Quoi' qu'il en soit, le directeur de la
gigantesque prison, • homme sans illu
sions mais sans dureté, très éclairé et
très paternel, avait cherché uhe fois de
plus dans ses listes. Parmi les, centaines
de j eunes adultes qui sont pour un
temps sous, sa garde, il en a trouvé dix
qu'il a'cru-pouvoirsous réserve de
l'autorisation nécessaire r- mettre à .no
tre, disposition. Ce sont, apparemment,
les plus-intéressants. Il pie permet donc
de les voir, de les questionner, de leur
expliquer notre ceuvre'et de leur deman
der s'ils veulent bien accepter nôt-rè a.ide.
Il me recommande seulement ?— en hom
me expérimenté qu'il est — de ne pas
en introduire trop à la fois dans.notre
patronage. Il prêche un'.converti; Hélas !
: on a déjà bien assez, .de mécomptes',
même ' quand on a pris toutes." lès .pré
cautions imaginables.- '< ; - . '
.. Le premier des dix ,m.'est amené. : un
grand'garçon dedix-neuf ans, bienfait,
d'une ngure agréable, Sans aucun mas
que profesionnel, le regard très franc,
la .parole nette. Il s'accuse lui-même et
se juge sans ménagement. II. est juste
ment de mon département et me-nom
me sa famille maternelle qui, en effets,
—.-il ne se trompe pas, — a-été riche.et
considérée"comme il me.le dit." Son père
et-sa mère travaillent ensemble-à Paris
dans unte chocolaterie- -renommée. Dë
son cô.té, il gagnait 175 francs.par mois.
Eh bien ! il s'est fait-arrêter'pour yoil
avec une' bande d'italiens.' Ce jour-là,
dit-il", il n'était'pas participant actif.ayx
opérations de la bande , mais-tous les
soirs, il exerçait le- métier supplémen
taire d'interprète, — « Et ça,.monsieur,
vou's savez, c'est tout .simplement ' un
genre de vol. Le métier consiste àprea-
"dré des. étrangers sortant' le-soir des
grands hôtels et ^ leur faire faire une
« tournée de grands-ducs » où le con
ducteur a son poux* cent sur les dépen
ses 'pu il le pousse. — Quelle langue sa-
vez-vous 1. — L'anglais. ' -r-. Où l'ave?;
"yoiis appris ? — A Londres, où j'ai été
passer un an. — Qui vous y.envoyait?
— Personne. J'y suis allé « avec mon'
argen*. » pour apprendre la langue... —
Rt en faire ce bel usage ! » Voilà donc
le .vol civilisé. Noire jeunesse en con
naît bien tous les secrets.
Le second — je les prends .dans l'or
dre même où le gardien, me lès a ame
nés — va avoir .vingt ans. Après une
première condamnation pour vol avec
sursis, il en a subi une seponde, encore
pour tentative de.vol : il était en com
pagnie 1 de deux de ses pareils entre les
mains desquels on a saisi des instru-,
menis de càmbriplage. La mère est
marchande de journaux .dans un kios
que de Paris. Il était, lui, courtier dans,
iin très bon commerce de gros : il avaif
iOO francs; par mois dë traitement fixe
at 1 pour 100 sur les affaires qu'il fai-
®aii, -Voilà la misère4e nos, vojteurs.
Le troisjème a dépassé vingt ans; Il
est,condamné à 1Q. mois pour vol..On
s'était pourtant bien occupé de lui jadis;.
L'abbé Milliard -t qu'il sera très heu»
reux, me dit-il; de revoir au patronagè
— l'avait recommandé.à l'abbé Santal
qui l'avait placé dans une verrerie. Il
a. vécu ensuite avec son père, mais le
quittç quand celui-ci se remariai "iCotol
nut-il la misère plus que le précédent f
Non, certes. Il était polisseur de ' ni#
taux, comme, son père. Quand jé.lui
mande combien-il gagnait, il ;me ré
pond tranquillement : 6,-7, 8 francs par
jour ! ' . "
Le suivant, qui a dix-huit ans, est un
Normaûd, ; gros! et- grâs,; qui n'a jamais ;
dû souffrir de la faim et encore moiijs
de la sbif, "Il.est de Lisieux. • Il -gagnait
très bien ..sa-vie-chez un entrepreneur
de battages qui- lui assurait un-travail
régulier, .11 s'est fait, néanmoins, con
damner à six mois pour voK
Arrive le cinquième, âgé de vingt ans,
et condamné pour menaces de mort en*
vers son pèré; Ce dernier, entrepreneur
retiré, avait cependant .pris spin'de lui ï
il l'avait'; placé pendant trois ans dans
un pensionnât de Frères en Seine-et-
' dise et l'avait mis en "état de -gagné? ré-,
gûlièremerit'7 francs par jour; « Mais,
me dit-ij. d'un ton dégagé, monsieur^
nous étions en grève et J 'avais bù. »- :
, Avec'le sixième >; nous sommesà l'a
bus de confiance et à l'abus de' confiance
réitéré. C'est un jeune télégraphiste.
Condamné une première-fois avec sûr-
sis, il avait, conservé soir travail ; mai?
il ne profita.guèré dé cette indulgenèe*
Parti avec la bicyclette d'un ami» le ;
voilà pour la seconde fois condamnée
Celui qui Jtai succède est simplement
un mal embouché» malsain, rabougri;,
rivant seul,; travaillant ferme à. faire
des ressemelages pour revendeuses. Ap-,
préhendé :daris,,une. rixe,. 'il ' â refusé
avec . entêtement de faire connaître .'soi
domicile. On l'a condamné comme va
gabond. ; - '/* ' \ ;
T>'ujf jmn jt X'jnmie
; r—. Aujourd'hui, rentrée dès Çliarhb'res ;
• du' Palais-Bourbon, élection du- bureau idéi
fi?ii(ïf > au Luxembourg, cette formalité est
toujours remise.
On prévoit que la Chambre statuer à,
prochainement sut > la suppression-de là
publicité des exécutions ,capitales. *
— Toujours du grabuge au quartier La->
lin ; une manifestation est> annoncée :pour
aujourd'hui'au cours'Thalamas. i
— Nouveaux-incidents-au Théâtré-Fràn-
~$ais ; de vigoureuses protestationd s'éle
vèrent contre le « Foyer »..,
— Mi Dujardin-Beaumptz a finira tour
née en Tunisie. ; il est parti pour Alger.
r- 1 Séance , émouvante .au Sénat, italien ;
.on a Retrouvé encore nn enfant vivant, ,4
Reggio, après quatorze jours. >
, — En Orient, l'entente austro-turque pa
raît de,plus en plus< probable. ;
> -r— Les républicains espagnols ont décidé
de. proclamer, pour leur chef, Alexandre
Lerroux. .... • ... .. , ;
\— Là date-de l'arrivée à .Berlin des sou
verains anglais est fixée au % févri'ef. . .
LAPÔLITIQUE
\l'
Est-ce une" nouvelle série qui' cotnr
mènçe ? J'avpùè que le suivant, ' dëlix ;
fois cQndamné po\ir des vols qui étaient •
pVutqt .des :açtes. de maladi-ésjseviet d'en-
traînemeot peu xéfléehi, me paraît, avec
ses. stigroatês ".évidents,. tubërçûiO£&
son aiir doux et vraiment, pitoyable, mé
riter l'hôpital-beaucoup plus -.que la priiv
son. • ; • '-
Mais le.suivant est,un garçon'de café
auquel 'rien ne manquait... que la mo
dération sans doute. Deux fois il a
volé : la seconde fois, c'était dans la
caisse de son patron. Celui-là; du moins,
verse quelques larmes c'est à peu près
le seul des dix.qui ait,un reste de sen-"
sibilité. .. ' . i
Vient enfin le dixième, âgé de .vingt
ans, Corse de naissance, grand, robûste;
beau parleur, portant haut la tête, enfin
très cPntent de lui; Il vit seul' depuis
l'âge - de quinze, ans, époque où il à
quitté son père. .— « Et pourquoi ? —
Incompatibilité d'humeur !. ». répond-il
sur' un air gai.. Comptable dans une
maison de, commerce, il a volé son pa-
trdn. ' « ~ Combien gagniez-vous ? '-^
Oh ! pas beaucoup ! — Mais enfin, com-:
bien ? r- De 6. à 7 francs par jour. »
C'est -à croire qu'ils se sont donné /le
mot. Mais.non, 1:chacun a été extrait a
tour de rôle de sà cellule et il .paraît '
bien que' pour nos-,je,unes voleurs :çes,
chiffres de 6 à 8. francs par jour repré; :
sentent lin niveau, auquel ne peut Tes
ter -un partisan vite convaincu de ^a
maxime : «.A chacun selon ses be :
soins. ■' ■ ' *
Et le lendemain, j'entendais,'à l'Aca
démie, M. de Ségur nous racontér com
ment une vieille -servante bretonne^ qui
gagnait 6Q francs par ' ati • (pas toujours
régulièrement payés), avait trouvé, ,lè
moyen d'élever.une petite orpheline,-.dé
faire les frais de son apprentissage, dè
soigner, un mendiant aveugle et infirme,
et enfin de laver le Jinge des" pauvres
de son village,, le tout sur, .ses éconor
mies r: ' ! ^ '• ■ " - '-v'' 1 "--'i'
... ; . Henri J oly, - - :
. '. ' , v - de l'Institut.
LES DIMANCHES CHEZ SOI
_ N» 11 -
S ommaire du D imanche 17-J anvier' 1909
Causerie de la Semaine rParadoxes à pro^
pas du progrès, Français V ecilj.ot. .
Au Gabon : Ln. Mort de Louise, M. B riaclt^
L'Actualité, littéraire, Antoine, A lbm.at...
Pages étrangères-:. Ta as dit que tii^'avais
tuée, Aray L efexjvkje . Traduction de : Mi
chel epuy. . . , . ; '
Roman Frivole, Jacques des G âchons.. î
Notes historiques : Le cardinal Feseh, ar
chevêque de Paris, J. M antenay. i . -, ; •
Memnon au clair de lune, P, Hippolyte
JB oussac. , ■
Poésie : Diamants purs, Maurice G ilbert;
Le Livre de la Semaine : Lia Chanson
Carnet de la Femme : Le chagrin dé Màdai
. me Des.^rmçaux, .Marguerite d' E scola. ;,
Le PasserTemps des (Edjpes, L e T remblât;
- j Un an : 6 francs.
Le numéro : 10' centimes 1 : . {
En vente dans les kiosques et chez tous
les. libraires.
• ' 12 janvier.;^
L e redressement de la- gûïllotîii|
est une terrible - -•solutiôfr'Tjfàràïf
les' assassins. Ce n'est qu'une sol-
lUtion très insuffisante' pour la société.
. Nous avons approuvé le maintien dë
.la peine capitale parce qu'elle'est légi?
time 'et quelle était nécessaire. Quelques
misérables subiront le châtiment qu'ils,
avaient mérité ; '.quelques braves gens
seront sauvés du couteau devenu pluf.
prûdent: Ce sont des résultats,'mais des
résultats .partiels.
"Nous ne sommes pas de ceux qui
croient qu'on a définitivement raffermi
l'ordre social et maté les criminels . en
rélèvant Tébbafaud."'
Lorsqu'on-, supposait" que la peine ca
pitale allait être, .abolie, on se deipahdait
par q-uoi :l'on pourrait la remplacer. Il
fq,ut se. demander' au jourd'hui par' quoi
lVpn.""de%â Ici. compléter. La formule est
rnoqti/iée, j mais -la , question. ', réste. là,
même, -, ' <
' Çàns ; quèlcivés j ours; ; à l'a Chambre;',
reprendra la discussion ,de la, loi
~qui .détermine." et gradué les pénalités.
Quand -les députés, auront établi les
procédés de, répression, ils devraient
rechercher les" remèdes préventifs. Un
ministère ; et un . Parlement, qui. se
raient ' plus conscients de leurs - de
voirs et moins soucieux de leurs" appé
tits, comprendraient qu'ils n'ont jpas;de.
question .plus haute ni. plus .urgente à
débattre et ,à trancher-,
s Sans ■ doute, aussi ' longtemps qu'il y
aura..des hommes, il se trouvera- des
criminels, comme il se rencontrera des
malheureux. Le Gouvernement, n'èn q,
pas, moins l'obligation d'employer; tous
ses efforts à diminuer la misère et le
crime...■■
. Le problème qui se pose ici est analo*
gue à .celui que soulevait hier ie projet
d'amnistié Absoudre,ou punir les émeu-"
tiers, , ce n'est-pas supprimer les émeu-l
tes. A. cette œuvre sociale, il faut une
politique sociale; De même,--.guillotiner
ou,-gracier les. assassins, ■ ce n'est pas
supprimer le i meurtre. .A cette œuvre
-mprale, il faut une'politique morale, j
Le ^Gouvernement et la Chambre-ont-
ils line politique morale ? '
Jusqu'à présent, 'ils n'en ont eu • que
là. négation. ' •
" i Ce serait l'occasion, pour eux, de 'mon
trer par quels ressorts ils comptent re
lever le niveau,de,la conscience ..hu
maine, Jucher un .Thalamas en chaire
îde Sorbonne ou fabriquer des ; lois^our
protéger lès Morizpt de l'avenir; ce ne
sont peut-être" pas des moyens suffi-
sàhts. " J ' '''' ! 1
François ; V euillot.
LE REPOS! DU DIMANCHE
^ Nous ayons mentionné la- décision de
la, Ville de Paris, réduisant à deux jours
par' rriois T le temps libre -accordé' aux
travailleûrs. municipaux,. Pour• justifier,
une telle mesure, on ^'invoqué l'insuffi"
sànce des. ressources financières. La Cor
rèspQndànce hebdomadaire du comité
de Bficrise religiense dit à ce sujet ;•
Dans ■ une société qui-a quelque souci
du .bonheur et de 1,a , dignité du peuple!
.l'Ouvrier doit avoir ùn joue de liberté pai:
semaine pour élever' son âme vers Dieu;
-jouir' de la .vie de ffimille et "ëxatnihéi'
avec ses camarades les affaires et les "in
térêts de la corporation. Quand la liberté
du dimanche fait défaut;, le travailleur
subit une déchéance physique et .morale
(j'uè rien ne . peut compenser. La loi du
repos hebdomadaire a reconnu ce droit
sacré ; mais quelques patrons. cherchent
à tourner ét à violer la loi par voie d'ex-f
ception, et à leur tête figure aujourd'hui
la Ville dé Paris qui ne peut, dit-elle, assu
rer à' ses nombreux ouvriers.. que deux
jou^s,de repos par mois, 52 jours de repos
par, an obligeraient la Ville à une dépensé
qu'elle ne peut supporter." Ainsi, cette cité;
la plus riche du monde, ■ où l'or coule à.
flôts, où toutes les nations en déficit-vien
nent puiser des " capitaux, où" le luxe étalé
sesi magnificences, n'a pas de quoi don-:
ner à son^ humble mais nombreux person»
nel-, le repos 4ont tout. être humajn p. be
soin, et dcrnhe le spectacle scandaleux,de la
violation de la loi. - • ,-
La protestation de la Correspondance
[hebdomadaire est absolument iustifiée.
la auaûruple exMion à BétMss
M. l'abbé Marcant, qui assista les
condamnés à mort, hier,.dans'leur der
nier voyage, veut bien npus adresser les
détails suivants.':
. « Le Réveil des. condamnés qui es
comptaient le.ur grâce fut horrible, ter
rifiant : seulj-Abel était éveillé et se dou-.
tait d'ç l'issue, fatale'il en fit la remaN
que ,1a nuit à, son gardien, éh, entendant
les-bruits de la foule hurlant© rie ma-:
tin, à 5 h.. 40, à la visite ordinaire, du
gardien r chef; il dit : « Je crois,, chef;
que nous allons boire du fameux, café. »
II, demande alors du café et dit qu'il sera
courageux. 1 A'.l'heure fixée; 6 h. 15, le
monde officiel pénètre dans les cellules.
Abel et Auguste Pollet réfusent les' se
cours de la religion ; ils font l'es fanfa
rons jusqu'au bout.; ils remercient ce
pendant l'aumônier de ce qu'il a fait
pour eux, mais rien de plus.,
« Deroo ët Vromant-Çanut reçoivent
les.aumôniers, se confessent fet manifes
tent vraiment des sentiments.de repeiiT
tir ; ils reconnaissent qu'ils ont mé^té
leur peihe et ils offrent à ,Dieu leur vie
pouç l'expiation de leurs fautes.
' «. Ils entendent alors-, la messe célé-,
brée par moi-même, durant laquelle ils
prient vraiment avec ferveur ; ils sont
vraiment admirables de repentir. Là
toilette se fait,. les condamnés -restent
calmes, et, accompagnés des aumôniers,
ils marchent d'un pas assuré à l'écha-
faud, récitant leur acte de contrition^
demandant encore pardon à Dieu. Il est
7- h. 33 quand le fatal couperet tombe
pour.la quatrième fois; Deroo'et Vro-
mant-Canut passent les . premiers. Au
guste et Abel Pollet passent lès'derniers;-
ils sontr cyninues, surtout le chef, qui
meurt l'insulte et le* blasphème-, à la
bouche. En-résumé, journée qui mar
quera à Béthune et dans les environs,
qui 1 sera un exemple salutaire. 1 .», .-
Çà 1 et là
' Sauvés par des cochons.Vn bien cur,
rieux sauvetage de iiavigatéurs. nous est
signalé par la France maritime et com•
mèrciale. ' ■ ' '
A.la fin du mois de juillets un. vapeur
anglais, VAstrea,. qui faisait ,1e cabotage
entré les côteè de la Nouvelle-Zélande
çt 'là' Nguyelle-Gulles" dû Sudj' -ét^it 'èn
. b'erddfton^iir lê?._ri.çifs._d,&JîaB_
l'entrée du détroit de Bass. ,
' -Cé ' malheul-eux navire, 'qui transport
.•tait: du bétail, eut toutes ses .embar-
ti'ons- brisées dès ■ qu'on les mit a la irier;
L'es animaux 'du 'bord poussaient des beu
glements et des cris terribles, ce qui aug
mentait le désarroi dans l'équipage. 'C'est
' alors que le capitaine eut une idée gé
niale. Afin d'établir un va-et-vient ;aveç
la côte, il fit lancer par-dessus bord'tous
le s- porcs de son chargement, attachés
les uns aux autres et remorquant un câble,
— un « bitord », dont une extrémité resr
tait fixée au bâtiment. •
On sait que les cochons sont d'excel
lents nageurs.. Ils'eurent vite fait d'atteip-:
,dre la côte,, où les habitants s'emprçssè-
rent de saisir le bout du « bitord ». Et tout
l'équipage fut sauvé l ' ■ (
.'Braves cochons"! braves cochons !
Ensuite, naturellement, on - les mangea.,
La .voilà bien la.reconnaissance humaine !
. V* - - • •
' L'hygiène intégrale. '— Tolstoï vient, de
publier les dix commandements de l'hy
giène intégrale :
1." Vivre à l'air frais jour et nuit.
■ 2. Faire, tous les jours de. l'exercice au.
grand-ah-, traVàil ou promenade.
: 3. Boire et manger modérément efe sim-j
pleme'nt. Lait au lieu d'alcool. .
: 4. S'endurcir au froid en se lavant à l'eau
glapée. Bain chaud le lundi.'. .
5; Porter des vêtèments légers et larges.
6. Habiter une maison ! sèche, spacieuse,,
ensoleillée. Etre propriétaire. ' - ■-
. 7. Propreté rigoureuse, même au moral,'
remède contre les épidémies. i
8. Travail régulier et intensif, • consola-
teur dans le malheur, cure de joie, préser- t
vatif des maladies du. corps et. de l'espriti
■ 9. Après le travail; éviter les distractions
bruyantes. Loisir en famille. Nuit, pour dort
mir. "
10." Pour se bien porter, travailler et.'ac
complir de bonnes actions.'
• Le-6 1 ? commandement est peut-être le plu^
difficile à satisfaire :.être propriétaire ! ' !
' . .. '*** ■:
Alix bureaux de la, voirie : .
—Le public est d'une injustice ! Cet hi-i
ver, il. s'est ' plaint : que les. rues de Paris;
étaient pleines d'eau... '■ ;
—. Et cet été il se plaindra qu'elles' en
manquent !
— Alors, comment le satisfaire ? - ;
Nouvelles de Rome
(Par dépêche de notre correspondant
... Rome, 12 janvier, 10 h., m.: i
' f'.pe matin, réunion"générale de la Gongré-i
gatibn des Rites devant le Pape, pour dis-"
cûter de la question dite « de tuto ii -poûr
la béatification de Jeanne d'Arc et des xrii-s
raclés proposés? pour la consécration, du'
bienheureux Hofbauer.
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L'AU JOUR LE JOUR de 3. MAN
TENAY.
FEUILLETON : Chronique théologique,
de H. PINARD. . 1 ;
Lire en 3* page,: |
LA CHRONIQUE de R oberï DUVAL.j
Lire en 4« page : , •
NOTRE DERNIERE HESRÉ.
Lire en 5«.page : [
VARIETES î Lamartine Jugé par
* ■ Louis Veuillot. ' i
FEUILLETON : LE ROMAN de BEN-'"
- - -
Le Carnet -
du Spectateur
Le capitaine MirvilleAVèsl me déclara': \
— En vérité plus ce est, différent, plus ce
est tout comme. Qui qu'est plus différent du
Européen et du particularité du Français que
un Homme i\oux. de .Trajhasû-archipal. Eh
bien! je vous prOvcrai 'qiie les mœurs poli
tiques' de KaTalaraka,- capitale de Tramasû-
arcfiipal, ; elles ne se différencient pas de
celles de Parts ViWs-Lumiàrp. y
Quand j'arrivai• au - port, de Kafalaraka
— un- port , comme tous lés ports, font de
mâtures,, ballots de coton,^minerais de 1er
et- d'or, poutres : et planches-,- paniers de ba
nanes:.et d'orangeSj sacs de-café et de fèves,
caisses, de tabac,, tissus nattes, entassés
sur les quais -r-, je fus frappé de voir une-
foule, d,'incligcnes . étendue sur ces marchan-.
dises'dans le désœuvrement le plus complet:
, Tous ils avaient;sur teur< tête une plume.,
de corbeau. > . ,., - .-
< Au milieu d'eux pérorait un- Homme Roux
et- sa par,oie était pleine de violence. Il di
sait. :> « Ut ne faut plus, travailler pour les
marchands; Il faut mettre le. feu chez tous
les marchands, parce que le ministre de la
paix ipûblique 'est un ancien ■ mage divorcé,
d'avec son culte, mais qui a.osé-dire qu'il était
philosophe et' qu'il croyaitencore, à. Dieu.
Nous, r nous ne crayons" pas'à Dieu. Alors le
mage s'en.ira ou bien nous mettrons le feu
chez les marchands pour, .'manifester notre
UVerté. » ' ' . : , : ..... .
, Quelques jours, plus tard, j'assistai, sur. une
immense plaine à.un service religieux. Cent
mille hommes et femmes entonnaient des
hymnes à,la gloire du Créateur. Tous, avaient
sur,la tête'une plume d'aigle.,Mais bientôt
un grand tumulte se', fit. Un ^millier de plu
mes de corbeaux était accouru pour troubler
la cérémonie, et ils y réussirent malgré leur
■petit nombre. En vérité, ,ces, cent mille
•croyants étaient, des gens , bien- stupides. de
se. laisser troubler- ainsi;.- ■ >
Je. fus à quelques jours de-là. au palais des
législateurs; Là j'entendis, les-plumes d'aigles
et les plumes, de CorVeaux, séparés ,en^'deux-
camps, se jeter des. injures.,a J,a facç èt .je.lesi
vis même en venir-aui mains comme.de vul-\
gaires ap'aches. Entre eux cependant. lnleT-'
venait parfois le ,grpupe-tam,pon .du " centre^
dont tous les membres étaient coiffés de plu-'.
Tries de dindons. Mais' lés, malheureux finis-;
■soient toujours pfrr se: faire,,écraser., ;
Tout ce peuple des Hommes Roux — et en
cela ' il ressemble < ericojre. : au ■ peuple ,.de
France r— dans le mépris . qu'il . avait pour-
toute' autorité et.,dans >la crainte qu'un joug
n'çntravdt sa liberté, s'était mis d'accord pour j
prendre pour chef, un soliveau sculpté, le fa-,
meux Mann-Kin, sprte 'd'idole, qui portait sur;
la fête le faisceau 4c? fTQis plumes d'aigle,
tde, caxbgay et de dindon réunie*, et .qui. JrA.
naît,dans U grànie salle oû siégeait d'Mrdi-.
■boire le gouvernement.
v, Tramasû-archipal vécut longtemps dans
l'Anarchie. 'Mais Un jour les plumes de cor
beaux trahirent leur pays et. pour reprendre
le. pouvoir qui venait de leur échapper, ils
firent appel à l'étranger .qui les asservit à
jamais.
-■ ... ' < Le S pectateur. :
A LA CHAMBRE
SOIR D'EXECUTION CAPITALE
VEILLE OE RENTREE
Les couloirs du Palâisr-Bourbon fu
rent hier peu fréquentés ; à peine y vit-
on, entre cinq et sept heures, une di
zaine de députés dont aucun, du reste;
ne paraissait spécialement enclin à ba
varder.
• La seule question dont véritablement
on. parut un~-peu se soucier, c'est peut-
être la quadruple exécution qui, le ma
tin même, avait eu lieu à' Béthune. ,. -
Arrêtés ici et là par quelques confrè
res, MM. Dubief, Malvy, Doumer. CeCï
caldi; etc., etc., se sont fait forts de dé-
.clarer qu'ils approuvaient la décision
prise à l'égard de la bande Pollet par
le gouvernement.
rM.. .Georges, Berry, aussi, a fait une
comte apparition dans la salle des pas-
perdus et comme il nous a été loisible
de.nous.tenir avec lui un peu à l'écart
des group'es, nous avons, noté les quel
ques déclarations suivantes; faites vo
lontiers par l'honorable député de Pa
ris : . . ..
— J'ai trop insisté 4 la tribune en fa
veur de la peine capitale, de son main
tien, de son application, nous a dit M.
Georges Berry, pour ne point me décla
rer satisfait dev&nt les mesures, de rér
pression que lé président de la Républi
que, enfin, a bien voulu-prendre.
« Vous me .demandez si j'attribue
simplement au vote de la Chambre l'im-
pitpyable et subite rigueur d'un gou
vernement, il y a quelques jours encore,
si généreux et n'ayant d'autre spin que
de;,gracier -tous les condamnés à mort...
Mon Dieu ! franchement, je pense, com
me certains, qu'on, a voulu dégoûter le
peuple de France de là. guillotine, en
supprimant, avec espoir de trpubles, lés
quatre bandits à la veille de la rentrés
parlementaire. On s'est, du reste, leurré
sur la direction que prendrait l'opinion
publique. Avez-voûs lu . que les assis
tants ont, à plusieurs reprises, crié, pen
dant l'exécution «. A mort ! *> et, « .Vive
Deiblër ! » ? ''''•.
« Voilà qui est , édifiant-et .prouve l'i
solement de l'abolitionnisme.
« Maintenant, pour ce. qui est, encore,
des raisons qui ont pu motiver la déci
sion du gouvernement, j'ai.aussi un peu
idée que M: Briand a été ému par les
réponses des Parquets auxquels, avant
la ; discussion de la peiné de mor t,- il
avait.' demandé, par- circulaire, s'ils
étaient : d'avis ou pas'qu'on cessât de
'monter 'les' bois, de ; justice. Savez-vous
que tous les Parquets sqns exception
ont conclu au. maintien'de la peine ca
pitale ? -
.. « En dernier lieu., il me reste à expri
mer un "regret'profond : celui que j'é
prouve à la pensée que l'obstruction du
débatsur- la. peine de. mort, fut .-erreur.
cruelle en matière, d'humanitarisme,
puisqu'elle- n'a.. . fait qulallonger,, pour,
Pollet et sa" bande, l'attent,e effroyable
d'une décision qui devait, être pour eux ;
vie ou mort 1 » ' ,
- i Marcel-D ûminy . •
LES FOURMILIÈRES HÉROÏQUES
-
Ainsi,.c'est une chose décidéè, ;,M.
Giolitti, à la Chambre "italienne, en. a
clairement pris l'engagement : le gou
vernement italien n'épargnera ni or .m
peines ppur reconstruire' Messiriè;'.Tèl
était, au surplus, le, vœu unanime, .et
ce vœu était si ardent qu'oubliant; un
moment son deuil, lin député dé la Si
cile, M. Furnari,' dont le fils a été ense
veli sous les décombres, a cru devoir
prendre la pârôlé pour, remercier le ,par
lement de « r .élan émouvant avec lequel
i| va voter les mesures nécessaires à la
renaissance de là ville .
Il's'en trouvera, je. pense, au -nom
bre des lecteurs, quelques-uns qui,
d'abord partageront l'espèce de stupeur
que m'a causée cette nouvelle. , .
•—Comment ! après cet effrayant'dé
sastre, après ce cataclysme où toute une
multitude d'habitants de la, malheureu
se cité ont été écrasés sous ; les ruines de
leurs maisons ; après cela, et tout de
suite, on ; va se remettre à construire, au
même endroit, une, ville nouvelle > Mais
comment donc sont, faits les hommes qui
iront porter là leurs pénates et s'y fi
xeront ! Comment s'y >prendrpnt-ils ppur
vivre, dans ce, cimetière, sans ê.t'ré. sans
cesse hantés par le souvenir .affolant du
fléau qui s'y déchaîng, ? -
• — Mais « si », m'a répondu un, sculp
teur « viterbese »,M. Jelmoni, mais « si ».
On.reconstruira et,. Messine,..et.Reggio,
et Catane, et toutes les, autres. Et on ,y
vivra comme avant, on y respirera des
fleurs, on y fera de là musique. Vous
ne connaissez pas le: caractère 'des gens
de -Sicile et des alentours. Si -on-nevles
y force pas,' ceux qui rebâtiront les
villes ne prendront même pas-les pré
cautions élémentaires.-Ils ne changeront
rien à la manière de bâtir- en- - usagée
daiig.1?-'région 1 On djt qu'il.faui^des Hiai-
§ohs basses, tout en voïïtès et "en tajès
cintrées, dont les murs, bien condition -
nés, soient d'un seul bloc,- pout-' que les
vibrations du sol les fassent vibrer avec
le sol sans les disjoindre etjes abattre.
Si le gouvernement'n'in;0bsé: pas . dés
plans,' allez-y dans quelques années .:
vous ne verrez pas une maison qui soit
construite de. cette façon. Bien • mieux
encore : soyez certain "que si on ne les
empêche pas, ils tâcheront, de ïéparer,
le plus ip.ossible, les maisons, .qui • sont
écroulées, en mettant du cimént ou du
plâtre dans les crevasses. -C ! est, ainsi
qu'on a fait toujours..,. > ■
Déjà, M. Lacroix, le savant .profes
seur de géologie du Muséum,, que, ' le
lendemain, du .sinistre, j'étais" allé J ,in
terroger, m'a.vait.tenii. le même,langage.
—C'est même probablement, ,ayait-il
a,jouté, une des raisons .pour, lesquelles,
d'une catastrophe à Taiitrer'les - dégâts
vont toujours.croissant,.jùsqu'à' là ruin.e
définitive et générale... "• -'••' ; -
— J'avoue que je ne comprends pas.
— Tenez, m'a dit M. ' Jèlmphi, voici
un autre exemple de cette insouciance
qui,' croyez-lé, est un des: traits du ca
ractère national. Dans mon pays à moi,
dans la province de Viterbé, .il- y> a,
quelque part, perché en haut'd'une éini-
nence, une vieille localité qu'on nomme
Civita di Bagnorea. (Bagnorea, qui est
en face, construit sur une'.'autre émi-
nence, est une petite viUé,. ancienne
aussi, bien connue à cauçe des carrières
de .silex - violet .qu'on y.- ejçp}oitè, t et où
l'on vient chercher'de quoi daller'les
rues de, Rome.). ' . ' ' • „ , '
. « L'espèce.de montagne, trè's:raide, 'au
sommet de laquelle est ' bâtie" .Qtyita,
est en terre glaise,' couverte séulémènt
d'une couche plus ou moins épaisse .de
silex ou. d'ardoise. Cette couche, : en" cer
tains points, sé désagrégé.lentement,; et
vous voyez, de temps en temps,, uhe mai
son de.Civita qui glisse,' avèç.ses.fon
dations, tout, entière, au fond déil?i ivàî-
lée. Quelquefois, pendant le jour j .les
gens de la maison sont aux çhàmps, au
travail... Quelquefois aussi,.c'est la nuit,,
et ils y laissent leur vie, aloïs, cQmrria
dans un tremblement de terre.....;,
« Tout le monde, aux alentours, sait
que, une par une* toutes lés maisons,de
CiVita finiront par glisser ainsi. Les ha
bitants de Civita n'ont; là-haut, sous.la
main, ni eau, ni bois. Leur.vite- est une
corvée sans fin. Et, pour les récuèillir
s'ils veulent, la municipalité dé Bagno
rea a fait jadis bâtir, un. bourg ^beau
coup mieux situé, infiniment plus""habi
table... Eh bien l les gens de.Cività pré
fèrent rester' où ils sont. Vpus ne. leur
ferez pas quitter leurs maisons de là-
haut. Ils sont nés là, et ils y .restent.
Fort bien, ai-je répondu': ■ ils sont
nés, là. Y rester est déraisonnable de
leur part, puisque leurs maison?,■ elles,
n'y restent pas. Mais oh comprend qu'ils
s'y entêtent. Us sont nés là. C'est une
raison. Au lieu que ceux qui s'en iront'
en/Sicile rebâtir Messine n'y.sont pas
néS... ■
— 'Ça ne fait pas de différence. Le
site de Messine est si beau !."Çt puis,'on
peut y faire fortune. Il y a de grands
intérêts... ....
— Quelles que soient la beauté du-sitô
et.la. grandeur des intérêts, il n'en est,
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