Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1908-09-20
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 septembre 1908 20 septembre 1908
Description : 1908/09/20 (Numéro 14701). 1908/09/20 (Numéro 14701).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : BIPFPIG44 Collection numérique : BIPFPIG44
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k713659g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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Dimanche 20 Septembre ISOfS
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Dimanche 20 Septembre 1808
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LA VÉRITÉ FRANÇAISE
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Paris & Départements, 10 ««38?*
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L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui foi sont adressés
■''■■■. - ANNONCES _ ,; -
AUX BUREAUX DU JOURNAL, 17, rue Cassette
Et SOCIÉTÉ BE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, place de ia Boiïl 'S»
mmssmmsMmm
SOMMA 1RS
L a febmbntation . ,■ — Eugène Tavernier.
Chronique : Marseille et son exposition d'é
lectricité. — G. Contestin.
Variations sur lb temps présent : Les « enne
mis de Versailles ». — Robert Dnvak
Le choléra .— AnselmeXorphan.
Les manœuvres du centre.
PARIS, 19 SEPTEMBRE 1808
LA
M. de Mun serait, plus ou moins,
complice des révolutionnaires qui
dirigent la Confédération générale,
du Travail.
Cette . nouvelle a été lancée par
certains journaux, le Temps entre
autres. Ils l'ont déduite d'un élo
quent, profond et courageux arti
cle que M. de Mun vient de publier
dans Y Echo de Puris ; et doafc nous
avons donné de larges extraits.
Que disait donc l'illustre orateur
et brillant journaliste? Ceci, en
abrégé : La*, bourgeoisie actuelle,
comme la noblesse du XVIII e siècle,
est incapable de se défendre contre
ïa révolution grandissante.. Pour
quoi? Parce « qu'elle porte en elle,
« dans ses doctrines et dans ses
« œuvres, le germe même de cette
« révolution qui la dévore ». Il di
sait aussi : « L'oligarchie qui, de
puis plus d'un quart de siècle, s'est
attribué tous les privilèges, tou
tes les jouissances, tous les bé
néfices du pouvoir, s'est servie
de cette puissance usurpée pour
démoraliser le peuple, en l'ha
bituant, par son? propre exemple,
à détourner de toutes les préoccu
pations idéales sa pensée, f abaissée
vers l'unique souci des profits ma
tériels, afin d'établir sur une clien
tèle de satisfaits la perpétuité de
son règne. »
Voila sans doute des réflexions
peu réjouissantes; mais il y a un
lait , plus triste encore : c'est qu'elles
gont pleines de vérité.
Pour en juger, il suffit d'un coup
d'oeil sur la période qui nous mon
tre la France passant du règne de
Gambetta au règne de M. Clemen-
ceau. x
Car M. Clemenceau est a ce point
le maître qu'il personnifie le su
prême espoir, la dernière ressource
' de la bourgeoisie révolutionnaire,
classe dirigeante depuis 1789.
L'origine, la filiation, le tempéra- 1
ment, l'humeur, l'instinct, l'idéal de
'M. Clemenceau, tout cela se résume
«dans l'idée de révolte, à commencer
par la révolte envers Dieu, révolte
génératrice de l'insurrection contre
foutes les autorités sociales."
Le type parfait de l'insurgé, c'est
précisément M. Clemenceau. Il s'est
donné ce rôle avec l'ardeur ia plus
persévérante.
: Ecoutons-le exprimant, la plume
en main, sa pensée fondamentale.
' Nouas avons de lui cent déclarations,
I si ce n'est davantage. Coiitentons-
' nous d'une de celles que contient
son livre la Mêlée sociale et qui date
de 1895. Alors, notre maître d'au-'
iourd'hui n'était ni ministre, ni dé
puté, ni sénateur. Expulsé du Par
lement-et réduit à apprendre le mé
fier de journaliste, il revendiquait le
droit de l'insurrection éternelle.
Au lendemain de l'assassinat du
président Carnot, quand un ministre
républicain proposait la répression
de là propagande anarchiste, M. Cle
menceau protestait avec colère. H
apostrophait ainsi celui dont il con
voitait la pJace :
Vous faites subitement la décou
verte que l'autorité est compromise,
que la hiérarchie est menacée. Croyez-
vous ? Comment se fait-il que vous ayez
attendu d 'être le chef ae l'Etat pour
vous en aviser? Simple citoyen, lab
sence de hiérarchie qui vous a permis
tfe vous hisser jusgu'en haut ne vous a
fcblnt choqué. Parvenu au sommet, vous
voilà mécontent de ce grouillement qui
monte, et vous secouez furieusement
l'échelle, et vous sommez tous ces
grimpeurs fie rentrer au plus vite dans
lia bonne hiérarchie de nos pères.
, Au nom de quoi P^ l6 . z " v £™
dés désordres de 1789, ^9.1/93, de 1S30,
de 1648, insurrections triomphantes
faites d 'insurrections vaincues. pour
quoi respecterais-je ce que vous n'avC?
: vas respecté, ce dont la violation vous
a fait ce que vous êtes ? Vous avez violé
l'autorité, la hiérarchie, je les viole à
mon tour. {La Mêlée sociale, pages 438-
439.)
Sans doute, aujourd'hui, M. Cle
menceau. écrit et parle autrement.
La France l'a même entendu pro
clamer la nécessité sacro-sainte de
ia discipline, lui qui, jusqu'alors,
'avait l'habitude de traiter les offi-
, «ciers par lé mépris et .qui, dès le
commencement de l'affaire Dreyfus
et durant des années, allait couvrir
d'injures l'état-major et tous les re-
préséntants cfe l'esprit militaire.
Alors, M. Clenîaaçeau n'était pas
ministre et n'espérait plus le deve
nir.
Il l'est aujourd'hui. Il prône le
respect de l'autorité, de la hiérar
chie, de la discipline. Il a même glo
rifié la police. Oui, mais quel ascen
dant politique et moral voulez-vous
que possède un homme qui. ne s'est
souvenu de certaines conditions de
la vie sociale que le jour où il s'est
enfin trouvé le maître?
Imaginez la scène qui se produi
rait dans le parlement si quelque
député ou quelque sénateur avait
l'idée de lire, devant notre premier
ministre, l'une des pages où M. Cle
menceau malmenait avec un si bel
entrain les diverses autorités que
M. Clemenceau protège ou repré
sente aujourd'hui !
Ce ne serait pas seulement l'exé
cution d'un individu. Car si cet in
surgé si incomplètement converti re
présente tout un monde,il ne possède
point par lui-même une ; si grande-
valeur. Tant s'en faut. Ce .n'est
qu'un agent, un instrument qu'on a
pris à l'heure opportune et qu' on
mettra de côté suivant les circons
tances, bientôt peut-être. Mais il
symbolise un aboutissement. Le
gambettisme et le ferrysme nous
ont conduit là, au point où le sol
tremble, remué par* une longue et
furieuse fermentation.
Là s'agite et déborde la Confédé
ration générale du travail. Il y a
quatre ou cinq ans, un des hommes
qui en observaient le programme di
sait : « La Confédération se f... de
tout. »
Elle peut avoir bientôt en mains
le gouvernement. Elle amène sur les
hauteurs de la société toute une
foule à laquelle les bourgeois, comme,
Gambetta, comme Ferry, comme
M. Clemenceau, ont enseigné la tra
dition révolutionnaire et surtout le
mépris des vieilles autorités. Elle
arrive munie d'un plan qui est en
partie absurde et abominable,en par
tie conforme aux besoins qui boule
versent le monde du travail.
Vous représentez-vous M. Cle
menceau, l'éternel insurgé, devenu
dictateur et. protecteur de cette ré
publique bourgeoise qui craque
sous les atteintes de la génération
élevée par elle? Les bourgeis anti
religieux, comme les confédérés, et
gâtés par vingt-cinq ans de pou
voir, ne se défendront pas mieux
que ne s'est,au XVIÏÏ e siècle, défen
due la noblesse qui avait donné
aux bourgeois l'exemple de l'incré
dulité.
C'est ce que dit M. de Mun, dans
son noble et vigoureux langage.
Il faut se pénétrer de cet avertis
sement, pour être en mesure de
faire face au péril, qui ne sera pas
le péril d'un jour. Alors, on devra
s'occuper de réorganiser toutes
choses : et la paix matérielle, et le
travail, et la morale, et le sens
commun! Une pareille tâche ( mé
rite bien qu'on y réfléchisse à l'a
vance et non pas seulement quand
notre bourgeoisie révolutionnaire
aura fait explosion.
Eugène Tavekwier. ■
D'UN JOUR A L'AUTRE
— M. Briand continue à visiter
sa circonscription électorale de |la
Loire.
— Nouvelle interpellation déposée
sur le Maroc t elle émane de M, Lucien
Hubert,
— Une délégation de la commission
du budget va enquêter sur la suppres*
sion des ports de Lorient et de Roche*
fort.
— Les confrontations continuent sur
les faits de Villeneuve -Saint-Georges ;
les témoins sont loin d 'être affirma-
tifs.
— Le'gouvernement anglais adhère
« sans réserve » à la note franco-esr
pagnole; on attend la réponse de l'Al
lemagne.
— Au congrès socialiste de Nurem
berg, on a décidé de continuer à voter
le budget.
— La grève est gênércfle^ sur le ré
seau des chemins (le fer orientant.
— L'entente s'est faite entre les ou*
vriers tisseurs de Manchester et les
patrons ; par contre, les cardeurs sont
en grève,
— On va interdire aux 'femmes, en
Russie, l'aecèa fies Universités.
ÇA ET LA
.
L'appétit de nop gouvernants. — 30.000
sandwiclies au jambon ; 15.000 au poulet,
35.000 au rosbif ; 20.000 à la langue de
bœuf; 15.000 petits pains ; 500 « conversa
tions»; 500 « jalousies » ; 1.000 mirlitons ;
10.000 glaces moulées se décomposant
ainsi : 2 500 crèmes au café, 2.500 au choco-
let ; 2.500 à la vanille, et 2.500 aux fraises;
60 bombes glacées pour 12 personnes cha
cune, bombes glacées au moka, bombes
Lavallière, bombes nougatine, bombes Ca
price, bombes arlésiennes, etc. ; 5.000 litres
de boissons glacées, comprenant 1.000 litres
de café, 1.000 litres de grenadine, 1.000 li
tres de limonade, 1.000 litres de groseille et
1.000 litres d'orangeade ; 60 kilos de petits-
fours, savoir : 20 au raisin, 20 aux amandes,
20 aux abricots; 250 kilos .de « conversa
tions » en petits fours; 250 kilos de gâteaux
genre condé; 500 kilos de mirlitons, et un
nombre considérable de litres de vins, tel
est l'exact total de la consommation faite
par les invités de M. Fallières, au cours
des récéptions, garden-party et soirées,
qu'il offrit pendant les six derniers mois de
l'année, au palais de l'Elysée, et dont le
compte vient de lui être présenté, à Ram
bouillet, par le chef des « services de
bouche »!...
La vie à deux. — Etre deux pour porter*
le fardeau de l'existence quel rêve! C'est la
rêve que" vivront," fata "stnavit) détix
lettès qui viennent de naître à; Brightoa,
sous le régime de cette communauté corpo-
reUe dont les frères siamois, les sœurs
Doodica et Rodica nous ont donné déjà des
exemples.
Le docteur Jame Rooth a constaté que
ce monstre femelle double, (les savants ont
un langage !) était soudé à la hauteur des
hanches, de façon que les deux sœurs sont
placées dos à dos. A. part quelques organes
communs, les petites ont chacune leur in
dividualité propre.
Il se pourrait bien alors, qu'au lieu de
porter l'existence à deux, l'une des deux ait
à porter l'existence et sa compagne en
plus... après tout, c'est ce qui arrive le
plus souvent dans les cas, même normaux,'
de vie à deux.
Aimes les cochons. — Jusqu'ici, nous
avions cru que le - fondement de toute pros
périté sociale, était ce commandement du
Maître : «Aimez-vous les uns les autres. »
Que les temps sont changés I —M. Mascle,
sous-préfet de La Tour-du Pin, un ardent
du bloc et du progrès, nous donne une
nouvelle formule.
«Les fêtes, comme celles du comice agri
cole de Corbelin, s'écrie-t-il, dans un accès
d'éloquence, ont pour effet de nous faire ai
mer davantage les animaux, artisans de là
prospérité nationale. Prenez-le cochon, par
exemple... » Et après un couplet en l'hon
neur de ce vertueuxquadrupède. M. le Sous-
Préfet engage fortement ses auditeurs à"
aimer davantage le « cochon »...
Est-ceun symbole des temps?...
Au Bouillon à vingt-deux sous :
Un client s'épuise à essayer, de couper le
beefsteack qu'on vient de lui servir.
—- Pristi ! que c'est dur !... grommelle-t-il.
C'est au moins du cheval, n'est-ce pas, gar
çon ? s
Lors, celui-ci, facétieux:
— Monsieur, on ne dit plus comme ça.
Maintenant, on demande si ce n'est pas de
l'autobus !
Une famille à la caserne. —Le cas
n'est pas nouveau ; seulement, cette fois, il
se complique d'une désertion.
Un certain Lafon, du 16 e d'artillerie, avait
déserté, après deux mois de service, pour
venir rejoindre à Paris sa famille, tombée
dans la misère, à la suite de son départ.
Découvert inopinément, il se vit condamné
à deux mois de prison, puis fut envoyé par
l'autorité militaire au 15 e d'artillerie, pour
y terminer son service. Lafon, qui est père
de trois marmots à la mamellé, prit le parti
d'emmener avec lui sa famille, et le 4 sep
tembre, il se présentait à la caserne avec
toute sa nichée. Grand émoi et grand em
barras, on loge la mère à l'hospice civil, le
père et les enfants à la batterie.
En attendant des instructions, Lafon est
exempt de service et soign? ses mioches.
cmoNsçm
Marseille
et son exposition d'électricité
Il v a deux ans, l'exposition coloniale
de Marseille arriva en fin de saison avec
des bénéfices sérieux. Ce n'est pas la
conclusion ordinaire de ces sortes d'en
treprises. Qu'elle soit universelle ou
d'extension restreinte, une exposition
risque fort de ne pas réussir comme
spéculation commerciale. Si elle faitses
frais, ilconvientde s'en montrer satisfait
et d'adresser des éloges à ses organisa
teurs. Ce sont d'hapiles gens, très avi
sés et de bonne expérience. Mais il ne
faudrait pas croire que tout est perdu
et que les organisateurs doivent être
blâmés lorsqu'on s'est endetté d'une pe
tite somme.
L'exposition actuelle de Marseille a le
caractered ? une exposition scientifique ce
qui est honorable pour la ville qui Va en
treprise, intéressant pour les visiteurs et
naturellement assez désavantageux pour
l'entreprise. Les grosses recettes, celles
qui couvrent les frais et les dépassent,
supposent une affluence extraordinaire
dp visiteurs. La Science assurément a
des attraits, mais il n'egt pas 4ans ses
moyens de mettre les multitudes en
mouvement.
On s'est donc industrié à Marseille
pour concilier le sérieux, un peu grave,
d'une exposition scientifique,, avec les
agréments que peuvent présenter cer
taines applications de l'électricité. Les
goûts divers trouvent ainsi satisfaction :
il y a pour les savants et pour ceux qui
s'inquiètent moins de la science; l'utile
et l'agréable se trouvent réunis, ce qui
est la perfection.
" ^up}oment de l'ouverture de cette ex
position, ' les 'Êritiqtïes ne mariquè^ent
»»as. On y viendra peu, disaient bien des
«o-vauts n'auront rien à y ap-
gens . ies_ûi-, le voyage; lés
prendre et ne feront et
autres n'y trouveront aucun nuow.
se garderont bien d'aller la visiter.
En tout cela on se trompait. 11 est ve
nu à Marseille des spécialistes nom
breux, des gens qui savaient et qui ce
pendant voulaient voir, compiarer les
procédés, se rendre compte des inven
tions de détail et se mettre en état de
faire mieux. Ces premiers groupes de
visiteurs comprenaient les professeurs
et leurs élèves, les manufacturiers, les
ouvriers intelligents qui cherchaient
des moyens de progrès dans les travaux
déjà accomplis.
Ce sont là plus ou moins des gens du
métier, les spécialistes de l'électricité,
les vrais appréciateurs,dont la visite est
surtout agréable aux exposants. Ne
croyez pas cependant que ces derniers
restent indifférents lorsqu'ils voient s'ar
rêter devant leurs machines les hommes
d'intelligence qui sans avoir jamais tou
ché à l'électricité se disent les amis de
cette science.Ils ne l'ont'pas pratiquée,
mais ils s'intéressent à son développe
ment, admirent ses progrès èt les
louent avec autorité, ce qui est une sa
tisfaction pour ceux qui travaillent à la
production et à la mise en œuvre des
énergies électriques, qu'elles soient em
ployées comme force, lumière ou cha
leur dans les diverses industries.
. * ' - '/ m '■ *
*-* ' -
La foule peu ou point instruite n'a pas
montré pour les merveilles de l'exposi
tion l'indiflérence que l'on redoutait.
Elle s'est arrêtée surprise, puis inté
ressée, devant les machines énormes et
les instruments délicats qui sont (néces
saires pour provoquer, produire et com
muniquer les forces électriques. Ce qui
paraît surtout exciter sa curiosité, c'est
le travail de l'eau descendant des hau
teurs et actionnant des moteurs qui n'ont
plus rien à demander à la houille et' au
pétrole. Une différence de niveau, l'eau
fui se précipite, s'engage dans les tur-
ines, C'est le point de départ des résul
tats pratiques qui se montrent aux yeux
■des plus ignorants sous les formes de
grande utilité qui sont-la lumière et la
forcé.
Il n'est pas requis une grande science
èt des études spéciales pour.se plaire au
spectacle de ces étonnantes transforma
tions. La foule prend volontiers une leçon
de choses sur ces matières qui sem
blaient lui être interdites ; et on voit des
gens du peuple, de simples travailleurs,
examiner avec attention les grandes
cartes où sont marqués les lieux élevés
des sources génératrices ét suivre avec
intérêt les fils de transmission qui for
ment le réseau de travail électrique dans
les diverses régions de la France.
L'électricité se prête à des applica
tions d'utilité et d'agrément qui ravissent
la foule. Dans certains kiosques, on fait
intervénir l'électricité pour préparer les
éléments d'un repas ; ailleurs elle pro
cure les émotions d'une promenade en
mer avec naufrage final ; on lui fait faire
de la musique, mettre des balançoires
en mouvement. Ce sont les petits côtés
d'une grande chose; on aurait eu tort de
les négliger.
La population de Marseille se donne
rendez-vous le soir à l'exposition pour
admirer les merveilles de l'éclairage.
Au point de vue de l'agrément, cette
illumination du soir a pour elle tous les
suffrages. Les ampoules lumineuses,
innombrables et de couleurs diverses,
variées de forme et d'intensité, forment
parleurs grandes lignes des desseins
artistiques, qu'embellissent de char
mantes arabesques. C'est pour le plai
sir des yeux la partie la mieux réussite
de cette exposition, sûrement la plus
attrayante et qui suffirait à elle seule
pour lui assurer le succès.
G. Contestin.
LIRE A LÀ DEUXIÈME PA.GS :
Mutualités ecclésiastiques.
Persécution et action xeUgitmsitâ.
Les manœuvres du centre.
LIRE A LA TROISIÈME PA8& :
Nouvelles de l'étranger.
LIRE A LA QUATRIÈME PAGE :
Kotra dernière httnxv.
NOUVELLES D8 ROME
(Par phonogrammea
de notre correspondant)
Rome, 18 septembre, 9 h. s.
lb jubilé do pape
A l'occasion du jubilé du Pape, le grand
drapeau des Suisses a flotté toute la jour
née à la porte de bronze. Suisses, gèndar-
mes, gardes palatins, gardes-nobles avaient
revêtu le grand uniforme de gala. A midi,
le Pape a reçu dans la salle du Trône, le'
corps des gendarmes pop);iflcg,u?. Le com
mandant dè ce corps a lu une adresse of
frant au Pape la riche ohasuble qu'il portait
ce matin.
Le Pape a répondu en faisant l'éloge des
gendarmes pontificaux. Ce soir, la musique
des gendarmes a donné un concert dans la
cour de Saint-Damaze.
Bien que ce ne soit pas la célébration
iîcielle du jubilé, une foule de télégrammes
et dépêches sont arrivés hier et aujourd'hui
au Vatican, de tous les points du monde.
Dans le Borgo, entre le Vatican et le pont
Saint-Ange, les habitants ont pavoisé leurs
façades et ont organisé pour ce soir des il
luminations.
la jeunesse catholique
Cje mçitin, après la messe du Pape,le con
grès de la Jeunesse catholique a rèpris ses
travaux. L'animation est vive, animation
provoquée soit par la grandeur de l'église
où se tient le congrès, soit par l'inexpé
rience chez certains des congressistes çt
une aériçuae opposition da tonâanôès.
lie président, ^gT'P.ericollî, a fort à faire
pour obtenir lp. palme. Puis il indique ^
l'assjst§ncg les moyens dp pïêserver la vie
religieuse et la moralité des jeunes catholi
ques, ' . : .. ..
Le rapporteur recommande ensuite vive
ment l'humilité et la moralité. Puis il mon
tre que,sans l'Eucharistie et la religion, il
n'y a pas? dp vrftie morale et de vr^io ci
vilisation.
Le congrès demande ensuite' d'établir des
écoles de religion avec aperçus d'histoire de
l'Eglise et leçons d'hygiène et de pédagogie.
L',après-midi, le congrès a voté un'ordre
du jour s'alliant à la ligue contre le duel.
Puis ont commencé les discours les plus at-.
tendus du Congrès. •
Mgr Rezzara a annoncé ensuite que
l'Union populaire italienne et l'Union éco
nomique sociale, après avoir obtenu l'appui
unanime-des évêaues italiens, ont décidé
d'ouvrir du 15 au 30 octobre prochain une
école nationale de propagande catholique:
VARIATIONS
SUR LE TEMPS PRÉSENT
LES « ENNEMIS. DE VERSAILLES »
Un dimanche à Versailles,
Il y a les Amis de Versailles, mais il
y a aussi les Ennemis de Versailles.
La première de ces •« sociétés » organi
sée à l'instigation , de notre confrère
Tardieu, sous le patronage éminent de
Victorien Sardou, s'est.proposée le but
infiniment louable de restituer au cé
lèbre palais comme aux jardins de Le-
nôtre une part de leur splendeur dispa
rue. Plusieurs fêtes ont été ainsi don
nées cette année sur le grand canal.
Des nacelles illuminées ont éveillé le
silence nocturne des eaux que frappè
rent en cadence des avirons maniés
par d'aristocratiques mains. Un soir de
juillet « sous la lune blonde », comme
eut écrit Verlaine, nous reconnûmes
ainsi quelques-uns des plus notoires
amis de Versailles : D'abord le comte
Robert de Montesquiou, puis M. Pierre i
de Nolhac, beaucoup d'autres encore. '
De célèbres "artistes, voilées de gazes,
drapées et pareilles à autant defigu
tume ,et de leur danse, d'anciens me
nuets, et la guitare jasa dans le bos
quet d'Apollon avec la mandoline,
1 Heure exquise, du pauvre Lélian...
Et ce fut du dernier «bon ton ». Vers
minuit le vieux parc austère et mélan
colique ensevelit, une fois encore, ces
ombres 1 de fantoches roses et grises
dans l'éventail replié des nocturnes
brouillards parmi l'ombre des arbres sé
culaires, Et ce fut la nuit... une nuit en-
dormeuse de spectres, mais infiniment
douce et ouatée et brumeuse...
Ce Versailles nocturne est peu connu,
il appartient aux « Amis de Versailles ».
Toutefois la concurrence étant une loi
de notre temps, nous croyons savoir
qu'une société nouvelle vient de se fon
der. Les statuts ne pourront manquer
d'être prochainement publiés. Ainsi nous
comptons en donner dès aujourd'hui un
aperçu :
La nouvelle société s'intitulera (du
moins, on nous l'affirme : les Ennemis
de Versailles). Son but : Il est bien clair
et s'inspire (bien que la chose puisse
paraître extraordinaire au • premier
abord) de M. deBuffon : la nature cul
tivée et embellie parla main de l'homme
étant une utopie, il s'agit de restituer à
Versailles son style agreste primitif.
L'entreprise peut paraître hardie et
téméraire. Mais les Ennemis dé Ver
sailles sont animés des meilleures in
tentions.
Ils ont déjà commencé leur œuvre, au
bassin de Flore, un piédestal veuf de star
tue a reçu cette inscription déjà gravée
en lettres majuscules d'un vert écla
tant: S. M. Albert
Il nous faudrait plusieurs colonnes
pour relever du reste les premières en
treprises de ces zélés disciples d'Eitos-
trate. La Fidélité deLefèvre, la Vénus
de Legros, la Jwnon de Mazière, l' A-
chilleus à Scyros de Vigier, Y Ama
zone Aq Bruelle, la Didon du Tapis
Vert et les autres Vases Medicis : Vase
du soleil, Vase aux camelines, (nous
citons de mémoire), ont été presque
tous qualifiés par les soins des Enne
mis de Versailles d'un certains nombre
de graffite qui eussent fort donné à
penser à M. Bergeret !
Chaque Idimanche et plus particu
lièrement les jours des « grandes eaux »
se donnent rendez-vous devant le bas
sin de Latone, les Ennemis de Versail
les. Ils organisent d'ordinaire un frugal
repas sur la pelouse mollement inclinée
du tapis vert et Therbo ne repousse
jamais là. où ils ont passé!... Des co
quilles d'œufs, des détritus de toute
sorte, des, boîtes à sardines, des tes
sons de bouteilles, des terrines à an
chois, des assiettes de carton portant
la marque du meilleur pâtissier de Cla-
mart ou de Vanves, des chiffons en
combrants, de toutes sortes, jonchent
lt pelouse. Ils ont gravé leur nom sur
les stylobates des vases, les piédouches
des consoles et presque sur les cothur
nes de Mars ou de Saturne dévorant
ses enfants!
Alors seulement il s'en vont contents,
satisfaits de l'œuvre accomplie et comp
tant sur la reconnaissance des vérita
bles Amis de la Nature. Au bruit mé
lancolique et doux de la dernière goutte
d'eau issue de la robe perlée de quelque
jet d'eau diaphane, lentement retombée
dans le bassin de marbre rose que pro
tègent mal deux tritons de bronze souf
flant dans une coquille de nacre, les En
nemis de Versailles passent. Ils ont fait
leurs petits tours.Ils s'en vont...pour re
venir un peu plus tard.
Robert D uval.
APRÈS LEJONGRÈS
LE RETOUR DU LÉGAT
A son arrivée à Bruges, le cardinal
Vannutelli, légat du Pape, -revenant du
congrès eucharistique de Londres,a été
reçu à la gare par Mgr Van Caloen, évê-
que d'Olinda,. le sénateur Van Ocker-
hout, le député de Pélichy, Mgr Be-
thune, M. le chanoine Houttave, les
écheyins Van Caloen et Goethals, etc.
En l'absence de M. le bourgmestre,
M. Goethals a souhaité la bienvenue au
cardinal, au nom; de la population bru-
geoise foncièrement catholique.
M. Goethals prie le cardinal Vannu-
telli de bien vouloir transmettre à S.
S. les hommages des catholiques bru- '
geois sincèrement attachés au Saint-
Siège.
Dans sa réponse le cardinal-légat dit
qu'il regrette ne ne pouvoir visiter lu
ville dont il connaît la fidélité et le dé-
vouement^nvers le Pape, auquel il se
fera un bonheur dé transmettre les
hommages de l'administration commu
nale et de la population.
Au moment où il sortait de la gare
pour visiter l'abbaye des Bénédictins, à
Vàrssenaere, le cardinal a été salué
d'applaudissements nourris par la foule
massée près de la gare.
Le cardinal-légat est parti à midi
pour Gand-Saint-Pierre, où il devait
etre reçu par M. T'Kint de Roodenbeke.
•IMPRESSIONS D'ÉVÊQUES
La semaine religieuse. de Saint-Dié
publie, à propos du congrès de Londres,
les impressions de Mgr Foucault. Nous
en extrayons ce passage :
Mais le moment anxieusement attendu
était celui de la procession. En interdisant
la sortie du Saint-Sacrement on nous a, mé
nagé un triomphe incomparable. Les chants
liturgiques ont été remplacés par des chants
populaires et par des vivats qui ont conti
nué et accentué les protestations Uôl'Albert»
Hall.
On dit déjà que le ministère pourra
regretter une mesure d'autant plus odieuse
qu'elle constituait le retrait d'une autorisa
tion accordée, qu'elle venait à la dernière
heure, et qu'elle rompait les traditions da
vrai libéralisme dont le peuple anglais est
si justement fier. Les voix des islandais
sont désormais perdues pour les auteurs dai-
cette mesquinerie,
Quant à, décrire la décoration des rues et
l'originalité des manifestations, il faut v
renoncer, J'en garderai même après le Con
grès de Metz, un souvenir vraiment inou
bliable
LE CHOLÉRA
les progrès «la fléau. — lies prédictions «Ou docteur Ciian-
temesse se réaliseront-elles ? 7— Les précautions pri
ses en Allemagne. — !M France. — Un Ilelgique. —
L'état de la thérapeutique. — Interview du docteur
Sallmlieni. — Nous avons un an devant nous.
IL ARRIVE! IL ARRIVE!"
<<
Nous nous bornons à constater
Saint-Pétersbourg, 19 septembre; —Hier
il y a eu 392 cas dont 125 mortels.
Le conseil municipal à voté un crédit
extraordinaire de 800.000 roubles pour la
lutte contre l'épidémie et l'amélioration des
hôpitaux.
Le gouvernement ottoman a interdit l'im
portation des fruits, des légumes et des
fromages.
Les hôpitaux étant bondés, la municipa
lité a résolu de fermer pour six semaines
les écoles communales, de licencier les en
fants et de transformer les locaux scolaires
en salles qui seront afléctées aux malades
cholériques. v ■
Manille, 18 septembre. — L'épidémie de
choléra s'étend. Il" y a eu, au cours des der
nières vingt-quatre heures, 25 cas, dont 12
mortels.
Albany, 18 septembre. — L'escadre amé
ricaine est partie cet après-midi pour Ma
nille.
Stockholm, 18 septembre. — Suivant une
information du Swenjka, le vapeur anglais
Saxon, de Brighton, est arrivé à Suelckin-
faeroi, ayant à son bord des malades qu'on
croit atteints du choléra. Le pilote est mort
dans la nuit.
Le navire va se rendre, en quarantaine, à
Traengsund, où il ser> désinfecté et. où il
débarquera ses malades au lazaret.
A rhôpital de Bjoerkœ, un matelot finlan
dais a succombé après une courte rp,alaclie
qui présentait tous les symptômes da cho
léra.
Shanghaï, 18 septembre. — Le choléra a
fait son apparition. Le médecin du consu
lat d'Amoy estime que 120 cas se sont pro
duits dans les dix derniers jours.
UNE UTILITÉ DES FRONTIERES
Les précautions prises en Allemagne
Nous avons dit hier c[ue lorsque le-
conseiL supérieur d'hygiène, réuni d'ur
gence cette semaine sur la convocation
de. M: Clemenceau, proposa au gouver
nement les mesures jugées opportunes,
on ignorait encore, à la présidence du
conseil, les mesures prises par l'Allema
gne. D'un bout à l'autre du pays, il ne
se trouvera personne qui ne juge sévè
rement cette incurie inexcusable.
Heureusement pour tous, et pour les
gouvernants comme pour le commun
des citoyens, le gouvernement du kai
ser a fait preuve de plus de pru
dence.
Le service sanitaire s'exerce, en Al
lemagne, avec une rigueur qui, paraît-
il, en certains points, toucherait a l'exa
gération. Non seulement tout voyageur
venant, soit par eau, soit par terre; des
régions contaminées est sérieusement
examiné et soumis à la surveillance la
plus étroite qu'on puisse rêver, mais
encore tout colis, au passage de
frontière, est Jiùs à la désinfection.
Dimanche 20 Septembre ISOfS
BSdiAUm — M» tCÎOi
Dimanche 20 Septembre 1808
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. PARIS ÉTRANGER
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LA VÉRITÉ FRANÇAISE
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' Ses aôoaEéments partent des 1« «lis Se e^^wjjkofe^
- . ^ v *
• -.UN NUMÉRO »
Paris & Départements, 10 ««38?*
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a a ! 4 V .
141 ^
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui foi sont adressés
■''■■■. - ANNONCES _ ,; -
AUX BUREAUX DU JOURNAL, 17, rue Cassette
Et SOCIÉTÉ BE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, place de ia Boiïl 'S»
mmssmmsMmm
SOMMA 1RS
L a febmbntation . ,■ — Eugène Tavernier.
Chronique : Marseille et son exposition d'é
lectricité. — G. Contestin.
Variations sur lb temps présent : Les « enne
mis de Versailles ». — Robert Dnvak
Le choléra .— AnselmeXorphan.
Les manœuvres du centre.
PARIS, 19 SEPTEMBRE 1808
LA
M. de Mun serait, plus ou moins,
complice des révolutionnaires qui
dirigent la Confédération générale,
du Travail.
Cette . nouvelle a été lancée par
certains journaux, le Temps entre
autres. Ils l'ont déduite d'un élo
quent, profond et courageux arti
cle que M. de Mun vient de publier
dans Y Echo de Puris ; et doafc nous
avons donné de larges extraits.
Que disait donc l'illustre orateur
et brillant journaliste? Ceci, en
abrégé : La*, bourgeoisie actuelle,
comme la noblesse du XVIII e siècle,
est incapable de se défendre contre
ïa révolution grandissante.. Pour
quoi? Parce « qu'elle porte en elle,
« dans ses doctrines et dans ses
« œuvres, le germe même de cette
« révolution qui la dévore ». Il di
sait aussi : « L'oligarchie qui, de
puis plus d'un quart de siècle, s'est
attribué tous les privilèges, tou
tes les jouissances, tous les bé
néfices du pouvoir, s'est servie
de cette puissance usurpée pour
démoraliser le peuple, en l'ha
bituant, par son? propre exemple,
à détourner de toutes les préoccu
pations idéales sa pensée, f abaissée
vers l'unique souci des profits ma
tériels, afin d'établir sur une clien
tèle de satisfaits la perpétuité de
son règne. »
Voila sans doute des réflexions
peu réjouissantes; mais il y a un
lait , plus triste encore : c'est qu'elles
gont pleines de vérité.
Pour en juger, il suffit d'un coup
d'oeil sur la période qui nous mon
tre la France passant du règne de
Gambetta au règne de M. Clemen-
ceau. x
Car M. Clemenceau est a ce point
le maître qu'il personnifie le su
prême espoir, la dernière ressource
' de la bourgeoisie révolutionnaire,
classe dirigeante depuis 1789.
L'origine, la filiation, le tempéra- 1
ment, l'humeur, l'instinct, l'idéal de
'M. Clemenceau, tout cela se résume
«dans l'idée de révolte, à commencer
par la révolte envers Dieu, révolte
génératrice de l'insurrection contre
foutes les autorités sociales."
Le type parfait de l'insurgé, c'est
précisément M. Clemenceau. Il s'est
donné ce rôle avec l'ardeur ia plus
persévérante.
: Ecoutons-le exprimant, la plume
en main, sa pensée fondamentale.
' Nouas avons de lui cent déclarations,
I si ce n'est davantage. Coiitentons-
' nous d'une de celles que contient
son livre la Mêlée sociale et qui date
de 1895. Alors, notre maître d'au-'
iourd'hui n'était ni ministre, ni dé
puté, ni sénateur. Expulsé du Par
lement-et réduit à apprendre le mé
fier de journaliste, il revendiquait le
droit de l'insurrection éternelle.
Au lendemain de l'assassinat du
président Carnot, quand un ministre
républicain proposait la répression
de là propagande anarchiste, M. Cle
menceau protestait avec colère. H
apostrophait ainsi celui dont il con
voitait la pJace :
Vous faites subitement la décou
verte que l'autorité est compromise,
que la hiérarchie est menacée. Croyez-
vous ? Comment se fait-il que vous ayez
attendu d 'être le chef ae l'Etat pour
vous en aviser? Simple citoyen, lab
sence de hiérarchie qui vous a permis
tfe vous hisser jusgu'en haut ne vous a
fcblnt choqué. Parvenu au sommet, vous
voilà mécontent de ce grouillement qui
monte, et vous secouez furieusement
l'échelle, et vous sommez tous ces
grimpeurs fie rentrer au plus vite dans
lia bonne hiérarchie de nos pères.
, Au nom de quoi P^ l6 . z " v £™
dés désordres de 1789, ^9.1/93, de 1S30,
de 1648, insurrections triomphantes
faites d 'insurrections vaincues. pour
quoi respecterais-je ce que vous n'avC?
: vas respecté, ce dont la violation vous
a fait ce que vous êtes ? Vous avez violé
l'autorité, la hiérarchie, je les viole à
mon tour. {La Mêlée sociale, pages 438-
439.)
Sans doute, aujourd'hui, M. Cle
menceau. écrit et parle autrement.
La France l'a même entendu pro
clamer la nécessité sacro-sainte de
ia discipline, lui qui, jusqu'alors,
'avait l'habitude de traiter les offi-
, «ciers par lé mépris et .qui, dès le
commencement de l'affaire Dreyfus
et durant des années, allait couvrir
d'injures l'état-major et tous les re-
préséntants cfe l'esprit militaire.
Alors, M. Clenîaaçeau n'était pas
ministre et n'espérait plus le deve
nir.
Il l'est aujourd'hui. Il prône le
respect de l'autorité, de la hiérar
chie, de la discipline. Il a même glo
rifié la police. Oui, mais quel ascen
dant politique et moral voulez-vous
que possède un homme qui. ne s'est
souvenu de certaines conditions de
la vie sociale que le jour où il s'est
enfin trouvé le maître?
Imaginez la scène qui se produi
rait dans le parlement si quelque
député ou quelque sénateur avait
l'idée de lire, devant notre premier
ministre, l'une des pages où M. Cle
menceau malmenait avec un si bel
entrain les diverses autorités que
M. Clemenceau protège ou repré
sente aujourd'hui !
Ce ne serait pas seulement l'exé
cution d'un individu. Car si cet in
surgé si incomplètement converti re
présente tout un monde,il ne possède
point par lui-même une ; si grande-
valeur. Tant s'en faut. Ce .n'est
qu'un agent, un instrument qu'on a
pris à l'heure opportune et qu' on
mettra de côté suivant les circons
tances, bientôt peut-être. Mais il
symbolise un aboutissement. Le
gambettisme et le ferrysme nous
ont conduit là, au point où le sol
tremble, remué par* une longue et
furieuse fermentation.
Là s'agite et déborde la Confédé
ration générale du travail. Il y a
quatre ou cinq ans, un des hommes
qui en observaient le programme di
sait : « La Confédération se f... de
tout. »
Elle peut avoir bientôt en mains
le gouvernement. Elle amène sur les
hauteurs de la société toute une
foule à laquelle les bourgeois, comme,
Gambetta, comme Ferry, comme
M. Clemenceau, ont enseigné la tra
dition révolutionnaire et surtout le
mépris des vieilles autorités. Elle
arrive munie d'un plan qui est en
partie absurde et abominable,en par
tie conforme aux besoins qui boule
versent le monde du travail.
Vous représentez-vous M. Cle
menceau, l'éternel insurgé, devenu
dictateur et. protecteur de cette ré
publique bourgeoise qui craque
sous les atteintes de la génération
élevée par elle? Les bourgeis anti
religieux, comme les confédérés, et
gâtés par vingt-cinq ans de pou
voir, ne se défendront pas mieux
que ne s'est,au XVIÏÏ e siècle, défen
due la noblesse qui avait donné
aux bourgeois l'exemple de l'incré
dulité.
C'est ce que dit M. de Mun, dans
son noble et vigoureux langage.
Il faut se pénétrer de cet avertis
sement, pour être en mesure de
faire face au péril, qui ne sera pas
le péril d'un jour. Alors, on devra
s'occuper de réorganiser toutes
choses : et la paix matérielle, et le
travail, et la morale, et le sens
commun! Une pareille tâche ( mé
rite bien qu'on y réfléchisse à l'a
vance et non pas seulement quand
notre bourgeoisie révolutionnaire
aura fait explosion.
Eugène Tavekwier. ■
D'UN JOUR A L'AUTRE
— M. Briand continue à visiter
sa circonscription électorale de |la
Loire.
— Nouvelle interpellation déposée
sur le Maroc t elle émane de M, Lucien
Hubert,
— Une délégation de la commission
du budget va enquêter sur la suppres*
sion des ports de Lorient et de Roche*
fort.
— Les confrontations continuent sur
les faits de Villeneuve -Saint-Georges ;
les témoins sont loin d 'être affirma-
tifs.
— Le'gouvernement anglais adhère
« sans réserve » à la note franco-esr
pagnole; on attend la réponse de l'Al
lemagne.
— Au congrès socialiste de Nurem
berg, on a décidé de continuer à voter
le budget.
— La grève est gênércfle^ sur le ré
seau des chemins (le fer orientant.
— L'entente s'est faite entre les ou*
vriers tisseurs de Manchester et les
patrons ; par contre, les cardeurs sont
en grève,
— On va interdire aux 'femmes, en
Russie, l'aecèa fies Universités.
ÇA ET LA
.
L'appétit de nop gouvernants. — 30.000
sandwiclies au jambon ; 15.000 au poulet,
35.000 au rosbif ; 20.000 à la langue de
bœuf; 15.000 petits pains ; 500 « conversa
tions»; 500 « jalousies » ; 1.000 mirlitons ;
10.000 glaces moulées se décomposant
ainsi : 2 500 crèmes au café, 2.500 au choco-
let ; 2.500 à la vanille, et 2.500 aux fraises;
60 bombes glacées pour 12 personnes cha
cune, bombes glacées au moka, bombes
Lavallière, bombes nougatine, bombes Ca
price, bombes arlésiennes, etc. ; 5.000 litres
de boissons glacées, comprenant 1.000 litres
de café, 1.000 litres de grenadine, 1.000 li
tres de limonade, 1.000 litres de groseille et
1.000 litres d'orangeade ; 60 kilos de petits-
fours, savoir : 20 au raisin, 20 aux amandes,
20 aux abricots; 250 kilos .de « conversa
tions » en petits fours; 250 kilos de gâteaux
genre condé; 500 kilos de mirlitons, et un
nombre considérable de litres de vins, tel
est l'exact total de la consommation faite
par les invités de M. Fallières, au cours
des récéptions, garden-party et soirées,
qu'il offrit pendant les six derniers mois de
l'année, au palais de l'Elysée, et dont le
compte vient de lui être présenté, à Ram
bouillet, par le chef des « services de
bouche »!...
La vie à deux. — Etre deux pour porter*
le fardeau de l'existence quel rêve! C'est la
rêve que" vivront," fata "stnavit) détix
lettès qui viennent de naître à; Brightoa,
sous le régime de cette communauté corpo-
reUe dont les frères siamois, les sœurs
Doodica et Rodica nous ont donné déjà des
exemples.
Le docteur Jame Rooth a constaté que
ce monstre femelle double, (les savants ont
un langage !) était soudé à la hauteur des
hanches, de façon que les deux sœurs sont
placées dos à dos. A. part quelques organes
communs, les petites ont chacune leur in
dividualité propre.
Il se pourrait bien alors, qu'au lieu de
porter l'existence à deux, l'une des deux ait
à porter l'existence et sa compagne en
plus... après tout, c'est ce qui arrive le
plus souvent dans les cas, même normaux,'
de vie à deux.
Aimes les cochons. — Jusqu'ici, nous
avions cru que le - fondement de toute pros
périté sociale, était ce commandement du
Maître : «Aimez-vous les uns les autres. »
Que les temps sont changés I —M. Mascle,
sous-préfet de La Tour-du Pin, un ardent
du bloc et du progrès, nous donne une
nouvelle formule.
«Les fêtes, comme celles du comice agri
cole de Corbelin, s'écrie-t-il, dans un accès
d'éloquence, ont pour effet de nous faire ai
mer davantage les animaux, artisans de là
prospérité nationale. Prenez-le cochon, par
exemple... » Et après un couplet en l'hon
neur de ce vertueuxquadrupède. M. le Sous-
Préfet engage fortement ses auditeurs à"
aimer davantage le « cochon »...
Est-ceun symbole des temps?...
Au Bouillon à vingt-deux sous :
Un client s'épuise à essayer, de couper le
beefsteack qu'on vient de lui servir.
—- Pristi ! que c'est dur !... grommelle-t-il.
C'est au moins du cheval, n'est-ce pas, gar
çon ? s
Lors, celui-ci, facétieux:
— Monsieur, on ne dit plus comme ça.
Maintenant, on demande si ce n'est pas de
l'autobus !
Une famille à la caserne. —Le cas
n'est pas nouveau ; seulement, cette fois, il
se complique d'une désertion.
Un certain Lafon, du 16 e d'artillerie, avait
déserté, après deux mois de service, pour
venir rejoindre à Paris sa famille, tombée
dans la misère, à la suite de son départ.
Découvert inopinément, il se vit condamné
à deux mois de prison, puis fut envoyé par
l'autorité militaire au 15 e d'artillerie, pour
y terminer son service. Lafon, qui est père
de trois marmots à la mamellé, prit le parti
d'emmener avec lui sa famille, et le 4 sep
tembre, il se présentait à la caserne avec
toute sa nichée. Grand émoi et grand em
barras, on loge la mère à l'hospice civil, le
père et les enfants à la batterie.
En attendant des instructions, Lafon est
exempt de service et soign? ses mioches.
cmoNsçm
Marseille
et son exposition d'électricité
Il v a deux ans, l'exposition coloniale
de Marseille arriva en fin de saison avec
des bénéfices sérieux. Ce n'est pas la
conclusion ordinaire de ces sortes d'en
treprises. Qu'elle soit universelle ou
d'extension restreinte, une exposition
risque fort de ne pas réussir comme
spéculation commerciale. Si elle faitses
frais, ilconvientde s'en montrer satisfait
et d'adresser des éloges à ses organisa
teurs. Ce sont d'hapiles gens, très avi
sés et de bonne expérience. Mais il ne
faudrait pas croire que tout est perdu
et que les organisateurs doivent être
blâmés lorsqu'on s'est endetté d'une pe
tite somme.
L'exposition actuelle de Marseille a le
caractered ? une exposition scientifique ce
qui est honorable pour la ville qui Va en
treprise, intéressant pour les visiteurs et
naturellement assez désavantageux pour
l'entreprise. Les grosses recettes, celles
qui couvrent les frais et les dépassent,
supposent une affluence extraordinaire
dp visiteurs. La Science assurément a
des attraits, mais il n'egt pas 4ans ses
moyens de mettre les multitudes en
mouvement.
On s'est donc industrié à Marseille
pour concilier le sérieux, un peu grave,
d'une exposition scientifique,, avec les
agréments que peuvent présenter cer
taines applications de l'électricité. Les
goûts divers trouvent ainsi satisfaction :
il y a pour les savants et pour ceux qui
s'inquiètent moins de la science; l'utile
et l'agréable se trouvent réunis, ce qui
est la perfection.
" ^up}oment de l'ouverture de cette ex
position, ' les 'Êritiqtïes ne mariquè^ent
»»as. On y viendra peu, disaient bien des
«o-vauts n'auront rien à y ap-
gens . ies_ûi-, le voyage; lés
prendre et ne feront et
autres n'y trouveront aucun nuow.
se garderont bien d'aller la visiter.
En tout cela on se trompait. 11 est ve
nu à Marseille des spécialistes nom
breux, des gens qui savaient et qui ce
pendant voulaient voir, compiarer les
procédés, se rendre compte des inven
tions de détail et se mettre en état de
faire mieux. Ces premiers groupes de
visiteurs comprenaient les professeurs
et leurs élèves, les manufacturiers, les
ouvriers intelligents qui cherchaient
des moyens de progrès dans les travaux
déjà accomplis.
Ce sont là plus ou moins des gens du
métier, les spécialistes de l'électricité,
les vrais appréciateurs,dont la visite est
surtout agréable aux exposants. Ne
croyez pas cependant que ces derniers
restent indifférents lorsqu'ils voient s'ar
rêter devant leurs machines les hommes
d'intelligence qui sans avoir jamais tou
ché à l'électricité se disent les amis de
cette science.Ils ne l'ont'pas pratiquée,
mais ils s'intéressent à son développe
ment, admirent ses progrès èt les
louent avec autorité, ce qui est une sa
tisfaction pour ceux qui travaillent à la
production et à la mise en œuvre des
énergies électriques, qu'elles soient em
ployées comme force, lumière ou cha
leur dans les diverses industries.
. * ' - '/ m '■ *
*-* ' -
La foule peu ou point instruite n'a pas
montré pour les merveilles de l'exposi
tion l'indiflérence que l'on redoutait.
Elle s'est arrêtée surprise, puis inté
ressée, devant les machines énormes et
les instruments délicats qui sont (néces
saires pour provoquer, produire et com
muniquer les forces électriques. Ce qui
paraît surtout exciter sa curiosité, c'est
le travail de l'eau descendant des hau
teurs et actionnant des moteurs qui n'ont
plus rien à demander à la houille et' au
pétrole. Une différence de niveau, l'eau
fui se précipite, s'engage dans les tur-
ines, C'est le point de départ des résul
tats pratiques qui se montrent aux yeux
■des plus ignorants sous les formes de
grande utilité qui sont-la lumière et la
forcé.
Il n'est pas requis une grande science
èt des études spéciales pour.se plaire au
spectacle de ces étonnantes transforma
tions. La foule prend volontiers une leçon
de choses sur ces matières qui sem
blaient lui être interdites ; et on voit des
gens du peuple, de simples travailleurs,
examiner avec attention les grandes
cartes où sont marqués les lieux élevés
des sources génératrices ét suivre avec
intérêt les fils de transmission qui for
ment le réseau de travail électrique dans
les diverses régions de la France.
L'électricité se prête à des applica
tions d'utilité et d'agrément qui ravissent
la foule. Dans certains kiosques, on fait
intervénir l'électricité pour préparer les
éléments d'un repas ; ailleurs elle pro
cure les émotions d'une promenade en
mer avec naufrage final ; on lui fait faire
de la musique, mettre des balançoires
en mouvement. Ce sont les petits côtés
d'une grande chose; on aurait eu tort de
les négliger.
La population de Marseille se donne
rendez-vous le soir à l'exposition pour
admirer les merveilles de l'éclairage.
Au point de vue de l'agrément, cette
illumination du soir a pour elle tous les
suffrages. Les ampoules lumineuses,
innombrables et de couleurs diverses,
variées de forme et d'intensité, forment
parleurs grandes lignes des desseins
artistiques, qu'embellissent de char
mantes arabesques. C'est pour le plai
sir des yeux la partie la mieux réussite
de cette exposition, sûrement la plus
attrayante et qui suffirait à elle seule
pour lui assurer le succès.
G. Contestin.
LIRE A LÀ DEUXIÈME PA.GS :
Mutualités ecclésiastiques.
Persécution et action xeUgitmsitâ.
Les manœuvres du centre.
LIRE A LA TROISIÈME PA8& :
Nouvelles de l'étranger.
LIRE A LA QUATRIÈME PAGE :
Kotra dernière httnxv.
NOUVELLES D8 ROME
(Par phonogrammea
de notre correspondant)
Rome, 18 septembre, 9 h. s.
lb jubilé do pape
A l'occasion du jubilé du Pape, le grand
drapeau des Suisses a flotté toute la jour
née à la porte de bronze. Suisses, gèndar-
mes, gardes palatins, gardes-nobles avaient
revêtu le grand uniforme de gala. A midi,
le Pape a reçu dans la salle du Trône, le'
corps des gendarmes pop);iflcg,u?. Le com
mandant dè ce corps a lu une adresse of
frant au Pape la riche ohasuble qu'il portait
ce matin.
Le Pape a répondu en faisant l'éloge des
gendarmes pontificaux. Ce soir, la musique
des gendarmes a donné un concert dans la
cour de Saint-Damaze.
Bien que ce ne soit pas la célébration
iîcielle du jubilé, une foule de télégrammes
et dépêches sont arrivés hier et aujourd'hui
au Vatican, de tous les points du monde.
Dans le Borgo, entre le Vatican et le pont
Saint-Ange, les habitants ont pavoisé leurs
façades et ont organisé pour ce soir des il
luminations.
la jeunesse catholique
Cje mçitin, après la messe du Pape,le con
grès de la Jeunesse catholique a rèpris ses
travaux. L'animation est vive, animation
provoquée soit par la grandeur de l'église
où se tient le congrès, soit par l'inexpé
rience chez certains des congressistes çt
une aériçuae opposition da tonâanôès.
lie président, ^gT'P.ericollî, a fort à faire
pour obtenir lp. palme. Puis il indique ^
l'assjst§ncg les moyens dp pïêserver la vie
religieuse et la moralité des jeunes catholi
ques, ' . : .. ..
Le rapporteur recommande ensuite vive
ment l'humilité et la moralité. Puis il mon
tre que,sans l'Eucharistie et la religion, il
n'y a pas? dp vrftie morale et de vr^io ci
vilisation.
Le congrès demande ensuite' d'établir des
écoles de religion avec aperçus d'histoire de
l'Eglise et leçons d'hygiène et de pédagogie.
L',après-midi, le congrès a voté un'ordre
du jour s'alliant à la ligue contre le duel.
Puis ont commencé les discours les plus at-.
tendus du Congrès. •
Mgr Rezzara a annoncé ensuite que
l'Union populaire italienne et l'Union éco
nomique sociale, après avoir obtenu l'appui
unanime-des évêaues italiens, ont décidé
d'ouvrir du 15 au 30 octobre prochain une
école nationale de propagande catholique:
VARIATIONS
SUR LE TEMPS PRÉSENT
LES « ENNEMIS. DE VERSAILLES »
Un dimanche à Versailles,
Il y a les Amis de Versailles, mais il
y a aussi les Ennemis de Versailles.
La première de ces •« sociétés » organi
sée à l'instigation , de notre confrère
Tardieu, sous le patronage éminent de
Victorien Sardou, s'est.proposée le but
infiniment louable de restituer au cé
lèbre palais comme aux jardins de Le-
nôtre une part de leur splendeur dispa
rue. Plusieurs fêtes ont été ainsi don
nées cette année sur le grand canal.
Des nacelles illuminées ont éveillé le
silence nocturne des eaux que frappè
rent en cadence des avirons maniés
par d'aristocratiques mains. Un soir de
juillet « sous la lune blonde », comme
eut écrit Verlaine, nous reconnûmes
ainsi quelques-uns des plus notoires
amis de Versailles : D'abord le comte
Robert de Montesquiou, puis M. Pierre i
de Nolhac, beaucoup d'autres encore. '
De célèbres "artistes, voilées de gazes,
drapées et pareilles à autant defigu
tume ,et de leur danse, d'anciens me
nuets, et la guitare jasa dans le bos
quet d'Apollon avec la mandoline,
1 Heure exquise, du pauvre Lélian...
Et ce fut du dernier «bon ton ». Vers
minuit le vieux parc austère et mélan
colique ensevelit, une fois encore, ces
ombres 1 de fantoches roses et grises
dans l'éventail replié des nocturnes
brouillards parmi l'ombre des arbres sé
culaires, Et ce fut la nuit... une nuit en-
dormeuse de spectres, mais infiniment
douce et ouatée et brumeuse...
Ce Versailles nocturne est peu connu,
il appartient aux « Amis de Versailles ».
Toutefois la concurrence étant une loi
de notre temps, nous croyons savoir
qu'une société nouvelle vient de se fon
der. Les statuts ne pourront manquer
d'être prochainement publiés. Ainsi nous
comptons en donner dès aujourd'hui un
aperçu :
La nouvelle société s'intitulera (du
moins, on nous l'affirme : les Ennemis
de Versailles). Son but : Il est bien clair
et s'inspire (bien que la chose puisse
paraître extraordinaire au • premier
abord) de M. deBuffon : la nature cul
tivée et embellie parla main de l'homme
étant une utopie, il s'agit de restituer à
Versailles son style agreste primitif.
L'entreprise peut paraître hardie et
téméraire. Mais les Ennemis dé Ver
sailles sont animés des meilleures in
tentions.
Ils ont déjà commencé leur œuvre, au
bassin de Flore, un piédestal veuf de star
tue a reçu cette inscription déjà gravée
en lettres majuscules d'un vert écla
tant: S. M. Albert
Il nous faudrait plusieurs colonnes
pour relever du reste les premières en
treprises de ces zélés disciples d'Eitos-
trate. La Fidélité deLefèvre, la Vénus
de Legros, la Jwnon de Mazière, l' A-
chilleus à Scyros de Vigier, Y Ama
zone Aq Bruelle, la Didon du Tapis
Vert et les autres Vases Medicis : Vase
du soleil, Vase aux camelines, (nous
citons de mémoire), ont été presque
tous qualifiés par les soins des Enne
mis de Versailles d'un certains nombre
de graffite qui eussent fort donné à
penser à M. Bergeret !
Chaque Idimanche et plus particu
lièrement les jours des « grandes eaux »
se donnent rendez-vous devant le bas
sin de Latone, les Ennemis de Versail
les. Ils organisent d'ordinaire un frugal
repas sur la pelouse mollement inclinée
du tapis vert et Therbo ne repousse
jamais là. où ils ont passé!... Des co
quilles d'œufs, des détritus de toute
sorte, des, boîtes à sardines, des tes
sons de bouteilles, des terrines à an
chois, des assiettes de carton portant
la marque du meilleur pâtissier de Cla-
mart ou de Vanves, des chiffons en
combrants, de toutes sortes, jonchent
lt pelouse. Ils ont gravé leur nom sur
les stylobates des vases, les piédouches
des consoles et presque sur les cothur
nes de Mars ou de Saturne dévorant
ses enfants!
Alors seulement il s'en vont contents,
satisfaits de l'œuvre accomplie et comp
tant sur la reconnaissance des vérita
bles Amis de la Nature. Au bruit mé
lancolique et doux de la dernière goutte
d'eau issue de la robe perlée de quelque
jet d'eau diaphane, lentement retombée
dans le bassin de marbre rose que pro
tègent mal deux tritons de bronze souf
flant dans une coquille de nacre, les En
nemis de Versailles passent. Ils ont fait
leurs petits tours.Ils s'en vont...pour re
venir un peu plus tard.
Robert D uval.
APRÈS LEJONGRÈS
LE RETOUR DU LÉGAT
A son arrivée à Bruges, le cardinal
Vannutelli, légat du Pape, -revenant du
congrès eucharistique de Londres,a été
reçu à la gare par Mgr Van Caloen, évê-
que d'Olinda,. le sénateur Van Ocker-
hout, le député de Pélichy, Mgr Be-
thune, M. le chanoine Houttave, les
écheyins Van Caloen et Goethals, etc.
En l'absence de M. le bourgmestre,
M. Goethals a souhaité la bienvenue au
cardinal, au nom; de la population bru-
geoise foncièrement catholique.
M. Goethals prie le cardinal Vannu-
telli de bien vouloir transmettre à S.
S. les hommages des catholiques bru- '
geois sincèrement attachés au Saint-
Siège.
Dans sa réponse le cardinal-légat dit
qu'il regrette ne ne pouvoir visiter lu
ville dont il connaît la fidélité et le dé-
vouement^nvers le Pape, auquel il se
fera un bonheur dé transmettre les
hommages de l'administration commu
nale et de la population.
Au moment où il sortait de la gare
pour visiter l'abbaye des Bénédictins, à
Vàrssenaere, le cardinal a été salué
d'applaudissements nourris par la foule
massée près de la gare.
Le cardinal-légat est parti à midi
pour Gand-Saint-Pierre, où il devait
etre reçu par M. T'Kint de Roodenbeke.
•IMPRESSIONS D'ÉVÊQUES
La semaine religieuse. de Saint-Dié
publie, à propos du congrès de Londres,
les impressions de Mgr Foucault. Nous
en extrayons ce passage :
Mais le moment anxieusement attendu
était celui de la procession. En interdisant
la sortie du Saint-Sacrement on nous a, mé
nagé un triomphe incomparable. Les chants
liturgiques ont été remplacés par des chants
populaires et par des vivats qui ont conti
nué et accentué les protestations Uôl'Albert»
Hall.
On dit déjà que le ministère pourra
regretter une mesure d'autant plus odieuse
qu'elle constituait le retrait d'une autorisa
tion accordée, qu'elle venait à la dernière
heure, et qu'elle rompait les traditions da
vrai libéralisme dont le peuple anglais est
si justement fier. Les voix des islandais
sont désormais perdues pour les auteurs dai-
cette mesquinerie,
Quant à, décrire la décoration des rues et
l'originalité des manifestations, il faut v
renoncer, J'en garderai même après le Con
grès de Metz, un souvenir vraiment inou
bliable
LE CHOLÉRA
les progrès «la fléau. — lies prédictions «Ou docteur Ciian-
temesse se réaliseront-elles ? 7— Les précautions pri
ses en Allemagne. — !M France. — Un Ilelgique. —
L'état de la thérapeutique. — Interview du docteur
Sallmlieni. — Nous avons un an devant nous.
IL ARRIVE! IL ARRIVE!"
<<
Nous nous bornons à constater
Saint-Pétersbourg, 19 septembre; —Hier
il y a eu 392 cas dont 125 mortels.
Le conseil municipal à voté un crédit
extraordinaire de 800.000 roubles pour la
lutte contre l'épidémie et l'amélioration des
hôpitaux.
Le gouvernement ottoman a interdit l'im
portation des fruits, des légumes et des
fromages.
Les hôpitaux étant bondés, la municipa
lité a résolu de fermer pour six semaines
les écoles communales, de licencier les en
fants et de transformer les locaux scolaires
en salles qui seront afléctées aux malades
cholériques. v ■
Manille, 18 septembre. — L'épidémie de
choléra s'étend. Il" y a eu, au cours des der
nières vingt-quatre heures, 25 cas, dont 12
mortels.
Albany, 18 septembre. — L'escadre amé
ricaine est partie cet après-midi pour Ma
nille.
Stockholm, 18 septembre. — Suivant une
information du Swenjka, le vapeur anglais
Saxon, de Brighton, est arrivé à Suelckin-
faeroi, ayant à son bord des malades qu'on
croit atteints du choléra. Le pilote est mort
dans la nuit.
Le navire va se rendre, en quarantaine, à
Traengsund, où il ser> désinfecté et. où il
débarquera ses malades au lazaret.
A rhôpital de Bjoerkœ, un matelot finlan
dais a succombé après une courte rp,alaclie
qui présentait tous les symptômes da cho
léra.
Shanghaï, 18 septembre. — Le choléra a
fait son apparition. Le médecin du consu
lat d'Amoy estime que 120 cas se sont pro
duits dans les dix derniers jours.
UNE UTILITÉ DES FRONTIERES
Les précautions prises en Allemagne
Nous avons dit hier c[ue lorsque le-
conseiL supérieur d'hygiène, réuni d'ur
gence cette semaine sur la convocation
de. M: Clemenceau, proposa au gouver
nement les mesures jugées opportunes,
on ignorait encore, à la présidence du
conseil, les mesures prises par l'Allema
gne. D'un bout à l'autre du pays, il ne
se trouvera personne qui ne juge sévè
rement cette incurie inexcusable.
Heureusement pour tous, et pour les
gouvernants comme pour le commun
des citoyens, le gouvernement du kai
ser a fait preuve de plus de pru
dence.
Le service sanitaire s'exerce, en Al
lemagne, avec une rigueur qui, paraît-
il, en certains points, toucherait a l'exa
gération. Non seulement tout voyageur
venant, soit par eau, soit par terre; des
régions contaminées est sérieusement
examiné et soumis à la surveillance la
plus étroite qu'on puisse rêver, mais
encore tout colis, au passage de
frontière, est Jiùs à la désinfection.
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