Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1906-01-14
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 janvier 1906 14 janvier 1906
Description : 1906/01/14 (Numéro 13803). 1906/01/14 (Numéro 13803).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Dimanche 14 Janvier 1900
Edition quotidienne. — 13.803
Dimanche 14 Janvier
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
jet départements , (union postais)
tJn an 25 » 36 »
Six mois 13 » 19 »
Trois mois..... 7 » . 10 »
&ea abonnements partent des l«etia de ofcaquemolr ,
...
UN NUMÉRO : Paris & Départements 10 cent
■* L ' ~ ^
BUREAUX: Paria, rue Cassette, 17 (VI* arr.)
On s'abonne à Rome. 68. place de la Minerve '
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LE MONDE
.ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
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PARIS ETRANGER i
et départements (union postale)
Un an ....tî... 13 » '• 20- » ' -'t
^Sixmeis 1 », *'• 11 »
w ^rois mois ,4 » 5 50
'.'A
Les ,al)onnemënts partent des. i" et 10 de opaque mois
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
ABENCE DE LA PRESSE NOUVELLE, 60, rue de Richelieu
Et SOCIÉTÉ OE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, place de la Bourse •
TÉLÉPHONE 704—27
SOMMAIRE
L a séparation et le K ultdrkampf . — H. ThI-
beaud.
E sclavage .— Pierre VeuHlot.
An joue lb joor. — Versailles. — J. Mante-
nay..
I mpatienoes. — L. G.
A près la S éparation.
L a notification de l'inventaire.
L 'élection présidentielle. .
F euilleton. — Face.à Vécole rouge. 7- Ro
ger Duguet.
PARIS, 13 JANVIER 1906
LA
Séparation & le Kalturkamp!
11 n.
. Qu'est-il advenu de cette loi aile-:
mande, en somme très tyrannique, et
dont nos lecteurs ont vu les ressem
blances, mais aussi les différences avec
la loi'française de séparation? Les ca
tholiques d'outre-Rhin n'ont pas dé
sespéré, et l'Eglise, qu'on voulait dé
truire, est plus forte que jamais. Les
comités paroissiaux fonctionnent,
comme le prescrit la loi, avec la ré
gularité automatique, exacte; minu
tieuse de toute administration alle
mande. On peut affirmer que la pa
roisse n'a pas été étouffée, et que mê
me elle ne se porte pas mal du
tout.
Les évêques, qui, savaient au besoin
aller en prison, n'ont pas été tout de
suite, unanimement d'accord sur la
conduite à suivre.
Un certain nombre n'ont rien ré
pondu à l'appel du gouvernement; et
cela équivalait à un refus, puisque ce
diable de Bismarck, qui prévoyait tout,
avait fait mettre à l'article 58 que l'é
vêque devait envoyer son acceptation ;
au gouverneur de la province, trente
jours après y avoir été invité par lui.
L'évêque de Paderborn, par exemple,
ne tint aucun compte de l'article 58 et
pendant un certain temps; l'adminis
tration paroissiale eut affaire à un ;
commissaire du gouvernement chargé
à la place de l'évêque de l'administra
tion temporelle du dicrcèse. Il en fut
ainsi pour d'autres diocèses : Muns
ter, Posen, Breslau, etc.
f . Mais à l'heure actuelle toutes les
paroisses du diocèse de Paderborn
comme celles de tous les autres dio
cèses de la Prusse sont administrées
conformément à la loi do 1875.
Est-ce à dire que les évêques ont
ratifié les empiétements du pouvoir
■ civil dans les affaires ecclésiastiques ?
Certes non. Ils ont seulement laissé
les paroisses se constituer comme le
prescrit ia loi. Il faut rappeler ici que
cette loi réserve à l'évêque, aussi bien
qu'au pouvoir civil, un droit d'inspec
tion sur. tous les actes d'administra
tion; Et si jamais un comité parois
sial, outrepassant ses droits, se préva
lait de l'appui du gouvernement pour
décider une aliénation, une réparation,
un emploi quelconque des biens d'é
glise malgré le veto formel .du pou
voir épiscopal, ce serait alors, ont
pensé les chefs des catholiques alle
mands, le moment de la résistance,
ce serait alors le momènt de jeter
l'interdit sur la paroisse, de rappeler
aux membres du comité, et à leurs
co-contractants qu'ils ont, encouru
l'excommunication latœ sententiœ.
De fait, cela ne doit pas se passer
souvent. On n'entend point citer de
cas semblables. Et cela se comprend :
de nos jours, en Allemagne comme en
France, on est soumis aux autorités re
ligieuses, ou l'on n'est pas vraiment
catholique de cœur, et à plus forte rai
son l'on ne se charge pas del'adminis-
. tration des paroisses.
Au début, en 1875, personne n'était
rassuré sur ce que ferait le gouverne
ment. De nos jours évêques et fidèles
peuvent dormir tranquilles : la loi ne
.. peut pas être en réalité le merveilleux
instrument de persécution qu'elle était
: dans l'espoir de Bismarck. Elle est
■ même appliquée avec libéralisme,parce
"que le gouvernement ne se soucie pas
d'entrer en conflit avec l'autorité épis-
copale et les catholiques ; car le centre
est là qui veille à la liberté religieu
se..., et le gouvërnemént a besoin des
voix du centre pour avoir des navires
et des canons et beaucoup d'autres
choses encore.
Mais en 1875 les catholiques alle
mands n'avaient pas, comme aujour
d'hui, dans la force du Centre, la ga
rantie que la loi ne serait pas appli
quée avec un esprit de lutte contre l'é-
piscopat et les lois de l'Eglise. Le
gouvernement en effet avait sa majo
rité en dehors de lui, grâce aux con
servateurs et aux nationaux-libéraux.
De plus, l'on était en pleine persécu
tion : les ordres religieux étaient pros
crits depuis deux ou trois ans ; des
"évêques et des prêtres étaient en pri
son; on fabriqua sans interruption des
lois tyranniques et en particulier ce
i (*) Voir l 'Univers du 31 décembre.
« paragraphe de la chaire » entravant
la liberté de la parole apostolique.
Il est .vrai que la loi allemande, as.- i
sure l'existence matérielle des parois
ses ■: elle ne lui ôte rien de ce qu'elles
avaient ; elle ne restreint pas le fonds ■
de réserve qu'elles peuvent se consti
tuer; jet de plus elle leur crée des j
sources importantes de revenus. ; j
Toutefois, en ce qui concerne le j
fonds de réserve, le gouvernement]
est bien mieux armé que' s'il avait, à j
l'avance, fixé la somme qui ne pour- j
rait pas êtré dépassée. Il lui suffit en
effet d'imposer une réduction de l'im- j
pôt paroissial (art. 50). Le seul vrai
avantage que sur ce point les catho
liques allemands pouvaient espérer
est la liberté de placer leurs fonds
ailleurs que dans la caisse de l'Etat et
encore... avec l'autorisatiou du gou
vernement. " - ' |
Et en ce qui concerne les ressources }
assurées annuellement à leurs parois- i
ses, il est difficile de penser que-ce fut;
là la raison qui les décida à organiser
les paroisses comme le voulait la loi. s
Sans doute il faut à l'Eglise des res
sources, d'importantes ressources ma
térielles. Mais pour se les procurer
peut-elle renoncer à ses droits impres
criptibles, à son indépendance .? Mille
fois non. Il vaut'mieux la misère. Et
de fait ce n'est certainement pas l'a
considération des intérêts matériels
qui a guidé les évêques allèmands, :
mais leur conscience et le souci de
l'intérêt des âmes. Un prêtre disait
récemment : « Tous les hommes ne
sont pas des héros. La persécution,
des Etats peut en' faire faiblir beau
coup : l'histoire le prouve. Tâchons de
l'éviter. Et pour cela, faisons des con-:
cessions ? Non : luttons. Et pour'
lutter servons-nous de toutes les ar
mes que nous prêtent nos adversaires '
eux-mêmes. » *
Ajoutons enfin que la loi de 1875 ne
donne aux catholiques allemands au
cune liberté nouvelle en échange - de;
l'ingérence de l'Etat dans l'adminis
tration des paroisses. En particulier,.
le mode de nomination des^ecclésias-
tiques reste absolument le même, c'est- ■
à-dire que le gouvernement continue à
s'en mêler. — C'est d'ailleurs un sujet
sur lequel nous pourrons revenir.
, Il nous semble que ces simples con
sidérations et ces faits que nous ve
nons de donner sont intéressants
"pour nous catholiques français. Certes,
on le disait au début de cet article la
situation n'est pas la même en France
et en Allemagne. Nous ne pouvons ou
blier, surtout, que la France est une
nation catholique, tandis que l'Alle
magne est. en grande majorité une
nation protestante. Mais -ce que nous
avons voulu montrer, et qui reste bien
établi, quelle que soit ' la solution qui
doive prévaloir, o'ëst que les persécu
teurs, en chargeant l'Eglise de chaî
nes, ne font jamais que lui redonner
des forces.
H. Thibeaud.
BULLETIN
Toujours des pointages, toujours des
potins au sujet de l'élection présiden
tielle.
- Une note Havas a démenti hier soir
que M. Bouvier doive être candidat; La
réunionplénière des gauches est fixée
au mardi 16, veille de l'élection. i
Le cardinal Richard donne à son
clergé des instructions précises en vue
de l'ouverture des tabernacles, au
cours de l'inventaire,des biens d'égli
ses ; d'autres évêques, de leur côté,
prescrivent la même attitude à l'égard
de crochetages sacrilèges, malheureu
sement possibles.
Le Conseil d'Etat se réunit aujour
d'hui pour arrêter les termes du dé
cret relatif aux pensions et. allocations
à accorder aux ministres du culte.
Au Sénat, installation du bureau;
M. Fallières a prononcé Un discours
dans lequel il s'est félicité de l'œuvre
accomplie durant la dernière année lé
gislative.
En Russie, les communications télé
graphiques sont rétablies avec le Caur
case; on se montre mécontent du re
tard annoncé à la convocation de la
Douma. ■ •••
Hier, en Angleterre, à Ipswich, pre
mier scrutin pour les élections parle
mentaires de 1906; les deux candidats
libéraux sont élus à d'importantes ma
jorités.
NOS DÉPÊCHES
Les premières élections anglaises.
Londres, 13 janvier, 11 h. 30.
Les premiers résultats de3 élections com
mencent à. arriver. Ce sont les libéraux qui
triomphent. Ipswich, qui au dernier Parler
ment était représentée par un membre unio
niste et un membre libéral, s'est donnée tout
entière oette fois-ci au libéralisme. Avec une
majorité chacun de plus de 1.800 voix, les
deux candidats libéraux ont battu leurs ad
versaires unionistes.
O'est d'abord uu siège gagné pour les libé
raux et c'est une victoire morale énorme
pour le parti libéral : la représentation d'Ips-
wich redévient ce qu'elle était en 1885. Il
faut noter, en outre, que cette ville est située
dans un district agricole où les théories pro
tectionnistes devaient être bien accueillies. ?
En somme, jusqu'ici, il y a 6 nouveaux
membres du Parlement :. 4 élus sans concur
rent et 2 élus, après _vt>teâlpsuich. '
La dâfa lté du mlnlstére belge.
Bruxelles, 13 janvier, midi. .
. Les « malcontents » du parti catholique,
mènent grand train autour de l'échec du cabi
net hier à' la Chambre. Déjà on somme M. de
Smet de Neyer de démissionner.
Mais il s'agit, en l'espèce, d'une jquestion
vitale pour la Belgique, et le chef du cabinet,
faisant taire ses sentiments personnels, a dé
claré qu'il attendrait le second vote avant de
prendre une décision définitive. 1
Les Journaux belges assurent que le gé
néral commandant la circonscription de
Liège a averti le département de la guerre
belge qu'un corps d'armée prussien tout entier
était concentré au camp d'Elsenbocn; Le mi-
nistre de la guerre aurait décidé de prendre -
des mesures pour parer à toute;éventualité de
ce côté. , ;•
ESCLAVAGE
Les progressistes seront-ils admis à
la réunion plénière des * gauches ? Ils
ont l'air de le désirer. Mais M. Pelle-
tan ne veut pas: Si pourtant d'autres
radicaux, un peu moins féroces que
l'amiral Trafàlgar, sont disposés à ou-'
vrir la porte, c'est à la condition de la
refermer ensuite, à deux tours de 1
clef, sur les modérés du Centre qui.
seront pris comme dans une souri- '
cièrè. ,
Avant de franchir le seuil, ils de;
vraiént souscrire'l'engagement de-vo**
•ter pour le candidat, fûtrce M. Com
bes, que choisira la réunion. N'étant '
qu'une minorité, ils s'en viendraient
donc, tout-, simplement, recevoir les
ordres de la majorité,: que leur capitu
lation assurerait du triomphe. Oh se
demande ce que les progressistes ,
iraient faire dans cette galère," où il y
a malheureusement plus de quatre- f
vingts rameurs.
. Il est presque certain qu'ils se refu- ;
seront à passer sous le joug,et tout sera
dit.- ' j.
Mais nous voyons encore, à cepro-i
pos, se manifester en tout l'éclat de!
son jacobinisme l'étonnante et abais-j
santé mentalité du Bloc. Ces gens-là1
frémissent de dégoût quand ils pro-î
noncent, en la tronquant'et dénaturant, =
la fameuse petite phrase attribuée au i
fondateur des Jésuites: perinde- de
cadaver. Ils ne peuvent pas répéter,
ces trois mots sans se signer (maçon-
niquement) d'effroi et d'horreur. Une ;
pareille ' prescription est. attentatoire.
aux droits et aux devoirs les plus sa- '
crés de l'être humain 1 C'est, en quel- ,
ques syllabes, la doctrine du pire* es-?
clavage ! Etc.... Mais eux, que font-"
'ils? .. . ..
Ils entrent dans une réunion en ab
diquant à la porte, par un serment
solennel, toute liberté de se décider
suivait leurs lumières et leur cons
cience. Tel ou tel candidat leur paraît
bien préférable à tel autre pour le pre-,
mier poste de l'Etat. Ils s'inclineront
cependant, sans mot dire, sans même
réserver leur liberté au premier tour de
scrutin, devant la décision de la ma
jorité. Docilès comme des cadavres I
Et c'est ainsi toujours, qu'il s'agisse
de nommer un président ou de voter
une loi.
'■ A voir de quelle façon ils pratiquent
la liberté pour eux-mêmes, peut-on s'é
tonner qu'ils ne la donnent point aux
autres ? Il leur faudrait d'abord avoir
l'idée de ce que c'est. Demandez-vous à
la ronce ide produire du raisin î
P. V.
au jour le jour
VERSAILLES
On raconte que le jour où Bonaparte et
Joséphine s'installèrent aux Tuileries, le
nouveau chef de la France dit à sa
femme :•
— Allons ! petite créole, venez coucher
dans le lit de-vos maîtres.
Emue et c raintive, Joséphine examinait
tes appartements ou l'on voyait encore
Tes tracés du massacre et au pillage.
Cette femme, qui appartenait à l'ancienne
France, se sentait profondément troublée,
presque écrasée, par son incroyable for
tune. '
— Que c'est triste, ici! dit-elle "enfin à
son, mari.
Oui, répliqua Bonaparte, c'est triste
comme la grandeur!
Le.mot est d'une profondeur admira
ble, et il m'est revenu à la mémoire cha
que fois que ie suis allé à Versailles pour
assister à l'élection d'un président ae la
République.
Triste comme la grandeur l n'est-ce pas
l'impression que produit le majestueux
château du Roi-Soléil ? QLue de souvenirs
il évoque ! Il s'est joué là bien des dra
mes — et aussi bien des vaudevilles
comme la Jourtiée des Dupes ; mais, de
toutes les scènes tragiques, qui se sont
déroulées dans ce château des derniers
Bourbons, je n'en sais "point de plus sf-
nistre que l'envahissement de la chambre
de la reiné par la populace, lé 5 octobre.
Grâce'au dévouement des deux gardes
du corps qui étaient de service a l'entrée
des appartements de Marie-Antoinette et
qui se firent tuer à leur poste, MM. de
Miomandre et de 'Varicourt, la reine eut
le temps de se lever et, à peine vêtue, de
traverser le. corridor sombre qui mettait
en communication sa chambre et celle
"du roi.
Un portrait de la souveraine fut criblé
dé coups de baïonnette. Si mes souvenirs
sont exacts, cette toile se trouvait dans lé
salon gris de Frohsdorff, du .vivant du
comte ae Chambord.
Le nom du prince me rappelle mpme
une légende très répandue à Versailles :
c'est, dit-on, dàns.Ja cour'du château —
au pied de la statue équestre de Louis XlVj
— que le comte de Chambord. apprit le
yote du septennat. On sait que le prince
était venu passer quelques jours à Versail-
; les chez un de ses fidèles, * le comte de
Vanssay, comptait avoir une entrevue
avec le maréchalprésident ; il fut très sur
pris, sinon blesse, d'apprendre que le duc
de Magenta se dérobait. |
On discutait la proposition relative au!
septennat; et le prince ne prévoyait past
que la droitè, fort désemparée depuis la!
lettre de Salzbourg, allait adopter ce pr.o-'
jet. Apprenant que le vote était imminent,'
le comte de Chambord quitta la maison]
de son. hôte (il était neuf heures du soir)]
et, enveloppé de son manteau, il se -dirl-7
gea vers le château. C'est alors qu'il au-|
rait rencontré un de ses amis, appartè-i
nantà la droite de l'assemblée et qui le;
renseigna. * '
Que tout cela semble loin!. 1
Les chars, les royales merveilles, 1
Des gardes, les nocturnes veilles,
Tout a fui... - - • î
Mais que de fantômes charmants oui
terribles doivent hanter le Vieux château.i
royal!... — J. Mantenay. j
t l
^ " 1 - ♦ » • j'
: > La place Saint-Michel. — C'est au touri
dè.la place Saint-Michel d'être encombrée!
parle Métro, Une barrière solide défend!
maintenant l'accès de la place Saint-An-j
'drê-des-Arts. . '
Un échafaudage menaçant garde, lesj
deux côtés de' la Fontaine. Les tramways'
ne suivent qu'en tremblant et au pas
d'enterrement la ligne du « Boul' Mich » !
Certains omnibus même, tel celui dé la ;
Tombe-IssoirerMonthoIon, ont dû se dé-1
tourner de leur itinéraire et filer vers !
: Cluny par la rue Galande et la rue La
'Harpe. Heureusement, le qùàrtier .L^tin i
est calme; .Sans cela, quelle belle ôcca- J
sjon pour les barricades ! i
- , - , j . », ■ \
s ' - ' " • ' • « ♦ " ' :
pné .excellente., mesure.. —, La Société ;
protectrice des' animaux vient d'être au- j
torisée par le ministre- de l'agriculture à]
faire afficher la loi Grammont dans toutes ]
les écoles d'agriculture et dans tous les!
établissements d'enseignement agricole,:!
à Pâris, Rennes, Montpellier, Douai. Ver-j
sailles, etc., ëtc. .
• Le ministre de la guerre â dë même àu-f
torisé l'affichage delà loi Gramïnont dans :
tôutes les fcasernes dé France et d'Algé-i
rie. , ■ ;
, > > 1 ■ r »i- (r -• -y. ■ 1
. Hervé et Hervé. — Une revue améri
caine a publié une étude sur la propa-i
gande antimilitariste daps les armées
européennes. 1 ' 1 !
; ; ^t, pour illustrer cette étude, ellea re
produit deux photographies d'antimilita
ristes fameux : MM. Jaurès et Hervé; . :
Or; ce portrait d'Hervé... est celui de
l'ancien directeur du Soleil, en costume
d'académicien ! ■ 1
? ' ' ' : ■ : "• ' • '
Les petits souvenirs de l'histoire. — On
vient ae retrouver à Fontainebleaiu, dans
un 'coin'perdu des anciennes cuisines, le
mobilier dé la chambre qu'avait occupée
le Pape Pie VII pendant son séjour au pa
lais.
Les meubles sont de bon style et cons
tituent un document curieux à.'exposer-,
mais on prête à l'administration du mu
sée le bizarre dessein de remplacer le ve
lours rouge, fané et authentique;* du ta
bouret et de divers autres pièces- par du
beau velours bien neuf,
Qyand ces meubles auront été recou
verts et .revernis, ils auront ; tout juste
l'intérêt qu'ils pourraiént offrir en sor
tant directement du faubourg Saint-An;
toine.
C'ést ainsi que l'administration fran
çaise comprend parfois le culte des 1 sou
venirs. .
' ■- ' "'■• • • '
» *■ '
Avant d'aller dîner en ville :
Monsieur.■ — Voyons, ma bonne amie,
dépêche-toi donc de t'habiller, nqus n'arr
riverons jamais ! *
Madame. — Me dépêcher !... Mais voilà
deux heures que je ne fais que çah..
impatiences
• Rome, 10 janvier.
M. Brisson a du. plaisir. Une fois n'est
pas coutume. '
Il écrit dans le Siècle du ? janvier \
« Rien d'intéressant comme les informa
tions qui viennent dé Rome, à cause de
leurs contradictions, des hésitations, des
jincertitudes'qu'elles révèlent. »
M. Brisson ne doute nullement que
.toutes « ces informations »; né « viennent
de, Rome » ; il veut croire sur parole
«l'auteur de la dépêche » donnant son
information comme le résumé « des ten
dances du Vatiéan à l'heure.où il écrit ».
Et il ajoute:
, « Il (l'informateur) est le témoin dé
tant de variations dans ces impressions
vacillantes de la cour de Rome, qu'il
croit devoir prévenir le lecteur que ce né
seront peut-être plus les"tendahces de de
main et qu'on ne sajt quoi d'imprévu peut
venir tout changer. »
- M. Brisson conclut que cé qui règne au,
Vatican, c'est « l'hésitation, l'irrésolu
tion ».
« En d'autres termes, écrit-il, Rome in
certaine tâte et fait tâter l'opinion par uhé
série d'informations toujours imprécises,
et par conséquent toujours modifiables et
changeantes. »
Pour M. Brisson, donc, aucun doute.
C'est « Rome »,c'est-à-dire le Vatican qui
est l'auteur de toutes ces « informations»
contradictoires; imprécises, invraisem
blables, y compris sans, doute celles du
Siècle et de Jean dé Bonnefon, correspen-
dant de la Petite République française.
Qui donc prétendait que* M. Brisson est
un incrédule et un sceptique ? Et que dire
de ceux qui le faisaient passer pour anti
clérical? Il a ie zèlç du tien de l'Eglise, le
souci de la dignité et des intérêts du :
Saint-Siège. * ' .
Le Siècle ayant cité des écrits de plu-j;
sieurs prêtres impatients d'entendre lai
parôïe définitive du ■ Pape, M. jBnsson
commente : « Il est temps! il est temps !
Sans doute il serait temps ; on se demande
toutefois si ces manières de sommations
adressées au Pape, «d'avoir'à parler tout
de suite, témoignent bien haut du profond
respect quel'on. affecte pour sa parol'e ;
mais il est-difficile en effet de comprendre
comment la Papauté n!a pas su depuis le
vote.de la séparation par la Chambre des
députés, c'est-à-dire depuis plus de . six
mois,, arrêter ses résolutions et les com
muniquer A ses lé vites , afin de ne pas don
ner le spectacle des. divisions de l'Eglise.
Le Saint-Siège aurait-il attendu un mira
cle 1 L'espererait-il encore î » :
M. Brisson est bien pressé. Sans rien
dire de la désinvolture avec-laquelle il
traite le Sénat, il. oublie les dispositions
fondamentales de . la loi chère à son
cœur.
D'après cette loi, ce serait un mois seu
lement après là publication du ; règlement
administratif que les associations cultuel
les, si les catholiques en fondaient, pour
raient entrer en jeu.Et ce règlement, dont
certaines parties regarderont sans doute
la constitution de cèsvassociations, ce
n'est pas le Saint-Siège qui en retarde la
publication. 1 " ' v
Si lés catholiques ne fondent pas d'à»
sociations cultuelles, c'est seulement au
bout d'un an que le gouvernement aur ait
le droit de mettre Un légalement aux éta
blissements actuels du culte, inensés, fa
briques, etc.
- Ponc tout un an peut se passer avant
que l'Eglise subisse de .changement nota
ble dans sa situiatiôn, tel-lé qu'éllë est de
puis le lf janvier, 190G. . -s
- -Dâhs ces conditions, pourquoi M. Bris
son montre-t-il tànt de- hâte 'à connaître
la décision' définitive du Saint-Siège ï '
Qu'elle soit,cette, décision, pour la « ré-
sistàncè » ou pour « l'usage » de là loi,
il n'est ni nécessaire ni utile que le Saint-
Siègejmanifeste tout de suite, un avis défi
nitif. : • . - -, '
Et alors que le gouvernement ne donne
. son règlement que par tranches, poùrqupi
■M. Brisson voudrait-il que Rome fît. con
naître d'un seul coup une décision géné
rale ?
Que M. Brisson se rassure : la ligne de f
conduite est et sera tracée étape par étape. j
A chaque nouveau pas que fait.et fera^ansl
la voie des spoliations et dés tyrannies;
cette « loi de liberté », ' les catholiques'
trouvent et trouveront indiquées bien à.
■ temps l'attitude et la conduite qu'ils ont
à- tenir. ' • . • '
On est en train, de le voir pour l'inven-
. taire ;i en somme il y a par toute la
France pour cette première et si délicate
i opération une attitude unanime, et une
.direction semblable.
; Il en sera de môme pour les mesures
qui vont suivre. Au moment voulu, le
devoir sera tracé clairement et fortement
: soit par les évêques, soit par le Pape lui-
même, qu'il s'agisse encore unefois d'igno
rer la loi, ôu de chercher à utiliser ses
quelques avantages, i
- Libre à M. Brisson et à ses amis de
s'impatienter, si bon leur semble.T Lés fidè
les et les prêtres de France connaissent et
feront leur devoir : prier pour que le
Saint-Esprit' continue à" ? assister leurs
chefs dans ces graves conjonctures,, at
tendre avec confiance les décisions,
sans vouloir les prévenir ni dans' un sens
ni dans l'autre, lés exécuter au fur et à
mesure avec courage èt discipline, et imi
ter dans • son calme surnaturel et son
sang-froid providentiel le fort et doux Pi
lote qui seul ;a mission dé, gouverner la
barque de Pierre au milieu des récifs ; et
des tempêtes.
L. G.
as»
libérale, écrit cet organe austère, se. termine
par un vulgaire appel à la caisse.
Quant à la feuille lanterniére, elle lé
prend sur le mode tragique et se hausse
à la grande éloquence.
Les candidats de l'Eglise et de la monar
chie (??) se flattent d'acheter les électeurs
comme des moutons à la foire. ^Nous. leur
montrerons que .la France républicaine n'est
pas à vendre.
- Elle n'est pas à vendre, nous n'en dou
tons pas. -
Mais quand on a épuisé,pour l'acheter,
les fonds secrets, les décorations, les pla
ces'et les souscriptions Mâscuraud, il faut
un certain toupet pour jouer à la vertu.
La facile, indignàtipn des blocàrds ne
prouve qu'une chose, c'est» leur frayeur.
Rendons cette frayeur de plus en plus jus;
tifiée. *
Et la liberté d'opinion
Encore un professeur à évincer des
hautes chaires.
Et, cette fois, il no s'agit point d'un re
ligieux, pas même d'un prêtre séculier ;
non, c'est un simplejaïc qui provoque la
terreux et les gloussements des sentinelles
du Capitole.
M. Ciiltru est son nom; il.enseigné;
l'histoire à. l'EcoJe alsacienne. . Il, est
question, jparait-ilj de rappeler à la Sor-
bonné. ' " ' *
Cette.nouvelle indigne i les journaux blo
càrds.' Ils',déclarent que M. .Bienvenu»
Martin serait traître à la République, le
jour où il signerait une nomination aussi
scandaleuse: . .
M. Cultru, en effet, est suspect d'opi
nion scléricales. Il "est convaincu devoir
fait l'éloge de la loi de 1850.
' .Louei 1 publiquement une loi deT Etat !.
c'est de l'insurrection!.'.. '
... Mais, au fait, et là liberté d'opi
nion pour laquelle on a vidé tant d'en;
criers; depuis, .quinze jours, qu'est-elle
donc devenue? Est-ce que' léfe àntipa-
"triotes auraient épuisé toutes les réserves
d'enthousiasme que les jacobins possé
daient en sa faveur? : ' ' ,
IMPUDENCES
Les journaux du Bloc affectent une in
dignation bien sentie devant l'appel de
l'Action libérale populaire.
Eh quoi, les libéraux réclament de l'ar
gent pour les élections ! C'est donc qu'ils
veulent acheter des consciences ! Car tout
le monde sait que les candidats honnêtes
ét sérieux n'ont jamais un centime à dé
penser pour se faire élire. La Lanterne
et l'Action sont tout éberluées d'entendre
parler de caisse électorale. Elles n'avaient
jamais eu l'idée de pareille chose. Et les
-voici d'accord, elles qui se sont si bien
querellées à propos du privilègedes agents
de change. -
• ' Le journal de M. Bérenger se donne un
air dédaigneux.'
' Le dithyrambe en l'honneur delà Franô
APRÈS LA SÉPARATION
L'Inventaire.
. la question nu tabernacle " ,
Le cardinal archevêque de Paris adresse
la lettre suivante à tous les curés de son
diocèse :
Monsieur le curé,
D'après le compte rendu officiel des débats
de la Chambre des députés du 11 janvier, les
agents du domaine chargés de l'inventaire
prévu par la loi de séparation ont reçu l'ordre
de se faire*ouvrir le tabernacle.
Cette mesure, que le règlement du 29 dé
cembre dernier ne laissait pas prévoir et qui
résulte d'une simple direction administrative,
provoque une émotion d'autant plus légitime
qu'elle blesse profondément la délicatesse du
sentiment catholique. Comme évêqne, je ne
permettrai jamais une telle atteinte au res
pect dû à la sainte Eucharistie. '
'Vous vous bor nerez donc," monsieur "le curé,
lë cas échéant; à déclarer vous-même le nom
bre et la valeur des vases sacrés que le taber-
haclè'renfetme ; vous pourrez- même, s'il est
nécessaire,'engager par une affirmation solen
nelle votre parole 'de prêtre; mais vous ne
consentirez jamaisi â, ; ouvrir le tabernacle.
Vous le demander serait entrer ouvertement,
•dès le dôblit de l'application de la loi, dans la
voie des aggravations redoutées. 1
■ Je n'ai pas besoin de vous le rappeler ici,
— l'ayant déjà fait par les statuts syno
daux (I),, — la liturgie ne permet de -placer
;, dans le tabernacle ^que les vases sacrés renfer
mant la sainte Eucharistie. * ' .-
• Vous voudrez bien,- monsieur le curé, com
muniquer cette lettre à MM.- les membres du
conseil de fabrique ; je connais assez leur es
prit de foi pour être persuadé qu'elle répond
au vœu de leur cœur.
' Veuillez agreei 1 , monsieur lé curé, l'assu
rance de mon affectueux dévouement en Notre-
Seigneur.
François, cardinal E iciiard.
'Archevêque de Paris.
, t . .
Plusieurs Semaines religieuses con
tiennent des communiqués analogues à la
lettre, du cardinal Richard.
Nous citons, à titre ,d'exemples, celles
d'Orléans, de Quimper et d'Angoulême.
D'Orléans :
. Plusieurs de MM. les. curés ont. demandé
s'il convenait de laisser les vases sacres con
tenant la sainte Réserve, dans le tabernacle,
le jour de l'inventaire.
" MM. ! les curés déposeront les saintes Espè-
ces sur un corporal qu'ils laisseront dans le
tabernacle ; et ils retireront les vases sacrés,
après les avoir purifiés à la sainte messe.
D'après l'affirmation de certains journaux,
les agents de 5 l'inventaire auraient reçu l'or
dre de se faire ouvrir même lès taber
nacles. '
Il y aurait, dans ce fait, un si brutal irres
pect de nos croyances les plus sacrées, que
l'on devrait avoir peine à croire que pareille
instruction ait été donnée;
- Quoi qu'il en soit, considérant qu'il faut
une raison suffisante d'ouvrir nos tabernacles
et ne la trouvant pas dans l'occasion dont il
s'agit, nous interdisons à nos-prêtres d'en li-
vrerla clef.
Ils déclareront loyalement aux agents de
l'inventaire, qu'ils ont obéi aux ordres de l'au
torité ecclésiastique; qu'il ne- se trouve dans
le tabernacle aucun vase sacré susceptible
d'être inventorié. Que si, malgré cette affir
mation, les agents entendent passer outre,
MM.- les curés laisserpnt & : qui de droit la
responsabilité d'un crochetage sacrilège. -
La conscienco.des honnêtes gens prononce
rait. '
MM. les curés qui auraient été témoins at
tristés de cette effraction criminelle devraient
no.its avertir, et ils recevraient nos' instruc
tions quant à la réparation.
De Quimper :
Si les agents émettent — ce -que nous ne
croyons pas — la prétention de visiter le ta
bernacle, les représentants de la fabrique,
après avoir énuméré les objets qu'il contient,
s'y opposeront d'une façon absolue, sans
néanmoins recourir anx.ipoyens violents. Ce-
pendant, si on se mentrait disposé à crocheter
où,à enfoncer la porte," le prêtre pi'ésentj re
vêtu d'un surplis et d'une étole, après avoir
fait allumer les six .cierges réglementaires,
ouvrirait le tabernacle, déposerait sur l'autel
et sur le corporal les vases sacrés et commen
cerait aussitôt le Miserere, laissant ainsi à
l'agent le temps de faire son inventaire des
criptif. L'opération terminée, s'il se trouve à
l'église un nombre suffisant de personnes, le
prêtre donnera la bénédiction du Très-Saint-
Sacrement dans les formes accoutumées en
ajoutant avec le 'l'antMm ergo la prière Parce
Domine, trois fois répétée.
- D'Angoulême (sous forme d'une lettre
de Mgr Picard à ses prêtres). ,
,... Nos dispositions né peuvent rester'les
mêmes en presence de l'acte profanateur que
des directions officielles semblent vouloir im
poser, en réclamant l'ouverture du sacré ta-
■bernacle.
11 y à une limite que la condescendance
même la pluslarge ne doit pas franchit', et
.vraiment l'on ne saurait nous demander d'être
les complices d'un acte que réprouve notre
conscience sacerdotale, comme il sera réprou
vé par tous ceux au cœur desquels vit encore
la foi chrétienne.
En conséquence,'et notre conseil épiscopal
entendu, noas vous défendons d'ouvrir le ta
bernacle sur la demande des agftnts. Après
lepr avoir dit, loyalement et en. toute sincé
rité, la nature et la valeur du vase sacré qu'il
renferme, vous leur refuserez les clefs. A eux,
s'ils l'osent, de le crocheter. C'est alors seule
ment, s'ils commettaient cette profanation k
(1) Art. 290.
Edition quotidienne. — 13.803
Dimanche 14 Janvier
ÉDITION QUOTIDIENNE
PARIS ÉTRANGER
jet départements , (union postais)
tJn an 25 » 36 »
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.ÉDITION SEMI-QUOTIDIENNE
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^Sixmeis 1 », *'• 11 »
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Les ,al)onnemënts partent des. i" et 10 de opaque mois
L'UNIVERS ne répond pas des manuscrits qui lui sont adressés
ANNONCES
ABENCE DE LA PRESSE NOUVELLE, 60, rue de Richelieu
Et SOCIÉTÉ OE PUBLICITÉ RELIGIEUSE, 6, place de la Bourse •
TÉLÉPHONE 704—27
SOMMAIRE
L a séparation et le K ultdrkampf . — H. ThI-
beaud.
E sclavage .— Pierre VeuHlot.
An joue lb joor. — Versailles. — J. Mante-
nay..
I mpatienoes. — L. G.
A près la S éparation.
L a notification de l'inventaire.
L 'élection présidentielle. .
F euilleton. — Face.à Vécole rouge. 7- Ro
ger Duguet.
PARIS, 13 JANVIER 1906
LA
Séparation & le Kalturkamp!
11 n.
. Qu'est-il advenu de cette loi aile-:
mande, en somme très tyrannique, et
dont nos lecteurs ont vu les ressem
blances, mais aussi les différences avec
la loi'française de séparation? Les ca
tholiques d'outre-Rhin n'ont pas dé
sespéré, et l'Eglise, qu'on voulait dé
truire, est plus forte que jamais. Les
comités paroissiaux fonctionnent,
comme le prescrit la loi, avec la ré
gularité automatique, exacte; minu
tieuse de toute administration alle
mande. On peut affirmer que la pa
roisse n'a pas été étouffée, et que mê
me elle ne se porte pas mal du
tout.
Les évêques, qui, savaient au besoin
aller en prison, n'ont pas été tout de
suite, unanimement d'accord sur la
conduite à suivre.
Un certain nombre n'ont rien ré
pondu à l'appel du gouvernement; et
cela équivalait à un refus, puisque ce
diable de Bismarck, qui prévoyait tout,
avait fait mettre à l'article 58 que l'é
vêque devait envoyer son acceptation ;
au gouverneur de la province, trente
jours après y avoir été invité par lui.
L'évêque de Paderborn, par exemple,
ne tint aucun compte de l'article 58 et
pendant un certain temps; l'adminis
tration paroissiale eut affaire à un ;
commissaire du gouvernement chargé
à la place de l'évêque de l'administra
tion temporelle du dicrcèse. Il en fut
ainsi pour d'autres diocèses : Muns
ter, Posen, Breslau, etc.
f . Mais à l'heure actuelle toutes les
paroisses du diocèse de Paderborn
comme celles de tous les autres dio
cèses de la Prusse sont administrées
conformément à la loi do 1875.
Est-ce à dire que les évêques ont
ratifié les empiétements du pouvoir
■ civil dans les affaires ecclésiastiques ?
Certes non. Ils ont seulement laissé
les paroisses se constituer comme le
prescrit ia loi. Il faut rappeler ici que
cette loi réserve à l'évêque, aussi bien
qu'au pouvoir civil, un droit d'inspec
tion sur. tous les actes d'administra
tion; Et si jamais un comité parois
sial, outrepassant ses droits, se préva
lait de l'appui du gouvernement pour
décider une aliénation, une réparation,
un emploi quelconque des biens d'é
glise malgré le veto formel .du pou
voir épiscopal, ce serait alors, ont
pensé les chefs des catholiques alle
mands, le moment de la résistance,
ce serait alors le momènt de jeter
l'interdit sur la paroisse, de rappeler
aux membres du comité, et à leurs
co-contractants qu'ils ont, encouru
l'excommunication latœ sententiœ.
De fait, cela ne doit pas se passer
souvent. On n'entend point citer de
cas semblables. Et cela se comprend :
de nos jours, en Allemagne comme en
France, on est soumis aux autorités re
ligieuses, ou l'on n'est pas vraiment
catholique de cœur, et à plus forte rai
son l'on ne se charge pas del'adminis-
. tration des paroisses.
Au début, en 1875, personne n'était
rassuré sur ce que ferait le gouverne
ment. De nos jours évêques et fidèles
peuvent dormir tranquilles : la loi ne
.. peut pas être en réalité le merveilleux
instrument de persécution qu'elle était
: dans l'espoir de Bismarck. Elle est
■ même appliquée avec libéralisme,parce
"que le gouvernement ne se soucie pas
d'entrer en conflit avec l'autorité épis-
copale et les catholiques ; car le centre
est là qui veille à la liberté religieu
se..., et le gouvërnemént a besoin des
voix du centre pour avoir des navires
et des canons et beaucoup d'autres
choses encore.
Mais en 1875 les catholiques alle
mands n'avaient pas, comme aujour
d'hui, dans la force du Centre, la ga
rantie que la loi ne serait pas appli
quée avec un esprit de lutte contre l'é-
piscopat et les lois de l'Eglise. Le
gouvernement en effet avait sa majo
rité en dehors de lui, grâce aux con
servateurs et aux nationaux-libéraux.
De plus, l'on était en pleine persécu
tion : les ordres religieux étaient pros
crits depuis deux ou trois ans ; des
"évêques et des prêtres étaient en pri
son; on fabriqua sans interruption des
lois tyranniques et en particulier ce
i (*) Voir l 'Univers du 31 décembre.
« paragraphe de la chaire » entravant
la liberté de la parole apostolique.
Il est .vrai que la loi allemande, as.- i
sure l'existence matérielle des parois
ses ■: elle ne lui ôte rien de ce qu'elles
avaient ; elle ne restreint pas le fonds ■
de réserve qu'elles peuvent se consti
tuer; jet de plus elle leur crée des j
sources importantes de revenus. ; j
Toutefois, en ce qui concerne le j
fonds de réserve, le gouvernement]
est bien mieux armé que' s'il avait, à j
l'avance, fixé la somme qui ne pour- j
rait pas êtré dépassée. Il lui suffit en
effet d'imposer une réduction de l'im- j
pôt paroissial (art. 50). Le seul vrai
avantage que sur ce point les catho
liques allemands pouvaient espérer
est la liberté de placer leurs fonds
ailleurs que dans la caisse de l'Etat et
encore... avec l'autorisatiou du gou
vernement. " - ' |
Et en ce qui concerne les ressources }
assurées annuellement à leurs parois- i
ses, il est difficile de penser que-ce fut;
là la raison qui les décida à organiser
les paroisses comme le voulait la loi. s
Sans doute il faut à l'Eglise des res
sources, d'importantes ressources ma
térielles. Mais pour se les procurer
peut-elle renoncer à ses droits impres
criptibles, à son indépendance .? Mille
fois non. Il vaut'mieux la misère. Et
de fait ce n'est certainement pas l'a
considération des intérêts matériels
qui a guidé les évêques allèmands, :
mais leur conscience et le souci de
l'intérêt des âmes. Un prêtre disait
récemment : « Tous les hommes ne
sont pas des héros. La persécution,
des Etats peut en' faire faiblir beau
coup : l'histoire le prouve. Tâchons de
l'éviter. Et pour cela, faisons des con-:
cessions ? Non : luttons. Et pour'
lutter servons-nous de toutes les ar
mes que nous prêtent nos adversaires '
eux-mêmes. » *
Ajoutons enfin que la loi de 1875 ne
donne aux catholiques allemands au
cune liberté nouvelle en échange - de;
l'ingérence de l'Etat dans l'adminis
tration des paroisses. En particulier,.
le mode de nomination des^ecclésias-
tiques reste absolument le même, c'est- ■
à-dire que le gouvernement continue à
s'en mêler. — C'est d'ailleurs un sujet
sur lequel nous pourrons revenir.
, Il nous semble que ces simples con
sidérations et ces faits que nous ve
nons de donner sont intéressants
"pour nous catholiques français. Certes,
on le disait au début de cet article la
situation n'est pas la même en France
et en Allemagne. Nous ne pouvons ou
blier, surtout, que la France est une
nation catholique, tandis que l'Alle
magne est. en grande majorité une
nation protestante. Mais -ce que nous
avons voulu montrer, et qui reste bien
établi, quelle que soit ' la solution qui
doive prévaloir, o'ëst que les persécu
teurs, en chargeant l'Eglise de chaî
nes, ne font jamais que lui redonner
des forces.
H. Thibeaud.
BULLETIN
Toujours des pointages, toujours des
potins au sujet de l'élection présiden
tielle.
- Une note Havas a démenti hier soir
que M. Bouvier doive être candidat; La
réunionplénière des gauches est fixée
au mardi 16, veille de l'élection. i
Le cardinal Richard donne à son
clergé des instructions précises en vue
de l'ouverture des tabernacles, au
cours de l'inventaire,des biens d'égli
ses ; d'autres évêques, de leur côté,
prescrivent la même attitude à l'égard
de crochetages sacrilèges, malheureu
sement possibles.
Le Conseil d'Etat se réunit aujour
d'hui pour arrêter les termes du dé
cret relatif aux pensions et. allocations
à accorder aux ministres du culte.
Au Sénat, installation du bureau;
M. Fallières a prononcé Un discours
dans lequel il s'est félicité de l'œuvre
accomplie durant la dernière année lé
gislative.
En Russie, les communications télé
graphiques sont rétablies avec le Caur
case; on se montre mécontent du re
tard annoncé à la convocation de la
Douma. ■ •••
Hier, en Angleterre, à Ipswich, pre
mier scrutin pour les élections parle
mentaires de 1906; les deux candidats
libéraux sont élus à d'importantes ma
jorités.
NOS DÉPÊCHES
Les premières élections anglaises.
Londres, 13 janvier, 11 h. 30.
Les premiers résultats de3 élections com
mencent à. arriver. Ce sont les libéraux qui
triomphent. Ipswich, qui au dernier Parler
ment était représentée par un membre unio
niste et un membre libéral, s'est donnée tout
entière oette fois-ci au libéralisme. Avec une
majorité chacun de plus de 1.800 voix, les
deux candidats libéraux ont battu leurs ad
versaires unionistes.
O'est d'abord uu siège gagné pour les libé
raux et c'est une victoire morale énorme
pour le parti libéral : la représentation d'Ips-
wich redévient ce qu'elle était en 1885. Il
faut noter, en outre, que cette ville est située
dans un district agricole où les théories pro
tectionnistes devaient être bien accueillies. ?
En somme, jusqu'ici, il y a 6 nouveaux
membres du Parlement :. 4 élus sans concur
rent et 2 élus, après _vt>teâlpsuich. '
La dâfa lté du mlnlstére belge.
Bruxelles, 13 janvier, midi. .
. Les « malcontents » du parti catholique,
mènent grand train autour de l'échec du cabi
net hier à' la Chambre. Déjà on somme M. de
Smet de Neyer de démissionner.
Mais il s'agit, en l'espèce, d'une jquestion
vitale pour la Belgique, et le chef du cabinet,
faisant taire ses sentiments personnels, a dé
claré qu'il attendrait le second vote avant de
prendre une décision définitive. 1
Les Journaux belges assurent que le gé
néral commandant la circonscription de
Liège a averti le département de la guerre
belge qu'un corps d'armée prussien tout entier
était concentré au camp d'Elsenbocn; Le mi-
nistre de la guerre aurait décidé de prendre -
des mesures pour parer à toute;éventualité de
ce côté. , ;•
ESCLAVAGE
Les progressistes seront-ils admis à
la réunion plénière des * gauches ? Ils
ont l'air de le désirer. Mais M. Pelle-
tan ne veut pas: Si pourtant d'autres
radicaux, un peu moins féroces que
l'amiral Trafàlgar, sont disposés à ou-'
vrir la porte, c'est à la condition de la
refermer ensuite, à deux tours de 1
clef, sur les modérés du Centre qui.
seront pris comme dans une souri- '
cièrè. ,
Avant de franchir le seuil, ils de;
vraiént souscrire'l'engagement de-vo**
•ter pour le candidat, fûtrce M. Com
bes, que choisira la réunion. N'étant '
qu'une minorité, ils s'en viendraient
donc, tout-, simplement, recevoir les
ordres de la majorité,: que leur capitu
lation assurerait du triomphe. Oh se
demande ce que les progressistes ,
iraient faire dans cette galère," où il y
a malheureusement plus de quatre- f
vingts rameurs.
. Il est presque certain qu'ils se refu- ;
seront à passer sous le joug,et tout sera
dit.- ' j.
Mais nous voyons encore, à cepro-i
pos, se manifester en tout l'éclat de!
son jacobinisme l'étonnante et abais-j
santé mentalité du Bloc. Ces gens-là1
frémissent de dégoût quand ils pro-î
noncent, en la tronquant'et dénaturant, =
la fameuse petite phrase attribuée au i
fondateur des Jésuites: perinde- de
cadaver. Ils ne peuvent pas répéter,
ces trois mots sans se signer (maçon-
niquement) d'effroi et d'horreur. Une ;
pareille ' prescription est. attentatoire.
aux droits et aux devoirs les plus sa- '
crés de l'être humain 1 C'est, en quel- ,
ques syllabes, la doctrine du pire* es-?
clavage ! Etc.... Mais eux, que font-"
'ils? .. . ..
Ils entrent dans une réunion en ab
diquant à la porte, par un serment
solennel, toute liberté de se décider
suivait leurs lumières et leur cons
cience. Tel ou tel candidat leur paraît
bien préférable à tel autre pour le pre-,
mier poste de l'Etat. Ils s'inclineront
cependant, sans mot dire, sans même
réserver leur liberté au premier tour de
scrutin, devant la décision de la ma
jorité. Docilès comme des cadavres I
Et c'est ainsi toujours, qu'il s'agisse
de nommer un président ou de voter
une loi.
'■ A voir de quelle façon ils pratiquent
la liberté pour eux-mêmes, peut-on s'é
tonner qu'ils ne la donnent point aux
autres ? Il leur faudrait d'abord avoir
l'idée de ce que c'est. Demandez-vous à
la ronce ide produire du raisin î
P. V.
au jour le jour
VERSAILLES
On raconte que le jour où Bonaparte et
Joséphine s'installèrent aux Tuileries, le
nouveau chef de la France dit à sa
femme :•
— Allons ! petite créole, venez coucher
dans le lit de-vos maîtres.
Emue et c raintive, Joséphine examinait
tes appartements ou l'on voyait encore
Tes tracés du massacre et au pillage.
Cette femme, qui appartenait à l'ancienne
France, se sentait profondément troublée,
presque écrasée, par son incroyable for
tune. '
— Que c'est triste, ici! dit-elle "enfin à
son, mari.
Oui, répliqua Bonaparte, c'est triste
comme la grandeur!
Le.mot est d'une profondeur admira
ble, et il m'est revenu à la mémoire cha
que fois que ie suis allé à Versailles pour
assister à l'élection d'un président ae la
République.
Triste comme la grandeur l n'est-ce pas
l'impression que produit le majestueux
château du Roi-Soléil ? QLue de souvenirs
il évoque ! Il s'est joué là bien des dra
mes — et aussi bien des vaudevilles
comme la Jourtiée des Dupes ; mais, de
toutes les scènes tragiques, qui se sont
déroulées dans ce château des derniers
Bourbons, je n'en sais "point de plus sf-
nistre que l'envahissement de la chambre
de la reiné par la populace, lé 5 octobre.
Grâce'au dévouement des deux gardes
du corps qui étaient de service a l'entrée
des appartements de Marie-Antoinette et
qui se firent tuer à leur poste, MM. de
Miomandre et de 'Varicourt, la reine eut
le temps de se lever et, à peine vêtue, de
traverser le. corridor sombre qui mettait
en communication sa chambre et celle
"du roi.
Un portrait de la souveraine fut criblé
dé coups de baïonnette. Si mes souvenirs
sont exacts, cette toile se trouvait dans lé
salon gris de Frohsdorff, du .vivant du
comte ae Chambord.
Le nom du prince me rappelle mpme
une légende très répandue à Versailles :
c'est, dit-on, dàns.Ja cour'du château —
au pied de la statue équestre de Louis XlVj
— que le comte de Chambord. apprit le
yote du septennat. On sait que le prince
; les chez un de ses fidèles, * le comte de
Vanssay, comptait avoir une entrevue
avec le maréchalprésident ; il fut très sur
pris, sinon blesse, d'apprendre que le duc
de Magenta se dérobait. |
On discutait la proposition relative au!
septennat; et le prince ne prévoyait past
que la droitè, fort désemparée depuis la!
lettre de Salzbourg, allait adopter ce pr.o-'
jet. Apprenant que le vote était imminent,'
le comte de Chambord quitta la maison]
de son. hôte (il était neuf heures du soir)]
et, enveloppé de son manteau, il se -dirl-7
gea vers le château. C'est alors qu'il au-|
rait rencontré un de ses amis, appartè-i
nantà la droite de l'assemblée et qui le;
renseigna. * '
Que tout cela semble loin!. 1
Les chars, les royales merveilles, 1
Des gardes, les nocturnes veilles,
Tout a fui... - - • î
Mais que de fantômes charmants oui
terribles doivent hanter le Vieux château.i
royal!... — J. Mantenay. j
t l
^ " 1 - ♦ » • j'
: > La place Saint-Michel. — C'est au touri
dè.la place Saint-Michel d'être encombrée!
parle Métro, Une barrière solide défend!
maintenant l'accès de la place Saint-An-j
'drê-des-Arts. . '
Un échafaudage menaçant garde, lesj
deux côtés de' la Fontaine. Les tramways'
ne suivent qu'en tremblant et au pas
d'enterrement la ligne du « Boul' Mich » !
Certains omnibus même, tel celui dé la ;
Tombe-IssoirerMonthoIon, ont dû se dé-1
tourner de leur itinéraire et filer vers !
: Cluny par la rue Galande et la rue La
'Harpe. Heureusement, le qùàrtier .L^tin i
est calme; .Sans cela, quelle belle ôcca- J
sjon pour les barricades ! i
- , - , j . », ■ \
s ' - ' " • ' • « ♦ " ' :
pné .excellente., mesure.. —, La Société ;
protectrice des' animaux vient d'être au- j
torisée par le ministre- de l'agriculture à]
faire afficher la loi Grammont dans toutes ]
les écoles d'agriculture et dans tous les!
établissements d'enseignement agricole,:!
à Pâris, Rennes, Montpellier, Douai. Ver-j
sailles, etc., ëtc. .
• Le ministre de la guerre â dë même àu-f
torisé l'affichage delà loi Gramïnont dans :
tôutes les fcasernes dé France et d'Algé-i
rie. , ■ ;
, > > 1 ■ r »i- (r -• -y. ■ 1
. Hervé et Hervé. — Une revue améri
caine a publié une étude sur la propa-i
gande antimilitariste daps les armées
européennes. 1 ' 1 !
; ; ^t, pour illustrer cette étude, ellea re
produit deux photographies d'antimilita
ristes fameux : MM. Jaurès et Hervé; . :
Or; ce portrait d'Hervé... est celui de
l'ancien directeur du Soleil, en costume
d'académicien ! ■ 1
? ' ' ' : ■ : "• ' • '
Les petits souvenirs de l'histoire. — On
vient ae retrouver à Fontainebleaiu, dans
un 'coin'perdu des anciennes cuisines, le
mobilier dé la chambre qu'avait occupée
le Pape Pie VII pendant son séjour au pa
lais.
Les meubles sont de bon style et cons
tituent un document curieux à.'exposer-,
mais on prête à l'administration du mu
sée le bizarre dessein de remplacer le ve
lours rouge, fané et authentique;* du ta
bouret et de divers autres pièces- par du
beau velours bien neuf,
Qyand ces meubles auront été recou
verts et .revernis, ils auront ; tout juste
l'intérêt qu'ils pourraiént offrir en sor
tant directement du faubourg Saint-An;
toine.
C'ést ainsi que l'administration fran
çaise comprend parfois le culte des 1 sou
venirs. .
' ■- ' "'■• • • '
» *■ '
Avant d'aller dîner en ville :
Monsieur.■ — Voyons, ma bonne amie,
dépêche-toi donc de t'habiller, nqus n'arr
riverons jamais ! *
Madame. — Me dépêcher !... Mais voilà
deux heures que je ne fais que çah..
impatiences
• Rome, 10 janvier.
M. Brisson a du. plaisir. Une fois n'est
pas coutume. '
Il écrit dans le Siècle du ? janvier \
« Rien d'intéressant comme les informa
tions qui viennent dé Rome, à cause de
leurs contradictions, des hésitations, des
jincertitudes'qu'elles révèlent. »
M. Brisson ne doute nullement que
.toutes « ces informations »; né « viennent
de, Rome » ; il veut croire sur parole
«l'auteur de la dépêche » donnant son
information comme le résumé « des ten
dances du Vatiéan à l'heure.où il écrit ».
Et il ajoute:
, « Il (l'informateur) est le témoin dé
tant de variations dans ces impressions
vacillantes de la cour de Rome, qu'il
croit devoir prévenir le lecteur que ce né
seront peut-être plus les"tendahces de de
main et qu'on ne sajt quoi d'imprévu peut
venir tout changer. »
- M. Brisson conclut que cé qui règne au,
Vatican, c'est « l'hésitation, l'irrésolu
tion ».
« En d'autres termes, écrit-il, Rome in
certaine tâte et fait tâter l'opinion par uhé
série d'informations toujours imprécises,
et par conséquent toujours modifiables et
changeantes. »
Pour M. Brisson, donc, aucun doute.
C'est « Rome »,c'est-à-dire le Vatican qui
est l'auteur de toutes ces « informations»
contradictoires; imprécises, invraisem
blables, y compris sans, doute celles du
Siècle et de Jean dé Bonnefon, correspen-
dant de la Petite République française.
Qui donc prétendait que* M. Brisson est
un incrédule et un sceptique ? Et que dire
de ceux qui le faisaient passer pour anti
clérical? Il a ie zèlç du tien de l'Eglise, le
souci de la dignité et des intérêts du :
Saint-Siège. * ' .
Le Siècle ayant cité des écrits de plu-j;
sieurs prêtres impatients d'entendre lai
parôïe définitive du ■ Pape, M. jBnsson
commente : « Il est temps! il est temps !
Sans doute il serait temps ; on se demande
toutefois si ces manières de sommations
adressées au Pape, «d'avoir'à parler tout
de suite, témoignent bien haut du profond
respect quel'on. affecte pour sa parol'e ;
mais il est-difficile en effet de comprendre
comment la Papauté n!a pas su depuis le
vote.de la séparation par la Chambre des
députés, c'est-à-dire depuis plus de . six
mois,, arrêter ses résolutions et les com
muniquer A ses lé vites , afin de ne pas don
ner le spectacle des. divisions de l'Eglise.
Le Saint-Siège aurait-il attendu un mira
cle 1 L'espererait-il encore î » :
M. Brisson est bien pressé. Sans rien
dire de la désinvolture avec-laquelle il
traite le Sénat, il. oublie les dispositions
fondamentales de . la loi chère à son
cœur.
D'après cette loi, ce serait un mois seu
lement après là publication du ; règlement
administratif que les associations cultuel
les, si les catholiques en fondaient, pour
raient entrer en jeu.Et ce règlement, dont
certaines parties regarderont sans doute
la constitution de cèsvassociations, ce
n'est pas le Saint-Siège qui en retarde la
publication. 1 " ' v
Si lés catholiques ne fondent pas d'à»
sociations cultuelles, c'est seulement au
bout d'un an que le gouvernement aur ait
le droit de mettre Un légalement aux éta
blissements actuels du culte, inensés, fa
briques, etc.
- Ponc tout un an peut se passer avant
que l'Eglise subisse de .changement nota
ble dans sa situiatiôn, tel-lé qu'éllë est de
puis le lf janvier, 190G. . -s
- -Dâhs ces conditions, pourquoi M. Bris
son montre-t-il tànt de- hâte 'à connaître
la décision' définitive du Saint-Siège ï '
Qu'elle soit,cette, décision, pour la « ré-
sistàncè » ou pour « l'usage » de là loi,
il n'est ni nécessaire ni utile que le Saint-
Siègejmanifeste tout de suite, un avis défi
nitif. : • . - -, '
Et alors que le gouvernement ne donne
. son règlement que par tranches, poùrqupi
■M. Brisson voudrait-il que Rome fît. con
naître d'un seul coup une décision géné
rale ?
Que M. Brisson se rassure : la ligne de f
conduite est et sera tracée étape par étape. j
A chaque nouveau pas que fait.et fera^ansl
la voie des spoliations et dés tyrannies;
cette « loi de liberté », ' les catholiques'
trouvent et trouveront indiquées bien à.
■ temps l'attitude et la conduite qu'ils ont
à- tenir. ' • . • '
On est en train, de le voir pour l'inven-
. taire ;i en somme il y a par toute la
France pour cette première et si délicate
i opération une attitude unanime, et une
.direction semblable.
; Il en sera de môme pour les mesures
qui vont suivre. Au moment voulu, le
devoir sera tracé clairement et fortement
: soit par les évêques, soit par le Pape lui-
même, qu'il s'agisse encore unefois d'igno
rer la loi, ôu de chercher à utiliser ses
quelques avantages, i
- Libre à M. Brisson et à ses amis de
s'impatienter, si bon leur semble.T Lés fidè
les et les prêtres de France connaissent et
feront leur devoir : prier pour que le
Saint-Esprit' continue à" ? assister leurs
chefs dans ces graves conjonctures,, at
tendre avec confiance les décisions,
sans vouloir les prévenir ni dans' un sens
ni dans l'autre, lés exécuter au fur et à
mesure avec courage èt discipline, et imi
ter dans • son calme surnaturel et son
sang-froid providentiel le fort et doux Pi
lote qui seul ;a mission dé, gouverner la
barque de Pierre au milieu des récifs ; et
des tempêtes.
L. G.
as»
libérale, écrit cet organe austère, se. termine
par un vulgaire appel à la caisse.
Quant à la feuille lanterniére, elle lé
prend sur le mode tragique et se hausse
à la grande éloquence.
Les candidats de l'Eglise et de la monar
chie (??) se flattent d'acheter les électeurs
comme des moutons à la foire. ^Nous. leur
montrerons que .la France républicaine n'est
pas à vendre.
- Elle n'est pas à vendre, nous n'en dou
tons pas. -
Mais quand on a épuisé,pour l'acheter,
les fonds secrets, les décorations, les pla
ces'et les souscriptions Mâscuraud, il faut
un certain toupet pour jouer à la vertu.
La facile, indignàtipn des blocàrds ne
prouve qu'une chose, c'est» leur frayeur.
Rendons cette frayeur de plus en plus jus;
tifiée. *
Et la liberté d'opinion
Encore un professeur à évincer des
hautes chaires.
Et, cette fois, il no s'agit point d'un re
ligieux, pas même d'un prêtre séculier ;
non, c'est un simplejaïc qui provoque la
terreux et les gloussements des sentinelles
du Capitole.
M. Ciiltru est son nom; il.enseigné;
l'histoire à. l'EcoJe alsacienne. . Il, est
question, jparait-ilj de rappeler à la Sor-
bonné. ' " ' *
Cette.nouvelle indigne i les journaux blo
càrds.' Ils',déclarent que M. .Bienvenu»
Martin serait traître à la République, le
jour où il signerait une nomination aussi
scandaleuse: . .
M. Cultru, en effet, est suspect d'opi
nion scléricales. Il "est convaincu devoir
fait l'éloge de la loi de 1850.
' .Louei 1 publiquement une loi deT Etat !.
c'est de l'insurrection!.'.. '
... Mais, au fait, et là liberté d'opi
nion pour laquelle on a vidé tant d'en;
criers; depuis, .quinze jours, qu'est-elle
donc devenue? Est-ce que' léfe àntipa-
"triotes auraient épuisé toutes les réserves
d'enthousiasme que les jacobins possé
daient en sa faveur? : ' ' ,
IMPUDENCES
Les journaux du Bloc affectent une in
dignation bien sentie devant l'appel de
l'Action libérale populaire.
Eh quoi, les libéraux réclament de l'ar
gent pour les élections ! C'est donc qu'ils
veulent acheter des consciences ! Car tout
le monde sait que les candidats honnêtes
ét sérieux n'ont jamais un centime à dé
penser pour se faire élire. La Lanterne
et l'Action sont tout éberluées d'entendre
parler de caisse électorale. Elles n'avaient
jamais eu l'idée de pareille chose. Et les
-voici d'accord, elles qui se sont si bien
querellées à propos du privilègedes agents
de change. -
• ' Le journal de M. Bérenger se donne un
air dédaigneux.'
' Le dithyrambe en l'honneur delà Franô
APRÈS LA SÉPARATION
L'Inventaire.
. la question nu tabernacle " ,
Le cardinal archevêque de Paris adresse
la lettre suivante à tous les curés de son
diocèse :
Monsieur le curé,
D'après le compte rendu officiel des débats
de la Chambre des députés du 11 janvier, les
agents du domaine chargés de l'inventaire
prévu par la loi de séparation ont reçu l'ordre
de se faire*ouvrir le tabernacle.
Cette mesure, que le règlement du 29 dé
cembre dernier ne laissait pas prévoir et qui
résulte d'une simple direction administrative,
provoque une émotion d'autant plus légitime
qu'elle blesse profondément la délicatesse du
sentiment catholique. Comme évêqne, je ne
permettrai jamais une telle atteinte au res
pect dû à la sainte Eucharistie. '
'Vous vous bor nerez donc," monsieur "le curé,
lë cas échéant; à déclarer vous-même le nom
bre et la valeur des vases sacrés que le taber-
haclè'renfetme ; vous pourrez- même, s'il est
nécessaire,'engager par une affirmation solen
nelle votre parole 'de prêtre; mais vous ne
consentirez jamaisi â, ; ouvrir le tabernacle.
Vous le demander serait entrer ouvertement,
•dès le dôblit de l'application de la loi, dans la
voie des aggravations redoutées. 1
■ Je n'ai pas besoin de vous le rappeler ici,
— l'ayant déjà fait par les statuts syno
daux (I),, — la liturgie ne permet de -placer
;, dans le tabernacle ^que les vases sacrés renfer
mant la sainte Eucharistie. * ' .-
• Vous voudrez bien,- monsieur le curé, com
muniquer cette lettre à MM.- les membres du
conseil de fabrique ; je connais assez leur es
prit de foi pour être persuadé qu'elle répond
au vœu de leur cœur.
' Veuillez agreei 1 , monsieur lé curé, l'assu
rance de mon affectueux dévouement en Notre-
Seigneur.
François, cardinal E iciiard.
'Archevêque de Paris.
, t . .
Plusieurs Semaines religieuses con
tiennent des communiqués analogues à la
lettre, du cardinal Richard.
Nous citons, à titre ,d'exemples, celles
d'Orléans, de Quimper et d'Angoulême.
D'Orléans :
. Plusieurs de MM. les. curés ont. demandé
s'il convenait de laisser les vases sacres con
tenant la sainte Réserve, dans le tabernacle,
le jour de l'inventaire.
" MM. ! les curés déposeront les saintes Espè-
ces sur un corporal qu'ils laisseront dans le
tabernacle ; et ils retireront les vases sacrés,
après les avoir purifiés à la sainte messe.
D'après l'affirmation de certains journaux,
les agents de 5 l'inventaire auraient reçu l'or
dre de se faire ouvrir même lès taber
nacles. '
Il y aurait, dans ce fait, un si brutal irres
pect de nos croyances les plus sacrées, que
l'on devrait avoir peine à croire que pareille
instruction ait été donnée;
- Quoi qu'il en soit, considérant qu'il faut
une raison suffisante d'ouvrir nos tabernacles
et ne la trouvant pas dans l'occasion dont il
s'agit, nous interdisons à nos-prêtres d'en li-
vrerla clef.
Ils déclareront loyalement aux agents de
l'inventaire, qu'ils ont obéi aux ordres de l'au
torité ecclésiastique; qu'il ne- se trouve dans
le tabernacle aucun vase sacré susceptible
d'être inventorié. Que si, malgré cette affir
mation, les agents entendent passer outre,
MM.- les curés laisserpnt & : qui de droit la
responsabilité d'un crochetage sacrilège. -
La conscienco.des honnêtes gens prononce
rait. '
MM. les curés qui auraient été témoins at
tristés de cette effraction criminelle devraient
no.its avertir, et ils recevraient nos' instruc
tions quant à la réparation.
De Quimper :
Si les agents émettent — ce -que nous ne
croyons pas — la prétention de visiter le ta
bernacle, les représentants de la fabrique,
après avoir énuméré les objets qu'il contient,
s'y opposeront d'une façon absolue, sans
néanmoins recourir anx.ipoyens violents. Ce-
pendant, si on se mentrait disposé à crocheter
où,à enfoncer la porte," le prêtre pi'ésentj re
vêtu d'un surplis et d'une étole, après avoir
fait allumer les six .cierges réglementaires,
ouvrirait le tabernacle, déposerait sur l'autel
et sur le corporal les vases sacrés et commen
cerait aussitôt le Miserere, laissant ainsi à
l'agent le temps de faire son inventaire des
criptif. L'opération terminée, s'il se trouve à
l'église un nombre suffisant de personnes, le
prêtre donnera la bénédiction du Très-Saint-
Sacrement dans les formes accoutumées en
ajoutant avec le 'l'antMm ergo la prière Parce
Domine, trois fois répétée.
- D'Angoulême (sous forme d'une lettre
de Mgr Picard à ses prêtres). ,
,... Nos dispositions né peuvent rester'les
mêmes en presence de l'acte profanateur que
des directions officielles semblent vouloir im
poser, en réclamant l'ouverture du sacré ta-
■bernacle.
11 y à une limite que la condescendance
même la pluslarge ne doit pas franchit', et
.vraiment l'on ne saurait nous demander d'être
les complices d'un acte que réprouve notre
conscience sacerdotale, comme il sera réprou
vé par tous ceux au cœur desquels vit encore
la foi chrétienne.
En conséquence,'et notre conseil épiscopal
entendu, noas vous défendons d'ouvrir le ta
bernacle sur la demande des agftnts. Après
lepr avoir dit, loyalement et en. toute sincé
rité, la nature et la valeur du vase sacré qu'il
renferme, vous leur refuserez les clefs. A eux,
s'ils l'osent, de le crocheter. C'est alors seule
ment, s'ils commettaient cette profanation k
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